Sur le territoire nazairien, le Festival de l’Eau propose de lâcher prise en prêtant l’oreille au vivant et à la création musicale. Pour mélomanes curieux du monde naturel. Rencontre avec le créateur de l’événement.
La responsabilité écologique étant une priorité, les pratiques artistiques tentent de diminuer les impacts environnementaux tout en amplifiant le son et la lumière. Pas simple.
Le Festival de l’Eau, initié par Camel Zekri, le directeur d’Athénor à SaintNazaire, se distingue par son engagement éthique sur le sujet en créant des ponts entre l’art de l’écoute de la musique contemporaine et le vivant, c’est ici l’eau l’élément central. Se succèdent donc des invitations à des dialogues fertiles avec des musiciens dont les inspirations font naître des prestations préparées ou improvisées tournées vers l’existence de l’eau et ses mouvements. Entre le jeudi de l’Ascension et le lundi de Pentecôte, concerts ou récits s’invitent en salles pour petites jauges, mais l’événement se distingue par des sorties en plein air, pour marcher ou naviguer, en chaland ou en kayak, en Brière ou sur l’Estuaire, en vue d’écouter chants ou musiques sur des rives accueillantes. Rêver au contact de la création sonore et de la nature sauvage, l’idée est là. Se frotter à d’humbles expériences de vie où le spectacle est autant insolite que savant, poétique que simple, en multipliant l’accès aux paysages, visibles ou invisibles.
Un mot sur le Festival de l’Eau, sur les artistes invités ?
Le Festival de l’Eau est une création que j’ai initiée en 1996 sur le fleuve Niger et que j’ai déplacée de manière nomade sur différents fleuves. Un moment où se réunissent des artistes et des êtres humains pour célèbrer l’eau comme un espace de création et un espace de vie. Autour de cette thématique s’inscrivent des artistes qui pour certains ont travaillé à Athénor dans l’année. Je souligne la présence d’Isabelle Duthoit, artiste fil rouge du festival, chanteuse et musicienne qu’on retrouvera au gré des balades musicales et sonores prévues en Brière, mais aussi dans une pêcherie du front de mer où elle jouera pour une personne à chaque fois. Je cite aussi une création de 5 compositrices électroacousticiennes sur le sujet des eaux souterraines du bassin nazairien, et celle de Mathieu Delaunay jouée par le musicien Ben Shemie dont la partition s’inspire des marées.
Pourquoi rapprocher la création artistique du vivant, du territoire, ici de l’eau ?
L’eau est un élément qui est entre deux terres. Comme entre l’arc Atlantique qui fait face au Mexique et l’Amérique, ici entre la rive nord et la rive sud de la Loire il y a l’eau entre les deux, nécessitant un déplacement pour les rejoindre. On y voit évidemment là un rapport à l’histoire de l’humanité, en termes notamment de déplacements, de populations nomades. L’eau est inscrite en nous. L’associer aux arts offre au public des sensations nouvelles et inhabituelles, en mouvement. Partir en kayak ou en chaland, également à pied, pour des rendezvous, des concerts au jardin, se retrouver avec une musicienne dans une pêcherie… Tout cela interroge notre rapport à l’environnement et la nature, mais aussi la question de l’écoute et la sensibilité, dans un espace naturel qui vibre et qui est à notre mesure.
Lefestival s’apparentrait-il à un laboratoire écologique, économique et artistique ?
Quand on n’utilise pas d’électricité ça fait baisser les coûts. Le festival privilégie une relation solidaire et de partage. Les moyens de transport sur l’eau amènent à des relations de partenariat avec des gens passionnés propriétaires de petites embarcations à qui on amène une touche artistique à leur activité. Des moments qui répondent aussi à des envies du public de sortir des sentiers battus et de retrouver une sorte de calme et de proximité pour des expériences sensorielles inédites, vécues et acceptées, où les sons de la nature peuvent s’associer à ceux de la musique. Les artistes aussi se sentent libres de créer car ils ne sont pas non plus perçus de la même façon que s’ils sont face à un public dans une salle, avec parfois ce sentiment d’être pris en otage.
Est-ce que l’esthétique de la musique improvisée, disons libre, n’est pas un frein à inviter le grand public ?
