GrandChelem 21, Janvier 2011

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editorial

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« J’ai eu un déclic, cela n’allait pas toujours très bien dans ma vie privée, j’ai trouvé les solutions, cela m’a permis de progresser dans mon jeu et l’approche de la compétition » Novak Djokovic, vainqueur de l’Open d’Australie 2011

L’avenir est devant nous ! Sam Sumyk nous le rappelle et il a bien raison : « La femme est l’avenir de l’homme. » A tous points de vue, dans toutes les sphères et dans tous les domaines, la femme doit

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définitivement avoir la place qu’elle mérite. A GrandChelem, nous ne sommes pas

« On a eu plus sexy, mais, au niveau sportif, il n’y a rien à redire, c’est du lourd. Avec un Jo-Wilfried Tsonga, en plus, dont on sait qu’il est toujours motivé à 100% ! » Jean-François Caujolle à propos de la 19ème edition de l’Open 13

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exempts de tout reproche : c’est seulement la deuxième fois en vingt et un numéros que nous consacrons notre dossier au tennis féminin. La petite crise qu’il traverse, le déficit de championnes tricolores, les soucis des organisateurs… Nous passons au peigne fin toutes les grandes problématiques du milieu. Heureusement, il y a des solutions, des pers-

« Je n’ai jamais joué pour la médiatisation ou l’argent. J’ai joué pour mon sport, j’ai joué parce que j’aimais jouer. Mais, dans les médias, le sport féminin est très peu représenté par rapport au sport masculin. Quand Tsonga fait finale à Melbourne, c’est un événement. Quand Amélie gagne à Wimbledon, elle ne fait même pas la couverture de L’Equipe. »

pectives et des stars qui ne demandent qu’à éclore. Mieux, depuis le samedi 30 janvier, il y a «Aussie Kim» : la Belge, sa fraîcheur, son jeu en puissance, son formidable sens tactique, sa joie de vivre, son sourire... Il y a Na

Nathalie Dechy à propos du tennis féminin

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Li également, première Chinoise finaliste en

« Je ne vois qu’une chose, tant chez les garçons que chez les filles : des personnes qui se battent sur un terrain, pour être la meilleure. En deux mots, merci aux sœurs Williams d’apporter leurs forces et leurs envies, de livrer à notre sagacité leurs différences et leurs manières de jouer. C’est là que se situe leur seule et unique responsabilité. Le tennis féminin existe. Il est bel et bien là pour nous, les machos qui n’ont pas compris que grâce et beauté sont ses forces mystérieuses. » Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka, au sujet des sœurs Williams

Grand Chelem, et toutes ces joueuses venues des quatre coins de la planète, qui rêvent de réécrire l’Histoire. L’Histoire, Novak Djokovic la tutoie, Novak Djokovic l’apprivoise. Après la Coupe Davis, qui l’a vu régner en maître, le Serbe a traversé le tableau de l’Open d’Australie. Avec deux titres du Grand Chelem au palmarès, il est, lui, le troisième homme, celui qui chatouille nos amis de toujours, Roger et Rafael. La saison ne fait que commencer, mais

Diffusion : 40.000 exemplaires dans 800 points en France, - Ce magazine contient un supplément de 8 pages (Programme Officiel du 3ème Open GDF SUEZ de Lyon) dans 15.000 exemplaires distribués dans le réseau Grand Rhône-Alpes - Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr - GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis. - Fondateur et Directeur de la publication : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) - Conseiller Editorial : Remi Capber (remi.capber@grandchelem.fr) - Rédacteurs : Gwendoline Cordeliers, Pauline Dahlem, Audrey Riou - Photos : Caillaud Chryslène, Gianni Ciacca (Sportvision) - Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard (www.studiosbdesign.com) site internet GrandChelem : http://www.welovetennis.fr - Webmaster Editorial : Audrey Riou (audrey.riou@grandchelem.fr) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin Jailleu Rédaction et publicité : Nouveau numéro : 0427442630 - Vos réactions et remarques : redaction@grandchelem.fr Remerciements : Jean-François Caujolle, Patrick Gabai, Elodie Malatrait, Anne-Sophie Priou, Anne Lise Poitoux.

s’annonce belle, comme d’habitude ! La rédaction

Gr an dC he le m Pr oc ha in nu mé ro de fi n ma rs !!!

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Open d’Australie 2011 Page réalisé par Pauline Dahlem

A Melbourne, sur la terre de ses premiers exploits, Novak Djokovic s’est métamorphosé. La sortie du Djoko, version 1.0, en 2008, nous avait tous surpris ; le Djoko 1.5, mis à jour en septembre 2010, nous avait convaincus ; l’ultime version, Djoko, en mode 2.0, présentée fin janvier aux chanceux de la Rod Laver Arena, a opéré une révolution dans le monde du tennis. Cette version, mûrie durant l’intersaison après un premier bond suite à la Coupe Davis, c’est une version plus rapide, plus sereine, plus performante. La sobriété du champion, c’est la dernière nouveauté de la firme Djokovic. Retour en quatre points sur des avancées technologiques renversantes, qui promettent de bouleverser la hiérarchie tennistique dans les années à venir.

« Un trophée pour la Serbie » « Ce titre, c’est aussi pour la Serbie. Ce n'est pas tous les jours facile, là-bas, mais on fait en sorte que les choses s'améliorent. » Son trophée à peine remis, Novak Djokovic pense à son pays. Dédier cet Open d’Australie à la Serbie, c’est évident, pour lui, aussi évident que de s’aligner en Coupe Davis pour défendre les couleurs de son pays. Federer, Roddick, Murray ont parfois décliné la sélection de leurs Capitaines. Djokovic jamais. Gagner cette Coupe Davis, il en avait fait une affaire de cœur, un objectif majeur même. Leader de l’équipe serbe, il a pris ses responsabilités tout au long de la campagne 2010 pour la mener à la victoire. « Gagner cette Coupe Davis, partager ce titre avec la nation tout entière, ça m’a fait vivre des émotions tout à fait exceptionnelles. C’était magnifique. » Meilleur joueur serbe de l’histoire du tennis, Novak Djokovic se sent la responsabilité de promouvoir son pays sur la scène internationale. Lui dédier cet Open d’Australie en est le parfait exemple.

« Je suis un joueur plus fort, plus expérimenté » Il y a trois ans, un Novak Djokovic survolté remportait son premier titre du Grand Chelem à Melbourne. Ce temps du Djoko tout feu-tout flamme est aujourd’hui révolu. « Il s’est transformé », affirme Mats Wilander. « C’est simplement devenu un homme. » Une idée confirmée par le principal intéressé. « Je suis un meilleur joueur aujourd’hui et, ce, pour plusieurs raisons. D’abord, je suis plus fort physiquement. J’ai gagné en rapidité et en endurance. Ensuite, j’ai acquis beaucoup d’expérience. Et j’ai aussi progressé dans la gestion de ma carrière. Ca n’allait pas toujours bien dans ma vie privée. Mais j’ai eu un déclic. J’ai trouvé les solutions qui m’ont permis de progresser dans mon jeu et dans l’approche de la compétition. » Autrefois totalement passionné dans ses réactions, Novak Djokovic se montre aujourd’hui bien plus mature et serein. Apaisé, le Serbe ne s’éparpille plus sur le court et consacre toute son énergie au tennis, rien qu’au tennis. L’attitude a changé, l’homme également. Le Djoko 2.0 peut voir haut.

« Roger et Rafa restent les deux meilleurs joueurs du monde » Rafael Nadal, Roger Federer et… Novak Djokovic. En remportant cet Open d’Australie, le deuxième Grand Chelem de sa carrière, le Serbe prouve qu’il est bel et bien le troisième homme, derrière l’indéboulonnable duo gagnant. Même si la concurrence incarnée par les Murray, Soderling et Berdych est rude, Djokovic reste un cran au-dessus. Pourtant, il s’estime toujours en-dessous des deux ogres. « Roger et Rafa restent les deux meilleurs joueurs du monde. Il n’y a aucun doute là-dessus. Vous ne pouvez pas comparer mon palmarès et celui de Murray aux leurs. Ce sont les joueurs les plus dominateurs du tennis. Et ils le méritent. » Malgré tout, le Serbe reste l’un des rares à pouvoir les faire douter. On se souvient de ce match incroyable, à Madrid, en 2009, perdu 3-6 7-6[5] 7-6[9] face à Rafael Nadal, en un peu plus de quatre heures. Accrocher l’Espagnol, Djoko sait faire. Le battre en Grand Chelem pourrait ne plus tarder. Pour ce qui est de Federer, Djokovic peut désormais se vanter de l’avoir dominé deux fois d’affilée dans les tournois majeurs. A part Nadal, personne d’autre n’a réussi cet exploit depuis que Roger est devenu Federer. En haut de l’affiche aujourd’hui, le Serbe n’a peut-être jamais été aussi proche de se débarrasser de ce statut de troisième homme. Son succès à Melbourne lui permet de talonner Federer au classement. Si Nadal est encore loin devant, nul doute que Djoko se rapproche petit à petit de son rêve de toujours : devenir numéro un mondial.

« Qui ne tente rien n’a rien » Cela fait huit ans que Novak Djokovic écume le circuit ATP. Depuis toujours, le Serbe travaille sans relâche pour progresser. Mieux, il expérimente de nouvelles choses pour atteindre ses objectifs. En août 2009, le Djoker tente une nouvelle expérience et recrute Todd Martin, ex-vainqueur de l’US Open. « Novak est quelqu’un d’extraordinairement explosif, d’incroyablement bien coordonné », constate rapidement le technicien américain. « C'est un joueur très compétitif mais qui est encore loin d'être complet. » En association avec Marian Vajda, le coach de toujours, Martin engage plusieurs chantiers, se mettant notamment en tête de modifier le service de son élève. Mais les choses tournent mal, le service de Djoko se dégrade et, huit mois plus tard, la collaboration est stoppée. L’expérience Todd Martin, globalement, c’est raté. « J’ai essayé, ça n’a pas marché », résume, avec recul, le Serbe. « Ce n’est vraiment pas évident de gérer deux discours différents. Mais, j’ai toujours essayé beaucoup de choses. Qui ne tente rien n’a rien après tout ! Au moins, maintenant je sais distinguer ce qui est bon pour moi de ce qui ne l’est pas. »

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Ugly Andy Trois finales, aucun set inscrit. Battu 6-4 6-2 6-3 par Novak Djokovic, en finale de l’Open d’Australie, Andy Murray est encore passé très loin d’une première victoire en Grand Chelem. La principale différence avec les autres membres du top 4, détenteurs à eux trois de 27 titres majeurs ? L’attitude. Sur le court, Murray râle, hurle et peste sans arrêt. Ses principaux souffre-douleurs ? L’arbitre en premier lieu, son propre jeu ou encore le public. Rouspéteur professionnel, Andy souffre d’une cote de popularité bien faiblarde pour un joueur de son statut. S’il veut devenir un vrai Monsieur du circuit et non cet éternel outsider-râleurfrustré, le Britannique va devoir changer bon nombre de choses. Il serait bon que l’attitude soit sur la première ligne de la liste des chantiers à venir.


FINALE 100 %

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SPEED

RADICAL

JE M’APPELLE ANDY MURRAY ET J’AI JOUÉ

LA FINALE

DE L’OPEN D’AUSTRALIE.

HEAD.COM

JE M’APPELLE NOVAK DJOKOVIC ET J’AI GAGNÉ

LA FINALE

DE L’OPEN D’AUSTRALIE.


Open d’Australie 2011

Australie,

Page réalisé par Pauline Dahlem

terre de folie

Clijsters, la patronne

Federer, passage de témoin ?

Arrivée à Melbourne vêtue du costume de favorite, Kim Clijsters a parfaitement tenu son rang. Mieux, elle a littéralement écrasé la concurrence, ne perdant qu’un seul set sur l’ensemble de la quinzaine. Adulée par le public local, longtemps considérée comme la « fiancée de l’Australie » en raison de son ancienne liaison avec Lleyton Hewitt, la Belge est enfin venue conquérir un titre qui lui échappait depuis toujours. « Vous pouvez m’appelez Aussie Kim maintenant ! », lance-t-elle, radieuse, lors de la cérémonie de remise des prix. En remportant son quatrième titre du Grand Chelem, le deuxième d’affilée après l’US Open, Kim Clijsters prouve que la patronne du tennis féminin actuel, c’est définitivement bien elle. Balayés les débats sur Wozniacki, Zvonareva et autres Stosur. La meilleure joueuse du monde s’appelle Kim Clijsters. C’est probablement aussi la plus appréciée hors-court. Souriante, attentionnée, grande copine du vestiaire, la jeune femme reste très abordable, malgré son statut. « C’est une fille très ouverte et très gentille », confirme Alizé Cornet. « Par contre, sur le court, ça envoie du très lourd ! » Aujourd’hui numéro deux mondiale, la Belge n’est plus qu’à 140 points – des broutilles – de Caroline Wozniacki. Même si elle n’est pas revenue sur le circuit pour s’emparer de la première place du classement, Kim n’en est plus très loin. Un tel accomplissement semblerait juste… logique.

C’est fait. Pour la première fois depuis 2003, Roger Federer ne détient plus de titres majeurs. Dépossédé de son Open d’Australie, dernier tournoi du Grand Chelem remporté en janvier 2010, le Suisse n’a plus « rien » à défendre. Mais pas question d’en faire une maladie. « D’accord, j’ai perdu mon titre, mais je suis en pleine forme physique et c’est bien le plus important. » Pourtant, le numéro deux mondial a subi un sérieux revers en demi-finale, battu en trois sets par Novak Djokovic, 7-6, 7-5, 6-3. « Il était simplement plus fort », avoue Federer. « Il faut l’accepter et repartir de l’avant. Ce n’est pas la fin du monde. C’est un nouveau départ. Bien sûr que je suis déçu, bien sûr que ça fait mal, mais je reste très optimiste pour la suite. » Mature, expérimenté, sûr de ses forces, le Suisse ne doute pas de sa capacité à gagner de nouveaux Grands Chelems. Comme de celle de Nadal à reprendre le pouvoir à ses côtés. Ce n’est pourtant pas l’avis de tous les observateurs. Mats Wilander se demande même si l’on « reverra un jour une finale Federer-Nadal ». Todd Woodbridge suggère que ce tournoi symbolise le passage de témoin à la génération des Murray et Djokovic. « Vous êtes toujours rapides pour faire ce genre d’observations », répond Federer. « On en reparle dans six mois ? » Avec plaisir Roger !

Henin, la der des ders

L'avènement Raonic

Schiavone, lungo, ma buono !

Vendredi 21 janvier, 4h52

Samedi 22 janvier, 3h53

Dimanche 23 janvier, 10h11

On ne le sait pas encore, mais Justine Henin vient de disputer le dernier match de sa carrière. Battue 6-4, 7-6(8) par Svetlana Kuznetsova, la Belge quitte l'Open d'Australie dès le troisième tour. Elle annoncera la fin de sa carrière cinq jours plus tard.

Milos Raonic, 20 ans, 152ème mondial, se qualifie pour les huitièmes de finale aux dépens de Mikhail Youzhny (6-4 7-5 4-6 6-4). C'est la première fois depuis 12 ans qu'un Canadien atteint ce stade de la compétition en Grand Chelem.

Désormais, ces dames aussi ont leur Isner-Mahut ! Francesca Schiavone sort vainqueur du plus long match de l'histoire du tennis féminin en Grand Chelem, face à Svetlana Kuznetsova. 6-4, 1-6, 16-14, en 4h44, il était temps que ça se termine !

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Open d’Australie 2011 Les deux semaines de l’Open d’Australie nous réservent souvent les surprises les moins prévisibles, les résultats les plus impossibles. Joueurs et joueuses abordent la première levée du Grand Chelem sans certitudes, ni références ou tennis dans les jambes. C’est également le seul majeur qui échappe aux dominations sans partage de Roger et Rafa. Le génie, sans physique, n’y est pas suffisant. L’occasion de cibler les visages à suivre pour la saison à venir, l’occasion de découvrir les forces en présence. Résumé de quinze jours de folie.

Nadal, le rêve s’achève

Le fiasco des Français

Le genou, puis les adducteurs. Pour la deuxième année d’affilée, Rafael Nadal quitte Melbourne diminué par une blessure. Frappé par un virus une semaine avant l’échéance australienne, Rafa débute son tournoi sur la pointe des pieds. « Je suis plus fatigué que d’habitude, je transpire plus que la normale, je ne sais pas ce qui se passe. Je fais tout ce que je peux pourtant. » Malgré les difficultés, le numéro un mondial enchaîne les jeux et les victoires. Jusqu’à son quart de finale, face à David Ferrer, l’un de ses souffre-douleurs préférés (11 victoires à 3). Et là, patatras. Touché aux adducteurs après 20 minutes de match, Nadal quitte le court de longs instants, revient strappé et grimaçant. Le sort en est jeté, il n’y aura pas de « Rafa Slam ». Incapable de se déplacer normalement, Nadal se bat avec ce qu’il lui reste, c’est-à-dire pas grand-chose. 2h32 plus tard, il rend les armes. « Dans une carrière, vous avez de grands moments et d’autres plus durs. Ca fait partie du sport. » Mine de rien, il n’y aura ni Nadal, ni Federer en finale. Trois ans, jour pour jour, que ça n’était plus arrivé ! Les deux champions ont remporté à eux seuls 21 des 23 derniers tournois du Grand Chelem. Novak Djokovic, vainqueur de cet Open d’Australie, fait une nouvelle fois exception.

20 Français au premier tour, 0 en huitièmes de finale. 11 ans que pareille déconvenue n’était pas arrivée. A l’heure du bilan, plusieurs thèses sont avancées pour tenter d’expliquer un tel échec. D’abord, l’effet finale de Coupe Davis. Jouée début décembre, elle a considérablement raccourci la préparation des six meilleurs joueurs français. « Les gars n’ont pas forcément eu le temps de faire une grosse coupure », explique Nicolas Escudé. « Et c’est sûr que ça joue.» Autre explication avancée par Arnaud Di Pasquale, le manque de motivation. « Pour les trois derniers en lice, à savoir Jo, Richard et Gaël, j’ai globalement trouvé qu’il y avait un petit manque de gniak. » Et individuellement ? Chez les femmes, Bartoli s’est blessée, Rezai s’est perdue, Parmentier et Johansson sont trop justes et Razzano revient à peine. Seules Caroline Garcia et Alizé Cornet ont donné satisfaction. La première, 17 ans, gagne son premier match en Grand Chelem. La seconde, 21 ans, retrouve des couleurs en atteignant le troisième tour. Côté masculin, le bilan n’est guère plus glorieux. Chardy, Serra, Millot, Clément et Robert sortent au premier tour. Llodra, Mannarino, Paire et Mahut au deuxième. Seuls Gasquet, Monfils et Tsonga atteignent les seizièmes de finale. Ils n’iront pas plus loin. Le Biterrois cède face à Tomas Berdych, 6ème joueur mondial. Son homologue parisien cale contre Stanislas Wawrinka. Enfin, Tsonga quitte le tournoi par la petite porte, battu par Dolgopolov, 46ème à l’ATP. Au final, seul Simon pourra se satisfaire d’avoir pris deux manches à Roger Federer, ce qu’aucun Tricolore n’avait réussi à faire jusqu’ici en Grand Chelem. « C’est un triste bilan », conclut Guy Forget. Heureusement, l’année ne s’arrête pas là. Dès février, les Bleus auront l’occasion de redorer leur blason en indoor, avant le premier tour de Coupe Davis, début mars, et les Masters 1000 d’Indian Wells et Miami.

Dolgopolov, la fraîcheur de l’est

David terrasse Goliath Mercredi 26 janvier, 12h23

Lundi 24 janvier, 3h42

Surprise sur la Rod Laver Arena ! Alexandr Dolgopolov élimine Robin Söderling, tête de série numéro 4 (1-6 6-3 6-1 4-6 6-2). L'Ukrainien s'offre son premier quart de finale en Grand Chelem, incarnant enfin la relève ukrainienne d’Andrei Medvedev.

