GrandChelem 36, septembre 2013

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Le retour du roi

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« L’amour, l’amour… Love at first sight…Entre le public et Rafael Nadal, l’histoire d’amour dure depuis bientôt 10 ans. Depuis un certain match de Coupe Davis, en 2004, qui avait vu naître au monde un gamin en culottes pas très courtes et manches pas très longues, à la musculature d’Hercule, faisant rêver les ados et les autres. » Rafael Nadal, les raisons d’un succès, les raisons d’un amour

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« C’est dingue de parvenir à remporter deux titres après 13 ans de carrière… Je courais après depuis tellement longtemps ! Quand tu sais tous les efforts que j’ai accomplis pour revenir, suite à ma blessure au genou, tu te dis qu’il y a une petite justice dans le sport. Et que savoir s’entourer est une clef de la réussite dans ce milieu. » Nicolas Mahut, joueur heureux, ambassadeur de l’Open de Vendée

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« Le tennis progresse en Bulgarie et les champions sont souvent des locomotives pour les espoirs. J’essaie donc constamment de faire le mieux possible et de ne pas m’éloigner de mes racines, cela fait partie de mon équilibre. » Tsvetana Pironkova, dans notre dossier spécial sur le tennis de l’est

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« La magie, comme le tennis, c’est une performance. Une fois qu’on se lance, on ne peut plus reculer. Sur un court, c’est pareil. Et je peux vous dire que mon expérience de joueur me sert tous les jours. Quand vous êtes en face de plus de 300 personnes pour un show, il ne faut surtout pas avoir peur, mais pouvoir contrôler ses émotions et être sûr de sa technique. » Pierre Manu, notre Guest Star, qui a mystifié Rafael Nadal

Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France • Liste des points disponibles sur www.grandchelem.fr • GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis • Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) • Création artistique et mise en page : Séverine Béchet (SBDesign –Studio Graphique. www.sbdesign.pro) • Conseiller Editorial : Rémi Capber (remi.capber@grandchelem.fr) • Rédacteurs : Pauline Dahlem, Audrey Riou, Simon Alves • Site internet : http://www.welovetennnis.fr • Responsable Business Development: Sandrine Proton (sandrine.proton@grandchelem.fr) • GrandChelem est édité par la société Convergence Media appartenant au groupe The TENNIS FACTORY (www.thetennisfactory.fr), 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu • Rédaction : 04 27 44 26 30 • Publicité : 06 60 26 37 76 • Photos : SportVision, Chryslène Caillaud

Ah… Le soleil qui se cache peu à peu. Les feuilles qui chutent irrémédiablement. Les jours qui raccourcissent sans qu’on ne puisse rien y faire et les derniers apéritifs nostalgiques aux effluves estivales. Il y a des choses qui reviennent chaque année. Qui reviennent systématiquement. Rafael Nadal en fait partie. Le retour, comme une rengaine entêtante tout au long de sa carrière. Comme ces saisons qui se succèdent, cycliques, parfois irrégulières, mais toujours là, au final. Nadal, c’est un bourgeon qui pointe en 2004, lors d’une épopée collective en Coupe Davis, une éclosion précoce, peut-être trop, en 2005, des fruits bien mûrs en 2008. Et des morts successives, de petites morts en forme d’hibernation profonde, en 2009 ou en 2012. Mais, après ces saisons de dépouillement et de troncs rabougris, toujours, revient la floraison nadalienne. Toute la dramaturgie de ce personnage exceptionnel prend naissance dans ces cycles similaires aux cycles de la vie que raconterait une pièce de théâtre. Tout l’inverse de la trajectoire parabolique d’un Roger Federer qui a vécu l’aube, puis le zénith, avant de s’enfoncer petit à petit dans le crépuscule et la nuit, non sans saisir, ici ou là, d’ultimes rayons survivants… mais pour bien peu de temps. Rafael Nadal s’inscrit dans le temps, comme les saisons et les marées. Sa capacité à braver les éléments, la nature et les blessures méritait bien un hommage appuyé en ces derniers mois de l’année. « Rafa, mon amour ». Un livre de chevet, que vous propose la rédaction, qui permet de comprendre d’où ce garçon incroyable tire sa force, sa foi, sa droiture. N’en déplaise aux sceptiques, prompts aux hallalis, qui oublient la valeur du travail en toutes circonstances. Nadal est un bosseur, un vrai. Un malade de l’effort. Un barge. Et nous n’avons qu’un mot à dire, ce même mot que nous clamions il y a quelques semaines après la victoire de Marion Bartoli, elle aussi, stakhanoviste, à Wimbledon: « Respect » !

le m 37 So rt ie de Gr an dC he nove mb re 20 13

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US OPEN 2013

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US OPEN 2013 En remportant le 13ème titre du Grand Chelem de sa carrière, Rafael Nadal confirme qu’il est dans les temps pour titiller tous les records. Lors d’une finale haletante, c’est une fois de plus sa détermination qui a fait la différence, notamment dans le troisième set où il était dominé par le numéro un mondial Novak Djokovic. Son succès 6-2 3-6 6-4 6-1 ne souffre d’aucune contestation. « C’est plus qu’un rêve », a déclaré le joueur espagnol à l’issue de son succès. Résumé en cinq hashtags d’une quinzaine new-yorkaise un peu folle ! Textes de Rémi Capber

#unbreakable

Quel est le premier coup du tennis ? Allez, réfléchissez un peu. Allez. Oui, vous y êtes. « First serve. » « Second serve. » Le… Le service ! Cette mécanique à l’équilibre si difficile à trouver, qui débloque non seulement des points, mais des matches entiers. On dit souvent que le service est le baromètre de la forme d’un joueur : cette allégation peut être valable même pour ceux dont ce n’est clairement pas la spécialité. Rafael Nadal n’y échappe pas. D’ailleurs, lors de son premier sacre à Flushing Meadows, les observateurs avaient été unanimes. « C’est à l’US Open 2010 que Rafael Nadal a servi le plus fort de sa carrière », confirme Emilie Loit, sur Eurosport. « Avant le tournoi, il avait gagné 10 miles. » Trois ans plus tard, l’eau a coulé sous les ponts. Et, pourtant, sa qualité de service a fait la différence. Certes, Rafa frappe la balle un peu moins fort… mais il est plus constant et possède, surtout, l’un des meilleurs deuxièmes services du circuit. Résultat pour cet US Open 2013 : 88 engagements consécutifs tenus avant de le lâcher une première fois, en demifinale, contre Richard Gasquet. « Je travaille la régularité », explique-t-il en conférence de presse. Ou comment transformer une faiblesse en point fort.

#sexyboy

L’amour, l’amour… Love at first sight…Entre le public et Rafael Nadal, l’histoire d’amour dure depuis bientôt 10 ans. Depuis un certain match de Coupe Davis, en 2004, qui avait vu naître au monde un gamin en culottes pas très courtes et manches pas très longues, à la musculature d’Hercule, faisant rêver les ados et les autres. Si, en France, cette histoire s’est en partie brisée un jour de 2009, dans un froid suédois, ailleurs, elle n’a jamais vraiment été remise en question. Pourquoi un tel attachement au champion majorquin ? L’intéressé élude la question, en toute humilité… « Je ne suis pas la personne à qui il faut le demander (sourire). La seule chose que je peux dire, c’est que j’essaie d’être fair-play et correct, d’être sympa. En-dehors du court, j’essaie de saluer tout le monde. Je pose avec les gens. En fait, je suis juste normal (sourire). » Une attitude qui semble plaire à certaines… Victoria Azarenka lui avait apporté son soutien à l’aube de la finale. « Qui est-ce que je veux voir gagner ? Rafa, il m’a convaincue de le soutenir (rires). » Ah oui ? mais, apparemment, pour bien d’autres raisons. « Comment ? En s’entraînant torse nu. » Et oui, cela suffit…

#THEGOAT

Avec 13 titres du Grand Chelem, Rafael Nadal titille l’ancien record de Pete Sampras et ses 14 trophées majeurs. Nul doute que le Majorquin parviendra à dépasser l’Américain. A 27 ans, il lui reste clairement quelques belles années devant lui, notamment sur terre battue… et à Roland Garros. Peut-il viser les 17 de Roger Federer ? Sans aucun doute. Mais deux facteurs imprévisibles peuvent l’en empêcher : encore faut-il que le Suisse n’augmente pas, lui aussi, son capital d’une unité ici ou là, comme ce fut le cas pour Pistol Pete et Andre Agassi en fin de carrière ; encore faut-il que le physique de Rafa le laisse tranquille, son genou notamment. Mais, si le Majorquin a su tirer les leçons du passé et tente de se préserver, il pourrait bien s’imposer peu à peu comme le GOAT – le Greatest Of All Times – du tennis.

#numberone

120 points. C’est l’écart qui sépare Novak Djokovic de son dauphin, Rafael Nadal, au classement ATP. A l’issue de l’US Open, Rafa possède un total de 10 860 points, contre 10 980 à son concurrent serbe. Un mouchoir de poche. Un mouchoir qui se transforme en papier à cigarette dès lors qu’on sait que l’Espagnol a cinq mois de compétition vierge de tout point. Absent de Wimbledon 2012 à janvier 2013, il n’a rien à défendre d’ici février prochain. Novak, lui, doit sauver des titres à Shanghai, à Pékin, au Masters… et à Melbourne. Autant dire que sa place de numéro un mondial ne tient à rien… Le temps s’occupera du reste. D’ailleurs, la Race révèle déjà la physionomie du classement à venir : Nadal y est premier avec 11 010 points, loin devant Djoko, 7970 points. La passation de pouvoir pourrait être actée dès le 7 octobre, après le tournoi de Pékin. Rafael Nadal redeviendrait numéro un mondial près de deux ans et demi après avoir cédé son trône. Petit clin d’œil du destin : Djokovic devrait rester bloqué à 101 semaines cumulées passées au sommet de la hiérarchie mondiale. A une unité du record personnel de Rafa, 102 semaines. L’Espagnol restera probablement devant.

#noregret

Prendre les points les uns après les autres.

Prendre les matches les uns après les autres. Prendre les tournois les uns après les autres. Prendre les problèmes les uns après les autres. Une philosophie de vie qui ne quitte jamais Rafael Nadal. Une culture du moment présent qui fait du champion majorquin la machine à gagner qu’il est. Rafa n’a jamais de regrets. Il avance en permanence et « vivre, c’est avancer sans cesse », comme disait Monod, légendaire voyageur. Lorsqu’on lui demande de se rappeler de son état d’esprit, il y a un an de cela, alors qu’il était contraint de regarder l’US Open du fond du canapé, Rafa réfute : non, il n’était ni envieux, ni affligé. La finale Djokovic-Murray ? « J’avais apprécié le match. C’était une superbe rencontre entre deux joueurs fantastiques.Vous savez, je suis un grand fan de sport, un grand fan de tennis. J’avais passé un bon moment à regarder la finale à la maison, dans mon canapé. C’est tout. C’était difficile de ne pas y participer, mais regarder ce match à la télé, ce n’était pas dur, non. J’ai déjà joué beaucoup de Grands Chelems, j’ai aussi regardé beaucoup de finales à la télé (sourire). » Il s’était même fendu d’un petit texto à Andy Murray, alors vainqueur de son premier titre du Grand Chelem. Sans rancune.

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US OPEN 2013

UE Q S E N A TIT #

Difficile rester insensible à la performance de Serena Williams, qui, avec un 17ème titre du Grand Chelem, rejoint un certain Roger Federer... Poussée dans ses retranchements par une Victoria Azarenka tout aussi impressionnante, l'Américaine a confirmé qu'elle était une athlète exceptionnelle. Toujours au top, capable de jouer son meilleur tennis… à bientôt 32 ans ! Une très bonne nouvelle pour le tennis féminin. Julien Jeanpierre, sparring-partner d’Azarenka, a vécu cet US Open dans les coulisses. Pour GrandChelem, il revient sur cette finale à rebondissements et dresse un bilan du niveau du tennis féminin. Finale de l’US Open 2013 Serena Williams (USA/1) bat Victoria Azarenka (BLR/2), 7-5 6-7(6) 6-1 Entretien réalisé par Laurent Trupiano

A l'issue de la défaite d’Azarenka, je suppose que tu étais plutôt abattu… Forcément, on est triste ! Et l'on ne trouve pas systématiquement les mots pour remonter le moral de Vika. Mais c'est un tout… On a eu peur après la blessure à Wimbledon. Alors on a tous beaucoup travaillé, elle la première, pour parvenir à l'US Open en forme. Inévitablement, il y a une chute de tension à l’issue du tournoi, quel que soit le résultat. La défaite a juste amplifié le phénomène. D'autant que cette finale a été un combat de tous les instants... Il faut être deux pour faire un grand match. Serena pousse Vika, Vika pousse Serena. C'est fou ! Après, les deux joueuses ont eu du mérite, car il y avait énormément de vent. Parvenir à frapper la balle comme elles l'ont fait dans ces conditions, c'est un véritable exploit... Evidemment, c’est moins visible du canapé (rires) ! On a l'impression que Vika est plus forte quand elle est dos au mur... Mentalement, c’est une fille vraiment exceptionnelle. C'est inné, j'ai envie de dire… Enfin, Serena, ce n'est pas mal non plus ! Pour moi, le match s'est joué au début du troisième set quand Vika mène 0-30 sur le service adverse. Serena pensait clore le match, mais elle a dû alors se remettre au boulot. C'est le moment où il aurait fallu enfoncer le clou et enchaîner, mais Vika n'a pas pu le faire. Et son service ? Il y a pas mal d’interrogations qui ont été soulevées à ce sujet… C'est évidemment la première question qu'on pose à Sam Sumyk. Mais Vika a déjà fait des progrès et elle continuera à en faire. Enfin, sur cet aspect-là, avouez qu'il est difficile de rivaliser avec Serena…

Justement, que dire de Serena ? Plein de choses ! Son palmarès et sa carrière parlent pour elle… Elle est là pour quelques années encore ! Le fait qu'elle soit aussi impliquée est un vrai bonheur pour le tennis féminin, car elle pousse toutes les joueuses à progresser, à se surpasser, à s'entraîner davantage, à pousser leurs limites... Serena fait progresser le tennis. Ceux qui pensent qu’elle pratique simplement un jeu basé sur la puissance se trompent, car mentalement et tactiquement, Serena est une experte. Oui, mais Vika n'est plus si loin... Elle l'a prouvé en la dominant à Cincinnati. A mon sens, il y a un groupe de quatre joueuses qui se donnent tous les moyens pour être au top : Serena, Vika, Na Li et Maria Sharapova. Derrière, il y a un petit creux. Dernière question… Tu as été surpris par l'annonce de Marion Bartoli, cet été ? Impossible de te dire « non » (rires) ! Cela a été une grosse surprise. De toute façon, Marion a toujours eu le don de surprendre. Mais elle a réussi son pari et, aujourd’hui, son succès à Wimbledon fait partie de l'histoire du tennis. Personne ne pourra le lui enlever.

