Great Spaces [FR]

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Great Spaces Orgatec 2018

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2 Sous le microscope 4 Laboratoire de

Performance Humaine 6 Devez-vous changer votre culture d’entreprise ? 10 De la beauté 11 Un changement naturel 12 Le siège dynamique est maintenant une réalité 14 Nouveaux produits 20 Haworth – Une histoire 27 Voyager légèrement 28 Prenons contact …


70 ans de Haworth Dick Haworth, président honoraire

Je voudrais dédier ce numéro à mon père. Pour toutes les raisons que vous vous imaginez, mais aussi parce que nous avons travaillé ensemble. Je crois profondément que le Haworth d’aujourd’hui est animé par la passion qu’il a inspirée, encouragée, cultivée et ancrée dans nos valeurs. Chez Haworth, nous sommes obsédés par l’espace. Nous sommes une entreprise née dans l’ouest du Michigan, nous avons grandi jusqu’à devenir une famille mondiale et nous plongeons aujourd’hui dans le monde de l’espace numérique. Lorsque nous travaillions au lancement de la cloison pré-câblée dans les années 1970, nous avons fait pression sur les autorités de la réglementation électrique, ville par ville. L’espace est notre passion et ce que nous préférons par dessus tout, c’est partager cette passion avec vous. Aujourd’hui, la capacité de Haworth à concevoir des espaces de travail organiques à travers le monde est le fruit de tout ce que mon père et mon g ­ rand-père ont contribué à construire. Et le travail que nous accomplissons au quotidien avec vous est ce qui alimentera nos 70 prochaines années. Nous sommes heureux d’aller toujours plus loin pour opti­miser la qualité des espaces où vous travaillez, où vous vivez, où vous vous détendez, où vous apprenez. Je vous invite à vous plonger dans ce numéro de Great Spaces. Il raconte notre histoire aux côtés de nos clients, mais plus encore il explique comment 70 années ­d’innovation continueront à guider Haworth vers l’avenir. Matthew Haworth Président de Haworth

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La recherche est l’essence même de Haworth et elle joue un rôle crucial dans la définition de chaque aspect de l’entreprise. par Ken Shulman

Sous le microscope 2


L’équipe de recherche de Haworth utilise des outils de pointe pour comprendre comment les humains interagissent avec leurs environnements. Dans une étude en cours sur la façon dont les distractions acoustiques peuvent affecter la performance, des sujets accomplissent des tâches ­cognitives sur l’ordinateur (à gauche) tandis que des dispositifs enregistrent le mouvement de leurs yeux, leurs expressions faciales, leurs réponses galvaniques et leur rythme cardiaque (ci-contre).

Au milieu des années 1990, Haworth a entrepris un vaste projet de recherche pour explorer les nouvelles possibilités du design au regard des bouleversements considérables de la technologie. Jeff Reuschel, le directeur du design et de l’innovation du groupe a dirigé un groupe de réflexion interne, composé de scientifiques, de designers, d’ergonomes et d’analystes du lieu de travail, chargé de développer des produits visionnaires – comme Crossings, un système d’aménagement mobile précurseur – et des concepts plus abstraits – comme Flo et Mind’Space, deux (parmi plusieurs) prototypes de station de travail reposant sur l’idée révolutionnaire de l’ « ergonomie cognitive ». En 2001, le MOMA a même inclus Mind’Space dans son exposition « Workspheres ». Les thèmes du projet reflétaient ceux de l’exposition elle-même, comme le résume la conservatrice du musée, Paola Antenelli : « Comme une bulle de concentration pure que l’on peut activer et désactiver et qui, sans l’aide d’outils tangibles, fonctionne là où vous êtes. » Pendant ce temps, l’équipe de chercheurs de Reuschel a été constituée sous le nom de « Ideation Group », dont le but est d’affiner les idées de Haworth pour créer de nouvelles formes et de nouvelles méthodes de travail favorisant la productivité. Reuschel continue de diriger ce groupe auquel se sont joints des chercheurs de terrain travaillant sous la direction du docteur Michael O’Neill. « L’essentiel du travail consistait à comprendre les personnes et les entreprises, explique O’Neill, ancien professeur universitaire comptant 25 ans d’expérience dans l’industrie. Notre but est de mieux comprendre comment la planification, le design, le mobilier et la technologie fonctionnent tous ensemble pour améliorer le bien-être et la performance des personnes et même les résultats de l’entreprise. »

