EQUIN NORMAND

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2020

n ° 11 5

BIM EST RIE L GR ATUIT

Édition Internationale

L’Elevage du VALON

Pôle Hippique St Lô 2020

Nostalgie 1999

Top 100 SHF 2019 Coupe du Monde MALINES

Testage des Etalons SF

Ecole AFASEC Graignes

Robinson Maupiler

MAGAZINE DES SPORTS EQUESTRES ET DES COURSES



PROGRAMME Vendredi 21 Février

SAMEDI 22 Février

DIMANCHE 23 Février

8h30 - 10h Warm up poneys (8h30 - 9h) et chevaux (9h - 10h)

9h Présentation de 12 étalons poneys

9h - 16h30 Championnat des Étalons de 3 ans

10h Présentation de 25 étalons de 14 ans et +

Saut en liberté Modèle Allure en liberté

12h00 Présentation de 13 étalons poneys

18h Présentation des 25 meilleurs Selle Français de 3 ans 19h Masters des étalons poney jeune génétique (12 poneys) 20h30 Masters l'Éperon (20 chevaux de 4 et 5 ans)

restauration

Edouard Set 02 99 71 01 02 contact@edouardset.com

13h Défilé des étalons présentés le dimanche + 25 étalons très prometteurs de 4 ans

14h30 - 20h Présentation de 52 étalons de 4 ans à performers + défilé des étalons agréés de 3 ans 20h30 Épreuve "Le Grand Match" Cheval Liberté & Liberté Events (10 équipes)

10h Présentation des étalons du Masters l'Éperon

11h30 Présentation de 15 étalons de 14 ans et +

13h Défilé des étalons du samedi + remise des prix du podium des 3 meilleurs Selle Français (3 ans)

14h - 16h Présentation de 40 étalons de 7 à 13 ans

16h45 Cocktail de clôture CER

ENTRÉE LIBRE

Streaming sur

Plus d’informations sur

polehippiquestlo.fr

-

sellefrancais.fr


L’Elevage du Valon

Coupe du monde Malines


S

Sommaire

1999 Voyage dans le passé 6 Coupe du Monde Malines 14 Testage des étalons Selle Français 26 L’Elevage du Valon 36 Les Normands à la Baule 2019 46 Ecole AFASEC Graignes 50 LATECOERE 53 Pôle Hippique St Lô 54 L’Orne c’est l’Amérique 57 Top 100 2019 Jeunes Chevaux 60 Top 100 2019 Poneys 63

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est un magazine édité par la Société EDAS Chemin du Poirier - 14220 Hamars SARL EDAS - RCS de Caen 497 704 460 N° de gestion 2007 B 343 Capital de 5 000 € Directeur de la publication Rédacteur en chef : Michel GALLET mgallet.edas@gmail.com Auteur - Photographe : Jean, Eugène BOUGIE Mobile 06 27 22 96 25 j.bougie@wanadoo.fr Charlotte MEURY - BOUGIE

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ISSN > 221-E Dépôt légal à parution. Ne pas jeter sur la voie publique.

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1999 Voyage dans le passé

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BRECEY – 18 Juillet La SHR du Sud-Manche organise son concours annuel. On vous parle là de l’époque des B1 et des Grands Prix A1 qui comptaient pour le « Jump Manche ». C’est à Brécey qu’en 1990, Eric Navet était venu dès le lundi, parmi les siens, fêter sa couronne mondiale de Stockholm. Sous l’impulsion du Conseil Général de la Manche, présidé alors par Pierre Aguiton, un stade équestre d’envergure avait été construit. Le truculent et heureux de vivre Jean-Pierre Couétil présidait aux destinées de la SHR en compagnie des Muris et autres Rivière et Gauquelin. Dans ce terroir naissaient les Brécey et Brécéens, les du Theil et de nombreux autres chevaux de renom. Cette année-là, Jean-Pierre Couétil avait eu la bonne idée d’organiser une épreuve ludique qui consistait en un relais familial dans lequel des couples père-enfant s’opposaient. Ainsi, on vit les Boudant, Pignolet, Gautier, Ledermann, Herpin, Leservoisier se livrer des duels d’enfer sur la hauteur d’1.10m. Comme chez Jacques Martin, chacun y trouva son plaisir et tous furent déclarés vainqueurs. Par ailleurs, le concours pro, richement doté et fréquenté par l’élite de l’époque mit en exergue des noms qui, pour l’un d’eux, très vite et d’autres ensuite, brilleront au niveau mondial. Allez à cheval ! C’est parti

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Les relais Père- fils/fille Clarisse Herpin, Philippe Epaillard, Julien Epaillard, Gilbert Leservoisier qui cache Thierry, Hubert Groualle, Alexis Pignolet, Jean-Pierre Herpin, André Groualle, Bertrand Pignolet, Jacky Boudant qui cache François-Xavier, Alexandra Ledermann, JeanPierre Ledermann, André Gautier

1- Jean-Pierre Couétil en conversation avec André Gautier, Alexis Gautier et Fernand Leredde 2- Philippe Petit, Roger Petitpas, Alexandre Boyer, avec au second plan Michel Couétil et Mme Groualle 3- Michel Couétil, Michelle et Michel Clouard 4- Changement de cavalier dans le relais entre Jean-Pierre Ledermann et sa fille Alexandra

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Julien Epaillard, Philippe Epaillard, Thierry Leservoisier, Alexis Pignolet, Hubert Groualle, François-Xavier Boudant, Bertrand Pignolet, André Groualle, Alexis Gautier, André Gautier.

Alexis Pignolet

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Grand Prix de la Ville de Brécey (A1) Circuit Jump Manche

Patrice Delaveau et Damia des Monceaux

La loi du nombre parlait. Avec 3 chevaux qualifiés pour le barrage, Patrice Delaveau partait avec un certain

avantage face à 5 autres couples. Sur les 31 partants, des postulants notoires avaient dû jeter l’éponge tel Julien Epaillard et ses trois chevaux, tout autant qu’Alexandra Ledermann avec Cook du Midour. Delaveau exécute d’emblée un sans faute avec Athos du Valot. Bertrand Pignolet et Devinette d’Elle font mieux de 8 centièmes avant que Florian Angot n’explose le chrono avec Ulior des Isles mais commet une faute sur le dernier obstacle. Patrice Delaveau reprend la main avec Bradzo. Juste le temps que Jérôme Hurel n’abaisse le chrono en dessous des 40 secondes avec Cybèle d’Osseau. A ce moment, alors que Patrick Martin associé à Quina des Bruyères ont été fautifs et aussi Frédérique Fabre Delbos avec Du Prieuré, Patrice Delaveau n’a plus le choix. Sa dernière cartouche doit être la bonne. Elle le sera en 37.51 en selle sur Damia des Monceaux. Cette jument par Quinquin du Valon était née chez André Magdelaine à Tréauville. Elle était la propriété de Jean-Baptiste Thiébot. Sur la photo de remise des prix on reconnait : Bernard Tréhet (+) maire de Brécey, Jean-Pierre Couétil, Président de la SHR de Brécey, Jean-Baptiste Thiébot, Pierre Aguiton (+), Président du Conseil général de la Manche.

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Les Classements Prix Groupama – Marché U (B2) 1-A. Gautier/Elsa du Joret, 2- A. Gautier/Free Tagh, 3- A. Gautier/Voyou Rouge. Prix Steimi (A1) 1- J. Hurel/Cybèle d’Ossau, 2- F. Angot /Duc du Hutel Prix Communauté de Communes (A2) 1- P. Delaveau/Nuage vh, 2- A. Chenu/Epson de la Lande Prix Mutuelles du Mans (A3) F. Angot- Ulior des Isles T. Shirai - Djakarta

Prix Crédit Agricole (A2) 1- A. Ledermann/Cybèle d’Amaury, 2- P. Delaveau/Epsom d’Utah Prix de la ville de Brécey (A1) 1- P. Delaveau/Damia des Monceaux 0 et 37.51, 2 J. Hurel/Cybèle d’Ossau 0 et 39.38, 3- P. Delaveau/Bradzo 0 et 40.23, 4- B. Pignolet/Devinette d’Elle 0 et 41.31, 5- P. Delaveau/ Athos du Valot 0 et 41.39,6- F. Angot/Ulior des Isles 4 et 37.07, 7- P. Martin/Quina des Bruyères 4 et41.48, 8- F. Fabre-Delbos/Du Prieuré 12 pts.

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Grand Prix Coupe du Monde

A Malines, Daniel Deuss

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ser fait « Coucou » ! Il est rare que les barrages, quel que soit le niveau du Grand Prix où le circuit dans lequel ils se disputent, ne soient pas enthousiasmants. Celui qui ponctuait la 9ème manche de la Coupe du Monde fut de ceux-là. Si la victoire de Daniel Deusser est honorable tant le couple qu'il forme avec cette jument de 9 ans (Eldorado v. Zeshoek) est plaisant, il n'en reste pas moins que l'Allemand n'a pas eu à mettre à l'épreuve son expérience qui, même s'il s'agit d'un sujet d'avenir, demeure à confirmer. Ceci étant, accordons-lui le mérite d'avoir joué le jeu et de l'emporter dans un temps comparable à celui de ceux qui avaient choisi, avec témérité, de combattre. Dans cette affaire, Pius Schwizer a fait preuve de beaucoup de flair. Il a de l'âge : 54 ans, une analyse très clairvoyante de ses adversaires et à la faveur d'un premier tour quasi chaotique avec Cortney Cox (Carlo), il a parfaitement mesuré l'enjeu et la stratégie à adopter. La prudence était de mise, une attitude peu compatible avec la vitalité du garçon mais qui là, lui procure une très belle 2ème place. Il faut dire que le parcours du Belge Wilm Vermeir, 4ème des 12 barragistes à s'élancer, lui avait donné quelques éléments de réflexion. Cavalier discret et efficace, longtemps en charge de l'étalon Toulon dont IQ van het Steeentje est un fils, il a été cette saison, un concurrent assidu des grandes épreuves tant de Coupe du Monde que du GCT. Septième de l'épreuve de Vérone, le cavalier de Meerhout avait bien senti que ce barrage mettait les chevaux à l'effort et que tout tentative impétueuse serait sanctionnée. Prudence, donc prudence et au final une 3ème place sur le podium qui réconforte la population flamande totalement désemparée après le refus brutal de Pieter Devos et Apart sur le N°2 lors du premier tour. Les 4 points de Niels Bruynseels et Gancia de Muze ne faisaient que renforcer ce désarroi. Un désarroi que les qualifications de Jos Verloy et Olivier Philippaerts, par ailleurs fautifs au barrage, ne suffiront pas à tempérer. Dans cette stratégie de sagesse mais ô combien payante, le pompon revient à l'Allemand Christian Kukuk associé au hongre de 10 ans Quintino (Quinton) qui au terme d'un tour de travail décroche la 4ème place. Qualifié avec beaucoup d'aisance, Julien Epaillard est victime du même sort que 7 autres couples et termine à la 7ème place avec Queeletta (Quality). En sortant de piste avec 8 points Kevin Staut a montré les limites du moment de Viking d'la Rousserie (Quaprice Boimargot). Simon Delestre est, quant à lui, pénalisé de 16 points avec Uccello de Will (Marlou des Etisses). On regrettera, au terme d'un tour très agréable à suivre, le point de temps dépassé pour Virtuose d'Eole (Panama Tame) montée par le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli. Trois autres chevaux normands étaient engagés dans ce Grand Prix : Uno de la Roque (Numero Uno) avec le Belge François Mathy jr et Twenty Two des Biches (Mylord Carthago) avec le jeune Suisse Bryan Balsiger. L'un est pénalisé de 8 points, l'autre de quatre. La jeune Belge Zoé Conter est contrainte à l'abandon avec Univers du Vinnebus (Lucciano). EQUIN NORMAND n°115 2020

