Les mots qui font mâle

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JEAN FEIXAS e t EMMANUEL PIERRAT

Les mots qui font mâle Petit lexique littéraire et poétique du sexe masculin

L’aiguillon, l’anguille, l’arbalète, l’article, l’asperge, la baguette, le bélier, le bijou, la biroute, le bout, le braquemart, la broche, le canon, le cervelas, la chandelle, la cheville, le chibre, le cierge, la colonne, le cyclope, la dague, le dard, le diable, le doigt sans ongle, l’engin, l’épieu, le flageolet, le fléau, la flûte, le fourbi, le glaive, le goupillon, le gourdin, la groseille, le hochet, l’instrument, le Jacques, la jambe du milieu, le javelot, le Jean-nue-tête, le jonc, le joyau, la lance, le manche, le mandrin, la massue, le mât, le membre, le nœud, l’obélisque, l’outil, le pal, le pénis, le pieu, le pinceau, la pine, le piston, le popaul, la quéquette, la quille, le rossignol, le sabre, la tige, la trique, le tronc, l’ustensile, la verge, le vit, le zizi, le zob…


– … Apprends-moi des mots sales…


A AIGUILLE

– Faites encore un point, Dit quelque temps après la fille À l’amant qui sentait émousser son aiguille. – Je le voudrais, répliqua-t-il, Mais, las ! j’ai tant cousu que je n’ai plus de fil. – Et qu’avez-vous donc fait, dit la belle aussitôt, De ces deux pelotons que vous aviez tantôt ? Jean-Baptiste Rousseau, 1670-1741

AIGUILLON

L’homme d’église lui mit en main son joyeux aiguillon. Jean-Baptiste Rousseau, 1670-1741

AIGUILLON

Aux doux chatouillements que mon roide aiguillon Lui donnoit coup à coup dessous son cotillon, Elle se manioit ainsi qu’une cavalle Fait sous un écuyer qui la volte en ovale. Pierre Motin, 1566-1613

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BIJOU

Je vous abandonnerai pour lors tous deux à vous-mêmes ; tu vis, tu pris en main, tu caressas ce bijou dont tant de fois je t’avais fait la peinture. Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, 1749-1791

BIJOU

Ce fut ainsi que les bougies des candélabres quittaient leurs bobèches pour venir frotter des vulves gourmandes ; que les carottes du potager s’introduisirent dans les réduits auxquels elles n’étaient pas destinées, et où elles furent bientôt remplacées par des betteraves ingénieusement taillées à la grande honte du bijou qui ne pouvait soutenir pareille concurrence. Anonyme, XIXe siècle

BILBOQUET La fille avec laquelle Mickey jouait au bilboquet s’appelait Henriette, une habituée d’un restaurant du XXe : La Palette. Clément Lépidis, Monsieur Jo, Le Pré-aux-Clercs, 1986

BILLES

Encore on doit tenir pour maxime gentille Qu’un billard ne fait rien s’il n’est fourny de billes : Deux billes au billard font faire son effet. Le Cabinet satyrique, op. cit.

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CHIBRE Mes amours parfumées, Adieu, vont s’en aller! Adieu couilles aimées, Ô sur ma voix coupée, adieu chibre insolent. Jean Genet, 1910-1986

CHINOIS

Après la partie de pok’, on avait été se faire régaler le chinois par les mousmés de la rue des Vertus. Auguste Le Breton, op. cit.

CHIPOLATA

Quand il avait la chipolata au garde-à-vous, le loufiat aurait sabré sa belle-doche qui était pas du genre blèche, sans compter qu’elle allait sur ses cent ans. Auguste Le Breton, op. cit.

CHOPOTTE (VOIR SERVICE TROIS-PIÈCES)

Ce représentant du peuple avait une chopotte tellement comac qu’aucune pavute du Palais-Royal ne voulait l’éponger et encore moins le prendre en bouche. Lili, la seule qui s’y était risquée, était restée huit jours sans pouvoir en placer une. À croire que ses lèvres resteraient à jamais écartées l’une de l’autre. Auguste Le Breton, op. cit.

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CHOSE

Mon chose veut choser votre chose ; mais chose Gardez que je puisse enchoser votre chose. Le Cabinet satyrique, op. cit.

CHOSE

Un jour d’hiver, Robin tout éperdu Vint à Catin présenter sa requête, Pour dégeler son chose morfondu Qui ne pouvait lever la tête. Clément Marot, 1496-1544

CHOSE

Elle, voyant si belle feste, Remue et du cul et de teste, Pour tâcher à désarçonner Celui qui la veut enconner […] Nonobstant, tout son effort Est vain, car elle sent plus fort Un gros chose qui entre Au trou qu’elle a dessous le ventre. Satyres bastardes, op. cit.

CIERGE

Je lui embouche le cierge pour le décider […] « Tu sais pas ce qui m’amuserait ? […] Tu vas faire semblant de suivre la messe pendant que je te baiserai. » Jacques Cellard, op. cit.

