Go Out! n°109 Avril 2023

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N° 109 avril 23 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch
gemgeneve.com Pour les amateurs et les passionnés de pierres précieuses et joaillerie INTERNATIONAL GEM & JEWELLERY SHOW 11 14 MAI 23 PALEXPO GENÈVE CONFÉRENCES | EXPOSITIONS | ATELIERS MARCHANDS | RENCONTRES | DÉDICACES PROJETS ÉTUDIANTS | DESIGNERS

chambres insonorisées – bar 24/7 – Lean Luxury Design Hotels

en ville dans notre nouveau bar
Profitez
COLOGNE DUSSELDORF FRANKFURT GENEVA
ZURICH
sur le toit
de l’ete AMSTERDAM
HAMBURG LONDON MUNICH VIENNA
RUBY CLAIRE HOTEL & BAR Rue du Rhône 46 Genève Entrée par le passage Malbuisson

Pour cette nouvelle édition, on a décidé de vous embarquer à la manifestation parmi les plus attendues du calendrier design : le Salon du Meuble de Milan. Son point d’orgue cette année ? La lumière. Abordée avec un regard pluridisciplinaire, il sera question de sa présence tant dans le monde du design, de l’architecture, de l’art, que de la photographie, avec le retour d’Euroluce. Ainsi, pour cette cover d’avril, on a décidé de mettre la lumière sur le génial travail du duo Draga Obradovic et Aurel K. Basedow, présenté à Milan. Toujours sous le prisme du design, on s’est aventuré à la dernière exposition du Musée d’art et d’histoire MAH avec une figure prépondérante du mouvement Art Déco, l’artiste genevois : Jean Dunand.

La mousson printanière s’est abattue sur Genève nous offrant une nuée de rendez-vous culturels dont on ne sait plus où donner de la tête. On vous recommande vivement du côté de Vernier, Queen Blood, un ballet dance house, véritable ode à la féminité. En parlant de femme, Go Out ! est allé découvrir deux nouvelles figures féminines ayant repris les rênes de deux grandes institutions genevoises : Carine Ayélé Durand qui dirige le Musée d’Ethnographie de Genève (MEG) et Lada Umstätter désormais à la tête de la HEAD. Deux personnalités aux parcours atypiques et admirables à découvrir dans les pages qui suivent.

Ma recommandation personnelle ce mois ? La luxuriante programmation du Festival des Contes qui sort ses griffes, ses dents et toute une panoplie de fables pour croquer nos attentions en quête de sensations littéraires.

À vous de jeter vos clés, sortir et vous laisser séduire par la culture !

ÉD`ITO
7 Go Out! magazine
Opéra de Dimitri Chostakovitch 30.4 — 9.5 2023 Lady Macbeth
PHOTO : PAOLO PELLEGRIN DÈS CHF 17.– GTG.CH
de Mtsensk

10 n 11

HIGHLIGHT

CULTURE 15 n 51

LIFESTYLE 52 n 80

12 n 13

HERMÈS & MISHIMA RDV PRIS

81 n 85

17. ART / EXPO

29. ARCHITECTURE

33. MUSIQUE

34. FESTIVAL

37. DANSE

39. THÉÂTRE

45. DESIGN

48. HORLOGERIE

EN COUVERTURE

DRAGA & AUREL © LORENZO BUTTI

54. COUP DE FOOD

62. VOYAGE

65. HOTEL

75. BEAUTÉ

79. TECHNOLOGIE

Crédits photos

À gauche : Apocalypse, épisode 1

© Dorothée Thébert Filliger

Au centre : Pretty Patty

À droite : De la série Réaction, 2021 © Olivia Malena Vidal

IMPRESSUM

Éditeur Association Go Out ! Directrice de la publication

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Cheffe d'édition Aurore de Granier

Graphiste Lucie Goujat

Resp. art contemporain

Ambre Oggier

Rédacteurs Rrezarta Bislimi, Aurore de Granier, Lisa Lorenzelli, Ambre Oggier, Bernard Pichon

CONTACT

info@gooutmag.ch

www.gooutmag.ch

N° 109
N° 109 avril 23 9 Go Out! magazine

La HEAD décode pour vous la transition numérique

Nouveau cycle de formation continue dispensée par les plus grands spécialistes de l’IA et du digital sous forme de modules courts.

