#81 - Fév / Mars 2014

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MODE CHIC DENIM | HJ LIM NOUVELLE STAR DU PIANO CLASSIQUE | CULTURE ART PARIS OBAMA LOVE STORY À LA MAISON BLANCHE | HORLOGERIE FOCUS COMPLICATIONS

Jean-Jacques

Bourdin

Homme libre et journaliste incontournable

France 6 € - Belgique 6,50 € - Canada 6,99 Can $ - DOM 6,50 € - Luxembourg 6,50 € Maroc 65 MAD - Portugal 6,80 € - Suisse 9,60 CHF - TOM 900 XPF - Tunisie 10,40 TND


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sommaire Edgar 81 Février-Mars 2014

24 16

12 Boutique

34 Cosméto

Le Printemps pur luxe au Carrousel du Louvre.

Le boum de l’électrostimulation.

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36 Art 14 À table La Faille ouvre une brèche, délicieuse.

Art Paris Art Fair, la foire explore cette année la Chine.

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40 Musique 16 Hôtel

Les coups de cœur d’Edgar.

“Château & Hôtel Collection” la sélection d’Edgar.

42 Cinéma Toute l'actualité ciné et DVD.

18 Automobile Huracàn LP 610-4, une Lamborghini toute neuve !

44 Ailleurs Le Banyan Tree Lang Cô au Vietnam.

22 Horlogerie Coups de cœur.

46 Actualité

24 High-tech

Argent fou ? Argent flou ? Le bitcoin !

Focal Utopia EM, le son monumental.

49 A-Z

44

Hublot, success story en 26 lettres.

28 Yachting À bord du plus grand yacht privé du monde.

30 Jet Business class… Openskies, le club privé Paris New-York

52 Portfolio people Patrizio Miceli, Jean-Yves Bournot, Éric Bonnem, Davy Sardou & Juliette Gernez… L’art et la manière.

56 Style 32 Parfum Effluves griffées.

Denim, Prince de Galles… La tendance est aux jeux de matières.

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sommaire 62

68 80

62 La UNE À l’occasion de la sortie de son livre “L’Homme libre” Jean-Jacques Bourdin, répond à une interview musclée et exclusive de Anne Nivat, grand reporter de guerre et sa femme à la ville.

92 Moto Brough Superior, le retour d’une légende des années 30.

96 Mode Affinités électives entre denim et horlogerie.

68 Horlogerie

106 Reportage

Voyage au cœur de la complication avec les “talking pieces” 2014.

Le Dakar, dans les coulisses du plus grand Rallye Raid du monde.

74 Talent

110 Vie de Palace

Toni Servillo, avé l'empereur des acteurs italiens !

Greenwich Hotel, le repaire new-yorkais de Robert de Niro.

76 Au féminin

114 Succès

HJ Lim, nouvelle star du piano classique.

De Philippe Pasqua, on connaît les œuvres. Découvrez l’homme.

78 Cinéma 84

Josh Brolin, le phénomène du ciné US se confesse.

106

80 Automobile Bugatti, une histoire passionnante et déchirante.

84 Société Michelle et Barak Obama, love story à la Maison Blanche.

88 Business Ex-directeur de chaînes, journaliste, producteur de télévision… Toutes les facettes de Cyril Viguier.

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EDGAR 81 Février-Mars 2014 En couverture : Jean-Jacques Bourdin Photographié par : Gilles-Marie Zimmermann Hair: Raynald @ Backstage Agency Make Up: Dimitri Theer @ Backstage Agency


MONTBLANC TIMEWALKER

· * Montblanc. Une histoire à raconter. - Téléphone Lecteurs : 01 53 43 48 00

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Grâce au second fuseau horaire synchronisé avec le temps Universel Coordonné (Universal Time Coordinated, UTC), ce chronographe à remontage automatique est le compagnon idéal pour les voyageurs fréquents. Son boîtier résistant en acier fin de 43 mm de diamètre avec lunette et poussoirs satinés allient design élégant et art horloger traditionnel. Ce chronographe est doté d’un second fuseau horaire sur 24 heures sur le rehaut avec indicateur jour/nuit, d’un affichage de la date, d’une seconde au centre et de deux compteurs annexes pour mesurer des temps écoulés jusqu’à 30 minutes et 12 heures. Le TimeWalker ChronoVoyager UTC est fabriqué dans la * Manufacture Montblanc du Locle, en Suisse.

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Est édité par LuxMedia Group - Siège social 4, Rue Reyer - 06400 Cannes Tél. 04 97 06 95 95 - Fax. 04 97 06 95 96 Directeur de la publication : Samuel Richomme - s.richomme@luxmediagroup.com RÉDACTION Rédactrice en chef Isabelle Garnerone - i.garnerone@luxmediagroup.com Assistée de Perrine Blot - p.blot@luxmediagroup.com Rédacteur graphiste Olivier Parisot - o.parisot@luxmediagroup.com Rubriques automobile, gastronomie, high-tech, hôtel, moto, musique, voyage Dominique Peltier - d.peltier@luxmediagroup.com Service publicité ads@luxmediagroup.com Photogravure et chromie Elena Fomkina Photographes Gilles-Marie Zimmermann, Brice Hardelin, Michel Restany, Maxime Hibon, Klaus Jordan Ont collaboré à ce numéro Alain Brousse (a.brousse@luxmediagroup.com) Christophe Combarieu (chris.combarieu@orange.fr) Jean-Pascal Grosso (jean-pascal.grosso@wanadoo.fr) Anne Kerner (anne.kerner@ouvretesyeux.fr) Pascal Louvrier (pascal-louvrier.com) Corinne Marcheix (marcheix-picard@wanadoo.fr) Anne Nivat (anne.nivat@gmail.com) Sylvie Péron (s.peron@luxmediagroup.com) Thomas Snegaroff (thomas.snegaroff@sciencespo.com) Secrétariat de rédaction Christine Gabos Directrice Administrative Christine Muchemble - c.muchemble@luxmediagroup.com Comptabilité Christine Nunes - c.nunes@luxmediagroup.com Impression Imprimé en Estonie - Printed in Estonia - Printall - (Estonie) PUBLICITÉ Annonceurs Nationaux : Edgar - LuxMedia Group - 24 rue Vieille du Temple 75004 PARIS - info@luxmediagroup.com Horlogerie, Automobile & Mode Jean-Marc Dahan - Tél. : 09 51 77 81 51 - Port : 06 07 78 46 45 jm.dahan@luxmediagroup.com

ÉDITO isabelle garnerone

Dans son livre L’homme libre, Jean-Jacques Bourdin nous rappelle qu’“on ne badine pas avec la vérité”. Il est nécessaire d’avoir une presse indépendante et des journalistes intègres. La démocratie et la morale l’exigent. Quant à la frontière entre vie publique et vie privée, si elle existe, sa porosité est évidente. La vraie question est plutôt la suivante : un homme public peut-il, dans la réalité, avoir une vie privée ? Désormais tout se sait, très vite. La technique a rendu obsolète ce débat. François Mitterrand, qui semble hanter l’inconscient du Président de la République, n’aurait pu, à l’heure de l’information permanente et des réseaux sociaux, cacher bien longtemps sa seconde famille. La transparence est donc la meilleure carte à jouer. Sinon, on alimente le cirque médiatique. Et il faut être un sacré bon monsieur Loyal pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis. Balayons l’hypocrisie : la présumée liaison du Président Normal 1er avec une actrice plaît et fait vendre. Le roman s’écrit sous nos yeux. Tout y est. Le triangle amoureux, le pouvoir, l’ombre tutélaire du médium de Jarnac. Hospitalisation, coup de blues, vraie tristesse, fausse pudeur, amours contrariées, etc. Ça paraît obscène. Ça passionne, au fond. Les chapitres à venir seront haletants, les rebondissements stupéfiants, n’en doutons pas. La riposte de la femme bafouée est-elle déjà programmée ? Un scénario royal. Relisez Shakespeare. Il est indépassable sur le sujet.

Distribution france NMPP Service des ventes VIVE LA PRESSE - Anne PINEAU : 06.72.00.49.76 ap.vivelapresse@gmail.com (réservé aux professionnels) Abonnements LuxMedia Group - CRM ART - CS 15245 - 31152 Fenouillet Cedex Tél. +33 (0)5 61 74 92 59 - commandes.luxmedia@crm-art.fr http://secure.crm-art.fr/ed-luxmedia Dépôt légal Mars 2000 - ISSN 1621-613X N° Commission paritaire 0614 K 79813 Fondateur : Michel Karsenti Edgar est publié bimestriellement pour l’année 2011. Tous droits réservés France et étranger. Edgar décline toute responsabilité pour les documents fournis. La rédaction et l’éditeur ne sont pas responsables des textes et illustrations publiés qui n’engagent que leurs auteurs. UNE PUBLICATION

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BOUTIQUES

2 600M² DÉDIÉS AU SHOPPING

LE PRINTEMPS

par corinne marcheix

SI LUXUEUX LOUVRE 32 ans après l’ouverture de son dernier magasin à Marseille, le Printemps a inauguré à Paris, en janvier dernier, le Printemps du Louvre. Ce lieu exceptionnel, au cœur du Musée éponyme, se dote de marques uniques pour un nouveau concept de grand magasin de luxe réunissant les plus belles marques d’accessoires et de beauté, les véritables emblèmes des savoir-faire de la maroquinerie, la haute horlogerie, la haute joaillerie et du parfum. Le Printemps crée également la surprise en installant en son cœur une exposition d’œuvres exclusives d’artistes sur le thème du sac : Pop the bag, le sac dans tous ses états. Paolo de Cesare, Président du Printemps, revient sur cet évènement. “Il s’agit pour nous d’une étape historique. Ces 6 dernières années, notre Maison s’est repositionnée

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avec pour ambition de devenir l’un des plus grands magasins référent au monde dans les secteurs de la mode, du luxe et de la beauté. Le Printemps du Louvre est une nouvelle génération de magasin Printemps. Il a été imaginé comme un écrin des savoir-faire du luxe, qu’il s’agisse des métiers de la maroquinerie, de la haute horlogerie, de la haute joaillerie ou encore de la beauté. Il s’inscrit comme le premier grand magasin de luxe implanté à Paris et en France”. Le président insiste sur la position exceptionnelle du lieu. “Accolé au nom de l’un des plus grands musées du monde, le Musée du Louvre, le Printemps du Louvre bénéficie d’un emplacement unique lui offrant une visibilité exceptionnelle auprès des touristes du monde entier qui pour la première fois à Paris pourront assouvir

leurs deux principales motivations que sont la culture et le shopping”. L’entrée du magasin, dans le prolongement de l’emblématique Pyramide Inversée, est dans la continuité de la galerie, sans façade et sans porte à franchir ; une idée signée du cabinet Citterio and Partners. L’intérieur, sur deux étages en mezzanine, fait aussi écho à l’architecture du Carrousel du Louvre et du musée en lui-même avec son sol et ses murs réalisés avec le même matériau, la pierre de Bourgogne fort judicieusement associée à des parois en acier poli ondulé. Le Printemps du Louvre promet une expérience shopping unique mêlant l’Histoire, le patrimoine, la créativité et l’élégance dans la pure tradition parisienne. Printemps Carrousel du Louvre : 99, rue de Rivoli 75001 Paris. Ouvert 7 jours / 7


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ARIJE: 50 rue Pierre Charron - 75008 Paris | ARIJE: 30 avenue George V - 75008 Paris BUCHERER: 12 boulevard des Capucines - 75009 Paris | DUBAIL PLACE VENDOME: 21 place Vendôme - 75001 Paris ANTOINE DE MACEDO: 28 rue Madame - 75006 Paris | CASTY: 3 rue de Castiglione - 75001 Paris COLETTE: 213 rue Saint Honoré - 75001 Paris | PRINTEMPS: 64 boulevard Haussmann - 75009 Paris ROYAL QUARTZ: 10 rue Royale - 75008 Paris | LE BON MARCHE RIVE GAUCHE: 24 rue de Sèvres - 75007 Paris ARIJE: 50 boulevard de la Croisette - 06400 Cannes | MAIER VINTAGE: 6 rue Maupin - 69002 Lyon Geay Joailler: 28 rue de Talleyrand - 51100 Reims | MATHIS: 5 rue Saint Jean - 54000 Nancy ZEGG ET CERLATI: Place du Casino - 98000 Monte Carlo

* M éc a n i q u e d u t em p s d e p u i s 1 7 9 1

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A TABLE

LA FAILLE

par dominique peltier

LE BISTRO DE QUARTIER RÉINVENTÉ Installé au 49 de la rue Montmartre, la Faille s’est donné deux missions : régaler, tout d’abord les épicuriens du quartier Montorgueil et créer, visuellement, un lieu totalement inédit. Plutôt bien placé entre le Palais Brongniart, la place des Victoires, Saint Eustache et la rue Montorgueil, ce bistro stylisé par les architectes Nathan Brami et Pascal Sentis, les fondateurs de Studio Tample, mêle habilement les genres utilisant la pierre apparente, le béton élimé, le bois naturel et la chlorophylle. En effet, la Faille est ici une œuvre végétale qui défie les lois de la gravitation en s’installant au plafond. L’adresse tient donc ses promesses, en proposant un univers décalé, chic et

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décontracté. Côté cuisine, celle-ci joue la transparence, s’ouvrant totalement sur le restaurant. Vous pourrez donc admirer le talent du maître des fourneaux, le chef Thomas Rossi, dans ses œuvres. Du lundi au samedi, Thomas exécute une cuisine tout en fraîcheur. Les classiques sont subtilement revisités comme l’incontournable et délicieux Œuf Mollet, servi ici avec une véritable crème de lard ou encore le tartare de thon sans oublier le Black Angus qui ravira les carnivores. Les Saint-Jacques et pavé de lieu noir sont aussi au programme tout comme par exemple, la Perle du Japon coco, maracuja et nuage de fromage blanc piqué d’une gelée

au Martini Rosso pour terminer sur une note sucrée. Vous apprécierez également le souci du détail avec notamment la vaisselle émaillée, le bac à glace en zinc intégré aux tables ou bien encore l’authentique machine à café “Faema” qui trône sur le bar, pour un expresso à l’italienne ou un Moka d’Éthiopie. Déjeuner, dîner ou soirée club et programmation musicale pointue pour accompagner les irrésistibles cocktails maison, La Faille est “ouverte” du lundi au samedi jusqu’à 2h du matin. Mais mieux vaut réserver… La Faille, 49 rue Montmartre, 75002 Paris Tél. : +33 (0)1 40 26 75 51



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HÔTEL

HÔTEL PALAFITTE

par dominique peltier

CITÉ LACUSTRE 5 ÉTOILES C’est sur les berges du lac de Neuchâtel que l’hôtel Palaffite a décidé de planter ses pilotis. Au départ, il s’agissait d’une comète, d’un hôtel éphémère, d’un exercice de style mêlant poésie et haute technologie. Puis, l’envie de pérenniser son singulier statut s’est naturellement inscrite comme une évidence. Réalisé par l’architecte Kurt Hoffmann avec le soutien de l’école hôtelière de Lausanne, l’hôtel qui ne devait vivre que le temps d’une exposition s’est ancré fermement à ses rives, se fondant dans le cadre au point de s’insérer dans ce décor empreint de magie et de grâce. Ici, on ne parle pas de chambre ou de

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suite, mais de pavillon. Ils sont 40. Quarante pavillons dont 24 lacustres. Identiques en taille, ils offrent près de 70 m2 habitables, de quoi trouver ses aises et vivre une expérience insolite où le luxe s’exprime en douceur. À bord de votre pavillon, rien ne manque. De l’écran plat à l’accès Internet (gratuit) en passant par la terrasse privée, le Palafitte est bien dans son époque. On y trouve un restaurant “bistronomique” où vous l’aurez compris, l’ambiance est plus que chaleureuse, mais où la cuisine est prise très au sérieux par le chef Franck Paget. Ce n’est pas l’immense Alain Ducasse qui nous

contredirait, le guide “Château & Hôtel Collection” dont il préside la destinée, a intégré l’Hôtel Palafitte dans sa rigoureuse sélection. 585 au total. 585 adresses, dont plus de 500 dans l’hexagone. Edgar, à l’occasion de la sortie de l’édition 2014, vous propose 4 adresses prélevées dans ce guide qui s’est donné pour mission de “vous faire succomber au véritable charme des chemins de traverse qui mènent tout droit au bonheur”, dixit Alain Ducasse. Hôtel Palafitte Route des Gouttes-d'Or 2, 2008 Neuchâtel - Suisse Tél. : +41 32 723 02 02 - www.palafitte.ch


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HÔTEL

LA BOUITTE

Résidence artistique

BYBLOS ART HOTEL VILLA AMISTÀ

Temple de l’art et de l’amour Cet hôtel, particulièrement original, est l’œuvre d’une famille amoureuse du patrimoine italien et des expressions contemporaines de l’art et du design. Ce choc des rencontres a produit l’un des établissements les plus originaux d’Europe. Les hôtes sont guidés d’un siècle à l’autre, ils s’extasient sur les fontaines baroques pour découvrir non loin au coin du jardin une sculpture moderne. Un séjour au Byblos s’apparente à la visite d’un musée, les plus grands noms de l’art moderne et contemporain sont réunis sous les toits de cette demeure : Jim Dine, Damien Hirst, Jean Michel Othoniel pour ne citer que ceux présents sur la scène internationale. La culture italienne actuelle est fortement représentée, l’occasion de connaître les dernières tendances. Mais comme il s’agit également d’un hôtel, le lieu propose 59 chambres et suites, un restaurant gastronomique et un spa tout à fait étonnant… Byblos Art Hotel Villa Amistà Via Cedrare, 78, 37029 Corrubbio Verona, Italie +39 045 685 5555 - www.byblosarthotel.com

À la croisée des chemins entre l’hôtel de charme et la Maison d’hôte, la Bouitte offre 16 chambres et suites rigoureusement différentes. En effet, chaque espace répond ici à ses propres codes, tout en incarnant l’esprit des authentiques maisons savoyardes d’autrefois. En décembre 2013, l’hôtel a inauguré un nouveau chalet en prolongement du bâtiment principal et a permis de créer 6 nouvelles chambres et suites, dont la suite panoramique “Marie” qui s’étire sur plus de 75 m2 face aux montagnes qui l’entourent. Résolument haut de gamme, le lieu est aussi (pour ne pas dire surtout) une formidable adresse gastronomique. René & Maxime Meilleur (père & fils) nous livrent une cuisine généreuse, subtile et créative. C’est du reste écrit sur le mur de l’hôtel. À vivre et à goûter au plus vite. La Bouitte - 73440 Saint Martin de Belleville Tél. : +33 (0)4 79 08 96 77 - www.la-bouitte.com

HÔTEL CHAVANEL

L’art et la matière Boutique/hôtel 4 étoiles de 27 chambres, le délicat hôtel Chavanel ouvre une silencieuse et délicieuse parenthèse au cœur des trépidations parisiennes. Tout frais, tout neuf et rasé de près par les architectes Emmanuèle Thisy et Anne Peyroux, le Chavanel joue sur les maux de ses contemporains en les invitant dans un cocon moderne où l’art et la matière sont les instruments du bien-être. Un îlot élégant et soyeux, très tactile, très textile où se reconnaît parfaitement la propriétaire des lieux, Sophie Charlet. Vous vous y reconnaîtrez aussi, l’adresse cultive sans tapage l’intelligence stylistique, sans oublier de vous offrir en prime le vrai sourire de l’empathie. Hôtel Chavanel - 22 Rue Tronchet, 75008 Paris - Tél. : +33 (0)1 47 42 26 14

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AUTO

V10, 5,2 LITRES, 610 CHEVAUX, COUPLE : 560 NM, 325 KM/H

LAMBORGHINI HURACÁN LP 610-4

LA RELÈVE

par dominique peltier

Après une carrière bien remplie, plus de 14 000 exemplaires produits en 10 ans, la Gallardo tire sa révérence pour laisser place à la Lamborghini Huracán LP 610-4. Une Lamborghini toute neuve, déjà prête à en découdre. Avant même sa présentation officielle en mars prochain au salon de Genève, voici les premières photos et informations officielles sur celle chargée de porter haut les couleurs de la marque dans l’univers exclusif des supercars. Question design, on retrouve en elle et indiscutablement

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le style Lamborghini. Un soupçon d’Aventador, une jolie dose de Murcielago et un tout résolument nouveau offrant de profil une ligne tendue à l’extrême et terriblement agressive. L’intérieur s’habille de cuir surpiqué et de suédine d’un très beau classicisme sportif, alors que l’instrumentation adopte le numérique. Côté mécanique, l’Huracán est équipée d’un V10 à 90° de 5,2 litres prônant à présent une double injection, directe et indirecte, associée à une boîte LDF à 7 rapports et double embrayage. Si la

plus méchante des Gallardo disposait alors de 570 chevaux, l'Huracán en offre d’entrée 610. 610 chevaux qui bénéficient en prime d’un poids total inférieur, grâce à un ensemble châssis et carrosserie conjuguant aluminium et carbone. Cela donne au final 1 422 kilos sur la balance. Avec de si bons chiffres les performances s’envolent : 325 km/h en pointe, un 0 à 100 km/h réalisé en 3,3 petites secondes et une consommation mixte qui devrait tourner autour des 12,5 l/100 km. Son avenir semble plus que prometteur.


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AUTO

RÉTROMOBILE 2014

Les automobiles des Maharadjas Parmi les nombreux évènements du salon Rétromobile, l’exposition de 15 voitures exceptionnelles réunies pour la première fois en Europe, est à découvrir absolument. Il s’agit de modèles allant de 1910 à 1930, ayant toutes été la propriété d’un Maharadja. En Inde, dans les années 20, l’extravagance automobile était un signe extérieur de richesse certes, mais aussi de bon goût. Pour se démarquer, les rois et princes indiens ont eu toutes les audaces et ont tout tenté pour se singulariser. L’occasion de contempler l’incroyable Swan Car du Maharadja de Nabha, les Rolls- Royce en aluminium poli ou encore la sublime Delage D8 de 1930 du Maharadja Yashwantrao Holkar d’Indore, ou la Delahaye 135 Figoni & Falaschi de 1938. Rétromobile du 5 au 9 février à la Porte de Versailles.

MERCEDES GL63 AMG 6X6

Emirates Pick-up

FORD MUSTANG

Encore plus belle 50 ans déjà que la Ford Mustang s’amuse à titiller les amateurs de sportives sauce “ricaine”. Une belle occasion pour la marque de lancer une sixième génération, disponible cette fois sur tout le continent européen. La ligne revient à ses fondamentaux dans un exercice de style néo-rétro particulièrement réussi. Question moteur, la Mustang fait des concessions pour se montrer moins gourmande et surtout moins polluante en terme d’émissions de Co2. Elle sera donc disponible avec un 4 cylindres EcoBoost de 309 chevaux, mais, que les puristes se rassurent, ils pourront jeter leur dévolu sur les 426 chevaux du généreux V8 de 5 litres. Si l’intérieur est en progrès, saluons également l’adoption d’un essieu arrière à roues indépendantes. Il était temps ! Avec un poids total revu à la baisse et de multiples améliorations, la Mustang va faire immanquablement de nouveaux adeptes.

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Baroudeur de l’extrême, le GL63 AMG 6x6 pourrait se satisfaire d’un seul slogan : “No Limit”. Avec lui en effet, il y a fort à parier que vous trouverez vos limites avant d’apercevoir les siennes, financières peut-être ! Conçu pour franchir l’impossible sur des territoires inhospitaliers, ce 6x6 né d’un projet pour l’armée australienne mêle savamment le salé et le sucré : extérieur rugueux et intérieur délicat. Sous son généreux capot, un V8 AMG bi-turbo de 544 chevaux associé à une boîte de vitesses automatique 7G-tronic. À cela, il faut ajouter cinq différentiels autobloquants permettant de bloquer à 100 % l’intégralité des 6 roues. Autant dire que notre baroudeur peut s’aventurer dans les pires endroits de la planète. Environ 400 000 €.


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AUTO

MERCEDES GLA

ASSURÉMENT BIEN NÉ Le nouveau SUV de Mercedes-Benz présenté au salon de Francfort a déjà fait couler beaucoup d’encre dans la presse spécialisée qui unanimement reconnaît son talent. S’il s’est inspiré et partage de nombreux éléments des Classe A, B et CLA, le GLA a su néanmoins se fabriquer une vraie personnalité que d’aucuns estiment puissante. Coup d’œil sur ses principales caractéristiques et arguments. Nombreux l’attendaient, le voici avec, pour débuter sa carrière, 2 moteurs essence et 2 diesels. 156 et 211 chevaux pour les versions essence

et 136 et 170 chevaux pour les blocs alimentés au diesel. Après avoir choisi la motorisation de votre SUV compact urbain aux mensurations parfaites pour la ville et la campagne (4 417 x 1 804 x 1 494 mm), vous pourrez opter (et quel que soit le modèle) pour une boîte mécanique à 6 rapports ou jeter votre dévolu sur l’excellente boîte automatisée à double embrayage 7G-DCT livrée de série sur les modèles GLA 250, GLA 220 CDI et les modèles 4Matic. À l’intérieur, l’impression haut de gamme se révèle immédiatement. Les matériaux, l’ergonomie, les

formes, le toucher, le souci du détail, sont autant d’attentions qui valorisent l’habitacle de cet élégant SUV. L’extérieur joue sur plusieurs notes. La petite touche 4x4 tout d’abord, puis sur le dynamisme, pour ne pas dire sportivité, avec une face avant puissante et déterminée et un capot moteur aux bossages évocateurs. Et enfin pour finir, une pincée de sensualité que l’on retrouve sur le galbe de ses flancs. Une très belle auto qui joue autant sur l’émotion que sur le rationnel, car le GLA est en effet une vraie voiture du quotidien. À partir de 30 400 €.

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HORLOGERIE

MARIE-OLGA CHARRIOL & FRÉDÉRIC BEIGBEDER

LA RENCONTRE

par isabelle garnerone

Charriol Marque suisse connue de Dubaï à Pékin en passant par Djakarta, Kuala Lumpur ou Hong Kong. Marie-Olga Charriol Épouse de Philippe Charriol, fondateur de la maison horlogère éponyme, elle a pour mission d'accompagner les événements qui étaieront l'introduction sur le marché français de cette marque de réputation internationale. ADN “L'art de vivre la différence”. Frédéric Beigbeder Écrivain - il a obtenu en 2003 le prix

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Interallié pour Windows on the World et en 2009 le prix Renaudot pour Un roman français, auteur de 99 francs, L’amour dure trois ans, Nouvelles sous ecstasy, critique littéraire, réalisateur et animateur de télévision, créateur du prix de Flore dont il préside le jury… Et désormais ami de la marque ! Au poignet Celtic XL, boîte en acier de 43 mm, bracelet en caoutchouc “tressé”, mouvement automatique ETA 2892 retravaillé.


