GrandChelem 25, Décembre 2011

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2001-2011

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UNE DÉCENNIE

‘‘Grand Chelem, mon amour’’

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« Franchement, si chacun des joueurs français jouent dix fois Nadal, sur terre battue, en Espagne, au meilleur des cinq sets, j’ai bien peur que le score soit assez similaire à celui de cette demi-finale… » Guy Forget, Capitaine de l’équipe de France, à propos du bilan des Français en Coupe Davis

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« C’est, avant tout, un plaisir de me rendre dans cette région du globe. Franchement, j’adore jouer ici. »

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Roger Federer, fidèle au rendez-vous de Doha

« Beaucoup de choses ont changé. Les surfaces sont différentes, les balles aussi. D’ailleurs, les balles ont peut-être plus évolué que les surfaces. Elles sont vraiment plus grosses qu’avant. La dimension physique, également, qui est devenu beaucoup plus importante. Je me rappelle, en 1998 et 1999, lorsque je suis arrivé sur le circuit, une vingtaine de joueurs seulement voyageaient avec leur préparateur physique et leur kiné. Aujourd’hui, on dispose tous d’une telle équipe. »

Ivan Ljubicic, témoin des changements du circuit durant la décennie 2001-2011

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« Contre Nadal (à Roland Garros 2006), c’était un match très intense pour moi, mais pour lui aussi, j’imagine. Il était crevé à la fin, c’est vrai. De toute façon, contre lui, sur terre battue, on est obligé de mettre énormément d’intensité. Tous les points étaient accrochés. Sur les plans psychologique et physique, j’étais à 200%. » Paul-Henri Mathieu, à propos de son match contre Rafael Nadal, à Roland Garros 2006

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SOMERSET SHORT Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France - Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis - Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) - Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard (SBDesign – Studio Graphique. www.sbdesign.pro) Conseiller Editorial : Rémi Capber (remi.capber@grandchelem.fr) - Rédacteurs : Gwendoline Cordeliers, Pauline Dahlem, Vincent Grethen, Audrey Riou - Site internet : http://www.welovetennnis.fr - Responsable E-Commerce : Audrey Riou (audrey.riou@grandchelem.fr) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu - Rédaction et publicité : 0427442630 – Régie : Offensive Communication (Frédérique Sebbane)

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Grand Chelem, mon amour Ah ! la fin de l’année, ses rigueurs automnales – et bientôt hivernales –, ses fraîcheurs, puis froidures, renaissantes, ses dernières émotions tennistiques… L’impression, bientôt, que le temps s’arrête pour une saison qui voit les feuilles pourrir, les lacs geler et certaines bêtes poilues roupiller quelques mois. La mort, le morne, l’ennui. Mais, à la Rédaction, on rejette cette image d’Epinal. C’est à la fin de l’automne et au cœur de l’hiver que se prépare et régénère la vitalité printanière, en un cycle vivace. Et c’est aussi, en cette période très singulière, que construisent les joueurs et joueuses de tennis leurs succès à venir. Comme dirait l’autre : les grands titres se gagnent en décembre. Nous, à GrandChelem/Welovetennis, on a lancé notre préparation hivernale en posant des bases nouvelles : une boutique e-commerce toute belle, toute neuve – www.kdotennis.com –, avec les premières « box » du tennis. Et un livre, que l’on est fiers de vous présenter : « Grand Chelem, mon amour – 2001-2011, 40 matches de légende ». Oui, et on l’affirme : avec la finale du dernier US Open, nous avons assisté à la fin d’une ère. Une ère d’une décennie, qui naquit en même temps qu’un certain Suisse, sur le gazon de Wimbledon, le lundi 2 juillet 2001. Ce jour-là, Roger Federer flingue Pistol Pete et pose le premier jalon de sa domination. Ces 10 ans assistèrent à la naissance, l’adolescence, puis la maturité de « Rodgeur », Rafa’ Nadal et, enfin, Djokovic. En huit chapitres, nous revivons dix années, 40 matches, qui nous ont fait aimer les Grands Chelems. C’est le sujet de notre dossier, dans ce numéro-ci. Huit raisons – ou 40 ! – pour tomber amoureux du tennis en cinq manches. Huit manières – ou 40… – de vivre, passionnément, une relation très singulière à ce sport, à ce jeu. Mais la fin d’une ère en annonce une nouvelle : c’est maintenant, en ces jours où la terre se craquèle peu à peu, où l’air fraichît et les souffles embuent, qu’elle prépare ses 40 prochaines émotions. Et les premières, dès 2012, n’en doutons pas ! La rédaction

em 26 So rt ie de Gr and Ch el dé bu t fé vri er 20 12

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NUMÉRO 1 EN TENNIS* G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - t r i me s t r i el - N O V E M B R E - D É C E M B R E 2 0 1 1

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RÉTRO 2011 petits potins

RÉTRO 2011

Entretiens réalisés par Laurent Trupiano

2011

ON REFAIT C’est la fin de la saison et qui dit « fin », dit « bilan ». Pour ce faire, GrandChelem est allé rencontrer Guy Forget, Capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, et Patrice Hagelauer, Directeur Technique National. L’occasion de faire un point sur cette année, sur les joueurs et les joueuses français… et de décerner nos « Awards » du tennis aux plus méritants ! Avec, en prime, quelques révélations de notre Capitaine... Le doute plane encore sur son futur à la tête de l’équipe. Entretiens.

Guy Forget

« J’ai toujours été en fin de contrat tous les deux ans… et je l’ai toujours reconduit » Comme Patrice Hagelauer, tu estimes que la demi-finale de la Coupe Davis, perdue contre l’Espagne, a été la vraie déception de l’année ? Les joueurs n’ont pas été bons… On n’a pas été bons… Ca, je ne sais pas. Mais je dirais plutôt qu’on n’est pas au niveau, par rapport à une nation comme l’Espagne, sur terre battue. Oui, mais les scores sont quand même plutôt éloquents… Franchement, si chacun des joueurs français jouent dix fois Nadal, sur terre battue, en Espagne, au meilleur des cinq sets, j’ai bien peur que le score soit assez similaire à celui de cette demi-finale… Face à Ferrer, aussi, ce serait très dur. Après, c’est vrai que Gaël n’était pas là. Cette défaite n’est donc pas une vraie déception pour toi ? Ce n’est pas un sentiment d’échec, mais plutôt d’impuissance. Evidemment, ce constat doit nous obliger à réfléchir : quelles solutions apporter pour parvenir à progresser et ne plus subir ce genre de situation ? C’est une question à laquelle il nous faut trouver des réponses. Et le point très satisfaisant, pour toi, cette année ? Et bien, j’ai l’impression que nos Français ont été un peu moins blessés que d’habitude. Richard

est de retour, idem pour Gilles. Gaël a touché le top ten, Jo y est bien installé… J’espère que cette saison 2012 sera celle du tremplin vers de nouveaux sommets. C’est pour cela que l’année qui s’annonce devrait être très intéressante. L’actualité de ces derniers jours, c’est aussi Guy Forget, Directeur du tournoi de Bercy et membre du comité de pilotage de Roland Garros… (Rires) L’actualité, c’est le sport ! La Fédération est venue m’interroger sur ces missions. J’y ai réfléchi, puis j’ai décidé de me lancer. Ca va me permettre de découvrir un autre métier. Qu’en est-il du Capitanat de l’équipe de France, en Coupe Davis ? Il y a une campagne qui est menée pour ta succession, vu que ta mission s’arrête fin 2012 ? Pas du tout ! D’ailleurs, la Coupe Davis ne me prend que quatre semaines par an, si on va en finale. Par le passé, je cumulais ça avec un rôle de consultant pour Canal +. Je jouais aussi, souvent, le tournoi des légendes. Ca me permettait de m’occuper, car suivre les joueurs tricolores aux quatre coins du globe pour remplir mes fonctions de Capitaine, ça ne me paraît pas incompatible avec d’autres responsabilités. Tout le monde sait que je suis en fin de contrat en 2012. Cela dit, j’ai toujours été en fin de contrat tous les deux ans… et je l’ai toujours reconduit.

« J’espère que cette saison 2012 sera celle du tremplin vers de nouveaux sommets » Ca veut dire que tu ne fermes pas la porte… Non, effectivement. Mais, par rapport à mes nouvelles fonctions, on va bien voir comment ça va se mettre en place, car il s’agit de missions très précises dans le temps. Je vais être, souvent, sur le circuit pour interroger les joueurs, afin de continuer à améliorer la qualité du tournoi de Roland Garros. Sincèrement, je ne pense pas que ce soit obligatoirement incompatible avec mon rôle de Capitaine de Coupe Davis. On n’entend pas mal parler d’Henri Leconte, en ce moment, certains pointent un manque de tact… Henri peut être maladroit, parfois, mais il ne le fait jamais dans la volonté de nuire. Dernièrement, quand il dit, dans L’Equipe, qu’il serait un Capitaine plus Noah que Forget, il y a des gens qui peuvent être choqués. Mais, moi qui suis concerné en premier chef, le connaissant, je n’en tiens pas vraiment compte, car je sais dans quel sens il le dit. Henri est spontané, un peu fou-fou. Je ne me focalise pas là-dessus. Ce qui est terrible, en revanche, c’est qu’il lui arrive

de commettre des maladresses qui parfois le desservent. Là, tu parles forcément de l’affaire Monfils... Patrick Chamagne a été mon préparateur physique, celui d’Henri aussi, donc on se connaît plutôt bien. Que Patrick, en tant qu’entraîneur de Gaël, réfléchisse à des moyens d’améliorer son joueur, c’est logique. Il a donc contacté plusieurs personnes, sans en parler à Gaël, au préalable, car il s’agissait de projets et d’éventualités. Et c’est vrai qu’Henri a été maladroit sur ce coup. Il a expliqué : « Voilà, je vais faire ça, ça et ca. » Gaël est tombé des nues, inévitablement, vu qu’il n’était pas au courant de ce qui n’était encore qu’un projet. La machine médiatique s’étant mise en route, on comprend sa surprise. Résultat : tout le monde est malheureux de cette situation. Et Patrick Chamagne le premier. Et que dirais-tu si Henri se présentait officiellement à ta succession ? Ce n’est pas à moi de dire quelque chose. En revanche, si les joueurs me le demandent, je le ferai. Ce sont donc les joueurs qui vont choisir ? C’est toujours comme ça que ça se passe. C’est une des forces de notre équipe de France.

Patrice Hagelauer

« Il y a une émulation intéressante entre Jo, Gilles, Gaël et Richard » Une fois n’est pas coutume, on va commencer à discuter en abordant les déceptions de l’année. Quel est votre plus grand regret en 2011 ? La demi-finale de Coupe Davis, en Espagne. Je pense qu’on n’a pas été au niveau. Certes, Nadal s’est montré exceptionnel, mais j’ai le sentiment qu’on a les moyens de faire mieux et, surtout, de gagner cette Coupe Davis. L’Espagne, chez elle, c’est le test ultime. J’estime, néanmoins, qu’on aurait pu être plus présent et ne pas perdre de cette manière. Pour ce qui est du positif : je trouve que Jo arrive à maturité. Il a été très bon durant toute la deuxième partie de l’année et, notamment, à Wimbledon. Du positif, on peut en trouver dans le tennis féminin ? Oui, bien sûr ! Avec Caroline Garcia, par exemple. On a toutes les raisons d’espérer ! Mais il ne faut surtout pas s’enflammer. La laisser travailler tranquillement avec son coach, Frédéric Fontang, et avec son papa, qui est quelqu’un de très constructif. Et Marion Bartoli ? On est toujours super contents de voir Marion performante. Et elle l’a été ! Après, on a tout essayé pour qu’elle rejoigne le Team France, car on en a besoin. Mais il faut se faire à l’idée

que ça n’est pas possible. Et je trouve ça très frustrant. Elle se prive d’une chose formidable – représenter son pays – et des JO de Londres. Pour le reste, côté féminin, on a vécu une année très difficile, avec, notamment, le drame de Virginie Razzano (NDLR : le décès de son entraîneur et compagnon, Stéphane Vidal). Mais, je suis persuadé qu’en 2012, on va entendre parler d’elle ! La saison fut très spéciale pour Aravane Rezai, également. Enfin, je me réjouis qu’Alizé Cornet ait décidé de venir s’entraîner à Roland Garros. Fin 2009, vous nous expliquiez que la différence entre les tout meilleurs et les joueurs français pouvait se comparer à l’épaisseur d’un papier à cigarette*. On a l’impression que ça s’est un peu épaissi, depuis, non ? Les différences qu’il existe entre les quatre premiers et les autres, c’est long à expliquer. Il y a, d’abord, une différence d’ordre mental. Le champion se construit grâce à une confiance exceptionnelle qui s’installe dans sa tête. Pour y parvenir, il faut de grandes victoires et des titres, en Master 1000, en Grand Chelem. Il faut battre les meilleurs dans des matches à enjeux, en demi-finale ou en finale de ces tournois, non en huitième. Toute cette confiance accumulée transforme un joueur. L’exemple parfait,

c’est Djokovic et son année formidable. Tout a commencé avec sa victoire en Coupe Davis. Derrière, ça s’est enchainé presque naturellement.

« Il faut battre les meilleurs dans des matches à enjeux » Il y a une idée reçue, à propos des Français, c’est qu’ils ne travaillent pas autant que les meilleurs joueurs. C’est vrai ? Non, cette idée reçue est complètement fausse. Moi, je les vois bosser. Jo, c’est un sacré bosseur, il se remet constamment en question. (Thierry) Tulasne avec Gilles, c’est pareil. Gaël, cette année, il a été embêté par des blessures aux mauvais moments, mais je sais qu’il n’a pas encore exprimé tout son talent. Et ca va se produire. Ca doit se produire. Il s’est installé une émulation intéressante entre Jo, Gilles, Gaël et Richard. Ca progresse ! Pour Gaël, il faut qu’il y ait un déclic et, ce, dès le début de la saison 2012. Il va lui falloir gagner de gros matches, c’est sûr. Tu y as cru à la collaboration MonfilsLeconte ? On a l’impression qu’Henri a

toujours été en-dehors du système… Je pars du principe que les joueurs sont intelligents et responsables. Ils savent ce dont ils ont besoin et font leurs choix en fonction. Dans ce cas précis, il y a trop de gens qui parlent, qui disent : « Tel ou tel coach doit aller avec tel ou tel joueur… » Je le répète : c’est au joueur de choisir. Aujourd’hui, j’ai pris beaucoup de recul par rapport à tout ça. J’estime que nos champions sont des adultes, capables de savoir ce qui peut les aider à faire évoluer leur jeu et définir les personnes qui pourront leur permettre d’atteindre leurs objectifs. Dans le cas d’Henri Leconte, c’est Gaël qui prendra la décision. Et, s’il ne le fait pas tout de suite, il le fera peut-être plus tard...