Plus d’informations sur www.head - geneve.ch

Modélisation d’expositions en 3D du 10 au 14 juillet 2023

Intelligence artificielle du 30 août au 02 septembre 2023

Web3 basics

22 - 23 septembre, 29 - 30 septembre, 6 - 7 octobre, 13 - 14 octobre 2023

Creative coding

3 - 4 novembre, 10 - 11 novembre, 17 - 18 novembre, 24 - 25 novembre 2023

Création de podcast documentaire 2, 9, 16 décembre 2023, 13 janvier 2024

Game design

12 - 13 janvier, 26 - 27 janvier, 2 - 3 février, 9 - 10 février 2024

Web to Print

1 - 2 mars, 8 - 9 mars, 15 - 16 mars, 22 - 23 mars 2024

Écrire et publier

20 avril, 27 avril, 18 mai, 25 mai, 1er juin 2024

LE MIR SUR NOTRE LIGNE DE MIRE

Après d’énormes travaux de rénovation, le Musée international de la Réforme (MIR) rouvre ses portes le 27 avril prochain ! La nouvelle mouture de l’unique musée au monde entièrement consacré à l’histoire du protestantisme se dévoile plus moderne. À l’intérieur ? On y découvre naturellement une salle dédiée à Genève et Calvin. Le MIR présente également ses contemporains, dont un buste de Farel ainsi que ses adversaires. Le tout est ponctué d’expositions interactives permettant au visiteur de le transporter dans une odyssée immersive à travers l’histoire du protestantisme et ses influences mais loin de tout prosélytisme confessionnel. L'objectif du MIR a toujours consisté à expliquer les origines de ce courant. Pour fêter la réouverture, le musée créé en 2005, et lauréat du Prix du Musée 2007 du Conseil de l’Europe, dévoile également une exposition temporaire dénommée « Déflagrations » , constituée d’une impressionnante collection de dessins réalisés par des enfants vivant dans des pays en guerre.

Rendez-vous le jeudi 27 avril sur le parvis de la Cathédrale Saint-Pierre, dans la jolie Maison Mallet construite au 18ème siècle sur l’emplacement du cloître de Saint-Pierre où fut votée la Réforme à Genève en 1536 !

Musée de la Réforme MIR

Rue du Cloître 4, 1204 Genève www.musee-reforme.ch

Tél. +41 22 310 24 31

11 Go Out! magazine HIGHLIGHT
Fille au char, Syrie © Solinfo – Déflagrations

coup de c�ur d'hermès

SPIDERCAT

Tout le monde le sait, nous félins sommes des pros de la grimpe, que ce soit au sommet de certains arbres ou sur les rideaux fraîchement installés de nos châteaux respectifs, on ne recule devant aucun challenge à escalader ! Quand je me lance, coussinets rembourrés et moustaches au vent, mes coups de griffes s’agrippent avec brio à n’importe quel matériau. Et là, je viens d’apprendre que la proposition du Service des sports de la Ville de Genève a été validée pour aménager sur le Mur des Réformateurs des voies d’escalade. Quelle nouvelle grisante ! J’en ai les moustaches qui frisent. Au programme ? Quatre voies avec des niveaux de difficultés différents : la voie Farel (en rouge), qui passe par la gauche du prédicateur pour les débutants, la voie Knox (en bleu), tout à droite, pour les grimpeurs moins expérimentés, les voies du centre « De Bèze » et « Calvin » réservées aux avancés donc à moi et mon gang de chats intrépides. Toutes les prises installées seront en plastique recyclé et en peinture biodégradable. Une assistance électrique à la grimpe sera aussi proposée sur la voie Calvin, à travers un câble qui traversera la statue. Le système sera alimenté par de petits panneaux solaires installés au sommet du Mur. De quoi contenter tout le monde. Rooar.

