L
’été dernier, j’ai visité Lhassa, la capitale du Tibet. Une région connue pour son désir d’indépendance mais surtout pour sa splendide beauté naturelle. La ville de Lhassa est perchée à 3 656 mètres où le mal d’altitude se faisait sentir ! Même en ayant pris mes précautions, j’étais complètement épuisée après seulement trois heures de visite. J’ai commencé par visiter le Temple Jokhang, le centre spirituel du Tibet. Des bouddhistes de toute la province y font de longs pèlerinages pour le visiter car il y recèle la statue Jowo Rinpoche (« Celui qui est précieux »). Objet le plus sacré du Tibet, cette statue grandeur nature de Shakyamuni (actuellement connu sous le titre « Bouddha »), sculptée à l’âge de ses douze ans, est la représentation la plus fidèle de cette figure du bouddhisme qui a vraiment existée au VIème siècle av. J.-C. À l’intérieur du temple, il y régnait une atmosphère ocre, lourdement embuée d’encens et d’une forte odeur de fromage due aux lampes à huile alimentées avec du beurre de yak. Avec le mal d’altitude, c’était vraiment étouffant. Mais l’image offerte me cloua au sol. Les moines étaient assis face à face, au centre du temple, en une rangée linéaire sous une statue de Bouddha haute de trois étages. Leurs prières marmonnées raisonnaient dans l’air, presque palpables. La lumière du jour y entrait par des fenêtres très haut placées et seuls quelques rayons arrivaient à se frayer un chemin dans l’épais nuage d’encens pour atteindre le visage doré de Bouddha. De part et d’autre de celui-ci, des structures cylindriques, ornées de tissus multicolores, pendaient depuis le très haut plafond, ainsi que de magnifiques drapés brodés. Tout autour, se trouvait une suite de chapelles étroites, serrées côte à côte et éclairées par des lampes à huiles de yak, formant ainsi un circuit que suivaient les pèlerins.