* Interview de Patrice Hagelauer dans GrandChelem 15 : « Entre le 10ème et les tout premiers, il n’y a qu’une feuille de papier à cigarette et un concours de circonstances. »

Nos Awards de l’année tricolore… Jo-Wilfried Tsonga - Meilleur acteur 2011, pour Jo-Wilfried Tsonga, c’est deux années en une. Une première, ratée, marquée par de trop nombreuses défaites. Et une seconde, superbe, récompensée par une qualification au Masters. Tout était effectivement mal parti. Eliminé au troisième tour à Melbourne et à Roland Garros, Tsonga échoue dans les grands rendez-vous. Sur les cinq premiers mois de l’année, il n’atteint les quarts de finale qu’à trois reprises. Mais, s’il patine, Jo ne panique pas. « Je joue bien au tennis, mais je ne gagne pas », regrette-t-il, à Monte Carlo. « J’espère que ça va bientôt tourner. Je travaille beaucoup, je suis très impliqué dans ce que je fais. Je sais que ça va payer. » Deux mois plus tard, le travail porte ses fruits. Jo-Wilfried Tsonga élimine Nadal au Queen’s. A Wimbledon, il atteint le dernier carré en battant Federer. Il enchaîne par une demie à Montréal, un quart à l’US Open, deux titres à Metz et Vienne et une finale à Bercy. Cerise sur le gâteau, le Français se qualifie pour le Masters. « C’est toujours quelque chose de spécial de pouvoir jouer contre les meilleurs du monde », savoure-t-il. Bien que satisfait de sa saison, Jo se projette déjà sur 2012. « C’est une année cruciale pour moi. J’arrive à maturité et dans ma tête, c’est clair : si je dois faire quelque chose de grand, c’est en 2012. »

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Marion Bartoli - Meilleur réalisatrice A 27 ans, Marion Bartoli réalise sa plus belle année sur le circuit WTA. La Française a gagné 60 matches sur l’ensemble de la saison, décroché deux titres à Eastbourne et Osaka et réalisé de brillantes performances en Grand Chelem. Superbe demi-finaliste à Roland Garros, seulement battue par la tenante du titre, Francesca Schiavone, Marion a enchaîné avec un excellent tournoi de Wimbledon marqué par une victoire sur Serena Williams. Au-delà de ces très belles performances, la numéro une française a surtout fait preuve d’une belle régularité tout au long de la saison. C’est donc fort logiquement que Bartoli finit l’année dans le top 10, à la 9ème place mondiale. « Je suis très satisfaite de mon année, même si c’est vrai qu’on veut toujours faire mieux », explique Marion. « Ca reste une très grande saison pour moi. » A confirmer en 2012 !

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Caroline Garcia - Meilleur premier film

Richard Gasquet - Meilleur second rôle

Alors que le tennis féminin français traverse une inquiétante période de disette, la jeune Caroline Garcia a redonné espoir en cette année 2011. La Lyonnaise de 18 ans commence la saison à la 278ème place mondiale pour la conclure aux alentours du 140ème rang – voir mieux ! la saison n’est pas encore terminée sur le circuit ITF. Ce gain de plus de 130 places s’explique, notamment, par de jolies performances en Grand Chelem. Invitée dans le tableau final de l’Open d’Australie et de Roland Garros, la Française atteint le deuxième tour à chaque fois, menant même 6-3 4-1 face à Maria Sharapova – rien que ça ! –, Porte d’Auteuil. Impressionnante, Caroline ! A tel point qu’Andy Murray, spectateur du match, s’était enflammé sur Twitter : « La fille qui affronte Sharapova sera numéro une mondiale un jour. C’est moi qui vous le dis. Caroline Garcia, quelle joueuse ! » La parole à l’intéressée : « Devenir numéro une, c’est mon rêve. J’en suis encore très loin. Mais je travaille tous les jours pour atteindre cet objectif. » Intégrer le top 100, en 2012, serait déjà une belle avancée.

De retour dans le top 20, Richard Gasquet a prouvé, en 2011, qu’il était définitivement de retour aux affaires. Le Tricolore réalise une année pleine, marquée par des huitièmes de finale à Roland Garros – son meilleur résultat Porte d’Auteuil –, ainsi qu’à Wimbledon, de belles performances en Masters 1000 et une revigorante victoire sur Roger Federer, à Rome. Richie s’est montré régulier, impliqué et motivé tout au long de l’année. Il semble avoir trouvé un équilibre de travail avec Riccardo Piatti, son coach, et Sébastien Grosjean, qui le conseille ponctuellement. Reste à passer un cap pour battre plus régulièrement des joueurs du top 7-8 et intégrer le top 10 – il s’en est approché, tout près, tout près, cet été (11ème), humant son parfum sans pouvoir y goûter. « J’ai mieux joué que l’an passé mais il va falloir faire mieux que finir dans les 20 premiers », analyse Gasquet. « Je suis capable de me rapprocher des 10. Ce sera l’objectif, l’année prochaine, et pour cela, je veux mieux servir, frapper plus fort en coup droit et avancer dans le court. » Tout un programme !

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petits potins

petits potins

Federer, star malgré lui

Angry Andy !

Justine, l’opéra rock

Temps forts

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ederer, du tennis à la politique ? L’information a buzzé un matin de fin octobre. Rectifions. Le champion suisse a été sollicité pour s’impliquer dans la vie politique de son pays. Petit retour en arrière. En octobre, se déroulait le premier tour des élections fédérales suisses. Après dépouillement des urnes, surprise… Ce très cher Roger récolte 132 voix dans le canton de Schwyz ! Pour information, le canton se trouve au sud de Zürich. La parenthèse géographique fermée, que conclure de ce résultat intriguant ? Les politiciens suisses sont-ils si incapables que même un joueur de tennis serait plus qualifié ? Ou simplement trois chiffres qui mesurent un peu plus la cote de popularité du King sur ses terres natales ? A moins que le grand Roger ne manque à ses fans – il était éloigné des terrains aux moments des faits – ? A la maison, ceux-ci se repassent en boucle, sur Internet, les exploits d’un Roger qu’ils idolâtrent. Avant d’écrire, en ville, son nom sur un bout de papier. Rituel local, peut-être, cérémonie païenne... 132 voix comme une prière, des louanges et un message de soutien pour le Suisse qui vient de se faire éjecter du podium par Murray… Quoi qu’il en soit, Roger fait parler de lui, même quand il ne joue pas. C’est ce qu’on appelle la classe façon Federer.

2 au 4 décembre 2011 - Finale de la Coupe Davis : Espagne-Argentine (à Séville)

16 au 29 janvier 2012

- Australian Open (Grand Chelem)

4 et 5 février 2012

- Groupe II de la Fed Cup : Slovaquie-France (Bratislava)

ATP

RENDEZ-VOUS

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2 au 8 janvier 2012

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Pour la première fois depuis 10 ans, Andy Roddick va terminer l’année hors du top 10. Et, même s’il refuse de l’avouer, l’Américain l’a franchement mauvaise. Alors, depuis quelques semaines, l’ami Andy déverse sa frustration sur les journalistes. Moqueries, railleries, sarcasmes… Tout y passe et gare ! Les conf’ de presse du Texan sont devenues franchement cassegueule. La guerre a éclaté cet automne, à Pékin, lorsqu’un journaliste chinois suggéra à Andy de prendre sa retraite, lui demandant s’il avait l’intention de ranger prochainement ses raquettes. Réponse ? « Je crois que c’est à vous, de prendre votre retraite. » Paf ! Alors, mauvais perdant, Andy ? A peine ! Jugez plutôt cette interview donnée à Bercy, quelques semaines plus tard. Question : « Andy, vous n’avez marqué que quatre jeux aujourd’hui. Votre adversaire a juste été trop fort pour vous ? » Réponse : « Non, je trouve que j’ai beaucoup mieux joué que lui. C’est évident ! En fait, je n’ai juste vraiment pas eu de chance. » Question : « Que se passe-t-il lorsque vous cassez votre raquette ? » Réponse : « Vous voulez que je vous décrive geste par geste, le jet de raquette ? » Question : « Comment étiez-vous mentalement à cet instant-là ? » Réponse : « J’étais dans un état de paix et de tranquillité intérieure extrême… C’est pour ça, ce geste m’a certainement autant surpris que vous. » Ironique et sarcastique comme à ses plus belles heures, le caractériel Roddick aura eu le mérite de pimenter ses conférences de presse. Mais, attention, Andy ! Il te faudra bien, un jour, répondre aux questions qui fâchent…

epuis qu’elle a quitté le circuit, Justine Henin déborde d’imagination pour occuper ses journées. Après s’être trémoussée sur un

plateau télé devant des millions de téléspectateurs,

l’ex-numéro une mondiale s’est lancé un nouveau défi. Et pas des moindres. La Belge va mettre en scène une comédie musicale retraçant sa vie. Oui, oui, vous avez bien lu ! Une comédie musicale. Le show consistera en une biographie récitée, chantée et dansée principalement par des enfants. Justine fera ellemême une brève apparition en guise de clin d’œil,

- Doha (ATP 250) - Chennai (ATP 250) - Brisbane (ATP 250)

même si « elle ne tient pas à se mettre en avant »,

9 au 15 janvier 2012

étonnant, qu’ils se rassurent. Le show sera joué dans toute la Belgique dans le courant de l’année

confie sa chorégraphe. Pour les impatients qui trépignent à l’idée d’aller assister à ce spectacle plutôt

- Sydney (ATP 250) - Auckland (ATP 250)

2012. Franchement, on a hâte de voir ça. Ou pas…

30 janvier au 5 février 2012 - Montpellier (ATP 250) - Zagreb (ATP 250) - Viña del Mar (ATP 250)

1-2 au 8 janvier 2012

LA GAZETTE DES SENIORS +

8 au 15 janvier 2012

Petit tour d’horizon de l’actu senior avec l’AFTS+ (Association du Tennis des Seniors +). La vingtaine n’a pas le monopole de la passion du tennis : de 35 à 85 ans, les membres de l’AFTS+ écument le monde de la petite balle jaune !

WTA

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Un nouveau site web Le site de l’Association du Tennis des Seniors + fait peau neuve ! Connectez-vous sur www.aftsplus.fr pour découvrir ses nouveautés et toutes les informations relatives à cette association de passionnés. Egalement disponible : le calendrier des tournois Seniors + et des épreuves internationales.

Un circuit en expansion Le circuit Senior + progresse d’année en année. En 2010, 248 tournois homologués par l’ITF (Fédération Internationale de Tennis) se sont déroulés dans 59 pays, dont 12 en France. La demande est forte chez les joueurs pour disputer ces compétitions. Les catégories d’âge vont de 35 à 85 ans. Ces tournois sont classés en cinq niveaux, du Grade 1 au Grade 5. Suivant l’importance des épreuves, les succès enregistrés rapportent plus ou moins de points pour le classement mondial ITF Seniors. Une des premières étapes de la saison est Menton (Grade 1), du 17 au 25 mars 2012 ; suit Bagnoles de l’Orne (Grade2), du 7 au 14 avril. Le dernier né de cette série ? Le tournoi du TCP (Tennis Club de Paris), qui aura lieu du 20 au 25 février 2012 (Grade 5). Vous en trouverez les comptes-rendus dans notre journal « Tennis Seniors Plus », diffusé à nos adhérents.

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Rendez-vous aux Challenges Caren, Camus et Beust-Contet !

Prendre le soleil à Agadir…

L’AFTS+ organise, comme chaque année, les Challenges Caren (pour Messieurs), Camus (pour Dames) et Beust-Contet (double Messieurs, Dames et mixtes). Ces compétions par équipes sont des rencontres régionales interclubs/interligues, homologuées par la FFT. Créées par André Contet, en 1990, elles ont vu le nombre d’équipes et de joueurs croître chaque année : aujourd’hui, plus de 650 équipes et 4 500 joueurs sont régulièrement engagés. Quelques infos : • les dates des rencontres sont fixées entre les Capitaines. • les rencontres peuvent se dérouler en semaine ou le week-end. • les clubs peuvent engager plusieurs équipes de la même catégorie d’âge. • ces équipes sont réparties par zones géographiques, de façon à limiter les déplacements. • les rencontres de la catégorie 35+ se disputent entre octobre et décembre ; les autres catégories, de janvier à avril ; les doubles, de février à avril.

En cette période hivernale, triste et grise, venez prendre quelques couleurs sous le soleil d’Agadir, du 15 au 25 ou 29 mars 2012 (séjours de 10 jours ou deux semaines), à l’hôtel des Dunes d’Or (Framissima) et participez à notre tournoi, homologué par la FFT. Tarifs disponibles sur notre site www.aftsplus.fr.

Quelques Seniors + français se sont illustrés lors des championnats du monde, à Antalya, en Turquie. En individuel, Gail Bennedetti remporte la médaille d’or des Dames 65 ans. L’équipe des Dames 60 ans est également médaillée d’or. Chez les Messieurs, l’équipe des 65 ans et celle des 80 s’octroient l’argent. L’année prochaine, les championnats du monde auront lieu à Umag, en Croatie, du 10 au 23 septembre 2012.

Devenez membre de l’Association Française de Tennis des Seniors Plus (AFTS+) et recevez vos cadeaux de bienvenue ! Il suffit de renvoyer le coupon, joint au règlement à Association Française de Tennis des Seniors Plus. Nom : ....................................................................................................................................... Prénom : ............................................................................................................... Adresse : .............................................................................................................................................................................................................................................................................. Code Postal : ............................................................................................................................ Tél. fixe : .................................................................................................................................. Tél. portable : ......................................................................................................... E-mail : ...................................................................................................................................... Date de naissance : ................................................................................................................ Tarifs Paris, Ile-de-France membres associés 50€ - membres actifs 75€ - Province : 40€ chemise Oxygene : S r M r L r XL r XXL r

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petits potins

grandchelem france PALMARES 2011

« I need dollars ! »

Vainqueurs Messieurs

«

Quand vous vous sentez moins bien, vous pensez au prize money et ça vous regonfle à bloc. Je mentirais si

je disais que je joue seulement au tennis pour l’amour du jeu et pour gagner des points. C’est une source de

motivation, c’est sûr ! » La phrase est lâchée ! Elle est signée Victoria Azarenka. Le lieu ? Istanbul. La joueuse

biélorusse s’apprête à disputer le Masters féminin, qui promet un pactole d’1 750 000 dollars à la lauréate. Un chèque pareil, ça donne envie. Mais, tout de même, Vika ! Pourquoi nous donner une image aussi mercantile et vénale de la tenniswoman ? Nous, naïfs spectateurs, passionnés de tennis, qui voyons en vous des battantes amoureuses de leur sport ! Amoureuse de la petite balle jaune, sacrifiant leur vie pour la glorieuse beauté du jeu ! Pour l’émotion, l’exploit, la performance ! Ah, terrible désillusion… Le prize money serait donc plus qu’un simple bonus ? L’argent, la thune, le blé l’oseille… pourrait être une motivation ? Comment ça ! Ils sont pourtant si peu à habiter à Monaco, à poser leurs valises en Suisse… Eux et elles qui deviennent à peine millionnaires en soulevant un trophée du Grand Chelem – triste sort… Déception. Retour sur terre dans le Bosphore. Azarenka brise la glace : l’appât du gain, et non atteint la finale du Masters, battue par Petra Kvitova. Et revient le portefeuille débordant de biffetons : 775 000 dollars.

mardi 15 noveMbre à 12:12

2393 fans

Roger Federer dévoile les secrets de sa préparation physique

Prénom – Nom

Départ. de qualifi.