Le Mur des Bastions

Du lundi au samedi de 9h à 17h

Prom. des Bastions 1, 1204 Genève www.geneve.ch

Avril 23 12 HERMÈS & MISHIMA

Une fois n'est pas coutume

coup de griffe de mishima

Savez-vous d’où vient mon blaze Mishima ? Il provient du délire déluré de lettré de ma chère maîtresse qui a toujours adoré l’écrivain nippon Yukio Mishima. Et pourquoi je vous raconte cela ? Pour vous annoncer le triste départ du foisonnant compositeur de génie Ryuichi Sakamoto, adulé dans son Japon natal. Figurez-vous que c’est son père qui éditait Yukio Mishima. Le voilà le lien loin d’être tiré par les moustaches ! Moi qui suis plutôt un féru de jazz, j’ai toujours admiré Sakamoto pour la composition des musiques de films inoubliables, défraîchissant inlassablement en pionnier des sons numériques et ayant toujours milité avec ferveur pour l’environnement ! Pour les curieux qui ne connaissaient pas cet artiste ayant décroché l’oscar de la meilleure musique en 1988 pour le « Dernier Empereur » de Bernardo Bertolucci, je vous le recommande furieusement dans « Furyo » de Nagisa Oshima (1983), film subversif sur un camp de prisonniers en Asie durant la Seconde Guerre mondiale, où Ryuichi Sakamoto brille aussi en tant qu’acteur aux côtés de David Bowie et Takeshi Kitano. Ryuichi Sakamoto avait aussi travaillé pour Brian de Palma et Pedro Almodovar, et plus récemment écrit la bande originale de « The Revenant » d’Alejandro González Iñárritu (2015). Parallèlement, il avait co-fondé avec Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi le groupe Yellow Magic Orchestra (YMO), dont l’électro-pop survitaminée aura par la suite une énorme influence sur la techno, le hip-hop et la J-pop, et inspirera les mélodies synthétisées des premiers jeux vidéo. Paix à l’âme de ce génie du son et du cinéma.

SAYONARA RYUICHI SAKAMOTO
13 Go Out! magazine HERMÈS & MISHIMA
©
CULTURE HEAD • MCBA •MAH • MEG • THÉÂTRE VIDY • OSR • COUR DES CONTES • QUEEN BLOOD • LOUIS BONARD • THEATRE VERNIER • IL SALONE DEL MOBILE • WATCHES & WONDERS • SWATCH Open up
D&A x Galerie Philia Ravine

Trésors enluminés de Suisse

Du 3 mars au 9 juillet 2023

S'ÉCRIT POUR LA HEAD

C’est un déménagement d’une rive à l’autre qu’a récemment opéré Lada Umstätter. Après avoir passé cinq années comme conservatrice en chef des beaux-arts au Musée d’Art et d’Histoire de Genève, l’historienne de l’art spécialisée en art suisse a été choisie pour remplacer Jean-Pierre Greff à la tête de la HEAD. Un nouveau poste réunissant ses deux passions, la transmission de la culture à tous, et l’enseignement, qui vient inscrire l’institution dans sa continuité tout en lui insufflant un vent nouveau. Dans un entretien réalisé deux mois suite à la prise de ses fonctions, Lada Umstätter nous raconte le récit de son arrivée à la HEAD en tant que première femme directrice, ses ambitions pour l’école de renommée européenne, et sa volonté de changer l’image que l’on porte sur la culture.

UNE NOUVELLE PAGE
17 Go Out! magazine ART / EXPO
Lada Umstätter, la nouvelle directrice de la HEAD – Genève © Photographie : E. Guinzbourg

Après la Russie, l’UNIGE, la Chaux-de-Fond, puis le MAH, maintenant la HEAD. Pouvez-vous revenir avec nous sur votre parcours, et les raisons qui ont motivé votre arrivée à la HEAD ?

Tout a commencé pour moi quand j’ai étudié l’histoire de l’art dans mon pays natal, la Russie, où je me suis spécialisée en art suisse. Puis, je suis arrivée en Suisse, et j’ai enseigné cette discipline à l’Université de Genève, vivant désormais dans les paysages que j’avais d’abord rencontrés grâce à Hodler et à Vallotton. Par la suite, mon parcours m’a amenée à travailler dans des musées, sans jamais laisser la recherche et l’enseignement de côté. Concernant la HEAD, pour être complètement honnête avec vous, j’ai eu un temps d’hésitation avant de postuler. Non pas que je ne croyais pas en ma capacité de mener cette institution, mais parce que l’école était un bastion exclusivement masculin jusqu’ici, dirigée par des hommes depuis sa création il y a 275 ans,en 1748 !!! C’est aussi ce délai de réflexion qui m’a permis d’avoir l’élan nécessaire je pense, un élan décisif puisque j’ai obtenu ce poste très convoité après un processus de candidature

