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edito

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ROU L E N O LI S’ADRESSE À VOUS !

Je suis conscient qu’il y a un véritable amour pour Roger Federer et que beaucoup iront au stade pour le voir jouer. Mais j’espère aussi que les Français qui viendront assister à cette finale seront bien franchouillards. Cela fait très longtemps que la France attend de jouer une finale de Coupe Davis à la maison. Moi, j’ai envie de revivre Lyon 1991, j’ai envie de retrouver cette ferveur dans les tribunes. Ce n’est pas parce que c’est Roger, qu’il faut rester sage et discret. Ce n’est pas parce qu’il a cette aura, qu’il faut faire le silence absolu quand Monsieur Federer sert. C’est la Coupe Davis ! Peu importe que Federer soit le plus grand joueur de tous les temps. Bien sûr qu’on le respecte pour cela et qu’il faut le respecter. Mais, comme je le dis à mon fils lorsqu’il affronte un adversaire bien moins fort que lui en tournoi : « Le respecter, c’est ne pas lui céder un jeu gratuitement. » Alors, voilà la plus grande marque de respect qu’on peut avoir à l’égard de Roger Federer en tant qu’équipe de France de Coupe Davis. Le battre. Tout simplement. Et c’est aussi valable pour les spectateurs français !

Crédit photo : Rodolphe Richard

La Coupe Davis, ce n’est pas comme un Monfils-Federer ou un Simon-Federer à Roland Garros, où le public peut soutenir Roger parce qu’il l’adore. Là, si un spectateur soutient Roger, il soutient la Suisse, que ce soit clair. J’en entends beaucoup qui disent : « Si on perd, ce sera quand même sympa parce que Roger gagnera le trophée. » Mais, non, ce ne sera pas sympa. Stop !

Cette Coupe Davis, on la veut, on fera tout pour la gagner et l’offrir au public français. J’espère qu’il nous soutiendra pour cela.

sommaire Petits Potins : 4, 8, 12 Tecnifibre offre le gratin mondial à un espoir de son team : 6 Sergio Tacchini et le TCP, l’histoire est en marche : 10 Clement Mallet « Le Moselle Open est un tournant pour la marque » : 14 Rencontre avec Mickaël Lamberger Directeur d’Artengo : 16 Tennis Compagnie est un projet qui veut s’inscrire dans la durée : 18

GRandchelem Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France Liste des points disponibles sur www.grandchelem.fr GrandChelem : magazine gratuit 100% tennis

Dossier Spécial Coupe Davis : 19-34 • Tout savoir sur France-Suisse : entretien avec Lionel Roux, Thierry Ascione, Michael Llodra. • Reportages : en Suisse chez Swiss Tennis et au club des supporters des Bleus. • Décryptage : Federer et la Coupe Davis, je t’aime, moi non plus. Frank Heissat « Gasquet est un parfait ambassadeur » : 35 Le journal d’ISP Avec Bastien Fazincani : 36 Guest Star : Björn Borg : 38

Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) Création artistique et mise en page : Goliatus Conseiller éditorial : RCV Rédacteurs : Loïc Revol, Clément Gielly, Maxime Girard, Pauline Dahlem Photos : SportVision, Chryslène Caillaud Site internet : http://www.welovetennnis.fr

Responsable Business Development : Valérie Fernandez (valerie.fernandez@grandchelem.fr) GrandChelem est édité par la société Convergence Media appartenant au groupe The TENNIS FACTORY www.thetennisfactory.fr, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu Rédaction : 04 27 44 26 30 Publicité : 06 60 26 37 76

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GRANDCHELEM - MAGAZINE D’INFORMATIONS GRATUIT SUR LE TENNIS - BIMESTRIEL - MAI-JUIN 2014

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petits potins

agenda Retrouvez tous les rendez-vous importants de novembre à janvier 2014

Coupe Davis

Sexy NEWS ! Bons baisers de Singapour

Le Masters féminin a pu jouer à fond la carte du glamour, comme chaque année. Du coup, les filles se sont une fois de plus lâchées : robes de soirée, maquillage, chaussures à talon et une tonne de clichés évocateurs. Le meilleur est, sans conteste, cette pluie de baisers. La température monte, n’est-ce pas ? Et encore, si Maria et Eugenie avaient été présentes… De l’air, de l’air !

21 au 23 novembre 2014 Finale France – Suisse (Lille, stade Pierre-Mauroy)

ATP

5 au 11 janvier 2015 • Brisbane (ATP 250) • Chennai (ATP 250) • Doha (ATP 250) 12 au 17 janvier 2015 • Auckland (ATP 250) • Sydney (ATP 250)

WTA

4 au 10 janvier 2015 • Brisbane (Premier) • Shenzhen (International) • Auckland (International) 11 au 17 janvier 2015 • Sydney (Premier) • Hobart (International)

Grand Chelem

19 janvier au 1 février 2015 Open d’Australie

Terre Battue, voilà une vraie perf !

« Le désir de faire ce film était lié au désir de filmer le tennis. J’ai donc fait le casting en ciblant des enfants qui jouaient à un bon niveau. C’était, à mon sens, le seul moyen d’atteindre une certaine vérité et de rendre compte de l’intensité de l’engagement qu’il y a chez ces jeunes joueurs. J’ai cherché à filmer le tennis en essayant de restituer le plus possible l’expérience de celui qui joue. » Voilà comment le réalisateur, Stéphane Demoustier, explique sa démarche «tennistique» pour la réalisation de Terre Battue. Ce film, qui ne parle pas que de tennis, s’inspire vaguement du fait-divers connu d’un père qui avait empoisonné l’adversaire de son fils. En effet, Ugo est un espoir qui espère intégrer le centre d’entraînement de Roland Garros, alors que son père, nouvellement chômeur, cherche à se relancer. Au fur-et-à mesure du film, on est pris par l’atmosphère et une forme d’empathie pour ce cadre qui perd peu à peu ses illusions. L’épilogue est symbolique, mais authentique. Alors, à vous, lecteurs de GrandChelem, amoureux du tennis, on vous conseille vivement d’aller voir Terre Battue ! Terre Battue Sortie le 17 décembre Réalisé par Stéphane Demoustier Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne

Le Jaguar Trophy, so England, so réussi ! Comme prévu, la phase finale du Jaguar Trophy a eu lieu le lundi 22 septembre à Saint-Quentin-en-Yvelines. Michael Llodra et Nicolas Mahut ont assuré le spectacle, tout en permettant aux finalistes de progresser en retour et à la volée. On rappelle que le Jaguar Trophy est un circuit de tournois de double, qui avait été organisé sur tout le territoire en 2014.

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A Londres, Tecnifibre offre le gratin mondial à un espoir de son team ! Dans le cadre de son partenariat avec les Barclays ATP World Tour Finals, Tecnifibre a permis à un des joueurs de son team de devenir sparring-partner des meilleurs joueurs du monde. Ce privilège s’intègre parfaitement dans le programme On The Road to the ATP World Tour que la marque française a mis en place depuis deux ans. C’est Jules Marie, 23 ans, qui a été sélectionné pour Londres, où Tecnifibre œuvre également en tant que cordeur officiel. Une vraie chance pour le Normand qui a signé une année 2014 prometteuse !

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Depuis quand fais-tu partie du team Tecnifibre et quels produits utilises-tu ? Cela fait maintenant un an que j’ai rejoint Tecnifibre. Je joue avec la T-Fight 325 XL. Elle est préparée sur mesure et, notamment, rallongée, ce qui m’aide au service avec le bras de levier plus important. En matière de cordage, j’ai fait le choix du Razor Code (jauge 1,25) qui me procure un très bon mix contrôle/puissance. Comment se passe ta relation avec la marque ? Nous avons des échanges réguliers et constants, Tecnifibre fait donc partie de mon quotidien. J’ai beaucoup apprécié le camp d’entraînement à Sophia-Antipolis, au printemps dernier. C’était très enrichissant et instructif de partager nos expériences et voir comment les autres joueurs se préparent. Cela m’a aussi permis de me jauger face à des joueurs Tecnifibre qui jouent des Futures, des Challengers et même ceux qui sont sur le grand circuit. Je me suis rendu compte que je ne jouais pas si mal (rires) ! Quelles sont tes plus belles victoires, cette année ? J’ai un peu souffert en début de saison. J’ai enchaîné 10 Challengers de suite, car j’avais énormément de points à défendre. J’ai pris le risque d’aller les défendre dans cette catégorie de tournois un peu plus relevés. Les victoires n’ont pas toujours été au rendez-vous, mais je sentais que je jouais bien. J’ai persévéré, je n’ai pas baissé les bras et, au final, cela a payé. J’ai ainsi remporté quatre titres : trois en 10 000$, sur terre battue, et un 15 000$, en Norvège, sur dur intérieur, ce qui reste ma surface préférée. Ce succès m’a permis de prendre assez de points pour espérer entrer dans les qualifications de l’Open d’Australie.

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2015 risque d’être un bon cru ! Je veux entrer dans le Top 200, voire 150. Aujourd’hui, je suis 260ème, mais mon objectif est de pouvoir atteindre les qualifications des tournois du Grand Chelem. Sur le long terme, l’idée est bien sûr d’être Top 100. Pour y parvenir, j’ai décidé de me donner les moyens de mon ambition. Depuis maintenant un an, mon coach me suit toute l’année. C’est un vrai plus, un atout supplémentaire. Sur la durée, cela permet de ne pas se relâcher, d’être constamment dans une démarche de progression. Qu’est-ce que tu apprécies particulièrement dans ta vie de joueur professionnel ? J’aime voyager, découvrir des cultures différentes… Le but est de parvenir à en faire réellement mon métier. Quoi qu’il en soit, cela reste une expérience sportive et humaine incroyable, car on est toujours dans l’envie de se dépasser et de repousser ses limites. Quand on t’a dit que tu allais partir jouer le rôle de sparring-partner à Londres, quelle a été ta réaction ? J’ai fait « waouh ! » (rires) et j’ai tout de suite pris conscience de la chance que m’offrait Tecnifibre. Taper avec les meilleurs du monde, c’est un grand privilège, un moment à vivre intensément pour en tirer le maximum d’émotions et d’enseignements. Voir comment ces joueurs se préparent, s’entraînent, cela va m’aider à évoluer dans ma préparation sur et en-dehors du court.

Guillaume Ducruet, sport marketing manager

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Pourquoi avoir choisi Jules Marie pour être sparring à Londres ? Jules a montré un très bel attachement à la marque. Il a été présent au camp que nous avions organisé en avril. Il est assez actif sur les réseaux sociaux et il pourra facilement faire vivre son aventure de l’intérieur à sa communauté. Enfin, il a le niveau pour taper avec l’élite, ce qui est le premier critère pour faire partie de cette aventure si particulière. Jules fait partie des meilleurs Français de sa génération. J’invite, d’ailleurs, tous les passionnés de tennis et de compétition à s’intéresser aux temps de passage actuels (NDLR : l’âge moyen pour entrer dans le Top 100 est de plus en plus élevé). Vous pourriez être surpris. Se retrouver face à Federer ou Djokovic à Londres, dans cette salle mythique, c’est une expérience incroyable pour lui. Qu’est-ce que ça va lui apporter ? L’objectif est, surtout, de lui faire toucher du doigt ce qui se fait de mieux au niveau mondial. Même à l’entraînement, il pourra mesurer le niveau de concentration des meilleurs. Il prendra ainsi conscience des progrès à accomplir. Enfin, physiquement, il découvrira vite la différence avec le niveau qu’il a l’habitude de côtoyer sur les Futures et les Challengers. Je pense que c’est un moyen de repartir gonflé à bloc sur le circuit et à l’entraînement. Au final, finir son année de cette façon et se donner de gros objectifs pour 2015, ce n’est que du positif !

JULES MARIE - 23 - ATP ROOKIES

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* Sur la route de l’ATP WORLD TOUR - blend.fr

Jules Marie : « Taper avec les meilleurs du monde, c’est un grand privilège »

Il y a eu un moment clef durant cette année 2014 ? Le vrai tournant, c’est un tournoi Future à Riga, en Lettonie, en juillet. Je perds en demi-finale, mais je sens que je progresse, que les choses se mettent en place. C’est un sentiment agréable, car on sait que l’on n’est pas très loin d’atteindre ses objectifs. Cela s’est d’ailleurs vite vérifié, car j’ai remporté deux tournois par la suite.


petits potins

Federer, star de Photoshop

TENNIS BOX

Alors qu’il était en Inde pour quelques jours, courant septembre, Roger Federer a lâché un petit message sur Twitter : « Je suis à Delhi, mais je ne pourrai pas visiter autant que je le voudrais… Pourriez-vous m’aider en me photoshopant ? » Le message aurait presque pu passer inaperçu… sauf qu’il s’agit de Rodgeur ! Alors, les internautes s’en sont donné à cœur joie, multipliant les montages le montrant dans diverses situations : raquette en main dans le désert, à dos d’éléphant ou même en train de prendre un bain dans le Gange. Federer a vu du pays, virtuellement en tout cas !

Sharapova, l’espionne qui venait du froid

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Offrez un entraînement de professionnel avec des coachs de haut niveau et d’anciens grands joueurs.

Team player : Thierry Ascione Camille Pin Rodolphe Gilbert Julien Boutter

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600 à Bercy, c’est grand…

Ils n’étaient que trois, avant le début du mois, à pouvoir se vanter d’avoir remporté 600 matchs dans leur carrière : Roger Federer, Rafael Nadal et Lleyton Hewitt. Ce trio magique s’est transformé en quintette avec le succès de David Ferrer à Valence, en quart de finale, face à Thomaz Belluci. L’Espagnol a été rejoint, une semaine plus tard, par Novak Djokovic, à l’issue de la finale du tournoi de Bercy, où il a réalisé l’exploit de garder son titre. C’est même avec le pouce dans la bouche, puis la main sur le cœur, que le Serbe a fêté son troisième trophée du BNP Paribas Masters. Pour être vraiment un «titi» parisien, il ne lui manque plus qu’à brandir au moins une fois la Coupe des Mousquetaires. Mais, là, ce n’est pas la même histoire !

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Team coachs : Lionel Roux Frédéric Fontang Ronan Lafaix Olivier Delaitre

Quand on est numéro deux mondiale et une icône du marketing sportif, est-il encore possible de passer inaperçue dans un espace aussi contigu que la business class d’un avion ? La réponse est «oui» ! Alors qu’elle était dans un vol pour rejoindre Pékin et le China Open, Maria Sharapova s’est retrouvée dans une situation plutôt cocasse. Le passager assis juste devant elle avait les yeux rivés sur son journal et, plus précisément, sur un article dédié à la Russe. Si seulement il s’était retourné, il aurait eu la chance de regarder la belle les yeux dans les yeux ! Une prochaine fois peut-être !

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Faites place au grand gagnant !

C’est Cédric Janas qui a remporté le gros lot de notre jeu en partenariat avec Extreme Tennis, «Toi aussi, tu as de bons yeux ?». Visiblement, Cédric n’a pas besoin de lunettes !


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Besoin de conseils sur les dernières nouveautés ?

Le Tennis Club de Paris et Sergio Tacchini : l’histoire est en marche !

Courez chez votre spécialiste tennis !

La marque italienne poursuit sa stratégie de club. Après le Lagardère Paris Racing, Sergio Tacchini a signé un partenariat de trois ans avec le Tennis Club de Paris, place forte du tennis performance dans l’hexagone, comme l’atteste son titre de champion de France chez les hommes l’an dernier. Retour sur cette signature avec deux hommes clefs du club.