NC 40 30/5 30/4 30/3 30/2 30/1 30 15/5 15/4 15/3 15/2 15/1 15 81

MATHIEU RUFIE ROMAIN WOLFF ROMAIN PIGNATARI MAXIME DENIS ANTOINE AUBERT ULLMANN SEBASTIEN VERMARE J.CHRISTOPHE ANNE ARNAUD SAVIGNY NICOLAS MARTIN FLORIAN GILARDEAU JULIEN DUPRE YANNICK BORY CAPEL JEAN-MARIE GUILLAUME PETIOT DE LALUISANT

12 75 06 01 78 69 06 33 39 16 93 74 69

Vainqueurs +35 ans Messieurs

l’amour du jeu, stimule leur désir de briller. Au final, les billets de banque font de l’effet à Miss Vika. La Biélorusse

« Courir après mes deux jumelles, c’est du boulot, croyez-moi ! »

Classement

« Dans la dernière heure qui précède les grands matches, j’ai tellement de nervosité et d’adrénaline en moi que je vais aux toilettes cinq ou six fois... » Rafael Nadal, en mode vessie fragile

NC 40 30/5 30/4 30/3 30/2 30/1 30 15/5 15/4 15/3 15/2 15/1

J.CHARLES RAYMOND THIERRY MOURCEL HUY HAU CHRISTOPHE LAURENT CHRISTOPHE DELERUE LAURENT BONNETIER PIERRE JANNET OLIVIER VOTTERO CHRISTOPHE GARCIA J.CHRISTOPHE MARTIN CHRISTOPHE LAFITTE ERIC TOUZET JULIEN TAILLARDAT

39 47 94 34 60 57 69 77 40 69 40 65 3

Vainqueurs Dames

E G A T S TENNIS Du 26 / 12 au 30 / 12 Du 20 / 02 au 24 / 02 Du 27 / 02 au 03 / 03 Du 11 / 04 au 15 / 04 Du 18 / 04 au 22 / 04

Christophe Lesage

« Cette épreuve est unique au monde, c’est ce qui fait sa force » Comme d’habitude, le National Tennis Cup a réuni plusieurs milliers de participants au Cap d’Agde, fin octobre. Petit tour d’horizon d’une épreuve en tout point atypique, avec Christophe Lesage, fondateur et organisateur. Cette 24ème édition a-t-elle tenu toutes ses promesses ? Tout s’est très bien passé, une nouvelle fois. Chaque année, on essaie de renforcer le côté familial et convivial de cette épreuve. C’est notre ligne de conduite. Le National Tennis Cup est aussi connu pour ça et c’est à nous de trouver, à chaque fois, de nouvelles idées pour ne pas décevoir tous les compétiteurs et accompagnateurs. Et, cette année encore, ça a été une vraie réussite. Le nombre de participants est stable. Ca aussi, c’est réconfortant, ça prouve que les joueurs tiennent à ce rendez-vous, qu’il fait partie de leur calendrier sportif et festif. Le tennis ne cesse de progresser au plus haut niveau. C’est aussi le cas au National Tennis Cup ? Jouer au NTC, c’est souvent jouer avec du public, dans une ambiance particulière. Je dirais que ça oblige presque tous les compétiteurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais, c’est vrai – je l’ai observé – que le niveau a augmenté, sans dénaturer la compétition. Il y a eu des futurs champions qui sont passés au NTC ? On ne fait pas le décompte ! (Rires) Mais Richard Gasquet et Gilles Simon sont, par exemple, venus au NTC quand ils n’étaient pas encore des stars du circuit. Il y en a sûrement beaucoup d’autres. En 2012, vous fêterez vos 25 ans d’existence. C’est un bel âge ? C’est vrai. Et on est déjà dans les starting-blocks pour préparer quelque chose de grand avec quelques idées assez originales. Je le répète : notre ambition, c’est de garder toujours une qualité d’accueil optimale. Cette épreuve est unique au monde, c’est ce qui fait sa force.

Retrouvez toutes les informations de cette 25eme édition sur www.tenniscup.com et sur facebook www.facebook.com/nationaltenniscup

Classement

Prénom – Nom

Départ. de qualifi.

NC 40 30/5 30/4 30/3 30/2 30/1 30 15/5 15/4 15/3 15/2 15/1 15 5/6 4/6 3/6 2/6

AUDREY HUSTACHE AURELIE CHAZOULLE CECILE POUEZ ELISABETH QUILLATRE VIRGINE DRUMEL EVA MARTIN LESLIE LANCELOT CLAIRE SPEZIE SANDRA FORESTIER MARION MENETRIER EMILIE NGUYEN LOLA JACQUEMOND COLLET MEGANE JOFFRE CHRISTELLE SANCHEZ MILENA ALCLAMOV MARINE DURON MARIE CECILE NARGIL JULIE ARGHERIA

26 34 84 75 97 33 51 82 86 18 78 69 31 34 34 6 81 69

NC 40 30/5 30/4 30/3 30/2 30/1 30 15/5 15/4 15/3 15/2 15/1

CELINE HAZIZA CELINE DA SILVA SANDRINE CANINO CAROLINE GEORGET SYLVIE BOIS KARINE HAMEL VUAILLET SOPHIE M.CLAUDE GAILHARD ELISABETH ROCHET KATIA STROZIC SANDRINE GASNE CHRISTEL PHILIPPE ROSELINE CAMERLENGHI

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GRANDCHELEM FRANCE

GRANDCHELEM FRANCE

Le High Tof Tour

Le grand témoin

Roger Lecourt, Président de la Ligue de l’Essonne de Tennis « La Ligue de l’Essonne est devenue, en quelque sorte, le laboratoire de la machine High Tof et nous en sommes fiers. Au début, j’étais sceptique, car on a connu la période passée où l’on vantait les qualités de ce type de machine, parfois pas du tout adaptées. Et puis, c’est lorsqu’on a effectué des tests que j’ai pris conscience de son potentiel. C’est clair qu’on était plus du tout dans le même registre que les vieilles machines ! Celle-ci était un véritable outil pédagogique. On l’a tout de suite adoptée. Aujourd’hui, elle est intégrée à l’ensemble de nos processus de formation. Et c’est un beau succès ! »

La machine High Tof - lance-balles révolutionnaire* - a entrepris un tour de France pour des tests sur les différents courts hexagonaux. Revue de détail et premiers bilans après ces quatre étapes, en Ile-de-France, dans les Vosges et à Lyon. * Voir GrandChelem 24, dossier «Dimension i-Tennis».

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Club Med de Vittel / MARDI 4 et MERCREDI 5 novembre

C’est dans le cadre du Club Med de Vittel que Serge Autexier a accueilli l’équipe High Tof. Deux journées de tests intensifs avec des GM et des GO du club, un vrai succès !

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Gérard Solves, Directeur Technique, ainsi que Philippe Sautet, fondateur de la OUATT, ont pu constater toute l’efficacité de la machine High Tof.

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ligue du lyonnais / jeudi 13 octobre

Du très beau monde était présent à la Ligue du Lyonnais, avec l’ensemble du staff technique de Jean-François Bergeron, très à l’écoute. Mais aussi Frédéric Fontang et Caroline Garcia, dont Corentin Donnely, grand espoir de la Ligue du Dauphiné Savoie, avait partagé l’échauffement. Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka, était, lui, venu directement de Lausanne, juste avant de s’envoler pour Istanbul et le Masters féminin.

Arnaud Di Pasquale,

responsable du haut niveau masculin à la Fédération Française de Tennis

« J’ai été bluffé par cette machine ! On en avait entendu parler, donc on a contacté Abdelkhader (Haitof) et on a enchainé rapidement par une séance de tests au CNE (Centre National d’Entraînement), à Roland Garros. Ce qui m’a sidéré, c’est sa capacité à générer des effets avec un tel réalisme. Avec la DTN (Direction Technique Nationale), on a très vite compris quelle pouvait être son utilisation et, ce, même pour les joueurs de haut niveau. Aujourd’hui, le CNE est équipé, comme tous les pôles France et l’INSEP. Même si cette machine ne remplacera jamais un sparring-partner, elle permet de travailler différemment des phases essentielles pour progresser. L’autre point, très apprécié, c’est que le coach, n’ayant plus fonction d’envoyer des balles, peut, enfin, se placer près de son joueur et sentir tous les petits détails qui font la différence. C’est pour tous ces avantages qu’on a décidé de signer un partenariat avec High Tof. »

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Sam Sumyk,

coach de Victoria Azarenka, numéro trois mondiale

« D’emblée, je me suis mis en face, de l’autre côté du court, car j’avais un vrai souci. Je voulais savoir si le joueur pouvait anticiper la direction de la balle quand il la voyait sortir de la machine. Et ça n’est pas possible, c’est pour ça que je suis emballé ! Ce que j’apprécie, outre sa force au niveau de la programmation, c’est l’idée de mobilité dans son utilisation. Grâce à l’interface du site Internet, on peut parcourir le monde avec ses séquences et les utiliser partout. Ca, c’est un vrai atout. Après, j’ai aussi quelques idées pour la rendre encore plus performante, mais je ne les divulguerai pas… (Rires) »

TC paris / JEUDI 20 octobre

Frédéric Fontang,

Gérard Solves,

coach de Caroline Garcia, 146ème mondiale, espoir du tennis féminin tricolore

Directeur Sportif du Tennis Club de Paris

« C’est une vraie découverte et une avancée conséquente. Un petit bijou ! Après, pour en tirer sa quintessence, je pense qu’il faut bien travailler et préparer sa séance en amont. Comprendre toutes les possibilités de cet outil plutôt révolutionnaire, notamment les niveaux de vitesse proposés. Quoi qu’il en soit, l’expérience qu’on a menée avec Caroline a été très enrichissante : cette machine n’a pas d’équivalent, c’est une certitude ! »

« Dans un club comme le nôtre, ce qui compte, c’est la vitesse d’utilisation et d’installation, parce qu’on ne peut pas mobiliser un court comme dans d’autres structures. Lorsqu’on a fait les tests, j’ai été trop ambitieux sur la vitesse et mes joueurs ont vite été dépassés. Heureusement, on a modifié en un clic et c’est reparti ! C’est réellement une avancée. La machine peut enchainer tous les effets, faire des amortis de folie, des lobs… C’est juste impressionnant ! »

ww.hightof.com

r:w > Toutes les infos su

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Alsacienne Lorraine de Paris / JEUDI 20 octobre

Julien Segard est venu se rendre compte de la «bête» avec son Directeur Technique, Rodolphe Gilbert. «C’est vraiment impressionnant», a expliqué ce dernier, qui a décidé d’innover avec la création de l’Academie de France.

Nathalie Tauziat,

Rodolphe Gilbert,

« Dès que j’ai eu connaissance de cet outil, je me suis empressée d’aller au Centre de la Ligue de l’Essonne, là où elle a été testée depuis le début. Je voulais voir ça de mes propres yeux. J’avais le souvenir des vieilles machines que j’avais utilisées... En me mettant de l’autre côté du filet, j’ai tout de suite constaté la qualité des balles produites, en termes d’effets et de précision. Je n’avais jamais vu ça. Et puis, outre ses qualités techniques, cette machine présente un énorme avantage : elle permet de travailler dans de meilleures conditions. On est placé à côté de son joueur, on n’a plus à crier. On touche, de plus près, à sa technique et à son ressenti. De plus, comme le joueur est face à une machine, il n’y a plus ce sentiment de frustration que l’on peut ressentir face à une autre personne. Il est ainsi plus concentré sur son travail et sur sa frappe de balle. Ca, je l’ai déjà perçu depuis que nous avons mis en place des séances dans mon club. Dans quelques années, je serai fière de dire que j’ai été l’une des premières à intégrer cet outil dans la pédagogie d’enseignement de mon club. »

« Au lieu de regarder la machine envoyer des balles à mes élèves, j’ai préféré la défier (rires) ! Ca a été une vraie découverte, elle ne vous pardonne rien… Plus sérieusement, c’est un formidable outil, un vrai complément pour varier ses approches de l’enseignement. Surtout lorsqu’on forme des futurs champions, qui ont encore beaucoup de points techniques à travailler. Et c’est mon cas à l’Académie de France. »

ex-numéro trois mondiale (2000) et finaliste à Wimbledon (1998), conseillère auprès de la Fédération Canadienne de Tennis et Directrice Technique du TCGaillou

Directeur Technique de l’Académie de France, basée à l’Alsacienne Lorraine de Paris, au Perreux-sur-Marne

Serge Autexier,

Jean-François Bergeron,

« Au Club Med, on recherche le plaisir de jouer, mais aussi la réussite. Avec cette machine, quand on débute, on est tout de suite dans des conditions idéales. La balle est toujours de la même qualité ; l’élève est donc, forcément, dans le positif. Cette machine lui donne envie de progresser. En plus, l’enseignant est libre de pouvoir tout analyser. Il peut très vite modifier le programme mis en place et réajuster sa séance, grâce à la facilité d’utilisation. L’autre point – et il n’est pas négligeable : la machine apporte une dimension ludique à l’apprentissage du tennis. Et, ça, c’est assez essentiel, chez nous, au Club Med. »

« Ces tests sont très positifs. Je trouve que la machine est un très bel outil d’animation pour les amateurs, mais qu’elle apporte aussi des solutions pour les joueurs confirmés. Qu’une version pour travailler le retour soit bientôt disponible, c’est une bonne nouvelle. J’imagine que ça s’appellera l’High Tof Service ? (Rires) L’ensemble des cadres de la Ligue partagent mon opinion. Après, j’ai émis l’idée qu’elle puisse envoyer des balles de n’importe quel endroit du court, pas seulement en étant au centre de la ligne de fond. Ca pourrait ouvrir quelques pistes supplémentaires. Mais je sais que le concepteur cherche à l’améliorer, donc on n’est pas au bout de nos surprises ! »

responsable de l’enseignement du tennis dans les centres du Club Med, en France

Conseiller Technique Sportif à la Ligue du Lyonnais

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GRANDCHELEM FRANCE Entretiens réalisés par Pauline Dahlem

Championnats de France : comment ça marche ? Dans l’hexagone, la fin de l’année tennistique rime avec championnats de France par équipes de première division. Une épreuve historique qui voit s’affronter les plus grands clubs du pays, représentés par les meilleurs joueurs, Français ou étrangers. Explications avec Sylvie Delaspre, responsable des championnats à la Fédération Française de Tennis, et Alexandra Fusai, responsable du haut niveau féminin.

Sylvie Delaspre, responsable des championnats de France par équipes « Le spectacle est forcément au rendez-vous »

De quand à quand auront lieu les matches de poule et à quelle fréquence ? La première division masculine commence le

samedi 12 novembre. Les matches se suivent : samedi, mercredi, samedi, mercredi, samedi. Jusqu’au 26 novembre. Chez les femmes, ça commence le dimanche 20 novembre, puis les dimanches suivants, le 27 et le 4 décembre. Le format des matches ? Il y a quatre simples et deux doubles. En général, les clubs nous communiquent une liste de 10 joueurs potentiels ; ils doivent constituer une équipe parmi ces joueurs-là. Il est aussi possible d’aller chercher des joueurs plus faibles, mais c’est rarement le cas, à ce niveau. L’intérêt, c’est, évidemment, de gagner le plus de rencontres possibles pour participer aux phases finales et aller gagner le titre. C’est une compétition très appréciée des joueurs et des joueuses : avec la Coupe Davis ou la Fed Cup, c’est un des seuls moments où ils ont la possibilité de jouer en équipe. Qu’est-ce qui pousse les clubs à s’investir autant dans cette compétition ? Je pense que c’est vraiment le prestige. C’est leur équipe « une » qui est en piste, l’équipe fanion du club. Participer à la première division féminine ou masculine, c’est une fierté pour le club, mais aussi pour la ville et la région, parce qu’en France, il n’y a que huit clubs féminins et 12 clubs masculins en première division, sur l’ensemble du territoire. Autant vous dire que la bataille est acharnée ! Après il y a une dotation déterminée en fonction de la place à laquelle termine l’équipe. Si elle termine sixième de sa

poule, elle remporte une certaine dotation ; si elle gagne, cette dotation sera forcément plus importante. Mais je ne pense pas que l’objectif soit l’argent. Quels sont le niveau des joueurs ? Il est possible de recruter des joueurs étrangers pour les clubs ? Y a-t-il des règles qui encadrent ce recrutement ? Les joueurs qui participent à la première division sont des joueurs numérotés, donc d’un très bon niveau. Ils sont Français, mais aussi étrangers. C’est vrai que les clubs recrutent parfois des joueurs qui n’ont pas la nationalité française, parce qu’ils manquent de joueurs locaux à ce niveau-là. Le recrutement de joueurs, ressortissants de l’Union Européenne, est libre et illimité : c’est la même réglementation qui s’applique, que l’on soit Français ou Européen. Pour ce qui est des joueurs issus de pays n’ayant pas d’accords avec l’Union Européenne, les choses sont un peu plus strictes. Les Etats-Unis, l’Australie, l’Argentine… La limite est fixée à un joueur par rencontre. Sinon, dans l’absolu, on peut parfaitement présenter une équipe entièrement composée de joueurs italiens ou allemands. A partir du moment où ils sont régulièrement qualifiés et licenciés dans le club, il n’y a pas de problèmes. Aligner une équipe composée exclusivement de joueurs ou joueuses étrangers, c’est une décision du club et de sa politique sportive. De toute façon, le spectacle est forcément au rendez-vous, les participants étant tous d’un excellent niveau.

