Journal cii juin 2014

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Vol. 2 no 1 – Juin 2014 Bonjour à tous et à toutes, Enfin, la chaleur tant attendue s’installe tranquillement! Nous avons sollicité votre participation dans la dernière parution afin d’enrichir notre bulletin de vos commentaires, témoignages ou articles. Nous espérons que cette formule soit à votre image alors n’hésitez pas à partager vos commentaires. Voici les chroniques abordées dans le présent bulletin : • Où sont les infirmières à HRDP? • La parole est à vous! / membre CII. • Chronique scientifique. • Formation / Résumé et appréciation d’une participante.

Des nouvelles du CECII de l’HRDP • • • • •

Annie Trottier, présidente Mirna Abboud, vice-présidente Karina Rodriguez, secrétaire Marie-France Le Lan, trésorière Yann Legué*, conseiller *Pour des raisons de santé, Diane Robidoux est remplacée temporairement par Yann Legué tant à l’Émergence qu’au CECII. Merci Yann!

Le Comité propose d’octroyer 30 minutes du temps de la réunion du CECII pour permettre à nos membres de venir nous rencontrer pour discuter de sujets qui les préoccupent. Prenez rendez-vous auprès de Mmes Annie Trottier (poste 4508) ou Mirna Abboud (poste 2376). Nous avons le plaisir de vous annoncer que la page Facebook est active, allez cliquer sur « J’aime »! Les sujets abordés sont variés (articles, formations à venir, capsule HRDP, etc.) et vous pouvez y trouver le journal du CII.

RAPPEL : Plateforme Plateforme Mistral Pour nous faciliter la vie, l’OIIQ a mis sur pied un site sur lequel les infirmières peuvent enregistrer toutes les formations qu’elles reçoivent. C’est aussi un lieu où il est possible de s’inscrire à des formations. Rendez-vous sur le site de l’OIIQ ou tapez : https://mistral.oiiq.org.


Frédéric Morissette (infirmier, équipe volante, actuellement en remplacement à la CTA et à la CITA) a donné une formation à ce sujet. Si vous avez des questions, vous pouvez le joindre au poste 2372 (CTA) ou 2861 (CITA). Si la demande est grande, il serait disponible pour offrir une autre période.

Où sont les infirmières à HRDP? Que fait une infirmière auprès de jeunes vivant dans un foyer d’hébergement spécialisé en pédopsychiatrie? Et une infirmière de HRDP? Par Diane Robidoux Comme je suis l’infirmière responsable du suivi des jeunes vivant dans un foyer d’hébergement spécialisé en pédopsychiatrie, j’espère pouvoir vous éclairer à propos de cette question. Les ressources nommées Résidence Jean Darcet, Drolet et Léon Ringuet peuvent accueillir des enfants âgés de 6 à 12 ans et des adolescents(es) âgés de 12 à 18 ans. Ces jeunes ont tous eu un rapport quelconque avec un centre jeunesse. Parfois, ce sont des signalements qui ont mené les parents à la Cour de la jeunesse. Ce sont alors les juges qui tranchent sur la suite des choses. Parfois, ce sont des demandes de placement par les parents qui n’arrivent plus à encadrer leurs jeunes. Ce sont des placements selon la Loi sur les Services de santé et les Services sociaux (LSSS). Il y a une multitude d’autres raisons pour qu’il y ait placement d’un enfant. Pour qu’un jeune soit dirigé vers nos services, le dossier doit être étudié par les personnes siégeant à la table d’accès du Centre jeunesse de Montréal. Il doit répondre à certains critères dont le principal est d’être suivi par un psychiatre. Ce n’est que depuis novembre 2006 que l’Émergence compte une infirmière parmi son équipe. Et je fus celle qui obtint ce poste tout nouveau où tout était à faire. Mes expériences en résidences adultes furent précieuses. Tout ce que j’avais appris au contact des infirmières et des professionnels de la CPA de l’époque m’a permis d’acquérir les compétences nécessaires pour mon travail. Grâce à tous ces gens, j’ai réellement compris ce qu’était le travail en interdisciplinarité. Ma priorité en arrivant à ce poste fut d’observer dans le milieu comment les choses se faisaient avant mon arrivée. Je ne devais pas oublier que tout roulait avant la venue d’une infirmière. Alors pourquoi donc en avait-on besoin maintenant? J’avais à convaincre mes nouveaux collègues de mes compétences et de la pertinence de mes interventions. J’ai eu la chance d’avoir un très bon accueil de la plupart des éducateurs et éducatrice et, lentement mais surement, j’ai réussi à me tailler une place d’infirmière clinicienne de liaison parmi ces équipes.