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Killer Queen VDM et Japatero VDM : Sœur et frère Une jument et un hongre nés en 2009 d’Eldorado van de Zeshoek TN (BWP) et de Derly Chin de Muze (For Pleasure) chez Dirk et Ann Bruggeman-Carpentier à Eksaarde près de Lokeren. Eldorado monté par le Néerlandais Willem Greve terminait 2ème du GPCSI3* de Saint-Lô en 2015 derrière RY Bost et Quartz de la Lande, sa meilleure performance. Il était né chez Paul Merckx à Stekene. Bijou Orai (Toulon), la mère d’Eldorado a effectué sa carrière sous les selles respectives de Wilm Wermeir, Simon Delestre et Olivier Perreau. Derly Chin de Muze participait aux JO de Londres avec Eric Lamaze. Sa meilleure performance étant une place de deuxième de l’épreuve Coupe du Monde Calgary en 2012. Japatero formé et monté par Jos Verloy, l’est depuis, le mois de septembre 2019 par la Britannique Emma Stoker cavalière de la maison Verloy. Ses résultats sont encourageants mais en deçà de sa sœur. Killer Queen est depuis l’âge de 7 ans la propriété des écuries Stephex et montée par Daniel Deusser. L’Allemand se classait, en 2018, 2ème de la finale de l’épreuve des jeunes chevaux à Aix la Chapelle après avoir remporté en avril le GPCSI3* de Bonheiden. C’est de nouveau en 2019 à Aix la Chapelle que Killer Queen s’est mise en vedette en remportant le Prix de la Région. Sa 3ème place dans le German Master de Stuttgart laissait manifestement augurer un grand succès. Avec cette victoire de Malines, il n’est pas exclu que Killer Queen soit du voyage de Tokyo avec Daniel Deusser et l’équipe allemande.

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GRAND PRIX DES FLANDRES Il est à Malines ce que le German Master est à Stuttgart, du très haut niveau et très loin de ces épreuves spectacle qui n’ont d’autre intérêt que de reléguer au cirque les sports équestres. D’autant qu’à Stuttgart le German Master ne doit pas échapper à un Allemand pas plus qu’à Malines, il ne doit être remporté par quiconque d’autre qu’un Belge. Un Flamand c’est mieux ! Franchement ! Le scénario du barrage pouvait laisser espérer à nous Normands que le Trophée nous reviendrait. Ils étaient 14 barragistes. Janika Sprunger l’avait entamé avec le surprenant BWP de 9 ans King Edward. L’Italien Gaudiano avait essuyé un refus prévisible du gris Caspar 232. Jessica Springsteen envoyait les watts avec Volage du Val Henry. Quel couple. Elle allait être battue mais après la prestation d’Olivier Philippaerts appliqué à sa tâche avec Extra mais sans étincelle, les chances françaises se précisaient. Niels Bruynseels avec Delux T&L, un fils de Toulon, ruinait une partie de nos ambitions tant il se montra offensif et efficace. D’autant que Kevin Staut, avec Visconti du Telman, une fille de Toulon aussi, déroulait un parcours sage pour être sans faute. Christian Ahlmann en selle sur le magnifique Solid Gold Z, un étalon de 8 ans par Stakkato Gold l’imita. Restaient Peter Devos et Julien Epaillard. Le premier, un enfant des Flandres, déjà lauréat de l’épreuve avec Apart, montait Jade vd Bisschop, une jument de 10 ans par Ogano Sitte avec laquelle il avait remporté le GP 5* de Chantilly et le GP de la finale de la Coupe des Nations à Bercelone. Effectivement, le cavalier de Bekkevoort s’avéra le plus rapide mais hélas avec 4 points. La Coupe était presque sur la cheminée pour Julien dont on connait la vitesse avec Toupie de la Roque. Presque oui ! Il manquera 5 centièmes

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N E E T S G N I R P S a c i s s e J

La fille du «Boss»

Jusque-là considérée comme une fille de milliardaire qui à l’instar de nombreuses autres de ses compatriotes se contentent de faire de la figuration dans les circuits privés, Jessica Springsteen vient de montrer, au cours de l’automne 2019, l’étendue de son talent. Elle s’exprime, en ce moment, en particulier associée à la SF Volage du Val Henry (Quidam de Revel), une jument de 11 ans née pour le compte de la Suissesse Hélène Amar au Haras du Val Henry à Tortisambert dans le Calvados. Hôte du CSI3* de SaintLô en 2012, passage quasi obligé pour les cavaliers et les chevaux d’avenir, Jessica avait monté, au début de sa carrière internationale Iscariote (Calypso d’Herbiers) né chez Yves Le Tousey à Moyon et Davendy S (Kashmir van’t Schuttersho x Pachat II -BWP), jument propriété du regretté Patrick Bizot et longtemps montée au haut niveau par Eugénie Angot. En cette fin d’année 2019 et deux jours avant son 28ème anniversaire- elle est née le 30 décembre1991- après le GPCSI4* de Stockholm, l’Américaine remportait la grosse épreuve du vendredi et, toujours en selle sur la jument normande, se classait 3ème du très convoité Grand Prix des Flandres. Montée dans son jeune âge par Ronan Lerat, Volage avait passé la saison 2016 en compagnie d’Edwina Tops- Alexander avant de concourir jusqu’au printemps 2017 avec Alberto Zorzi.

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S a n n A

I K S W E ZARZ

La fille du «Lion»

Si la relation patronymique fait immédiatement référence chez les Springsteen, chez les Szarzewski, elle est moins spontanée. Et pourtant. Anna, âgée de 12 ans- elle est née le 17 avril 2007- est la fille de Dimitri Szarzewski, talonneur de du XV de France. Titulaire d’un palmarès élogieux, celui que l’on surnomme « Le Lion » à cause de son épaisse chevelure blonde capitaine du Racing 92, a mis fin à sa carrière au terme de la saison 2019. Désormais il va entrainer les Espoirs de ce club. Si Anna, ne semble pas avoir hérité du gabarit de son illustre père, il ne fait pas de doute que dans son regard elle est dotée de sa détermination et de son courage. Anna, par le biais de sa mère Florence cavalière, pratique l’équitation depuis l’âge de 5 ans. En selle sur Vaughann de Vuzit, un Connemara, hongre de 11 ans par Dexter Leam Pondi, propriété de la famille depuis l’âge de 7 ans, né chez Stéphanie le Marec à Trégunc (29) formé par Pomme Cilote, la jeune francilienne se classait 5ème de l’épreuve du Pony Jumping Trophy de Stuttgart initié par la FEI. Arrivée en tête de la finale de Malines après les manches qualificatives, Anna subissait la pression du « pack » irlandais. Victime de deux fautes, elle tombait à la 5ème place. Une fois de plus, l’Irlande s’impose et cette avec autorité puisque les cavaliers de la verte Erin trustent le podium

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Les Normands à Malines Volage du Val Henry et Toupie de la Roque se sont mis en valeur dans des compétitions de prestige. Mais c’est Scara Mouche, un cheval normand qui remporte la 1ère épreuve. D’autres, ont montré de belles qualités. Scara Mouche donc est un hongre de 14 ans par Calvaro et une mère par Super de Bourrière. Monté jusqu’au milieu de l’année des 7 ans par son naisseur Julien Bellet, il a été exploité par plusieurs cavalier avant d’être aujourd’hui monté avec succès par l’Italien Eugenio Grimaldi. Virtuose d’Eole (Panama Tame x Hélios de la Cour II), jument de 11 ans née chez Patrick Bizot à Grandcamp Maisy (14), longtemps montée par Cédric Angot, l’est depuis le début novembre 2019 par le Brésilien Marlo Modolo Zanotelli qui s’est illustré par une 3ème place dans le GPCSI4* de Stockholm remporté par Jessica Springsteen et Volage du Val Henry. Viking d’la Rousserie (Quaprice Boimargot x Apache d’Adriers), hongre de 11 ans né chez Michel Roger à Ravenoville (50) confié à Kevin Staut, doit passer un cap pour confirmer son succès de Doha au début de la saison 2019. Virtuose et Viking ont été formés par Stéphane Dufour. Univers du Vinnebus (Lucciano et Grenat de Grez), étalon de 12 ans né chez Julien Sanson à Vauville (50) particulièrement bien monté par Zoé Conter, il participait au barrage du GP des Flandres. Formé par Thibaut Bazire, on l’a vu exploité par Victoria Tachet avec qu’il ne soit acquis par les écuries Stephex. Twenty Two des Biches (Mylord Carthago x Kalor du Bocage), femelle de 13 ans née dans le Calvados depuis septembre sous la selle du Suisse Bryan Balsiger après des années avec Romain Duguet. Comment ne pas citer aussi la présence du vétéran Oz de Brève, 17 ans, monté par la Suédoise Evelina Tovek. Rappelons qu’Oz performant avec Laura Renwick est né Xavier Rémy et Marine Payan à Belforet en Perche (61). Le Haras de la Roque Beignard (Hécart) était bien représenté avec Vintagde de la Roque (Kannan) monté par Dominique Hendricks et Uno de la Roque (NUmero Uno) toujours associé à François Mathy jr. Par ailleurs, tous les espoirs sont permis pour 3 produits de Diamant de Semilly emmenés par Dominator 2000 Z avec C. Ahlmann, Krapuul F avec Thibault Philippaerts et Kopernic van Orti avec Niels Bruynseels.