long et difficile, qui m’a finalement permis de remporter l’adhésion du jury de recrutement à l’unanimité. Je viens d’une famille où les femmes ont toutes occupé des postes extraordinaires. Mon arrière-grand-mère dirigeait la maison d’haute couture, ma grand-mère était une grande scientifique, ma mère une directrice de musée spécialisée dans l’histoire de l’opéra. J’ai donc été éduquée avec cette idée que les femmes peuvent occuper des postes importants, pourtant il est évident qu’en 2023 encore, les femmes ne se sentent pas toujours légitimes d’occuper des emplois où elles ont une vraie carte à jouer.

Mes deux sœurs et moi-même avons grandi dans une double croyance : que pour être heureuse nous devions être passionnées par notre métier, et que la culture était une échappatoire vitale au quotidien. Moi j’ai deux passions, la culture au sens large ainsi que le désir de la partager avec le plus grand nombre, et la recherche couplée à l’enseignement. Ce poste était donc celui de mes rêves d’une certaine manière, et je suis aujourd’hui très heureuse d’avoir eu confiance en moi et d’avoir postulé.

Avril 23 18 ART/ EXPO
HEAD – Genève

La HEAD a pour ambition de former les créatifs de demain. Comment abordez-vous cette mission, quelques mois après votre arrivée à la tête de l’institution ?

Beaucoup de gens pensent que pour diriger une école d’art il faut être artiste ou un designer. Je crois que les collègues et les étudiants ont avant tout besoin d’une personne sachant parler leur langue et qui, d’une manière ou d’une autre dans sa carrière, a déjà touché aux différents domaines enseignés dans l’école. Chez nous, la transmission du savoir et le développement de compétences s’acquiert grâce à un corps enseignant d’une exceptionnelle qualité, qui bénéficie d’un plus non négligeable :connaître la réalité du terrain. Tous enseignent à temps partiel, et ont pour obligation de continuer à exercer à côté leur activité de designers, architectes, cinéastes, graphistes, etc. Je pense que ce pré-requis démontre bien l’une des valeurs de l’institution dans laquelle je me retrouve totalement : il faut être inscrit dans le présent, dans le concret, pour former les créatifs de demain. Au-delà de cet enseignement de très haute qualité qui va continuer à se développer en s’étoffant de nombreux intervenants externes, j’ai pour objectif de développer les relations de la HEAD à l’international. Tant pour faciliter les échanges des étudiants, que pour établir des projets culturels ensemble. La HEAD bénéficie d’une réputation qui ne fait que grandir, et nous sommes aujourd’hui en mesure d’entrer en dialogue avec les meilleures écoles à travers le monde.

Vous avez confié l’an dernier vouloir changer l’image de la HEAD. Qu’entendez-vous par ceci ?

Il est clair qu’encore aujourd’hui la HEAD, à l’image de nombreuses écoles d’art et d’arts appliqués en Europe, souffre parfois de points-de-vue simplistes de la part du public ne la connaissant pas bien et la jugeant de ce fait « élitiste, intimidante, usine à chômeurs… », on entend vraiment tout et n’importe quoi. Cela démontre une incompréhension à l’égard de ce que nous faisons réellement, c’est-à-dire former des esprits créatifs très précieux, qui constituent en réalité les forces vives parmi les plus polyvalentes de tous les diplômés sortant des grandes écoles. Pour changer notre image vis-à-vis du grand public, je pense qu’il est important de communiquer plus et mieux sur ce que nous faisons au sein de l’école, et de proposer des événements accessibles à tous, en dehors de nos murs. Mais au-delà de cela, j’ai pour souhait de créer des cours occasionnels pour les enfants donnés par nos étudiants, dans le domaine créatif au sens large. Pour moi, ils sont le pont qui peut faire comprendre aux adultes ce que nous faisons réellement, mais aussi l’importance de la créativité et de la culture dans notre société. Ce projet de changer l’image de la HEAD s’inscrit dans quelque chose de plus grand : changer le regard de la société sur le monde de la culture. On peut me

reprocher que c’est un projet démesuré, qu’une école ne changera pas la société, mais je crois qu’il est important d’essayer et que nous avons toute la légitimité et pour enclencher ce changement.