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comme

Roger...

Avec 17 titres du Grand Chelem (cinq à l’Open d’Australie, cinq à l'US Open, cinq à Wimbledon et deux à Roland Garros), Serena Williams rejoint le Suisse en termes de palmarès. Par ailleurs, l’Américaine n’est plus qu'à une longueur de Chris Evert et Martina Navratilova, titrées 18 fois. Mais, comme elle l’explique en conférence de presse, cela ne lui fait pas encore tourner la tête : « C’est un honneur d’avoir autant gagné que Roger (Federer). C’est un immense champion depuis tant d’années… Ce garçon est un compétiteur incroyable, il joue encore aujourd’hui et il a certainement de nombreuses victoires devant lui. Pour ce qui est de me comparer à Crissy (Chris Evert) et Martina (Navratilova)… Non, il ne le faut pas. Pas encore. Je ne suis pas à leur niveau, ce n’est pas moi qui le dit, mais les chiffres eux-mêmes. Eux disent la vérité : elles sont encore plus grandes. »

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US OPEN 2013

N A M W E N A #

Six ans après sa demi-finale à Wimbledon, Richard Gasquet a égalé son meilleur parcours en Grand Chelem en intégrant le carré d’as de l’US Open. Une perf’ qui, au fond, n’a rien de surprenant. Car depuis 3 ans, l’ex-surdoué au mental fragile s’est métamorphosé en un tout autre joueur. Pas à pas, étape après étape. Voici comment.

Etape 1 • De grands noms, tu t’entoureras

S’entourer des bonnes personnes est une des clefs de la réussite. Trouver de la stabilité auprès d’elles en est une autre. En recrutant Riccardo Piatti, puis Sébastien Grosjean, au cours de l’année 2011, Richard Gasquet prend un risque. Pour la première fois, il s’adjoint les services d’un entraîneur qui ne parle pas français. Et, pour la première fois, il choisit de travailler avec un duo de coaches, ne craignant pas les effets néfastes du double discours. Pari gagnant ! La science du jeu du professeur italien, ex-mentor de Novak Djokovic et Ivan Ljubicic, associée au vécu du joueur marseillais redynamise la carrière de Gasquet. L’objectif du duo d’entraîneurs est clair : redonner un visage offensif au jeu trop attentiste du Français. Jour après jour, match après match, le garçon se fait violence. L’évolution prend du temps. Mais à Flushing Meadows, quand il assomme la mobylette Ferrer en frappant plus de 50 coups gagnants, Gasquet comprend que ses efforts ne sont pas vains. « Mon jeu évolue bien », se réjouit-il dans L’Equipe. « J’essaie de bien avancer dans le court, j’en ai besoin si je veux aller encore plus haut. » Sûr que Piatti et Grosjean l’y aideront.

Etape 2 • Physiquement, tu travailleras

Se sachant incapable de tenir réellement la distance des cinq sets et encore moins d’enchaîner les combats marathons, Richard Gasquet accepte, en 2010, d’entamer un travail physique en profondeur. Prêt à faire les efforts adéquats, le Français renoue avec Paul Quétin, préparateur ambitieux et exigeant. Les séances sont plus longues, plus dures, plus intenses. Courageusement, Gasquet s’y plie. Et cela paie. Début 2013, après s’être astreint à une grosse préparation hivernale, l’ex-garçon aux épaules tombantes débarque métamorphosé en Australie. « Je ne l’ai jamais vu aussi fort physiquement », se réjouit Piatti. « Il est rapide, affûté, véloce. C’est flagrant dans ses déplacements et dans la rigueur de ses pas d’ajustement. » Sur le court, Gasquet récolte enfin les fruits de son travail. Il s’impose à Doha en gagnant une finale au physique contre Nikolay Davydenko, atteint les huitièmes à Melbourne, gagne encore à Montpellier, puis se hisse en demi-finale à Miami. Du jamais vu pour lui. Preuve ultime de cette métamorphose physique, Richie-jambes d’acier fait plier Milos Raonic, puis David Ferrer au cinquième set dans la chaleur de Flushing Meadows. On nous l’a changé. Et en bien !

Etape 3 • D’attitude, tu changeras

Souvenez-vous du Gasquet qui souffle, grimace, ronchonne, baisse les épaules, la tête, puis les bras. Ce Gasquet qui se crispe dans le money time et renonce quand le score l’accable ou que les jambes le lâchent. Comparez-le, désormais, au Richard de cet US Open 2013. Oui, c’est flagrant. Le Gasquet 2.0 n’a rien à voir avec le précédent. Et il n’y pas de miracle là-dedans. Car, depuis 2010, le gosse de Sérignan n’a cessé de faire évoluer son attitude. Autrefois timide et réservé, le Français s’est transformé en combattant, capable de bondir de rage, les deux poings serrés, et même de haranguer la foule de centraux pleins à craquer. Dans les moments difficiles, Richie a également progressé. Car s’il lui arrive encore de grimacer, c’est dos à l’adversaire et déjà tourné vers le point suivant. « Il a radicalement changé d’attitude », affirme Mats Wilander dans L’Equipe, en 2011. « Aujourd’hui, il préfère que le point soit à lui et moche, plutôt que beau et perdu. Grâce à ses efforts, il gagne des matches qu’il aurait autrefois lâchés. Et l’attitude fait tout. » Deux ans plus tard, les progrès sont encore plus flagrants. Tête haute, le Français accepte le combat, quel que soit le score, l’adversaire ou les circonstances. Même mené deux sets à un par Milos Raonic, même rejoint à deux manches partout par David Ferrer, Richard Gasquet est capable de gagner. Oui, l’attitude fait tout.

Etape 4 • De tes échecs, tu te relèveras

« Ever tried, ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. » C’est écrit sur le bras gauche de Stanislas Wawrinka. Depuis le 3 juin 2013, c’est aussi inscrit dans la mémoire de Richard Gasquet. Ce jour-là, le Français a disputé le plus grand match de sa carrière à Roland Garros. Atteignant un niveau exceptionnel, brillant de courage, le Français passe tout près d’un quart de finale Porte d’Auteuil. Mais, après 4h15 de jeu, c’est bien Wawrinka qui s’impose, 8 jeux à 6 au cinquième set. Malgré tout, il y a de quoi se réjouir. Car, pour la première fois, Gasquet a perdu ce combat en homme. Jusqu’au dernier souffle, le Français s’est bagarré, s’accrochant coûte que coûte à l’espoir d’une victoire. « Je ne peux pas donner plus que cela. Je suis allé au bout de moi-même. Ma tristesse est immense, mais c’est le tennis. Il faut rebondir. » Gasquet ne croyait pas si bien dire. Trois mois plus tard, à Flushing Meadows, c’est bien lui qui allait renverser Milos Raonic après être passé à un point de la défaite. « En toute fin de match, j’ai repensé au cinquième set perdu contre Wawrinka. Je me suis dit : « Pas deux fois. Ce match-là, il est pour moi. » Apprendre de ses échecs. A New York, Gasquet n’a pas atteint la première finale de Grand Chelem de sa carrière. Mais il s’est prouvé qu’il avait le jeu pour battre Rafael Nadal. « Essaie, échoue. Peu importe. Essaye encore, échoue encore. Mais échoue mieux. » Ou comment résumer l’US Open 2013 de Richard Gasquet.

Etape 5 • Ambitieux, tu te montreras

Bien installé dans le top 10, à nouveau présent dans les derniers carrés des Grands Chelems, Richard Gasquet peut viser haut. Et il le sait. « Je suis neuvième mondial, je suis donc largement capable de faire une demie dans un tournoi majeur. J’espère que je vais maintenant encore mieux jouer après cet US Open. » A court terme, le Français vise une qualification pour le Masters. Actuellement neuvième à la Race, il bataillera avec Stanislas Wawrinka et, certainement, Jo-Wilfried Tsonga pour décrocher sa place à Londres. « Je suis dans la course. Je me sens bien. Je peux jouer ma chance à fond et je vais tout faire pour y aller. » A plus long terme, Richard Gasquet n’affiche pas encore clairement ses objectifs… Mais lisez entre les lignes. « Je sais que je dois continuer à faire évoluer mon jeu vers l’avant. J’ai plus tendance à défendre qu’à attaquer, mais les victoires dans de très gros matches et des tournois du Grand Chelem se jouent là-dessus : le mec qui prend plus sa chance que l’adversaire finit par l’emporter. » C’est un peu plus clair, là, non ? Pauline Dahlem

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PETITS POTINS

Textes de Rémi Capber

Bartoli et la trilogie du buzz

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epuis sa formidable victoire à Wimbledon, Marion Bartoli n’a de cesse de surprendre ses admirateurs... et pas que ! Le 15 août dernier, la Française prend tout le monde de court en annonçant brutalement sa retraite, en conférence de presse : « C’était le dernier match de ma carrière. » Les médias sont abasourdis, les fans aussi... Et vlan, premier buzz ! Sortie du circuit, Bartoli vit désormais sa nouvelle vie. Son souhait ? Devenir mère et lancer sa propre marque de mode. Marion

amorce son changement d’image. Elle débute sa mue dans l’incontournable Grand Journal de Canal +. Son arrivée sur le plateau, moulée dans une robe ultra courte et perchée sur des talons de 15 centimètres est un brin laborieuse, mais secoue la toile en quelques secondes. Tweeter est en ébullition et tout le monde y va de son commentaire. Propos acerbes ou bienveillants, peu importe, on parle d’elle.. Et paf, second buzz ! Emportée par cette aura naissante, la Française va pousser le bouchon encore

un peu plus loin. Invitée de Touche Pas à Mon Poste sur D8, elle surprend tout le monde en lâchant THE info à Cyril Hanouna : elle a vécu une amourette avec… Richard Gasquet ! Scoop qui, en quelques secondes, est relayé par tous les médias nationaux. Et bing, troisième buzz. Une invitation chez Drucker est-elle prévue dans les semaines à venir ?

Elior Open 57

Une édition qui marquera les esprits… Du 22 au 30 juin 2013, l’Elior Open, organisé dans le club de Moulin-lès-Metz, a tenu toutes ses promesses. Plus de 6000 spectateurs ont répondu présent pendant la semaine. C’est la Luxembourgeoise Mandy Minella, qui avait juste eu le temps de prendre un avion pour s’inscrire après sa défaite au premier tour de Wimbledon face à Serena Williams, qui s’impose en Lorraine.

Mandy Minella, la lauréate 2013

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Le central toujours aussi rempli le jour de la finale

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Lionel Ollinger, le président de la ligue de Lorraine, félicite la lauréate 2013

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Aravane Rezaï en pleine action


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Textes de Rémi Capber

Aza-RedFoo, quand y en n’a plus, y en a encore ! Rendez-vous

septembre-novembre 2013 ATP 16 au 22 septembre • Saint Pétersbourg (ATP 250) • Metz (ATP 250) 23 au 29 septembre • Kuala Lumpur (ATP 250) • Bangkok (ATP 250) 30 septembre au 5 octobre • Tokyo (ATP 500) • Pékin (ATP 500) 6 au 13 octobre • Shanghai (Masters 1000) 14 au 20 octobre • Moscou (ATP 250) • Stockholm (ATP 250) • Vienne (ATP 250) 21 au 27 octobre • Valence (ATP 250) • Bâle (ATP 250) 28 octobre au 3 novembre • Paris (Masters 1000) 4 au 11 novembre • Londres (ATP Finals) WTA 16 au 22 septembre • Seoul (International) • Guangzhou (International) 23 au 28 septembre • Tokyo (Premier) • Ningbo (125K Series) 28 septembre au 6 octobre • Pékin (Premier) 7 au 13 octobre • Linz (International) • Osaka (International) 14 au 20 octobre • Moscou (Premier) • Luxembourg (International) 22 au 27 octobre • Istanbul (WTA Championships) 28 octobre au 3 novembre • Sofia (Tournament of Champions) • Nanjing (125K Series)

Victoria Azarenka et RedFoo, l’idylle parfaite ? C’est ce qu’on croyait depuis l’officialisation de leur relation, en février dernier. Petits mots adorables ici, tranches de rigolade par là… Certes, difficile d’imaginer Monsieur Gouffa avec l’amie Vika, ses coups droits surpuissants, ses cris crépusculaires. Et pourtant… Pour elle, l’exchanteur des LMFAO s’est même (re)lancé dans la petite balle jaune en participant aux pré-qualifications des qualifications des qualifications de l’US Open. Oui, oui ! Jusqu’à fin juillet… Au cours de l’émission X-Factor dans laquelle RedFoo joue au juge, celui-ci est apparu… touché. A l’écoute d’une chanson au titre évocateur « Don’t let me go », le trublion américain aurait eu les larmes aux yeux. « J’ai une relation difficile en ce moment et ces paroles m’ont fait pleurer », aurait-il justifié par la suite. « Si seulement je pouvais lui montrer… » Ciel, de l’eau dans le gaz ? La bombe biélorusse feraitelle exploser son amoureux transi ? Ses problèmes à la cheville feraient-ils trébucher une relation équilibrée ? On imagine mal la Miss en acariâtre blessée, envoyant tout valdinguer, mais, qui sait… Elle hurle sur le court… et son petit ami ? Terrible nouvelle ! Mais non… non… Peut-être y a-t-il eu explication de texte ou réconciliation sur l’oreiller. Toujours est-il que, deux semaines plus tard, on retrouvait un RedFoo souriant, apportant tout son soutien à son heureuse élue. « Actuellement, je veux juste être le meilleur des supporters pour Vika. Je cherche en permanence comment je pourrais lui être utile et ce que je pourrais faire pour lui apporter de la tranquillité. On plaisante souvent sur notre rencontre. A l’époque, c’est elle qui était fan de moi. » Poudre aux yeux ? Tentative désespérée pour la récupérer ? Et bien non, même pas ! Durant l’US Open, Azarenka a régulièrement fait référence à son chéri musico. Comment parfait-elle sa culture musicale ? « J’apprends beaucoup de RedFoo et de Mr Gordy (NDLR : père du premier, créateur du label Motown), c’est incroyable, je suis très honorée d’avoir ce privilège… » Qu’écoutet-elle avant de rentrer sur le court ? « Il y a beaucoup de remixes que RedFoo fait pour moi. Les chansons n’ont pas vraiment de noms, c’est difficile de vous dire ! Il a fait un remix absolument incroyable des Beastie Boys. » Un petit hommage, un petit remerciement… Bref, les choses n’ont finalement pas l’air d’aller si mal entre les deux. Ouf ! On aurait été embêté de perdre notre Award du couple le plus improbable de l’année !