Wozniacki, game over and try again Jeudi 27 janvier, 6h24

David Ferrer stoppe Rafael Nadal, blessé, en quart de finale. A 28 ans, l'Espagnol accède au dernier carré d'un Grand Chelem pour la seconde fois de sa carrière. Pour Nadal, c’est la fin d’une série de 25 victoires consécutives en Grand Chelem.

Encore raté ! Après avoir manqué une balle de match, Caroline Wozniacki s'incline en demi-finale de l'Open d'Australie face à la Chinoise Na Li. Pour un premier titre en Grand Chelem, il faudra repasser.

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Kia vous emmène en Australie Depuis 7 ans, le constructeur automobile Kia mène une politique active de sponsoring dans le tennis mondial. Plus que ces partenariats avec l'Open d'Australie et la Coupe Davis, Kia c'est aussi un ambassadeur de choix: Rafael Nadal, une compétition internationale amateur reconnue: le Kia Amateur Australian Open, et des partenariats forts entre concessionaires et tournois locaux. En lançant un grand jeu-concours avec un voyage à Melbourne à la clé, Kia a frappé fort. Rencontre avec les heureux gagnants.

Ils sont partis jouer à Melbourne grâce au Kia Amateur Australian Open Depuis 7 ans, Kia organise le KAAO, Kia Amateur Australian Open. En France, l'ultime phase de qualification qui permet de s'envoler pour la grande finale mondiale en Australie, se déroule, comme chaque année, pendant les phases finales du National Tennis Cup au Cap d'Agde. Nous sommes allés à la rencontre des deux gagnants de l'édition 2010; Estelle et Eric, avant qu'ils ne s'envolent pour Melbourne où ils vont défendre les couleurs de la France.

Quel est votre état d’esprit à l’abord de la Grande Finale Mondiale du KAAO du 2011 ? Tous les deux nous savons que c’est une compétition unique, différente des tournois que l’on peut pratiquer en France. Les formats de jeu sont courts et l’enjeu est énorme, il faut donc être vigilant à chaque instant (comme au Cap d’Adge). Nous nous téléphonons régulièrement pour préparer le voyage et garder notre état d’esprit d’équipe. Nous sommes prêts, avec un état d’esprit de gagneur en espérant vraiment ramener le titre en France. Vous n’habitez pas dans la même ville, comment compensez-vous le fait de jouer un tournoi par équipe mixte sans pouvoir vous entrainer régulièrement avec votre partenaire ? Le téléphone est notre seul recours, mais on s’en sort (rires). Nous avons tous les deux confiance l’un en l’autre, notre objectif est le même donc il n’y a aucun souci. Il

n’y a pas de raison, au cap d’agde, c’était la première fois que l’on jouait ensemble et que l’on voyait l’autre jouer, et nous avons gagné. Que garderez-vous comme souvenir de votre victoire au cap d’Agde ? C’est une expérience vraiment unique. 4 jours de compétition intensive, 256 équipes dans le tableau, des premiers tours avec des matchs au meilleur des 13 points en double mixte… Pour ne pas vous mentir, nous n’avions jamais été aussi « stressés », à chaque nouvelle rencontre, la « pression » et la sensation de pouvoir peut être aller au bout ne cessez de grandir. Tous les deux nous sommes conscient que c’est la compétition de notre vie, maintenant le plus dur reste à faire …

cela représente-il pour vous ? C’est quelque chose d’unique, on en a conscience. Nous n’en parlons pas trop afin d’éviter d’être déçus si l’on n’atteint pas la finale, mais ce rêve de jouer sur ce court est bien ancré dans un petit coin de nos têtes.

un des 4 plus grand tournoi de la planète. Aller là-bas, c’est tout simplement un rêve et une chance que nous offre KIA

De manière générale, que représente l’Open d’Australie pour vous ? Un des 4 tournois du Grand Chelem, donc

Nom : GUILLAUMOND Prénom : ESTELLE Age : 27 ans Situation professionnelle/scolaire : Enseignante de Tennis et Assistante Pédagogique Classement Actuel Tennis : 3/6 (ancienne 0) Surface de jeu préférée : Green Set Sportifs les plus admirés : Jeannie Longo, Eunice Barber, Carl Lewis Votre citation favorite : « Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme » Le meilleur endroit du monde : chez mes parents

En route pour l’Australie avec Kia

GrandChelem est allé à la rencontre de Louis Bayon, grand gagnant du jeu-concours « En route pour l’Australie » organisé par Kia. Ce passionné de tennis qui ne cherchait que quelques renseignements sur la nouvelle Sportage, s’est vu offrir le voyage de ses rêves. Vols pour Melbourne, hôtel 5 étoiles et billets pour la demi-finale homme, Louis est parti ravi en « route pour l’Australie ».

j’ai effectué mon essai. Il m’a confirmé que c’était bien vrai. Depuis j’ai bien reçu mes billets, l’adresse de l’hôtel, le programme etc... Je pars bien (rires)! J’ai même pris 4 jours de plus pour voir un peu plus de l’Australie où j’ai toujours rêvé d’aller.

pense à Jo-Wilfried Tsonga par exemple, qui fait toujours un beau parcours à Melbourne. Mais bon, après tout, je suis là-bas grâce à Kia dont Rafael Nadal est ambassadeur, alors il serait peut-être plus légitime de le supporter (rires).

Dans le lot, il y a aussi des billets pour la demi-finale homme de l’Open d’Australie! C’est un rêve qui se réalise, non ? Le tennis, j’ai toujours aimé. J’en ai fait beaucoup puis je me suis cassé la malleole et j’ai malheureusement dû m’arrêter... C’est donc un plaisir immense pour moi d’assister à un tournoi du Grand Chelem. Celui auquel je n’aurais jamais crû assister d’ailleurs, c’est si loin !(rires)

On l’aurait presque oublié mais l’essai de la Kia Sportage a-t-il été concluant finalement ? J’avais repéré la Kia Sportage au salon de

Ca dû être une grande surprise !? J’avoue que sur le moment, je n’y ai pas trop crû. Du coup, j’ai appelé immédiatement le concessionnaire de Grenoble où

Vous allez supporter un joueur en particulier ? Rafa, Roger ? (Rires) Les deux ! J’avoue que j’aimerais bien qu’il y ait un Français en demi. Je

l’automobile à Grenoble, elle m’avait déjà beaucoup plu. Le concours a été l’occasion de venir faire un essai en concession et j’ai craqué. Elle est commandée et sera livrée dès mon retour de l’Australie !

De g. à d. : Sébastien Hercé (chef de zone Kia) Régis Jacotin (concessionnaire Kia Échirolles) Louis Bayon (gagnant du concour) et Lionel Currat (vendeur Kia)

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Nom : QUILLET Prénom : Eric Age : 22 ans Situation professionnelle/scolaire : Etudiant (Master 2 STAPS) Classement Actuel Tennis : -4/6 Surface de jeu préférée : Terre Battue Meilleur souvenir tennistique : Roland-Garros et le KAAO Joueur/joueuse le/la plus admiré(e) : Andy Roddick Votre citation favorite : « L’envie des Jeux pour certains, l’enjeu d’une vie pour d’autres » Le meilleur endroit du monde : Australie et les Etats-Unis

Portrait express d'Estelle

En cas de qualification pour la grande finale, vous allez avoir l’occasion de jouer directement sur le Rod Laver Arena. Que

Comment avez-vous eu connaissance de grand jeu-concours Lucky Drive to Australia ? A vrai dire, un peu par hasard. Je suis client Kia depuis plusieurs années et voulant renouveler ma voiture, je suis allé faire un tour sur le site internet de Kia pour voir les caractéristiques du véhicule Sportage. En arrivant sur la page d’accueil, j’ai vu qu’il y avait un concours pour partir à l’Open d’Australie, je me suis donc inscrit. Et puis le samedi 8 janvier à 19h, je m’en souviens j’étais sur les pistes de ski (rires), j’ai reçu un coup de téléphone de Paris pour me dire que le tirage au sort avait eu lieu et que j’étais le grand gagnant du jeu-concours Kia.

Portrait express d'Eric

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Kia et le tennis, ce n’est pas qu’en Australie ! Kia a toujours eu une volonté forte de s’impliquer dans le tennis en participant activement aux actions locales: « C’est important de bien relayer nos partenariats qui sont à l’autre bout du monde. Pendant l’Open d’Australie, il y a un bel engouement des clubs de tennis, des joueurs, autour de la marque Kia. La preuve, rien qu’avec le jeu « En route pour l’Australie », notre site internet a explosé. On a eu 1000 contacts par jour, là, où en période normale, on en a 2-3 par jours » explique Sébastien Hercé, chef de zone Kia. L’exemple du partenariat entre Kia et le Grenoble tennis a démontré son efficacité, et ce, depuis 6 ans constate Régis Jacotin, concessionnaire Kia à Echirolles (38): « Tout le monde est content. On fournit des véhicules à l’année au Grenoble tennis, on prête une flotte complète pendant leurs tournois, ce qui met nos véhicules, notre marque en valeur. Quand les gens viennent en concession et qu’ils associent Kia au tennis, à Nadal, c’est très positif. S’impliquer au niveau local donne un signe fort à la ville et aux pratiquants. Kia dans le tennis, c’est un sponsoring qui va au-delà des gros tournois, une marque qui s’implique sur le terrain. »



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Danse avec Djoko

A

h ce Nole, ah ce Djoko ! Quel gendre idéal, quel garçon merveilleux, quel showman étonnant ! Des imitations hilarantes, des publicités amusantes, des drôleries guignolesques… Il paraît même qu’il gagne des tournois du Grand Chelem ! Mieux, en ce début d’année, notre touche-à-tout préféré s’est lancé dans la danse. Sa partenaire ? Kym Johnson, danseuse australienne, ex-participante au télé-crochet américain « Dancing with the stars ». La prestation du Serbe, toute en grâce et en délicatesse, s’avère bluffante de qualité – nous, ironiques ? jamais ! Alors, Novak en Patrick Swayze, rôle de composition ou projet de reconversion ? Bon, soyons honnêtes : le Serbe est un peu raide sur les gambettes. Mais son déhanché chaloupé ravira ces dames, jusqu’aux latinas les plus exigeantes… Reconnaissons aussi que les lois du bon goût auraient dû le pousser à chausser des souliers adéquats. La danse en chaussure de tennis, un concept qui ne s’est pas encore imposé chez les professionnels, c’est vrai. Une faute, somme toute minime, largement rattrapée par le décolleté plongeantissime de sa partenaire. Tenue moulante, opulents attributs… Il n’en fallait pas plus pour perturber Djoko. Le voilà, une pirouette plus tard, au sol et fesses en l’air ! Les arguments féminins troubleraient-ils Novak ? Andy, on aurait dû te passer le mot !

RENDEZ-VOUS FÉVRIER-MARS 2011 Temps forts • 5-6 février Fed Cup Quarts de Finale • 4-6 mars 1er tour Coupe Davis

WTA

• 7 au 13 février Open GDF SUEZ Pattaya 13 au 19 février • Memphis • Dubaï • Bogota 21 au 26 février • Acapulco 28 février au 6 mars • Monterrey • Kuala Lumpur 9 au 20 mars • Indian Wells

ATP

Adieu Justine ? Une p’tit année sur le circuit… et puis s’en va. Après un retour d’une saison, Justine Henin nous quitte à nouveau, pour un adieu définitif au tennis professionnel. « J’ai passé différents examens ces derniers jours [...], mon coude est trop abîmé et trop fragilisé pour que je puisse continuer à exercer ma passion et mon métier à haut niveau. [...] Il est l’heure d’accepter que ma carrière s’arrête là, définitivement. J’avais espéré un autre retour et rêvé d’une autre fin… » A 27 ans, l’ex-numéro une mondiale jette l’éponge, après s’être entraînée très dur pour revenir sur cet Open d’Australie. Une décision imprévue, dont personne n’avait eu vent, pas même Kim Clijsters, sa future partenaire de Fed Cup : « J’ai été très surprise, quand j’ai appris la nouvelle ce matin. Je ne l’avais pas sentie venir. C’est vraiment dommage. Nous pensions jouer ensemble aux Jeux Olympiques de Londres et la semaine prochaine, il y a aussi le match de Fed Cup contre les Etats-Unis. » Alors, Justine, adieu définitif ? Le circuit nous semble déjà vide, orphelin de ses grandes gifles de revers et de ses volées délicatement posées. Cette fois-ci, ça sent vraiment la fin et non plus le surprenant come-back. Le physique a parlé, l’âme doit s’incliner. Bon vent, Justine, et qu’il te porte loin !

«Au deuxième set, j’ai un peu perdu le fil du score jusqu’à ce que l’arbitre annonce 5-5, et là j’ai compris. J’ai réalisé que je venais de sauver une balle de set. Je croyais qu’on était à 4-3 alors qu’en réalité il y avait 4-5, 30-40 et balle de set contre moi. J’ai été un peu surpris! C’est bien la première fois que ça m’arrive. C’était vraiment à un moment clé du match car la rencontre aurai pu tourner en sa faveur. J’étais dans ma bulle, bien concentré et on n’est pas toujours bien conscient du score à ce moment là» Andy Murray, fervent lecteur de «Mathématiques pour les nuls»

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• 7 au 13 février • ATP 500 Rotterdam • ATP 250 San Jose • ATP 250 Costa do Sauipe 14 au 20 février • ATP 500 Memphis Indoor • ATP 250 Marseille Indoor • ATP 250 Buenos Aires 21 au 27 février • ATP 500 Dubaï Dur • ATP 500 Acapulco • ATP 250 Delray Beach 7 au 20 mars • Masters 1000 Indian Wells

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Si mon classement est assez haut pour jouer les tournois du Grand Chelem, je rempile pour l’année prochaine. Il faut juste que je vois d’abord avec mon mari. Vous comprenez, nous n’avons passé qu’un mois ensemble cette année... » Kimiko Date-Krumm, sous contrôle marital


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Radwanska et le mauvais oeil

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Non, vous ne rêvez pas ! Cette petite annonce est parvenue, il y a peu, à la rédaction de GrandChelem. Il semblerait qu’Agnieszka Radwanska soit en recherche d’un occultiste confirmé, capable de chasser le mauvais œil qui la frappe depuis peu. Chat noir, elle aurait mandaté la WTA dans cette mission, les instances féminines internationales craignant de voir sa poisse contaminer l’ensemble du circuit. La source de cette panique ? Deux événements étonnants, en assez peu de temps. Le premier : Agnieszka est en retour de service. La balle arrive vite, elle prépare son revers et… plus rien. Au moment de l’impact, son cadre explose littéralement et elle voit son tamis s’envoler vers des tribunes scotchées. Seule, sans manche, devant un public coi, la Polonaise, hagarde, a vécu un grand moment de solitude. Un incident vite oublié, vite effacé ? On aimerait bien. Mais, quatre jours plus tard, sa poisse remet le couvert. Cette fois-ci, la raquette ne casse pas, la balle part à 300 et s’en va exploser la tête d’un ramasseur de balle. Le pauvre a dû être sonné. Cette scoumoune, la joueuse s’en serait bien passée ! « Je n’ai pas tout compris, c’est trop bizarre. La raquette, c’est carrément dingue. Quant au ramasseur, j’aurais pu lui faire encore plus mal, c’était carrément violent. Ca secoue ! » Au final, plus de peur que de mal, mais un maraboutage express ne serait pas de trop. Moyennant un peu de son prizemoney, les chamanes et autres charlatans devraient se bousculer…

Caroline se rebiffe ! Mais qu’arrive-t-il à Caroline Wozniacki ? La number one est entrée dans une colère noire après avoir eu vent de certains bruits courant à son sujet… Des bruits et une rumeur persistante : ses conférences de presse provoqueraient, par leur ennui profond, un phénomène de léthargie chronique et collective. Parler devant une assemblée de journalistes assoupis, il y a de quoi se vexer, non ? La Danoise a des crocs, la voilà qui les montre. Retroussant ses babines de blondinette mignarde, elle se fait fraîche tigresse, rebelle et révoltée. Résultat : une conférence de presse où elle répond à ses propres questions devant une assemblée médusée. « Hier, on m’a dit que mes conférences de presse étaient du genre ennuyantes, que je répondais toujours les mêmes choses. J’ai trouvé ça assez cocasse, parce que, finalement, on me pose toujours les mêmes questions. Du coup, cette fois, c’est moi qui commence à parler. Je sais déjà ce que vous allez me demander. Donc je vous donne tout de suite mes réponses. 1/ Oui, je me suis bien sentie sur le court aujourd’hui. J’ai fait un très bon match. Je suis ravie d’être qualifiée pour le tour suivant. Je ne sais pas encore qui je vais jouer, donc vous pourrez me poser une question là-dessus après. Mais j’ai vraiment hâte d’aborder ce nouveau match. [...] 2/ Uhm, maintenant, est-ce que je mérite d’être numéro une mondiale, est-ce que cette victoire en est une nouvelle preuve ? Encore une fois, je ne ressens pas la pression d’être numéro une. Je suis heureuse, je me fais plaisir. J’ai eu une super année 2010 et, pour l’instant, un très bon tournoi. 3/ Ma nouvelle raquette est très bien. Je trouve qu’elle m’apporte beaucoup. Il n’y a pas de problèmes d’adaptation. J’aime vraiment jouer avec. Voilà. C’était un petit peu différent de ce qu’on a l’habitude de faire. Maintenant, vous pourriez peut-être me poser des questions un peu plus intéressantes, un peu différentes de ce que j’ai tous les jours. » Clouer le bec aux journalistes, c’est une vraie performance. On l’attend, désormais, pour une autre prestation : une victoire – enfin ! – en tournoi du Grand Chelem ! En attendant, cinq minutes de sa voix haut-perchée, ce n’est pas désagréable…

«La nuit dernière, je me suis réveillée toutes les heures à cause des ronflements de mon mari, je lui disais : « Stop ! Je ne peux pas dormir » ; Il me répondait juste : « Relax... » et se rendormait... Ce matin, quand il m’a demandé : « comment as-tu dormi ? » , je lui ai juste répondu « Stop !» et je ne lui ai pas reparlé.» Na Li, en instance de divorce ?

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La coupe d’Europe, une compétition d’avenir Du 18 au 20 février prochain se tient la phase finale de la Coupe d'Europe junior au Tennis Club de Ronchin (59). Bernard Soudant, Président du club, nous présente cette compétition, qui a déjà vu passer Kim Clijsters, Elena Dementieva ou Aravane Rezai. Depuis quand le TC Ronchin est-il impliqué dans cette Coupe d'Europe ? Ca fait 16 ans qu'on organise une épreuve de la Coupe d'Europe junior. Pendant 12 ans, on a reçu la phase finale des filles 15-16 ans et, depuis l'année dernière, on est passé aux garçons. Combien y a-t-il d'équipes ? Comment se qualifie-t-on pour la Coupe d'Europe ? Il y a huit équipes au total, qui disputent la phase finale. Les qualifications se déroulent dans quatre pays d’Europe : la France, la Norvège, l'Italie et la Roumanie. 32 équipes y participent et les deux meilleures de chaque zone se

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qualifient. On espère que la France, titrée, ici, l'an passé, y parviendra. Comment se déroule la phase finale ? C'est sur trois jours. Chacune des huit équipes est constituée de trois joueurs et d'un coach. Chaque match comprend deux simples et un double qui peut être décisif. Quel est le niveau de ces joueurs ? Ce sont les meilleurs européens de leur catégorie d'âge. L'an dernier, le numéro un français, Mathias Bourgue, était 41ème mondial junior, lorsqu'il a gagné le titre avec la France. Si, aujourd'hui, ils ne sont pas connus, ils le

seront demain. Preuve en est, on a vu passer certaines grandes d’aujourd’hui : Kim Clijsters, Justine Henin, Elena Dementieva, Agnieszka Radwanska, Marion Bartoli, Aravane Rezai… Votre compétition commence à se faire un nom visiblement ? Oui, pas mal de monde vient voir les matches. On a huit courts et, sur l'un d'entre eux, on a monté des gradins. On l'appelle, avec beaucoup de fierté, notre Court Central (rires). Plus sérieusement, tous les matches sont ouverts au public. L'entrée est libre et gratuite pour tous. L'an dernier, on a accueilli 800 personnes.

