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lausanne, le 19 septembre 2013
mosaïque H et GH no 28
le château la bâtie, à vinzel, devient le quinzième «1er grand cru vaudois» lancé avec le millésime 2011, le sommet de la pyramide des appellations vaudoises compte trois nouveaux venus depuis 2012. visite du dernier en date. mander si, en 2013, il pourra produire du 1er Grand Cru… Quant au reste du chasselas, il est commercialisé sous trois étiquettes: le 1er Grand Cru (avec un label redessiné et modernisé), la réserve du Château (7.000 bouteilles) et plus de 60.000 bouteilles sous une étiquette propre à la Coop.
Nouveaux visages au Château
Un Premier Grand Cru qui ne manque pas d’allure.
B
astide fondée au Moyen Âge, passée par des propriétaires savoyards et bernois, comme la plupart des châteaux de La Côte, La Bâtie, sur les hauts de Vinzel, est entourée d’une dizaine d’hectares de vigne. Uniquement du chasselas! Il y a 12 ans, la coopérative Uvavins a succédé à la défunte Société vinicole de Perroy pour la vinification des vins du domaine, dans les cuves inox et en béton du château. Tout le domaine, réparti en trois grandes parcelles, a fait l’objet d’un dossier de 1er Grand Cru; seule une petite partie a engendré la première cuvée: 12.600 m2, pour une cuve inox de 7.800 litres, dont on a tiré 7.000 bouteilles. A la dégustation, comme la majorité des chasselas 2012, ce 1er Grand Cru se révèle ouvert, davantage en bouche qu’au nez, sur des arômes floraux, puis citronnés, des notes de fruits exotiques, du gras, de l’ampleur, avec une pointe de salinité finale, signe de minéralité. Astuce révélée par le jeune œnologue Fabien Cousset: quatre barriques de chêne, suisse et pas neuf, mais sans malo (au contraire de la cuve), ont été incorporées au vin.
Du parcellaire, pour trois étiquettes Le «grand vin» ne fait donc que 7.000 bouteilles et le choix n’est pas seulement effectué en cuve, mais dans le domaine, pour une parcelle précise. «C’est fantastique de faire du parcellaire ici, sur du chasselas!», s’exclame Fabien Cousset, avec la complicité du méticuleux jeune vigneron, Alain Bersier, fort préoccupé, cette année, par la grêle qui a déferlé sur Vinzel et Mont-sur-Rolle dans la nuit du 7 août. «On vendangera en deux fois au moins et on essaiera de prolonger la maturation des meilleures grappes le plus longtemps possible», explique le vigneron, qui va jusqu’à se de-
Si les artisans de cette vénérable propriété sont de jeunes pros, ce sont de nouveaux visages, aussi, qui se sont établis, depuis quelques mois, au Château de La Bâtie. «Depuis la fin du 18e siècle (le bâtiment actuel date de 1722), le domaine est transmis de génération en générations par des femmes», souligne Laura Chiesa–De Cormis, qui a rejoint sa mère, Henriette Chiesa-Burckhardt, sur le domaine. Les De Cormis sont venus de la Champagne, où Laura a notamment travaillé pour Veuve Clicquot, tandis que son mari, Eric, architecte, a construit des caves de maisons champenoises. A La Bâtie, le 1er Grand Cru n’échappe pas à la logique, discutable, qui a présidé par excès de modestie à la démarche vaudoise. Sous prétexte qu’ils ne sont pas réputés, ces chasselas du sommet de la pyramide vaudoise, sont vendus (trop) bon marché: 16 francs pour le top de La Bâtie (contre CHF 12.– pour la bouteille «normale» chez Cidis, où l’appellation Vinzel apparaît en gros caractères, et CHF 10,90 chez Coop, qui met en avant le château). La législation tolère le parcellaire, selon la technique du salami: mais un jour, peut-être, les 10 hectares de chasselas de La Bâtie, déjà classés, seront commercialisés en totalité en 1er Grand Cru à 30 francs la bouteille! dr Mi-août, le Gouvernement vaudois a choisi, parmi les 1ers grands crus, le vin du Conseil d’Etat jusqu’au 30 juin 2014, le top du Domaine de Fischer à Bougy-Villars, vinifié par Hammel SA, à Rolle. Six autres dossiers de grands crus ont passé la rampe pour le millésime 2013, dont deux ou trois rouges – non pas de pinot noir ou de gamay, mais de merlot... Reste à savoir si 2013 sera favorable à des 1ers Grands Crus rouges. Rodrigo Banto, l’œnologue d’Uvavins, prévoit des vendanges tardives, autour du 15 octobre: «En 11 ans de carrière, j’aurais vu les deux extrêmes: le millésime 2003, le plus chaud et le plus