Frappes de balles chez les Nadal…

L

e foot fait parler dans la famille Nadal ! On peut gagner l’US Open et s’intéresser quand même au transfert de Gareth Bale, oui. En même temps, ce Gareth porte un nom très tennistique. Il est aussi Britannique, comme un certain Andy Murray. Et puis, il a couté la modique somme de… 100 millions d’euros au Real Madrid, qui l’a arraché à Tottenham au prix du plus gros transfert de l’histoire. Enfin, Rafa est un fan de foot madridiste connu et convaincu. Bref, des raisons suffisantes pour voir le Majorquin s’intéresser de près au mercato. Et de doucher ceux qui s’insurgent contre un tel montant, comme ceux qui s’emballent déjà ! Pour Nadal, c’est clair : l’avenir dira si le choix est bon ou s’il ne l’est pas. Un peu comme au tennis, lorsqu’on prend le risque de reporter un retour de blessure ou, à l’inverse, lorsqu’on choisit de disputer des tournois lors même qu’on n’est pas sûr de son corps. « C’est toujours la même chose, au final », explique-t-il en conférence de presse, à New York. « Si vous dépensez beaucoup d’argent pour un bon joueur, votre investissement n’est pas si couteux. Si vous dépensez 10 millions d’euros pour un joueur qui n’est pas bon et que ce joueur joue mal, là, ça représente beaucoup d’argent. Si vous achetez un joueur comme Cristiano Ronaldo pour 90 millions et qu’il inscrit 50 buts dans l’année, c’est incroyable et, même si ça représente une grosse somme, ce n’est pas si cher que ça. On verra, dans le futur, si Gareth Bale est un joueur couteux ou pas ! » CQFD ! Manifestement, l’oncle Toni n’est pas du même avis… « A moi, cela me semble clairement mauvais de payer tout cet argent. Pas seulement pour Bale : les sommes d’argent que peuvent toucher Rafa ou un joueur comme Xavi, par exemple, me semblent exagérées. Quand on pense qu’un entraîneur de première division peut gagner plus que le président d’un pays... On vit dans un monde de fou ! » Parole du sage… Les débats doivent être houleux à l’apéro chez les Nadal !

4 au 10 novembre • Taipei (125K Series) COUPE DAVIS 15 au 17 novembre • Finale FED CUP 2 au 3 novembre • Italie-Russie (finale) La Ligue du Lyonnais accueillera le samedi 26 octobre au Tennis Club de Lyon la 50ème édition des finales des Championnats de France de Tennis Entreprise. Ce ne sont pas moins de 80 joueurs et joueuses, réunis en équipes d'entreprises, qui s'affronteront pour le titre national. Venez les soutenir nombreux !

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Lundi 16 septembre 2013, 17H10

6 322 fans

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GRANDCHELEM FRANCE

Arnaud

Di Pasquale

Améliorer notre parcours d’excellence Arnaud, on a eu beaucoup de retours de nos contacts ; ils nous ont expliqué qu’ils avaient été consultés par la DTN. Tu peux nous en dire plus ? En fait, je considère que les acteurs du tennis ont un vécu et des idées. Tout cela peut faire avancer la réflexion de la DTN. Effectivement, j’ai mis en place des réunions au CNE (Centre National d’Entraînement) avec certains représentants des enseignants, des coaches, pour échanger et partager nos idées. Ce fut riche ! La DTN était là pour écouter, plus que pour exposer ses projets. L’expérience du terrain est une force, ces concertations me l’ont confirmé : rester au contact de cette réalité est un de mes objectifs. Cela a pu remettre en cause le plan que tu avais déjà en tête ? Certaines de mes idées ont été confirmées, d’autres moins. Ce qui m’importe, c’est de comprendre avec précision ce qui permet d’améliorer notre parcours d’excellence. Et à chaque fois qu’on touche au haut-niveau, comme à la formation, on est face à ce défi. Tous les intervenants qui se sont rendus à ces réunions avaient une expérience forte dans ce domaine. Les cas sont souvent particuliers, mais ressort systématiquement une véritable envie de progresser. Ces enseignants, ces coaches, ces entraîneurs cherchent, inventent innovent. Notre rôle devient simple : synthétiser et confronter nos idées, pour prendre les décisions qui vont ouvrir la porte à l’excellence au plus grand nombre et faire en sorte que ces méthodes puissent s’adapter à nos structures fédérales.

Après avoir présenté ses objectifs dans le dernier numéro de GrandChelem, le nouveau DTN Arnaud Di Pasquale nous expose concrètement les axes de sa politique déjà mise en place depuis deux mois et les actions qui vont être enclenchées sur le terrain.

Quels sont les points qui ont été évoqués ? Plusieurs, mais un, en particulier, qu’on avait déjà identifié. En fait, il y a de réelles cassures dans le parcours au moment des passages entre les différentes structures. Cela brise une dynamique, une continuité, l’athlète change trop souvent de référent et cela nuit à sa formation de champion. Le rapport entre un joueur et un entraîneur est très fort. Alors, quand cela fonctionne, il faut se donner les moyens de garder cet équilibre et de favoriser la continuité. Quelle décision en découle ? On avait déjà beaucoup travaillé en amont sur cette problématique. Il fallait rendre la mécanique plus fluide. Avant, il y avait trois étapes pour le haut niveau. On a décidé d’en supprimer une. Nous aurons dorénavant un département des 15 ans et moins et un département pour les 16 ans et plus. L’INSEP et le CNE ne font plus qu’un seul et même pôle. Nous n’avons plus envie de casser la relation entre un joueur et son technicien, elle est trop riche, trop structurante, il faut la faire perdurer au maximum. Ce n’est qu’à 15 ans que l’athlète devient prêt à passer une nouvelle étape. Evidemment, la DTN restera attentive, comme toujours, aux projets individuels, car cela fonctionne aussi. Elle saura les accompagner. Un champion qui n’intègrerait pas un pôle pourra toujours participer à notre programme de stages et/ou de compétitions Notre objectif, et c’est vraiment mon credo, c’est de parvenir à l’excellence. Donner la culture de la gagne. Il n’y a que cela qui compte, c’est mon obsession. Et pour cela le chemin n’est pas unique. C’est un sacré chantier... Oui, mais il faut avoir des ambitions et s’en donner les moyens. Cette évolution va dans le sens de l’histoire et de ce qu’on a observé, analysé. Former des champions, c’est bien. Les amener à pouvoir remporter des grands titres, c’est mieux. Le tennis est devenu un sport hyperconcurrentiel,

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de plus en plus dur. On doit donc savoir s’adapter et éviter d’enrayer une spirale positive par des soucis de structure. L’autre rôle de la DTN, c’est aussi de garder un œil sur la compétition au plus jeune âge… Oui, c’est là où tout commence. C’est la base. Une fois de plus, on a d’abord consulté l’ensemble des acteurs, avant de se lancer dans des théories. On a constaté une vraie désaffection ou, plus exactement, des difficultés, pour les jeunes, à passer de l’école de tennis à la compétition. On en a tiré des conclusions précises grâce à un travail auprès de nos cadres partout en France, mais aussi des spécialistes de l’enfant. Notre constat est clair : le système de classement classique chez les petits n’est pas idéal, il faut le revoir, le réformer. Il faut éduquer les enfants à la compétition, leur donner les moyens d’y prendre du plaisir. Le grand axe de cette réforme, c’est qu’il y aura une nouvelle compétition progressive, à âge réel dans laquelle le classement sera remplacé par une hiérarchisation. C’est une vraie révolution ! Révolution, je n’aime pas le mot, mais il va falloir expliquer les choses avec précision, c’est sûr. Cela entraîne une gestion tout à fait différente de l’école de tennis. Alain Solves et Marc Renoult, chargés de ce projet, ont d’ailleurs démarré leur tour de France des Ligues. Suivront des formations, avec, comme objectif : que tout soit en place en octobre 2014. C’est déjà demain… C’est clair, mais on a déjà fait des tests sur des clubs et des Ligues pilotes. Cette réforme est plus que plébiscitée. D’ailleurs, c’est assez excitant de changer des habitudes, c’est aussi dans ces moments qu’on constate la puissance de nos structures, leur capacité à se remettre en cause. Je suis convaincu que tous les enseignants de clubs comprendront très vite les enjeux de cette nouvelle donne. C’est logique, puisque que c’est grâce à leur retour et leur expérience qu’on a pu la définir. La DTN, c’est aussi le très haut niveau. Tu as décidé d’être clair… J’ai envie de dire que c’était mon ancien job (rires). Plus sérieusement, c’est sûr qu’en tant que responsable du haut niveau, j’avais déjà entrepris des modifications. Nous allons continuer dans ce sens. C’est-à-dire valider des projets. Et, en fonction de ces projets, la DTN s’engagera sur des accompagnements. On estime que le joueur de haut niveau doit se donner les moyens de ses ambitions. La DTN, de son côté, doit être là pour soutenir une partie de cet effort, notamment quand c’est difficile. En général, c’est en début de carrière que c’est le plus compliqué, même s’il y a des exceptions. En fait, toute aide doit répondre à une définition d’objectifs clairs ? C’est exactement cela. Le joueur doit nous présenter ses objectifs et les moyens qu’il veut mettre en œuvre pour les atteindre. On peut alors objectivement comprendre de quelle manière le soutenir. Cette aide ne sera pas forcément financière. La Fédération est d’abord source de ressources. Nous pouvons accompagner des projets à travers du testing, de l’analyse vidéo, des partenaires… Forcément, cela débouche sur la signature d’une convention entre le joueur et la Fédération Française. Entretien réalisé par Laurent Trupiano


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TM

SERIES

*La puissance n’est rien sans contrôle

Pour la nouvelle génération de joueurs de fond de court. Puissance et Spin.

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T E C N I F I B R E . C O M / O N T H E R O A D

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Le programme • On The Road To The ATP World Tour

Chez Tecnifibre

L’état d’esprit est un critère important de notre politique de recrutement

Le chargé de la promotion en France, Mathieu Pogam, revient pour GrandChelem sur le programme On the road to the ATP World Tour dans l'hexagone, et sur une saison 2013 déjà réussie. Comment se matérialise le programme On the road to the ATP World Tour, en France, sur le terrain ? Tecnifibre est la marque la plus jeune sur le marché de la raquette. L’utilisation de notre réseau de prescripteurs est un vrai atout pour accompagner notre développement et dénicher des talents. Notre objectif est de pouvoir constituer un team de jeunes joueurs, qui ont pour projet de jouer sur le circuit ATP. Ils doivent aussi adhérer à l’esprit Tecnifibre et à nos valeurs. L’état d’esprit est un critère important de notre politique de recrutement. On ne cherche pas à faire des coups, mais à mettre en place une belle relation entre la marque et le joueur sous contrat, c’est pourquoi la fidélité est également un axe majeur dans notre team.

Témoignages

C’est-à-dire ? Tout d’abord la proximité. Etre proche de nos joueurs, de leur coach, de leur famille, les conseiller avec précision sur le choix de leur matériel, notamment la complémentarité raquette-cordage. C’est essentiel, essentiel pour leur progression, mais aussi à notre développement, car nos joueurs sont à même de nous faire des retours sur nos produits, nous permettant ainsi d’évoluer. L’un des plus beaux exemples, c’est Grégoire Barrère. Il joue avec Tecnifibre depuis qu’il est petit, il a suivi notre progression, il a grandi avec nous et, à chaque évolution de nos produits, il a bénéficié de plusieurs opportunités pour faire évoluer son équipement. Aujourd’hui, il a un projet abouti avec Olivier Malcor comme coach. Toutes ces années ensemble ont beaucoup de valeur pour nous.

Du coup, tu suis toutes les compétitions qui comptent ? Oui, c’est la partie la plus facile (rires). Bien évidemment, je me dois d’aller sur les grands événements. L’avantage, c’est qu’il y a une vraie densité dans toutes les catégories, en France. Notre volonté, c’est aussi d’avoir un team dans lequel toutes les tranches d’âge sont représentées. Enfin, le réseau des prescripteurs joue aussi un rôle central, comme je l’ai précisé. On me sollicite régulièrement pour me donner des informations sur la progression de certains joueurs. Le temps fort d’un team France, c’est forcément les championnats de France. Cela a été bon cru pour Tecnifibre ? Un très bon millésime, oui, avec plusieurs finales à la clef. L’autre bonne nouvelle, c’est la première victoire en Future de Grégoire Barrère. Passer des Juniors au monde professionnel, c’est toujours difficile, long, et il ne faut surtout pas lâcher. Grégoire continue donc son apprentissage, mais ce succès est un beau point de passage. L’an dernier, nous étions présents à un événement à la Ligue du Val de Marne. Janko Tipsarevic était venu donner des conseils à ton team. C’est une opération que vous comptez à nouveau mettre en place ? Nos ambassadeurs sont tout aussi impliqués que nos joueurs ! Effectivement, je m’en rappelle bien, Janko avait joué le jeu. Pour répondre à ta question, on réfléchit à un rendez-vous de ce type pour la saison à venir !

