Imagazine novembre 2013

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IMAGAZINE PDF N째23


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EDITORIAL :

Le Président ivoirien Alassane OUATTARA, a été admis et installé en qualité de Membre associé de l’Académie des sciences d’outre-mer de Paris

ECONOMIE

9-11 Africa-Arab Summit

9 Novembre 1989: Début ou Fin de la ‘’Guerre froide’’?

SOCIAL BUSINESS

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DHL invests in West African infrastructure Meeting of the Committee of Seven on Liquidation of the ARI Assets Holds in Addis Ababa FONREAL Paule Cellard

La BAD accorde 4 milliards de dollars pour le Sahel pour la stabilité et la croissance économique 5th African Grain Summit Explore the continent’s potential as the next frontier L’UE contribue à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience face à la sécheresse en Éthiopie AfDB and Namibia sign ZAR 2.9 billion loan agreement for the construction of new Port of Walvis Bay Container Terminal

GEOPOLITIQUE & DIPLOMATIE

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France/ Mali Hommage d'Abdou Diouf et de Maliens de France aux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon

Initiative africaine de la Grande muraille verte La circulation de l’argent de la piraterie: une économie en circuit fermé "la Prospérité Équitable Dans la Sobriété» Ghislaine HIERSO CULTURE & MEDIAS

29e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF)

5M Ventures

Christophe Montague et Steeve Louzoun

UNESCO : 37e session de la Conférence générale

Le Président du Tchad fait don d’une réplique du crâne de Toumaï

France/ République Centrafricaine/République Démocratique du Congo M Romain NADAL, porte-parole du Quai d’Orsay

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LIVRES :

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La biodiversité une chance, nous avons un plan B ! Sandrine Bélier Pierre RABHI « Semeur d’Espoirs »

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[ IMAGAZINE novembre 2013 DIPLOMATIE & GEOPOLITIQUE «Ils demeurent en nous» Hommage d'Abdou Diouf et de Maliens de France aux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon. Plus d’une semaine après la tragique disparition de nos deux envoyés spéciaux au Mali, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les hommages affluent sans discontinuer, d'hommes et de femmes, auditeurs fidèles au poste, d'aussi loin que les voix de RFI peuvent porter. Des personnalités également s'en sont attristées et témoignent de leur émotion. En déplacement à Paris pour la session ministérielle de l'Organisation internationale de la Francophonie, le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, a rendu hommage à nos collègues tués à Kidal. « Au-delà de la France et du Mali, c’est toute l’Afrique qui est en deuil aujourd’hui. Au nom de la Francophonie toute entière, je rends hommage à ces deux professionnels qui ont été tués alors qu’ils faisaient leur métier » a déclaré le Secrétaire général. Il demande à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ces meurtres. « La note dominante, je crois, c’est l’émotion. C’est l’émotion avec l’odieux assassinat des deux journalistes de RFI. Je crois que pendant toute la réunion nous avions cela à l’esprit et au cœur. Je voulais seulement faire une citation d’Orphée et d’Eurydice, quand on a dit à Orphée qu’elle a perdu pour la deuxième fois Eurydice : 'Et nunc manet in te' ('Et maintenant elle survit en toi' NDLR). Je dis : ces deux journalistes, maintenant, dans notre tristesse immense, ils demeurent en nous ! » Dans un courrier adressé à Marie-Christine Saragosse, Abdou Diouf a tenu à faire part de son émotion et de sa tristesse à la Présidente Directrice général de France Média Monde Délégation de Maliens de France à RFI Une délégation de 200 personnes du mouvement pour la dignité et le droit des Maliens en France s'est rassemblée vendredi 8 novembre sous les fenêtres de France Médias Monde à Issy-les-Moulineaux. Anzoumane Cissoko, porte-parole du mouvement pour la dignité et les droits des Maliens en France témoigne : « La perte de vos collègues de travail, c’est aussi une perte pour l’ensemble des Maliens de France, du monde entier. Cette souffrance, on voulait la partager avec vous. Et c’est la raison pour laquelle nous sommes là aujourd’hui. Ils font un travail formidable, un travail exceptionnel dans le monde entier, et on ne peut pas être à l’écart de ce qui s’est passé. C’est la raison pour laquelle nous sommes là, pour partager ce moment de souffrance avec RFI. Nous voulons que les auteurs soient traduits devant la justice et qu’ils encourent les peines maximum.»

A l’occasion de la 29e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), les ministres des 77 Etats et gouvernements de la

Francophonie se sont réunis à Paris les 7 et 8 novembre dernier, sous la présidence de S.E.M Raymond Tshibanda N’Tunga Mulongo, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la République démocratique du Congo (RDC). Après l’ouverture des travaux, les Ministres ont procédé à l’examen de différents points à l’ordre du jour, notamment les situations de crise et de transition dans l’espace francophone. Ils se sont également penchés sur les préparatifs du XVe Sommet de la Francophonie prévu au Sénégal en 2014. La Conférence ministérielle s’est félicitée de l’engagement positif de l’OIF pour accompagner les sorties de crise et les processus de transition démocratique et de consolidation de la paix. Elle exprime son plein soutien aux diverses actions menées au service de la paix, de la justice et de l’État de droit, qui confortent aussi la place de la Francophonie sur la scène internationale. Les ministres ont tous salué la réintégration du Mali, par le Conseil permanent de la Francophonie, dans les instances de la Francophonie. Tout en se félicitant des dernières évolutions sur le terrain marquées notamment par la cessation des hostilités et l’annonce, le 5 novembre dernier, de la fin de la rébellion du M23, les ministres continuent de suivre avec attention l’évolution de la situation en République démocratique du Congo. Ils appellent les acteurs congolais concernés à poursuivre le dialogue dans le cadre des pourparlers de Kampala, afin de parvenir à une paix durable dans cette région et d’y instaurer l’autorité de l’État. Ils ont réitéré leurs encouragements à tous les signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour qu’ils œuvrent résolument à la mise en application de cet accord. A la fin des travaux, la République démocratique du Congo, hôte du XIVe Sommet de la Francophonie, a transmis la présidence de la Conférence ministérielle à la République du Sénégal, qui abritera le XVe Sommet de la Francophonie les 29 et 30 novembre 2014, qui aura pour thème : « Femmes et jeunes en

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[ IMAGAZINE novembre 2013 Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ». A la clôture de cette session, le vendredi 8 novembre 2013, la Présidence de la Conférence ministérielle a été transmise à S.E.M. Mankeur Ndiaye, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur de la République du Sénégal.

France / République Centrafricaine « Depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition rebelle Séléka dirigée par Michel Djotodia, la population du pays vit, selon l’ONU, "une tragédie", victime de meurtres, viols, pillages perpétrés par d’ex-rebelles et des mercenaires venus du Tchad et du Soudan qui avaient rejoint les rangs de la Séléka » L’association des « Amis de la République Centrafricaine » a organisé une rencontre samedi 2 novembre 2013 à Paris à La Maison de L’Afrique (1) afin de réfléchir sur les solutions à la crise qui mine ce pays depuis le coup d’Etat. Près d’une cinquantaine de Centrafricains et amis de La Centrafrique ont répondu présents à l’appel de ce nouveau cercle de réflexion présidé par Me Michel Langa, avocat à Paris. IMAGAZINE a, sur ces questions, interpellé M Romain NADAL,

Porte-parole du Quai d’Orsay. Imagazine : Des centrafricains se sont réunis samedi dernier, ils souhaitent que la France envoie plus de soldats. Il y a encore eu des massacres. Ils ont l'impression d'être abandonnés par la France. Que pouvez-vous nous dire ? Romain NADAL : On ne peut pas parler d'abandon : la France est, depuis le début, mobilisée pour trouver une solution en Centrafrique et aider les Africains à résoudre la crise. Dès le mois d'août, nous avons demandé au conseil de sécurité des Nations unies de se réunir et avons soutenu l'adoption d'une résolution. Le ministre s'est rendu récemment sur place. Il y a rappelé qu'il était indispensable de venir en aide aux populations, compte tenu de la gravité de la situation humanitaire. Il a souligné la nécessité d'une solution politique, dans le respect de la feuille de route, avec comme objectif la tenue d'élections au plus tard au début 2015. Il est également essentiel de soutenir la force africaine déployée sur place. Notre souhait, c'est que cette force soit soutenue par les Nations unies. Le secrétaire général des Nations unies présentera prochainement des options pour renforcer ce soutien international. Est-ce que il ne pourrait pas y avoir des mesures d'urgence ? Nous sommes mobilisés car il y a encore beaucoup trop de violences dans le pays. Nous les condamnons et leurs auteurs ne doivent pas rester impunis. Mais la priorité aujourd'hui, c'est le renforcement de la force africaine sur le terrain, qui doit être soutenue par la communauté internationale. Notre position de principe, c'est d'appuyer la prise en mains par les Africains de leur sécurité. RDC Nous avons vu un exemple de victoire militaire gouvernementale en RDC. Estce que c'est un modèle qui préfigurerait ce qu'on voudrait voir se passer en RCA ? L'annonce par le M23 de la fin de sa rébellion constitue tout d'abord une bonne nouvelle. Les populations de RDC ont souffert depuis des décennies des violences, notamment dans les Kivus. Des crimes massifs ont été commis. La France a toujours soutenu le rôle de la MONUSCO et a travaillé au renforcement de son

mandat. Pour parvenir à une paix durable dans la région des Grands Lacs, nous insistons sur l'urgence d'un règlement politique dans le respect de l'accord-cadre d'Addis-Abeba et des résolutions 2076 et 2098 du conseil de sécurité des Nations unies. Conformément à ces résolutions, nous demandons le désarmement et la démobilisation du M23 et de tous les groupes armés qui sévissent en RDC, ainsi que la traduction devant la justice de tous les auteurs des violations des droits de l'Homme. Est-ce que l'ONU a utilisé la qualification de «génocide» pour tout ce qui s'est passé depuis 1993 en RDC, où les morts se comptent par millions ? Il y a une certitude : c'est l'ampleur des violations des droits de l'Homme. Nous avons eu l'occasion à plusieurs reprises de nous exprimer sur ces crimes. Il ne peut y avoir de place pour l'impunité. Nous avons mis en place une aide humanitaire importante et soutenons localement un certain nombre d'initiatives, dont par exemple celle du docteur Mukwege en faveur des femmes victimes de violences sexuelles. C'est un objectif prioritaire de notre aide humanitaire en RDC. La ministre déléguée chargée de la Francophonie s'est rendue cette année à Goma pour y témoigner de l'action de la France. Le mot «génocide» n'est pas encore officiellement prononcé ? Ca n'est pas à la France de qualifier la nature des crimes commis en RDC. Notre rôle, c'est de les condamner, d'aider tous ceux qui apportent leur aide aux victimes et de faciliter l'action de la justice - et notamment de la justice pénale internationale./.

