Go Out! magazine n°111 Juin 2023

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LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch

N° 111 juin 23

HELLO VERBIER

Ouvert toute l’année

123 chambres et suites élégantes

6 Bars & Restaurants signature

Le Spa W Verbier de 1300m2

RUE DE MEDRAN 70 1936 VERBIER

LIVE YOUR PASSION HIGHLIFE LADIES AUTOMATIC frederiqueconstant.com
En juin à la Comédie
/ Design :
Esplanade Alice-Bailly 1, 1207 Genève La Comédie de Genève est supervisée par la Fondation d’art dramatique. comedie.ch Le théâtre d’expériences démultipliées SPECTACLES ⬤ 01–17.06 LES ÉMIGRANTS Krystian Lupa | d’après W.G. Sebald théâtre première à la Comédie de Genève PONT DES ARTS ⬤ 30.05–03.06 OUT OF THE BOX biennale des arts inclusifs ⬤ 07.06 MERCREDI COMÉDIE
Photo : Magali Dougados
basedesign.com

En début d’année, c’est toujours la même histoire : on se dit que tout est possible et on tire des plans sur la comète. On s’inscrit à des activités effrénées, on planifie une cascade de nouveaux projets, on envisage des changements de vie jupitériens ! Le temps semble jusque-là infini. Et voilà qu’en quelques battements de cils et quelques syllabes tapées frénétiquement sur son clavier de PC, on est en juin ! L’été est là, à quelques enjambées dorées prêt à rentrer dans sa ronde. La vie passe intensément dévalant la pente de notre quotidien sans nous laisser de répit. Pour trancher dans le vif de cette vie intrépide pré-estivale et l’ivresse d’une programmation zélée, Go Out a trié sur le volet les moments à ne pas manquer avant d’aller se dorer la pilule à Saint-Ursanne.

On débute les festivités avec l’exposition du photographe et directeur artistique français - Guillaume Lavrut - dans la nouvelle galerie Window Fourteen aux Eaux-Vives. Ces compositions ultra poétiques tournent leur objectif vers des gros plans figuratifs, de saisissants plans d'architecture ou encore d’exquis aperçus fugaces de la vie quotidienne à l’image rafraîchissante de notre cover qui illustre notre édition de juin.

On garde le cap avec une autre nouvelle adresse direction la Vieille-Ville : la galerie d’art contemporain Polomarco dévoilant des pépites régionales et locales. Puis, on prend la tangente complètement à l’est du pays, en terres tessinoise au MASI Lugano qu’on part re-découvrir l’une des légendes de la photographie suisse du XXème siècle : Werner Bischof. De retour à Genève, en train ou en voiture, on vous recommande chaudement d’écouter en boucle notre playlist estival des nouveaux talents émergents romands avant d’aller zieuter et vous laisser bercer par l’enivrante performance du genevois Love Motel aka Jean-Pierre Kazemi aux Athénéennes, l’un de nos festivals rituels à Genève.

Le mot d’ordre ce mois de juin : ne vous laissez pas dépasser par ce temps qui nous happe à une vitesse délirante. Savourez chaque instant comme un cornet de glace vivace !

ÉD`ITO
9 Go Out! magazine

LOVING

MUSÉE RATH, GENÈVE 8 JUIN - 24 SEPTEMBRE 2023

Un musée Ville de Genève geneve.ch
Avec la collaboration de la collection de Hugh Nini et Neal Treadwell

Crédits photos

À gauche : Werner Bischof – MASI

Au centre : Mallory Gabsi dans les cuisines de la Maison Mumm à Reims

À droite : Art Basel

IMPRESSUM

Éditeur Association Go Out !

Directrice de la publication

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Cheffe d'édition Aurore de Granier

Graphiste Lucie Goujat

Resp. art contemporain Ambre Oggier

Rédacteurs Rrezarta Bislimi, Aurore de Granier, Lisa Lorenzelli, Ambre Oggier, Bernard Pichon, Yessine Sidi Ali

CONTACT

info@gooutmag.ch

www.gooutmag.ch

EN COUVERTURE
© GUILLAUME LAVRUT, MIKO
12 n 13 HERMÈS & MISHIMA CULTURE 17 n 52 19. ART / EXPO 34. MUSIQUE 39. HORLOGERIE 43. FORMATION 46. ARCHITECTURE 49. DESIGN 51. THÉÂTRE
COUP DE FOOD
VOYAGE 72. BIEN-ÊTRE 74. BEAUTÉ 79. AUTOMOBILE
N° 111
LIFESTYLE 53 n 80 54.
69.
14 n 15 SAVOIRS INUTILES RDV PRIS 81 n 85
N° 111 juin 23 11 Go Out! magazine

coup de c�ur d'hermès

TRIP AQUATIQUE

Au contraire des autres matous, j’adore l’eau ! Et je viens de découvrir qu’on pouvait désormais rider sur le lac avec des vélos aquatiques. L’idée provient du génie d’une jeune entreprise genevoise : Water Riders. Direction Hermance, Sciez et Nyon (d’autres spots sont prévus de voir le jour) pour une journée à peaufiner mon bronzage et ma ligne de rêve. L’expérience peut tout autant se faire en solo qu’en duo, du coup je vais essayer de convaincre ce trouillard de Mishima - autant fasciné qu’effrayé par l’eau - de m’accompagner. Water Riders a même prévu des sorties avec apéro au retour sur la rive ! Je veux bien trinquer à ce chouette concept ! Autre projet à venir ? L’hydrofoil, un vélo qui décolle sur les vagues à la force des mollets. Miaouuu.

www.water-riders.com

Water riders
Juin 23 12 HERMÈS & MISHIMA
Water riders © DR

coup de griffe de mishima

RIP JO

Je n’ai jamais été fan de traîner la patte dans les rues basses. Trop de monde, trop de catwalks…je suis plutôt un félin discret. Mais jamais je n’oublierai Josef Hillemacher aka Jo, le joueur d’orgue de Barbarie. J’ai appris en lisant les journaux qu’il avait été infirmier en psychiatrie dans une autre vie. J’aurais plutôt pensé qu’il était vétérinaire. Figure emblématique des ruelles pavées de la cité, j’avais pour habitude d’aller rendre visite à Toulouse (clin d’œil aux Aristochats) son chat qui l’accompagnait partout. Ce matou aussi sage qu’affable était parti pour le paradis des chats en 2021. Il n’aura pas fallu plus longtemps pour que Jo le rejoigne. Rares sont les humains aussi chat-rmants ! Paix à son âme..

13 Go Out! magazine HERMÈS & MISHIMA
Joseph Hillemacher aka Jo © Magali Girardin

savoirs inutiles sur le soleil

It’s hot ! Et oui le solstice d’été c’est le 21 juin. Ainsi, on vous a dégoté 10 savoirs inutiles sur le soleil pour mieux nous éclairer sur cette astre au symbole ultra puissant et réchauffant. À déguster entre deux douches glacées !

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D’une façon générale, le Soleil est masculin. Toutefois, certains peuples nomades d’Asie centrale le considéraient comme féminin (la Mère soleil). C’est aussi le cas des shintoïstes, pour qui le Soleil est le kami Amaterasu, la grande déesse, sœur de Tsukuyomi, le kami de la Lune. Même dans la langue allemande, le Soleil est féminin selon son article (die Sonne). Dans la mythologie nordique, les enfants de Mundilfari et Glaur sont Sol (déesse du Soleil) et Máni (dieu de la Lune).

6 La vraie couleur du Soleil, observée par les astronautes, c’est le blanc. Comme on le sait déjà, le blanc contient toutes les couleurs. Ainsi, quand les rayons du Soleil franchissent l’atmosphère terrestre, le bleu y est « emprisonné », et la couleur perçue par nos yeux est le jaune.

7 Les yeux aussi peuvent prendre un coup de soleil.

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Son âge est astronomique : les scientifiques ont établi que le Soleil est actuellement à la moitié de sa vie. Aujourd’hui, il souffle ses quelque 4,5 milliards de bougies ! D’ici 5 milliards d’années, il va enfler, puis rétrécir et, finalement, s’éteindre.

5 À bord d’un avion volant à 900 km/h, un voyage vers le Soleil durerait 19 ans ! En voiture, à 100 km/h, cela prendrait 171 ans !

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Il produit un son particulier : plus on s’approche du Soleil, plus on entend sa « musique », une vibration grave et bourdonnante qui ressemble un peu au son d’un ventilateur.

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Le drapeau américain placé sur la Lune est maintenant tout blanc due au rayonnement du soleil.

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En août, Genève a son festival « lever du soleil » (aubes musicales). Au programme ? Des concerts de jazz, piano / voix, fado, flamenco & co ! Rdv à 6 heures aux Bains des Pâquis.

9 Pluton prend 248 ans à en faire le tour.

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Si, à petites doses, les bienfaits du soleil sont bien connus, protéger sa peau du soleil reste primordial, surtout l'été pour préserver son capital soleil et éviter les coups de soleil, les allergies, le vieillissement cutané prématuré et les cancers de la peau.

Nautilus
CULTURE GALERIE WINDOW FOURTEEN • MASI LUGANO • MEG • GALERIE POLOMARCO • WILDE GALERIE • LOVE MOTEL ATHÉNÉENNES • SUMMER PLAYLIST • AUDEMARS PIGUET • HEAD – GENÈVE • ANVERS • CRAMER X GALLI • THÉÂTRE DE CAROUGE Open up
© Guillaume Lavrut, Babel
DÈS CHF 17.– GTG.CH PHOTO : PAOLO PELLEGRIN Opéra de Giuseppe Verdi 11 — 29.6. 2023 Nabucco

Une fenêtre sur l'avenir de la photo

Nichée au cœur du quartier des Eaux-Vives, la galerie Window Fourteen est un vent de fraîcheur sur le monde de l’art et de la photographie. Ouverte depuis cette année, elle se consacre aux photographes émergents venus du monde entier, offrant chacun un travail et une approche variés sur cet univers artistique. Derrière ce projet, nous retrouvons une photographe genevoise, Noa Ella Grandchamp. Désireuse de mettre en valeur les artistes émergents, elle invite dans sa galerie à découvrir la photo autrement, tant par les talents qu’elle sélectionne que par son mode de présentation des œuvres. À quelques jours de l’ouverture de sa prochaine exposition consacrée au photographe français Guillaume Lavrut, nous l’avons rencontrée pour qu'elle nous dévoile tout de ce projet au parfum révolutionnaire.

19 Go Out! magazine ART / EXPO
© Guillaume Lavrut, Dimanche © Guillaume Lavrut, Candy Crush
Juin 23 20 ART / EXPO
© Guillaume Lavrut, au 4ème

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours et ce qui vous a mené à ouvrir une galerie de photo ? La photographie est présente dans ma vie depuis très longtemps, et je l’ai étudiée à l’Institut Européen de Design à Milan. Cela m’a mené à un parcours artistique et à travailler comme indépendante, ce que je fais toujours aujourd’hui en marge de la galerie. Pour ce qui est de la galerie, l’histoire a commencé il y a un an et demi, quand je me suis rendue à une foire de photo à Paris. En la parcourant j’ai eu ce sentiment que la photo émergente était sous-représentée, et c’est ainsi que m’est venue l’idée de créer ma propre galerie consacrée aux jeunes photographes. En effet, lorsque l’on débute, il est très difficile d’être exposé. J’ai alors mis la galerie sur pied un an plus tard, m’installant dans ma ville, Genève, qui n’a encore que peu d’endroits dédiés à cet art.

La particularité de votre galerie réside dans son moyen de présentation, pouvez-vous nous l’expliquer ? Exposer un jeune artiste est compliqué et coûteux, c’est ainsi que m’est venue l’idée de ce concept inédit dans le monde : présenter les photos sur des écrans. Ce sont des écrans très particuliers, en réalité de nombreuses personnes qui entrent dans la galerie ne remarquent même pas que ce ne sont pas des images imprimées. Cette méthode permet aux artistes de n’avoir aucun coût, et de mon côté de ne pas me limiter. En effet, j'expose des artistes venus du monde entier très facilement. Les impressions sont ensuite réalisées sur demande des acheteurs, et sont numérotées, ce qui permet de faire perdurer leur rareté. De nombreuses contraintes disparaissent alors, et je pense que mon approche s’aligne également avec notre époque et utilise la technologie à bon escient. Je peux ainsi exposer des artistes du monde entier sans difficulté, les faire découvrir à un public qui ne les aurait pas connus autrement. Les artistes de leur côté ont tout de suite adhéré et je reçois aujourd’hui de nombreux portfolios.

Un mot sur le nom de votre galerie ?

Je ne voulais pas révéler les écrans dans son nom, j’ai donc opté pour window qui évoque quelque chose de digital sans être explicite, quant au fourteen il correspond au nombre d’écrans dans la galerie. Mais il y a également l’idée d’une fenêtre ouverte sur de nouveaux artistes, et un nouveau type de présentation.

Concernant les artistes que vous représentez, comment les choisissez-vous ?

Là aussi je m’inscris dans la globalité digitale, car je trouve la plupart d’entre eux sur des réseaux sociaux à l’image d’Instagram, ou sur internet au sens plus large. Il y a un énorme travail de recherche qui entre en compte avant la prise de contact pour s’aligner à mes critères. En effet je n’expose que des artistes qui débutent leur carrière de photographe, mais du côté de leur travail je ne veux pas me limiter. L’idée est de présenter des photographes très différents, avec des styles et approches variés.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre prochaine exposition, qui ouvre le 1er juin ?

Il s’agit d’une exposition de Guillaume Lavrut, un photographe français dont j’aime beaucoup le travail minimaliste et brut. De nombreuses de ses photos nous donnent l’impression de regarder des peintures, et son œil attiré par les moindres détails donne vie à des compositions très intéressantes. Malgré leur caractère très graphique, son travail n’est pas du tout froid, mais à l’inverse très vivant, centré autour de la présence humaine et notamment de l’univers de l’enfance.

Enfin, quels sont vos projets pour l’avenir ?

Pour l’avenir lointain, ouvrir des galeries ailleurs dans le monde, et participer à des foires ! Pour l’avenir proche, de nombreuses expositions, et une participation à un Soir aux Eaux-Vives le 1er juin, jour d’ouverture de l’exposition.

Flegme, Guillaume Lavrut

Du 1er juin au 13 juillet 2023

Galerie Window Fourteen

23 rue de Montchoisy, 1207 Genève www.windowfourteen.com

21 Go Out! magazine ART / EXPO
© Guillaume Lavrut, 15h05

Scène Ella Fitz gerald Parc La Grange Genève

Musiques en été

3.7–25.8.

Concerts les lundis, mercredis et vendredis à 21 h, gratuits

2023 musiquesenete.ch musiquesenete.ch

Werner Bischof dévoile ses vraies couleurs

C’est un photographe que l’on connaît avant tout en noir et blanc. Werner Bischof, l’un des grands maîtres de la photographie du XXème siècle, mais également un reporter salué, se découvre à travers le filtre de la couleur au MASI de Lugano. Unseen Colour nous plonge alors dans un univers vibrant et chromatique, dévoilant pour la première fois au public des photographies inédites, dont la majorité d’entre elles n’ont été découvertes que très récemment par son fils, Marco Bischof, chargé des archives de son père. Dans l’espace d’exposition supérieur du LAC, c’est une explosion de couleurs qui nous attend, mêlant des clichés d’une grande variété, certains réalisés en studio, d’autres sur le terrain lors de ses nombreux voyages. Objet de nombreuses années de travail, Unseen Colour est le produit d’une collaboration étroite entre les commissaires d’exposition du MASI, Ludovica Introini et de Francesca Bernasconi, et Marco Bischof, offrant à l’accrochage une dimension personnelle, prenant presque les traits d’un hommage.