Il y a des têtes d’affiche, cette année ? De grands noms ? Chez les filles, Alizé Cornet, Aravane Rezai et Virginie Razzano, entre autres, sont sur les listes de composition des équipes. Elles avaient déjà joué l’année dernière. Chez les garçons, il y a Michael Llodra, Richard Gasquet, Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga, Julien Benetteau... En finale, en règle générale, on a un superbe plateau, aussi bien chez les Dames, que chez les Messieurs. Les phases finales sont ouvertes au public ? N’importe qui peut venir y assister, à Marcqen-Barœul. Un bulletin d’inscription va être disponible sur le site Internet de la ligue des Flandres. La démarche à suivre sera indiquée. Le tarif ? 10€ la journée et 15€ pour le vendredi et le samedi. La Fédération et la Ligue des Flandres souhaitent que l’entrée à cet événement soit accessible au plus grand nombre. L’année dernière, les phases finales s’étaient déroulées en Seine-et-Marne, à Croissy-Beaubourg, et c’était complet. Cette année, on a une capacité de 1500 places. Quoi qu’il en soit, le grand public pourra suivre les finales le samedi en direct, à la télévision, sur Orange Sport Events (canaux 98 et 99). Elles seront retransmises simultanément, ainsi que sur le site Internet de la FFT et d’Orange Sports.

Alexandra Fusai, responsable du haut niveau féminin « Voir les meilleures joueuses françaises s’exprimer dans les clubs, c’est important pour la promotion du tennis féminin » Les championnats par équipe se disputent en fin d’année, en pleine préparation pour la saison prochaine. Vous conseillez, quand même, à vos joueuses de les disputer ? Oui, bien sûr ! C’est vrai qu’elles sont dans une période hivernale de travail, en vue de l’année qui vient. Un travail soit physique, soit technique. Mais les championnats leur permettent de faire quelques matches, dans des conditions de jeu réelles, avec les arbitres, le stress, etc. Sachant qu’en même temps, il y a moins d’enjeu que sur les tournois du circuit international. Elles peuvent

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donc analyser et appliquer ce qu’elles font à l’entraînement : voir les choses qui ont marché, celles qui ont moins bien fonctionné. Et puis, voir les meilleures joueuses françaises s’exprimer dans les clubs, c’est important pour la promotion du tennis féminin. Elles sont réticentes à jouer ou c’est quelque chose qu’elles font facilement ? Globalement, elles le font facilement. Pour plusieurs raisons : d’abord, pour le jeu en équipe, avec un club, dans d’autres conditions que celles du circuit – les filles aiment bien toucher aux aspects collectifs d’un sport principalement individuel ; ensuite, pour des aspects pécuniaires, parce que ça les aide aussi à financer les frais de leurs structures d’entraînement (entraîneurs, voyages, hôtels). Et ça aussi, c’est important. Certes, la période peut être délicate. Pour celles qui font une grosse préparation physique, notamment. Mais ça relève d’un certain état d’esprit : je fais ma préparation et je joue, en même temps,

mes matches, ce qui me permet de mettre en pratique ce que je fais à l’entraînement. Le tout, dans les conditions d’une compétition. Ca peut permettre de repartir plus facilement en début d’année, malgré la coupure. Et puis les conditions doivent leur plaire, avec un Capitaine, une équipe, un objectif commun… Oui, c’est sûr que ça change du circuit. Et c’est vraiment agréable de jouer dans ces conditionslà. D’autant qu’il y a une ambiance toujours sympathique dans les équipes : on ne se sent pas seule, on est ensemble, toutes tournées vers le même objectif. C’est convivial et on partage avec d’autres personnes de bons et de mauvais moments, des victoires et des défaites… Ces championnats, vous-même, vous les avez joués et gagnés, il me semble… Oui, effectivement ! Avec le Racing Club de France, à l’époque (NDLR : maintenant nommé

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Lagardère Paris Racing). A huit reprises, je crois ! Quels souvenirs vous en gardez ? C’était très sympa, il y avait toujours une bonne ambiance. A l’époque, les championnats étaient condensés en une semaine. On était toutes regroupées au même endroit, c’était vraiment super. Aujourd’hui, les filles se retrouvent sur plusieurs week-ends, dans les clubs. Quand elles jouent à la maison, il y a l’ambiance du club ; mais elles peuvent aussi être amenées à se déplacer, lorsqu’elles jouent à l’extérieur… Bref, tout ça peut être vraiment positif pour chacune d’elles !

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Vous êtes responsable de ces championnats. Concrètement, comment se déroule cette compétition ? En première division masculine, il y a deux poules de six équipes ; en première division féminine, deux poules de quatre. Pour la DN1A (Division Nationale 1A), il y a deux poules de six équipes chez les hommes et chez les femmes. Ces championnats commencent par des rencontres de poules, qui se jouent dans les clubs, que ce soit en première division ou en DN1A. Il y a cinq journées de championnat pour les poules de six équipes et trois pour les poules de quatre. Chez les hommes, en première division, les deux premiers de chaque poule se qualifient pour la phase finale, qui va se dérouler dans la Ligue des Flandres, à Marcq-en-Barœul, les vendredi 9 (demi-finales) et samedi 10 décembre (finale). Pour la première division féminine, seul le premier club de chaque poule dispute la finale, toujours à Marcq, le samedi 10 décembre.


GRANDCHELEM VOUS DONNE RENDEZ-VOUS Textes écrits par Pauline Dahlem

DOHA : DU TENNIS AU MILIEU DU DESERT

Comme chaque année, le Qatar ExxonMobil Open ouvrira la saison, aux mêmes dates que les tournois de Chennai et Brisbane. Mais, ce tournoi sur dur, par la qualité de son plateau, ses infrastructures et son prize-money, se démarque de ses concurrents d’ouverture. Petite revue de l’événement, qui se déroulera à Doha, du 2 au 7 janvier 2012. Palmarès 2011 Roger Federer bat Nikolay Davydenko, 6-3 6-4 2010 Nikolay Davydenko 2009 Andy Murray 2008 Andy Murray 2007 Ivan Ljubicic 2006 Roger Federer 2005 Roger Federer 2004 Nicolas Escude 2003 Stefan Koubek 2002 Younes El Aynaoui 2001 Marcelo Rios 2000 Fabrice Santoro 1999 Rainer Schuettler 1998 Petr Korda 1997 Jim Courier 1996 Petr Korda 1995 Stefan Edberg 1994 Stefan Edberg 1993 Boris Becker Pour l’anecdote, notons que Rafael Nadal a remporté, lui aussi, le tournoi à trois reprises… en double ! Il s’y est imposé en 2005, avec Albert Costa, en 2009, avec Marc Lopez, et en 2011, toujours avec Lopez. Seuls Boris Becker et Stefan Edberg ont réussi la performance de gagner le titre tant en simple, qu’en double.

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Federer, the best one Tenant du titre, cette année, Roger Federer s’est imposé trois fois à Doha, en 2005, 2006 et 2011. Trois titres : une performance qu’il est le seul à avoir réalisé – Andy Murray et Stefan Edberg restent derrière, avec deux victoires au Qatar. Grand fidèle de ce rendez-vous tennistique important dans la péninsule arabique, Federer a participé à cinq des sept dernières éditions du tournoi. « Je ne viens pas seulement ici pour me préparer à l’Open d’Australie », confie-t-il. « C’est, avant tout, un plaisir de me rendre dans cette région du globe. Franchement, j’adore jouer ici. » Le Suisse se sent tellement bien au Qatar qu’il y a même réussi « l’un des meilleurs coups de sa carrière », en janvier dernier, face à Thomas Schoorel. Il s’agissait d’un superbe tweener réflexe frappé face au filet. Un coup « fantastique », dixit Roger, à voir et revoir en vidéo !

Les Français à l’aise L’Open du Qatar a souvent bien réussi aux joueurs français. Deux finales – Santoro, en 1998, et Monfils, en 2006 – et deux titres – Santoro, en 2000, et Escudé, en 2004 –, en

dix-neuf ans d’existence : le bilan tricolore est plutôt bon pour un tournoi de cette envergure. Les deux victoires de Santoro et Escudé font d’ailleurs de la France le pays le plus titré à Doha, derrière la Suisse, à égalité avec la Suède, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Au-delà de ces succès, le Qatar a toujours attiré un grand nombre de Frenchies. Ainsi, Sébastien Grosjean, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga sont tous venus disputer cette épreuve. Le Manceau avait d’ailleurs atteint les demi-finales l’an passé, seulement battu par Roger Federer. Alors, à quand un prochain vainqueur tricolore ?

Le tournoi d’El Aynaoui L’histoire du tournoi de Doha, c’est aussi celle de Younès El Aynaoui, ex-14ème mondial et meilleur joueur de l’histoire du tennis arabe. Le Marocain a disputé la finale en 1996, au Qatar, et y a remporté l’un de ses cinq titres, en 2002. Cette année-là, El Aynaoui était passé tout près de réaliser ce qu’il nomme le « Grand Chelem arabe » : remportant, la même année, les tournois de Casablanca et de Doha, il avait échoué d’un

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rien, en finale, à Dubai. Puis, en 2010, près de deux après avoir rangé une première fois ses raquettes, Younès El Aynaoui demande et obtient une invitation pour le tournoi qatari. Le Marocain veut disputer le dernier match da sa carrière dans le somptueux Khalifa Tennis Complex, l’un de ses sites préférés. « Younès voulait terminer dans un endroit qui lui tient à cœur », commente, à l’époque, le Directeur du tournoi. Aussitôt dit, aussitôt fait, Younes intègre le tableau principal, passe un tour et cède en huitièmes de finale. Un beau tournoi pour un beau finish, c’était une conclusion idéale !

Ensuite, par la modernité d’une ville en pleine évolution, le confort des hôtels, le luxe des infrastructures et… les dollars. En effet, le prize money de l’Open du Qatar s’élève à 1 110 250$. Il en fait le tournoi ATP 250 le plus doté de l’année. Ses concurrents directs, que sont Brisbane (372 000$) et Chennai (398 000$), ne peuvent rivaliser. C’est simple, la dotation de l’Open du Qatar est similaire à celle d’un ATP 500 – la catégorie supérieure. Tous ces éléments font probablement de Doha l’étape idéale pour préparer l’Open d’Australie. Et les joueurs ne s’y trompent pas.

Une épreuve toujours relevée

Santoro, numéro un mondial

Depuis 1993, année de sa création, l’Open du Qatar attire chaque saison les meilleurs joueurs du monde. De Jim Courier, Stefan Edberg et Boris Becker, à Roger Federer et Rafael Nadal, en passant par Andy Roddick et Andy Murray… Ils ont tous visité Doha, ou presque. Comment expliquer un tel pouvoir d’attraction ? D’abord par une position géographique stratégique, à mi-chemin entre l’Europe et l’Australie, qui permet de fragmenter le voyage vers les antipodes.

Quels ont été les numéros un mondiaux de la décennie ? Pete Sampras, Lleyton Hewitt, Rafael Nadal, Roger Federer… et Fabrice Santoro ! Vous ne le saviez peut-être pas, mais le Toulonnais a bel et bien occupé la place de numéro un mondial pendant… une semaine, en janvier 2000. Explications. Cette année-là, tous les systèmes de classement venaient d’être modifiés. Les compteurs remis à zéro, le joueur qui remportait le premier tournoi de l’année devenait « world number one ». En

s’imposant à Doha, le Tricolore s’empare donc de la première place du nouveau classement. « J’ai alors été harcelé par des demandes d’interview du monde entier, à qui j’étais obligé d’expliquer que je n’étais pas le meilleur joueur du monde, mais un éphémère numéro un », raconte Santoro. « Non, je n’avais pas doublé Sampras et ce titre allait m’être ravi dans les jours suivants », précise-t-il. Un très beau souvenir malgré tout !

Des tenues insolites L’Open du Qatar a toujours aimé se démarquer par les activités proposées aux joueurs. Et, quand il s’agit de les déguiser, les organisateurs ne font pas les choses à moitié. Ainsi, lors de l’édition 2006, Richard Gasquet et Gaël Monfils ont été photographiés vêtus d’une robe traditionnelle, keffieh blanc sur la tête et filet de pêche à la main. Le cliché vaut le détour… Tout comme ceux de Justine Henin, Martina Hingis, Jennifer Capriati et Anastasia Myskina, parées de robes folkloriques typiques des Emirats Arabes Unis, quelques années plus tôt, pour l’édition féminine du tournoi. Des images collector qu’on n’oublie pas !

Federer et Nadal marchent sur l’eau Pour lancer la saison 2011 et assurer la promotion du tournoi, Roger Federer et Rafael Nadal n’ont pas hésité à se mouiller, en janvier dernier. Les deux rivaux ont ainsi échangé quelques balles au beau milieu de la baie de Doha. Les pieds à la surface de l’eau, évoluant sur un court gonflable, flottant en face de majestueux gratte-ciels, l’Espagnol et le Suisse ont participé à l’une des opérations de promotion les plus originales de toute l’histoire du circuit. « C’était une expérience fantastique », confirme Nadal. « On a été amenés à faire plein d’activités de ce type ces dernières années, mais celle-ci sort vraiment du lot ». Emballé, Federer ajoute : « Franchement, on s’est bien amusés. C’était tellement différent de toutes les autres opérations de promotion ! Même si c’est vrai qu’au début, jouer comme ça, au milieu d’une baie, est un peu impressionnant. » On ne doute pas que l’Open du Qatar trouvera une animation de cette trempe pour la prochaine édition du tournoi !

Les Dames se donnent rendez-vous à Doha A Doha, se déroule aussi une épreuve féminine, le Qatar Ladies Open. Ce Premier Event, doté de 2 168 400$, donne rendez-vous aux meilleures joueuses de la planète dans l’antre du Khalifa International Stadium, à la fin du mois de février. Une épreuve, remportée, cette année, par Vera Zvonareva, qui a vu Maria Sharapova, Justine Henin, Monica Seles ou Martina Hingis s’imposer. De 2008 à 2010, le tournoi n’avait pas eu lieu, remplacé, au Qatar, par la tenue des WTA Championships, en fin d’année.