Les recherches auxquelles fait allusion Mike O’Neill concernent plusieurs sujets, méthodologies et lieux. Par exemple, dans une étude qui a été menée tout au long de l’année 2017, la compagnie a observé 20 000 travailleurs de 11 de ses sites mondiaux pour identifier les caractéristiques des lieux de travail ayant une incidence sur le bienêtre des employés. Haworth planifie maintenant une vaste étude sur la conception de l’espace de travail et la formation d’équipe, pour des experts en développement logiciel ; dans cette expérience, une équipe d’ingénieurs tiendra un journal de bord quotidien pendant une semaine et présentera des échantillons de salive pour tester le c­ ortisol – un indicateur clé du stress. Haworth poursuit des partenariats de recherche avec plusieurs partenaires mondiaux. L’entreprise a ­collaboré à une étude à long terme sur les espaces de coworking avec l’institut Fraunhofer en Allemagne, un leader en matière de recherche en sciences appliquées. L’équipe de O’Neill s’est aussi associée au Royal College of Art de Londres pour décrire le rapport existant entre les espaces de travail et le capital social – c’est-à-dire les réseaux sociaux que chaque employé apporte à l’entreprise. « La théorie est que dans l’avenir la valeur que les personnes apportent au lieu de travail sera la valeur économique de leur réseau social », explique-t-il. L’an dernier, lors de son sommet semestriel à Barcelone, Haworth a réuni ses équipes du monde entier pour définir son programme de recherche. Les participants se accordés sur le fait que la compagnie doit investir du temps et de l’énergie dans l’innovation. « Certaines idées se limitent à des sites ou secteurs d’activités particuliers, explique O’Neill. Mais chacun était d’accord pour dire que l’innovation était la voie du succès, peu importe la région ou l’industrie. Nous avons vu cela comme une occasion de faire le lien entre la stratégie de design et les espaces pour comprendre comment ceux-ci peuvent soutenir des comportements qui à leur tour appuient l’innovation. C’est le type de recherche que nous faisons ici. »

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Laboratoire de Performance Humaine Quel est le rapport entre un simulateur de voiture de course et le design de meubles de bureau ? Très important, au moins pour Haworth. Dans le Laboratoire de Performance Humaine de la compagnie, les chercheurs utilisent un simulateur de voiture de course en 3D pour analyser non seulement comment les personnes se concentrent sur une tâche spécifique, mais aussi comment elles se reconcentrent après avoir été interrompues. La tâche de la conduite figure ici les demandes cognitives d’un travail requérant beaucoup d’attention. Les sujets du test doivent piloter une voiture de course sur une piste simulée, en maintenant une vitesse constante. Les chercheurs observent et prennent note de leurs réactions face à des interruptions auditives et visuelles spécifiques. Un partenaire du projet, SmithGroupJJR – une entreprise mondiale de design –, mène une recherche complémentaire dans ses bureaux de Washington et de Dallas avec des travailleurs qui utilisent des espaces de travail-tests conçus par Haworth. « L’identification des facteurs qui améliorent ou dégradent la performance du travailleur aidera non seulement nos clients à concevoir leurs espaces de travail, explique Beck Johnson, qui dirige le laboratoire, mais elle aura aussi un impact sur le design de notre produit. En ce moment, le but de notre recherche est la concentration. Mais nous examinerons aussi d’autres facteurs. Avec l’information que nous obtiendrons, nos designers de produits seront en mesure de ­cerner des problèmes spécifiques du travail et de créer des produits pour y remédier. »

Le simulateur de voiture de course dans le Laboratoire de performance humaine de Haworth, au siège social de l’entreprise. 4


Chaque aspect du simulateur fournit de l’information sur la réaction aux stimulus des sujets de l’étude.

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Devez-vous changer votre culture d’entreprise ? Identifier, mettre en place et soutenir la bonne culture pour votre entreprise Une culture d’entreprise saine est un catalyseur pour l’en­gagement, la collaboration et l’innovation des employés – trois facteurs essentiels pour le succès d’une entreprise. Mais ce qui est encore plus important, c’est de comprendre comment créer une culture qui va de pair avec les principaux objectifs de votre entreprise. La bonne culture appuiera pleinement les efforts des personnes qui y travaillent. Si vous n’êtes pas sûr de ce que devrait être votre culture d’entreprise ou – pire encore – si vous considérez qu’elle est parfaite, car chacun semble heureux, vous risquez alors de ne jamais réaliser le plein potentiel de votre entreprise ou de votre personnel. La culture ne se résume pas à des fêtes ou des tables de billard Avez-vous entendu parler des entreprises dans lesquelles, ­semble-t-il, tout le monde veut travailler, car elles disposent de ­toboggans et offrent des repas gratuits ? Tout cela est bien beau, mais cela ne vous mènera pas très loin si vous avez une culture inappropriée. Si vous voulez vraiment favoriser le type d’engagement et de créativité qui c­ onduisent au succès, vous devez créer le bon environnement – un environnement qui favorise la nature des tâches devant être accomplies. Si vous trouvez que votre culture actuelle n’est pas en rapport avec vos objectifs et le mode de travail de vos employés, vous devez sûrement faire quelque chose.