Thierry Champion, capitaine de l’équipe première Cela fait quoi de porter la veste de John McEnroe ? Cela me rappelle des souvenirs… J’ai été sous contrat avec Sergio Tacchini au début de ma carrière. C’est une marque emblématique, historique, qui colle à la philosophie du club, entre histoire et performance. C’est important d’avoir un partenaire de ce niveau ? Je le crois, oui. Toutes les équipes vont être équipées, il va enfin y avoir une uniformité. Cela donne un cachet de plus à notre club et fait encore plus pro. En tout cas, personnellement, je trouve que c’est une bonne nouvelle. On sera tous très beaux lors des photos de présentation, assortis, avec notre blason sur l’épaule (rires). Justement, la performance, ce sera bientôt de défendre votre titre de champion de France… On va relever ce challenge. Les matchs par équipes sont un moment très particulier. J’ai encore en tête l’ambiance dans les vestiaires à l’issue de notre titre, l’an dernier, les sourires de Julien Benneteau et Nicolas Mahut, par exemple, la banane de Marc Gicquel… Ce sont des moments très forts de la vie du club. Pensez-vous que les interclubs soient bien valorisés ? Je dirais qu’on peut encore mieux faire, même si cela a progressé. D’ailleurs, je suis un peu agacé quand je constate qu’on ne nous a pas laissé déplacer la rencontre qui est en plein milieu du week-end de Coupe Davis. C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas complètement participer à cette fête du tennis. Justement, quel est votre pronostic pour cette finale ? Les Suisses sont favoris. J’aimerais penser le contraire, mais, quand je fais le bilan des performances, c’est logique. Pour moi c’est du 60/40 pour Roger Federer et ses coéquipiers.

Gérard Solves, directeur sportif Selon Thierry (Champion), voir tout le monde avec la même tenue est un vrai plus, d’autant que Sergio Tacchini est une marque légendaire. Tu partages cette opinion ? Je la partage et je peux vous dire que je sais aussi ce que représente cette marque. Cela a, bien sûr, pesé dans notre décision. Le TCP est centenaire, il est devenu une référence : il fallait donc pouvoir avancer avec une marque ambitieuse et qui nous ressemblait. C’est presque une erreur de l’histoire qui est corrigée, puisque le club n’avait pas de partenaire textile attitré… Ici, on ne fait pas les choses comme les autres (rires). Par exemple, ce sont nos membres qui financent le sport de compétition dans le club par leurs cotisations. Nous n’avons pas de sponsors derrière nos équipes, comme c’est le cas ailleurs, ou un soutien fort de la municipalité. C’est notre force. Et cela fonctionne plutôt bien… Cela fait 10 ans que je suis ici et je ne peux pas me plaindre. J’ai vu le club progresser, grandir et devenir un vrai pôle de compétition. Quand on est membre du TCP, on aime viscéralement ce sport et y jouer. Vous pouvez venir ici n’importe quel jour, vous verrez toujours des joueurs sur les courts. Cela tombe bien, car Sergio Tacchini se positionne sur la performance… Dans un passé pas si lointain, Novak Djokovic portait du Tacchini. C’est une fierté de contribuer au retour de la marque au premier plan, d’autant que ce partenariat s’inscrit dans la durée.

Cristiano Röhrich, marketing manager de Sergio Tacchini « Avec cet accord, Sergio Tacchini revient en force. C’est très gratifiant d’équiper l’équipe championne de France, dans un club où il règne un esprit de compétition qui constitue l’ADN de la marque. Sergio Tacchini est exploitée sous licence dans une partie de l’Europe par la société Sport Finance, basée à Nantes. Son show-room est situé à Boulogne. L’ambition de Sport Finance est de permettre à la marque de retrouver son lustre d’antan et d’en faire un leader en Europe dans le tennis performance, textile et chaussures. Le tout décliné dans une offre s’appuyant sur les codes de l’élégance italienne. Sport Finance possède également la marque Kappa dans son portefeuille. Au TCP, toutes les tenues ont le blason brodé sur l’épaule. C’est quelque chose qu’on est capable de reproduire et pas seulement pour de très gros clubs. Sergio Tacchini représente une part de l’histoire du tennis et compte le rester. On a donc à cœur de pouvoir étoffer notre réseau de clubs partenaires, tout en voulant, à chaque fois, monter de vrais projets sur le long terme. »

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Raquettes et GRIPS

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Textiles

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Balle de Match 16 rue du Sablon 57000 Metz

Riviere Sports 139 rue du 8 Mai 45 (La cousinerie) 59650 Villeneuve d’Ascq

Extreme Tennis 133 rue Marceau Martin 59128 Flers en Escrebieux

TENNIS COMPAGNIE 11 Rue Jacques Anquetil, ZA Les Coquibus, 91100 Corbeil-Essonnes (sortie 32 N104)

Perf Tennis 96 rue Vendôme 69006 Lyon

String Box 7 avenue Charles Flahaut 34090 Montpellier

Tennisland 2, quarter rue de l’Epinette 77340 Pontault-Combault

Pro Shop Montreuil 158 rue de la Nouvelle France 93100 Montreuil


petits potins

Serena et Caroline, les inséparables

On les savait rivales sur le court, mais Caroline Wozniacki et Serena Williams ont avant tout montré qu’elles étaient aussi de véritables amies. Les deux compères sont d’ailleurs inséparables ces derniers mois, en témoigne, notamment, leur virée nocturne consécutive au titre de Serena à l’US Open face à… Caroline. Quelques semaines plus tard, elles remettaient cela du côté de Singapour sur un rooftop. Enfin, le meilleur pour la fin : la numéro un mondiale a attendu Caro derrière la ligne d’arrivée du marathon de New-York. Épreuve que Wozniacki a d’ailleurs terminé en 3h26… Pas mal pour une athlète qui n’avait jamais couru plus de 20 kilomètres par le passé !

plus de

12 400 FANS Notre objectif sur Facebook n’est pas de relayer l’information 24h/24 mais plutôt de vous faire réagir, de vous consulter pour des grands débats, de vous faire participer à des jeux concours. Et cela fonctionne plutôt bien puisque vous êtes maintenant plus de 12 400 à faire partie de la communauté Welovetennis. Raison de plus pour vous remercier et d’inviter ceux qui n’ont pas franchi le pas à venir nous rejoindre…

Toi aussi, joue

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Halloween power

Chaque année, le couple le plus glamour de l’âge d’or du tennis se met en quatre pour étonner ses amis. Cette année n’a pas dérogé à la règle et Steffi et Andre ont encore frappé fort. L’amour rend aveugle, c’est bien connu, mais aussi inventif, car Agassi et Graf ne manquent jamais d’idées le 31 octobre…

Eugenie sans bouillir…

Ils sont finalement plus nombreux que l’on pense à avoir changé de prénom ou de nom pour pouvoir exploiter pleinement leur potentiel marketing. Pete Sampras se prénommait en fait Petros, ce qui était forcément moins bankable. C’est sûrement ce qui a poussé la jeune espoir canadienne à virer le «Eu»…pour finir en «Genie». Dorénavant, il faudra donc l’appeler Genie Bouchard, à moins que ce ne soit Génie… Est-ce un aveu ? Un manque d’humilité ? Un mauvais conseil de son agent ? Nous n’avons pas la réponse pour l’instant. Toujours est-il qu’elle a dévoilé cette nouvelle identité en grande pompe lors du Masters, à Singapour. Et cela ne lui a pas porté chance, puisqu’elle s’est inclinée sèchement trois fois lors des matchs de poule. Le «génie», ce n’est pas pour tout de suite, sauf pour les opérations marketing.

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Masters Selfie !

C’est Tomas Berdych, très actif et souvent drôle sur les réseaux sociaux, qui nous a offert ce selfie de roi, et comme d’habitude notre photographe Chryslène Caillaud n’était pas très loin.

GrandChelem accessible 24/24 et 7/7 !

Régulièrement, nous répondons à des appels de clubs ne recevant pas encore GrandChelem. Notre désir étant d’étoffer encore notre réseau, il ne faut pas hésiter à nous contacter. Néanmoins, pour garantir à tous les passionnés un accès au magazine, nous numérisons l’ensemble des numéros depuis sa création, en septembre 2006. Ils sont tous visibles gratuitement sur le site www.grandchelem.fr et chaque numéro est mis en ligne au moment où le magazine arrive dans les clubs. Alors, pour lire tranquillement votre GrandChelem sur votre tablette, ayez aussi le réflexe www.grandchelem.fr !

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interview

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Clément Mallet :

« Le Moselle Open est un tournant pour la marque »

12ème édition du Moselle Open : la surprise David Goffin Pour son retour aux Arènes, là où il était né en 2003, le Moselle Open a vu le triomphe du Belge David Goffin face au Portugais Joao Sousa (6-4, 6-3). Lauréat du prix du come-back de l’année par l’ATP, David Goffin et son jeu fait de variations et de toucher ont enchanté le public messin. Revivez ce 12ème Moselle Open en huit moments.

2014 a été l’année de la confirmation pour Artengo, partenaire du Moselle Open. Clément Mallet, le responsable de la communication qui est aussi classé 0, revient sur cet événement majeur, qui a permis à la marque de passer un cap. Après le grand saut, l’an dernier, comment cette deuxième édition s’est-elle déroulée, notamment pour la balle Artengo ? Comme nous avions rencontré un franc succès la saison passée, nous avons pu aborder cette édition 2014 de manière beaucoup plus sereine. Forts des félicitations reçues de la part des joueurs et de l’ATP, nous sommes restés dans la même dynamique, avec un œil encore plus précis sur le process de fabrication de la balle Artengo TB920 et les contrôles de qualité qui lui sont liés. Mais, parmi les points positifs, il y a aussi les échanges nombreux et très riches que nous avons eus avec les passionnés, les amoureux du tennis venus aux Arènes de Metz et sur notre stand. Ce contact au plus près d’eux, sur le terrain, cela n’a pas de prix ! C’est essentiel pour Artengo de rester connecté avec cette communauté. Avec un événement aussi important, nous avons les moyens de dialoguer et de confronter certaines de nos certitudes avec le joueur d’aujourd’hui, les jeunes, les pratiquants occasionnels.

Tirage au sort du tableau final et dîner de gala des partenaires, en présence de Julien Boutter, Thomas Karlberg, Nicolas Mahut et Paul-Henri Mathieu.

Le Belge David Goffin remporte la 12ème édition du Moselle Open et décroche ainsi le second titre ATP de sa jeune carrière.

Le basketteur international Florent Pietrus a remis les trophées au vainqueur du tournoi, David Goffin, et au finaliste de l’édition 2014, Joao Sousa.

Première utilisation du système d’arbitrage vidéo ‘Hawk-Eye’ aux Arènes de Metz, sponsorisé par les Laboratoires Lehning.

Gaël Monfils souffle quelques instants sur une chaise d’arbitre lors de son opposition en 1/2 finale face à Joao Sousa.

Jo-Wilfried Tsonga a fait connaissance avec l’otarie lors de sa visite au Zoo d’Amnéville.

Session artistique et show unique avec Gaël Monfils qui a graffé un magnifique tigre sur un materiau novateur, le corian. Belle performance de la Monf dans le village des partenaires.

Louis Saha, ancien footballeur international et formé au FC Metz, au Moselle Open 2014.

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Beaucoup nous attendaient au tournant, effectivement. Peut-être ne nous pensaient-ils pas capables de relever ce challenge… Mais nous avons prouvé le contraire.

»

On se souvient qu’il y avait eu un certain scepticisme quand Artengo était arrivé sur un tournoi de ce niveau… C’est vrai que nous avons pu mesurer concrètement tous les efforts investis dans nos produits, notre ambition de créer une gamme de très grande qualité. Au final, le Moselle Open a été une forme de réponse aux questions que se posaient légitimement un certain nombre d’acteurs et d’observateurs, même si nous savions déjà que nos produits répondaient aux critères du très haut-niveau. La TB920 est notre fer de lance. Nous n’avons donc pas été surpris que les joueurs du tournoi l’adoptent rapidement. Enfin, la présence auprès du public a aussi permis de casser des clichés qui collaient à la peau d’Artengo. Ils se sont effacés depuis que notre savoir-faire s’est vérifié grandeur nature. Comme vous le précisez, la TB920 constitue un axe majeur de votre futur développement… Nous avons effectivement parié sur la balle TB920 lors du Moselle Open. Nous avions des certitudes quant à la qualité de ce produit et il était stratégique d’axer une partie de notre développement sur cette balle, d’en faire une clef d’entrée dans les clubs, comme dans le haut-niveau. Cependant, Artengo ne se limite pas à un produit. Nos équipes travaillent de la même manière sur la balle que sur la chaussure ou la raquette. Finalement, gagner le pari de la balle, qui reste un élément essentiel avec cette vitrine du Moselle Open, c’était un vrai point de passage pour la marque ? Beaucoup nous attendaient au tournant, effectivement. Peut-être ne nous pensaient-ils pas capables de relever ce challenge… Mais nous avons prouvé le contraire. Ce résultat est également une récompense de l’investissement au quotidien de nos équipes. En interne, c’est vécu comme un vrai tournant, oui, mais je dirais que c’est aussi le cas auprès de la communauté tennis. C’est un peu comme si l’on avait passé un examen et qu’on avait obtenu la mention «très bien». Mais ce n’est peut-être qu’une étape.

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interview

reportage photo

Mickaël Lamberger :

Open GDF SUEZ de Limoges : une première réussie

« Une finale de Coupe Davis à Lille, c’est une joie pour Artengo, mais, surtout, pour tous les passionnés de tennis de la région ! »

Malgré la défaite de la Française Kristina Mladenovic en finale face à la Tchèque Tereza Smitkova (7-6, 7-5), la ville de Limoges et son célèbre Palais des Sports de Beaublanc ont vécu une semaine de tennis de très haut niveau. Retour sur cette belle fête du tennis féminin en huit clichés.

Le directeur d’Artengo, dont le siège social est situé dans le Nord, revient, pour GrandChelem, sur l’état du marché du tennis et sur les ambitions de la marque.

Artengo est une marque historiquement lilloise. On imagine que vous étiez heureux en apprenant que la finale de Coupe Davis aurait lieu à Lille… Décathlon et ses marques Passion sont effectivement nés dans le Nord. Notre ancrage local est, de ce fait, très fort. C’est d’ailleurs ici que nos partenaires sont les plus nombreux, avec environ 30 clubs et leurs enseignants à nos côtés. Une finale de Coupe Davis dans la région, c’est une joie pour la marque, mais, surtout, pour tous les passionnés de tennis du coin. Vous êtes un acteur majeur avec votre marque, mais aussi le réseau de distribution Décathlon. Comment analysez-vous l’état de la pratique du tennis en France et en Europe ? La seule question qui se pose est de savoir si les difficultés du marché sont conjoncturelles ou structurelles. Si cette crise est conjoncturelle, nous connaissons les recettes pour y faire face, car nous avons la chance, avec nos stratégies et notre réseau de distribution, de faire de la croissance. Si la crise est structurelle, alors oui, comme chacun, nous réagirons en amenant les instances fédérales internationales à reconsidérer les politiques de développement de ce fabuleux sport. La fatalité n’existe pas et nous saurons créer les conditions d’un rebond. Pour cela, il faudra un effort collectif et le défi est là : rassembler les acteurs institutionnels, privés et les joueurs pour trouver les solutions ensemble. On sait que la marque se développe fortement à l’international. Est-ce que le marché chinois est bien l’eldorado annoncé ? La Chine est un marché de conquête, c’est une évidence. Cependant, le tennis représente une part infime des ventes sur place, car la pratique y est supplantée par le badminton, le sport national des Chinois. Le tennis demeure, aujourd’hui encore, un sport assez marginal et élitiste en Chine. Il faudra donc attendre quelques années pour voir s’il connaît un réel essor. Quand on pense tennis, on pense toujours raquette. Si ce n’est pas le secteur le plus dynamique, c’est le plus visible. La politique d’Artengo va-t-elle plus s’orienter vers la partie consommable ? La raquette, comme la chaussure d’ailleurs, est l’outil le plus visible. On a tendance à associer la technicité d’une marque à sa capacité à mettre ses raquettes dans les mains des joueurs. Cependant, la technicité peut s’appréhender sur de nombreux autres produits et, effectivement, les consommables et la balle en particulier sont concernés. Nous sommes sur tous les fronts, mais il est vrai que le succès du Moselle Open donne des idées.

