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AFFAIRE ATANGANA : LE CAMEROUN CONDAMNÉ PAR LES NATIONS UNIES

ROLAND PORTELLA PRÉSIDENT DE LA CADE LA COORDINATION POUR L'AFRIQUE DE DEMAIN

N° 24 - Février 2014 - 3 €

Afrique de l’Ouest

Afrique centrale : 1 900 CFA



SOMMAIRE

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NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA CADE

ÉCONOMIE

AFRICA SMB FORUM

5 QUESTIONS A DOGAD DOGOUI

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ROLAND PORTELLA

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FORUM DE LA JEUNESSE AFRICAINE

CRÉATION D’EMPLOI POUR LES JEUNES

PRIX « VILCEK FOUNDATION » UN TOGOLAIS A L’HONNEUR

21

FATIMA HARAM ACYL

AFRICA NEEDS TO SPEAK WITH ONE VOICE

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PAIX ET SECURITE

L’ONU REAFFIRME SA VOLONTE DE SOUTENIR LES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME

29

5Mventures

START-UP, AUGMENTEZ VOTRE CHIFFRE D’AFFAIRES

FEVRIER 2014 ImagazinePost

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ImagazinePost 3

EDITORIAL

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L’exploitation minière en Afrique

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! ! 7-16 ! ! ! ! ! ! !

ÉCONOMIE Heirs Holdings - Tony ELUMELU investit dans la technologie de fabrication de satellites de la start-up américaine Planet Labs Guinée Équatoriale - Favoriser la diversification économique du pays

SOCIAL BUSINESS - AUC hosts CAADP 2nd Multi Donor Trust Fund design meeting Roland Portella - Nouveau Président de la CADE Africa SMB Forum - Entretien avec Dogad Dogoui Africa Progress Panel - Max Bankole Jarrett Forum de la jeunesse africaine - Accélérer la création d’emplois pour les jeunes en Afrique Cameroun - La BAD va contribuer à l'amélioration de la santé des populations de Yaoundé avec un projet d’assainissement de 32 millions de dollars Success story - Un togolais aux USA a reçu le prix « VILCEK FOUNDATION »

17-21 GEOPOLITIQUE

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Boubacar Diop - « L’exception française, c’est ce refus de décoloniser » Fatima Haram Acyl - « Africa needs to speak with one voice »

22-23 UNION AFRICAINE

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Agriculture - Une composante majeure de l’Agenda 2063 Abdel Aziz - Président de la République islamique de Mauritanie élu Président de l’Union Africaine

24-25 PAIX ET SECURITE

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Lutte contre le terrorisme - L’ONU réaffirme sa volonté de soutenir les Etats de l’Afrique centrale L’Afrique centrale adopte une série de mesures pour faire face aux menaces terroristes

26-32 JUSTICE

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Affaire Thierry Michel ATANGANA - Rencontre avec Me Tchougang - Le Cameroun condamné par les Nations Unies

33-38 CULTURE & MEDIAS

! ! ! 2

Journée mondiale de la culture africaine - Entretien avec John Dossavi 5Mventures - Rencontre avec Steeve Louzoun Freddy Mputu - Un chef d’entreprise épanouit dans la restauration L’Union Africaine et le Gouvernement de Nouvelle-Zélande publient le premier Manuel de l’UA 2014

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FEVRIER 2014

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FÉVRIER 2014 - NUMÉRO 24

…………….…….. Directeur de publication & Rédacteur en chef Nicolas ABENA …………….. Rédactrice en chef déléguée Marie CORNET-ASHBY …………….. Dossiers Pays N.N A.K …………….. Rédaction technique Yawo KUWONU …………….. Rédaction générale N. CHAISE S. ABBA Andréa KINGUE Marie CORNET-ASHBY Oussouf DIAGOLA …………….. Collaboration externe Onana SYLVESTRE Henri SPITZKI Harold HYMAN Agnès LEVALLOIS …………….. Chargée de missions Patricia NDINGA …………….. Publicité Marine FORT …………….. Conception/Réalisation YK / 7communication …………….. ImagazinePost RCS : 510710262 Siret : 510 710 265 00013 Siren : 510 710 265 …………….. Cameroun : BP 14018 Aéroport international de Douala La Table Royale

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Dépôt légal à parution …………….. redactionimagazine@gmail.com Téléphone : (33) 699 792 263 www.imagazinepost.info

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©2014 - ImagazinePost


L’ÉDITORIAL DE LA RÉDACTION La Journée africaine du Projet Afrique Extraction minière, célébrée pour la première fois appelle à un programme sur l'exploitation minière plus durable et humaniste.

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n marge de la plus grande conférence annuelle sur l’exploitation minière en l'Afrique, «Mining Indaba», les organisations multilatérales de développement ont appelé le secteur privé à s'associer avec elles pour s’assurer que les revenus de l'exploitation minière soient réinvestis dans les populations.

Le secteur des industries extractives est appelé à jouer un rôle de catalyseur pour le développement dans de nombreux pays africains. A cette fin, les ressources de l'exploitation minière doivent être réinvesties dans les infrastructures et une croissance continue, tout en ouvrant des possibilités de diversification économique et de transformation.

Lancé lors de la Journée africaine du Projet Afrique Extraction minière nouvellement créée, l'appel qui vient au milieu d'une tendance à la baisse des prix des matières premières et notamment en minerais, a soulevé des incertitudes sur la dynamique du programme de développement durable du continent. Par exemple, au cours des quatre premiers mois de 2013, les stocks de mines ont chuté de près de 20 pour cent.

La gestion des revenus miniers entraînera la création de partenariats public-privé plus efficaces et une participation plus étroite des autres parties prenantes, y compris des communautés locales et des gouvernements.

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Les dirigeants du secteur de l'industrie, les ministres, les décideurs, les universitaires et les organisations internationales inviteront le secteur privé à jouer un rôle plus important dans l’accélération de la mise en œuvre du Projet Afrique Extraction minière de l'Union africaine (UA), qui vise à s’assurer que le secteur de l’extraction puisse stimuler le développement social et économique sur tout le continent.

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Les hôtes et partenaires déclarent: «La journée africaine 2014 du Projet Afrique Extraction minière serait la première d'un processus à long terme de dialogues et de création de partenariats en vue d’approfondir la compréhension mutuelle sur la façon de promouvoir le développement durable dans le secteur de l’industrie extractive en Afrique et la nécessité de récolter des avantages mutuels entre le pays d'accueil et les sociétés minières».

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La journée africaine 2014 du Projet Afrique Extraction minière est organisée par la Commission de l'Union africaine (CUA) et le Centre africain pour le développement minéral (AMDC), abrité par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), en étroite collaboration avec la Banque africaine de développement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cette journée est soutenue par l’Aide australienne et la Banque mondiale.

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Près d'un quart du produit intérieur brut de l'Afrique (PIB) est maintenant basé sur les ressources extractives, le ratio le plus élevé parmi toutes les régions. Entre 2000 et 2008 seulement, la valeur créée provenant des ressources naturelles en Afrique est passé de 39,2 milliards de dollars à 240 milliards de dollars.

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Parvenir à un développement durable à grande échelle signifie établir des garanties environnementales appropriées, mais aussi remplir un certain nombre de priorités économiques et sociales.

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Par exemple, les participants soulignent la nécessité de garantir une durabilité de l'environnement, de distribuer les avantages de l'extraction efficacement, de créer une protection sociale, d’investir dans les compétences et infrastructures et intensifier l'agriculture pour créer des emplois et renforcer la sécurité alimentaire.

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En décembre, la CEA, la CUA, la BAD et le PNUD ont inauguré le Centre africain pour le développement minier (AMDC) pour aider à la mise en œuvre du Projet Afrique Extraction minière.

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Le nouveau centre permettra de mettre en œuvre le Projet Afrique Extraction minière, qui vise à s'assurer que les ressources minérales de l'Afrique puissent soutenir la croissance économique et le développement. Ce Centre traduira cette vision en solutions pratiques pour réduire la pauvreté et faire participer la population dans le développement.

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Les experts et les chercheurs seront disponibles pour aider les pays à mettre en œuvre le Projet Afrique Extraction minière, conseiller les gouvernements, entreprises et organisations de la société civile sur des questions telles que les licences, les systèmes d'information géologique et minière, l'activité minière artisanale et à petite échelle et les investissements dans la diversification.

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L’événement d'une journée se penchera sur une variété de sujets, y compris la participation du secteur privé, le renforcement des compétences locales et le développement des programmes économiques durables.

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ECONOMIE

Heirs Holdings investit dans la technologie satellite révolutionnaire de Planet Labs

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a société d'investissement panafricaine fondée par Tony O. Elumelu, Commandant de l'Ordre du Nigeria, a annoncé son investissement dans la technologie innovante de fabrication de satellites de la start-up américaine Planet Labs. Heirs Holdings est le seul investisseur africain de ce projet basé à San Francisco.

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Planet Labs vise à transformer la manière dont l'image de la Terre est véhiculée, grâce à des satellites de très petite taille appelés « doves » (colombes).

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Ces « doves » encerclent la planète sur une orbite basse et sont considérablement moins chères à produire et à déployer que les technologies existantes.

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De plus, comme leur orbite est plus proche de la Terre, elles peuvent fournir des images avec une meilleure résolution que les satellites traditionnels.

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Elumelu, le président de Heirs Holdings, commente : « En tant que seul investisseur africain du projet de Planet Labs, nous sommes incroyablement fiers d'avoir soutenu une société aussi novatrice et dynamique, qui a déjà connu plusieurs succès considérables.

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Dans le cadre de notre philosophie commerciale, l'Afrocapitalisme, nous nous engageons à aider les entrepreneurs et les start-up à concrétiser leurs projets, et nous avons hâte de suivre les accomplissements de Planet Labs au cours des prochaines années. » 4

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La société d'investissement panafricaine fondée par Tony O. Elumelu est le seul investisseur africain de ce projet basé à San Francisco.

Planet Labs a déjà franchi des étapes significatives. Au cours de la seule année 2013, la société a lancé quatre satellites sur trois fusées, et livré sa première flotte de 28 satellites, qui devraient être envoyés prochainement dans l'espace.

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Le cofondateur de Planet Labs, Robbie Schingler, déclare : « Nous sommes ravis d'accueillir Heirs Holdings dans notre équipe d'investisseurs et nous les remercions pour leur soutien. Le financement que cette société et nos autres partenaires nous offre est crucial pour notre développement en tant que société. Nous sommes particulièrement heureux de travailler avec une société africaine, car notre technologie dispose du potentiel pour soutenir le développement de l'Afrique par le biais de la surveillance et de la cartographie des ressources naturelles et de l'agriculture de ce continent. »

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ECONOMIE

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La Guinée Equatoriale s'est engagée à allouer un fonds de co-investissement de 500 milliards de Francs CFA (équivalant à 1 Milliard USD) pour favorise la diversification économique du pays

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ALABO, Guinée Equatoriale, 4 février 2014/ -- Lors de l'ouverture de «Emerging Equatorial Guinea» (La Guinée équatoriale émergente), le Symposium de 2 jours sur la diversification économique du pays, le gouvernement équatorien a annoncé qu'il s'est engagé à soutenir les investissements étrangers en allouant un fonds de co-investissement (FCI) d'un montant de 500 milliards de francs CFA (équivalant à 1 milliard USD).

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« L'affectation de ce fonds de co-investissement témoigne de l'engagement du pays à jeter les bases d'une diversification économique pour assurer une croissance durable et créer plus d'emplois dans notre pays. Nous bénéficions d'une incroyable manne pétrolière, que nous avons l'intention d'utiliser pour poser les bases de notre pays émergent, par le biais d'un plan ambitieux de diversification économique et d'un plan d'industrialisation », explique Marcelino Owono Edu, ministre des finances et du budget de Guinée équatoriale.

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Face à une assemblée de plus de 700 entrepreneurs, investisseurs et analystes, spécialistes et représentants d'agences de développement, réunis pour l'occasion, le ministre des finances équato-guinéen a indiqué que le fonds a pour objectif d'encourager la stratégie globale de l’État visant à diversifier l'économie au-delà du secteur pétrolier et gazier, sur lequel s'est appuyée sa récente croissance, pour parvenir à un système économique plus équilibré, moins vulnérable aux fluctuations mondiales de l'offre et de la demande de pétrole.

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Au cours des 3 prochaines années, le fond soutiendra le développement du pays autour des secteurs économiques clés qui ont été identifiés pour le développement industriel avec le secteur privé international : l'agriculture et l'élevage d'animaux, la pêche, la pétrochimie et l'exploitation minière, le tourisme et les marchés financiers.

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AGRICULTURE & ÉLEVAGE

! ! PÊCHE ! ! PÉTROCHIMIE ET EXTRACTION MINIÈRE ! ! TOURISME ! ! SERVICES FINANCIERS !

Plus de 100 000 hectares de terres arables disponibles ; climat chaud avec des espèces végétales très précieuses ; industrie du bois, exemple suivi du Gabon.

Une zone économique exclusive (EEZ) étendue et des eaux territoriales pleines d'espèces marines commercialement prisées.

Principal producteur de pétrole de la région CEMAC, avec des opportunités pour développer davantage les gisements de gaz naturel et de pétrole inexploités ; un positionnement géographique et un port en eau profonde.

Des terres et des paysages marins préservés, des infrastructures existantes de haute qualité, un climat favorable et une stabilité politique constante.

Une volonté politique de créer un environnement favorable, d'encourager le développement de services financiers et d'offrir une grande variété de produits et d'instruments à un large éventail de clients internationaux. Le fonds de co-investissement (FCI) a été alloué pour les trois prochaines années en fonction des meilleurs réservoirs de potentiel de croissance.