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H HAMEÇON

Alors Artile […] va droit au lit, se couche auprès de sa commère qui se remue tant soit peu et lui lève sa cotte et sa chemise, tire son hameçon et commence à pêcher en la fosse pelue… Jean-François Straparole de Caravage, vers 1480-vers 1558, Les Nuits facétieuses

HOCHET

Elle tenait le vit des deux autres, et réserva Vando, dont elle prit le hochet entre ses lèvres, qu’elle chatouillait et suçait du bout de sa langue. Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, 1749-1791

HOCHET

Une de ses mains se porta sous le ventre du jeune lord, elle y rencontra le hochet de Vénus, s’en saisit et paya par un doux mouvement de poignet le bon office qu’il rendait à tous deux. John Cleland, 1707-1789

HUMEUR

(VOIR ALAMBIC)

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MÂT Elle roule et tangue, mon mât la transperce, nous basculons, nous chavirons, nous sombrons. Jean-Pierre Énard, Contes à faire rougir les petits chaperons, Ramsay, 1987

MEMBRE

Je sentis mon membre se gonfler et, du gland rouge sombre, gicla une matière blanchâtre, d’abord en un grand jet, suivi d’autres moins puissants. J’avais déchargé pour la première fois. Guillaume Apollinaire, 1880-1918

MEMBRE

Las, si ce membre eust l’arrogance De fouiller trop les lieux sacrez, Qu’on lui pardonne son offense, Car il pleure assez ses péchez ! François Maynard, 1582-1646

MEMBRE

Après avoir vu longuement Ce membre gros et renfrogné Robine ne l’a dédaigné, Mais en levant un peu la tête Fit à Robin cette requête […] Je te prie Jacquet jauche-moi Et mets le grand pau que je vois Dedans le rond de ma fossette. Pierre de Ronsard, 1524-1585

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QUEUE

Lui, d’un geste magnifique recule et montre à sa compagne que l’envie qu’il a d’elle n’a pas décru : il sort du réduit convulsif une queue énorme et fumante. Aragon, Irène, L’Or du temps, 1968

QUILLE

Où pousseray-je et dans quel lieu, Dites-le-moi la jeune fille, Vous qui jugez bien de la quille ? Je dois, je vous entends, pousser dans le milieu. Anonyme, 1648

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R ROBINET

Et lorsque mon con a soif de ton sperme, Lorsqu’il attend dix litres au moins, Tu sers une goutte ou deux, puis tu fermes Le doux robinet des ruisseaux divins. Alfred Delvau, 1825-1867

RONDIN Tu seras rondinée ce soir avec un autre rondin que celui qui t’a fait tant plaisir. Nicolas Restif de la Bretonne, 1734-1806

ROSÉE

Oh ! Fanny ! Cet aveu me met au comble de la félicité. […] Gamiani, excitez-moi, que j’inonde cette jeune fleur de la rosée céleste. Alfred de Musset, op. cit.

ROSÉE

Notre adorable conquérant fait des siennes à toute outrance et darde la rosée de vie sans le moindre ménagement. André-Robert Andréa de Nerciat, 1739-1800

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z ZGUEG

« Tema la tchef, il me la faut. – Z’y va, va lui présenter ton zgueg. » Philippe Pierre-Adolphe, Max Mamoud et Georges-Olivier Tzanos, Le Dico de la banlieue, op. cit.

ZIGOUNETTE

La main dans la main et la zigounette dans le pilou-pilou. ZINZIN

Pierre Desproges, « Tribunal des flagrants délires », octobre 1982

Un petit porteur vaut bien un gros zinzin. Titre de CB News du 22 février 1990, à propos de la communication financière

ZIST

Un des trois dit : « Morbleu, je voudrais avoir un zist de la circonférence de ce tuyau ! » ZIZI

Philippe Plancher de Valcour, 1751-1815

Près d’Ève, Satan déguisé, Avec deux mots fit sa conquête, Et les prononçant le rusé Brandillait la queue et la tête. Voici les deux mots du serpent : Zizi panpan. Louis Festeau, 1793-1869

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vrir décou livre, Pour c de e s tenu le con issez-vou r. mun pe-papie ou d’un c

Il y a les sobriquets usuels, le popaul, la quéquette, le nœud ; les vengeurs, l’arbalète, le gourdin ; les poétiques, la chandelle, le pinceau, la flûte ; ou les culinaires, l’anguille, la saucisse et autre saucisson. Ce signe ostensible de virilité qu’est le phallus constitue, en effet, une source inépuisable d’inspiration pour les écrivains et ce depuis l’Arétin, Rabelais ou Théophile de Viau jusqu’à Boris Vian, Jean Genet, San Antonio ou encore Marie Darrieussecq. On n’imagine pas à quel point l’imagination de ces messieurs atteindra des sommets lorsqu’il s’agira de qualifier leurs « bijoux », sans compter que les femmes n’ont pas été les dernières à suggérer quelques idées. Ce lexique littéraire répertorie sous la forme d’un dictionnaire les différents noms donnés au sexe masculin, ponctué par de nombreuses gravures, peintures et croquis qui l’ont illustré tout au long de l’histoire.

16,50 € ISBN : 9782-84230-522-2


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