« Privilégier une relation solidaire et de partage »
Je crois qu’il faut admettre qu’il y a des musiques qui ne sont pas faites pour toucher des publics larges. Ce n’est pas une faute. Il n’y a pas d’erreur dans tout cela. C’est comme un public qui va acheter des livres, il va acheter les livres qu’il veut. Le critère de dire parce qu’il y a beaucoup de monde qui écoute telle musique signifie qu’elle est meilleure, est un critère qui a fait beaucoup de mal à la création. Ce qui compte avant tout est que le public puisse rêver. L’an passé on a fait le plein. Compte tenu du souhait d’écoutes sensorielles, d’expériences souvent intimes, c’est vrai aussi qu’il n’y a sans doute pas une communauté immense qui vient à notre festival.
Commentles artistes se nourrissent-ils du thème de l’eau et se l’approprient ?
La forme du festival ne dévoile-t-elle pas une nouvelle approche de la diffusion ?
Quand j’ai créé le festival en 1996 je ressentais déjà ce besoin de requestionner la notion de partage, le fait d’être dans une salle, dans le noir, avec des enceintes, et de vivre la musique avec des milliers d’autres personnes. Notamment pour des questions d’écologie. On se rend bien compte que tout ce qui est dans des grandes dimensions n’est pas écologique et ne va pas dans le sens souhaité pour la planète.
Les artistes sont curieux par nature et friands de défis. Autour de la question de l’eau je reçois moult projets artistiques. Aujourd’hui, la question cruciale de l’eau, qui intéresse tout le monde, est traitée autant pour des spectacles jeune public, comme par exemple l’art du conte et ses nombreux récits autour de l’eau, que pour des créations sonores contemporaines, ou dans des projets art-sciences. Autour de l’océan, du fleuve ou de la Brière, le terrain de jeu est magnifique et immense.
Festival de l’Eau #2 : Du 29 mai au 9 juin - Musique de création, balades musicales sur l’eau, concerts au jardin, exposition... - www.athenor.com
Texte : Isabelle Hallereau
Débord de Loire
Danses nautiques
Du 12 au 18 juin, Nantes et l’Estuaire vont retrouver l’effervescence de ces temps anciens où la navigation animait le fleuve et ses bords. Parade et danse au programme.
Ilfut un temps où la Loire véhiculait matériaux et denrées alimentaires ; ses rives, fourmillantes, résonnaient alors du brouhaha des chargements et déchargements. En 2025, et pour la 4e édition du festival Débord de Loire, la vie va regagner le fleuve. On attend à remonter la Loire, le samedi 14 juin, une flotte exceptionnelle : «notre» fameux Belem, l’Étoile du Roy, somptueuse reconstitution d’une frégate anglaise du XVIIIe siècle et l’Hydrograaf, ancien bateau à vapeur néerlandais de 1910. À ces stars flottantes viendront s’ajouter le nouveau bateau d’Armel Tripon, l’ancien vaisseau militaire La Recouvrance et l’André-Yvette, la plus ancienne gabare bretonne encore navigante. Sans compter, à leur suite, une multitude d’embarcations venues d’horizons divers. Ce défilé nautique sera accueilli en fanfare puisque Des Lions pour des lions, Amphifanfare et Le Spectre d’Ottokar joueront, pieds à terre, dès 19 h 30. À quai, tout le week-end, de SaintBrevin à Divatte-sur-Loire, on fêtera le passage des bateaux grâce à une extraordinaire quantité de spectacles et d’animations, avec la danse comme figure de proue. Quelques propositions, parmi tant d’autres, à retenir :
À Saint-Brevin, le 13 : Le Grand Bal pour lancer les festivités
À Cordemais, le 14 : une initiation à la danse en mode guinguette
À Saint-Jean-de-Boiseau, le 14 : un concert et un bal au bord de l’eau
À Couëron, le 14 : le spectacle Distro, une chorégraphie de la compagnie
C’hoari
À Rezé, le 14 : un DJ Set festif
À Mauves-sur-Loire, le 13 : Les reines du bal vous invitent à une soirée guinguette, musicale et conviviale
À Divatte-sur-Loire, le 15 : Sanseverino et Lise Cabaret feront swinguer !
Du 12 au 18 juin - Nantes et communes de l’Estuaire www.deborddeloire.fr
Pour les 30 ans de Cité monde et la 15e édition de l’événement XXL, les participants s’ouvrent au Brésil et à la samba. En 2024, 1 500 choristes s’étaient produits devant 10 000 spectateurs en un week-end. Bis repetita sous la direction de Fernando Del Papa et d’artistes brésiliens. Les chanteurs bénéficient des plus grandes salles de répétition et le final se tiendra au Parc des Expositions. Une première. Répétitions, du mercredi au dimanche (19 h en semaine, 15 h le week-end).