Clément Marty

Gregoire Barrere

Maxence Broville

« J’ai découvert la marque quand j’ai commencé le tennis et j’ai tout de suite aimé ! J’aime beaucoup le look des produits. Matthieu (Pogam) me fait tester des nouveaux produits, me conseille et me demande mon avis ; je trouve cela intéressant d’être impliqué dans le développement. Et, d’un point de vue sportif, ils sont toujours derrière moi pour m’encourager. Je suis content d’être parmi Tecnifibre ! »

« Tecnifibre me suit depuis que j’ai 10 ans. Je suis très attaché aux raquettes qui me plaisent, avec lesquelles je me sens bien et c’est très important ! La marque est derrière moi et m’accompagne dans le choix et la préparation du matériel pour que je me sente toujours mieux et que je puisse progresser. De plus, Tecnifibre m’aide beaucoup dans mon projet tennis : comme je suis dans le privé, on entretient une étroite relation, on est toujours en contact. »

« Tecnifibre est une marque que j’admire, une très belle marque. Je joue avec les TFight 295 MP qui conviennent très bien à mon jeu. La bagagerie et le textile sont sympas aussi, avec des couleurs et des matières que j’apprécie beaucoup ! »

12 ans – finaliste aux Championnats de France 12 ans – joue en TFlash 265 et Duramix

19 ans – vainqueur de son premier tournoi pro’ au Future de Koksijde – joue en TFight 305 et Razor Code

14 ans – finaliste aux Championnats de France 13-14 ans – joue en TFight 295 MP et Razor Code

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Corner Spécialistes

LA PASSION CO Hugues Rivière Rivière Sport, à Villeneuve d’Ascq « Il faut toujours rester proche des clients et des clubs, c’est la clef de la réussite » Pour clore notre série Corner Spécialistes, nous avons décidé de donner la parole à Hugues Rivère, responsable du magasin Rivière Sport, à Villeneuve d’Ascq. Sans être le porte-parole de la profession, il peut, par son expérience et son passé, nous permettre de mieux comprendre les qualités et les exigences du métier de spécialiste tennis. Interview. de temps à mes clients clefs, je circulais moins auprès des clubs... Je le constate, maintenant que je suis revenu auprès d’eux. Mais il y a un autre Rivière Sport bien loin de Villeneuve d’Ascq… Ah oui, c’est vrai ! Il s’agit d’un magasin que mon neveu a monté à Lyon. Mais il est plus centré sur le badminton. D’ailleurs, il est vraiment en train de percer, cela me fait très plaisir !

Hugues, vous faites un peu figure de doyen chez les spécialistes. Vous pouvez nous donner des détails sur votre carrière ? « Doyen », c’est un peu dur (rires), mais je dois reconnaître que cela fait un bout de temps que je suis spécialiste. En fait, j’ai ouvert mon premier magasin en 1982. C’était l’âge d’or, avec le passage des raquettes en bois au grand tamis, une petite révolution. J’avais décidé de m’installer à Villeneuve d’Ascq, un berceau du tennis avec plus de 8000 licenciés dans la région et des clubs très dynamiques. C’était aussi une ville nouvelle en plein essor. Aujourd’hui, je ne regrette pas ce choix ! Par la suite, vous avez monté d’autres structures ? J’ai tenté l’expérience du magasin en centre ville en 1996 avec une deuxième enseigne en plein Lille, puis celle d’une autre grande ville, à Dunkerque. Aujourd’hui, j’ai fermé celui de Lille et revendu celui de Dunkerque, mais je ne regrette rien. J’ai vécu de très belles expériences, mais, en me concentrant sur le magasin historique, je suis revenu à une certaine vérité. La clef de notre commerce, c’est la proximité. Expliquez-nous… Avoir trois magasins, cela demandait une logistique plus importante et impliquait énormément de contraintes. Je consacrais moins

Comment analysez-vous l’évolution du métier du spécialiste ? Déjà, il y a eu de vrais chamboulements avec la technicité des raquettes qui n’a cessé d’évoluer, les modes de comportement des consommateurs qui se sont transformés avec l’arrivée d’internet. Il a fallu s’adapter, même si je pense qu’on a un véritable avantage, qui restera… Lequel ? Celui du contact, de l’échange, celui du terrain. J’ai 80 clubs sous contrat, près de 90 professeurs. Le prix, c’est bien, mais le rapport humain, c’est mieux (rires) ! Vous parlez d’internet… Cela casse le marché ? Il ne faut pas globaliser, il y a des marchands sur internet qui ont des comportements commerciaux logiques. Mais d’autres font un peu n’importe quoi. Néanmoins, à mon sens, ce n’est pas une menace ! Moi, je préfère me concentrer sur ma relation avec mes clubs, mes clients et les marques avec lesquelles je travaille. D’ailleurs, même si j’ai connu une période un peu difficile, j’aimerais les saluer, car celles-ci m’ont toujours soutenu. La famille du tennis, ce n’est pas une utopie. Et c’est une petite fierté de savoir que tous les acteurs m’ont fait confiance. Est-il vrai que vous ne référencez pas des marques comme Adidas et Nike ? C’est un choix ! J’ai essayé, c’est juste un enfer

en termes de collections, de tailles. Aujourd’hui, les marques de tennis ont su évoluer vers une offre globale – je pense à Babolat et Wilson. Tecnifibre également, même s’il leur manque la chaussure. Cela va peut-être venir bientôt (rires) ! On vous avait contacté au début de l’aventure de GrandChelem en 2007. Vous tentiez de regrouper les spécialistes pour créer une cohésion et avoir un poids plus important sur le marché. Qu’en est-il de cette initiative ? J’ai essayé, mais c’est difficile. Et j’en suis navré, car, en termes de communication mais aussi de politique d’achats, nous serions plus performants. C’est un petit regret. Mais chacun doit se battre. Aujourd’hui, il y a quand même beaucoup moins d’acteurs qu’il y a dix ans. Certes, mais le spécialiste reste quand même la référence, le magasin où les marques testent vraiment leurs concepts, leurs innovations… C’est évident, on est une sorte de laboratoire, car on est en contact permanent avec les compétiteurs et les prescripteurs. On a la capacité de faire un retour aux marques, de les aider à se lancer dans un créneau. En fait, les phénomènes de mode, on les détecte très rapidement, ce qui n’est pas le cas dans la grande distribution.

est plus performant techniquement, c’est une certitude. On m’a dit que vous aviez inventé le concept du test de raquettes… Inventé, je ne sais pas, mais c’est vrai que je l’ai mis en place en premier sur le territoire. Maintenant, cela fait partie de la palette des services de l’ensemble des acteurs. Et, ce, même chez la grande distribution. On vous sent passionné ! Je crois que c’est le bon mot. Autrement, j’aurais changé de secteur depuis longtemps. J’ai plaisir à échanger avec les présidents, avec les joueurs… Dernièrement, j’ai pu resigner un accord avec la Ligue des Flandres et Tecnifibre comme équipementier. Ce qui a fait la différence, c’est ma capacité à être créatif, à m’engager sur le terrain, à être présent. Indéniablement, je le répète, les spécialistes doivent rester très proches de leurs clients, avoir le temps de leur rendre visite, connaître parfaitement les clubs. Bref, offrir ce que nos concurrents n’ont pas les moyens de donner ou l’envie de faire. Si l’on suit ce credo, à moins d’un cataclysme, on s’en sort forcément. En plus, le contact, c’est aussi des rencontres… C’est un métier qui permet vraiment d’être acteur de son sport.

On a fait un sujet sur le cordage, dans cette rubrique Corner Spécialistes. Là aussi, c’est un savoir-faire qui vous appartient ? Il fut un temps où j’avais étudié l’idée de créer des points cordage. C’est-à-dire des structures où l’on ne ferait que corder. Economiquement, cela n’était pas viable. En revanche, il est évident que c’est notre premier service et que, dans ce domaine, notre expertise demeure inégalable tant sur le plan technique, qu’au niveau du conseil. On doit le conserver, c’est un avantage concurrentiel très fort. On est plus rapide, on respecte les délais et, surtout, on

Les magasins partenaires du Corner Spécialistes Balle de match Responsable : Grégory BINET 16, rue du Sablon 57000 Metz w w w.per f-tennis.com

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Perf Tennis Responsable : Thierry GRANIER 96, rue Vendôme 69006 Lyon www.perf-tennis.com

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RIVIERE SPORTS Responsable : Hugues RIVIERE 139, rue du 8 Mai45 (La Cousinerie) 59650 Villeneuved’Ascq www.riviere-sports.fr

String Box Responsable : Laurent LARDON 7 avenue Charles Flahault 34090 Montpellier www.stringbox.fr


Corner Spécialistes

OMME MOTEUR

Entretiens réalisés par Laurent Trupiano

Le conseil

comme pilier de l’activité La rentrée est un temps fort de l’année pour les spécialistes tennis. C’est le moment où leur rôle devient fondamental, notamment pour conseiller les parents, les enfants et équiper l’ensemble des clubs dont ils sont partenaires. Tous ont leurs petits trucs et leurs spécificités. Tour d’horizon avec les membres du Corner Spécialistes de GrandChelem. La force des enseignants

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ous les spécialistes sont d’accord là-dessus : les enseignants remplissent une mission décisive dans la quête de performance. « Les professeurs sont les liens directs avec nos clubs. Comme beaucoup de mes collègues, je leur confie un thermobag contenant les échantillons et ce sont eux qui présentent les modèles. Ils sont un peu mes commerciaux (rires) », explique Antony Facondini (TennisLand). Il arrive également que le magasin décide de se délocaliser en allant sur le terrain à la rencontre des clients. « J’aime bien me rendre dans les clubs, cela me permet d’être en prise directe avec le consommateur. Je vais même plus loin, puisque je parviens à faire des offres « packs », qui peuvent inclure des produits comme des survêtements floqués aux couleurs du club. Cela fonctionne bien. D’autres disciplines offrent ce genre de prestation depuis longtemps. Pour mettre cela en place, je m’efforce de travailler avec des équipementiers tennis, car ils sont plus à l’écoute et ont des stocks qui suivent, ce qui n’est pas toujours le cas chez les généralistes », affirme Laurent Lardon (String Box). Avant de rajouter : « Quand on connaît bien ses clubs, la relation est forte et l’on parvient toujours à monter des belles opérations. A ce sujet, j’aimerais vraiment remercier le TC Grabels et le TC Saint Jean de Vedas… Ils comprendront (rires) ! Bien sûr, à chaque fois, le lien, ce sont les enseignants. Si ces opérations sont un succès, c’est aussi parce qu’ils sont toujours très actifs et motivés. »

Pour débuter, le conseil, c’est essentiel !

C

omme l’affirme Thierry Granier (Perf Tennis), bien conseiller celui qui commence le tennis est vraiment important : « Une erreur en termes d’équipement, alors que l’enfant découvre ce sport, cela peut l’éloigner des courts à tout jamais ! Il faut donc prendre un soin tout particulier à cette grande première. Pour y parvenir, on dispose des informations de l’enseignant et de notre expérience. » Un discours que Grégory Binet (Balle de Match) valide. Il va même plus loin en refusant de vendre des raquettes sans la présence de l’enfant. « Quand un parent vient, je le préviens tout de suite que je vais devoir absolument voir son enfant. Dans le même temps, je cherche toujours à avoir des infos chez son professeur, que l’on soit au début de la pratique ou que le joueur ait déjà quelques années d’école de tennis. Beaucoup de magasins travaillent avec le fameux mètre mesureur ; personnellement, je ne m’en sers pas toujours. » Jérôme Coing (Tennis Store), lui, manie souvent le téléphone portable. « J’appelle systématiquement le professeur, car un enfant est plus ou moins dynamique, précoce, rapide. Avec l’ensemble des infos que je reçois, je peux alors proposer le meilleur matériel. Même si c’est parfois difficile, tant un certain joueur crée un pouvoir d’attraction (rires) ! » En effet, chez les enfants plus qu’ailleurs, Rafael Nadal semble réunir tous les suffrages. « La réalité, c’est que Rafael Nadal a un impact de fou sur cette tranche d’âge, que les enfants jouent ou pas au tennis. Par la suite, cela n’est plus aussi criant. Rafael Nadal doit leur envoyer une image de super héros, un peu comme Superman ou Spiderman...» explique Jean-Philippe Biossac (Set et Match).

Avec le printemps, la rentrée scolaire est donc une période cruciale pour le spécialiste. D’autant que, cette année, l’ensemble de la profession souffre d’une météo plutôt défavorable. « L’été a été beau, mais a commencé tard. La saison sur terre battue a démarré mi-avril, cela n’a pas favorisé notre activité », conclut Grégory Binet (Balle de Match). Ce qui ne l’empêche pas de garder son optimisme : « Le meilleur est à venir. De toute façon, notre passion sera toujours plus forte que les intempéries (rires). Je sais aussi que notre savoir-faire va devenir de plus en plus recherché, car, plus le temps passe, plus on se dirige vers le contact et la proximité, c’est une évidence. » Voilà une conclusion qui laisse beaucoup d’espoirs !

Set et Match Responsable : Jean-Philippe BIOSSAC 6, avenue Albert Thomas 87100 Limoges Et : 169, route d’Angoulême 24000 Perigueux www.setetmatch.fr

Tennisland Responsable : Antony FACONDINI 2, quarter rue de l’Epinette 77340 Pontault-Combault www.tennisland.fr

Communication de GrandChelem Notre prochain numéro, le 37, sort bien avant les fêtes de Noël, en novembre. C’est peut-être le moment pour d’autres spécialistes de rejoindre le Corner Spécialistes pour valoriser leur métier ! Pour cela, il suffit de nous contacter à : sandrine.proton@grandchelem.fr.