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HORLOGERIE

F.P JOURNE INVENIT ET FECIT JAEGER-LECOULTRE

Master Ultra Thin Date En 2014, c’est le grand retour du minimalisme horloger. Boîte de petit diamètre et mouvement extra-plat. L’élégance est de rigueur et les prouesses techniques sont celles de l’épure. Dans une époque troublée on a envie d’un essentiel intemporel. Et la Master Ultra Thin Date est d’un exquis classicisme. Un boîtier rond en or rose de 40 mm de diamètre pour 7,4 mm de hauteur, un cadran teinte coquille d’œuf qui arbore une complication utile à 6 heures : le jour, des aiguilles dauphine en or rose pour les heures et les minutes, et une aiguille bleuie pour les secondes au centre. En écho à la pureté du design, le calibre automatique Jaeger-LeCoultre 899 à la fiabilité et à la précision légendaires. Son balancier décrit 28 800 alternances par heure tandis que le segment de masse en or 22 carats, qui remonte le mécanisme à chaque mouvement de l’avant-bras, brille du chaleureux éclat de l’or à travers le fond transparent recouvert d’un verre saphir.

Tourbillon Anniversaire des 10 Ans

Tokyo célèbre les 10 ans de la première Boutique F.P. Journe conjointement avec l’inauguration de la 10e Boutique à Beyrouth… Une telle conjonction des chiffres ne pouvait pas passer inaperçue : 10 ans, 10 boutiques, une édition limitée à 10 montres anniversaire, une seule montre par boutique, 10 clients tirés au

sort… Une solution pour le moins atypique imaginée par FrançoisPaul Journe : “Nos dix Boutiques nous ont proposé des candidats parmi nos fidèles collectionneurs. Leur nom sera tiré au sort pendant notre salon annuel du mois de janvier à Genève”. Cette pièce en platine (40 mm) célébrant les 10 ans de la Première Boutique F.P. Journe, présente un mouvement identique à celui du Tourbillon original de 1983 (calibre exclusif F.P. Journe 1412 à remontage manuel / 29 tours de couronne), mais réalisé en or rose 18 ct et visible à travers le fond saphir du boîtier.

GIRARD-PERREGAUX

Chrono Hawk Un bracelet en acier pour la collection Chrono Hawk, on a envie de dire enfin, tant on l’attendait. Avec lui, cette ligne résolument masculine (diamètre 44 mm, étanche à 100 m) devient la complice idéale des temps forts du quotidien. Ses maillons au motif géométrique d’une pureté assumée, aux finitions qui alternent subtilement surfaces satinées et polies, insufflent contemporanéité et élégance à cette puissante pièce. Côté confort, le bracelet se referme aisément grâce à une boucle déployante sécurisée et dotée d’un système de micro-réglage garantissant le confort au porter. De plus, il est interchangeable avec la version en caoutchouc et peut être commandé séparément. À l’intérieur bat le calibre mécanique exclusif GP03300 à remontage automatique qui affiche les heures, les minutes, les secondes, la date et la fonction chronographe.

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HIGH TECH

LACIE & CHRISTOFLE

par dominique peltier

STYLE ET TECHNOLOGIE Toutes deux reconnues pour leur excellence dans leur domaine, LaCie et Christofle se sont associés pour réaliser un objet design et technologique : le LaCie™ Sphère™. Un disque dur inédit pouvant se montrer, s’exposer dans tous les univers. Qu’il s’agisse d’un bureau style Empire, Louis-Philippe ou d’un secrétaire ultra moderne réalisé en matériau composite, cette pièce d’orfèvrerie trouvera naturellement sa place. Cet objet, ô combien utile, hérite également de valeurs artisanales. En effet, la Sphère a nécessité un plaquage manuel minutieux. D’abord tamponné,

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elle a été ensuite plaquée d'argent, puis polie pour une brillance parfaite dans les ateliers d'orfèvrerie de Christofle, situés en Normandie. Sa finition hautement réfléchissante en fait un objet décoratif véritablement étonnant. Mais outre son indéniable attraction visuelle, la Sphère est également un disque dur capable d’enfermer dans son noyau 1 To de données. Pourvue d’une connexion USB 3.0, ce disque dur permet d’effectuer des sauvegardes rapides de vos fichiers, qu’il s’agisse de documents professionnels ou de bibliothèques numériques : vidéo, photo

et musique dématérialisée. Un voyant LED bleu vous indique que la LaCie Sphère est opérationnelle et sachez qu’elle n’a nul besoin d’une source électrique pour fonctionner. Seul le câble USB 3.0 suffit à l’alimenter. Le disque dur est fourni avec un Backup Assistant pour des sauvegardes automatiques et faciles et un logiciel Private-Public pour une protection par mot de passe et Eco Mode pour faire des économies d'énergie. Disponible auprès des revendeurs LaCie et Christofle à partir de 390,00 €. www.lacie.fr


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HIGH TECH

BOWERS & WILKINS P5 MASERATI

MCINTOSH MA8000

La performance XXL

Destiné aux mélomanes La firme britannique Bowers et Wilkins s’est associée à la marque automobile Maserati pour lancer une version spéciale du fameux casque P5 réputé pour ses remarquables qualités audio. Le P5 Maserati Edition dispose de la même qualité de restitution audio que celle du P5 d'origine, qui a fait sa renommée. En effet, l'utilisation d'aimants néodyme ultralinéaires et de diaphragmes Mylar hautement optimisés, y sont les principaux acteurs. Le P5 bénéficie également d'une isolation maximale par rapport aux bruits ambiants grâce à ses oreillettes en cuir scellées et sa fabrication de type clos comprenant des plaques de métal rigides. Le P5 Maserati Edition est gainé dans un cuir fin et naturel d'un bleu profond qui symbolise le luxe et l’élégance Maserati. Il est naturellement pourvu de l'emblématique trident, cher à la marque italienne, sur la bande de tête ainsi que sur sa housse de voyage exclusive en cuir piqué. Environ 399 €.

Avec ses 15 entrées dont 6 asymétriques, 2 symétriques, 2 entrées phono et 5 entrées numériques, le MA8000 dispose de toutes les connexions nécessaires pour profiter de ses performances exceptionnelles sur tous types de supports. Les 5 entrées numériques dédiées peuvent décoder de la musique numérique à 32 bits et 192 kHz pour une lecture audio haute résolution, alors que le port USB permettra de le raccorder directement à un ordinateur, qu’il soit Mac ou PC. Les deux entrées phono dédiées vont faire le bonheur des amateurs de disques vinyles redonnant une nouvelle vie à leurs collectors. Le Home Cinéma n’est pas oublié, avec l’entrée “Pass Through” qui offre une intégration parfaite avec les systèmes cinéma multicanaux existants. 300 Watts par canal, le MA8000 a suffisamment de puissance pour alimenter tous types d’enceintes. Assemblé dans un châssis en inox poli qui sublime la célèbre façade en verre et ses poignées en aluminium brossé, ce nouveau McIntosh est destiné aux vrais amateurs. Environ 13 000 €.

FOCAL DIMENSION

Du son en barre Affirmant plus que jamais sa notoriété et ses ambitions, Focal a profité du CES de Las Vegas pour dévoiler sa nouvelle perle acoustique, la barre de son “Dimension”. Le concept Focal révolutionne l’offre et affole la concurrence. Avec ses cinq haut-parleurs extra-plats à très large bande-passante, le système Focal ouvre une nouvelle voie pour sonoriser les films, jeux, émissions ou encore la musique, diffusés sur le téléviseur du salon. Le gros plus est indiscutablement l’ajout d’un subwoofer (en option) qui apporte une richesse incomparable à l’ensemble. Au total, vous aurez 450 Watts répartis sur six canaux. Autant dire qu’avec lui, le son 5.1 s’ouvre de nouvelles perspectives, l’intégration en plus. Disponible second semestre 2014. À partir d’environ 999 €.

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HIGH TECH

260 KG 2,12 MÈTRES 4 VOIES 135 000 €

FOCAL UTOPIA

FORCE DE LA NATURE Du haut de ses plus de 2 mètres de hauteur et de ses 260 kilos, la Grande Utopia a de quoi impressionner. Bijou acoustique lancé en 2008, l’Utopia EM en est la troisième expression. Depuis 6 ans, cette enceinte absolument horsnormes cultive sa vision monumentale du son. On peut véritablement parler de chef-d’œuvre technologique tant son talent est impressionnant. Écoutez-là car l’expérience vaut tous les discours. L’Utopia n’est autre qu’une Diva, une prodigieuse Diva qui mêle la performance à la sensibilité extrême. D’ailleurs tout est extrême chez elle. Elle est capable de restituer dans ses moindres touchés, dans ses moindres fréquences, le chant langoureux d’un violon où la présence de celui qui tient l’archet est quasiment palpable ou d’offrir un spectre sonore en “16/9e” sur un live de Bruce Springsteen. Condensé du savoir-faire de Focal et fruit de 15 années de travail obstiné, la Grande Utopia EM et son design emblématique signé par l’agence Pineau & Le Porcher se personnalisent à l’envi. Telle une colonne vertébrale, elle est articulée et peut se régler pour coller au plus près de la position de son auditeur. Par ailleurs, la Grande Utopia EM offre quelque 1 458 possibilités de réglages pour combler les moindres attentes des audiophiles. L’absolue perfection. Le volume plutôt massif de la Grande Utopia pouvant devenir rédhibitoire, et conscient que tous les intérieurs ne sont pas adaptés pour accueillir cette Diva, Focal propose la Stella Utopia EM : 1,55 mètres et 165 kilos de talent pour un tarif à la pièce de 36 000 €. Prix public Grande Utopia EM (pièce) : 67 500 €

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YACHTING

AZZAM 180 M

par alain brousse photo klaus jordan

LE PLUS GRAND YACHT PRIVÉ DU MONDE Ne nous privons pas de l'occasion de mettre en avant le talent européen. Ainsi le plus grand yacht privé du monde du nom d'Azzam, long de 180 mètres, a été dessiné par le bureau de design italien Nauta, décoré par un Français, Christophe Leoni et construit par l'un des rares chantiers navals de plaisance à pouvoir fabriquer une telle unité, l'Allemand Lürssen. Ce yacht, estimé à 400 millions d'euros, voire plus, a nécessité 5 ans de travail et près de 1 500 intervenants. Avant de

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rejoindre les eaux chaudes du Moyen-Orient et son armateur, une famille royale des Émirats Arabes Unis, il subit actuellement des tests. Pour fendre les vagues de son étrave relativement fine, il dispose de puissants moteurs : quatre engins monstrueux dont deux turbines à gaz pour un total de 92 000 chevaux. Sa vitesse maxi est évaluée à 30 nœuds, une prouesse pour un yacht de 180 mètres qui nécessite un équipage de 70 personnes et offre, entre autres, un salon de 550 m², confort oblige.


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YACHTING

6 PONTS, 180 MÈTRES, 92 000 CH 400 MILLIONS D'EUROS

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JET

OPENSKIES

par sylvie péron

LE CLUB PARIS-NEW YORK

100 PASSAGERS ET 3 VOLS QUOTIDIENS PARIS-NEW YORK

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La compagnie OpenSkies, affiliée à British Airways, étend son offre tout confort à prix doux avec la Cabine Prem Plus, unique sur la route transatlantique Paris New York. Positionnée entre la classe Affaire et Économie, l’option Prem Plus propose un confort inégalable et un service de tout premier ordre à un prix imbattable. L’ambiance “club privé” remporte tous les suffrages auprès d’une clientèle

habituée à faire la navette entre l’Europe et l’Amérique du Nord au départ de Paris vers New York. Cinq années de succès Crée en 2008, la compagnie aérienne relie quotidiennement Paris et New York. Les passagers bénéficient de l’alliance commerciale transatlantique “Oneworld”, en “code share” entre les compagnies British Airways, American


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JET

Airlines et Iberia. Trois vols directs décollent tous les jours des aéroports de Paris Orly Ouest vers New York Newark, et depuis Mars 2013, vers le grand aéroport international de JFK. Un cocon douillet À bord des Boeing 757 de la compagnie, dont les cabines ont été récemment rénovées et reconfigurées en trois classes distinctes, la centaine de passagers bénéficie d’un service personnalisé. La qualité des matériaux utilisés et les chauds coloris dans les tons de brun et de beige confèrent une

impression d’intimité. L’automne dernier, la compagnie a renouvelé l’offre multimedia, proposant de nombreux programmes disponibles sur iPads individuels. Ainsi, plus de 70 heures d’un vaste choix de films récents ou plus anciens, de spectacles de télévision et aussi une grande variété de jeux et de programmes pour enfant sont disponibles en Anglais et en Français. Une large sélection de magazines et de journeaux est également mise à la disposition des passagers. Les repas sont servis dans une jolie vaisselle de porcelaine de Wedgwood,

accompagnés d’une intéressante sélection de vins. Gain de temps L’un des grands avantages d’une compagnie de taille réduite telle qu’OpenSkies est la rapidité avec laquelle s’éffectuent l’embarquement et le débarquement des passagers. Les voyageurs fidèles de la ligne l’ont bien compris. Ces personnes avisées apprécient aussi bien les prestations proposées à prix attractifs que la facilité d’accès aux deux métropoles française et américaine que sont Paris et New York !

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PARFUM

PARFUM D’EMPIRE

Eau de gloire C’est un millésime à porter et non à boire… Cette eau rare éditée à 300 exemplaires (env. 395 € le coffret avec un dessin de Cocteau) est issue d'une maturation exceptionnelle pour un caractère unique. L’Eau de Gloire s’ouvre sur la fraîcheur pétillante des notes vertes et des agrumes pour s’épanouir autour des aromates (lavande, myrte, romarin) et affirmer des accents chauds de cuir mêlés d’encens et de foin. C’est donc en 2003 que MarcAntoine Corticchiato compose l’Eau de Gloire, dans une version Cologne,

en hommage aux corses partis à la conquête du monde. Et il la laissera 10 ans dans un fût en cave. Protégé de l’air, de la chaleur et de la lumière, le jus a macéré comme une liqueur exquise. Dans le creuset du temps, ses aromates et ses résines se sont intensifiés, ses accents chauds de tabac et de cuir gagnant en profondeur. Le créateur de Parfum d’Empire, Marc-Antoine Corticchiato signe une nouvelle fois une parfumerie d’auteur. “Conquête amoureuse, conquête spirituelle, conquête de soi… le parfum est conquête, le parfum est exploration. Pour donner à cette tradition une expression contemporaine, je fais appel à mes propres émotions, à mon intuition, car rien n’est plus universel que l’intime…”.

par corinne marcheix

SAINT-JAMES TOM FORD

Signature L’élégant hôtel Le Saint-James Paris a cédé à la tentation de la signature olfactive. C’est le créateur Rami Mekdachi qui s’est acquitté de cette tâche avec beaucoup de style. Rappelons qu’il est déjà à l’origine des Trois Senteurs de Jacques Garcia ou encore de l’Eau de Colette. Celui pour qui “une maison sans parfum est une maison sans souvenir” a donc su capter l’atmosphère particulière du Saint-James Paris et la transcrire en senteur exclusive. Les notes chaudes et réconfortantes de cardamone, de patchouli, de cèdre de l’Atlas et de papyrus créent une ambiance boisée, tout en subtilité et délicatesse. Une ode à cette adresse où la poésie du décor marie avec audace différents styles, imprimés et couleurs. Ce parfum d’ambiance est complété par une bougie de la décoratrice Bambi Sloan.

HUMM… SENT-BON

L’œuvre au noir Voici une nouvelle interprétation de Tom Ford Noir, en une eau de toilette fraîche et énergique ; une empreinte olfactive d’un homme sensuel à l’assurance décontractée. La fragrance s’ouvre sur des notes dynamiques de bergamote et de verveine ensoleillées par les baies roses et la fleur de violette. Puis elle s’enrichit d’huile de menthe verte et d’une touche de citron Orpur d’Italie, de poivre de Madagascar et de noix de muscade pour un effet captivant. Ce sillage lumineux dévoile un bouquet chaud et luxuriant assuré par la résine d’iris de Toscane, le géranium égyptien, la rose bulgare… Enfin, la richesse fascinante de l’Ambre est soulignée par l’Opoponax, l’huile de Patchoulli d’Indonésie et l’huile de Vétiver. L’impression finale est une brume envoûtante sublimée par le Benjoin du Laos et la vanille procurant une dernière caresse, comme une chemise immaculée glissant sur la peau.

La rédaction d’Edgar a humé et aimé :

Boucheron pour Homme | Valentino Uomo | Jovoy bougie Absolu de Mojito | Absolument parfumeur Treizième note

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COSMETO

COSMÉTIQUE HIGH-TECH

par corinne marcheix

L’ÉLECTROSTIMULATION À PORTÉE DE MAIN Ceinture à fabriquer des abdos, short galbant, brassards à biceps… Rien de plus simple aujourd’hui que de tonifier et modeler sa silhouette en sollicitant ses propres muscles. Et sans lever le petit doigt, ou presque, à partir d’une simple télécommande. C’est le boum de l’électro-cosméto, devenue l’un des marchés les plus prometteurs de la beauté avec une croissance à deux chiffres par an ! Cette cosmétique high-tech séduit un nombre grandissant d’adeptes candidats à la minceur et au modelage. Pas décidé à franchir le cap de la chirurgie esthétique, pas le temps ou l’envie de suer dans une salle de sport… La réponse de l’électrostimulation est une aubaine pour se bâtir un corps de rêve et redessiner sa silhouette à son

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rythme, en faisant travailler les zones souhaitées. Directement inspirée des appareils médicaux, cette nouvelle génération d’appareils cumule les bons points, de l’investissement minimum à une rentabilité maximum. Être beau et ferme sans avoir à trimer des heures durant en salle de musculation, un rêve devenu réalité grâce à quelques bijoux de technologie testés et approuvés par la rédaction d’Edgar. La ceinture d’électrostimulation musculaire, Slendertone Abs Homme (env. 180 €), raffermit et sculpte les abdominaux en 4 semaines. Simple et pratique, elle porte bien son nom et cible les trop célèbres poignées d’amour. Dans la même marque, Slendertone Optimum (env. 400 €)

répond à toutes les utilisations de l’électrostimulation, beauté avec ses programmes de raffermissement et de drainage et sport avec ses programmes force et récupération. Si les promesses sont tenues, il faut avouer que le système filaire demande un peu de patience pour le bon positionnement des électrodes. La petite merveille de Compex, le Wireless (env. 1 250 €) (photo de gauche) est un électrostimulateur extrêmement facile d’utilisation grâce à sa technique révolutionnaire sans fils ! Il offre une stimulation adaptée aux sportifs et sédentaires qui veulent un entraînement professionnel. Il promet un raffermissement musculaire et, grâce à son système sans fils, il permet aussi la pratique d’un sport en salle pour les plus courageux. Doubles effets garantis ! Enfin, notre coup de cœur va au révolutionnaire Miha Bodytec (env. 80 € la séance de 20 mn), “un gilet et une ceinture munis d'électrodes permettant de travailler sur huit groupes musculaires en même temps” résume le coach, Avi Roser. “C’est l’arme secrète d’Usain Bolt. Le pot de Nutella se transforme en plaquette de chocolat sur votre corps (photo de droite) !” résume le coach qui a déjà de nombreux sportifs de haut niveau dans ses carnets de rendez-vous.


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COSMETO

DOCTEUR SVP

C’est clair !

LE BAR DES COLORISTES

David Ravet

Osez la couleur

Comment lutter contre le teint brouillé ? Le docteur Thierry Lafitte, spécialiste des questions d’esthétique, évoque les nouvelles techniques pour un éclaircissement efficace et durable, avec une longueur d’avance… “Afin de traiter les taches du visage et même des mains (qui trahissent souvent l’âge) on peut utiliser les peelings chimiques à des concentrations variables ou alors utiliser des lasers. Il faut savoir que ces derniers se caractérisent par leur longueur d'onde qui doit être la plus adaptée à l'effacement des taches. Il existe depuis plusieurs années différents lasers qui permettent de traiter les taches, mais récemment une longueur d'onde spécifique sous le nom de Thulium permet de les traiter beaucoup plus efficacement. Le laser en question se nomme le Fraxel DUAL”. En combien de séances obtient-on un résultat visible et pour quel coût ? “En une séance, d’une dizaine de minutes, à partir de 250 €, les premiers résultats sont visibles”. Enfin, le conseil préventif du spécialiste est “tout simplement de se protéger du soleil, le grand responsable des dégâts sur la peau”. Docteur Thierry Lafitte : 9, rue de la Trémoille 75008 Paris

Le hair designer Christophe-Nicolas Biot signe un nouveau lieu dédié à la coloration au cœur du Village royal, à deux pas de la Concorde. “Passionné par la couleur et tout ce qu’elle permet d’exprimer en termes de créativité et de personnalité, j’avais très envie de créer un concept complet et innovant autour de la coloration, tant en matière de service que de prestation”, résume le génial créateur, voici quelques années, du Bar à Chignon. Dans ce nouvel espace, la couleur n’est pas

taboue et les hommes poussent fièrement la porte du bar où l’équipe de coloristes prodigue ses conseils d’experts. Les tempes grisonnantes sont domptées, les reflets assagis ou accentués selon les personnalités (de 25 € à env. 90 €). Le concept du bar des coloristes permet aussi de repartir avec sa couleur, de qualité, à appliquer à la maison, toujours après le diagnostic et l’ordonnance beauté des experts. Le Bar des Coloristes : 25, rue Royale 75008 Paris

LA SUITE UN JOUR UN REGARD

C’est tout vu ! C’est l’adresse incontournable pour sublimer votre regard et dompter vos sourcils. L’experte Sabrina s’est installée au 217, rue Saint-Honoré. “D'abord maquilleuse pour les marques de luxe, j'ai été amenée à créer des protocoles pour Kenzo. Ma passion pour le regard et sa personnalisation morphologique des soins m'ont conduite à me spécialiser dans le regard depuis 10 ans”. Au sein de ce nouvel espace, la Suite, elle propose notamment le remodelage (env. 50 €) “pour définir une ligne de sourcils personnalisée”, la pigmentation par pigment naturel introduit entre chaque poil “comme une ombre et non comme un remplissage”, la teinture des cils et des sourcils (env. 30 €) et le rehaussement des cils “pour tous ceux qui souhaitent avoir des cils plus visibles et un regard plus ouvert” (env. 50 €). La fréquence d’entretien varie de 3 à 5 semaines. Et votre regard s’animera en un clin d’œil ! La Suite Un jour un regard : 217, rue Saint-Honoré 75001 Paris

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ART #ARTPARIS

ART PARIS

À L’EST, DU NOUVEAU Reprise en main par une nouvelle équipe l’an passé, Art Paris Art Fair s’impose au printemps comme une foire incontournable de la scène artistique européenne. Son point fort : accompagner l’essor de l’art contemporain vers l’Est. Catherine Vauselle, directrice de la Communication et des partenariats et Guillaume Piens, commissaire général, nous éclairent sur la personnalité unique de la foire qui cette année explore la Chine et ses relations à la capitale. Le magazine en ligne www.ouvretesyeux.fr couvre toute son actualité. Vous avez relancé Art Paris Art Fair l’an passé, quelle est la proposition de la foire aujourd’hui ? Art Paris Art Fair est devenue une foire thématique. Elle offre différentes plates-formes, que ce soit le secteur “Promesses” pour les jeunes galeries, “Artdesign” qui lie l’art et le design ou l’invitation d’un pays à l’honneur. Elle donne ainsi une vision profonde sur une scène particulière. C’est une foire thématique qui a un contenu généraliste puisqu’elle propose des œuvres d’art modernes et contemporaines. Son socle

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par anne kerner

est européen et sa direction regarde vers l’Est. Nous avons commencé avec la Russie invitée d’honneur en 2013, la Chine est notre invitée en 2014 et en 2015, ce sera la Corée du Sud. L’idée, c’est qu’à chaque foire, nous donnons un nouvel axe de découverte vers l’Est. Pourquoi justement l’Est du continent ? Il s’agit d’une direction géopolitique et géographique qui englobe l’Europe Centrale, la Russie, l’Asie, le MoyenOrient... Nous regardons des scènes qui sont aujourd’hui émergentes et particulièrement intéressantes. La progression vers l’Est de l’art contemporain est incroyable. Il y a de nouvelles collections privées, la création de musées, de fondations, de galeries, tout un ensemble... Nous avons donc décidé d’accompagner cet essor de l’art contemporain vers l’Est. C’est ce qui vous différencie d’une foire comme la Fiac ? Exactement. La Fiac joue parfaitement son rôle. Sa base principale se trouve dans un contenu d’artistes germano-américains. De notre côté, nous allons vers des

rivages de plus en plus lointains. Quelle est la personnalité d’Art Paris Art Fair? Art Paris Art Fair part d’une envie, d’une recherche, d’une exploration. Nous pratiquons la même complicité dans la communication. Nous désirons donner une forme d’accueil pédagogique, de formation, d’amitié. C’est à nous d’amener le public à parcourir toute notre plate-forme. Comme le fait Guillaume lorsqu’il part en voyage. “Voilà ce que j’ai vu. Voilà ce que je vous propose”. Auparavant, Art Paris Art Fair était considérée comme une foire de second marché, ce qui n’est plus le cas. Nous sommes revenus sur un contenu plus essentiel pour faire découvrir ce qui n’est pas vu à Paris. Le fait de nous consacrer à la Russie, à la Chine, amène chaque fois une population de plus en plus nombreuse et curieuse sur un événement et sur cette exploration internationale. Donc en communication, c’est important. Désormais notre rôle est de piloter les visiteurs dans la Foire. Quel est votre public ? Nous accueillons des collectionneurs


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ART #ARTPARIS

d’art moderne et contemporain et en même temps un public curieux qui apprécie la venue d’un pays invité, car comme nous le faisions à Paris Photo, nous lui offrons quelque chose de nouveau. Art Paris Art Fair, c’est donner et recevoir. De plus, nous travaillons avec de jeunes investisseurs qui nous font confiance. D’où notre belle énergie et une grande efficacité. À long terme, que veut devenir Art Paris Art Fair ? Un lieu de découverte, d’exploration, un lieu où l’on apprend. Et pas seulement une foire d’investissement au sens financier du terme. Il s’agit d’une vision qui aujourd’hui manque beaucoup dans l’art contemporain. Car nous voyons ce dernier apparaître comme une recherche de statut social. Je suis très choqué de voir par exemple l’évolution de Frieze à Londres qui devient une sorte d’extension de la Fashion Week. Nous avons envie de revenir à une vérité. L’art contemporain, c’est une connaissance du monde et c’est ce que nous avons envie de mettre en avant. Et comment présentez-vous votre invitée 2014, la Chine ? Notre projet coïncide avec les 50 ans de l’amitié franco-chinoise. Nous nous intégrons dans le dispositif officiel. Nous amenons deux choses intéressantes. D’une part, un panorama large et varié avec près de 80 artistes chinois aussi bien représentés par des galeries d’art françaises que chinoises qui viennent de Beijing, Hong Kong ou Shanghai. D’autre part, nous nous sommes appuyés sur la mémoire franco-chinoise de Paris et sur les lieux parisiens marqués par la Chine. La France a, en effet, une relation très ancienne et très étroite avec ce pays. À partir de 1911, beaucoup d’artistes chinois sont venus à Paris puis sont repartis en Chine fonder des académies d’art. Grâce à ce projet, nous pouvons

réfléchir sur ce dialogue constant entre les artistes chinois et Paris depuis les années 1970 à nos jours. Nous avons de plus tendance à dire que la modernité est d’aller à Londres ou à New York. Or beaucoup d’artistes chinois aujourd’hui vivent à Paris car notre capitale reste à leurs yeux très importante et c’est intéressant à soulever et à soutenir. Ce projet peut justement être l’amorce d’une réflexion sur l’histoire de cette mémoire chinoise à Paris. Et grâce à lui, on va beaucoup parler de la présence de la Chine à Paris. Vous présentez aussi la jeune génération d’artistes chinois ? Aujourd’hui, les jeunes artistes chinois se tournent plus vers des préoccupations sociales que politiques. Toute une génération d’artistes réexplore d’une manière contemporaine le travail à l’encre traditionnel. Pour moi, c’est l’évolution majeure actuelle en Chine. Que voulez-vous que le visiteur retienne lorsqu’il sort d’Art Paris Art Fair ? Du plaisir. Art Paris Art Fair, Grand Palais, du 26 au 30 mars 2014. Le parcours VIP met en avant les lieux et l’actualité liés à la Chine à Paris avec Visite des collections chinoises du Musée du Quai Branly Visite de l’exposition De la Chine aux Arts Décoratifs, Musée des Arts Décoratifs. Soirée Art et Cinéma Chinois à la Pagode. Visite de l’exposition Modernités Plurielles au centre Pompidou avec une mise en avant des artistes chinois ayant vécu à Paris comme Pan Yuliang, Leng Fiangman… Soirée spéciale art chinois contemporain dans les collections du musée Cernuschi (Wang Keping, Ma Desheng, Xiofan, Li Fang). Visite de l’exposition Terracota Daughters de Prune Nourry au Centquatre.