9 Novembre 1989: Début ou Fin de la ‘’Guerre froide’’? Quand les ‘’Hippies’’ et les ‘’Yuppies’’ terrassent les ‘’Rouges’’

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[ IMAGAZINE novembre 2013 La date du 9 Novembre 1989 marque dans les manuels d’Histoire et dans la conscience collective, comme la fin de la ‘’Guerre froide’’, avec la chute à cette date, du mur de Berlin construit en 1961 et séparant les deux Allemagne de jadis (RFA et RDA), symbole de la bipolarisation du monde en bloc Est et bloc Ouest. Mais que nenni. En fait, le 9 Novembre 1989 marque le début de la confrontation directe entre l’URSS et les USA, entre le Socialisme et le Capitalisme, entre le Marché et le consommateur, entre l’Etat et les Grandes entités systémiques. Car jusque-là, la ‘’Guerre froide’’ les avait opposés de 1945 à 1989, par pays et régions interposés et par procuration. Dans un imaginaire symbolique, l’avant 9 Novembre 1989 (de 1945 à 1989) et l’après 9 Novembre 1989 (de 1989 à 2013) est à l’image d’un sport bien de chez nous (Sénégal), la lutte traditionnelle (Lamb Ji, en wolof). Dans ce sport (Lamb Ji) au corps-à-corps, les ténors (têtes de file) de chaque écurie ne se mesurent jamais directement et immédiatement, sans envoyer au préalable, leurs poulains respectifs (seconds couteaux) pour faire le vide si possible ou à défaut, tester le terrain de l’adversaire et jauger sa stratégie et sa tactique mise en place. Un peu comme le Général qui est (toujours) derrière les lignes du front et en hauteur, pour évaluer sa stratégie et sa tactique militaire mode d’emploi. nde

Ainsi donc, pendant 44 ans (de 1945, fin de la 2 mur de Berlin), deux ‘’Weltanschauung’’ (vision du monde), la Droite et la Gauche, le SocialismeCommunisme et le Capitalisme-Libéralisme, ont était à la fois et à travers le monde, le régulateur des relations internationales et le moteur des dysfonctionnements et de la conflictualité socio-politique à l’intérieur des États, des régions. Une conflictualité qui a fini par s’internationaliser et qui aura vu les USA et l’URSS menaient d’abord leur (propre) combat par procuration avant de se mesurer face-à-face. Il y a dans la symbolique de la lutte traditionnelle sénégalaise, un instant immédiat et précis qui cadrent parfaitement , en parallélisme, avec l’inévitable confrontation directe qui allait survenir entre URSS et USA et qui a eu lieu finalement le 9 Novembre 1989. C’est cet instant net dans l’arène de la lutte traditionnelle sénégalaise où l’arbitre tend sa main au ciel, rappelle les règles du jeu avant de la baisser pour laisser les protagonistes en découdre. C’est l’heure de vérité. C’est la minute de vérité. Et c’est justement, ce que représente la chute du mur de Berlin dans le processus de la ‘’Guerre froide’’ qui avait commencé au lendemain de la fin de la 2nde guerre mondiale, ce fut le choc frontal entre l’URSS et les USA. Un combat qui a été remporté haut la main par les USA sur l’URSS, dont l’épilogue sera le démantèlement complet de l’ex empire soviétique. Toutefois, ceux qui continuent toujours à poser la Gauche et la Droite en les opposants, ne réalisent pas encore que le Progrès et l’Humanité prennent en charge moins leur contradiction que leur conciliation. Car, le Socialisme et le Capitalisme, en tant que système de pensée politique et économique et système de valeurs sociales et morales, entretiennent une dialectique où chaque réponse donnée par l’un ou l’autre, pose aussi une nouvelle question. Comme en Philosophie. Et la ‘’Guerre froide’’, au sens de ses moteurs de conflictualité, n’a jamais été aussi d’actualité parce que s’inscrivant dans un même continuum: le continuum paix et conflit. Hier, durant la ‘’Guerre froide’’, le moteur de la conflictualité était d’essence Politique et Culturel. Aujourd’hui, en cette période d’économie globalisée et de révolution technologique, le moteur de la conflictualité est Economique et Identitaire. Hier, c’était la ‘’Guerre froide’’ Guerre mondiale à 1989, chute du guerre mondiale. Une fois le mur tombé ce 9 Novembre 1989, sous fond d’idéologie politique et culturelle. Aujourd’hui, c’est la ‘’guerre diffuse’’ sous fond d’idéologie identitaire (radicalisme religieux) et communautaire (nationalisme et populisme). Ainsi va la vie. Ainsi va le monde. Ainsi soit-il.

Le mouvement des Hippies Si le Capitalisme/Libéralisme est venu à bout du SocialismeCommunisme et a remporté la ‘’Guerre froide’’ dont les ressorts étaient idéologiques (politique et culturel), il le doit beaucoup au mouvement Hippie. Ces Hippies, cette génération (américaine) héritière des valeurs et du combat de leurs aînés (les pionners), a déclenché sa propre révolution (interdit d’interdire) dont l’acte fondateur et d’ouverture du rideau, fut la ‘’libéralisation du sexe’’. Cette génération des Hippies des années 60 dont la majorité serait née entre 1945 et 1950 (baby boom), sera au cœur de la révolution de Mai 68, de la financiarisation de l’économie mondiale en 1988 qui marque le triomphe du Capitalisme et de l’économie de Marché avant que leur modèle n’explose à partir de 2008 à travers la crise financière mondiale qui a débouché sur une crise budgétaire touchant essentiellement les pays du bloc capitaliste. En réalité, ce ne sont ni Nixon, Ni Eisenhower, ni Reagan, encore moins Bush fils et Obama qui ont vaincu le communisme et anéanti le socialisme, mais ce sont les Hippies. Ce ne sont ni les politiques (Bush père, Gorbatchev, Helmut Kohl) qui ont fait tomber le mur de Berlin, mais le Peuple Est-allemand. Avant que les Yuppies ne viennent parachever la menace et l’ennemi ‘’rouge’’, déjà mort de sa belle mort. Des Hippies aux Yuppies La plupart des Hippies des années 60 finirent vers les années 90-2000, par abandonner leur envie de régénérer le «vieux monde» et commencèrent à se ranger dès la fin des années 1970 et le courant des années 1980. La trentaine venue, ils trouvèrent du travail, fondèrent une famille et s'intégrèrent dans la société de consommation qu'ils dénonçaient auparavant. Une étude américaine a estimé que 40% des Hippies californiens s'étaient rangés, moins de 30% restant cependant toujours «en marge». Jerry Rubin, devenu un des

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[ IMAGAZINE novembre 2013 premiers actionnaires d'Apple100, déclarait en 1985: «Non, je ne lutte plus contre l'État. Ce n'est plus la peine, ce n'est plus le bon combat (...). La meilleure, la seule façon aujourd'hui de combattre l'État, c'est de le remplacer. Et nous sommes assez nombreux pour le faire». Tout est dit…. Pour mieux saisir les temps forts de leur victoire sur les ‘’Rouges’’, un coup d’œil sur le rétroviseur et sur la para- brise donne à voir que le mouvement Huppie a fait sa révolution à 20 ans (dans les années 60). A 40 ans (dans les années 80), il a réussi à déréguler et déréglementer l’économie mondiale avec ses Multinationales systémiques évoluant des Banque-Finance-Assurance-Agro-industrie, Communication-Média & TICs, Culture & Sport. A 60 ans (dans les années 2000), quand leur modèle de société a éclaté et entré en crise à partir de 2008, la génération ‘’Hippie’’ devenue entre-temps celle des ‘’Yuppies’’, a réussi à capitaliser sur les bénéfices de la crise à leur profit et à socialiser ses conséquences néfastes sur les pouvoirs publics (Etats) qui ont du se couper les quatre veines pour ‘’sauver le système’’. Afrique, ‘’la Révolution Conceptuelle’’ en mouvement Les années 60 qui furent les années de braise et de feu de la ‘’Guerre froide’’, ont coïncidé malheureusement à l’accession de la plupart des pays africains à l’indépendance. Le conflit idéologique Est/Ouest, transféré en Afrique durant une trentaine d’années (de 1960 à 1990), ne nous a pas permis de gérer et de régler notre propre conflit- politique et économique- si bien que pendant longtemps, l’Afrique a mené, porté et alimenté le combat des Autres. Mais depuis 2000, les choses ont commencé à changer et à bouger et l’Afrique est en route sur le chemin de sa propre révolution: la ‘’Révolution conceptuelle’’, dont les deux lignes de front sont le combat économique (Transformation des ressources et matières premières et Innovation technologique) et le combat politique (Refondation de l’Etat Jacobin hérité de la colonisation, Territorialisation et Gouvernance). L’Asie a déroulé sa propre révolution- la révolution navale et maritime (commerce). L’Europe a connu une double révolution- philosophique ‘’siècle des Lumières’’ et industrielle ‘’Sciences et Techniques’’. L’Amérique est au beau milieu de sa révolution technologique. Depuis 2000, à voir les initiatives prises et les actions menées çà et là, lentement mais surement et inéluctablement, l’Afrique est entrain de…. déroulé. Parce qu’elle ne veut plus rester une Afrique mondialisée et un GSM (Gentil Spectateur de la Mondialisation), mais une Afrique mondialisatrice, une Afrique afro-centrée, une Afrique décomplexée et reclassée, une Afrique qui ose, une Afrique qui réussit et qui imprime une nouvelle grammaire des relations internationales, géopolitiques et géostratégiques. Une Afrique qui n’est plus qu’un simple enjeu de la mondialisation, mais devient de plus en plus un acteur sur qui il faudra désormais garder à l’œil sur les radars internationaux. Mohamadou SY, Journaliste-Economiste Président de la Convention Africaine des Journalistes en Economie et Finance Casablanca, Maroc

UNESCO / 37e session de la Conférence générale Les dirigeants du monde débattent des objectifs de développement internationaux La 37e session de la Conférence générale de l’UNESCO, qui réunit tous les États membres de l’Organisation, a accueilli le 7 novembre une nouvelle édition du Forum des Dirigeants autour de la thématique « Mobilisation et contribution de l’UNESCO à l’agenda post-2015 à travers l’éducation, les sciences, la culture, la communication et l’information ».