Dans le cadre de l’école en elle-même, quels autres projets souhaitez-vous développer au sein de la HEAD ?

L’équipe et moi-même avons de nombreuses idées, à l’image de l’expansion d’une programmation culturelle déjà dense, de l’accueil continuel d’intervenants extérieurs, qui atteint déjà les 1000 par an à l’heure actuelle. Parmi les projets qui me tiennent particulièrement à cœur, je peux mentionner le développement du master en cinéma. Nous travaillons en collaboration étroite avec l’ECAL dans le cadre de ce programme, en ayant une ambition de créer une « école nationale de cinéma » en Suisse romande. En nous associant aux autres écoles romandes, en réunissant nos compétences, mais également en travaillant avec les autres départements de la HEAD à l’image de l’architecture d’intérieur et de la mode, nous pourrons créer un enseignement d’excellence dans ce domaine.

Je suis arrivée avec beaucoup d’idées, et l’équipe de passionnés qui m’entoure fourmille elle aussi de propositions. La Suisse est un territoire d’une grande richesse culturelle, avec de nombreux musées, des écoles de renom en nombre qui collaborent entre elles et offrent des propositions variées menant à une multitude de possibilités pour les créatifs qui étudient en Suisse. Depuis toujours, c’est un pays qui a vu naître de nombreux esprits brillants qui se sont démarqués dans le monde de l’art et du design, même si cela n’est pas toujours connu de tous. Et nous espérons bien ici à la HEAD continuer de cultiver un terreau fertile pour les futures générations qui permette à la Suisse de bouillonner de propositions culturelles, aujourd’hui, et demain.

Avenue de Châtelaine 5, 1203 Genève

www.hesge.ch/head

19 Go Out! magazine ART/ EXPO
Culture et communication 022 306 07 80 • scc@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie Ville de Vernier
ARDEO DVORAK, MAYER, MENDELSSOHN DIMANCHE 30 AVRIL • 17H SALLE DU LIGNON RENCONTRES CLASSIQUES • MUSIQUE
QUATUOR
© Franziska Strauss

SILVIE DEFRAOUI : QUAND L'ART SE FAIT PHILOSOPHIE

Le Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA) consacre sa nouvelle exposition à l’artiste suisse Silvie Defraoui à travers une rétrospective imaginée en étroite collaboration avec cet esprit créatif. Laissant son empreinte sur la création artistique helvète depuis de nombreuses années, Silvie Defraoui déploie ici un panorama de près de trente années de travail qui nous entraîne dans un véritable voyage à travers son esprit. Passionnée par la mixité des médiums, elle nous parle de la fugacité du temps présent comme expérience centrale de notre condition dans un accrochage où l’art visuel rencontre avec subtilité la philosophie.

C’est une relation qui se construit depuis de nombreuses années entre le MCBA et Silvie Defraoui. Occupant une place de choix dans la collection de l’institution, mais ayant également fait l’objet d’une exposition avec son compagnon et binôme Chérif Defraoui dans les années 1980, elle est aujourd’hui invitée à présenter une rétrospective, conviant le public à découvrir une partie des Archives du futur. Créées avec son compagnon, elle continue d’enrichir cette structure depuis sa disparition en 1994, point de départ temporel de l’exposition. Depuis toujours fascinée par les questions de mémoire, de passage du temps et du lien qu’il entretient avec l’espace, elle porte un intérêt marqué pour la question de l’impermanence du présent comme définition de notre passage sur terre. Cette interrogation guidant son travail se manifeste par un méli-mélo visuel où à travers la photographie et la vidéo elle entremêle les symboles de notre quotidien, et nous interroge sur le caractère immuable que nous appliquons aux objets et aux images.