Les 5 et 6 juil. - Parc des Expositions - Nantes
ALBUM
Monsieur Marcœur
Parce que chaque jour est précieux, il s’est dit : « Allez Albert, encore un p’tit avant de ranger tous les outils ». La pépite en gestation se nomme V’là autre chose ! Albert Marcœur, auteur/compositeur/interprète, poète du quotidien et multi-instrumentiste signe là son 12e album. Et fait appel à 30 musiciens de renom. Un projet ambitieux d’un artiste hors norme, « vivant et debout ». 13 titres, quelle chance.
L’association Ça sert à ça porte le projetSouscription : www.helloasso.com - albert marcœur
BANDE DESSINÉE
Festival Fumetti
Vhlang Zbam ZboumZboumYAAA SLIK !
Des bulles, des cris, des onomatopées en pagaille, des rythmes haletants, des traits grinçants… L’édition 2025 accueille onze autrices. Expositions, rencontres, spectacles et concerts rythment le festival. Le salon regroupe une sélection de maisons d’éditions, de collectifs d’auteur.rice.s, de fanzines… venus de toute la France, de Belgique, de Suisse.
Du 22 au 25 mai - Manufacture des tabacs et Le LU à Nantes - Entrée gratuite, mais adhésion à l’association bienvenue - Info : www.maisonfumetti.fr
FESTIVALS
4 e édition du festival international Harpes au Max
Un festival unique en son genre ! La harpe dans toute sa richesse, tous les styles, à travers plus de 40 concerts et événements répartis sur le territoire du Pays d’Ancenis. Jazz, électro, musiques du monde, classique, variété… des créations inédites et étonnantes pour (re)découvrir le célèbre instrument à cordes pincées.
Du 15 au 18 mai - Divers lieux dans le Pays d’Ancenis - www.harpesaumax.com
6,6% des humains vivraient en démocratie. Si on pensait l’inverse, on a le vertige. Est-ce qu’il en a été autrement, est-ce une fatalité ? Et comment ne pas être lassé•e•s face aux atteintes ? La fatigue démocratique, on en parle.
L’épuisement, le surmenage. Les soupirs en scrollant un fil sur norézo, qui sont censés nous distraire mais nous le montrent : les idées de partage, d’égalité, de solidarité sont attaquées, remises en cause, réduites à peau de chagrin. Face à cela, vite, des vacances !?
Le besoin de repos. Souffler face aux sollicitations incessantes de l’engagement dans le « fairensemble » importe grandement. La question n’est pas résolue : quelle endurance est nécessaire dans une société démocrate ? Comme lutter contre l’envie de fuir les projets, les réunions, les défaites face au camp des ANTIS ? Besoin de repos, ou de repli ? Allez, apéro ha non zut, c’est à faire ensemble aussi.
Panser les fractures démocratiques. Quelles sont les bonnes conditions d’une démocratie permanente ? Du boulot pour tout le monde, en mode Trente Glorieuses, mais avec quels salaires ? Avec des ressources et de l’énergie comme s’il en pleuvait, sur une Terre aux richesses plus qu’entamées ? Faut-il repenser la société de la cave au grenier, comme dans Eutopia, de Camille Leboulanger ? Pause de collectif ? L’individualisme, ça marcherait mieux, nous disent la publicité, le néolibéralisme et les libertariens de tout poil. Mais si on s’autorise un retrait salutaire, pour mieux repartir, on n’y cède pas pour autant. « Se reposer ou être libre », aurait écrit l’historien Thucydide. Face à l’absence de choix, ne pas culpabiliser, ce serait la clé.
Et pour regarder vers le futur en démocrates, on peut faire simple, concret : se relayer. Se parler. S’organiser. Y penser. Partager les tâches. Donc les responsabilités. Et respirer. Prendre soin de soi, comme des autres.
* Prendre soin : de la jeunesse et des générations, par Bernard Stiegler, (2008)
* Prendre soin, par Babx (sur l’album Amour colosse, 2025)
À vous les studios
Handiclap Reconnu d’intérêt général
Réinventée et en réinvention, la 38e édition du festival Handiclap porté par l’APAJH 44, célèbre art et inclusion, à l’unisson.