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Grandchelem france Entretien réalisé par Laurent Trupiano

L’Open 13, bientôt 20 ans ! Jean-François Caujolle est un Directeur de tournoi heureux. Heureux du plateau qu’il a pu réunir pour la 19ème édition de l’Open 13, du 14 au 20 février prochain, heureux également des objectifs qu’il s’est fixés pour 2012, puisque il fêtera les 20 ans de l’Open 13 ! Robin Söderling, Tomas Berdych, JoWilfried Tsonga, Nikolay Davydenko, Gilles Simon, mais aussi Youzhny, Melzer, Cilic… Une nouvelle fois, quel plateau pour l’Open 13 ! C’est une vraie performance ? On a eu plus sexy, mais, au niveau sportif, il n’y a rien à redire, c’est du lourd. Avec, en plus, un Jo-Wilfried Tsonga qu’on sait toujours motivé à 100% ! Pour attirer des champions, on sait qu’il faut signer de gros chèques C’est vrai et Gilles Moretton m’a toujours dit que j’étais trop généreux… (Rires) De toute façon, ce sont des choix et des investissements stratégiques. Même s’il est difficile de quantifier la valeur d’un joueur, c’est évident qu’il y a des showmen, des grands sportifs, des gars sérieux, des espoirs, des valeurs sûres… Après, c’est au Directeur de faire ses choix, avec les risques que ça comporte. On dit aussi qu’il faut absolument des joueurs français ? On fait vivre le tennis français et, pourtant, tous les Bleus ne viennent pas forcément sur nos tournois. Je trouve ça dommageable. Clément et Grosjean ont toujours été exemplaires, Guy Forget un peu moins. Pour cette 19ème édition, je suis peiné par l’absence de Richard Gasquet. Et Gaël Monfils ? Gaël est un joueur facétieux. Ca implique plusieurs facettes… Il faut savoir les gérer. (Rires) On perçoit une forme de crise sous-jacente à l’événementiel tennis. C’est quelque chose que vous sentez ? La vérité, c’est qu’il y a 20 ans, il fallait deux millions d’euros pour organiser un

tournoi de cette envergure. Aujourd’hui, il en faut un peu plus du double. Ca coûte de plus en plus cher. Heureusement, mes partenaires ont toujours soutenu mes projets et, ce, quelles que soient les turbulences. En 2012, l’Open Sud de France de Montpellier se glissera juste avant vous dans le calendrier. C’est une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Pour tout vous dire, l’ATP m’a demandé si ça me gênait et j’ai dit non. Nous ne nous adressons pas au même public. Montpellier n’est peut-être qu’à 200 kilomètres de Marseille, mais ce n’est pas la même région, ni les mêmes institutions. Au contraire, si la présence de l’Open 13 juste derrière eux peut leur permettre d’avoir de bons joueurs, j’en serai heureux.

chaud, car, pour une première, il faut toujours frapper un grand coup. On vante la qualité du public marseillais. Force est de constater que l’ambiance, au Palais des Sports, est assez unique… C’est un petit cratère. Il est tout le temps plein, on a un taux de remplissage de 96% sur toute la semaine. C’est assez exceptionnel. Probablement parce qu’on est à côté de La Mecque du football, le Vélodrome !

Que de chemin parcouru, quand même… C’est ce que je me disais dernièrement. Je ne suis pas carriériste. Je me suis lancé dans cette aventure avec l’enthousiasme de toute mon équipe et c’est ce qui nous a toujours poussé : l’envie de travailler ensemble, en famille, de se faire plaisir et de faire plaisir. Ca a même déteint sur nos partenaires ! Notre réussite, si on peut parler ainsi, n’est rien par rapport à celle de Sodexho ou d’Onet, par exemple. Mais, le point commun, ce sont des valeurs et une certaine idée de la famille. C’est quoi la clef ? Vous déparez un peu dans le monde du sport business… Je ne sais pas, mais on a les mêmes difficultés que tous les autres. A Nice, pour la première édition, ça a été un peu difficile, mais ça y est, l’Open est lancé et on a de très bons retours pour la prochaine. Le tournoi WTA, à Bruxelles, c’est un peu plus

Welovetennis sera présent à l’Open 13, rendez vous sur notre stand au Palais des Sports du 14 au 20 février.

Federer en cadeau d’anniversaire ? Et si Roger Federer revenait à Marseille ? C’est en tout cas l’objectif que s’est fixé toute l’équipe organisatrice du tournoi. En effet, l’an prochain, l’épreuve phocéenne fêtera ses 20 ans. Comme cadeau d’anniversaire, il y a pire… L’histoire serait belle, puisque Roger himself avait remporté l’Open 13 en 2003, point de départ d’une formidable saison, marquée par un premier titre à Wimbledon. Aujourd’hui, le Suisse est numéro deux mondial, vainqueur de 16 tournois majeurs et souvent qualifié de meilleur joueur de l’histoire.

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« C’est un homme que j’admire, tout simplement », explique Jean-François Caujolle, Directeur du tournoi. « Il a de grandes valeurs et un vrai passé avec le tournoi. On l’a donc ciblé, lui, plus que Nadal. Ce serait une forme d’aboutissement de l’accueillir pour notre 20ème édition. » Seul bémol : Federer n’est pas du genre à collectionner les participations aux ATP 250, il leur préfère les grands événements, plus rentables en termes de points. Doha et Halle restent ses exceptions privilégiées. Ce sont aussi souvent les seules. Alors, Federer à Marseille,

c’est nager en plein rêve ? « Non », répond Caujolle. « On va tout faire pour le persuader de venir. Il faut simplement qu’on arrive à lui faire intégrer le tournoi dans sa programmation. Et puis on est prêt à casser notre tirelire. » Un an avant la 20ème édition, des contacts ont déjà été pris. Et le dossier Federer 2012 est plus que jamais enclenché. « Ce sont des choses qui se préparent vraiment à l’avance. », précise Jean-François Caujolle. « En tout cas, je suis confiant. »



grandchelem france Entretien réalisé par Pauline Dahlem

Mathieu Blasteau

« Découvrir le nouveau Federer ! » La première édition d’un tournoi, c’est toujours un petit défi. Mais l’équipe du nouvel Open de Quimper (du 7 au 13 février 2011) a déjà réussi son pari. Entretien avec l’une de ses chevilles ouvrières, Mathieu Blasteau, Directeur de l’épreuve. C’est la première édition de l’Open de Quimper. Monter le tournoi de toutes pièces, ça été difficile ? Etant donné le contexte économique, c’est difficile pour tout le monde aujourd’hui. Mais, dans l’ensemble, on a été agréablement surpris. Il y a eu beaucoup de retours de sponsors de la région, ils ont répondu présent. Je tiens d’ailleurs à remercier tout particulièrement la Mairie de la ville de Quimper, pour leur motivation et leur participation active au projet. Sinon, c’est vrai que beaucoup de sponsors n’avaient pas vraiment d’idées sur ce qu’était un tournoi Challenger, ce que ça pouvait leur rapporter. Pour d’autres, ça a été plus facile, ils se rappelaient les Internationaux de Brest, disparus il y a 10 ans. Maintenant, c’est à nous de faire nos preuves, c’est une édition test. Concernant les bénévoles, on a eu un véritable engouement. Une centaine de personnes vont nous aider à l’organisation, une cinquantaine de ramasseurs de balles a été sélectionnée dans les clubs de la région… Tout ça, c’est déjà un vrai succès ! La création du tournoi vous a pris combien de temps ? Entre l’instant où nous en avons eu l’idée et la concrétisation du projet, il s’est écoulé presque deux ans.

Quels sont vos objectifs pour cette première édition ? On veut faire de l’Open de Quimper un événement populaire, vis-à-vis des partenaires, comme des amateurs de tennis. Il s’agit d’attirer des passionnés, mais également les simples curieux. Le tournoi doit apporter quelque chose à la région, qui, c’est vrai, manque d’événements sportifs populaires. Mis à part la voile, le foot à Brest et le basket à Quimper, il n’y a pas grand chose. On sent donc un réelle attente de la part des Finistériens en terme d’événementiel. Et on espère pouvoir y répondre avec l’Open de Quimper ! Et sur le plan sportif ? Découvrir le nouveau Federer ! (Rires) Je dis ça, parce que Roger Federer avait gagné les Internationaux de Brest, il y a une dizaine d’années. Il était encore tout jeune, à l’époque. Plus sérieusement, au début, notre but, c’était d’accueillir des joueurs entre la 50ème et la 200ème place mondiale. Aujourd’hui, cet objectif est largement atteint et, même, dépassé ! (Voir encadré «Un carré magique»)

Si on vous dit que la Bretagne est une vraie terre de tennis… Le Finistère, en tout cas, c’est une terre de tennis, oui. Il y a beaucoup de licenciés et on a un bon pôle de joueurs. Mais la Bretagne aussi, en effet. On a trois Challengers, avec Rennes, Saint Brieuc et Quimper. Plus un ITF féminin de 100 000$ à Saint Malo. Tous ces tournois fonctionnent, ils ont trouvé leur place dans le calendrier. Quels sont vos rapports avec ces différents tournois ? Il y a une forme de concurrence ? Les rapports sont très bons. Le créateur du tournoi de Rennes nous a aidés dans notre entreprise, même chose avec le Directeur de Saint Brieuc. On ne peut pas parler de concurrence. Avec tous ces tournois, on insuffle une dynamique tennistique en Bretagne. C’est une belle exposition pour notre région et le tennis breton en général.

Ca vous met la pression ? C’est certain. D’un coup, on a senti qu’on avait plus de responsabilités.

Un carré

magique

C’est Marc Gicquel et Jocelyn Ouanna, qui ont confirmé leur présence dans un premier temps, bien en amont du tournoi. Puis, Arnaud Clément est venu grossir les rangs. Enfin, cerise sur le gâteau, Nicolas Mahut a demandé et reçu une wildcard. A ces quatre têtes d’affiche, ajoutons les régionaux de l’étape : CharlesAntoine Brézac et Romain Jouan. Un plateau d’enfer !

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Thibaut de Serre, co-organisateur du Challenger de Rennes

« La naissance d’un Challenger à Quimper, six ans après la naissance de l’Open de Rennes, témoigne du réel engouement du public breton pour le tennis de haut niveau dans la région. Je ne souhaite que de la réussite à cette initiative, à tous points de vue : réussite sportive, populaire et médiatique ! »


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du tennis, des jeunes et du talent ! L’Open GDF SUEZ de Lyon est un tournoi de tennis international féminin organisé par le Tennis Club de Lyon depuis 2009. Pour cette troisième édition, les dates à retenir : du 28 février au 6 mars 2011. Ce tournoi est soutenu par la Fédération Française de Tennis et homologué par la Fédération Internationale de Tennis (ITF) et Tennis Europe. Doté de 10 000$ de prix, il attribue des points pour le classement international féminin WTA Tour. Il est la seule épreuve internationale féminine de la Ligue du Lyonnais. Cette année, Nathalie Dechy, ex-11ème joueuse mondiale, a accepté d’en être la Marraine.

Le révélateur de jeunes talents Les tournois ITF, un cran en-dessous des tournois WTA, sont souvent des révélateurs de jeunes talents. Les joueuses y font leurs premiers pas sur le circuit professionnel après être sorties du circuit Junior. Mais les ITF sont également prisés par des joueuses aguerries qui s’en servent pour gagner de précieux points dans la course au top 100. L’ensemble donne des luttes de haute volée entre ces demoiselles et dames, sans cadeaux, ni relâchement.

Une première édition réussie La première édition de l’Open GDF SUEZ de Lyon, organisée en 2009, parrainée par Marion Bartoli, avait vu le sacre de Shuai Zhang, jeune espoir chinoise, alors âgée de 19 ans, 91ème joueuse mondiale au meilleur de sa carrière. Cette joueuse avait, cette année-là, atteint les huitièmes de finale au tournoi de Pékin. Elle y avait battu successivement Iveta Benesova, 33ème mondiale, et… Dinara Safina, numéro une mondiale.

Victoire surprise pour la deuxième La deuxième édition, en 2010, parrainée par Emilie Loit, a été remportée par Anna-Giulia Remondina, une Italienne de 21 ans. Un titre surprise pour une joueuse classée, à l’époque, aux alentours de la 400ème place, acquis grâce à une victoire sur la tête de série numéro 2, Ana Korzeniak. Depuis, Anna a battu des tops 200 (Naomi Cavaday, Olivia Sanchez…) et atteint la 240ème place mondiale en octobre dernier.

Avec plus de 1000 membres et 26 courts, dont 10 couverts, le Tennis Club de Lyon est clairement le plus grand club de la région lyonnaise. Créé en 1864, le TCL s’érige en véritable institution, une institution qui a vu les plus grands fouler ses courts : Henri Cochet – né au club –, Yannick Noah, Henri Leconte, Gilles Moretton…

L

1947 (victoire de Jean Borotra), celle du National de Tennis, en 1974 (victoire de François Jauffret), des qualifications du Grand Prix de Tennis de Lyon, à partir de 1987… Le nombre de membres culmine à 1350, en 1992.

Les locaux du club sont réquisitionnés et détériorés par l’armée durant les deux guerres mondiales. Ils sont également frappés par des inondations en 1922 et 1944. Mais il en faut plus pour entamer l’enthousiasme et la résolution des membres, alors près de 850 en 1946. Le club est restauré à cette époque, non sans difficultés. Le Tennis Club de Lyon devient peu à peu le temple du tennis lyonnais avec, notamment, la création de la Coupe Cozon, en 1948, l’organisation des Championnats de France indoors en

2010

Vainqueur : Anna-Giulia Remondina, née le 01/06/1989, en Italie, 373ème au 28/02/2010. Bat, en finale, Ana Korzeniak (Pol/n°2), 6-1 7-6(0).

Virginie du Gardin, Présidente du Tennis Club de Lyon, accueille le troisième Open GDF SUEZ de Lyon. Cette Présidente, une femme de cœur, est engagée dans le tennis depuis 20 ans. La recette de sa réussite : du « courage » et « un investissement sans limites ». Une question simple : pourquoi organiser un tournoi féminin 10 000$ ? Le Tennis Club de Lyon a voulu s’investir dans l’organisation d’un Open GDF SUEZ 10 000$ pour une raison claire : on estimait que le tennis féminin n’était pas assez développé dans la région, que, de ce point de vue-là, les jeunes désirant se lancer dans une carrière tennistique n’étaient pas assez aidées. Ca permet à des filles d’accéder à leurs premiers tournois internationaux, c’est un petit coup de main qu’on peut leur donner. Les joueuses qui veulent gagner leurs premiers points ont l’obligation de passer par la case 10 000$. Du coup, des filles du monde entier viennent et on a une population très différente. Il n’y a pas que les Françaises qui sont concernées.

Vous avez l’ambition de grandir ? Le passage à une catégorie supérieure est un objectif ? L’ambition de grandir, oui, on l’a. Néanmoins, le Tennis Club de Lyon ne pourra pas accueillir un tournoi de plus grande envergure dans son enceinte, car ses terrains ne sont pas appropriés. Les problématiques sont alors différentes : ça implique de gérer un tournoi sur des court à l’extérieur. Après, il s’agit toujours d’accueillir des joueurs et de les respecter, quel que soit leur niveau mondial. Ca, c’est important, on a su le faire par le passé, on saurait le faire pour un tournoi de plus grande envergure.

Éditorial GDF SUEZ, partenaire titre

A l’origine, un club de cricket

Palmarès

Virginie du Gardin « L’année de la confirmation »

Une troisième édition, ça veut dire quoi ? La troisième année, c’est un peu la confirmation de ce qu’on a pu faire au cours des deux premières. La toute première, c’est la découverte et l’expérimentation ; la deuxième, on ajoute des choses et on tente des nouveautés ; la troisième, on installe le tournoi dans une notoriété. Aujourd’hui, on a réussi à construire un tournoi international sur la ville de Lyon et il est, désormais, reconnu.

Le Tennis Club de Lyon, un club chargé d’histoire ’histoire du Tennis Club de Lyon est riche, très riche. A sa création par des Anglais, le 26 avril 1864, il est d’abord un club de cricket. Ses installations sont situées, à l’époque, au centre du Parc de la Tête d’Or. En 1879, le tennis fait son apparition au club, pour supplanter le cricket en 1890. Dès 1900, les membres disposent de deux courts couverts sur bois, complétés par un troisième en 1909 et de huit courts extérieurs en terre battue. En 1901, Monsieur et Madame Gustave Cochet s’installent au club. La même année y naît Henri Cochet, numéro un mondial de 1928 à 1931, vainqueur de six victoires en Coupe Davis avec les fameux Mousquetaires.

Le mot de la Présidente

2009

Vainqueur : Shuai Zhang (n°2), née le 21/01/1989, à Tianjin (Chine), 271ème au 27/02/2009. Bat, en finale, Claire Feuerstein (Fra/n°7), 1-6 6-1 6-3.

GDF SUEZ s’est engagé depuis près de 20 ans dans des partenariats sportifs forts et durables. Le Groupe parraine des sports populaires, respectueux de l’environnement et offrant un rayonnement international tel que le football et le tennis féminin. Il œuvre pour le développement des sports qu’il soutient et l’animation de la vie des territoires, conformément à sa vocation d’entreprise citoyenne. Partenaire du tennis féminin, GDF SUEZ est engagé aux côtés de la Fédération Française de Tennis et de l’équipe de France de Fed Cup depuis 19 ans. Dans le respect de cette politique active de parrainage du tennis féminin et dans la grande tradition des Open GDF SUEZ à travers la France, il nous a semblé naturel de continuer d’apporter notre soutien au Tennis Club de Lyon dans l’organisation de la 3ème édition de l’Open GDF SUEZ de tennis féminin de Lyon. De plus, Nathalie Dechy, jeune retraitée et membre du team GDF SUEZ depuis 1997, nous fera l’honneur d’en être la marraine et assistera à la finale. Nous vous donnons rendez-vous au Tennis Club de Lyon à partir du 27 février pour soutenir les organisateurs à nos côtés, encourager les jeunes joueuses et profiter des beaux spectacles qu’elles ne manqueront pas de nous offrir. Bruno Allenet, Directeur Délégué Grand Lyon et Pôles de Compétitivité

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3eme open gdf suez de lyon

Jérôme Vanier, Directeur du tournoi « Le plateau est de qualité » Edito du Président de la Fédération Française de Tennis L’Open GDF Suez de Lyon figure depuis maintenant trois ans parmi les rendez-vous importants du tennis féminin national. Sous la direction de Jérôme Vanier, le Directeur du tournoi, l’équipe, composée d’une cinquantaine de bénévoles, tous membres du Tennis Club de Lyon, a réussi à créer une dynamique et démontré la légitimité de cette compétition après seulement deux éditions. Les organisateurs y sont parvenus en s’assurant notamment le soutien de partenaires stables, au premier rang desquels figure GDF Suez, plus que jamais fidèle soutien du tennis féminin. Assurément, cette épreuve poursuit son développement en concentrant l’attention des médias locaux et en rassemblant surtout un public de plus en plus nombreux. Les efforts de tous, symbolisés par la création d’un village lors de la dernière édition, s’avèrent payant. C’est donc à plus d’un titre que j’adresse les félicitations de la Fédération Française de Tennis à toutes les personnes qui organisent cet événement. D’un point de vue sportif, ce tournoi qui a vu l’année dernière la victoire de l’Italienne Anna-Giulia Remondina, permet aux Françaises, toujours nombreuses dans le tableau, de s’exprimer dans les meilleures conditions. J’encourage donc toutes les compétitrices qui vont prendre part à cette troisième édition et j’espère que l’une de nos représentantes trouvera la voie du succès sur les bords du Rhône. Jean Gachassin

Jérôme Vanier, Directeur de l’Open GDF SUEZ de Lyon, nous dresse le portrait de son tournoi. Mais Jérôme, c’est aussi un ancien joueur, 102ème à l’ATP, reconverti dans la vie d’un club. Est-ce que tu peux revenir sur la Genèse de l’Open GDF SUEZ de Lyon ? On organise l’Open GDF SUEZ pour la troisième année. La troisième édition, c’est la troisième d’un cycle de trois ans que nous avait accordé la Fédération. Ce tournoi permet de renouer avec le passé du club, le Tennis Club de Lyon, qui est un des plus vieux clubs de France et qui organisait, jusque dans les années 80, de grands tournois internationaux, avec de grands champions. Il y a six-sept

ans, j’avais demandé une date à la Fédération pour organiser un tournoi de tennis féminin 10 000$. Ce type de tournoi, c’est le premier échelon du professionnalisme féminin, en cela, c’était intéressant. Et puis, à l’époque, il y avait encore le Grand Prix de Tennis de Lyon, donc il fallait promouvoir le tennis féminin en réponse. Ca a été assez compliqué d’obtenir cette date, mais on a réussi à l’avoir deux ou trois ans après, quand la Fédération en a ajouté au calendrier. Cette date, elle est

intéressante pour la qualité du plateau : à cette époque de l’année, il y a peu de tournois d’organisés. Les participantes sont souvent de jeunes joueuses amenées à disputer de grands tournois plus tard. C’est un passage obligé pour elles si elles veulent pouvoir disputer Roland Garros plus tard ! (Rires) Toutes les meilleures ont commencé leur carrière par des 10 000$. La moyenne d’âge est entre 17 et 21 ans et elles sont classées entre la 200ème et la 450ème place mondiale.