Divisé en diverses thématiques, l’espace d’exposition du MUDAC revient ainsi sur près de trois décennies de travail. Si on constate une grande variété des interrogations, des réponses qu’elle y apporte, mais aussi des médiums employés, des points communs se démarquent dans l’accrochage où l’on retrouve de nombreux collages. Superposant les objets et symboles, récoltant les images et les mots, son importante production artistique ici représentée par la quarantaine d’oeuvres sélectionnées

vient ainsi nous parler d’histoires, de poèmes, ou encore d’ombres portées. Classées en dix catégories, les collages, productions visuelles et photographies semblent alors nous inviter à une réflexion totale sur l’expérience qu’est la vie. Une thématique plurielle, remplie de possibles, qui témoigne à la perfection de la production de Silvie Defraoui, n’imposant aucune limite à son travail ni à son esprit. Une vision inspirante qui nous invite à notre tour à regarder notre vie autrement.

Jusqu’au 21 mai 2023

MCBA - Musée Cantonal des Beaux-Arts, Plateforme 10 Place de la Gare 16, 1003 Lausanne

Silvie Defraoui, Le Tremblement des certitudes
21 Go Out! magazine ART/ EXPO
MCBA, Silvie Defraoui, vue de l'exposition

JEAN DUNAND : LA

MAITRISE DE LA MATIÈRE

Le Musée d’art et d’histoire ne manque pas de ressources ni d’idées novatrices. Après avoir inauguré leur maxi exposition carte blanche à Ugo Rondinone, le MAH présente une exposition remarquable consacrée à l’artiste genevois Jean Dunand (1877-1942), qui a marqué son temps par sa parfaite maîtrise des différents matériaux, sa polyvalence et son inventivité. Figure prépondérante du mouvement Art Déco et créateur de génie, Jean Dunand fait pour la première fois l’objet d’une exposition entièrement consacrée à son œuvre. Un parcours surprenant élaboré autour des quatre éléments – feu, terre, air et eau - qui rend hommage à un maître genevois de l’artisanat d’art. À découvrir jusqu’au 20 août.

OGGIER
par AMBRE
Avril 23 22 ART/ EXPO
Jean Dunand, Paravent à six feuilles, Paris, 1926, Bois laqué noir et rouge rehaussé d’or 125 cm x 25 cm (par feuille, Don de Suzanne Dunand, 2014, Inv. AA 2014-0032 © Musée d’art et d’histoire de Genève, photo : F. Bevilacqua

Né à Lancy en 1877, Jean Dunand se forme à l’art du modelage et de la sculpture à l’École des arts industriels de Genève où il se distingue très rapidement comme un ciseleur d’exception. Afin d’approfondir sa formation, il quitte sa ville natale pour se rendre à Paris grâce à une bourse de la Ville de Genève. Là-bas, il se forme à la dinanderie, c’est-à-dire au travail du cuivre, et poursuit ses expérimentations sur les divers matériaux. À la manière d’un alchimiste, il travaille la matière, la transforme et la sublime en créant des objets d’art uniques relevant d’une grande virtuosité et d’une imagination sans limites. Sa manière inédite de métamorphoser de simples objets usuels en œuvres d’art aux décorations élaborées font de lui un artiste incontournable. En 1900, il participe à l’Exposition universelle de Paris comme exposant suisse. Quatre ans plus tard, il ouvre un atelier de sculpture et de dinanderie dans le 14e arrondissement de Paris. Très vite, son talent est reconnu et sa carrière décolle. Ses œuvres mêlent avec une virtuosité et une ingéniosité innovante des matériaux divers comme l’acier, le bois, le cuivre, la coquille, le coquillage, la mosaïque, le stuc et la laque. Sa maîtrise de techniques aussi complexes que laborieuses le démarque indéniablement des autres artistes de son temps.

Toujours avide de nouveautés et désirant repousser les limites de la matière à la manière d’un alchimiste, il s’initie à l’art de la laque en 1912 suite à sa rencontre avec le Maître japonais, Seizo Sugawara. Les panneaux de laque exposés témoignent de sa parfaite connaissance de cette technique asiatique particulièrement rare chez les Occidentaux et de son interprétation personnelle. Ainsi, une scène de chasse rappelant les peintures européennes remplace les habituels motifs japonisants des panneaux de laques asiatiques. Au centre de la salle d’exposition, de sublimes paravents en bois laqué et coloré côtoient des vases mêlant acier et nacre et fusionnant artisanat, art et utilité. Aux murs, des portraits de personnalités de l’époque, dont Joséphine Baker, font face à l’autoportrait de l’artiste réalisé en mosaïque. Enfin, sont présentés plusieurs ensembles majestueux de parures mêlant divers matériaux tels que l’or, le métal, la laque, l’acier, le nacre mais plus étonnant encore : la coquille d’œuf. Un savant mélange des matières qui repoussent les limites de celles-ci pour mieux les sublimer.