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Robinson Maupiler Chaque année nous le rencontrons à Malines, sans discussion, le concours hippique le plus éclectique et le plus populaire qui soit. C’est là, au cœur de l’Europe, que le natif de Falaise a décidé d’y exercer avec bonheur ses talents. Robinson a au moins cette chance, lorsqu’il remporte une épreuve au pays des « Eteigneurs de Lune ». Il s’agit à chaque fois d’un cadeau d’anniversaire. Il est en effet né le 28 décembre. Pour 2019, il fêtait le 27ème.

Un Normand en Flandres Un séjour de 7 mois en Algérie élargira encore son espace vital : « C’était à Mostagenem au moment où le nouveau président de la Fédération algérienne a mis en place un projet important. A l’époque Fabrice Paris a fourni un certain nombre de chevaux tant pour le sport que pour l’élevage. En réalité, c’était un peu précipité. Il y avait encore des travaux. C’était trop difficile » regrette le Normand qui au début de décembre 2013 rejoint les écuries Stephex près de Bruxelles. Là Robinson côtoie le haut niveau ; Daniel Deusser, Lorenzo de Luca, Jona Ekberg et Petronella Anderson « J’étais entouré de cavaliers 5*. C’était l’époque où Daniel était N°1 mondial. Chacun avait son lot de chevaux avec ses salariés. J’en avais entre 18 et 20, des jeunes et des chevaux d’âge, très différents. Une grande écurie de commerce, c’est vraiment ce qui me convenait. C’est clair ! J’y suis resté 3ans et demi c’est ce qui a lancé ma carrière » déclare satisfait Robinson.

« Trois ans et demi chez Stephex, ça a vraiment lancé ma carrière ». Une carrière bien lancée en effet puisqu’alors à moins de 25 ans il s’installe à son compte. A son compte dans un milieu qu’il a déjà bien appréhendé mais qui pour celui qui ne parle pas Flamand peut s’avérer hostile.

Robinson ne trahit pas ses origines. Comme son père, le « Boss » de Technibelt dit « Moustache » il a l’œil pétillant et le sourire aux lèvres. Un métier dans la filière équine allait de soi. Après les années de mise en selle et un BEP à Sées, il obtient un BP REA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole). C’est au terme d’une année chez Christian Hermon qu’il rejoint l’écurie de Ménardière chez Gilles Boulanger à Mortain dans la Manche. Robinson va y demeurer deux années et demi avant de poser ses valises chez Marc Dilasser.

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C’est à Hechtel, dans les écuries de l’ancien champion de Belgique Karel Cox que le Falaisien prend ses quartiers. Là, avec à ses côtés sa compagne Manon Lebrun et deux jeunes Français, il conduit une écurie de valorisation de chevaux de sport dans l’esprit acquis chez Stephex « Géographiquement c’est l’idéal. Je suis à moins d’une heure des grands équipements tels Lier, Oppglabeek Peelbergen, Valkenswaard sans avoir à traverser une grande ville avec du trafic » se satisfait Robinson dont l’objectif, même s’il souhaiterait conserver plus longtemps quelques bons chevaux : vendre ! A Malines, il remportait une épreuve à 140 avec Curiano van Maarle Z, un hongre de 8 ans par Cannabis Z. Dans le Grand Prix, le fils de Cannabis Z écopait de 4 points : « C’est un cheval que nous avons acheté avec très peu d’expérience. Assez difficile au départ, il manifeste beaucoup de qualité. J’y crois beaucoup mais il faut du temps » conclut le jeune professionnel qui manifestement ne manque pas d’ambition pour s’épanouir dans un environnement dont il possède déjà bien les codes.



2020 – L’hippodrome de Graignes fête ses 75 ans

Le Programme Printanier Mars

Février

Dimanche 8– 16h00 (Premium) Dimanche 28– 13h00

Jeudi 6- 16h00 (Premium) Vendredi 14- 16h00 (Premium) Dimanche 16- 16h00 (Premium) Dimanche 23- 13hoo

ITE U T A R REE G

ENT

Avril

Dimanche 19– 13h00

NOUVEAU !

Dans le cadre privilégié du bar du Vieux Château Pour 15€ - Entrecôte normande - Frites

www.hippodromedegraignes.fr

Contact : 02 33 55 45 26 24 EQUIN NORMAND n°115 2020


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Testage des Etalons Selle-Français

Un « Fashion

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Show »


équestre

Même s'il ne s'agissait que d'un podium et non d'un championnat, il mettait malgré tout en valeur les 3 meilleurs étalons approuvés auxquels s'ajoutaient deux groupes : l'un de 17 étalons avec le label "Espoir", l'autre de 20" Très Prometteurs". Huit d'entre-eux étaient déjà approuvés à 2 ans. Avant cette "Fashion Show", c'est le lundi 9 décembre que le processus avait débuté pour une cinquantaine de mâles de 3 ans qualifiés à l'occasion des 9 sessions qui s'étaient déroulées en France depuis septembre. Cette session 2019, a mis une nouvelle fois en lumière le soin que le stud-book Selle Français apporte à la sélection des reproducteurs dans un contexte européen très concurrentiel.

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GWENDU DE KERGANE

Des Familles prestigieuses

Un défi ! Lors des ventes Fences, après des enchères vives de la part de clients de chaque continent, Gwenndu était adjugé au GFE pour la somme de 130.000€. C’est un pur Kergane fabriqué par Louis Menier dont on connait la subtilité dans le travail. Capoutchi son père a été exporté aux USA en 2019 après s’être classé 3ème de la finale Hunter à Fontainebleau. Sa mère Destebann de Kergane dont c’est le premier produit, est une fille du confidentiel Grand Chef Bleus. Les chevilles ouvrières Si les prestations mises sur pied par le Stud-Book SF sont misent en oeuvre en particulier par une équipe de jeunes femmes dont l’énergie et l’amabilité n’ont pas d’égal ; elles le sont aussi grâce aux gens de l’ombre dont ceux qui assurent la sécurité et le grooming des écuries. L’écurie A gérée par le couple Véronique Margrain et Frédéric David en est un exemple.

GINO DU VENTEL : Né chez Mme Claire Peublé à Vendegies au Bois (59), Gino est tout simplement le frère de Nino des Buissonnets le crack de Steve Guerdat. Il est approuvé « Espoir ». GINSENG BOISDEVILLE : « Très prometteur » Né chez Hubert Hosteau à Ville sur Lumes (08), par Mylord Carthago, son seul produit qualifié pour le testage, et Valse du Boisdeville (Couleur Rubin), fille de Copacabana II (Jalisco B), elle-même mère de Volnay du Boisdeville (Winningmood), cheval des Jeux JEM de Tryon avec Alexandra Francart.

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COUP DE CŒUR Le nôtre ! GRAAL DE TREHO Il n’est pas normand mais qu’importe. Né chez le rebelle breton – pléonasmeDominique Mauny à Josselin (56), Graal est né de l’accouplement de Taquin de l’Extase avec une mère par l’Arc de Triomphe. Un papier pour le moins atypique et osé qui permet de voir évoluer un cheval tonique et élastique. Approuvé « Très Prometteur », il sera confié à l’attachant jeune cavalier breton Côme Couturier qui ne cache pas son enthousiasme.

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Les Normands Le Champion Good Pleasure Semilly Résolument moderne avec tout ce qu’il faut semblet-il pour faire à la fois un grand reproducteur tout autant qu’un grand cheval de sport. Good Pleasure, « supporte le détail », expression qui dans la bouche des références de l’élevage signifie que peu de choses peuvent lui être reprochées. Richard Levallois a habilement croisé une fille d’Etoupe II porteuse des fondements de l’élevage manchois, avec le prince hanovrien For Pleasure lui-même issu de Furioso II subtil produit du pur-sang anglais et de la racine femelle normande. Good Pleasure Semilly, leader est le premier d’un trio Semilly approuvé. Grimsky Semilly lui aussi « Très Prometteur » est un fils de Cornet Obolensky, l’étalon le plus représenté parmi les 37 approuvés et d’une mère par Diamant de Semilly. Groovy Semilly (Diamant de Semilly x Heartbreaker) est lui labellisé « Espoir ».


Les autres Outre les 3 Semilly, 9 autres ont séduit les jurys pour être également admis à reproduire sous le label SF, soit 32%. Ce qui correspond à la production normande et justifie d’autant la qualité. Deux sont du Rouet, l’élevage de Yannick Fardin à St Aubin de Terregatte (50). Ginko (Vagabond de la Pomme) a séduit les cavaliers par sa capacité sport. Il vient en ligne directe de la souche qui a produit Baloubet du Rouet. Galax, « Prometteur » lui aussi, propriété de Mme Eva Tournaire est un fils de Lauterbach revendique également l’illustre lignée de Baloubet. Gin Tonic de Laume. Sur une jument de la souche traditionnelle Morel avec Rantzau, Denis a apporté le sang étranger de Contendro, alors que Jean-Baptiste Thiebot dit s’être permis la fantaisie et cela semble-t-il avec justesse, de présenter Kapitol d’Argonne à Nuance de B’neville (Talent Platière). Satisfaction pour le Haras de Clarbec qui avec Goldeneye Gem accède à la reconnaissance de son élevage. Nimfe de la Pomme, la mère de Goldeneye est une fille de la mythique Fragance de Chalus alors que son père est le Z Cicero Van Paemel( Carthago) international avec le Belge Dirk Demeersman.

Le Haras d’Elle peut s’enorgueillir d’avoir deux produits retenus. D’abord, le très séduisant Gentleman d’Elle, du Pignolet pur sucre par Balko d’Elle et l’impératrice Gazelle. Il est «Très Prometteur », alors que Gatsby d’Elle par Padock du Plessis et produit de la souche Bourrée est « Espoir ». Souche très riche aussi pour Granada Livity « Espoir), un élève du sympathique Yves Van Hassel. Leila Diamant (Lord Z) sa mère est la petite fille de Quistria des Pins (Garitchou AA) mère de Jah’s Diamant (Galoubet A) (ISO 167 en 2009). Quistria est la sœur d’Opaline des Pins mère des fameux Shogunn II (Night and Day) et Richebourg (Bayard d’Elle). Enfin, Gigolo des Forêts vendu à un propriétaire américain pour la somme de 45.000 € lors des ventes Fences intègre les « Espoir ». Né chez Fabrice Paris à Couvains, il est étiqueté Vagabond de la Pomme avec Unte des Forêts (Diamant de Semilly) (ISO 147 en 2014) avec pour racines profondes la célèbre matrone May Flower III (Uriel). EQUIN NORMAND n°115 2020

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OUT & ABOUT AIX LA CHAPELLE, AUVERS, LA BAULE, SAINT-LÔ, SARTILLY, DEAUVILLE, STUTTGART, GREVILLEHAGUE

Steve Guerdat, Alexis Deroubaix, Florian Noël, Dylan Levallois, Vanessa Martinez, Kevin Staut, Sven Schlüssenburg, Simone Blum : Tous, quel que soit le niveau auquel ils évoluent ont, au cœur, vissée la passion de la compétition et l’amour immodéré du cheval

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OUT & ABOUT DEAUVILLE, GENETS, GRAIGNES, CAEN, CHERBOURG, GRANVILLE, DOMFRONT, ARGENTAN...etc

Et Vincennes ou Longchamp pour le couronnement des Normands, Face Time Bourbon etc...... et une victoire pour le vétéran JC Hallais, 10 ans plus tard, sans oublier le passage de la cravache d’or Maxime Guyon à Graignes pour une séquence trot.