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ECONOMIE

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Avec l'annonce du fonds de co-investissement, le Symposium intitulé « Emerging Equatorial Guinea » (La Guinée équatoriale émergente) suscite l'essor des investissements. Cela prendra la forme de signatures de protocoles d'entente entre des entreprises internationales et des contreparties locales au cours des 2 jours du forum, dans la mesure où l'événement fait suite au processus global d'investissement.

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Sous la Haute Autorité de Son Excellence M. Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée Équatoriale

! ! À propos du forum EEG !

Situé à Malabo, le forum qui se tient les 3 et 4 février 2014, réunit des représentants de groupes d'investissement et d'entreprises issus des communautés internationales, régionales et nationales. Il vise à offrir la meilleure opportunité pour les investisseurs internationaux de connaître le potentiel de la Guinée équatoriale et d'élaborer des stratégies directement avec les représentants gouvernementaux.

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SOCIAL BUSINESS

AUC hosts CAADP 2nd Multi Donor Trust Fund design meeting He said the design of MDTF 2 would focus on pertinent issues meant to sustain the CAADP momentum and would also reflect on experiences and lessons learnt in the last decade of CAADP.

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A snapshot of main CAADP successes since its launch in 2003

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Improved Agricultural Planning : More than 28 out 54 countries have developed national agricultural investment plans – and these have become their medium term expenditure frameworks for agriculture. Another dozen countries are now developing their own plans.

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95The Comprehensive Africa Agriculture Development Programme (CAADP) Multi Donor Trust Fund (MDTF) 2 design meeting opened today with a view to map out a strategy for the second phase of the MDTF.

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Several countries have implemented first round investment plans and are now developing second generation agricultural investment plans (e.g, Rwanda and Sierra Leone).

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Established in 2008 at the request of the African Union as a programmatic trust fund, the CAADP MDTF, whose mandate ends December 31, 2015, was intended to support the efforts of African agencies engaged in CAADP processes.

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The MDTF supports the activities of African institutions to lead the adoption and utilization of CAADP across the continent and to facilitate coordination of development partner support to activities under CAADP and to African agriculture more broadly.

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Officially opening the design meeting, AUC Director of Rural Economy and Agriculture, Dr. Abebe Haile Gabriel, said the CAADP MDTF had been instrumental in supporting African institutions in delivering their mandates and capacity building services in rolling out CAADP.

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Dr. Abebe stressed the importance of building on what CAADP has done in the last decade to deliver positive changes that impact directly on lives and livelihoods of people through agricultural transformation.

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Improved Agricultural Growth: Annual agricultural GDP growth for countries south of the Sahara has averaged nearly 4% since 2003, well above agricultural GDP growth rates for the previous several decades. Several countries are already meeting the CAADP target of an annual rate of agricultural growth of 6 percent.

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“The MDTF 2 should therefore, focus on country implementation results and impact,” he said. “The outcome of this meeting is going to be very crucial in contributing towards the design of a financing mechanism that will help in accelerated implementation of CAADP in the next decade.” Speaking during the opening of the meeting, World Bank representative, David Neilson, noted that there have been real successes in African agriculture achieved through CAADP.

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Greater Public Expenditure in Agriculture : On average, public agricultural expenditures have risen by over 7% per year across Africa (more than 12% per year in Africa’s low income countries) since 2003 – nearly doubling public agricultural expenditures since the launch of CAADP. African Ownership of its own Agricultural Programs and Agenda : CAADP has elevated attention to agriculture and has put African leaders in a stronger position than ever before to lead African approaches to agriculture at every level.

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ENTRETIEN

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Roland Portella élu Président de la CADE ! !! pour l'Afrique de (la Coordination !! l'Assemblée générale Demain) lors de extraordinaire! du 12 décembre 2013.Il s'agit du 3 !!président de l'association depuis son lancement ! ! en 1996. ! ! éme

PAR NICOLAS ABENA

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omme nouveau Président de la CADE, quelles sont les ambitions affichées ? Elles sont de mettre en exergue et de diffuser auprès de certains publics le capital connaissance que nous avons acquis sur plusieurs années de réalisation de rencontres-débats,de forums, d'enquêtes, d'articles sur des sujets aussi variés qu'économiques, sociaux, géopolitiques et, concernant le développement socio-économique de l'Afrique et de ses diasporas. Le positionnement de la CADE est d'être une plate-forme plaidoyer de mise en relief des activités et des expériences positives de l'Afrique et de ses diasporas en terme de développement social-économique, d'alternances politiques, tout en montrant les risques auxquels il faudra être vigilant. Nous utilisons, par exemple, l'exposition itinérante et à géométrie variable que nous avons construite , et qui s'appelle "Les Afriques qui se font". L'objectif est de mettre en relief à travers certains panneaux le dynamisme des femmes, des entrepreneurs à la pointe d'innovations technologiques, le potentiel immense de bio-diversités et les risques de mise en péril associés.

« J’encourage bien évidemment la montée des femmes au pouvoir car je crois que fondamentalement, dans l'ensemble elles peuvent avoir une meilleure inclinaison pour le volet social ou sociétal, la préservation de la vie » 8

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Nous nous situons entre les centres d'études de recherche et les acteurs de développement de terrain. Notre position intermédiaire entre ces deux mondes, qui très souvent s'opposent, sera d'être un centre de vulgarisation de connaissances des premiers vers le terrain et, de propositions de recommandations pratiques et d'outils d'aide à la décision, de structuration de projets pour les seconds.

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Le continent africain souffre en France d'une image d'assistanat, la CADE peut-elle inverser ce fait ? Nous le faisons depuis 15 ans ! Le fondement historique de notre organisation est la lutte contre les préjugés raciaux et sociaux ; il montre les évolutions positives de l'Afrique, le dynamisme des populations et des acteurs locaux de développement, la créativité intellectuelle et artistique. Une grande partie de notre public européen nous a , à plusieurs reprises, remerciés à travers nos travaux : ils ont pu changer de regard sur les réalités endogènes constructives de l'Afrique qui ne sont malheureusement pas assez véhiculées dans les médias européens. D'où la nécessité pour des médias africains de s'internationaliser plus pour toucher non seulement les africains et leurs diasporas, mais aussi les non-africains. La Cade a les ressources conceptuelles et d'informations et des éléments de critiques constructives, d'explications pédagogiques. Ce sont aux médias, au-delà de leurs propres investigations, de venir y trouver de la ressource d'information. Le fait de mettre en exergue le parcours et les portraits de scientifiques et d'entrepreneurs dans notre lettre mensuelle, sur notre site aussi, et de les faire intervenir à nos rencontres-débat et forums est en fait pour eux une manière d'avoir un moyen de communication et de visibilité ; on peut, finalement, dire que la Cade est une plate-forme de communication.

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La CADE peut-elle contribuer en France à une meilleure visibilité et compréhension des institutions économiques africaines en France ?

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Oui, dans nos diverses articles et rencontres-débats, nous ne manquons pas de montrer l'évolution des pratiques de ces institutions ; par exemple, lors d'une rencontre économique de notre cycle économique " Transformer les potentiels de l'Afrique en richesses réelles", et qui concernait la valorisation du potentiel énergétique ; nous avons relaté l'initiative de la BAD qui a mis en place une plate-forme de facilitation juridique pour les Etats africains afin qu'ils sachent mieux n é g o c i e r l e u r s c o n t r a t s m i n e s - é n e rg i e s f a c e a u x multinationales. Notre regard est aussi critique quant à la faiblesse de ses institutions en matière de créations de paradigmes et politiques endogènes africaines. Car elles se contentent souvent de


PHOTOS : CHARLEMAGNE GOMEZ

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ENTRETIEN les gouvernants sud-africains n'acceptent pas qu'un pays anciennement colonisateur en Afrique puisse actuellement s'y renforcer stratégiquement et économiquement par le jeu d'un investissement politique sécuritaire.

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tropicaliser des concepts venus d'institutions internationales. Ce qui est extrêmement dangereux pour un continent que d'aucun considère comme l'avenir du monde ! La fameuse croissance inclusive ( que toutes les institutions fait vibrer comme nouveau leitmotiv de politique de développement depuis 2 ou 3 ans), ne devrait-elle pas être dans les différents programmes depuis 20 ans déjà ! De même, le concept d'émergence devient un fourre-tout. Nous devons rechercher, en premier, des croissances économiques et sociales pérennes et monter structurellement et stratégiquement en capital humain, ce qui aura certainement pour conséquence de parler d'Etats émergents. Combien d'Etats producteurs de pétrole, de gaz, de minerais maîtrisent les technologies nécessaires à leurs productions et leurs transformations en produits à plus forte valeurs ajoutée ?!

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Que pensez-vous du dernier Sommet organisé en France sur la Sécurité en Afrique ? Je pense que c'est une bonne idée, car dans un monde d'accélération des interdépendances et des risques géopolitiques systémiques, il faut mutualiser les compétences stratégiques et militaires pour freiner les diverses insécurités. J'observe, juste, que les organisations citoyennes, et sauf erreur de ma part, n'aient pas été associées car elles ont des propositions à faire et, elles sont directement au contact des populations les plus vulnérables. Mais certainement que la question est très sensible...

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Peut-on penser efficace un Sommet de cette ampleur sans la présence de l'Afrique du Sud, membre du Conseil de Sécurité ? Impossible en effet. L'Afrique du sud doit être directement associée à ces questions car elle a les moyens financiers et d'influence pour jouer un rôle majeur. Mais je crois qu'il s'agit là de rivalités d'influence sur le continent africain. En réalité, 10

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Pour vous, Président de la CADE, le rapport du Sénateur Bockel "L'Afrique est notre avenir" redéfinit-il les cartes entre la France et le continent africain ? Dans l'idéal pour la France oui. Mais ce peut être aussi un risque pour la France si elle ne met pas en exergue dans sa "reconquête" de l'Afrique, son potentiel de différenciation par rapport aux autres partenaires traditionnels et émergents de l'Afrique, notamment sur les investissements productifs et responsables, si les entreprises françaises emploient plus et mieux des africains. Mais la question fondamentale est de savoir si l'Afrique a encore besoin de la France !!! l'Afrique a une multiplicité de choix puisqu'elle diversifie ses partenaires de développement. A ce que je sache, la majorité jeunes générations africaines (18-35 ans) sont en quête de communication et d'échanges d'expériences plutôt avec les USA, les pays asiatiques, l'Inde, le Brésil. Et ils disent en substance que l'Afrique est l'avenir de l'Afrique. Donc j'aurais conseillé la prudence dans les termes choisies par car ce slogan "l'Afrique est notre avenir" peut être considéré comme une quête de reconvoitise de l'Afrique. Je comprends bien qu'il s'agit pour la France de démontrer que l'Afrique a d'énormes potentialités et que la France peut saisir des opportunités de commerce, d'investissement, mais à mon avis ce n'est pas une bonne tactique de séduction. Cette tactique flatte plus les "élites" politiques africaines, que les forces vives africaines. Pour vous, la zone Cfa doit-elle disparaître au profit d'un instrument économique imaginé et voulu par les africains francophones quand on observe que plus de 40 ans après, ces pays sont toujours aussi pauvres ?

Je suis partagé sur cette question et je n'ai pas encore pris de position, de même pour la majeure partie des membres de la Cade. D'un côté, il y a une problématique de souveraineté économique pour les pays cfa, notamment dans la gestion de leurs réserves financières et monétaires. De l'autre, ces pays sont-ils assez solidaires pour avoir une politique monétaire commune alors qu'il y a des disparités de niveau et structuration économique entre elles, et que les intégrations économiques sont lentes à mettre en œuvre même si les intentions existent. Regardons, aussi, les égos et orgueil entre dirigeants politiques, lorsque l'on voit (par exemple) qu'en Afrique Centrale il n'existe pas en réalité de bourse de valeurs sous-régionales. Mais semble-t-il que le Ghana avec son cedi s'en sort bien. Et je rappelle que la monnaie est un instrument au service d'une économie, donc l'indépendance monétaire ne doit pas être une fin en soi, mais la recherche d'une souveraineté lorsque l'on structure bien son économie, qu'on la diversifie notamment en valorisant ses potentiels en création réelle de richesses (d'où l'accent mis sur cet aspect par la Cade dans cycle économique).

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ENTRETIEN La politique africaine de la France doit-elle changer, si oui en quoi ? La France a d'abord un problème avec elle-même qu'elle doit régler. C'est d'amoindrir le colbertisme et le jacobinisme persistants perpétrés par ses élites politiques et économiques. Il faut que d'autres populations françaises de "souche" et venant de ....je n'aime pas terme issu de l'immigration ou issu de la diversité, donc je dis venant d'autres horizons culturels et sociaux, apportent plus leurs énergies créatrices dans le développement et le devenir de cette nation ou république si riche en potentiel humain. L'une des raisons fondamentales de la régression économique de la France c'est son retard dans l'absorption de nouvelles forces créatives dans les appareils productifs et les centres étatiques leviers de pouvoir. La nouvelle politique africaine de la France doit intégrer ces nouvelles forces vives françaises, ce que recherchent justement certaines nouvelles élites et populations africaines.

Les africains ont l'impression que très souvent chez des élites françaises économiques et politiques, le logiciel intellectuel ne changent pas du tout, et que la même condescendance reste malgré les nouveaux slogans.