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et tout a commencé

2001-2011

une décennie d’exception Le lundi 2 juillet 2001, Roger Federer bat Pete Sampras, à Wimbledon. Le lundi 12 septembre 2011, Novak Djokovic bat Rafael Nadal, en finale de l’US Open. Dix années de tennis, dix années de Grand Chelem, chez les hommes – mais chez les femmes aussi ! – qui ont offert quelques bijoux d’oppositions, quelques pièces rares qui viennent compléter une histoire bien remplie. Dix années, pour une ère qui tiendra, gageons-en, une place à part dans l’histoire du tennis. Pour l’occasion, la Rédaction de GrandChelem/Welovetennis sort un ouvrage, « Grand Chelem, mon amour », reprenant 40 matches de la décennie passée. 40 matches, en huit chapitres, sur le thème de l’amour. Nous vous proposons, dans ce dossier de huit pages, de voyager, au gré des huit chapitres, et de revivre quelques uns de nos souvenirs, grâce au vécu de nos intervenants : Frédéric Viard, JeanChristophe Verborg, Ivan Ljubicic, Younes El Aynaoui, Paul-Henri Mathieu, Marc Gicquel, Cédric Mourier et Patrice Dominguez. Avec, en prime, la première des 40 chroniques. Tout a commencé le 2 juillet 2001…

‘‘Grand Chelem, mon amour’’

40 matches de légendes le livre événement en vente exclusivement sur kdotennis.com (29€ TTC)

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JE T’AIME… PASSIONNEMENT

Frédéric Viard Les plus belles histoires d’amour naissent dans la passion – et meurent souvent de même. « Je t’aime… passionnément » : c’est le nom de notre premier chapitre. Un chapitre qui ne traite plus de matches, mais déjà de légendes. La finale Nadal-Federer, de Wimbledon 2008, est l’une d’entre elles. Pour en parler – et de bien d’autres choses : Frédéric Viard, observateur privilégié des dix ans écoulés. Au micro, pour Canal+, Frédéric a commenté les plus grands chefs d’œuvre, notamment sur les vertes pelouses du All England Club. Souvenirs et anecdotes sur les exploits d’une ère très singulière. 2001-2011 : comment qualifies-tu cette décennie ? Si je dois retenir une chose, ou plutôt quelqu’un, c’est Federer. Pour moi, c’est la décennie de Roger Federer, sans aucune hésitation. Ce qu’il a réalisé, c’est énorme. J’ai eu une chance extraordinaire d’avoir vu ce gars jouer, grandir et devenir ce qu’il est devenu. Evidemment, je comprends que les gens aiment Nadal ou Djokovic. Eux aussi font des choses extraordinaires. Mais, Federer, pour moi, il a ce petit truc en plus. Quand tu ne t’y attends plus, quand tu le vois pris à contre-pied au filet, par exemple… Il réalise une volée courte croisée qui arrive de nulle part. Voilà, c’est ça, Federer, l’inattendu et l’impossible.

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« L’histoire du tennis retiendra la finale de Wimbledon 2008 » Le jardin de Federer, c’est Wimbledon. J’imagine que tu as des anecdotes à son sujet dans ce tournoi qu’on dit le plus beau du monde… Oh oui ! (Rires) La finale perdue contre Nadal, en 2008. Le match se finit très, très tard. On boucle les interviews, on rend l’antenne et, le temps de tout ranger, il est presque dix heures du soir. Autour du stade, tout est fermé.

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On arrive tout de même devant une pizzeria. Le vendeur nous explique qu’ils viennent de terminer le service. Et puis, je vois une grosse Mercedes arriver. J’aperçois l’agent de Federer dedans : il a commandé une dizaine de pizzas et je pense qu’ils vont les manger dans la baraque de Roger. C’est vraiment la défaite du tenant du titre, qui se retrouve à commander des pizzas comme tout le monde, parce qu’il n’y a plus rien d’autre ouvert à cette heure-là. Je me rappelle aussi, lorsqu’il remporte son quinzième titre en Grand Chelem, en battant le record de Sampras. Il fait le tour des studios, car il y a énormément de chaînes qui ont couvert l’événement. Il finit par passer dans le nôtre. On est habillés par la marque Serge Blanco ;

je porte donc un polo blanc, avec un XV doré brodé dessus. Federer, lui, arrive avec un polo blanc de sa marque, brodée en doré aussi. Bref, il voit le mien ; interloqué, car il croit que c’est un polo pour sa quinzième victoire, il sourit et me demande comment j’ai préparé ça. C’était un hasard, Roger ! (Rires) Et à l’US Open, où il a régné en maître ? Oui, lors de sa finale gagnée contre Murray ou Djokovic, je ne sais plus. Après la grande conférence de presse, il accorde deux interviews en tête à tête à nos confrères suisses et nous. On se retrouve dans un tout petit studio. Il est assis sur sa chaise, avec le trophée. Moi, je rentre avec mon caméraman. Il me dit : « Ce n’est plus pareil, maintenant qu’il y a le trophée ! » Voyant qu’il est décontracté, je lui demande si je peux le tenir. Il me répond « oui »… Et voilà. Je me retrouve, dans une toute petite salle, à tenir le trophée de l’US Open, à côté de Roger Federer. Je suis comme un gamin, Roger, paisible et décontracté. Un super moment. Quel match tu retiens, à Wimbledon ? Mon plus grand souvenir en tant que commentateur, c’est la finale, en 2008, entre Nadal et Federer. Du moins, l’histoire du tennis retiendra celui-ci, car, pour beaucoup, c’était la plus belle finale depuis bien longtemps. Certes, aujourd’hui, elle a été dépassée par Nadal-Djokovic, à l’US Open 2011, notamment sur le plan physique. Mais, en 2008, il y a tous les ingrédients et le contexte d’une finale incroyable. Federer a l’occasion d’égaler Björn Borg, avec six titres. Nadal peut réaliser le doublé Roland Garros/Wimbledon, une première depuis le

même Suédois. C’était aussi les deux meilleurs joueurs du monde qui étaient face à face. Deux joueurs aux territoires bien définis : Roland, pour Nadal, Wimbledon, pour Federer. Un grand match, par ses rebondissements – comme les multiples interruptions dues à la pluie. Mais aussi avec ce cinquième set qui n’en finit plus ! Federer est le premier à avoir des balles de break dans la dernière manche, mais, finalement, c’est lui qui perd 9-7. A 8-8, on aurait joué la suite le lendemain, car il n y avait plus assez de lumière. Mais, cette année, le Court Central est cassé, car ils construisent le toit. Du coup, le stade est plus ouvert, il y a plus de lumière et ça nous donne un match qui finit très tard. Il y a tellement d’éléments, qui ont fait, de cette rencontre, une finale particulière…

« Federer, c’est ça, l’inattendu et l’impossible » Il y a d’autres moments marquants avec Federer ? Bien sûr ! Les larmes de sa victoire, en 2003… A ce moment précis, on ne s’imagine pas qu’il va avoir une telle carrière. Mais, aussi, lorsqu’il bat le record de Sampras. Ou dans le petit vestiaire, en 2001, alors qu’il discute avec Rod Laver, John McEnroe, Björn Borg et Pete Sampras. Ce sont de très belles images. Mais il y a d’autres souvenirs avec beaucoup de joueurs ! Andre Agassi, pour son dernier match à Wimbledon. Contre Nadal, d’ailleurs. Un moment très émouvant, avec Agassi au milieu

du Central ; il ne bouge plus très bien, il a mal au dos, on le sent pris par l’émotion… Une attitude touchante, de la part d’un bonhomme un peu sale gosse à ses débuts. Et la finale de 2009 ? Andy Roddick est maudit ! Cette année-là, il est meilleur que Roger Federer sur l’ensemble de la rencontre. En 2004, aussi, Federer s’est trouvé malmené par Roddick, avant d’être sauvé par la pluie et de retrouver son tennis au retour des vestiaires. Le rythme est cassé et il l’emporte. Parmi les 40 matches qu’on a sélectionnés pour notre ouvrage, il y en a plusieurs qui impliquent des Français, à Wimbledon. Quels souvenirs tu gardes de ces rencontres ?* Gasquet-Roddick, en 2007, je le commente avec Lionel Roux et on est au fond de la marmite pendant les deux premières manches. Il n’y avait vraiment pas photo, Richard se faisait marcher dessus et on ne voyait pas comment ça pouvait changer. Et puis, il y a un moment où tout a basculé… C’est étonnant, d’ailleurs, mais, ce moment, dans ce type de match, on le saisit très bien. Là, Roddick a commencé à se poser des questions. Dans le troisième, où il se fait relancer à chaque fois et transpercer à la volée, il montre, peu à peu, un visage d’incompréhension et se retourne de plus en plus vers son clan, disant : « Je n’y arrive pas. » On connaît la fin de l’histoire : Richard s’en sort et c’est miraculeux. Tsonga-Federer, cette année, c’est différent. Jo commence le match au diesel, il se fait prendre son service d’entrée, mais n’a plus la moindre balle de break à défendre ensuite. Il perd le

premier set. Le deuxième se joue au tie-break, mais il n’est jamais largué. Après, évidemment, on connaît tous la statistique de Federer, lors des matches où il mène deux sets à zéro… C’est pour ça que l’exploit de Tsonga pouvait être difficile à envisager. Mais, sincèrement, lorsqu’il remporte la troisième manche, on se dit qu’il peut le faire. D’autant que, depuis un an et demi, Federer, on sait aussi qu’il peut être battu, il est clairement moins tueur qu’avant. Mahut-Isner, tu l’avais commenté ? Comment ça s’était passé ? Tu n’avais pas fait les trois jours, j’espère ! (Rires) A Wimbledon, je ne suis pas seul à commenter. Mahut-Isner, on a été plusieurs à le couvrir et ce n’est pas moi qui l’aie conclu. Mais j’ai fait toute la fin du deuxième jour. Je me suis arrêté à 60-58, un truc comme ça… A un moment donné, on ne sait plus quoi dire ! Ce sont toujours les mêmes jeux, du service-volée, des retours gagnants ou dehors, jamais plus de trois coups de raquette… Pendant des heures et des heures ! Quand c’est dans un match classique, ça ne pose pas de problèmes. Mais, là, ça faisait 47-46, 47-47, 48-47… Franchement, je ne savais plus quoi dire. Alors on essayait d’improviser : 59, c’est l’année de naissance de McEnroe ; 60, celle de Noah… Je ne sais plus si je commentais avec Guy (Forget) ou Lionel (Roux). On s’était dit : « Vivement 69-69 ! » je crois. (Il réfléchit) Ah non, je l’avais lancé autrement : « Quand on arrivera à 69-69, ce sera différent : c’est mon année de naissance ! » C’est drôle, on s’est arrêté juste avant. Entretien réalisé par Vincent Grethen

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CHAUSSURES BABOLAT

JE T’AIME… MOI NON PLUS

ALLER PLUS VITE SUR LA BALLE, C’EST DANS LEUR ADN

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Jean-Christophe Verborg

« Après sa défaite face à Söderling, j’ai senti Rafa vraiment triste »

Les grands matches sont souvent issus des grandes rivalités. « Je t’aime… moi non plus », c’est l’histoire de champions, d’inimités et de séparation. Robin Söderling et Rafael Nadal l’ont, eux, bien illustré un jour de mai, Porte d’Auteuil. Jean- Christophe Verborg, Directeur de la Compétition Internationale chez Babolat, était présent dans les tribunes. Il nous parle de ce match et de ses références. Qu’est-ce que c’est, pour vous, un grand match ? Un grand match, c’est un match où il y a de l’émotion et du beau jeu, avec des joueurs qui se transcendent. Le dernier qui me vient à l’esprit, c’est, évidemment, la finale de l’US Open entre Rafa et Djokovic. Et, ce, même si Rafa perd. Après, ce qui peut compter aussi, c’est le contexte autour : quand il y a passation de pouvoir, par exemple, comme ça avait été le cas en 2008, avec la victoire de Nadal à Wimbledon, face à Federer. D’une manière générale, du point de vue de la décennie, lorsque le duo Rafa-Roger a été perturbé, c’est clair que ça a été, à chaque fois, un véritable événement. Ce fut le cas avec Söderling, à Roland Garros, ou cette année encore, à Wimbledon, quand Tsonga domine Roger. Quand un cador se fait battre, il y a souvent un grand match derrière. Quand on est partenaire d’un joueur, on a souvent une place privilégiée dans le player’s box… C’est vrai que j’ai de la chance, de ce coté-là ! J’ai presque mon « billet » à chaque fois. Je dois même prévenir si je ne peux pas venir. Effectivement, je le vis comme un petit rêve : on est au cœur du clan d’un champion. Le player’s box est un lieu vraiment très spécial. Qu’est-ce qui s’y passe ? L’atmosphère qui y règne est spéciale. On est dans le moment... Et l’après... Un de mes meilleurs souvenirs, c’est la victoire de Rafa en 2010, à Roland Garros. Après la

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finale, on est allé dîner dans un lieu simple, en petit comité. Le fait d’être intégré dans son clan, alors que je représente son sponsor, était une vraie forme de reconnaissance. J’en garde un superbe souvenir.

aimé la vivre en direct. Parce qu’il y a peu de champions qui sont parvenus à revenir au plus haut niveau aussi vite que Kim. J’ai assisté à ce succès devant la télévision et, forcément, ce n’est pas pareil.

Nos témoins évoquent souvent le match Federer-Nadal de Wimbledon 2008 comme le plus marquant de la décennie… Vous y étiez ? Oui, avec Eric Babolat et, malheureusement, je devais impérativement être présent en France, le lundi, assez tôt. Le match ayant été interrompu plusieurs fois, on a dû quitter le stade au début du cinquième set. C’était encore loin d’être fini ! Le pilote, dans l’avion, nous a annoncé que Rafael Nadal avait gagné… Inutile de dire qu’on était très content.

On a senti que la défaite de Rafael Nadal face à Robin Söderling, en 2009, avait été un vrai séisme pour lui. C’est vraiment le cas ? Après cette défaite, je l’ai senti vraiment triste. Je l’ai eu par téléphone, par texto… C’était dur. Depuis l’Open d’Australie, il y avait un contexte familial assez spécial, assez lourd à porter. Ce jour-là, ce n’est pas seulement la défaite face à Söderling qui l’a touché, mais une accumulation de petites choses. Mais Rafa m’a toujours dit qu’il allait se battre. C’est quand même un champion très particulier, attachant et performant. J’ai un exemple précis en tête : c’est le seul joueur qui s’excuse auprès de nous quand il perd. C’est juste dingue !

Quand on est à votre place, on souhaite toujours la victoire du joueur Babolat ? J’ai envie de dire « oui » ! (Rires) Mais, plus sérieusement, c’est aussi le bonheur du tennis qui l’emporte, en général. Surtout sur les gros matches qui vont marquer l’histoire.

« Nadal, c’est le seul joueur qui s’excuse auprès de nous quand il perd »

Et dans quel état se trouve Andy Roddick, juste après avoir perdu ce fameux match contre Federer, à Wimbledon, la même année ? C’était très surprenant, en fait : Andy a accepté cette défaite avec beaucoup de lucidité et d’humilité, alors qu’il pensait sûrement qu’une telle occasion risquait de ne plus jamais se reproduire. Ca m’a vraiment étonné.

Il y a un match que vous avez raté et que vous regrettez de ne pas avoir vu ? Incontestablement, la finale de Kim Clijsters à l’US Open, en 2009. Vraiment, celle-là, j’aurais

Dans la veine des grandes émotions, il y a la victoire de Tsonga, cette année, sur Federer, à Londres… Jo est quelqu’un qui ne se confie pas facile-

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ment. Mais, ce match, je sais qu’il l’a abordé sans retenue. D’une manière générale, Jo a cette folie, cette motivation intérieure, cette volonté de créer l’exploit. Il aime l’enjeu et le bruit. Quand il joue, il transmet énormément de ce qu’il vit, c’est une vraie communion avec le public. C’est pour ça qu’on a voulu le faire signer chez nous. Cette victoire face à Roger est définitivement l’un des grands moments de sa carrière et de notre partenariat avec lui.

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www.babolat.com


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JE T’AIME… AU PREMIER REGARD

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Entretien réalisé par Pauline Dahlem

JE T’AIME… A LA FOLIE Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Ivan Ljubicic

Younes El Aynaoui

Quoi de mieux qu’un vieux briscard du circuit pour disserter sur ses propres coups de foudre, avec tout le recul et la sagesse des ans ? Ivan Ljubicic, 32 ans, ex-numéro trois mondial, nous apporte sa science. « Je t’aime… au premier regard ». C’est notre troisième chapitre. Son coup de foudre à lui, c’est Roger Federer.