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Jean-Pierre HERPIN

L’Elevage « Du VALON » Après l’acquisition des fondamentaux, cela pendant plus d’une décennie, JeanPierre HERPIN, conjointement avec Liliane son épouse, a dès la fin des années 60, sur les terres de Sartilly, mis sur les rails un élevage de chevaux de sport dont la renommée mondiale n’a cessé de s’enraciner et de s’étendre jusqu’à aujourd’hui. L’homme, dont on peut dire, sans que cela soit le moins du monde péjoratif, qu’il possède du « flair », a fait des choix d’accouplements, souvent à contre-courant des tendances du moment. Des choix qui se sont avérés, pour la plupart, particulièrement subtils même si, comme tous les éleveurs, il concède des déceptions, voire des revers consécutifs à des erreurs tout autant qu’aux aléas de l’élevage. Son intuition et son analyse, fruits de sa compétence de cavalier, activité qu’il a pratiquée jusqu’à l’âge de 62 ans, lui ont rarement fait défaut qu’il s’agisse d’achats extérieurs ou de son association avec des cavaliers jeunes ou confirmés. Existe-t-il en effet, avec un effectif de poulinières réduit, beaucoup d’éleveurs dont les chevaux ont été ou sont exploités au haut niveau par des noms tels que : Godignon, Durand, Bourdy, Guillon, Guerdat, Leurs noms : Pin Pin du Valon, Twist du Valon, Horizon du Valon, Kador du Valon, etc.. A 80 ans, « PIN PIN », a en 2019 encore eu la chance de voir, avec Tam Tam, l’affixe « Du Valon » monté par le prodige suisse Martin Fuchs, Champion d’Europe, aujourd’hui N°1 mondial, s’afficher au fronton des pistes de Vérone, Stuttgart et Genève. Avec Cybèle, Dora et quelques autres, il verrait d’un bon œil, le roman du Valon, car c’est un roman, s’enrichir de quelques belles pages.

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Tout commence le 5 mai 1939 C’est un beau bébé qui voit le jour à la ferme de Beauvalon aux portes de Sartilly. Aujourd’hui les lieux ont laissé place à la route à 4 voies qui bientôt reliera Avranches à Granville. Le petit se prénommera Jean- Pierre. Dans cette région de France, les 6 premières années de la vie de Jean-Pierre sont marquées par la seconde guerre mondiale dont il n’a pas eu à souffrir outre mesure. Le 30 juillet 1944, sur sa lancée dans le cadre de l’opération Cobra, le Général Patton traverse Sartilly, libère la ville. Trop pressé de libérer Avranches, il ne prend pas le temps de faire une halte à la ferme de Beauvalon. Ses parents qui possèdent une jument de cariole comme on dit conduisent toute la famille aux courses de Genêts. Jean- Pierre est alors âgé de 10 ans : « J’ai été emballé. J’ai eu le déclic » confie-t-il 70 ans plus tard « Mon père qui voyait sans doute que l’envie était sincère a demandé à son frère Emile de faire, pour moi, saillir sa jument Timbale (DS par Montier en Der ou Oriflamme et Ombrelle par Grenadin) par Quiéteville un trotteur de la station de Sartilly. Gentille est née en 1950. J’avais 11 ans. Je grandissais en même temps que la jument pour, quelques années plus tard, la monter au sein de la SHR de Sartilly. La société allait prendre son envol avec la présence du colonel (ER) Choisy. Le Président de la SHR, M. de Montgermont et Emile Esnault, cavalier-éleveur déjà installé qui mis à disposition un bout de champ lui donnèrent les moyens pour former les débutants dont je faisais partie avec A.Blin-Lebreton, les Lebrun, Albert et Bernard, Follain, Letourneur, Denolle ,Christiane la future Mme Bernard Lebrun et d’autres». Arrive 1959 et pour Jean-Pierre, l’incorporation au 6ème Régiment du Génie à Angers : « J’ai passé 117 mois en France et 17 en Algérie à Kerrata entre Sétif et Bougie. Nous gardions les barrages hydro-électriques d’Ighil Emda». Au retour, Jean-Pierre continue à monter Gentille et à progresser en CSO tout en travaillant à la ferme de Beauvalon ainsi qu’à celle de La Vérivière que ses grands- parents maternels avaient exploitée.

SARTILLAISE

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Preuve que le virus du cheval et de l’élevage avait bien contaminé Jean-Pierre Herpin. C’est en 1958, avant de partir au service militaire que Jean-Pierre avait fait saillir Gentille par Bel Avenir. Navigateur, vendu plus tard à la Garde Républicaine sera le premier de ses 12 produits. En 1962, Ombrelle D, une femelle alezane, est qualifiée par son éleveur pour Fontainebleau Vendue au cours de l’hiver par Jean Fleury à Louis Valette, elle donnera en particulier naissance à Intrepide E (Sire PS) (ISO158 en 1982). Pierrot (Bel Avenir) monté par Jean-Pierre jusqu’à 6 ans fut vendu à Alain Navet. Rigoletto C (Rantzau) 2ème du Championnat de Normandie des 4 ans, vendu également à Alain Navet sera Champion des 6 ans. Plus tard, Gentille mettra au monde Sartillaise (Rantzau), Cybèle (Ibrahim) et Gentillesse (Starter) qui toutes trois ont scellé les fondations de l’élevage du Valon.

Une nouvelle étape en 1968

En août, alors que les clameurs des échauffourées sociales se sont tues, Jean-Pierre convole avec Liliane Goffinet, certes issue du milieu agricole mais jusque-là employée à Groupama. Après quelques temps à Beauvalon, le jeune couple s’installe à La Verivière. Ils y sont toujours. Comme de leur élevage construit pierre par pierre, ils ont fait de l’endroit, un bel exemple de préservation du patrimoine rural. Un an plus tard nait Frédéric le premier de leurs trois enfants. Barbara suivra, puis Clarisse. Seule cette dernière qu’on a depuis 30 ans l’habitude de croiser sur les terrains normands, pratiquera l’équitation. La famille Herpin s’agrandissant, l’élevage suit. Liliane met la main à la pâte. Il y a bien sûr le troupeau laitier mais aussi le cheptel équin : « Nous débourrions les chevaux tous les deux. Jean-Pierre montait et moi je les tenais » se souvient Liliane. Christophe Duchemin fut l’un des premiers cavaliers de l’écurie.


Italique A- Lad IV- Nanou du Mesnildot : un trio payant

A cette époque, Jean-Pierre combinait comme tous les éleveurs, son activité propre et achetait chaque année quelques chevaux pour le commerce et d’autres dont il avait « flairé » le potentiel. Ce fut d’abord le cas d’Italique A (Drosera et Agena R TF) : « Je l’avais achetée à 18 mois à la foire de Lessay. (NDLR : Elle était née chez un certain Pierre Rolland). Je l’avais montée à 4 et 5 ans. A 6 ans, elle le fut par Françoise Bihel dont les parents montaient à la maison et avec qui nous avions des relations proches. Ensuite, elle fut confiée à Xavier Leredde qui, je me souviens remporta une épreuve lors du CSIO de Longchamp. Elle participa à la Tournée de Floride et fut vendue à un propriétaire américain. Lad IV était un fils de Guillaume Tell né chez André Saillard à Hudimesnil « Je commençais à côtoyer Hervé Godignon qui me donnait des conseils. C’est lui qui l’a monté et remporté le Critérium des 6 ans à Fontainebleau. Il fut vendu au Canadien Pierre Joli coeur » se souvient JeanPierre. Quant à Nanou du Mesnildot, il s’agissait d’un hongre né en 1977 par Incitatus et Sunny Boy du Mesnil, chez Albert Valognes à Saint-Floxel. Acquis poulain par le beau- frère d’André Gautier, c’est celui-ci qui le débourra et le présenta au concours des 3 ans à Saint- Lô : « Je me souviens que Jean-Pierre Herpin se montra d’emblée très intéressé par le cheval. L’affaire se conclut très vite » Précise le père du double champion de France. D’abord monté par son nouveau propriétaire, Nanou fut confié à Cédric Angot qui se classa 2ème du Championnat de France junior en 1987. En 1988, Nanou passait sous la selle d’Hervé Godignon. Une date, une seule restera non seulement dans l’histoire du couple mais aussi dans l’histoire du saut d’obstacles. Alençon, samedi 26 novembre 1988, Hervé et Nanou remportent la puissance en franchissant 2.30m. Le lendemain 27, les mêmes s’imposent dans le Grand Prix. Un exploit après le record d’Europe à 2.32m établi à Genève. Vendu en Espagne par le biais de Rutherford Latham, Nanou succomba à des coliques après de très bons résultats et une belle carrière. De cette époque, il faut également se souvenir de Nectar du Valon (Bill de Varfeuil) monté par Romain Bourdoncle (Championnat Pro2) puis H. Godignon avant d’être vendu à Jan Tops.