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ART

ERNEST PIGNON-ERNEST

Donner vie à la mort “Au plus haut degré d’intensité possible, chaque dessin s’affiche comme le dernier mot de l’homme condamné et invente un alphabet que seule la mort peut lire”. Gérard Mordillat a tout dit. Ou presque. En 2012, Ernest Pignon-Ernest intervient dans la prison Saint-Paul de Lyon. Son désir ? “Redonner un visage, honorer ceux qui ont été emprisonnés, torturés, exécutés entre ces murs, par des bourreaux français ou par les nazis. Rappeler aussi tous ces “droits communs” qui y ont souffert, certains jusqu’au suicide”. Dans l’incommensurable beauté des dessins de l’artiste, il y a juste l’innommable. Il y a la mémoire, cette “omniscience en toute les conscieances” qui taraude au plus intime de l’être et livre la souffrance la plus immense, ignoble et choquante. Criminelle. La main d’Ernest Pignon-Ernest suit les traits des corps exaucés. Elle plonge dans les ténèbres et leur redonne vie. Une vie qui est tout sauf la vie. En génial sismographe, dans la virtuosité de son geste, l’artiste arrive à cerner les traits de la mort. Oui. Effectivement la mort. Ainsi, son œuvre, toujours, dans sa puissance et sa sensibilité, sa fragilité, frôle le sublime. Ernest Pignon-Ernest, galerie Lelong, 13, rue de Téhéran, 75008 Paris. Tél. : +33 (0)1 45 63 13 19. www.galerie-lelong.com. Jusqu’au 15 mars.

MATHIEU PERNOT

Mieux regarder l’autre En 1996, à 26 ans, Mathieu Pernot désire une seule chose. Photographier les tziganes d’Arles où il est étudiant à l’école de photographie. Première exposition donc où il entremêle aussi bien des bandes son d’interviews, des images d’archives que ses propres photographies. Il a trouvé sa voie. En 2009, il capte des Afghans dormant dans des squares de Paris. En 2010, le voilà dans l’hôpital psychiatrique de Picauville dans la Manche. Aujourd’hui, à 43 ans, le jeune photographe présente son fulgurant travail au Jeu de Paume. Et tout y est. Une volonté politique, sociale, historienne. Un désir de conserver la mémoire de personnes vivant en marge de notre société. Pour montrer ce que l’on ne voit pas ou ne voulons pas voir. Mathieu Pernot nous oblige à regarder. Et c’est à la fois terrible et magnifique. Mathieu Pernot, Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75008 Paris. Tél. +33 (0)1 47 03 12 50. www.jeudepaume.com. Du 11 février au 18 mai.

CLAUDE VIALLAT

L’éblouissement coloré Ainsi, après cinq ans d’absence à la galerie, Claude Viallat présente un ensemble inédit de larges peintures sur tissus. Ce membre fondateur du si éphémère mouvement Supports-Surfaces des années 1970 révèle de très grandes toiles d’acrylique sur tissus de près de trois mètres ! Et voilà que ses motifs si épurés deviennent foisonnants grâce à un jeu graphique et démultiplié de motifs de graffitis voire de nappes de Noël où les couleurs vives s’amusent à se répéter merveilleusement et inlassablement. À 74 ans, Claude Viallat poursuit ses explorations colorées toujours plus denses et intenses. Un éblouissement pour l’œil. Claude Viallat, galerie Templon, 30, rue Beaubourg, 75003 Paris. Tél. : +33 (0)1 42 72 14 10. www.danieltemplon.com. Du 1er mars au 9 avril.

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MUSIQUE

NOS COUPS DE CŒUR

SHARON JONES & THE DAP-KINGS

par dominique peltier

GIVE THE PEOPLE WHAT THEY WANT

Daily Grind Passionné par l’univers du théâtre et du cinéma, Cyril Grapin passera trois années aux cours Simon avant de se confronter aux auteurs classiques et contemporains sur les planches de différents théâtres aussi bien en province qu’à Paris. Entre la musique et la comédie il n’y a qu’un pas qu’il franchira aisément, puisque baigné depuis sa plus tendre enfance par la musique classique. Il signe alors quelques bandes originales avant de présenter aujourd’hui un premier album : Daily Grind, un conte musical aux accords universels. Awang Record and Live

FRÉDÉRIC LECLOUX

Annoncé pour l’été 2013, la sortie du sixième album de la reine du soul et du funk est repoussé à une date ultérieure pour raison de santé. Et c’est du sérieux. Sharon Jones est atteinte d’un cancer. Opération d’urgence, chimiothérapie, c’est l’effroi dans son entourage, mais aussi pour son public qui aujourd’hui se compte à l’échelle planétaire. Mais la diva se bat. Fin décembre, c’est-à-dire hier, elle termine son traitement et mets K-O son vilain crabe. L’heure pour Sharon Jones de revenir aux affaires et de finaliser enfin son album. C’est chose faite et bien faite. Give the People what they want est un pur concentré d’énergie, positive évidemment ! L’album s’inspire naturellement des 60’s, mais l’alchimie produite entre Sharon Jones et les Dap-Kings est juste incroyable. La voix de Sharon porte le groove dans une nouvelle dimension, elle illumine l’intégralité de cet album empreint d’un nouvel élan. Ça respire la joie, le bonheur de faire de la musique ensemble. On ressent vraiment à l’écoute cet état de grâce que l’on retrouvera immanquablement sur scène. Sharon Jones devrait être à Paris à la mi-avril, avant son Olympia le 6 mai prochain. Daptone Records

Cyril Grapin

Black Avenue Inside The Darkness Premier album pour ce jeune groupe toulousain né en 2009. Black Avenue ne cache pas ses ambitions, celles de s’affirmer sur la scène internationale. Constitué de cinq musiciens et chanteurs, le groupe appartient à la grande famille du rock, évoluant entre musique pop, progressive et hard rock. Une musique universelle, loin du communautariste borné. Des mélodies soignées autour d’arrangements méticuleusement rock saupoudrés parfois d’un zest de métal. Les amateurs du genre ne peuvent manquer ce premier opus. Disponible uniquement (pour le moment) en téléchargement numérique.

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MUSIQUE

par christophe combarieu

MILOS KARADAGLIC

Le virtuose Avec ses doigts magiques et sa gueule d'ange, Miloš Karadaglic est en train de conquérir le monde, et dépasser comme personne l'univers des aficionados de la musique classique. Et pourtant, avec sa petite guitare, ce n'était pas gagné d'avance ! Né au Monténégro en plein conflit géopolitique, il quitte ses proches à 16 ans et part étudier la musique à la Royal Academy of Music de Londres. À peine trente ans au compteur, notre hypnotiseur est une révélation largement comparable à un Roberto Alagna dans son registre. Et la comparaison n'est pas innocente. L'un comme l'autre ont pour credo de ne pas défendre la “grande” musique, mais savoir nous faire reconnaître la bonne de la mauvaise. Charismatique, humble et surtout virtuose, Miloš Karadaglic a décidément tout pour plaire. Depuis trois ans, il vit une vraie success story grâce au prestigieux label allemand Deutsche Grammophon. Un premier album, puis un second, dans lesquels il a redonné ses lettres de noblesse à un instrument boudé par les ayatollahs du classique. Aujourd'hui, son troisième opus, le célébrissime Concerto d'Aranjuez, enregistré avec le Philharmonique de Londres, et qui rappellera nombre de souvenirs à bon nombre d'entre nous, risque bien de pulvériser les deux précédents ! Plus que l'instrument dans sa simplicité, c’est la singularité de la guitare et sa chaleureuse sonorité qui séduit. “Grâce à une guitare, on peut obtenir une sonorité arc-enciel : du son le plus brillant au son le plus sombre et le plus coloré. On peut créer une symphonie. C’est ça, la plus grande beauté de la guitare”. Et il n'a pas tort ! Ouf, grâce à lui, la guitare classique a encore de beaux jours devant elle. Milos, Aranjuez (œuvres de Rodrigo et de Falla). Deutsche Grammophon/Universal

Artaserse

DSe Leonardo Vinci Aucun doute possible : pour les contreténors comme pour les amateurs de musique baroque, il y aura un avant et un après Artaserse. Et pourtant, le compositeur Leonardo Vinci est loin d'avoir le talent d'un Haendel. La surprise est donc totale. On est subjugué, transporté, par cette folle réunion de tous les plus grands contreténors de la planète : Jaroussky, Cencic, Sabadus, Fagioli. Ils sont tous stupéfiants jusqu'à la folie dans la démesure de leurs vocalises. 2 DVD Erato/Warner.

WORK ZIK’S

Waltraud Meier

Au Palais-Royal Au moment où parait en DVD son incroyable incarnation d'Eboli dans la production du Chatelet du Don Carlos de Verdi, aux côtés d'Alagna, van Dam et Hampson, l'incomparable diva wagnérienne, la reine absolue de Bayreuth, au Théâtre du Palais-Royal. Une voix qui reste d'une étonnante souplesse mélodieuse, aux antipodes de la caricature que l'on fait à tort des chanteuses wagnériennes. Récital Strauss/Wagner, par Waltraud Meier. Lundi 24 Février au Théâtre du PalaisRoyal à Paris.

Capuçon Renaud et Gautier Fascinante La musique, une affaire de famille ? Assurément, d'autant plus que le miracle est aussi qu'il n'y a aucune rivalité fraternelle. “On apprend l'un de l'autre” répondent-ils en chœur, même si 90 % de leurs carrières respectives se font séparément. À l'image de ce somptueux album consacré à SaintSaëns, est l'écrin parfait à leurs talents et à leurs jeux. Saint-Saëns, Concertos, Renaud et Gautier Capuçon - CD Erato/Warner.

Les morceaux écoutés par Edgar pendant le bouclage

Fréro Delavega - Reprise Price Tag (Jessie J Cover) | Tahiti 80 - Open Book | Catriona Irving - Sitting On the Shelf Without Shelly Sharon Jones & The Dap-Kings - Stranger to My Happiness | Gesaffelstein - Aleph | Childish Gambino - Because the Internet

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CINÉMA

MAUVAISE FOI

Univers Only Lovers Left Alive (19/02) Les vampires sont à la mode et, par snobisme peut-être, Jim Jarmusch se prête au genre en version modeuse. Bellâtres à cheveux gras et comédiennes hâves se prêtent au jeu d'un insatiable name dropping culturel, tout ça sur fond de liaison amoureuse immarcescible. C'était quand même plus drôle à l'époque de Down by Law...

LA QUESTION

par jean-pascal grosso

ARNAUD DUCRET Paris ou province ? Province. Je viens de Petit-Couronne près de Rouen. J’ai la nostalgie des endroits à taille humaine. Le rythme de vie est différent. Tu prends le temps de te poser avec les gens. J’aime ça. Votre secret auprès des femmes ? J’adore les comédies romantiques. Tout est dedans pour les séduire... Auriez-vous aimé être une femme ? Absolument pas. Je ne pourrais pas supporter la drague lourde voire agressive. Je partirais au quart de tour. Votre luxe ? Pouvoir faire plaisir à mes amis comme j’en ai envie. Votre mauvaise habitude ? Je me couche trop tard. C’est un problème vu l’heure à laquelle je me lève... Votre dernière bagarre ? Avec Maitre Li, mon professeur de Karaté. C'est un des personnages du one-man show que je joue actuellement en tournée. Votre plus grande ambition ? Rester moi-même en toutes circonstances. Votre dernière nuit blanche ? La veille du premier jour de tournage de Parents Mode d’Emploi. C’est

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presque un rituel avant chaque tournage, vouloir être à la hauteur. Votre pire humiliation ? Je suis tombé sur les fesses devant une terrasse bondée. Difficile de garder sa dignité dans ces cas-là. Une icône ? Michael Jackson : révolutionnaire, magicien, perfectionniste, génial... Un modèle. La voiture de vos rêves ? Définitivement, la Ferrari 458 Italia. Votre livre de chevet ? La biographie de Quincy Jones, le producteur des meilleurs albums de Michael Jackson. Tout est lié. Votre talent caché ? Justement, j’imite très bien le bruit du moteur de Ferrari. Comment aimeriez-vous mourir ? Mourir ? J’aime trop la vie, plutôt crever ! Votre plus grand regret ? Franchement, je n’ai pas de regrets. Ça ralentit les ambitions.

La Grande aventure de Lego de Chris Miller et Phil Lord sortie le 19 février Et en tournée toute l'année avec son one-man-show J'me rends

Non-Stop (26/02) Il serait tout de même temps de se poser la question – cinématographiquement vaine - de savoir si le grand (rien que par la taille) Liam Neeson a de cruels arriérés d'impôts. À 61 ans, l'interprète de Michael Collins et d'Oskar Schindler n'en peut plus de jouer les versions irlandaises de Chuck Norris. Dans NonStop, il cartonne les malheureux passagers d'un vol pour Londres. Plus rien ne l'arrête... Wrong Cops (19/03) Après Rubber et Wrong, Quentin Dupieux poursuit sur sa lignée de bidouilleur cinématographique : laideur portée au pinacle, cynisme satisfait et vulgarité swag. Il en profite pour marteler, ad nauseam, sa musique binaire. Éric Judor aurait dû, concrètement cette fois, appeler le fils Sarko pour le sortir de cette galère !


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CINÉMA

C'EST MON CHOIX !

The Canyons Rares finalement sont les films à parler de la réalité de beaucoup de jeunes gens qui débarquent à Holywood avec leurs rêves de gloire pour n'y trouver qu'échec, compromis ou solitude. Toy Boy (2009) de David Mackenzie transformait Ashton Kutscher en gigolo pour avocate quadra sous le soleil de Los Angeles qui finissait littéralement sur le trottoir. Depuis, plus grand chose. Comme si l'industrie du showbiz américaine ne souhaitait pas trop se pencher sur ses enfants perdus. Écrit par l'incorrigible Bret Easton Ellis, réalisé par le fascinant Paul Schrader (Hardcore, Mishima...), The Canyons, dont la sortie avait plusieurs fois été repoussée, est une plongée étouffante, saisissante, parmi ces “moins que zéro”. Trônant au-dessus du lot, James Deen, acteur porno de profession, limite imposé par Ellis au réalisateur, campe avec un talent inattendu un libertin friqué, puissant, manipulateur. Face à lui, Lindsay Lohan, déesse sacrifiée des écuries Disney, refaite, plombée, joue les amantes vaporeuses et tragiques. Face à eux, les destins se défont dans la souffrance et le drame. À 67 ans, Paul Schrader, en toute indépendance, réussit un film sensuel, désenchanté et violent, à la photographie parfaite et à l'amertume hantante. The Canyons de Paul Schrader avec James Deen, Lindsay Lohan... Le 19 mars

MADEMOISELLE EDGAR

DVD

Les Amants du Texas Présenté lors du dernier Festival de Cannes, dans la section parallèle “Semaine de la critique”, Les Amants du Texas eut peut être un écho discret, mais reste, pour ceux qui l'ont vu, un grand moment de grâce cinématographique. Pour son premier long-métrage, David Lowery plante sa caméra nostalgique, mélancolique, dans le Texas des années 70 où Bob (Casey Affleck), braqueur malchanceux, Ruth (Rooney Mara), mère fragile, s'aiment d'un amour impossible. Emprisonné, Bob, transi pour sa belle, décide de s’évader, alors qu'un shérif délicat prend celle-ci sous son aile. Ceux qui y perçoivent la veine d'un Terrence Malick époque Les Moissons du ciel ne se trompent pas. Majestueux. Avec une interview de Lowery en bonus. Les Amants du Texas de David Lowery chez Diaphana Vidéo. Prix : 19, 99 euros

Saoirse Ronan

Double actualité pour cette jeune comédienne de bientôt vingt ans : dans The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (La Vie aquatique...), elle s'immisce au milieu d'un casting de stars (Edward Norton, Bill Murray, Jude Law, Harvey Keitel...), tandis que dans How I Will Live Now de Kevin Macdonald (Le Dernier roi d’Écosse), elle doit, en vacances en Angleterre, affronter... la 3e guerre mondiale !

Pour Saoirse Ronan (prononcez Sir-sha, c'est d'origine irlandaise), vue en déchirante victime dans Lovely Bones de Peter Jackson, puis en tueuse implacable face à Cate Blanchett dans Hanna. Fille du comédien Paul Ronan (Ennemis rapprochés...), déjà nominée à l'Oscar pour son rôle de peste dans Reviens-moi, Saoirse, que certains professionnels et critiques considèrent

déjà comme la “nouvelle Meryl Streep”, elle est assurément une des valeurs montantes des cinq années à venir. Un talent, à la fois rebelle et délicat, à découvrir en attendant de la retrouver dans How to Catch a Monster, la première réalisation de Ryan Gosling. The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, sortie le 26 février How I Will Live Now de Kevin Macdonald, sortie le 13 mars

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AILLEURS

LE BANYAN TREE LANG CÔ

par jean-pascal grosso

VOYAGE AU BOUT DE LA PLAGE Le groupe Banyan Tree vient d'ouvrir un nouvel hôtel situé à une heure de Da Nang. Au cœur du Vietnam historique, là où jadis la royauté venait chercher le repos, le Banyan Tree Lang Cô se veut une villégiature où se cultivent silence, gastronomie et raffinement. “Les Américains avaient gagné la guerre. Ce qui s'est passé après, c'est à cause des étudiants occidentaux...” Non pas que la censure ait été balayée au Vietnam, toujours, aux dernières nouvelles, dictature communiste, mais, avec l'arrivée des touristes venus de l'Ouest, les langues se délient. Un peu. L'autochtone, croisé à Da Nang – Tourane, à l'époque indochinoise -, parle un français parfait et, physiquement, s'amuse à jouer les Clark Gable asiatiques... Dans la région, le tourisme explose. Il suffit de voir les hôtels pousser comme

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des champignons, l'un après l'autre posés en file indienne, le long de la côte, face à la mer de Chine méridionale, sous un soleil somptueux, vite écrasant. Des resorts de luxe internationaux, clinquants, d'autres plus massifs, au style moins heureux, quand certains n'ont pas tout bonnement été abandonnés, quasi-terminés, faute d'investisseurs sûrs, des petits malins s'étant envolés avec la caisse avant la pose finale des fenêtres... Un peu à l'écart de cet agrégat d'architectures touristiques, le Banyan Tree Lang Cô a opté, lui, pour le calme total. Fidèle aux principes du groupe qui consistent à maintenir ses hôtes loin du brouhaha inhérent aux zones de villégiatures, l'hôtel a installé sa quarantaine de villas aux abords de la jolie plage de Canh Duong. De l'aéroport, une heure de navette est


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AILLEURS

nécessaire pour rejoindre cette parcelle de tranquillité à l'histoire, jadis, si tempétueuse. Le hall d'entrée donne le ton : large et épuré, où la blancheur se mêle aux bois bruns. Dans ce qui semble être à première vue une bibliothèque, se love un bar élégant. Quant aux villas, elles se divisent en deux catégories : les Lagoon Beach (131 m², hauteur de plafond, esprit asiatique-chic) et les Beach Villas (124 m²), qui donnent directement sur la plage. Vue imprenable. Pour les gourmands, l'Azura, pied dans le sable, propose une cuisine aux accents méditerranéens, à la fois légère et roborative. Le soir, d'autres gammes se jouent au Saffron, le restaurant qui conjugue cuisine asiatique revisitée. La modernité n'est pas envahissante, la “fusion” est modérée, le résultat savoureux. Ne reste plus qu'à aller ensuite mettre son corps rasséréné à l'épreuve du golf 18 trous – conçu, if you please, par le mythique Sir Nick Faldo ! Même l'hôtel, refuge admirable, ne doit pas être prétexte à une paresse engluée. Le district de Phu Lôc, là où il est implanté, regorge de sites et de villages à visiter. Hué, la rivière des parfums, Hoi An, ville historique ravissante devenu malgré elle repaire de boutiquiers, My Son... Toute une imagerie autour de ses noms chantants. Nostalgie apocryphe d'un Vietnam d'avant les cataclysmes. Les touristes s'y pressent aujourd'hui et marchandent à des vendeurs qui, à force, en ont pris l'habitude un peu pincée. À Hué, le drapeau rouge flotte sur la Cité impériale. Les étrangers, photographes frénétiques, et les familles en promenade se croisent avec une indifférence affichée. Musique des appareils numériques et rires épars deviennent la bande-son principale de l'aprèsmidi moite. Au village de Tra Que, on cultive les herbes aromatiques nécessaires à une cuisine simple et toujours étonnante. Un Américain, arrivé en vélo, se fait masser les pieds par une fille des champs qui se gausse, dans sa langue, de sa blancheur de peau. La chaleur est pesante et, réfugié à l'ombre d'un temple chinois, on saisit ce “mal jaune” qui gagnait les Français coloniaux, leur indolence rafraîchie à coups d'anisette enchaînés. Le voyage se prolonge... Hoi An, patrimoine de l'humanité. Une fois traversé le pont japonais, le voyageur découvre une ville comme une bonbonnière. Les visites passées, le shopping y est de mise en attendant le soir et les lanternes qui s'illuminent, parant l'endroit d'un beau rouge vif. Retour à Lang Cô. Pour se retoquer, filer au Spa. Un des packages là-bas se nomme “Banyan Indulgences”. On en demandait pas moins. 2 553 m² dédiés aux soins et à la détente dans une atmosphère de quiétude et de luxe seule entamée par les chants volatiles. Et il n'y a plus qu'à déposer les armes, Français. Une seconde fois.

CARNET DE ROUTE • “Mon Paradis au Vietnam” avec Planetveo, créateur de voyages sur mesure. 7 jours / 4 nuits à partir de 2 989 € par personne. Tarif incluant vols internationaux en classe éco sur Vietnam Airlines, taxes, hébergement au Banyan Tree Lang Cô en Lagoon Villa, les petits déjeuners, un guide et un chauffeur privatifs, les repas et visites mentionnés dans le programme.

Renseignements et réservations sur www.planetveo.com ou au +33 (0)1 76 64 74 87. • Banyan Tree Lang Cô, Cu Du Village, Loc Vinh Commune, Phu Loc District, Thua Thin Hue Province, Vietnam. Tél : (84) 54 369 5999. Email : lango@banyantree.com. Site : banyantree.com. • Vol Paris/Hanoï par Vietnam Airlines :

7 vols directs hebdomadaires entre Paris et Hanoi (11h30 de vol). Tarif classe éco : à partir de 699 € TTC A/R. Tarif classe business : à partir de 2 860 € TTC A/R. Tarif Hanoi-Danang AR TTC : rajouter 95 € TTC A/R au prix. Renseignements : www.vietnamairlines.com ou au +33 (0)1 44 55 39 90 et dans toutes les agences de voyages.

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ACTUALITÉ

bitcoin

L'Argent flou Sa valeur démultipliée avec les années, le bitcoin est en passe de devenir une monnaie reconnue hors des cénacles de la net-économie. Attention, votre disque dur pourrait bien contenir un trésor ! par jean-pascal grosso James Howells, vous connaissez ? Âgé de 28 ans, ce fou d'informatique avait glané en 2009 une poignée de bitcoins - monnaie virtuelle, née d'un algorithme compliqué, créé par Satoshi Nakamoto, (mystérieux) chercheur en informatique qu'il laissa, après que son ordinateur eut rendu l'âme, sommeiller sur un disque dur au fond d'un tiroir. La suite tient du tragi-comique : des années plus tard, James jette, en citoyen concerné, ledit disque, dont il ne voit plus l'utilité, dans une citerne appropriée. Ce dernier finira dans une décharge spécialisée en matériel électronique, quelque part au Pays de Galles, sous des tonnes de rebut du même acabit. Sauf qu'entre-temps, le nerd malheureux a découvert que le montant de ses bitcoins atteignait aujourd'hui… 5,5 millions de dollars ! “C'est foutu” épilogua-t-il, désemparé, au micro de la BBC. Howells a toutes les raisons de se morfondre.