L’engagement est fort. Comme à son habitude, Handiclap invite à faire groupe, à inclure et s’inclure dans une composition plus grande que soi. Depuis 1988, l’ambition reste la même : mettre les arts et l’accessibilité dans le même panier. Un pari réussi tant Handiclap est devenu un espace d’innovation culturelle et une référence en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap. Cette année, le rendez-vous se déploie sur quatre jours et accueille, le jeudi sous les nefs, la Birthday Party du festival Hip Opsession. 20 ans fêtés avec fresques, battles et concerts. Vendredi, sous le chapiteau au Parc des Chantiers, on viendra écouter la musique brute et électro-ménagère de Lechapus ou voir le solo chorégraphique de Jeanne Borgel. Le week-end : du lourd, avec les chansons hypersensibles d’ALGhar ; les spectacles À vous les studios ! de la Cie Les Maladroits et Mioba de la Cie Fais pas si Fais pas ça ou encore le show porté par la Cie Le Sensationnel Major Ut autour d’un triporteur gourmand et de musiques italiennes. Applause !
Du jeu. 8 au dim. 11 mai - Parc des ChantiersMachines de l’Île... - Nantes - www.handiclap.fr
La voix est douce mais elle fait du bruit. En deux ans, Mademoiselle Lou a conquis le cœur des amateurs de rap et de RnB de qualité. Son univers intimiste, brut et mystérieux font d’elle une perle rare qui poursuit son ascension. Dans le cadre de Hip Opsession.
Jeu. 15 mai à 20 h - Le Ferrailleur - Nantes - 19/25 €
yJuste Shani
Rap
Dans la catégorie rappeuse, Juste Shani est le talent brut sur lequel miser. Sa plume, qui dénonce les attentes et les codes de la société, est incisive ; son flow est magnétique et percutant, sans parler de sa classe sur scène.
Sam. 14 juin - Halles de Penhoët - Saint-NazairePrix libre
yDiwan-Diwân
Musique traditionnelle
Entre la Bretagne et l’Algérie, il y a « diwan », un terme utilisé dans les 2 langues ; de ce point commun lexical est né un ensemble musical et un répertoire hybride. Un concert rempli des rythmes, des langues, des chants et des musiques traditionnelles de ces deux territoires.
Ven. 16 mai à 20 h 30 - Carré d’argent - Pont-Château - 10/15 €
yGeoffrey Le Goaziou
Folk
Scintillante, la folk à la simplicité désarmante de Geoffrey Le Goaziou s’inspire des grands espaces et apporte nostalgie et apaisement. La complicité entre sa guitare et sa voix impressionne et rappelle, allons-y, Jeff Buckley ou bien Devendra Banhart.
Ven. 16 mai à 20 h 30 - Église des Sorinières - 8/12 €
Génie dégarni venu du Kentucky, Will Oldham, alias Bonnie Prince Billy, balaie toutes les émanations possibles de la folk avec un seul mot d’ordre : la beauté. Culte pour certain, le prolifique songwriter est dans le coin, c’est le moment de se délecter.
Sam. 17 mai à 20 h - Stereolux - Nantes - 20/25 €
yMalted Milk + Odd Berries
Soul Blues
Une soirée musicale de haute volée avec le(s) Nantais de Malted Milk et le duo francovénézuélien Odd Berries. Au programme : le groove unique d’Arnaud Fradin puis le dirty blues, un brin rock, de Yulitza et Pierre. Entre cuivres puissants et musique hypnotique, vous n’aurez pas à choisir, tant mieux !
Sam. 17 mai à 21 h - Le VIP - Saint-Nazaire - 19/22 €
yStephen Eicher & Noemi Von Felten
Festival Harpes au Max
Les plus grands tubes du chanteur suisse seront sublimés par la harpe de Noemi Von Felten. L’occasion est unique : le duo n’est formé qu’à l’occasion du festival ancenien. Un concert à ne pas rater donc !
Sam. 17 mai à 20 h 30 - Quartier Libre - Ancenis
yPaolo Fresu Quartet
Jazz
Grand nom de la scène jazz européenne, le trompettiste sarde Paolo Fresu continue de transcender tout ce qu’il touche. Avec trois camarades, il offre ici une évocation musicale du poète Lawrence Ferlinghetti, grande figure de la littérature américaine du XXe siècle. Dans le cadre du festival Jazzimut. Mar. 20 mai à 20 h - Le Théâtre - Saint-Nazaire8/25 €
Littérature, cinéma, théâtre, Christophe Honoré est un touche-à-tout en phase avec son époque. Sa pièce Les Doyens s’adresse à tous les publics. À la part d’enfance de chacun.