Nanou du Mesnildot

Italique A

Incas du Valon EQUIN NORMAND n°115 2020

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PIN PIN du Valon TWIST du Valon Les Grands « Valon »

I

l en est des grands chevaux comme des grands vins qui participent des œuvres d’art. Jamais dus au seul effet du hasard, ils sont le fruit d’un savoir-faire bien enraciné associé à des circonstances qui le sublime. Il en fut ainsi des deux joyaux de l’élevage du Valon que furent PIN PIN et TWIST A propos de PIN PIN, le rappel aux grands vins est d’autant plus approprié que Kapoc, son père est né chez les Cruse au Château de la Dame Blanche à Taillan en Médoc. C’était un fils de l’étalon En Kadanse et d’une mère par Arlequin AA. Parmi les 232 produits de Kapoc, seul Pin Pin est sorti du lot avec Caprice de Faverie (ISO 157) qui évolua en Bretagne , essentiellement, sous la selle de Loïc Saunier et Loïc Gloaguen et Tahiti (écurie Morel). Né en 1981, Pin Pin est selon l’habitude débuté à 4 ans par son propriétaire, il continue sa formation à 5 et 6 ans sous la selle du cavalier maison de l’époque. Au point, il déménage chez Hervé Godignon avec qui il accumule les succès avant d’être vendu à Pierre Durand. Après un passage chez Hubert Bourdy, Pin Pin passera sa retraite en Gironde, chez le champion olympique de Séoul. En 1993, Pin Pin obtint l’indice de 171. Pin Pin était le frère utérin d’Incas du Valon (Amarpour PS) (ISO 156 en 1981) monté par Philippe Marié et aussi celui de l’étalon national Quinquin du Valon par Guillaume Tell. TWIST voit le jour en 1985. Fils de Narcos II, il a pour mère Gentillesse (Starter), la sœur utérine de Cybèle (Ibrahim) mère de Pin Pin. Il demeure entier jusqu’à 5 ans mais ne saillira pas. C’est sur les conseils de Pierre Durand que Jean-Pierre Herpin castrera lui-même son protégé. C’est lui, Jean-Pierre qui forme le cheval à 4 et 5 ans. A 6 ans il est monté par Cédric Angot avant de passer l’année des 7 ans à la maison. Puis, le fils de Narcos II poursuit sa carrière avec Hervé Godignon qui lui donnera ses lettres de noblesse. Lister l’ensembe des victoires de ce couple n’est pas utile. Mentionner la 2ème place du GP d’Aix la Chapelle en 1993, la 3ème en 1995, la médaille de bronze par équipe aux Championnats d’Europe en 1993 ainsi que la même année la médaille d’or par équipe aux Jeux méditerranéens de Perpignan et la 2ème place du GP de Rome en 1994 suffit. Les Coupes des Nations s’y ajoutent. Vendu à Mc Lain Ward en 1997, Twist était sacré « Horse of The Year » de l’année 1998 aux USA. Outre une 6ème place dans le Grand Prix d’Aix, il aura été le seul cheval à remporter deux fois de suite, en 1998 et 1999, le célèbre Hampton Classic de New York.

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Alumine du Valon et le «Boss » lors du concours de Niort Les courses aussi

QUINQUIN DU VALON du « fait maison »

Autour d’Avranches et de Sartilly, l’éleveur est pluridisciplinaires. Certains jouent le trotteur, d’autres le galopeur mais toujours à l’obstacle. D’autres les deux tel Jean-Pierre Aumont. Les maîtres de la discipline, Chaignon et autres Follain ou Chevillard y ont fait leur nid à Dragey avec, à l’époque, les pistes dans les dunes. Comme Albert Blin-Lebreton, Jean- Pierre Herpin est de ceux-là. Au milieu des années 80, Jean-Pierre se dotera même d’un permis d’entraîner. Pour constituer son écurie, il fait, à dessein, saillir Gentille, une fille de Sartillaise par Le Mioche PS, par Carmont, l’étalon du Haras de Mirande. Uranus du Valon remportera 7 victoires dont le petit cross de Waregem et une belle épreuve à Craon, le tout avec plus de 110.000 € de gains. Instinct du Valon (Beyssac PS), un fils de Sarcelle de Sisse ne manqua pas de qualité.

A l’origine de 232 chevaux dont Damia des Monceaux née chez R. Magdelaine à Tréauville ainsi que Baron du Breuil et Famestan du Breuil nés chez Bruno Aumont à Saint-Pois, Quinquin fut le père de Ballerine du Valon. Cette jument ISO 140 en 1995, finaliste à 5 et 6 ans avec Reynald Angot, est la mère de Kador du Valon (Quidam de Revel) (ISO 163 en 2008), international avec Steve Guerdat et Rose du Valon ( Elf d’Or)( ISO 150 en 2014). Comme Kador, la fille d’Elf d’Or était débutée par le rigoureux et discret Christophe Lemoine. Passée sous la selle de Monika Guillon, l’épouse d’Olivier, Rose se mettait particulièrement en valeur lors du CSI2* de Lyon en 2013 suffisamment pour séduire Athina Onassis qui s’en rendait propriétaire. L’amazone grecque, l’exploitait jusqu’au début de l’année 2015. La jument effectua les 6 premiers mois de la saison 2016 sous la selle de l’Italien Alberto Zorzi avant d’être mise à la reproduction.

SARCELLE DE SISSE une grande Elle était née en 1984 chez Marie-Thérèse Prime à Poilley (50), fille d’Iveday et d’une mère par Rantzau : « Elle était chez Denis Morel, elle me plaisait beaucoup. Je l’ai essayée. Je l’ai achetée pour ma fille Clarisse. A l’usage elle s’est avérée trop chaude. Je l’ai confiée à Hervé Godignon. Elle était fantastique, capable de faire de la puissance, de sauter un Grand Prix comme des épreuves de vitesse. Je me souviens qu’à Bercy Hervé avait gagné une épreuve en enlevant une foulée partout. Nous avions également fait le voyage de Calgary avec Twist et Sarcelle, c’était pas mal quand même », rappelle Jean- Pierre avec une certaine satisfaction. Sarcelle, poulinière au Valon a produit, Ideal du Valon (Le Tot de Semilly) (ISO154 en 2009) et Magie du Valon (ISO 144 en 2009) avec Vincent Balleux.

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ALUMINE DU VALON, une vraie matrone

Sœur utérine de Twist et de Ballerine, Alumine, par Orgueil du Donjon, nait en 1988. Formée par Jean-Pierre Herpin, elle sera aussi montée par des cavaliers locaux tel Alexis Gautier et beaucoup par Clarisse. Dès l’âge de 7 ans, par transfert d’embryon, Alumine donne naissance à son premier poulain : Hotesse du Valon par Schérif d’Elle, poulinière. Suivront Horizon (Valespoir Malabry) et Pomme par Kannan. Le premier, ISO 156 en 2003, après ses gammes avec Jean-Pierre et Clarisse est confié à Christophe Lemoine jusqu’à l’âge de 6 ans. Ensuite, au terme d’un tour d’Europe qui le conduira de La Baule, à Oslo, Helsinki (Coupe du Monde), jusqu’à Berlin et Ascona, il revient en Normandie en 2005 pour C. Lemoine. Il termine sa carrière en 2007 chez Hubert Bourdy avec Jérôme Ringot. La seconde, ISO 152 en 2012, après être passée également chez le fidèle Christophe Lemoine pour ses jeunes années, y revient après un périple chez deux autres cavaliers, cela avant d’être, mi 2013, vendue à Guillaume Canet. Depuis l’automne 2016, Pomme est montée par Paloma de Crozals, la nièce de l’acteur. A propos d’Alumine exprime une pointe de tristesse en évoquant les déconvenues sanitaires qu’il connut avec l’étalon Parco : « Je fondais beaucoup d’espoir dans ce croisement. Hélas les 3 produits sont morts jeunes d’une même maladie génétique non identifiée. Un évènement qui pénalisa les résultats de l’élevage ».


AS DU VALON un cas à part

Sixième du Championnat de France pro2 avec Alexis Gautier en 1996, Vice- Champion de France vétéran en 1998 avec son propriétaire, As du Valon fait, un peu figure d’intru dans le roman du Valon. Hongre né en 1988 par le PS King’s Road, As a pour mère Giboulée (Ukase) née d’Unike H (Joli Cœur) qui ne fera que transiter dans le Sartillais pour, outre Giboulée, donner Iris du Valon par Quastor avant d’aller poursuivre sa carrière dans le Finistère. Quant à Giboulée, elle sera, entre-autre, la mère de Popeye du Valon (St Brendan PS) (ISO150 en 1988) avec Hervé Godignon.

Jean-Pierre Herpin saute avec enthousiasme dans le train de l’Insémination Artificielle

Au milieu de la décennie 90, le glas de la fin des Haras nationaux commençait à sonner. L’étalonnage privé se mettait en ordre de marche avec la vulgarisation des nouvelles techniques de reproduction et en particulier l’insémination artificielle. Dans son contexte économique et avec son état d’esprit, ce nouveau paradigme ne pouvait que l’enthousiasmer. C’est ainsi qu’il s’empressa de suivre la formation d’inséminateur : « Il y avait une session de 3 semaines au Haras du Pin, une autre de 2 semaines à Rambouillet. Dans ma promotion je côtoyais Eric Lecler le patron du Reverdy et Henriette Evain, l’épouse d’Arnaud » se souvient Jean-Pierre. Avec Echo du Valon et Dragon du Valon, Jean- Pierre imagina donner une nouvelle impulsion à son activité. Malheureusement, concours de circonstance s’il en est, ni l’un ni l’autre ne montrèrent de qualité de reproducteur pour faire du Valon une référence en la matière. Le premier par Narcos II et Quool a 37 produits enregistrés, tous de qualité moyenne à l’exception de Malice du Valon avec Alumine (ISO 144). Le second en a 15 du même niveau. Il reste aujourd’hui à Jean-Pierre la capacité de pouvoir inséminer lui-même ses juments.