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Dans une fièvre inflationniste qui, pour les mauvais oracles, ne peut qu'annoncer les revers à venir, le bitcoin a vu sa valeur augmenter de près de 800 %, passant, rien que pour le mois de décembre 2013, de 90 à 790 euros ! Sachant qu'il valait, à sa création en 2008 environ 0,036 centimes d'euros... On parle ainsi de 1,5 milliards de dollars de bitcoins en circulation dans le monde aujourd'hui. Déjà le Financial Times agite le drapeau noir de la “bulle spéculative”. Il faut dire que cette devise monétaire évoluant hors de l'autorité de l'État ou d'une banque ne peut qu'attirer les chantres de la contre-économie, d'une lutte contre le système bien plus profonde, séditieuse et cryptée qu'une gestuelle bouffonne reprise sur les terrains de football. Pour ses champions, c'est la façon idéale de faire commerce – en toute autonomie - sans passer par le marché officiel et se soustraire ainsi aux taxes et à la surveillance gouvernementales. Sur la toile soufflerait donc un vent – salutaire ? - de liberté économique. Les plus clairvoyants défenseurs du bitcoin se ré-

clament du fameux ‘“sens de l'Histoire”. Le même qui fit imprimer, par exemple, aux États-Unis, les bons du trésor... En Amérique du nord, les distributeurs de bitcoins, qui permettent de changer directement l'argent courant en crypto-monnaie, commencent à fleurir dans les bars et coffee shops, un marché de change quasi-traditionnel à la stabilité aussi récente que relative. Tout le monde ne crie pourtant pas encore victoire. Il se peut déjà que les nations, peu enclines à voire leur propre monnaie concurrencée par une devise “anarchique”, mettent un terme à son développement. Pour Jim Angel, professeur ès-économie à l'université de Georgetown, les jours du bitcoin sont déjà comptés. Il ajoutait, en avril dernier, au Financial Times : “En outre, ce système est protégé par un algorithme qui n'est pas à l'abri des défaillances et des piratages”. Ne reste plus donc à attendre que cette nouvelle bulle comme jadis le “miracle” de l'ère “dotcom” - explose au visage de ses spéculateurs ■ même les plus aguerris.


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L E M A G A Z I N E R É F É R E N C E P O U R L E S PA S S I O N N É S D E YA C H T I N G

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Fusée | Organe de forme à peu près conique muni d’une rainure hélicoïdale sur laquelle s’enroule une corde ou une chaîne reliée au barillet. La fusée régularise la force motrice transmise au rouage. Presque toutes les montres des XVI e, XVII e et XVIII e siècles ont des fusées. La corde en boyau fut remplacée par une chaîne vers 1640.

PARTENAIRES DE LA FONDATION | A. Lange & Söhne | Audemars Piguet | Baume & Mercier | Bovet 1822 | Cartier | Chanel | Chopard | CHRISTOPHE Claret Corum | De Bethune | Girard-Perregaux | Greubel Forsey | Harry Winston | Hermès | IWC | Jaeger-LeCoultre | Louis Vuitton | Montblanc | Panerai Parmigiani FLEURIER | Piaget | Ralph Lauren Watch & Jewelry | Richard Mille | Roger Dubuis | TAG Heuer | Vacheron Constantin | Van Cleef & Arpels


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HUBLOT

par dominique peltier

L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION Parmi les réussites horlogères du XXIe siècle, Hublot tient le haut du pavé. Flash-back. Fin 2003, Jean-Claude Biver se retrouve à déjeuner à Lugano avec Carlo Crocco, propriétaire d'Hublot, dont le succès s'est fondé dans les flamboyantes années 80, sur l'alliance du métal et d'un bracelet en caoutchouc qui sentait bon la vanille. En 2004, le pionnier de la fusion cède à cet entrepreneur de génie la direction de l'entreprise et 20 % du capital pour se consacrer presque exclusivement à sa fondation, Main dans la Main (MDM), en faveur des enfants les plus démunis en Inde. Hublot est pour l’heure une coquille vide. Magicien du marketing, Jean-Claude Biver réinterprète cet ADN en donnant un nouvel élan au concept de fusion entre les matériaux comme l'or avec la céramique, le

tantale avec l'or rouge ou encore le magnésium avec le titane, tout en restant fidèle au design immédiatement reconnaissable des montres Hublot. En 2005, sa première collection, la Big Bang, exercice exceptionnel d’analyse de marché, de positionnement et d’image est d’emblée un succès. Avec ce garde-temps, Hublot est entrée instantanément et par effraction dans la cour des grands. Suivront la King Power, la Classic Fusion… Dès lors, la marque va connaître une croissance fulgurante, enchaînant les récompenses, les succès et les commandes. Et un chiffre d’affaires qui se compte désormais en centaines de millions d'euros. La success story est trop belle pour échapper à l'empereur français du luxe, Bernard

Arnault. L’année 2008 est marquée par l’acquisition de la marque par LVMH dont la puissance de feu permet de verticaliser la production avec une nouvelle manufacture high-tech à Nyon dont la jumelle est en cours d'achèvement. Janvier 2012, le sémillant Ricardo Guadalupe est nommé CEO. La maison affiche une croissance à deux chiffres chaque année sans discontinuer, probablement la meilleure croissance de l'industrie horlogère. Ferrari, F1, Coupe du monde de foot, NBA avec les Miami Heat et les Lakers, Depeche Mode, Jay Z… Hublot multiplie les alliances. Ainsi que les records de croissance ! Et fidèle à ses fondamentaux, Hublot a toujours une politique très favorable à l’action caritative.

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ADN Un concept, celui de “Fusion” entre le design et les matériaux, l’art horloger traditionnel avec celui du 21e siècle qui bouscule les codes établis. Le tout, soutenu par une image forte et un marketing innovant. Et des partenariats tous azimuts…

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Big Bang Avril 2005, l’histoire est en marche. Le public découvre la Big Bang qui remporte le prix de “Best Design” lors du Grand Prix d’Horlogerie de Genève. Une montre puissante et sportive propulsée par des calibres mécaniques qui désormais sont manufacturés.

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Classic Fusion L’année 2008 est marquée par le lancement d’une nouvelle collection “Classic Fusion” à l’esthétique sportchic et élégante, plus traditionnelle.

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Défi Conçue en partenariat avec le Musée Océanographique de Monaco dont Hublot soutient les missions et études, l’Oceanographic 4000, boîtier King Power de 48 mm, est une plongeuse de série qui affiche la plus grande résistance à la pression : 4 000 m. Une montre extrême, décalée et remarquable.

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Émotion Après la première Big Bang Senna présentée en 2007, la Big Bang Foudroyante Senna de 2009 et la King Power Ayrton Senna présentée au Grand Prix de São Paulo en 2010 pour les 50 ans que le pilote aurait eus cette année-là, voici la MP-06 Senna, mouvement manufacture tourbillon, célébrant les 41 victoires d’Ayrton et ses 3 titres de Champion avec trois modèles, chacun produit à seulement 41 pièces. Grâce à son soutien et à celui de nombreux amis et partenaires, Hublot contribue et soutient la Fondation Senna en faveur de l’éducation de millions d’enfants au Brésil.

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F Ferrari En 2012, Hublot devient partenaire horloger de Ferrari. Il ne s'agit pas d'un simple accord de création de produit dérivé ou de sponsoring. C’est un accord complet qui couvre toutes les activités de Ferrari et de Hublot, tant au niveau de l’image de marque que des activités commerciales des deux entreprises.

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Jeans Jusque-là le jean, ce basique indispensable de nos vestiaires, était absent des propositions horlogères de luxe. Hublot a mis fin à cette carence

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King Power Lancée en 2009, sa force réside à la fois dans sa tradition et sa fidélité aux lignes de la Big Bang. Elle est encore plus virile, encore plus grosse, encore plus noire et encore plus puissante que ses consœurs !

Guadalupe, Ricardo Janvier 2012. Le bouillant Jean-Claude Biver le nomme directeur général “avec la satisfaction de transmettre à un amicollaborateur de plus de vingt ans”. Changement dans la continuité et nouvelle répartition des rôles.

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Horloger officiel FIFA Brésil 2014 Hublot est Chronométreur Officiel et Montre Officielle de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™. Le compte-à-rebours a déjà commencé au Brésil, illustré par des horloges géantes Hublot dessinées par l'architecte Oscar Niemeyer et installées à Rio de Janeiro - sur la plage de Copacabana - à Brasilia et à Sao Paulo.

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In-house “Aujourd’hui, notre objectif est de hisser Hublot au rang de marque incontournable dans le haut de gamme, avec une maîtrise quasi-totale à l’interne tant des nouveaux matériaux que de nos propres mouvements” explique Ricardo Guadalupe.

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LaFerrari Pour saluer le lancement du modèle LaFerrari, probablement la voiture la plus impressionnante au monde, Hublot a réalisé un monstre de technicité et de design. En lieu et place des cylindres, elle exhibe ses 11 barillets longitudinaux. Au lieu de compte-tours, elle affiche une réserve de marche de 50 jours, soit la plus importante autonomie du monde de l’horlogerie de poignet.

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Millésime 2014 Spirit of Big Bang : c’est l’une des grandes nouveautés pour ce début d’année. 100 % Big Bang… mais de forme tonneau. À l’intérieur bat le nouveau mouvement Hublot HUB4700 retravaillé grâce à une collaboration étroite entre les équipes Hublot et Zénith, sur la base d’un “chassis” chronographe avec date Zenith El Primero (fréquence 36 000 a/h).


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Nyon Sur les hauteurs de Nyon, la manufacture ultramoderne de 6 000 m² a pour ambition de doubler sa surface d’ici 2015. “Notre volonté est, à terme, d’intégrer de nouveaux métiers et de poursuivre notre politique d’intégration de métiers débutée l’année dernière avec l’acquisition de la société vaudoise Profusion. L’objectif poursuivi est d’internaliser 85 % de la production d’ici 5 ans”

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Or inrayable ou Magic Gold Après 3 années de collaboration et de recherches, EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) et Hublot ont réussi à obtenir un or 18 ct inédit dont la dureté est proche de celle de l’acier, et obtenu par la fusion d’une poudre de carbure de bore et de l’or 24 ct. Le premier or au monde qui tout en conservant ses qualités propres est inrayable.

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Le ROI Pelé Arrivé en tant qu’ambassadeur pour la Coupe du Monde de Football 2014, Pelé qui a reçu le prestigieux “Legend of Football Award” lors de la cérémonie annuelle des Football Extravaganza Awards, est considéré comme le plus grand joueur de tous les temps. Seul footballeur à avoir été champion du monde à trois reprises (1958, 1962 et 1970) avec la sélection brésilienne. Il compte également un palmarès exceptionnel avec ses clubs professionnels (Santos FC et New York Cosmos).

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Shawn “Jay Z” Carter Après avoir été la première marque horlogère de luxe à entrer dans l'univers du football en tant que Chronométreur de la Coupe du Monde de 2010 à 2022, la première marque horlogère de luxe à intégrer le monde du basket avec le Miami Heat et les Lakers, la première marque horlogère de luxe à établir un partenariat à 360° avec Ferrari, Hublot est aussi la première marque horlogère de luxe à devenir partenaire de l'une des icônes de la musique : Jay Z.

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Tutti Frutti Bleu nuit, violette, rouge, verte, jaune citron… Avec elle, les femmes en voient de toutes les couleurs et elles en redemandent ! Notre préférée, la Big Bang Tutti Frutti Caviar en céramique noire animée par le mouvement mécanique à remontage automatique HUB1112.

PSG Dans le cadre de son partenariat, Hublot devient le Chronométreur Officiel et la Montre Officielle du Paris Saint-Germain et renforce encore sa présence dans l’univers du football professionnel. La marque bénéficiera d'une présence stratégique dans le Parc des Princes, stade du club parisien. Quintessence Après le lancement de la première Big Bang Unico l’année dernière, voici Big Bang Unico All Black. Fusion parfaite d’un concept unique inventé par Hublot, “l’invisible visibilité” et du mouvement UNICO 100 % manufacture. LE calibre chronographe maison, il est Flyback avec roue à colonnes et double embrayage horizontal visible côté cadran. Série limitée à 500 exemplaires numérotés comme toujours pour les séries All Black.

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Usain Bolt Surnommé “La foudre”, l’homme le plus rapide du monde fort de 3 médailles d’or, a depuis mai 2012 une montre à son nom et son image. Tout un symbole. Conçue en étroite collaboration avec le champion, cette King Power est dotée d’un bracelet qui est réalisé exactement dans le même cuir que celui des chaussures avec lesquelles il a battu les records du monde à Pékin en 2008.

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Visionnaire Jean-Claude Biver Si ainsi qu’il le déclare ”l'art du management est d'être à la bonne place au bon moment”, Jean-Claude Biver excelle en la matière.

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Dwayne WADE Deux titres de NBA (2006 et 2012) et un aux JO de Pékin, fashion addict - il n'est pas rare de le voir assister à des défilés à Milan ou à Paris-, le numéro 3 des Miami Heat dont Hublot est partenaire a sa série spéciale. Une King Power dont le fond est marqué du sigle de la Wade's World Foundation, dédiée aux enfants défavorisés.

XX$ Présentée à Bâle en 2012, la montre “Hublot 5 millions de dollars” est une pièce d’exception avec un total de 1 282 diamants dont plus de 100 carats de diamants baguette dont 6 pierres, taille émeraude carrée, pesant plus de 3 carats chacune, animée du mouvement mécanique à remontage automatique calibre HUB 1100. Elle a été acquise par le détaillant The Hour of Glass de Singapour.

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Yachting Les sources Hublot, ses codes, l’ADN du design Hublot avec une lunette ronde vissée avec 6 vis en titane, des oreilles de chaque côté, l’attache bracelet avec aussi deux vis. La construction de la boite requiert pas mois de 160 opérations (principe du sandwich)… Immédiatement reconnaissable quel que soit le modèle. Zebra Après la Leopard Bang, la Boa Bang, l’appel de la jungle perdure avec la Big Bang Zebra. Rock et sexy, en céramique noire dont la lunette est sertie de 48 topazes et spinelles taille baguette et le cadran imprimé zèbre rehaussé de 8 petits chatons diamants. Equipée d’un mouvement chronographe mécanique automatique calibre HUB4300.

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PORTFOLIO PEOPLE

Patrizio Miceli manie à la perfection l'équilibre entre sérieux et fantaisie.

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Homme de goût Il dirige depuis 10 ans une agence de communication en vue, Al Dente, et mitonne une sauce tomate d’exception. Confidences et recette du succès… par corinne marcheix De son père italien, Patrizio Miceli a hérité “de la fantaisie” et de sa mère française “du goût du style et de l’art”. Al Dente, “ce fameux moment indescriptible où tout est une question de dosage, de feeling”… Telle pourrait être la devise de Patrizio Miceli, président fondateur de l’agence de communication Al Dente qui s’adresse à des maisons de cosmétique et de mode dans le monde luxe. “Nous avons pris la tangente de la communication de niche après avoir tiré le meilleur de notre expérience de la communication print. Notre particularité est de trouver de belles idées à décliner sur différents médias. Nous racontons des histoires sur différents épisodes selon les médias, dans l’air du temps” résume Patrizio Miceli avant d’ajouter : “Le numérique prend de plus en plus de puissance. Nous aidons les marques à trouver leur expérience digitale sur les nouveaux médias. Nous travaillons sur les territoires des produits et des marques”. Le luxueux groupe Puig est un des nombreux clients de l’agence à se faire accompagner sur ces nouveaux territoires. “Chez Nina Ricci parfums nous avons réalisé pour le lancement de Mademoiselle Ricci des petits films des plus belles déclarations d’amour faites à 5 jeunes comédiennes parisiennes. Ces vidéos permettent d’attirer des clientes plus jeunes fidèles à la cible du parfum”.

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Côté mode masculine, Al Dente a travaillé sur l’icône masculine d’Hudson Jeans et sa stratégie numérique autour du dépassement de soi et a également créé le Club des 100 pour De Fursac. Les prestigieuses enseignes Hermès et Balenciaga ont également confié leur stratégie digitale à Patrizio Miceli qui ne boude pas son plaisir en décrivant “un site avec une technique incroyablement novatrice et intuitive pour la marque du 24 Faubourg, un site tout en scroll, où tout se fait en glissant le doigt sur l’écran”. On connait donc Patrizio Miceli pour sa façon “al dente” de communiquer pour les grandes maisons de mode et de beauté. Désormais, c’est aussi à sa sauce tomate qu’il nous cuisine. Sa fameuse et savoureuse Checca met l’été en pot avec le goût de la tomate dans son plus simple appareil. Cette salsa est le fruit d’une quête gustative, à travers l’Italie, à la recherche du vrai goût de la tomate, dans le respect des saisons, des récoltes, et d’un tour de main artisanal hérité d’une … mama sacrée ! Elles sont à découvrir chez Colette et à la Grande Épicerie, enseignes chics par excellence. Enfin, 2014 aura aussi le goût de la diversification comme le confie Patrizio Miceli. “Je me tourne aussi vers la réalisation car dans le luxe les idées sont importantes mais la réalisation est primordiale”.


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PORTFOLIO PEOPLE

Les Plaisirs du Palais-Royal jean-yves bournot

ELVIS PARIS

À 34 ans, le chef du restaurant Le Lulli séduit une clientèle parisienne autant qu'internationale en plein cœur de la capitale. par jean-pascal grosso

Le Lulli, 4, rue de Valois, Paris 1er. Tél. +33 (0)1 42 96 72 20. Carte : 7090 €. Horaires : 12h-14h30, 19h21h30. Fermeture hebdomadaire : Samedi, dimanche.

Il arrive d'un pas franc, alerte, au bar de l'Hôtel du Palais-Royal où le rendez-vous a été donné. Depuis presque un an, fin avril précisément, Jean-Yves Bournot, 34 ans, a pris les rênes du restaurant Le Lulli, inhérent à l'élégant établissement. Un nouveau challenge pour ce jeune chef descendu de Courchevel où il officiait au White de l'hôtel Cheval Blanc, propriété de Bernard Arnault. “Avec Le Lulli, dit-il, je me retrouve au centre de la gastronomie. En France, elle a deux capitales : Paris et Lyon”. Pour ce “fils d'immigré breton”, grandi à deux pas d'Antony, en proche banlieue parisienne, la cuisine est

avant tout une (belle) histoire de famille. Il sourit : “Ma grand-mère avait l'amour des produits du terroir. J'ai des souvenirs de table, le dimanche midi, de parfums, d'arômes, le gigot, le poulet, le jambonneau...” Gamin, Jean-Yves donne donc des “coups de main” à ses parents impliqués dans les repas de la paroisse locale, des associations. De fil en aiguille, la passion naissant, à l'école hôtelière de lui inculquer l'exigence du travail : “Ce n'est pas évident, les débuts, à 16/17 ans. On reçoit beaucoup, mais il faut aussi savoir donner. Tous les jours, vous apprenez quelque chose de nouveau ; une saveur, un texture différentes...” Le jeune apprenti fait ses gammes sous l'égide du grand Louis Grondard chez Le Drouant, passe chez les inventifs frères Pourcel à Montpellier, puis, à l'hôtel Meurice, sous l’œil aiguisé de Yannick Alléno, qu'il suivra à Courchevel. “Ça fait maintenant quelques années que je travaille, confie-t-il. J'ai acquis ma technique dans toutes les belles maisons par lesquelles je suis passé. Mais, à un moment donné, il faut savoir se lancer. J'ai l'énergie, l'envie de bien de faire et, aussi, le besoin de la reconnaissance de mes pairs”. Dans le cadre clair, épuré, du restaurant Le Lulli, protégé de la curiosité de la rue par un mur végétal, JeanYves Brounot dispense une cuisine, qui, des amusebouche aux desserts, privilégie la rencontre “de l'héritage culinaire et de l'air du temps”, le choc – maîtrisé – des ingrédients et des saveurs. Tourte de grouse au ris de veau, tronçon de turbot cuisiné aux cocos de Paimpol et à l'andouille de Guémené, entrecôte Black Aberdeen façon Rossini, dôme de Mascarpone vanillé... Une cuisine sûre, attrayante, étudiée sans jamais être pompeuse, patrimoniale mais dénuée de tout conservatisme. Une dernière question avant qu'il ne retourne à ses fourneaux : s'il devait choisir un plat emblématique du Lulli ? Net, le chef répond : “La Poularde Souvaroff, légumes du pot aux châtaignes fraîches. Une poularde de Challans, avec foie gras sous la peau, et les petits légumes cuits dans le bouillon de cuisson de la volaille. C'est noble et délicieux”. À le lire, il est vrai qu'on en a déjà l'eau à la bouche.

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Comment passe-t-on de la stratégie à Secret Planet, agence de “voyages extraordinaires” ? Déjà, il y a la passion de l'exploration. Tout petit, comme beaucoup, j'ai été bercé par les récits d'aventure. À ma majorité, l'une de mes activités préférées était de parcourir, sac à dos, la planète. Grâce à un parcours finalement “classique” - conseiller en stratégie, en contrôle gestion et communication, un passage chez Kenzo, puis Oxbow... -, j'ai pu financer mes expéditions. Mes 40 ans ont été pour moi le moment de concilier l'utile à l'agréable : devenir mon propre patron dans le voyage et l'aventure. Selon son créateur, l'ADN de Secret Planet ? L'idée, c'est, au-delà de l'isolement et de l'engagement physique, la rencontre avec les autres et soi-même. C'est le cœur d'un projet qui se décline en trois marques - Saïga, axé sur la préservation, Tamera, sur l'ailleurs insolite, et Expeditions Unlimited, sur l'extrême - dont le lien est le contact avec des explorateurs qui ont dédié leur vie à leur passion. Nous ne travaillons que par petits groupes, ce qui nous permet de leur faire vivre des moments uniques. Je pense, par exemple, au Festival d'Amarna dans le Cachemire, à l'ascension du Lenine Peak en Asie centrale...

éric bonnem

L'aventure d'exception Après des années passées dans la stratégie puis la mode, Éric Bonnem a créé Secret Planet ou comment nouer découverte, exclusivité et engagement. propos recueillis par jean-pascal grosso 54

Les agences “sur-mesure” se développent en France. Comment se démarquer de la concurrence ? Notre notion d'exclusivité est symbolisée par le fait que nous partons par groupe de 4 à 6 personnes, alors que les autres sont entre 10 et 15. Lorsque vous allez en immersion, le trop grand nombre rend les choses impossibles. C'est une question de cohérence tout comme un travail de longue haleine. Je vais prendre un exemple : Olivier Lelièvre, également “fixeur” de Thalassa, qui est allé en Indonésie une cinquantaine de fois. Avec lui, nous avons pu nouer des liens avec les hommes-fleurs de l'île de Siberut, un peuple qui, tout en sachant que la modernité existe, a fait le choix de vivre selon ses coutumes. Pour ne pas être dans un “folklore”, dans l'ersatz de rencontre, ce qui nous serait fatal, il faut effectivement créer des contacts dans l'environnement que nous faisons découvrir. Pareil avec Philippe Gigliotti, un grand spécialiste de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui nous a permis de progresser immensément dans la façon de proposer cette destination. Quel serait le best-seller votre agence ? Il faut d'abord parler d'un homme : Gilles Elkaïm, un aventurier génial, très discret, médaille d'or de la Société de géographie... Un des grands explorateurs actuels de l'Arctique. Chaque année, Tamera propose de faire avec lui l'expérience du Grand Nord. Grâce à Gilles, nous avons l'exploration dans le sens le plus pur, le plus éthique, le côté aventure, rare, à la rencontre des Tchouktches, vrai peuple du nord de la Russie, et l'idée de préservation chère à Secret Planet. Notre “terrain de jeu”, notre chant d'expression, c'est la nature, mais nous devons en permanence y faire attention. Pour nous, c'est une évidence. www.secret-planet.com.


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PORTFOLIO PEOPLE

l’acteur et la danseuse

Aux arts et cetera… Belle idée qu'a eue le photographe Maxime Hibon de faire se croiser, le temps d'une séance photo, Juliette Gernez, coryphée à l'Opéra de Paris, et le comédien Davy Sardou. propos recueillis par par jean-pascal grosso l'ombre familiale. Bien au contraire, j'ai toujours été très encouragé. JG : Ma mère est ancien petit rat de l'opéra et mon père comédien. Dès mon plus jeune âge, il m'a donné le goût des planches et une attirance émerveillée pour la scène.

Davy Sardou joue dans L'Affrontement de Bill C. Davis au Théâtre Rive-Gauche, 6 rue de la Gaité, Paris 14e. Juliette Gernez danse dans Fall River Legend, un ballet d'Agnès de Mille, à partir du 21 février à l'Opéra Garnier, 8, rue Scribe,

Quels points communs trouveriez-vous entre vos professions respectives ? Juliette Gernez : Danser ou jouer la comédie, c'est toujours exprimer des sentiments, que ce soit par la parole ou le mouvement. Le ballet raconte aussi une histoire. Une histoire sans paroles en incarnant un personnage comme le fait le comédien au théâtre. Danser, c'est tenir un discours muet mais aussi éloquent que le texte d'un acteur. Davy Sardou : Ce sont des vocations qu'il faut embrasser très jeune et pour lesquelles on sacrifie sa vie. Et puis, il y a l'interprétation, poussée à l'extrême chez les danseurs. Nous sommes tous les deux des interprètes, moi au théâtre, Juliette à l'Opéra. Une scène, des planches, un public... Nos deux métiers ne sont pas si éloignés finalement. Vous êtes tous les deux issus de familles d'artistes... DS : Oui, il y a mon père, mes grands-parents et mes arrière-grands-parents... Je reprends le flambeau par passion. Je ne me suis jamais senti écrasé par

Comment sont nées vos passions et quand avez-vous décidé d'y consacrer votre vie ? JG : J'ai commencé la danse très jeune, à l'âge de sept ans, avec Liane Daydé, “première danseuse étoile” de l'Opéra de Paris. Ses qualités de pédagogue et d'être humain ont rendu cette rencontre déterminante dans le choix de ma carrière. Elle n’a cessé de m'accompagner et de me soutenir jusqu'à aujourd'hui. Danser était devenu une évidence et un chemin de vie. DS : Je suis parti à 16 ans pour les États-Unis. J'ai découvert le théâtre au Lee Strasberg Institute. C'est là que j'ai fait mes premières armes. Rentré en France, à 21 ans, j'ai appris mon métier dans des petits rôles sur les planches, dans des sitcoms... J'ai eu la chance de ne croiser personne pour capitaliser sur mon nom, par des promotions idiotes. J'ai gagné mes galons petit à petit. Je suis quelqu'un de patient mais aussi de volontaire. Que retiendrez-vous, tous les deux, de cette expérience photographique ? JG : Avant d'être une séance photo, ce fut une rencontre humaine entre Maxime Hibon, Davy Sardou et moi-même. Le parcours de Davy m'impressionne ; j'admire le talent du comédien et ses qualités de sincérité et de vérité à la scène comme à la ville. Les moments passés avec des comédiens font toujours renaître en moi l'intérêt pour ce métier, que j'ai déjà concrétisé en suivant des cours d'art dramatique et le désir de pouvoir allier un jour la danse et le théâtre. DS : Cela m'a fait réaliser à quel point l'implication et la rigueur qui sont nécessaires au corps de métier de Juliette me fascinent. Une implication à la fois physique et morale totale. ■

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STYLE

Lanvin. Jean brut, env. 295 €.