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Identification de votre culture Il n’existe pas une culture unique qui fonctionne pour toutes les entreprises. Quelque chose qui fonctionne pour Apple ou pour Google ne signifie pas que cela convient à votre entreprise. Votre culture d’entreprise doit soutenir vos employés, le travail qu’ils font et comment ils le font – tout cela allant de pair avec votre stratégie d’entreprise. Trouver la bonne culture peut sembler une tâche ardue, mais il existe des outils pour vous y aider. Le Competing Values Framework™ peut ­constituer un bon point de départ pour évaluer votre culture. Développé par des professeurs de l’Université du Michigan, ce modèle est utilisé par les stratèges en espace de travail de Haworth pour aider les entreprises à identifier leurs cultures et trouver des solutions en matière d’espaces de travail afin de les soutenir. Il définit quatre principaux types de cultures qui correspondent à quatre objectifs p ­ rincipaux des entreprises : Collaboration Faire les choses ensemble, avec des partenariats internes et un esprit d’équipe, dans un environnement de travail flexible, centré sur les personnes. Création Faire les choses d’abord, en se distinguant par un haut niveau d’expérimentation et d’individualité. Contrôle Faire les bonnes choses, en suivant des procédures internes, avec un besoin de stabilité et de contrôle. Concurrence Faire les choses rapidement, par concurrence externe, avec une orientation sur les résultats. flexibl e

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Devez-vous apporter des changements ? Lorsque vous avez déterminé la culture principale de votre entreprise, comparez-la à ce que vous voudriez qu’elle soit. Selon le livre blanc sur la culture d’entreprise publié par Haworth, il arrive souvent que l’on découvre des différences entre la culture existante et la culture souhaitée. Connaître ces différences et comprendre les quatre types de culture, vous aidera à faire des changements positifs – aux bons endroits – vers la bonne culture. Trois choses peuvent ainsi se produire :

1.

Vous pouvez provoquer le changement au bon endroit, avec le moins de bouleversement et de résistance possible. Lorsque vous avez compris les différences entre votre culture actuelle et votre culture souhaitée, vous pouvez dresser un plan, qui doit inclure un calendrier bien conçu. Si vous mettez en place des changements profonds trop rapidement, vous courez le risque de vous mettre les employés à dos, car bien des gens résistent inconsciemment à tout changement – en tout cas jusqu’à un certain degré. Si vous allez trop lentement sans planification ni suivi, le changement culturel que vous souhaitez faire deviendra une idée sans importance au sein de votre entreprise. La clé est de s’en tenir au plan, à ses étapes et à son calendrier.

2.

Vous pouvez identifier et soutenir toute sous-culture qui pourrait exister – ou qui a besoin d’exister – au sein de sous-groupes dans l’entreprise. Le professeur Jeff DeGraff de la Stephen M. Ross School of Business indique que le problème de la plupart des dirigeants est de croire que la même culture doit s’appliquer partout dans l’entreprise. Mais ce n’est pas le cas. Par exemple, admettons que les résultats du test montrent que votre culture ­globale d’entreprise est celle de la Création, orientée sur la réalisation et sur la différenciation par rapport à la con­ currence. Tous vos services ou départements n’ont pas ce type de culture. Pensez-y : voudriez-vous vraiment que votre service comptabilité et votre unité de production aient tous deux une culture de Création ? Ces groupes utilisent un bon nombre de processus et de procédures internes pour s’assurer de bien faire les choses. Ils travaillent vraisemblablement mieux dans une culture de Contrôle. Donc, même si votre culture globale d’entreprise est celle de la Création, vous devrez aussi soutenir les autres sous-cultures à l’intérieur de votre entreprise.


3.

Vous pouvez créer des environnements de travail idéaux qui soutiennent les personnes, le travail qu’elles font ainsi que vos objectifs en tant qu’entreprise. Lorsque les employés constatent des changements physiques dans leur environnement de travail, ils y voient des preuves évidentes de votre engagement à soutenir votre culture d’entreprise. Dans son livre blanc sur la culture d’entreprise, Haworth établit que, pour faire participer les employés, l’environnement de travail doit motiver le personnel, lui permettant d’innover, de collaborer et de travailler efficacement, chacun dans son rôle. Il est important, dans votre conception générale de l’espace de travail, d’intégrer des espaces pour toutes les sous-cultures, toutes les valeurs et tous les comportements, afin que l’entreprise atteigne ses objectifs. De cette façon, l’espace de travail peut être utilisé pour optimiser et ­changer la culture.