« L’enjeu de ce débat », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, « la clef du succès, c’est d’identifier les facteurs de durabilité qui nous aideront à obtenir des résultats à long terme. La solution réside dans l’Acte constitutif de l’UNESCO : la paix et le développement durables doivent être ancrés dans une base plus solide que les accords politiques et économiques ; ils doivent être fondés sur la dignité humaine et l’état de droit, et renforcés par la liberté d’expression et l’accès à l’information. » Cet événement a compté avec les interventions de Laura Chinchilla, Présidente du Costa Rica, Moncef Marzouki, Président de la Tunisie, Algirdas Butkevičius, Premier ministre de la Lituanie, ainsi que de ministres provenant de cinquantequatre pays. Leurs contributions à ce débat très vivant ont été modérées par Shashi Tharoor, Ministre d’État au Développement des ressources humaines de l’Inde, et par M. Stephen Cole, présentateur de la chaîne de télévision Al Jazeera English. La Présidente du Costa Rica a plaidé pour un nouveau contrat social qui réponde aux défis éthiques, notamment pour un « contrat naturel » qui garantisse que l’homme cesse de piller la nature et devienne, à l’inverse, son gardien. Comme de nombreux autres intervenants, Mme Chinchilla a évoqué l’urgence d’établir des relations harmonieuses avec la nature et entre les populations. Cette condition est l’essence du développement durable, qui doit impliquer de nouvelles actions visant à lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des océans. L’éducation doit rester un objectif-clé du prochain agenda, a déclaré le Président de la Tunisie, qui a appelé de ses vœux des systèmes éducatifs qui encouragent la créativité et la pensée critique ainsi que la formation professionnelle, l’acquisition de

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[ IMAGAZINE novembre 2013 compétences numériques et l’ouverture aux autres cultures. Nous devons multiplier nos efforts pour éradiquer l’analphabétisme, a-t-il ajouté, mais nous ne devons pas oublier que l’éducation nous prépare à la vie en société. M. Marzouki a également déclaré qu’il fallait trouver un juste équilibre entre le besoin de préparer les individus, en particulier les jeunes, au monde du travail, et les exigences d’une pleine citoyenneté dans un monde de plus en plus complexe et diversifié.

Le Président du Tchad fait don à l’UNESCO d’une réplique du crâne de Toumaï

Le Premier ministre de la République de Lituanie, Algirdas Butkevičius, a quant à lui souligné que l’UNESCO était directement et indirectement concernée par chacun des Objectifs du Millénaire pour le développement, et a insisté sur le fait que l’agenda post-2015 devait permettre des synergies entre les sciences, les politiques publiques et la société. Il a également souligné le rôle joué par la culture pour parvenir à ces synergies.

Le Président du Tchad, Idriss Deby Itno, a remis aujourd’hui à l’UNESCO, en présence de la Directrice générale, Irina Bokova, un moulage du crâne de Toumaï, le plus vieil hominidé trouvé. La cérémonie s’est tenue en marge de la 37e session de la Conférence générale de l’UNESCO, qui réunit tous les représentants des Etats membres de l’Organisation jusqu’au 20 novembre.

Tout au long de la journée, des ministres du monde entier ont échangé leurs points de vue sur la façon de parvenir à la paix et au développement durables dans un monde incertain, dont les défis transcendent les frontières nationales. Il y a eu un consensus général sur la nécessité de suivre le chemin tracé par les ODM, mais surtout sur l’importance de reconnaître le rôle central de la culture au moment d’élaborer la prochaine série d’objectifs de développement. Les participants ont également exprimé leur soutien déterminé à l’initiative de l'Éducation pour tous (EPT) coordonnée par l’UNESCO, soulignant que l’accès à l’école est insuffisant s’il n’est pas accompagné d’une éducation de qualité. Bien que les ODM aient aidé à accomplir des progrès considérables pour lutter contre la pauvreté, la maladie, l’ignorance et les inégalités, les participants se sont accordés sur le fait qu’il reste encore beaucoup d’efforts à fournir car des millions de femmes, d’hommes, de filles et de garçons sont encore prisonniers de conditions de vie inhumaines. Les intervenants ont reconnu leur responsabilité collective d’imaginer de nouvelles approches pour répondre aux besoins des personnes qui vivent dans la pauvreté ou aux marges de la société. L’une des leçons tirées des efforts entrepris pour atteindre les ODM a été que le développement durable et équitable ne repose pas uniquement sur des mesures économiques. Il requiert des approches orientées vers les populations, qui permettent aux individus et aux communautés d’acquérir les outils dont ils ont besoin pour développer leur potentiel propre. De nombreux intervenants, faisant écho aux mots de la Directrice générale de l’UNESCO, ont mentionné que le développement durable ne pouvait être atteint que s’il était intégré à l’expérience culturelle des populations. La culture est une source d’identité, de prospérité et d’harmonie sociale. L’UNESCO doit promouvoir les forces positives de la culture, et empêcher sa politisation aux fins d’opposer les peuples et les nations et de semer le conflit et la terreur. La création de synergies et de nouvelles connexions fut un thème récurrent des discussions, qui ont rappelé la nécessité de construire des ponts entre le développement et la culture, l’éducation et la démocratie, l’emploi et la créativité, la durabilité et le partage de connaissances. Le Forum a donné forme à une vision qui s’attaque à la pauvreté et à l’exclusion à travers des actions qui promeuvent l’égalité et la dignité de tous, notamment les femmes, les jeunes et les minorités. Les idées et suggestions évoquées lors du Forum des Dirigeants influenceront les débats à venir de la Conférence générale et les discussions futures, contribuant à informer les gouvernements et les organisations intergouvernementales au sujet de l’agenda de développement mondial post-2015.

TCHAD / UNESCO : Idriss Deby Itno offre tchadensis, dit Toumaï.

Sahelanthropus

« L’UNESCO nous donne aujourd’hui l’occasion publiquement de dire que le travail de l’équipe francotchadienne dirigée par le Pr Michel Brunet, a donné des résultats et a confirmé que Toumaï est bien l’ancêtre de l’humanité. Toumaï est né à 6000 kilomètres d’ici dans le désert. Toumaï se reposera à partir d’aujourd’hui ici à l’UNESCO pour l’éternité », a déclaré le Président Idriss Deby Itno avant de remettre un moulage de son crâne à la Directrice générale de l’UNESCO, en présence du Pr. Baba Malaï, ancien Directeur général du Centre national d’appui à la recherche du Tchad et du Pr. Michel Brunet, Professeur au Collège de France, qui dirigeait la mission paléoanthropologique francotchadienne à l’origine de la découverte de Sahelanthropus tchadensis, dit Toumaï. « La découverte de ce crâne a bouleversé la vision de nos origines et sa portée historique, scientifique et anthropologique est considérable. […] Nous touchons très exactement au mandat de l’UNESCO, au pouvoir de la science à construire la solidarité intellectuelle, morale de l’humanité. L’UNESCO est le lieu de choix pour accueillir ce vestige fossile et les débats scientifiques qui

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[ IMAGAZINE novembre 2013 l’accompagnent », a déclaré pour sa part Irina Bokova avant de rappeler le travail effectué par l’UNESCO depuis le début des années 1970 avec la rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique. Cette cérémonie intervient au lendemain d’un colloque scientifique qui s’est tenu à l’UNESCO le 7 novembre auquel participaient notamment colloque Yves Coppens, Professeur honoraire au Collège de France et Michel Brunet. Organisé par la Délégation permanente du Tchad auprès de l’UNESCO et le secteur de la culture de l’Organisation, ce colloque portait sur l’influence de cette découverte sur la recherche paléoanthropologique et sur l’actualisation en conséquence de l’Histoire générale de l’Afrique. Le crâne de Toumaï, qui signifie « espoir de vie » en langue goran, a été trouvé au Tchad le 19 juillet 2001. Datant de plus de sept millions d’années, Toumaï est le plus vieil hominidé trouvé à ce jour. Cette découverte a remis en cause les théories paléoanthropologiques qui prévalaient jusque-là et qui situait le berceau de l’humanité en Afrique de l’Est.

ECONOMIE 4 milliards de dollars pour le Sahel La Banque africaine de développement (BAD) a accordé 4 milliards de dollars pour le Sahel pour en faire une région de stabilité de la croissance économique. Cette déclaration a été faite par le président de la BAD, Donald Kaberuka, le 5 Novembre à Bamako, au Mali, à la réunion ministérielle de mettre en place une plate-forme de coordination de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Le président de la BAD était dans la région dans le cadre d'une mission conjointe de la Banque africaine de développement, Nations Unies, Banque mondiale, Union africaine et Union européenne. Il a également visité Niger , Burkina Faso et Tchad . Sur les 4 milliards de dollars, 2 milliards de dollars ont déjà été versés dans le cadre des programmes en cours dans cinq pays: le Mali, la Mauritanie , le Burkina, le Niger et le Tchad. Deux milliards de dollars seront mis à la disposition de ces pays et 950 millions de dollars pour des projets d'énergie et de transport régionaux. L'objectif BAD est de créer des régions économiques intégrées. «Nous voulons mettre l'accent sur la nécessité pour les projets de transformation dans les infrastructures, en particulier dans le domaine de l'énergie", a déclaré M. Kaberuka. Dans son allocution, le président de la BAD a réaffirmé la détermination de son institution dans une région difficile et incertain. «Nous savons que les ressources sont et seront toujours insuffisantes, mais notre détermination et notre volonté devrait répondre aux attentes de ces populations. L'aide financière seule ne suffira pas. Nous devons réexaminer nos procédures et systèmes de coordination ", at-il ajouté. Kaberuka a conclu son discours sur une note d'optimisme: «Nous savons que ces interventions - que ce soit dans la Corne de l'Afrique ou dans les Grands Lacs - sont risqués. Mais pour réussir, il faut prendre des risques. Gestion des risques audacieux et intelligent est la seule garantie de succès ". La réunion de Bamako a été présidée par le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, avec la participation des partenaires de la mission conjointe - Les Nations Unies, l'Union africaine, la Banque mondiale et l'Union européenne.