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La remise des trophées avec, de gauche droite, Pascal Biojout, directeur du tournoi, Dominique Malcotti, président de la Ligue du Limousin de Tennis et trésorier général de la Fédération Française de Tennis, Tereza Smitkova, vainqueur du tournoi, Kristina Mladenovic finaliste du tournoi, Emile Roger Lombertie, Maire de Limoges, Valérie Bernis, directrice générale adjointe GDF SUEZ.

Océane Dodin, jeune espoir tricolore, invitée par l’organisation, a créé la sensation en atteignant les demi-finales.

Absente sur le court à cause d’une blessure, Alizé Cornet était bien présente à Limoges, notamment pour soutenir l’association «Fête le Mur».

Caroline Garcia, la tête de série numéro deux du tableau, a échoué dès le second tour.

Tournoi WTA doté de 125.000 dollars, l’Open GDFSuez de Limoges a été aussi un vrai moment de convivialité.

Même battue en finale, Kristina Mladenovic a été très sollicitée, notamment pour la fameuse séance d’autographes d’après-match.

Le Palais des Sports de Beaublanc affichait quasiment complet dimanche pour la finale.

Demi-finaliste, Francesca Schiavone a reçu la médaille de la ville des mains de Monsieur le Maire Emile-Roger Lombertie, lors de la player party.

Votre arrivée au Moselle Open a d’abord surpris, mais la deuxième année a été celle de la confirmation. Cela veut dire que vous visez d’autres partenariats de ce type ? Si notre arrivée a surpris, on retiendra surtout qu’elle a fait l’unanimité auprès des joueurs et de l’ATP, qui soulignent la grande qualité de notre balle et de notre service cordage. Depuis notre apparition sur le circuit, nous sommes sollicités en permanence pour nous associer à d’autres ATP 250 et 500 ! Irons-nous ? L’avenir vous le dira (rires) !

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Depuis notre apparition sur le circuit, nous sommes sollicités en permanence

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Artengo a été la première marque à dégainer dans le domaine de la technologie avec le Personal Coach. Quel bilan tirez-vous de ce produit ? Il semble que ce soit un vrai mouvement, puisque, après la Play de Babolat, Sony va également lancer son produit… Le lancement du Personal Coach a été un grand succès pour la marque. Outre le fait d’avoir été précurseurs sur le marché, nous avons surtout répondu à un besoin des joueurs et joueuses de tennis. La capacité à se mesurer est extrêmement importante pour progresser. Le monde du sport avance aussi en ce sens, les objets connectés se multiplient dans tous les domaines et l’utilisation des statistiques est quasi-inévitable. Nous avons donc permis à tous les passionnés de le faire. L’aventure Personal Coach continue et, avec tous les retours des utilisateurs du produit, nous travaillons encore pour l’améliorer et le rendre toujours aussi accessible aux joueurs.

Le pronostic de Mickaël Lamberger pour la finale France-Suisse « Beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que les chances sont très partagées. Je le crois également, car l’enjeu d’un événement tel que celuici, avec le public français, pourra galvaniser les joueurs et combler les quelques différences de niveau de jeu qui nous séparent des Suisses. Si l’on considère que la première journée se soldera par un match nul et que le double nous est acquis, c’est dimanche que tout se jouera. Alors le public fera la différence et motivera l’équipe de France ! »

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Fernando Gonzalez : « Tennis Compagnie est un projet qui veut s’inscrire dans la durée »

Le réseau de magasins spécialistes, dense et composé de vrais passionnés, est un des poumons de la distribution en France. Le mégastore Tennis Compagnie, qui a ouvert à Corbeil-Essonnes (91) début septembre, ne déroge pas à cette règle. Entretien avec son fondateur, Fernando Gonzalez.

200m2 consacrés uniquement au tennis, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça ! Il faut voir les choses en grand (rires). Plus sérieusement, en tant que passionné de tennis, l’idée de me lancer sur ce marché en m’appuyant sur mon expérience de plus de 20 ans dans la distribution de matériel de golf était une option que je n’excluais pas. L’opportunité de prendre le local à côté de notre magasin de golf a été un élément déclencheur. Je me suis dit que compléter notre offre avec le tennis ne serait pas une mauvaise chose. Quelle est votre ambition avec Tennis Compagnie ? D’abord, s’installer, se faire connaître, tant au niveau du public que de l’ensemble des marques du marché, et présenter progressivement l’offre la plus complète possible. Surtout, être irréprochable quant au service pour le consommateur, car la qualité d’un produit n’est pas le seul paramètre de la satisfaction du client.

On sent, chez vous, une véritable envie d’innover ? C’est le mot et les clients pourront s’en apercevoir en venant chez nous. Notre expérience du golf est en partie transposable dans le tennis, même si les deux disciplines ont leurs spécificités. Je pense à des soirées thématiques, à des séances d’essais. On a clairement envie de faire bouger les choses. Vous êtes plus que motivé ! Le tennis est l’un des sports majeurs en France et en région parisienne. Même si le marché n’est pas en plein boom, je crois qu’il y a de la place pour ce type de «concept store». Notre approche est différente et je pense qu’elle peut répondre aux tendances actuelles et futures du tennis. De plus, notre situation géographique, en périphérie et avec un parking, sont de véritables atouts pour accueillir nos clients dans les meilleures conditions possibles. Comme le disent les Américains : « No parking, no business (rires). »

« Tennis Compagnie sera irréprochable

quant au service pour le consommateur

L’objectif, c’est de devenir une référence ? Ce serait prétentieux de dire cela, mais nous nous donnons les moyens de notre ambition avec une surface de vente de plus de 200m2 et la mise en place d’une équipe de tout premier ordre avec, à sa tête, Thomas Leprince. C’est un passionné de tennis qui, au-delà de ses compétences de cordeur sur le circuit professionnel, a déjà été responsable dans un grand nombre d’enseignes de tennis. Quel est le plus que vous voulez apporter ? Extrapoler ce qui a fait le succès de notre enseigne dans le golf (Golf Land), c’est-à-dire une équipe d’experts passionnés au service de leurs clients, une surface de vente hors-norme, le choix de produits le plus large possible et, surtout, une politique de prix intéressante… Avez-vous été bien accueillis par les marques ? Oui, et je comprends qu’il ait fallu les rassurer sur nos intentions, nos objectifs, nos moyens. Tennis Compagnie est un projet qui veut s’inscrire dans la durée. Les relations avec nos fournisseurs vont se créer progressivement. Nous comptons déjà plusieurs centaines de références parmi les plus grandes marques liées à la pratique du tennis.

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Quelles sont vos perspectives de développement ? Même si notre regard se porte majoritairement sur le marché francilien, nous réfléchissons à de nouveaux relais de croissance, comme le e-commerce, pour élargir notre zone de chalandise. Mais aussi la mise en place d’une offre très complète pour les femmes et les «juniors», qui sont un peu délaissés, sans oublier les clubs. Pour ces derniers, nous privilégions la mise en place d’une relation de confiance et de partenariat, basée sur un véritable service de proximité. Nous sommes d’ailleurs ravis de constater que, malgré notre ouverture récente, l’accueil des clients et des clubs est excellent. Cela nous motive, d’autant plus que nous avons d’ores-et-déjà signé des partenariats clubs et travaillons sur de nouveaux dossiers.

TENNIS COMPAGNIE 11 Rue Jacques Anquetil, ZA Les Coquibus, 91100 Corbeil-Essonnes (sortie 32 N104) www.tennis-compagnie.fr

France-Suisse, c’est un peu comme France-Brésil en finale de la Coupe du Monde de football, en 1998 », a expliqué Julien Benneteau. Raison de plus pour y consacrer un dossier complet, histoire de se préparer à ce week-end que l’on espère historique.


DOSSIER : Coupe davis

DOSSIER : Coupe davis

Vaincre ou mourir…

France VS suisse le combat des stats

Une finale, cela se gagne. Celle entre la France et la Suisse est symbolique à plus d’un titre. Revue des envies et des enjeux de part et d’autre des Alpes.

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Textes de Clément Gielly et Maxime Girard

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Pour mieux comprendre les enjeux de la finale et la puissance des deux pays, la rédaction de GrandChelem a compilé des statistiques assez essentielles. Elles vous permettront d’avoir une vue globale des forces en présence de chaque côté des Alpes.

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Suisse

France +

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Consommation de fromage/habitant/an : 18,6 kg Consommation de chocolat /habitant/an : 10,83 kg Consommation de bière/habitant/an : 57,3 L

Nombre de licenciés (2013) : 1 103 519 Nombre de courts (2013) : 32 043 Nombre de tournois ATP : 5 + 1 Grand Chelem Victoires en Grand Chelem (depuis l’ère Open)

+Victoires en Coupe Davis :

6 : Noah (1), Mauresmo (2), Pierce (2), Bartoli (1)

9 victoires, 7 finales perdues

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Nombre de licenciés* (2013) : 165 862 (dont 55000 licenciés) Nombre de courts (2013) : 3 663 Nombre de tournois ATP : 2 Victoires en Grand Chelem (depuis l’ère Open) 23 : Federer (17), Wawrinka (1), Hingis (5)

Victoires en Coupe Davis : 0 victoire, 1 finale perdue GrandChelem I

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*En Suisse, la pratique dans un club n’implique pas obligatoirement le fait d’avoir une licence.

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Il faut dire que le défi des Suisses est quasi-identique à celui de leurs adversaires : marquer l’histoire. Celle du pays, qui était déjà en fusion en 1992 quand la bande de Marc Rosset s’était qualifiée pour la toute dernière marche, avant de s’incliner face aux Etats-Unis. « Seule la France n’a connu aucun temps mort, car elle investit énormément dans la formation. En Suisse, on a un «cul» béni des dieux d’avoir pu sortir autant de joueurs », commente le géant Rosset devenu consultant.

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Nombre de chiens/100h : 15

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Consommation de fromage/habitant/an : 23,7 kg Consommation de chocolat /habitant/an : 6,3 kg Consommation de bière/habitant/an : 30,1 L

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Nos voisins visent ainsi le tremblement de terre. D’autant qu’en se déplaçant en France, ils ne partent pas plus favoris que cela. On rajouterait bien une cerise sur le gâteau : celle de voir Roger Federer soulever un trophée qu’il n’a jamais remporté. On imagine déjà la folie qu’engendrerait un succès des Helvètes du côté de Bâle et de l’ensemble de la Suisse !

Taux de fécondité (2013) : 1,53 enfants par femme Taux de mariage : 4,9/1000 habitants Taux de divorce : 2,1/1000 habitants

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Nombre de chiens/100h : 8

Cette finale face à la Suisse de Roger Federer constitue un défi. L’ultime défi.

Présentés rapidement comme les dignes successeurs des Mousquetaires, Tsonga, Monfils, Simon, Gasquet et consorts, aussi talentueux soient-ils, n’ont pas encore écrit une réelle page de l’histoire du tennis. Si l’on devait prendre un exemple démonstratif, ce serait peut-être celui de Richard. Vainqueur des Petits As à Tarbes, en 1999, numéro un mondial chez les Juniors trois ans plus tard et affublé d’un surnom équivoque, «le petit Mozart du tennis», le Biterrois était attendu tout en haut du classement ATP. Hélas, il est resté bloqué au septième rang et, s’il a bien atteint le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem à deux reprises – Wimbledon 2007 et l’US Open 2013 –, il lui a manqué cette pincée de constance pour assaisonner son palmarès et marquer définitivement les esprits. Le constat est le même pour les autres membres du groupe France, des joueurs avec d’indéniables qualités, capables de magnifiques coups d’éclat, mais butant, presque à chaque fois, sur la dernière marche. Cette finale face à la Suisse de Roger Federer constitue un défi. L’ultime défi.

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Taux de fécondité (2013) : 2,08 enfants par femme Taux de mariage : 3,5/1000 habitants Taux de divorce : 2,1/1000 habitants

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Côté rouge

Un pays est toujours marqué par différents + exploits sportifs. La France en est un bel exemple avec la Coupe du Monde 1998, qui fut un moment rare dans notre société, un moment d’union nationale, un moment historique. La Suisse, du haut de ses huit millions d’habitants, n’échappe pas à la règle et, malgré sa petite taille, reste l’un des pays les plus sportifs d’Europe. Bien que l’exercice national soit le hockey, le tennis est bien représenté. C’est même la troisième discipline la plus pratiquée derrière le football et la gymnastique. Le week-end du 21 au 23 novembre sera donc le rendez-vous de toute une nation derrière son équipe, comme nous l’a confié le Président de la fédération, René Stammbach : « En cas de victoire, il y aura une bien plus grande effervescence que pour un titre en Grand Chelem. Cela n’aura même rien à voir. Pendant les matchs, il y aura plus d’un million et demi de spectateurs devant la télé. Plus que pour le ski, plus qu’aux JO ! Cela va être phénoménal. »

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PIB (en 2013) : 371, 6 mds d’€ (36ème pays mondial)

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Côté bleu

La Coupe Davis est une compétition à laquelle les Français + sont intimement liés. Tous les Français, pas seulement les joueurs de tennis. On y a connu de grandes joies, des matchs frissons, mais aussi des désillusions. La finale face aux Suisses revêt donc une grande importance pour le groupe tricolore et la nation. En premier lieu, il faut rappeler que le dernier titre acquis remonte à 2001, presque une éternité. Rappelez-vous, cette finale sur le gazon australien et ce week-end de feu signé Nicolas Escudé… Depuis, la France n’a plus soulevé le fameux Saladier d’Argent, mais a tout de même participé à deux finales restées dans les annales pour le traumatisme qu’elles ont engendré. On reviendra peu sur le cataclysme PHM face aux Russes, alors même que le jeune homme avait été jeté dans la gueule du loup. En revanche, on insistera lourdement sur la séquence un peu… effrayante de Novak Djokovic se faisant raser la tête à Belgrade, en 2010. Heureusement, il n’y aura pas ce type d’ambiance face à nos voisins suisses, c’est une certitude.