Les œuvres exposées proviennent majoritairement du fonds conséquent conservé par le MAH. Elles témoignent de la démarche perpétuelle du musée d’acquérir des œuvres d’artistes locaux. Elles sont complétées par des pièces rarement montrées appartenant à des collections privées dont celle de la famille de l’artiste, mais aussi des musées suisses et français, comme le prestigieux musée du quai Branly-Jacques Chirac.

Jusqu’au 20 août 2023

Prix libre

Musée d’art et d’histoire (MAH)

Rue Charles-Galland 2, 1206 Genève

www.mahmah.ch

Jean Dunand L’alchimiste Parure composée de six colliers et de deux bracelets, Paris, vers 1925, Oréum, laque noire et rouge, D. entre 13,2 et 18 cm (colliers) ; D. 9,3 cm (bracelets) Achat, 1981, inv. AD 3956 à AD3963, © Musée d’art et d’histoire de Genève – Photographie : M. Aeschimann
23 Go Out ! magazine ART/ EXPO
Autoportrait, Paris, 1932, Mosaïque de verre de couleur et or, 95 x 65 cm Don de Suzanne Dunand, 2014, inv. AA 2014-0034 © Musée d’art et d’histoire de Genève – Photograohie : B. Jacot-Descombes

28-30.04 75 ANS DU POCHE FORUMS & FÊTES

Pendant trois jours, nous vous proposons d’échanger, de penser, de récupérer, de réutiliser, de vous projeter vers la saison 23-24 mais aussi et surtout de FÊTER !

VE 28.04

Le temps d’un FORUM, tracer l’histoire de cette scène qui depuis 75 ans écrit le pouls de son temps, échanger autour de la notion d’Ensemble et des autres formes de production théâtrale en Suisse romande et au-delà. Vous présenter un film retraçant l’aventure d’une partie de l’Ensemble du POCHE autour de la création d’un spectacle – Le Père Noël est une benne à ordures. gratuit

14h FORUM sur L’Ensemble

19h projection du film L’Ensemble de David Maye

SA 29.04

Partager, discuter, débattre des changements nécessaires dans les manières de faire théâtre face à l’urgence climatique, REJOUER cette aventure et interroger la durabilité. Revendre, faire circuler l’éphémère du spectacle, costumes, morceaux de décors dans une vente aux enchères. gratuit

15h FORUM sur la durabilité

17h30 vente aux enchères au profit d’une association œuvrant pour le développement durable, commissaire-priseur Rébecca Balestra

19h annonce de saison 23-24

DI 30.04

Et à l’issue de la dernière de La putain respectueuse, FÊTER ! Fêter un théâtre qui s’écrit au présent avec un dernier bal musette qui RECYCLE les airs de ces 75 dernières années !

17h La putain respectueuse suivi dès 18h15 d’un bal musette qui recycle les airs des 75 dernières années !

À l’exception de la représentation de La putain respectueuse, tous les événements de ce week-end anniversaire sont gratuits.

THÉÂTRE/VIEILLE-VILLE +41 22 310 37 59 POCHE---GVE.CH

LE MEG DE DEMAIN

Alors que nous étions présents au Musée d’Ethnographie de Genève (MEG) en mars dernier pour découvrir l’exposition Le MEG et les 17 objectifs de développement durable prenant place dans ses jardins, nous avons eu l’occasion de rencontrer sa directrice Carine Ayélé Durand. À la tête de l’institution depuis juillet 2022, elle nous parle ici de son parcours qui l'amène à des réflexions fortes sur les droits des peuples autochtones, du futur du musée en regard de cette problématique, et de l’engagement du MEG qui se veut exemplaire pour un avenir durable. Une rencontre inspirante à l’aube de l’inauguration de la prochaine exposition du musée, qui ouvrira le 5 mai 2023, Être(s) ensemble.

par AURORE DE GRANIER
25 Go Out! magazine ART/ EXPO
Carine Ayélé Durand © Photographie : J. Watts

Avant de parler présent et futur, faisons un bond dans le passé. Pouvez-vous revenir avec nous sur votre parcours, qui vous a amenée à être nommée directrice du MEG en juin 2022 ?