Balibaris. Veste en jean brut, modèle Gatsby, env. 115 €.

Strellson. Ligne Premium, veste en coton façon denim, env. 428 €.

Hogan. Derby en cuir, env. 320 €. Tod’s. Sac à dos en cuir, ligne Double Stripe, env. 1 400 €.

matière

So denim par corinne marcheix

Massimo Dutti. Veste en denim, prix sur demande.

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Jean-Baptiste Rautureau. Richelieu modèle Chester en veau, env. 550 €.

Marc O’Polo. Veste en denim, env. 200 €.

Canali. Veste à effet jean, env. 785 €.

Hugo Boss. Collection Boss Men, veste en coton mélangé, aspect jean, prix sur demande.

Hackett. Veste croisée, aspect chambray, prix sur demande.


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STYLE

BLEU DE CHAUFFE

Collection capsule Les vêtements de travail sont à l’honneur dans le vestiaire masculin. Surfant sur cette vague, l’enseigne Bleu de Chauffe rend hommage aux vestes bleues portées par les cheminots, le traditionnel Bleu de chauffe et réinvente les plus beaux sacs des métiers en cuir au tannage naturel (mimosa, châtaignier ou acacia). L’atelier éponyme créé par Alexandre Rousseau et Thierry Batteux a choisi de mettre à l’honneur les sacs de travail traditionnels en les revisitant

selon nos habitudes business urbaines (diverses poches pour tablettes, téléphones…). L’enseigne a sélectionné le sac postier Éclair et le sac forestier Janis pour sa collection en édition limitée. Réalisés dans un cuir tanné végétal, et dans un subtil coloris Tourbe, les sacs ont reçu une dernière finition : une application à la main de cire naturelle et un brossage manuel énergique qui apportent à chaque sac des reflets et une patine uniques.

SHINOLA

Ça roule pour Détroit Il est beau, tout simplement. Ce vélo made in USA est proposé en exclusivité chez Colette. Il est griffé Shinola, une marque américaine qui s’est mis en tête de sauver Détroit de sa très mauvaise passe économique et entant célébrer l’artisanat et la fabrication aux Etats-Unis. Le fabricant américain de vélos, mais aussi de maroquinerie, de carnets et de montres, basé à Détroit, arrive en Europe, en exclusivité chez Colette. C’est à l’automne 2011, que Shinola, une marque du groupe Bedrock Manufacturing, a été conçue avec la conviction que les produits doivent être créés pour durer et être fabriqués sur le sol américain. L’enseigne revendique son implantation à Détroit, une ville où l’esprit communautaire et l’héritage industriel sont importants. L’usine de montres et l’atelier de vélos ont été construits au sein du Collège d’études créatives dans l’ancien bâtiment Argonaut, laboratoire originel de recherche de General Motors. La marque représente l’artisanat appliqué à grande échelle, la préservation du savoir-faire et de l’entreprenariat américain. Elle recherche les meilleurs composants et travaille avec une communauté de fabricants américains indépendants. Chaque pièce créée par Shinola est numérotée afin de répondre aux exigences de qualité.

SANDRO

Ski by Fusalp Sandro X Fusalp est une collaboration étonnante, sportive et bien pensée. Elle donne naissance à une collection capsule spécialement dédiée aux vêtements de ski. Pour vos prochaines escapades sur les pistes, la griffe parisienne de prêt-à-porter s’associe à Fusalp, la marque grenobloise créatrice historique du fuseau (rachetée en ce début d’année par Sophie et Philippe Lacoste). Cette collection dédiée promet un skieur bien looké, loin des tenues bariolées encore trop visibles en station… La ligne se compose fort justement d’un blouson (env. 990 €), de pulls, d’un pantalon de ski (env. 395 €) et d’une paire de lunettes de soleil (env. 145 €). Les couleurs sobres et le minimalisme chic de Sandro sont alliés au style sportswear des vêtements de ski Fusalp, sans oublier les fibres et les tissus de qualité dédiés à l'environnement de la montagne. Un esprit vintage d’une belle sobriété.

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STYLE

LUCAS DE STAËL

Haute lunetterie

Inventif, intransigeant, rêveur… Lucas de Staël, petit-fils du peintre russe Nicolas de Staël, est un designer créatif qui a choisi la plus noble des façons de traiter la lunette. “C’est un fabuleux exercice regroupant les interrogations principales du métier de designer : la technicité, la fonctionnalité, l'ergonomie et le style” résume le créateur qui, au sein de son atelier parisien, expérimente une approche de la lunette inventive avec des matériaux rares et une tradition artisanale revisitée, pour une fabrication entièrement à la main. Sa première collection, Once upon a time, allie acier, bois précieux et peaux exotiques (env. 800 € pour l’édition limitée). Interrogé sur ses thèmes d’inspirations, il évoque “la nature intrinsèque de la matière, la douceur des lignes de l’océan et son mouvement… ”. Quant à la définition de son style ? “Sorti d'un livre de Jules Vernes, à bord d'une montgolfière à l'ère de la machine à vapeur, un long voyage ”. Embarquement immédiat !

ZILLI

Sommet du luxe FRAGONARD

Accessoires essentiels La dynamique marque née sur la french riviera propose une mine d’accessoires masculins malins et délicats. On craque aussi pour leurs couleurs vives et leurs imprimés. Un pochon pour les souliers, un videpoches à poser à la maison comme au bureau, une étole en étamine de laine aussi légère que pratique… La liste des envies chez Fragonard s’égrène sous la pertinente direction artistique de Jean Hueges. Sans oublier les fragrances, signatures de la maison : l’ambitieux parfum intitulé Suivez-moi et les produits de soins lavants aux notes fraîches et épicées.

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C’est à l’occasion des JO de Sotchi que Zilli a choisi de créer une collection capsule pour le ski. L’entreprise familiale lyonnaise propose une ligne exclusive de vêtements et d’accessoires en s’associant à deux grands experts des sports d’hiver, Degré 7 et les skis Lacroix. Le blouson de ski, coupé dans un Gore Tex noir bi stretch, est monté dans les ateliers de Degré 7 au Creusot et ceux de Zilli à Lyon. Doté de coutures entièrement soudées, il s’habille aux épaules de crocodile carbone mat. Son col intérieur est en cachemire chinchilla, matière exclusive de la maison. Quant au fuseau, il se décline en schoeller noir, un tissu à la solidité optimale, ultra léger, respirant, étanche au vent et à l’eau. Et pour une glisse ultime, on chausse les skis Zilli by skis Lacroix composés d’une superposition de titane, carbone et kevlar, décorés du monogramme gravé à l’or. Un service sur mesure permet aux clients de skier avec Bertrand Roy, le PDG des skis Lacroix pour définir les ultimes détails techniques.


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Lanvin. Sneakers en cuir à effet imprimé, env. 380 €.

Cerruti 1881 Paris. Une pièce du dressing affirme le style du printemps, manteau en coton et soie, env. 3 220 €.

Hugo Boss. Collection Hugo, baskets en cuir et néoprène, env. 250 €.

Bottega Veneta. Pantalon en toile de coton beige, env. 480 €.

L.G.R. Lunettes solaires en acétate à motifs, sur Mrporter.com, env. 255 €.

Burberry London. Pantalon en toile de coton écru à assortir avec veste imprimée pour un rendu plus sage, env. 225 €. Strellson. Autre version du total look, les motifs imprimés fondus sont du meilleur effet. Costume en soie et coton, collection Premium, env. 620 €.

Kolor. Veste déstructurée en coton, chez Mrporter.com, env. 950 €.

parti pris Paul & Joe. Total look d’un imprimé à grands motifs, difficile à porter, voire à assumer… Chemise en soie, env. 250 € et pantalon en soie, env. 250 €.

Ben Sherman. Veste à motifs en coton, prix sur demande.

Dompter l’imprimé par corinne marcheix

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STYLE

Brioni. Cravate en soie, env. 175 €.

royal Berluti. Costume rose poudré à effet Prince de Galles, prix sur demande.

Prince de Galles

Zilli. Veste en laine et soie, prix sur demande.

Richard James. Costume en laine, env. 1 150 €.

par corinne marcheix

Burberry London. Costume en laine, env. 995 €.

J. Crew. Veste en laine, chez Mrporter.com, env. 680 €.

Lander Urquijo. Costume en laine, prix sur demande. J.Crew. Pantalon en laine, chez Mrporter.com, env. 340 €.

Windsor. Costume en laine et soie, prix sur demande.

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Hugo Boss. Collection Boss Men Costume en coton et soie, env. 1 045 €.

Hackett. Veste en lin et soie, prix sur demande.


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HACKETT

Le style du cœur Jeremy Hackett, président fondateur de la marque éponyme, a du cœur et du style et il le prouve… L’enseigne, caractérisée par son mélange d’héritage et d’innovation, a collaboré avec l’association caritative The Prince’s Trust, pour réaliser une collection spéciale fort justement intitulée : Prince de Galles, dont les tissus sont exclusivement tissés dans les îles britanniques pour Hackett. Emblème indéniable historique de la confection britannique, ce tissu Prince de Galles est réputé et reconnu dans le monde entier. Il faut savoir qu’il était porté à l’origine par Édouard VII, (prince

de Galles !). Mais c’est au duc de Windsor, dont les audaces vestimentaires font encore aujourd’hui référence dans la mode masculine, qu’il doit sa renommée… L’alliance avec l’association The Prince’s Trust permet d’aider les jeunes défavorisés du Royaume-Uni à progresser dans le monde professionnel, l’enseignement et la formation. L’an dernier, le projet (sur le principe d’un pourcentage reversé pour chaque costume vendu) a permis de récolter environ 120 000 €. “J’ai une vision entrepreneuriale pour Hackett, bien évidemment. Nous travaillons dans le

business de la mode… Mais si nous pouvons aussi aider les plus jeunes grâce à notre métier, c’est une occasion à ne pas manquer. Certes, la mode est une de mes passions, mais je tenais à prouver qu’Hackett est aussi sensible à la cause des jeunes défavorisés”, résumait Jeremy Hackett, enthousiaste et concerné, dans le flagship flambant neuf de Regent Street à Londres, à quelques heures du défilé de l’hiver prochain : un vestiaire d’une élégance maîtrisée composé d’essentiels du parfait gentleman allant du smoking bleu nuit aux innombrables variations autour du tweed.

TOMS

Charité créatrice Les hypsters sont dingues de ces chaussures de coton à semelle de corde griffées Toms, une espadrille chicissime créée par un businessman au grand cœur ! C’est en 2006, lors d’un voyage en Argentine que Blake Mycoskie est confronté à une pauvreté extrême et découvre des enfants marchant sans chaussures. Une chose est sûre, il veut les aider. Son idée ? Réinterpréter “l’alpargata”, l’espadrille traditionnelle argentine, au marché américain et montrer qu’il est possible de créer un avenir meilleur ensemble. L’entrepreneur crée le concept One for One™, pour chaque paire de chaussures vendue, une paire de chaussures neuves sera donnée à un enfant défavorisé. Donner est donc la philosophie de Blake Mycoskie, comme il le résume : “La raison qui m’a poussé à créer Toms est que j'ai vu beaucoup trop d’enfants ayant besoin de chaussures pour pouvoir aller à l'école en Argentine. Puis, quelques années plus tard que j'ai été sensible à un autre besoin, celui de de la vision. Grâce à notre projet Toms chaussures et lunettes, One for One™, nous avons pu fournir 10 millions de paires de chaussures neuves aux enfants et avons permis à 200 000 personnes dans le monde de corriger leur vue. Chez Toms, un projet est toujours initié par un besoin visant à améliorer la vie des autres”. L’an dernier, la marque a donné des chaussures dans plus de 60 pays avec l’aide de plus de 75 partenaires et a contribué à rendre la vue dans 13 pays avec l’aide de la Fondation Seva et un réseau d’organismes professionnels spécialisés dans les soins optiques. En ce début d’année propice aux vœux, Blake Mycoskie s’accorde deux souhaits personnels : “Moins de jet lag et moins de mails…”.

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Jean-Jacques Bourdin

L’homme

libre

Qui mieux que Anne Nivat, sa femme, grand reporter de guerre indépendant, récompensée du prestigieux Prix Albert Londres en 2000, interviewée dans Edgar en juin 2013, pouvait mener à bien cet entretien ? Qui le connaît mieux qu’elle ? Qui en dehors d’elle peut le pousser dans ses retranchements sans aucun ménagement ? Personne ! L’évidence. Connivence ? Complicité plutôt, assumée quand il s’agit de servir l’information. Le politiquement correct… J’ai pris le parti de le laisser au vestiaire, de le confiner à ceux qui ont besoin de se camoufler derrière de vraies fausses bonnes raisons. Jean-Jacques Bourdin grandeur réelle. par isabelle garnerone propos recueillis par anne nivat

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photos gilles-marie zimmerman

Pourquoi ce livre ? Tu n’es pas quelqu’un de l’écrit. Aurais-tu cédé à une mode ? Pas du tout. Ce n’est pas mon style de céder à ce genre de tentation. Aujourd’hui, on résume tout, on édulcore tout, on catalogue, on enferme dans des cases. Je me suis dit qu’il fallait raconter en détail ce que je faisais, j’ai voulu livrer les coulisses. En quoi ce livre n’est-il pas “jetable” ? Parce qu’il répond à un désir de faire partager ce en quoi je crois, ce que j’aime, ce que je pratique depuis des années, certains impératifs que je pense indispensables pour une pratique saine du métier : la distance, la différence, l’anti-connivence. C’est un livre en forme de rappel à l’ordre. Le monde journalistique a été trop loin dans la mise en scène, le remplissage, la dictature de l’instant. Le public ne nous croit plus. Pour redevenir crédibles, il faut revenir à qui nous sommes, à ce que nous savons faire, et le faire honnêtement.

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hair & make up yann boussand larcher | remerciements hôtel meurice

Penses-tu qu’il va étonner, agacer ? En quoi ce que tu livres est-il surprenant ? Il va exaspérer certains, sûrement... Qui donc ? Le microcosme ? On s’en fout du microcosme ! C’est vrai, je m’en moque totalement ! Dans ce livre, je ne donne de leçons à personne mais je dis ce que je veux dire. On l’accepte ou pas. Je montre que cette façon de pratiquer le journalisme est faisable, qu’elle existe. Dans les dernières années, j’ai eu l’impression que le public avait de plus de plus de doutes sur nous autres journalistes. C’est à ce public empli de doutes qui a pris ses distances avec les journalistes comme avec les politiques que je m’adresse. Il me semble inquiétant que le public ne distingue plus le journaliste du politique, il les met dans le même moule, il les accuse de la même connivence. Pour le public, l’info est une “co-production” avec le politique, un spectacle dont le scénario serait imposé sans qu’on ne puisse plus le discuter. Dans ce livre, je rappelle et souligne les bases du métier.

Pourquoi penses-tu que d’autres n’ont pas la même pratique que toi ? Sans doute à cause de la force de l’habitude, du quotidien qui vous emporte, de cette hystérie de l’information, ce flux permanent qui submerge toute notre capacité de penser, de réfléchir, de s’attarder. Le pire, c’est ce suivisme permanent. Moi aussi je me trompe, comme tous les journalistes. Justement, ce suivisme, ce spectacle de l’info, tu y participes !!! Combien de fois cela m’a-t-il exaspéré en t’écoutant ! Combien de fois t’ai-je dit “sors de l’actu, parle d’autre chose, tu fais comme tous les autres”... Mais il y a là un certain confort, non ? Oui je participe à cette vague mais j’essaie de rester lucide. En radio, en direct quatre heures par jour, quasiment toute l’année, on ne peut pas faire systématiquement les bons choix. D’ailleurs, les connaît-on les bons choix ??? On ne peut pas non plus toujours vouloir satisfaire l’opinion publique...Quand on choisit de traiter un sujet, c’est parce qu’il vous intéresse et l’on pense qu’il intéressera peut-être les autres...

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Justement dans ta matinale, tu t’engages plutôt assez peu sur tes sujets, parce que tu en traites trop. C’est une succession sans fin... Oui... Et ça ne te donne pas le tournis cette succession ? Tu n’as pas l’impression de les traiter superficiellement ? Malheureusement je suis obligé de les traiter relativement superficiellement, c’est le jeu d’une matinale radio ! Je peux entendre toutes les critiques mais il y en a une que je trouve malvenue : celle de populisme. Il faut savoir que c’est parfois justement grâce à l’intervention d’un auditeur qui a une expérience à nous faire partager, que notre regard sur un sujet change. Telle ou telle intervention nous fait réaliser nos insuffisances, voire nos erreurs. Et c’est là toute la magie du direct à la radio. Finalement, tu es quoi ? Un chef d’orchestre hyper-concentré pendant 4 heures, un super journaliste qui a réponse à tout ? Sûrement pas réponse à tout. Ces 4 heures, c’est une compétition quotidienne, contre moi même physiquement et puis, avec ou contre toutes celles et ceux qui sont avec moi en direct. Je dois être attentif à ce qui est dit, au ton, à la cadence, aux secondes qui s’égrènent, à la qualité technique. Je suis constamment sur le qui-vive. Par quoi parviens-tu à compenser cette “superficialité” ? La radio le matin, c’est une écoute de 30 à 40 minutes maximum, donc, forcément, je suis répétitif. Le tout est de trouver des angles différents pour traiter le même sujet. Mais alors, où est ta différence ? Le ton. Ma liberté de ton ! Je dis toujours que nous sommes une radio “décomplexée”. À RMC, on n’a pas de complexes, même si on n’est pas indifférents aux modes et aux tendances. Mais personne n’a de complexes… Je pense que si. Je pense qu’il y a un formatage dans lequel il faut essayer de ne pas tomber. Je n’hésite pas à donner mon avis, à m’engager, à pousser des coups de gueule. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis, voilà tout ! Par exemple, bien avant que les dernières enquêtes d’opinion ne le montrent, j’avais constaté que la classe politique aurait tout intérêt à se montrer “responsable”, tout comme la classe journalistique d’ailleurs, car le public, en cette période troublée, a besoin de repères.

Anne Nivat et Jean-Jacque Bourdin

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Oui mais, parfois, je le sais bien, tu n’as rien à dire ! Alors qu’est-ce que tu dis dans ces cas-là ? J’enfile des banalités, comme les autres. Je “meuble” l’antenne. C’est une faiblesse partagée… Ce n’est pas compliqué de meubler… ce qui l’est, c’est de toucher. C’est de mettre tout à coup le doigt où ça va réagir. Ton objectif, c’est de trouver les thèmes qui vont faire réagir ? Oui, de rendre l’auditeur actif. Pour moi c’est le cœur de la radio : l’auditeur aime ou n’aime pas, partage ou pas, mais il réagit de chez lui, de sa voiture, de son atelier, de son bureau. Parce qu’il aura entendu un autre auditeur, un homme politique ou un témoin de l’actualité, cet auditeur aura eu envie de décrocher à son tour son téléphone pour dire qu’il est d’accord ou pas, que ce n’est pas ce qu’il vit, ou, au contraire, que ça l’est tout à fait. J’essaie toujours d’anticiper la réaction de l’auditeur. Ce qui ne veut pas dire du tout aller dans son sens. Qu’aurais tu fais si tu n’avais pas fait de la radio ? Je n’aurais rien fait, ou j’aurais mal fait… j’ai croisé cette passion et me suis jeté dedans… Je suis un grand paresseux capable de beaucoup travailler. J’ai appris que rien ne se faisait sans préparation. Mon interview politique demande une énorme préparation. Ton image t’importe-t-elle ? Je la trouve plutôt proche de ce que je suis réellement : je ne joue aucun rôle. Je suis simple. Plutôt basique... Parfois impatient, parfois je ne me contrôle pas, je coupe la parole, les auditeurs me le reprochent d’ailleurs… Les auditeurs, à la fois, te reprochent tout… et aiment tout ! C’est vrai. Mais j’accorde toujours de l’importance aux commentaires des auditeurs car je n’existe pas sans eux. Dans les dix dernières années, ma trajectoire professionnelle a explosé parce qu’on m’a donné l’espace, mais surtout, parce que j’ai participé au développement de l’interactivité. J’ai grandi avec le public, je me suis étoffé à mesure qu’il s’exprimait dans les forums et les blogs. Je vis avec toi au quotidien, j’entends ceux qui t’interpellent dans la rue à propos de ta liberté de ton. Pourtant, je trouve que tu ne vas pas assez loin ! Je suis obligé de me modérer ! C’est comme

Ma liberté de ton ! Je dis toujours que nous sommes une radio “décomplexée”. À RMC, on n’a pas de complexes, même si on n’est pas indifférents aux modes et aux tendances.

si j’étais aux commande d’un gros paquebot : j’essaie de manœuvrer au mieux. Je dois faire attention, si je m’engage trop, il sera beaucoup plus ardu de réaliser mon interview politique… Tu veux dire que plus personne ne voudra venir ? Parfois certains hésitent. Ils savent que le ton est très direct. J’ai été victime de cette image de “populisme”. En France, la classe politique est terriblement frileuse. Il faut dire aussi que j’essaie toujours de trouver un équilibre, d’être respectueux de l’autre. Même engagé, je reste un arbitre. Dans le dernier chapitre du livre, tu développes quelques idées qui ont l’air de te tenir à cœur : l’esprit partisan, l’étroitesse de certains. Tu rappelles à tous qu’il faut bouger, avancer. Tu te prends pour un responsable politique ? J’aurais adoré faire de la politique... Tu serais devenu comme ceux que tu interviewes aujourd’hui… Peut-être. Mais jamais je ne m’engagerai en politique. Je déteste le mélange des genres. Le journalisme m’a rendu trop indépendant. Après 35 ans de journalisme, c’est peut-être ma seule conquête mais j’y tiens : la liberté de choix. Personne ne m’imposera rien. Pourtant, si l’actualité s’impose à toi, tu es dans la moulinette de l’actualité… Parfois… Non, pas parfois, tous les jours ! Quand le Président de la République présente

des mesures, on se doit d’en informer le public, d’apporter un éclairage, des réactions, des commentaires. Mais il faut essayer d’être différent, convaincre le public de cette différence. Ce public qu’on a parfois enfermé dans un prêt-à-penser insupportable. As-tu été étonné quand un auditeur t’a signalé ta marionnette aux guignols ? J’en ai été heureux, la caricature est une forme de consécration. Ça fait du bien de se moquer. Je ne suis pas très à l’aise pour me moquer de moi-même, alors si quelqu’un s’en charge, tant mieux ! C’est bien vu de me représenter comme le porte-parole des Français qui “veulent savoir” !!! Pourquoi, es-tu en quête de Vérité ? Non, en quête de réponses à mes questions. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée de se faire interviewer par ta femme reporter de guerre ? C’est une idée amusante, originale, un clin d’œil à la liberté dont je me réclame. Ce n’est pas parce que ce “ça ne s’est jamais fait” qu’il ne faut pas le faire. On assume totalement. On affiche notre différence. Je déteste la comm’, toi aussi, mais que fait-on en ce moment ? C’est bien de la promo pour ton livre ? Oui c’est de la comm’, mais on essaie de la rendre honnête. On joue cartes sur table, on apporte des informations en étant sincères. Il ■ y a parfois de l’info dans la comm’. L'Homme libre aux Éditions Le Cherche Midi

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HORLOGERIE

Rehaut en aluminium

Pont supérieur en céramique aux allures de sablier

8 heures de travail sont nécessaires pour réaliser la lunette en céramique de la Tourbillon Royal Oak Concept GMT, contre 45 minutes pour une lunette en acier

Affichage 24 heures GMT

Cage du tourbillon qui comprend 85 composants totalisant un poids de 0,45 gramme

Indicateur de fonction sélectionnée. Les lettres H, N et R correspondent aux trois positions de la tige de remontoir : réglage de l’heure, neutre et remontage, respectivement

Poussoir de réglage de la fonction GMT

Carrure en titane

Parti-pris chromatique AUDEMARS PIGUET Tourbillon Royal Oak Concept GMT 44 mm, en titane sculpté, bracelet intégré en caoutchouc, lunette en céramique blanche, fond saphir. Mouvement à remontage manuel avec tourbillon et double barillet, Calibre 2930, réserve de marche de 10 jours. Fonction GMT qui permet d’afficher l’heure dans un deuxième fuseau horaire. Étanche à 100 m. Env. 187 000 €. Hommage à la Royal Oak dessinée trente ans plus tôt par Gérald Genta, la Royal Oak Concept a vu le jour en 2002. Cette année, la Concept délaisse le noir au bénéfice du blanc, démontre la maîtrise approfondie de la manufacture des métaux et des matériaux high-tech. Céramique, titane, aluminium forment un cocktail audacieux. Signe particulier : les RO Concept présentent un cadran ajouré ou en sont dépourvues, laissant apparaître les minuscules subtilités mécaniques internes.