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Population (en 2013) : 8 100 000 (96ème pays mondial) Superficie : 41 285 km2 Densité : 194,7 hab/km2

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PIB (en 2013) : 2277, 9 mds d’€ (9ème pays mondial)

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Population (en 2013) : 66 600 000 habitants (41ème pays mondial) Superficie : 547 030 km2 Densité : 103,8 hab/km2

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TOP 5 des plus belles finales tricolores Textes : Clément Gielly

1991 • France-Etats Unis : 3-1

Intense, incroyable, historique… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette finale de 1991, jouée au Palais des Sports de Gerland, à Lyon. Face aux États-Unis, la meilleure équipe du monde, les Tricolores ne se laissent pas impressionner. Ils s’imposent après quatre matchs, se faisant une place au panthéon du sport français. Il s’agit alors du premier Saladier d’Argent remporté par la France depuis 1932 et une équipe menée par un certain Jean Borotra. Tous les éléments étaient réunis pour faire de cette rencontre un événement incroyable, même si le rapport de force semblait clairement déséquilibré. D’un côté, la «dream team» composée de Sampras, Agassi et la paire Flach/Seguso, invaincue en double ; de l’autre, un Guy Forget en pleine bourre après son titre à Bercy et un Henri Leconte sans repères, revenant d’une opération du dos. Au final, c’est Riton qui fait exploser la rencontre et lance les Bleus en dominant Sampras. La France qui gagne est née sur le rythme de Saga Africa… Renversant !

2001 • Australie-France : 2-3

Le soleil ne s’est pas encore levé sur Paris mais, qu’importe, c’est une journée de fête qui commence. Il est très exactement 7h56 en France quand Nicolas Escudé ajuste son passing de revers face à Wayne Arthurs et offre à la France son neuvième Saladier d’Argent. Auparavant, le vendredi, le «Scud» avait torpillé le numéro un mondial, Lleyton Hewitt, chez lui. Face à des Australiens logiquement favoris à domicile sur gazon, les Tricolores l’emportent et oublient leurs discordes, notamment en double, Santoro et Pioline devenant les meilleurs amis du monde le temps d’un match… Rafraîchissant !

1996 • Suède-France : 2-3

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Cette fois-ci, c’est au cœur de la nuit dominicale que se dénoue la finale. Arnaud Boetsch boucle l’affaire à 23 heures, avec une victoire 10-8 au cinquième set du cinquième match contre Nicklas Kulti, non sans avoir sauvé trois balles de match. Une première dans l’histoire ! Les Français, Noah toujours à la baguette, s’extirpent du piège suédois. Reste alors une image : celle d’un Stefan Edberg tout juste retraité, porté en triomphe par ses bourreaux du jour… Émouvant !

2002 • France-Russie : 2-3

Cette finale est entrée dans l’imaginaire collectif avec une image forte : celle de Paul-Henri Mathieu inconsolable sur son banc. Le numéro deux français est en effet passé tout près d’offrir le Saladier d’Argent à la France. Dans le match décisif, il mène même deux sets à rien face à un Mikhail Youzhny complètement dépassé. Levant le pied, puis sentant une terrible pression sur ses épaules, PHM s’écroule et s’incline au cinquième set. Une véritable Bérézina, tant les troupes françaises semblaient proches du trophée… Rageant !

1982 • France-Etats-Unis : 1-4

Raquettes en bois et Yannick Noah en leader face à l’ogre américain composé de John McEnroe et Gene Mayer. Finalement, Jean-Paul Loth préfère le jeune Henri Leconte à Thierry Tulasne comme deuxième homme sur la terre battue du Palais des Sports de Grenoble. Ambiance vintage avec Arthur Ashe comme capitaine U.S. Et, malgré quelques frissons le premier jour, le grand Yannick s’incline en cinq manches face à McEnroe. Le samedi, la messe est dite avec une démonstration de Peter Fleming, associé à son pote John… Énervant !

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DOSSIER : Coupe davis

DOSSIER : Coupe davis

Ma Coupe Davis par Lionel Roux L’entraîneur de l’équipe de France revient pour GrandChelem sur la genèse de cette année 2014 et se projette sur la finale. Lionel nous livre un témoignage poignant avec quelques confidences exclusives. Interview réalisée par Pauline Dahlem

On vit ensuite le premier moment vraiment dur de la rencontre avec Gaël qui nous annonce qu’il ne se sent pas de jouer le vendredi, que c’est trop tôt pour lui. Richard étant forfait et Gaël un peu court, cela devenait préoccupant. Malgré tout, on reste serein… pas pour longtemps ! Julien perd le premier point, puis Jo tombe sur un mec qui fait un match d’enfer. Nous voilà menés 2-0. C’est dur… Je reçois alors plein de SMS de soutien, notamment un de la part de Guy (Forget). J’en profite pour lui demander comment cela s’était passé à Nantes quand ils étaient menés 2-0. Il me dit : « Demain, les gars feront le job et vous ne serez plus menés que 2-1. Et, là, tu verras, les énergies changeront de camp. Vous serez beaucoup plus forts et largement au-dessus le dimanche, comme nous à l’époque. » C’est exactement ce qui est arrivé. Arnaud aussi a reçu plein de messages de mecs qui ont gagné, dont un de Yannick (Noah) qu’il a fait lire à chaque joueur. C’étaient des mots très forts qui, moi aussi, m’ont vraiment touché. Au final, l’abattement du vendredi soir n’a duré qu’une heure, tout au plus. A l’hôtel, Mika a fait quelques vannes

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assez classes qui nous ont bien reboostés (sourire). Il y a eu des éclats de rire… et, quand Jul’ et Mika se sont levés pour aller se coucher, tous les mecs se sont mis debout et Jo a pris la parole, vraiment déterminé : « Les mecs, donnez-nous le point demain. Dimanche, Gaël et moi, on finit le travail. » Le double a été assez douloureux. Il y avait beaucoup de tension, mais aussi un esprit revanchard, une énorme envie de montrer que cette équipe de France avait du caractère. On tourne à 2-1 samedi soir, puis Jo égalise à 2-2. Gaël gère alors parfaitement le moment. Pour moi, c’est un joueur de Coupe Davis, un vrai ! Le plus dur, c’est de le mettre sur le terrain. Une fois qu’il y est, il ne se rate pas. Il fait tout, absolument tout, pour gagner ou pour emmener le mec au bout du monde. Même s’il a dit, il y a longtemps, que le maillot bleu était dur à porter, moi, je trouve qu’il le porte très bien. Émotionnellement, c’est une des rencontres les plus fortes que j’ai vécues. Car, quand tu es mené 2-0 et que tu vois les joueurs se relever et dire : « Non, ce n’est pas possible », c’est fort. Cela a été le maître-mot du discours du capitaine, le vendredi soir. « Non, on ne cédera pas. »

Si je dois garder une image de cette rencontre, c’est la détermination des quatre joueurs lorsqu’ils entrent sur le court alors qu’on est menés. Le samedi, Mika et Julien arrivent avec un regard de tueurs. Il y avait de la tension dans ce double, mais ils ont gardé la tête haute. Pas en mode : « Il faut qu’on sauve l’équipe, cela va être chaud. » Mais en mode : « On y va, à nous de jouer ! » Et puis, il y a Jo, le dimanche, le poing levé. C’était un sacré truc… Moi, cela m’a fait penser à Djoko quand il rentre en finale, à Belgrade, le dimanche, alors qu’ils sont menés 2-1. Une pensée douloureuse, d’ailleurs… Et, enfin, Gaël, à 2-2, le regard fixe, les yeux grands ouverts… Je reprends les quatre gars, je les mets en face de moi et je vois le visage qu’ils ont quand ils pénètrent sur le terrain : cette revanche, cette détermination après avoir été piqués dans leur orgueil en étant menés ainsi, chez eux, par une équipe moins forte sur le papier…

On ne craint pas cette équipe suisse. Il y a même beaucoup plus d’envie que de peur.

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SEPTEMBRE 2014 : ROLAND GARROS, la France corrige la République Tchèque 4 à 1. Contrairement à ce que beaucoup pensent, pour moi, cette rencontre a été l’une des plus dures à gérer. Il y a eu plein de petites phases délicates à négocier tout au long de la semaine et, du coup, beaucoup de stress. Et puis, je n’aime pas ces rencontres où il y a un changement de surface derrière un Grand Chelem et où l’on est obligés de bricoler. Quand je dis «bricoler», c’est faire attention à tout : pas de blessure, pas trop pousser le joueur… Avec Arnaud, on a énormément discuté, de même avec les coachs des garçons. Seb’ Grosjean a su rapidement que Richie allait démarrer le vendredi. Il y avait aussi beaucoup de questionnement par rapport au double. Et puis, côté tchèque, on ne savait pas trop non plus qui allait jouer. Enfin, il y avait une grosse pression parce que beaucoup d’attente et une énorme envie d’aller en finale. Et, même s’il ne fallait pas brûler les étapes, tout le monde y pensait déjà un peu.

L’un des moments forts, c’est la décision de lancer Richard en simple. Je me souviens qu’il rentre le mardi de New York. Le lendemain, il fait déjà une séance alors que, d’habitude, les gars prennent toujours un jour pour souffler. Par la suite, il fait le job à l’entraînement. La veille du match, moi, je vais voir comment joue Berdych : il tapait fort, d’accord, mais il ne bougeait pas aussi bien que Richie. Alors, oui, il y avait l’incertitude de la gestion des émotions, du côté de Richard, car jouer une demi-finale, à Roland Garros, ce n’est pas rien. Oui, il y avait du stress, oui, il était tendu. Mais, moi, j’étais rassuré, j’avais confiance en lui. Le jour du match, il se lève tôt, à 7h30. Il prend son petit dej’, il lit L’Equipe, il fait son truc, il traîne un peu. Et, au moment de partir en voiture, il nous dit qu’il préfère y aller à pied. Je le sentais certes tendu, mais concentré, en alerte. C’est ce que j’appelle le «bon

stress». Au final, il réussit un très gros match. J’étais vraiment content qu’il apporte ce point et de cette façon. C’était très émouvant. De le voir s’exprimer, communier avec le public, puis, surtout, à genoux sur le court… Cela m’a fait quelque chose… Quand il vient nous serrer la main après son match, Julien se retourne et lui dit : « Vas-y, kiffe, toi, là, tu le mérites ! » C’était marrant. C’est la petite révélation de Richie et une partie référence pour lui : voilà ce qu’il est capable de faire en Coupe Davis. Si je dois garder une image de cette rencontre, c’est la balle de set où Richard sort un passing de revers gagnant sur la ligne. Il a alors une réaction de dingue, hurle de rage, serre les poings. Et je vois Jo qui le regarde, avec ce côté paternaliste, puis lui met la main sur la tête. C’était vraiment sympa et fort à la fois.

Février 2014 : MOUILLERON-LE-CAPTIF, la France domine l’Australie 5 à 0. C’est vrai qu’au départ, le joli nom de Mouilleron ne faisait pas rêver les Australiens… A Bercy, en novembre, je me rappelle qu’Arnaud échangeait des mails avec Rafter qui lui disait : « Mais, attendez, vous vous foutez de nous, ce n’est pas possible ! C’est où, ce bled ? On ne le trouve même pas sur une carte ! » Arnaud lui avait joliment répondu : « Tu verras, c’est un très bel endroit en France, il y a une très forte attente parce qu’il n’y a pas eu de Coupe Davis depuis très longtemps. Le stade est tout neuf, on sera super bien reçus. » C’est ce qu’il s’est passé. Les Australiens, Rafter le premier, ont été ravis. La salle était très belle, il y avait un magnifique court d’entraînement, une salle de gym

impeccable… Tout a été mis en œuvre pour que l’on soit reçu comme des rois. Sur le plan sportif, une petite part d’inconnu subsistait, parce que je ne connaissais pas très bien deux jeunes de l’équipe adverse, Kokkinakis et Kyrgios. Même si on était largement favoris sur le papier, une telle rencontre est toujours un peu stressante en début de saison. Et puis, on avait choisi la terre battue, ce qui était délicat, car les gars n’avaient pas joué dessus depuis Roland Garros. Le risque d’une blessure, ce genre de choses, c’est toujours stressant à gérer. Finalement, cela s’est fait en douceur et ils sont arrivés prêts le jour J. Avec le recul, je crois que cette rencontre a été la plus zen à gérer de toute la campagne 2014. Un beau moment, assez simple et serein.

Si je dois garder une image de cette rencontre, c’est la déception de Mika (Llodra), aussi parce que c’est quelqu’un que j’aime beaucoup. Il n’avait pas été sélectionné par Arnaud qui estimait qu’il avait moins besoin de lui sur cette rencontre et que les autres gars étaient plus en forme. Mika a eu du mal à l’avaler, d’autant qu’il restait sur un nombre record de sélections d’affilée. En plus, il a vu le week-end bien se dérouler, des joueurs performants, investis, avec la banane et qui ont parfaitement assuré. C’est dans ces conditions qu’il a reçu un «award» aux côtés des anciennes gloires françaises de la Coupe Davis. Il avait ce visage figé, dur. Dans son esprit, la Coupe Davis, c’était terminé. Cela m’a fait mal de le voir ainsi.

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NOVEMBRE 2014 : LILLE Pour ce qui est de la surface, je n’avais pas d’avis tranché. J’étais peut-être même légèrement favorable au dur. Pourquoi ? Parce que tous nos gars ont déjà gagné des tournois sur dur indoor, ce qui n’est pas le cas de Wawrinka. Après, on en a tous beaucoup discuté et on est arrivés à la conclusion que, si on choisissait le dur, les Suisses, qui reviendraient du Masters, seraient mieux préparés que nous, dans le sens où il auraient des matchs récents dans les jambes sur cette surface. Tandis qu’avec la terre battue, ils devront vraiment s’adapter rapidement, au niveau des glissades, mais aussi sur le plan musculaire. Et cela joue énormément. La terre est donc un bon choix, même si je suis conscient qu’on aura deux très bons joueurs en face, qui seront présents quelle que soit la surface. A mon sens, cela se jouera sur la fraîcheur, l’envie et la préparation. Tout est lié. Le jour J, on sortira d’un stage où l’objectif aura été de produire un travail de qualité, en s’assurant de garder de la fraîcheur mentale. Ce ne sera donc pas un stage commando en mode bourrage de crâne. On sera à l’écoute des gars, lesquels seront à l’écoute de leur corps. Le but étant d’arriver en bonne forme.

AVRIL 2014 : NANCY, la France s’en sort face à l’Allemagne 3 à 2.

Federer et Wawrinka, on les connaît bien et tous nos joueurs les ont déjà battus. On ne craint pas cette équipe suisse. Il y a même beaucoup plus d’envie que de peur. Je peux vous assurer que les mecs sont comme des dingues, ils ne vivent que pour ça. Aujourd’hui, je ne rêve pas d’un scénario idéal, en particulier. Je dis juste qu’on est capable de les battre 3-0. Après, c’est vrai qu’à Malmö, il y a un cinquième simple décisif, on sauve des balles de match… c’est vraiment mythique et ce sont des émotions incroyables. Mais je ne sais pas si j’ai envie de revivre cela, parce que, niveau stress, c’était horrible (sourire) ! Finalement, l’idéal, ce serait tout simplement qu’on gagne, peu importe le score (rires). Une finale, il faut la gagner, même si on doit voir Roger finir complètement carbo’ le dimanche soir.

Une rencontre très bizarre, déjà en amont. Les forfaits des joueurs allemands tombaient les uns après les autres ! D’abord Haas, puis Kohlschreiber, puis Mayer… Du coup, on reculait dans le listing et, à chaque fois, je me

Le Saladier d’Argent est le plus beau des trophées, plus que la Coupe du monde, selon moi. De voir tous nos gars autour, ce serait une image formidablement forte. J’ai personnellement très envie d’y être. Je ne suis pas stressé, j’ai envie de vivre ce moment et de dire aux joueurs d’en profiter. Ils vont en prendre plein les yeux. Les moments qu’ils vont vivre seront sans doute historiques.