Toute compagnie peut créer une culture efficace. Mais ce doit être la bonne culture pour cette entreprise. Elle doit aussi incorporer et appuyer des sous-cultures d’entreprise. Faites avancer les choses en déterminant quel est le meilleur type de culture générale pour votre entreprise et comparez-le à votre culture actuelle. Puis, au besoin, dressez un plan de changement – et ne le perdez pas de vue ! Cela exigera beaucoup de travail et d’engagement, mais l’idée est réellement simple et réalisable. Et les résultats peuvent vraiment permettre d’augmenter le niveau d’engagement, de créativité et d’innovation des employés – tout comme vos résultats financiers. Pour identifier la culture de votre entreprise et voir comment elle fonctionne de manière optimale, faites le test de culture de 30 secondes. Et pour plus de détails sur le développement d’une culture saine, lisez le livre blanc de Haworth « Comment créer une bonne culture d’entreprise ».

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Giulio Cappellini est directeur artistique de l’entreprise de design Cappellini.

De la beauté L’avenir du travail : Giulio Cappellini La beauté est un des aspects les plus importants du design. C’est aussi un aspect sous-estimé du lieu de travail. Lorsque les personnes passent 10 à 12 heures par jour au bureau, il est vraiment important que l’atmosphère soit plaisante. 10

Les attitudes changent et les personnes se rendent compte que le lieu de travail doit être plus chaleureux. De plus en plus de bureaux misent sur une apparence chaleureuse, sur des matériaux naturels et sur des couleurs vives.

La personnalisation, avec de petites collections d’objets sur les tables de travail et sur les étagères, est bien­ venue. L’éclairage est aussi plus doux et crée une ambiance. Les dirigeants ont constaté, que dans un bel environnement le personnel travaille tout simplement mieux. La flexibilité est la clé de cette nouvelle façon de penser, et notre réflexion sur la collaboration et le travail en équipe évolue rapidement. Nos concepts de bureau devront s’adapter pour satisfaire à ces nouveaux modèles de travail. De nombreux espaces s’éloignent aujourd’hui du formalisme, comme les salles de conférences ou même les tables de travail. Dans ce nouvel environnement, un espace de travail peut même ne pas comporter du tout de bureau – il peut, par exemple, prendre la forme d’une petite table où trois ou quatre collaborateurs peuvent se rencontrer. Les dirigeants auront des salons équipés de logiciels et de gadgets du fait qu’ils n’auront plus besoin de se réunir autour d’énormes tables de conférence. Lorsque vous avez la technologie – un écran tactile, le cloud – et le savoir-faire, vous pouvez aussi bien vous réunir par téléphone et faire votre présentation depuis votre fauteuil. La miniaturisation de la technologie aide les designers à créer des produits pour ces nouveaux espaces qui ne sont pas seulement utiles, mais qui sont également discrets. Nos appareils nous permettent maintenant de travailler à distance, de changer de poste de travail au fil de la journée ou de transformer un petit coin café en un espace de présentation informel. Et ils sont élégants. Heureusement pour nous tous, les formes ont évolué et continueront de le faire. Un lieu de travail efficace exige de l’équilibre. Nous avons tous besoin de la beauté. Sans cela, nous ne pouvons pas vivre.


Un changement naturel L’avenir du travail : Patricia Urquiola Nous pensons souvent à un lieu lorsque nous pensons à un bureau. Mais aujourd’hui, nos bureaux sont de moins en moins des endroits c­ lassiques et ressemblent de plus en plus à des hubs – des pôles intelligents –, chacun étant relié à d’autres dans le monde entier, à toutes heure du jour. Ici, la frontière entre membres « internes » et « externes » de l’entreprise est floue, du fait que l’idée de ­collaboration est

tout à fait intégrée dans l’organisation de l’espace. Le bureau sera quelque chose de fluide. Il sera presque naturel. Pour un architecte, il est intéressant de réfléchir à l’esthétique de ces pôles. Ce sur quoi nous devrions réfléchir, ce sont les données que nous obtenons de ces hubs et la façon de les utiliser pour augmenter notre ­sentiment de bien-être et de plaisir.