Jean Wallach, Président de la Ligue du Lyonnais « Une rampe de lancement »

Jean Wallach nous dresse un bilan plutôt positif du tennis féminin dans la Ligue du Lyonnais. Il reste des choses à faire, mais les ressources sont vivaces… Un petit bilan du tennis féminin dans la Ligue du Lyonnais… Au niveau de la Ligue du Lyonnais, le tennis féminin a toujours été un point fort depuis pas mal d’années. Aujourd’hui, on a Bartoli, Rezai, Caroline Garcia… Mais on a eu aussi Sandrine Testud, avant, et d’autres. Ca a toujours été un point fort et on a un vivier de talents, une génération de jeunes joueuses qui arrive derrière. Le tennis féminin, dans la Ligue, se porte relativement bien. Après, au niveau national, on est dans le creux de la vague, dans la mesure où il y a une génération qui se termine et qu’on attend la suivante, dont fait partie Caroline. C’est vrai

que ce serait bien qu’elle fasse la jonction, le lien entre les deux, en progressant très vite. Et au niveau des événements, vous êtes satisfait ou il y a encore beaucoup de choses à faire ? Vous savez, on n’est pas maître de tout. Il y a quelques années, on avait trois événements majeurs dans la Ligue et ils étaient tous masculins : le Grand Prix de Tennis de Lyon, le Challenger de Bourg et celui d’Andrézieux. Le GPTL, on sait ce qui lui est arrivé… A ce moment-là, on s’était dit qu’on aurait aimé pousser les tournois féminins. Il y a donc eu l’Open GDF SUEZ de Lyon,

qui a très bien démarré. C’est un 10 000$ avec un très beau plateau pour sa catégorie. Les deux premières éditions ont été de très bonnes éditions : la première vainqueur, Shuai Zhang était classée 200ème, elle avait battu Safina, numéro une mondiale, la même année. Ce type d’événements, c’est une rampe de lancement pour le tennis féminin. Là, on a eu la bonne surprise de voir le tournoi d’Andrézieux reprendre en tant que tournoi féminin. Il y a toujours le tournoi de Bourg… Ca fait trois beaux événements.

Jean Pavarotti, Président du Comité du Rhône

« Un 10 000$, c’est la première marche pour nos jeunes » Le Président du Comité du Rhône, Jean Pavarotti, est un Président heureux : le deuxième Comité de France accueille sur ses terres un tournoi 10 000$, une aubaine pour les jeunes pousses du tennis lyonnais, amenées à prendre la relève du tennis féminin français dans quelques années. L’organisation d’un 10 000$ féminin à Lyon, qu’est-ce que ça représente pour le Comité du Rhône ? Sur Lyon, c’est très important, dans la mesure où nous avons beaucoup de jeunes, comme tous les Comités. Le Comité du Rhône représente les 3/5 de la Ligue du Lyonnais, c’est le deuxième Comité de France, sachant que la Ligue est la première au niveau national. Tout ça nous permet d’avoir un potentiel de jeunes extrêmement fourni. Chez les garçons, c’est le cas. Chez les filles, c’est encore plus prégnant : de Caroline Garcia, à Elixane Lechemia, en passant par Jessica Gigner

ou Alixe Collombon… On a une très belle représentation chez les jeunes espoirs. Mais, même dans les catégories d’âge inférieures, on a beaucoup de monde. Quelle est l’implication du Comité du Rhône dans cet Open GDF SUEZ de Lyon ? On va avoir un clinic d’une journée, où on va inviter les écoles de tennis, les entraîneurs, les licenciés. Ils pourront voir des matches, voir

du tennis, rencontrer des gens, supporter des amies… On organise aussi des animations autour du tennis féminin, des jeunes et de la compétition. Et puis, évidemment, ça nous permet d’inviter des partenaires et des bénévoles pour assister aux matches. Ca aussi, c’est important, c’est un peu une récompense pour toutes ces personnes.

Une équipe de bénévoles toujours efficace Plus d’une trentaine de bénévoles du Tennis Club de Lyon seront à pied d’œuvre pendant les dix jours du tournoi, pour que l’organisation soit impeccable. Sans eux et sans les compétences du comité d’organisation, rien n’aurait été possible. Cela prouve une fois de plus le dynamisme du Tennis Club de Lyon !

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G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - P R O G R A M M E OFFI C I E L OP E N G D F S U E Z - L YO N 2 0 1 1


3eme open gdf suez de lyon

Nathalie Dechy, Marraine du tournoi « Ces passionnés qui s’investissent pour le tennis, c’est chouette ! » Nathalie Dechy est la Marraine du 3ème Open GDF SUEZ de Lyon. Une Marraine exemplaire, ex-numéro 11 mondiale et demi-finaliste de Grand Chelem, qui se rappelle, pour nous, ses premiers pas sur le circuit, ses premiers 10 000$, mais aussi ses grandes joies. Tu te rappelles de tes premiers 10 000$ ? En France, aujourd’hui, on a la chance d’avoir un réseau de tournois très bien implanté… Ce n’était pas le cas à l’époque. Moi, je suis partie en Espagne faire mes premiers 10 000. En France, il y avait deux tournois : Moulins et Limoges. Après, le circuit GDF SUEZ s’est mis en place. Mais, la reconstruction du tennis féminin en France, ce ne doit pas être la responsabilité de GDF SUEZ. Eux, ils sont un soutien formidable, un levier sur lequel il faut s’appuyer. Mais le reste, c’est à la Fédération de s’en charger. Je ne dis pas que la Fédé, c’est du n’importe quoi, loin de là.

Si elle n’avait pas été là, je n’aurais jamais fait la carrière que j’ai eue. Il y a plein de bonnes choses. C’est juste que, depuis quelques années, on a l’impression qu’il y en a moins pour les filles. Il faut relancer la machine. La prise de conscience, c’est bien. La réouverture des pôles, c’est super. Il y a des choses qui se mettent en route, c’est

positif. Mais il ne faut pas que ça en reste à des effets d’annonce. Il faut vraiment bosser, parce que ça ne se fera pas en claquant des doigts !

C’est aussi voir toute l’organisation se mettre en place. Quand on voit tous ces passionnés qui s’investissent pour notre sport, c’est vraiment chouette !

Etre Marraine d’un tournoi, qu’est-ce que ça représente pour toi ? Ce que j’aime bien sur ces tournois, c’est rencontrer des petits qui rêvent et qui ont des étoiles dans les yeux quand ils voient du tennis. Rencontrer une ou deux joueuses, qui vont te faire dire : « Tiens, elle, elle a la gnack, la volonté, le tennis. Ca peut la porter loin ! »

Les gens te reconnaissent dans la rue ? Je n’ai jamais connu le revers de la médiatisation. J’en ai plutôt connu les bons aspects. Ce sont des fans de sport qui m’interpellent. Et en fonction des villes. Par exemple, à Biarritz, ville sportive, ville de tennis, on me reconnait. Dans le Nord, à un moment donné, j’ai aussi été la première ou la deuxième personnalité préférée.

Toute la semaine, dans l’Espace Nathlie Dechy venez découvrir l’exposition photo « Mes meilleurs souvenirs » où notre marraine commente les temps forts de sa carrière. /// Accès libre

Chryslène Caillaud, photo-reporter

« On capte des choses que les gens ne voient pas » Chryslène Caillaud écume le circuit depuis plus de 20 ans. Cette photographe hors-pair a saisi les

Le 3ème Open GDF SUEZ

et Lyon Basket Féminin, une robe comme trait d’union Le même esprit, la même envie et surtout la même passion pour valoriser le sport féminin. A l’image de Suzanne Lenglen, qu’une fresque représentera sur la façade du Tennis Club de Lyon pendant la semaine du tournoi, les joueuses lyonnaises du Lyon Basket Féminin, qui visent le titre en Pro B et une montée directe en Pro A, bousculent, elles aussi, convenances et conventions. L’objet du délit ? Une robe blanche, 100% originale, qui rappelle les tenues des joueuses de tennis des années 70. Des basketteuses qui jouent en robe, c’est une vraie nouveauté dans le sport collectif féminin. « Quand on a eu cette idée, on nous a pris pour des barjots », explique Olivier Ribotta, le Manager Général du club. Avant d’ajouter : « Cette robe, ça nous semblait logique. Depuis son lancement, on n’a que des retours positifs. » Logique également que Tennis Club de Lyon et Lyon Basket Féminin unissent leurs forces pendant cette semaine décisive. Le samedi 5 mars, le Lyon Basket Féminin accueille, dans sa salle, Armentières, à 17 heures, avec, en guest-star, Nathalie Dechy. Retour d’ascenseur à l’occasion de la finale de l’Open de Lyon, avec la Capitaine du Lyon Basket et plein d’autres surprises. Lyon Basket Féminin-Armentières Samedi 6 mars à 17h, salle Mado Bonnet 20, avenue Paul Santy 69008 LYON www.lyonbasketfeminin.com

plus grandes grâce à ses objectifs. Pour le 3ème Open GDF SUEZ de Lyon, elle nous présentera une exposition, avec quelques uns de ses plus beaux clichés. natale de Christian Dior. On a donc fait passer le public par les jardins Dior, où on a installé mon exposition. Ca leur permettait d’avoir sous les yeux des clichés des meilleures joueuses mondiales, Serena, Ivanovic, Sharapova, Jankovic, Dementieva, Razzano, Cornet, Amélie… avant d’aller voir jouer les jeunes joueuses, la relève. Ca avait été un grand succès.

Tu peux nous dire deux mots sur cette exposition ? L’exposition a été montée l’année dernière, à l’occasion de la Coupe Soisbeault, qui a lieu à Granville. L’entrée du Tennis Club de Granville est juste à côté des jardins de la maison

C’est quoi la vie d’une photographe de tennis ? C’est d’abord un long travail de préparation : choisir les tournois qu’on va couvrir, préparer les accréditations, réserver les billets d’avion, les hôtels… Et puis, après, il y a le reportage en lui-même. C’est un travail intense : 15 heures de concentration et d’attention par jour. Jusqu’à l’aboutissement,

le point de la victoire finale, le point du titre, l’une des photos les plus importantes de chaque tournoi : est-ce qu’on est bien placé ? est-ce qu’on n’est pas gêné ? Il faut anticiper, de manière à avoir la meilleure place, le meilleur angle, la meilleure image. La concentration, pour moi, c’est primordial. Au bord du court, je ne parle pas beaucoup, je ne peux pas. Je suis dans mon match et archi-concentrée. Au moment de la victoire finale, on imagine qu’il y a une montée d’adrénaline ? Justement, le métier, c’est de ne pas être trop sensible à cette montée d’adrénaline. Il faut éviter de tomber dans l’émotion et tenter de rester neutre ; moi, je travaille toujours en manuel, donc si je tombe dans cet écueil, je perds en lucidité et ça peut se

ressentir sur la qualité de mes photos. Comment on vit le tennis quand on est au bord du court, à quelques mètres des joueurs ? On capte des choses que les gens ne voient pas. Un jour, lors d’un match de Serena, je me rappelle avoir remarqué qu’elle avait un petit mot qu’elle cachait dans sa serviette à chaque changement de côté. En fait, avec mon zoom, je me suis rendue compte qu’elle avait écrit sur ce petit bout de papier : « Sur terre, Nadal fait comme ça », « sur terre Nadal fait comme ci… » C’était assez drôle et incroyable ! Imaginez Serena, une immense joueuse, qui consulte ses petites notes en prenant Nadal comme exemple ! C’était très discret : il y avait 10 000 personnes autour, mais aucune ne l’a vu.

Toute la semaine venez découvrir au TCL, l’exposition de Chryslène Caillaud « Portraits de femmes »

Comité d’organisation

Prize money et Points WTA

Directeur du tournoi : Jérôme Vanier Responsable des bénévoles : Andrée Tricottet Logistique : Jean Pierre Chiesa – Daniel Bellintani Le tableau final est composé de 32 joueuses, la direction du tournoi octroie 4 wildcards.

• Vainqueur : 1568 $ / 12 points • Finaliste : 980 $ / 8 points • ½ finaliste : 490 $ / 6 points • ¼ de finaliste : 245 $ / 4 points • 2ème tour : 196 $ / 1 point • 1er tour : 98 $ / 0 point G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - P R O G R A M M E OFFI C I E L OP E N G D F S U E Z - L YO N 2 0 1 1

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3eme open gdf suez de lyon

Une semaine pour vous faire plaisir

Edito Claude CHABOT

Adjoint au Sport, Mairie du 6ème arrond. de Lyon

« C’est reparti pour les équipes dirigeantes du Tennis Club de Lyon ! Une nouvelle année, un nouveau challenge, une nouvelle volonté de bien faire et de réussir. Trouver de nouveaux partenaires, négocier de nouvelles subventions, attirer de nouvelles joueuses... Tout un art que vous apprenez à maitriser. C’est reparti aussi pour les Lyonnaises et les Lyonnais qui ont pris l’habitude, début mars, de se

programme prévisionnel Samedi 26 février

Jeudi 3 mars

10h00 Début des qualifications 11h30 Tirage au sort du tableau final à la Mairie du 6e arrondissement de lyon

9h30 Colloque des enseignants de la Ligue du Lyonnais 12H 8ème de finale A partir de 14h Opération « Invite ta copine » organisée par le Comité du Rhône et BNP Paribas A partir de 20h Soirée des partenaires A partir de 22h Soirée « Dance Floor » animée par DJ Fabio (ouverte à tous)

Dimanche 27 février

14h Dernier tour des qualifications à 11h

Lundi 28 février

10h Début du tableau final A partir de 20h Vernissage de l’expo- photo « Portraits de femmes » pour la soirée des joueuses

Vendredi 4 mars

Mardi 1er mars

Samedi 5 mars

10h Début du 2ème tour du tableau final A partir de 20h Cocktail de la Femme organisé par la Ligue du Lyonnais

14h Quart de finale, et finale du double A partir de 19h Soirée Club House (sur invitation) A partir de 14h Clinic Nathalie Dechy suivi des demi-finales

Dimanche 6 mars

Mercredi 2 mars

A partir de 12h Repas officiel 14H30 Finale des Espoirs régionaux suivi de la Finale du 3ème Open GDF SUEZ de Lyon

Danser

S’équiper

12h 3ème tour du tableau final A partir de 18h30 Soirée Privée BNP Paris, la photographie au service du tennis féminin

déplacer au Tennis Club de Lyon. Bons connaisseurs ou simples amateurs, tous, vous attendez cet événement. Gageons que, cette année encore, vous ne serez pas déçu, même si le tournoi se

Vous êtes tous conviés à la soirée « Dance Floor » animée par DJ Fabio, le jeudi 3 Mars, au club, à partir de 22 heures.

Tout le team de Cap Tennis, le cordeur officiel du tournoi, est mobilisé pour cette troisième édition avec la création d’un véritable Pro-Shop pendant la durée de l’Open.

déroule pendant les vacances scolaires. C’est reparti, pour les jeunes joueuses du monde entier. Elles tenteront de se qualifier, de prendre des points au classement WTA. Mais, surtout, d’inscrire leur nom sur le trophée. C’est reparti, pour tous les volontaires, les ramasseurs de balles, les arbitres, les animateurs, les partenaires, les médias et pour nous, aussi, les politiques de la ville, qui aimons le sport et aidons le Tennis Club de Lyon. Tous ensemble, nous allons vivre une semaine fantastique. Longue vie au Tennis Club de Lyon, longue vie à l’Open GDF SUEZ de Lyon ! »

Déguster

L’Espace Nathalie Dechy

Tous les jours à midi, l’équipe de Noura vous accueille dans une ambiance 100% tennis et 100% Club house avec une carte spéciale « Open ». Une occasion en or pour déjeuner tranquillement et assister aux matches ou découvrir une collection unique des raquettes qui ont révolutionné le monde du tennis. Réservations pour l’Espace Nathalie Dechy, restauration et Bar à Champagne, au numéro du club (04 78 89 48 08)

Un pro-shop avec des promotions spécial Open : ASICS GEL RESOLUTION Homme et Femme : 96 euros au lieu de 120 euros ASICS GEL RESOLUTION Junior : 40 au lieu de 50 euros Raquette Femme Wilson Coral BLX (cordée) : 99 au lieu de 159 euros Raquette Homme Wilson Tidal BLX (cordée) : 99 au lieu de 159 euros

Encourager Venez assister aux rencontres pour découvrir les nouveaux talents de demain. Il suffit de vous rendre au tennis club de Lyon, au 3 boulevard du 11 Novembre à Villeurbanne (Tel : 0478894968) L’entrée est gratuite du 26 février au 4 mars, le week-end des finales, l’entrée est de 2 euros reversés à l’association « Maïsha Africa ». www.maisha-africa.com

s’informer

www.opengdfsuezlyon.com Tennis club de Lyon, au 3 boulevard du 11 Novembre à Villeurbanne (Tel : 04 78 89 49 68)

Le partenaire titre

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Les partenaires principaux

Les partenaires institutionnels

Les partenaires médias

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Les partenaires officiels


PARTENAIRE OFFICIEL DE L'OPEN GDF SUEZ DE LYON

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PARTENAIRE DE TOUS LES TENNIS. BNP Paribas est un leader dans ses trois grands domaines d'activité : Retail Banking, Investment Solutions et Corporate & Investment Banking. Le groupe possède quatre marchés domestiques en banque de détail en Europe : la Belgique, la France, l'Italie et le Luxembourg. BNP Paribas parraine Roland Garros, la Coupe Davis par BNP Paribas et la Fed Cup par BNP Paribas, le BNP Paribas Masters de Paris, les Internazionali BNL d'Italia, le BNP Paribas Open d'Indian Wells et le Monte Carlo Rolex Masters. En soutenant plusieurs Fédérations internationales, 2000 clubs, 550 tournois amateurs ainsi que des programmes éducatifs et sociaux dans le monde entier, BNP Paribas participe à la promotion du tennis et encourage sa pratique universelle. Notre implication dans le tennis, nous la mettons chaque jour au service de tous nos clients dans plus de 80 pays. G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - P R O G R A M M E OFFI C I E L OP E N G D F S U E Z - L YO N 2 0 1 1