Tennis Store Responsable : Jérome COING 89, rue du Sergent Blandan 54000 Nancy www.tennis-store.fr

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Ca va chauffer au palais des Sports de Gerland

Lyon a toujours été une capitale du tennis bleu-blanc-rouge, que ce soit avec la finale de la Coupe Davis 1991 ou avec le Grand Prix de Tennis de Lyon, dont la dernière édition a eu lieu en 2009. C’est sûrement ce qui a poussé l’agence « La Blonde et la Brune » à y organiser une étape du Classic Tennis Tour ! Revue d’effectifs avec Sarah Valéry et Delphine Lalliard, les créatrices, et Christian Bimes, fondateur du Classic Tennis Tour. Entretiens réalisés par Pauline Dahlem

La Blonde et la Brune, Sarah Valéry et Delphine Lalliard Pourquoi avoir choisi de vous investir dans le Classic Tennis Tour, à Lyon ? On a cru en cet événement parce que Lyon a toujours été une ville de tennis. Le GPTL a tout de même séduit le public lyonnais pendant 22 ans ! Lorsqu’il a été déplacé à Montpellier, il y a eu un vrai manque. On a alors voulu le combler en invitant les légendes du tennis. Il faut aussi savoir que la Ligue du Lyonnais est la plus grosse Ligue de France en nombre de licenciés. Une nouvelle preuve que le tennis est très pratiqué et, surtout, très aimé dans la région !

Quels sont les événements parallèles au tennis que vous avez mis en place ? Le Classic Tennis Tour existe déjà dans d’autres villes, à Saint Tropez et Courchevel. Pour l’étape lyonnaise, on a voulu adapter l’événement aux spécificités de cette grande métropole. On voulait donner à l’événement une saveur particulière. Et on a tout de suite pensé à la gastronomie. C’est pourquoi, le premier soir, trois chefs lyonnais très réputés viendront faire un show culinaire en cuisinant un plat de leur choix devant les spectateurs VIP.

Christian

Bimes Quand et comment vous est venue l’idée du Classic Tennis Tour ? Je baigne dans le tennis depuis toujours. J’ai été joueur, dirigeant, Président de la Fédération, Directeur de Roland Garros. Aujourd’hui, ma passion pour ce sport est intacte. Il y a quelques années, j’ai créé une agence dans le sport et j’ai rapidement eu envie d’organiser quelque chose dans le tennis. Comme j’ai encore plein d’amis joueurs, je me suis dit qu’il fallait créer un circuit des anciens joueurs. Cela se met très bien en place puisque nous avons déjà trois étapes en France, à Saint Tropez, Courchevel et Lyon.

Justement, les précédentes éditions ont-elles été un succès ? Absolument ! L’étape de Saint Tropez ne cesse de grandir. Nous avons désormais une capacité d’accueil de 2000 personnes, ainsi que 50 loges VIP. Cet été, tout était plein ! Et puis, il y a une ambiance très particulière qui séduit beaucoup, du fait que nous sommes sur le port de Saint Trop’, au bord de la mer. L’événement à Courchevel a également été une réussite. C’était un match France-Russie et la patinoire olympique qui accueillait la rencontre, d’une capacité de 3000 personnes, était aussi pleine à craquer. Pourquoi avoir choisi Lyon comme troisième étape ? Les Lyonnais ressentent un vrai manque pour le tennis. Depuis le départ du Grand Prix de Lyon, qui

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Qui sont ces chefs ? Il s’agit de Matthieu Viannay, du restaurant La Mère Brazier (NDLR : restaurant deux étoiles), de Frédéric Berthod, du restaurant le plus en vue à la Cité Internationale de Lyon, le 33 Cité, et de Laurent Bouvier, du restaurant L’Ellixir, qui est aussi Président des Toques Blanches (NDLR : une association de chefs reconnus). Vous espérez combien de spectateurs ? On a confié la billetterie à la Fnac et cela a plutôt bien fonctionné, nous aurons environ

Il y aura Yannick Noah. Il va reprendre le tennis à l’occasion de cet événement !

était devenu une institution, les amoureux du tennis de la région sont déçus. Il y a certes eu une rencontre de Coupe Davis en 2010 et un tournoi ITF 10 000$ ces dernières années, mais cela ne suffit pas. J’ai parlé de mon projet au Président de la Ligue, Monsieur Wallach, qui m’a assuré que l’idée était bonne. J’ai alors voulu faire venir ceux qui avaient gagné la Coupe Davis en 1991 à Lyon pour cette étape du Classic Tennis Tour. Justement, quel sera le plateau de joueurs à Lyon ? Il y aura déjà Yannick Noah. Il va reprendre le tennis à l’occasion de cet événement ! Il n’a pas joué depuis longtemps et il a récemment décidé de s’y remettre. Quand je lui ai proposé de venir à Lyon, il était absolument ravi. Idem pour Henri Leconte, notre deuxième invité de prestige, qui a joué un match d’anthologie au Palais des Sports en 1991, contre Sampras. Il adore cet

endroit puisqu’il y a vécu l’un des meilleurs moments de sa carrière. Fabrice Santoro est également très enthousiaste à l’idée de jouer à Lyon, il appréciait particulièrement le GPTL. Et, enfin, le dernier invité, Mansour Bahrami, est un véritable showman qui ravira le public. Quel est le maître mot de ces matches d’exhibition ? Spectacle, détente, rire ? A quoi peuvent s’attendre les spectateurs ? L’idée, c’est que les gens viennent passer une bonne soirée. Le public aime lorsque les joueurs s’expriment ou font le spectacle. Or, aujourd’hui, la tension des matches en compétition ne permet plus cela. Les joueurs sont complètement bridés, car s’ils s’expriment, ils sont sanctionnés. Pour cette étape à Lyon, Noah, Leconte, Santoro et Bahrami vont simplement s’amuser en tapant des coups de génie, en s’interpelant – c’est certain. J’imagine que vous avez déjà d’autres perspectives de développement pour ce Classic Tennis Tour… Aujourd’hui, on a trois étapes : Saint Tropez, Courchevel et Lyon. L’an prochain, il y en aura cinq avec, notamment, un événement à Deauville. On a encore d’autres villes candidates. Dans le futur, on devrait développer le concept à l’étranger. J’ai déjà eu des propositions de Rio au Brésil, ainsi que de deux pays africains.

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1500 personnes. C’est tout à fait satisfaisant pour une première édition. L’idée, c’est de pérenniser ce rendez-vous lyonnais ? Absolument ! Nous avons eu pas mal de difficultés à monter cette première édition, car, même si Lyon est une ville de tennis, il a fallu relancer la machine. Notre projet a toujours été bien accueilli par les potentiels partenaires. Néanmoins, en période de crise, les entreprises n’investissent pas facilement dans un projet comme celui-là. Finalement, on est

parvenu à mettre tout cela en place. Et maintenant que nous avons réussi notre pari, nous sommes déterminés à inscrire l’événement dans la durée. Ce Classic Tennis Tour lyonnais ne sera pas un « one shot » !


2013 PALAIS DES SPORTS DE GERLAND

LE RETOUR DE LA COUPE DAVIS 1991

YANNICK NOAH

HENRI LECONTE

FABRICE SANTORO

MANSOUR BAHRAMI

billeterie FNAC.COM – tiCketNet et lOges – CONtACt@lAblONdeetlAbruNe.COM

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GRANDCHELEM FRANCE

Nicolas Mahut Je veux être un ambassadeur actif

Très impliqué dans l’organisation de l’Open de Vendée, un Challenger 75.000$ à la Roche-sur-Yon, dont la première édition aura lieu du 12 au 20 octobre au Vendéspace, Nicolas Mahut évoque pour GrandChelem les ambitions de cette nouvelle étape du circuit secondaire dans l’hexagone. Pourquoi est-ce que tu t’es autant impliqué dans cette épreuve ? Tout simplement parce que la Rochesur-Yon, ce n’est pas très loin de chez moi. Parce que j’ai toujours expliqué que je voulais, après ma carrière de joueur, rester dans le monde du tennis. Quand on m’a demandé d’être ambassadeur du tournoi, j’ai tout de suite plongé. En précisant, très vite, que je voulais avoir de vraies missions ! Cela a été le cas ? Oui, j’ai travaillé en étroite collaboration avec Patrick Miot, Président du comité d’organisation, et Matthieu Blesteau, Directeur du tournoi. J’ai dû faire le lien avec les joueurs du circuit, j’ai vanté les mérites de la Vendée, de notre salle, de notre ambition. Par exemple, j’ai obtenu l’accord de Mika Llodra, qui sera notre tête d’affiche. Et puis, j’ai aussi discuté

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avec l’ATP de l’avenir du tournoi, car nous voulons monter en gamme. C’est-à-dire ? On a commencé à 75.000$, ce qui implique, au maximum, un seul joueur du Top 50. Ce sont les règles, on ne peut pas en avoir plus dans ce format et c’est forcément gênant quand on veut monter un gros plateau. Par ailleurs, notre date est en face de trois tournois ATP 250. A terme, cela peut aussi nuire au tournoi. Reste que c’est une super aventure, j’ai hâte de voir la salle pleine ! Cela voudra dire que c’est une réussite.. Mais je n’ai pas de doute là dessus, car les Vendéens sont des sportifs ! Ils savent se mobiliser à chaque manifestation d’envergure, je ne me fais pas de souci. Cette région méritait un grand rendez-vous de tennis. Le

Vendéspace est un outil en tout point remarquable. Après comme c’est une première on a forcément une grosse pression mais c’est aussi cela qui est excitant. D’ailleurs en tant qu’ambassadeur, je vais vraiment faire le maximum avant et pendant le tournoi. Cela fait partie de mes missions, et je me prépare à un emploi du temps plutôt tendu. Et si c’était l’ambassadeur lui-même qui remportait l’épreuve (sourire)… Un scénario idéal, non ? C’est vous qui le dites (rires) ! En tout cas, quand je rentrerai sur le court, j’aurai les crocs et je ne lâcherai rien, car je serai aussi le régional de l’étape. Un dernier mot sur ton formidable été… 2013, c’est ta meilleure saison ? Forcément (sourire). C’est dingue de parvenir à remporter deux titres

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après 13 ans de carrière… Je courais après depuis tellement longtemps ! Quand tu sais tous les efforts que j’ai accomplis pour revenir, suite à ma blessure au genou, tu te dis qu’il y a une petite justice dans le sport. Et que savoir s’entourer est une clef de la réussite dans ce milieu, je dirai même que c’est l’essentiel. Cela te permet d’être totalement concentré sur ton tennis, sur tes objectifs. Tu parles de ton team… Oui, je pense forcément à Thierry Ascione, Nicolas Escudé, qui est venu comme un électrochoc, mes proches... J’espère être un exemple pour des jeunes qui ne parviennent pas tout de suite à être performant, surtout avec la concurrence qu’il y a dans le tennis, dès le plus jeune âge. Il faut savoir être patient et faire preuve d’un peu de sagesse.

La Roche-sur-Yon nouvelle étape du tennis La Vendée méritait un grand rendez-vous de tennis. C’est chose faite ! Avec ce tournoi d’envergure, c’est l’ensemble du territoire français qui est fourni en événements tennistiques de haut niveau. Vous pouvez d’ores-et-déjà réserver vos places à :

http://vendespace.vendee.fr

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On rappelle que le tournoi aura lieu du

samedi 12 au dimanche 20 octobre 2013.


ARTENGO

• Raquette TR 820 Lite Flaxfiber : 69,95€ Une raquette composée de fibre de lin et de carbone. Le lin absorbe les vibrations et le carbone apporte de la rigidité au cadre. • Chaussure TS 860 : 54,95€ Une chaussure conçue pour le joueur de tennis régulier pratiquant sur tout type de surfaces avec des déplacements de moyenne intensité. • Tube de balles TB 920 : 5,95€ Devenue la balle officielle du Moselle Open (ATP 250), la TB 920 possède une qualité de rebond et une précision irréprochable. Homologuée FFT et ITF.

WILSON

• Raquette Six One 95s : 220€ Dotée de la technologie Spin Effect, avec un rapport poids/ équilibre ré-optimisé, la nouvelle Six-One 95S augmente le ressenti du toucher de balle et du confort. • Raquette Blade 98s : 220€ La nouvelle Blade 98s possède un nouveau plan de cordage (18x16) et sa technologie Amplifeel confère aux joueurs un meilleur ressenti et toujours plus de contrôle. • Cordage Rip Spin : set 13€ / bobine 130€ Le cordage Rip Spin est spécialement étudié pour apporter plus de Spin à chacun de vos coups. Ce cordage existe en deux couleurs : noir et blanc. Et en plusieurs tailles, de 1,25 à 1,35mm. Disponible en bobines de 12m et 200m.

ASICS

PRINCE

• Raquette Premier 115L ESP : 279.99€ Cette raquette est dotée de la nouvelle technologie ESP et possède un plan de cordage plus ouvert (14x18) pour une meilleure prise d’effets. • Raquette Tour 100 T ESP : 189,99€ La nouvelle Tour 100 T ESP bénéficie elle aussi de la nouvelle technologie ESP, afin d’augmenter les effets de plus de 30% par rapport à une Tour classique. • Raquette Classic Graphite 107 : 179,99€ La Graphite 107 est le modèle historique de la marque, la raquette a donc été remise au goût du jour.