The Official launching ceremony of the third Africa-Arab Summit held in Kuwait City

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The official launching of the 3 AfricaArab Summit, which will be held in th th Kuwait City from 19 -20 November 2013 was done at a joint press conference by His Excellency Sheikh Sabah Khalid Al-Hamad AlSabah, Deputy Prime Minister and Minister of Foreign Affairs of the State of Kuwait, H.E. Amb. JeanBaptiste Natama, Chief of Staff of the Bureau of the Chairperson of the African Union Commission and H.E. Dr. Nabil Elaraby, the SecretaryGeneral of the League of Arab States. The Press Conference was held in the premises of the Ministry of Foreign Affairs of the State of Kuwait. At the occasion, H.E the Deputy Prime Minister and Minister of Foreign Affairs of the State of Kuwait expressed appreciation to the African Union and the League of Arab States for their commitment and valuable contribution towards the organization rd of the 3 Africa-Arab Summit and the preparation of the working documents of the Summit, which include the Draft Kuwait Declaration. He highlighted the theme and objectives of the Summit which focuses mainly on trade and investment issues and expressed his fervent hope that the Summit will come up with concrete projects that would impact on the lives of the people of the two interrelated regions. H.E. Amb. Jean- Baptiste Natama on his part expressed the appreciation of the African Union to H.H the Amir of Kuwait Sheikh Sabah Al-Ahmad AlJaber Al-Sabah, and the people and Government of the State of Kuwait for their generous offer to host the rd 3 Africa-Arab Summit. Recalling the vast experience of Kuwait in organizing such high level events, he expressed his hope that the Summit will be a great success both in terms of organization and outcome. He considered Africa and the Arab Regions as one and highly interrelated region referring to the membership of nine African countries to both the African Union and League of Arab States. Amb. Natama explained in detail the untapped potential of the African

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[ IMAGAZINE novembre 2013 continent, in particular in the areas of Agricultural development and food security, which, if complimented with the Arab investment could enhance the living standard of not only the African and Arab peoples but also the outside world. In this regard he rd considered the Theme of the 3 Africa-Arab Summit “Partners in Trade and Development” to be contemporary and appropriate. He further informed the gathering that Africa is now a very stable continent with the exception of few pocket areas and hence requested the media to show the real image of the continent to the international community. th

Referring to the celebration of the 50 Anniversary of the OAU/AU, he made mention of the Agenda 2063, which summarizes the priorities of African for the coming 50 years, emphasizing on human capital development. In this direction, he highlighted the role the Africa-Arab Partnership will play to achieve the desired result. H.E. Dr. Nabil Elaraby, the Secretary General of the League of Arab States also expressed appreciation to the State of Kuwait for hosting the Summit and thanked members of the Coordination Committee of the Africa-Arab partnership for the preparatory work accomplished in the past one year. He underlined that the rd 3 Africa-Arab Summit will be different from those of the previous summits as it focuses only on economic issues and will be more result oriented. The press conference was preceded by a Tripartite Consultative Meeting between the African Union Commission, the General Secretariat of the League of Arab States and the Host Country of the Summit. The meeting among other things discussed the status of preparation of the Summit and dissemination of working documents as well as the launching of the Website of the Summit and other logistical issues. At the end of the ceremony an Agreement on logistical and material preparation of rd the 3 Africa-Arab Summit was signed between H.E. Amb. Jean Baptiste Natama, representing the African Union Commission and H.E. Khalid Suliman AlJarallah, Foreign Ministry Undersecretary, Representing the State of Kuwait.

L’UE contribue à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience face à la sécheresse en Éthiopie L’Union européenne (UE) a annoncé qu’elle allait débloquer 50 millions € pour améliorer la sécurité alimentaire et renforcer la résilience face à la sécheresse dans le sud et l’est de l’Éthiopie. Le projet en question s’inscrit dans le cadre de l’initiative SHARE (Supporting the Horn of Africa’s Resilience) mise en place par les commissaires européens Andris Piebalgs et Kristalina Georgieva pour accroître la résilience de la Corne de l’Afrique. Cette nouvelle enveloppe contribuera à renforcer la sécurité alimentaire dans les plaines éthiopiennes au moyen d’une série de mesures à long terme: par exemple, elle permettra de soutenir un mécanisme qui fournit de l’argent et de la nourriture aux personnes vulnérables en cas de choc (par exemple durant une période de sécheresse) et d’améliorer la nutrition, notamment en promouvant la diversification alimentaire et la production locale de légumes, de lait et de fourrage. Les fonds serviront également à renforcer les services de santé animale et à financer des campagnes de vaccination du bétail, ainsi que la gestion des ressources naturelles telles que l’eau et les pâturages. Les différentes activités aideront les familles à augmenter leurs revenus et à être mieux préparées à faire face aux périodes de sécheresse ou aux autres chocs futurs. «L’UE a déjà fait tout ce qu’elle pouvait pour pallier les incidences immédiates de la sécheresse en Éthiopie, dans le cadre de l’aide humanitaire qu’elle a apportée. Aujourd’hui, avec ce nouveau programme, nous allons aider la population éthiopienne à plus long terme, c’est-à-dire apporter un soutien aux habitants de ce

pays afin qu’ils puissent reconstruire leur vie, s’assurer des revenus et se préparer adéquatement à faire face aux périodes de sécheresse qui se reproduiront inévitablement à l’avenir», a déclaré le commissaire chargé du développement, M. Andris Piebalgs. Mme Kristalina Georgieva, commissaire chargée de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises, a ajouté à ce propos: «L’initiative SHARE de l’UE établit un véritable lien entre l’aide humanitaire et l’aide au développement à plus long terme, afin de mieux protéger les populations vulnérables de la Corne de l’Afrique des périodes de sécheresse et de famine récurrentes. Grâce à SHARE, ces populations seront mieux préparées à résister à de tels chocs à long terme. Cette initiative est un excellent exemple de la manière dont nous pouvons améliorer la cohérence des instruments d’aide extérieure de l’UE et maximiser l’impact de notre aide au profit des populations cibles.» La Corne de l’Afrique est en proie à des périodes de sécheresse récurrentes, qui se traduisent souvent par des situations d’urgence, avec des niveaux élevés de malnutrition et d’insécurité alimentaire. La pression croissante exercée par la démographie sur les ressources naturelles, combinée à l’insuffisance des infrastructures, à l’absence de moyens de subsistance de remplacement et à l’insécurité, rend les habitants de cette région particulièrement vulnérables à la sécheresse. L’initiative SHARE apporte une aide supplémentaire aux régions les plus touchées de la Corne de l’Afrique, améliore la préparation aux catastrophes et contribue à établir un lien plus étroit entre l’aide humanitaire et la coopération au développement. Contexte Le projet intitulé «Accelerating Resilience Capacity in Southern and Eastern Ethiopia» (ARCE –

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[ IMAGAZINE novembre 2013 «Accélérer le renforcement de la résilience dans le sud et l’est de l’Éthiopie»), qui fait partie du programme régional SHARE, sera mis en œuvre par l’Unicef, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et la Banque mondiale, ainsi que par des ONG. Ce projet a pour objet d’investir dans la capacité des individus et des communautés à résister à la sécheresse. Il s’inscrit dans la stratégie de l’UE visant à renforcer la résilience en combinant l’aide humanitaire et l’aide au développement. Le projet se concentre sur le sud et l’est de l’Éthiopie, à savoir les parties du pays qui sont régulièrement touchées par des conditions de sécheresse. Le soutien apporté recouvre de nombreux aspects, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à la gestion des ressources naturelles en passant par la diversification des moyens de subsistance. Le programme de coopération au développement avec l’Éthiopie est l’un des plus grands programmes mis en place par l’UE dans le monde. Ces dernières années, les décaissements s’élevaient à environ 160 millions € par an en moyenne. Le programme de coopération à long terme est centré sur trois domaines: le développement rural et la sécurité alimentaire, les transports et l’intégration régionale ainsi que les prestations de services et la gouvernance.

AfDB and Namibia sign ZAR 2.9 billion loan agreement for the construction of new Port of Walvis Bay Container Terminal The African Development Bank Group (AfDB)) and Namibia on Friday, November 8, 2013 signed a ZAR 2.9 billion (US $338 million) sovereign guaranteed loan to Nambia Ports Authority (Namport) to finance the construction of a container terminal at Walvis Bay New Port. In line with its Ten Year Strategy and focus on infrastructure development and regional integration, the AfDB Group approved the construction of the New Port of Walvis Bay Container Terminal Project in July 2013. The Bank also provided a UA 1.5 million grant (US $2.3 million) to the Government of Namibia for logistics and capacity building complementing the port project loan. Namibia’s Finance Minister and Governor for the Bank, Sara KuugongwelwaAmadhila, signed the loan guarantee and grant agreements on behalf the Government in Windhoek. Namport CEO Bisey Uirab signed the loan agreement on behalf of Namport, while Ebrima Faal, Regional Director of the AfDB’s Southern Africa Resource Center (SARC), signed for the Bank. In her intervention, Kuugongwelwa-Amadhila stressed the importance of the project and its contribution to one of the key development goals (the logistics pillar) of the National Development Plan which aims to position Namibia as a regional logistics hub by 2017. The Minister also thanked the AfDB for its strong and holistic support to Namport and the Government of Namibia through the loan and grant financing. For his part, the Namport CEO acknowledged the positive spirit and enthusiasm of the AfDB in committing to finance the project and its unwavering commitment throughout the project preparation process. In his statement, Faal emphasized the developmental impact of the project: “This project is important for Namibia and for the Southern African Development Community (SADC) region. It is critical to fulfilling Namibia’s aspirations to become a world-class logistics hub in the SADC region,” he said.

“With the high levels of youth unemployment, the Bank’s support to Namport and the Government of Namibia will greatly improve private sector development and youth employment and will especially boost women participation in the logistics sector,” he emphasized. The Project is expected to enable Namport to triple the containerhandling capacity at the Port of Walvis Bay from 350,000 TEUs to 1,050,000 TEUs per annum. It will also finance the purchase of up-todate port equipment and the training of pilots and operators for the new terminal. The grant component will fund the preparation of the National Logistics Master Plan study, technical support and capacity-building for the Walvis Bay Corridor Group and training of freight forwarders with particular emphasis on female staff. According to the AfDB Director of Transport and ICT, Amadou Oumarou: “Through this project which potentially serves up to seven major economies in the SADC region, the Bank is assisting in the diversification and distribution of port facilities on the southwest coast of Africa, and provides the much-needed alternative for the region’s landlocked countries.” The project will stimulate the development and upgrade of multimodal transport corridors linking the port to the hinterland while improving the country’s transport and logistics chains. It will also boost competition among the ports and transport corridors in the region with the ripple effect on reductions in transportation costs and increased economic growth. The projected project outcomes include improvement in port efficiency and increase in cargo volumes by 70% in 2020 as a result of increased trade in the region. The benefits of the project will include among others, the stimulation of inter-regional trade and regional integration, private sector development, skills transfer and most importantly employment creation, leading to significant economic development and poverty reduction in Namibia, and the SADC region.

According to Faal, the project will enhance international and inter-regional trade and regional integration and Namibia will be able to fully exploit its unique geographical location to facilitate trade to and from the region.