Comment repenserons-nous l’archi­ tecture pour répondre à cette prolifération de c­ apteurs ? Qu’est-ce que « l’architecture des capteurs » ? Nous aurons besoin d’inventer de ­nouveaux matériaux, mais nous ­pouvons, en même temps, utiliser davantage d’anciens matériaux – le verre, par exemple, peut être le matériau le plus dynamique pour un mur, car on peut déjà intégrer différentes propriétés à l’intérieur de ses particules. Nous devrons aussi concevoir de nouvelles formes d’éclairage, tout comme de nouvelles tolérances à la température, aux bruits et aux odeurs. Tous les paramètres du bureau devront être reconsidérés, et les données sont une clé pour y parvenir. Nous vivons déjà avec des capteurs. Nous travaillons tous les jours dans de multiples directions, sur plusieurs plateformes. Nous avons tous nos propres préférences pour notre espace de travail idéal, mais dans l’avenir, nous transporterons ces « habitats » avec nous partout où nous irons, sur des hubs en ligne ou physiques. Les données nous permettront de changer facilement nos environnements. C’est ce que je veux dire par ­naturel – que cette adaptation deviendra presque intuitive. C’est ce que promet la technologie, et espérons que cela nous aidera à devenir plus humains et non des cyborgs !

Patricia Urquiola est directrice du Studio Urquiola. 11


Le siège dynamique est maintenant une réalité L’espace de travail par activité a favorisé un changement dans notre façon de concevoir les espaces de travail. L’accroissement des équipes multidisciplinaires, des employés en contrat à courte durée ou freelances au sein des entreprises a mené à une plus grande demande d’espaces flexibles, souvent sous la forme de zones de travail non assignées, d’espaces informels de réunion et de solutions créatives pour favoriser la concentration. Le principe de l’espace de travail basé sur l´activité repose sur la multiplicité des tâches que les employés doivent ­exécuter et sur le fait que ces tâches sont mieux soutenues par différents environnements de travail. Cependant, ­malgré ces changements dans la conception du lieu de travail, les propositions de sièges sont souvent limitées aux approches classiques : travail, réunion, visiteur. Une solution de « siège dynamique » est en mesure de servir naturellement dans toutes ces situations et permet le changement d’utilisateur au cours de la journée. Les idées et les produits pour des environnements de travail flexible sont nombreux, mais il est très difficile de trouver un siège particulièrement conçu pour une durée moyenne. Quelles sont les caractéristiques d’un « siège dynamique » ? La combinaison idéale entre le travail et la détente Lorsque nous avons étudié ce que les personnes recherchaient pour favoriser des styles de travail flexibles, nous avons découvert que la simplicité, le style et le soutien sont des caractéristiques clés. Ce que les personnes souhaitaient, c’était « simplement s’asseoir » sur un siège qui s’adapte à leurs besoins – sans manettes, cadrans ni poignées compliqués ! Le style du siège devait s’harmoniser à l’environnement de travail pour offrir un ensemble plus confortable et chaleureux.

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Enfin, le siège devait présenter une bonne ergonomie et offrir un bon soutien pour des tâches plus longues. Le siège idéal pour un espace de travail flexible devrait offrir les fonctionnalités essentielles et emprunter juste ce qu’il faut de soutien et d’ergonomie aux sièges techniques adaptés au poids de l’utilisateur. De plus, la plupart des espaces non attribués sont souvent équipés de sièges visiteurs iconiques, qui offrent un certain niveau de confort sur une courte durée d’utilisation. Le « siège dynamique » idéal combine le ­meilleur des deux situations et ajoute un bon support où il le faut et de la liberté où on le souhaite. Avec Nia, Haworth présente aujourd’hui le premier « siège dynamique ». Lors des tests, les utilisateurs qui ont pu s’asseoir sur les prototypes ont indiqué que l’expérience était inédite. « Pour promouvoir l’activité physique durant la journée de travail, nous voulions un produit qui offre la richesse d’un siège lounge avec la technique et l’intelligence d’un siège de travail », explique Nicolai Czumaj-Bront, chef designer, Haworth International Design Studio. « Étonnamment confortable » a été le commentaire des utilisateurs lors des tests ; particulièrement du fait que la forme élancée et subtile de la chaise dissimule un ­mécanisme intelligent qui permet toute sorte de mouvements, en particulier l’inclinaison latérale. « Notre objectif était de créer un produit ­innovant pour améliorer la mobilité du corps. Par conséquent, nous avons développé un mécanisme spécial en 3D permettant une rotation à 360 º du dossier, qui a été breveté », ­précise Stefan Brodbeck, qui a conçu la chaise avec le Haworth Design Studio. Nia ne sera pas le seul produit dans la catégorie « siège dynamique », car les derniers travaux de recherche de Haworth démontrent que les espaces de travail de demain seront de plus en plus polyvalents et flexibles.