23 Go Out! magazine ART / EXPO
Werner Bischof – MASI
Juin 23 24 ART / EXPO
Werner Bischof – MASI

Il est l’une des légendes de la photographie suisse. Photographe emblématique, il a parcouru le monde, ramenant dans ses valises les pellicules de clichés qui allaient devenir légion, captant à travers son objectif les jalons de l’Histoire sans jamais laisser de côté l’esthétique de ses compositions. Pour la première fois, le MASI de Lugano, dans le bâtiment LAC, dévoile un nouveau pan de son travail jusqu’alors méconnu. Une découverte en réalité, que nous devons à son fils Marco Bischof, responsable des archives de son père depuis les années 1980, cet homme qu’il n’a vraiment connu qu’à travers ses photos. Dans l’espace du LAC, il ne tarie pas d’anecdotes, passant d’un cliché à l’autre, s’émerveillant sans cesse devant ces images nouvelles. C’est par hasard qu’il les découvre, faisant la trouvaille de négatifs originaux datant des années 1939 à 1950, certains sur verre, réalisés avec des Rolleiflex, Leica agile et Devin Tri-Color, véritable objet de curiosité présenté dans l’espace d’exposition. Une découverte précieuse qui émeut le fils du photographe, ayant participé à la curation de cet accrochage à Lugano.

« J’ai toujours connu mon père en noir et blanc, et tout à coup je me retrouve à déambuler dans cet espace éclatant de couleurs. C’est un nouveau corpus qui naît ici, et qui vient montrer au public un pan inconnu de la production photographique de mon père » confie -t-il pendant la visite.

L’espace white cube du LAC se voit alors recouvert de clichés éclatants, venant illustrer les différentes facettes de la carrière de ce photographe disparu à l’âge de 38 ans dans un accident de voiture au Pérou. Le parcours de l’exposition nous emmène pour commencer dans l’univers du magazine zurichois Du. C’est dans cette publication artistique que Bischof allait voir ses premiers photo-reportages publiés en couleurs, un travail qu’il expérimentait déjà seul dans son studio. Dans les pages des magazines décolorés nous découvrons alors ses voyages autour du monde capturés à l’aide d’un appareil Devin Tri-Color qu’il emporte dans ses périples européens, réalisant en 1945 des clichés capturant le lendemain de la guerre et ses victimes. Une collaboration de prestige qui allait marquer la photographie suisse, tout comme les nombreuses années de Bischof passées au sein de la célèbre agence Magnum. Il la rejoint dès 1948, se retrouvant dans une photographie politiquement engagée et vectrice de vérité. Durant cette période, il est l’un des rares à travailler en couleur, s’éloignant peu à peu du sensationnalisme pour produire des clichés résolument ancrés dans la société et ses changements.

Au cours de ces années, les expérimentations avec la photographie couleur sont nombreuses, à la fois sur le terrain, mais aussi en studio, lorsqu’il réalise des clichés commerciaux lui permettant de travailler autrement. Sur les murs du MASI, ces images se démarquent par des coloris flamboyants, d’une luminosité intense. Au fil du parcours, les essais studios comptant portraits et végétaux laissent place à des photographies témoins d’un pan de l’Histoire. Au lendemain de la guerre, Bischof parcourt l’Europe, immortalisant les ruines et cicatrices laissées par les conflits. Des images qui prennent une dimension nouvelle grâce à la couleur, semblant tout à coup réduire notre distance actuelle de ces événements, Berlin dévoilant ses trous béants sans le filtre du noir et blanc. Si ses voyages européens sont nombreux, Werner Bischof explore le reste du globe durant sa trop courte carrière. Deux ans en Asie, puis direction l’Amérique, où son épouse Rosellina, la mère de Marco, l’accompagne pour un périple qui les mènera au Mexique. Puis c’est seul qu’il continue son voyage en direction du Pérou, accumulant des clichés d’une grande diversité, où l’architecture locale côtoie sur sa pellicule les personnes qu’il rencontre. En mai 1954, son tragique accident met fin à une carrière qui laisse aujourd’hui planer de nombreuses interrogations sur ce à quoi l’avenir aurait ressemblé dans l’objectif de ce visionnaire. L’exposition du MASI ouvre ainsi une fenêtre sur un pan méconnu du travail de ce photographe emblématique, juxtaposant sujets et destinations sur ses murs immaculés. Des clichés qui voyageront à la Fotostiftung Schweiz de Winterthour dès son exposition tessinoise clôturée pour un accrochage plus intimiste. Unseen Color fera alors pendant à l’exposition consacrée à l’épouse de Werner, Rosellina, l’une des fondatrices de la fondation qui lui rend hommage dès le 26 août prochain, avec un titre évocateur : Living for Photography.

Werner Bischof -

Color Jusqu’au 2 juillet 2023

MASI Lugano, espace d’exposition LAC

Piazza Bernardino Luini, Lugano www.masilugano.ch

Unseen
25 Go Out! magazine ART / EXPO

Être s ensemble

Jusqu’au 7 janvier 2024, le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) nous plonge dans une exposition inouïe : « Être(s) ensemble ». Celle-ci nous invite à mobiliser tous nos sens pour mieux appréhender le vivant. Ici, il s’agit d’interroger les relations entre les humains et la nature pour mieux comprendre notre place dans le monde. Pour ce, le MEG expose 323 objets dont 191 objets des collections du musée, 132 prêts et une installation artistique interactive par Thijs Birsteker ainsi qu’une installation sonore par Be a Bee (Beat Hofman & Andrew Philips). De quoi nous en mettre plein les sens !

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Juin 23 26 ART / EXPO
© MEG, J.Watts

Peut-on communiquer avec des espèces vivantes différentes de la nôtre ? C’est une question qui reste souvent en suspens. Le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) est bien décidé à en découdre. Pour ce, l’institution présente, par le biais de son exposition « Être(s) ensemble », six relations particulières tressées entre des humains, des végétaux et des animaux. « Nous, les humains, nous sommes bien démunis face aux forces de la nature et pourtant nous exerçons sur le monde une pression inouïe et que notre responsabilité est grande vis-à-vis de la planète. Nous savons désormais que nous devons redéfinir notre place dans le monde, mais il nous reste à savoir comment s’y prendre », affirme Federica Tamarozzi, commissaire d’exposition. Pour cette nouvelle aventure au musée, il s’agit de mettre de côté son esprit fermé et de considérer certaines interrogations qui nous échappent à ce jour, comme le fait que les animaux et les plantes communiquent entre eux. Êtes-vous prêts à relever le défi et à comprendre vraiment les autres manières d’« être au monde » ? Il n’est question que d’observation et d’attention.

À PLUSIEURS, C’EST ENCORE MIEUX

Depuis des siècles, nous accordons une attention particulière aux interactions entre les humains, les animaux et les plantes. Mais aujourd’hui, nous nous retrouvons face à un monde qui change en raison des transformations, domestications et prédations que nous avons imposées à l’environnement mais aussi (et surtout) à ses habitants non humains. Une communication et une cohabitation deviennent nécessaires et ne se résument pas seulement aux aspects biologiques de l’existence. Ainsi, l’exposition « Être(s) ensemble », nous embarque pour une croisade unique avec comme quête : d’être ensemble, toujours un peu plus, toujours un peu mieux car se rassembler n’est pas seulement possible, mais devenu indispensable pour notre survie à tous ! « Chaque fois que nous essayons de comprendre une autre créature vivante, inspirons-nous

d’Orphée et continuons à espérer obtenir ses capacités et ses dons. Qu’importe si jusque-là nous ne sommes que des loosers magnifiques ? La chanson, dit que les gens qui doutent sont ceux « qui n’osent s’approprier les choses », « ceux qui veulent bien n’être qu’une simple fenêtre pour les yeux des enfants » , justifie Federica Tamarozzi.

Pour que cette installation suscite encore plus l’intérêt du public, une scénographie pensée de manière éco-responsable s’installe au MEG. Celle-ci mène les visiteurs dans des espaces aux ambiances variées mais dans un but commun : affirmer le dialogue entre les humains et le monde animal et végétal. L'exposition permet également de se reconnecter à son environnement et à sa relation aux autres. Tout est prévu pour. « La lumière, les choix chromatiques et les matières appellent la sollicitation des sens et accompagnent cette plongée au cœur du contenu de l'exposition. La scénographie s’articule autour d’un cheminement qui épouse le discours de l’exposition, menant ainsi le visiteur dans des espaces aux ambiances variées. Ces atmosphères évoquent la multiplicité des courants de pensée qui tentent des cordées entre le monde végétal, animal et humain. expliquent Louise Cunin et Mahé Chemelle de l’atelier L+M. La règle première pour éveiller sa conscience, c’est qu’il suffit d’être soi-même, d’être le plus conscient possible du monde dans lequel nous vivons. Avec toute cette installation, le MEG nous aide largement ! Chaque visiteur sera amené dans un décor conçu pour s’interroger sur nos relations avec l’humain, quel qu’il soit.

Être(s) ensemble

Jusqu’au 7 janvier 2024

Musée d’ethnographie de Genève (MEG)

Boulevard Carl-VOGT 65, 1205 Genève

www.meg.ch

27 Go Out! magazine ART / EXPO
© MEG, J.Watts © MEG, J.Watts
museesdegeneve.ch
La Vague, 2002, Vincent Kohler — MAMCO
La culture, c’est forcément sérieux ? ça se discute…

POLOMARCO SOUFFLE UN VENT DE FRACHEUR SUR LA VIEILLE-VILLE

En février dernier, la galerie Polomarco, un nouvel espace d’art contemporain jeune et audacieux, s’est installée au numéro 5 de la Grand-Rue. Dans son magnifique local de 250 m2, elle présente des artistes de la région, émergents comme confirmés, à travers des expositions collectives captivantes et qualitatives qui démontrent que la jeune scène artistique locale n’a rien à envier aux grandes métropoles. Il y a quelques jours, Dana Minotti nous a ouvert les portes de la galerie Polomarco, dont elle gère la curation avec une sensibilité et une intégrité rafraîchissante, l’occasion de discuter de la galerie, de ses aspirations et du panorama artistique et culturel genevois.

par AMBRE OGGIER
29 Go Out! magazine ART / EXPO
L'équipe de Polomarco, avec au centre Dana Minotti, entourée des fondateurs Marc Pizzamiglio et Olivier Heu-Roger. Vue de l'exposition "Dream Series", œuvres de Roberto Greco © Amadeus Kapp
Juin 23 30 ART / EXPO
L'open space vivant de la galerie Polomarco, œuvres d'Olivia Malena Vidal © Amadeus Kapp

Comment est née la galerie Polomarco ?

L’agence de communication et de conseil Polomarco a été fondée il y a bientôt cinq ans. Les fondateurs, Marc Pizzamiglio et Olivier Heu-Roger, voulaient développer une entreprise polyvalente, qui ne se limite pas au graphisme et à la communication. L’idée est venue d’ouvrir une galerie. C’est là que j’entre en jeu. Ils ont trouvé ce magnifique espace de la Grand-Rue et ensemble on a mis sur pied la galerie Polomarco qui est un espace vivant d’art contemporain.

Quels sont les lignes directrices de la galerie ?

Pour le moment, on met en place des expositions collectives qui présentent des artistes très différents : certains qui ont déjà une légitimité dans le monde de l’art et d’autres qui sont totalement émergents. Les deux s’apportent énormément. L’équipe est jeune, on a envie de casser le fonctionnement traditionnel des galeries d’art contemporain. Et puis, sur la Grand-Rue, il n’y avait pas de véritable vitrine pour les artistes locaux. On trouvait cela absurde. Alors on s’est dit : soyons ce lien entre ce milieu culturel genevois et cette rue pleine de galeries reconnues. En Vieille-Ville, on n’a pas l’habitude d’avoir quelque chose d’aussi facile d’accès, mais pour nous, c’est fondamental d’être accessibles intellectuellement, visuellement et financièrement. On a envie de bouleverser la tendance et de rendre accessible le monde des galeries, donc on affiche les prix et on propose une fourchette très large. C’est une prise de position. On nous l’a parfois reproché, mais le rapport doit être entre les œuvres pas entre les prix.

Exposez-vous uniquement des artistes locaux ?

A priori oui, car on veut surtout être accessible pour les artistes de Genève, qu’ils puissent eux aussi exposer dans la Vieille-Ville. Mais il faut comprendre le terme

local au sens large : on expose des artistes qui sont dans la synergie lémanique. Le but est de montrer ce qui se passe ici et maintenant tout en restant ouvert. On veut être un tremplin pour les artistes locaux afin de leurs donner de la visibilité, des contacts et donc des opportunités.

Vos expositions montrent des œuvres de techniques différentes, est-ce aussi l’une de vos marques de fabrique ?

On ne veut pas être timide dans la pluridisciplinarité. Ici, il n’y a pas de hiérarchie. L’espace est modulable, il se prête à tous les types d’art. Pendant les vernissages, on organise à chaque fois une performance. Ça permet de lier les arts picturaux entre eux à travers la musique, la danse et de créer des happenings. On veut montrer la totalité des arts de manière variable. L’exposition actuelle Dream Series intègre une œuvre olfactive imaginée par Roberto Greco pour accompagner sa série, ça permet de sortir de la vue pour toucher les autres sens.

Allez-vous chercher les artistes ou viennent-ils à vous ?

Beaucoup viennent à nous. On est nouveau donc ça attire l’œil et l’oreille. Ça se fait un peu dans les deux sens. Jusqu’à présent, ça a toujours été des coups de cœur sur les travaux et des rencontres, autant ceux que j’ai été cherché que ceux qui sont venus à moi. J’expose un travail dans lequel je crois, que je soutiens et que j’aime.

Dream Series (Roberto Greco, Olivia Malena Vidal, Eric Eriston Winarto et Andoni Guiresse)

Jusqu’au 2 septembre 2023

Galerie POLOMARCO – Grand-Rue 5, 1204 Genève www.polomarco.ch

31 Go Out! magazine ART / EXPO
Façade de la galerie sur la Grand-Rue
L’ORCHESTRE QUI TRANSCENDE LES FRONTIÈRES CLASSIQUES 10 ANS SAISON 23-24 BILLETTERIE SUR GENEVACAMERATA.COM

Rave mythologique

Au sommet du Mont Olympe, sur le Peak Mytikas, Dionysos nous accueille. Ce dieu au genre fluide se fait alors notre guide dans cette rave mythologique qui nous attend, dans un monde en déclin, forcé à penser son futur. Mytikas, nez en grec, est le nez de tous les dieux, celui qui leur permet de s’enivrer du parfum des humains, de leurs sacrifices, de leurs guerres, de leurs morts, de leurs amours. C’est ici qu’ils célèbrent l’humain dans son ensemble, allant de son respect à son unité, mais aussi à sa haine et sa disharmonie. Ce monde mythologique est celui imaginé par l’artiste Jan Fabre dans sa nouvelle performance, intitulée Peak Mytikas, où tout est possible. La vie et la mort sont interchangeables, les héros ressortent de leurs tombes, l’anarchie est omniprésente. Cette création, présentée en première mondiale au Troubleyn Laboratorium d’Anvers en mai

dernier, est remplie de couleurs et d’odeurs, célébrant la beauté et la passion, la mort n’étant jamais très loin, comme un pique-nique festif au cœur d’un cimetière. Le travail de Jan Fabre est accompagné de la participation de Johan De Boose à l’écriture, et de la musique d’Alma Auer, composée au fil de la performance. Onze acteurs, danseurs et musiciens se joignent à Jan Fabre pour cette performance de huit heures, qui transcende les limites de l’art pour nous emporter dans une rave mythologique qui nous invite à observer notre monde autrement.