précoce, et le 2013, le plus frais et le plus tardif de ces dernières années.» A la grêle (20 juin et 7 août), qui a fait perdre un quart de son potentiel de production à la coopérative de La Côte, s’est ajouté un peu de mildiou, et l’humidité automnale fait craindre la pourriture, explique l’œnologue. En rappelant que, selon le dicton fameux, «septembre fait les vendanges»! La Cave de Morges avait déjà fêté ses 80 ans, il y a quatre ans, cette fois c’est au tour d’une autre entité de la coopérative Uvavins, la Cave Cidis, de fêter ses 80 ans, les 27 et 28 septembre, à Tolochenaz. Pour l’occasion, deux cuvées ont été élaborées par Rodrigo Banto, toutes deux du millésime 2012. Des assemblages, en rouge et en blanc: un doral-chardonnay-viognier, d’une part, et un galotta-mara-gamaret, d’autre part. La Cave de Morges, située non loin de la gare CFF, dans un quartier désormais résidentiel, devrait déménager à côté des bâtiments actuels de Cidis à Tolochenaz. Uvavins mettra prochainement à l’enquête un projet, devisé entre 10 et 15 millions de francs, pour encaver 2,5 millions de kilos de vendange. En raison d’un marché vinicole tendu, le directeur général d’Uvavins, Thierry Walz, ne s’avance pas sur le délai de mise en œuvre de cette construction nouvelle. Mais, rappelle-t-il, «quand la Cave de Morges s’est construite, c’était en 1929, la veille de la grande crise.» Investir pour des jours meilleurs a toujours été une règle en vitiviniculture suisse. pierre thomas
cave des amandiers
La Cave des Amandiers, élue «rookie» 2013.
Fiers vins suisses en lever de rideau de la Semaine du Goût meilleure carte des vins, vignerons de l’année: lors du gala d’ouverture, on a distribué les distinctions.
C
’est devenu une double tradition: Swiss Wine Promotion patrone le gala d’ouverture de la Semaine du Goût, à Berne, et le président de la Confédération ouvre la manifestation. Ueli Maurer n’a pas failli à la tâche, mercredi passé (11 septembre), au Bellevue Palace. En quelques phrases pétries de sincérité, ponctuées de quelques mots d’introduction et de conclusion en français, il s’est livré à une variation sur les nourritures, à la fois alimentaires et spirituelles, qui forgent l’âme d’un pays. La brigade des cuisiniers militaires suisses, victorieuse des récentes Olympiades de la spécialité, ont ensuite démontré que la gastronomie en gris-vert est bien davantage que ce que la musique militaire est à la musique tout court.
Le palmarès 2013: un habile panachage Au surplus, ouverte par le Valaisan Gilles Besse, président de Swiss Wine Promotion, la soirée a permis à un nouveau partenaire de la Semaine du Goût, le guide GaultMillau, de proclamer deux jeunes vignerons de l’année et de récompenser la «meilleure carte des vins suisses» d’un restaurant. Le palmarès est un habile panachage dont le rédacteur en chef de GaultMillau et cadre de Ringier, Urs Heller, cultive le secret… Les deux rookies de l’année sont le Genevois établi en Valais Alexandre Delétraz, de la Cave des Amandiers, à Saillon, et le jeune Grison Jan Domenic Luzi, qui a repris récemment le domaine Sprecher von Bernegg, à Jenins. Du premier, les quelque 300 invités, dont de nombreux parlementaires fédéraux en pleine session d’automne, ont pu déguster une magnifique syrah 2010 en barriques, et du second, un pinot noir 2011, une cuvée parcellaire (Lindenwingert), deux vins commentés par Paolo Basso, «notre» meilleur sommelier du monde 2013. Quant à la meilleure carte des vins, elle récompense celle de l’Hôtel de la Gare de Lucens, de Pierrick et Jane-Lise Suter. Une journée dionysiaque pour le chef vaudois puisque, le matin même, il avait siégé au comité du label Terravin, où il a succédé à son collègue Christophe Rod, d’Yvorne. Dans la foulée, Geny Hess, qui le faisait déjà dans le magazine Al Dente, a publié en booklet sa sélection des «100 meilleurs vignerons suisses». Vu de Zurich, avec un jury de six dégustateurs, où les Romands étaient sousreprésentés (par Gilles Besse et la sommelière Nathalie Ravet), les Grisons (8 adresses) et le Tessin (15 adresses) sont particulièrement mis en valeur, à côté des 30 Valaisans, 20 Vaudois, 7 Genevois, 8 des Trois-Lacs et 12 Alémaniques hors Grisons, sans grande surprise. pierre thomas
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