Il est des rencontres qui défient toute logique, au scénario qui verse dans l’irrationnel. « Je t’aime… à la folie ». Younes El Aynaoui a vécu l’un de ces grands moments dans la chaleur d’une nuit australe, face à Andy Roddick. Le Marocain, 14ème à l’ATP en 2003, quart de finaliste en Grand Chelem, se rappelle de ce match complètement fou, au score de tennis de table*…

« J’ai besoin de voir des gars comme Federer, des gars comme Ivanisevic »

« Le match face à Roddick m’a propulsé dans une autre dimension »

* Andy Roddick-Younes El Aynaoui, 4-6 7-6 4-6 6-4 21-19 - quart de finale de l’Open d’Australie 2003

Quels sont, selon vous, les plus beaux matches de la décennie 2001-2011, en Grand Chelem ? Je prendrais la finale de Wimbledon, FedererNadal, qui se finit dans la nuit. C’est en quelle année, déjà ? Ah oui ! 2008. Il y a FedererRoddick, également, en 2009. Mais je mettrais Federer-Nadal largement devant. C’est, en tout cas, ce qui me vient immédiatement à l’esprit. Je me rappelle aussi d’un Ivanisevic-Rafter, à Wimbledon, en 2001. (Il réfléchit) La décennie va jusqu’en 2011 ! Vous avez le droit de choisir des matches de cette saison aussi… Hum, oui. Mais ne comptez pas sur moi pour choisir la finale de l’US Open ! (Etonné) Pourquoi ? Sur le plan du tennis – et du tennis pur –, c’est tout le temps la même chose. Quand Djokovic et Nadal s’affrontent, ils font toujours, toujours la même chose, ils jouent toujours de la même manière. Et, moi, j’ai besoin de voir des gars comme Federer, des gars comme Ivanisevic. Bref, des joueurs qui proposent des approches différentes du jeu. D’autres matches vous ont marqué, alors ? Federer-Nadal, à Melbourne, par exemple ? A Melbourne, je ne citerais pas celui-là. Mais la demi-finale Verdasco-Nadal. Oui, ça c’était vraiment un super match ! Roland Garros ? La finale Coria-Gaudio ? Hum… (Il réfléchit) Ce n’était pas un match superbe. Ce n’était pas du beau tennis, en fait. Mais le scénario était intéressant, c’est vrai. Non, je parlerais plutôt de Federer-Djokovic,

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« Les cinq meilleurs de la décennie, pour moi : Federer, Nadal, Djokovic, Hewitt et Roddick » cette année. Une grosse opposition, oui, avec une très belle qualité de jeu. Mais, pour moi – et je vais sortir un peu du sujet –, l’une des plus grandes performances jamais produite par un joueur de tennis, c’est celle de Federer au Masters, contre James Blake (en 2006). On ne peut pas le classer comme grand match, parce que Federer a dominé de la tête et des épaules. Mais ça reste un match fantastique, par la qualité du joueur qu’est Roger. Il y a aussi Federer-Nalbandian, toujours au Masters, en 2005. C’était une très belle partie également. Et le marathon Isner-Mahut ? Parce qu’il fait partie de l’histoire, il faut le sélectionner parmi les plus grands matches de la décennie, c’est sûr. Mais ce n’était pas un beau match plus que ça. Je veux dire, c’était fantastique pour différentes raisons, mais, sur le plan du jeu, ce n’était pas forcément très beau. Pour vous, un grand match consacre une très grande qualité de tennis ? Oui, c’est ça la définition d’un grand match, à mon sens. Alors, attention, c’est mon critère de jugement. Peut-être que le public attend des choses différentes pour dire d’un match qu’il est « grand ». La dramaturgie, le show… Mais ça n’est pas mon cas. C’est pour ça que j’ai cité ce Federer-Blake. Pour moi, c’est le plus beau tennis qu’un joueur ait jamais produit.

Alors vous avez dû aimer la finale FedererHewitt, à l’US Open, en 2004. Federer avait largement dominé, pour gagner 6-0 7-6 6-0… Oui, c’est vrai, ça aussi, c’était un grand match. De toute manière, dans les années qui ont suivi et, notamment en 2006, Roger est devenu franchement imbattable. Difficile de ne pas le classer parmi les cinq joueurs les plus marquants de la décennie… C’est sûr ! Avec Nadal, évidemment. Et Djokovic, aussi, maintenant. J’aurais bien cité Guga (Gustavo Kuerten), mais il ne rentre pas vraiment dans la décennie. Il a beaucoup gagné avant 2001. En quatrième, je mettrais plutôt Lleyton Hewitt. Et puis… (Il réfléchit). Difficile de choisir entre la constance d’un joueur, son palmarès ou ses qualités intrinsèques. Je dirais bien Marat Safin, mais… Vous savez quoi ? David Nalbandian me vient à l’esprit. Je trouve que c’est un incroyable joueur de tennis, même s’il n’a pas été très régulier tout au long de sa carrière. Il ne faut pas oublier Nikolay Davydenko, non plus. Et puis, en dernier, je prendrais Roddick. Il est au top niveau depuis si longtemps ! Voilà les cinq meilleurs de la décennie, pour moi : Federer, Nadal, Djokovic, Hewitt et Roddick. Ca a été une grande décennie de tennis… Absolument. Le niveau de jeu a été formidable. Et il l’est encore plus aujourd’hui. Je pense même que la prochaine décennie sera encore meilleure. C’est un phénomène normal, lié à la progression du jeu. Pour ce qui est de cette décennie, elle a été marquée par l’énorme domination de Federer, entre 2004 et 2008.

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Puis, Nadal est arrivé. Et, maintenant, c’est Djokovic. Je trouve que c’est bien d’avoir cette rivalité. Ce qu’aiment vraiment les gens, c’est de voir les tout meilleurs joueurs s’affronter dans de grandes rencontres. Vous qui jouez sur le circuit depuis 1998, vous avez vu des changements dans les surfaces, les styles de jeu, les habitudes ? Oui, bien sûr. Beaucoup de choses ont changé. Les surfaces sont différentes, les balles aussi. D’ailleurs, les balles ont peut-être plus évolué que les surfaces. Elles sont vraiment plus grosses qu’avant. La dimension physique, également, qui est devenu beaucoup plus importante. Je me rappelle, en 1998 et 1999, lorsque je suis arrivé sur le circuit, une vingtaine de joueurs seulement voyageaient avec leur préparateur physique et leur kiné. Aujourd’hui, on dispose tous d’une telle équipe. Absolument chaque joueur. Le physique est vraiment devenu primordial. Mais, pour moi, la chose qui a le plus changé – et c’est la plus impressionnante –, c’est la régularité des tops players, comme Federer et Nadal. Ils ne perdent quasiment pas de matches face à des gars en-dessous de leur classement. Je suis sûr que ça se ressent au niveau des points et qu’il est plus dur d’être top 10 aujourd’hui qu’avant. Ca s’explique par la constance des meilleurs qui monopolisent les points et les titres. Un gars qui n’est pas dans le top 5 aura beaucoup de mal, aujourd’hui, à gagner un grand titre. C’est pour ça que je suis très fier d’avoir réussi à gagner à Indian Wells, un Master 1000, l’année dernière ! Pour gagner un tournoi de cette envergure, il faut battre consécutivement trois ou quatre tops players. Autant vous dire que c’est plutôt difficile ! (Rires)

En quoi ce match face à Andy Roddick (à l’Open d’Australie 2003) a changé ta vie ? Ce match m’a propulsé dans une autre dimension. Un exemple : récemment, j’ai reçu un coup de fil ; c’était l’organisateur d’une exhibition en Chine. Il voulait m’inviter aux côtés de Marat Safin et Yevgeny Kafelnikov, parce qu’il se rappelait de ce duel. En fait, on m’en parle souvent. Certains résument même ma carrière à ce match, alors que j’ai quand même fait quelques autres petites choses… (Rires) Quand je bataille face à Andy Roddick, en 2003, j’ai déjà cinq titres à mon palmarès et plus de dix finales. En 2002, je parviens presque à réaliser ce que j’appelle le « Grand Chelem arabe » : je gagne à Doha et à Casablanca, et Fabrice Santoro me prive de ce titre honorifique en me dominant à Dubaï, au bout d’une finale à suspens (défaite 4-6 6-3 3-6). Comment tu expliques la folie de ce soir-là, à Melbourne ? D’abord, on était tous les deux en grande forme et les conditions étaient parfaites. Le coup droit d’Andy faisait des ravages – c’est, d’ailleurs, sur un coup droit qu’il sauve ma seule balle de match, dans la cinquième manche. De mon côté, j’ai toujours aimé l’Open d’Australie, son ambiance, le climat, la surface... Si je passais ce quart, je jouais Schuettler derrière, et je l’avais déjà battu. La rencontre avait un enjeu particulier. Et puis, la folie s’est installée à mesure que le match avançait. C’était plutôt terrible. « Terrible » et terriblement frustrant, puisque tu perds après cinq heures de lutte acharnée… Sur le coup, bien sûr que je suis abattu… Mais,

en même temps, le combat a été beau, dans la grande tradition du tennis, avec beaucoup de fair-play. D’ailleurs, notre belle accolade a fait, ensuite, le tour du monde. Avec le recul, c’est ça que je retiens. Seul le tennis peut renvoyer ce type d’image. C’est pour ça que je suis fou de ce sport ! (Rires)

« J’ai pratiquement joué tous les grands champions » Quand tu as vu le match Isner-Mahut, encore plus fou que le tien, qu’est-ce que tu t’es dit ? J’ai crié : « Waouh ! » (Rires) Sincèrement, quel pied ! Peu importe la place de mon match. Ce duel entre John Isner et Nicolas Mahut confirme que l’on peut pousser très loin ses limites mentales et physiques. J’ai toujours été un puncheur sur le court. C’est pourquoi je suis très respectueux de leur performance. C’est tout simplement énorme ! Si tu devais sélectionner d’autres matches qui ont marqué ta carrière ? Il y aurait forcément la rencontre de Coupe Davis face à l’Espagne, en 2002. C’est chez eux et sur terre battue. A l’époque, je domine Corretja et Ferrero, mais on finit par perdre 3-2. Je m’en souviens comme si c’était hier. Jouer pour mon pays, un pays qui a une vraie culture tennis, ça a toujours été très important, pour moi. J’ai aussi en tête une finale à Casablanca – c’est un peu mon tournoi –, en 2002, contre Guillermo Cañas. Je l’emporte en trois manches et, derrière, c’est une superbe fête.

Avec d’autres joueurs ? Je me souviens de la leçon de Marat Safin, face à Pete Sampras, en finale de l’US Open (en 2000, victoire de Safin 6-4 6-3 6-3). Un vrai choc. J’ai pratiquement joué tous les grands champions, je les ai même battus (voir encadré), sauf Dédé (Andre Agassi), qui m’a toujours posé des problèmes. Et bien, ce jour-là, Safin m’a vraiment impressionné. Dommage qu’il n’ait pas eu la rigueur nécessaire pour étoffer un peu plus son palmarès. Dans le même registre, je citerais Marcelo Rios. Tu peux nous dire où en est le tennis marocain, aujourd’hui ? C’est une période de transition. Mais le tennis est ancré en nous. Le tournoi de Casablanca se porte bien et des jeunes vont arriver. Je sens de l’envie ; il faut juste être patient.

Younès, coupeur de têtes Voici le bilan de Younes El Ayanoui, 14ème joueur mondial en novembre 2003, face aux champions dont il a croisé la route au cours de sa carrière : - vs. Rafael Nadal : 1-1 - vs. Roger Federer : 1-3 - vs. Marat Safin : 1-0 - vs. Lleyton Hewitt : 2-4 - vs. Andre Agassi : 0-5 Younes n’a jamais rencontré Pete Sampras.

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JE T’AIME… LE TEMPS D’UNE CHANSON Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Playing is Believing

Paul-Henri Mathieu

« Contre Nadal, vu du court, c’était assez impressionnant »

« Je t’aime… le temps d’une chanson »… pourrait chanter Gainsbourg. Notre cinquième chapitre est consacré à ces joueurs, portés par un souffle inconnu durant quelques heures d’une rencontre improbable, qui écrivent, à cette occasion, le morceau de bravoure de leur carrière. En 2006, Paul-Henri Mathieu dispute le match de sa vie, sur la terre de Roland, et pousse Rafael Nadal dans ses derniers retranchements après cinq heures de lutte acharnée*. PHM revient sur cette performance, mais la relativise. « Je n’étais pas à quelques points de la victoire. » *Rafael Nadal-Paul-Henri Mathieu, 5-7 6-4 6-4 6-4 – troisième tour de Roland Garros 2006

Paul-Henri, on a sélectionné deux matches auxquels tu as participé : ta rencontre avec Nadal, à Roland Garros 2006, et celle avec Gustavo Kuerten, le dernier match de Guga à Paris. Tu as un souvenir de celui-ci ? A la fin, tu lui donnes une belle accolade… Oui, bien sûr. Je savais que c’était spécial pour lui. Son dernier tournoi du Grand Chelem, son dernier match à Roland… En même temps, il ne jouait plus trop sur le circuit. Je savais que j’avais une bonne chance de m’imposer. Mais c’était un moment important pour lui, je ne voulais pas être trop démonstratif. D’ailleurs, ça n’a pas été facile à gérer psychologiquement. Quoi qu’il en soit, j’étais content d’être en face de lui pour son dernier match. Lors du tirage au sort, qu’est-ce que tu t’étais dit ? « C’est un tirage facile » ? « Je vais jouer une légende en fin de vie sportive » ? Honnêtement, je savais qu’il ne pouvait pas tenir sur la durée – il avait mal à la hanche – et que j’avais de fortes chances de m’imposer. Dans cette rencontre, ce sont surtout les paramètres extérieurs qui primaient : ce match, à Roland Garros, face à Gustavo Kuerten, pour sa der’… Tu lui as dit quelque chose de particulier à la fin ? Que j’étais content d’avoir pu jouer contre lui lors de son dernier match. Un grand bravo, aussi, pour sa carrière. Et qu’il était un exemple pour tous les joueurs ! C’est un joueur que tu appréciais ? Oui, j’ai énormément de respect pour lui, pour le personnage, pour le joueur, pour la carrière qu’il s’est construite. D’ailleurs, j’ai eu de la

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chance de l’avoir joué plusieurs fois ! Est-ce que vous ne vous ressembliez pas un peu, avec ce punch en coup droit et en revers… On n’a pas le même revers – moi, je suis à deux mains –, mais il était très agréable à regarder sur le court. Il avait un jeu atypique ; c’était un attaquant, qui savait tout faire. Tu te rappelles de l’ambiance dans le stade ? C’était un peu bizarre, un peu comme un grand match d’exhibition. On a joué le dimanche, c’était un premier tour à Roland Garros, tout le monde me voyait favori… D’ailleurs, quand j’ai gagné ce match, j’avais plus l’impression de devoir refaire un premier tour derrière, que de me qualifier au deuxième. (Rires) L’autre rencontre que l’on a retenue, c’est celle contre Nadal, en 2006. Avec le recul, Rafa continue de penser que c’est l’un des matches les plus durs qu’il ait eu à jouer sur terre. Ca te surprend ? C’était un match très intense pour moi, mais pour lui aussi, j’imagine. Il était crevé à la fin, c’est vrai. De toute façon, contre lui, sur terre battue, on est obligé de mettre énormément d’intensité. Tous les points étaient accrochés. Sur les plans psychologique et physique, j’étais à 200%.