Tél : + 41 22 310 00 13

https ://wildegallery.ch

Jan Fabre représenté par Wilde Gallery Rue du Vieux-Billard 24, 1205 Genève
33 Go Out! magazine ART / EXPO
© Hanna Auer

LOVE MOTEL, PERFORMANCE LYNCHI-ENNE

Avec Love Motel, on plonge dans l'univers envoûtant du groupe formé par le genevois Jean-Pierre Kazemi qui s'inspire de l'étrange et hétéroclite ambiance des motels américains. Sa prochaine performance ? Le 9 juin prochain dans le cadre du festival Les Athénennes. C’est accompagné du VJ Yannick Moréteau et d'Alexis Trembley aux claviers que Love Motel promet de nous transporter dans un monde onirique empreint de mystère, évoquant les œuvres cinématographiques de David Lynch. Une expérience auditive et visuelle unique, où les frontières entre musique et cinéma se fondent pour nous emmener vers des dimensions inexplorées. Interview avec le génial et créatif Jean-Pierre Kazemi.

par RREZARTA BISLIMI
Juin 23 34 MUSIQUE
L'univers feutré et fascinant de Love Motel créé par Jean-Pierre Kazemi ©DR

Comment s'est passée la collaboration avec Les Athénéennes ?

La collaboration s'est mise en place rapidement, après qu'Audrey Vigoureux (codirectrice du festival Les Athénéennes) m'ait proposé d'y participer. En l'espace d'une après-midi, je lui ai envoyé un brief basé sur ce que j'avais déjà commencé, et nous avons lancé le projet. Les Athénéennes est un festival qui sait prendre des risques grâce à la diversité de sa programmation. Il se trouve là où on ne l’attend pas, en faisant cohabiter le jazz, la musique classique et l'électro. C'est sa force, et je suis heureux qu’Audrey Vigoureux me fasse confiance.

Pouvez-vous nous raconter le processus de création de la bande-son ?

J'avais déjà commencé ce projet l'année dernière, mais je l'ai mis de côté. Lorsque les Athénéennes, m'ont contacté et annoncé la thématique cinématographique de cette année, j’ai tout de suite pensé à ce projet et je l’ai ressorti. Je me suis basé sur l’épaisseur dramatique de l’hors-champ que Lynch manie à la perfection. Comme ce fameux décor en velours sombre qui traduit l’existence d’un fond voilé, mystérieux ; l’identité, double ou trouble, des personnages ; le rêve réel ou réalité rêvée. Cela m'a fourni un tel matériel, que j’ai réussi à créer rapidement. Certaines parties avec des paroles et d'autres sans. Les émotions et les fantasmes seront les clés d’accès au mysticisme lynchien, justement parce que le mystère ne se situe pas dans le monde physique, il se situe ailleurs. Là était toute l’inspiration. Et je me rends bien compte que le résultat aurait été tellement différent si j’avais créé à une autre époque.

Comment s'est déroulé le processus de création avec le VJ (vidéo jockey), Yannick Moréteau ?

Il n'a pas été facile de trouver un VJ disponible à mes dates, mais j'ai réussi à collaborer avec l'artiste lyonnais Yannick Moréteau. Tout le processus s'est fait à distance, via Zoom. Je vais découvrir le résultat ce soir-même et je dois avouer que je suis un peu anxieux. J'ai seulement vu des captures d'écran jusqu'à présent. En ce qui concerne le processus, j'ai créé le visuel en me basant sur un storyboard que j'ai composé en choisissant des extraits des films du réalisateur David Lynch. J'ai sélectionné des moments qui captent les thématiques que j'apprécie chez lui : le mystère, les interactions hommes-femmes, le doute, l'incertitude et les rêves. D'après Lynch, le spectateur est un voyeur et ses films laissent toujours place à l'imaginaire, alors je n'ai pas voulu m'interposer davantage. C'est à mes risques et périls ! (rires)

Comment allez-vous choisir les visuels qui accompagneront votre performance musicale et comment pensez-vous qu'ils enrichiront l'expérience globale ? J'ai laissé Yannick, créer en se basant sur mes impressions brutes, avec lesquelles j'ai rapidement réalisé le storyboard car je ne voulais pas trop réfléchir. Une trame invisible s'est créée dans l'histoire que je voulais raconter, et cela me convenait. Travailler avec l'univers visuel déjà très fort de David Lynch, qui autorise l'interprétation et le mystère, facilite la tâche. J'ai donc été librement inspiré, et j'espère maintenant que cela parlera au public. J'aime être accompagné de visuels lors de mes performances car ils intensifient l'aspect sensoriel et plongent le public dans une expérience immersive. Leur attention se balade entre les images et la musique, créant une expérience flottante. De cette manière, nous voulons aussi intégrer le public et leur faire vivre ce que nous vivons sur scène.

Si votre performance était un rêve étrange, comment décririez-vous le décor onirique qui l'accompagnerait ?

Ce serait un de ces décors étranges que Lynch parvient à créer, mélangeant le quotidien avec des bizarreries. Je pense immédiatement à une scène dans une cuisine typique des années 50, un univers familier où des personnages étranges peuplent l'espace. Au mur, trônerait un tableau dérangeant représentant des petites filles assises en rond avec un ange qui tourne autour.

Et dans quel lieu insolite ?

Mon rêve a toujours été de me produire dans un véritable motel, où le public pourrait se promener entre chaque chambre, chacune ayant son propre décor, son histoire, sa bande-son et son ambiance. D'ailleurs, le premier site internet de Love Motel, celui que nous avons créé au début des années 2000, était construit de cette manière. À l'accueil, il y avait une poupée Barbie, puis la visite se faisait au travers des chambres qui étaient associées à nos chansons… Ce serait amusant de vivre cette ambiance !

Love Motel aux Athénéennes

Jean-Pierre Kazemi (chant, machines, guitare), Alexis Trembley (claviers, guitare), Yannick Moréteau (VJ)

Le 9 juin à 23h

Alhambra

10 rue de la Rôtisserie, 1204 Genève www.lesatheneennes.ch

35 Go Out! magazine MUSIQUE

Perles sonores du Lac

Les talents musicaux suisses ne cessent de nous surprendre, que ce soit dans le rap, la soul, l'afro ou même le Shatta. Pas besoin de chercher bien loin, car les artistes des rives du Lac Léman regorgent de créativité et de flow. On vous propose une playlist d’exception avec une sélection de nos morceaux préférés du moment, issus des projets EP ou d’albums d'artistes romands. Préparez-vous à frimer au bord du Rhône cet été avec cette liste qui met en lumière des talents à talonner !

1. 2. 3. 4.
Juin 23 36 MUSIQUE
5.

1. « NO PROMISES » DE NNAVY

Commençons en douceur avec Nnavy, l'artiste émergente lausannoise qui vient tout juste de dévoiler son dernier EP intitulé « No Promises ». Avec sa voix feutrée et hypnotique, Navvy nous transporte dans un univers musical qui oscille entre le blues, le jazz et le RnB. Les mélodies mélancoliques de son EP créent une atmosphère captivante. Parmi les morceaux de notre playlist, « Trash » se distingue comme étant le choix parfait lorsqu'on hésite à reprendre contact avec son ex. « So Much » est idéal pour une balade à vélo sous des couchers de soleil brûlants, tandis que « Come and Get It » met le feu aux hanches avant une soirée endiablée.

2. « ENSEMBLE BABY » DE MAKALA

Makala, le premier rappeur suisse à avoir rempli la mythique salle de l'Olympia, nous surprend une fois de plus avec son dernier titre intitulé « Ensemble Baby ». Ce morceau nous offre un son digne des plus grands classiques/lovers du RnB, se démarquant ainsi de l'image du « plus méchant » à laquelle il s’associe. Dans ce titre, Makala se livre en exprimant ses peurs et ses incertitudes face à sa nouvelle flamme. Avec un mélange harmonieux de chant, de rap et une production signée Varnish La Piscine, « Ensemble Baby » promet de devenir un hit estival. Et, attention à ceux qui en doutent, car à Genève, on a la mémoire longue... (en référence à Mehdi Mouse).

La plupart d'entre vous connaissent Mara grâce au trend TikTok « Magali, Magali qu'est-ce que tu fais ? », mais cette artiste a plus d'une corde à son arc. En plus d'être DJ, elle est également chanteuse et rappeuse. Après avoir conquis les clubs, les salles de concert et les festivals, elle nous présente son tout premier album intitulé « Lovéland ». Cet album offre une diversité de sonorités, mêlant dancehall, hip-hop, afro-beat et même Shatta avec un featuring de la talentueuse martiniquaise Maureen. Une playlist sans Mara serait impensable. Parmi nos morceaux préférés, on retrouve « Ding-Dong », « La Revanche » et le remix de « Point-Cue ». Ces titres sauront mettre l'ambiance toute la soirée.

est saccadée et son flow évoque l'âge d'or du rap. La production de l'album est assurée par son frère jumeau Hôpital, déjà présent à la création du premier album. Dans notre playlist, il est difficile de ne pas inclure l'intégralité de l'album, mais si on doit opter pour trois morceaux, ce serait « Nouvelle écriture » pour son flow percutant, « 2 jackets » pour la punchline « j'ai le front à Doja Cat, mais je suis chaud comme 2 jackets », et enfin « Larousse » pour son featuring avec NeS et Wallace Cleaver. Ces morceaux représentent parfaitement l'univers anticonformiste et décalé de Mairo.

Pour finir, nous tenions à vous présenter Mibsy, une talentueuse artiste originaire de Genève qui vient de sortir son EP intitulé « Manico », composé de quatre titres. Cet EP a été réalisé sous la direction artistique de la très talentueuse Nadia Tarra, une artiste et photographe suisse passionnée par l'image, et faisant partie des incontournables « clipmakers » helvétiques. Avec des performances vocales captivantes et des phrasés rythmés, Mibsy mêle habilement fragilité et force, aiguës et graves, nous invitant ainsi dans un univers frais rétro et profondément ensoleillé. Les morceaux « Manico » et « Darkside » viennent clôturer notre playlist de rêve pour cet été.

Tous les titres sont disponibles sur Spotify www.open.spotify.com

Un autre grand talent du collectif genevois Superwak Clique, Mairo, vient de sortir son deuxième album intitulé « Omar Chappier » le 19 mai dernier. La couverture époustouflante de l'album présente un chevalier sans tête, ajoutant une touche artistique unique. Le rappeur décrit son style comme du rap « dégueu-conscient », car selon lui, il vomit ses textes. Une manière originale d’évoquer une expression brute et sans filtre. Son écriture

3. « LOVÉLAND » DE MARA 4. « OMAR CHAPPIER » DE MAIRO 5. « MANICO » DE MIBSY
37 Go Out! magazine MUSIQUE
DE DEUX SAISON
BOERI PAOLA DEDA JEUDI 29.06.23 — 18H30
PAS
22 23 STEFANO

Au coeur du mécanisme

C’est un garde-temps qui voyait le début de son histoire s’écrire il y a déjà sept ans. La 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4, dernière née de la maison horlogère suisse, et montre la plus compliquée imaginée par ses horlogers, fait l’objet de l’exposition temporaire du Musée Atelier Audemars Piguet situé au Brassus : « Simplement compliqué ». Au-delà de l’aventure horlogère, c’est également une aventure humaine qui est ici racontée, revenant sur les défis de cette création d’une complexité rarement égalée. Cette exposition est également l’occasion de revenir sur le garde-temps qui a inspiré ce projet d’envergure, la montre de poche 1899. Entre horlogerie, savoir-faire mais aussi art avec l’installation de la Machine Universelle de Pascal Bettex, le Musée Atelier nous entraîne dans un voyage entre passé et avenir.

39 Go Out! magazine HORLOGERIE
Exposition CODE Universelle
Juin 23 40 HORLOGERIE
Pascal Bettex, la Machine Universelle – Exposition "Simplement compliqué", Audemars Piguet

MONTRES ET MERVEILLES

Tout commence en 1899. C’est en cette année, à la veille du 20ème siècle, qu’allait être dévoilée pour la première fois un garde-temps qui allait marquer à jamais la maison Audemars Piguet : l’Universelle, la montre poche. Aujourd’hui elle trône au centre du musée, comme un marque-page dans son histoire qui allait continuer au fil des années, et des siècles, à marquer le travail des horlogers de la maison suisse. En 2016, 117 ans après son aboutissement, elle inspire les créateurs de la marque à créer un nouveau modèle dont le développement allait s'étaler sur sept années, pour enfin être révélé en 2023. Ce modèle, qui fait l’objet de l’exposition "Simplement Compliqué", est la 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4. Au cœur de ce projet vit alors un défi : créer une montre-bracelet mécanique aux complications des plus intriquées mais à l’utilisation des plus aisées. Pour se faire, ce sont tous les acteurs de la marque qui se sont réunis, rassemblant designers, horlogers, artisans et constructeurs au service de l’innovation et du dépassement des limites, des valeurs depuis toujours ancrées dans l’ADN d’Audemars Piguet. Côté technique, ici les caractéristiques s’additionnent : le mouvement automatique, enfermé dans un calibre 1000, compte 1100 composants au service de 40 fonctions et de 23 complications. On note notamment l’intégration d’un calendrier perpétuel, et d’un tourbillon volant. Son nom se veut alors comme un hommage à la création de 1899, qui à son époque ouvrait de nouveaux horizons, la 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4 repoussant une nouvelle fois les complexités du monde horloger.

DANS LES COULISSES D’AUDEMARS PIGUET

Dans l’exposition, c’est une découverte complète de cette aventure qui est proposée aux visiteurs. Rassemblant images, mais également interviews et témoignages, sa première partie nous plonge dans l’aventure humaine que représente ce projet, nécessitant la collaboration de nombreux talents de la manufacture. Pour rendre l’immersion encore plus complète, le parcours débute par l'œuvre de Pascal Bettex, intitulée la Machine Universelle, qui à travers l’emploi du son, du mouvement et de la lumière parvient à reproduire la magie du mécanisme. Les autres salles quant à elles nous permettent de pénétrer dans les coulisses de la création, détaillant chaque complication déployées sur 11 parois de verre représentant les 11 couches du mouvement. Engagé dans un important travail de médiation, le Musée Atelier consacre enfin la dernière partie de l’exposition aux questions de l’ergonomie alliant reproductions, animations et maquettes pour une meilleure appréhension de ce garde-temps novateur. Pour pousser les choses encore plus loin, les masterclass initiées en 2022 s’étoffent d’une nouvelle thématique : « Design & Mastery ». Un moment privilégié pour apprendre aux côtés des experts Audemars Piguet l’art de l’horlogerie, mais également l’histoire des designs et des complications horlogères. Entre théorie et pratique - au programme montage et démontage d’un mouvement mécanique - les curieux comme les passionnés pourront plonger la tête la première dans cet univers où design, innovation et artisanat évoluent en harmonie au service de l’excellence.