GDF SUEZ, le partenaire N°1 du tennis féminin partout en France

Denain

Gonesse Saint-Malo Paris

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© SAMUEL GUIGUES - SAATCHI & SAATCHI - GDF SUEZ : SA AU CAPITAL DE 2 249 175 953 € - RCS NANTERRE 542 107 651

Périgueux

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Montpellier

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Grenoble

Marseille

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En plus du célèbre Open GDF SUEZ se déroulant chaque année à Paris Coubertin début février, seize autres tournois internationaux de tennis féminin portent en France l’appellation « Open GDF SUEZ ». Ainsi, le Groupe permet aux meilleures joueuses françaises de s’exprimer dans leur propre pays. GDF SUEZ soutient également depuis bientôt 20 ans la Fédération Française de Tennis, l’Equipe de France de Fed Cup, des ligues régionales et plus d’une trentaine de tournois pour promouvoir le tennis féminin partout en France.

http://tennis.gdfsuez.com

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Où sont les femmes ? Dossier réalisé par Remi Capber, Pauline Dahlem, Audrey Riou, Laurent Trupiano

Où sont les femmes ? Cinq citations qui fâchent… Serena Williams

Des numéros unes contestées, « Nous savons tous qui est la véritable numéro une. Franchement, je pense que je suis la meilleure au monde actuellement. La seule adversaire que je craigne vraiment, c’est moi-même. Je me bats avant tout contre moi-même, plus que contre les autres joueuses. » Serena Williams, ex-numéro une mondiale (mai 2009)

Stacey Allaster

L’avenir du tennis féminin, « Ce que font le gouvernement de Pékin et l’Open de Chine pour le tennis est absolument incroyable. Une arbitre chinoise m’a expliqué l’autre jour : « Stacey, ce que vous mettriez 20 à 30 ans à construire, nous le faisons en quatre ou cinq ans. » Ils sont incroyablement ambitieux. Ils ont fait du tennis féminin un sport prioritaire et c’est fantastique pour la WTA. » Stacey Allaster, Présidente de la WTA (janvier 2011)

Marion Bartoli

Justine Henin

La crise du tennis féminin français,

Le manque de joueuses charismatiques,

Le tennis féminin, un business qui rapporte,

« C’est la crise ! Mais qu’est-ce qu’on a eu avant ? On a eu Mary Pierce. Mary, si elle te retourne une gifle, tu fais quatre tours de toupie ! Une athlète exceptionnelle. On a eu Amélie, aussi, une autre athlète. Ca ne se retrouve pas tout le temps. Si tu n’as pas construit quelque chose, après, tu jettes la pièce. »

« Tout le monde pratique aujourd’hui le même tennis, ce n’est pas si étonnant que ce soit une fois l’une puis une fois l’autre qui domine. Mauresmo, à sa grande époque, et moi, nous offrions tout de même autre chose. Et puis, je vous avoue que j’ai toujours eu un souci avec le fait qu’une joueuse soit n°1 sans avoir gagné de Grand Chelem. Les gens ont besoin de s’identifier. Je pensais que Serena prendrait le relais. Mais bon, moi je suis heureuse de ce que j’ai apporté. »

Maria Sharapova est la sportive la mieux payée de la planète avec 25 millions de dollars. Serena est 2ème, Venus, 3ème, Ana Ivanovic, 7ème et Jankovic, 8ème. Le tennis féminin rapporte.

Marion Bartoli, numéro une française (source : L’Equipe ; janvier 2011)

Maria Sharapova

Forbes (octobre 2010)

Justine Henin, ex-numéro une mondiale (juillet 2009)

... GrandChelem apporte ses réponses G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - t r i me s t r i el - j an v i er - f é v r i er 2 0 1 1

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Où sont les femmes ?

Génération 79

Entretiens réalisés par Laurent Trupiano

Emilie Loit

« Le tennis féminin manque de joueuses charismatiques » C’est quoi, la génération 79 ? C’est terminé, tout simplement ! C’est une génération qui a bien vécu et qui a fait vivre le tennis féminin pendant quelques années. Surtout Amélie, avec son palmarès, sa place de numéro une. A partir du moment où elle a arrêté, c’était difficile, voire quasiment impossible, de la remplacer. Cette génération 79, on en parle, on en parle, mais c’est terminé. Il faut penser au présent et au futur, maintenant, et ne plus ressasser. Même si, au niveau de la formation, le travail n’a pas été bien fait. Les gens se sont reposés sur leurs lauriers et, aujourd’hui, il n’y a plus personne. Il faut continuer à bosser. « Il n’y a plus personne… » Comment ça se fait ? Chez les femmes, c’est vrai que ça ne brasse pas grand-chose. Néanmoins, on voit que l’INSEP a été rouvert et, ça, c’est une bonne chose. Je suis pour les pôles, s’il y a des joueuses qui veulent travailler en groupe. Après, ça a aussi évolué. Il faut désormais accepter que certaines s’entraînent en famille, que d’autres prennent des entraîneurs privés… et, pourquoi pas, donner des subventions à ces joueuses, tout en ayant un suivi précis et personnalisé. La cerise sur le gâteau, ce serait d’ouvrir quelque chose à Roland Garros, ça garantirait une stabilité. On part de la base pour aller vers le haut, c’est logique. Tu ne trouves pas qu’il y a un relatif désintérêt du public pour le tennis féminin, que ce soit en France ou dans le monde ? Le problème, c’est qu’il n’y a pas de têtes d’affiche. Prenez 20 personnes lambda, demandez-leur qui est numéro une mondiale… Personne ne saura que c’est Caroline Wozniacki. Pourquoi ? Elle n’est pas assez charismatique. Quand on prend le top 10, ça ne fait que bouger ! Serena ou Clijsters, elles ne font que trois tournois par an, mais gagnent les grands titres… Les Williams, ça sent la fin, Maria Sharapova, elle a vraiment du mal. Ce sont des filles comme elles qui font rêver le spectateur, qui réveillent l’intérêt pour le tennis féminin. Moi, j’aime beaucoup Wozniacki, parce qu’on sent qu’il y a du travail et qu’elle progresse constamment. C’est top ! Mais je me mets à la place du grand public, moins précis sur la technique… Pourquoi chez les femmes, c’est possible d’être numéro une sans victoire en Grand Chelem ? Safina, Jankovic, Mauresmo, Wozniacki… Chez les hommes, seul Marcelo Rios l’a fait et, encore, un mois et demi, c’est tout… C’est là que la WTA fait une erreur, à mon sens. C’est bien que les Grands Chelems

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soient valorisés, ça reste l’apothéose. Mais il y a trop d’écart entre les Grands Chelems et le reste des tournois. Une joueuse performante dans deux-trois Grands Chelems peut quasiment être numéro une mondiale. Serena en est l’exemple. Et, à l’inverse, Wozniacki, elle en a gagné zéro et elle est numéro une, grâce à sa régularité semaine après semaine. Après, on ne peut pas comparer avec les hommes. Chez eux, c’est faussé, tu as quand même Nadal et Federer qui gagnent tout. En 2011, c’est encore Nadal et Federer qui gagneront tous les Grands Chelems. Sauf en cas de pépin physique, évidemment. Pour moi, la WTA devrait imposer un nombre de tournois minimum. Ce n’est pas le cas actuellement. Les Williams, je les aime beaucoup. Mais elles font trop de business à côté ! Alors qu’aujourd’hui, c’est clair, quand Serena est décidée et déterminée, elle peut gagner tous les tournois. Là, elle n’a pas joué depuis huit mois pour une histoire de bout de verre… Tu n’y crois pas ? Je ne sais pas, mais on dirait qu’elle passe un peu à autre chose. Quand elle décidera de revenir, elle gagnera encore. Mais elles font vraiment ce qu’elles veulent… Il n’y a pas un problème de « vocations », en France ? De moins en moins d’adolescentes jouent au tennis, à partir de 12 ans, elles lâchent peu à peu… Après, c’est une question d’état d’esprit. Quand tu arrêtes à 12 ans, c’est que tu n’es pas faite pour ça, c’est tout. Et toi, tu y es venue pourquoi, au tennis ? Mon père jouait au foot et je l’accompagnais tout le temps. Là bas, il fallait bien que je m’occupe… Comme il y avait un mur, il m’a acheté une raquette et une balle. Son meilleur ami, qui jouait au foot avec lui, était Président du Tennis Club de Cherbourg. Un jour, il m’a vu taper dans la balle et il lui a dit : « Attends, elle joue plutôt bien, ta gamine, tu devrais la mettre au mini-tennis ! » Mon père a dit « okay, inscris-là ! » C’est parti comme ça. C’est pour ça qu’aujourd’hui, ce qui est mis en place par la Fédé autour des petites, les courts en rose, les animations, etc., c’est forcément limité. A mon sens, les filles qui vont vers ça ne sont pas faites pour le tennis. Un jeune qui aime le jeu et qui est passionné, il ne pense qu’au tennis, il oublie la poupée, la princesse, le rose ou je-ne-sais-quoi-encore. J’ai entendu dire que les femmes n’étaient pas faites pour la compétition et le combat. C’est vrai ? Je pense, en effet, que ce n’est pas naturel. Cet amour de la compet’, c’est un travail quo-

tidien. Là, on touche à une vraie différence garçons/filles. Eux, naturellement, ils sont poussés vers le combat. Ils aiment mesurer leur force, ils jouent à la guerre, font des bras de fer… Les filles ne sont pas faites pareil. Et pourquoi voit-on surtout des hommes coacher des femmes ? Avant d’aller trouver une femme désirant voyager trente semaines par an, tu vas galérer… C’est la vraie raison ? Les femmes n’aiment pas voyager ? En tout cas, c’en est une. Personnellement, coacher une femme, ça m’aurait intéressé. Mais, pour moi, il est hors de question de barouder sans arrêt. L’homme, lui, n’a pas ce problème ? C’est différent. Quand on est femme, on a aussi envie d’une vie de famille. Moi, j’ai voyagé pendant 15 ans. A 31 berges, je n’en ai plus envie. On a les hommes qui coachent les femmes… Mais, plus précisément, on a les pères qui coachent leur fille. Ce schéma, il est monnaie courante dans le tennis féminin : Bartoli, Rezai et même la petite Caroline Garcia… Qu’est-ce que tu en penses ? C’est quelque chose que tu as connu, toi aussi ? Personnellement, je trouve ça terrible. Terrible. Moi, je n’ai jamais eu cette éducation. Quand tu es jeune, il faut que tes parents te soutiennent, okay, c’est sûr. Moi, je suis partie en Sports-Etudes à 13 ans. C’est un choix que mes parents m’ont laissé. Après, voyager tout le temps avec le père et la mère, je trouve ça hallucinant. Même quand tu es sur le circuit, tu as une vie d’adolescente. Forcément, c’est une vie un peu différente. Mais, après, sur le circuit pro, ta vie, elle est normale. Tu as une certaine liberté à côté du tennis, tu peux sortir, avoir des amis… Alors, bon… Trimballer ton père et ta mère, en permanence, les avoir toujours

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à tes côtés, c’est dur. Je suis pour le sport de haut niveau ; encore faut-il que ce soit épanouissant. Après 15 ans de carrière, malgré la fatigue et l’usure, il faut quand même pouvoir te dire : « C’était cool. » Ne pas en sortir avec de grosses blessures. Marion Bartoli, elle a une carrière extraordinaire – et ce n’est pas terminé ! Mais je me demande comment elle va être, à la fin. Heureusement, elle est encore libre d’arrêter de travailler avec son père.


Où sont les femmes ? Amélie Mauresmo, Anne-Gaëlle Sidot, Emilie Loit, Nathalie Dechy… Génération dorée, désormais retraitée. A l’heure de dresser le bilan du tennis féminin français, quoi de plus normal qu’interroger ces joueuses, symboles d’une des plus belles périodes du tennis national ? Emilie Loit et Nathalie Dechy nous ont donné leur avis sur les grandes problématiques actuelles. D’accord sur certains points, moins d’accord sur d’autres… Voilà leurs avis sans concessions sur le « Paysage Fémino-tennistique Français ».

Nathalie Dechy

« Il faut en faire trois fois plus qu’un garçon » Comment expliques-tu ce trou béant qu’il y a, aujourd’hui, dans le tennis féminin français de haut niveau ? Il y a un peu de plein de choses, et aussi de malchance. C’est toujours un mélange. En sport, il faut une alchimie et de la réussite. Il y a toujours des creux et des montagnes. On sort d’une période très faste pour le tennis féminin, qui a été la meilleure période de toute l’histoire. Forcément, à un moment donné, il devait y avoir une petite crise. C’est presque logique. Le seul problème, c’est que ce creux n’ait pas été anticipé.

Tu dois avoir ton avis de façon plus précise, non ? Ton discours, là, c’est un peu langue de bois… (Rires) En fait, on a manqué d’un vivier de talents, car il n’y a plus d’émulation. A mon époque, on était plusieurs bonnes joueuses à se tirer la bourre entre elles. Je me rappelle, on était à l’INSEP. Mais il y a eu un moment où ces pôles ont été supprimés. C’est peutêtre aussi une question de génération : les parents veulent maîtriser le truc de plus en plus. Mais il n’y a pas que ça non plus. Il est certain qu’il fallait porter et aider les projets individuels, sans oublier les projets de masse. Mais sans négliger, non plus, l’excellence des filières Sports-Etudes, qui sont devenues, au contraire, des endroits de second plan. Moins d’émulation, moins d’investissements, moins de qualité chez les entraîneurs… Moi, quand je suis arrivée à l’INSEP, mon entraîneur, c’était une ex-numéro 10 mondiale. Il y avait des gens qui connaissaient le tennis de haut-niveau. On formait un vrai groupe, avec Amélie Mauresmo, Anne-Gaëlle Sidot, Emilie Loit… Toutes ensemble, on s’est tirée la bourre. Ça, ça n’a plus existé passé un temps. Pire, l’INSEP a été fermé… Est-ce qu’il n’y a pas non plus un rejet général de la femme occidentale par rapport au concept de « compétition », par rapport au tennis de compétition ? Je ne crois pas. Pour devenir une championne, il faut aimer la compétition. Il faut aussi se confronter à la difficulté. Tu ne deviens pas une championne en restant dans du coton ou du velours. C’est pourquoi se mesurer aux garçons n’est pas un si gros problème que ça. Moi, j’y prenais du plaisir. Aujourd’hui, le problème de la mixité est mis en avant, car il y a un souci de masse et de pratique. Mais c’est un faux problème. Une femme n’est donc pas forcément hostile à la compétition ? Clairement, non. Après, c’est évident qu’il faut prendre en compte la problématique féminine. Ca, c’est un peu nouveau. Mais j’ai envie de dire : « Enfin ! » L’idée de se remettre en cause, en définissant une approche féminine de l’entraînement, ça aussi, c’est très bien. Toi, tu n’as pas souffert d’être entraînée comme un garçon ? Non, peut-être que ça

pose des problèmes à certaines filles, mais ça n’était pas mon cas. A mon sens, c’est une problématique à prendre en compte, mais ce n’est pas une chose sur laquelle il faut se focaliser. C’est loin d’être le problème majeur. Ca peut être utile pour créer une nouvelle dynamique chez les filles, dans les clubs, certes. Mais, en-dehors de ça, il faut surtout booster tout ce qui est Pôle France, l’accompagnement des 13-16 ans… 13-16 ans, c’est la période charnière, non ? Exactement, c’est là que tout se joue. A cet âge, tu sais très vite si tu as les moyens de passer pro ou si tu dois renoncer à une carrière de haut niveau. Sans le très haut niveau, point de salut ? Evidemment, et c’est d’autant plus vrai chez les filles ! Une fille aura bien plus de mal qu’un mec à vivoter sur le circuit Challenger. Pis, mentalement, elle n’acceptera pas d’être une joueuse de ce niveau très longtemps. Elle préférera faire des études, avoir des enfants... Un homme, entre la 120ème et la 300ème place, il peut y arriver. D’ailleurs, beaucoup restent à ce niveau presque toute leur carrière. On a vu où le bât blesse en France. A l’échelle internationale, que penses-tu du tennis féminin et de la crise qu’on perçoit ? Attention, on voit aussi une crise, par comparaison à ce que l’on constate chez les garçons. Eux vivent une période tellement belle, c’est franchement difficile de comparer. Certains le disent, il ne faut pas comparer, ce sont deux plaisirs différents… Là, je suis d’accord. Il y a beaucoup plus d’émotions chez les femmes. On est plus émotive et, comme on a moins de puissance, ça se joue vraiment sur le tennis. Après, je pense aussi qu’il y a des périodes et des cycles. En ce moment, on vit une période compliquée, mais ce n’est pas une fatalité. Numéro une mondiale sans victoire en Grand Chelem, qu’est-ce que ça t’inspire ? La pauvre Caroline (Wozniacki), c’est n’est pas de sa faute ! C’est la faute du système. Pour moi, l’important, ce sont les victoires en Grand Chelem. Ca ne dévalorise pas l’image que l’on a du circuit ? Du circuit, oui, mais pas des Grands Chelems. Quand tu gagnes des tournois du Grand Chelem, tu deviens une championne.

garçons ? Je pense que leur niveau est avant tout unique. Justine y est arrivée, mais elle n’a pas retrouvé le niveau qu’elle avait avant son départ. Après, ce sont des joueuses qui ont arrêté, l’une pour avoir un bébé, l’autre pour prendre du bon temps. Chez les mecs, vous avez aussi un exemple du même type : Muster, il est revenu d’une grave blessure pour gagner Roland Garros. Pour autant, a-ton dit que le tennis masculin était d’un faible niveau ? Ce sont des débats qui m’agacent. C’est-à-dire ? Je n’ai jamais joué pour la médiatisation ou l’argent. J’ai joué pour mon sport, j’ai joué parce que j’aimais jouer. Mais, dans les médias, le sport féminin est très peu représenté par rapport au sport masculin. Quand Tsonga fait finale à Melbourne, c’est un événement. Quand Amélie gagne à Wimbledon, elle ne fait même pas la couverture de L’Equipe. Pourtant, un match de l’équipe de France de foot, c’est peanuts comparé à cette victoire. La dernière qui avait remporté Wimbledon, c’était Suzanne Lenglen ! Il y a un machisme dans le tennis, mais aussi dans les médias. Un exemple : le nombre de Unes, dans L’Equipe Mag, consacrées aux sportifs… Par rapport aux sportives, il n’y a aucune comparaison possible, en termes de quantité. Tu me tends la perche : l’avènement d’Amélie Mauresmo a été bien exploité ? On a l’impression que ce n’est pas tout à fait le cas… Je pense que les gens n’ont pas réalisé la portée de ce qu’avait réussi Amélie, sur le moment. Il y a plusieurs raisons. Déjà, en France, le tennis, c’est Roland Garros. Vu qu’elle ne réussissait pas à Roland... Ensuite, le monde du sport est un monde très macho. Pour être une championne en France, il faut en faire trois fois plus qu’un garçon. Ca se démontre par A+B dans les médias. Amélie, elle a été numéro une mondiale, elle a gagné Wimbledon, elle a gagné les Masters… On n’a jamais eu une joueuse de ce niveau en France, on n’avait même jamais eu ce niveau de tennis avant. Mais cette championne, avec toutes ses émotions, elle était fragile à Roland. Et ça, le grand public le lui a fait payer. Il l’a résumée à ça. Peut-être que la Fédé n’a pas assez utilisé son image, non plus. Alors que c’est une grande championne, avec des valeurs, qui s’est toujours bien comporté sur le court, qui a toujours représenté son pays.