« J’ai déjà vu Marat Safin jouer au niveau de Nadal et Djokovic »

On dit souvent que PHM est passé à coté de grands exploits. Est-ce que c’est le match qui t’apporte le plus de regrets ? Non, pas vraiment ! J’ai perdu en quatre sets, je ne menais qu’une manche à zéro… Disons que je n’étais pas à quelques points de la victoire, même si les sets étaient accrochés. On en fait trop sur ce match ? Quand on a questionné les gens sur les 40 matches de la décennie, ils nous l’ont souvent cité… Je pense que c’était un match très relevé. Il y avait un super niveau de jeu, on a fait excellent match tous les deux. Un gros combat physique, beaucoup de points gagnants. Vu du court, c’était assez impressionnant. Et toi, si tu avais trois matches à retenir sur cette décennie ? C’est difficile… Quand on est sur le circuit, on ne regarde pas vraiment les rencontres. Mais il y a la finale à Wimbledon, en 2009, Roddick-Federer. C’était un match énorme ! Je ne connais pas personnellement Andy, mais il méritait de gagner au moins une fois Wimbledon, à mon sens. Là, il fait un super match. Je ne l‘ai pas regardé en entier, mais j’en ai vu une partie. Et puis, évidemment, il y a le Nadal-Federer de 2008… Qu’est-ce que tu penses de la finale du dernier US Open, Nadal-Djokovic ? Comme Nicolas Mahut, tu dirais qu’on est dans quelque chose d’irrationnel ? Oui, mais j’ai déjà vu Marat Safin jouer à ce niveau. Il y a une finale à Bercy contre Lleyton Hewitt où il gagne en trois sets (NDLR : en 2002, il l’emporte 7-6(4) 6-0 6-4 contre l’Australien). Marat avait cette capacité à élever son

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niveau de jeu, comme Novak Djokovic le fait aujourd’hui. Et les trois plus beaux matches de ta carrière à toi ? Il y en a un que personne n’a vu : c’était en 2002, à Long Island. Je bats Sampras au terme d’un match énorme (NDLR : victoire 6-3 6-7(7) 6-4). La même année, je joue une super demifinale, à Moscou, contre Safin (NDLR : victoire 7-6(3) 6-4, sur le numéro quatre mondial). Après, je ne sais pas trop. Il y a Nadal, évidemment. S’il avait joué un poil moins bien, j’aurais peut-être pu gagner…

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Tu en es où, aujourd’hui ? Je m’accroche ! J’essaie de jouer une heure et demie par jour. J’ai encore quelques douleurs, donc il me faut du temps… Le calendrier ? Aucune idée. J’espère pouvoir rejouer en Australie. Maintenant, je ne suis plus à quelques semaines près non plus. Je vais voir… Je vais voir quand je me sentirai mieux. Il faut que je sois capable d’enchainer les entraînements et les matches. Tu auras un classement protégé ? Oui, je crois que c’est 90 ou 95ème. Mais bon, je n’y aurais droit que le temps de huit tournois, donc ça va me permettre de rentrer dans les Grands Chelems. Ensuite, je repartirai de zéro.

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JE T’AIME… SANS RETOUR Entretien réalisé par Pauline Dahlem

Marc Gicquel

« Voir Federer gagner trois fois 6-1 en jouant un tennis parfait, c’est agréable, mais ce n’est pas un grand match »

Parmi les rencontres importantes, de 2001 à 2011, il en est qui virent l’opposition faillir et décevoir. « Je t’aime… sans retour », c’est le sujet du chapitre sixième. On se rappelle, à Roland Garros, de Ferrero, face à Verkerk, en 2004, ou de Nadal, face à Federer, en 2008. Un trop grand écart entre les deux joueurs, mais un match dont le résultat accouche d’un événement marquant. Notre témoin, pour cette catégorie, c’est Marc Gicquel. Le Français, 141ème mondial, au caractère bien trempé, est, lui, d’avis inverse. « Pour moi, un grand match, c’est un match où il se passe plein de choses. » Un grand match, pour toi : c’est une démonstration d’un joueur en état de grâce ou un duel extrêmement disputé, gagné au bout du suspense ? Je suis plutôt du second avis. Pour moi, un grand match, c’est une opposition entre deux grands joueurs. Une opposition, une vraie, qui peut être une opposition de style, où il y a de gros points, de gros rallies, des rebondissements, des balles de match sauvées, un finish à 10-8 au cinquième... Je pense tout de suite au Federer-Nadal, de Wimbledon 2008, avec ces péripéties et cette fin incroyable. Dans la dernière manche, ça jouait bien des deux côtés – c’est important. Alors, évidemment, voir Federer gagner trois fois 6-1 en jouant un tennis parfait, c’est agréable aussi, mais ce n’est pas un grand match. Pour moi, un grand match, c’est ça : une rencontre où il se passe plein de choses, couronnée de beaux jeux. Quel est le plus grand match en Grand Chelem que Marc Gicquel ait vécu sur le court ? C’est simple, c’était contre Nicolas Kiefer, à Roland Garros 2006, au deuxième tour. Et j’avais perdu ! Mais dans des conditions particulières. Je perds les deux premiers sets 6-1 6-0, en 35 minutes. Ca se passe sur le Court n°2, qui est vraiment bondé, comme souvent. Je gagne la troisième manche, 7-5. Il y a quelques interruptions. Puis, je gagne la quatrième, 6-3. Et je finis par perdre le match 11-9, au cinquième set, sous les yeux d’un public resté du début à la fin pour m’encourager. Au-delà du fait que ça jouait très bien en fin de rencontre, j’ai surtout retenu de ce match l’idée de lutte et de bataille : mené deux sets-zéro, je suis encore en vie, je m’accroche et je reviens, soutenu par le public. J’ai la chance que ce soit en Grand Chelem ! (Rires) Il y avait une super ambiance, de beaux points, le public était derrière moi, m’encourageait, et certaines personnes regardaient même depuis le Central. Franchement, j’ai adoré ! Je suis sorti du match content d’avoir vécu un moment comme celui-là. Un peu déçu, certes, mais surtout content.

Et les cinq plus grands matches de la décennie 2001-2011, selon toi ? C’est dur, ça ! Il va falloir m’aider ! (Rires) Je peux en citer, mais je ne les ai pas forcément regardés. J’ai vu la fin de Roddick-Federer, à Wimbledon 2009. Il y a aussi Federer-Nadal, en 2008, qui finit à pas d’heure ! J’avoue ne pas avoir trop de souvenirs des premières années de la décennie... Par contre, j’aimerais dire un mot sur la finale de l’US, cette année : tout le monde la trouve incroyable, mais, moi, j’ai préféré la demie Federer -Djokovic. Pourquoi ? D’une part, parce que je préfère le jeu de Federer à celui de Nadal, même si je respecte énormément Rafa pour le tennis qu’il pratique et la carrière qu’il a. D’autre part, parce que, quand Federer affronte Djokovic, il sait qu’il va devoir lui rentrer dans la gueule, l’agresser, varier son jeu, monter au filet et tenter service-volée. Tandis que Nadal, contre Novak, ça va travailler sur de longs échanges. Dans la même veine, il y a Federer-Djokovic, à Roland. Ca jouait super bien. En plus, c’était la première défaite de Djoko en 2011. Voir Roger heureux comme ça, à la fin du match, avec l’index levé, c’était un grand moment. Après, je ne suis pas forcément objectif, parce que j’aime beaucoup Federer. Par rapport à ce qu’il est, par rapport à l’homme… Je suis moins fan de Djokovic, qui joue, c’est vrai, remarquablement bien. Sinon, comme autres matches, je prendrais aussi Gaudio-Coria, à Roland 2004. Le scénario est en tout point dramatique : Coria mène, puis se crispe et n’y arrive plus, quand Gaudio se libère. C’est un drame dans tous les sens du terme pour Coria, qui le vivra très mal et qui ne s’en remettra pas. D’ailleurs, je l’ai joué quand il essayait de revenir. Il n’arrivait plus du tout à servir.

Des Français, dans cette décennie de grands matches ? Oh oui, sûrement, avec des matches de Gaël Monfils (Rires) !

« Quand Federer affronte Djokovic, il sait qu’il va devoir lui rentrer dans la gueule »

Et si tu devais choisir trois joueurs qui ont marqué la décennie ? Djokovic, pour moi, est en train de la marquer, même si ça ne fait que deux-trois ans qu’il évolue au plus haut niveau. Il y a Sampras, mais il est vraiment à la limite, puisqu’il a gagné son dernier titre du Grand Chelem en 2002. Roger Federer, c’est une évidence, avec

Nous, pour notre ouvrage, on en a retenu qu’un seul de Gaël. Celui contre Fognini, à Roland Garros, en 2010. Une rencontre pas forcément excellente en termes de niveau de jeu, mais très particulière de par son scénario. Par contre, on a sélectionné quelques matches de Tsonga, comme Tsonga-Nadal, à Melbourne, en 2008… Je ne l’ai malheureusement pas vu, j’étais dans l’avion. Mais j’avais regardé le précédent, contre Youzhny. Et puis, de toute façon, Jo avait été énorme sur l’ensemble de l’Australian Open. Pour en revenir aux Français, je me souviens aussi d’un PHM-Nadal, à Roland Garros, l’année où j’ai perdu face à Kiefer. Je l’avais vu par épisodes. Ils ont joué quatre sets en cinq heures, avec une énorme intensité. Embêter Nadal à Paris comme il l’a fait, ce n’est pas donné à tout le monde. Je prendrais, également, MahutIsner. C’était un match hallucinant ! Moi, je me rappelle, j’étais rentré à Paris, j’allais promener mon fils au parc, je regardais, je revenais… et ce n’était toujours pas fini. Ils ont réalisé une performance unique, que personne ne pourra réitérer. Mais, aussi, Gasquet-Roddick, en quarts, à Wim’. Je n’ai pas tout vu, je n’étais pas devant. Néanmoins, la performance de Richard (Gasquet), une qualification pour une demifinale à Wimbledon et une victoire sur Roddick, dans une fin de match au couteau… Je me souviens de quelques points assez hallucinants avec des passings revers en bout de course de Gasquet ! Une grosse, grosse performance.

ce qu’il dégage sur et en-dehors du court. Un très grand champion, aux nombreux records, qui reste agréable avec tout le monde dans les vestiaires, très décontracté et accessible. Et Rafael Nadal, bien sûr. Immense, sur terre battue, avec ses titres à Roland Garros et à MonteCarlo, notamment. Un style de jeu différent de Federer, c’est vrai. Mais, Rafa, c’est aussi un gars qui respecte tout le monde, qui se donne à fond sur tous les tournois et qui ne cherche aucune excuse, même diminué. Il met toujours son adversaire en valeur. C’est vraiment un très beau champion. Avec Djokovic, Nadal et Federer, on a trois types qui donnent un bel exemple pour le tennis. Ces trois-là ont construit une superbe décennie… Oui, c’est clair. Mais, du coup, ça devient compliqué pour les autres, derrière (rires) ! Quand on parle des Français qui n’arrivent pas à gagner un Grand Chelem, il faut voir les mecs qu’il y a devant... Ce n’est pas évident ! Un petit mot sur le tennis féminin : est-ce qu’il y a une ou plusieurs joueuses qui t’ont marqué ? Moi, j’aime beaucoup Kim Clijsters. J’aime la joueuse qu’elle est en-dehors et sur le court. C’est une fille très souriante, au jeu très physique. Tandis que les Williams Sisters, je ne suis pas fan. Trop de puissance. C’est beau, ce qu’elles font, en termes de palmarès, il n’y a pas de souci. Mais je préférais le jeu d’une Justine Henin, par exemple. Un beau jeu, varié, avec des montées au filet, pas stéréotypé…

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JE T’AIME… ET JE N’Y CROYAIS PLUS Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Cédric Mourier « Le regard de Coria croise le mien et je sens, dans ses yeux, qu’il se passe quelque chose »

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Du haut de sa chaise d’arbitre, Cédric Mourier a souvent été aux premières loges de grandes pièces du tennis. Avec nous, il se rappelle d’un match très particulier : la finale de Roland Garros 2004*, au scénario rocambolesque menant de Charybde en Scylla. Ce jour-là, face à la « puce » Coria, Gaudio revient du Diable et de deux sets-zéro, pour l’emporter au finish. « Deux sets-zéro », « two sets to love » : là encore, on peut parler d’amour, on n’a rien inventé. C’est notre septième chapitre, « Je t’aime… et je n’y croyais plus ». Gaston n’y croyait plus ; c’est pourtant lui qui a posé ses lèvres sur la coupe argentée des fameux Mousquetaires.

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* Gaston Gaudio-Guillermo Coria, 0-6 3-6 6-4 6-1 8-6 – finale de Roland Garros 2004

Cette finale 2004, Gaudio-Coria, quel en est ton premier souvenir ? En fait, il y en a un, très précis. On est au troisième set. Guillermo Coria domine la partie ; il mène deux manches à zéro. Nous voilà à 4-4, 30-40, sur le service de Gaston Gaudio. Si Coria remporte ce point, il servira pour soulever la Coupe des Mousquetaires. Là, il court sur un amorti, juste en-dessous de la chaise… Sa remise touche la bande et reste dans le filet. Son regard croise le mien et je sens, dans ses yeux, qu’il se passe quelque chose. Finalement, il perd le jeu et, au changement de côté, demande l’intervention du kiné. Je comprends vite qu’il doit avoir des crampes… Pourtant, jusqu’à maintenant, la partie n’a pas été très éprouvante pour lui. D’autant que Coria est connu pour son endurance et vient de réaliser une grosse saison sur terre battue. J’en conclus rapidement que ses crampes sont dues au stress. J’ai le sentiment qu’il panique, que l’enjeu le paralyse. Et puis le stade commence à faire du bruit… Oui, je me souviens d’un spectateur qui crie : « Gaston, je t’aime. » Ce duel, qui était parti pour durer deux petites heures, va se prolonger beaucoup plus longtemps. Moi qui me voyais prendre un train, en fin de journée, pour rentrer à Roanne, je dois vite changer de plan ! (Rires) Logiquement, le match commence à basculer, alors qu’au départ, Gaston est vraiment loin du compte. Je me rappelle qu’il fait même signe à son coach, à un moment, en lui proposant sa raquette… Comme pour lui dire : « Viens me remplacer, je ne sais plus quoi faire… » Mais, lors de ce changement de côté, à la fin du troisième set, le kiné constate que Coria souffre, effectivement, de crampes de stress. Pour un arbitre, un joueur touché par les crampes, ce n’est jamais simple à aborder. D’une rencontre tranquille à arbitrer, je sais que je vais devoir gérer un match sensible, qui va nécessiter un maximum de concentration. Gaston Gaudio prend alors les commandes… Oui, et Coria n’y arrive plus. Il perd la quatrième manche 6-1. Je suis obligé de lui expliquer qu’il doit faire son « best effort », mais je sens bien

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que ce n’est pas possible pour lui. C’est une situation terrible. D’ailleurs, il fait ce qu’il peut, il tente des coups gagnants dans n’importe quelle position… C’est un vrai cauchemar et les jeux défilent. Tu lui parles pour qu’il se remette dans le match ? Non, mais il voit bien que je partage un peu sa détresse. Le kiné a dû lui dire de patienter, d’attendre que les médicaments fassent effet. Coria essaie donc de gagner un peu de temps, même s’il a réellement peur d’avoir des crampes s’il se donne trop à fond. Finalement, Gaudio égalise à deux manches partout et, là, je me dis qu’un nouveau match va encore commencer. Et c’est le cas ! Oui, Coria joue mieux, il a même deux balles de titre, dont une qui voit son coup droit sortir de quelques centimètres...

« Jamais je ne suis sorti d’un match aussi fatigué nerveusement » Tu parles beaucoup de Coria, mais qu’est-ce que tu sens du côté de Gaudio ? L’attitude de Gaston a toujours été très difficile à lire. Je pense qu’il s’est vu battu, très vite. Et puis, en revenant à deux sets partout, ce match, qu’il croyait perdu, est redevenu un vrai objectif. Du coup, à l’entame de la manche décisive, la tension a monté d’un cran. A l’inverse des quatre premières, ce fut une vraie bataille. En termes d’intensité et de suspens, cette finale est réellement singulière. Je pense qu’elle est même unique en son genre. Déjà, c’est une finale entre deux Argentins… Exactement ! Et l’on sait tous que remporter Roland Garros, pour un Argentin, c’est une consécration. Je me souviens que Guillermo Vilas était dans les tribunes. C’est lui qui devait remettre le trophée. Que cette finale, d’abord très lisse, se transforme en pièce de théâtre, avec un scénario aussi tragique, ça rajoute une

dimension historique symbolique, qui colle avec le tempérament argentin. Jamais je ne suis sorti d’un match aussi fatigué nerveusement. J’étais vidé. Complètement out.