Christophe Lemoine et Rose du Valon

Jean-Pierre Herpin et Steve Guerdat à l’occasion du Ride 2007 à Deauville

Annick Chenu et Intrépide du Valon à Fontainebleau en 2002

INTREPIDE DU VALON

Née en 1996, Intrépide est une fille de Brise du Valon et Obéron du Moulin. Brise a pour père Quartz du Vallon né chez Georges Lemaître à Marcey les Grèves. CoccinelleIV, (Tigre Rouge) la mère de Brise est issue de Sartillaise une fille de Gentille (Rantzau). C’est Florian Duprey, aujourd’hui attaché à la jumenterie du Haras de Couvains, qui débuta Intrépide. Jules Bertrand lui succéda jusqu’à la moitié de l’année des 6 ans. Le relais pris par Annick Chenu l’emmena jusqu’à la victoire dans le Grand Critérium. Ensuite, les succès nationaux s’enchaîneront pour décrocher en octobre 2004 la victoire dans le Grand Prix CSI4* d’Arezzo et obtenir l’indice 174. Elle fut ensuite exportée aux USA. Dans le domaine des achats judicieux, Jean-Pierre Herpin se souvient d’Ujade de Fontenel (Iris Landais) née chez Daniel Delarue à Saint Aubin des Préaux. Avant de remporter le Dunhill Trophy de Paris avec un autre cavalier, elle fut confiée à Hervé Godignon. EQUIN NORMAND n°115 2020

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TAM TAM du VALON

C’est QUOOL Jean-Pierre Herpin évoque : « Je venais de bien vendre Lad IV. Je cherchais une bonne 3 ans. J’en ai parlé à Guy Bru de Nogent de Rotrou que je croisais sur les terrains de concours. Voilà comment j’ai acheté Quool. C’était une grande jument alezane par Laudanum et As du Beaumanoir avec Ibrahim et Rantzau. Elle a été formée chez nous avec notre cavalier de l’époque ». Mise à la reproduction à 8 ans, Quool a 10 produits enregistrés. Diane du Valon sa fille par Orgueil du Donjon donnera naissance à Nouvelle du Valon par Quidam de Revel mère de Tam Tam. Tam Tam né par transfert d’embryon est un fils d’Ogrion des Champs (Né chez JY Lemasle à Avranches) dont il est l’un des premiers produits. Qualifié pour les finales bellifontaines à 4, 5 et 6 ans, il est classé Excellent à 5 ans. Pour l’histoire, pendant les premières années de sa carrière sportive, les cavaliers se succèdent. Avec la plupart, les résultats sont encourageants mais le déclic tarde à se faire sentir. Roger-Yves Bost qui avait monté l’étalon Raspail, issu de cette même souche avait essayé le cheval sans se laisser convaincre : « Il se perchait ». Au lendemain du succès de Stuttgart, il déclarait avec sagesse « Il fallait l’attendre. Mais acheter des chevaux et les attendre ça coûte cher ». C’est finalement l’Espagnol Yvan Serrano Saez qui résoudra l’équation. En octobre2018, il remporte un GPCSI3* à Villamoura. C’est lors des Championnats d’Europe de 2019 à Rotterdam qu’il capte l’attention et surtout celle de Martin Fuchs qui le fait acquérir par l’un de ses propriétaires. Après quelques warm-up à St Tropez et en Italie, le couple Fuchs, Champion d’Europe, aujourd’hui N°1 mondial et Tam Tam, s’impose dans le GP de Vérone. Une semaine plus tard, dans un barrage d’anthologie à 3, il récidive dans le très convoité German Master de Stuttgart, s’imposant devant Hans Dieter Dreher et Daniel Deusser qui montait Killer Queen VDM, la jument avec laquelle il remportait le GP de Malines 1 mois plus tard. Aujourd’hui Tam Tam du Valon fait, avec une génération d’écart depuis Twist, de nouveau la fierté de son naisseur et confirme la place historique de l’élevage du Valon, d’une part au sein du stud-book SF et d’autre part dans l’élevage normand et plus particulièrement manchois.

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L’Avenir L’élevage du Valon, s’est construit sur un nombre limité de poulinières : « Je faisais naître en moyenne 6 poulains par an, exceptionnellement j’en ai eu 9 » précise Jean-Pierre qui a utilisé une large gamme de reproducteurs. Diamant de Semilly et aujourd’hui Mylord Carthago, étalons de notoriété, n’ont pas trouvé grâce à ses yeux : « Diamant était un peu cher. J’ai eu une pouliche sérieuse par Soyeuse du Valon.( NDLR : Kita du Valon en 1998). Elle avait fait les 4 ans. Elle est morte de coliques un 31 décembre. Cette année j’avais une jument pleine de Mylord, elle a coulé. J’arrive à bien servir mes juments par ailleurs » ajoute Jean-Pierre satisfait en particulier de ses deux femelles de 5 et 6 ans (6 et 7 en 2020). Deux sœurs par Kannan et Myrtille du Valon (Quidam de Revel), une fille d’Alumine : Cybèle et Dora actuellement chez Bruno Rocuet. Par transfert, en 2018, Dora a eu deux poulains femelles de Dollar du Rouet : Inouie du Rouet et Iris du Valon. Au travail chez Vincent Balleux avec qui Jean- Pierre entretient des relations étroites, Cerise du Valon, Dior du Valon et Du Valon laissent espérer le meilleur. Jean-Pierre ne manque pas d’ambition pour Helenos du Valon. En 2017, le fils de Kannan était Champion de Normandie des foals mâles. Coccinelle du Valon sa mère possède l’une des plus belles génétiques normandes. Par Keops Saint-Lois, elle n’a jamais concouru. C’est une fille d’Alumine et par conséquent une sœur utérine d’Horizon et de Pomme et plus loin Twist du Valon. En 2019, il présentait Jonquille du Valon, une splendide pouliche de Coccinelle et l’élégant Carioca Z. Keops Saint- Lois, Kannan, Carioca Z . Jean-Pierre Herpin navigue entre chef de race et nouveauté pour servir une souche qui, comme il le dit, n’a pas à rougir dans le paysage français. Au printemps, il attend, avec Coccinelle un poulain de Best of Iscla : « Diamant, Kannan avec la souche d’Itot du Château, ça peut-être bien. J’ai vu le cheval remporter l’épreuve au salon des étalons. C’est sérieux ». Déjà, il rêve de le présenter aux concours de foals. Pour les vendre ? « Oui, dans 5 ou 6 ans quand ils seront prêts ». Car à 80 ans révolus, Jean-Pierre Herpin a encore des rêves. Des rêves et des souvenirs qu’il souhaite partager avec ceux qu’il a côtoyés depuis le début de son aventure, et en particulier Hervé Godignon, dont on devine qu’à l’égard de qui, il a sinon de l’admiration, du moins, audelà des divergences, une bonne dose de reconnaissance. L’histoire se souviendra de cette association entre l’un des meilleurs élevages du pays, porté au sommet de la discipline du saut d’obstacles par un cavalier titulaire de l’un des plus beaux palmarès français. Et qu’aujourd’hui, un quart de siècle plus tard, c’est le N°1 mondial qui perpétue la notoriété de l’affixe du Valon.

DORA DU VALON

HELENOS DU VALON

JONQUILLE DU VALON EQUIN NORMAND n°115 2020

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Valdacco des Caps

Grand Prix de la Baule Trois Grands noms normands

Sunshine du Phare

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Vivaldi du Theil



Le projet de grand campus équin international à Goustranville se dessine Hervé Morin, Président de la Région Normandie, Jean-Léonce Dupont, Président du Département du Calvados, Malika Cherriere, Présidente de Normandie Equine Vallée et Conseillère régionale déléguée à la politique équine, et Christophe Degueurce, Directeur de l’Ecole nationale vétérinaire d'Alfort, ont officiellement dévoilé, ce jour, les premières images du futur grand campus équin international à Goustranville. Piloté par le syndicat mixte Normandie Equine Vallée, ce vaste projet de développement doit notamment permettre l’accueil du Centre hospitalier universitaire vétérinaire Equin (ChuvÉquin) de l'Ecole nationale vétérinaire d'Alfort (EnvA). Il sera financé à hauteur de 30 millions d’euros par la Région et de 1,5 million d’euros par le Département. Le fonds Eperon, l’Etat et les fonds européens seront aussi sollicités. L’ouverture du campus est prévue pour la rentrée de septembre 2023. « La Région consacre chaque année plus de 6 millions d’euros pour permettre le développement de la filière équine et affirmer au niveau mondial la place de la Normandie comme terre d’excellence du cheval. C’est avec cette même volonté de viser l’excellence que nous portons, à travers Normandie Equine Vallée, ce projet de développement d’un campus équin international. Entre le site de Goustranville mais aussi le site Saint Contest qui porte un projet d’extension, nous aurons ainsi une concentration unique au monde d’étudiants, de chercheurs et d’entreprises dédiés à la santé équine. C’est un véritable cluster d’excellence de rayonnement international qui se créé en Normandie » s’est réjoui Hervé Morin, Président de la Région Normandie. Pour Jean-Léonce Dupont, Président du Département du Calvados : « En créant ces équipements les grandes collectivités sont bien au rendez-vous des espoirs économiques et des ambitions politiques affichées pour le développement de la filière cheval que nous portons, à travers nos décisions d’investissement, qui constituent, pour l’avenir, autant d’emplois directs et indirects. Après toutes ces années de travail, de prise en considération de cette filière majeure, après les importantes réalisations déjà menées et celles encore à venir, l’objectif est bien de constituer un arc Saint-Contest, Caen, Goustranville et Deauville et d’en faire «l’Hippicon Valley» à la française, d’ici 2025. Cet axe doit rejoindre les plus illustres pôles de recherche autour du cheval que sont l’Animal Health Trust de Newmarket (Angleterre), l’Irish Equine center (comté de Kildare en Irlande) et le Gluck Equine Center (Lexington- Kentucky aux Etats-Unis)». « Normandie Equine Vallée se réjouit de piloter ce projet d’envergure. La création de ce campus marque l’engagement continu des collectivités locales pour développer l’excellence scientifique au service d’une filière équine structurante. A l’issue du projet, 55 millions d’euros auront été investis sur les 2 sites de Normandie Equine Vallée à Goustranville et à Saint Contest » a rappelé Malika Cherriere, Présidente de Normandie Equine Vallée et Conseillère régionale déléguée à la politique équine. « L’École nationale vétérinaire d’Alfort est fière d’être partie prenante d’un projet de cette envergure et de bénéficier du soutien de nos partenaires et financeurs. Il s’agit d’une opportunité sans précédent de proposer à nos étudiants, à nos enseignants-chercheurs, à nos cliniciens des conditions d’apprentissage, d’enseignement et de recherche hors-normes, dans un cadre remarquable. Cet ambitieux projet viendra renforcer encore un peu plus la réputation de notre Grande École en matière équine » a déclaré Christophe Degueurce, Directeur de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort.

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Un projet de campus équin unique au monde Pour mémoire, Normandie Equine Vallée a pour ambition de créer à Goustranville un campus équin attractif, de dimension internationale et multi-acteurs, créant des synergies entre la recherche, la formation et les acteurs économiques de la filière équine. Créé en 1986, le site de Goustranville héberge déjà le laboratoire de santé animale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), le Centre d'Imagerie et de Recherche des Affections Locomotrices Équines (Cirale), laboratoire de l’EnvA, et le laboratoire des courses hippiques (notamment pour la réalisation de contrôles anti-dopage pour les chevaux de sport et de courses) de la Fédération Nationale des Courses Hippiques (FNCH). Un nouveau bâtiment, « Kinésia » est aussi en construction. Il sera inauguré très prochainement. Doté notamment d’une piscine panoramique et d’un tapis roulant aquatique, il sera entièrement dédié à la recherche pour la physiothérapie et à l’établissement de protocoles de soins pour les athlètes équins. A l’issue d’un processus engagé en 2016, l’EnvA a entériné, en novembre 2018, le transfert de ses activités d’enseignement et de recherche en santé équine depuis son site francilien vers le site de Goustranville. Tous les étudiants qui choisiront la spécialité équine viendront ainsi se former sur le site, soit 80 à 100 étudiants par an. Le projet de développement du campus prévoit également l’accueil de nouvelles structures liées aux thématiques de formation et de santé, la 1ère étant l’école Blondeau qui devrait également ouvrir son centre de formation normand. L’objectif est aussi d’accueillir les représentants (associations et pôle de compétitivité) ainsi que les entreprises de la filière afin de renforcer les liens entre étudiants, chercheurs et monde économique.