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HORLOGERIE

talking pieces

Le fond et la forme Ils sont exceptionnels ! Ils concentrent prouesses techniques et perfection esthétique, osent les nouveaux matériaux en respectant la tradition horlogère. Ils donnent un supplément d’âme aux modèles moins compliqués et plus abordables des maisons dont ils sont issus. Talking pieces, le choix d’Edgar. par isabelle garnerone

poussoir du chronographe situé à 12 heures référence au compteur Minerva de 1916 Lunette en titane traitée DLC noir Échelle des centièmes de seconde

Cadran en verre saphir dévoilant le nouveau calibre manufacture MB M66.25

Tour des heures Disque en verre muni d'une échelle imprimée pour affichage de la seconde permanente

Carrure en titane entourée de fibres de carbone

Grande aiguile des secondes

Compteurs 60 secondes et 15 minutes du chronographe

Performances extrêmes MONTBLANC TimeWalker Chronograph 100 45,6 mm, en titane, acier et fibres de carbone, fond vissé en titane avec ouverture en verre saphir. Mouvement Calibre manufacture MB M66-25 à remontage manuel avec balancier pour l’indication horaire et balancier séparé pour le chronographe, chronographe monopoussoir, réserve de marche de 100 heures pour le mécanisme horaire et 45 minutes pour le chronographe. Série limitée de 100 exemplaires. Env. 50 000 €. Un chronographe mécanique avec une précision d’un centième de seconde ! La performance est exceptionnelle. Pour assurer cette précision, 2 balanciers, l’un qui oscille à 360 000 alternances par heure, l’autre à 18 000 alternances à l’heure veille à la marche précise de la montre. De ce fait, la fonction chronographe dispose de son propre barillet. Une commande de chronographe est dotée de deux mécanismes de remise à zéro, l’un pour les minutes et les secondes, l’autre pour les centièmes de seconde. Signe particulier : la réserve de marche du chronographe peut être prolongée à loisir pendant le chronométrage d’un intervalle de temps par la rotation dans le sens antihoraire de la couronne.

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HORLOGERIE

tourbillon volant, complication emblématique de la collection de Haute Horlogerie

Date Mois Jour

En plus du réglage traditionnel de l’heure et de la minute, la couronne contrôle aussi l’indicateur de la date et de celui du mois

Une aiguille située au dos de la montre, précisant la nature de l’année: bissextile ou non

Amphithéâtre du temps CARTIER Rotonde Astrocalendaire 45 mm, en platine, fond saphir. Mouvement mécanique Manufacture à remontage automatique, calibre 9459 MC, tourbillon et quantième perpétuel à affichage circulaire, montre certifiée Poinçon de Genève, réserve de marche 50 heures. Série limitée et numérotée de 100 pièces. Env. 180 000 €. En rupture avec la conception des quantièmes perpétuels traditionnels qui est d’avoir à juxtaposer douze mois, sept jours, la date et la nature de l’année dans quelques centimètres de diamètre. Son affichage central est conçu comme un amphithéâtre avec pour mission d’en clarifier la lecture des indications. En plus du réglage traditionnel de l’heure et de la minute, la couronne contrôle aussi l’indicateur de la date et de celui du mois. Et offre la possibilité de corriger les fonctions en avant aussi bien qu’en arrière. Cette construction inaugure une alternative qui permet de prévenir les risques de casse, de résoudre les erreurs de réglage et d’améliorer la chronométrie. Signe particulier : toute erreur de manipulation est facilement rattrapable.

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HORLOGERIE

Échelle des G, G subis faibles (zone verte) ou un seuil critique (zone rouge Capteur de G pouvant indiquer des forces allant jusqu’à 6 G

Indicateur de réserve de marche

Bouton de remise à zéro des G

Sélecteur de fonctions

Cage du tourbillon

Une simple rotation de la lunette en céramique brune permet de régler le capteur sur la nature des G à enregistrer

Champion du monde RICHARD MILLE Capteur de G Compétition Sébastien Loeb 47,7 mm, en nanotubes de carbone et titane. Mouvement tourbillon à remontage manuel calibre RM 36-01 avec heures, minutes, capteur de G rotatif, indicateur de réserve de marche (70 heures) et sélecteur de fonctions. Platine et ponts sont réalisés en titane grade 5 traité PVD noir. Édition limitée de 30 exemplaires. Env. 500 000 €. Fruit de la collaboration entre la Maison Richard Mille et Sébastien Loeb, pilote français le plus titré dans l’histoire du rallye WRC, ce nouveau modèle est un concentré de technologie dont l’intérêt pour les pilotes est de visualiser le nombre de G accumulés lors des différentes phases de pilotage. Ce modèle exceptionnel sera porté par Sébastien Loeb à l’occasion des compétitions WTCC et les autres événements sportifs auxquels il participera. Signe particulier : le capteur de G rotatif est pensé pour retranscrire visuellement le nombre de G accumulé par le pilote lors de l’accélération, de la décélération et des forces latérales lors des virages…

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HORLOGERIE

Indication de réserve de marche

Indication d'efficience du remontage durant les deux dernières heures de porté de la montre

Satellite des heures Minute rétrograde sur un arc de 120°

Plot des heures

Aiguille des minutes 3D

Retour vers le futur URWERK UR-210Y “Black Hawk” 43,8 x 53,6 x 17,8 mm, en titane et acier traité AlTiN, mouvement mécanique à remontage automatique avec régulation par turbines calibre UR-7.10, réserve de marche de 39 heures. Prix sur demande. Votre activité durant les deux dernières heures a-t-elle été suffisante pour créer l’énergie nécessaire à la marche de votre UR-210 ? Si oui, l’indication d’efficience pointera résolument dans le vert. Dans le cas contraire, si vous consommez plus d’énergie que vous n’en créez, l’indication d’efficience virera au rouge. Remontage trop intense ? Apport d’énergie insuffisant ? À vous de positionner le régulateur du remontage situé au dos de la boîte, pour convertir le moindre geste ou désactiver le mouvement automatique en manuel. Signe particulier : cette pièce vous en dit autant sur votre mode de vie que sur le fonctionnement propre de sa mécanique.

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HORLOGERIE

Réglage du jour de chance grâce à la lunette tournante Étoile filante indiquant l’heure il est 21h45

Jupiter en agate bleue Mars en jape rouge Soleil en or rose Terre en turquoise

Mercure en serpentine

Vé nus en chloromé lanite

Saturne en sugilite

É́ toile porte-bonheur

Ddisques en aventurine

La tête dans les étoiles VAN CLEEF & ARPELS Midnight Planétarium 44 mm, en or rose, cadran : or rose, aventurine, serpentine, chloromélanite, turquoise, jaspe rouge, agate bleue et sugilite, mouvement mécanique à remontage automatique avec module Christiaan van der Klaauw développé en exclusivité pour Van Cleef & Arpels. Env. 216 000 €. Chacune des planètes se déplace conformément à son temps de rotation réel : plus de 29 ans seront ainsi nécessaires à Saturne pour faire le tour complet du cadran, tandis que Jupiter mettra presque 12 ans, Mars 687 jours, la Terre 365 jours, Vénus 224 jours et Mercure 88 jours. Au dos de la montre, deux guichets permettent de consulter le jour, le mois et l’année, réglés grâce à deux boutons poussoirs. Quelle heure est-il ? 21h45… Signe particulier : permet d’inscrire son jour de chance dans l’univers, tout en admirant la course des planètes.

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TALENT

toni servillo

Du grand style En route pour les Oscars avec le magnifique La Grande Bellezza, Toni Servillo, 65 ans, homme de théâtre et de cinéma, fait mondialement briller la culture italienne. Il revient, exploit schizophrénique, dans la peau d'un politicien déprimé et de son frère jumeau, lunatique et poète, pour Viva La Libertà de Roberto Andó. Rencontre en attendant, qui sait, un grand soir hollywoodien. propos recueillis par jean-pascal grosso Êtes-vous un homme libre, Toni Servillo ? Je me considère “libre” dans les limites de la liberté d'agir, de penser, de conscience qui nous est, à tous, édictée. Je me considère comme un acteur libre, parce que je n'ai jamais fait ce métier en mercenaire. Jamais je n'accepterai n'importe quoi. Au théâtre, j'ai ma propre compagnie. Au cinéma, j'ai toujours pu choisir les projets sur lesquels je voulais travailler. Viva La Libertà donne une vision assez incisive du monde politique dans votre pays. Est-ce devenu une fatalité pour les Italiens ? Plutôt que de fatalité, je parlerai d'un monde confus, très abstrait, un monde de conflits, superficiel et peu habile à communiquer. Viva La Libertà est une comédie qui montre, au contraire, le désir de clarté, d'objectivité chez les Italiens. Pour moi, ce film tient de la fable. Et si comme le héros du film vous choisissiez de changer de vie, de qui prendriez-vous la place ? Je ne me suis jamais posé la question. Mais, dans la vie, je prends la place de tellement de personnages, c'est déjà suffisant... Comment se porte la culture en Italie ? Depuis plus de vingt ans, il y a un crépuscule infini. Le “Jardin de l'Europe” en termes

de monuments est devenu un désert. En Italie, la culture, au lieu d'être un bien, un capital immense, est considérée comme un département de dépenses. C'est très grave. Un responsable ? L'idée qui court est que le “berlusconisme” est responsable de tout ça. Pendant des années, c'est vrai, nous avons vu se succéder les pires ministres de la Culture de toute l'histoire de la République italienne depuis 1945 par leur incompétence, leur inefficacité, voire leur inanité. Après, ça n'enlève rien à la responsabilité de tous ceux qui ont voté pour cette politique-là. Jep Gambardella, votre personnage dans La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, figure désormais parmi les grands personnages du cinéma italien... Pour l'instant, je l'ignore. Il faut encore attendre un peu. Mais j'ai entendu dire qu'en France on a inventé cette expression dans certains milieux, la “Jep attitude”, pour qualifier un cynique sentimental, un animal mondain mais très spirituel, très amusant aussi. Les rôles de séducteur vous enchantent-t-il ? C'est toujours agréable. Mais au théâtre, je joue des monstres, des pauvres types, des ratés... des personnages très différents de ce que je fais au cinéma. Je reste un acteur de théâtre. Viscéralement. Tous les jours, lorsque je monte sur scène, j'ai encore le

cœur qui bat, les jambes qui tremblent. Vous qui ne vous dites pas “mercenaire”, accepteriez-vous de tourner à Hollywood ? Attention, je n'ai rien contre l'argent. Pour ce qui est de l'Amérique, j'ai déjà eu des propositions. Mais il faut voir le scénario et le réalisateur. Peut-être un jour... Avez-vous préparé votre smoking pour la soirée des Oscars début mars ? Non, je jouerai au théâtre ce soir-là. Mais je croise les doigts. Je suis napolitain, nous sommes tous des superstitieux. Alors, si jamais nous sommes sélectionnés... (Il plonge la main dans la poche de son pantalon et regarde son téléphone). Je suis désolé, mais j'attends un appel pour savoir si le film va aux Oscars... Mais La Grande Bellezza a été sélectionné ! Je l'ai lu juste avant l'interview... Comment ?! Je ne savais pas ! (Il se lève) L'interview peut s'arrêter là ? Il faut que j'appelle du monde ! De toute façon, vous tenez ■ une jolie fin pour votre article ! Viva La Libertà de Roberto Andó, sur les écrans depuis le 5 février. La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, en DVD et Blu-ray chez Pathé.

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PORTRAIT

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AU FÉMININ

hj lim

Pianissimo ! La nouvelle star du piano classique est née et elle est coréenne. HJ LIM n'a même pas atteint le quart de siècle que déjà sa carrière tutoie les cimes internationales. Pour preuve, un contrat en or massif avec EMI/Warner qui lui a déjà permis de graver une intégrale Beethoven mémorable. Elle fera ses grands débuts parisiens le lundi 10 Mars prochain, dans le cadre des prestigieux "Lundis Musicaux du Théâtre du Palais-Royal". Il y a de l'over-notes dans l'air ! par christophe combarieu Comme on dit, “la valeur n’attend pas le nombre des années”… Tout juste sortie de l'adolescence, HJ Lim a à son actif une carrière que nombre de stars confirmées lui envient déjà ! La reconnaissance planétaire la plus éclatante vient de sa première intégrale des Sonates de Beethoven, que EMI, -aujourd'hui Warner- lui a permis d'enregistrer. Même cela, ce n'est pas donné à tout le monde. Impossible, pour les Argerich, Zimerman, ou autre Barenboïm, pourtant superstars rompues au système, d'être suivis par une major company sur un projet aussi colossal. Mais pour HJ Lim, rien n'est impossible ! “C’est bien, petit, mais tu sais, Beethoven ça ne se joue pas, ça se réinvente”, dit un jour Anton Rubinstein à Alfred Cortot, alors élève de Louis Diémer au Conservatoire de Paris. Il semble que la jeune Coréenne ait elle aussi médité ce conseil avisé car l’on ne peut qu’être saisi - et en ce qui nous concerne, enthousiasmé - par la liberté et la franchise de ses interprétations résolument signées, habitées, et même incarnées. Les interprètes coréens marquent décidément la discographie beethovénienne de ce début de XXIe siècle : après la fabuleuse version des Sonates de Kun Woo Paik (Decca), riche de l’expérience et de la sagesse de toute une vie, HJ Lim fait entendre une autre voix singulière sur un terrain pourtant archi-rebattu. Certes, on peut imaginer qu’en gravant ces

Sonates à vingt-quatre ans, elle soit amenée à remettre l’ouvrage sur le métier dans les (nombreuses) années qui s’ouvrent certainement à elle en tant que pianiste. “Je ferai de mon mieux, reconnait-elle, et j’aimerais renouveler l’expérience tous les dix ans, mais je ne peux garantir que cela sera mieux ! La vie est si mystérieuse, serai-je même de ce monde dans cinq ans ? L’important, je crois, est de sentir l’urgence du besoin, et l’impossibilité de vivre sans réaliser ce qu’on aime ; c’est pour moi la définition d’être prêt”. Avant de poursuivre : “Et puis, si je suis assez chanceuse pour vivre une longue vie, il sera toujours temps de proposer ce même cycle à 80 ans et j’espère beaucoup que cette flamme ne s’éteindra pas avec l’âge mais sera même enrichie ! Surtout pour jouer ces premières sonates pleines de fraîcheur, de force vitale et de jeunesse! Si j’arrive à les jouer avec cet esprit espiègle, juvénile et rebelle du jeune Beethoven à 60, voire 70 ans, malgré toute la sagesse de la vie dans mes rides et cheveux blancs et le sentiment probable du “tout vu et tout entendu” alors là oui, je dirai vraiment chapeau ! Beaucoup de génies ont composé, regardé et peint le monde avec une âme d’enfant, et il me semble que parfois, ce qui est le plus difficile, ce n’est pas de jouer avec maturité mais de retrouver l’innocence et les premières joies de la découverte, recréer la chaleur de l’œuvre “sortie du four”. Nul doute que la spontanéité et la fraîcheur dont elle a fait preuve dans Beethoven seront encore là dans son nouvel album, consacré à Scriabine et Ravel, deux compo-

siteurs dont elle a su capter les rapprochements et la “substantifique moelle”. Par-delà ce choix, c’est bien évidemment la personnalité et la puissance de son interprétation qui emportent l’adhésion. HJ Lim est une jeune femme d'une beauté fascinante et aux passions profondes. Son succès international l'entraîne d'une capitale à l'autre. On fait la queue pour l'entendre en Chine et en Corée, elle joue à guichets fermés au Brésil comme à Tokyo. Ou encore à Paris, puisque le 10 Mars prochain, elle y fera ses grands débuts, et donnera un unique récital dans la mythique salle du Théâtre du Palais-Royal. Au programme, des œuvres de Ravel, Chopin et Beethoven, des compositeurs dans lesquels elle se sait attendue au tournant ! “La musique classique a une place indétrônable, parce qu'elle répond à un besoin de l'âme, dans un monde tous les jours plus inhumain, estimet-elle. Ce besoin est celui de la beauté. Elle est l'étalon qui nous permet de mesurer ce qui est purement humain. La musique classique n'est pas près de mourir. En revanche, une question se pose tous les jours: qui a intérêt à l'assassiner ? Qui a intérêt à nous rendre sourds et aveugles ? J'ai mon idée: ceux qui refusent le plaisir. Ceux qui refusent aussi la liberté. Car comment pourrions-nous être libres si nous devenons sourds à Beethoven ou Chopin ?” Quand on vous dit qu'elle a ■ un sacré tempérament... HJ LIM en récital aux Lundis Musicaux du Théâtre du Palais-Royal, le 10 Mars à 20h. Œuvres de Ravel, Chopin, Beethoven.

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josh brolin

Un acteur de caractère Entre deux coups d'éclat et une cure en clinique pour la forme, Josh Brolin poursuit une carrière racée à Hollywood. Après avoir tourné pour les frères Coen (No Country for Old Men), Oliver Stone (Wall Street : l'argent ne dort jamais) et Woody Allen (Vous allez rencontrer un sombre et bel inconnu), il joue un taulard au grand cœur qui sort Kate Winslet de sa torpeur dans Last Days of Summer de Jason “Juno” Reitman. propos recueillis par jean-pascal grosso Les critiques et les cinéphiles vous comparent souvent à des comédiens de la trempe de Robert Mitchum ou John Garfield. Des personnalités marquées, à la présence rugueuse... J'ai toujours trouvé que Mitchum donnait l'impression de se ficher de tout. Quel que soit son rôle, il faisait ce qu'il avait à faire - et bien de surcroît. Contrairement à quelqu'un comme John Wayne qui était très attentif à sa propre image, peu malléable... En ce qui me concerne, je fais du mieux que je peux. Je tourne depuis longtemps. On peut même dire que je suis revenu de loin. J'évite de trop écouter ce qu'on raconte sur moi. J'ai vu trop d'acteurs se casser la figure parce qu'ils commençaient à croire au chant de sirènes. Gringo pris au piège des cartels dans No Country for Old Men, George W. Bush pour Oliver Stone, brave type en cavale dans Last Days of Summer, un beau mélo... Vous obstinez-vous à rester inclassable ? Vous avez raison de parler d'obstination, par-

ce que ce n'est pas simple. Il y a peu de temps, on m'a proposé un rôle pour un sacré paquet d'argent. Un personnage que je n'aurais eu aucune difficulté à interpréter. Il était taillé pour moi. Et j'ai refusé. Non pas que je n'aimais pas le projet ou que je n'ai que faire de l'argent. Mais j'ai été déjà tellement gâté dans ma carrière, j'ai eu la chance de croiser de si grands réalisateurs, que je m'autorise maintenant à faire des choses dont j'ai peu ou pas l'habitude. Et même si vous vous plantez, il y aura toujours un type pour venir vous dire : “Mec, j't'ai adoré dans ce film-là !” Qu'est-ce qui vous a séduit dans Frank, le héros de Last Days of Summer ? J'aime les personnages intenses et Frank est un survivant. Un gars envoyé en prison durant dix-neuf et dont on comprend très vite qu'il n'y était pas à sa place. J'ai discuté avec pas mal de types qui venaient d'être libérés après de très longues peines. La prison au quotidien, être en permanence aux aguets, cette frontière entre la vie et la mort, cela demande de sérieux ajustements personnels. Frank a été obligé de se construire une armure qui, très vite, défaille au contact d'Adèle (Kate Winslet).

Depuis 2007, vous tournez au rythme de trois films par an. On vous verra bientôt dans Everest, un film d'aventure, la suite de Sin City et Inherent Vice, le prochain Paul Thomas Anderson. Est-ce le rythme idéal pour vous ? C'est toujours compliqué pour un acteur, parce qu'il y a cette crainte de surexposition. J'en parlais récemment avec Matt Damon. Les gens ont l'impression que nous sommes débordés parce que nous tournons trois films pendant l'année. Mais nous avons nos weekends, du temps libre entre chaque tournage... Finalement, le monde entier travaille bien plus que nous ! Vous avez même incarné un personnage, comme Batman, tiré de l'univers DC Comics : Jonah Hex. Un flop. Des regrets ? Oui, parce que ça aurait pu donner une franchise formidable. L'échec du film m'a rendu complètement dingue. Je m'étais donné à fond. Sincèrement, si j’avais 5 millions de dollars devant moi, je le referais entièrement en lui rendant son cachet, sa noirceur d'origine ! Last Days of Summer de Jason Reitman, sortie le 30 Avril

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bugatti

L’histoire des origines Ettore Bugatti avait un rêve : créer de l’exceptionnel sans se soucier des aspects financiers. “Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher” aimait-il répéter… Une devise qui résume en quelque sorte l’esprit Bugatti, d’hier et d’aujourd’hui. par dominique peltier

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Si le nom Bugatti a toujours été associé à la sportivité et au luxe, c’est que son créateur n’a jamais imaginé autre chose. En effet, Ettore Bugatti s’est passionné très tôt pour la performance et le design. En 1895, à l’âge de 14 ans, il revisite et améliore un tricycle à moteur que l’on venait de lui offrir. Issu d’une famille d’artistes italiens (son père Carlo était un ébéniste designer, son oncle Giovanni Segantini un peintre talentueux et son grand-père Giovanni Luigi Bugatti un architecte renommé en Italie), le jeune Ettore a grandi dans cet univers où la créativité était une sorte d’évidence, une raison d’être. Son frère cadet, Rembrandt Bugatti, deviendra lui aussi un célèbre sculpteur animalier. Une affaire de famille qu’Ettore contournera en mettant son talent artistique au service de l’automobile. Un monde nouveau où tout était encore à inventer. Tout en poursuivant des études classiques, on le retrouve également sur les bancs de l’Académie des Beaux-Arts de Milan (la ville qui l’a vu naître en 1881)

Chef d’œuvre esthétique, la Bugatti 57 SC Atlantic a été dessinée par Jean Bugatti en 1938. Sa beauté et sa rareté font le prix… Elle est estimée à environ 40 millions d’euros. Sur les 4 exemplaires produits, il en subsiste 3 dans le monde.

mais aussi dans les ateliers d’une fabrique de bicyclettes où il réalisera sa première création : un tricycle de compétition animé par 2 moteurs De-Dion. Un an plus tard, alors âgé de 18 ans, Ettore assemble un véhicule à quatre roues et débute une carrière de pilote avec notamment une belle seconde place sur l’épreuve Paris/Bordeaux à la vitesse moyenne de 80 km/h. Mais c’est en 1900 que le futur prodige de l’automobile conçoit réellement sa première automobile : la Type 2. Elle reçoit un moteur 4 cylindres de 3 litres, une boîte de vitesses à 4 rapports, une marche arrière et est capable de rouler à plus de 60 km/h. L’auto se fait immédiatement remarquer lors d’une exposition internationale qui se tient à Milan et intéresse le puissant industriel alsacien Baron de Dietrich. À la question, comment et pourquoi le jeune milanais s’est retrouvé en Alsace, la réponse vient d’être donnée. En effet, l’illustre entreprise alsacienne De Dietrich, créée à la fin du XVIIe siècle, spécialisée dans la forge et les hauts-fourneaux, puis plus tard dans les poêles et les cuisinières, eut le désir de s’ouvrir à de nouveaux marchés. L’automobile semblait tenir toutes

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ses promesses. Ettore Bugatti fut donc embauché pour y concevoir, naturellement… des voitures, emboîtant le pas à Émile Mathis qui aura pour rôle de les commercialiser. Les ateliers de fabrication sont alors installés à Reichshoffen, une petite commune du BasRhin. Le jeune constructeur peaufine la Type 2, puis lance la Type 3, la Type 4, jusqu’à la Type 7. Le succès n’est pas fulgurant et les tensions s’invitent entre le Baron De Dietrich et Ettore Bugatti. Le premier estime que les voitures ne freinent pas ou si mal qu’il est normal de ne pas les vendre. Ettore aurait répondu cin-

Une Bugatti Type 13 pilotée par Ernest Friderich en 1911 Des Bugatti Type 35B lors du premier Grand Prix de Monaco en 1929. Une course remportée par William GroverWilliams au volant d’une… Bugatti.

glant, que ses voitures étaient conçues pour avancer ! L’épisode automobile de la firme De Dietrich s’arrête là, en 1904. Le jeune Ettore s’associe alors avec Émile Mathis, bien décidé à poursuivre l’aventure. Mais l’affaire s’enlise, inexorablement… Le constructeur automobile Deutz lui offre une nouvelle chance en lui donnant un poste à Cologne. Il réalise les Bugatti Type 8 et Type 9, mais une fois encore le succès ne vient pas. Il est remercié en 1908 et s’installe dans le sous-sol de sa maison de Cologne-Mülheim pour créer la Type 10. Une vraie voiture de course. Elle est animée par un petit moteur de seulement 12 chevaux, mais son poids ridicule et son excellente tenue de route font la différence. Le jeune italien sait qu’il est sur la bonne voie.