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[ IMAGAZINE novembre 2013 SOCIAL BUSINESS FONREAL La Fondation pour le renforcement de l’Aide Alimentaire est une institution très récente – avril 2013- créée sous l'égide de la Fondation de France. Cet établissement privé a été créé par des personnes physiques, et faisant appel à des donateurs essentiellement, mais non exclusivement, personnes physiques, Le fait d’être une Fondation sous égide de la fondation de France signifie que FONREAL n’a pas de personnalité juridique en propre. Elle est régie par les règles édictées par la Fondation de France et agit sous son contrôle. Elle bénéficie de ce fait des conseils ainsi que de la notoriété de la Fondation de France. Paule Cellard, en est le Délégué Général... "J’ai rejoint la Fondation un peu avant sa création et suis le délégué général depuis l’origine. A ce jour, avec le support des fondateurs, je suis la seule personne impliquée dans la gestion de la Fondation. Nous sommes tous bénévoles…" P. C. Quelles sont les partenaires avec lesquelles vous collaborez ?

Pour illustrer mon propos, les projets envisagés à ce stade sont la construction d’antennes localisées dans des territoires non suffisamment couverts sous deux angles : - La collecte : de nombreuses denrées récupérables sont jetées localement faute de moyens disponibles pour les récupérer : camions, stockage - La redistribution : de nombreuses associations sont limitées dans leur aide aux personnes démunies faute d’un accès à la ressource de l’aide alimentaire... **Les 98 Banques Alimentaires et antennes ont distribué 100 000 tonnes de denrées, équivalant à 318 millions d'euros, à 5200 associations et organismes sociaux. Ainsi, tout au long de l'année, environ 820000 personnes ont pu bénéficier de cette aide alimentaire représentant l'équivalent de 200 millions de repas. (Sources : http://www.banquealimentaire.org/)

La fondation a été créée dans le but d’accroître la capacité des opérateurs de l’aide alimentaire à faire deux choses : Lutter contre le gaspillage (collecte en amont) et aider les populations démunies en leur apportant une aide alimentaire (redistribution en aval). Nos partenaires et nous avons en commun des valeurs de lutte contre le gaspillage, de don et de bénévolat. Nous avons vocation à soutenir les opérateurs qui agissent sur ces deux domaines, et notamment les Banques Alimentaires. Avez-vous des chiffres, sur le nombre de personnes aidés grâce à votre initiative.. ?. A ce stade, compte tenu de notre création récente, nous ne pouvons pas donner de chiffres. On peut citer le chiffre des Banques alimentaires** qui sont notre premier partenaire à ce stade ... Quels avantages pour FONREAL, d’être sous l’égide de la Fondation de France ? Nous bénéficions des conseils d’une institution qui abrite plusieurs centaines de fondations et d’associations, qui a une notoriété exceptionnelle et qui, du fait de son ancienneté, de son prestige et de son adhésion au Comité de la charte du don en confiance, rassure les donateurs sur le sérieux de la gestion et de l'utilisation des fonds qui sont généreusement donnés. FONREAL a-t-elle des antennes à l'international ? Non. Quels sont vos principaux objectifs, sur les deux années à venir… De façon très très pragmatique, notre objectif est de collecter des fonds suffisants pour pouvoir financer plusieurs projets chaque année, projets qui obéissent tous à cette règle simple mais inflexible : tout euro donné par FONREAL à un projet doit permettre de récolter 8 euros de denrées alimentaires supplémentaires qui seront redistribuées aux personnes démunies et aideront à lutter contre le gaspillage

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[ IMAGAZINE novembre 2013 DHL invests in West African infrastructure to meet the demand for express and freight services in the region The recent investment includes the launch of a new airside facility in Dakar, Senegal, and the addition of 3 aircraft a Boeing 757 and two ATR72s DHL the world’s leading logistics company, has announced an investment in both a facility and air infrastructure in West Africa, to meet the demand for express and freight services in the region. The recent investment includes the launch of a new airside facility in Dakar, Senegal, and the addition of 3 aircraft – a Boeing 757 and two ATR72s. “Over the last few years, we’ve increasingly seen the importance of up scaling our facilities in the various regions within the continent,” comments Oliver Facey, VicePresident - Operations for DHL Express Sub-Saharan Africa. “As multinationals turn to Africa, and as smaller African enterprises look to trade cross-border, regions like West Africa need increased infrastructure and capacity to cope with the rising demand for the transportation of goods across these markets.” The express operator, which already boasts a large hub and gateway in Lagos, Nigeria, opened the facility in early November, to handle transit volumes. The facility will enable the handling of material destined for Senegal and transit material through Dakar to help with the improvement of the service quality delivered to a market with ever increasing activity, consistently under time pressure. “We have expanded our operation at Dakar as a natural location for feeding in traffic to West Africa,” says Facey. “The Dakar facility receives a new return flight from Brussels and it will be serviced once a week by a Boeing 757 200 SF with a capacity of over 25 tons.” The two ATR 72’s, each with a capacity of 7 tonnes, will connect countries including Senegal, Guinea, Sierra Leone, Liberia, Cote d’Ivoire, Mali and Mauritania. These aircraft are ideal since they have large cargo doors and provide a fully palletized loading capability, making them more efficient for handling. He continues, “These investments mean that we can offer increased dedicated capacity in West Africa and generally have less dependency on limited commercial airlines uplift for volumes along the west coast of Africa. This increased capacity supports both DHL’s express and freight products, especially perishable goods, which has always been one of the easier ways for African businesses to gain access to European markets and now DHL can better support players in this market.”

Meeting of the Committee of Seven on Liquidation of the ARI Assets Holds in Addis Ababa The first meeting of the Committee of Seven on Liquidation of the Assets on the Replacement Structure for the African Rehabilitation Centre (ARI), was convened at the New Conference Centre, African Union Commission, Addis Ababa, Ethiopia, from 28-30 October 2013. The meeting was held in implementation of Executive Council Decision EX.CL/750 (XXII), which established the Committee of 7 Member States to oversee the dissolution of ARI. Organised at Experts and Ministerial levels, the meeting which was attended by delegates from Congo, Kenya, Senegal, Togo, Zambia and Zimbabwe discussed among others, the replacement of the ARI by a new structure which will coordinate the implementation of the Continental Plan of Action on the African Decade of Persons with Disabilities (2010-2019).

Dr. Mustapha S. Kaloko, Commissioner of Social Affairs of the African Union, underlined in his opening address that, the Committee will have to agree on decisive actions to finalise the dissolution of ARI, but that those decisions should uphold all the rightful dues payable to deceased, retired and current ARI staff. The Commissioner thanked the Member States that hosted the ARI Headquarters and Regional Offices, (Zimbabwe, Senegal, Congo and Kenya) offices over the years for their support and commitment. Hon. Dr Joseph Katema, Minister of Community Development, Women and Child Health of Zambia, chaired the meeting which produced clear guidelines for the process of liquidation of ARI. Worth recalling that, the main challenge to liquidate the liabilities of the Institute is to collect arrears from ARI State Parties that have defaulted in the payment of their assessed annual contributions. The executive Council requeste d for a Report from the Committee in this regard, which will be submitted by July 2014.

"la Prospérité Équitable Dans la Sobriété» Ghislaine HIERSO "Je suis pour, ce que j'appelle, "la Prospérité Équitable Dans la Sobriété". Donc, pour une économie qui préserve les ressources naturelles, énergétiques, financières...Parvenir, en fait, à une prospérité en prenant conscience de la limite des ressources et assurer une juste répartition des biens..." Spécialiste des questions environnementales, Ghislaine HIERSO travaille, à relever les défis du 21ème siècle en menant de front : le combat social et environnemental. Avec, une double formation d'économiste et de géographe (DEA de géographie et Doctorat d'économie), Ghislaine Hierso débute sa carrière à l’Académie d’Agriculture de France où elle est rédactrice des Comptes Rendus de Séance tout en poursuivant ses études. Après sa

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[ IMAGAZINE novembre 2013 thèse de Doctorat sur le marché mondial du lait et des produits laitiers, elle entre (en 1984) à l’Office interprofessionnel du lait (ONILAIT) avant de rejoindre des cabinets ministériels. En 1989, elle intègre ainsi successivement les cabinets du Ministère de l’Agriculture et de la Forêt, puis celui du Budget…C'est en janvier 1996, que Ghislaine Hierso rejoint le secteur privé en tant que Responsable du développement de la société de conseil Bio Intelligence et, en 1997, de Séché Environnement. En 1998, elle entre au sien du groupe Veolia en tant que Directrice des relations institutionnelles de la division Propreté ; aujourd’hui, elle est Directrice auprès du Directeur général adjoint de Veolia Environnement en charge de la Direction des collectivités publiques. Convaincue de ce que les inégalités environnementales sont souvent le corollaire des inégalités sociales, Ghislaine HIERSO s'investit, tout au long de sa carrière, dans le milieu associatif. Au départ, Vice-secrétaire générale de l'association "Action contre la Faim" puis Secrétaire générale (et membre fondatrice) de l’association humanitaire "Droits d’Urgence" ; elle est, aujourd'hui, administratrice de l’association 4D (www.association4d.org), membre du Comité d’orientation de l’Association "Green Cross France et Territoires", des "Ateliers de la Terre" et de la FRB (Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité). L'Europe est aussi son cheval de bataille, elle est administratrice de "Confrontations Europe " et, de la Ligue Européenne de Coopération Économique. Présidente d'Honneur de l’association OREE, Ghislaine Hierso est Présidente de l' "Association Française des Petits Debrouillards" (AFPD), depuis fin septembre 2013… Distinguée par le Prix de l’Académie d’Agriculture de France en 1984, elle est nommée Chevalier dans l’Ordre national du Mérite en 2001 et Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur en juillet 2012. Elle quitte le groupe Veolia, fin 2013, pour devenir Consultante indépendante en Stratégie Actionnariale et Gouvernance Environnementale et Sociale... Ghislaine HIERSO, Par Marie Cornet-Ashby Vous venez d'être élue Présidente de l'"Association Française des Petits Débrouillards " ? Cette association a été créée en 1986, et elle a donc, 27 ans ! Bel âge. Elle était, jusqu'à septembre dernier, présidée par Jacques Weber, un anthropologue, économiste et un grand chercheur du CIRAD. Il a notamment, beaucoup travaillé sur les questions liées à la biodiversité comme l'interdépendance des acteurs économiques sur les problématiques de l'environnement ("Jacques Weber, itinéraire d'un économiste passe frontières", Ed. Quae, 2013). Vous étiez administratrice au sein de cette association, vous êtes heureuse de cette nomination ? Oui, bien sûr, cela est formidable ; c'est une très belle association. Cela est d'autant plus intéressant, qu'elle tisse des liens entre le monde de la recherche, des sciences et celui de la jeunesse dans les territoires ; pas moins de 700 000 jeunes issus de tout quartier (rural et urbain) participent aux activités…L'Association est présente dans le monde scolaire et extra-scolaire en démontrant, d'ailleurs, que la science n'est pas exclusive! Il est possible de promouvoir de nombreux profils par la science et pour la science, notamment à travers les nouvelles technologies. "Aux sciences citoyens " est notre mot d'ordre, dans la solidarité et le partage. Cette association à des relais territoriaux… L'approche de cette association est régionale. Et, chaque région possède une indépendance de gestion avec son propre Conseil d'Administration. Je dirais, que c'est une fédération d'associations avec 19 associations régionales, 58 antennes de relais territoriaux. Et, avec 90 ONG (associations partenaires internationales), elle est bien représentée aux niveaux national, européen et international. Je précise,