La République Centrafricaine à une FEMME comme Chef d'ETAT, est-ce pour vous une bonne chose pour l'Afrique Centrale ? Assurément ! Mais ce n'est pas la question « genre » qui doit primer, c'est l'efficacité dans le travail, le souci de servir consciencieusement son peuple, de savoir mettre en place des institutions fiables qui peuvent servir de levier à l'épanouissement des potentiels humains et économiques pour de véritables développement sociaux et économiques. Est-ce qu'une femme est plus soucieuse de ses vertus mentionnées ? Intrinsèquement par rapport aux hommes je ne pense pas, car le pouvoir est le pouvoir, lorsqu'il s'incruste dans l'être humain ; il n'a cure de son adaptation en fonction du "genre". On peut aussi bien trouver un Président de la République homme de bonne qualité qu'une Présidente femme cynique et prédatrice. Je ne crois donc pas à la théorie, selon laquelle, plus de femmes au pouvoir apporterait plus de paix à un pays. Cela étant, j'encourage bien évidemment la montée des femmes au pouvoir car je crois que fondamentalement, dans l'ensemble elles peuvent avoir une meilleure inclinaison pour le volet social ou sociétal et la préservation de la vie. Mais là encore, les hommes me diront que les femmes n'ont pas le monopole du souci social ou du cœur ! Et oui il n'y a pas de sciences en la matière, on reste sur des présuppositions.

Donc je crois que la politique africaine de la France doit, de façon cruciale, prendre en compte ces aspects de changement culturel et de regard prospectif sociologique plus pertinent entre la France et l'Afrique, entre l'Europe et l'Afrique. L'avenir est dans l'établissement de nouveaux réseaux culturels et économiques plus productifs et mieux équilibrés. Un jeune entrepreneur innovant français de "souche" me disait qu'il avait du mal à pénétrer les marchés africains non pas à cause des africains, mais du manque de soutien de ses partenaires institutionnels français qui privilégient des entreprises pourtant déjà établies en Afrique et, depuis des dizaines d'années !

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50 ans après, des nouveaux partenaires sont actifs en Afrique comme l'Inde, la Chine, le Brésil, la Turquie. Est-ce une bonne chose pour le continent africain ? Incontestablement oui. Car les africains peuvent mieux choisir leurs partenaires et, en fonction de leurs propres intérêts. Mais à la condition de perfectionner leur propre vision de leur sociétés d'avenir, de leurs visions stratégiques, de définir leurs propres paradigmes économiques. Il s'agit pour eux de bien faire jouer les équilibres entre nouveaux partenaires et les partenaires traditionnels. Mais l'un des dangers est de souvent recourir aux partenaires étrangers alors que l'on néglige les potentiel créatif et d'innovation endogènes. Si des dans certains pays beaucoup de compétences veulent participer au développement de leurs propres pays ou de l'Afrique en général, il existe encore des fuites de cerveaux. Un chercheur africain en solutions d'efficacité énergétique me disait que les gouvernants politiques et économiques de son pays, méprisait ses travaux alors qu'ils couraient vers des solutions présentées par des instituts indiens et chinois pourtant moins efficaces que les siens d'après un institut de recherche allemand !

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SOCIAL BUSINESS

DOGAD DOGOUI

des investissements, ainsi que les présidents des fédérations patronales et chambres consulaires. Avec les conférences et tables rondes, la journée du 12 mars devrait accueillir plus de 500 participants pour ces échanges. Puis, ce seront 48 heures en circuit fermé pour les participants inscrits à 12 ateliers thématiques et aux rendez-vous BtoB que nous pré-organisons à partir de notre plateforme d’interconnexion.

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5 questions au Président du « AFRICA SMB FORUM », Directeur d’un cabinet conseil en communication à Paris et fondateur du réseau Africagora des entrepreneurs

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ourquoi le choix du Maroc pour une première édition ? Le 1er AFRICA SMB FORUM a choisi Casablanca comme ville hôte (face à Abidjan, Libreville et AddisAbeba) pour son positionnement de hub à partir de l’Europe et du Moyen-Orient vers l’Afrique Subsaharienne, et pour la qualité du dossier de candidature présenté par Casa Invest, le centre régional d’investissement du Grand Casablanca. De plus, la métropole commerciale du royaume abrite de nombreux sièges d’entreprises marocaines et de filiales de groupes étrangers. Elle nous donne l’assurance d’accueillir une centaine de PME marocaines à cette édition initiale. En plus de Casa Invest, Maroc Export et l’ASMEX (Association des Exportateurs marocains) nous apportent leur soutien, de même que notamment des institutions comme la Banque Africaine de Développement (BAD), Bpifrance et Afreximbank.

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Quels sont les objectifs affichés du Forum ? Notre priorité est de parvenir à organiser 2500 rendez-vous business to business entre PME, investisseurs et groupes à la recherche de sous-traitants et de distributeurs. Notre objectif est d’accueillir 22 délégations de PME représentant les 5 communautés économiques régionales. Nous consacrons une demi-journée d’ouverture à un sommet panafricain sur les PME avec les ministres des PME, du commerce et de la promotion

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FEVRIER 2014

Ce format permet-il une meilleure rentabilité des participants ? Le AFRICA SMB FORUM est le prolongement de la plateforme que le Club Africa SMB met à la disposition de ses abonnés pour des mises en contacts e de l’intermédiation. Nous avons donc privilégié les rencontres interpersonnelles et les rendez-vous BtoB : chaque participant peut participer à 10 entretiens qualifiés et planifiés de 30 minutes, pour une meilleure rentabilité de son investissement. Il est ensuite invité à rejoindre notre plateforme pour poursuivre les échanges durant 12 mois, bénéficier de missions Export accompagnés par nos équipes de consultants et nos partenaires multi-sectoriels.

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Que pensez-vous du rapport Bockel intitulé "l'Afrique est notre avenir " Ce rapport vient bien tard mais a le mérite de redire avec la force de la représentation nationale, tout ce que nous disons depuis une bonne décennie : la France doit changer de regard sur l’Afrique et s’adapter aux évolutions fantastiques de ce continent d’avenir. Cependant, les auteurs de ce rapport commettent l’erreur habituelle de donner des leçons aux pays africains et de s’immiscer dans les choix des orientations de leurs partenaires. Si la France veut maintenir sa place et accroître son influence dans certains pays africains, il lui faut remettre en cause ses schémas anciens et se tourner vers la satisfaction des attentes et besoins des Afriques, au même titre que la Turquie, l’Inde, la Chine, à l’écoute du continent pour des intérêts réciproques bien compris.

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Faut-il redéfinir les protocoles existants entre la France et l'Afrique francophone, si oui avec qui comme acteurs ? Ces protocoles ne peuvent être remis en cause que par les dirigeants et institutions africains, de plus en plus ouverts aux influences de nouvelles puissances économiques, politiques et géostratégiques. Au « AFRICA SMB FORUM », nous avons certes sollicité et bénéficié du soutien de la Banque publique d’investissement (Bpifrance) et du MEDEF International, mais accueillons aussi pour cette première édition, des institutions et délégations venues d’Inde, de Turquie, de Chine, de Malaisie, de Singapour et des Emirats Arabes Unis. Au-delà de l’Afrique francophone, et au-delà des anciennes sphères d’influences de la France. L’avenir de l’Afrique se conjugue au pluriel, principalement dans les échanges des PME et PMI.


SOCIAL BUSINESS

L’Africa Progress Panel accueille Max Bankole Jarrett en tant que nouveau directeur exécutif adjoint Max Bankole Jarrett, issu de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), a rejoint l'APP, apportant sa vaste expérience des questions politiques et des communications en Afrique

welcomes Max Bankole Jarrett as its new Deputy Executive Director

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L'Africa Progress Panel accueille Max Bankole Jarrett, qui rejoint le Secrétariat en tant que directeur exécutif adjoint, permettant notamment à l'organisation d'approfondir ses connaissances des questions politiques en Afrique. M. Jarret fait l'objet d'un prêt de 2 ans par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Il a plus de vingt trois ans d'expérience professionnelle, notamment au sein de l'Organisation des Nations Unies, de groupes de réflexion axés sur la politique et 11 ans d'expérience à la BBC. (Max Bankole Jarrett, issu de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), a rejoint l'APP, apportant sa vaste expérience des questions politiques et des communications en Afrique). « Nous connaissons Max depuis longtemps et aimons beaucoup travailler avec lui », a indiqué Caroline Kende-Robb, directrice exécutive. « Max apporte sa formidable expérience et sa grande connaissance des questions politiques en Afrique, et nous sommes ravis d'avoir son point de vue. » M. Jarrett est muté d'Addis Ababa à Genève. « Je suis ravi d'avoir à relever ce nouveau défi. L'Africa Progress Panel est à la pointe des questions de politique publique en Afrique, et c'est une équipe formidable », a déclaré M. Jarrett. Déterminé à chercher des modes de financement innovants pour les secteurs de l'énergie, de l'investissement et de l'agriculture en Afrique, le rapport 2014 sur les progrès en Afrique devrait être publié en mai. Soutenu par son Secrétariat, l'Africa Progress Panel est composé de dix personnalités éminentes et présidé par l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan.

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Max Bankole Jarrett joins the APP from UNECA, bringing depth of experience of both African policy issues and of communications

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The Africa Progress Panel welcomes Max Bankole Jarrett, who joins the Secretariat as its Deputy Executive Director, increasing the organisation’s depth and knowledge of African policy issues, especially. On a two-year loan from the UN Economic Commission for Africa, Mr Jarrett has over twenty three years of professional experience, including the United Nations, policy-oriented think tanks, and 11 years with the BBC.

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“We’ve known Max a long time and enjoyed working with him very much,” Caroline Kende-Robb, Executive Director, said. “Max brings a wonderful knowledge and experience of African policy issues, and we’re delighted to get his perspective.” Mr Jarrett moves to Geneva from Addis Ababa.

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“I’m excited to have this new challenge. The Africa Progress Panel has been at the cutting edge of African public policy issues, and this is a terrific team,” Mr Jarrett said.

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Set to explore innovative financing methods for investment in Africa’s agriculture, investment, and energy sectors, the 2014 Africa Progress Report is due for publication in May. Backed by its Secretariat, the Africa Progress Panel consists of ten influential Panel Members, chaired by former UN SecretaryGeneral, Kofi Annan.

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About the Africa Progress Panel (APP) Chaired by Kofi Annan, former Secretary-General of the United Nations, the ten-member Africa Progress Panel advocates at the highest levels for equitable and sustainable development in Africa. The Panel releases its flagship publication, the Africa Progress Report, every year in May.

À propos de l'Africa Progress Panel (APP) Présidé par Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies, l'Africa Progress Panel constitué de 10 personnalités se mobilise aux plus hauts niveaux en faveur d’un développement équitable et durable pour l’Afrique. Le Panel sort sa publication phare, le rapport sur les progrès en Afrique, tous les ans en mai.

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SOCIAL BUSINESS

Forum de la jeunesse africaine Accélérer la création d’emplois pour les jeunes en Afrique

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e Département de l’UA en charge des Ressources humaines, de la Science et de la Technologie, en collaboration avec la Fondation Obasanjo Olusegun (OOF), a organisé en marge du vingt-deuxième Sommet de l'Union africaine tenu à Addis-Abeba (Éthiopie) les 29 et 30 janvier, un Forum de la jeunesse sur l'accélération de la création d'emplois pour la jeunesse africaine. Après avoir débattu sur le thème lors de la réunion qui s'est tenue à la Commission économique des Nations Unies pour

L'événement a été animé et dirigé par M. Olusegun Obasanjo et Dr Martial De-Paul Ikounga, Commissaire de l’UA en charge des Ressources humaines, des Sciences et de la Technologie (RHST). Les participants ont examiné les recommandations formulées par les jeunes quant à la voie à suivre.

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« Les chefs d'État vous ont entendus, et je suis sûre qu'ils vont engager le dialogue avec vous », a déclaré Dr Nkosazana Dlamini Zuma. Elle a ajouté : « Nous voulons que vous soyez les maîtres de l'ère numérique, les maîtres de l'ère spatiale, les maîtres de l'âge de la connaissance, et les maîtres de l'âge de l'économie ». Elle a encouragé les jeunes à contribuer, par l’apport d’idées, avant avril 2014 et dans le cadre de l’Agenda 2063, à la conception de l'Afrique de 2063. Bien que les pays africains aient enregistré une croissance économique au cours des dernières années, le chômage et l'éducation des jeunes constituent encore des enjeux pressants qui doivent être au centre des préoccupations des décideurs et dirigeants africains. Comme l'a dit le Président Obasanjo, «L'éducation est le fondement de l'autonomisation de la jeunesse ».

! l'Afrique (CEA) le mercredi 29 janvier 2014, la jeunesse africaine invitée et l'ancien président nigérian, M. Olusegun Obasanjo, ont examiné et soumis les recommandations formulées aux chefs d'États au cours d’un déjeuner organisé ce jour 30 janvier 2014 au Siège de la Commission de l'Union africaine.

Le Président d'Haïti, M. Michel Martelly, a partagé avec ses pairs et les invités l'expérience haïtienne en matière de sources de financement alternatives de l'éducation. Il a expliqué comment le Gouvernement haïtien a recueilli des fonds auprès de sa diaspora pour financer la construction d'écoles. « 131 million de dollars ont été ainsi collectés, et l'ensemble des fonds a servi à la construction d’écoles », a-t-il dit.

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M. Dessalegne Hailemariam a vivement recommandé aux jeunes de ne pas attendre que les gouvernements viennent à leur aide : « Vous devez lutter pour vos droits et vous devez disposer d’une organisation africaine forte pour engager le dialogue avec les politiciens ». Il a ensuite ajouté qu’« en tant que dirigeants, il nous revient de mener le processus et de mobiliser la jeunesse pour la construction d'une Afrique prospère ».

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L'événement a pris fin sur un message qui sera diffusé par les jeunes et qui fait état de leur volonté à participer activement à la réduction de la pauvreté, à la création d'emplois-jeunes.