Sur le mur de bois verni est accroché un tableau poussiéreux. Un lieu hors du temps ou d’un autre temps, une université ? Sur scène, deux hommes portant perruques semblent arriver tout droit du XVIIe siècle. Ils parlent avec emphase, le ton est ferme, le verbe haut. Tous deux évoquent avec certitude Hésiode, Rousseau ou Diderot. Ils ignorent le doute et s’adressent à un jeune homme dont on se demande s’il est leur valet ou un fils adoptif. L’éduquer : ils sont là pour combattre l’ignorance mais ils pérorent. Ridicules. Leurs certitudes virent au grand bazar et provoquent l’hilarité générale. Christophe Honoré crée et met en scène Les Doyens, une pièce drôle qui fustige l’éducation à l’ancienne et la posture d’autorité. Jouée par trois de ses fidèles acteurs (Julien Honoré, Jean-Charles Clichet et Sylvain Debry), Les Doyens s’adresse à tous les publics, surtout à la part d’enfance qui sommeille chez chacun. Une pièce où les certitudes se fissurent et où souffle un vent de liberté.
Jeu. 15 et ven. 16 mai - L’Odyssée - Orvault7/22 € - En coréalisation avec le Grand T
De et par Alain Guyard - Quand la philo descend de son piédestal pour s’adresser à tous, qu’elle quitte l’ego pour s’immiscer dans la tête de chacun. Dans la vie. Alain Guyard casse cet entre soi et « décravate » les concepts. Son boniment, fin et truculent, bouscule joyeusement la pensée et la philosophie devient lumineuse. AG
Mar. 6 mai à 20 h 30 - Espace culturel Capellia - La Chapelle-sur-Erdre - 6/12 €
yLe comité des fêtes
Conception et mise en scène de Silvio PalomoSuite à un désastre, ils sont six, enfermés dans un espace restreint. Coupés du monde. Il faut repartir, s’organiser, vivre ensemble. Faire société tout en restant soi. Échanger, construire patiemment (ou pas !) pour qu’un monde nouveau advienne. Un univers où la poésie des mots et des gestes côtoie les éclats de rire. AG
Mar. 6 et mer. 7 mai à 20 h - Le Lieu Unique - Nantes - 8/25 €
yÇa valait le coup
De et par Elena Nagapetyan - À 13 ans, elle quitte sa famille et son Ouzbékistan natal, s’installe en France à 22 ans. Seule en scène, elle se raconte, sans fard et avec drôlerie, parle de sa vie, de la naissance de son fils, de son divorce… sans filtre et avec son accent venu de l’Est, elle pose un regard acerbe sur le monde actuel. Un humour qui décape, c’est puissant et drôle. AG
Dim. 11 mai à 18 h - Palais des congrès et des festivals Atlantia - La Baule - 40 €
Amsallem - Une déambulation insolite dans un cimetière en compagnie d’Elsa. Prenant conscience qu’elle ignore où sont ses morts, elle décide d’aller à leur recherche. Rencontres étranges et conversations se succèdent. On écoute attentivement les voix venues de l’audelà nécessaires pour « être » ici-bas. AG
Ven. 23 mai à 19 h - Cimetière de La-Chapelle-deBrain - Réservation Le Canal - Redon - 5/19 €
yFormica
D’après Fabcaro. Adaptation d’Amélie EtasseC’est dimanche midi, le traditionnel poulet est au four et la famille se met à table. Les grandsparents, les deux filles et les conjoints. A priori un moment convivial… mais que nenni ! Rien à se dire et l’ennui va tourner au pugilat. La mise en scène de la BD de Fabcaro fait mouche, on rit mais la satire est bien là. AG
Jeu. 22 mai à 20 h - Théâtre Ligéria - Ligné - 11/25 €
yEn Dérapie (ou en Thérapage)
De et par Julie Delaunay - La question est vertigineuse : c’est quoi « réussir » sa vie ?
Seule en scène, la comédienne Julie Delaunay creuse le mystère en incarnant divers personnages. Une mère, une psychologue, des démons intérieurs… on passe de la folie à la raison, des rires aux larmes. C’est la vie dans toute sa diversité mais la comédie finit par l’emporter. AG
Mar. 27 mai à 20 h 30 - Salle M. Baudry - Le Pouliguen - 5 €
L’exposition Gloria Friedmann, qui s’ouvre le 16 mai à la HAB Galerie, annonce le Voyage estival 2025. Entre Terre et terre, l’artiste continue d’écrire son manifeste pour la Nature.