Simplement compliqué

Jusqu’au 1er décembre 2023

Route de France 18, 1348 Le Brassus

www.museeatelier-audemarspiguet.com

41 Go Out! magazine HORLOGERIE
Exposition "Simplement compliqué", Audemars Piguet

LES ATHÉNÉENNES

1 — 10 JUIN 2023

MUSIQUE CLASSIQUE, JAZZ ET CRÉATIONS

12E ÉDITION

JOHN MALKOVICH / ANASTASYA TERENKOVA / L’OCG + RAPHAËL MERLIN / YARON HERMAN / ENSEMBLE

JUPITER / THOMAS DUNFORD / VIOLAINE COCHARD / KEYVAN CHEMIRANI / GRÉGOIRE MARET 4TET /

LUCIE ANTUNES / AMAZING KEYSTONE BIG BAND + DAVID ENHCO + NEÏMA NAOURI / VANESSA

WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA / EMILIANO

GONZALEZ TORO + THOMAS ENHCO / LOVE MOTEL / JEAN-ALEXANDRE BLANCHET / QUATUOR ZAÏDE /

JULIEN QUENTIN / GABRIEL STERN / SYLVAIN

RIFFLET / ORCHESTRE CONSUELO + VICTOR JULIEN-

LAFERRIÈRE / JEAN-MARC LUISADA / DADO MORONI

+ EDDIE GOMEZ + JOE LABARBERA / NICOLAS

MASSON TRIO / LULUXPO / LEMANIC MODERN

ENSEMBLE + PIERRE BLEUSE / STÉPHANE

GINSBURGH / GARANCE + LALLA MIRA / ZAMAKAN

FEAT. BAIJU BHATT / AUDREY VIGOUREUX / FRANÇOIS SALQUE / PIERRE FOUCHENNERET /

DIMITRI SOUDOPLATOFF / DUVED DUNAYEVSKY

5TET / MARIE KRUTTLI & GANESH GEYMEIER / LEA POHLHAMMER / DR. STOFFEL / TOUT BLEU / ...

BILLETTERIE: LESATHENEENNES.CH

La HEAD décrypte le numérique

Le numérique est au cœur des entreprises et de notre quotidien. Il se met au service de tous les secteurs d’activités : la finance, l’industrie, les télécommunications, le commerce, la sécurité mais aussi l’aide à la personne, l’éducation, le sport, la musique, etc. Normal que les formations autour de ces fluctuations digitales fleurissent. Ainsi, dès le 10 juillet prochain, c’est la Haute école d'art et de design (HEAD) qui s’enrichit d’une nouvelle formation continue unique en son genre autour de la transition numérique sous forme de 8 modules courts en dialogue les uns avec les autres. De quoi booster sa carrière et sa créativité ! Tête-à-tête avec deux grands experts de la pédagogie et du numérique, et créateurs de ce nouveau cycle de formation : Aurélie Gfeller et Anthony Masure.

43 Go Out! magazine FORMATION
Intelligence Artificielle MD Tammara Leites © Baptiste Coulon

Pourriez-vous nous parler de ce nouveau cycle de formation sur la transition numérique ? Pourquoi ce nouveau cursus ?

Anthony Masure (AM) – Avec les récentes vagues de transformations numériques, le monde a changé : on est passé de logiciels plus ou moins spécialisés à des environnements où il est de plus en plus difficile de s’orienter et pour lesquels on a plus que jamais besoin de repères. Les artistes et designers ont toujours été précurseurs des usages et détournements des technologies ; c'est pourquoi nous pensons que la HEAD – Genève a un rôle à jouer dans la compréhension des mutations contemporaines !

Aurélie Gfeller (AG) – Dans un monde où l’accélération des changements technologiques entraîne la disparition de certains métiers tout en en créant d’autres, les professionnels, qu’ils soient aguerris ou fraîchement diplômés, doivent constamment renouveler leur palette de connaissances et de compétences. Le temps leur manque cependant pour s’engager dans une formation de longue durée. Avec ces modules de 8 à 10 demi-journées, susceptibles de s’insérer à terme dans un CAS (Certificate of Advanced Studies), nous souhaitions proposer une formule aisément accessible, aussi bien en termes de coût (CHF 1'200.- par formation) que d’investissement personnel.

Quelles sont vos fonctions respectives au sein de cette formation, et qu’est-ce qui vous a plus dans cette dernière ?

AM – Je suis responsable de la recherche et professeur associé à la HEAD, avec un focus personnel sur le design et les technologies. Avec Aurélie Gfeller, nous sommes convaincus que le numérique offre un terrain de jeu à même d'intéresser un public élargi. Nous avons imaginé ce cycle de formations comme une initiation à un ensemble de champs qui sont en train de modifier de nombreuses professions. J’interviendrai également dans les modules «  Web3 Basics  » et «  Web-to-Print  », avec dans les deux cas une promesse de nouvelles expressions créatives et d'opportunités économiques.

AEG - Je suis responsable des études et professeure associée à la HEAD – Genève. À ce titre, je coordonne nos 15 formations Bachelor et Master. À mon entrée en fonction en octobre 2021, il m’est d’emblée apparu évident que la HEAD – Genève avait une carte à jouer au niveau de la formation continue, destinée à des professionnels en emploi. Nos concours d’admission Bachelor et Master étant très sélectifs, la HEAD donne parfois l’impression d’être inaccessible. Nous souhaitions montrer que cette école genevoise, de renommée internationale, pourrait aussi s’ouvrir à un public plus large, basé essentiellement à Genève et en Suisse romande.

Juin 23 44 FORMATION
SketchUp Liyh Resonating Ceramics © Raphaëlle Mueller

À qui est-elle destinée ?

AM – Nous avons pour ambition d'intéresser, via les moyens de l'art et du design, un public plus large que les métiers de la création, et qui puisse y trouver une voie d'accès ouverte et prospective. Toute personne concernée par l'avenir des métiers de la culture, au sens large, et ceux de la communication peut ainsi se sentir concernée.

Qui sont les intervenants experts sur l’AI conviés à y participer ?

AM – Ce module associe deux enseignants de la HEAD – Genève experts de ces technologies en plein essor : Etienne Mineur, designer d'interactions et cofondateur de l'entreprise Volumique, et Douglas Edric Stanley, artiste, designer, curateur, développeur et théoricien, qui tous deux travaillent sur ces enjeux depuis déjà plusieurs années. Ensemble, ils couvriront à la fois l'histoire culturelle des IA et aussi leur prise en main pratique, depuis des services grand public comme ChatGPT ou Midjourney jusqu'à des alternatives plus ouvertes.

AEG – La thématique mais aussi la notoriété des intervenants ont d’emblée suscité un grand engouement. La session de l’été 2023 sur l’intelligence artificielle a été complète à peine ouverte. Nous prévoyons ainsi de proposer une nouvelle session avec les mêmes intervenants début 2024.

Comment sont composés les 8 modules du programme ? Y a-t-il des pré-requis à ces derniers ?

AM - Chaque module dure de 4 à 5 jours et la plupart du temps aucun prérequis n'est exigé. Nous accordons une grande place à l'accessibilité des informations transmises, avec un soin particulier porté aux supports de cours et documents fournis, dont certains ont fait l'objet de recherches spécifique – comme pour le module sur la blockchain qui se base sur un guide visuel de ces technologies et qui a été inventé à la HEAD. Qu’y apprend t-on concrètement ? Que peut-on attendre à la fin de cette formation ?

AM – Des thématiques comme les intelligences artificielles, les environnements 3D, la blockchain ou le webto-print sont autant de mutations profondes actuelles et potentielles des métiers de la culture. Avec ce cycle de formation continue, nous permettrons au public d'être acteur des transformations de sa profession plutôt que de subir des vagues d'innovation toujours plus rapides.

AEG – Si l’on entre dans le détail de chaque formation, les participants à la formation « Modélisation d’expositions en 3D » (juillet 2023) – artistes, curateurs, scénographes, régisseurs, monteurs, responsables d’institutions, conservateurs ou encore commissaires d’exposition – apprendront à utiliser un programme (SketchUp) afin de traduire une idée dans un plan 3D ou de modéliser des œuvres dans différents espaces. Ils deviendront dès lors capables de comprendre la plus-value et les limites de ces modes de représentation et de les utiliser de manière pertinente pour offrir au public une expérience convaincante. La formation « Web3 basics » (septembre-octobre 2023), quant à elle, prend du recul sur la mode des NFT et donne des clés de compréhension aux métiers de la culture pour fédérer de nouvelles communautés et des modèles économiques plus redistributifs.

La formation continue : La HEAD décode la transition numérique

Dès le 10 juillet 2023

Haute école d'art et de design HEAD

www.hesge.ch

45 Go Out! magazine FORMATION
Ecrire et publier © Fabienne Radi

Flamboyante Anvers

Figure de proue du commerce nord européen aux XVIe et XVIIe siècles, la belle Flamande restaure et bichonne ses trésors architecturaux. La ville de Rubens, des diamants et de la mode est en permanente mutation. L’opulente cité des grands armateurs, des négociants cossus et des capitaines d’industrie ravale ses superbes bâtisses néo-gothiques ou baroques pour leur attribuer de nouvelles affectations : vieille Bourse ou église récemment converties en espaces culturels ; résidence patricienne du XVIIIe ou ancienne banque devenus palace ou hôtel de charme.

Juin 23 46 ARCHITECTURE
Anvers © Bernard Pichon

SOMPTUEUX DÉCOR

C’est bien à Anvers, en 1531, qu’est érigée la première bourse d’échanges de l’Histoire. Elle servira de modèle à d’autres édifices. Réparé après un incendie au XIXe siècle - vacant depuis 1997 - ce joyau néo-gothique a retrouvé son éclat d’origine. Le principal défi consistait à adapter le bâtiment aux normes actuelles sans en compromettre la valeur patrimoniale. Murs et plafonds sont décorés de peintures de grande valeur, de boiseries ornementées et de vitraux. Ouvert la journée, le hall central permet aux citadins de le traverser pour passer d’un quartier à l’autre. Il accueille aussi divers types d’événements.

LIFESTYLE

Imaginez un très ancien hospice dont les fondations remonteraient au XXe siècle ! En 2017, il dégageait une impression étouffante et obsolète. Au cours des âges, l’ensemble du site, voisin du jardin botanique, avait été alourdi par de nombreuses rénovations et ajouts. Il a fallu bien du talent pour en saisir le potentiel hôtelier. Une multitude d’espaces et de cours disponibles ont paru propices à une spectaculaire renaissance. L’architecture et l’intérieur d’origine ont ainsi été dépouillés d’ajouts, de correctifs et de menuiserie pour donner naissance au Botanic, l’une des nouvelles adresses les plus tendance d’Anvers, dont les guides spécialisés ont déjà distingué l’offre gastronomique.

Qui devinerait l’ancienne fonction de ce splendide immeuble néoclassique ? Son nom, pourtant, est un indice : Franq…allusion aux francs qu’il thésaurisait avant l’instauration de l’Euro. La preuve de ce passé financier se trouve au rez-de-chaussée de ce qui est devenu un autre hôtel de charme. L’ancienne salle des coffres-forts a été transformée en…cave à vins. Intacts, les casiers ont ainsi audacieusement changé de contenu. Pour le reste, le lieu réhabilité a gagné en luminosité, avec notamment l’ajout de grandes baies vitrées. Une adresse très prisée, très chic.

SHOPPING

A bien des égards, Anvers fait figure de paradis pour fashionistas et amateurs d’objets rares. Les Hollandais et les Bruxellois ne s’y trompent pas, qui viennent ici faire chauffer leurs cartes de crédit (oui, la ville est chère). Boutiques de fringues et galeries d’art ont souvent élu domicile dans d’anciennes bâtisses cossues désormais dédiées au luxe et au design.

Y aller

Bruxelles Airlines relie Genève à Bruxelles Ensuite, compter environ une heure de train www.visitantwerpen.be/fr

BONNE FORTUNE
47 Go Out! magazine ARCHITECTURE
L'Hôtel Franq, Anvers © Bernard Pichon

La HEAD décode pour vous la transition numérique

Nouveau cycle de formation continue dispensée par les plus grands spécialistes de l’IA et du digital sous forme de modules courts.

Plus d’informations sur www.head - geneve.ch

Modélisation d’expositions en 3D du 10 au 14 juillet 2023

Intelligence artificielle du 30 août au 02 septembre 2023

Web3 basics

22 - 23 septembre, 29 - 30 septembre, 6 - 7 octobre, 13 - 14 octobre 2023

Creative coding

3 - 4 novembre, 10 - 11 novembre, 17 - 18 novembre, 24 - 25 novembre 2023

Création de podcast documentaire 2, 9, 16 décembre 2023, 13 janvier 2024

Game design

12 - 13 janvier, 26 - 27 janvier, 2 - 3 février, 9 - 10 février 2024

Web to Print

1 - 2 mars, 8 - 9 mars, 15 - 16 mars, 22 - 23 mars 2024

Écrire et publier

20 avril, 27 avril, 18 mai, 25 mai, 1er juin 2024

Objets de désir

La Maison GALLI collabore ce printemps avec l’artiste et designer Philippe Cramer pour donner vie à une collection d’accessoires d’intérieur. Imaginés et conçus à Genève, ce sont une dizaine de pièces qui ont été dévoilées en mai dernier, réunissant en leur design les valeurs communes de Joanna Choukroun-Lévy, directrice de GALLI, et Philippe Cramer. Coup d'œil sur ces objets de désir.

C’est un projet qui vient réunir deux amis dont le travail s’articule autour de valeurs communes. D’un côté, Joanna Choukroun-Lévy, à la tête de GALLI Interiors & Manufacture, de l’autre le designer et artiste inclassable Philippe Cramer. La collaboration entre ces deux créatifs se concentre autour de plusieurs points clés, à commencer par le caractère local de la collection. En effet, pour les deux acteurs de ce projet, la production se devait d’être réalisée sur le territoire genevois, prenant en compte des valeurs locales et éthiques. Ainsi, la totalité des pièces sont réalisées dans les ateliers GALLI installés à Meyrin, à partir de matériaux majoritairement suisses. Une première pièce au puzzle complétée par le désir de faire plus que de créer une ligne de mobilier, de la rendre unique, en lui offrant la possibilité d’être personnalisée. En effet, l’essence du bois, mais aussi la gamme chromatique peuvent être adaptées à la demande du client, permettant la réalisation de pièces dignes d’un design de collection.

Dans ces objets nous retrouvons les deux personnalités de Choukroun-Lévy et Cramer. D’un côté, le savoir-faire des ateliers GALLI se fait évidence, avec un travail du bois précis, mettant en avant la maîtrise de la marqueterie. De l’autre, le reflet du travail de l’artiste connu de tous, faisant place à des couleurs éclatantes et des formes parfois surprenantes, dans un design à l’artification indéniable. Coup de cœur pour la dégoulinante Table Irresponsable et l’élégance du Banc Asymétrique.

C’est une rencontre qui aboutit alors à une collection contemporaine à la fois organique et géométrique où la légèreté et le ludisme tiennent une place de choix. Des objets qui donnent le sourire, et nous rappellent avec style que la créativité est aussi là pour faire perdurer notre âme d’enfant.

Cramer X GALLI Une collection à découvrir dans le showroom GALLI Place Bourg-de-Four 9, 1204 Genève
www.philippecramer.com www.gallideco.ch
49 Go Out! magazine ARCHITECTURE
Cramer X GALLI © Annik Wetter

VE 02. Transforme Rap Factory

Chris 2 Coeur + Smoke Tillo + Keffran + Mia Willoe + Sagalina + Liimsaa + Kweezy

Rap / Drill / Trap / RnB / Plug / Afro

Transforme Festival x Collectif Nocturne

sa 03. Le Groove Dub Club

Earth & Power Sound system + Redubtion

Sound system + Humanity Sound system

Dub / Reggae / Sound system

Corner 25

je 08. Madame Skedja (vernissage) + Groovah

Pop hybride / Chanson / Funk / Latin grooves

Collectif Nocturne

di 11. Prendre confiance en soi et en l'autre par le corps

Workshop intergénérationnel / Technique de porté et mouvement dansé avec Brice Arside & Viviane Probst

Danse : rock acrobatique et contemporain

Collectif Nocturne

je 15. Portes ouvertes du Groove!