Le déjeuner a été organisé par Dr Nkosazana Dlamini Zuma, la Présidente de la Commission de l'Union africaine, et par M. Obasanjo, le fondateur et président de l'OOF. Y ont pris part les chefs d'État des États africains membres de l'UA, entre autres, le Premier Ministre de la République fédérale démocratique d'Éthiopie, le Président du Burkina Faso (pays hôte du Sommet spécial de l'UA sur l'emploi tenu en 2004), le Président de la République islamique de Mauritanie et président de l’Union africaine, et la Présidente de la Commission de l'Union africaine. 14

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FEVRIER 2014


SOCIAL BUSINESS

Cameroun la BAD va contribuer à l'amélioration de la santé des populations de Yaoundé avec un projet d’assainissement de 32 millions de dollars

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a Banque africaine de développement (BAD) a procédé du 15 au 21 janvier 2014 à Yaoundé, au Cameroun, au lancement de la deuxième phase du projet d’assainissement de Yaoundé (“PADY 2”). Financé par le Fonds africain de développement (FAD) du Groupe de la BAD, à hauteur de 20,99 millions d’Unités de Compte (UC) - environ 32 millions de dollars -, ce projet profitera à environ 2 millions de personnes, contribuant notamment à améliorer leurs conditions de santé.

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PADY 2 a pour objectif d’améliorer l’assainissement pluvial de Yaoundé et d’améliorer les conditions de santé des populations. Le projet vise aussi à réduire la pauvreté en milieu urbain, grâce à l’amélioration du cadre de vie et à la mise en œuvre de travaux à haute intensité de main-d’œuvre. Il mettra également en œuvre des programmes d’information et de sensibilisation des populations aux enjeux de l’assainissement.

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En outre, le projet prévoit la construction d’un canal de drainage long de 6 km sur le lit principal de la rivière du Mfoundi, quatre canaux de drainage de 8 km sur les quatre affluents du Mfoundi et une unité pilote de dépotage et de traitement des boues de vidange domestiques.

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Pour Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, « ce projet va conférer un nouveau visage à la ville de Yaoundé et continuer à résoudre les problèmes d’assainissement. Il va surtout apporter un air frais aux populations de la cité.»

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Pour sa part, le représentant résident de la BAD au Cameroun, Racine Kane, a réaffirmé l’engagement de son institution à renforcer le partenariat BAD-Cameroun à travers la mise en œuvre du PADY2. Le projet, a-t-il indiqué s’inscrit dans le cadre de la promotion du développement des infrastructures.

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La cérémonie de lancement a vu la participation du représentant du maître d’ouvrage, la Délégation du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna. L’Agence Française de Développement (AFD), co-financier du projet, était représentée par son directeur adjoint pour le Cameroun, Martin Parent.

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SUCCESS STORY

SOCIAL BUSINESS

UN TOGOLAIS AUX USA A RECU LE PRIX « VILCEK FOUNDATION » DU MEILLEUR TALENT PROMETTEUR Ourasanah est né au Togo et a immigré aux États-Unis à l'âge de 16 ans. Il est actuellement concepteur senior chez Whirlpool's Advanced Studio à Chicago, où son rôle consiste à imaginer des solutions novatrices centrées vers le client, destinées à la nouvelle génération de consommateurs hyper connectés du monde entier. Ses travaux portent sur l'importance du récit dans la conception des produits qui répondent aux enjeux complexes émotionnels et environnementaux.

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Son projet le plus récent est LEPSIS : The Art of Growing Grasshoppers (l'art d'élever des sauterelles) dans lequel un récipient est utilisé pour élever des insectes comme source de nourriture, dans le but de promouvoir une production et une consommation de viande durable au sein de la population urbaine : il s'agit d'un exemple de ses réalisations dans l'univers du design.

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Gagnant d'une bourse du New York Times and du prix d'excellence IDSA de la région Midwest 2007, Ourasanah a obtenu un baccalauréat en Arts (Art du design) à l'Université Notre Dame et un Masters en conception de produits de pointe à l'Institut de design Umea en Suède.

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L'oeuvre de Ourasanah figure sur la liste des finalistes pour le prix de renommée mondiale. INDEX : Prix du Design pour améliorer la vie ; gagnant d'un Prix du Design EID ; gagnant du Prix du Design pour un Gadget plus écologique et gagnant du Prix du Design IDEA, entre autres. On a pu remarquer ses oeuvres sur CNN et dans les publications suivantes : Fast Company, Wired, Popular Science et The Guardian.

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En plus d'Ourasanah, le concepteur de matériel Neri Oxman, de nationalité israélienne, a remporté le Prix Vilcek d'une valeur de 100 000 dollars.

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a Fondation Vilcek est heureuse de nommer Mansour Ourasanah parmi l'un des trois gagnants du prix Vilcek 2014 qui récompense les talents artistiques prometteurs, qui a pour thème cette année le design. Chaque année, ces prix d'une valeur de 35 000 dollars chacun sont remis à des jeunes immigrants qui ont su avoir un impact réel sur l'art américain au début de leur carrière.

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« Nous sommes très heureux de décerner ce prix à un artiste aussi avant-gardiste que Mansour », affirme Marica Vilcek, vice-présidente de la fondation. « Il aborde dans ses créations des problèmes sociaux complexes et les traite avec des solutions élégantes qui encouragent la réflexion ».

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Les deux autres Prix Vilcek récompensant les créateurs de design de talent ont été attribués au concepteur de jeux d'origine iranienne Yasaman Hashemian et à l'architecte et créateur Quilian Riano, d’origine colombienne.

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Les lauréats recevront leurs récompenses à l'occasion d’un gala qui se tiendra à New York en avril 2014.

La Fondation Vilcek a été créée en 2000 par Jan and Marica Vilcek, deux immigrants originaires de Tchécoslovaquie. Elle récompense les talents issus de l’immigration dans les domaine de la santé, de la recherche médicale et de la création.


GÉOPOLITIQUE

SELON BOUBACAR DIOP « SI LA FRANCE PERD L'AFRIQUE, ELLE N'AURA PLUS RIEN A FAIRE AU CONSEIL DE SECURITE » INTERVIEW DE MEDIAPART

Boubacar Diop: «L'exception française, c'est ce refus de décoloniser» PAR THOMAS CANTALOUBE ARTICLE PUBLIÉ LE MARDI 21 JANVIER 2014

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o-auteur avec Aminata Traoré de La Gloire des imposteurs, l'écrivain sénégalais évoque les liens néfastes de la France avec ses anciennes colonies à l'heure des interventions au Mali et en Centrafrique. « La France devrait se livrer à un honnête examen de conscience au lieu de continuer à prendre le monde à témoin de sa générosité et de sa grandeur d’âme en Afrique», dit-il. C’est un petit livre de correspondance à l’ancienne, des mails échangés au gré des mois pendant deux ans entre deux intellectuels africains : la Malienne Aminata Traoré, essayiste, altermondialiste et ancienne ministre de la culture de son pays, et le Sénégalais Boubacar Boris Diop, romancier et journaliste. Entamés début 2012, leurs échanges se trouvent vite accaparés par la conquête du nord du Mali par les djihadistes, puis par l’intervention française. Mais les mails que s’envoient ces deux écrivains, rassemblés dans un livre qui vient de paraître, La Gloire des imposteurs (Éditions Philippe Rey), concernent également une multitude d’autres sujets liés à l’Afrique, leur continent de naissance et celui où ils ont choisi de vivre : une Afrique, principalement sa partie francophone, qu’ils aimeraient voir libérée des chaînes pesantes du néocolonialisme, débarrassée des autocrates et dépeceurs en tous genres, et traçant sa propre route dans le XXIe siècle. Nous avons profité du passage à Paris de Boubacar Boris Diop pour l’interroger sur les différents fils de réflexion qui traversent son ouvrage et qu’il n’est pas incongru de relier à l’actuelle opération française en Centrafrique.

!Votre livre de correspondance avec Aminata Traoré

est marqué par l’intervention française au Mali. Depuis, il y a eu une nouvelle opération hexagonale en Centrafrique, qui est la cinquantième depuis les indépendances. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Boubacar Boris Diop. Le compte est vite fait : une intervention militaire par an pendant un demi siècle. C’est une situation unique : la Grande-Bretagne n’a jamais monté une opération dans son ex-empire colonial sous prétexte de sauver tel ou tel pays de ses démons. On peut en dire de même du Portugal et de la Belgique. Toutes ces anciennes puissances européennes ont compris que le fait colonial a une fin et qu’il faut savoir en prendre acte. Cette exception française, le refus de décoloniser, devrait inciter les Français à se demander : « Pourquoi sommes-nous les seuls à agir de la sorte ? » Complice des génocidaires du Rwanda, la France devrait se livrer à un honnête examen de conscience au lieu de continuer à prendre le monde à témoin de sa générosité et de sa grandeur d’âme en Afrique.

Que l’on ne me dise surtout pas que je suis en train de me défausser sur la France : je sais bien que nous sommes, nous intellectuels et hommes politiques d’Afrique francophone, totalement responsables de ce qui nous arrive. La France n’ose pas piétiner la souveraineté de ses anciennes colonies d’Afrique du Nord ou d’Asie et si elle se comporte ainsi avec nous, c’est que nous la laissons faire. Nous revenons très souvent sur cette incroyable veulerie des élites d’Afrique francophone dans notre livre. Notre génération a failli, nous avons failli avec elle, Aminata Traoré et moi-même, mais nous avons à coeur d’aider les jeunes à prendre la mesure du lavage de cerveau qui nous a transformés en zombies et a mené nos pays à leur perte.

!Au Mali, dans la foulée de l’opération Serval, les

Maliens applaudissaient l’intervention française. En Centrafrique, au mois de novembre 2013, tout le monde sur place, citoyens ordinaires et politiciens, appelait de ses voeux une intervention étrangère. N’est-ce pas troublant ?

C’est plus que troublant, c’est très choquant. Les jeunes Maliens qui applaudissaient les soldats de Serval étaient sincères, ils venaient d’être délivrés des djihadistes. Mais ces vivats ne pouvaient qu’être éphémères, ce que ne semblaient pas avoir compris de nombreux journalistes français qui nous tympanisaient avec leurs cocoricos. Je me suis un peu moqué d’eux à l’époque en disant qu’à leur place, je me serais quand même dit que la mariée est trop belle. Après toutes les atrocités commises au cours des siècles par la France en Afrique, ces applaudissements étaient tout simplement contre nature. Et comme il fallait s’y attendre, un sentiment anti-français a vite pris le dessus sur ces effusions. Je ne dirais pas que ce ressentiment est très fort au Mali mais il existe, surtout à cause du statut singulier de Kidal, cette ville du nord offerte comme un sanctuaire à la rébellion touareg. Un des indices de ce rapide désamour, c’est l’attitude du nouveau président Ibrahim Boubacar Keita. Je m’étais personnellement attendu à le voir se montrer aussi docile qu’éperdu de reconnaissance envers Paris. Et voilà qu’aussitôt après avoir dit merci, dignement, il se met à poser les vrais problèmes, notamment celui de Kidal, sur un ton courtois mais ferme. Ça, c’est un signe des temps et il devrait faire réfléchir les maîtres d’oeuvre de la politique africaine de la France. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Les limites, dangers et ambiguïtés de l’opération en Centrafrique devraient également alerter qui de droit. La France faisait la loi chez Bokassa et elle n’arrive même plus à faire la police à Bangui… Il est évident que les 1 600 soldats de Sangaris ne pourront jamais contrôler un pays de plus de 600 000 kilomètres carrés. Ils ont juste réussi à jeter de l’huile sur le feu et chacun voit bien que la situation n’a jamais été aussi grave.

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GÉOPOLITIQUE

SELON BOUBACAR DIOP « SI LA FRANCE PERD L'AFRIQUE, ELLE N'AURA PLUS RIEN A FAIRE AU CONSEIL DE SECURITE » INTERVIEW DE MEDIAPART

France continue de jouer un jeu ambigu en intervenant en Afrique, en remerciant Déby ou Biya…

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D’ailleurs, dans les deux cas, Mali et Centrafrique, le tableau est presque toujours présenté de façon caricaturale : les Africains s’entretuent, comme à leur habitude, et des soldats blancs arrivent et les séparent car eux sont civilisés. C’est d’un simplisme outrancier. On passe trop vite par pertes et profits la forte présence militaire de nombreux pays africains. Au Mali, les Nigérians sont plus de 1 200, les Sénégalais sont environ 500, dont deux sont morts il y a quinze jours, mais on oublie surtout les 1 800 soldats du Tchad, pays qui a payé le plus lourd tribut dans cette guerre. Si la situation s’est améliorée au Mali, c’est avant tout grâce à leur sacrifice. Malheureusement, le rôle important des Tchadiens dans cette guerre (NDR - sept soldats français sont morts au Mali contre plusieurs dizaines de Tchadiens) a permis de re-légitimer Idriss Déby. Ce chef d’État que l’on aurait pu croire condamné par l’histoire s’est trouvé hélas brusquement projeté au centre du jeu. On a eu le même sentiment lorsque le père Georges Vandenbeusch a été libéré au Cameroun : François Hollande a multiplié les remerciements appuyés à Paul Biya, un autre dinosaure de la Françafrique que l’on espérait voir quitter sous peu la scène. Bref, la situation est beaucoup plus complexe que ne le laisse entendre un lapidaire « nous intervenons, nous évitons le bain de sang et nous rentrons chez nous ! ».