Gloria Friedmann, visionnaire ? Quelques décennies déjà en effet qu’elle alerte sur les problèmes environnementaux et les dangers liés à notre civilisation moderne. Pourtant, ses oeuvres, plutôt que de prédire l’avenir, tentent « d’encapsuler le présent » et quels meilleurs écrin et refuge que les murs bétonnés de la Hab Galerie ? Les œuvres, peintures, sculptures ou installations, se succèdent, offrant un monde de plus en plus sombre, avec la terre, le matériau, comme fil ocre et argileux qui relie. Dans l’exposition Combien de terres faut-il à l’homme ?, l’artiste d’origine allemande propose sa relecture d’une nouvelle de Tolstoï Ce qu’il faut de terre à l’homme, dans laquelle un modeste paysan russe court à sa perte en acquérant toujours plus de terres. Un récit que Gloria Friedmann a voulu comme une métaphore de notre folie contemporaine à vouloir toujours explorer plus. Malgré l’insoutenable voracité humaine, Gloria Friedmann nous convainc que la Terre nous survivra !
Du ven. 16 mai au dim. 28 sept. - HAB Galerie - Nantes - Ouv. du mer. au dim. de 13 h 30 à 19 h en mai, juin et sept. et tlj. de 10 h à 19 h en juil. et août - Gratuit
yMontre ton court
C’est la 8e édition de ce festival « one shot » qui promeut et révèle le court-métrage.
Dix courts auto-produits ligériens ont été présélectionnés... Lors de la soirée, le public aura à élire le meilleur film. Les réalisateur. rice.s seront présent.e.s afin d’échanger sur le fond comme sur la forme. Un moment convivial en perspective et le jeune public, dès 10 ans, est convié. IH
Ven. 16 mai à 20 h 07 - Cinéma Saint-Paul - Rezé3 € - Réservation conseillée
yL’opéra va au cinéma
L’opéra s’est invité tellement de fois au cinéma : quelques scènes d’opéra à voir chez Visconti par exemple, les voix de soprano qui égaient les célèbres Disney, l’opéra comme source d’inspiration ou le lyrisme en bande originale... Qui peut dire après cela « moi l’opéra, je ne connais pas ! » Grâce au cinéma, la culture de l’opéra a infusé dans notre imaginaire collectif. Réjouissant ! IH
Jeu. 5 juin à 19 h - Théâtre Graslin - Nantes - 4/5 €
Le choix du cinéphile
Par Lucas Aubry
Programmateur du Festival Sofilm Summercamp
yFestival Sofilm
Summercamp
Le seul festival de cinéma 100% destiné au grand public est de retour à Nantes, du 18 au 21 juin prochain. Au programme : des avantpremières en présence des équipes des films, des masterclass et des projections gratuites sous les Nefs des Machines de l’île.
Du 18 au 21 juin - Sous les nefs, au Pathé centre-villeNantes - Programmation à venir www.sofilm-festival.fr
yCiné-Karaoké géant
Impossible d’évoquer le Sofilm Summercamp sans parler de l’incontournable Ciné-Karaoké géant qui clôt le festival chaque année. L’année dernière, ce sont encore près de 1 500 participants qui se sont époumonés devant des scènes de films cultes reprenant des morceaux tout aussi cultes façon karaoké : de I Will Survive dans Priscilla, folle du désert à Diamonds de Rihanna dans Bande de filles, en passant par le mythique Think chanté par Aretha Franklin dans les Blues Brothers. Il y en a toujours pour tous les goûts et pour toutes les générations, de Dalida à Britney Spears. Le tout sous une pluie de confettis et de ballons géants rebondissants. Il faut le vivre pour le comprendre. Fête de la musique oblige, cette année, le Ciné-Karaoké est déplacé au vendredi soir.