• Chaussure Gel Resolution 5 Clay : 130€ Chaussure très appréciée pour sa résistance et sa stabilité. Le modèle évolue et offre plus de durabilité grâce au renfort à l’avant-pied et à une semelle plus fine sur les côtés. T-shirt M’S Court Graphic : 40€ Haut à manches courtes en jersey léger, extensible et doux au toucher avec excellente absorption de l’humidité pour des performances optimales sur le court. Les manches raglan apportent une plus grande liberté de mouvement. 92% Polyester - 8% élasthanne • Short M’S Resolution : 50€ Short long en tissu imperméable, silencieux et ultra-extensible pour une liberté de mouvement maximale. Panneau à mailles spécialement disposé pour un short aéré. Doublure sans couture pour plus de confort et poches pour balles. 88% polyester - 12% élasthanne

Raquettes disponibles à partir du 1er novembre 2013

TECNIFIBRE

• Raquette Rebound Feel 265 : 150€ Spécialement pensée pour les joueuses, la gamme Rebound répond aux demandes spécifiques des plus jeunes aux plus expérimentées, de la championne à la joueuse de club. Raquette TFit 280 : 130€ Tecnifibre innove avec la gamme TFit qui permet de customiser sa raquette. Spécialement conçue pour le joueur régulier de niveau intermédiaire, la 280 s’adapte à sa progression grâce à un panel étendu d’accessoires. Thermobag Team ATP 9R : 60€ Estampillé ATP, ce thermobag ravira les compétiteurs organisés. 3-4 raquettes dans une poche et quatre autres poches pour compartimenter le reste. Dimensions : 79cm x 33 cm x 28cm.

head

Shopping • Raquette SPEED JR : 99,95€ Version Junior de la Head Speed, cette raquette est équipée de la nouvelle technologie Graphène™. Parfait mélange entre puissance et contrôle, ce cadre s’adresse à tous les jeunes joueurs désireux de jouer comme Novak Djokovic.

• Cordage SONIC PRO EDGE : Set : 14€ / Bobine : 149,95€ Ce cordage offre un maximum de contrôle, un meilleur toucher et une remarquable longévité. La zone de contact agrandie, grâce à sa forme pentagonale, permet de donner à la balle un maximum d’effet. • Sac de sport Major Club US OPEN : 49,95€ Ce sac de sport est une édition limitée spéciale US OPEN. Très pratique et élégant, vous pouvez l’emmener partout.

ADIDAS

• Chaussure Barricade 8 : 125€ Portée par Andy Murray depuis l’US Open, la légendaire Barricade voit sortir sa huitième version. Connu pour sa durabilité, sa légèreté et sa respirabilité, ce modèle saura ravir les inconditionnels de la marque aux trois bandes.

BABOLAT

• Raquette Aéropro Drive : 225€ (non cordée) Raquette rendue extrêmement populaire grâce à Rafael Nadal, l’Aéropro Drive version 2013 permet de faire un swing plus rapide que son précédent opus. L’ajout de la Technologie Active Cortex offre une meilleure maniabilité.

• Raquette Aéropro Drive junior 26 : 110€ Réplique exacte du modèle pour adulte, cette raquette Junior apporte une bonne accessibilité aux effets et à la puissance. Elle pardonne facilement les erreurs de frappe grâce à son grand tamis de 645 cm². Idéale pour les enfants âgés de 9 à 10 ans. • Chaussure Propulse 4 All Court : 130€ Les Propulse 4, signées Andy Roddick, sont des chaussures très dynamiques. Cette dernière version des Propulse offre une stabilité renforcée et une cosmétique plus « punchy ».

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EUROPE DE L’EST : L’ELDORADO ?

L’Europe de l’est,

nouvel eldorado du tennis mondial ? L’internationalisation du tennis passe par tous les continents. Et si, aujourd’hui, tous les yeux sont rivés vers l’Asie qui découvre la discipline, il existe une région en Europe où les choses bougent à vitesse grand V. C’est celle des pays de l’est, de l’ex-URSS. A GrandChelem, dans ce numéro 36, nous avons décidé de faire un état des lieux dans cette partie de l’Europe qui a toujours joué au tennis, même à l’époque où le sport était instrumentalisé par le gouvernement. Mieux, quelques nations qui avaient pris une certaine distance avec la ligne du parti sont parvenues à se faire un nom : la Roumanie de Ion Tiriac, la Tchécoslovaquie d’Ivan Lendl, de Marina Navratilova, d’Hana Mandlikova, la Hongrie de Balas Balazs Tarockzy, la Yougoslavie de Mima Jausovec, la Pologne de Wojtek Fibak... Et puis, au fil des événements historiques, des déclarations d’indépendance et d’une certaine forme d’émulation, la géographie de cette contrée a changé. De nouvelles nations ont vu le jour. L’exemple le plus frappant ? La Serbie et ses numéros un, Novak Djokovic, Ana Ivanovic, Jelena Jankovic et Nenad Zimonjic. D’autres belles histoires devraient forcément naître de cette redistribution des cartes. D’ailleurs, les chiffres en attestent, la pratique de la petite balle jaune se développe et se démocratise. Nous sommes partis à la découverte de ce tennis d’une Europe qui revit en partant plusieurs jours au pays du yaourt, de Grigor Dimitrov et Tsvetana Pironkova. La Bulgarie. Histoire de vérifier sur le terrain la réalité des faits. Bon voyage !

Jacques Dupré

« Favoriser la mise en place de structures performantes » Jacques Dupré, Président de Tennis Europe, dresse un état des lieux des vecteurs de développement du tennis dans les petites nations d’Europe. Au-delà des facteurs historiques et culturels, le président insiste sur la nécessité pour ces pays de pouvoir, à terme, structurer la pratique grâce à une politique de formation et de compétition performante. Entretien réalisé par Laurent Trupiano

La République Tchèque et la Roumanie : voici l’exemple de deux nations qui, de petites, sont devenues tennistiquement grandes. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Ce qui permet à un pays d’obtenir des résultats est intimement lié à la qualité des structures mises en place, à la formation des entraîneurs. Dans les deux pays que vous citez, il y a toujours eu, traditionnellement, une culture tennis. Avec le temps, d’autres pays sont parvenus à suivre ces exemples. L’autre facteur est, bien sûr, géopolitique avec la chute du communisme, puis la crise des Balkans. Aujourd’hui, Tennis Europe s’attache à accompagner un développement rationnel partout en Europe, car on sait ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. C’est forcément plus ou moins facile suivant nos relations avec les instances de chaque pays... Dans l’ensemble, le souci principal, dans ces payslà, c’est plus la formation des dirigeants et des enseignants que les infrastructures, non ? Oui, dans la majorité des cas. Le sport a toujours été au centre des préoccupations des gouvernements de l’ex-bloc communiste ou de ses affiliés. Le tennis a donc été pratiqué avec plus ou moins d’intensité et il a toujours existé des lieux de pratique tout à fait corrects. D’ailleurs, à ce sujet, il faut noter que la République Tchèque, comme la Roumanie, a toujours été un peu à la marge sur le plan politique, par rapport à la ligne du parti. Cela explique peut-être leur forte émergence, même sous l’ère

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communiste. Pour en revenir aux infrastructures, vous avez dû le constater en Bulgarie (NDLR : la rédaction de GrandChelem est partie en Bulgarie pour ce reportage), les clubs ne sont pas désuets, loin de là. Mieux, dans un pays comme l’Estonie, il y a un centre d’entraînement avec des outils remarquables. Mais il manque des joueurs ou des formateurs. Au final, ces structures sont sous-utilisées. Enfin, il s’agit aussi d’agir au cas par cas, car chaque pays possède sa propre culture et son passé dans le tennis. La République Tchèque, par exemple, a toujours eu la capacité de former des grands joueurs sur la durée. On ne va pas intervenir fortement là ou il n’y a aucun réel besoin. Si l’on regarde les chiffres du dernier rapport que Tennis Europe a édité, on s’aperçoit que le nombre de licenciés dans ces pays est assez faible, en termes de pourcentage de la population... Cela me paraît logique, ce n’est pas une surprise. Là encore, on est confronté à un manque de structuration de la pratique. En clair, les fédérations ont souvent peu de moyens humains, techniques et financiers. Du coup, les politiques de recrutement sont difficiles à mettre en place et la pratique ne se fait pas obligatoirement dans un cadre législatif clair, avec une licence officielle, comme en France. Tennis Europe est aussi là pour remédier à cela et offrir des solutions. Par ailleurs, le tennis reste un sport d’élite dans certaines régions, même s’il tend à évoluer vers une démocratisation. Pis, il y a des nations où le tennis est tout neuf, presque naissant. Je pense, notamment, à l’Ukraine,

qui affiche une croissance de 170% de pratiquants et qui a construit près de 130 clubs entre 2011 et 2012. Au passage, j’aimerais préciser que ce n’est pas parce qu’il y a des joueurs de haut niveau sur le circuit que la pratique est omniprésente dans le pays. Vous pensez à la Serbie ? Pas forcément, mais il se peut aussi que le champion soit l’arbre qui cache la forêt. La Serbie compte 220 clubs et 1470 courts pour 6700 licenciés. Ce sont des chiffres plutôt faibles. Pourtant, ce pays, c’est Jelena Jankovic, Novak Djokovic, une Coupe Davis au palmarès... Quand on pense que l’Argentine n’a jamais gagné ce trophée ! Clairement, il n’y a pas de pratique de masse en Serbie. Néanmoins, même si ces statistiques sont de bons critères d’évaluation, il faut obligatoirement les corréler avec le nombre de tournois organisés. Cela symbolise parfaitement le dynamisme d’un pays. Et je parle de tournois ATP, mais aussi WTA, Juniors, ITF… En gros, les tournois dits « professionnels ». Savoir organiser des compétitions de ce calibre confirme que vous avez la capacité de mobiliser des équipes. Et que vous permettez à vos joueurs de se confronter à d’autres nations. Par exemple, avec 103 tournois internationaux sur son territoire, la Turquie confirme un dynamisme incroyable. Oui, lors de notre enquête, on nous a beaucoup parlé de la Turquie… C’est logique. D’une part, Istanbul veut accueillir les Jeux Olympiques. Il y a donc la volonté de prouver

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un certain professionnalisme auprès des instances sportives internationales. Quand on connaît les règles et les normes d’un événement de tennis professionnel, on présente un vrai gage de savoir-faire. D’autre part, le succès populaire des WTA Championships, le Masters féminin, a confirmé que la Turquie devenait fan de la petite balle jaune. En termes de création de courts, d’augmentation du nombre de pratiquants, cela suit le même rythme. Ce pays est un bel exemple de développement réussi. Logiquement, cela devrait déboucher sur l’émergence de champions dans un futur plus ou moins proche. Certes, mais ces pays-là ont peut-être du mal à garder leurs talents avec eux… Aujourd’hui, les jeunes partent très vite dans des académies à l’étranger pour progresser. C’est indéniable, mais Tennis Europe est aussi là pour que les fédérations de ces pays aient, de plus en plus, la capacité de former et de garder leurs espoirs. Je sais que vous revenez de Bulgarie, où un centre technique national a été mis en place pour parvenir à éviter la fuite des talents. Pironkova, par exemple, s’entraîne encore en Bulgarie. A l’inverse, Grigor Dimitrov, lui, est l’exemple type du jeune qui a été obligé, voir contraint, de s’expatrier pour continuer à progresser. Mais, à terme, s’il existe de vraies structures d’accueil et des compétences sur ces territoires, je ne vois pas pourquoi un athlète ne resterait pas dans son pays.


EUROPE DE L’EST : L’ELDORADO ?

Le poids

de L’EUROPE DE L’EST Voici en quelques chiffres et podiums-clefs ce qu’il faut retenir du tennis est-européen. Même si le cas de la Russie aurait pu être traité à part, tout comme celui de la Turquie, nous avons décidé de les intégrer dans notre enquête aux côtés de la Roumanie, la Pologne, la Serbie, le Monténégro, l’Ukraine, la République Tchèque, la Slovénie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Bosnie, la Hongrie, la Biélorussie, la Croatie, la Géorgie, la Lituanie, la Macédoine et la Moldavie.

2

comme le nombre de finales de Coupe Davis perdues par la Roumanie emmenée par Ion Tiriac et Ilie Nastase en 1971 et 1972.

chiffres 21 262 417 7 comme le nombre de titres d’Andreï Chesnokov, première grande star russe du tennis mondial.

100 KG

1

60

comme le poids de forme de Bobo Zivosinovic, dernier joueur yougoslave de talent avant la dissolution de la Yougoslavie. Aujourd’hui, Bobo est président de la fédération serbe.

dollars, la somme amassée par Ivan Lendl, né en 1960 à Ostrava (République Tchèque), naturalisé américain en 1992 et vainqueur de huit tournois du Grand Chelem, aujourd’hui coach d’Andy Murray.

comme le nombre de succursales de la Banque qui porte le nom d’Ion Tiriac en Roumanie, la reconversion la plus réussie d’un joueur de tennis, puisque le Roumain est à la tête d’un empire qui pèse 1 milliard d’euros.

213 comme le premier succès en Coupe Davis de la Serbie en 2010 face à la France

Nbre de joueurs Russie...........................................................550.000 République Tchèque...................424.100 Pologne......................................................252.584 Turquie........................................................150.000 Hongrie.......................................................100.000

aces, voilà ce qui a permis à Goran Ivanisevic de remporter le tournoi de Wimbledon en 2001, il est le seul joueur croate vainqueur en Grand Chelem.

+170%

Top 5 des joueurs licénciés Russie.............................................................. 29 083 Turquie........................................................... 26 635 République Tchèque...................... 23 448 Hongrie.............................................................. 9 800 Serbie.................................................................. 6 732

Top 5 du nombre de clubs République Tchèque.......................... 1 144 Hongrie................................................................... 631 Pologne.................................................................. 400 Croatie..................................................................... 400 Roumanie............................................................ 362

La progression du nombre de joueurs en Ukraine entre 2009 et 2012. Ce n’est pas encore l’effet Elina Svitolina (photo) mais c’est déjà pas mal !

Nbre d’enseignants République Tchèque.......................... 3 Pologne............................................................. 2 Hongrie.............................................................. 1 Roumanie....................................................... 1 Russie.................................................................. 1

273 800 700 250 200

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EUROPE DE L’EST : L’ELDORADO ?