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Le « printemps arabe » ressemble à un déjà vu au sud du Sahel

!La Françafrique n’est plus ce qu’elle était du temps de Jacques Foccart, mais en même temps, elle n’a été remplacée par aucune autre politique alternative, et la 18

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JANVIER 2014

On n’est certes plus à l’ère des réseaux mafieux de Foccart, des putschs militaires et des mallettes d’argent « rétrocédées » aux présidents français par leurs homologues africains. La Françafrique a su évoluer intelligemment, elle s’est mis une belle cravate par souci de respectabilité mais, dans le fond, rien n’a changé. Et pourtant chaque nouveau locataire de l’Élysée tient à annoncer solennellement que « La Françafrique, c’est fini ! ». C’est en fait un aveu, une façon de reconnaître que ce système de domination est immoral et indéfendable. Il n’en est pas moins indispensable à la France, car au delà du colossal profit matériel qu’elle en tire, il lui garantit une position plus forte sur l’échiquier politique international. Si elle perd l’Afrique, la France n’a plus rien à faire au Conseil de sécurité et je la verrais au même rang que l’Italie et l’Espagne. Personne ne parlerait du « couple franco-allemand » ! C’est sans doute pour cette raison qu’il existe un consensus exceptionnel dans la classe politique française sur la politique africaine de Paris. En la matière, il n’y a ni gauche ni droite et même l’extrême gauche sait se faire très discrète sur le sujet. Mais c’est, encore une fois, à nous Africains de mettre fin à la Françafrique par notre combat. Ce que montre l’histoire humaine, c’est que celui qui ne se bat pas reste dans les fers. Il faut être bien naïf pour prendre au sérieux un chef d’État français jurant, la main sur le coeur, de mettre fin à une situation si profitable à son pays.

!! Vous êtes d’ailleurs très critiques dans votre livre sur Boubacar Diop © DR

l e s i n t e l l e c t u e l s a f r i c a i n s , q u i s ’ a d re s s e n t principalement à des publics étrangers et non à leurs concitoyens. Mais est-ce vraiment un déficit de pensée


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SELON BOUBACAR DIOP « SI LA FRANCE PERD L'AFRIQUE, ELLE N'AURA PLUS RIEN A FAIRE AU CONSEIL DE SECURITE » INTERVIEW DE MEDIAPART

et d’idées, ou l’absence de lieux de débats publics en Afrique ?

Les lieux de débats ne manquent pas. Par exemple, deux amis écrivains et moi-même avons récemment créé une maison d’édition et repris une librairie dakaroise où on discute beaucoup, la presse est libre au Sénégal et les contre-pouvoirs, partis et syndicats, fonctionnent tant bien que mal… On ne peut cependant nier le phénomène de la fuite des cerveaux. C’est en effet à partir de l’étranger que certains de nos meilleurs intellectuels, en tout cas les plus écoutés, parlent d’une Afrique qu’ils ont parfois quittée très jeunes. Et c’est à des étrangers qu’ils en parlent, pas à leurs compatriotes. Leurs postures d’intellectuels de la globalité, ça veut dire qu’ils parlent d’un village planétaire complètement désert, quasi pétrifié. Leur réflexion est brillante, souvent érudite, mais je la trouve creuse et tellement détachée du réel que c’en est parfois comique. Avec cela, on réussit le tour de force de disserter sur les crises dans les pays africains francophones en occultant et leur singularité historique et l’action de la France. Il est vrai qu’il est plus facile de récolter les faveurs du public français lorsqu’on critique les dictateurs africains sans rien dire de leurs parrains... Ce n’est pas très digne. Il faut ajouter à tout cela une information sur l’Afrique si lacunaire et orientée que les discussions restent très superficielles et vagues. C’est par exemple via RFI et France 24 que nous savons ce qui passe sur le continent, même dans les pays frontaliers. Et cela laisse forcément des traces. La balkanisation intellectuelle est telle que même si nous parlons toujours de l’Afrique comme d’un seul pays, vous ne verrez jamais un journal sénégalais titrer sur Blaise Compaoré (NDR le président du Burkina Faso).

!Le moment de l’écriture de votre ouvrage correspond en partie à celui des printemps arabes. Je trouve que vous avez un regard très critique sur ces événements.

Je suis un peu réservé, oui. Je vivais en Tunisie lorsque tout cela est arrivé, et ça m’a fourni des clefs pour lire ces événements. Pendant que les télévisions occidentales s’excitaient sur le « printemps arabe », moi, je me posais toutes sortes de questions. Il y avait dans toute cette agitation un air de déjà-vu, de déjà entendu. Je me suis souvenu qu’après le discours de La Baule de Mitterrand, il y a eu des soulèvements populaires et des conférences nationales en Afrique francophone au sud du Sahara. Des dictateurs comme Mobutu, Bongo, Eyadema ont dû composer, pour la première fois de leur vie, avec leurs peuples. Très vite, on s’est rendu compte qu’il s’agissait du simple réaménagement d’un système à bout de souffle, une façon de le réhydrater. Avec les fameuses « indépendances » des années soixante aussi, on s’était de même fait joliment avoir, comme chacun sait. J’ai eu l’impression que les révolutions arabes, c’était juste ça, malgré le bruit et la fureur, un marché de dupes. Mais je ne dis pas cela pour disqualifier le « printemps arabe », je sais bien que comparaison n’est pas raison. Cette révolte est venue des profondeurs de la société.

En Tunisie, c’est passé par le suicide de Bouazizi mais personne n’a rien vu venir, pas même Ben Ali. De même, les rassemblements sur la place Tahrir n’étaient pas au programme, c’est le peuple égyptien qui a obligé les Occidentaux à laisser tomber Moubarak. Mais d’autres agendas, particulièrement pervers, se sont rapidement engouffrés dans la brèche, comme on l’a vu en Libye, en Syrie ou à l’occasion des tentatives d’intimidation, restées sans suite, du Maroc et de l’Algérie. Et aujourd’hui, mes amis tunisiens ont plutôt tendance à déchanter.

!Comment expliquez-vous que cette étincelle qui s’est

propagée dans le monde arabe en 2011, avec des fortunes très diverses, ne se soit pas du tout répandue au sud du Sahel, alors que les mêmes conditions semblaient réunies : des vieux dictateurs, des appareils d’État corrompus… ?

J’ai presque envie de dire que c’est une curiosité de la science politique… Pour ne prendre qu’un seul exemple : Blaise Compaoré, c’est un dictateur, il n’y a aucun doute là-dessus, mais à Ouagadougou vous pouvez lire chaque matin une presse très critique à l’égard de son régime. Grâce à certaines soupapes de sécurité, vous n’avez pas du tout à Yaoundé ou à Ouaga ce sentiment d’étouffement que l’on pouvait éprouver en Tunisie sous Ben Ali. En outre, dans chaque pays subsaharien, les gens savent se battre quand il le faut. Il y a juste deux semaines, 75 responsables du parti de Compaoré ont démissionné en bloc, et au Sénégal, lorsque Abdoulaye Wade a voulu prolonger son mandat, toute la population s’est dressé contre lui. Ce n’était pas envisageable ni en Libye, ni en Tunisie, ni en Égypte, car dans ces pays du « printemps arabe » le peuple était supposé tout accepter sans broncher. Tout cela montre à quel point il faut se méfier des apparences. À mon avis, les sociétés humaines progressent par petites poussées millimétriques, pas forcément en faisant de grands bonds en avant.

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Peut-être faudrait-il écrire dans les écoles : «La Françafrique est un crime contre l’Humanité !»

!En revenant sur votre jeunesse dans le livre, vous

semblez regretter votre engagement au côté du communisme dont vous dites que c’était un combat qui concernait avant tout l’Occident et non pas l’Afrique. Est-ce qu’on ne peut pas relier cela au fait que les indépendances en Afrique ont coïncidé avec l’apogée de la guerre froide : les nouveaux pays africains se sont retrouvés sommés de choisir un camp et certains des dirigeants les plus prometteurs comme Patrice Lumumba ont été assassinés au nom de cette lutte idéologique ? FEVRIER 2014 ImagazinePost 19


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SELON BOUBACAR DIOP « SI LA FRANCE PERD L'AFRIQUE, ELLE N'AURA PLUS RIEN A FAIRE AU CONSEIL DE SECURITE » INTERVIEW DE MEDIAPART

L’exemple du Congo est intéressant : en 1961, ce pays est à la croisée des chemins, il peut aller vers l’indépendance avec Lumumba ou avec Mobutu, mais puisque c’est la guerre froide, on élimine sans pitié le patriote congolais et le fantoche Mobutu, placé sur le trône, saccage littéralement son pays pendant plus de trente ans avec la complicité de ses parrains étrangers. Au Congo, c’est l’espoir qui a été assassiné. Pour ce qui est du communisme, nous avons surtout regretté dans La Gloire des imposteurs le fait que n’ayons pas réussi à adapter cette idéologie à nos réalités. Dans la fougue de la jeunesse, nous avions une lecture assez primitive du marxisme, réduisant tout aux rapports de production et à la lutte des classes. Lorsque certains parlaient de la culture, on les accusait de faire preuve de nationalisme étroit. À l’époque, nous aurions dû davantage écouter des hommes comme Cheikh Anta Diop (historien, anthropologue et homme politique sénégalais, Ndlr) et faire l’effort de mieux connaître nos sociétés avant de prétendre les changer. Faute de repères sûrs, nous nous sommes trouvés face à un vide abyssal ; lorsque le Mur de Berlin s’est effondré, nous avons été complètement désemparés. La plupart des militants de cette époque-là sont passés de l’intégrisme communiste à l’intégrisme islamique, ce qui est une façon de s’obstiner dans le contournement de soi. Je suis d’accord avec Lévi-Strauss pour qui l’obligation de se déterminer par rapport au capitalisme ou au communisme a été pendant la guerre froide une façon d’imposer la rationalité occidentale au monde entier.

Un autocollant sur un taxi à Bamako (Mali), en mars 2013. © Thomas Cantaloube

!Sans trop vous étendre sur cette comparaison, vous

notez dans votre livre que les Sud-Américains ont gardé un certain ressentiment, une méfiance instinctive à l’égard des États-Unis qui les ont dominés pendant des décennies, alors que l’Afrique francophone continue, elle, de regarder la France avec bienveillance malgré les douleurs et les méfaits de la colonisation. Je déplore surtout notre faible capacité d’indignation. La mémoire des peuples sud-américains est riche des luttes de Sandino, de Bolivar, de Che Guevara, mais aussi des

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souffrances de ceux que l’on a torturés en Argentine ou du martyre d’Allende au Chili… Cette mémoire-là, elle continue à nourrir une résistance multiforme à l’impérialisme américain. Or qui se souvient en Afrique francophone des luttes du peuple camerounais et des terribles massacres de l’armée française en pays Bamiléké ? On parle bien sûr de Thomas Sankara, d’Amilcar Cabral et de Lumumba, mais ils ne nous servent pas autant qu’il le faudrait de repères pour la réflexion et l’action. Je pense que la seule vraie réussite militante de l’Afrique indépendante, ça a été la lutte contre l’apartheid. Dans toutes les écoles du Sénégal, au dessus du tableau noir, il était écrit : « L’apartheid est un crime contre l’Humanité. » Ça n’a l’air de rien mais des générations qui grandissent avec ces mots-là sous leurs yeux, c’est précieux pour l’idéal de liberté et de souveraineté d’une nation. Ces mots font surgir des images et ils étaient en résonance, pour le jeune Sénégalais, avec ce qu’il avait entendu le matin à la télé ou à la radio. Peut-être faudrait-il écrire dans toutes les salles de classe : « La Françafrique est un crime contre l’Humanité ! » Mais je dis cela pour m’amuser, je sais bien que ce n’est pas demain la veille et c’est bien là tout notre problème.

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Il y a une persistance de la Françafrique dans les mentalités françaises, illustrée par le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, qui est profondément méprisant…

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Sarkozy ne pensait peut-être pas aux Africains en général mais aux anciens colonisés que nous sommes. Du reste, quelques jours après son discours de Dakar, il va au Cap et y tient des propos si convenus que tout le monde les a oubliés, car là-bas, il se sait loin du pré carré, dans un pays qu’il est obligé de respecter. On raconte aussi que François Mitterrand avait un mépris viscéral pour les dirigeants d’Afrique francophone avec qui il traitait. Il savait que ces gens étaient en train de brader leurs pays, de vendre leurs peuples à l’encan et il en profitait sans état d’âme mais il ne pouvait pas les sentir, c’était plus fort que lui. À Dakar, Sarkozy est en pays conquis, il se dit : « Je suis chez moi, je peux y aller à fond la caisse. » On ne le rappelle pas aussi souvent qu’il le faudrait, sans doute par pudeur, mais ce discours complètement fou a été salué par des applaudissements nourris à Dakar !

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Boite noire J'ai rencontré Boubacar Boris Diop pendant une heure dans un café parisien mercredi 15 janvier 2014. Il a relu et amendé la retranscription de notre entretien.

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GÉOPOLITIQUE

“AFRICA NEEDS TO SPEAK WITH ONE VOICE” says Commissioner Fatima Haram Acyl

The Commissioner for Trade and Industry of the African Union, Mrs. Fatima Haram Acyl, gave an assessment of the role of existing African Union trade and industry frame works for the economic integration of African countries, and underlined the need for African countries to speak with one voice.

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The Commissioner was speaking while addressing a press conference on 27 January 2014, at the AU headquarters in Addis Ababa, Ethiopia. She expressed concern that the inability of African countries to coordinate and adopt a coherent approach at international negotiations is obstructing their economic productivity. The Commissioner attributed the inability to agree on a coordinated economic effort to the unequal level of development amongst African countries.

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Commissioner Acyl explained that dependency on commodity and unprocessed raw materials will not allow Africa to achieve its vision of an integrated, people centered, prosperous Africa.

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She underlined that, to realize this vision as part of Agenda 2063, there is a need for economic transformation of African countries and wealth creation for Africans.

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Area), AMV (African Mining Vision) and AIDA (Accelerated Industrial Development for Africa). The Commissioner for Trade and Industry reported that, with regards to trade and industry, in particular with the BIAT/ CFTA, AMV and AIDA frameworks, the Commission has taken initiatives to enhance the impact in these areas.

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She added that, in terms of the CFTA the Commission is in the process of setting up an African Trade Observatory to gather and analyze trade and industry statistics, a CFTA secretariat to work with member states and regional economic communities and prepare for the CFTA negotiations in 2015, and an African Business Council to integrate private sector stake holders within the decision making process of the commission.