toutefois, que nous ne sommes pas assez présents dans les Outre-Mer, sauf à la Réunion ; nous allons donc, développer des actions dans ces territoires dans un avenir très proche. AFPD est lauréat des investissements d'avenir, c'est une chance. Par les JIX (Jeunesse, Innovation et Cohésion sociale)," Les Petits Débrouillards" (www.lespetitsdebrouillards.org) déve loppent la pratique d'activités de culture scientifique et technique sur les territoires, se concentrant sur les enfants et les jeunes, notamment issus des quartiers défavorisés. L''opération Science Tour est un exemple, de ce qui a pu se développer avec plusieurs partenaires comme : "C'est pas sorcier" et l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Vous êtes une scientifique, au départ ? Non, je ne peux pas dire cela. Je suis une économiste et une géographe ; une technicienne de terrain. J'ai plus un profil de généraliste et, eu égard aux grands scientifiques que j'ai la chance de côtoyer…Je fais le lien entre le monde de l'entreprise, des associations, des territoires et, les citoyens. Comment expliquer votre engagement et très tôt, pour l'environnement ? Quand j'étais jeune, j'ai eu un jeu qui s'appelait : " Les richesses du monde" ! Depuis toujours, au regard de mes études, je me suis efforcée de faire le lien entre les questions sociales, économiques et environnementales. Au départ, j'étais plus orientée sur les questions économiques, agricoles et alimentaires et, de développement. Et, je me suis investie dans différentes actions associatives, comme : " Action contre la Faim" .J'ai participé a la création de " Droits d'Urgence" pour l'accès au droit des personnes en exclusion. Pour moi, les inégalités sociales sous-entendent des inégalités environnementales et, vice versa. D'ailleurs, cela est malheureusement vérifiable dans toutes les régions du monde, du Nord et du Sud. Les personnes les plus confrontées aux pollutions environnementales (sols, littoraux), sonores, olfactives ou visuelles sont souvent les plus exclues…

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[ IMAGAZINE novembre 2013 Dans mes fonctions à Veolia, j'ai été la lobbyiste des métiers de la propreté auprès d'instances nationales européennes et internationales. J'ai beaucoup réfléchi et je travaille pour une gestion durable de l' économie des déchets : lutter contre leur pollution et, réduire le gaspillage de matières premières essentielles. Il me semble nécessaire de travailler sur la ressource (la matière première) par une sobriété intelligente. Tout est lié…

silos. C'est, d'ailleurs, l'une des actions cruciale de Jacques Weber. Même si des approches et des recherches spécifiques sont nécessaires comme celles du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) et, l'IPBES la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystèmiques.

La préservation des ressources est essentielle ! Je suis ainsi présente, pour élaborer des propositions d'actions aux côtés de " Green Cross France et Territoires ", l'association 4D (dossiers de débats pour le développement durable), "Les Ateliers de la Terre". J'ai eu la chance d'être présente dans des grands Sommets ou des conventions internationales telles que Rio, Nagoya, Hyderabad... J'ai, aussi, participé à de nombreux travaux de l'Union européenne. J'oeuvre, pour ce que j'appelle, la prospérité équitable dans la sobriété par des économies des ressources ; proposer une prospérité sans gâcher notre avenir. En d'autres termes, avoir la conscience que la ressource est rare !

Certains Sommets restent des moments forts, à mes yeux : Johannesbourg en 2002, Rio en 2012 avec les messages importants de certaines personnalités du monde entier, même si nous restons sur notre faim, après!

L'Agenda 2015 est important. Je fais donc partie de groupes de réflexion sur les objectifs de 2015 : OMD, ODD, objectifs de Aichi, COP 21. Et l'Exposition Universelle de Milan en 2015 :" Nourrir la planète, énergie pour la vie", à laquelle la France participera activement, sera un lieu pour débattre de ces sujets cruciaux … Quels souvenirs gardez-vous de vos fonctions dans le domaine public ? Je dirais, fonctions parapubliques et ministérielles comme au ministère de l'Agriculture, ou celui du Budget ; j'ai été, aussi, Porte-parole du Gouvernement. C'est une expérience cruciale, puisque j'ai eu la chance d'être auprès de tous les pouvoirs de décision mais, toujours proche des réalités sociales et économiques. Avez-vous ressenti, des difficultés en tant que femme dans vos différentes activités, et de haut niveau ? Pas vraiment. Même, si je pense, qu'il y a une "exaspération", eu égard au manque de toute diversité et, d'ailleurs, quelle soit culturelle, sociale ou de genre! On est tous divers. L'Autre dans son acception complète est rarement pris en compte. Le problème se pose, réellement, d'où cette mise en place de quotas. Même si, personnellement, je n'y suis pas toujours favorable, je comprends ces initiatives. On a l'impression qu'il y a une inquiétude à voir des femmes arrivées ! (Je vais, d'ailleurs, faire la formation à Sciences Politiques/IFA, pour parfaire mes connaissances et, ainsi être à même de devenir administratrice, au sein d'entreprises). Et, cela ne veut pas dire que rien n'est possible. Le plafond de verre existe, il faut le démonter! Un succès vous a marqué, dans votre formidable carrière ? Je ne sais pas, difficile de répondre. Des idées que j'ai défendues, peut-être, qui commencent à passer dans les esprits ; les actes ne sont pas suffisants, à mon sens ! Nous sommes, encore, trop dans les "Sommets de la parole "... Je suis très heureuse du travail effectué avec Jacques Weber : notamment ma participation a la CdB de Nagoya et de Hyderabad. Nous avons pu oeuvrer à intégrer la biodiversité au sein des entreprises et, montrer l'interdépendance des actions de chacun.

Je peux dire, que ma rencontre avec Nelson Mandela, a été un moment exceptionnel ! Celle avec Michel Rocard, un homme de convictions fortes, reste, un moment extraordinaire. Je suis, aussi, allée au 20 ans de "Green Cross " à Genève et j'ai été très heureuse de rencontrer Mikhaïl Gorbatchev. Des grands moments de ma vie, sont aussi, dans des missions effectuées pour "Action contre la Faim" dans des situations de grandes crises comme la guerre, notamment au Soudan, en Ouganda ou, mes permanences juridiques pour "Droits d' Urgence", afin d'aider des personnes en grande exclusion… Je travaille, actuellement à la mise en oeuvre de la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) au sein d'organisations et d' entreprises ; la dignité humaine doit être, au coeur de solutions. Et, l'esclavage moderne doit être combattu. Je souhaite que le gouvernement sous l'égide du Président de la République, poursuive ses actions pour une transition écologique et économique, même si la situation est difficile. Et le discours, sur ce point, doit être européen et international et de convictions. Veolia, pour vous, ce sont quinze années… Comme vous le savez, Veolia est leader mondial dans les services à l'environnement. Et, de nombreuses mutations s'y passent, comme dans de nombreuses entreprises et organisations. Ce n'est pas toujours facile ! Je quitte le groupe mais je ne m'en détache pas.

Toutefois, nous n'intégrons pas assez, à mon sens, la biodiversité dans les réflexions sur le climat ; une approche plus globale doit être effectuée et moins par

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[ IMAGAZINE novembre 2013 Je vais créer un Cabinet de conseil en stratégie actionnariale et gouvernance environnementale et sociale ; mon expérience au sein de ce groupe sera essentielle. Quel regard, portez-vous sur l'environnement, à ce jour ? Sommesnous en situation d'urgence pour la préservation de l'espace et des espèces ? A l'évidence, oui. Le 20ème siècle a été le siècle du gaspillage. Le 21ème siècle devrait être celui de la raison et de l'action sociale et environnementale. Mais, la pente est raide et sinueuse…Cela dit, je n'aime pas les discours catastrophiques. Cela est complexe et, il est néanmoins nécessaire d'être proche du terrain. Je ne suis pas pour le zéro défaut, zéro risque, zéro déchet, zéro carbone, La Nature ne connaît pas le Zéro, il me semble. Le biomimétisme est remis en exergue : ayons, donc, une approche globale. La Nature peut être très dure. Le Rapport des Nations Unies :" The Futur We Want " (www.un.org/futurewewant) est important mais, il doit être décliné avec une approche de proximité. Le tissu associatif, comme "Les Petits Débrouillards ", "4D", "Green Cross ", l'Institut Inspire (www.inspire-institut.org) et tant d'autres : parlent, osent et, poussent les lignes ! Quels seraient, selon vous, les priorités pour ce siècle ? Vous vous en doutiez : la préservation des ressources comme l'eau et son accès, la préservation de la biodiversité marine et terrestre, le sol : notre patrimoine socle essentiel. Mais aussi le patrimoine humain, il faut lutter contre toute forme d'esclavage. Quel regard, portez-vous sur le continent africain ? C'est le contient le plus vide et une terre nourricière exceptionnelle. L'Afrique va doubler en terme de population dans les prochaines décennies.. Le continent africain est immense…Et il devra s'organiser pour tous ses défis ! Quels sont vos futurs objectifs ? J'espère, que les " Les Petits Débrouillards" se développeront (notamment) en Afrique comme, au Maroc et en Tunisie. L'année 2015 ; avec les OMD (objectifs du Millénaire pour le développement), les ODD (objectifs de développement durable). Je souhaite que la question de la biodiversité soit largement intégrée, à tous les débats. J'aspire, aussi, à ce que l'on intègre toutes les problématiques de l'esclavage moderne, et avec courage…

Un nouvel élan pour l’initiative africaine de la Grande muraille verte : création d’un centre d’innovation pour diffuser les connaissances et renforcer les capacités institutionnelles La Banque mondiale a signé aujourd’hui un accord de don de 4,6 millions de dollars portant sur la création d’un centre régional d’innovation pour le Programme Sahel et Afrique de l’Ouest (SAWAP) de la Banque mondiale. Ce programme contribue à la réalisation de l’initiative de la Grande muraille verte, une initiative africaine visant à promouvoir les pratiques de gestion durable des terres dans les pays arides vulnérables.