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disais : « Merde, lui, je ne l’ai jamais vu jouer. » Et puis, on se retrouve à Nancy et Richard souffre du dos. On est exactement un an après l’Argentine, Richie est là… et ne va pas jouer. On se réunit alors avec le Doc’ et le capitaine :

on décide qu’il est préférable qu’il ne reste pas, pour éviter ce climat d’incertitude qui avait été préjudiciable à Buenos Aires. Il est donc parti, puis revenu le vendredi pour encourager les gars. J’ai trouvé cela très bien et très sain pour tout le monde.

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DOSSIER : Coupe davis

DOSSIER : Coupe davis

Thierry Ascione :

Gasquet-Tsonga :

« S’ils battent Federer et Wawrinka, ce sera un véritable exploit »

l’indispensable duo ?

Amoureux de la Coupe Davis depuis toujours, Thierry Ascione, coach de Jo-Wilfried Tsonga, est revenu sur la gestion particulière d’un joueur qui a fait de la Coupe Davis l’objectif de sa saison.

Au fil de cette campagne 2014, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga se sont imposés comme les pièces maîtresses de l’équipe de France de Coupe Davis. Capables de briller en simple comme en double, ils ont séduit Arnaud Clément, le capitaine des Bleus, par leur polyvalence. Celui-ci devrait, à nouveau, s’appuyer sur ce couple phare pour affronter la Suisse de Federer et Wawrinka.

Interview réalisée par Loïc Revol

Retour sur la maturation d’un duo devenu quasi-indispensable au groupe France.

on l’a récupéré épuisé, du fait aussi de sa longue tournée américaine où il a bien joué. Cela n’a pas été facile à gérer, mais, je le redis, le plus important, c’est qu’il soit content des choix qu’il a faits à la fin de la saison.

Textes de Pauline Dahlem

Les mots avant les actes

Quand on veut jouer la Coupe Davis à fond, on le fait forcément au détriment du circuit ? Cela semble difficile de concilier les deux… Je ne suis pas sûr que l’on puisse tout réussir. On le voit bien avec Federer qui doit faire des choix. Berdych y est parvenu deux ans de suite, en faisant simple et double, mais ce doit vraiment être une question de caractère, la façon dont on vit la compétition et dont on gère l’après.

Thierry, comment gère t-on un joueur de Coupe Davis comme Jo-Wilfried Tsonga, qui a également des objectifs élevés individuellement ? On part toujours d’un constat principal : plus il est forme, mieux il joue ; mieux il joue, meilleur c’est pour la Coupe Davis. Cela fait désormais un petit moment qu’il dit que c’est un objectif. Il l’a affirmé dans la presse, il l’a dit à ses coéquipiers. Quand il veut faire passer des messages, il y arrive bien. Je trouve que, sur ce plan-là, tout s’est bien déroulé, cette saison. Je me souviens que les mecs en parlaient toute la journée lorsqu’on était à Toronto ! C’est un véritable objectif pour une bande de copains qui se connaissent depuis longtemps. Quel est le dialogue que vous avez instauré avec Jo sur ce sujet ? Pour ce qui est de la Coupe Davis, cela ne nous concerne pas trop. On est en relation avec Lionel (Roux) et Arnaud (Clément). Avant les sélections, on se parle, on fait le point sur plein de choses. Mais, vraiment, la Coupe Davis, nous (avec Nicolas Escudé, l’autre coach de Tsonga), cela ne nous regarde pas vraiment.

« Il y a deux points de passage essentiels avant le début de cette campagne 2014 : le coup de gueule de Jo et la prise de parole de Richard. » Lionel Roux, entraîneur des Bleus, se souvient parfaitement de ces instants. Nous sommes quelques mois après le camouflet de Buenos Aires. Jo-Wilfried Tsonga perce l’abcès et exprime publiquement sa frustration dans la presse : « J’ai toujours mis la Coupe Davis avant tout, j’ai toujours répondu présent. J’ai même mis ma carrière en péril en enlevant des semaines de repos à mon calendrier pour la jouer. Aujourd’hui, je me demande ce que j’ai gagné dans l’histoire et je me dis qu’on n’est pas obligés d’être tous là, tout le temps. Pourquoi ne pas lancer d’autres joueurs quand on rencontre des nations moins fortes au classement ? » Un message synonyme d’avertissement que le leader tricolore avait visiblement fait passer auprès de ses camarades. Car, quelques semaines avant cette prise de parole, Richard Gasquet convoquait capitaine et entraîneur de l’équipe pour leur annoncer sa décision de faire de la Coupe Davis sa priorité numéro un en 2014. « S’il faut faire l’impasse sur des tournois avant les rencontres ou amputer mes périodes de repos, je le ferai », annonce clairement Gasquet. « Je me mets à la disposition de l’équipe. Comptez sur moi à 100%. » « Venant de Richard, c’était des mots très forts », se souvient Lionel Roux. « Quelques mois plus tard, il tenait parole et remportait simple et double face à l’Australie… »

Qu’est-ce qui devrait être changé ou amélioré pour que la Coupe Davis ne connaisse pas autant de forfaits ? C’est cyclique. Forcément, quand on l’a gagnée une ou deux fois, on est moins présent derrière. A l’inverse, quand on perd tôt, on veut rapidement se retrouver à nouveau en février. Cela crée une forme de turnover. Quand les Français ont perdu en Argentine, en 2013, les huit mois qui les séparaient du premier tour contre l’Australie ont dû leur sembler interminables ! Après, je pense que cela dépend aussi des joueurs et de leurs objectifs. C’est surtout cela le plus important. Il faut connaître leurs envies personnelles. Les joueurs sont tous mystérieux. Même Jo. Ils ont un vrai jardin secret, de choses dont ils ne veulent pas parler. Et ce n’est pas toujours facile à décrypter. Tu penses que le «coup de gueule» de Jo, après l’Argentine, a changé les choses ? Oui, bien sûr. Jo a dit : « Je pousse un coup de gueule et j’assume. » Les autres ont réagi : « C’est notre pote, il fait les efforts ! » Cela leur a vraiment permis de comprendre qu’ils ne pourraient s’en sortir que tous ensemble. Cette saison, si Jo et Richard jouent bien le vendredi mais sont cramés le samedi, ils savent que Bennet’ est là derrière. Il savent aussi que Monfils est prêt à se déchirer le dimanche. Les mecs peuvent tous jouer, c’est leur force ! Et le management d’Arnaud est réussi, il les laisse parler, leur fait confiance. J’adore Arnaud, je connais Lionel, ils réussissent. Pour arriver à faire un week-end comme ils l’ont fait en demi-finale… C’est fort !

« Les mecs peuvent tous jouer, c’est leur force ! »

C’est donc le staff de l’équipe de France qui gère pleinement ses joueurs ? C’est plutôt la France qui est comme cela. Les coachs sont mis entre guillemets, laissés en-dehors. Ce qui, dans l’absolu, n’est pas plus mal ! Le coach et le capitaine sont aussi dans le questionnement et le bien-être du joueur et c’est bien, pour ce dernier, d’avoir un son de cloche un peu différent. Je ne pense pas qu’il soit opportun que les entraîneurs des joueurs viennent interférer. Le fait d’avoir un petit cocon exclusif quelques semaines dans l’année, c’est très bien, à condition que tout le monde soit au courant de ce qu’il se passe. Mais c’est le cas aujourd’hui. Avec Nicolas (Escudé), on va voir les matchs en tant que spectateurs. Si on peut donner deux ou trois infos, on les donne, bien sûr. Mais on n’a pas vraiment de discours Coupe Davis. C’est plus Jo qui en parle. On écoute.

Y-a-t-il une appréhension, avant cette finale, à l’idée de jouer dans un aussi grand stade ? Cela ne peut être que positif pour eux. La demi-finale à Roland-Garros était similaire. Quand tu joues le tournoi, il n’y a pas autant d’ambiance et les gens ne sont pas tous derrière toi. Là, à Lille, cela va être exceptionnel. 27 000 personnes !

Il vous réclame des conseils sur l’approche psychologique des rencontres ? Non. Jo est un vrai joueur de Coupe Davis, je ne crois pas qu’il ait vraiment besoin de nos conseils là-dessus. Il échange sur la vie de groupe, le passé de chacun. Peut-être qu’il parlera de 2001 avec Nico, mais c’est tout.

Cela avait été le cas pour Djokovic après le titre serbe en 2010. Une sorte de déclic ? C’est vrai qu’il a énormément changé après son succès en Coupe Davis. Il faut être très honnête : si, demain, les gars battent Federer et Wawrinka, ce sera un véritable exploit. Cela peut les galvaniser, c’est sûr. Pour le reste… Déclic, je ne sais pas, je n’aime pas trop ce mot-là. Je suis plus dans le travail au quotidien. Mais, s’ils se paient cette équipe suisse, j’espère que cela leur fera monter l’orgueil. J’espère pour eux.

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Et, en cas de titre, les Bleus peuvent avoir moins envie de la jouer par la suite, cette Coupe Davis ? Après une finale, victoire ou défaite, il y a forcément une décompression. La saison a été tellement incroyable… Il y aura des conséquences, positives ou négatives, c’est probable.

Crédit photo : Rodolphe Richard

Après une rencontre de Coupe Davis, on retrouve son joueur dans quel état ? Fatigué psychologiquement et physiquement ! Après la demi-finale de Roland Garros,

Le déclic de Mouilleron

L’Australie, parlons-en ! C’était à Mouilleron-le-Captif, sur la terre battue du rutilant Vendéspace. Un théâtre propice à l’éclosion réelle et concrète du duo TsongaGasquet. Après des simples parfaitement maîtrisés, les deux hommes sont lancés en double, pour la première fois sous le maillot bleu. « Jo et Richard avaient revendiqué le fait qu’ils pouvaient bien jouer ensemble », confie Lionel Roux. « De son côté, Arnaud (Clément) avait aussi envie de les lancer. Il attendait le bon moment pour le faire. Dans la mesure où les gars avaient chacun fait un bon simple, rapide, c’était le moment idéal pour voir ce que cela pouvait donner, qui plus est face à une paire expérimentée. » Opposés au duo Guccione-Hewitt, Gasquet et Tsonga séduisent leur capitaine. Aux frappes puissantes du Manceau, le Biterrois ajoute sa science du jeu, ses réflexes. Bref, la paire fonctionne… et gagne. « Avec Jo, on se connaît depuis longtemps, on avait envie d’essayer et, surtout, de gagner », commente Gasquet. « Au final, on a fait un super double. » A eux seuls, Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet qualifient donc la France pour les quarts de finale. Cette équipe tricolore, qui bâtit d’ordinaire ses victoires sur la pluralité des forces, aurait-elle trouvé un nouveau mode de fonctionnement ? « Non », affirme alors Tsonga. « Si ce match va nous servir pour l’avenir, l’équipe de

France reste un groupe avec de multiples solutions. C’est un de nos atouts majeurs. Dans l’équipe, tout le monde se sent concerné, cela a toujours été le cas et cela ne changera pas parce que Richard et moi étions au premier plan durant cette rencontre. On n’adoptera pas de fonctionnement façon Berdych et Stepanek (qui jouent simples et double pour leur nation). » La victoire arrachée contre l’Allemagne lui donnera raison, mais la demi-finale face aux Tchèques verra les soldats Tsonga et Gasquet envoyés, à nouveau, en première ligne.

La confirmation de Roland

Près de neuf mois après le 3-0 de Mouilleron, JoWilfried Tsonga et Richard Gasquet se présentent dans des dispositions bien différentes à l’heure de défier la République Tchèque. Si le premier affiche une forme intéressante, le second sort d’une saison compliquée, minée par les blessures, les défaites et la chute au classement. Pourtant, Arnaud Clément fait à nouveau confiance au duo biterro-manceau. A raison. Déterminé et rageur, Richard Gasquet s’exprime comme jamais sous le maillot bleu. Communiant avec le public, extériorisant sa volonté, le Français s’offre « la plus belle victoire de sa carrière » face à Tomas Berdych. Pas rassasié, il remet ça le lendemain, en double, aux côtés de son pote Jo. Autant expansif qu’en simple, sinon plus, l’ex-septième mondial étonne même Tsonga par ses réactions, si inhabituelles chez ce garçon réservé. Richard est habité, Jo-Wilfried toujours aussi transcendé par la Coupe Davis. Complices, les deux hommes se comprennent et se complètent à merveille. La mayonnaise prend. Et la France l’emporte une nouvelle fois 3-0, à la seule force de son «nouveau» duo de titulaires.

Incontournables face aux Suisses ?

Si l’équipe de France possède de nombreux joueurs postulant à une sélection, on voit mal comment elle pourrait se passer de son couple Tsonga-Gasquet face à la Suisse. D’abord, parce que cette finale se déroulera sur terre battue, surface utilisée lors des huitièmes et demi-finales où les deux équipiers avaient glané, à eux seuls, tous les points décisifs. Ensuite, parce que l’efficacité de l’un et la polyvalence de l’autre paraissent indispensables à l’équipe. Au fil des rencontres, le duo s’est affiné et affirmé. Il aurait même acquis le statut de titulaire en double en cas de rencontre sur terre battue, surface où Julien Benneteau et Michael Llodra ont pu pécher par le passé. « Aujourd’hui, il y a plusieurs joueurs qui se détachent clairement en vue de la sélection pour la finale », nous confiait Lionel Roux, il y a peu. « Richard et Jo en font partie ». Pour un scénario identique à ceux de Mouilleron et Paris ? On signe tout de suite ! GrandChelem I

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DOSSIER : Coupe davis

DOSSIER : Coupe davis

La Suisse,

mais costaud !

Pour comprendre les réalités du tennis suisse, nous avons pris le temps de rencontrer des cadres de Swiss Tennis, la fédération. C’est le mardi 7 octobre, un peu après 11h, que nous avons débarqué à Bienne, où une journée plutôt chargée nous attendait. Au programme : des entretiens avec l’ensemble des cadres, de la formation à la communication, en passant par la compétition. La Suisse a décidément un sacré caractère et, si Roger Federer est omniprésent sur les murs et dans les esprits, il est évident que nos voisins ont déjà préparé la fin de son règne pour rester une nation importante de l’échiquier mondial.

Alessandro Greco, directeur du département élite, et Yves Allegro, directeur de la relève, nous ont tracé les axes de la politique de formation de Swiss Tennis.