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The Commissioner also advised the need to focus on investing in African people and introducing initiatives to take advantage of Africa’s increasing population. According to Commissioner Acyl, the suggestion comes in light of the expectation that 25 percent of the world youth under 30 years will be in SubSaharan Africa 10 years from now and considering the projection that Africa’s population will increase from 15 percent of the world population in 2013 to 23 percent by 2050.

The Commissioner further explained that the road to realizing such objectives begins with implementing existing frameworks such as PIDA (Program for Infrastructure Development in Africa), CADDP (Comprehensive Africa Agriculture Development Program), BIAT/CFTA (Continental Free Trade

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UNION AFRICAINE

L’Agriculture Une composante majeure de l’Agenda 2063

L'Agenda 2063 a suscité un vif intérêt et sera au centre des discussions lors de la Conférence des chefs d'État en vue d’obtenir leurs contributions, et il sera adopté lors du Sommet de juin.

Dr Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l'Union africaine, a donné une conférence de presse le mercredi 29 janvier 2014 au Siège de l'Union africaine à Addis-Abeba (Éthiopie), dans le cadre du vingt-deuxième Sommet de l'UA, en présence de la Commissaire de l’UA en charge de l'Économie rurale et de l'Agriculture, Mme Tumusiime Rhoda Peace. Dr Zuma s’est adressée aux médias sur le thème du Sommet: «Agriculture et sécurité alimentaire » et sur l’Agenda 2063 de l’Afrique.

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Dans ses remarques liminaires, la Présidente de la Commission a déclaré: «Nous devons veiller à faire de l'agriculture une composante majeure de l'Agenda 2063 ». L'UA devrait collaborer avec les gouvernements, le secteur privé et d'autres organisations, promouvoir la science et la recherche, le commerce, l'industrie, les infrastructures, les ressources humaines et d'autres secteurs afin de renforcer ce secteur. Assurer une bonne répartition et attirer les jeunes constituent, selon elle, un pas vers le développement de l'agriculture.

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« Les Africains ne devraient pas être contraints de vendre leurs terres à d'autres personnes ; la terre doit appartenir au peuple, l'Afrique aux Africains », a-t-elle déclaré. L'absence de politiques foncières fortes a amené certains pays africains à vendre ou à accorder des baux emphytéotiques à des investisseurs étrangers. L'Afrique devrait donner au peuple le pouvoir de décider en ce qui concerne les questions foncières, a-t-elle expliqué. En outre, ceux qui travaillent la terre doivent avoir accès à la technologie et aux capitaux, de manière à leur permettre de produire et de transformer les aliments, d'être

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plus compétitifs sur les marchés internationaux, et de créer des emplois. Par conséquent, les revenus générés resteront dans les pays, et l'activité créera de la valeur ajoutée pour les personnes qui travaillent ces terres.

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En conformité avec sa vision consistant à « bâtir une Afrique centrée sur les personnes et dirigée par ses citoyens », l'Union africaine a engagé des consultations très fournies avec les Africains, y compris la jeunesse, la société civile et la diaspora, ainsi qu’avec les membres du Conseil exécutif en recourant à divers outils, notamment son site Web. L'Agenda 2063 a suscité un vif intérêt et sera au centre des discussions lors de la Conférence des chefs d'État en vue d’obtenir leurs contributions, et il sera adopté lors du Sommet de juin. Une fois adopté, il sera intégré dans les plans nationaux et permettra à l'Afrique de disposer de ses propres objectifs de développement. «Nous devons investir dans la jeunesse», a déclaré Dr Zuma, soulignant la nécessité de faire participer les jeunes à l'élaboration de ce programme afin de permettre la réalisation de ses objectifs. Dr Zuma a aussi noté l'importance de la diaspora en termes de contributions financières et de leurs compétences qui peuvent servir au développement du continent».

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Toutefois, vu que jusque-là la contribution des médias a été minime, la Présidente a exprimé son souhait de les voir davantage mobilisés pour bâtir l’Afrique qu’ils souhaiteraient à l’horizon 2063. Les consultations se poursuivront jusqu'à la tenue du Sommet de juin des chefs d'État.


UNION AFRICAINE

Abdel Aziz Président de la République islamique de Mauritanie élu Président de l’UA

À la cérémonie d’ouverture de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz de la République islamique de Mauritanie a été élu nouveau Président de l’Union. Il remplace le Premier ministre de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, M. Hailemariam Dessalegn. La présidence de l’Union africaine est soumise à un roulement annuel.

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Dans son discours d’acceptation, le Président Abdel Aziz a remercié le gouvernement éthiopien de l’accueil chaleureux et de l’excellente hospitalité témoignés à son égard ainsi qu’à celui des autres dignitaires. Cet accueil et cette hospitalité s’inscrivent dans le pur esprit de coopération et de développement africain. Il a souligné la nécessité pour l’Afrique de continuer à rester unie dans sa poursuite du développement et s’est appesanti spécifiquement sur l’utilisation en coopération des ressources naturelles comme une source de force sur le continent.

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Le Président Abdel Aziz a insisté sur l’urgence des mesures qui assureraient la protection intégrée de l’environnement et la sécurité alimentaire. Il a salué 2014, l’Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique, comme le moment opportun pour continuer à œuvrer vers l’adoption de pratiques écologiques et agricoles durables. Il a fait allusion à l’exploitation de la capacité hydroélectrique du fleuve Sénégal à générer de l’électricité à travers les frontières du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie, pour prouver la réussite des initiatives de développement intergouvernementales et a encouragé les peuples du continent à s’efforcer de travailler ensemble dans le cadre du développement durable. Il a poursuivi que, grâce à l’utilisation en coopération des ressources en eau et des sols spécifiquement, l’Afrique peut accroître la taille et le rendement de sa surface agricole pour faire face à l’insécurité alimentaire et à la faim.

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Il a déclaré que le développement efficace et novateur des secteurs énergétique et agricole avait le potentiel d’améliorer radicalement et en de nombreuses manières la vie des diverses populations d’Afrique. La transformation de l’économie rurale grâce à des pratiques d’irrigation modernisées et celle du secteur de l’élevage auront un impact considérable sur la croissance économique et réduiront la pauvreté sur le continent. Ces efforts contribueront, à leur tour, à combattre la propagation des maladies comme le paludisme et le VIH/Sida et à améliorer la santé des Africains en général.

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S’agissant de la paix et de la sécurité, le nouveau Président a félicité la République démocratique du Congo pour la signature d’un accord de cessez-le-feu et s’est dit encouragé par la poursuite du progrès sur la voie de la paix et la stabilité en Tunisie et en République centrafricaine, qui a récemment élu sa présidente intérimaire. Le Président Abdel Aziz a souligné la nécessité pour les pays africains de s’entraider en temps de conflit et d’appuyer le rôle et la force de l’Afrique sur les questions internationales.

« Le développement efficace et novateur des secteurs énergétiques et agricole avait le potentiel d’améliorer radicalement et en de nombreuses manières la vie des diverses populations d’Afrique » FEVRIER 2014

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PAIX ET SECURITE

Lutte contre le terrorisme L’ONU réaffirme sa volonté de soutenir les Etats de l’Afrique centrale

A

l’ouverture de l’atelier « Police et Sécurité », le 28 janvier à Libreville, le Secrétaire général Adjoint de l’ONU chargé des Affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a rappelé le rôle moteur des structures spécialisées comme le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT/ CTITF) dans l’accompagnement des Etats engagés dans la mise en place des stratégies permettant de faire face à ce phénomène. « Nous sommes désireux de soutenir, en étroite coopération avec l’UNOCA, le travail de lutte contre le terrorisme [en] Afrique centrale, où de nombreux pays sont confrontés à de sérieux défis terroristes », a-t-il indiqué dans un message lu par le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa.

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« Le développement de stratégies régionales contre le terrorisme, comme celles pour l’Afrique centrale, constitue une priorité stratégique de l'UNCCT », a-t-il expliqué, saluant l’implication du Gabon dans l’organisation de l’atelier « Police et Sécurité », qui doit poser les jalons d’un plan d’action sousrégional en matière de lutte contre le terrorisme. Dans cet esprit, le Ministre gabonais de l’Intérieur a évoqué les enjeux de cette démarche fondée sur la « Déclaration sur une feuille de route pour la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération des armes en Afrique centrale » adoptée lors de la 33e réunion de l’UNSAC tenue à Bangui (RCA) en décembre 2011. « Ce projet permettra à nos Etats de définir des objectifs opérationnels et de se doter d’un outil commun. Il importera, après son endossement par chaque Etat membre, de mettre en œuvre ces principes communs à travers toute une série de mécanismes précis », a-t-il souligné dans une allocution prononcée par son Directeur de Cabinet, M. Alexandre Matsinga.

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Mme Clotilde Nizigama, Secrétaire générale Adjointe de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a également mis en lumière l’importance de la rencontre de Libreville. « Au moment où notre sous-région connaît une situation de graves violences en République Centrafricaine, les ingrédients de la circulation incontrôlée des armes légères et de petit calibre ainsi qu’une possible apparition d’actes terroristes pouvant surgir du désordre […], 24

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cet atelier […] semble une opportunité de mener à un niveau élevé des réflexions sur cette problématique, afin que des actions soient entreprises pour tendre vers une Afrique centrale plus sécurisée et mieux garante de la sécurité humaine », a-telle soutenu, encourageant la coopération entre la CEEAC et les Nations Unies dans ce chantier.

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La cérémonie d’ouverture de l’atelier de Libreville a été aussi marquée par l’intervention du Professeur Wullson Mvomo Ela, Coordonnateur régional du Réseau de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes en Afrique centrale. Il a abordé les causes, les manifestations et les conséquences du terrorisme dans la sous-région ainsi que les instruments juridiques développés par les Nations Unies pour combattre ce phénomène. Les Points focaux nationaux dudit Réseau ont présenté de l’état des lieux dans leur pays respectif en insistant sur les efforts que leur gouvernement déploie pour prévenir et combattre le terrorisme. Les participants ont par ailleurs suivi avec intérêt l’expérience de la France et des exposés des représentants de la société civile et des institutions spécialisées : le Centre pour la Prévention de la paix, de la sécurité et de la violence armée (CPS-AVIP), le Comité des services de renseignement et de sécurité de l'Afrique (CISSA), le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), INTERPOL, l’Institut d’études de Sécurité (ISS), le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT/CTITF), la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED), etc.

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L’atelier s’achève jeudi 30 janvier. Il est organisé en faveur des pays membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), notamment l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine (RCA), le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, Sao Tomé et Principe, et le Tchad. On sait déjà plusieurs autres rencontres suivront dans les mois à venir. Elles porteront notamment sur des thématiques relatives aux conditions favorisant la propagation du terrorisme ; au contrôle douanier et frontalier ; au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme ; ainsi qu’au renforcement des capacités et aux droits de l’homme.


PAIX ET SECURITE

L’Afrique centrale

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adopte une série de mesures pour faire face aux menaces terroristes

’atelier « Police et Sécurité » tenu du 28 au 30 janvier à Libreville dans le cadre du développement d’une stratégie intégrée de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes en Afrique centrale, a pris fin avec l’adoption d’une série de mesures pratiques pour faire face à ces phénomènes. Ces mesures s’articulent autour de quatre piliers fondamentaux inspirés de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

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La quarantaine de participants présents dans la capitale gabonaise ont notamment mis l’accent sur la nécessité de mener des actions préventives en vue de « l’élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme dans la région de l’Afrique centrale ».

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Dans cet ordre d’idées, ils ont évoqué l’importance de la promotion de la bonne gouvernance, de la démocratie, de l’éducation et de la prospérité économique « afin de lutter contre les éléments qui peuvent mener certaines personnes à rejoindre le terrorisme ». De même, ils encouragent le développement, déjà en cours, « des législations et politiques spécifiques de prévention de la radicalisation et du recrutement de terroristes, notamment dans les prisons, dans les lieux de culte et dans les écoles », ainsi que la mise sur pied des plans d’action régionaux et nationaux de prévention du terrorisme.

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Des actions visant la protection des citoyens ont été également identifiées. Sur ce point, les uns et les autres ont suggéré « une véritable analyse des risques, y compris en matière de circulation des personnes et de prévention de la mobilité des terroristes à travers les frontières ». D'où le caractère essentiel du renforcement de la sécurisation des papiers d’identité et des documents de voyage, en prenant en compte les avantages qu’offre la biométrie dans les opérations de contrôle.

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Le troisième pilier qui a retenu l’attention des participants concerne le droit de poursuite. Au-delà du meilleur usage qu’il faudrait faire des capacités des Bureaux nationaux d’INTERPOL et des ressources de cette organisation

(INTERPOL) ainsi que celles du Comité des chefs de Police de l’Afrique centrale, il s’agit de se doter des moyens d’arrêter et traduire en justice les présumés terroristes.

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Enfin, ils ont deroulé une feuille de route utile au raffermissement de la coordination avec les organisations régionales et internationales quant à la réponse et à la gestion des crises et des attaques terroristes. Des échéances ont été fixées pour la mise en œuvre effective des différentes mesures adoptées à Libreville.

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Celles-ci constituent une étape décisive dans le développement d’une stratégie regionale, qui sera nourrie par les conclusions d’un deuxième atelier thématique (Douanes et Immigration) prévu à Bujumbura (Burundi) en avril 2014. Le rapport de ces différents travaux sera présenté lors de la 38e réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) à Malabo (Guinée équatoriale), entre mai et juin prochain. Le principal enjeu de cette approche est l’endossement politique d’un instrument commun qui permettra de légitimer les actions en faveur de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région.