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Même la remise du trophée a été éprouvante… Oui, là, c’était vraiment très dur et, à la fois, très émouvant. Coria pleurait – je crois, d’ailleurs, qu’il n’a pas pu dire un mot –, Gaudio également, pas pour les mêmes raisons. L’atmosphère était vraiment pesante, j’ai rarement ressenti ça dans ma carrière… Et, j’y reviens, mais, ce regard de Coria sur l’amorti, c’est le point de départ...

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Tu as beaucoup arbitré durant cette dernière décennie. Nous, on a sélectionné 40 matches, entre 2001 et 2011. Il y en a qui t’ont marqué ? Incontestablement, ma première finale à Roland Garros, en 2001, entre Kuerten et Corretja… Je te coupe, mais notre décennie commence avec Sampras-Federer, à Wimbledon… (Rires) Sampras, je l’ai arbitré ; tout comme Agassi. Mais, je dois avouer que, pour moi, être sur la chaise lors des duels Nadal-Federer, ça restera le truc de cette dernière décennie. Tu n’aurais pas voulu arbitrer le fameux Isner-Mahut ? C’est vrai que Mohamed Lahyani fait partie de l’histoire ! Forcément, il est devenu une petite star dans le milieu. (Rires) Après, ce qui est étonnant et incroyable, quand on est arbitre, c’est qu’on ne voit pas le temps qui passe. On est dans notre bulle, on est dans notre match, comme les joueurs. C’est, peut-être, aussi pour ça que l’on aime arbitrer !

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JE T’AIME… POUR TOUJOURS

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Entretien réalisé par Pauline Dahlem

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« On est revenu à un âge d’or du tennis » Dernier chapitre pour quelques monuments : « Je t’aime… pour toujours » – et on pense à Ivanisevic-Rafter, en 2001, à Safin-Federer, en 2005… Qui mieux que Patrice Dominguez, notre historien du tennis, pour aborder le sujet et parler de cette décennie, un nouvel « âge d’or ». Commençons par le commencement. Est-ce que vous vous souvenez du match entre Pete Sampras et Roger Federer, en 2001 ? A l’époque, on sentait que Federer allait devenir le champion qu’on connaît ? Je ne m’en souviens pas précisément. Mais je m’en souviens comme d’ « un tremblement de gazon ». Parce que battre Pete Sampras, à Wimbledon, c’était quand même énorme. A l’époque, on s’est dit que Federer avait peutêtre tué le père. Et ça s’est avéré. Cette victoire sur Sampras, c’était un coup de tonnerre. Pourtant, Pete avait déjà perdu à Wimbledon, auparavant, contre Krajicek. Mais ce n’était pas pareil. On ne voyait pas en Richard Krajicek le futur dauphin du Roi. Moi, j’ai toujours dit que Roger était le fils de Sampras. Certes, il a un moins bon service que Pete, mais il est devenu plus fort, notamment grâce à un meilleur revers et à son niveau de jeu général. Et plus particulièrement en Grand Chelem ? Sur les trois dernières années de la décennie, il y a eu beaucoup de matches immenses. Cette ère a vu le tennis masculin redevenir un vrai duel, avec la prise de pouvoir de Federer, dès 2002, et Nadal, qui, un peu plus tard, l’a marqué de près. Ca a donné des parties exceptionnelles ! La finale de Wimbledon 2008 est importante, la demi-finale Federer-Djokovic, à Roland Garros, cette année, a aussi été un sommet... Lorsque Söderling a battu Nadal, en 2009, c’était énorme. Ce sont des rencontres qui marquent : la qualité d’un joueur, ce jourlà, sa capacité à déboulonner un immense champion, c’est fabuleux. Il y a eu également El Aynaoui-Roddick, en Australie. Un très beau match. Et puis, Isner-Mahut, qui reste un morceau d’anthologie. Et la finale de l’US Open de cette année, qu’en avez-vous pensé ? Un immense tennis. Mieux, le tennis de demain. Pour moi, c’était énorme. De la Wii sous nos yeux. Colossal. Par moments, il y a

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eu des échanges… Il y a 20 ou 30 ans, jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse jouer à cette allure avec une telle précision. C’était fabuleux. D’une manière générale, cette année 2011 a été fabuleuse. On a, aujourd’hui, trois champions hors normes. Ce sont ces trois-là qui ont vraiment marqué la décennie, selon vous ? D’abord, la décennie, et jusqu’en 2010, ce sont les années Federer. 2001-2010, ce sont 10 saisons avec un type qui domine à un point tel qu’il reste des semaines et des semaines à la première place mondiale. Il était encore plus dominateur que ne l’était Sampras en son temps. Il a gagné sur toutes les surfaces, il a joué d’une façon exceptionnelle pendant ces dix années. Même si ce n’est peut-être pas le plus grand palmarès de l’histoire, parce qu’il n’a pas gagné la Coupe Davis, ni les Jeux Olympiques, il restera comme la référence de ces années-là. Et Nadal, dans tout ça ? Nadal, pour moi, c’est le Borg des années 2000. La domination exceptionnelle et sans partage sur terre battue. Mais il n’a pas atteint le niveau d’inaccessibilité de Federer. Parce que Federer, dans ses grandes années, il avait tout pour lui : la vitesse, l’élégance, le timing. Il était intouchable et inimitable. Inaccessible. Pour moi, il n’y a pas d’autres mots. Djokovic ?... Novak Djokovic est encore en ascension, voire en construction, aujourd’hui. Il a vécu une saison 2011 exceptionnelle : s’il n’y avait pas eu des conditions particulières, qui l’ont empêché de jouer à son maximum à Roland Garros, il aurait probablement été le premier, depuis Rod Laver, à réaliser le Grand Chelem. Pour moi, le fait de ne pas jouer son match contre Fognini (en quarts de finale) et de se retrouver face à Federer, sans avoir joué depuis plusieurs jours, je pense que ça l’a contracté plus qu’autre chose.

Vous pensez qu’il serait allé au bout, dans des conditions normales ? Je pense que ça l’a beaucoup pénalisé, de ne pas jouer son quart de finale. Vraiment. Maintenant, à propos de Djokovic, il faut attendre un peu. Il est numéro un, cette année, mais il va falloir voir s’il confirme l’an prochain. Quels autres joueurs vous ont marqué, en-dehors de ce trio infernal ? Del Potro est arrivé au sommet, mais n’a pas confirmé. Lleyton Hewitt a très bien joué pendant un moment, mais ce n’est pas un numéro un de la dimension de Sampras, Federer ou Nadal. Il y a Roddick, aussi, qui a gagné l’US Open et a été numéro un mondial. Un joueur généreux, mais qui ne marquera pas l’histoire comme les autres. Il faut dire que tous ces joueurs n’ont pas eu de bol de tomber sur la dualité Federer-Nadal… Reste Murray, qui, s’il n’a pas encore gagné comme les autres, est au niveau. Il est plus fort que ceux qui viennent derrière, à mon sens. Ca complique encore plus la tâche des poursuivants… Du côté féminin, ce n’est pas la plus grande décennie qu’on ait connue… Non. Ca démarrait pourtant très fort avec les sœurs Williams et les Belges. On avait de très beaux duels et le tennis, c’est un duel. Pour ça, il faut avoir deux personnalités très fortes. Et il faut les trouver ! Là, on les a perdues. Les Williams sont devenues, progressivement, des intermittentes du spectacle. Ca nous a gâché la deuxième partie de la décennie. Mais, attention : au départ, ce sont des championnes qui sont de la grande lignée. Il y a des joueuses du circuit, aujourd’hui, qui ont les capacités de devenir les charismes décrits ? Kvitova, peut-être. On va voir, elle est très jeune, elle démarre, elle a un beau talent. Sera-t-elle capable de devenir une grande championne ? Ca passe par des titres, des titres et des titres.

G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - t r i me s t r i el - N O V E M B R E - D É C E M B R E 2 0 1 1

Et du côté masculin ? On a vécu l’une des plus belles décennies de l’histoire ? On est revenu à une sorte d’âge d’or, oui, par l’idée de duel dont je parlais tout à l’heure. Moi, je préfère les duels de Federer, Nadal et, maintenant, Djokovic, à ceux des Wilander, Lendl, Roddick ou Hewitt. Aujourd’hui, on est à un niveau au-dessus. Avec un trio magique, comme dans les années 70, les années McEnroe-Connors-Borg. Le spectacle est tout à fait fabuleux. Parce que, là, on parle des Grands Chelems, mais il y a eu aussi des matches incroyables en Master 1000, à Madrid, à Rome… Ces combats homérique ont fait grandir ce sport et ont ouvert des perspectives, inaugurant une nouvelle forme de jeu, plus physique, plus rapide et plus spectaculaire. Des joueurs comme Nadal et Federer sont des numéros un mondiaux que tous les sports nous envient.

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Chapitre 8 : Je t’aime… pour toujours Voici les cinq rencontres que vous pourrez retrouver dans le chapitre 8 de « Grand Chelem, mon amour ». Des rencontres inoubliables de par leur scénario, leur niveau de jeu ou leur symbolique. Pour le reste des chapitres : beaucoup de matches de Roger Federer et Rafael Nadal – rivalité oblige –, mais également de Hewitt, Roddick, Sharapova, Henin, Sampras, Safin, Nalbandian… A lire sans modération ! • Goran Ivanisevic-Patrick Rafter – Finale de Wimbledon 2001 • Marat Safin-Roger Federer – Demi-finale de l’Open d’Australie 2005 • Venus Williams-Lindsay Davenport – Finale de Wimbledon 2005 • Paul-Henri Mathieu-Gustavo Kuerten – Premier tour de Roland Garros 2008 • Venus Williams-Serena Williams – Finale de Wimbledon 2008

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Tipsa’ et la NEXT GENERATION TECNIFIBRE Tecnifibre avait réservé un joli cadeau aux jeunes champions de leur programme NeXt Generation : Janko Tipsarevic, en personne, est venu rencontrer ces jeunes joueurs le jour de la remise de leur contrat et de leur dotations annuelles. Une journée où le Serbe, en véritable parrain, a souhaité partager son expérience et échanger quelques balles contre ces jeunes espoirs du tennis français.

Un cadeau nommé Janko Ce 5 novembre 2011 restera sûrement gravé dans les esprits des joueurs du Team NeXt de Tecnifibre. Les jeunes champions venus signer leur contrat et retirer leurs dotations annuelles ont eu le droit à un joli cadeau : la visite de Janko Tipsarevic. Une occasion unique pour ces jeunes espoirs de parler et taper la balle avec le n°1 de la marque. Le Serbe, véritable modèle par sa réussite, mais aussi par sa relation avec son équipementier en a profité pour faire passer un message aux jeunes espoirs: «Quand j’avais votre âge, personne n’est venu me voir pour me conseiller, ni moi ni mes parents, à propos de ce que je devais faire, quel tournoi je devais jouer, quel matériel je devais acheter. Je sais que votre marque vous accompagne de très près au jour le jour. C’est une chance, profitez-en !» L’occasion, encore une fois, pour la marque d’insister sur le rôle primordial d’un travail efficace entre joueur et équipementier comme l’explique Mathieu Pogam, responsable du groupe Elite France: « On les encadre dans leur choix, que ce soit le cordage ou le cadre, en leur expliquant en quoi cela sera bon pour eux. » D’ailleurs, la marque française a basé sa stratégie sur les jeunes, cette fameuse NeXt Generation: « Tecnifibre a une relation très forte avec les jeunes, que ce soit sur les tournois ou au quotidien. On souhaite les accompagner

vers le haut niveau. En échange, cela nous apporte une crédibilité et une visibilité sur le programme jeune.. Aujourd’hui ces jeunes champions rayonnent sur l’hexagone et font rêver d’autres jeunes qui sont un peu moins forts dans leur club. » Malgré leurs âges (de 10 à 18 ans), les joueurs de la NeXt Generation sont volontairement responsabilisés : « Ils sont certes jeunes, mais on leur explique quand même notre stratégie. On leur présente les produits dans les détails. Il faut qu’ils connaissent leur matériel. On parie sur leur avenir et il faut qu’ils en aient conscience. ». La venue de Janko Tipsarevic n’a pu que motiver ces espoirs dans leur volonté d’atteindre des sommets, comme l’a confessé Elodie, 14 ans et -4/6 « Je n’aurais jamais pensé taper la balle avec un joueur aussi bien classé. Tout ce qu’il nous a dit m’a fait beaucoup réfléchir. On a beaucoup de chance. Ca donne vraiment envie de travailler et d’y arriver. » C

M

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CM

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Quelques mots avec Janko Tipsarevic, parrain de la Next Generation. Tu es venu, aujourd’hui, en tant que parrain, à la rencontre de la génération NeXt, de Tecnifibre, ton équipementier. J’imagine que ça te rappelle des souvenirs, surtout que ça fait un petit moment (NDLR : 7ans) que tu roules pour cette marque française... C’est vrai que j’ai des souvenirs qui reviennent en tête. Tecnifibre m’a soutenu quand j’étais dans les profondeurs du classement et ça je ne l’oublie pas. Maintenant que je suis un bon joueur avec un très bon classement, j’ai bien plus de choix qui s’offrent à moi. Mais je sais qu’avec Tecni’, j’ai un service de qualité. Et ça, ça me plaît ! J’ai déjà signé deux contrats avec Tecnifibre et je viens de signer à nouveau pour 4 ans. La raquette, le matériel, c’est une chose; mais le service et les relations humaines, c’en est une autre. Mon équipementier fait partie de mon staff et j’ai besoin de les connaître. Que penses-tu du programme génération NeXt lancée par Tecnifibre, de cette volonté qu’a la marque de suivre des joueurs de plus en plus jeunes ? A mon sens, c’est la grande force de Tecnifibre. Ils ne font pas du « One shot ». Ils appliquent une vraie stratégie d’accompagnement. C’est aussi ce que j’aime dans notre partenariat. Aujourd’hui, je sais que Tecnifibre me traitera de la même manière, que je sois numéro un

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ou 200ème mondial. Il y a un vrai respect, en toutes circonstances, et un soutien indéfectible. Quel message as-tu voulu faire passer aux jeunes champions présents aujourd’hui ? S’ils aiment vraiment ce sport, chaque sacrifice paie à un moment ou à un autre. Même si la réussite n’est pas tout de suite au rendezvous. S’ils ont travaillé et qu’ils se sont impliqués comme il le fallait, ils se sentiront bien dans leur tête et dans leur corps à la fin de la journée. Pour finir sur un aspect plus sportif ; 2011 est ta meilleure saison, quels sont tes objectifs pour 2012 ? Je suis très, très content de ce que j’ai réalisé. L’objectif, en janvier dernier, c’était de finir dans le top 20. Objectif atteint ! L’idée maintenant c’est de se rapprocher le plus possible du top 10. En 2012, je voudrais rentrer dans les 10 premiers mondiaux et m’y maintenir. Ca implique de battre des joueurs de qualité, comme Tsonga, Djokovic ou Söderling… Ca passe aussi par des qualifications en quarts ou en demies sur les gros tournois, voire un titre en Master 1000 ! J’ai donc pas mal de boulot en perspective (rires) !

CJ

Janko Tipsarevic CMJ • Né le 22 juin 1984 à Belgrade N • Surnom : Tipsy • Classement ATP : 9ème • Titres en simple : Kuala Lumpur et Moscou en 2011 • Meilleur perf’ en Grand Chelem : quart de finaliste à l’US Open • Gains en tournois : 4 051 999 $

Son matériel Janko Tipsarevic joue avec une T-Fight 325 VO2 Max cordée en Black Code tendu à 26kgs.

Un entretien à retrouver en intégralité sur http://www.welovetennis.fr/interviews

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