Interview réalisée par Pauline Dahlem

Six questions à René Stammbach, président de Swiss Tennis Comment est organisé le tennis en Suisse ? Il y a une fédération, comme en France. La grande différence, c’est que nos adhérents sont les clubs et non les licenciés. En d’autres termes, c’est le club qui paie la cotisation, pas le joueur, lequel ne paie rien à la fédération, mais simplement son adhésion au club qui varie, selon l’endroit, de 300 à 700€ par an. Le joueur n’est pas obligatoirement un licencié. Il est licencié s’il fait de la compétition et, à ce moment-là, paie sa licence en plus de sa cotisation. Auparavant, le montant de la cotisation d’un club auprès de la fédération était fixé en fonction du nombre de membres. Mais, comme les les clubs trichaient, désormais, c’est en fonction du nombre de courts qu’ils possèdent. Et, là, avec Google Earth, on est sûr de ne pas se tromper (rires). Pour vous donner un ordre d’idée, un club de quatre courts paie une cotisation de 700CHF (environ 580€). Après, nous avons 19 associations régionales qui sont l’équivalent des Ligues, en France. Ces associations ne nous paient rien. Au contraire, c’est nous qui les finançons. Et comment s’organise la fédération ? Elle est gouvernée par un comité directeur de 10 personnes, plus un président, tous élus. Dans ce « board », on trouve différents types de personnes, dont des gens de la société civile. On a ainsi une ancienne joueuse, un juriste parmi les plus connus en Suisse, une autre personne très forte en marketing. C’est un rassemblement de compétences ! Quel est le budget de la fédération ? Cela dépend beaucoup des campagnes de Coupe Davis. Habituellement, notre chiffre d’affaires tourne autour de 12 millions de francs suisses par an (environ 10 millions d’euros). Mais, cette année, on va atteindre 24 millions (près de 20 millions d’euros) ! La rencontre face au Kazakhstan, à Genève, nous a rapporté cinq millions et celle contre l’Italie, sept millions. Au total, cela fait donc 12 millions en plus. Mais, attention, les rencontres à domicile ne sont pas toujours le gage d’un profit énorme. Si Federer ne joue pas, il se peut qu’on perde même de l’argent. Par ailleurs, le résultat net des rencontres de Coupe Davis va dans un fonds pour éviter les fluctuations éventuelles de mauvaises interprétations des revenus, d’une année sur l’autre. En termes de recettes,

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notre budget s’obtient par la somme des cotisations des clubs, du prix payé par les 55 000 licenciés pour différents services, des fonds publics de l’État et de Swiss Olympic, ou encore du sponsoring. En France, Roland Garros constitue l’une des sources de financement de la fédération. C’est aussi le cas chez vous avec les tournois internationaux ? Il y a deux tournois en Suisse. D’une part, les Swiss Indoors de Bâle, une épreuve privée avec qui nous n’avons pas de liens officiels. Et l’Open de Gstaadt, d’autre part, qui a failli disparaître il y a quelques années et dont Swiss Tennis a finalement racheté les droits à hauteur de 50%. C’était indispensable de garder ce tournoi dont on fêtera le centenaire l’an prochain. Ainsi, nos plus grandes propriétés sont Gstaadt, la Coupe Davis et la Fed Cup. Par ailleurs, nous subventionnons une vingtaine de tournois 10 000$, 25 000$, Futures, Challengers… On dépense à peu près 400 000€ par an pour cela. De manière plus globale, comment se porte le tennis en Suisse ? En 2006, les fonds propres de Swiss Tennis étaient de 2,5 millions de francs suisses ; fin 2014, on sera à 10 millions. Nos dettes envers les banques diminuent, ce qui est important, car on a investi pour 6,5 millions dans la construction de nouveaux bâtiments pour le centre d’entraînement. Plusieurs millions nous ont d’ailleurs été offerts par un mécène très riche, une de mes vieilles connaissances. Si je n’avais pas obtenu ce don, je ne sais pas si nous aurions pu avoir un centre aussi performant. Quant au tennis luimême, le nombre de licenciés augmente chaque année d’environ 0,5%. Je dirais donc que c’est assez stable. J’imagine qu’il y a eu un effet Federer sur la pratique du tennis en Suisse… On n’a pas pu le mesurer. Si vous vous intéressez aux pays voisins, l’Autriche, l’Italie, l’Allemagne, tous ont perdu des licenciés à cause, notamment, de l’émergence de nouveaux sports, la France faisant figure d’exception. Or, chez nous, la pratique du tennis est stable. Selon moi, la différence entre notre stabilité et la régression des autres, c’est l’effet Federer. Pour autant, je ne crains pas l’après-Roger, parce que nous avons mis en place tout un programme de promotion du tennis dans le pays.

Quelles sont les différences que vous voyez avec le système français ? Alessandro Grecco (A.G.) : D’abord, notre territoire est beaucoup plus petit. Cela nous permet déjà de régler un souci en deux heures maximum (rires). Plus sérieusement, ce qui en découle, c’est qu’il est quasiment impossible qu’un jeune passe entre les mailles de notre filet. L’autre différence, c’est qu’on ne craint pas l’idée qu’un joueur puisse se former en-dehors de ce qu’on a mis en place ici, à Bienne. Roger Federer est un produit de la fédération, Wawrinka pas du tout. Pour autant, aujourd’hui, ils défendent tous les deux les couleurs du pays et c’est cela l’essentiel.

«

et que leur structure d’origine ne leur suffit plus, ils viennent ici, à Bienne. C’est souvent autour de 15-16 ans. Mais il arrive aussi que leurs coachs ne souhaitent pas les lâcher. De toute façon, on le répète, on n’est pas la seule solution. Quel est votre objectif principal ? A.G. : Notre but, c’est de former des champions capables de rentrer dans le Top100 ou 200. Et pour cela, l’exemple français est une vraie réussite. On défend l’idée que c’est notre rôle de permettre à un maximum de joueurs d’atteindre l’élite, non de parvenir à

les gens ne sont pas fans de tennis, mais fans de Federer

On a compris que ce n’est pas parce qu’on est inscrit dans un club que l’on a une licence. Cela doit être gênant, non ? A.G. : Je pense qu’on perd, effectivement, des joueurs. On aimerait changer, mais ce n’est pas possible. Comment est organisée la détection ? Yves Allegro (Y.A.) : On a des observateurs et, comme je vous l’ai dit, on est rarement en manque d’informations. A l’inverse de la France, nous n’avons pas les moyens d’avoir des techniciens qui travaillent pour nous dans toute la Suisse. On a donc installé des collaborations très étroites avec des académies dans les clubs et on organise un rassemblement chaque année. C’est-à-dire ? Y.A. : Chaque année, on réunit 24 jeunes talents de 11 ans, garçons et filles. Et on leur fait passer un certain nombre de tests. On a une équipe de dix experts, un spécialiste du coup droit, du revers, du mental, etc. A la fin du week-end, on dégage un classement qui reste secret et on intègre alors dans notre programme les jeunes qui ont de l’avenir. On les suit, on les accompagne lors des compétitions. Une fois qu’ils sont autonomes

»

les faire gagner un tournoi du Grand Chelem. Car, à partir d’un certain niveau, ce n’est plus le rôle d’une fédération. A un moment donné, c’est au joueur d’être indépendant, de se prendre en charge. Nous, on lui donne les clefs et on le lance. J’ai appris que vous aviez aussi créé une académie privée, ici. C’est original au sein d’une fédération… A.G. : Nous nous sommes aperçus que le lieu manquait un peu de vie et nous avons donc décidé de créer une structure où accueillir des joueurs désireux de s’améliorer grâce à notre savoir-faire. La Swiss Federation Academy joue ce rôle-là. En plus, cela nous permet d’avoir de très bons sparring-partners pour nos jeunes. Federer, Wawrinka… Cela va être dur pour la suite ! Y.A. : C’est tout le souci. Et je pense qu’il faut isoler le cas Federer de celui de Stan. Ici, on dit même que les gens ne sont pas fans de tennis, mais fans de Federer, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Si, demain, on arrive à avoir un joueur dans le Top 50, cela n’intéressera personne. C’est assez terrible ! Heureusement, chez les filles, on a Bencic qui vient d’éclore. Cela va sûrement nous aider pour la transition vers l’après-Federer. GrandChelem I

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DOSSIER : Coupe davis

DOSSIER : Coupe davis

Federer et la Coupe Davis, je t’aime, moi non plus ! Roger Federer a toujours vécu une histoire d’amour compliquée avec la Coupe Davis. Au début objectif prioritaire, le Saladier d’Argent fuit l’Helvète et son pays depuis longtemps. Mais, aujourd’hui, l’idylle peut se terminer en apothéose. Le recordman de victoires en Grand Chelem dispute sa première finale dans l’épreuve. Et il n’est pas là pour faire de la figuration. Retour sur quinze ans de Coupe Davis. Textes de Loïc Revol

Statistiques de Roger Federer en Coupe Davis : 25 sélections En simple : 37 victoires – 7 défaites I En double : 11 victoires – 9 défaites I Meilleur résultat : finale 2014 I Federer reste sur 7 victoires consécutives en simple

Je t’aime

MOI NON PLUS

1999

2001

Ses débuts dans la compétition, à seulement 17 ans : « La Coupe Davis et moi, c’était une histoire d’amour. Au début de ma carrière, elle représentait le summum. »

A Neuchâtel, face à la France, (défaite 2-3), la tension est à son paroxysme avec Jakob Hlasek, le capitaine : « La vérité, c’est qu’il ne m’est plus possible de travailler avec Jakob Hlasek. Je l’ai senti sur le court. Nous avons des problèmes l’un avec l’autre depuis longtemps et, cette fois, cela n’a pas marché. Ce n’était pas plaisant d’être sur le court. J’ai besoin de pouvoir parler, bien m’entendre et rigoler avec la personne qui s’assoit sur la chaise à mes côtés. »

2003

Après la qualification pour les demi-finales, grâce à une victoire sur la France (3-2) : « L’équipe de Suisse actuelle est la meilleure depuis longtemps. L’esprit d’équipe est à son top. Que je puisse sortir un match comme ça, le dimanche, sous pression (NDLR : il a battu Fabrice Santoro 6-1 6-0 6-2 ce jour-là), j’en suis très heureux. En Coupe Davis, c’est vraiment l’équipe qui m’aide à trouver encore plus d’énergie et à rester concentré pendant trois jours. »

2003

Demi-finale perdue face à l’Australie. Federer passe à deux points de la victoire face à Hewitt avant de s’incliner, éliminant ainsi son équipe : « Je continue de penser que c’est l’une des défaites les plus dures de toute ma carrière. »

2005 2011

Lors de son retour en Coupe Davis pour la rencontre face au Portugal, dans le Groupe I (victoire 5-0) : « J’ai dit à l’équipe que j’allais davantage jouer cette compétition à l’avenir. Le but est déjà de retrouver le Groupe Mondial. Si je décide de me concentrer sur la Coupe Davis, je devrai jouer moins de Masters 1000 et faire une planification de l’année totalement différente. Je perdrai peut-être des places à l’ATP, mais c’est un choix que je peux envisager pour l’avenir. »

Le numéro deux suisse a parfois craqué lorsqu’il s’agissait de défendre les couleurs de son pays. Pour lui, c’est presque une bonne nouvelle que ce duel se joue loin de ses terres natale… Stan aura forcément moins de pression. Pour autant, le Suisse a été dominé au moins une fois par chacun de nos Bleus et tous les passionnés se souviennent de son duel acharné face à Richie sur le Lenglen, en 2013. Face au vainqueur de l’Open d’Australie, les Français ne manquent ni de repères, ni de certitudes. Sur le papier, il est évident que Stan ne présente pas les mêmes garanties que Roger, d’autant que sa fin de saison a été chaotique. Enfin, Stan reste un émotif dans l’âme… S’il avait pu prendre confiance en montant en puissance au fil des tours aux antipodes, à Melbourne, une rencontre de Coupe Davis ne permet pas ce chemin : il faut être prêt le jour J. Son week-end difficile en quarts de finale, face au Kazakhstan, le rappelle. Il avait sombré face à Golubev, enchaînant par une piètre performance en double. « C’est simple pour moi, je ne suis pas inquiet, parce que je sais que Stan est capable

Le double, avantage français…

Cela ne sert à rien de faire un pronostic, d’autant que le double devrait être composé en fonction des résultats du vendredi. Difficile, donc, de se projeter, même s’il semble que nous ayons plus de solutions. Enfin… Autant que les Suisses, finalement, puisque, chez eux, si le point de pivot est Marco Chiudinelli, chez nous, il s’agit bien de Julien Benneteau. Et, là, le titre à Roland Garros peut faire la différence, même si le mot « finale » heurte un peu le Bressan. Quoi qu’il en soit, subsiste une vraie certitude : si une équipe mène 2 à 0, elle voudra en finir et alignera sûrement les mêmes joueurs que ceux qui se seront imposés en simple.

Bilan des Français face à Roger Federer : 7-34 (17% de victoires) toutes surfaces

+

+ sur terre battue

+

Tsonga : 1-5 Monfils : 2-8 Simon : 2-5 Gasquet : 2-10 Benneteau : 2-6

+

+

Tsonga : 1-2 Monfils : 0-3 Simon : 2-0 Gasquet : 2-2 Benneteau : 0-2

Bilan des Français face à Stanislas Wawrinka : 10-9 (52% de victoires) +

Tsonga : 2-3 Monfils : 2-2 Simon : 2-2 Gasquet : 1-1 Benneteau : 3-1

+

toutes surfaces +

+ sur +

Tsonga : 2-2 Monfils : 0-0 Simon : 0-1 Gasquet : 0-1 Benneteau : 0-0

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terre battue +

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Lors de l’officialisation de son absence pour l’année : « Non, je ne viendrai pas. J’ai pris cette décision il y a un an et demi. Je ne reviendrai pas dessus. »

Stan, le maillon faible ?

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2013

de battre n’importe qui », affirme le capitaine Severin Lüthi, qui sait déjà qu’il devra être aux petits soins pour son joueur. « C’est un problème de confiance. Stan n’est plus le même joueur qu’il y a deux ou trois ans. Je pense qu’il lui faut moins de temps pour être au top. Il est à un autre niveau maintenant, cela va revenir plus vite. De toute façon, quoi qu’il arrive, tout le monde va être nerveux vu l’enjeu de cette finale. » Voilà un résumé pragmatique. Reste que le Vaudois vivra un moment fort, de ceux qu’il n’a pas encore bien l’habitude d’affronter, un critère qui ne bousculera pas, en revanche, le flegme de Federer, qui en a vu d’autres. Sans être le maillon faible, Wawrinka semble à portée des joueurs tricolores, comme le confirment d’ailleurs les statistiques.

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Lors de la défaite face aux Etats Unis (0-5), alors qu’il jouait un premier tour pour la première fois depuis 2004 : « Je pense qu’on a plutôt bien joué. Le double fut d’un haut niveau des deux côtés et il ne nous a pas manqué grand chose. J’ai fait un assez bon match, mais Stanislas… Pas tant. Stan n’a pas non plus joué son meilleur tennis en simple, vendredi. C’est dommage mais la déception n’est pas si grande. Nous avons tout donné. Il faut parfois accepter que les autres soient meilleurs. »

Au regard des statistiques, nous sommes obligés d’avoir peur... et de répondre : OUI. Les cinq joueurs français susceptibles d’affronter la Suisse présentent un bilan largement défavorable face à Roger. Logique, direz-vous, puisque l’on a à faire au plus grand joueur de tous les temps. Mais force est de constater que, même dans des conditions optimales, devant leur public, les Bleus ont rarement trouvé la solution – on pense à Gaël Monfils, notamment, battu trois fois à Roland Garros. Pour se rassurer, il est toujours possible de s’appuyer sur le match de Jo du côté de la Porte d’Auteuil, en 2013… Le Français avait surclassé le Suisse en étant constamment offensif et conquérant, rendant une copie presque parfaite. Dans un autre style, sur dur, la « Monf » est passé tout près lors du dernier US Open, en quarts de finale, obtenant deux balles de match dans la quatrième manche. D’ailleurs, s’il fallait retenir un point positif, c’est que tous les Bleus ont déjà battu Federer au moins une fois. La tâche ne doit donc pas leur paraître aussi insurmontable que ce que les spécialistes veulent bien penser. « Si Roger joue au niveau qu’il montre cette année, il faudra être très fort pour le dominer », explique, néanmoins, Yves Allegro, responsable de la relève à Swiss Tennis. « De plus, même s’il s’agit de la terre battue, elle sera plutôt rapide vu qu’on est en indoor. Dernier point : la transition après le Masters est un faux problème. Roger fait cela toute l’année, il y est habitué ! » Dominer Roger sera peut-être une des clefs de la rencontre… Théorie difficile à confirmer, tant l’issue semble imprévisible.