Baptisé BRICKS (acronyme du nom anglais signifiant « renforcement de la résilience par le biais de services liés à l’innovation, à la communication et aux connaissances »), le nouveau projet fournira des services opérationnels, techniques et consultatifs dans le cadre du programme SAWAP à 12 pays qui mettent en œuvre ou préparent des opérations d’investissement à grande échelle. Ces pays sont: le Benin, le Burkina Faso, le Tchad, l’Ethiopie, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan et le Togo. Le don est financé par le Fonds pour l’environnement mondial et les accords ont été signés à Washington par Colin Bruce, directeur de la stratégie et des opérations au sein des services Région Afrique de la Banque mondiale, et les responsables des trois agences d’exécution qui mettront en œuvre le projet BRICKS : Djimé Adoum, secrétaire exécutif du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) ; Khatim Kherraz, secrétaire exécutif de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et Aimé Nianogo, directeur du bureau pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN/PACO). « Le projet BRICKS est un effort stratégique visant à accroître la résilience des pays et des communautés du Sahel et à les aider à s’adapter aux problèmes posés par le changement climatique et la dégradation rapide des ressources naturelles », déclare Jamal Saghir, directeur du développement durable au sein des services Région Afrique de la Banque mondiale. « Il marque une étape importante dans la mise en œuvre efficace de l’initiative conjointe de la Banque mondiale et des Nations Unies sur le Sahel en vue d’assurer la stabilité, la paix et le développement durable ».

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[ IMAGAZINE novembre 2013 L’objectif global est d’améliorer la résistance des paysages et des moyens de subsistance des populations et, ce faisant, de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à la sécurité des ressources en eau et de freiner la dégradation des ressources naturelles. Six des 12 opérations d’investissement des pays faisant partie du programme SAWAP ont déjà été approuvées par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, et les projets restants devraient être présentés au Conseil dans les six prochains mois. Le projet BRICKS sous-tend un portefeuille de plus d’un milliard de dollars. « Le FEM est ravi d’aider les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest à faire avancer l’initiative de la Grande muraille verte », se réjouit Naoko Ishii, directrice générale du FEM. « C’est une importante contribution du FEM à cet engagement global pour la transformation des zones arides ». « Le projet BRICKS appuiera une plate-forme régionale afin d’assurer la cohérence des approches en matière de gestion durable des terres dans la région. Et la participation du CILSS, de l’OSS, et de l’UICN permettra d’associer la société civile et des organisations de proximité à l’ensemble du programme ». Lancée par les chefs d’État africains en 2007, l’initiative de la Grande muraille verte s’est transformée en une vision régionale de gestion durable des terres qui a des effets positifs multiples sur l’environnement et l’économie et contribue à renforcer la résilience du Sahel, une région où plus de la moitié de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour et près de 70 % dépendent des services économiques générés par les ressources de la terre. « Les pays sahéliens sont confrontés à un ensemble complexe de problèmes de développement. Le changement climatique a une incidence grandissante sur la stagnation de la croissance économique, l’accroissement de la population et la dégradation rapide des ressources naturelles », relève M. Adoum. « Grâce à des projets tels que BRICKS, nous cherchons à renforcer les capacités des institutions africaines et la mise en œuvre des projets nationaux et à faciliter, en matière de développement, la réalisation de solides progrès qui contribueront non seulement à réduire la pauvreté, mais aussi à améliorer la résilience et la capacité d’adaptation des communautés pauvres vivant dans des écosystèmes fragiles et des environnements difficiles ». « Ce projet permettra de renforcer la coopération Sud-Sud, de rassembler les données nécessaires à la prise de décisions éclairées et de conjuguer l’expertise de diverses communautés de praticiens évoluant dans différents secteurs », prédit Stephen Danyo, chef de projet et spécialiste senior de la gestion des ressources naturelles au sein des services Région Afrique de la Banque mondiale. « Nous espérons une mise en œuvre rapide des projets conformément à notre mandat consistant à apporter des solutions d’avant-garde fondées sur le savoir au profit des habitants de la région ». Grâce au projet BRICKS, le CILSS, l’OSS et l’UICN s’associeront pour fournir des services opérationnels aux 12 projets nationaux d’investissement à grande échelle qui figurent dans le portefeuille du programme SAWAP, en mettant l’accent sur l’apprentissage Sud-Sud à propos de sujets tels que la surveillance des changements environnementaux, les analyses géospatiales, la communication stratégique, la planification de la biodiversité et la diffusion des pratiques de référence en matière de planification et de gestion de l’utilisation des terres. Ce projet servira également d’interface avec d’autres partenaires internationaux qui sont associés à la Banque dans le cadre du partenariat TerrAfrica et qui soutiennent l’initiative de la Grande muraille verte, notamment, la Commission de l’Union africaine, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Mécanisme mondial de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification — qui ont tous participé à la préparation du projet BRICKS pour développer des complémentarités stratégiques et tirer parti des synergies.

La circulation de l’argent de la piraterie: une économie en circuit fermé par STUART YIKONA Assis en lieu sûr, à des milliers de milles d’ici, trois anciens pirates racontent leur passé de « fantassins », leur vie embarquée et leurs préparatifs avant d’attaquer des cargos peu suspicieux et vulnérables, au large de la Corne de l’Afrique. À l’écoute de ces témoignages, l’équipe de chercheurs que nous sommes est clouée sur place. Nous les écoutons nous raconter comment ils sont tombés dans le commerce de la piraterie, combien cela leur rapportait, comment ils dépensaient cet argent et aussi, ce qui nous importe peut-être le plus ici, ce qu’ils savent de leurs « capitaines », ces financeurs des pirates et autres investisseurs et négociateurs. Car ces fantassins ne sont en fait que du menu fretin, des agents subalternes payés pour détourner des navires qui ne seront rendus à leurs propriétaires qu’au prix du versement d’une rançon juteuse. Des rançons estimées au total à 339413 millions de dollars entre avril 2005 et décembre 2012 selon les recherches que nous avons effectuées pour notre rapport consacré aux « voies de la piraterie maritime » (Pirate Trails) au large de la Corne de l’Afrique. La fourchette d’estimation est relativement large sachant que la réticence des compagnies de navigation à dévoiler le coût des rançons tout comme celle des pirates à révéler leur butin empêchent de chiffrer un montant exact. Au début de notre étude — entreprise en commun par des chercheurs du Groupe de la Banque mondiale, de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, et de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) — nous savions d’où venait l’argent de la piraterie. Ce que nous voulions savoir, c’est où allait l’argent des rançons : où est-il investi et qui sont

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[ IMAGAZINE novembre 2013 les grands gagnants financiers de ces entreprises criminelles ? Nous avons donc voulu comprendre et expliquer les voies de cette « circulation » d’argent.

Activité lucrative, la piraterie est contrôlée par des « barons » ou commanditaires qui sont au cœur du système. Ses recettes sont investies dans des activités légales (commerce du qat, industrie du transport ou de l’hôtellerie) et criminelles (trafic d’armes voire d’êtres humains), celles-ci comprenant notamment les sommes qui servent à financer à leur tour d’autres opérations de piraterie, alimentant ainsi un phénomène qui s’auto-entretient.

contre la piraterie car il s’agit de détecter tous ceux qui enfreignent la loi et contrôlent le « business » : les commanditaires, les intermédiaires, les investisseurs et les bénéficiaires.

CULTURE & MEDIAS

Selon notre étude, les barons de la piraterie recueillent entre 30 à 70 % du montant des rançons, selon qu’ils financent les opérations individuellement ou dans le cadre d’un cartel. Comme pour toute entreprise, la piraterie a aussi des dépenses à son bilan. Entre 30 000 et 75 000 dollars sont versés aux pirates subalternes, c’est-à-dire les « fantassins » à bord des navires qui exécutent l’attaque, gardent les bateaux piratés et tiennent en otages leurs membres d’équipage. Il faut également payer les « cuisiniers et les mécanos », c’est-à-dire ceux qui fournissent localement des biens et des services aux pirates. Au cours de nos recherches, nous sommes parvenus à la conclusion que les recettes de la piraterie sont principalement investies ou dépensées en Somalie. Cela va à l’encontre de ce que la plupart croyait auparavant, à savoir que cet argent sale partait ailleurs. Nous avons aussi découvert que les financeurs des pirates utilisent aussi leurs gains pour investir dans des milices ou acheter une clientèle politique. De plus, l’argent est blanchi via des secteurs « traditionnels » : hôtels et restaurants, commerce du kat, transport, industrie pétrolière… Certains barons, en hommes d’affaires avisés, diversifient par ailleurs leur activité, en usant de leurs ressources de base, et offrent des services financiers en tant que comptable, conseiller ou prêteur. Le rapport Pirate Trails vient aussi battre en brèche certaines idées courantes, et notamment le fait que l’argent de la piraterie jouerait un rôle très important dans le marché de l’immobilier régional. Nos recherches ne nous ont pas apporté de preuves incontestables en la matière et il n’apparait pas, notamment, que les fonds illicites provenant d’activités de piraterie poussent à la hausse les prix de l’immobilier. Après avoir mis au jour la circulation de l’argent des pirates, il s’agit à présent de répondre à la question suivante : comment pouvons-nous empêcher ou interrompre ces circuits financiers ? La communauté internationale reconnaît le danger que représentent les pirates. Pour l’ancien procureur des États-Unis Neil MacBride, « les pirates sont des rapaces violents et sans scrupules, des criminels prêts à tout, capables de kidnapper, torturer et tuer leurs otages par cupidité ». Pour pouvoir pister le blanchiment des recettes de la piraterie (l’argent des rançons), interrompre la circulation de ces capitaux illicites et, de ce fait, réduire l’intérêt que suscite la commission des actes de piraterie, il est nécessaire de pouvoir échanger et utiliser des renseignements financiers, ce qui exige une action concertée des autorités concernées. Une force navale internationale a déjà été mise en place afin de coordonner des opérations de maintien de la paix au large de la Corne de l’Afrique. On pourrait s’en inspirer pour reproduire ce modèle sur le plan du renseignement financier et introduire notamment l’échange d’informations sur les transferts d’argent.