Récit en Quatre rencontres d’un Entretiens réalisés par Pauline Dahlem et Laurent Trupiano

Vendredi 19 juillet, Sofia, Centre Technique National

Arrivée avec notre guide, Stéphane Gurov. L’ensemble du staff de la Fédération nous reçoit au Centre Technique National, situé au milieu d’un parc splendide dans la ville de Sofia. Au cours d’un entretien de plus deux heures, Ivaylo Traykov, ex-211ème mondial, Todor Enev, ex-240ème, cadres techniques de la Fédération, nous dressent le bilan de leur action. Mais partagent également leurs espoirs, avec la volonté d’accompagner l’engouement qui existe autour du tennis. Quelle est votre mission, ici ? Quels sont vos objectifs ? On travaille au quotidien avec les enfants. Cette opportunité est un véritable plaisir : pouvoir partager notre expérience pour faire progresser de jeunes joueurs… C’est formidable! Notre mission, c’est de leur apprendre à jouer, les regarder lorsqu’ils sont en tournoi pour, ensuite, débriefer, planifier leur programme de compétitions et d’entraînements. Quel est le système pour détecter les meilleurs joueurs en Bulgarie ? On voyage dans tout le pays pour regarder les enfants, notamment les plus jeunes. Notre détection débute vers l’âge de 6-7 ans. L’année dernière, on est parti visiter nos dix plus grands clubs pour étudier notre vivier et détecter les futures stars. On se déplace également sur les tournois internationaux pour coacher nos joueurs. Cet été, par exemple j’ai accompagné l’une de nos filles, âgée de 12 ans, à Londres. L’idée, c’était de pouvoir la soutenir et lui donner des conseils en situation de compétition. Dès que l’on repère un bon joueur dans les clubs bulgares, on l’invite à rejoindre le centre national pour s’entraîner ici. On peut imaginer l’émergence de nouveaux champions bulgares dans les années à venir ? C’est certain. Il y a un intérêt grandissant pour

le tennis, dans notre pays, depuis les révélations de Grigor Dimitrov et celle de Tsvetana Pironkova, demi-finaliste à Wimbledon en 2010. On sent un véritable enthousiasme chez les jeunes, la volonté de faire pareil que leurs aînés... Il y a une nouvelle génération vraiment pas mal qui monte chez les 9-12 ans. L’un de nos garçons vient de gagner un tournoi important... Quelque chose se passe, en ce moment, en Bulgarie ! Il faudra suivre nos « petits » dans les prochaines années. Jusqu’à quel âge accompagnezvous les jeunes ? En fait, on supervise tous les niveaux. Si un bon joueur dans la catégorie 12 ans progresse, on l’accompagne en lui proposant un programme spécial. Par exemple, on a dernièrement aidé la jeune Evtimova en Australie. Notre système de supervision est assez poussé. Le tennis reste un sport d’élite chez vous ? Il a toujours été considéré comme tel, certes. Un sport bourgeois. Néanmoins, Dimitrov a été un gros accélérateur. Aujourd’hui, le tennis est en train d’exploser. Il se démocratise.

entraîneurs de métier qui cherchent à former de futurs très bons joueurs. D’autres sont plus destinés à la pratique loisir. Les clubs sont bien catégorisés. Quel est leur rôle par rapport à la Fédération ? Les bons joueurs ont leurs entraîneurs dans les clubs, mais font régulièrement des stages, des camps organisés par la Fédé. Cela permet à cette dernière de les suivre et de superviser leur évolution. Avec qui travaillez-vous pour vous améliorer ? Vous faites des formations dans des académies, dans des Fédérations étrangères pour progresser dans votre approche du coaching ? Notre Centre National d’Entraînement est une structure toute jeune, qui n’existe que depuis deux ans. On commence à recevoir beaucoup d’invitations pour des échanges de compétences. On a été invités par la Fédération anglaise, par exemple, pour emmener nos meilleurs joueurs jouer avec les leurs, pour discuter avec les entraîneurs. Si l’on pouvait s’inviter en France pour ce genre de partenariats, ce serait génial (rires) !

Il y a des clubs renommés ? Un championnat ? C’est plus compliqué, il y a différentes formes de clubs. Certains sont professionnels, avec des

Samedi 20 juillet, Plovdiv, club du Lokomotiv Plovdiv

Pour comprendre la réalité du tennis au pays du yaourt, rien de mieux qu’un club légendaire. Nous choisissons ainsi de nous éloigner de la capitale pour aller à Plovdiv, ville touristique, mais aussi fief de Tsvetana Pironkova que nous devons rencontrer dans l’après midi. Au club du Lokomotiv, c’est Georgi Krumov, le Président, qui répond à toutes nos questions. Cet amoureux du tennis, mais aussi de la balle blanche, ne manque ni d’idées ni d’anecdotes croustillantes.

Pouvez-vous nous présenter votre club ? Ce club était un pilier du système, dans l’ex-bloc communiste. « Pilier » n’est peut-être pas le bon mot (rires), mais le sport jouait un rôle fondamental à cette époque, il était donc financé et contrôlé. Maintenant, ce n’est plus pareil. Attention, je ne suis pas nostalgique de cette période ! Mais je dis juste que nous avions d’autres moyens à notre disposition, même s’ils étaient détournés à des fins idéologiques. Néanmoins, le Lokomotiv demeure dans le trio de tête en Bulgarie. Nous formons beaucoup de jeunes et nous organisons de nombreuses compétitions. On est, ici, dans un fief du tennis bulgare. Et, maintenant, comment parvenez-vous à gérer votre club ? Comme un chef d’entreprise, en trouvant des partenaires, en étant actif, en organisant des manifestations et, surtout, en structurant la partie la plus importante, c’est-à-dire la formation. (NDLR : à ce moment-là, il coupe la conversation

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et nous emmène vers les courts où officie Dora Rangelova, Capitaine de Fed Cup) Vous voyez, ici, on ne s’arrête jamais de jouer au tennis. Petits, grands, l’activité est constante, surtout aux beaux jours. Le Lokomotiv a formé beaucoup de joueurs de haut niveau, mon objectif, c’est que cela perdure. Comment y parvenir ? En continuant à structurer nos activités, en échangeant avec d’autres clubs, en accueillant les experts de Tennis Europe comme cela a été le cas. Bref, en étant actif, en ne croisant pas les bras, en se disant que rien n’est impossible. Le tennis reste un sport de riches, en Bulgarie ? Non, je ne dirais pas cela, mais il est vrai qu’on pourrait faire encore beaucoup de choses pour qu’il se démocratise davantage. Vous êtes en train de nous dire que le tennis n’est pas populaire ? Non, d’ailleurs, c’est peut-être mon français qui

n’est pas clair (rires). Je ne dis pas cela, je pense juste que l’on peut mieux faire. Pour ce qui est de sa popularité, il occupe maintenant une place prépondérante, suite aux résultats de Pironkova et Dimitrov. Chaque grand match est suivi de près à la télévision. La victoire de Grigor face à Djokovic, à Madrid, a été un vrai coup de tonnerre. Mais, pour l’instant, c’est encore le volley qui reste le sport numéro un avec, bien sûr, le football. Mais, là, je ne veux pas retourner le couteau dans la plaie, à vous autres Français (rires).


EUROPE DE L’EST : L’ELDORADO ?

voyage plus qu’instructif

Samedi 20 juillet, Plovdiv, Novotel Plovdiv

On nous l’avait promis, on y a eu droit : une petite entrevue avec Tsvetana Pironkova. En effet, la star bulgare, demi-finaliste à Wimbledon en 2010, revient toujours chez elle pour s’entraîner. C’est sur les deux courts en terre battue du Novotel de la ville qu’elle trouve son inspiration et qu’elle sue à grosses gouttes. Alors que nous arrivons à l’endroit indiqué, Pironkova reconnaît Georgi Krumov, qui nous accompagne, et vient tout naturellement à notre rencontre. Un moment privilégié pour partager quelques mots, au bord du court, bien loin des fastes d’une académie américaine ou d’un centre technique high-tech.

Tsvetana, pourquoi reviens-tu toujours ici pour t’entraîner ? Parce que je me sens bien à Plovdiv. Dès que j’ai l’occasion, je reviens, cela ne s’explique pas. Je suis fière de mes origines et l’atmosphère, ici, est assez particulière. Même si je suis connue, je suis tranquille. Cela me permet de travailler en toute sérénité avec mon frère, car on est rarement dérangé. Le calme, c’est important et trop rare sur le circuit ! Tu arrives à trouver des sparring-partners de bon niveau ? On y arrive sans réels soucis. De toute façon, le tennis est si complexe physiquement, techniquement et mentalement qu’on

parvient toujours à trouver des exercices pour progresser avec ou sans sparring. Tu penses être un exemple pour les autres joueurs et joueuses du pays ? Je ne sais pas. Ce que je sais, en revanche, c’est que le tennis progresse en Bulgarie et que les champions sont souvent des locomotives pour les espoirs. J’essaie donc constamment de faire le mieux possible et de ne pas m’éloigner de mes racines, cela fait partie de mon équilibre. Que faut-il améliorer pour que le tennis grandisse encore ? C’est un travail de longue haleine ! D’autant qu’il ne faut pas confondre la pratique et le

haut niveau, même s’il y a des passerelles. Le tennis a toujours été vivant en Bulgarie, il l’est un peu plus maintenant aux yeux du monde depuis ma demi-finale à Wimbledon et l’émergence de Grigor Dimitrov. Mais, vous le verrez, vous serez surpris par la qualité de nos clubs et par notre enthousiasme. A vrai dire, on l’est déjà ! (Rires) Ah, okay ! C’est très bien que vous soyez venus pour vous en rendre compte par vous-même, pour vous intéresser aux fondements de notre tennis, car je suppose que vous n’êtes pas venus que pour moi (rires). Non, c’est vrai, on débute notre circuit en Bulgarie, en fait. Hier, on était au

Centre Technique National et on part, tout à l’heure, à Haskovo, le club de Dimitrov. Cela va vous faire un long voyage, mais vous allez être surpris de trouver un club de cette dimension en pleine campagne.

la

bulgarie c’est aussi

Un dernier mot… Tu as été surprise par le succès de Marion à Wimbledon ? Au fil du tournoi, elle a su hausser son niveau de jeu. Je ne connais pas très bien Marion, mais on sent que cette fille n’a jamais voulu abandonner son rêve. En ce sens, son succès est vraiment magique, une sorte d’aboutissement !

Dimanche 20 juillet, Sofia, Arena Armeec

Visite de l’Arena Armeec de Sofia, la salle qui accueillera le Qatar Airways Tournament of Champions, ou Masters Bis de la WTA, du 29 octobre au 3 novembre. C’est George Semerdjiev, le Directeur marketing de la Fédération, qui nous sert de guide. Au moment où nous sommes sur les lieux, les championnats du monde de taekwondo y sont organisés.

George, vous possédez un outil très performant avec cette salle ! Oui, elle a été inaugurée en juillet 2011. Avant, c’était l’Arena Sofia Hall. Les travaux ont duré plus de 18 mois et, aujourd’hui, sa capacité d’accueil peut monter jusqu’à 18 000 spectateurs. Elle respecte toutes les normes internationales. Sa modularité et son aménagement en font un lieu de sport, mais aussi de concerts. C’est sûr que, sans cet outil, nous n’aurions jamais pu organiser le Masters Bis.

Et la seconde se prépare comment ? Au fil des résultats, on découvre les futures participantes et on boucle les derniers détails du sponsoring. Tout se présente bien, on a l’expérience de 2012 et cela nous permet de gagner du temps.

Vous en êtes à la deuxième édition de ce tournoi un peu particulier. Quel bilan tirez-vous de votre grande première ? Cela a été un vrai succès populaire ! La présence de Pironkova

Pour la Bulgarie, c’est un sacré défi d’organiser un tel événement... Sincèrement, d’un point de vue logistique, pas du tout. C’est plus au niveau marketing qu’on peut avoir des soucis ici ou là,

s’est d’ailleurs avérée décisive, mais notre plateau, dans l’ensemble, était plutôt attrayant. Le format de l’épreuve permet de garantir un niveau de spectacle très intéressant pour les fans.

car il y a eu des périodes plus propices. Mais il faut se battre, être créatif. Au final, ces difficultés sont motivantes. C’est important pour un pays d’avoir des compétitions de très haut niveau ? C’est une vitrine ! En France, vous le savez bien avec Roland Garros. Le Masters Bis, c’est notre Roland Garros, cela nous permet de mettre en place énormément de choses auprès de nos partenaires. Sur le plan médiatique, cela donne une visibilité très forte au tennis. On a toujours voulu être actif là-dessus. La compétition, c’est important pour faire émerger des talents et des vocations. En Bulgarie, il y a une vraie dynamique autour de cette idée. C’est aussi pour cela que, toutes compétitions confondues, 24 tournois internationaux sont organisés chez nous.

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EUROPE DE L’EST : L’ELDORADO ?

Stefan Tzvetkov «En Bulgarie, il y a un potentiel de 200 à 300 000 pratiquants.» Impossible de quitter la Bulgarie sans tenter de comprendre le rôle que peuvent jouer les institutions. Nous sommes donc allés à la rencontre du Président de la Fédération, Stefan Tzvetkov. Interview. Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Masters Bis, l’aventure bulgare Du 29 octobre au 3 novembre aura lieu le Masters Bis de Sofia, ou Qatar Airways Tournament of Champions, un rendez-vous plutôt important pour les équipes de Stefan Tzvetkov. Une salle comble pendant les deux derniers jours, un plateau très dense, une formule attractive… La première édition du Masters Bis à Sofia a été un vrai succès : « Même si cela représentait un sacré défi, on a su mobiliser tous les acteurs, nos sponsors tout d'abord, mais aussi le Ministère des Sports, car nous n'aurions pas pu réunir le budget nécessaire sans eux », explique Stefan Tzvetkov. « Pouvoir organiser un tel événement est un point central de notre politique. Cela créera une émulation et c'est une belle vitrine de notre savoir-faire. Nous avons le tournoi jusqu'en 2015. Pour l'instant, on ne se projette pas plus loin. Mais l’organisation d’une telle épreuve nous donne de l'ambition ! »

Mode d’emploi Pour participer au Masters Bis, il faut avoir remporté au moins un tournoi du circuit WTA dans la saison. Les joueuses qualifiées sont celles qui possèdent le meilleur classement, après celles participant au Masters. Les organisateurs peuvent attribuer deux wildcards en plus des six joueuses, afin de former deux poules de quatre. L’an dernier, le plateau était composé de Caroline Wozniacki, Nadia Petrova, Roberta Vinci, Tsvetana Pironkova, Daniela Hantuchova, Su-Wei Hsieh, Maria Kirilenko et Jie Zheng. Sofia Arvidsson avait remplacée Kirilenko après le forfait de la Russe. C’est Petrova qui s’était imposée face à Wozniacki en finale, 6-2 6-1.