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SuperPouf

Gong

Soji

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Newood High Time Nia Maari Radicàl Fake

Les nouveaux produits présentés à Orgatec 2018

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Gong Les tables Gong sont l’essence même du raffinement tout en simplicité. Avec son effet de miroir, l’embase circulaire rappelle le plateau rond et aboutit à une forme sobre et équilibrée. La conception basse et minimaliste en fait un accessoire fonctionnel dans une multitude d’environnements : depuis les salons, bibliothèques ou salles d’attente jusqu’aux espaces publics, salles de réunion et salles de repos.

High Time Système de sièges modulaires composé de deux ou trois canapés, d’éléments centraux et d’angle, d’une chaise longue, d’une série de poufs et de tables de service qui peuvent être combinés de plusieurs façons. Son ergonomie totale et sa légèreté visuelle exceptionnelle, soulignée par sa structure tubulaire en métal, font de ce canapé un produit simple, mais élégant et polyvalent.

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Radicàl Fake Pupitre avec étagère intégrée, caractérisé par l’intersection de différents éléments linéaires, ce qui crée un jeu raffiné et contradictoire d’illusions optiques. Un design architectural réel rehaussé de finitions innovantes, capables de reproduire toute la beauté des éléments naturels, depuis les veines linéaires d’un chêne jusqu’aux points du marbre vénitien.

Newood Chaise empilable offrant une structure massive en frêne, née d’une inter­prétation contemporaine de la chaise classique Windsor. Un produit simple, mais attrayant, caractérisé par une architecture élémentaire et un parfait équilibre entre le passé et le présent, des volumes pleins et des volumes vides, la technologie et le savoir-faire.

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Maari

Super Pouf

Conçue pour équilibrer l’espace de travail, Maari offre une forme douce qui crée une continuité esthétique, une chaleur invitante et un confort pour une utilisation de courte durée : salles de conférences et de formation ou espaces annexes. Soyez attentif à la famille Maari qui fait son entrée en 2019.

Avec leurs lignes douces, une grande attention portée aux détails et un travail d’artisanat raffiné, les SuperPoufs procurent de la chaleur à l’environnement, en offrant confort et polyvalence. Ils se déplacent au fil des besoins. Présentés en quatre formats et tailles – incluant un unique pouf rond très grand – les SuperPoufs créent des espaces intéressants où les personnes peuvent travailler, se réunir ou simplement se détendre. Utilisez les éléments séparément comme des chaises classiques et ottomanes ou mélangez-les et combinez-les pour former des groupes avec d’autres produits Openest.

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Soji

Soji met en harmonie votre corps et votre esprit. Vous profitez d’un sain niveau de performance, où que vous travailliez.Soji est un siège de travail à hauteur réglable offrant plus d’options ergonomiques que la plupart des sièges de sa catégorie – sans sacrifier le confort ni le design. Conçue pour un large panel d’utilisateurs, d’espaces et de modes de travail, Soji procure un confort naturel et satisfait efficacement les exigences de bien-être au travail.

Nia

Conçu pour soutenir l’activité durant la journée de travail, Nia offre le confort d’un siège lounge associé à la technologie éprouvée d’un siège de travail performant. Sa forme élancée dissimule un mécanisme intelligent qui, comme l’ont prouvé des tests poussés, offre un confort remarquable, quelle que soit votre façon de vous asseoir.

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Haworth

Une histoire Depuis ses débuts modestes, Haworth a grandi pour devenir une entreprise innovante qui touche la vie des gens du monde entier grâce à des produits d’aménagement et technologiques. Le président honoraire, Dick Haworth, et le président, Matthew Haworth, rappellent quelques étapes clés des 70 années d’histoire de l’entreprise.

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Les années

1940 1948 Pour le professeur d’arts industriels G.W. Haworth, l’atelier de la maison familiale dans lequel il fabrique des jouets en bois est devenu trop petit. C’est alors que commence la construction de sa première usine de 416 mètres carrés à Holland, Michigan. Le déménagement dans la nouvelle installation voit l’augmentation des commandes. 1948 G.W. fonde Modern Products, en utilisant un prêt de 10 000 $, l’épargne de toute une vie de ses parents. Il espère gagner suffisamment d’argent pour envoyer ses enfants à l’université. 1948 Les premiers produits en bois de la compagnie sont un porte-cravates et un porte-chaussures.