Ven. 20 juin à 20 h - Sous les nefs - Nantes
Don Giovanni de J. Losey
yLes yeux de Lousanouch
Projection dans l’espace urbain et récit sonore
Étrange miroir - Le dispositif, des projections animées sur les murs de la ville et un récit sonore au casque, happe le public-spectateur ambulant. Lousanouch, une rescapée du génocide arménien de 1915, vous raconte son histoire alors que les images de sa migration se dessinent sur les façades. Un spectacle immersif fascinant et passionnant. IH
Jeu. 12 et ven. 13 juin à 22 h 30 - Sur l’île du Petit Maroc - Saint-Nazaire - Gratuit - Dès 7 ans
yAlbatros
Théâtre en caravane
Théâtre Clandestin - 35 minutes de close-up théâtral. Dans une petite caravane, vivez l’histoire de Casper et Tite Pièce, deux enfants à la lisière de notre monde, au plus près des comédiens. Une expérience de spectacle vivant absolue. IH
Mar. 13 mai à 18 h et 19 h 30Collège Gutenberg - Saint-Herblain - 5 € - Dès 7 ans
yBob et moi
Récit théâtral
Collectif Bajour - Le grand Bob (Marley) vous conte son histoire à travers la voix d’Alexandre Virapin. Un seul en scène comme un voyage depuis la Jamaïque, au son du reggae. Une immersion passionnante dans la culture rasta ! IH
Mar. 13 mai à 20 h 30 - Le Champilambart - Vallet - 12/17 € - Dès 10 ans
yMaillot jaune
Théâtre d’objets
RoiZIzo Théâtre - Il est seul en scène mais il est « plusieurs » sur les routes du Tour. Journaliste, consultant, speaker et cycliste, Julien Galardon met en scène la célébrissime épreuve estivale avec malice. Le comédien mouille le maillot (jaune on l’espère) pour vous faire vivre une vraie épopée au cœur de son peloton. IH
Ven. 13 juin à 20 h 30 - Espace Simone de Beauvoir - Treillières - 5 €Dès 9 ans
yDominique toute seule
Théâtre
Cie Au détour du Cairn - Dominique a tout perdu, a priori, car sans travail et sans maison, que reste-t-il ? À la lisière de la forêt et aux confins de la précarité, c’est l’histoire d’un personnage lentement invisibilisé. IH
Mar. 13 mai à 20 h 30 - Carré d’argent - Pont-Château - 10 € - Dès 7 ans - Jeu. 15 mai à 20 h 30 - Le Canal - Redon - 5/19 € - Sam. 17 mai à 20 h 30 - Le Préambule - Ligné - 5/14 € - Mar. 20 mai à 20 h - Théâtre de l’Espace de Retz - Machecoul-Saint-Même - 7/13 € - Jeu. 22 mai à 20 h 30 - L’Escale Culture - Sucé-sur-Erdre - 5 €
Dans le cadre du parc du château de La Gobinière, et à proximité de la guinguette La Belle Saison, profitez d’un Beau dimanche, en famille. Un après-midi convivial autour de plusieurs spectacles qui marqueront la fin de la saison culturelle. Au programme notamment : Poucette, canard et le petit pois pour le très jeune public et Influences 2.0, un dance show labellisé Hip Opsession. IH
Dim. 18 mai de 14 h à 20 h - Château de la GobinièreOrvault - Gratuit
yTopo(s)
Prendre et donner la parole
C’est la 3e année que Topo(s) interroge le territoire de la communauté de Clisson Sèvre et Maine et donne la parole à ses habitants, grâce à différents dispositifs culturels. Le collectif Espèces d’Espaces a embarqué la population dans du cinéma vivant dont le clap final sera donné le 7 juin à 21 h 30. Auparavant, plusieurs spectacles immersifs et participatifs : Le Bal à Boby (Cie NGC 25), Le P.A.R.D.I, conférence déjantée de la Cie Volubilis, Titre définitif*, un concert de magie mentale par la Cie Raoul Lambert. IH
Sam. 7 juin à partir de 15 h - La Haie-FouassièreGratuit
yLes Indisciplinés
Cinq soirées de prestations scéniques pour des centaines de jeunes… non pas comme spectateurs mais comme artistes. Et cela fait des décennies que cela dure ! Marrainé par les artistes Anaïs Veignant, Pauline Dau et Viivi Roiha, l’événement s’attaque à du lourd : qu’est-ce qui fait « famille » aujourd’hui ?
Spectacles de danse, de cirque et de théâtre, plus ou moins classique, menés par des collégiens et des lycéens, apporteront leurs réponses contemporaines et joyeuses à la problématique, préférant la tribu à la sagrada familia. IH
Du mar. 20 au sam. 24 mai - Divers lieux - SaintHerblain - 3 € - www.theatreonyx.fr
yPleins feux
Pour retisser du lien
Deux jours de festivités, entre festival d’arts de la rue et fête de quartier. La programmation propose donc du spectacle vivant et des animations participatives, comme la réalisation d’une fresque. Découvrez les marionnettes à fil des Petites fables, les chansons a capella des Turkey Sisters, le spectacle-chantier Truelle Destin ou le théâtre dansé Prati-câbles. Ne ratez ni le BBP, le Beau Bal Populaire du Bal Floc’h ni le banquet ! IH
Ven. 13 et sam. 14 juin - Place du marché - Trignac - Gratuit
M.