LES PREMIÈRES BUGATTI

Château de Molsheim

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En 1909, alors que son fils Jean vient de naître, Ettore Bugatti fonde officiellement l’entreprise éponyme. Il installe ses ateliers dans une ancienne usine de teinturerie désaffectée à Molsheim, dans une Alsace qui appartient encore à l’Allemagne. Au salon de l’automobile de Paris de 1910, Bugatti rencontre enfin le succès. Pour l’heure, il s’agit davantage d’un succès d’estime, ne nous emballons pas ! Sa petite voiture de sport fait sensation. Le public parisien admire la haute qualité de finition de l’auto, le style et les caractéristiques techniques inédites pour l’époque, mais les commandes ne s’affolent pas. De cette auto, il en découlera la fameuse Type 13. Avec elle, il remportera plus de 40 courses. Son radiateur en forme de fer à cheval et sa belle couleur bleue de France marqueront les esprits et donneront à Bugatti un signe distinctif. Pourtant en 1911, Ettore fait le point. Il a vendu au total moins de 80 voitures. Malgré l’indéniable modernité des Bugatti, les clients se font rares. Alors, pour ne pas sombrer, il s’associe avec Peugeot et réalise la “Peugeot Bébé” : une petite voiture populaire qui sera écoulée à plus de 3 000 exemplaires. L’argent entre enfin,


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mais la première guerre mondiale éclate… Il quitte l’Allemagne, s’installe avec sa famille à Milan, puis à Paris où il réalisera un extraordinaire moteur d’avion 16 cylindres destiné à l’aviation américaine. À la fin du conflit, l’Alsace est à présent française. Il retourne à Molsheim, déterminé à faire de Bugatti la plus emblématique des marques automobiles. Il faut attendre 1924 pour voir arriver la Type 35. Celle qui allait véritablement propulser la plus italienne des marques françaises au firmament de l’histoire de l’automobile. La Type 35 était une fabuleuse voiture de course, qui dans les mains de pilotes professionnels et amateurs aura remporté plus de 2 000 victoires, un record jamais égalé à ce jour. Une version routière fut évidemment déclinée, portant en elle la haute technologie développée par Bugatti. Rendez-vous compte que son moteur était équipé d’un arbre à cames en tête et de trois soupapes par cylindre. Pour les amateurs éclairés de l’époque, il s’agissait presque de science-fiction. C’est bien là tout le génie d’Ettore Bugatti qui était, ne l’oublions pas, un autodidacte. Cette espèce d’intuition mécanique, il l’avait également pour le design. “Le Patron”, comme il était appelé respectueusement par ses employés, était un homme audacieux et extraordinairement inventif. Un don qu’il léguera à son fils Jean qui prendra la direction du bureau design dès 1930. Il est à l’origine de la Type 50 et de la Type 55. Mais également de l’envoutante et spectaculaire Type 57 SC Atlantic qui fait partie encore aujourd’hui des plus belles voitures jamais construites. Quelques années plus tôt (en 1930), le père et le fils élaborent ensemble la célèbre Bugatti Royale. Une automobile démesurée qui épousait un style baroque encore très en vogue en 1930 où le luxe était poussé à son paroxysme. Son gigantesque moteur 8 cylindres de 12,7 litres était à l’égal de son prix. La Royale était la voiture la plus chère du monde. Le krach de 1929 frappera l’entreprise l’année suivante (inertie oblige) et tuera dans l’œuf la carrière de la Royale. Seules six exemplaires furent construits. Pour sauver son entreprise de la faillite, Ettore Bugatti aura la bonne idée de construire des autorails équipés de ce fabuleux moteur de 12,7 litres. Malgré la crise, Bugatti produit dans le même temps la Type 57 qui remportera un vif succès. La compétition n’est jamais bien loin, la marque monte sur la plus haute marche du podium lors de l’édition 1937 des 24 Heures du Mans avec une 57G pilotée par Jean-Pierre Wimille et Robert Benoist. Elle réitère en 1939 toujours avec le pilote Jean-Pierre Wimille et celui qui donnera son nom à la nouvelle génération de Bugatti : Pierre Veyron. En 1938, la firme française lance la 57 SC Atlantic. Construite en seulement 4 exemplaires (seules 2 existent de nos jours), elle est certainement l’une des voitures les plus chères de la planète. Pour en arriver là, Ettore Bugatti s’est battu toute sa vie, tenant à bout de bras son entreprise, mais ce destin qui semblait si limpide s’écroule en une fraction de seconde. Son fils, son partenaire, celui qui devait pérenniser cette si belle aventure se tue le 11 août 1939 au volant d’une Bugatti Type 57 qu’il testait. Jean avait tout

Photo de gauche Ettore Bugatti et son fils Roland en 1933. Photo de droite Jean Bugatti en 1929.

juste 30 ans. Trois semaines plus tard, le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne. À la fin du conflit, Ettore récupère, non sans mal, son entreprise. Bugatti croule sous les dettes, mais Ettore s’acharne, travaillant jusqu’à l’épuisement sur un nouveau modèle qui ne verra jamais le jour. Il meurt en 1947 à l’âge de 66 ans et laisse derrière lui plus de 1 000 brevets déposés tout au long de ses 37 ans d’activité. Il en sortira plus de 7 800 voitures de prestige, alors que la marque aura glané plus de 10 000 victoires en compétitions internationales. Après moult tentatives de reprises, Bugatti entre dans le giron du groupe VW en 1998. La marque retrouve son adresse d’origine à Molsheim. Ettore, Jean et tous les autres qui ont participé à cette extraordinaire aventure peuvent reposer en paix, les Bugatti du XXIe siècle sont aussi folles que les leurs… “Rien ■ n’est trop beau, rien n’est trop cher”.

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michelle et barack obama

Amour à la Maison Blanche À l’heure où le couple présidentiel français vient de voler en éclats, Edgar s’envole outre-Atlantique. Cap sur la Maison Blanche. Michelle et Barack Obama s’aiment. Ils le crient au monde et forment certainement l’un des couples présidentiels les plus unis de l’Histoire américaine. Avec leurs deux filles, ils composent une famille modèle dans laquelle les Américains aiment se reconnaître. Toutefois, à y regarder de plus près, leur histoire n’est pas un long fleuve tranquille. par thomas snegaroff

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C’est l’été 1989. Un été chaud comme en connaît souvent Chicago. Sur les tee-shirts et les casquettes, Batman est partout. Le film de Tim Burton vient de sortir et le succès est immédiat. La bande FM crache ses succès du moment, Madonna, The Bangles, Phil Collins. Barack Obama n’a pas encore 28 ans, mais quand il pousse pour la première fois les portes du cabinet d’avocat Sidley Austin de Chicago, il jouit déjà d’une solide réputation. Pour ce boulot d’été, Obama a été recommandé par Martha Minow, sa professeur de droit à Harvard qui voit en lui “le meilleur étudiant qu’elle n’ait jamais eu”. C’est là qu’il rencontre pour la première fois Michelle Robinson. De trois ans sa cadette, la jeune afro-américaine est déjà associée dans ce cabinet d’avocat. C’est elle qui doit encadrer pendant les trois mois d’été le stage de Barack Obama. Michelle se méfie de ce beau jeune homme la cigarette au bec. Elle résiste. Elle n’est prête à se lancer dans une grande histoire d’amour. Mais

Barack est sous le charme. Et finalement, Michelle accepte de passer une journée avec lui. Ils visitent le “Art Institute”, vont voir le dernier Spike Lee, Do the Right Thing, puis à Hyde Park partagent une glace chez BaskinRobbins. C’est là qu’ils échangent leur premier baiser, et bien des années plus tard, Obama se souviendra amusé qu’ “il avait un goût de chocolat”.

L’AMBITION POLITIQUE Le couple résistera à la fin de l’été. Barack repart sur les bancs de Harvard où il brille, devenant le premier Noir à prendre la direction de la très prestigieuse Harvard Law Review. Le couple se marie le 3 octobre 1992 à Trinity Church. C’est Michelle, militante des droits civiques et proche du maire historique de Chicago, Richard Dailey, qui va pousser Barack à se lancer en politique. Jusqu’alors, l’engagement de Barack s’était limité à un emploi de travailleur social dans les quartiers défavorisés du sud de Chicago. Sous l’impulsion de Michelle, Barack envisage désormais de changer les choses d’en-haut. Mais bien vite, son ambition effraie Michelle qui connaît

C’est Michelle, militante des droits civiques et proche du maire historique de Chicago, Richard Dailey, qui va pousser Barack à se lancer en politique.

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ses côtés. Frappé personnellement par le décès de sa grand-mère adorée un an plus tôt des suites d’un cancer qu’elle n’avait pas eu les moyens de soigner convenablement, il y est un grand défenseur de la santé publique. En 1998, sa réélection est une simple formalité mais le plus important dans la vie du couple Obama est ailleurs. Le 4 juillet 1998, Malia nait. Trois ans plus tard, Sasha suivra.

UN COUPLE EN CRISE…

bien mieux que lui les coulisses peu reluisantes de la vie politique américaine. Quelques années après leur mariage, alors que Barack s’apprête à se lancer dans sa première campagne électorale, pour un siège de député de l’État de l’Illinois, Michelle s’épanche : “Il est fort probable que Barack se lance dans une carrière politique, même si c’est encore assez flou. Il y a un peu de tensions entre nous à ce sujet. Je me méfie beaucoup de la politique. Je pense qu’il est beaucoup trop gentil pour cette brutalité, ce scepticisme. Quand vous êtes engagé en politique, votre vie devient un livre ouvert, et les gens qui s’y intéressent n’ont pas nécessairement les meilleures intentions. Je suis assez secrète, et j’aime m’entourer des gens à qui je fais confiance et que j’aime. En politique, vous devez vous ouvrir à des tas de gens très différents”. L’ambition et l’orgueil de Barack sont plus forts que tout. En 1996, Barack est élu au Congrès de l’Illinois et Michelle est à

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Un couple amoureux et fidèle, ce n’est tout de même pas si fréquent que cela à la Maison Blanche !

Entre-temps, le couple connaît l’une de ses plus graves crises. En 1999, Barack décide de se lancer dans la course pour le Congrès des États-Unis, pour un poste de Représentant de l’Illinois. C’est une évolution logique dans sa carrière politique. Mais pour cela, il doit affronter lors d’une primaire le Représentant sortant, Bobby Rush. Michelle est absolument hostile à cette idée. Rush est un afro-américain militant des droits civiques, figure des Black Panthers, et il est hors de question de l’affronter. Mais une fois encore, Barack n’écoute que son ambition. Son échec électoral, le seul de sa vie, se double d’une crise grave avec Michelle. Selon le biographe Edward Klein dans un livre paru en 2012, le couple a même été proche de divorcer à ce moment-là. Rien ne permet de l’affirmer avec certitude, mais que le couple ait connu des instants difficiles est indéniable. Mais, publiquement, Barack et Michelle font bonne figure. Ils apparaissent même comme le symbole de l’amour avec un grand A pour la communauté afro-américai-


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ne quand Barack devient une figure politique nationale. En février 2009, le célèbre magazine afro-américain Ebony titre sur l’amour entre Barack et Michelle : “Black Love/Black History”. C’est en fait un long dossier sur leur amour. Dans son éditorial, Harriette Cole se lâche : “L'engagement, la passion et le dévouement que Barack et Michelle Obama ont l’un pour l’autre a fondamentalement changé le regard sur l’amour entre les Noirs et propose un modèle pour tous ceux qui sont à la recherche du partenaire idéal”. Rien de moins ! Quelques semaines avant le jour de l’élection, Michelle explique dans le magazine féminin Ladies Home Journal que Barack est “constant dans l’amour et le soutien qu’il (lui) porte” et “son grand désir est d’être chaque jour un meilleur père”. Évidemment, les conseillers politiques sont passés par là. Cependant, les gens qui les connaissent personnellement ne doutent pas de leur amour. Un couple amoureux et fidèle, ce n’est tout de même pas si fréquent que cela à la Maison Blanche ! On a parfois évoqué un

coup de cœur de Barack pour l’une de ses conseillères, Vera Baker, mais cela n’a jamais dépassé le stade de la rumeur.

UN COUPLE PRÉSIDENTIEL EN BÉTON Leur amour est public. Michelle, qui craignait tant que leur vie devienne un livre ouvert, est désormais la parfaite complice de ce déballage glamour des sentiments. Comme jamais aucun couple présidentiel avant eux, les Obama étalent leur amour au grand jour. Que de photos où ils s’embrassent, se tiennent la main ou rigolent totalement complices ! En octobre 2012, en pleine campagne électorale pour sa réélection, Barack twitte : “Il y a vingt ans aujourd’hui, j’ai épousé l’amour de ma vie et ma meilleure amie”, et Michelle de répondre, toujours via twitter : “Joyeux 20ème anniversaire Barack. Merci pour être un extraordinaire conjoint, ami et père chaque jour. Je t’aime”. Quelques jours plus tard, dans son discours de victoire, Barack revient une fois encore sur son amour : “Je

ne serais pas ici sans cette femme qui m'a autorisé à l'épouser il y a vingt ans, je voudrais le dire publiquement : Michelle, je ne t'ai jamais autant aimée. Je n'ai jamais été aussi fier de toi qu'en voyant le reste des États-Unis tomber amoureux de toi comme je l'ai été et comme je le suis”. Dans ce couple amoureux, les rôles sont clairement définis : Michelle accepte de mettre de côté son discours racial qui pourrait faire peur à l’électorat blanc et elle devient la parfaite épouse, la femme qui soutient son ambitieux de mari, formidable papa pour ses filles. Son champ d’action est limité à des fonctions “maternantes” –lutter contre l’obésité des enfants notamment, cultiver le potager bio de la Maison Blanche… Pendant ce temps, Barack s’occupe, tel superman, de sauver l’Amérique et le monde. Reste que dans l’intimité, le président écoute énormément les conseils de Michelle, au point que certains ne s’étonneraient pas de voir un jour la Première Dame entrer de plain-pied en poli■ tique… L’amour donne des ailes ?

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cyril viguier

Poigne de fer et ambition Ex-directeur de chaînes, journaliste, producteur de télévision, franc-tireur, féru d'Amérique, pugiliste et avocat en France du “Mixed Martial Arts”, c'est un homme à multiples facettes qui s'expose dans ce numéro d'Edgar. Cyril Viguier, cinquante ans, fait fi des contempteurs et des obstacles, déborde de projets, sans pour autant ménager le paysage audiovisuel français qu'il dissèque avec mordant. propos recueillis par jean-pascal grosso photos michel restany

Entre programmes insipides et bides sans appel, sans oublier la concurrence implacable d'internet, la télévision française n'a, semble-t-il, jamais été autant la cible d'attaques. Serait-elle à force condamnée ? Ce que nous connaissons aujourd'hui s'est passé il y a quinze ans aux États-Unis. Nous vivons toujours en décalé. Les Américains ont résolu leurs problèmes. La télé américaine qu'on décriait, comme on peut le faire avec celle, française, d'aujourd'hui, c'est terminé. Il n'y a plus de télévision là-bas, il y a des formes de télévision. Le général, le global, ça n'existe plus. On trouve, vu d'ici, que leur télévision est trop “superficielle”... Et alors ? Je considère pour ma part que la télévision, ce

n'est pas de l'art, ça ne reste pas, c'est fait pour être consommé. Et cela, même s'il y a des idées formidables. Il y a un commerce de l'image, seuls les gens qui en font refusent de l'admettre. En France, nous sommes restés longtemps calés sur 4 ou 5 chaînes et, en 2014, nous en avons 800 ! Bientôt, la télévision, nous en consommerons de partout ; sur des supports encore insoupçonnés. Pour l'instant, nous rentrons dans une période “secouée” où le pire et le meilleur sont à part égale. Mais quoi qu'il arrive, à l'avenir, c'est le spectateur qui fera sa propre programmation. “Secouée” ? Oui, compliquée, défavorable à nos cultures... Nous ne sommes pas préparés à cette ère-là. Nous avons laissé s'éteindre un certain nombre de filières qui nous permettraient aujourd'hui d'avoir des programmes novateurs. Regardez les séries : ce ne sont pas les

deux cache-sexes de Canal Plus, qui d'ailleurs sont des séries américaines “francisées”, qui remonteront le niveau des fictions nationales. Pour relancer ce type de filières, c'est très long. Trop de secteurs se sont paupérisés au fil des années... Montherlant disait : “Se faire des ennemis est un plaisir d'aristocrate”. Vous semblez, dans le registre, exceller... C'est très bien de ne pas créer l'unanimité. C'est inhérent au métier que je fais. “La télévision, cet univers impitoyable...”, on l'a assez répété. J'ai eu de la chance, une chance que j'ai voulue, que je suis allé chercher, et c'est vrai que cela crée beaucoup d'inimitiés. Ce qui compte pour un producteur de télévision, c'est de “faire les choses”. Alain Delon m'a dit récemment : “Tu n'as certainement pas l'âge de faire l'unanimité.” Et il a rajouté : “Regarde, moi !” (Rires)

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Vous ne pouvez nier aimer vous mettre vous-même en scène à l'instar des “anchormen” et autres journalistes américains... Totalement. Maintenant, de travailler avec des processus ainsi que des canons “américains”, ça m'a fait faire pas mal de conneries en France. La transition est bien trop violente. Mais cela me permet de n'avoir aucun complexe d'aller m'adresser à la gauche comme à la droite à trois mois d'intervalle. Et ça, on me l'a fait payer. Je sais que d'avoir produit, sous Sarkozy, un film sur François Hollande m'a coûté mon émission de télévision hebdomadaire (Vendredi sur un plateau, ndlr) sur France 3. J'ai des témoins précis ! Qu'est-ce qui vous séduit encore dans les programmes de télévision actuels ? Je suis fanatique de deux choses : l'immédiateté, c'est à dire le “talk” qui se permet de faire se croiser les langages, de se comprendre, et le documentaire, qui représente pour moi le grand avenir de la télé. C'est aussi intéressant qu'une fiction et, en terme de production, beaucoup moins cher et moins compliqué. Et le retour, en cas du succès, est immédiat. Quand on réussit un bon documentaire, c'est un produit audiovisuel extraordinaire pour un producteur.

Comptez-vous personnellement revenir un jour au talk-show ? Ce qui me frappe le plus dans le paysage audiovisuel français, c'est qu'il y a tout un monde, celui qui a émergé avec internet, les réseaux sociaux, etc., pour qui les mots n'ont plus le même sens que pour les leaders d'opinion actuels. C'est assez effarant. La jeune génération est la plus grande consommatrice de télévision. L'idée sur laquelle je travaille, c'est de la rapprocher des décideurs au cœur d'une émission de société, une thématique de talk-show divertissant mais qui poserait également des questions de citoyenneté. Cette génération, si nous n'arrivons plus à avoir la moindre prise sur elle, je ne sais pas ce qu'elle deviendra ! Il y a déjà dans le genre le Bondy Blog Café sur La Chaîne Parlementaire... Oui, mais là, ça reste de la caricature ! Un homme politique passe sur le grill d'un panel qu'on croit représentatif. On voit bien qu'il n'y a pas entre eux de médiateur réel, de contributeur qui ait vraiment préparé les choses... Ça ne fonctionne pas ! Je suis en train de préparer deux documentaires : une radioscopie de la droite actuelle, et, de l'autre côté, de l'entourage de François Hollande, Le Clan des Hollandais. C'est assez schizophrénique. Eh bien, je

“Je sais que d'avoir produit, sous Sarkozy, un film sur François Hollande m'a coûté mon émission de télévision hebdomadaire sur France 3. J'ai des témoins précis !” 90

suis absolument frappé de l'absence de compréhension des hommes politiques pour cette génération. Ils sont complètement largués ! À 50 ans, l'idée de vieillir vous angoisse-t-elle ? Au contraire. Pour l'instant, j'ai une énorme chance : je ne me sens pas moins en forme qu'il y a vingt ans ! Je fais des sports de combat avec des types qui ont vingt-cinq ans et je ne me sens en aucun cas physiquement amoindri. J'ai beaucoup plus d'affinités avec eux, bien plus qu'avec des gens de ma génération. J'admire les personnes qui vieillissent tout en gardant une dynamique intense. J'ai pu suivre le parcours de Gerald Ford et de Ronald Reagan et j'ai été frappé de voir comment, jusqu'au bout, ils souhaitaient – et même Reagan malgré la maladie d'Alzheimer - poursuivre une activité réelle. Il y a peu, je me suis rendu à Virgin Radio et j'y ai vu une bande de mecs qui pensent avoir réinventé le système mais qui sont d'un vieux épouvantable... C'est vrai que vous êtes toujours un pratiquant assidu ainsi que défenseur acharné du “Mixed Martial Arts”, mieux connu sous le nom de “Freefight”, sport total pour certains, jeux du cirque pour d'autres et, qui, bien que banni en France, fait fureur aux États-Unis... Oui, c'est un illogisme de l'interdire encore en France. Le “Mixed Martial Arts” est composé de trois sports : la boxe pied-poing, la lutte, qui est sport olympique, et le jiu-jitsu. Des pratiques reconnues, fédérées en France, mais qui, une fois combinées, n'ont pas le droit d'exister ! Une connerie des pouvoirs publics et du lobbying de fédérations qui ont peur de voir partir leurs licenciés. Outre-Atlantique, c'est le sport le plus suivi à la télévision avec un milliard de dollars de bénéfices devant le basket et football américain. Et, ici, impossible de le pratiquer. Les arts-martiaux m'ont apporté cette certitude : du pire K.O., on se re■ lève toujours. Comme dans la vie !


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PRODUCTEUR

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MOTO

brough superior

L’exceptionnel fait son come back Ce nom : “Brough Superior”, ne vous dit peut-être rien, pourtant dans les années 20, il était synonyme de puissance, de luxe et de fiabilité. Aujourd’hui il revient, fidèle à cette belle réputation. par dominique peltier 92


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MOTO

C’est vrai, peu de gens se souviennent de cette marque. Il faut bien dire que son histoire fut de courte durée, à l’image d’une comète. Brough Superior n’aura vécu qu’une vingtaine d’années, alors même si la majeure partie du grand public a ignoré jusqu’à son existence, d’autres se sont souvenus au point de la faire renaître. Son histoire débute en 1919. Le jeune et brillant George Brough travaille alors avec son père dans l’usine familiale de Nottingham en GrandeBretagne. Ils y construisent des motos populaires, de petites machines simples et économiques destinées au quotidien. Ces motos qui portent le nom de “Brough”, ne font absolument pas rêver le jeune homme, estimant qu’il était en mesure de concevoir des machines d’exception bien plus performantes que ces ennuyeux cyclos. Son père ne voyait dans ce projet qu’un caprice de jeune arrogant et refuse de s’impliquer dans l’aventure. Qu’à cela ne tienne, George Brough, alors âgé de 29 ans, quitte l’entreprise familiale et installe ses ateliers à quelques rues du paternel. Il baptise son entreprise “Brough Superior”, manière de mettre de la distance avec son père et d’appuyer le trait sur le caractère exclusif des machines sensées sortir de cette petite manufacture, installée sur Haydn Road à Nottingham. On ne connaît pas pré-

cisément les relations père/fils, mais tout porte à croire que Monsieur Brough père n’a pas apprécié, se faisant reléguer par sa progéniture au rôle “d’inférieur”. Quittons sur la pointe des pieds cette affaire de famille pour découvrir la toute première Brough Superior. Dans un souci d’efficacité, George Brough utilisa les compétences d’un motoriste réputé pour animer ses motos. John Albert Prestwich (JAP Industries) était l’homme de la situation. Ses moteurs avaient toutes les vertus qu’attendait le jeune fabricant : puissance, fiabilité et modernité. Mais afin de répondre au mieux à ses exigences, l’élaboration de ce moteur spécialement créé pour George Brough se fera sous sa directive. Fidèle à sa volonté de créer une moto exceptionnelle, George Brough n’utilisera que les meilleurs matériaux pour la concevoir. Il y apportera également un raffinement inconnu pour l’époque en y ajoutant une dose impressionnante de méticulosité visant à soigner chaque détail, jusqu’au plus futile. La toute première Brough Superior était supérieure en tous points à toutes les motos présentes sur le marché de cette époque. Très vite, elle fut comparée, à juste titre, à une Rolls-Royce. Mais avec en plus un tempérament de véritable sportive. Son moteur bicylindre en V de 1000 cc à soupapes en tête, couplé à une boîte 3 vitesses, atteignait sans forcer les plus de 130 km/h. Nous sommes en 1923 et cette première Brough Superior débute sa carrière commerciale sous le nom de

90 années séparent ces deux motos, pourtant la ressemblance est frappante. Elles synthétisent l’une et l’autre cette même volonté : offrir de l’exceptionnel.

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AUTO

SS80, SS comme Super Sport et 80, pour 80 miles à l’heure (130 km/h). Si la moto fut bien accueillie, le meilleur restait à venir.

L’ÂGE D’OR

George Brough (à droite) photographié en compagnie de son ami Sir Dickson à Vienne.

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En 1924, le pilote d’essai Bert le Vack établit un nouveau record du monde de vitesse au guidon d’une Brough Superior savamment préparée. Le chiffre affole le grand public et fait fantasmer les amateurs de sensations fortes : 191,59 km/h. Il s’en suivra la fabuleuse SS100. Présentée au salon de Londres, qui incarnait une sorte d’absolu sur 2 roues. La SS100, 100 pour 100 miles (160 km/h) était incontestablement la machine (commercialisée) la plus rapide jamais construite sur la planète. L’heureux propriétaire se voyait remettre lors de la transaction un document officiel certifiant que sa machine avait bien été chronométrée à 160 km/h. En effet, chaque Brough Superior avant d’être livrée à son propriétaire devait répondre à un cahier des charges très strict imposé par George Brough. C’est à peine croyable, mais chaque moto était assemblée deux fois. Le premier montage (dit à blanc) servait à vérifier l’ajustement des pièces entres elles. La moto était ensuite démontée et chaque pièce scrupuleusement vérifiée, peinte ou vernie avant

d’être remontée. S’en suivait une série de tests routiers extrêmement pointilleux garantissant l’excellente fiabilité de la moto, sa généreuse puissance, sa fabuleuse tenue de route et la véracité de sa vitesse de pointe. Elle était naturellement réservée à une élite, il fallait non seulement avoir beaucoup d’argent pour se l’offrir, mais également de sérieuses aptitudes de pilote pour dompter cet animal sauvage. Le plus connu d’entre tous fut Sir Thomas Edward Lawrence, surnommé Lawrence d’Arabie. Il fut le plus fidèle client de la marque, il en possèdera 7. “J’aime cette moto, car c’est une moto d’homme” aimait-il déclarer. Il fut, sans l’ombre d’un doute, la meilleure publicité pour la marque. Sir Thomas entretenait également une relation amicale avec George Brough. Outre le fait d’être son meilleur client, voire son ambassadeur, il partageait avec le constructeur le même goût pour la performance, la belle mécanique et une certaine idée du luxe. Dans son livre “Les Sept Piliers de la Sagesse”, il évoque sa fascination pour la vitesse et l’amour qu’il porte à ses Brough Superior. C’est au guidon de l’une d’elle qu’il se tue le 19 mai 1935, à l’âge de 46 ans. Moins médiatiquement connu, mais tout aussi intéressant, Sir William Lyons fut lui aussi un adepte de la marque. Il avait créé en 1923 la Swallow Side-car Com-


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MOTO

Un poste de pilotage minimaliste et ultra design pour la SS100 du XXIe siècle. Notez le lettrage d’époque de Brough Superior flanqué sur le réservoir. Gros plan sur le puissant moteur de la SS100 d’origine et de ses 2 carburateurs Amal.

pany qui deviendra quelques années plus tard, à son initiative, la marque automobile Jaguar. En 1929, il s’offre une SS100 et fait bien sûr la connaissance de George Brough. S’ils sont devenus de très bons amis, l’histoire avait pourtant mal commencé. En effet, William Lyons baptisa l’une de ses premières voitures commercialisées “SS100”. Il y eu comme un froid entre les deux hommes. Mais de courte durée, ils se respectaient trop pour se détester. La seconde guerre mondiale viendra mettre un arrêt définitif à cette belle histoire pleine de promesses. En 1940, Brough Superior s’éteint et tombe dans l’oubli, comme tant d’autres marques à l’époque. Rien qu’en France, plus d’une vingtaine vont disparaître ou agoniser jusque dans les années 50. On se souvient de Terrot, mais qui connaît Jonghi, René Gillet, Soyer, Monet Goyon ou Gnôme & Rhône ? Pour Brough Superior c’est la même chose, seuls quelques passionnés vont s’offrir le luxe de rouler et entretenir ces motos. Au total, la marque aura commercialisé un peu plus de 3 000 motos et side-cars à travers une vingtaine de modèles en seulement 20 ans, la SS100 restant évidemment l’emblème indétrônable. Jusqu’à hier, on retrouvait son nom dans des livres retraçant l’histoire de la moto ou dans quelques revues spécialisées faisant référence aux qualités exceptionnelles de cette noble marque disparue trop tôt. Mais ça c’était avant. Avant qu’un riche passionné anglais, Mark Upham, décide de racheter en 2008 ce qui reste de l’entreprise de Nottingham, c’est-à-dire : le nom. Son but : poursuivre le rêve de George en pérennisant le travail accompli 90 années plus tôt. Pour cela, Mark va s’entourer de grands professionnels. Une équipe d’ingénieurs et de designers français. Parmi eux : Thierry Henriette, le génial patron de Boxer Design qui rappelons-le, a créé le Superbob présenté au salon de

Paris 2011. Un concentré de technologie à la sauce Vtwin conçu en partenariat avec le motoriste français Akira. La Brough Superior du XXIe siècle hérite de cette mécanique de 140 chevaux et d’un design à couper le souffle reprenant point par point les codes stylistiques de l’époque. Une machine étonnante et absolument unique comme l’ont été celles des années 20. La nouvelle SS100 sera commercialisée dès 2015 au tarif d’en■ viron 50 000 euros. Le prix de l’exceptionnel.