Il y a certes tout un travail d’organisation et de communication attaché à cette fonction. Mais le volet clinique prend aussi beaucoup d’importance. Certains jeunes ont la chance d’avoir leurs parents pour assurer leurs suivis médicaux, mais malgré cela, je dois connaitre leur histoire biopsychosociale pour bien comprendre leurs problématiques. Pour les jeunes dont les parents sont absents, je dois assurer tous les suivis médicaux, donc connaitre leur histoire familiale, leurs antécédents, l’historique de la médication, les résultats et les effets secondaires. Comme nous n’avons pas nécessairement tous les renseignements nécessaires lors de l’arrivée d’un jeune, je dois faire une recherche des dossiers antérieurs, les faire venir d'autres établissements après m‘être procuré les autorisations nécessaires puis, après en avoir pris connaissance, les acheminer aux archives de l’Hôpital. Parfois, certaines pathologies nécessitent une formation auprès du personnel qui devra assurer le suivi de ces soins au quotidien. Je pense à un jeune qui a vécu dans une de nos résidences un certain temps et qui souffrait de fibrose kystique. Des lectures et des mises à jour de ma part en plus des contacts avec la mère d’accueil et avec les professionnels impliqués dans le traitement ont été opportuns pour rapporter l’information aux éducateurs et mieux répondre à leurs questions. Quant au travail en interdisciplinarité, il est primordial. Les communications sont essentielles pour suivre l’évolution par exemple d’un jeune qui commence une nouvelle médication ou chez qui on a modifié le dosage ou changé de molécules. Lorsque des symptômes d’ordre psychiatrique sont soupçonnés chez un enfant, cette collaboration est essentielle. Une première évaluation se fait par l’éducateur qui me communique ses impressions. Une rencontre suivra avec le jeune pour évaluer à mon tour la gravité des symptômes. Face à une problématique, il y a, selon le cas, discussion en équipe pour partager nos impressions et faire des interventions préventives ou appels au psychiatre à qui j’apporte les éléments questionnant la stabilité du jeune. Comme ces enfants fréquentent tous l’école, j’assure le transfert d’information à l’infirmière ou aux professionnels responsables. Ce sont des échanges d’informations nécessaires pour suivre l’évolution du jeune dans toutes les sphères de son développement. Il y a des enfants et des adolescents qui ne font que passer dans nos ressources et retournent quelques mois plus tard dans leur milieu naturel. Mais il y a aussi ceux qui ont pratiquement passé toute leur enfance avec nous et pour qui nous avons été les personnes les plus significatives. La responsabilité de nos gestes et l’importance de notre influence auprès de ceux-ci sont d’une évidence qu’il ne faut surtout jamais perdre de vue. C’est la raison pour laquelle, de façon hebdomadaire, nous nous rencontrons, les équipes des résidences, une psychologue en soutien clinique et la chef du service afin de comprendre et mieux interagir auprès de notre clientèle.


Mon rôle durant ces rencontres est de transmettre des informations aux autres membres de l’équipe. Par exemple, les informer de l’indication pour laquelle un nouveau médicament ou traitement a été débuté, expliquer quels sont les effets ou les symptômes à observer, proposer des outils d’évaluation selon les problèmes rencontrés, transmettre les comptes rendus des différents suivis médicaux et communiquer, et parfois justifier, les interventions nécessaires. Et vient l’heure du grand départ! Alors que l’âge de la majorité arrive pour eux, qu’ils soient prêts ou non, ils doivent quitter le nid. Cette procédure de départ est habituellement déclenchée par les travailleurs sociaux (les ARH) du Centre jeunesse. Bien que je travaille régulièrement en collaboration avec ceux-ci durant toute la période d’hébergement, les échanges deviennent plus fréquents à cette étape du placement. Tous les processus de transfert sont déclenchés et plusieurs intervenants sont interpelés durant cette période plus ou moins longue. Nous devons arrimer nos interventions afin d’être le plus efficace possible et permettre au jeune d’acquérir le bagage nécessaire à son passage à l’âge adulte. Mon rôle est de transmettre aux futurs intervenants toutes les informations nécessaires à la poursuite des traitements, des thérapies, des contrôles médicaux, etc. Un résumé du dossier nursing et de l’historique de la médication est rédigé et de nombreux contacts téléphoniques avec l’équipe de relais sont nécessaires pour s’assurer que ces futurs adultes vivent le transfert dans les meilleures conditions possible. Voilà en résumé ce en quoi mon travail consiste et je ne vous ai livré que quelques brides des raisons pour lesquelles ce poste me passionne.