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2012

Federer est-il imbattable ?

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Federer déclare forfait face au Kazakhstan pour le barrage. La Suisse battue, est reléguée dans le Groupe 1. Sa défection provoque un tollé général dans le pays : « J’ai décidé de ne pas disputer la rencontre de Coupe Davis au Kazakhstan. Je ressens encore trop de fatigue après des semaines intensives en Amérique du Nord. J’ai besoin de plus de temps pour me reposer afin de pouvoir finir fort l’année. »

Textes de Laurent Trupiano

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2014

Après la victoire face à l’Italie, en demi-finale (3-2) : « C’est sympa de partager des émotions avec vos fans et vos coéquipiers. En plus, en équipe, on peut faire les «cons» de temps en temps et l’ambiance est au beau fixe. Cela faisait longtemps que l’on attendait cette finale, nous qui restions encore sur ce quart de finale perdu 3-2 face à la France en 2004. (…) Par contre, cette fois ce sera différent : j’ai une mentalité de vainqueur et je ne suis pas arrivé jusque-là pour perdre en finale. »

2010

Deux théories semblent possibles quant à l’issue de cette finale. Celle qui consiste à dire qu’il faudra battre Federer pour l’emporter. L’autre qui se concentre sur l’idée que Stanislas Wawrinka reste la cible à privilégier. Mais, malgré toutes ces analyses et les fausses certitudes, si l’on souhaite anticiper, l’on ne peut que se résoudre à une seule conclusion : tout est envisageable et aucune hypothèse n’est moins bonne qu’une autre. Revue des arguments.

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Face à l’Australie, le match décisif entre Stanislas Wawrinka et Lleyton Hewitt est interrompu par la nuit ; la Suisse s’impose le lundi et retrouve le Groupe Mondial : « Si cela peut aider Stan, je suis prêt à dormir par terre à côté de son lit ou à le consoler si sa fille lui manque. Et s’il ne veut pas de moi au bord du court pendant le match, j’irai prendre une leçon de surf à Bondi beach ! »

Après cinq ans de dévotion, la Coupe Davis n’est plus une priorité : « Au bout d’un moment, ces semaines de Coupe Davis ont fini par devenir les pires pour moi. Il y avait toujours des problèmes. Avec la fédération internationale, avec les capitaines, les entraîneurs, les joueurs, et même avec Swiss Tennis. »

Un pronostic ?

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DOSSIER : Coupe davis

Michael Llodra :

« Le Club France Coupe Davis est là pour soutenir ceux qui ont défendu le drapeau tricolore » A l’occasion de cette finale France-Suisse, nous avons voulu en savoir plus sur le Club France Coupe Davis. Logique, donc, de rencontrer son président, Michael Llodra. Interview. Propos recueillis par Laurent Trupiano

PROMOS FIN DE SAISON

Mika, tout le monde ne connaît pas forcément le Club France Coupe Davis. Peux-tu nous dire exactement comment il a été créé ? En fait, à partir de la victoire de l’équipe de France en Suède, à Malmö, en 1996, sous l’impulsion d’Arnaud Boetsch, l’idée de créer une association dans laquelle les joueurs qui avaient défendu la France se retrouveraient de temps en temps a progressivement fait son chemin. Par la suite, une fois que les critères d’admission ont été définis, l’association s’est très vite concentrée sur l’objectif d’aider les anciens joueurs en difficulté. Aujourd’hui, c’est cet état d’esprit qui est notre objectif premier, notre colonne vertébrale. Le Club France Coupe Davis a pour mission de soutenir ses membres quand ils sont dans une situation compliquée. Mais quels sont réellement les critères pour faire partie de ce cercle très fermé ? C’est très simple : sont sociétaires tous les joueurs ayant eu une sélection en équipe de France ou qui ont remporté une médaille aux Jeux Olympiques. Aujourd’hui, le Club France Coupe Davis est donc composé de 53 membres. Une sélection, cela veut dire que le membre a obligatoirement joué pour la France ? Non, sélectionné, cela veut dire être dans le groupe qui représente la France. D’ailleurs, à ce sujet, j’ai une anecdote assez drôle. Michel Leclerq, à son époque, avait été sélectionné, mais, comme l’équipe n’avait pas les moyens de payer le déplacement aux quatre joueurs, il était resté à Paris, tout en faisant partie de l’équipe. Et, bien qu’il n’ait pas joué, il est un membre du Club France Coupe Davis à part entière. Arnaud Di Pasquale, grâce à sa performance aux JO de Sydney, a aussi fait évoluer les choses. Je crois, d’ailleurs, que les critères sont bons et qu’il ne faut pas les élargir à d’autres compétitions ou autres performances que la Coupe Davis et les Jeux Olympiques. Autrement, cela n’aurait plus le même sens. L’idée, c’est d’avoir représenté les couleurs de son pays. Est-ce que la fédération reconnaît votre utilité ? Oui, et elle nous aide financièrement. Nos rapports sont plus que cordiaux, tout le monde a bien compris qu’on était là pour servir les intérêts du tennis en général et ceux des champions qui avaient défendu les couleurs du drapeau national. On imagine que jouer le rôle de président, tout en étant encore dans le groupe, cela doit être lourd à gérer… Tu plaisantes (rires) ! Ce n’est que du plaisir ! En ce moment, j’ai un peu de temps, vu que je suis blessé (NDLR : l’entretien a eu lieu début octobre). Plus sérieusement, je ne suis pas tout seul. J’ai un bureau très actif avec Gilles Moretton, Lionel Roux, Stéphane Simian et Julien Benneteau.

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Oui, dans le milieu, on dit que c’est le gang des Lyonnais... J’ai entendu cela (rires) ! Quand je me suis positionné pour être président, c’était aussi dans le but d’être actif, de proposer des idées et de faire évoluer un peu les choses. Tu parles d’une mission d’aide… Comment est-ce que le Club France parvient à financer ses actions ? En organisant des événements. Pendant la Coupe Davis, par exemple, nous commercialisons des packs de relations publiques avec un petit plus, car on implique nos membres. Ils sont présents aux cocktails, dans les loges avec nos clients ; ils peuvent jouer avec eux également. Là encore, l’idée n’est pas de se transformer en société d’événementiel, mais de valoriser notre savoir-faire en s’appuyant sur notre compétition : la Coupe Davis. Évidemment, quand la France joue toute l’année à domicile, on a beaucoup de travail.

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En-dehors de la Coupe Davis, vous avez d’autres envies ? L’équipe de France de Coupe Davis, cela représente beaucoup dans notre pays. Ce Saladier fait vraiment partie de notre culture, ce n’est pas le cas de partout. L’aura d’un joueur qui a porté le maillot bleu est forte. Il n’y a qu’à voir l’ambiance qu’il y a à chaque rencontre pour comprendre que l’on sort du cadre classique du tennis. D’ailleurs, j’en profite pour remercier encore le club des supporters de l’ASEFT, qui fait un boulot fantastique. Quand on est sur le court, cela fait souvent la différence. Mais, pour revenir à la question (rires), on travaille sur différentes pistes. Il y a des idées classiques d’exhibitions, d’un trophée annuel… Encore une fois, cela doit répondre à nos critères, à savoir, venir en aide. A quoi peuvent servir les revenus de cette année, par exemple ? Clairement, nous avons tous été en état de choc quand nous avons appris ce qui arrivait à Jérôme Golmard (NDLR : il souffre de la maladie de Charcot). Naturellement, on s’est retroussé les manches en se disant qu’il fallait tout mettre en place pour lever des fonds. On te sens très «leader». Est-ce que tu es déjà dans une forme de reconversion ? Il ne faut pas m’enterrer trop vite, quand même (rires). En 2015, j’ai décidé de faire encore toute la saison, mais simplement en double avec Nenad Zimonjic. Inutile de te dire que l’on a de vrais objectifs. Néanmoins, ma carrière est plus derrière moi que devant, je dois le reconnaître… Mais ma présidence du Club France est indépendante de mes futures activités, il ne faut pas tout mélanger. Je travaille déjà sur plusieurs sujets, notamment avec mon équipementier Sergio Tacchini, avec qui il y a un bon feeling. Cela a été une vraie rencontre, l’équipe est très motivée, avec des passionnés. On a quelques beaux projets qui vont voir le jour.

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DOSSIER : Coupe davis

interview

Frank Heissat :

Allez les Bleus Le club des supporters de l’équipe de France, l’ASEFT, est un maillon essentiel des épopées des Equipes de France. Pour lui rendre hommage, six portraits qui symbolisent parfaitement l’état d’esprit de cette association exemplaire. Propos recueillis par Loic Revol

« Quand nous avons rencontré Richard Gasquet, nous avons tout de suite compris qu’il ferait un parfait ambassadeur »

Laetitia Canezza : 35 ans, Poitiers (Vienne) Adhérente depuis 2010 10 rencontres : 2 en Fed Cup, 8 en Coupe Davis

Paul-Michel di Ferrer : 13 ans, Nantes (Loire-Atlantique) Adhérent depuis 2011 8 rencontres : 3 en Fed Cup, 5 en Coupe Davis

Didier Evrard : 64 ans, Thionville (Moselle) Adhérent depuis 2008 21 rencontres : 6 en Fed Cup, 15 en Coupe Davis

« La première Marseillaise en tribunes, à Belgrade. C’est le moment où je me suis dit : ça y est, j’y suis. Le sentiment d’appartenir au groupe a été facile, mais c’était un grand moment d’émotions, se tenir face aux joueurs et reprendre l’hymne… Et puis, j’aime beaucoup jouer du tambour ! Lancer les chants en tribunes, c’est quelque chose d’assez grisant (rires) ! »

« Quand j’ai joué de la grosse caisse dans les tribunes pour la toute première fois. Depuis, il y a une belle complicité qui s’est créée avec les gens de l’ASEFT. On reste soudés, on chante tous ensemble, on est un peu comme une équipe. Cette année a l’air d’être la bonne pour gagner la Coupe Davis. Je la sens bien, cette finale. Cela va être un sacré défi, mais je pense qu’on peut le faire ! »

« Toute la campagne de 2010, sauf la finale (rires) ! Ce que l’on a pu faire à Toulon contre l’Allemagne, Clermont contre l’Espagne et à Lyon, l’apogée, face à l’Argentine où l’ambiance était vraiment géniale avec les Argentins… Le second, c’est le déplacement en Argentine, avec, malheureusement, la défaite au rendez-vous. Mais les à-côtés de la rencontre, le fait de vivre quinze jours ensemble, c’était magnifique. »

Pourquoi le coq sportif a-t-il décidé de reprendre la parole dans le tennis ? Le coq sportif revient dans le sport performance, en privilégiant les sports dans lesquels la marque a déjà une histoire, un passé, une légitimité. Nous étions revenus dans le cyclisme en 2012 aux côtés d’ASO, organisateur du Tour de France, en proposant une collection de produits performance dédiés à la pratique de ce sport et en devenant partenaire de L’Etape du Tour à compter de l’édition 2014. Dans la foulée, l’idée était de revenir dans un autre sport historique de la marque, le tennis. Un sport symbole d’élégance, en adéquation avec le positionnement du coq sportif et qui véhicule également nos valeurs. Un sport dans lequel nous souhaitons nous engager pleinement aux côtés des professionnels, mais également des amateurs. Plusieurs de nos grands succès sportifs sont intimement liés à des figures du tennis. Tout d’abord, Arthur Ashe, premier homme de couleur à remporter un Grand Chelem. En 1972, alors numéro cinq mondial et équipé par le coq sportif, il échange quelques balles avec Yannick Noah, âgé de 10 ans. Tout comme son mentor, ce dernier rejoint le coq sportif à ses débuts, dans les années 70. 1983… Tout le monde se souvient encore de la victoire de Yannick à Roland Garros. Un Yannick ému de savoir qu’Ashe était dans les cabines de commentateurs pour une chaîne américaine. Et puis, 2014, l’arrivée de Richard Gasquet dans notre famille tennis. Trois joueurs élégants, reconnus pour leur beau geste et leur beau jeu, qui se sont croisés et qui, chacun leur tour, véhiculent les valeurs de la marque. Comment avez-vous fait le choix de Richard comme ambassadeur ? Nous avons eu l’opportunité de discuter avec lui par l’intermédiaire de Yannick, toujours très impliqué dans la marque. Il était important pour nous de revenir dans ce sport aux côtés d’un joueur français. En plus d’être l’un des meilleurs Tricolores au classement ATP, il est l’un des piliers de l’équipe de France, avec laquelle il a démontré son talent en demifinale de Coupe Davis, en septembre dernier. Quand nous l’avons rencontré, nous avons tout de suite compris qu’il ferait un parfait ambassadeur et qu’il saurait transmettre à tous notre passion du sport. Un pari réussi !

Crédit photo : Philippe Hugonnard

Marque emblématique du tennis français, le coq sportif revient en force sur le circuit et en-dehors, avec Richard Gasquet et son polo bleu comme porte-drapeau. Raison de plus pour interroger le président de la marque sur les raisons de ce come-back.

Faut-il s’attendre à ce que le coq sportif élargisse son team de joueurs de haut-niveau ? Ce sport nous est cher. Nous souhaitons nous investir pleinement dans le tennis, comme nous le faisons à chaque fois que nous nous engageons dans un projet. Le cyclisme est un très bon exemple de ce que nous avons réussi à développer en peu de temps. Aujourd’hui, nous nous rapprochons de certains talents. Alizé Lim en est un premier exemple. Elle vient rejoindre notre famille en tant que nouvelle égérie féminine tennis. On la retrouvera dans la communication liée à nos produits femme pour la saison printemps-été 2015. Dans votre discours, on sent encore la présence très forte de Yannick Noah. Il est facile de s’écarter de lui et son exploit, de cette période, ou vous comptez plutôt vous en servir ? Entre le coq sportif et Noah, il s’agit d’une véritable rencontre sportive et humaine. Il fait partie de l’histoire de notre marque. Notre collaboration démontre qu’il est possible de nouer des relations humaines qui dépassent le simple partenariat. C’est formidable car, le coq sportif, c’est avant tout des rencontres, des liens, un état d’esprit… Une famille. Yannick a été un grand joueur de tennis, un entraîneur très apprécié et, aujourd’hui, nous avons la chance de bénéficier de son incroyable expérience au quotidien. Je dirais que nos succès dans le tennis à ses côtés sont une force, une énergie qui guide chacun de nos projets, chacune de nos réalisations. Il est important d’utiliser notre histoire, surtout lorsqu’elle est faite de réussites, pour s’en inspirer, pour construire notre futur.