« L’argent qui a servi à lancer l’entreprise avait été gagné à grand-peine, indique Dick Haworth. Grand-père allait de ferme en ferme pour vendre des cosmétiques et des épices Watkins ; c’est de là qu’est venu l’argent. Je suis particulièrement fier de cela. C’est une excellente base pour une entreprise. »

Les années

1950 1951 Un commercial présente un croquis de ­cloisons de type isoloir de banque à G.W., destiné au siège social de l’United Auto Workers à Détroit. C’est la première incursion de G.W dans les cloisons mobiles toute hauteur, les ­séries X et L sont fabriquées. 1955 G.W. pense à réutiliser les déchets de fabrication des cloisons pour produire des bacs à plantes et des séparateurs de bureaux. 1956 L’entreprise compte 50 employés (ou « membres ») et réalise un CA de 472 000 $. Une annexe à l’usine est construite. 1959 Modern Partitions, Inc., est créée.

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Les années

1960

1961 Le fils adolescent de G.W., Dick Haworth, balaie les p ­ lanchers et est opérateur dans l’usine. 1962 Une nouvelle gamme de produits est lancée : le box pour salles d’études. 1964 La première réunion commerciale nationale se tient à Holland, Michigan. Elle réunit 55 agents de production, commerciaux et distributeurs.

« Mon père se rendit dans une quincaillerie. Il acheta un grand nombre de petites pièces, les déposa sur une table – et il finit par inventer la cloison pré-câblée. Au moment où il l’a développée, l’ordinateur personnel est apparu dans les bureaux, et nos ventes sont montées en flèche ! » raconte Matthew Haworth. 1964 Dick devient directeur adjoint des ventes et, deux ans après, directeur de la R&D, avant d’aller servir dans l’armée américaine. 1965 90 membres et un CA de près de 2 millions $. 1969 Dick revient de l’armée et assume la responsabilité de la fabrication et du développement des nouveaux produits. Son but est de produire un système de bureau modulaire.

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Les années

1970

1970 118 membres et un CA de près de 3,5 millions $ ; les cloisons mobiles de la série NC (incombustible) sont lancées. 1971 Dick lance le système Modern Office Modules (MOM) – Module de bureau moderne – et modifie en profondeur la direction de la compagnie, ­réalisant un CA de 6 millions $ l’année suivante. 1976 Le nom et le logo de la compagnie changent. Modern Partitions devient Haworth. 1976 G.W. prend sa retraite comme président et devient directeur du conseil d’administration à temps plein ; Dick est nommé président et PDG. Avec Dick, âgé de 33 ans, à la tête de l’entreprise, la compagnie augmente sa taille de 400 pour cent au cours des 20 années suivantes.

1976 MOM change de nom pour UniGroup. La compagnie se recentre exclusivement sur la fourniture de bureau et vend son activité de cloisons et panneaux mobiles à Trendway. 1976 Dick Haworth aide à concevoir des panneaux avec précâblage et brevette le produit le plus ­innovant pour l’espace de travail depuis les systèmes de bureau ouverts. 1977 Haworth International, Inc., est constitué pour obtenir des licences de fabrication et de marketing de systèmes de bureaux à l’étranger. 1978 Ouverture d’un showroom national au Merchandise Mart de Chicago.

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Les années

1980 1980 830 membres et un CA de près de 67 millions $. 1981 La compagnie déménage sur son site actuel du One Haworth Center. Les showrooms ouvrent ou sont rénovés dans 18 villes nord-­américaines et quatre sites internationaux. 1981 Parmi les nouvelles gammes : les sièges Système, des tables et des bureaux dotés d’électronique ainsi qu’un support clavier réglable (1982). 1984 La millionième cloison est fabriquée sur la ligne Acier. 1986 Le système électrique Power Base est lancé. 1987 Des produits ébénisterie sont lancés.

1988 DataThing introduit le câblage Plug & Play voix et données dans les cloisons. Haworth se lance à l’international, entreprenant une expansion stratégique. L’entreprise acquiert 15 compagnies en Europe et en Amérique du Nord, puis s’établit en Asie pour développer son réseau de vente et de distribution. La compagnie acquiert une usine de sièges en Allemagne, faisant de Haworth une société ­multinationale avec des usines en Allemagne et en Suisse. Premier bureau ouvert à l’extérieur des États-Unis (à Londres).