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L’atelier de Libreville a été organisé par la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED), le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT/CTITF), le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA) et le Gouvernement gabonais. Il a bénéficié de l’expertise de plusieurs organisations sous-régionales, régionales et internationales ainsi que celle des représentants de la société civile. L’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, Sao Tomé et Principe, et le Tchad y ont envoyé des représentants, qui ont travaillé sous la conduite du Professeur Wullson Mvomo Ela, Coordonnateur régional du Réseau de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes en Afrique centrale.

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JUSTICE

Soirée hommage à Thierry Michel ATANGANA PAR N. CHAISE

Le comité de Soutien à Michel Atangana et S.O.S Racisme ont organisé une soirée-débat sur "l'Affaire Atangana" Mercredi 29 janvier 2014 à partir de 19h30, au restaurant "Chez Françoise", dans le 7ème arrondissement de Paris. Etaient conviés : les représentants des associations et organisations de la société civile ; les élus politiques ; les journalistes et personnalités des médias. De nombreuses interventions dont celles de Maître Dupont-Moretti son avocat français, son conseil et ancien bâtonnier au barreau du Cameroun Me Tchougang, le Président de son comité de soutien en France Dominique Sopo, son fils Eric Atangana. Pour Dominique Soppo, "le cas Atangana, pour de nombreuses raisons, est problématique pour l’État camerounais. S'il est libéré, le ministre de la Justice devra s'expliquer sur les raisons de cette détention. Il y a des gens qui ont sans doute peur d'avoir à rendre des comptes pour expliquer ce fiasco. Et puis, si on libère Atangana, comment retenir Edzoa en prison ?" Au-delà de l'aspect financier non négligeable, dans cette affaire. Pour ses défenseurs, Michel Atangana est un créancier de 300 milliards de francs CFA (450 millions d'euros), intérêts compris, suite à des travaux non payés. Cette dette expliquerait, à leurs yeux, "l'acharnement" du pouvoir camerounais. Et de poursuivre : "Ce que demande Atangana, c'est une amnistie et la révision de son procès. S'il demandait une grâce simple, ce serait une reconnaissance implicite de sa culpabilité. Dans le code pénal camerounais, il existe la "grâce amnistiante, qui efface les condamnations. C'est ce que Michel demande ».

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Rencontre avec son conseil et ancien bâtonnier au barreau du Cameroun Me Tchougang.

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ImagazinePost : Vous avez des éléments à charge contre l’Etat du Cameroun qui montrent que le détenu TMA s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, aussi que le Cameroun doit plus de 300 milliards de fcfa ? Me Tchoungang : En effet, en 1997, M. TMA s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment dans le cadre du conflit politique. Il est venu au Cameroun mandaté par 12 sociétés franco-européennes pour recouvrer les créances que le Cameroun a reconnues, les sommes que vous évoquez sont du, nous avons des éléments probants là-dessus et ne sommes pas inquiet. Ces éléments du dossier qui pendant 15 ans n’ont pas été perçu apparaissent aujourd’hui comme le levier par lequel on le tien. J’espère simplement que la vérité établie, la suite sera positive. J’ai bon espoir qu’entre les Présidents François Hollande et Paul Biya, un accord va être trouvé pour libérer Michel Thierry Atangana, et que nous prendrons le temps de régler le volet financier /commercial, qui, de toute les façons se règlera un jour ou l’autre.

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Comment justifier-vous cet oubli dans ce dossier aussi important ? Je ne suis pas de ce qui critique les confrères, j’ai comme l’impression qu’ils ont fait le choix du seul volet pénal. Or, le dossier révèle que l’aspect financier est plus important que celui pénal. Ce volet pénal n’a été qu’un instrument pour cacher celui financier.

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Est-ce à dire que les éléments en votre procession corroborent l’innocence de TMA ? C’est le Président de la République qui a signé un décret autorisant le ministre des finance de l’époque de négocier les conditions de règlement de la dette des entreprises françaises au Cameroun, nous avons les conventions signés, elles ont été logés à la caisse d’amortissement qui gère la dette publique et privé camerounaise. Curieusement, personne n’avait jamais vu cet aspect des choses. Je suis un avocat d’affaires et pénaliste, j’ai compris dès le départ que le fond du dossier n’existait pas dans le domaine pénal, mais dans le financier. Ces deux dossiers ont été mis en balance. Tous ces documents ont été communiqués à la plus haute autorité française qui nous a reçus il y a quelques jours. Au vu de ces éléments, les autorités camerounaises ont diligentés une enquête il y a 3 ans, enquête qui a corroboré nos propos. Nos documents sont extrêmement précis.

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Avez-vous l’impression que le Président Biya ait été instrumentalisé dans ce dossier ? C’est un homme intelligent, j’ai plutôt l’impression que l’on ait omis de lui communiquer certains documents.

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Volontaire ? Je crois. Pour qu’il ait confusion avec l’affaire Titus Edjoa ? C’est mon sentiment ! Quel est le sentiment des autorités françaises que vous ont reçu après pris connaissance des éléments dont vous faites allusion ? Nous sommes d’accord sur ce point. Nous ne demandons pas aux autorités françaises d’intervenir dans le dossier financier, c’est une convention entre la France et ses entreprises en question. Des voix de recours existent pour cela. L’équipe de la défense que je dirige va négocier et à défaut actionner devant les juridictions choisies par les deux parties. Nous intervenons auprès des autorités françaises pour une intervention humanitaire pour qu’il soit libéré.

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On peut déduire que la France est pour une libération pour cause humanitaire, est-ce dans ce sens que le Président Hollande a adressé un second courrier à son homologue camerounais ? Je pense qu’il a rappelé les engagements pris, un certains nombres de conversations. Le procès pénal étant terminé, nous ne pouvons actionner que dans le domaine de la grâce (libération gracieuse).


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Government of India

10th CII- EXIM BANK Conclave on India Africa Project Partnership 9-11 March 2014; Taj Palace; New Delhi, India Programme Matrix

DAY ONE: SUNDAY, 9 MARCH 2014 Registration : 1200 – 1700 hrs 1800 – 1900 hrs Special Opening Session India-Africa : Enhancing Partnership through New Initiatives 1900 hrs – Onwards Cultural Programme followed by Dinner

DAY TWO: MONDAY, 10 MARCH 2014

0930 – 1300 hrs Registration Continues 1000 – 1100 hrs Durbar Hall Inaugural Session India – Africa – Forging Strategic Partnership Durbar Hall (Plenary Sessions)

Hall 1

Hall 2

1100-1200 hrs Plenary Session I Industrialization in Africa : Role of Indian Private Sector 1200-1300 hrs Plenary Session II Innovative Financing Architecture for Africa

1200 -1300 hrs Parallel

1300 – 1400 hrs Networking Lunch 1400 -1500 hrs Plenary Session III India’s Development Cooperation Initiative – The Road Ahead

1400 -1500 hrs Parallel: Partner Country : Lesotho

1400-1500 hrs Parallel: Delivering Affordable Healthcare Solutions for Africa

1500 -1600 Hrs Plenary Session IV Catalyzing Growth through Trade Facilitation

1500-1600 hrs Parallel: Focus Country :

1500-1600 hrs Parallel: Indian Lines of Credit to East Africa: Enabling Development

Hall 3


CULTURE & MEDIAS

JOHN DOSSAVI Journée mondiale de la Culture africaine De 2012 à 2013, l’ONG RAPEC et ses partenaires ont focalisé leurs efforts sur la mise en place d’une date de célébration le choix s’est porté sur le 24 janvier. Car c’est le 24 janvier 2006 que les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, réunis en la sixième Session ordinaire de la conférence à Khartoum en République du Soudan, ont adopté la Charte de la renaissance de la culture africaine.

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Je voudrais revenir sur la Charte de la renaissance culturelle africaine, ce document d’une force rare, qui d’une manière éloquente chante les mérites, l’intérêt, la profondeur et la puissance de la culture et constitue un socle politique fondamental. Ne voit-il pas dans la culture la source à laquelle les peuples d’Afrique ont puisé leur force pour résister à l’esclavage, à l’oppression et à l’aliénation ?

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N’affirme-t-il pas que la diversité culturelle constitue, avec l’unité africaine, « un facteur d'équilibre, une force pour le développement économique de l’Afrique, la résolution des conflits, la réduction des inégalités et de l’injustice au service de l'intégration nationale ». ?

! PAR N. CHAISE

Cette Charte préconise la construction de « systèmes éducatifs qui intègrent les valeurs africaines et les valeurs universelles », et affirme que la culture constitue pour le Continent « le plus sûr moyen de promouvoir une voie propre à l’Afrique vers le développement technologique, et la réponse la plus efficace aux défis de la mondialisation ».

Originaire du Togo et du Benin, John DOSSAVI est acteur culturel, journaliste animateur à Radio Fréquence paris plurielle depuis 15 ans et aussi journaliste correspondant de plusieurs radios et magazines afro européens.

Elle mentionne par la suite la nécessité d’aider les activités artistiques et de promouvoir un environnement favorable au renforcement de la créativité dans toute sa diversité ; elle préconise aussi la création d’une convention interafricaine sur les droits d'auteur et le renforcement du lien entre les politiques en matière de culture d'information et de communication.

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1-Quel est le concept ? D’abord faisons un peu l’historique sur le sujet, la Journée Mondiale de la Culture Africaine (JMCA) n’est pas un concept, Le Premier Congrès Panafricain, organisé par l’ONG RAPEC, Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels en partenariat avec l’UNESCO, les 17 et 18 novembre 2011 à Lomé (Togo), avait pour thème "La culture, levier du développement en Afrique ».

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Une des recommandations fortes issues de ce premier congrès est que l’Afrique se dote d’une journée pour célébrer sa culture. Cette recommandation reprise lors de la Conférence Internationale consacrée à "l’Atelier International autour de la Culture dans la ville", et à laquelle participait le RAPEC le 6 décembre 2012 à Dakar, au Sénégal, dans le cadre de la 6ème Sommet des Collectivités locales d’Afrique (CGLUA) « Africités ».

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2-Que peut apporter cette journée au continent africain ? C’est la première fois dans l’histoire de l’Afrique qu’une organisation de la société civile lance une dynamique de lancer une journée dédiée entièrement à la célébration de la culture.

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Une occasion annuelle de faire rayonner la culture africaine au niveau international, une journée unique chaque année, de (re)découvrir la richesse du patrimoine culturel africain, je suis sur, que cette journée mondiale de la culture africaine participera à encourager la participation de tout acteur, promoteur, passionné(e) de l’Afrique, à célébrer la culture africaine à travers le monde, sous toutes formes d’événements: exposition de peinture, photographie, objets artisanaux, performances musicales, concert, performance théâtrale, lecture de poèmes en public, émissions radio, télévisée ou sur Internet.

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CULTURE & MEDIA

Journée mondiale de la Culture africaine 3-Pourquoi le lancement d’une journée si importante en Belgique ? Dans le cadre d’une mobilisation mondiale de cette grande rencontre historique qui doit ressembler tous les africains, le comité de pilotage a choisi pour le lancement du compte à rebours la diaspora, à ce titre le RAPEC et ses partenaires ont lancé le 24 janvier 2014 officiellement à Namur en Belgique à Beyrouth au Liban et en simultané à travers le monde par le billet de l’internet, le compte à rebours de la 1ère édition de la Journée Mondiale de la Culture Africaine (JMCA) qui aura lieu à Lomé au Togo le 24 janvier 2015. (Togo pays siège d’ONG RAPEC)

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4-Combien coûte une organisation de cette ampleur ? Quels sont les parties impliquées ? Pour la première édition de la JMCA le Comité d’Organisation a prévu plusieurs activités, elles se déclineront autour de conférences, de rencontres d’échanges, d’ateliers, d’expositions et d’animations culturelles diverses.

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Sont attendues environ mille (1500) convives dont des chanteurs, des artistes de tous genres, des stylistes, des mannequins, des humoristes, des plasticiennes, des écrivain-es, des universitaires, des chercheurs, des représentant-es pouvoirs publics, des collectivités territoriales, des institutions publiques et privées, de la Diaspora africaine et Afro-descendants, de toutes les composantes des sociétés civiles de plusieurs pays des cinq continents.

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Une retransmission en direct sur les réseaux sociaux et médias de partenaires. Le budget prévisionnel de la JMCA est de plus de deux millions euros.

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5-Quel pourraient être les retombées de cette première pour l'Afrique ? Je serai plutôt tenté de dire quel intérêt pour le secteur d’activité culturel ? Le RAPEC considère que le temps des discours est révolu. Il est plus que nécessaire aujourd’hui d’organiser ou de réorganiser l’ensemble des structures des secteurs culturels pour que nos Etats et nos populations, qui regorgent de talents artistiques, puissent tirer profit de l'immense potentiel du riche patrimoine culturel africain.

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En termes clairs, il s’agit aujourd’hui de réfléchir également aux aspects économiques lorsque le débat est orienté vers la culture africaine et de sa diaspora.

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S’il est vrai que la culture n'est pas une marchandise comme on pourrait le constater, elle constitue néanmoins des moyens de subsistance de certains peuples qui en tirent une quintessence financière.

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L’ONG Rapec défend l’idée selon laquelle la culture africaine et son développement économique sont intimement liés. C’est pourquoi, le RAPEC porte officiellement cette thématique sur le lien entre culture et économie, et rassemble des milliers acteurs et entrepreneurs autour du troisième chainon manquant après la promotion, la protection du patrimoine africain qui est l’économie culturelle.

POUR LA PREMIERE FOIS EN AFRIQUE, UNE ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE LANCE UNE JOURNÉE DÉDIÉE À LA CÉLÉBRATION DE LA CULTURE.