Viens poser tes sons et nous rencontrer

Musique & échanges

Le Groove

ve 16. The Punk'n Roll Show 2.0

Lost Love + Athlete + Fluffy Machine

Punk Rock & Skate

Collectif nocturne

sa 17. Soundman Shelter 5

Keety Roots + Ashanti Selah + Tiki Sound system + Absollem + Doc Eloi

Dub / Reggae / Sound system

Corner 25

ve 23. After Fete de la Musique

Kaotic Distorsion

A2D’Tens + LépiKurien + Albatard + Four

Handz + Adoc + LeToine + Narsys

Tekno (Tribe to Hardcore)

Sound Liberty System x Collectif Nocturne

sa 24. After Fete de la Musique

Corner crew Party

Corner25 crew upon Tiki Sound system

Dub / Reggae / Sound system

Corner 25

di 25. Le Groov'ide-dressing

LVNA b2b Z-APHYR

Vide dressing + Dj sets House

Collectif Nocturne

9 RUE DES GAZOMETRES 1205 GENEVE LEGROOVE.CH
JUIN

Ma vie de courbettes : ode à la mort

Du 30 mai au 11 juin, c’est direction le théâtre de Carouge où Laurent Deshusses nous offre son deuxième seul en scène, où selon ses dires, il a « placé la barre très haut afin de passer bien en dessous ! ». Sur scène, l’artiste mène un combat fastidieux avec un adversaire de taille : la mort. L'ignorer, lui faire face, l'apprivoiser : quelle est la stratégie ? D’une manière susceptible et humoristique, ce dernier évoque des sujets qui touchent et permettent une réflexion nouvelle. Un one man show singulier, sanglant et cinglé qui ravivera tous les sourires.

RENDRE HOMMAGE À LA VIE EN RIANT DE LA MORT

Les réflexions sur le sujet de la mort vont bon train sur la toile, certains se sentent offensés, d’autres n’ont aucun mal à l’aborder avec humour. C’était d’ailleurs le cas des ancêtres des Roumains, les Daces, qui mouraient en riant pensant que le rire guérissait la mort et effaçait le passage entre les deux mondes. Drôle d’idée mais pas du tout absurde. Durant sa représentation, on peut dire que Laurent Deshusses à la mort à ses trousses. Elle apparaît même sur la scène du théâtre avec sa faux et instaure une ambiance glaciale. Aucun doute, elle a l'intention de venir le chercher. Comment l’artiste va-t-il faire face à cette situation cocasse ? En tentant de ruser mais Madame est intraitable. Dans pareille situation, l’humour reste sa seule solution et Laurent Deshusses n’hésite pas à la dégainer. Tout est permis pour sauver sa peau surtout lors d’un duel pareil !

L’acteur suisse, Laurent Deshusses, revient seul sur scène avec un one-man-show plutôt impressionnant mêlant humour décalé et amer. Il s’empare d’un sujet qui peut effrayer– la mort – qu'il traite avec dérision, tendresse et sincérité. Mais connaissant le personnage, le comique n’est jamais bien loin. Pour cette représentation, il a tout prévu. « Le son, la lumière, le chauffage, et même quelques sièges pour le confort des spectateurs et des spectatrices. Ce sont les ingrédients nécessaires pour passer de joyeux moments ensemble. Mais ce soir l’imprévisible a donné rendez-vous à l’acteur. Une invitée surprise que l’on souhaiterait recevoir le plus tard possible dans sa vie… » introduisent les membres du théâtre qui l’accueille. Une expérience qui ne sera pas anodine et sans répercussion pour le public.

« Ma vie de courbettes », promet un moment singulier qui éveille les consciences et invite à dédramatiser de ce sujet qui préoccupe : la mort. Pour ce, Laurent Deshusses, use de l’humour et est accompagné de Pierre Naftule, Sibylle Blanc, Pierric Tenthorey. Une dream team d’exception qui titilleront vos petits rictus à coup sûr au théâtre de Carouge !

Du 30 mai au 11 juin

Théâtre de Carouge

Rue Ancienne 37 A, 1227 Carouge

Tél. 022 343 43 43

www.theatredecarouge.ch

www.laurentdeshusses.com

Ma vie de courbettes de Laurent Deshusses
51 Go Out! magazine THÉÂTRE
Laurent Deshusses © Isabelle Gargaros

LIFESTYLE Stay cool

© Guillaume Lavrut
MAISON MUMM • MÉTROPOLE • CHEF MAURO ULIASSI • MAISON DÉCOTTERD • CHEF MARCO PINNA • COUPS DE FOOD DE JUIN • EUPHORIA • NESCENS • PARFUMS UNISEXES • NOUVEAUTÉS BEAUTÉ • TIMELINE SKIN • GENESIS

Mumm a plus d'une bulle dans son flflf lacon

En art, on connaît déjà depuis belle lurette les résidences d’artistes. Idem pour la mode, qui émoustille nos esprits depuis toujours via des pop-ups et des collab’ ubéreux. En mai dernier, c’est la Maison de champagne Mumm qui nous a dévoilé son idée détonnante dans l’univers de la mousse : La Table des Chefs à Reims. L’idée ? Un concept innovant de résidence d’artistes culinaires où de jeunes chefs d'horizons différents se relaient chaque saison pour proposer une cuisine plurielle et inventive. Pour débuter les festivités en beauté, Mumm a convié le Chef étoilé et nommé Jeune Chef de l'Année par Michelin en 2023, Mallory Gabsi. On a eu la chance d’assister à l’inauguration de ce nouveau concept et de cuisiner le jeune prodige belge adulé sur Top Chef. Morceaux choisis.

Juin 23 54 COUP DE FOOD
Mallory Gabsi dans les cuisines de la Maison Mumm à Reims

Comment avez-vous atterri en cuisine ?

Quand j’étais jeune, j’adorais regarder mon grandpère paternel et ma grand-mère maternelle cuisiner. Ils prenaient un réel plaisir à nous rendre heureux avec les plats qu’ils mijotaient tous deux. J’ai conservé en mémoire cette idée de partage familial qui a bercé ma jeunesse. Mon grand-père tunisien nous concoctait des couscous et de la mouloukhiya (poudre de corète) et ma grand-mère cousinait belge. Mes parents ne cessaient de me demander ce que j’allais faire à l’école. À 12 ans, j’ai répondu —la cuisine — sans réaliser le travail colossal qui m’attendait. J’ai débuté mon premier stage dans un restaurant étoilé à Anvers. C’est là que j’ai pris conscience du niveau qu’on pouvait attendre en cuisine et que j’ai pris plaisir à embrasser ce métier. J’ai eu la chance de collaborer avec de très grands chefs desquels j’ai beaucoup appris. Top Chef a également été un très bon tremplin dans ma carrière. Puis, j’ai ouvert mon restaurant à Paris.

Vous n’avez que 26 ans pour ouvrir un restaurant… J'ai toujours voulu posséder un restaurant et il n'est jamais trop tôt pour en ouvrir un selon moi. Je n'oublierai jamais l’inauguration de mon restaurant le 5 mars 2022 et l’obtention de l’étoile Michelin exactement un an et un jour plus tard, le 6 mars 2023 !

Quel est le plat qui vous représente le mieux ?

Je dirai l'anguille au vert ! Le visuel simple cache une énorme complexité. C'est un classique belge. On a de l'acidité, un goût herbacé avec plus de 10 herbes qui s'équilibrent les unes, les autres. Il y a un côté gourmand grâce au beurre, japonisant avec un laquage à la bière belge !

Comment est née cette collaboration avec la Maison Mumm ?

C'est tout d'abord une rencontre humaine. J’ai toujours aimé boire le champagne Mumm avec mes amis lors d’apéros, de barbecues ou d’événements festifs. Ainsi, la collaboration s'est faite assez naturellement. Pour cette résidence, je cuisine ici pendant trois mois jusqu’au 10 août où je passe le relais à Florian Barbarot. Mumm m'a donné carte blanche pour les plats ! Ainsi, je change le menu toutes les quatre semaines. Mon sommelier gère les accords avec mes plats mais le meilleur sommelier du Monde 2023, Raimonds Tomsons, lui crée la carte des vins pour toutes les résidences.

Comment intégrez-vous le champagne dans vos créations culinaires ?

Le champagne est assez polyvalent : vous pouvez l'utiliser pour faire des sorbets et de belles sauces. Dans mon restaurant à Paris, j’aime aussi cuisiner avec du champagne. Par exemple, nous y servons du sorbet au champagne avec du caviar, de la morue au beurre monté au champagne et du fenouil !

Une anecdote singulière à nous partager sur cette collaboration avec Mumm ?

J’arrive ce matin en tenue d’ouvrier. Puis pour les photos, je vais vite me changer avec un pantalon blanc. Il a duré une heure ! J’avais plein de tâches de tomates partout. Les équipes de Mumm se sont démenées pour me trouver un autre pantalon blanc qu’ils sont allées m’acheter rapidement. Devinez combien de temps il a tenu ? À peine, 20 minutes (rires) !

La Table des Chefs - by Mumm

Dès le 12 mai – Ouvert du jeudi soir au lundi midi 31, rue du Champ de Mars, 51100 Reims, France

latabledeschefs@mumm.com

www.mumm.com

La Maison Mumm à Reims
55 Go Out! magazine COUP DE FOOD
La Table des chefs Mumm

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Nathalie Khayatzadeh et Alexandre Griche : duo avec brio

Cœur palpitant de l’Hôtel Métropole Genève, le restaurant Gusto a fraîchement été confié à deux maestros du goût : le chef Alexandre Griche et la cheffe pâtissière Nathalie Khayatzadeh. Dans l’assiette ? Une cuisine ensoleillée qui chamboule esprit et papilles et inspirée par les expériences nomades de ce sacré duo sucré-salé. Interview croisée de deux acolytes aussi délicieux que talentueux.

par MINA SIDI ALI
57 Go Out! magazine COUP DE FOOD
Nathalie Khayatzadeh & Alexandre Griche

Comment et pourquoi avez-vous embrassé une carrière dans la cuisine ?

NK – Dès mon enfance, j’ai été bercé par les saveurs et les sonorités métissées très colorées des deux contrées d’où viennent mes parents. Ma mère est d’origine chilienne et mon père est iranien. Et il est vrai que tous deux cuisinent très bien et ont toujours propagé un esprit fédérateur à travers la nourriture. Cela a dû m'influencer dans mon parcours professionnel mais pas de prime abord, puisque j’ai d’abord entamé des études d’architecture d’intérieur aux USA. Puis, de retour chez moi à Paris, j’ai opéré un virage professionnel à 360° en intégrant une école de pâtisserie. J’ai débuté mes classes chez un chocolatier : Jacques Genin. Guidée par le goût de l’excellence et du travail bien fait en France, je me suis ensuite dirigée vers des restaurants étoilés. Puis ma vie de famille et une quête de vie plus équilibrée m’a poussée à rejoindre une boutique sous la direction de Jean Francois Piège au Toumieux. C’est une autre facette de la pâtisserie mais cela reste un travail d’excellence. En quête d’ailleurs et de découverte, je suis ensuite partie au Canada. AG – J’ai un rapport très intuitif avec ce que j’aime faire dans la vie. Je suis mes envies profondes et il est vrai que j’ai toujours aimé cuisiner. Très jeune vers 13-14 ans, je cuisinais déjà pour mes amis ou la famille avec l’envie de faire plaisir qui dépassait le challenge. À cette période, je n’envisageais pas la pratique de manière professionnelle.

J’ai débuté l’école hôtelière pour faire de la sommellerie. Au fur et à mesure des choses, je me suis senti à ma place en cuisine. Je suis arrivé à Genève à 19 ans.

Quel bon vent vous a exporté à Genève ?

NK – Malgré une très belle expérience en Amérique du Nord, j’ai réalisé qu’on ne partageait pas les mêmes codes en termes de cuisine. L’approche outre-atlantique est bien différente de la nôtre. Ainsi, on a décidé de revenir en Europe et se rapprocher de nos familles respectives. On est revenu retrouver cette richesse autant culinaire que culturelle qui nous manquait. J’ai eu le choix entre Biarritz, Casablanca et Genève et j’ai opté pour cette dernière pour son environnement, la nature et l’ouverture d’esprit en mode melting-pot. Plusieurs influences s’y brassent à merveille. Et beaucoup de noms de la gastronomie française se sont implantés ici. Ce n’est pas anodin.

AG – J’ai atterri la première à Genève en 2005 après un transfert du Four Seasons depuis Terre Blanche en pré-ouverture de l’Hôtel des Bergues. Je suis partie en 2008 pour aller au Floris chez Claude Legras. J’aimais beaucoup Genève mais j’avais envie de voyager, voir ailleurs. Je suis parti à Bora Bora durant 6 ans. Cela m’a beaucoup apporté professionnellement et personnellement. J’ai atterri en 2018 en Croatie où j'ai passé la période COVID. Je me suis associé avec un collègue rencontré à Tahiti pour développer l’événementiel et le service de chef privé. J’ai jonglé avec Saint-Barth entre-temps où j’ai monté ma société. J’y proposais du consulting et ainsi j’ai débuté un mandat pour le Métropole en fin d’année dernière. C’est là qu’ils m’ont proposé un poste de chef exécutif.

Juin 23 58 COUP DE FOOD
«  Intensément chocolat  »  par la cheffe pâtissière Nathalie Khayatzadeh

Quelle symbolique a l’hôtel Le Métropole à vos yeux ?

AG – C’est un hôtel très genevois riche de son histoire. Ainsi, la cuisine s’adapte aussi au lieu. Et je me plais à être à l’écoute des envies culinaires des genevois et leurs attentes. Ainsi, on a un tartare de bœuf au couteau et une assiette de perches au menu. La cuisine proposée au Gusto est orientée méditerranéenne et se dévoile surprenante.

NK – Je suis arrivée en septembre dernier dans cette institution hôtelière genevoise aux codes très classiques mais à l’ouverture d’esprit très large, ce qui me correspond vraiment. Le service y est soigné et irréprochable, c’est très agréable de collaborer dans ses conditions. Au niveau de la carte, quand les bases sont solides, on n’a pas vraiment besoin de changer grand chose mais je me permets certains défis dans les saveurs, pour évoluer dans le futur ! Je ne reste jamais dans ma zone de confort, ainsi je vais chercher la surprise des textures et dans les saveurs dans l’ailleurs avec à la clé un effet wow.

Comment se passe la collaboration entre vous ?

AG – J’ai constaté qu’on partage le même tempérament intuitif avec Nathalie et on a la même façon de fonctionner. On apprend encore à se connaître et on essaie de tendre vers le meilleur équilibre dans le projet de rénovation de l’hôtel. L’objectif ? Tendre vers une vision commune afin de satisfaire les attentes des hôtes du lieu ! Ainsi, on a une démarche de communication entre nous, la plus ouverte possible. Quant à sa pâtisserie, elle me

ressemble : c’est très colorée, très vivant et teinté d’influences culinaires diverses. Elle prend certains risques et j’apprécie cela.

NK – Je pense qu’on est vraiment complémentaires mais c’est le propre d’un duo chef-pâtissier. On s’apporte mutuellement de nos expériences enrichissantes. J’ai aucun doute sur l’exécution de sa cuisine rafraîchissante et aux saveurs asiatiques. On a la même optique de régaler et surprendre les gens. On travaille avec le cœur et tout ce qui nous habite. On crée la carte en alliance tout en respectant la saisonnalité. J’ai une pavlova qui évolue au grès des saisons. Cet hiver, elle était aux cassis et marrons et ganache vanille, là la nouvelle version se décline avec pâte sésame noir et crème de citron. On a également travaillé la rhubarbe où je propose un cheesecake twisté avec de la rhubarbe relevé d’ouzo, ce qui lui apporte des notes d’anis.