« Nous fabriquons nos produits sur les marchés où nous les vendons, souligne Dick Haworth. Nos usines en Chine ne sont pas là pour fournir des produits sur le marché nord-américain, car elles fournissent les marchés asiatiques. Cela signifie que nous créons des emplois de haute qualité sur tous les marchés où nous exerçons. » 24


Les années

1990 1990 4 240 membres et un CA de 600 millions $. 1991 La compagnie est réorganisée en régions : 1) Amérique du Nord, 2) Europe, 3) Moyen-Orient/Afrique, 4) Asie Pacifique et Amérique centrale/Amérique du Sud. 1992 Matthew Haworth rejoint officiellement l’équipe de direction. 1992 Premier fabricant de matériel de bureau à obtenir le certificat ISO 9001. 1995 Ideation Group est créé, en appliquant la recherche basée sur l’utilisateur pour créer des concepts et des produits révolutionnaires comme Crossings, Irrigator, Flo, Eddy, Drift et Wake. 1995 Trente pour cent des ventes sont réalisés à l’international. 1997 Expansion de la production avec l’ouverture de l’usine de Shanghai ; en dix ans, l’entreprise acquiert 25 compagnies en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.

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Les années

2000 2000 14 790 membres et un CA de 2 milliards $. 2000 Haworth acquiert des entreprises d’architecture intérieure pour offrir au marché des planchers techniques et des cloisons modulables. 2004 La stratégie Organic Workspace est mise sur pied pour avoir une vision de tous les types d’espaces. Le showroom de Chicago, dans un i­mmeuble ­certifié LEED-CI, devient la vitrine de ces espaces de travail adaptables. 2006 Le bien-aimé fondateur de la compagnie, G.W. Haworth, décède à l’âge de 95 ans.

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2008 Le nouveau siège social de la société, certifié LEED-NC Or, devient un laboratoire vivant. 2009 L’American Society of Interior Designers décerne le Patron Prize à Haworth pour récompenser son rôle exemplaire dans la promotion du design intérieur. 2009 Première compagnie dans l’industrie à atteindre zéro déchet sur tous ses sites de ­fabrication aux États-Unis. 2009 Dick Haworth cède sa place. Son fils, Matthew, âgé de 40 ans, devient le président de la société familiale privée.


Voyager légèrement L’avenir du travail : Pablo Pardo Nous sommes aujourd’hui plus ­nomades comme travailleurs que nous l’avons été depuis bien longtemps. Tandis que par le passé, nos outils de travail demeuraient au bureau ˚a la fin de la journée, nous voyageons maintenant avec nos outils – et nous pouvons travailler d’à peu près n’importe où. Lorsque nous nous réunissons dans un espace commun, nous le ­faisons dans des environnements ouverts qui favorisent un dialogue direct entre les travailleurs. Mais il y a un problème. L’augmenta­ tion de la communication entre les personnes coïncide avec la perte d’espace personnel, comme les environnements ouverts entraînent naturellement l’augmentation du nombre de personnes par étage. Privés de notre espace de travail ou de nos outils personnels, nous ne sommes pas à l’aise, et si nous ne sommes pas à l’aise, notre productivité en souffre. Nous savons que nous ne ­pouvons pas revenir aux bureaux cloisonnés, alors comment est-il possible de retrouver de la personnalisation dans l’espace de travail ? En fait, cela est déjà en train de se produire. Allez dans un bureau de WeWork. Il y a peu de divisions hiérarchiques et plein d’espaces hybrides où les gens peuvent s’asseoir et travailler pendant quelque temps avant de se déplacer dans une autre partie de la pièce. Le sentiment général est plus informel et plus chaleureux. Cela sera bientôt le cas dans tous les bureaux.

Ce mouvement vers le « réchauffement du bureau » a beaucoup à voir avec la mise en valeur de la flexibilité et de l’efficacité dans nos espaces de ­travail, tout en contribuant à la motivation et au bien-être. La façon dont nous nous sentons au cours de la journée a une influence sur notre productivité et sur notre façon de travailler avec les autres. Le design du lieu de travail apprendra, à son tour à s’adapter. Toutes les zones du bureau, des systèmes d’aménagement à l’éclairage, seront bien plus en harmonie avec nos

besoins à tout moment de la journée. Pour ce qui est de l’­éclairage, on se dirigera vers la capture du caractère propre de la lumière naturelle par de l’éclairage artificiel spécialisé. Cela signifie qu’un produit d’éclairage sera conçu pour suivre nos rythmes circadiens en imitant la lumière extérieure. Tous ces produits et toutes ces solutions de design doivent devenir de plus en plus flexibles et mobiles à mesure que nous nous déplaçons entre le bureau et la maison et partout entre les deux.

Pablo Pardo est designer industriel et fondateur de Pablo Designs. 27


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Impression Editeur Haworth GmbH Am Deisterbahnhof 6 31848 Bad Münder, Allemagne Téléphone +49 5042 501 0 Crédits Illustration: Rebecca Clarke Chis Philpot Photographie: Whitten Sabbatini Ulf Salzmann Conception technique et graphique PLEXGROUP Berlin Tous droits réservés. Octobre 2018 www.haworth.com


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