Camphre#1
f ant ais ie balnéaire z one commerciale p aus e mot eur z one onirique
Camphre?
Camphre est un fanzine. Il n'a rien à voir avec un titre, ce mot. Il est ambivalent, on ne sait pas trop s'il désigne quelque chose de confortable ou pas. C'est anti-mites, ça pourrait combattre un rhume, certes. Ça sent aussi l'onguent des boxeurs, avant les coups. Le Camphre rassure, c'est une vieille odeur domestique. Issu d'une plante, le camphre est un produit anaphrodisiaque, pouvant servir à fabriquer des explosifs. Comme titre de fanzine, on peut mieux faire, en tout cas, on ne sait pas où on va, avec cette notion. Mais allons-y, les narines en pleine ventilation. Passons sur la mémoire des odeurs.
Camphre est un fanzine. Destiné à présenter des images, il ne rechigne pas à des textes. Tout ça étant produit, mis en page, par Yann Doumeix. Photographe amateur, travailleur social, avec une ambition, vous proposer une surface de regard, de réflexion. La photographie pourrait être un moyen de dire des choses que l'on ne peut pas dire avec des mots.
Camphre ne sent pas l'intelligence artificielle. C'est fait sur ordinateur, mais avec des doigts, des mains, des bras et tout ce qui vient ensuite. On voudrait parfois sentir l'odeur des produits d'un laboratoire argentique, encore un coup de la mémoire des odeurs. Pas de prétentions artistiques démesurées, d'accointances particulières, Camphre vit dans une modestie créative, il ne révolutionne rien. Pourtant, Camphre est tenté par Dada, sans en avoir les moyens.
Sansannonceurs, Camphre est fait à une paire de mains, mais pourrait grandir. Bonne lecture.
fantaisie balnéaire, en pensant à Lewis Baltz
prises de vue réalisées en Vendée, France
Une jeune vendeuse, très jolie et anorexique, à peine sortie de l’adolescence, qui travaillait au rayon maquillage du Monoprix Saint-Michel. Rouges à lèvres, et fonds de teint, rimmel, crèmes et blushs, poudres et paillettes. Laques. Vernis à ongles. Elle habitait à Garges-lès-Gonesse avec sa mère et sa grand-mère, et prenait pour venir le bus et le RER. Son chef, le responsable du secteur « Femmes » du magasin, l’aimait bien et l’appelait « Ma petite puce ». Il fut assommé par un tabouret, un objet bas et lourd avec des pieds en métal. La presse releva les mots de la grand-mère, celleci jointe au téléphone s’était exclamée « ça alors ».
extrait de "Désordre", Leslie Kaplan, éditions POL, Paris, 2019
zone commerciale
"La consommation de masse, aujourd’hui, est une activité solitaire. Chaque consommateur est un travailleur à domicile non rémunéré qui contribue à la production de l’homme de masse.
« L’Obsolescence de l’homme. Tome II. Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle », de Günther Anders. éditions Ivrea, 2002
"
pause moteur
zone onirique
Il y eut des femmes de ménage, il y eut des ouvriers. Un jeune employé de la Poste nouvellement arrivé qui travaillait dans le Ve arrondissement à Paris. Il avait été pris d’un fou rire inextinguible à la vue de la queue incroyablement longue qui faisait des boucles et des boucles devant son guichet, il faut dire que ce bureau, comme beaucoup d’autres, n’ouvrait plus que l’aprèsmidi. Quand le directeur du bureau vint lui dire de se calmer il continua à rire à gorge déployée tout en lui plantant une énorme paire de ciseaux dans les côtes.
extrait de "Désordre", Leslie Kaplan, éditions POL, Paris, 2019
Camphre
Réalisé avec es logiciels libres et gratuits, open source: système d'exploitation Ubuntu, Gimp, Scribus, Digikam et autres.
Réalisation Yann Doumeix
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Contact: ydo@riseup.net