Plus de 6 500 m2 de locaux supplémentaires sur le site de Goustranville Avec le recrutement de l’agence Jean Amoyal - GROUPE FRANC ARCHITECTURES, le projet de transformation du site de Goustranville en un grand campus équin international franchit ainsi une nouvelle étape. L’agence Jean Amoyal - GROUPE FRANC ARCHITECTURES aura en charge la maitrise d’œuvre architecturale des travaux d’agrandissement du site. Avec l’acquisition de 16 hectares supplémentaires réalisée par la Région et la construction de nouveaux locaux sur 6 500 m2, le projet va générer le doublement des surfaces sur le site de Goustranville. Il permettra ainsi l’accueil de plus de 250 personnes à l’horizon 2023, contre une cinquantaine actuellement. D’un montant estimé à près de 35 millions d’euros, le projet prévoit notamment : - La construction d’un hôpital vétérinaire dédié à l’équin ; - La construction d’un amphithéâtre connecté et immersif qui permettra de réaliser des enseignements cliniques à distance ; - La construction d’une salle travaux pratiques pour les étudiants ; - La construction de 100 logements étudiants et de logements de fonction ; - La construction d’un « espace vie entreprenariat » qui comprendra des bureaux, des espaces de co-working, des surfaces d’exposition, des espaces de restauration et convivialité ; - La réhabilitation et l’extension de locaux dédiés à la recherche pour l’ANSES

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Ecole AFASEC de GRAIGNES

Vers le rapprochement des filières

Ce qui est en marche au plan national, l’est également dans la formation. Mi-janvier, le nouveau président du trot et le président de France- Galop, conjointement avec le PMU affichaient leur volonté d’avancer « Unis » pour donner aux courses une nouvelle impulsion. C’est dans cette dynamique que Pascal Launey Chef d’établissement de l’école des Courses Hippiques Afasec de Graignes nous a reçu pour évoquer les orientations de l’établissement qu’il dirige.

Des Journées aux courses L’apprentissage est passé dans le giron national. La Mission d’Orientation Régionale des collèges et des lycées, devenue compétence régionale, joue désormais un rôle crucial dans le parcours d’orientation des jeunes. Elle se fera en fonction des besoins d’emploi sur les territoires. En Normandie, le Président Hervé Morin en fait son cheval de bataille. Et le cheval, dans notre région signifie quelque chose. C’est dans cet perspective qui consiste à donner aux jeunes une vision large des métiers du cheval et des courses en particulier, que l’école Afasec de Graignes a initié, en relation avec Equiressources, des journées privilège aux courses à destination des pratiquants des centres équestres. Ainsi dès la fin de 2019, les hippodromes d’Argentan et Mauquenchy ont accueilli une quarantaine de familles. Pour la saison 2020, l’opération sera reconduite le 20 mars à Caen, le 22 mars à Graignes et le 14 juin à Cherbourg. Par ailleurs, le 7 février, lors de l’assemblée générale du Comité d’Equitation du département de la Manche, l’école proposera une opération « baptême » pour les moniteurs des centres équestres. Là, grâce à un sulky deux places, ils pourront découvrir les sensations des courses au trot. Une 4ème « Cheval » L’effet de la baisse de la natalité se faisant sentir, Pascal Launey, avait pressenti que la rentrée 2019 allait provoquer un léger tassement dans le recrutement. L’ouverture d’une classe de 4ème labellisée « Cheval » a permis de recruter une dizaine d’élèves. Cette classe est destinée à la découverte de l’ensemble des métiers du cheval. Les élèves ont classe tous les matins, soit 20 heures. Les après-midis de lundi, mardi et jeudi se déroulent à l’écurie d’application. L’après-midi du mercredi est réservé aux activités sportives. Il s’agit en quelque sorte d’un programme un peu calqué sur le sport-étude. Particularité de cette classe, l’année est divisée en séquences thématiques pluridisciplinaires. Par exemple celle sur les caractéristiques du cheval sert de support à l’enseignement des différentes matières : maths, de l’anglais etc comme l’est également celle sur l’utilisation du cheval dans le monde. Au cours de l’année scolaire les élèves participeront à 6 semaines de stage : le premier d’1 semaine dans une spécialité, le 2nd dans une autre. Les deux derniers durent deux semaines et se déroulent chez des éleveurs de chevaux, dans des écuries de propriétaires ou de course, cela afin d’élargir le spectre des activités. A cela s’ajoutent la découverte de structures : écurie active, débardage...etc. Le tout étant d’abord orienté sur un aspect plaisir tout en y ajoutant la découverte progressive des contraintes. Au terme d’un tiers de l’année, les élèves tout autant que les familles et l’équipe pédagogique sont très satisfaits. La mise en place d’une classe de 3ème, voire une de seconde « Cheval » sont envisagées.

Ouverture d’une section Galop Dans cette perspective, le 28 mars, l’école de Graignes organise une journée Portes Ouvertes au Centre d’Entraînement de Dragey, pour faire mieux connaître les métiers du galop. L’AFASEC étant l’organisme de référence nationale pour la formation dans le domaine des courses, il est très légitime que l’école de Graignes investisse aussi le galop.

Les 3 meilleurs apprentis au trot attelé 2019 issus de l’école de Graignes 1- RomainCongard-Titulaire de 46 victoires 2- Hugues Monthulé (Lad de Bold Eagle) - Titulaire de 49 victoires 3- Benjamin Lerebourg – Titulaire de 48 victoires

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UN WEEK-END AUX COURSES GRAIGNES - 21 ET 22 MARS 2020

2 JOURS POUR DÉCOUVRIR LES COURSES DE TROT ! JOURNÉE PORTES OUVERTES Ecole des Courses Hippiques de Graignes

Visite de l’école, découverte des formations et des métiers, visite de l’hippodrome, baptêmes de sulky, simulateurs de monte, démonstrations, échanges avec les professeurs et les élèves.

DIMANCHE 22 MARS – 13H À 17H

JOURNée privilège aux courses

SUR INSCRIPTION Hippodrome Raymond Rigault à Graignes

Découverte des métiers des courses, accompagnement du driver dans la préparation de son cheval jusqu’à la course , vivre les courses près du peloton à bord du bus suiveur, présentation des métiers et des formations.

6, rue de l’Hippodrome Raymond Rigault - 50620 Graignes-Mesnil Angot info@equiressources.fr

www.afasec.fr 51

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Photo : APRH

SAMEDI 21 MARS – 9H À 17H



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ATECOERE 1919-2019 100 ans d’histoire

Un nom mythique de l’histoire non seulement de l’aviation mais de l’histoire de France tout court, figurait au programme du Grand Indoor : LATECOERE. Agée de 19 ans, Sancie Latécoère participait au Grand Indoor de Saint-Lô mi- octobre avec Urane du Busson. Qualifiée pour le barrage du Grand Prix, la jeune amazone nous a dévoilé la raison de son voyage en Normandie : « J’habite en Suisse où j’étudie le droit. Je souhaitais faire sauter ma jument sur 145/150.Je n’avais rien à proximité ». Etonnée de me voir s’intéresser à elle, j’en viens à évoquer la nostalgie de mon adolescence. En 1964, dans une classe de seconde d’une école militaire mancelle, peu enclin à la résolution d’équations, je laissais mes sens me perdre dans les rêves de grands espaces et de grandes aventures. C’est à cette époque que j’acquis mon premier livre : Mermoz de Joseph Kessel. On peut comprendre que le souvenir de ce livre et l’évocation de Latécoère m’aient fait remonter 55 ans plus tôt. Avec Joseph Kessel, chaque page étanche votre soif d’évasion. Mermoz c’est après une enfance et une jeunesse difficile, le conquérant du ciel devenu le grand héros de « l’Aéropostale ». 1919-2019 Le centenaire de Latécoère Le pionnier de cette fabuleuse histoire s’appelait Pierre-Georges Latécoère. Dès la fin de la 1ère guerre mondiale, à Toulouse, il se lance dans la construction d’avions. Après avoir exploré la route Toulouse-Barcelone le 25 décembre 1918, PG Latécoère, accompagné d’Henri Lemaître, effectue Le 9 mars 1919, la liaison ToulouseCasablanca, est l’acte fondateur de l’aviation commerciale. Emanation de la Société Latécoère, L’Aéropostale est créée en 1927 par Marcel Bouilloux- Lafont. La crise de 1929 aura raison de cette formidable aventure. Pour ce qui est de Mermoz et de son épopée, après la conquête de l’Atlantique Sud, et 24 traversées, il disparait en 1936 à bord de l’hydravion Croix du Sud, un Latécoère 300. Aujourd’hui, le Groupe Latécoère, équipementier de référence de l’industrie aéronautique, basé à Toulouse, emploie plus de 5000 personnes à travers le monde. On peut, aujourd’hui, simplement regretter que ce fleuron du savoir-faire français soit, à la fin de l’année 2019, passé sous pavillon américain. EQUIN NORMAND n°115 2020

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Le Pôle Hippique de Saint-Lô Une ambition mondiale légitime Le Normand l’a dans ses gênes. Il éprouve, de par son tempérament « excessivement » raisonnable, des difficultés à mettre en évidence son savoir-faire. C’est peut-être davantage prégnant dans la Manche. Et pourtant ! Avec le Haras national de Saint-Lô, il possède un joyau du patrimoine. Joyau porte-drapeau de perles que sont les chevaux de sport qui depuis plus d’un demi-siècle brillent au firmament de l’élite mondiale. Aujourd’hui, depuis son rachat par les collectivités territoriales, il constitue avec le Centre de Promotion de l’Elevage et le Centre équestre, un ensemble dont la montée en puissance -ceux qui sillonnent le monde le savent- apporte dans le domaine équin, ce qui fait avec le Mont Saint-Michel, les plages du débarquement etc.., globalement de la Normandie, la Région française la plus citée. Yann Adam, Directeur du Pôle, en nous dressant le bilan de l’année 2019 et les perspectives pour 2020, ne fait que renforcer cette dynamique. Après un Salon des Etalons qui avait accueilli un nombre record de chevaux, des évènements très variés ont occupé le site avec même un gala de boxe. Au titre des grands évènements équestres, le Normandie Horse Show raccourci a donné toute satisfaction : « Nous avions quelques inquiétudes, après l’effet 30ème anniversaire mais l’évènement a parfaitement joué son rôle commercial et populaire. La soirée du samedi et le succès d’un cavalier saint-lois dans le GP du CSI3* ont assuré un final grandiose » souligne Y. Adam. Le Meeting d’Automne, manifestation finale d’un mois d’octobre très dense et malgré la disparition du championnat des étalons, a conservé son aura. Le Championnat de France d’Attelage qui entamait ce marathon a été à la fois très apprécié des meneurs et du public qui a pu découvrir différemment l’ensemble du site. Enfin, après le concours réussi de l’AEC et le championnat de Normandie des 3 ans qui rassemblait, exception normande, 300 chevaux, le testage des étalons a permis de conclure l’année sous une note très encourageante. En ce qui concerne les équipements, la nouvelle carrière de détente, a parfaitement joué son rôle en assurant, sur le site, un flux des professionnels parfaitement adapté.