5M Ventures A l'origine de "5M Ventures" : deux hommes Christophe Montague et Steeve Louzoun. Leur envie, aider les start-up à passer une phase importante, celle de la notoriété pour passer un cap et augmenter leur chiffre d'affaires. Le système appliqué par "5M Ventures", est celui du "Media for Equity", déjà développé en Suède, en Inde et en Allemagne. La participation de 5M Ventures, de l'ordre de 10 % du capital de la société demandeuse, offre une contrepartie : plusieurs millions disponibles dans l'achat de campagnes publicitaires... Rencontre avec Steeve LOUZOUN par Marie Cornet-Ashby Peut-on revenir à de "5M Ventures" ?

la

genèse

Le rapport Pirate Trails se focalise sur la situation dans l’océan Indien mais l’étude a une application bien plus large et peut être utilisée pour juguler l’essor de la piraterie au large des côtes ouest-africaines, et en particulier dans le golfe de Guinée. La « traque » des flux financiers n’est pas moins importance que les opérations navales contre les fantassins. Il faut réussir à pister les capitaux pour lutter efficacement

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[ IMAGAZINE novembre 2013

he Montague, mon associĂŠ, travaillait en Allemagne (comme directeur international

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[ IMAGAZINE novembre 2013 au sein du groupe NRJ), quand il a découvert le système "Média for Equity". Et, "Média for Equity" fonctionnait très bien dans ce pays ; avec l'idée qui consiste pour les groupes de médias à entrer dans le capital de start- up pour leur permettre de se développer, avec l'aide de campagnes publicitaires ! Ce principe, Christophe et moi, avons décidé de le développer en France et, dès 2012. Pourquoi finalement vouloir aider les entreprises à un seuil de leur développement, en France ? Pour des raisons simples, les moyens pour avancer sont difficiles pour les entrepreneurs, en France…Si, je compare l'investissement moyen du capital-risque par habitant avec Israël ou les Etats-Unis, celui de ces pays est de l'ordre de 20 à 30 fois supérieur à la France! On peut considérer que cette situation est difficile… Et les financements privés sont moindres…Certes, l'Etat subventionne un grand nombre de créations, via la Banque Publique de Développement (BPI). Mais, il existe, aujourd'hui, un véritable problème concernant le financement des start- up en France. On constate, d'ailleurs, que le problème majeur de certaines très jeunes sociétés réside dans le nécessaire passage à une forme de notoriété ! Qui dit notoriété et visibilité implique de façon implicite des actions de communication. Pour être très simple : une offre a été développée ; et bien pour la faire connaître, il est nécessaire qu'elle soit positionnée sur le marché. Comment ? Avec une campagne de publicité, souvent très chère et, dans des délais excessivement courts ! D'ailleurs, il faut être réaliste : une campagne peut durer quelques semaines et coûter quelques milliers d'euros. Il est très difficile, pour une toute jeune société de financer cette phase d'amorçage avec des fonds propres ou extérieurs. Difficile ou quasiment impossible, mais pourtant indispensable ; "5M Ventures" se positionne à cette étape, en permettant par une prise de participation en capital un financement d'espaces publicitaires…

temps : il faut expliquer notre offre et notre positionnement, viennent ensuite les réunions et discussions sur des accords négociés avec ces groupes. Nous ciblons aussi les startup avec des besoins de financement ; 15 dossiers sont à l'étude, en ce moment. Nous avons fait des études sur nos premiers cas, et le constat est là : un euro de média apporte plus de 1 euro de chiffre d'affaires. Et, pour le cas de "Jobaroundme" , les campagnes de "20 minutes" ont permis à cette structure de récupérer des grands comptes pour leur offre. Et, le chiffre d'affaires généré par ses nouveaux clients est supérieur à celui du coût de la campagne ! Des critères précis demandés, pour être sélectionné par votre société ? La société doit déjà être B to C. Elle doit exister juridiquement et avoir un projet validé avec un chiffre d'affaire en croissance. L'équipe doit être au moins de 2 personnes complémentaires et en appétence face aux enjeux de son marché. Quels sont les objectifs de "5M Ventures", sur 2014 ? Faire au moins, 10 investissements. Et, Nous sommes payés à la sortie du capital des sociétés. D'ailleurs les groupes de médias, peuvent investir par la suite dans les structures en y connaissant l'écosystème existant, par ce fait.

Quel est le seuil de maturité des sociétés qui font appel à vous, en majeure partie ? Nous nous adressons à des sociétés qui ont déjà positionné leur offre en BtoC et possèdent une base de clientèle. Nous entrons dans une phase de collaboration efficace avec ces deux conditions et, pour toucher le mass market, via les campagnes publicitaires. A l'évidence, la société qui fait appelle à nos services fait un chiffre d'affaires annuel et considère (grâce à une campagne publicitaire dynamique), que ce même chiffre d'affaires va augmenter considérablement ! D'ailleurs nos clients connaissent leur audience ou leur clientèle et, ils maîtrisent leur messages-clefs. Ce qu'ils souhaitent, c'est passer " au grand bain", en d'autres termes : des campagnes offensives et, avec une multiplicité des supports de communication ; cela peut aller jusqu'à l'affichage.

Avez-vous des ambitions, à l'international ? Il se trouve que Christophe Montague a un très grand réseau au sein des médias européens et internationaux. Nous avons été contactés par des canadiens pour mettre en place l'équivalence de "5M Ventures" dans leur pays. Nous les y aidons…Nous concentrons, néanmoins, notre développement sur la France.

Aujourd'hui vous avez deux partenaires ? Oui, deux. Mais nous devrions signer avec d'autres groupes prochainement…

Comment êtes-vous perçus par les financiers ?

Dans quelles sociétés, votre structure a-t ‘elle investit ? Deux, pour l'instant. "Jobaroundme", qui permet de faire une recherche d'emploi à partir d'une application sur smartphone. Il suffit de télécharger votre curriculum vitae et, cette application vous cible les offres d'emploi en fonction de l'endroit où vous vous situez. Le modèle est très réactif ! Et "Jobaroundme" est, déjà, rentable ; des grands groupes comme Accor, Total ou Thales (à titre d'exemples) ont signé avec cette société. L'autre structure sur laquelle nous nous sommes positionnés est "Youboox" qui permet de lire des livres sur l'ipad ; et des milliers de livres sont disponibles…

Aujourd'hui la quasi-totalité des fonds d'investissement, considèrent l'activité de "5M Ventures" comme positive. Nous ne sommes pas en concurrence, mais, bel et bien, complémentaires puisque nous n'intervenons pas, au même moment, dans le financement ! Nous apportons, de la valeur finalement à tout le monde !

Comment se passe la mise en relation entre "5M Ventures" et les sociétés demandeuses ? Déjà, nous sommes surchargés de travail. Nous discutons, sans cesse, avec des nouveaux groupes de médias. C'est un investissement important et cela prend du

Il y a-t-il des limites définies par une éthique, quant aux choix des

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[ IMAGAZINE novembre 2013 sociétés dans lesquelles vous investissez ? Oui, déjà celle des groupes de médias avec lesquels nous collaborons et, la nôtre. Notre Comité d'investissement est rigoureux. Certains sujets extrêmes, sont exclus par le Comité. Et nous investissons, essentiellement, dans 3 types de sociétés : l'ecommerce, les sociétés de services, les produits innovants. Vous êtes content d'être positionné sur ce secteur ? Des difficultés rencontrées ? Le groupes de médias réalisent 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. Si nous prenons, ne serait-ce que 1% (à terme), ce sera très bien. Nous sommes sur un marché très fort. Quant aux difficultés, elles se situent dans l'inertie de la lenteur de certaines décisions. Mais, à part cela, les paramètres sont très bons en France pour faire évoluer notre activité… Appliquez-vous le terme Innovation, dans sa racine latine et noble à votre structure… Absolument. Et nous avons suffisamment d'offres pour nous responsabiliser sur cet aspect. Maintenant nous sommes trop petits pour avoir une politique RSE appliquée aux salariés. Mais si nous sommes sur 10 étages, je vous inviterai pour vous démontrer notre conscience sur l'aspect social et environnemental...

LIVRE La biodiversité une chance, nous avons un plan B ! Sandrine Bélier - députée européenne (EELV), rapporteuse principale du projet de règlement européen sur l'accès aux ressources génétiques et sur la ratification du Protocole de Nagoya par l'UE, travaille depuis vingt ans sur les problématiques liées à la préservation de la biodiversité. Gilles Luneau, journaliste, est rédacteur en chef de GLOBAL magazine. A travers un échange dynamique et passionné, ces militants de la cause nous interpellent quant à l’importance de faire de la préservation de la biodiversité un engagement quotidien. Mêlant éclairages politiques, historiques et exemples d’actions positives en France et en Europe. Sandrine Bélier et Gilles Luneau expliquent en quoi et comment l’enjeu de la biodiversité est mondial et pourquoi il est urgent d’agir. La députée européenne Sandrine Bélier publie avec le journaliste Gilles Luneau La biodiversité, une chance pour « convaincre de l’intérêt, pour la société, de s’accorder à son environnement naturel ». Question de survie.

Pierre Rabhi, semeur d'espoirs Entretien avec Olivier Le Naire

désarroi des jeunes, le sens de l’histoire, la non-violence, le travail, l’éducation, le statut de la femme, le mariage homosexuel, la procréation médicalement assistée, le nucléaire, la politique... et bien sûr l’écologie. Dans sa langue poétique, Pierre s’est aussi confié sur ses doutes, ses questionnements, son parcours franco-algérien, sa famille, ses amis chers, et ces paysans ardéchois qu’il fréquente chaque semaine au marché de Joyeuse depuis un demisiècle. Puissent ces paroles inspirer un nouvel espoir à tous ceux qui cherchent d’autres valeurs que celles qui dominent notre monde actuel. » Olivier Le Naire Agriculteur, écrivain et penseur français d’origine algérienne, Pierre Rabhi défend un mode de société plus respectueux de l’homme et de la nature. Il est fondateur de l’association Terre & Humanisme et du mouvement Colibris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont, chez Actes Sud,Éloge du génie créateur de la société civile tous candidats (2011), Vers la sobriété heureuse(2010) et Manifeste pour la Terre et l’Humanisme (2008).

Après s’être longtemps adressé à un public fervent, Pierre Rabhi, paysan, philosophe et écrivain au parcours exceptionnel, a franchi une nouvelle étape dans la notoriété. Ses conférences attirent toujours plus de monde, il inspire films et articles, sans doute parce que son discours n’a jamais semblé si actuel dans un monde rongé par le doute et les désastres écologiques. Au mois de mai, nous avons passé trois jours ensemble à parler “coeur à coeur” autour de la grande table de la salle à manger, dans cette maison ardéchoise que Pierre a restaurée de ses mains. Nous avons abordé des thèmes aussi divers que la religion, l’amour, la vieillesse, le

Directeur de publication & Rédacteur en chef: Nicolas ABENA . Rédactrice en chef déléguée : Marie CORNET-ASHBY Dossiers Pays : Andréa K. Chargée de Missions : NN. Rédacteur en chef Technique : :Oussouf DIAGOLA. Rédaction générale : : N chaise, N Ndong, S Abba, M, B ANANI. Collaboration externe : Onana Sylvestre,

Henri Spitezki. RCS : 510710262 Siret 510 710 265 00013 Siren 510 710 265 Cameroun : BP 14018 Aéroport international de Douala. La Table

Royale. Dépôt légal à parution Contact : redactionimagazine@gmail.com Téléphone : (33) 699 792 263 www.i-magazine.info

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