Droff
Turkey Sisters
Beirut
A Study Of Losses [Pompeii Records] pop folk
Babx
Amour colosse [La Familia] pop française
Catalyseurs de création, les mille et une déprimes ou douleurs physiques de Zach Condon, l’homme derrière Beirut, ont à chaque fois donné des disques à la mélancolie flamboyante. Son septième album, conçu comme une œuvre originale commandée par le prestigieux cirque suédois Kompani Giraff, renoue avec les moutures balkaniques bien connues de l’américain globe-trotteur et dévoile quelques ballades synthétiques envoûtantes. Une splendeur, en bonne et due forme.
Yoann Durand
On ne sait s’il est tôt ou bien tard lorsque l’on choisit d’entrer dans les chansons de Babx. L’homme de studio, de l’ombre, celle de Camélia Jordana jeune ou de Jipé Nataf, suspend le temps. La voix railleuse, escortée de cordes à la Jean-Claude Vannier, il avance, chanteur assis et gentiment bourgeois, narre une chevaleresse miniature ici, la citoyenneté inquiète là, en habile auteur de chansons-remèdes. Prouvant au passage qu’il est délicat de faire rimer tendresse et gravité.
Gus Goldenberg
Bon Iver
SABLE, fABLE [Jagjaguwar] pop
Projet solo de Justin Vernon devenu groupe, Bon Iver nous a régalé des meilleures ballades électro-pop-folk ces vingt dernières années (Skinny Love, Rosyln, Holocene). Ce tant attendu cinquième album vient compléter SABLE, l’EP sorti en octobre 2024. Trois morceaux folk guitare-voix plus sombres, épurés, intimes (SABLE) qui mènent vers l’espoir, la lumière (Everything is Peaceful Love) une certaine guérison (fABLE) et une pop radieuse, sensible, chaleureuse.
Audrey Alliot
La Terre Verte
De Ayroles (Indes Fourbes) et Tanquerelle (Dernier Atlas) [Éditions Delcourt] bande dessinée
Le Moyen Âge touche à sa fin, le monde change. La côte gelée du Groenland voit accoster un navire avec à son bord l’espoir d’un nouveau départ. Richard un chevalier bossu et boitant, projette sur ces terres hostiles la renaissance d’une gloire perdue. Ultime bastion d’une civilisation abandonnée, ces descendants des Vikings sont prêts à tout pour survivre à un nouvel hiver sans soleil.
Difforme mais à la verve affutée, Richard parviendra-t-il à sauver la « Terre Verte » ou s’éteindra-t-il avec elle ?
L’album est un chef d’œuvre d’écriture et de dessin, du très grand Ayroles et Tanquerelle (superbement mis en couleur par Isabelle Merlet et Jérome Alvarez). Adrien Roche, librairie de bandes dessinées Le Chaudron à Saint-Nazaire
Rêves de saison
Philippe Petit & Luc Renac [Éditions Le Chat polaire] poésie
Qu’arrive-t-il lorsqu’on écrit un haïku en changeant le sens d’écriture ? Le sens premier n’en cacherait-il pas un autre ? C’est le point de départ du travail de l’auteur en composant des phrases anacycliques. Ce jeu d’écriture en forme de palindromes a été prolongé jusque dans la mise en page et la fabrication du recueil. Avec son complice, ils ont poussé l’idée d’inversion jusque dans la mise en page du livre qui permet de lire les textes et illustrations en retournant l’ouvrage.
Emve
Trois femmes disparaissent
De Hélène Frappat [2023, Actes Sud / 2025, Babel] roman
Romancière, philosophe et critique de cinéma, Hélène Frappat relie ici trois destins : celui de Tippi Hedren, muse et victime d’Hitchcock, sa fille Melanie Griffith, star hollywoodienne des années 80 vite passée aux oubliettes et Dakota Johnson, dernière de la lignée familiale, femmes-objet dans Cinquante nuances de Grey. Construit sous forme de fragments de notes, le texte raconte un bout de l’industrie cinématographique et du système patriarcal avec ludisme et frisson. Yoann Durand