La cuisine des deux chefs est à découvrir au Gusto et au restaurant du Parc des Eaux-Vives

Hôtel Métropole Genève

Quai du Général-Guisan 34, 1204 Genève

Tél : 022 318 34 75

Restaurant-hôtel du Parc des Eaux-Vives

Quai Gustave-Ador 82, 1207 Genève

Tél : 022 849 75 75

www.metropole.ch

59 Go Out! magazine COUP DE FOOD
Mini-fenouil rôti, sauce onctueuse au parmesan & gingembre du chef Alexandre Griche au restaurant Le Gusto - Hôtel Métropole Genève

Le chef Mauro Uliassi vogue avec Explora

Le 8 juillet prochain, MSC Croisière inaugure Explora Journeys, un concept océanique redéfinissant les voyages de luxe en mer. Avec plus de 300 ans d'histoire maritime, le croisiériste n’a plus ses preuves à faire. Pour encenser nos palais indolents en quête de nouvelles aventures maritimes, l’enseigne italienne dont le siège est à Genève, a convié le chef triplement étoilé - Mauro Uliassi - à se jeter à l’eau pour chapeauter la cuisine de The Anthology, l’un des 7 restaurants de Explora I. Le mois dernier, on a largué les amarres à Senigallia, sur la côte italienne de l’Adriatique pour rencontrer le chef italien qui nous a dévoilé son parcours pour devenir l'un des meilleurs chefs au monde et nous parler de ses défis culinaires en haute mer. Morceaux choisis.

Juin 23 60 COUP DE FOOD
Franck Garanger, Head of Culinary d’Explora Journeys et le chef Mauro Uliassi

Vous avez obtenu votre première étoile en 1994, la deuxième en 2008 et la troisième en 2018. Quel est le secret pour maintenir un tel niveau d’excellence ?

Nous travaillons au quotidien avec beaucoup d’enthousiasme. Nous nous attelons à la tâche avec passion afin de faire plaisir à nos hôtes. Il faut toujours se donner au maximum, du mieux que l’on peut et savoir s’entourer. J’ai personnellement la chance de travailler en famille. Ainsi, j’ai ouvert le restaurant avec ma soeur Catia. Quant à mon fils Filippo, il est né dans notre établissement. Aujourd’hui, c’est le maître d’hôtel des lieux aux côtés de sa copine.

Comment s’est établie la connexion avec Explora Journeys ?

Je connais bien Pierfrancesco Vago, président exécutif de MSC Croisières. Nous avons déjà collaboré il y a 10 ans pour l’inauguration de leur 13ème bateau. Puis, ce dernier m’a proposé d’accompagner le voyage inaugural en tant que chef invité de leur nouveau projet : Explora 1. C’est une très belle opportunité pour moi.

Et dans l’assiette ? À quoi pouvons nous nous attendre à The Anthology, le restaurant que vous chapeauter sur Explora 1 ?

Le menu se compose principalement de 7 plats les plus iconiques réalisés ces 30 dernières années. Il y aura pas

mal de produits issus de la mer mais pas exclusivement. Les invités pourront découvrir des gaufres au foie gras, des crevettes à la mandarine, ananas et fleur de sauge, des brochettes de calamars, des sérioles crues à la puttanesca, des os à moelle aux tripes de morue et graines de céleri, des pâtes à la sauce tomate et à l'infusion de feuilles de figuier, du bar au vin blanc sauce aux morilles et mangue rôtie, ainsi qu'une glace à l'eau de fraise meringuée ou encore d’une interprétation d’un tiramisu.

Quelles sont les valeurs partagées avec Explora ? La 1ère est l’amitié entretenue avec Pierfrancesco Vago. Puis, nous partageons avec Explora, le goût de l’aventure. L’organisation de ce premier voyage inaugural est très excitant pour moi ! Nous partageons en commun des valeurs européennes mais aussi écologiques qui me tiennent particulièrement à cœur. Au restaurant, nous avons banni l’usage du plastique et on fait tout notre possible pour persuader nos fournisseurs de poisson de ne pas utiliser de polystyrène pour transporter leur produit. Chez Explora, ils m’ont choisi aussi pour mon approche culinaire durable et locale.

61 Go Out! magazine COUP DE FOOD
The Anthology, l’un des 7 restaurants de Explora Journeys

La Maison Décotterd : table délectable

Le mois dernier, c’est direction le Glion qu’on est allé découvrir le nouveau business lunch de la Maison Décotterd. On pensait naïvement que le voyage à lui seul valait le détour pour la vue imprenable sur le lac et les Alpes. C’était avant de se heurternon sans choc émotionnel sur le long terme - à la cuisine bouleversante de Stéphane Décotterd. Que nous avait-il pris, bon sang, pour mettre si longtemps à se laisser bercer par la poésie épicurienne de ce chef maintes fois recommandé ? Nul ne le sait, mais ce qui est désormais indéniable c’est qu’on est accro à ses accords sans accrocs. Topo d’une épopée culinaire palpitante.

Juin 23 62 COUP
L'équipe de la Maison Décotterd
DE FOOD

On avait clairement raté le coche quand Stéphane Décotterd officiait au Pont de Brent. En 2021, quand ce chef étoilé natif de Bulle en Gruyère rejoint son nouvel écrin au Glion Institut de Hautes Etudes, on s’était promis d’aller lui rendre visite rapidement. Deux ans plus tard, on était paré pour une virée sur les hauteurs de Montreux pour découvrir enfin la Maison Décotterd lovée dans le légendaire ancien Hôtel Bellevue, véritable nid d’aigle surplombant la Riviera Vaudoise depuis le 19ème siècle. La salle du restaurant, classée au patrimoine historique, allie habilement esprit belle-époque et modernité. Notre table nous en met plein la vue sur les rives du Lac Léman et les Alpes.

Notre mission ? Saisir en 90 minutes l’univers du chef Stéphane Décotterd à travers une nouvelle offre : un lunch business qu’il souhaite changer 5 fois par an. On se laisse ainsi guider les yeux fermés par un menu résolument local mais aux horizons insoupçonnés. On débute les festivités avec les premières bouchées à déguster avec les mains : une tartelette croustillante à la crème de chou-fleur, roquette et câpres frites, une boulette de pâte à choux au safran fourrée à la moutarde de Bénichon et un biscuit à deux étages à la crème double de gruyère et au fromage. La première entrée aquatique déroule savamment et suavement un tartare de truite à la crème de cresson et capucine délicatement parfumé au Tilleul. Puis, s’ensuit une féra féerique qui fond dans la bouche comme une deuxième langue. Difficile d’envisager la suite, mais un ravioli fourré à la truffe et au séné transcende nos sens en émoi. Un ris de veau rôti aérien accosté de gnocchi verts clôt nos clapets stupéfaits.

Cette odyssée culinaire débridée prend fin par une note sucrée signée par Christophe Loeffel (Pâtissier de l'année 2021). Servi dans une boîte de caviar, le caviar de cacao et la ganache au chocolat en mode trompe l'œil révèlent des notes de poire confites délicates. Ce défilé de mets apprêtés avec dextérité et créativité a relevé un challenge de haut niveau : faire dévier nos attentions de citadins dissipés, tout le lunch durant, de notre smartphone et de la vue imprenable sur le lac ! Toque basse Chef Décotterd.

Maison

Business lunch rapide d’une 1h30

115.- CHF par personne

Du mardi au vendredi

Rte de Glion 111, 1823 Montreux

Tél. +41 21 966 35 25

www.maisondecotterd.com

Le restaurant de la Maison Décotterd
63 Go Out! magazine COUP DE FOOD
Les délices de la Maison Décotterd

Les dolce vita de Marco Pinna

Difficile voire impossible de ne pas succomber à la pomme chantilly d’orge sauce chincona et sorbet coing ou encore à l’ananas au barbecue, crème d'orge, amlou et glace à la main de Bouddha…Des oeuvres d'art d'un niveau technique et gustatif rarement atteint signées Marco Pinna ! Aussi humble que doué, ce chef pâtissier nous dévoile le nouveau Spring punch du Mandarin Oriental Milan ainsi que quelques techniques secrètes de mets sucrés sous la table. Entretien entêtant avec un chef aussi talentueux que généreux.

par MINA SIDI ALI
Juin 23 64 COUP DE FOOD
Marco Pinna, chef patissier © Matteo Carassale

Cela fait 8 ans que vous officiez au sein du Mandarin Oriental Milan. Mais depuis 2021, vous occupez le poste de chef Pâtissier au Mandarin Oriental. Qu’estce que cela a changé pour vous ?

Je travaillais étroitement avec le chef pâtissier Nicola Di Lena. Je dirais que ce qui a changé depuis ma nomination c’est qu’aujourd’hui, je dois gérer en plus les desserts du restaurant doublement étoilé Michelin - le Seta. Mon challenge principal est de réaliser des créations à la hauteur des mets gastronomiques proposés par le chef Antonio Guida.

Vous avez collaboré avec le roi du chocolat - Ernst Knam. Qu’avez-vous appris à ses côtés et quel en est l’apport dans vos créations pâtissières ?

Auprès d’Ernst Knam, j’ai d’abord appris à travailler intensément, à rester toujours focaliser sur mon travail même après de très longues heures de labeur. Puis, j’ai été nourri par tout ce qui concerne le chocolat ; des techniques à l’esthétique en passant par le goût. Je fabrique mon propre chocolat, cela va des amenities trouvées en chambre à la sélection spécialement conçue pour le Mandarin Garden ou encore les petits fours proposés au restaurant gastronomique, le Seta. Et pour Pâques, je confectionne spécialement des créations offertes dans les chambres de nos hôtes.

Les pâtisseries en général sont très sucrées, les versions italiennes d’autant plus…comment travaillez-vous à réduire l’impact glucide sur vos créations ?

Plus qu’une tendance, c’est une requête des hôtes qui préfèrent avoir des desserts assez légers d’un point de vue sucré. Au Seta, certains de mes desserts ont quasi 0 sucre ajouté. Ici, je privilégie le sucre naturel issu de certains produits comme ceux des fruits. Ainsi, j’use du yuzu ou du citron qui sont acides et frais pour équilibrer le goût doux. L’ananas au barbecue, crème d’orge et glace à la main de Bouddha en est un exemple parfait ! J’y ajoute du amlou, une préparation culinaire berbère composée d'huile d'argan, d'amandes ou de cacahuètes et peut contenir du miel.

Férue de tiramisu, pourriez-vous nous donner votre ingrédient secret pour réaliser cette spécialité italienne incontournable que vous proposez d’ailleurs au Mandarin Oriental ?

Le premier ingrédient qu’il faut minutieusement choisir avant de composer son tiramisu est le café. Ici, on opte pour un excellent café expresso de qualité. Puis, j’y ajoute personnellement une base de praliné d’amande et café !

Vous êtes passionné de voyage d’où vous tirez vos inspirations pour vos créations. Quel est le dernier pays visité qui vous a bouleversé culinairement parlant ?

Le Maroc et la Turquie pour lesquels j’ai beaucoup de respect quant à la profonde culture !

Est-ce que vous pourriez me parler de votre nouveau Spring punch ?

Durant Noël, nous avions lancé un punch (boisson alcoolisée à base de rhum, de sirop de canne, et de jus de fruits) et suite à son succès, on s’est dit que ce serait chouette d’en proposer une version printanière. Avec la collaboration de Guglielmo Miriello, directeur du Mandarin Garden et expert en mixologie a concocté une recette différente et plus adaptée pour la saison : plus fraîche et plus épicée. Nous avons collaboré de pair afin que je puisse proposer des desserts qui matchent parfaitement avec cette boisson à l’instar d’une tartelette citron.

Auriez-vous une anecdote singulière vécue au sein du Mandarin Oriental à nous partager ?

Un client qui séjournait 3 nuits à l’hôtel est venu tous les jours au restaurant gastronomique le Seta uniquement pour manger le même dessert ! J’en ai une autre qui me touche également, c’est l’interminable queue formée depuis l’extérieur de l’hôtel pour venir chercher un Panettone (dont la recette est l’originelle) durant les fêtes de fin d’année.

Les douceurs de Marco Pinna

Mandarin Oriental Milan

Via Andegari 9, 20121 Milan, Italie

www.mandarinoriental.com

65 Go Out! magazine COUP DE FOOD
Le Spring Punch du Mandarin Oriental à Milan dont on adore le service et les douceurs
champagnelaurentperrier www.laurent-perrier.com Photographe : Iris Velghe / Conception Luma
CHOISIE PAR LES MEILLEURS

coups de food de juin

BOUCHÉES RAFFINÉES

On vous avait déjà présenté ces petites bouchées vapeur siglées Madame Sum qui avaient conquis nos palais affûtés. En avril dernier, l’enseigne suisse nous déroule sa dernière création : le dumpling version bœuf Wagyu Suisse. Une version qui renverse la vapeur ! Fabriqués dans un atelier zurichois, ils sont livrés congelés. Il suffit de les cocooner environ sept minutes à la vapeur, dans un four adapté ou une casserole à l’aide d’une passoire ou d’un panier en bambou en vente sur le site éponyme.

Entre les baguettes ? Se déclinent les fameuses ravioles rondes dans une version carnée au bœuf japonais : le Wagyu. Considérée comme l’une des meilleures viandes au monde, Madame Sum a réussi à mettre en valeur une des viandes les plus exquise et exclusive en une seule bouchée. La provenance de cette délicieuse viande tendre ? Direction l’Argovie et la ferme de Viligen où un agriculteur avant-gardiste passionné - Hans Zimmermanélève dans le plus grand respect de la tradition japonaise son bétail depuis 2004. Nourris d'un mélange de maïs, de betteraves et de minéraux et massés au quotidien, ses boeufs donnent une viande un goût légèrement sucré, et lui confère un beau persillage que Madame Sum relèvent à merveille avec une dumpling de bœuf Wagyu suisse relevé d’un jus de vin rouge, infusé avec des zestes confit de bergamote. Le bœuf est soigneusement haché et assaisonné d'un délicat mélange d'herbes et d'épices, créant ainsi un équilibre parfait de saveurs à chaque bouchée. Un dumpling qui explose de saveurs en bouche et qu’on a dévoré les yeux fermés en rêvant de notre prochaine virée au pays du soleil levant !

ALLCOOK.KITCHEN

! Ce soir, ce sera des ravioles d’asperges vertes au bouillon crémé de parmesan. Demain, des keftas de volaille à la menthe et à la coriandre avec des tagliatelles. Et tout ça sans remuer une spatule dans la casserole ni passer des heures derrière les fourneaux ! Notre secret ? Notre nouveau pourvoyeur de plats fraîchement concoctés par des chefs et livrés directement à la maison : allcook. kitchen, une société lausannoise créée en 2021 par le duo Sacha et Benoît Thorey.

Chaque semaine, l’enseigne offre le choix entre une sélection variée de plats par des chefs de diverses origines (libanaise, italienne, vietnamienne ou encore indienne) qui cuisinent leurs propres recettes à partir d’ingrédients frais et locaux. Les plats sont ensuite expédiés chez les clients à travers la Suisse. Cerise sur le gâteau, ces plats sains sont proposés à des tarifs très abordables !

Le duo, passionné de cuisine – elle, ex-experte dans la Food Tech et lui fort de 20 années d’expérience en tant que chef dans le catering haut de gamme (la Réserve Genève, Michel Reybier Hospitality Traiteur, Potel et Chabot à Paris) – milite pour le goût vrai. Le secret du chef ? Il applique les mêmes méthodes de préparation des repas que celles usées lors d'événements haut de gamme qu’il adapte à des plats de tous les jours. Ainsi, chaque élément d’un plat est précuit séparément jusqu’à ce qu’il soit « presque prêt » avant d’être emballé sous vide. Il ne nous reste plus qu’à réchauffer le tout séparément comme indiqué sur l’emballage et le tour est joué pour déguster un plat de chef à la maison !

