Genève aime-t-elle l’art ?
Lausanne, ville de la nuit et du théâtre, Bâle, capitale de l’art contemporain, Zurich, cité de musées. Une trilogie à faire rougir une Genève, toujours plus proche de Kalvingrad, entre musées fatigués, vie nocturne aseptisée et lieux branchés fermés aux fauchés. Un jugement injuste ?
Ecoutons les contradicteurs. D’après eux, Genève vit encore les conséquences de la philosophie iconoclaste issue de la Réforme : le sens, la profondeur priment sur le beau et l’accessible. Un seul exemple pour le comprendre, l’intérieur dépouillé de la cathédrale Saint-Pierre. Un rapport à l’image qui reste donc compliqué, une approche de la culture souvent cérébrale, difficile à communiquer au plus grand nombre. Par ailleurs, certains relèvent que seuls les musées privés se consacrent aux éléments forts de l’histoire genevoise, comme la Réforme ou l’horlogerie, et qu’aucun musée public ne daigne présenter une exposition permanente sur ces thèmes.
Du côté de l’art contempo