Henin et Clijsters sont très vite revenues au top. On a l’impression que revenir, c’est plus facile chez les filles que chez les

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Où sont les femmes ? Entretien réalisé par Laurent Trupiano

LE CAS FRANÇAIS UN PROGRAMME D’ENVERGURE La Fédération Française de Tennis s’est attelée à un vaste chantier : le tennis féminin français. Après un état des lieux réaliste de la situation, la Direction Technique Nationale a établi un plan d’actions global pour permettre et raviver l’éclosion de futurs talents. Explications détaillées avec l’ensemble du staff : Alexandra Fusai – responsable du haut niveau féminin, ex-37ème joueuse mondiale et vainqueur de la Fed Cup en 1997 ; Carine Bornu – coordinatrice nationale du haut niveau féminin junior ; Odile de Roubin – coordinatrice nationale adjointe du programme avenir national, ancienne joueuse de l’équipe de France de Fed Cup.

Alexandra Fusai Alexandra (Fusai), l’actualité exige que je te pose la première question, puisque tu viens d’être nommée à la tête du haut niveau féminin. Quelle est exactement ta mission ? Alexandra Fusai (AF) : Plein de choses ! (Rires) Je dois coordonner le tennis féminin de haut niveau, mettre en place les actions nécessaires à son développement, suivre les joueuses sur le circuit, créer des liens entre elles et la Fédération, installer une communication et une relation de confiance… Cette mission me motive énormément, car il s’agit aussi d’un travail de terrain. Je sais que mon expérience du haut niveau va me servir. Le challenge est intéressant, on a de vrais défis à relever ! Un audit a été mis en place, en 2010, pour faire l’état des lieux du tennis féminin français. Quels constats en avez-vous tiré ? Carine Bornu (CB) : On a oublié que la base de la pyramide était fondamentale. Les pôles France étaient des lieux d’excellence, qui créaient de l’émulation. Aujourd’hui, notre démarche consiste à sortir le meilleur de chaque individualité en se servant du groupe et regrouper les meilleures à l’occasion de rassemblements. Le tout, en insistant sur la notion de progrès. L’essentiel, c’est de prendre en compte la spécificité de la femme dans la formation physique, mentale et technique des jeunes filles. Vous êtes en train de me dire que la Fédération découvre enfin que la femme n’est pas un homme ! (Rires) AF : On s’attendait à cette remarque, elle est facile ! (Rires) Lors de l’audit, on a écouté les spécialistes de ces questions. Nous avons constaté qu’il fallait tenir compte de ces spécificités de manière plus précise, les objectifs étant de trouver des solutions pour créer des vocations, garder, motiver et pousser plus de jeunes filles à jouer au tennis.

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Carine Bornu Odile, c’est votre mission principale, puisque vous êtes en charge des 9-12 ans… Odile de Roubin : Il y a une désaffection du tennis chez les jeunes filles préadolescentes. Et il faut l’enrayer. On a donc réfléchi à des approches différentes de la compétition. Une fille ne cherche pas à se mesurer à l’autre en permanence. Non, son leitmotiv, c’est plus de se perfectionner. Là, on est dans la réalisation d’objectifs précis, à l’inverse du garçon qui, lui, veut très vite matcher contre ses copains. Vous seriez contre la mixité dans les cours de tennis ? OdR : Ce n’est pas toujours facile à mettre en place, mais c’est une des solutions pour ne pas décourager certaines filles. Il en va de même pour les techniques d’enseignement. Ca nous a poussé jusqu’à réfléchir au vocabulaire à employer par les professeurs, aux formes de bilan, de débriefing à mettre en place… Tous les détails comptent. Et, même si cette sensibilisation doit prendre du temps, on va mener ce combat. D’autant qu’il y a urgence, au vu de notre présence dans le top 100. On est bien loin de la génération 79… CB : Les temps ont changé, c’est une certitude. Notamment avec l’arrivée massive de joueuses en provenance des pays de l’est. On ne doit pas se précipiter : tout ce qui est mis en place s’inscrit dans du long terme. On veut se donner du temps. Ca implique de ne pas se focaliser sans arrêt sur le classement ou les résultats. Il faut que les joueuses soient armées physiquement, psychologiquement et techniquement pour le circuit professionnel. Tout ce travail se fait avec des entraîneurs qui ont intégré les problématiques féminines. Un symbole, par exemple : l’arrivée d’un entraîneur physique diplômé en physiologie du sport dans le groupe féminin de l’INSEP. Egalement, celle d’un gynécologue référent à la disposition des joueuses de haut niveau.

Odile de Roubin Vous avez des objectifs précis, en termes de résultats ? Le sport, c’est avant tout des résultats ! AF: Bien sûr. Le but, à moyen terme, c’est que le tennis féminin français retrouve la place qu’il a occupée les années passées, avec une dizaine de joueuses dans le top 100. Mais, on sait que ça va prendre du temps. Pour y parvenir, il faut reconstruire à partir de la base et donner le virus du haut niveau à plus de jeunes joueuses. Aujourd’hui, elles ne sont pas suffisamment nombreuses à se lancer dans cette aventure. A GrandChelem, on a fait, récemment, un coup de projecteur sur la petite Emmanuelle Salas (ndlr : voir GrandChelem 20). Ca va dans le sens de vos propos… OdR : C’est vrai. Le projet d’Emmanuelle est clair et son papa est un expert. L’idée, c’est de pouvoir se nourrir de ça, de rester en contact, d’inviter la joueuse à certaines de nos manifestations… Vous avez peur des cas du type Marion Bartoli ? AF : Ce que réalise Marion, c’est tout simplement remarquable. Et je pèse mes mots. Après, notre idée, c’est d’habituer les jeunes à participer à des rassemblements, pour créer le plaisir du jeu en équipe, le plaisir du jeu pour son pays… C’est quelque chose de formidable, voire d’essentiel, qu’on essaie d’inculquer. On y sent l’objectif Fed Cup… AF : Ca fait partie des objectifs, oui, c’est même une priorité. Jouer la Fed Cup et la gagner, c’est une expérience qui reste gravée à jamais dans vos souvenirs. En réalisant ce dossier sur le tennis féminin, on en retire l’impression que le monde du tennis est un peu macho… AF, OdR, CB (en chœur !) : C’est vous qui le dites ! (Rires) C’est vrai que la femme est sous-représentée

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dans le tennis, à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Ce n’est pas un discours féministe. Il suffit de regarder les chiffres. Là aussi, on va mettre en place des actions : ce n’est pas logique que les femmes ne représentent que 16 % des enseignants. On va assister à une révolution rose ? (Rires) CB : (Rires) Il était temps de lancer ce grand programme et d’en faire une priorité au sein de la DTN et de la FFT. Il faut se donner les moyens humains d’y parvenir et mettre en place un plan de route. Souvent, quand on agit, on s’expose à des critiques. Là, il risque d’y en avoir. Vous êtes prêtes à assumer vos choix ? OdR : On peut nous accuser de réagir un peu tard. Mais, l’essentiel, c’est l’action. Le plan bâti avec Patrice Hagelauer (Directeur Technique National) et Alain Solves (Directeur Adjoint en charge du tennis régional) est le fruit d’une vraie réflexion, qui part de la base pour aller jusqu’aux cadres techniques chevronnés. Une chose est claire, on va tous se retrousser les manches pour que le tennis féminin français brille à nouveau sur tous les courts de la planète. Il faut juste donner du temps au temps. D’autant que la concurrence est de plus en plus rude… OdR : C’est vrai. Mais je veux insister sur un point : à l’étranger, on nous envie. La France est le seul pays à posséder cette richesse en termes de tournois et, ce, dans toutes les catégories. Le tennis féminin français a toujours joué un rôle fondamental, même à l’échelle internationale.


Épreuve féminine par équipes réservée aux joueuses non classées, 40 et 30/5 Finale nationale à Cannes les 14, 15 et 16 octobre 2011(1) INSCRIPTION GRATUITE

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FFT / Direction des Activités Fédérales / Direction de la Communication • Maquette : Agence TWAPIMOA • Photos : © FFT / Christophe Saïdi - © Jack Burlot / Pullman Cannes Mandelieu Royal Casino - France - © Boris Djuranovic / Fotolia - © Freefly / Fotolia

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Où sont les femmes ? Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Camille Pin

« Le niveau global est plus élevé qu’avant » Camille Pin est une jeune retraitée. Ex-61ème joueuse mondiale, connue pour sa pugnacité, elle nous livre un jugement moins tranché sur le tennis féminin : Cette crise qui n’en est pas une, le niveau de jeu des femmes… Fraîcheur et optimisme, voilà la recette Pin. Une recette discutée par nos experts : Patrick Mouratoglou, Directeur de l’académie éponyme ; Ingrid Bonnot, responsable en charge de l’Union du Tennis Féminin ; Corinne Tong-Chai, journaliste à Paris Première. Tu n’as pas l’impression que la WTA joue un peu trop sur le côté glamour des joueuses, délaissant le sportif ? Il n’y a pas un décalage ? Je ne suis pas pour une glamourisation à outrance, mais il faut reconnaitre que c’est aussi grâce à son côté esthétique que le tennis est devenu le sport féminin numéro un. Tant que ça reste correct, le glamour et l’élégance des joueuses est un vrai plus. Les filles montrent qu’elles sont des athlètes, mais qu’elles restent des femmes avant tout, qui aiment s’habiller et prendre soin d’elles. D’autant que les filles sont certes mignonnes, mais elles sont surtout super athlétiques ! Valoriser le côté esthétique, ce n’est donc pas plus mal. Toi aussi, tu en as joué de ce glam’ ? J’ai fait des photos pour une marque de téléphone, dans une campagne de pub, il y a trois ans. J’étais vraiment surprise d’être contactée, vu que je n’étais pas dans le top 10. C’était une super expérience et je ne pense pas que ça ait nuit à mon image d’athlète ou de combattante. Ca prouve aussi que l’on n’est pas seulement des filles « super-musclées ». Et puis, c’est important de montrer aux jeunes qu’on peut rester des petits bouts de femme, malgré la pratique du sport de haut niveau. Il y a des choses à améliorer sur le circuit WTA, pour le rendre plus attrayant ? Aujourd’hui, le niveau de la masse des joueuses est bien plus élevé qu’avant. C’est contradictoire avec cette crise que les médias ressentent. Là où il y a crise, en fait, c’est au niveau des stars. Le circuit féminin en manque, c’est clair. Ca marchait très bien

Le monde du tennis est un monde de macho ? L’Union du Tennis Féminin a dû faire ses preuves et s’émanciper du syndicat des joueurs, pour acquérir son indépendance. Ca n’a pas été difficile à proprement parler, mais, avec Alexandra Fusai, on y a mis beaucoup d’énergie quand même. Depuis, l’UTF a pris son envol ! On a œuvré, ces dernières années, pour affirmer nos différences et nos valeurs, sportives et morales. Reste qu’économiquement, le tennis masculin et le tennis féminin sont deux mondes très différents. S’il existe, en effet, une parité dans les tournois du Grand Chelem, ce n’est pas la même histoire sur l’ensemble du circuit, au niveau des garanties et au niveau de la communication. Les données n’ont rien à voir. Notre but, ce n’est pas de dénoncer ça, mais de valoriser nos joueuses au maximum, de monter des projets, de nous servir des spécificités du tennis féminin... On a, par exemple, le projet d’organiser un défilé de mode et de créer un calendrier en jouant de l’image glamour de nos joueuses. Nous sommes, d’ailleurs, en recherche de partenaires pour nous aider à concrétiser ces idées. Mais, on ne perd pas de vue notre mission principale : servir la promotion du tennis féminin, être un soutien et une aide au service des joueuses (conseil juridique, social et fiscal, gestion des sinistres, reconversion…).

Ingrid Bonnot

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quand il y avait les sœurs Williams. Qu’on les aime ou pas, c’étaient de vraies stars. Aujourd’hui, les filles du top 3 n’en sont pas. Ce sont juste des joueuses très régulières. Tu parles d’un niveau global beaucoup plus élevé qu’avant. Ca veut dire qu’il y a beaucoup plus de joueuses qui jouent très bien au tennis ? Maintenant, 200 filles jouent au niveau du top 100 d’il y a cinq ans. Alors, forcément, pour entrer dans le top 100, les matches sont beaucoup plus durs et accrochés. Les places sont chères. C’est ce qui explique ce va-et-vient en tête du classement ? C’est aussi dû au système de points. Les très gros tournois sont favorisés. Du coup, on ne sait plus trop où donner de la tête. Il y a une numéro une mondiale une année, c’en est une autre l’année d’après et encore une la suivante. Voilà pourquoi on peut parler de « crise » du tennis féminin. Tout ça est paradoxal. Si le classement n’est pas stable, le niveau de jeu, lui, est très bon ! Le monde du tennis est un monde de macho ? J’ai passé 12 ans sur le circuit. J’ai pu constater, quand même, que le machisme a diminué année après année. Le respect de la femme s’est accentué. Par contre, les hommes sont toujours scandalisés qu’on gagne autant qu’eux en Grand Chelem. A part ça, les garçons respectent les filles de plus en plus. Ils ont reconnu, petit à petit, qu’on était de vraies athlètes. Ils sont même venus nous voir jouer !

Il y a des choses à améliorer sur le circuit WTA, pour le rendre plus attrayant ? Je trouve que la WTA couve trop les joueuses. Elles sont vraiment chaperonnées. Il y a beaucoup de monde autour d’une championne. Notamment les papas, très souvent présents, mais qui n’ont pas toujours un rôle clairement identifié. Chez les hommes, j’ai l’impression que c’est plus simple, on le voit avec l’exemple Novak Djokovic. Après, c’est évident qu’on vit une période difficile liée à une hiérarchie qui n’est pas définie. Personne ne connaît Wozniacki, c’est terrible. Je ne sais pas s’il faut revoir le système de classement. J’ai surtout connu le tennis féminin à l’époque d’Amélie ou à celle des Williams, quand elles jouaient encore le jeu… On était au sommet. Mais, il faut aussi relativiser les choses : le tennis masculin biaise la situation, avec Roger et Rafa qui monopolisent notre attention, qui battent des records, qui s’impliquent au-delà de ce qu’on peut attendre, même de la part de champions de ce niveau. Chez les dames, on est dans un flou permanent. Pour nous, les médias, le message est moins clair et beaucoup moins puissant.

Corinne Tong-Chai

G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - t r i me s t r i el - j an v i er - f é v r i er 2 0 1 1

Il y a peu de femmes qui coachent des filles. Pourquoi ? C’est une spécialité masculine, c’est parce que vous n’aimez pas voyager ? C’est exactement ça. Demain, si Alizé Cornet ou Julie Coin me demande de l’accompagner, ça me plairait vraiment. Mais, le problème, ce sont les voyages incessants. Si j’ai arrêté, c’est aussi pour ne plus avoir cette vie de saltimbanque. Et le désir d’être maman, c’est quelque chose qui t’empêche de coacher ? On a toutes envie de se poser un peu, vers l’âge de 30 ans, en fin de carrière. Pour une femme, voyager 40 semaines dans l’année, c’est beaucoup plus difficile que pour un homme. Notamment pour nos relations de couple. Un homme peut emmener sa femme sur le circuit, mais une femme ne peut pas emmener son mari, son copain ou autre ? Non, ce n’est pas trop dans la culture. Une jeune fille qui accompagne son copain toute l’année, parce qu’elle n’a pas d’emploi ou de contraintes, ça se fait bien. Mais c’est quasiment injouable d’être avec quelqu’un qui travaille et qui ne peut pas voyager du tout. Le mec ne va pas arrêter son métier pour suivre sa copine, qui, elle, change de pays toutes les semaines. S’il le fait, c’est pour devenir son coach. Les relations de couple sont plus difficiles pour les joueuses que pour les joueurs. C’est pour ça qu’à 30 ans, on a envie de se poser, avec son mari, avec son copain… Et, éventuellement, d’avoir des enfants !

Tu parles d’un niveau global beaucoup plus élevé qu’avant. Ca veut dire qu’il y a beaucoup plus de joueuses qui jouent très bien au tennis ? Le tennis féminin a suivi différents courants, comme le tennis masculin, d’ailleurs. D’une manière générale, le tennis est devenu plus monocorde, avec une homogénéisation des surfaces. Ca a contraint les joueurs à devoir frapper fort du fond du court, en mettant beaucoup d’effet, pour être performant. Chez les femmes, à l’avènement des sœurs Williams, la mode consistait à frapper fort des deux côtés, ce qui a été le cas pour de nombreuses générations. Aujourd’hui, dans le top 10, on a des frappeuses du fond – Serena ou Venus –, des contreuses-tacticiennes – Wozniacki ou Zvonareva –, des filles qui jouent vite en prenant la balle au sommet du rebond – Clijsters –, des filles au style tout en variations – Schiavone ou Henin, avant qu’elle arrête –, des filles qui enchainent service-kické-coup droit enroulé – Stosur… Je crois qu’au contraire, le tennis féminin n’a jamais proposé tant de styles différents.

Patrick Mouratoglou


Où sont les femmes ?

Régis Brunet

« Le tennis féminin a besoin d’émotions et de rivalités » Régis Brunet fait figure d’expert dans l’événementiel du tennis féminin. Directeur du seul Premier Event – tournoi majeur – en France, l’Open GDF SUEZ de Coubertin, il revient sur les caractéristiques d’une épreuve de ce calibre. Comment fait-on le choix d'organiser un tournoi féminin, plutôt qu’un tournoi masculin ? A l'époque, en 1992, on voulait avoir un tournoi à Paris. Il nous fallait réunir quatre conditions importantes. La première c’est une ville attractive. La deuxième, c’est un partenaire fort. La troisième, c’est un organisateur, capable d’avoir une date dans le calendrier. Le quatrième, c’est d’avoir des joueuses charismatiques, un plateau qui tienne la route. Avec ces quatre conditions, on s’en sort. Nous, on était à Paris, dans un marché qui s’y prêtait, vierge de tout tournoi féminin – hors Roland Garros. Avec Martina Navratilova et Monica Seles pour la première édition, on était bon. Quel bilan dressez-vous de votre tournoi, après bientôt 20 années d’existence ? Aujourd’hui, le tournoi est solide et fort, parce qu’il y a un marché, un partenaire, une ville… La WTA est contente d’avoir un tournoi à Paris, les joueuses également… Il y a une histoire, les joueuses les plus prestigieuses ont remporté l’épreuve, tout ça donne une machine qui fonctionne. On va vers nos 19ème et 20ème éditions, ça veut tout dire. Avec la date et la salle dont on bénéficie, le soutien de GDF SUEZ, l’aura d’Amélie Mauresmo – en tant

encore gagné de Grand Chelem. Quand elle y parviendra, elle passera dans une autre dimension.

que vainqueur, en tant que coorganisatrice –, on peut encore avoir de belles ambitions. Est-ce qu’il n’est pas difficile de vendre le tennis féminin, à l’heure actuelle ? On a l’impression qu’il y a de vrais manques… Aujourd'hui, le tennis féminin a besoin d'émotions et de rivalités. Il lui faut une nouvelle star : on n’a pas encore trouvé la Maria Sharapova de demain. Sharapova, c’était une icône. Elle était jeune, elle était Russe, elle habitait aux Etats-Unis… Et elle a gagné Wimbledon très tôt. Ca a créé un boum, comme à l’arrivée des sœurs Williams, comme à celle des Belges, Henin et Clijsters. Aujourd’hui, on a trop vu ces joueuses, on a besoin de nouvelles stars. Wozniacki est numéro une mondiale, mais elle n’a pas

Il y a des règles qu’il faudrait modifier pour rendre le circuit féminin plus attrayant ? Ce sont des choses auxquelles j’ai réfléchi. Le problème, aujourd’hui, c’est que les meilleures joueuses ne se jouent que rarement en tournoi. Elles se retrouvent lors des Grands Chelems, aux Masters ou sur quelques épreuves des plus importantes, mais c’est tout. Or, on a besoin de rivalités et de duels entre les tops players. Moi, j’aimerais que les meilleures rentrent plus tard dans les tournois, qu’elles soient plus souvent exemptées des premiers tours. Ca leur permettrait de jouer plus de tournois et de s’affronter plus souvent. Ce sont ces joueuses-là qui font marcher les billetteries, il faut les protéger. A l’heure actuelle, l’élitisme est préférable au nombre ou à la globalité. Une autre idée : que les jeunes joueuses puissent jouer plus tôt de grands tournois, afin qu’elles se mesurent au

haut niveau. Il y a une règle qui limite cette possibilité, entre 14 et 16 ans ; il faudrait la modifier. Ca créerait une véritable émulation. Est-ce qu'il n'y a pas une différence de perception de ce qu'est le spectacle par l'ATP ou la WTA ? A la WTA, je crois qu’il y a une prise de conscience. Les tournois mettent en place des « byes ». Nous, on en a quatre, c’est déjà très bien. Allons encore plus loin dans ce sens. Ce sont des décisions qui mettent du temps à se prendre, mais il faut qu’on y travaille. Dans cette réflexion, la WTA joue un rôle fondamental. Elle essaie de protéger tant les joueuses, que les organisateurs. C’est ce qui nous permettra de voir les meilleures s’affronter.