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2020 – Un Championnat du Monde et un CSI4* Mais avant cela, Yann Adam attire l’attention sur les salons professionnels de Février : « Le 7 février, organisé par le Conseil des Chevaux, le salon du Trot en Normandie franchit une étape. Le Salon des Etalons de Sport mis sur pied conjointement par le Pôle Hippique et le Stud-Book SF va se dérouler sur 3 jours, du 21 au 23 février. Le premier jour sera consacré au Championnat de France des 3 ans. Pour les deux autres, avec un nombre d’exposants croissant, nous avons poussé les murs en installant une tente à l’extérieur, cela avec toutes les facilités d’accès et de commodités » précise Y. Adam en ajoutant qu’avant le réputé Poneys sous les Pommiers, l’AEC organisera ses deux concours entre lesquels s’inséreront les 3 journées SHF pour les jeunes chevaux. Le NHS, selon un programme bien rôdé se déroulera du 3 au 9 août pour sa partie traditionnelle et sera prolongé du 17 au 22 août par le Championnat du Monde de Horse-Ball : « Les engagements sont quasiment terminés. Nous en sommes à 14 nations dont le Japon et le Mexique soit environ 300 chevaux » note Y. Adam. En Octobre le Meeting d’Automne sera articulé autour du Grand Indoor et fait nouveau du concours international qui passe de 3 à 4 étoiles. En novembre, après le concours de l’AEC auquel se joint le Championnat de Normandie des 3 ans, le Stud-Book SF dans une cohérence qui semble aboutie organisera les qualifications des étalons suivies du testage, les deux premières étapes qui conduisent au salon de 2021. En ce qui concerne les équipements, l’effort va porter essentiellement sur l’élargissement de 6 m de la grande carrière. Les travaux débuteront immédiatement après le Horse-Ball. Le jury et la presse seront logés en bout. Dans le même temps, la petite partie de détente qui jouxte la nouvelle carrière inaugurée en 2019, sera transformée en parking avec accès Avenue de Paris. Par ailleurs, après enlèvement de dispositif d’arrosage, l’éclairage du CPE va être totalement renouvelé et le sol rechargé. Enfin, le bâtiment en dur pour accueillir la restauration, qui était envisagé pour 2020 est reporté en 2021, tout comme le prolongement de la grande tribune pour en particulier favoriser l’accès des personnes à mobilité réduite. Autant d’évènements organisés dans des installations en adéquation avec l’ampleur qu’ils prennent pour que, comme nous le mettons en exergue, le Pôle Hippique de Saint-Lô soit à la hauteur de ses ambitions et mérite sa notoriété croissante.

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L’Orne : C’est l’Amérique ! 1

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Face Time Bourbon - Davidson du Pont - Belina Josselyn

Bravo à Franck Ouvrie, driver

pour sa 2ème place

C’est ce qu’on appelle un carton plein ! Pour ce 100ème Prix d’Amérique, les trotteurs nés dans l’Orne ont frappé comme jamais en prenant les 3 premières places. Le premier, Face Time Bourbon est par ailleurs entraîné par Sébastien Guarato, installé au Haras de la Meslerie au Ménil Bérard, près de Moulins la Marche. Le premier Face Time Bourbon, fils de Ready Cash, n’a que 5 ans. Il est né aux Ecuries du Haras de Saint Martin à Echauffour, propriété de l’Allemand Rainer Engelke qui a labellisé l’affixe « Bourbon ». Face Time était drivé par le Suédois Björn Goop. Le 2ème, Davidson du Pont est un pur produit de la maison Rayon à Fleuré près d’Argentan. C’est un fils de Pacha du Pont et Laguna du Pont par Pélican du Pont. Jean-Yves Rayon, fils du patriarche Albert a cessé son activité d’entraineur en ne gardant que deux ou trois chevaux dont Davidson. Confié dès le début de sa carrière à Franck Ouvrie, l’étalon ouvrait son palmarès le 28 mars 2016 sur l’hippodrome de La Capelle. A la fin de la saison 2017, Davidson rejoignait les écuries de JM Bazire (Ex gendre de JY Rayon) et c’est Nicolas Bazire, petit-fils de Jean-Yves, qui avait le privilège d’entamer sa nouvelle vie. Ensuite, le sorcier sarthois, remporte le Critérium des 5 ans en 2018 avant le Prix de l’Etoile deux semaines plus tard et le Prix de Bretagne qui lui ouvre la porte de l’Amérique. Occupé avec Belina Josselyn, JMB, confie alors naturellement Davidson à Franck Ouvrie qui prendra la 4ème place de l’édition 2019. De nouveau lauréat du prix de Bretagne 2019 et 3ème du Prix de Belgique, sous la mène de Franck Ouvrie, Davidson du Pont était le favori du 100ème Prix d’Amérique. Auteur d’une course parfaite, il se fait déborder dans les 100 derniers mètres par le phénomène Face Time Bourbon. Une performance d’exception pour le driver picard associé depuis près de 15 ans à « DESTRIER », team dans lequel il côtoie en particulier Jean-Michel Baudouin.

La 3ème place revient à Belina Josselyn, lauréate du Prix d’Amérique et du prix de Paris 2019. Incertaine, quelques semaines avant le 100ème, la fille de Love You, née chez Yvan Bernard à Chailloué près de Sées, levait toutes les inquiétudes en s’emparant du Prix de Belgique drivée, il va de soi, par Jean-Michel Bazire. EQUIN NORMAND n°115 2020

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Top 100 2019- Jeunes Chevaux Chaque année la SHF maison mère en charge de l’organisation des concours d’élevage des jeunes chevaux, publie son palmarès.

Comme à l’accoutumée, les éleveurs et les propriétaires normands se taillent globalement la part du lion. Ils occupent souvent, outre la 1ère place, la moitié du top 10. Ce n’est, en revanche pas toujours le cas pour les cavaliers. En 2019 pour les jeunes chevaux ils sont 5 dont les deux premières places.

2 Manchois meilleurs cavaliers de jeunes chevaux 1er Alexis Gourdin Avec 23 400€ de gains, le cavalier du Haras de Couvains a atteint l’objectif qu’il s’était fixé. C’est en selle sur Fighter Semilly, 3ème des 4 ans et surtout le phénomène Ekano DKS, Champion des 5 ans que le Normand d’adoption a scellé son succès.

2ème Sébastien Tencé Sébastien est désormais une référence dans la formation des jeunes chevaux. Troisième en 2017, il gagne une place grâce aux performances d’El Diarado d’Euskadi, Emir du Chanu, Diancaise du Bidou. Son compte SHF est créditeur de 21498 €

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TOP 100 2019- Poneys

Docteur Laisney – Mister Poney Meilleur cavalier de jeunes poneys en 2018, Mathieu récidive en 2019. Aude Bennoin et Nicolas Lebourgeois complètent un podium 100% manchois.

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gent des Haras nationaux pendant une bonne dizaine d’années, Mathieu Laisney, après 3 années passées dans la structure de France Etalons mais encore sous le costume IFCE décide, début 2017, de quitter l’administration. Il roule alors pour son propre compte en louant des boxes dans une écurie du Haras national de Saint- Lô, cela dans le cadre de la pépinière d’entreprise. Victime de l’incendie de l’été 2019, il a pu être relogé dans l’écurie N°2 ainsi que dans celle de la Forge et continuer son activité normalement. Secondé par sa compagne Claire Lemerre qui conduit par ailleurs, dans sa ferme proche de Balleroy, une autre activité équestre basée sur la pension de juments pur-sang mais aussi de chevaux de sport, il rétribue un jeune cavalier soigneur, formé à la MFR de Balleroy. Une équipe nécessaire pour entretenir une écurie de plus de 25 sujets partagés entre trois quarts de poneys et un quart de chevaux. Tous de 4 à 6 ans : « Il s’agit en majorité d’étalons qui à 7 ans son confiés pour la compétition à des jeunes cavaliers » précise Mathieu. Une référence nationale : Champion des 6 ans, 3ème des 5 ans et 5ème des 4 ans Si un certain nombre de ses pensionnaires sont normands, une majorité vient des Hauts de France, de l’Est mais aussi d’autres régions. Donna Regina de Twin Championne des 6 ans Déjà « Elite » à 4 et 5 ans, Donna Regina est une fille de Meeping Cha de Florys (PFS) née chez Mme Savina Blot Dollfus à Athis Val de Rouvre dans l’Orne. Elle fut acquise à 3 ans par Mme Ingrid Delaitre à Bourvil (76). La championne sera exploitée par une cavalière du sud.

Etat d’âme d’Odival Champion des 4 ans, 3ème de la génération des 5 ans et « Elite », c’est un fils de Vito de Blonde (PFS) et d’une mère cheval de sport belge aux origines de laquelle se mêlent les sangs hanovrien et arabe. Il est né chez M. Pascal Sauvage à Nogent en Haute Marne à qui il appartient. Nogent, siège des Forges de Courcelles, pas étonnant que les d’Odival soient des fines lames. Frenchcornet d’Odival Cinquième de la génération des 4 ans, Frenchcornet né chez le même Pascal Sauvage, est un fils de Cornet Obolensky et d’une mère PFS par Cap de B’néville SF né, est-il utile de le rappeler chez Jean-Baptiste Thiébot. EQUIN NORMAND n°115 2020

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