Thomas Edward Lawrence (Lawrence d’Arabie) en conversation avec George Brough à Haydn Road dans la cour des ateliers de Nottingham.

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MODE

FRANXESCO Blouson en nylon et néoprène Paul Smith Chemise en denim Ralph Lauren Montre Star en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, Montblanc

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MODE

Denim the

around

clock

La toile de Nîmes fait une entrée fracassante dans nos dressings. Urbain, sport ou chic, le jean se met à l’heure du luxe.

photos brice hardelin | stylisme nikky chicanot | assistante styliste séna aurélia production et casting anabelle ursulet @ lash production coiffure pierre saint sever avec les produits schwarzkopf professional maquillage laura casadoarino avec les produits m.a.c cosmetics modèles baptiste giannesini @ red models nyc, nicolas simoes @ l’homme de nathalie, franxesco espi @ red models nyc, gray orsatelli @ brulier communication, phil ansaldo

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MODE

NICOLAS Blouson en denim a bord côte Levis Chemise en coton Bohemian Paris Chronographe Royal Oak Offshore Chronograph en carbone forgé, mouvement mécanique à remontage automatique, Audemars Piguet

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MODE

BAPTISTE Veste en denim délavé J Brand - Sweat-shirt en coton imprimé Saint Paul Montre de plongée WRV Automatique 1977 en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, Ralf Tech

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MODE

FRANXESCO Blouson sans manches en denim délavé J Brand - Pull en cachemire Ralph Lauren Chronographe Aeroscope Orange en titane, mouvement mécanique à remontage automatique, JeanRichard

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MODE

PHIL Blouson en coton imprimé denim Bench Montre Sport Cadran Bleu en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, Montblanc

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GRAY Veste en velours Zadig & Voltaire - Chemise en denim The Kooples Chronographe Monaco en acier, mouvement mĂŠcanique Ă remontage automatique Calibre 12, TAG Heuer

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BAPTISTE Veste en soie a motifs jacquards Dirk Bikkembergs - Chemise en denim Bonobo Jeans Montre Tank MC Bleu mouvement mécanique Manufacture à remontage automatique calibre 1904-PS MC, Cartier

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MODE

PHIL Blouson en cuir Zadig & Voltaire Chemise en denim Dsquared Bracelet Lock or jaune, bracelet 10 mm en diamants noirs, onyx et or blanc, Shamballa Jewels Montre de plongée Royal Oak Offshore Diver en carbone forgé, mouvement mécanique à remontage automatique, Audemars Piguet

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MODE

NICOLAS Veste de smoking Paul & Joe Chemise en coton US Polo Assn. Pantalon en coton Strellson Ceinture en cuir IKKS Chronographe Capeland en acier, mouvement mĂŠcanique Ă remontage automatique, Baume & Mercier

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REPORTAGE

dakar 2014

Les coulisses de l’extrême Le 5 janvier 2014, sept cent douze personnes nourrissaient un même espoir : rejoindre Valparaiso. La 36e édition du Dakar venait alors de s’élancer dans la fureur rageuse des moteurs. Edgar s’est immiscé quelques instants dans les coulisses du plus grand Rallye Raid du monde. texte et photos dominique peltier

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REPORTAGE

ASO/DPPI/B.Cremel

Le pilote français Cyril Despres au guidon de sa Yamaha

Pour cette 36e édition, le Dakar a ajouté une 28e nation à sa collection de pays traversés depuis sa création en 1978 : la Bolivie. Si pour l’organisation il s’agissait d’une entrée sur “la pointe des pieds” en invitant uniquement les motos et les quads, pour les boliviens et son Président Evo Morales, l’événement revêtait un aspect exceptionnel, mais je devrais dire, historique pour ce petit pays de 10 millions d’habitants. Le départ fut donné quelques jours plus tôt à Rosario en Argentine, la ville qui a vu naître notamment Ernesto Guevara. À l’instar du “Che”, le rallye longera, entre autres, la fameuse mine de Chuquicamata au Chili près de Calama : la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert de la planète. Et c’est du reste au bivouac de Calama que je quitterai la course. Mais pour l’heure “mon” Dakar débute à Salta. Le rallye est encore en Argentine et s’octroie une journée de repos avant de reprendre les hostilités. Pendant que les autos et camions iront rejoindre le Chili, motos et quads feront une incursion en Bolivie. Une épreuve sur-mesure via un parcours dissocié représentant près de 40 % de la distance totale du rallye, le but étant d’adapter le tracé aux différentes catégories afin qu’elles s’expriment de la plus belle des manières. S’il ne m’a fallu qu’une phrase pour expliquer les motivations d’un parcours dissocié, l’appliquer est une toute autre affaire. La logistique du Dakar est impressionnante, on parle carrément de “machine de guerre”. Et en effet, c’en est une ! L’édition 2014 a mobilisé plus de 22 000 personnes rien que pour la sécurité des spectateurs et des concurrents. Il faut dire qu’ils sont près de 5 millions à venir voir l’épreuve tout au long des 13 étapes. Mais ce n’est rien par rapport aux téléspectateurs, pas moins de 1 milliard à travers 190 pays. Qui a dit que le Dakar ne passionnait plus ? Cette année, 89 concurrents ont vécu leur premier Dakar, et croyez-moi, la passion pouvait se lire sur

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Benjamin Cremel DPPI Production

REPORTAGE

En haut à gauche le pilote (Malles-Motos) Stéphane Hamard en action sur sa KTM. Le team français Sharco à Salta. Les fameuses “Malles” des concurrents sans assistance.Le pilote David Casteu sur le podium d’Uyuni (Bolivie). Le Buggy de l’équipage français P.Sireyjol/FX.Beguin sur le bivouac de Calama (Chili).

leurs visages. Et celle des “vieux briscards” ne semble pas s’émousser non plus. Le plus connu d’entre tous, Stéphane Peterhansel qui a remporté 11 fois cet incroyable rallye raid : 6 au guidon d’une moto et 5 derrière le volant d’une voiture, n’a pas encore laissé entendre une quelconque envie de passer à autre chose. Pas un Dakar ne se ressemble, l’aventure se renouvelle chaque année. “Un des grands malheurs de la vie moderne” écrivait Théophile Gautier “c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures”. Des paroles qui auront certainement touché Stéphane Hamard, qui dans l’ombre vient ici réaliser son exploit personnel. 2014 était pour lui sa sixième saison et il la terminera à la 68e place au guidon de sa KTM aux couleurs de la Bretagne et de l’île de la Réunion. Stéphane appartient au petit monde des “Malles-Motos”. Ceux qui se lancent dans l’aventure sans la moindre assistance. Ils représentent l’esprit du Dakar, celui initié par Thierry Sabine en 1978, où l’on partait vivre l’aventure avec ce que l’on avait sous la main et que l’on bricolait au fil des étapes. On se souvient des frères Marreau et de leur 4L puis de

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leur victoire en 82 avec une improbable Renault 20. Côté motos, les Honda 250 XL et Yamaha 500 XT étaient les montures favorites des amateurs. J’ai encore en mémoire, comme vous sans doute, les aventures extraordinaires d’un certain Gérard Paineau qui n’a pas hésité, lors de l’édition de 1980, à installer au cœur du désert un nouveau moteur sur sa Yamaha XT. Un concurrent épuisé et démoralisé avait consenti à lui vendre le sien. Le Dakar foisonne d’histoires comme celle-ci et c’est bien souvent chez les amateurs qu’on les trouve. Si gagner le Dakar est inaccessible pour les “Malles-Motos”, des équipes semi-professionnelles peuvent parfois tirer leur épingle du jeu. Je pense notamment à la petite structure française Sherco Rally Factory. Aux commandes de ce “mini team”, Nicolas Chaix. Dans le civil il est pilote de ligne chez Air France, ici, sur le bivouac de Salta, il est le manager d’une bande de copains, tous bénévoles. Il faut bien que quelqu’un représente le groupe, alors c’est Nicolas qui s’y colle. Cette année, ils avaient réussi à intégrer 2 pilotes en devenir : Alain Duclos et Juan Pedrero Garcia. L’un et l’autre rem-

porteront une victoire d’étape, allant même, pour Alain Duclos, jusqu’à monter sur le podium virtuel du général en s’emparant de la 3e place. Mais comment résister à l’implacable pression des usines ? Nicolas Chaix a une réponse : le budget ! “Le nôtre représente 200 000 euros, celui de nos adversaires varie entre 5 et 16 millions d’euros. Vous comprendrez qu’à un moment donné il devient difficile de lutter. Nous ne disposons pas d’un ou plusieurs semi-remorques de pièces détachées, ni de la main d’œuvre nécessaire pour entretenir les machines. On se débrouille avec ce que l’on a, voilà tout”. La petite écurie française résistera en plaçant la première moto française à la 21e place à l’arrivée dans les mains du pilote espagnol Juan Pedrero Garcia. Alain Duclos quant à lui ne rejoindra pas Valparaiso pour cause de casse moteur. La Sherco numéro 62 et son pilote chilien Axel Heilenkotter ne verront pas non plus la cité classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais pour que l’histoire soit complète et souriante, une seconde Sherco franchira la ligne d’arrivée grâce à la pugnacité du pilote chilien Francisco Errazuriz, plaçant sa


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ASO/DPPI/F.Flamand

REPORTAGE

machine au 55e rang. Parions que la jeune entreprise nîmoise reviendra en Amérique du sud, avec peut-être un peu plus de moyens…

DIRECTION UYUNI Alors que le bivouac de Salta dort encore, je m’envole pour la Bolivie, à quelques kilomètres du Salar d’Uyuni : le plus grand lac salé du globe. Uyuni est un grand village de 14 000 habitants posé sur un haut plateau à 3 600 mètres d’altitude. Le Dakar va faire une halte ici, enfin, juste les motos et les quads, le reste de la troupe (autos et camions) feront dans le même temps une boucle : Salta/Salta. Et tous se retrouveront au bivouac de Calama le jour suivant sans avoir recours à “Lama Fûté”, mais juste en suivant scrupuleusement leur roadbook. L’idée d’Étienne Lavigne, grand patron du Dakar depuis 2004, était de faire venir les motos et les quads sur le lac salé. Outre l’originalité du site, les plus de 11 000 km2 du Salar étaient la promesse d’obtenir des images exceptionnelles. Pas de chance, la pluie est venue contredire cette jolie perspective. Adieu le départ en ligne sur cette immensité blanche. Quoi qu’il en soit, personne n’avait eu cette folle idée, et personne, je veux dire aucun événement sportif d’amplitude international n’avait eu l’audace de venir dans ce bout du monde où la beauté sidérante de la nature se mêle à une espèce de désolation brutale. En sortant du petit aéroport d’Uyuni, je respire quelque chose de nouveau, ou plutôt quelque chose de rare de nos jours et sous nos latitudes : la joie. Un mot presque désuet, empreint de candeur ou de sincérité béate. Cela fait une année entière que le grand village perdu dans l’Altiplano attend le passage du Dakar. Un an que chaque habitant s’est préparé à accueillir les pilotes. Toutes et tous, y compris les enfants, arborent fièrement le logo du Dakar. Toute la ville, mais aussi les voitures se sont habillées aux couleurs du rallye. D’ordinaire tranquille, Uyuni est incirculable. Tout est bouché, ça klaxonne, ça parle fort, mais les sourires restent accrochés aux visages. Les gens viennent de toute la région de Potosi, certains même ont fait le voyage depuis La Paz située pourtant à environ 500 kilomètres, juste pour dire qu’ils y étaient. Le Président bolivien Evo Morales n’aurait en aucun cas manqué ce rendez-vous avec l’Histoire. Eh oui, il s’agit bien d’un événement historique soutenu à 1 000 % par le Président, venu spécialement à Uyuni pour saluer les pilotes. Si, moi, vous et beaucoup d’autres, bien

Le pilote franco/malien Alain Duclos à l’attaque sur sa Sherco.

installés dans notre petit conformisme parisien regardons cela avec, pourquoi pas, un certain ennui ou tout au moins un semblant de condescendance navrée, c’est peut-être parce que nous avons perdu un peu de notre spontanéité et que nous ne croyons plus aux héros. La Bolivie a fêté ceux du Dakar comme personne ne l’avait fait avant eux. Fort de cette expérience, je suis arrivé sur le bivouac de Calama (Chili) avec une curiosité exacerbée. J’ai retrouvé l’ambiance que j’avais connue lors d’une brève mission en Mauritanie sur le bivouac de Tichitt en 2002. Même le vent était là pour appuyer le mimétisme. Le bivouac a pris alors une drôle d’allure. On pouvait y croiser des femmes et des hommes portant des lunettes de skieurs, d’autres s’affairer, stoïques, sur une boîte de vitesses ou un piston récalcitrant, d’autres encore s’endormir sur une chaise en plein vent et y voir bien sûr de drôles d’engins

semblant sortir de l’imagination de George Miller. Le Dakar est un cirque, une armée en mouvement, une ville post-apocalypse… Et c’est aussi une course fantastique, d’une extraordinaire beauté et paradoxalement d’une extraordinaire dureté pour les hommes comme pour les machines. J’ai une admiration sans borne pour les femmes et les hommes qui y participent et j’ai une pensée toute particulière pour le pilote belge Éric Palante qui a trouvé la mort lors de la cinquième étape du rallye. Chaque pilote le sait, si le Dakar est le rêve d’une vie, c’est également une véritable compétition sportive et mécanique. Le risque y est indissociable. À l’heure où je rédige cet article, l’organisation du Dakar, Étienne Lavigne en tête, travaille sur la 37e édition qui paraît-il nous réservera encore de belles surprises et sans aucun doute de nouveaux pays à découvrir. The ■ show must go on !

Le Président bolivien Evo Morales n’a pas hésité à se mettre en scène pour accueillir le Dakar 2014.

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VIE DE PALACE

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VIE DE PALACE

le greenwich hotel

Repaire urbain Au sud de Manhattan, dans le quartier pittoresque de TriBeCa, le repaire New-Yorkais de Robert de Niro est l’adresse incontournable du septième art, alliant un certain art de vivre à l’européenne au confort à l’américaine. par sylvie péron Il n’y a pas si longtemps, le sud de Manhattan était le fief d’une faune bizarre. Un mélange hétéroclite de marginaux, poètes alcooliques et musiciens sous l’emprise de produits illicites se produisait dans des lieux glauques fréquentés par un public féru d’expression artistique expérimentale. Doté d’une réputation sulfureuse, l’endroit n’attirait pas les foules. Aujourd’hui le paysage s’est radicalement transformé avec l’ouverture de galeries d’art contemporain, d’ateliers de créateurs, de boutiques de mode et pléthore de restaurants plus en vogue les uns que les autres. Oasis urbaine au cœur de TriBeCa, le Greenwich Hotel accueille une clientèle d’affaires et de loisirs haut de gamme. Les personnalités du septième art y élisent souvent domicile lors de leur passage dans la Grosse Pomme. Les tournages y sont fréquents et le quartier foisonne de studios de cinéma indépendant.

CHIC DÉCONTRACTÉ À LA NEW-YORKAISE Situé à l’angle des rues North Moore et Greenwich à TriBeCa, le Greenwich Hotel semble faire partie du décor depuis des lustres. Pourtant, l’immeuble en briques de huit étages est de construction récente, l’hôtel ayant ouvert ses portes en Avril 2008. Ses propriétaires, Ira Drukier et Robert de Niro, l’ont conçu selon des critères d’esthétisme et de confort, avec une attention particulière apportée au choix des matériaux utilisés et aux techniques de fabrication. “Je voulais créer un lieu dans lequel j’aurais plaisir à séjourner, explique De Niro, un endroit confortable et chaleureux, inspiré des divers hôtels dans lesquels je suis descendu dans le monde entier, et qui s’intègre parfaitement dans le quartier”.

SAUVEGARDE DU PASSÉ Des matériaux de récupération provenant de bâtiments voués à la démolition ont servi à la construction. Ainsi, les poutres des plafonds viennent d’une usine datant de la Guerre Civile et les miroirs anciens ont réchappé à la destruction d’un immeuble emblématique de New York City, le Flatiron Building. Les façades de briques, fabriquées à la main en Pennsylvanie, sont percées d’immenses baies vitrées, dans l’esprit des entrepôts du siècle dernier qui recevaient la lumière naturelle par de gigantesques verrières. De fait, au XIXe et jusqu’à la première moitié du XXe siècle, de vastes hangars occupaient le sud de l’île de Manhattan. Le style d’architecture ou le métal avait une large part a donné son nom au secteur, aussi connu sous le nom de “Cast Iron District”.

COMME À LA MAISON Le mobilier d’esprit cosmopolite a été créé spécialement pour l’hôtel, y compris les tapis de soie tissés à la main au Tibet d’après des mosaïques marocaines ou les sols de tomettes en terre cuite d’Italie. Chacune des 75 chambres, des 10 suites et des 3 penthouses est unique. La literie de qualité est signée de la marque suédoise Duxiana et les canapés de cuir proviennent de la marque anglaise Beaumont & Fletcher. La décoration utilise largement l’accumulation judicieuse d’objets chinés aux quatre coins du monde et d’autres, fabriqués sur mesure. Associant souvenirs de voyage et œuvres d’art, bibelots ethniques et objets précieux, elle s’apparente ainsi à celle d’une maison appartenant à des amis chez qui l’on serait de passage. Il en émane une atmosphère intimiste et chaleureuse très loin de la décoration souvent plus impersonnelle d’un hôtel conventionnel. Les planchers en bois de pin, de chê-

Ouvert en 2008, l’hôtel a été conçu selon des critères d’esthétisme et de confort, avec une attention particulière apportée au choix des matériaux utilisés et aux techniques de fabrication.

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Ci-dessous: le ‘Courtyard’ ou jardin intérieur offre une respiration végétale en pleine ville. Ci-contre: l’une des deux ‘Penthouse Suites’, avec des baies vitrées de dix mètres de haut et sa cheminée en pierre.

ne ou de châtaignier, ajoutent à l’ensemble un cachet intime et accueillant. Confortant l’illusion d’une maison privée, les toiles accrochées aux murs, qui ne sont pas sans évoquer le fauvisme et l’œuvre de Kees Van Dongen, portent la signature de Robert De Niro Senior, le père de l’acteur.

PLAISIR DE LA LECTURE Les bibliothèques abondent. Chacune des chambres en possède une, et la sélection des livres proposés invite à la flânerie. Lové au plus profond d’un sofa moelleux, devant une flambée dans le grand salon ou dans l’une des suites, il fait bon découvrir l’univers d’un artiste en feuilletant un livre d’art, voire se plonger dans le plaisir régressif de la lecture d’un roman imprimé sur papier. Des tablettes iPad sont également disponibles dans les chambres.

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ATELIERS D’ARTISTE Deux suites duplex penthouses, véritables lofts de plus de 600 mètres carrés sur deux étages ont été conçues comme de vastes ateliers d’artiste. D’immenses verrières d’une dizaine de mètres de hauteur offrent une lumière naturelle incomparable, et la vue sur les immeubles et les parcs environnants. Ils sont équipés de leur propre cuisine où rien, absolument rien ne manque pour élaborer un dîner de gourmet ! La suite comporte deux chambres, une à chaque étage avec entrée indépendante. Chacune est pourvue de sa propre salle de bain, avec une énorme baignoire en


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marbre de Carrare et une douche adjacente. Au sol, la mosaïque en marbre est inspirée d’un motif très ancien de Toscane. Une vaste cheminée en pierre et un bureau tout équipé, parachèvent ces aménagements. Difficile alors de résister à l’envie de s’installer pour aussi longtemps que possible.

SPA JAPONAIS Au sous-sol, un espace dédié au bien-être est aménagé dans l’esprit asiatique. La salle de sport, le Spa Shibui et la piscine partagent un espace de repos dépaysant. En effet, une ferme japonaise très ancienne, vieille de 250 ans, a été entièrement reconstituée selon les méthodes de construction de l’époque. Elle longe l’immense piscine exclusivement réservée aux clients de l’hôtel. Il fait bon s’y délasser, avant ou après l’un des massages prodigués au Spa par des thérapeutes japonais et qui procurent un bien-être incomparable.

Les résidents de TriBeCa, le plus souvent jeunes, beaux et fortunés ont élu le Greenwich comme leur lieu de rendezvous de prédilection, y cotôyant les grands noms du cinéma de manière informelle.

BeCa, où selon certaines sources bien informées, résident quelques-uns des plus beaux spécimens de la gent masculine fortunée de la ville. Bondé soir après soir, le restaurant propose une cuisine délicieuse, saine et relativement simple, d’inspiration italienne. En été, des tables sont dressées sur le trottoir, recréant l’esprit Italo-Européen, cher aux New-Yorkais.

SE FAIRE SON CINÉMA Au Greenwich, il faut s’attendre à côtoyer les stars du septième art, qui sont ici chez elles. Marty Scorcese pourrait bien avoir pris ses quartiers dans le salon ou dans le patio, selon la saison, pour discuter de son prochain long-métrage avec ses acteurs préférés. En tout état de cause, une attitude décontractée et un sourire naturel sont fortement recommandés si, comme nous, vous tombez nez à nez sur Clint Eastwood au sor■ tir de l’ascenseur !

LOCANDA VERDE Le bar du restaurant Locanda Verde est le lieu de prédilection pour prendre un verre et s’imprégner de l’esprit “hype” de Manhattan, spécifique à ce quartier de Tri-

Greenwich Hotel 377 Greenwich St, New York, NY 10013 Tél. : +1 212-941-8900

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SUCCÈS

philippe pasqua

Les mots pour le dire De Pasqua on connaît les œuvres monumentales, l’amplitude du geste, son goût du hors normes pour révéler la vulnérabilité, ses vanités… Mais de lui ? Peu de choses, l’artiste est discret. Ce livre est un long entretien de sept jours en compagnie de Cyr Mald, ami de très longue date. Extraits choisis. -Philippe, quel a été l’acte de naissance de la peinture chez toi ? Est-ce d’ailleurs un acte de naissance ou un acte de mort ? -Aujourd’hui, il est facile de répondre à la question. Nous sommes en plein soleil, il doit faire 30 degrés, nous sommes dans la réserve naturelle de Cascais, dans la propriété. On est assis tranquillement. Le ciel est tellement bleu que l’on se demande si les nuages existent. Les aigles volent au-dessus. Un peu plus haut, il y a les montagnes, les arbres, les rochers et le monastère. Et puis après on revient dans la propriété, il y a mon atelier en face, un hangar de 600 mètres carrés que j’ai fait construire, recouvert entièrement de filets de camouflage de l’armée, donc on ne le voit plus, il est complètement fondu dans le décor. Au centre de la pelouse, il y a ma pierre tombale, en marbre, un crâne géant tout en marbre de 7 tonnes, tatoué et puis derrière, il y a juste marqué “a commencé à peindre à Paris en 1985 et n’a jamais arrêté”.

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-Par quoi ça a commencé en 1985 ? -Ça a commencé par un simple drap que j’ai arraché de mon lit et j’ai commencé à peindre dessus, à barbouiller, à jeter de la peinture, pour essayer de voir et de ressentir les effets de la matière sur ce drap, qui était pour moi comme une toile qui, pour des raisons techniques, ne tiendrait pas dans le temps, mais j’ai commencé comme ça. -C’était déjà un portrait ? -J’aurais bien aimé que ce soit un portrait à l’époque, dans ma tête, oui, de visu, non. C’était une éclaboussure de portrait, c’était une abstraction, l’abstraction d’un portrait futur. […] -J’imagine que tu es obligé de retourner certains tableaux, car ils s’influencent les uns les autres. -Oui, c’est vrai. Ils avancent plus ou moins ensemble, mais il se peut aussi qu’il y en ait un qui se passe mieux que d’autres, on le met de côté, et on avance sur les autres, on essaie de ne plus le voir. Le problème, c’est que notre vision évolue aussi dans le temps. Chaque jour, on évolue, c’est pourquoi il est

important que le tableau fasse une pause. Il ne va pas évoluer, puisque l’on ne va plus le toucher. Il faut qu’il arrive à se confondre avec la vision qu’on en a. La retouche doit alors être nécessaire, sinon il ne sera jamais fini. Le risque, c’est de tellement le travailler qu’on finit par le détruire. Parfois, on retourne en arrière, on défait ce que l’on a fait. On déconstruit un tableau comme on l’a construit. Il faut savoir à un moment donné se dire qu’on n’y touche plus. Tant pis, on en commence un autre. Tu veux toucher cette tête ? Et bien tu refais la même et tu essaies d’aller plus loin. Cela explique aussi le fait que l’on puisse faire des diptyques, des triptyques pour parfaire l’évolution d’un tableau. -Mais toi, t’es-tu déjà épuisé sur un tableau au point de ne plus pouvoir le voir et de le retrouver quelques mois, quelques semaines après ? -Non, parce que si cela m’arrive – et cela m’est déjà arrivé-, je détruis la pièce, donc après je n’ai plus de remords. Je dirais ■ même que c’est un soulagement. Philippe Pasqua, Autoportrait, entretiens avec Cyr Mald. Éditions Seguier.


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