Dumpling Wagyu Suisse chez Madame Sum madamesum.com : UN CHEF À LA MAISON
allcook.kitchen https ://allcook.ch 67 Go Out! magazine COUP DE FOOD

À CRANS-MONTANA

VIVEZ LE PRINTEMPS
www.crans-montana.ch/printemps
© Louis Dasselborne

Euphoria : en quête de quiétude

Ce printemps, pour échapper à notre workaholisme aigu, on a décidé de se faire une petite santé, une vraie. C’est direction le Péloponnèse en Grèce à l’Euphoria Retreat, que le temps d’une parenthèse, on a pris nos aises. Sis au cœur d’une chaîne de montagnes en Laconie, entouré d’une pléiade de pins, ce temple de bien-être surplombe le village bijou byzantin de Mystras, auquel tout un chacun peut s’y rendre en quelques battements de cils. Destination holistique, l’Euphoria Retreat intègre les enseignements des anciens sages grecs où la vie devrait être un voyage joyeux et sensuel de croissance et de découverte. Une philosophie de guérison avec un objectif : offrir aux clients un sentiment d'euphorie, cet état où le corps, l'esprit et l'âme trouvent l'équilibre et le bonheur ! Récit d’une épopée qui nous a laissé médusé.

69 Go Out! magazine VOYAGE

Euphoria se situe à Mystras, une ville médiévale du XIIIème siècle couronnée d’une forteresse, d’un site du patrimoine mondial de l'UNESCO doté des châteaux, d’un monastère et d’églises ornées de fresques © Stavroshabakis

Marina Efraimoglou, la fondatrice des lieux
Juin 23 70 VOYAGE
Le spa central combinant philosophies orientales et grecques

MYSTIQUE MISTRAS

C’est depuis Athènes qu’on s’est rendu direction les portes de la péninsule du Péloponnèse en Grèce continentale. Moins connue que l’Acropole, Santorin ou Mykonos, cette région - loin de tout - en forme de main dont chaque doigt détient sa propre identité a su garder son authenticité avec ses paysages à couper le souffle, ses sites comblés d’histoire et son défilé d’olivier. Notre retraite secrèteEuphoria - se situe à Mystras, une ville médiévale du XIIIème siècle couronnée d’une forteresse, d’un site du patrimoine mondial de l'UNESCO doté des châteaux, d’un monastère et d’églises ornées de fresques. Le cadre est spectaculaire ! On ne rêve que de se perdre dans ses dédales. Conçu autour d'un manoir des années 1830 sis au pied d'une forêt énergétique, le temple de bien être s'étend le long de la pente du mont Taygète et surplombe une vallée recouverte d'agrumes et d'oliviers - un panorama idéal pour le repos et la détente. On est parés à se reconnecter.

MARINA EFRAIMOGLOU, MENTOR EN OR

Avant que Marina Efraimoglou, la fondatrice des lieux, n'achète le terrain en 2007, la zone avait été laissée à l’abandon. On pouvait y trouver une flopée de maisons aristocratiques délabrées, des églises en ruine et des monastères du XIIIe siècle. Cette charismatique femme d’affaires a vaincu un cancer à la fin de la vingtaine, mais ce n'est que lorsqu'elle a atteint le burn-out professionnel lorsqu’elle était banquière d'investissement qu'elle a le déclic. Dès lors, elle appuie sur le bouton de réinitialisation de sa vie et se tourne vers des formes alternatives de médecine et de guérison en travaillant avec des experts en médecine traditionnelle chinoise en Thaïlande. Plus tard, elle étudie la guérison hippocratique à Athènes et dirige des ateliers pendant une décennie. Puis c’est en 2018 qu’elle ouvre Euphoria Retreat non sans batailler sept ans afin d'obtenir le permis de rénover les ruines et de concevoir les bâtiments d'inspiration byzantine

dévoilant 45 chambres ainsi qu’un spa central de quatre étages, combinant philosophies orientales et grecques. Elle nous accueille dans son temple de bien-être en nous expliquant d’un calme olympien son fil d’Ariane : « Chez Euphoria, tout est une question d'équilibre entre les limites et la discipline, mais vous trouvez votre propre équilibre, en allant chercher vos limites ».

5 ÉLÉMENTS POUR UN SAIN DESSEIN

On découvre que son lieu embrasse le principe grec d'Ef Zin (ou bien-être) avec des thérapies et des traitements conçus autour du concept taoïste des cinq éléments - eau, bois/air, feu, terre et métal/éther - ainsi que de la médecine chinoise. Chaque élément est associé à une saison, des organes spécifiques et des méridiens du corps, ainsi qu'à des émotions et des fréquences. Mais même si l'aspect New Age avec cristal et sonorisation ou encore séances privées avec un médium dont on est personnellement adepte, peut ne pas parler à tous, le spa, merveille architecturale vaut le détour à lui seul ! Les arches monastiques donnent à l'espace une sensation de cathédrale, tandis que le puits spectaculaire est baigné de lumière avec une lucarne s'ouvrant sur le soleil ou les étoiles. Le plafond archi cool de la piscine en forme de dôme a été inspiré de la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul, tandis que le hammam recouvert de marbre à proximité est une interprétation moderne d'un bain turc traditionnel. Le lieu offre vraiment toutes les installations que les amoureux de spa pourraient rêver de tester : sauna infrarouge, douches sensorielles, salle de sel, piscine watsu teintée d’un design aux touches helléniques conférant au lieu un aspect unique ! Impossible de ne pas succomber au chant de ces sirènes.

Quant aux chambres de l'ancien manoir, épurées elles sont équipées d'antiquités et d'objets d'art de la collection de Marina Efraimoglou. Côté culinaire, les hôtes peuvent organiser un programme nutritionnel spécifique pour accompagner leur retraite de choix. Le restaurant de l’établissement — Gaia — propose un menu de plats locaux et saisonniers intentionnellement savoureux et nourrissants sans se sentir en désintox. De quoi se refaire une santé sans être frustrée ! Après 4 jours passés à Euphoria, on est paré à regagner ses Pénates pour affronter le reste de l’année armé de nouveaux savoirs sur soi. Eurêka.

À partir de 400 CHF en chambre double par nuit avec petit-déjeuner inclu et avec plusieurs programmes au choix

Euphoria Retreat

Mystras 231 00, Grèce

Tél. +30 2731 306111

www.euphoriaretreat.com

71 Go Out! magazine VOYAGE
L'une des 45 chambres

Sauve qui peau !

Perte de fermeté, peau relâchée, rides en collier…Dès l’âge de 30 ans notre stock d’élastine et collagène dégringolent. Que faire sans passer par la case bistouri, ni chirurgie pour retarder les signes de son vieillissement ? On est allé consulter l’ experte en médecine régénérative et directrice médicale à la Clinique Nescens - la Dre Sophie Menkes - qui nous a aiguillé de son savoir-faire probant.

Juin 23 72 BIEN-ÊTRE
Centre de médecine esthétique et régénérative – Clinique Nescens

Pourquoi notre peau nous lâche avec l’âge ?

Avec l’âge, on perd de l’élastine et du collagène, les deux protéines qui maintiennent la peau ferme et souple. Cela peut conduire à un relâchement de la peau, des ridules et d’autres signes de vieillissement. Les cellules appelées les fibroblastes, la matrice extracellulaire dans laquelle elles baignent, baissent en production. Lorsqu’il n’y a plus d’eau, de fibre élastine et de collagène, les cellules se déconnectent les unes aux autres et leur production diminue crescendo.

Comment prévenir le relâchement de la peau ?

Quand on injecte de l’acide hyaluronique dans la peau, les fibroblastes vont se reconnecter et se remettre à fabriquer de l’élastine et du collagène. Ainsi, c’est une bonne solution pour que la matrice extra-cellulaire continue de fonctionner normalement et éviter que les fibroblastes ne se déconnectent pas les uns des autres et en stimulant ces derniers qui sont des cellules mécano-sensibles qu’on stimule soit en les piquant soit en les chauffant. Si vous tripoter votre peau, cela peut stimuler ces dernières ! Puis, il existe toutes les machines qui chauffent comme la radiofréquence par exemple.

À quel âge faut-il prévenir ce relâchement ?

À 20 ans, on détient un énorme stock d’élastine et de collagène avec des cellules qui fonctionnent très bien. Entre 20 et 30 ans, on vit sur ce stock et à 30 ans on commence à avoir les premiers signes de dégradation de la peau. Selon moi, il faut débuter autour de 25 ans avec

de la mésothérapie tout simplement. Mais la première chose à faire quand on à 15-20 ans, c’est de s’hydrater la peau avec une crème. Et autre étape cruciale dans la prise en main de son épiderme, c’est le démaquillage ! Beaucoup de femmes ne le font pas et ne permettent pas à la peau de respirer. Dans l’idéal, il s’agirait de faire un gommage par semaine afin de se débarrasser des cellules mortes afin que les cellules neuves puissent remonter à la surface. Puis, il est très important d’appliquer une crème solaire car le soleil dégrade la peau. On évitera également de fumer afin d’éviter d’accélérer le vieillissement de la peau, ici multiplier par 2 ! Un très bon anti-rides ? Le sommeil !

Quels sont les soins que vous proposez en prévention ? Il y a le gommage qu’on fait chez soi une fois par semaine. À la clinique, on propose entre autres la mésothérapie et le microneedling et deux types de peelings : superficiel et le moyen, le TCA (acide trichloracétique). Pour le premier aux acides de fruits, je recommande de le faire une fois par mois puis pour celui plus profond, appelé TCA, il faut envisager un soin par an. Ce dernier requiert d’éviter le soleil pour éviter une hyper-pigmentation ainsi il faut le faire à l’approche de l’automne et les résultats sont impressionnants dans la correction des ridules ou des taches cutanées.

Si on s’y prend tard au-delà de 40 ans et que le relâchement est déjà quelque peu entamé, comment peuton agir sur notre peau ? Quel est votre botte secrète pour rajeunir la peau ?

Le soin ultime est le Nanofat. Sans passer par la case bistouri, on va pouvoir injecter des cellules régénératives neuves qui vont se développer et fonctionner comme les cellules d’un bébé et fabriquer des grosses quantité d’élastine, de collagène et de nouveaux vaisseaux sanguins. C’est un retour en arrière de la peau. Nous proposons également le Zaffiro et le Sectum qui permettent tous deux de raffermir et améliorer l’apparence de la peau en stimulant la production de collagène et d’élastine.

Quelles sont les préoccupations principales des personnes qui viennent vous consulter ? Quelles sont les demandes les plus récurrentes ? Rester naturel et rafraîchir avant tout !

Nescens

Route du Muids 5, 1272 Genolier

Tél. +41 22 366 93 09

www.cliniquenescens.com

Centre de médecine esthétique et régénérative Clinique
73 Go Out! magazine BIEN-ÊTRE
Centre de médecine esthétique et régénérative – Clinique Nescens

FRAGRANCES INCLUSIVES

« Les odeurs n’ont pas de sexe. Rien n’est interdit dans un parfum pourvu qu’il procure du plaisir ! » disait Jacques Cavallier, célèbre parfumeur français. Pourtant, l’industrie de la parfumerie est l’une des plus genrées : pour les hommes, des essences boisées et sèches qui symbolisent une forme de virilité élégante, alors que pour les femmes, des notes délicatement sucrées et florales. Mais d’où viennent ces idées préconçues ? Ontelles toujours existé ? Afin d’y voir plus clair, on revient sur l’histoire de la parfumerie pour mieux comprendre pourquoi les parfums ont un genre, et on vous explique les bienfaits des fragrances unisexes en vous présentant le Gris Dior, un parfum totalement mixte et multi-facettes, ainsi que le Gentleman Society de Givenchy qui revisite le classique de la maison pour le rendre plus inclusif.

Juin 23 74 BEAUTÉ
Gris Dior, La Collection Privée de Christian Dior

L’être humain a toujours accordé aux parfums des propriétés magiques. Dans l’Antiquité, ils servaient à communiquer avec le sacré. Le terme est issu de l’expression latine « per fumum », qui signifie « par l’intermédiaire de la fumée » et faisant référence aux essences aromatiques qui étaient brûlées lors des rituels religieux. Au Moyen ge, bien que condamnés par l’Eglise catholique, les parfums sont fortement utilisés pour leur vertus thérapeutiques et purifiantes. On porte alors aux odeurs des pouvoirs magiques. Jusqu’au XXe siècle, les parfums sont utilisés par les hommes et les femmes sans distinction de sexe. Les odeurs sont une question de goûts personnels, pas de genre. C’est en 1904 que le parfum genré tel que nous le connaissons fait son apparition, lorsque Guerlain commercialise Mouchoir de Monsieur & Voilette

de Madame. Une véritable révolution marketing se met alors en marche. Afin de cibler au mieux les publics, les marques développent des fragrances différentes pour les hommes et les femmes. Mais les tendances fluctuent. Les années soixante sont marquées par une volonté d’odeurs légères plutôt mixtes comme Eau Sauvage de Christian Dior, alors que dans les années septante, les parfums redeviennent très marqués : une opulence de fleurs chez les femmes et des accords de fougère chez les hommes. Le genre des parfums est donc bien une histoire de communication et de publicité. Néanmoins, la parfumerie de luxe, qui se soucie peu des codes du marketing, n’a cessé de composer des essences aussi mémorables que confidentielles, mêlant magie, aventure et mystère, qui enivrent au-delà des considérations de genre.

NEW SOCIETY

Imaginé par le duo de parfumeuses Maïa Lernout et Karine Dubreil, la fragrance Gentleman Society est une déclinaison moderne, audacieuse et rafraîchissante du parfum mythique Gentleman de Givenchy créé en 1975. Présentée dans un flacon élégant et minimaliste, la version 2023 s’adresse à une masculinité plurielle et inclusive qui n’a pas peur de jouer avec les codes et de bouleverser les tendances. La fraîcheur de la sauge et du narcisse sauvage se mêle à des notes intenses de vétiver, de cèdre, de bois de santal et de vanille pour former une essence fraîche et captivante. Désinvolte, le Gentleman Society s’adresse à toutes les personnalités edgy.

Gentleman Society de Givenchy

www.givenchybeauty.com

Façonner un parfum à partir d’une couleur ? C’est le pari fou de la maison Christian Dior qui a imaginée l’expression olfactive du gris iconique de la maison de couture avenue Montaigne. Dans un écrin sobre, ce chypre énigmatique aux accents floraux et boisés capture savamment l’esprit audacieux de Dior. Unique et versatile, cette fragrance réintroduit les codes de la parfumerie de luxe en s’affranchissant des genres. La fusion des notes de tête de rose de Grasse et de bergamote de Calabre est sublimée par le jasmin auquel s’ajoutent des arômes de patchouli sur fond de mousse de chêne, et des notes citronnées. Les fleurs employées proviennent uniquement des jardins Dior, ce qui garantit leur traçabilité et leur qualité.

ZONE GRISE
75 Go Out! magazine BEAUTÉ
Gris Dior La Collection Privée de Christian Dior www.dior.com

Beauté intemporelle

Lorsque vient le temps de prendre soin de sa peau, l'une des préoccupations les plus courantes est celle de trouver les meilleurs soins pour atténuer les redoutées rides qui apparaissent avec l’âge. Avec tant de produits disponibles sur le marché, il est difficile de trouver crème à son épiderme ! Le mois dernier, on a testé et approuvé Timeline Skin Health, une gamme de produits dédiés à la santé de la peau made in Suisse. Mention spéciale au packaging des produits fait à partir de matériaux recyclables. Coup de projecteur sur ce nouvel indispensable beauté qui contribue à nourrir en profondeur notre peau.