La parole est à vous! Bonjour, mon nom est Yann Legué et je suis infirmier sur l’équipe volante. Je travaille actuellement à l’Émergence; des résidences externes en pédopsychiatrie. La réflexion que vous allez lire a été écrite dans le cadre d’un de mes cours à l’Université de Montréal. Elle porte sur l’interdisciplinarité et véhicule les raisons pour lesquelles je trouve cette notion si importante dans notre métier en santé mentale.

Réflexion D’entrée de jeu, je vais vous parler de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS). Celle-ci a pour mandat d’améliorer les services de santé à travers le pays faisant la promotion de l’innovation en participant à de l’éducation, des formations, des recherches et à des évaluations de gestion du rendement.


La FCRSS a publié un rapport en décembre 2007 intitulé « Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité ». Dans ce rapport, la FCRSS fait état de données probantes faisant le pont entre une collaboration interprofessionnelle et les résultats auprès des patients. En effet, selon la FCRSS (2007) : « de nombreuses études font état de la satisfaction exprimée tant par les patients que par les fournisseurs de services dans le cadre des interventions en collaboration, en particulier dans le cas des troubles mentaux […] ». Pour faire un parallèle avec ma pratique professionnelle en pédopsychiatrie qui se situe dans la deuxième et la troisième lignes du système de santé, l’implantation d’interventions efficaces auprès d’un patient est tributaire de la réussite d’une bonne collaboration interprofessionnelle. Par exemple, dans le cas d’un patient faisant du clivage avec les intervenants, il est primordial que les professionnels se consultent pour être sur le même diapason. Dans le cas contraire, il se peut que les intervenants se nuisent les uns les autres en n’ayant pas un discours semblable. De plus, cela pourra entrainer de la confusion et des frustrations au sein de l’équipe qui pourront, par le fait même, compromettre la bonne ambiance de travail. Dans ce même ordre d’idées, le patient admis à l’Unité de pédopsychiatrie est bien souvent dans une posture de vulnérabilité où sa compréhension est limitée dû à son état de crise. Il a donc besoin d’une transparence dans les interventions de l’équipe soignante interprofessionnelle. Pour cela, les directives doivent être simples, claires et précises dans l’espace comme dans le temps. Pour enchainer, selon le rapport final du comité de mise en œuvre stratégique de la collaboration interprofessionnelle en soins de santé (2010) : « La collaboration interprofessionnelle en soins de santé consiste à fournir des services de santé complets aux patients par l’entremise de divers soignants qui collaborent afin de dispenser des soins de qualité au sein des établissements de santé et entre ceux-ci ». En d’autres mots, cette façon de fonctionner rend justice à l’expertise de tous, car elle permet, par le biais d’interventions communes, la collaboration de chacun des professionnels gravitant autour du patient. En fait, suite à une concertation d’équipe, chaque membre œuvre à atteindre un seul et même but; celui établi avec le patient et sa famille. En effet, comme vous pouvez le constater à la figure ci-jointe, le patient se retrouve au centre des décisions prises et en fait partie prenante.


Bibliographie PROFESSIONSSANTÉONTARIO. Mise en œuvre de la collaboration interprofessionnelle en soins de santé en Ontario. Rapport final du comité de mise en œuvre stratégique de la collaboration interprofessionnelle en soins de santé. Ontario, 2010, 1 p. FONDATION CANADIENNE DE LA RECHERCHE SUR LES SERVICES DE SANTÉ. Synthèse de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé : Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité. Ontario, CHSRF, 2007, 6.p. Un sujet vous intéresse? Partagez-le! Envoyez-moi un courriel : marie_france.lelan.hrdp@ssss.gouv.ca

Chronique scientifique Intuniv XR (Guanfacine)

Par Frédéric Morissette

Dans la batterie de médicaments pour le TDAH, un petit nouveau est arrivé sur le marché au Canada depuis la fin de l’année 2013, mais disponible aux É.-U. depuis plus de deux décennies. Étant à la Clinique des troubles de l’attention, j’ai eu la chance de participer avec les médecins aux essais cliniques et je suis donc en mesure de vous informer sur la pharmacovigilance reliée à ce médicament.