Les organisateurs Dans la sphère du tennis féminin, gravitent des événements et le tennis business. Des tournois WTA aux tournois ITF, les problématiques ne sont pas les mêmes. Mais, dans les deux cas, on œuvre pour la valorisation du tennis féminin. Régis Brunet, Directeur de l’Open GDF SUEZ de Coubertin, et Marc Moroux, de l’Open gdf suez de Bretagne, un 100 000$ à Saint Malo, nous expliquent les enjeux de l’événementiel féminin.

Marc Moroux

« Il faut savoir mettre en scène le spectacle » Organisateur du tournoi gdf suez de bretagne, Marc Moroux, qui avait débuté par un 10 000$ en 1996, se retrouve à la tête, aujourd’hui, d’un 100 000$. Mieux, son tournoi est une référence sur le circuit ITF. Il nous livre ses secrets pour valoriser le tennis féminin. Comment expliquer l’expansion du tournoi au fil des années ? Par le travail ! (Rires) Mais aussi par le dynamisme d’une équipe, de collectivités locales et de partenaires enthousiastes. Ce socle, c’est la base. Derrière, on s’appuie aussi sur une région attractive. Avec ces éléments, c’est presque logique d’offrir un événement de ce niveau. Qu’est-ce que tu entends par « niveau » ? Un accueil, un décor, une ambiance… C’est drôle, parce qu’au début, je voulais faire un tournoi masculin. Quand je suis allé voir les responsables de la Fédération, ils m’ont poussé, au contraire, vers un tournoi féminin. On m’a parlé de la génération 79, de la possibilité d’avoir un beau plateau, d’une expansion potentiellement rapide… Ca a été le cas ? Oui ! Chaque année, on a grimpé. En 2008, il y a eu le déménagement vers Saint Malo. Plusieurs villes avaient répondu à mon appel

a une image cosy, agréable, il ne faut pas l’oublier.

d’offres. Pour moi, ça a confirmé que cette région adhérait au projet. En arrivant à Saint Malo, je savais qu’on allait changer de standing, notamment grâce au soutien des Thermes Marins, de la marque CacheCache, du groupe Beaumanoir… Votre recette pour réussir ? Du soutien, de l’enthousiasme et une envie de valoriser la femme, de jouer sur certaines thématiques, sans tomber dans le déjà fait. On bosse, par exemple, sur un vrai défilé de mode pour la prochaine édition. Mon expérience m’est également utile, je sais où investir, comment et pourquoi. Le tennis

Une fois l’écrin créé, il faut les bijoux ; donc, sortir le chéquier pour les garanties ? Pour l’instant, on n’a jamais signé un chèque pour attirer des championnes. Ce n’est pas dans notre philosophie. En revanche, proposer aux joueuses des services spéciaux, pour elles, leur team, c’est tout à fait logique. Plus que du cash, elles veulent être chouchoutées et tranquilles – elles voyagent quand même en permanence et dans des conditions souvent différentes ! Avec les Thermes Marins, on a un outil assez extraordinaire.

En termes de plateaux, qu’elles sont vos attentes ? Ce qui compte, c’est la présence de Françaises dans le tableau. Les vrais passionnés viennent pour voir les futures championnes, quelle que soit leur nationalité ; les autres veulent voir des Françaises, parce qu’ils les connaissent. Pour la dernière édition, avec Alizé Cornet, Virginie Razzano et Mathilde Johansson, on a été gâté ! L’autre point important, c’est d’arriver à créer de l’événement dans l’événement ? C’est une des clés du succès, oui. Là, l’alchimie est plus dure à mettre en place. Il faut être en lien avec les écoles, les clubs ; il faut trouver des passerelles avec les grandes institutions de la région, le Stade Rennais, par exemple ; pendant une semaine, il ne faut pas qu’il y ait de temps morts !

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Où sont les femmes ? Page réalisé par Remi Capber et Pauline Dahlem

Chine s’éveilla… Et la

Longtemps satisfaite de son leadership en gymnastique, en badmin-

ton ou en tennis de table, la Chine s’est décidée, depuis une quinzaine d’année, à conquérir le tennis féminin mondial, jusqu’alors dominé par les Etats-Unis et l’Europe. « Si j’avais eu la possibilité de choisir ce que je voulais faire durant mon enfance, je n’aurais pas pris le tennis. » Les débuts tennistiques forcés de Na Li illustrent parfaitement le virage pris par les autorités fédérales chinoises en termes de formation et de détection des joueuses. Ajustées à un objectif simple et ambitieux, ces méthodes visent à donner à la Chine des championnes capables de rafler des titres

« On m’a obligée à pratiquer ce sport » Na Li du Grand Chelem et, ce, le plus rapidement possible. Pour dénicher puis former des jeunes talents, les vieilles pratiques communistes ont été rapidement remises au goût du jour. Détectées très jeunes, les petites filles sont orientées vers un certain sport concordant avec leurs qualités physiques – en l’occurrence, le tennis - et affectées dans des structures parti-

culières, le tout sous la houlette de l’Etat. « On m’a toujours obligée à pratiquer ce sport », explique Na Li, 7ème joueuse mondiale. « Ca a d’abord été mes parents, mais surtout, après, les responsables régionaux et nationaux du sport chinois. » A l’époque, dans le début des années 1990, le tennis n’a pourtant rien d’un sport populaire en Chine. « Quand on m’a conseillé de me mettre à cette discipline, il a fallu montrer à ma famille à quoi ressemblait un court de tennis, parce qu’à l’époque, le tennis n’était ni très connu, ni très pratiqué en Chine », raconte toujours Li. « C’est la raison pour laquelle la vague venant d’Asie, dont on nous parle depuis 10 ans déjà n’arrive pas », reprend Patrick Mouratoglou. « Tout cela parce que la Chine ne possède pas la connaissance technique du tennis. Peu de techniciens étrangers ont pu demeurer en Chine pour apporter leur savoir tant il est difficile d’y vivre pour le moment pour un européen. » Il n’empêche, à Melbourne, le tennis chinois a passé un premier grand cap dans sa route vers les sommets. Pour la première fois de son histoire, une joueuse du pays a atteint une finale du Grand Chelem. Na Li, 28 ans, est même passée tout près d’apporter un premier titre majeur à son pays ne s’inclinant que 3/6 6/3 6/3 face à Kim Clijsters. Après la médaille d’or d’une paire 100% chinoise aux JO de Pékin, cette finale à l’Open d’Australie

Caroline Garcia, une Bleue qui a de l’avenir

L

’année 2009 avait marqué, pour la France, la naissance d’une championne en devenir, Kristina Mladenovic. La Franco-serbe avait, cette saison-là, remporté Roland Garros et atteint la finale de Wimbledon chez les Juniors. Championne du Monde de sa catégorie, elle n’avait néanmoins pas confirmé en 2010, diminuée par les blessures. Mais l’avenir tricolore s’est désormais trouvé une nouvelle égérie. A Melbourne, Caroline Garcia, 17 ans, Championne de France junior, a surpris tout son monde en passant le premier tour. La Lyonnaise avait reçu une wildcard pour le tableau final, grâce à la qualification directe de Virginie Razzano, initialement invitée. Pour son premier match en Grand Chelem, la jeune Caroline domine Varvara Lepchenko, de sept ans son aînée, 74ème joueuse mondiale. Trois sets accrochés, 7-5 4-6 6-3, une qualité de jeu intéressante et des ressources mentales impressionnantes. Cette performance a tapé dans l’œil des plus grandes. Amélie Mauresmo, excusez du peu, a confié sa confiance et ses espoirs : « Je suis enthousiasmé par ce que j’ai

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vu ! […] A 17 ans, elle est déjà très solide physiquement, rapide et puissante. Son jeu sort des jeux stéréotypés qu’on a l’habitude de voir. Et puis, sa force de caractère ! C’est une grosse combattante. Elle a un bel avenir. » Alors certes, elle s’est inclinée au deuxième tour, contre Ayumi Morita, une top 100 ; certes, elle a été battue par sa bête noire, An-Sophie Mestach, en demi-finale du tournoi junior... Mais, Caroline a tout d’une grande. Aujourd’hui 204ème au classement WTA, elle peut nourrir des ambitions élevées pour la saison à venir. « J’avais rêvé de gagner mon premier tour dans un Grand Chelem », expliquaitelle à l’issue de sa victoire. Maitenant c’est fait !

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est un nouveau signe fort. Surtout que les rangs du tennis féminin national grossissent ! Seulement deux dans le top 100 il y a six ans, les Chinoises sont aujourd’hui quatre, pas si loin de la France. La relève se prépare également, puisque sept joueuses chinoises font partie des 100 meilleures juniors au monde. Pourtant, tout n’est pas encore au point dans le système du haut niveau chinois. Complètement bridées, les joueuses souffrent d’une intrusion quasi-permanente des autorités fédérales dans la gestion de leur carrière. Une ingérence devenue insupportable pour les têtes d’affiches du pays qui, à l’image de Na Li, s’en sont récemment débarrassée. « J’apprécie ma situation, maintenant », se félicite la joueuse. « Auparavant, les responsables régionaux et nationaux du sport chinois s’octroyaient le droit de choisir et de tout arranger à ma place. Je n’avais pas le choix, j’étais contrainte de me taire et de faire ce qu’ils avaient prévu. » Même son de cloche pour Jie Zheng, 43ème à la WTA : « C’est très important d’avoir le droit de choisir, c’est une des libertés fondamentales. » Quand le système de formation et de suivi des joueuses aura trouvé son rythme de croisière, que les perles du tennis national seront arrivées à maturité, la Chine envahira le tennis féminin mondial. L’éveil est pour bientôt.

L’Europe de l’est, patronne des années 2010 Les années 2000 avaient vu l’essor des Russes. 2011 confirme le futur des Chinoises. Mais, au départ de l’Open d’Australie, ce sont les Tchèques qui trustent l’attention. Elles ne sont pas moins de dix au premier tour : Klara Zakopalova, Lucie Safarova, Iveta Benesova, Petra Kvitova, Andrea Hlavackova, Barbora Zahlavova Strycova, Zuzana Ondraskova, Sandra Zahlavova, Renata Voracova et Lucie Hradecka. Sur ces 10, sept se sont qualifiées pour le deuxième tour, faisant de la République Tchèque l’une des nations les plus représentées à ce stade de la compétition – derrière les Russes, s’entend. Ajoutons aux Tchèques, les joueuses slovaques, roumaines, hongroises, polonaises, biélorusses, ukrainiennes, bulgares, des pays baltes, des Balkans… C’est toute l’Europe de l’est qui déferle sur la planète tennis. Le top 100 l’illustre bien : on y retrouve, Russes comprises, pas moins de 43 représentantes de ces pays-là. Laurent Paillusseau, entraîneur habitué des cultures est-européennes, explique : « Ce sont des pays dans lesquelles la notion de travail est primordiale. On n’y laisse peu de place à la médiocrité : ou tu es une excellente joueuse, ou tu arrêtes tout de suite ; ou tu travailles, ou tu passes à autre chose. » Les vieux pays de tradition tennistique ont du souci à se faire !


Où sont les femmes ? Entretien réalisé par Remi Capber

PORTRAITS CROISES

Ons Jabeur et Elina Svitolina Elles sont les espoirs du tennis féminin mondial. Elles se sont affrontées en finale du dernier Roland Garros Junior. A 16 ans, elles sont déjà des ambassadrices de leur sport dans leur pays. Ons Jabeur et Elina Svitolina ont répondu aux questions de GrandChelem avec toute la fraîcheur de leur jeune âge.

Vous pouvez me présenter votre jeu, vos points forts, vos points faibles, qu’on fasse connaissance avec vous ? Ons Jabeur : J’aime bien marquer les points à la volée. Mes points forts : coup droit et revers. Mais le service commence à être aussi l’une de mes armes. J’aime faire des amortis, jouer service-volée… Elina Svitolina : Je ne saurais pas encore bien dire et déterminer quels sont mes points forts et mes points faibles. Tout ce que je sais, c’est que j’ai du travail à faire en préparation physique et en préparation psychologique. Mes surfaces favorites : l’herbe et, vous l’aurez deviné, la terre battue (rires). J’aime attaquer et aller de l’avant. Comment vous avez découvert le tennis ? OJ : Mes parents jouaient au tennis. Ils m’y ont mise étant petite, avec la natation, également. A l’âge de cinq ans, ils m’ont demandé de choisir et j’ai pris le tennis ! Je préférais, il y avait les petites balles en mousse, les raquettes… (Rires) ES : J’ai touché ma première raquette à quatre ans et j’ai commencé dans la foulée. Mon frère était joueur de tennis, donc j’ai été entraînée par son projet. C’était quelque chose de famille. En Ukraine, c’est le sport numéro deux, mais on n’en parle pratiquement jamais ! Petit retour sur votre année 2010… C’est quoi votre meilleur souvenir ? OJ : La finale de Roland. Parce qu’il y avait beaucoup de Tunisiens pour m’encourager. Les drapeaux dans les tribunes, tout ça… J’ai un peu eu le trac en voyant ce soutien, tous ces gens qui m’encourageaient ! Le stress ! Mais ça m’a surtout donné envie de refaire ça à Wimbledon et à l’US Open et je garde d’ailleurs des supers souvenirs de là-bas.

atteints, on s’est dit finale. Tout ça s’est fait petit à petit. Et toi, Elina, ton meilleur souvenir ? ES : De manière surprenante, ce n’est pas ma victoire à Roland Garros, mon meilleur souvenir. Pour moi, l’essentiel, c’est d’avoir été en forme et en bonne condition physique tout au long de la saison, que j’ai pu sentir une progression et une évolution dans mon tennis. C’est ça, ce que je veux retenir de cette année. Vous vous comparez avec les filles de vos âges ? S’il y a assez peu de Tunisiennes sur le circuit, il y a beaucoup d’Ukrainiennes dans le top 500, beaucoup de jeunes, en plus… ES : Il y a des Ukrainiennes qui sont devant moi, mais en aucun cas elles ne me servent de référence. Pour être dans le top 3, il faut avoir d’autres repères. Mon ambition n’admet pas que je regarde les autres, j’ai mon programme individuel. Une idole de jeunesse, une joueuse qui vous a inspirée ? OJ : Pas chez les filles, mais chez les garçons, oui. Roddick ! Je crois que c’est parce que mon style de jeu est un peu masculin (rires). J’aime bien marquer les points à la volée, c’est assez rare chez les filles. C’est quelque chose que je fais depuis toute petite, je veux finir le point correctement et rapidement. J’aime bien jouer en double, d’ailleurs. Attaquer et terminer le point, comme ça, c’est sympa

en termes de sensations. ES : Je n’ai jamais eu d’idoles, même maintenant je n’en ai pas. Je retiens plutôt des coups ou des phases de jeu chez tel ou tel joueur, des éléments qu’il maîtrise à la perfection. Mais je n’ai pas une idole en particulier. Vous avez des amies sur le circuit ? Je vous pose la question parce qu’on a tendance à dire que les joueuses, entre elles, ne sont pas toujours très sympa, qu’il y a beaucoup de rivalité… OJ : Moi, je rigole avec tout le monde, même avec les filles que je vais affronter derrière, c’est mon attitude, mon caractère. C’est vrai que ce n’est pas le cas de toutes. Il y a des filles qui sont sympas avec moi en temps normal, mais, qui, sachant qu’elles vont m’affronter au prochain match par exemple, changent complètement d’attitude et ne me parlent plus. Mais moi, non, je ne suis pas du tout comme ça. Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2011 ? OJ : Gagner Roland Garros, c’est mon rêve, j’aimerais le réaliser ! Améliorer mon classement WTA, être vers les 200 ou plus. Et puis, c’est tout ! (Rires) ES : Bien jouer et ajouter un ou deux titres en Grand Chelem, chez les juniors ! Mais, surtout, sentir que je progresse dans mon jeu.

Luca Appino, Directeur Technique National à la Fédération Tunisienne de Tennis :

« Ons est une joueuse un peu hors-normes, par rapport à ce qu’on voit actuellement. Les filles, aujourd’hui, frappent assez bien en fond de court, mais ne bougent que de manière latérale. Ons, elle a une bonne main et une attitude agressive, elle aime bien ça, donc on essaie de lui développer un jeu qui aille en ce sens. Il faut qu’elle se fasse plaisir en jouant, sans être gentille avec la balle. » « Sa finale à Roland Garros a créé un engouement certain en Tunisie. J’ai pu le remarquer en faisant ma tournée des clubs. Je pose toujours la question aux jeunes que je rencontre : « Quel est ton rêve ? » Certains me répondent « être un joueur professionnel », d’autres « être numéro un mondial », « gagner un Grand Chelem »… Et il y en a qui me disent : « Être comme Ons ! » (Rires) » « Ons ne se préoccupe pas de l’adversaire, quand bien même elle jouerait contre la 5ème mondiale. Elle ne s’occupe pas des classements, elle rentre sur le court pour gagner. Aujourd’hui, en termes de niveau de jeu, je pense qu’elle vaut entre la 100ème et la 200ème place mondiale, assez tranquillement. » « Les objectifs pour 2011 : récupérer, parce qu’elle revient de blessure, là. Puis la Fed Cup, viser Roland Garros et Wimbledon chez les Juniors et, suivant son état de forme, tenter des 10 000 et des 25 000$. Voire plus haut, mais ça dépendra du classement. »

Laurent Paillusseau, entraîneur d’Elina Svitolina en Europe occidentale

« Pour 2011, notre objectif, c’est de rentrer au moins dans les 300. C’est un objectif tout à fait réalisable. Elle est consciente de ses capacités et de son potentiel, mais on ne va pas non plus mettre la barre trop haut. A Elina de jouer le jeu ! »

Ons, tu as été surprise de ton niveau de jeu à Roland Garros, surprise d’aller jusqu’en finale ? OJ : On s’est fixé des objectifs avec mon entraîneur. Au début, on se disait quarts de finale. Puis, quand je les ai

« Il faut qu’elle se rende compte que tout est possible, à son niveau, et qu’elle peut battre des filles classées 200 à 300 places devant. On l’a vu avec Caroline Garcia à l’Open d’Australie. L’écart est faible, ça dépend de sa motivation et de son jeu. Ce qui lui manque, c’est simple : l’expérience. Jouer des matches et encore des matches sur les circuits ITF ou WTA. Elle se rend bien compte que le circuit Junior est complètement différent du circuit pro : le jeu n’est pas le même, les tactiques sont différentes, l’expérience des filles en face n’a rien à voir... Elle découvre un certain niveau, mais surtout une expérience. »

Ons Jabeur

Née le 28/08/1994, à Ksar Hellal (Tunisie) En 2010 : titre à Antalya et Casablanca (ITF, 10 000$), finale à Roland Garros Junior, demi-finale à l’US Open Junior Classement WTA fin 2010 : 601ème

Elina Svitolina

Née le 12/09/1994, à Odessa (Ukraine) En 2010 : finale à Karkhov (ITF, 25 000$), titre à Roland Garros Junior, titre au Gerry Weber Junior Open Classement WTA fin 2010 : 498ème

« Il faut qu’elle progresse physiquement. Mais, ça, c’est une progression sans fin, de toute façon. Le top physique n’existe pas. La tactique, on l’apprend sur le terrain. J’insiste vraiment sur l’idée que c’est l’expérience qui fera les choses, au fur et à mesure des matches et des entraînements. Jouer à 300 à l’heure ne lui permettra pas de gagner tous ses matches. C’est la polyvalence qui fera la différence et c’est ce que j’essaie de lui apporter. »

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Où sont les femmes ?