Christophe Saunier : 46 ans, La Seyne/Mer (Var) Adhérent depuis 2010 21 rencontres : 8 en Fed Cup, 13 en Coupe Davis « La rencontre en Autriche, au premier tour, lorsque Chardy finit dans un cinquième match improbable. Le contexte était incroyable, dans un hangar d’aéroport ! Simon doit finir avant, Chardy débute très mal, mais il parvient à se reprendre. Le match se finit vers 23 h. Le plus beau souvenir, le plus intense, en tout cas. La Serbie et l’Argentine sont également de bons souvenirs, car l’ambiance était électrique. Si le résultat avait été là… »

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Maryse Hannon : 88 ans, Maisons-Laffitte (Yvelines) Adhérente depuis 2001 « J’ai fait presque toutes les rencontres, sauf la finale de Melbourne et celles au Japon, aux USA et en Argentine… » « Lorsqu’on a gagné la finale de Fed Cup à Moscou, en 2003, avec Amélie Mauresmo. Cela reste une expérience particulière. A la fin de la rencontre, on nous avait demandé de rester dans les gradins, puis on nous avait fait descendre un par un sur le terrain pour rejoindre les joueuses et fêter cela ! Je me souviens qu’on a pris un verre de champagne et qu’on est passés à la télé française. Ma fille m’avait appelée pour me dire qu’elle m’avait vue à l’écran (rires) !

Laurent Leherisse : 42 ans, Wasquehal (Nord) Adhérent depuis 2009 9 rencontres : 9 en Coupe Davis « La finale en Serbie, en 2010, malheureusement perdue… La défaite au dernier match avec les larmes de Llodra. C’était un moment fort émotionnellement. On le vit avec l’espoir de remporter la rencontre jusqu’au bout, on a toujours cette infime espérance de gagner. On passe par tous les états, de l’euphorie au suspense. Il n’y avait pas de déception, c’était plus de la tristesse. »

Vous revenez dans le tennis avec du textile. A terme, votre volonté est aussi de vous mêler à d’autres marques dans le concert de produits plus techniques, la chaussure, par exemple ? Nous avons signé avec Richard Gasquet en décembre 2013, soit quelques jours seulement avant le 1er janvier, date de début de notre collaboration. Grâce à nos équipes de designers réactives et nos centre de développement et atelier de production basés à Romilly-sur-Seine, nous avons pu développer un équipement textile performant, comprenant polos, shorts, chaussettes et poignets. A partir de là et vu notre succès, il est effectivement envisageable que nous continuions notre développement dans la pratique du tennis, avec des produits hors-textile. Il semble bien que Richard Gasquet ait trouvé un polo porte-bonheur, on ne l’a jamais connu comme cela… Est-ce que cela vous surprend ? Richard Gasquet est un joueur talentueux et déterminé. Sa brillante performance durant la Coupe Davis il y a quelques semaines en est la preuve. Peu de joueurs sont capables d’une telle persévérance sur le court. Nous sommes certains que ces polos l’accompagneront vers de nombreuses autres victoires. Et nous sommes constamment à l’écoute de nos partenaires, afin qu’il soit dans les meilleures conditions en match. Son retour sur les produits est en tout cas très positif. Il se sent à l’aise pour jouer, les produits sont confortables et légers. Avec cette finale de Coupe Davis, vous n’avez pas eu l’idée de rajouter une note créative au polo qu’il portera durant le week-end décisif ? La Coupe Davis est une épreuve par équipe, nous respectons donc le cahier des charges qui nous est fourni. Et comme Richard a gagné tous ses matchs en Coupe Davis avec ce polo-là…

La question à Yannick Noah : quel est le point commun entre Roscoe Tanner et toi ?

« Un point commun ? Je dirais une coupe afro, pour sa part blonde… Mais d’un point de vue tennistique, nous avons tous les deux joué avec une raquette le coq sportif. Moi, un petit peu plus longtemps que lui ! »

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le journal d’ISP

Bastien Fazincani :

« Pour un entraîneur, les expériences à l’étranger sont une mine d’or » Bastien Fazincani, notre consultant de luxe, coach à l’académie ISP, a bien voulu participer à notre dossier France-Suisse et nous livrer ses impressions sur les différentes cultures de jeu en Europe. Des cultures qui peuvent être un véritable terreau d’innovations. Propos recueillis par Laurent Trupiano

Dans le cadre de ce dossier, on est allé visiter Swiss Tennis, à Bienne. Tu en as eu, toi, à l’ISP, des jeunes venus du pays de Federer ? Malheureusement, non. La seule expérience que j’ai eue avec la Suisse jusqu’à aujourd’hui reste un déplacement en tournoi, il y a deux ans. Expérience plutôt bonne, car ma joueuse de 14 ans avait gagné l’épreuve, s’offrant ainsi la place de numéro un européenne. Si c’est cela, l’effet Suisse, je signe tout de suite (rires) ! Il y a une forme de carte tennistique, avec des qualités liées à chaque grande région du globe, ou ce n’est qu’un ramassis de clichés ? C’est vrai que certains poncifs subsistent : les Français forts techniquement, mais friables mentalement ; les Russes travailleurs et durs au mal ; les Américains avec une sur-confiance en eux… Et bien, c’est vrai que nous ne sommes pas si loin du compte, au final. J’ai énormément travaillé avec des joueuses des pays de l’Est en vivant, par exemple, plusieurs mois en Ukraine : je peux te dire que ces filles-là ont toutes le même genre de fonctionnement, le même genre de qualités et de défauts. Régulièrement, on retrouve des particularités mentales et physiques similaires chez les athlètes des mêmes régions du globe. Mais, d’un pays à l’autre, en Europe, les visions du tennis peuvent être quand même radicalement différentes, les jeux et les qualités développées aussi, les modes de pensée… Les raisons sont multiples : éducation, philosophies de vie, croyances dans certaines valeurs plutôt que d’autres… Et c’est pareil dans le coaching. Si trois coachs d’expérience et de cultures différentes regardent le même coup raté, le premier va parler de technique, d’équilibre, de gestuelle, le deuxième parlera de physique, d’intensité, d’engagement dans la frappe, et le troisième, de mental, de mauvaise intention de jeu, de la pression qui fait rater. C’est pour cela qu’en tant qu’entraîneur, les expériences à l’étranger sont une mine d’or. D’autres discussions, d’autres visions du jeu. Ensuite, il faut mixer tout cela et faire sa sauce, son coaching «made in myself».

Par exemple, en partant en tournoi, on met l’accent sur le secteur tactique et comportemental, les pensées positives, l’attitude, la combativité. Ces filles ont entre 13 et 14 ans. Alors, en match, il faut qu’elles mettent des choses en place, qu’elles se tiennent aux objectifs du moment pour développer des qualités qui les feront gagner plus tard. Elles sont en formation. Dans l’immédiat, la victoire est secondaire. Le but est d’en faire des sportives intelligentes, car conscientes de leurs performances, capables de se remettre en question de façon plus poussée que simplement se dire : « J’ai bien joué, donc j’ai gagné » ou « j’ai perdu, donc je suis nulle. » A Grenoble, ces trois filles on récolté neuf victoires à elles seules, donc, a priori, on est sur la bonne voie ! Posez vos questions à Bastien Fazincani en lui envoyant un mail : bastien.fazincani@grandchelem.fr

Depuis peu, tu travailles beaucoup avec les pays nordiques, notamment le Danemark et la Norvège. On pense forcément à Wozniacki et à son opiniâtreté. C’est le cas aussi pour tes joueuses ? Les Danoises et les Norvégiennes sont vraiment différentes. Les Danoises sont très têtues, renfermées dans leurs habitudes, très organisées, même trop. Du coup, elles sont très peu flexibles. Elles s’adaptent mal et, dans le tennis, cela peut vite être un frein. Les Norvégiennes, quant à elles, sont également très méthodiques, mais bien plus malléables. Elles font confiance très rapidement et s’adaptent mieux. Mais, pour les unes comme pour les autres, on retrouve d’énormes qualités de concentration et de travail. Elles peuvent répéter n’importe quel exercice pendant des heures sans perdre leur volonté et avec une grande combativité. Du Wozniacki, en somme ! Lors de notre visite à Bienne, chez Swiss Tennis, on a été surpris de découvrir une académie privée au sein du centre d’entraînement… Pourquoi surpris ? En France, on a de nombreuses possibilités, ISP en tête. Aux USA, il y en a à chaque coin de rue. Alors, pourquoi pas en Suisse, même au sein de la fédération ? Les structures privées sont trop souvent vues comme une concurrence malsaine pour les fédérations. La vérité, c’est qu’elles font le même boulot, mais avec un financement différent. Les valeurs véhiculées ne sont pas exactement les mêmes. Malgré cela, elles devraient beaucoup plus s’inspirer les unes des autres. Quand on est venu te voir, tu étais sur le retour du National Cadet de Grenoble. Lorsque tu pars en tournée comme cela, avec trois joueuses, comment fixes-tu les objectifs ? Cela se résume au nombre de perfs de chacune ? Non, pas du tout. Je ne leur parle jamais de perfs, jamais de classement. On ne regarde presque jamais les tableaux. On se fixe des objectifs d’évolution précis et pragmatiques.

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La «Bio express» Nom : Fazincani - Prénom : Bastien Age : bientôt 30 ans Entraîneur depuis : bientôt 12 ans Rôle chez ISP : gestion et développement du pôle féminin, coach du «Team Pro». Meilleur souvenir en tant que coach : mai 2013, la victoire d’une de mes joueuses sur la numéro un européenne en finale d’un Grade 2 en République Tchèque. Victoire spéciale, car c’était son retour à la compétition après une blessure et deux mois d’intense préparation chez elle, en Ukraine, dans des conditions très difficiles. Comme quoi, la difficulté amène les succès !

LE CONSEIL GENERAL DES BOUCHES-DU-RHONE PRESENTE


Monsieur GuEST STAR Björn Borg C’est lors du Classic Tennis Tour, organisé à Lyon en septembre, que nous avons eu le privilège de rencontrer une légende suédoise : Björn Borg. Souriant et heureux de retrouver le public tricolore, Borg ne s’est ménagé ni sur le court, ni en-dehors. Interview. Interview réalisée par Clément Gielly

La Suède a toujours fait partie des grandes nations du circuit. Mais comment voyez-vous le tennis suédois en 2014 ? Il semble être dans une impasse… Actuellement, on se bat un peu, c’est une réalité. Nos plus belles années sont derrière nous. D’ailleurs, le classement ATP le prouve, puisque nous avons seulement deux joueurs classés dans les 300 premières places. On a eu tellement de titres auparavant et tant de grandes figures que cela peut paraître bizarre de voir notre pays absent au haut niveau international. Tout le monde se pose donc les bonnes questions et l’objectif actuel est de repenser l’organisation, de mettre en place une formation efficace chez les jeunes, un nouveau programme. Certaines personnes parlent encore d’une manière de faire, d’une méthode dite «à la suédoise», mais, en réalité, et je suis bien placé pour en parler, elle n’existe pas. Aujourd’hui, on a des jeunes entre 14 et 16 ans qui sont très prometteurs. Attendons de voir comment ils vont s’en sortir, comment ils vont évoluer.

Björn Borg lors du Classic Tennis Tour de Lyon Crédit photo : Emmanuelle Trompille

Quel est votre regard sur l’équipe suédoise de Coupe Davis, qui bataille pour rester dans le Groupe I ? On est déjà venus à bout de la Lettonie de Gulbis en barrages, on est donc toujours dans le Groupe 1, c’est une bonne nouvelle. Mais, en réalité, on ne se fait pas trop d’illusions. On essaie de tirer le maximum de cette situation. On doit accepter les résultats actuels. Personnellement, je pense que, d’ici cinq ans, cela changera et les performances suivront. Grâce aux efforts faits avec les jeunes, on se dirige vers un avenir moins compliqué qu’en 2014. Le leader de l’équipe s’appelle Elias Ymer. Il n’a que 18 ans et est le Suédois le mieux classé à l’ATP (235ème). Quelle est votre opinion sur lui ? Il peut devenir un top player ? Il est talentueux et joue bien, cette saison. Mais, sur le circuit, il y a beaucoup d’autres jeunes loups qui progressent vite. Certes, il a beaucoup de potentiel, mais encore un long chemin à faire. Je ne me fais pas de soucis pour lui, car c’est un garçon sérieux, qui travaille dur pour atteindre ses objectifs, qu’ils soient physiques ou techniques.

C’est mieux avec une Pro Borg ! Vous le savez, chez GrandChelem, nous sommes des passionnés, et des passionnés collectionneurs de raquettes. A tel point qu’un collègue de France 3, bien informé, nous a sollicités pour lui prêter une Pro Borg de Donnay, afin de faire un sujet sur le Suédois. Elle a fini entre les mains d’Henri Leconte, qui a disputé le double du Classic Tennis Tour avec !

Cette aventure est résumée dans un sujet vidéo sur : www.welovetennis.fr/vidéos

Les chiffres le montrent : le tennis se fait de plus en plus vieillissant… Des jeunes comme Zverev, Coric ou Kyrgios ont leur carte à jouer ? Ils peuvent aller loin, c’est certain ! Ils sont jeunes, mais ils font correctement ce qu’ils ont à faire, en ce moment. Ils ont besoin de jouer de plus en plus sur le circuit ATP, de participer à de nombreux tournois, d’avoir des matchs références. Ce qu’il leur faut, c’est engranger de la confiance, et cela passe par des victoires sur des joueurs bien mieux classés qu’eux. Cependant, il faut encore attendre, être patients et conscients que, dans le tennis actuel, il est beaucoup plus compliqué de percer à 18 ou 19 ans qu’à mon époque. Dans les années 70, c’était possible, mais c’est bien plus délicat aujourd’hui. La concurrence est mondiale, c’est la grosse différence avec le tennis des années 80. Il y a un joueur qui vous rappelle celui que vous étiez sur le court ? C’est plutôt difficile à dire, puisque le tennis de 2014 est à des années-lumières de celui que j’ai connu. Si je devais en choisir un, je prendrais Rafael Nadal, pour ses incroyables performances sur terre battue. C’est sûrement le joueur qui me ressemble le plus. L’événement de la fin de saison, en France, c’est cette fameuse finale de Coupe Davis face à la Suisse… Quel est votre sentiment sur cette rencontre ? Cela va être incroyable, les matchs vont être extraordinaires ! C’est une finale de rêve et une formidable promotion pour le tennis. Le fait que cela se joue en France donne un avantage aux joueurs d’Arnaud Clément. En fait, les choses sont assez simples. De votre côté, vous avez de très bons joueurs et plusieurs solutions possibles. En face, il y a un certain Roger Federer et Stanislas Wawrinka qui a vécu une saison incroyable avec son premier tournoi du Grand Chelem, mais aussi un titre à Monte-Carlo, sur terre battue. Gagner à Monaco, je sais que c’est un sacré exploit… L’autre point important, c’est que Roger sait aussi que cette occasion de remporter le Saladier d’Argent ne se représentera peut-être plus jamais. Pour tout cela, cette finale a un piment assez particulier. Les matchs se disputeront dans un stade de foot. Vous auriez aimé jouer dans de telles conditions ? Jouer devant 27 000 personnes, c’est une première, c’est même un peu fou… Cela va être un moment formidable et je peux vous garantir que les joueurs vont prendre leur pied. C’est rare de disputer des matchs devant tant de monde. L’équipe de France va adorer cela, alors que l’équipe suisse… Un peu moins (rires) ! Un petit pronostic ? La France possède un léger avantage, mais je pense que cela va être très serré. Le fait que cette finale se joue sur terre battue rend les choses d’autant plus intéressantes !

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La vie est un sport magnifique

À VOUS DE JOUER !

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Lacoste, Partenaire Officiel de la finale 2014 de la Coupe Davis, souhaite bonne chance à Arnaud Clément, capitaine de l’équipe de France.


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