Effets secondaires et pharmacovigilance Tout d’abord, il est important de mentionner que ce médicament n’est pas un psychostimulant (amphétamine ou méthylphénidate); les effets secondaires ainsi que la vigilance sont donc d’un autre registre. La Guanfacine est un agoniste sélectif des récepteurs alpha adrénergiques. Santé Canada a classé la Guanfacine selon les effets thérapeutiques dans la même catégorie que la Clonidine. On peut donc s’attendre aux mêmes effets bénéfiques (augmentation de l’attention, baisse de l’impulsivité) et secondaires (baisse de la tension artérielle, somnolence/insomnie, problèmes gastriques, labilité émotionnelle) En tant qu’infirmier, les essais cliniques m’ont permis de bien cerner les effets secondaires de ce médicament et de les prévenir pour permettre aux enfants de vivre le moins de désagréments possible. Les comprimés viennent sous dosage de 1-2-3-4 mg et ne sont pas sécables vu leur propriété longue durée.

Pour éviter les désagréments L’introduction de la Guanfacine doit être faite graduellement sur une période de 7 à 14 jours par plateau. De cette façon, les effets secondaires sont diminués et deviennent plus facilement gérables. Avant chaque augmentation, je demande aux parents de prendre la tension artérielle de leur enfant pour m’assurer que la Guanfacine n’affecte pas trop la tension artérielle et qu’il est sécuritaire de procéder avec le plateau suivant. Il est conseillé de prendre la Guanfacine le soir à cause de la somnolence, mais elle peut être donnée le matin si elle cause de l’insomnie (si l’insomnie persiste au-delà de 14 jours, le médicament devrait être cessé). Le médicament peut être pris en mangeant pour éviter tout dérangement gastrique. Le monitorage de la tension artérielle est fortement suggéré lors d’augmentation de la dose, que ce soit lors de l’introduction ou en période de traitement. Une chose très importante : Ce médicament demande d’être introduit et retiré graduellement. Il est important de ne pas sauter une dose et de ne pas le cesser brusquement, sans quoi il pourrait y avoir un effet rebond au niveau de la tension artérielle et l’enfant pourrait subir des poussées de tension artérielle avec les désagréments que cela amène. Si vous avez des questions supplémentaires, vous pouvez me joindre au poste téléphonique 2372 ou 2861.


Formation Présentation Web diffusée le 19 février dernier Le 19 février dernier, Mme Kelley Kilpatrick, professeure adjointe à la Faculté des soins infirmiers de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, nous entretenait du rôle de l’infirmière dans une équipe interdisciplinaire. Elle nous questionnait sur la place que l’on souhaitait occuper au sein de ces équipes et de l’obligation de documenter nos interventions afin de bien faire comprendre les buts recherchés et d’être en mesure d’influencer certaines décisions cliniques. Elle mentionnait les outils que l’infirmière possède pour valider son champ d’exercices et nous invitait à nous définir sur ce qu’on peut faire et non sur ce que les autres professionnels font et qu’on ne peut pas faire. Les participantes de la présentation du diner ont beaucoup apprécié cette activité et la discussion animée par Mme Annie Trottier a permis des échanges très intéressants. Nous tenons à remercier les infirmières ayant participé à cette présentation Web. Une vingtaine sont venues à la présentation du midi. Malheureusement, nous n’avons eu aucune participante à la présentation de 17 h. Il semble que le message ne se soit pas bien rendu. Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à nous en faire part. Vous pouvez laisser un message en tout temps sur la boite vocale du CECII (2663).

Dans le prochain journal Colloque des CII-CIR : La gouverne en soins infirmiers, une vision d’avenir, 7 et 8 mai La journée de l’infirmière, 14 mai 2014. Le Colloque de l’AQIISM, 29 et 30 mai 2014. Si vous avez des sujets à proposer pour les prochains numéros, n’hésitez pas à nous contacter au poste 4554 ou à nous les faire parvenir par courriel à l’adresse suivante : cii.hrdp@ssss.gouv.qc.ca

Remerciements aux collaborateurs, à nos membres et à la Direction des communications pour leur aide précieuse!


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