« La femme est l’avenir de l’homme »

Sam Sumyk revisite Aragon Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka est un vrai spécialiste du tennis féminin. Homme à femmes, homme de femmes… Depuis près de 20 ans, notre Breton préféré réussit des prouesses avec ses joueuses. Il était donc normal de lui laisser une place de choix dans ce dossier sur le tennis féminin. Vous le constaterez… ça décape ! Sam, ma première question, c’est un classique : pourquoi les joueuses sont-elles toujours coachées par des hommes ? Voilà une question qui revient très souvent, oui. Et cette question, elle a déjà eu son lot de réponses. Le père absent, l’ami oublié, l’amant écarté... J’en passe et pas forcement des meilleures. La plus belle réponse, ce pourrait être : excellent choix... de femmes. Elles se sentent à l’aise avec des mecs. Parfait pour nous, les mâles. Une femme gère infiniment plus de détails qu’un homme, enfin, de ce que les hommes nomment « détails ». Leur équilibre repose sur le classement et l’ordre de ces-dits détails. Qu’elle soit femme, c’est justement ce qui fait la spécificité et le charme d’une joueuse de haut niveau. Alors, elles choisissent des hommes pour les coacher. Faut-il croire qu’elles y trouvent leur équilibre ? Allons leur poser la question ! Qu’est-ce que tu réponds à ceux qui reprochent au tennis féminin d’être trop monocorde ? Ces propos laissent entendre que le tennis masculin, lui, est « multicorde ». C’est ma première réaction à cette question. En fait, cette question me gave depuis un bon moment. « Monocorde », quel vilain mot ! Ca tient d’un discours rétro. Le tennis féminin est à l’image de la psychologie féminine. Il est fait de réflexions, d’ambiguités et d’analyses poussées. Ca se traduit par un jeu moins puissant, certes, mais pensé, élaboré et créatif, je crois. Peut-être faut-il aussi considérer qu’au tennis, les filles évoluent sur une aire de jeu identique à celle des garçons, avec les mêmes règles et le même terrain. En athlétisme, les haies sont plus basses pour les femmes, la distance est plus courte. Aucun athlète, ni spectateur n’évoque, dans cette discipline, le terme « monocorde ». En fait, je crois vraiment qu’il y a un public pour les deux sexes. Personnellement, je suis le tennis féminin depuis presque 20 ans. Et je considère qu’il progresse. En réalité, je trouve qu’un match de tennis féminin est aussi beau qu’un autre disputé par nos sacro-saints

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amis, les hommes. Et puis, n’y a-t-il pas, en chacun d’entre nous, une part de féminité? Oublions, un instant, le bras et la force pour nous concentrer sur nos doutes, nos trouilles, nos désordres mentaux... Nous concentrer sur notre aspect féminin, monocorde à souhait ? Pour finir, je citerai les propos d’un mâle affirmé : « La femme est l’avenir de l’homme. » Autre problématique que l’on a ciblée : Caroline Wozniacki a accédé à la place de numéro une mondiale sans victoire en Grand Chelem. Cette situation est presque impossible chez les hommes. Il n’y a pas une réforme du système de points à mener ? Là encore, je constate qu’on compare le tennis féminin avec le tennis masculin. Ce fameux système de points… Personne n’imagine donc le temps que les instances ont pu passer à y réfléchir et à le concevoir ? Ce système de points, il existe dans d’autres disciplines sportives, le cyclisme, par exemple. Le plus grand nombre de points y consacre, sur une saison, le numéro un mondial. Jouer son titre sur un tournoi ou en disputer 50, ça relève d’un choix personnel. Valoriser le talent ou valoriser la capacité d’engagement, un certain physique, ainsi qu’une sérieuse abnégation, ça me parait éminemment respectable. Par conséquent, le titre de Wozniacki n’est pas usurpé, il est absolument mérité. Elle n’y est pour rien dans ce système de points. Cessons de reprocher à ce type de joueuses – comme ce fut le cas, dans le passé, avec Jankovic ou Safina – d’être ou d’avoir été numéros unes. On ne peut rien leur reprocher. Elles ont été les plus solides sur une année entière. Après, l’idée que cette situation est impossible chez les hommes, c’est du pipeau. Actuellement, non, mais pourquoi ? Grâce à la quasi-totale domination du duo FedererNadal. Ca ne durera pas éternellement. Quand on assistera à un resserrement des valeurs chez les garçons, comme c’est le cas chez les femmes, on aura le même phénomène. Tout le monde pourra battre tout le monde. Et on l’a déjà vu par le passé, avec

des numéros uns qui cédaient leur place au bout de quelques semaines. Encore une fois, je le répète, je le martèle : c’est une erreur de comparer tennis masculin et tennis féminin. Comme de les diviser. Non, ils sont complémentaires.

« Comparer tennis masculin et tennis féminin, c’est une erreur » Certains organisateurs aimeraient que les filles qui ramènent du monde bénéficient de plus de byes et d’exemptions de matches… Tu penses qu’il faut mieux les protéger, ces joueuses « bankables » ? Ouais, bof. C’est de la connerie, à mon sens. J’aime les compétitions où tout le monde doit gagner le même nombre de matches pour remporter le titre. Ca me semble normal et équitable : des tableaux avec départ en ligne, chacun sa chance, c’est ça le sport ! Pourquoi les joueuses « bankables » joueraient-elles moins ? Pourquoi les protéger? On essaie de nous faire croire qu’il faut protéger les meilleures, alors que les directeurs de tournoi ne cherchent qu’à… protéger leur tournoi. Accorder plus de « byes »… Okay, allons-y ! Doublons les « byes », pour donner du « bye bye » ! Non. Franchement, no comment. Le retour rapide d’anciennes joueuses au plus haut niveau – Clijsters, Henin… –, ça ne dévalorise pas le circuit ? Tout retour est valorisable, qu’il soit masculin ou féminin. Ces retours ajoutent du piment. A 40 ans, un Autrichien bien connu tente un come back. Encore une fois, c’est un homme et personne ne parle de dévalorisation. Chez les filles, seules, c’est bassement déconsidéré. Les retours, chez les femmes, sont aussi liés à leur envie de procréer. Qui pourrait faire autrement ? J’ai beaucoup de respect pour toutes celles qui tentent leur retour après leur maternité. Où est la dévalorisation dans tout ça? Non ! Chapeau, les nanas.

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Un lieu commun dit les femmes plus émotives que les hommes, faisant du mental la problématique essentielle du tennis féminin… L’émotion est, en général, le signe d’une belle et saine intelligence. On ne voit rien chez le débile... Tu as raison de parler de « lieu commun ». Les filles sont plus émotives ? L’émotion est un patrimoine commun aux deux sexes. Quant à la gestion des émotions… Pour l’avoir très souvent observé, une femme gère aussi bien qu’un homme ses émotions. Parfois mieux, même. La problématique du mental est une fausse problématique. Elle est la même chez tous les êtres humains, quel que soit leur sexe, quelle que soit leur activité ou leur métier. Pour résumer : beaucoup de femmes nous montrent chaque jour qu’elles ont une sacrée paire de… Et beaucoup d’hommes, que règne dans leur slip, le vide, l’absence, un courant d’air… Ah, quelle émotion ! Les sœurs Williams ont une responsabilité dans l’état du tennis féminin actuel et sa dévalorisation ou est-ce juste l’irrationalité du circuit masculin – avec Federer, avec Nadal – qui en est la cause ? Mais quelle histoire de responsabilité, quelle irrationalité, quelle dévalorisation ? Moi, je ne vois qu’une chose, tant chez les garçons que chez les filles : des personnes qui se battent sur un terrain, pour être les meilleurs. En deux mots, merci aux sœurs Williams d’apporter leurs forces et leurs envies, de livrer à notre sagacité leurs différences et leurs manières de jouer. C’est là que se situe leur seule et unique responsabilité. Le tennis féminin existe. Il est bel et bien là pour nous, les machos qui n’ont pas compris que grâce et beauté sont ses forces mystérieuses. Cessons d’élucubrer, cessons de nous justifier, cessons de comparer !



hall of fame

Six héroïnes

des temps modernes Six femmes, six joueuses, six destins de championne. Elles ont marqué, à leur manière, l’Histoire du tennis féminin. Caractère, personnalité, jeu, résultats et coups d’éclat : autant d’éléments qui construisent personnes et personnages. Avec l’amour en constante et filigrane. L’amour du jeu et l’amour du tennis.

Martina Hingis,

Billie Jean King,

Née le 30 septembre 1980 5 titres du Grand Chelem Open d’Australie (3), Wimbledon, US Open

Née le 22 novembre 1943 12 titres du Grand Chelem Roland Garros, Wimbledon (6), US Open (4), Open d’Australie

l’adolescente arrogante

« Le tennis mondial évolue très vite. Vous devez être matures très tôt, savoir tout gérer, la pression des médias, par exemple. Mais ça reste des moments fabuleux, vous rencontrez beaucoup de personnes, vous découvrez la planète. Le tennis, au final, m’a presque toujours donné tout ce que je voulais. »

Steffi Graf,

la délicate ogresse Née le 14 juin 1969 22 titres du Grand Chelem Roland Garros (6), Wimbledon (7), US Open (5), Open d’Australie (4) « Le tennis a été une grande partie de ma vie. Il m’a énormément donné, mais c'est aussi une activité extrêmement exigeante, qui m’a beaucoup coûté. Je me suis souvent sentie seule sur un court. »

Monica Seles,

le cri d’une vie

Née le 2 décembre 1973 9 titres du Grand Chelem Roland Garros (3), Us Open (2), Open d’Australie (4) « Le tennis a toujours occupé et occupera toujours une place majeure dans mon existence. Je continuerai à jouer quelques exhibitions, à participer à des œuvres de charité, à promouvoir mon sport. »

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l’activiste castratrice

« Jouer le match de la « Bataille des Sexes », c’était mon destin. En tout cas, c’était le bon moment pour le faire, notamment par rapport aux relations hommes-femmes de l’époque. Ca fait définitivement partie du mouvement féminin et je suis très fière d’avoir été celle qui a relevé ce défi. »

Martina Navratilova, l’exilée passionnée

Née le 18 octobre 1956 14 titres du Grand Chelem Roland Garros (2), Wimbledon (9), Open d’Australie (3) « C’est bizarre, mais, lorsque j’ai arrêté ma carrière, je n’ai eu aucun regret. Ma vie, en-dehors du tennis, me comblait. Et puis, j’ai accepté d’être commentatrice à Wimbledon et j’ai commencé à bugger. Le tennis est alors revenu dans ma vie, je me sentais prête à revenir sur un court en championne. »

Amélie Mauresmo, la finesse et l’exemple Née le 5 juillet 1979 2 titres du Grand Chelem Wimbledon, Open d’Australie « Dans notre sport, on n’a pas le temps d’attendre la maturation de la vie. On doit tout faire en accéléré, parce qu’on a besoin de résultats rapides. On est entouré de gens qui nous conseillent et nous font avancer. Mais il est difficile de mesurer leur influence… et notre évolution personnelle. Ce n’est que ces derniers mois que j’ai enfin pu me dire : « J’ai compris. C’est acquis. » J’ai compris ce qui me bloquait : la menace de la défaite. Avant, je n’arrivais pas à l’accepter. C’était presque une honte. Paradoxalement, je l’ai compris en gagnant. »


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Marton Fucsovics

Un champion en herbe Partons à la découverte du Hongrois Marton Fucsovics. Sous ses faux airs de Marat Safin, Marton a déjà marqué

l’histoire de son pays et celle de la catégorie juniors. Une nouvelle carrière plus indécise l’attend, maintenant, sur le circuit professionnel. Entretien découverte.

Question classique mais incontournable : comment as-tu découvert le tennis ? J’ai commencé à jouer à l’âge de cinq ans, dans une petite ville de Hongrie, où mes parents vivent toujours. J’ai disputé mes premiers matches aux Championnats hongrois. A 11 ans, j’étais Champion de Hongrie dans la catégorie des 12 ans. Tu peux nous présenter ton coach et l’endroit où tu t’entraînes ? Mon coach, c’est Peter Mayer Tischer. Je m’entraîne en Allemagne, à l’Académie First Line Tennis. Mais, quand je suis en Hongrie, je travaille avec l’entraîneur de Coupe Davis de mon pays, Miklos Hornok. Quand est-ce que tu t’es dit, pour la première fois, que tu voulais être champion de tennis ? Est-ce que c’est clairement ton ambition, quelque chose qui t’aide à travailler encore plus dur ? C’est une question difficile... Je n’arrive pas vraiment à m’en souvenir. Mais, quand je suis fatigué ou de mauvaise humeur, c’est cette ambition qui m’aide à m’en sortir. Je voudrais être un très bon joueur, mais je sais qu’il y a encore beaucoup de travail devant moi pour y arriver.

Tu as vraiment le désir d’être joueur de tennis, d’en faire ton métier ? Au départ, je voulais être pompier, mais je me suis vite aperçu que c’était plus dangereux que de devenir joueur de tennis professionnel… Plus sérieusement, c’est clair que je veux devenir pro. C’est pour ça que je travaille si dur depuis tout petit. Je n’ai pas le sentiment d’être si loin que ça du très haut niveau, mais je suis aussi conscient qu’il y a encore plein de points dans mon jeu qui doivent être développés et améliorés pour atteindre ce niveau le plus vite possible. Tu as une idole en-dehors du tennis ? Ca va vous faire rire, mais c’est Elvis Presley ! Sinon, un joueur de football du PSV Eindoven, Dzsuzsak. Il a commencé dans la même région que moi. Côté tennis, mes idoles sont évidemment Federer et Nadal. Mais, peutêtre aussi, Safin. Je les apprécie pour plein de raisons différentes. Tu fais partie du programme Next de Tecnifibre, dont tu es, aujourd’hui, l’un des meilleurs joueurs. Comment sont tes relations avec Tecnifibre ? Excellentes ! J’en suis très heureux et je travaille pour leur donner un maximum d’exposition. Ceci dit, ce n’est pas surprenant dans la mesure où je joue avec leurs raquettes depuis tout petit. Tecnifibre entretient des relations sympathiques et familiales avec ses joueurs, c’est sa marque de fabrique. J’estime avoir vraiment de la chance de pouvoir travailler avec eux dans ces conditions-là. D’autant que j’aime beaucoup le design de leurs produits, tous vraiment différents les uns des autres. J’espère les voir un jour en vente, dans un magasin, avec ma tête dessus ! En tous cas, chez Tecnifibre, je ne manque de rien.

Les gens commencent à te connaître un peu, en Hongrie ? Bien sûr, je suis très connu… Notamment dans ma rue, mes voisins me reconnaissent, c’est dingue ! Plus sérieusement, depuis ma victoire à Wimbledon, j’ai reçu plein de demandes des médias. Lorsque j’ai du temps, je suis plus que ravi de leur répondre. Tu es le premier joueur hongrois à gagner un tournoi du Grand Chelem. Les gens attendent plus de toi, maintenant ? Je suis vraiment le premier à gagner un Grand Chelem ? C’est super ! Je ne le savais même pas ! Les Hongrois adorent le sport, donc ils apprécient aussi le tennis. Il y a de grosses attentes autour de moi, je le sens. Je voudrais réussir, pas seulement pour moi, mais également pour tous les jeunes Hongrois fans de tennis, qui commencent à jouer… Ils ne doivent plus être privés d’idoles dans leur pays ! Tu as 18 ans et déjà quelques fans – plus de 1000 sur Facebook ! Qu’est-ce que ça te fait ? Ca te donne envie de travailler encore plus ? Je ne me considère pas comme une personne spéciale. J’ai des amis normaux et je ne crois pas que le succès m’ait fait prendre la grosse tête. Mais, c’est vrai : j’aime quand des gens m’apprécient. Quand vous ressentez leur amour et leur respect, c’est une bonne motivation. J’ai vu certaines de tes photos sur Facebook… Tu te la joues pas un peu mannequin ? Comme tous les jeunes, j’aime la mode et sur Facebook, c’est plutôt un jeu… Mais j’évite de trop en faire. Et je dois vous avouer que les photos, sur mon Facebook, ont été prises pour des raisons… marketing. Rassurez-vous, je ne rêve absolument pas de devenir mannequin. Je veux bien défiler sur un podium, mais ce sera sur le Central d’un tournoi du Grand Chelem avec une jolie coupe entre les mains ! Tu es sponsorisé par une marque française. Si tu gagnes un tournoi, tu ouvriras une bouteille de vin français ? Oui, mais même si d’autres me sponsorisaient, je boirais du vin français ! C’est le meilleur vin au monde... juste derrière le vin hongrois ! Qu’est-ce qu’on doit te souhaiter pour 2011 ? De bonnes vendanges en France et beaucoup de points ATP ! (Rires)

Wimbledon et après ? La saison passée, à Wimbledon, Marton Fucsovics a soulevé le trophée du temple du tennis. Ce titre l’a poussé à faire un choix audacieux, en fin d’année, alors que le titre de Champion du Monde junior lui tendait les bras. Explications.

Qu’est-ce que ça veut dire, au final, gagner Wimbledon junior ? C’est super, une très belle expérience. D’autant que c’est mon Grand Chelem préféré. Après, gagner Wimbledon, même chez les pros, ce n’est pas réellement mon objectif. En tout cas, ça ne s’arrête pas là. Mon vrai but, c’est de gagner tous les tournois du Grand Chelem, d’aller le plus loin possible. Tu te rappelles de la balle de match ? J’étais très nerveux, je n’avais qu’un souhait : conclure rapidement. Mais, je le répète, cette victoire, ce n’est pas un accomplissement. Beaucoup de joueurs ont gagné des titres en Junior sans confirmer par la suite. Confirmer, progresser c’est ça le plus important. C’est pour ça que tu as fait l’impasse sur l’Orange Bowl, en décembre dernier, alors que tu aurais pu être sacré Champion du Monde ? Oui, être Champion du Monde, ça n’aurait pas changé grand-chose. Ma carrière chez les Juniors se passe très bien. J’ai joué des demi-finales et des finales de Grand Chelem ; mieux, j’en ai gagné. Pour moi, désormais, l’essentiel c’est de m’aguerrir, de me confronter à la réalité du très haut niveau. Ca passe par le circuit Future, puis Challenger, avant de m’attaquer aux tournois ATP. Prendre des points, me battre sur chaque balle, en bref, devenir un vrai joueur professionnel. A ce sujet, comment se sont passés tes premiers pas sur le circuit pro – Futures, qualifs de tournois ATP ? J’ai acquis beaucoup d’expérience. A ce niveau, chaque erreur est sanctionnée. Les matches sont beaucoup plus physiques, plus durs, il y a des joueurs chevronnés, expérimentés. Il faut être régulier et costaud dans sa tête. En quelques mots, je fais mon apprentissage. D’ailleurs, c’est drôle, l’autre jour, je me disais qu’en Junior, le court semble beaucoup plus petit, les balles beaucoup plus douces… Ton objectif pour 2011 ? En termes de classement, rentrer dans les 300. J’y arriverai !

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