CULTURE & MEDIAS

A l'origine de 5Mventures, deux hommes : Christophe Montague et Steeve Louzoun. Leur envie, aider les start-up à passer une phase importante, celle de la notoriété pour passer un cap et augmenter leur chiffre d'affaires. Le système appliqué par 5Mventures, est celui du "Media for Equity", déjà développé en Suède, en Inde et en Allemagne. La participation de 5Mventures, de l'ordre de 10 % du capital de la société demandeuse, offre une contre-partie : plusieurs millions disponibles dans l'achat de campagnes publicitaires... Rencontre avec Steeve LOUZOUN, par Marie Cornet-Ashby

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Peut-on revenir à la genèse de 5Mventures ? Oui, bien sûr. Christophe Montague, mon associé, travaillait en Allemagne (comme directeur international au sein du groupe NRJ), quand il a découvert le système "Média for Equity". Et, "Média for Equity" fonctionnait très bien dans ce pays ; avec l'idée qui consiste pour les groupes de médias à entrer dans le capital de start- up pour leur permettre de se développer, avec l'aide de campagnes publicitaires ! Ce principe, Christophe et moi, avons décidé de le développer en France et, dès 2012.

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Pourquoi finalement vouloir aider les entreprises à un seuil de leur développement, en France ? Pour des raisons simples, les moyens pour avancer sont difficiles pour les entrepreneurs, en France…Si, je compare l'investissement moyen du capital-risque par habitant avec Israël ou les Etats-Unis, celui de ces pays est de l'ordre de 20 à 30 fois supérieur à la France! On peut considérer que cette situation est difficile… Et les financements privés sont moindres…Certes, l'Etat subventionne un grand nombre de créations, via la Banque Publique de Développement (BPI). Mais, il existe, aujourd'hui, un véritable problème concernant le financement des start- up en France. On constate, d'ailleurs, que le problème majeur de certaines très jeunes sociétés réside

Directeur Associé STEEVE LOUZOUN

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Après 4 ans chez Arthur D. Little avec un focus sur l’analyse de cibles d’investissements, la création de marque, et la planification stratégique dans le secteur des médias, Steeve a créé une première start-up avant l'aventure 5M Ventures. Il est co-auteur de l’ouvrage Incubators of The World, best practices from top leaders (édité par Pearson, 2010), portant sur les meilleures pratiques d’accompagnement des sociétés de croissance et intervient régulièrement à ESCP Europe dans le cadre de cours d’innovation et de création d’entreprise. Il est diplômé de l'ESCP Europe.

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CULTURE & MEDIA

dans le nécessaire passage à une forme de notoriété ! Qui dit notoriété et visibilité implique de façon implicite des actions de communication. Pour être très simple : une offre a été développée ; et bien pour la faire connaître, il est nécessaire qu'elle soit positionnée sur le marché. Comment ? Avec une campagne de publicité, souvent très chère et, dans des délais excessivement courts ! D'ailleurs, il faut être réaliste : une campagne peut durer quelques semaines et coûter quelques milliers d'euros. Il est très difficile, pour une toute jeune société de financer cette phase d'amorçage avec des fonds propres ou extérieurs. Difficile ou quasiment impossible, mais pourtant indispensable ; 5Mventures se positionne à cette étape, en permettant par une prise de participation en capital un financement d'espaces publicitaires…

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Quel est le seuil de maturité des sociétés qui font appel à vous, en majeure partie ? Nous nous adressons à des sociétés qui ont déjà positionné leur offre en B2C et possèdent une base de clientèle. Nous entrons dans une phase de collaboration efficace avec ces deux conditions et, pour toucher le mass market, via les campagnes publicitaires. A l'évidence, la société qui fait appelle à nos services fait un chiffre d'affaires annuel et considère (grâce à une campagne publicitaire dynamique), que ce même chiffre d'affaires va augmenter considérablement ! D'ailleurs nos clients connaissent leur audience ou leur clientèle et, ils maîtrisent leur messages-clefs. Ce qu'ils souhaitent, c'est passer " au grand bain", en d'autres termes : des campagnes offensives et, avec une multiplicité des supports de communication ; cela peut aller jusqu'à l'affichage.

comptes pour leur offre. Et, le chiffre d'affaires généré par ses nouveaux clients est supérieur à celui du coût de la campagne ! Des critères précis demandés, pour être sélectionné par votre société ?

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La société doit déjà être B2C. Elle doit exister juridiquement et avoir un projet validé avec un chiffre d'affaire en croissance. L'équipe doit être au moins de 2 personnes complémentaires et en appétence face aux enjeux de son marché.

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Quels sont les objectifs de 5Mventures sur 2014 ? Faire au moins, 10 investissements. Et, Nous sommes payés à la sortie du capital des sociétés. D'ailleurs les groupes de médias, peuvent investir par la suite dans les structures en y connaissant l'écosystème existant, par ce fait.

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Avez-vous des ambitions, à l'international ? Il se trouve que Christophe Montague a un très grand réseau au sein des médias européens et internationaux. Nous avons été contactés par des canadiens pour mettre en place l'équivalence de 5Mventures dans leur pays. Nous les y aidons…Nous concentrons, néanmoins, notre développement sur la France.

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Comment êtes vous perçus par les financiers ?

Aujourd'hui vous avez deux partenaires ?

Aujourd' hui la quasi totalité des fonds d'investissement, considèrent l'activité de 5Mventures comme positive. Nous ne sommes pas en concurrence, mais, bel et bien, complémentaires puisque nous n'intervenons pas, au même moment, dans le financement ! Nous apportons, de la valeur finalement à tout le monde !

Oui, deux. Mais nous devrions signer avec d'autres groupes prochainement…

Il y a t'il des limites définies par une éthique, quant aux choix des sociétés dans lesquelles vous investissez ?

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Dans quelles sociétés, votre structure a t'elle investi ? Deux, pour l'instant. "Jobaroundme", qui permet de faire une recherche d'emploi à partir d'une application sur smartphone. Il suffit de télécharger votre curriculum vitae et, cette application vous cible les offres d'emploi en fonction de l'endroit où vous vous situez. Le modèle est très réactif ! Et "Jobaroundme" est, déjà, rentable ; des grands groupes comme Accor, Total ou Thales (à titre d'exemples) ont signé avec cette société. L'autre structure sur laquelle nous nous sommes positionnés est "Youboox" qui permet de lire des livres sur l'ipad ; et des milliers de livres sont disponibles…

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Comment se passe la mise en relation entre 5Mventures et les sociétés demandeuses ? Déjà, nous sommes surchargés de travail. Nous discutons, sans cesse, avec des nouveaux groupes de médias. C'est un investissement important et cela prend du temps : il faut expliquer notre offre et notre positionnement, viennent ensuite les réunions et discussions sur des accords négociés avec ces groupes. Nous ciblons aussi les start-up avec des besoins de financement ; 15 dossiers sont à l'étude, en ce moment. Nous avons fait des études sur nos premiers cas, et le constat est là : un euro de média apporte plus de 1 euro de chiffre d'affaires. Et, pour le cas de "Jobaroundme" , les campagnes de "20 minutes" ont permis à cette structure de récupérer des grands

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Oui, déjà celle des groupes de médias avec lesquels nous collaborons et, la nôtre. Notre Comité d'investissement est rigoureux. Certains sujets extrêmes, sont exclus par le Comité. Et nous investissons, essentiellement, dans 3 types de sociétés : l'e-commerce, les sociétés de services, les produits innovants.

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Vous êtes content d'être positionné sur ce secteur ? Des difficultés rencontrées ? Le groupes de médias réalisent 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. Si nous prenons, ne serait-ce que 1% (à terme), ce sera très bien. Nous sommes sur un marché très fort. Quant aux difficultés, elle se situent dans l'inertie de la lenteur de certaines décisions. Mais, à part cela, les paramètres sont très bons en France pour faire évoluer notre activité…

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Appliquez-vous le terme Innovation, dans sa racine latine et noble à votre structure… Absolument. Et nous avons suffisamment d'offres pour nous responsabiliser sur cet aspect. Maintenant nous sommes trop petits pour avoir une politique RSE appliquée aux salariés. Mais si nous sommes sur 10 étages, je vous inviterai pour vous démontrer notre conscience sur l'aspect social et environnemental...


CULTURE & MEDIAS

Freddy MPUTU Un chef d’entreprise épanouit dans la restauration des talents et du goût de la cuisine de mon épouse, ensemble nous en avons discuté. Je l'ai convaincu pour nous orienter vers cette voie. C'est dans cette perspective qu'une structure a été montée par mes soins, et j'ai voulu en faire une profession. J'ai acheté les fonds d'un restaurant nommé « L’Ambassade » dans le 18ème arrondissement de Paris, au 96 rue Philippe de Girard. Nous avons réussi en 11 ans de travail soigné à convaincre et à fidéliser une belle clientèle dans un cadre plutôt agréable. La remise en cause est permanente dans le métier, l’écoute et l’attention porté aux clients nécessaire. Comment vivez-vous votre intégration en France ? Je la vis bien. Au cours de toutes les années vécues en France, j'ai pu faire l'effort de m'adapter aux mœurs, au mode de vie, et à la culture française. Pour moi, l’intégration est une valeur qui s’acquiert tout d’abord par le savoir et la volonté d’une participation active et entière à une communauté. L’objectif est une adaptation pour une adhésion aux règles de fonctionnement et aux valeurs de la société d’accueil sans bien sûr interdire les différences. Est-il facile d'être chef d'entreprise en France pour un immigré?

PAR N. CHAISE

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riginaire du Congo RDC, Freddy MPUTU est un chef d’entreprise épanouit dans la restauration, à l’opposé de ses formations initiales. Arrivé en France en 1985, il n’a cessé de relever les défis. Trois ans après son inscription en faculté de Médecine, il travaille dans le domaine du transport routier après une formation de chauffeur routier super poids lourd. Plusieurs années de travail à l’international l’éloigne de sa famille, il décide de changer de secteur pour s’y rapprocher. En 1997, décroche un diplôme de Technicien Supérieur en Réseaux Informatiques et Télécommunications. Mais le goût des affaires étant omniprésent, c’est tout naturellement qu’en 2003, Freddy MPUTU opte pour le choix du cœur dans deux domaines porteurs, celui de la restauration et de l’événementiel, monte son business.

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Rencontre avec un homme à plusieurs vies ! Votre parcours si riche prédestinait-il au métier de la restauration ? Non, je n'étais pas prédestiné à faire de la restauration mon métier. J'ai eu un parcours tout à fait différent. Mais, convaincu

L'immigration contribue à faire prospérer économiquement un pays. Malgré la discrimination dont ils peuvent faire l'objet, les entrepreneurs issus de l'immigration démontrent que la compétition économique reste ouverte. En général, cela se passe bien, sauf que dans certains cas, sans généraliser, des obstacles doivent être surmontés. Je citerai quelques domaines comme l’accès difficile aux prêts bancaires, la lourdeur et la complexité des formalités administratives pour certains, etc…

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« l’intégration est une valeur qui s’acquiert tout d’abord par le savoir et la volonté d’une participation active et entière à une communauté. » FEVRIER 2014

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L’Union Africaine et le Gouvernement de NouvelleZélande publient le premier Manuel de l’UA 2014 La Commission de l'Union africaine et le gouvernement de la Nouvelle-Zélande ont collaboré pour produire un guide complet sur le système de l'Union africaine, 2014. La première édition du manuel de l’Union africaine 2014 a été lancée aujourd’hui, lundi 27 janvier 2014, en marge du Conseil Exécutif de l’Union Africaine qui se tient au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba, par Dr Martial De-Paul Ikounga, Commissaire des ressources humaines, sciences et technologies de l’Union africaine et M. Murray McCully, ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, en présence de la Président de la Commission de l'Union africaine, Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, du vice président de la Commission Mr. Erastus Mwencha, des Commissaires de l’UA et autres invités.

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Le manuel de l’Union africaine 2014 est un guide de référence pour les personnes travaillant au sein du système de l’UA ainsi que les nombreux partenaires de l'UA et de manière large toute la société civile. Il s’est inspiré du Guide de l'Organisation des Nations Unies, une publication produite par le gouvernement Néo-zélandais depuis plus de 50 ans.

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"Aujourd'hui, l'Union africaine occupe une place centrale dans la promotion de l'Afrique. C'est l'organisation principale du continent Africain. Ce manuel de l'Union Africaine 2014 sera un guide précieux pour nos États Membres, nos citoyens et nos partenaires lorsqu’ils navigueront dans le système de l'Union Africaine" a déclaré Dr Ikounga.

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"Alors que nous célébrons le 50e anniversaire de l'Organisation de l'Unité africaine et de l'Union africaine (OUA/UA), et que nous nous engageons dans le processus de conception de l’Agenda 2063, il est opportun pour le système de l'Union Africaine d'avoir ce guide" a ajouté le Commissaire Ikounga.

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"Le manuel contient des informations détaillées et factuelles sur l'UA et des informations sommaires relatives à son prédécesseur, l'OUA, qui a été formé en 1963. Il illustre certains des travaux qui ont été consacrés à la construction de l'unité africaine, de la prospérité et de la paix par le biais de l'Union africaine, les solides réalisations du panafricanisme et les voies vers l'avenir" a encore dit Dr. Ikounga.

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Le Ministre des Affaires Etrangères de la Nouvelle-Zélande, M. McCully a souligné que la Nouvelle-Zélande est fière de contribuer aux célébrations du 50e anniversaire et de collaborer avec la Commission de l’Union Africaine pour la production du prototype du manuel de l’Union Africaine.

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"Compte tenu des compétences de la Nouvelle-Zélande dans l'élaboration du Guide de l'ONU, il était logique de travailler ensemble sur cette publication. La Nouvelle-Zélande s'engage également à effectuer des travaux futurs au profit des États membres et de la Commission dans des domaines d'intérêt commun, tels que l'agriculture et la sécurité alimentaire" a dit M. McCully.

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