Des produits dont on ne veut plus se séparer et qui s’associent parfaitement au design de notre salle de bain. On a découvert Timeline Skin Health, une enseigne suisse qui nous a séduite car prête à combattre le relâchement de la peau sur tous les fronts. Forte de plus de 15 années de recherche menée en collaboration avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), cette nouvelle reine du skincare annonce une découverte dans la technologie du vieillissement cutané avec sa nouvelle gamme qui comprend : une crème de jour, une crème de nuit et un sérum. Et si ces nouvelles pépites détenaient la clé de la jeunesse ? En tout cas, les critères pour ce, sont réunis. Tous les produits Timeline® Skin Health ont été formulés, développés et produits en Suisse et ont reçu l’appellation Swisscos. Une attention toute particulière a été portée à l’élaboration de formules « clean », qui ont été testées rigoureusement par des laboratoires indépendants et sont approuvées par des dermatologues. Tout est mis en œuvre pour une peau douce, soyeuse et éclatante.

BOOSTER LA JEUNESSE ET LA SANTÉ DE VOTRE PEAU

La peau est notre plus grand organe et consomme beaucoup d’énergie pour rester en bonne santé et combattre son processus de vieillissement. Cette énergie est produite au niveau cellulaire. En prenant de l’âge, ce processus devient de moins en moins efficace et conduit à l’apparition des signes du vieillissement tels que la perte de fermeté, d’éclat, le creusement de rides et une barrière cutanée plus fragile. Le tout impactant la santé et la longévité de la peau. Pour éviter les dégâts, on a choisi les formules de la gamme Timeline® Skin Health qui contiennent toutes Mitopure® qui a

été cliniquement prouvé pour ré-énergiser les cellules de la peau et lutter contre le vieillissement intrinsèque (biologiques) et extrinsèques (environnementaux). Le résultat ? Une peau pleine de vie et éclatante de santé. Grâce à des recherches révolutionnaires, l’enseigne suisse s'engage à développer des produits conçus pour aider à réduire l'impact du temps sur la santé. Avec cette nouvelle gamme, on ne tremble plus à l’idée de donner son âge !

La crème de jour, la crème de nuit et le sérum www.timelinenutition.com

Skin
Timeline®
Health
Juin 23 76 BEAUTÉ

RITUELS NATURELS

Réduction des ingrédients, lisibilité des composants, efficacité des produits, emballages minimalistes et recyclables, formules transparentes, ciblées et durables. En 2023, la tendance est au naturel car, il est important de faire du bien à sa peau et à la planète avec des produits green qui respectent à la fois notre épiderme et l’environnement. Close-up sur le nouveau rituel capillaire signé Nuxe et la collection Vinoperfect de Caudalie, deux gammes de soins qui nous veulent du bien.

PRODIGIEUX CAMÉLIA

Nuxe s’infiltre dans notre routine capillaire avec une nouvelle gamme prodigieuse à l’huile fermentée de camélia rose, qui est connue pour ses bienfaits nutritifs depuis des siècles. La fleur est en effet l’ingrédient secret du rituel beauté des geishas (rien que ça). La fermentation booste les bienfaits pour un effet de légèreté immédiat et une brillance remarquable. Le rituel en trois étapes permet de réparer et de nourrir en profondeur les cheveux dès la première utilisation. Le masque est à appliquer avant la douche sur des cheveux secs, pendant 10 à 30 min selon le type de cheveux. Facile à rincer, le shampoing et le démêlant viennent compléter le soin. L’odeur délicate et enivrante de fleurs d’oranger, magnolia et vanille vous transporte instantanément sur une plage paradisiaque. Les formules sont composées à 100% d’huiles végétales, garanties sans silicone ni sulfate et véganes.

NUXE, Collection Hair Prodigieux, Masque nutrition avant-shampooing, 125 ml Shampooing & Démêlant brillance miroir, 200 ml

www.fr.nuxe.com

LES POUVOIRS DE LA VIGNE

Best-seller de la marque, on ne présente plus le sérum éclat anti-taches dont un flacon est vendu toutes les 30 secondes dans le monde. Plus efficace que la vitamine C, la viniférine est l’arme secrète de Caudalie. Issue de la sève de vigne, elle permet de réduire considérablement les taches cutanées de tous types (cernes, marques dues au soleil ou à l’âge, cicatrices, boutons) et de les prévenir. Associée à la squalane d’olive qui adoucit et hydrate, la peau est régénérée et les tâches estompées. Ce printemps la gamme Vinoperfect s’élargit avec le soin éclaircissant regard qui lutte contre les cernes. Dites adieu aux poches sous les yeux qui trahissent une grosse fatigue. Grâce à son applicateur en céramique, la crème fluide corrige les cernes vasculaires (bleus ou violets) ou pigmentaires (bruns ou noirs) en apportant fraîcheur et illumination. À la rédaction, on ne s’en passe plus. À noter que les formules sans parfum et composées à plus de 95% d’ingrédients d’origine naturelle de Caudalie sont sans risque pour les femmes enceintes.

CAUDALIE, Collection Vinoperfect

Sérum éclat anti-taches 30 ml / Soin éclaircissant regard 15 ml / Crème éclat anti-taches 50 ml / Crème nuit glycolique anti-taches 50 ml / Masque peeling glycolique 75 ml

www.be.caudalie.com

77 Go Out! magazine BEAUTÉ

Genesis ouvre son studio à Genève

Après Zurich et Bâle, Genesis dévoile son troisième studio en Suisse. C’est à Genève que l’enseigne a posé en mai dernier, son savoir-faire et ses bolides de luxe. L’enseigne sud-coréenne développe et consolide ainsi sa réputation de fournisseur d’expérience client de premier ordre en Suisse.

Seulement deux ans après son lancement officiel sur le marché européen, la marque coréenne dont son modèle GV60 a été élu voiture suisse de l'année 2023 - ouvre déjà son troisième point de vente en Suisse avec le studio Genesis de Genève. Après la Suisse alémanique - Zurich et Bâle - c’est au tour des romands de pouvoir profiter de la gamme exceptionnelle de produits de ce constructeur de voitures de luxe. Le studio Genesis de Genève dirigé par Stefano Lo Cicero, responsable du lieu, est situé dans l’incontournable rue commerçante du Rhône dans un superbe espace de 345 mètres carrés d'espace d’exposition. Impossible de le manquer ! Une équipe d'assistants personnels Genesis est toujours présente pour accompagner les clients et leur permettre de mieux appréhender les spécificités de Genesis, la diversité de sa gamme de modèles et l'essence même de la marque. L'offre genevoise comprendra non seulement un assistant personnel Genesis, qui s'occupera de tous les besoins du client, mais également des essais routiers dans le modèle de leur choix ou des livraisons de nouvelles voitures, directement sur place ou éventuellement dans l'un des hôtels partenaires exclusifs de la marque de voiture à travers la Suisse. Parmi les collaborations, la marque premium du groupe Hyundai compte déjà l’hôtel Beau-Rivage. On compte sur l’enseigne sud-coréenne chamboulant les codes en se distinguant par un service client exceptionnel - pour nous en mettre plein les yeux avec ses futures prochaines nouveautés !

www.genesis.com

Genesis Studio de Genève Du lundi au vendredi de 10h à 19h, samedi de 10h à 17h Rue du Rhône 65, 1204 Genève
79 Go Out! magazine AUTOMOBILE
Genesis Studio à Genève

RDV PRIS

Don't miss

© Guillaume Lavrut, Noces d'or
CATHERINE GFELLER • ABUELA'S LIVING ROOM • ART BASEL • MARTIN BODMER X MAH • LES PIANOS ÉGARÉS • MONTREUX JAZZ FESTIVAL

JUSQU’AU 15 JUIN 2023

CATHERINE GFELLER

Exposition de photographies et vidéos

Jusqu’au 15 juin

Dans les espaces du MAHN & de la Galerie C, Neuchâtel www.catherinegfeller.com

La photographe et vidéaste binationale franco-suisse, Catherine Gfeller propose une toute nouvelle exposition de photos et de vidéos du 30 au 15 juin dans les espaces du MAHN & de la Galerie C, à Neuchâtel. L’artiste, aux talents innés, promet à ses visiteurs un voyage hors du commun. Elle les invite à déambuler à travers un parcours d’œuvres menant à des portraits subjectifs de villes-mondes jusqu’à Firelande, paysages ravagés par les incendies. Sont aussi conviées des photographies évoquant le monde contemporain, de notre place en tant qu’être humain, de notre lien avec l’environnement. Par cette installation, l’artiste souhaite apporter un regard à la fois critique et poétique. Le tout, permettant un voyage inédit pour ses visiteurs. Notre talentueuse photographe n’est pas à sa première exposition, de nombreuses sont emblématiques comme : Versions d'elle, Processions croisées, Pulsations , La Gardienne du Temps dans la forêt de Môtiers et projections vidéos monumentales en extérieur… Cette année, elle saura de nouveau vous impressionner tant l’entier de son travail s’apparente à un véritable chef d’œuvre. Catherine Gfeller a une manière de regarder le monde qui touche le cœur même de nos vies.

LE 10 JUIN 2023 DE 20H30 À 2H

ABUELA’S LIVING ROOM

Le 10 juin 2023 de 20h30 à 2h

Prix libre

Le Terreau – Rue des Terreaux-du-Temple 6 www.collectif-nocturne.ch/salle-du-terreau

Des concerts acoustiques aux sonorités R&B, Soul Funk et Hip Hop pour s’ambiancer et un dj set pour s’endiabler, le tout dans une salle à la scénographie totalement réinventée pour vous plonger dans le salon fantasmé de votre grand-mère, tel est le principe de l’événement Abuela’s Living Room qui se tiendra le samedi 10 juin au Terreau. Plus qu’une simple soirée, le Collectif Nocturne propose ici une véritable invitation à voyager dans le temps, l’espace d’un soir, pour retrouver la chaleur du cocon familial. Dans une ambiance cosy et décontractée, les genevois de tous âges sont conviés à venir découvrir trois artistes émergents (Raniiia, Funky McGee et Anecia), et leurs groupes, le tout en dégustant des pâtisseries artisanales qui rappellent la douceur d’une abuela. La soirée se terminera par les dj sets de C. Sugvr et de JRD, un jeune prêt à dévoiler son énergie. Un rendez-vous insolite à ne pas manquer.

Catherine Gfeller
Juin 23 82 RDV PRIS
Abuela's Living Room

ART BASEL

Du 15 au 18 juin 2023

www.artbasel.com

LES 17 ET 18 JUIN 2023

FONDATION MARTIN BODMER X MAH

Les 17 et 18 juin 2023

Route Martin-Bodmer 19, 1223 Cologny fondationbodmer.ch

www.mahmah.ch

Art Basel est de retour du 15 au 18 juin 2023 rassemblant 284 galeries internationales parmi les plus éminentes. Au-delà de ces participations cette année encore l’événement se veut comme un rendez-vous incontournable de l’art contemporain, avec le retour de l’espace Unlimited dont la curation a été confiée à Giovanni Carmine, directeur du Kunst Halle Sankt Gallen, qui rassemblera 76 installations de grande échelle réalisées par des artistes connus de tous, mais également par des artistes émergents. Parmi les nouveautés de cette édition nous compterons le Kabinett, rassemblant cette première année 14 galeries présentant 13 projets s’articulant autour d’une thématique commune. L’événement débordera une nouvelle fois dans l’espace public en ce mois de juin avec 24 installations conçues spécialement pour leur lieu d’exposition dans le centre de Bâle, dont la curation a elle été confiée à Samuel Leuenberger, fondateur de SALTS, espace d’exposition à but non lucratif. Un rendez-vous incontournable qui comme chaque année promet de nombreuses surprises.

Collaboration inédite entre la Fondation Martin Bodmer et le le Musée d’art et d’histoire (MAH). En regard de l’exposition Trésors enluminés de Suisse, les deux institutions renouvellent les liens étroits existant entre elles à travers des œuvres médiévales qui instaurent un dialogue avec le remarquable héritage transmis par les manuscrits réunis au sous-sol. Pour cette installation, on compte près de cent pièces du MAH qui s’invitent dans les vitrines de la Fondation et offrent aux visiteurs de découvrir le Moyen Age à travers une vaste typologie d’objets, des plus précieux aux plus quotidiens. Pour alimenter cette exposition, un week-end médiéval est donc prévue le 17 et 18 juin à la Fondation et le programme prévu ne vas pas vous déplaire !

DU 15 AU 18 JUIN 2023
Art Basel
83 Go Out! magazine RDV PRIS
Vue de la présentation d'œuvres médiévales du MAH à la Fondation Bodmer © Cologny, Fondation Martin Bodmer Photographie : Naomi Wenger.
Victoria Hall SCÈNES CULTURELLES DE LA VILLE DE GENÈVE Sc ALHAMBRA VICTORIA HALL CASINO THÉÂTRE MAISON DES ARTS DU GRÜTLI LE COMMUN THÉÂTRE PITOËFF THÉÂTRE DES GROTTES SCÈNE ELLA FITZGERALD Genève, ville de culture www.geneve.ch Let the music in! Rue du Général-Dufour 14 T 0800 418 418 victoriahall@ville-ge.ch Retrouvez tout le programme des concerts du Victoria Hall sur www.victoriahall.geneve.ch

DU 8 AU 25 JUIN 2023

LES PIANOS ÉGARÉS

Du 8 au 25 juin 2023

www.pianos-egares.ch

Envie de pianoter votre musique préférée qui vous rappelle de magiques souvenirs après une dure journée au travail ? C’est totalement possible avec les pianos égarés, un festival prévu dans les communes de Carouge, Collonge-Bellerive, Genève, Lancy, Perly-Certoux, Thônex et Vernier. Pour cette édition 2023, 10 concerts acoustiques gratuits avec un piano à queue itinérant sont au programme. Un lieu de rendez-vous est donné au public qui est acheminé par une courte balade sur le lieu de concert. Un moment 100% locale et variée (classique, jazz, soul, hip-hop, slam, pop, …), avec des formations inédites créées pour l’occasion. Vos petites oreilles seront enchantées par les performances de Florence Melnotte trio Sister song, The Crags,Trio Wintsch, Gysler & Jakubec ‘Around Bill Frisell, Vivo, Barlovento, June Milo, Félicien LiA, Rosario Baeza & Beatriz Raimundo, ENCORE & TOUJOURS, Piano Con Voce ainsi que Senti, Ô Débit & Leo Gastineau. Une parenthèse unique et magique à savourer à l’approche de l’été ! Et puis comme disait notre cher Platon : “La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée »…

DU 30 JUIN AU 15 JUILLET 2023

MONTREUX JAZZ FESTIVAL

Du 30 juin au 15 juillet 2023 Programme gratuit

www.montreuxjazzfestival.com

Cet été, direction Montreux pour profiter de son imposante programmation gratuite qui attend le public du 30 juin au 15 juillet. Au total, ce sont plus de 400 concerts, et autres événements gratuits qui seront répartis sur les quelques onze scènes intérieures et extérieures du festival. Cette année encore, il y en aura pour tous les goûts. Pour les fans de musique plus alternative qui cassent les codes, direction Lisztomania où l’on retrouvera notamment Nuit incolore. Les puristes jazz pourront de leur côté se délecter d’une programmation jazz gratuit au Memphis, avec notamment la présence de Marcus Miller le 12 juillet. La SuperBock Stage fait quant à elle la part belle à la scène suisse aux influences allant de la pop au r’n’b. Enfin, si vous allez au Montreux Jazz pour faire la fête sur des sons électros, impossible de manquer la programmation de Marco Mangione à l’Ipanema. Vous l’aurez compris, Montreux ne se rate pas cet été.

Montreux Jazz Festival
85 Go Out! magazine RDV PRIS
Les Pianos égarés

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