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Quel est l’état du tennis en Bulgarie ? Il y a une vraie réserve dans notre pays pour un développement plus rapide. D’après une enquête récemment commandée par le Ministère des sports, le tennis arrive en deuxième position des disciplines que voudrait pratiquer la population. L’effet Dimitrov existe, l’effet Pironkova également. Je pense qu’il y a un potentiel à long terme de 200 à 300 000 pratiquants. Le rôle de la Fédération, c’est de synthétiser tout cela et de mettre en œuvre les actions qui vont permettre au tennis d’accompagner cet engouement naissant. Cela passe forcément en s’appuyant sur vos clubs.... C’est l’un des rouages fondamentaux. D’ailleurs, le nombre de clubs progresse chaque année, c’est une très bonne nouvelle. On a beaucoup de nouvelles structures où notre rôle est important pour organiser les choses. Je crois beaucoup à un système pyramidal, comme vous l’avez en France, où un club ne se résume pas seulement à un président homme-orchestre. Et, là, le chantier est important. On essaie aussi d’amener les clubs à se rapprocher des Mairies pour faciliter leur développement. Mais c’est difficile, car celles-ci estiment souvent que les clubs devraient parvenir à s’autofinancer. L’autre point important, comme le précise Jacques Dupré, c’est la compétition… Jacques a raison, c’est fondamental. Je dois dire que, malgré la crise, on a pu maintenir une vraie dynamique. Aujourd’hui, on a sept tournois 10 000 dollars chez les hommes, quatre chez les filles, ainsi que deux 25 000 dollars. Chez les jeunes, on s’est aussi positionné dans toutes les catégories d’âge. Cette densité est importante, car elle permet à nos espoirs de se mesurer à la concurrence internationale, de se jauger. J’estime que c’est essentiel et on continuera à soutenir ses manifestations.

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Il y a une vraie culture tennis, en Bulgarie ? Si l’on regarde autour de nous, on constate que la Roumanie, par exemple, a plus brillé que nous par ses résultats… Plus récemment, c’est aussi le cas pour la Serbie ou la République Tchèque. Mais, malgré tout, le tennis a toujours été pratiqué en Bulgarie. Et, ce, même si nous n’avons jamais été au sommet de la hiérarchie mondiale. Par ailleurs, je pense que le fait d’être entouré de pays dynamiques va nous permettre de créer des partenariats et des passerelles pour partager nos compétences et créer une dynamique. A ces pays frontaliers, je rajouterais la Turquie. C’est une nation très jeune sur le plan tennistique, mais il y a une volonté farouche d’inscrire ce sport dans sa culture. Vous parlez de la Serbie, cela doit être un exemple pour vous ? Pas exactement (rires) ! Bien entendu, on ne peut qu’être qu’admiratif de l’ensemble de leurs résultats, mais, pour moi, ce n’est pas vraiment lié à une logique fédérale ou à un système bien précis mis en place. En revanche, la densité des compétitions en Serbie a permis, c’est certain, à Novak, Janko ou Viktor de progresser rapidement. En France, nous avons un système de classement bien précis. C’est le cas, ici ? Pas du tout. Nous avons une ligue pro et une ligue amateur, on ne peut pas jouer dans les deux. C’est très distinct et l’on n’a pas un système pyramidal qui unifie le tout. C’est d’ailleurs l’un de mes champs de réflexion, car force est de constater que c’est une des clefs de la réussite. Certains petits pays achètent des compétences pour accélérer le processus. Vous y songez ? Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. Les cadres techniques ont déjà eu des formations avec des coaches étrangers. Je me rappelle, notamment, de l’intervention

remarquée de Paul McNamee. Les compétences de nos entraîneurs, c’est un gros enjeu, j’en ai bien conscience. On vous sent passionné ! Le tennis fait partie de ma vie. J’ai été joueur de Coupe Davis dans les années 90. On était un groupe de huit joueurs assez performants, mais seuls Orlin Stanoytchev et Milen Velev ont décidé de tenter l’aventure du circuit. Les autres et moi, nous avons choisi l’option des universités, aux Etats-Unis. Je n’ai pas de regrets ! Cette génération a été performante, puisque Stanoytchev a été 96ème mondial et Velev, 121ème. Aujourd’hui, vous avez quand même Dimitrov et Pironkova. Et, par le passé, il ne faut pas oublier l’épopée des sœurs Maleeva... C’est vrai, vous faites bien de me le rappeler (rires). D’ailleurs, il y a beaucoup d’impatience autour de Grigor et Tsvetana. Le peuple bulgare aimerait déjà les voir gagner de grands titres ! Quant aux sœurs Maleeva, effectivement, elles représentent un véritable âge d’or pour le tennis féminin bulgare. Dernière petite question… On n’a pas vu beaucoup de courts couverts. Comment faites-vous, l’hiver ? Vous n’avez pas dû aller aux bonnes adresses, car il y en a de plus en plus. On insiste là-dessus, cela doit représenter environ 15% des terrains. Ici, l’hiver est plutôt rude. Je suppose aussi que vous avez vu beaucoup de terre battue… On est assez fier de cela, mais il y a aussi des clubs qui se dotent d’un ou deux courts en dur. Vous devriez avoir des courts en gazon au vu des performances de Pironkova à Wimbledon ! Mais c’est le cas, on en a un (rires) ! D’ailleurs, Tsvetana a été plus que surprise d’apprendre la nouvelle. Ne lui reste plus qu’à venir s’y entraîner !


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Comment passe-t-on de professeur de tennis à magicien (rires) ? La réponse est simple : tout naturellement. Sincèrement, je ne pense pas qu’il y ait de hasard dans la vie. J’ai toujours eu une fibre artistique. Plus le temps passait, plus c’est devenu une évidence. J’ai alors fait le grand saut en 1998, après avoir beaucoup sué sur les courts de tennis...

monsieur Pierre

C’est-à-dire… Je suis Diplômé d’Etat premier degré et j’ai beaucoup enseigné dans la région lyonnaise, avant de m’exiler en Allemagne en 1989. Je suis arrivé là-bas quand le tennis était en plein « boom-boom » (rires) avec Boris Becker et Steffi Graf. Je travaillais dans la région de Hanovre et je ne chômais pas ! Je faisais des semaines de 70 heures. On m’avait appris une certaine façon de donner des cours de tennis. C’était la règle des trois « L ».

Il y a des personnages dont le parcours est plutôt atypique. Pierre Manu, illusionniste de profession, fait partie de cette caste. Pour GrandChelem, il dévoile comment il est parvenu, grâce à un tour dont il a le secret, à rentrer dans le cerveau de… Rafael Nadal.

Tu as donc commencé ta nouvelle carrière… D’abord, je suis entré dans le monde du travail dit « normal », en étant responsable export. Et c’est en 2000 que j’ai vraiment réalisé ma petite révolution. Au préalable, en parallèle de mon job, j’ai commencé à me former en magie avec la ferme intention de devenir le meilleur. J’ai beaucoup lu, demandé des conseils, regardé des vidéos, appris des tours… et, surtout, répété, répété, répété ! Je me rappelle d’une phrase de Platon que j’avais accrochée à mon frigo : « Le meilleur enseignement ne peut être obtenu que par l’exemple. »

Manu

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Vous pouvez contacter Pierre Manu à contact@pierremanu.com.

Je suis le seul à pouvoir bluffer Nadal

Les trois « L » ? On n’en a jamais entendu parler, ici ! (Rires) Les trois « L », c’est pourtant un concept très simple pour un enseignant. « Lernen », qui veut dire « apprendre », « laussen », qui veut dire « courir », et « lachen », qui veut dire « rire ». Malgré cette philosophie, en 1998, j’ai eu l’envie de changer d’air.

Cette phrase pourrait être sur les frigos de nombreux champions de tennis… Oui, c’est évident ! La magie, comme le tennis, c’est une performance. Une fois qu’on se lance, on ne peut plus reculer. Sur un court, c’est pareil. Et je peux vous dire que mon expérience de joueur me sert tous les jours. Quand vous êtes en face de plus de 300 personnes pour un show, il ne faut surtout pas avoir peur, mais pouvoir contrôler ses émotions et être sûr de sa technique. Comme lorsque tu performes à Roland Garros face à des champions... En fait, j’ai officié pendant cinq ans au Grand Prix de Tennis de Lyon. Cela a été un vrai délice. Et, depuis trois ans, j’ai la chance d’animer quelques séances au village pour Babolat. Babolat, cela veut forcément dire Rafael Nadal... Oui, également Jo-Wilfried Tsonga, que je connais bien. Mais c’est vrai que le tour que j’ai fait avec Rafa, en 2011, je m’en rappelle forcément... Un tour de magie à Rafael Nadal en plein tournoi, cela doit être un drôle de moment ! Rafael devait passer au village pour ses obligations. Ce n’était pas sûr qu’il ait le temps et, surtout, l’envie d’être mon cobaye. De plus, je sais que ces champions sont hyper concentrés lors d’un tournoi du Grand Chelem. Alors, Rafa à Paris… Quand il est arrivé au village, chez Babolat, je l’ai d’abord observé. Il était très absorbé par les matches sur les écrans. Puis, à un moment, Jean-Christophe Verborg, qui est le responsable international du team, m’a fait un petit signe… et, là, il ne fallait plus hésiter ! Et ? Je me suis installé à côté de l’Espagnol. Je lui ai demandé de serrer fort mon bras. Au début, il n’était pas très attentif. Je lui ai proposé de penser à une personne qui avait fortement influencé sa vie de sportif. Lorsqu’il enlèverait sa main, il verrait sur mon bras la première lettre de son nom de famille.

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Que s’est-il passé ? Rafa a vu la lettre « T ». Je l’ai regardé dans les yeux, je l’ai laissé réfléchir un peu. Avant de lui donner le nom. « T », comme Toni ? Non, « T » comme Trapattoni, l’entraîneur italien. Rafa a été plus que bluffé, c’était un super moment !... Pourquoi « Trapattoni » ? Il m’a expliqué qu’il l’avait rencontré à un moment clef de sa carrière, qu’il avait beaucoup échangé et que Trapattoni l’avait vraiment aidé. Je ne suis pas rentré dans les détails, il faut aussi savoir rester à sa place. Rafael Nadal, c’est quelqu’un que tu apprécies sur le court ? Du point de vue de la détermination, il est remarquable. D’ailleurs, son regard est incroyable quand il est sur un court. C’est un combattant hors pair. Un formidable exemple pour tout le monde. Ne jamais s’avouer vaincu, toujours y croire et, surtout, ne pas avoir de regrets. Bref, c’est une philosophie de vie. A laquelle j’ajouterais : travailler dur et avoir l’exigence de toujours progresser. On le voit avec ce qu’il arrive à accomplir sur dur, cette année, alors que, par le passé, il n’était pas le plus performant sur cette surface. Je sais aussi que tu as pu tromper son oncle... Oui, mais là, c’était un peu plus simple (rires). J’ai demandé à Toni de me donner son badge d’accès. Je l’ai mis entre mes mains et il a tenu en l’air sans que je le touche. C’est un classique dans notre confrérie. Cela doit te faire plaisir de pouvoir exercer ton métier dans le monde du tennis ? C’est une sorte de revanche, mais au sens positif du terme. Cette année, par exemple, j’ai pu jouer un tour à Jose-Luis Clerc, qui était un joueur que j’admirais plus jeune. Un moment assez épique émotionnellement ! Au GPTL, je me souviens aussi du show que j’ai produit pour les 20 ans du tournoi et, plus récemment, de l’animation du repas de gala au Masters de Londres. Un gros temps fort de ma carrière. Passer de table en table avec Federer, Nadal ou Djokovic pour public, ce n’est pas rien. Jamais, dans mon autre vie, je n’aurais pu approcher de si près le monde du tennis professionnel. Tes meilleurs souvenirs de magicien sont dans le tennis ? Pas exactement, il y a aussi des lieux mythiques pour un magicien. Pour les tennismen, ce sont les tournois du Grand Chelem. Pour nous, enfin pour moi, ce fut un spectacle que j’ai donné au casino du Bellagio, à Las Vegas. Extraordinaire ! un petit aboutissement ! J’emploie le mot « magicien », mais est-ce que c’est le bon terme ? C’est celui qu’on utilise, même si mon métier n’est pas de sortir un lapin d’un haut de forme. D’ailleurs, je suis de plus en plus sollicité pour d’autres fonctions qu’animer ou amuser un auditoire. J’ai très vite compris que je devais aussi élargir mes compétences, car on peut utiliser le support de la magie pour faire passer des messages, mettre une ambiance, motiver. Là, tu parles presque comme un coach… Mais il s’agit bien de coaching. Quand une grande entreprise te demande d’être au centre de sa convention annuelle avec des messages à faire passer à l’ensemble de ses équipes de cadres, il ne faut pas se rater. Là, ma formation dite de « mentaliste » est vraiment utile et efficace. On va finir sur du tennis… Ton meilleur souvenir de joueur ? Un match sur le Central du club du garden, à la Baule. Il y avait un peu de monde autour du court. Je me fais lober. Et, là, je joue un passing long de ligne avec un coup en louche sur le côté, dos au filet. Je m’en rappelle encore, c’était un moment… magique (rires) !


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* tory.

c i v g i b . E L P P A G BI

I B A P P O T S N U # Photo Ella Ling

Grand Chelem, n e e ir to ic v e m è dal pour sa 13 a N ” o ic ge RPM Blast. n a U rd l o E c l“ n e o fa s a t e R e Félicitations à e Aeropro Driv tt e u q ra a s c e à New York, av

* GRANDE VICTOIRE A NEW YORK #INARRETABI


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