Au départ, mon parcours est classique. J’ai tout de suite étudié l’ethnologie et l’anthropologie, mais ma spécialisation est venue plus tardivement. Après avoir travaillé au Brésil, j’ai commencé à me spécialiser dans les Amériques plus largement, puis j’ai développé mes compétences jusqu’à l’Arctique. À l'époque, je travaillais au Musée des Confluences de Lyon où j’étais responsable des collections Amériques, et rapidement la réflexion s’est orientée sur les peuples autochtones, mais aussi les artistes contemporains qui s’inspiraient des collections du musée pour créer des œuvres. Je voulais aller plus loin dans ces relations entre les peuples, les artistes contemporains, et les musées, et j’ai donc décidé de partir en Angleterre pour rédiger une thèse à ce sujet. J’ai eu l’opportunité de travailler sur deux expositions à cette époque, l’une sur les îles du Pacifiques, et l’autre prenant place à Stockholm. À ce moment, en 2001, la Déclaration des droits des peuples autochtones était en pleine rédaction, et je me suis penchée sur la manière dont les musées européens prenaient ou non en compte les droits des autochtones, dans ce cas précis avec le peuple Samis. C’est un sujet qui m’a depuis passionnée, et au MEG, avec Boris Wastiau comme directeur à mon arrivée, ces questions étaient devenues centrales, et je compte bien aujourd’hui les développer encore plus largement.

Concrètement, comment est-ce que cette problématique vient jouer un rôle dans la création des expositions du musée ?

Nous essayons de mettre en place une véritable collaboration entre le musée et les peuples autochtones à qui appartiennent ces objets. Car oui, la collection est la propriété de la Ville de Genève, mais ici nous devons parler de co-gestion, de partage, et de travail collectif. C’est une approche que nous avons mise en place dès 2021, avec l’exposition Injustices environnementales en prenant en compte le ressenti des peuples, qu’il s’agisse de la présentation des objets, mais aussi de la rédaction des textes. Par exemple, un objet considéré comme sacré a dû être retiré de l’exposition quelques jours avant son ouverture à la demande de la population autochtone. On peut penser ici qu’il s’agit de respect vis-à-vis d’une culture, mais en réalité c’est bien plus que ça, il s’agit de respecter la loi de la Déclaration des droits des peuples autochtones.

Et du côté de la conservation, quelles modifications sont mises en place dans la méthode de travail des conservateurs du MEG ? Tout d’abord, le terme conservation est aujourd’hui remplacé par bien-traitance. Il est devenu capital dans notre pratique au musée de comprendre les objets qui se trouvent dans nos collections à travers le regard des peuples où ils trouvent leur origine. Ainsi, si une objet sacré demande la mise en place de rituels, d’une attention différente en raison d’un statut sacré, nous le ferons. Idem si l’objet doit être enterré dans un lieu spécifique, voire laissé à une décomposition naturelle. Nous sommes en devoir de respecter la volonté de ces peuples autochtones, peu importe leur situation géographique. Et évidemment la question de la restitution est centrale, et je suis totalement ouverte à cette possibilité, comme le démontre la restitution d’objets sacrés rendus au peuple iroquois en février dernier. Mais nous souhaitons également mettre en place de nouvelles pratiques déjà utilisées en Amérique du Nord, avec par exemple la possibilité de rendre un objet le temps d’un rituel, avant qu’il ne revienne au musée. Ce qu’il faut avant tout comprendre c’est que nous sommes dans une optique de collaboration totale.

Et en rapport avec le public de l’institution ?

Boris Wastiau a déjà initié un travail colossal de ce côté-ci lors de sa direction. Il a toujours insisté pour faire connaître à tous la provenance des objets, le parcours qu’ils ont réalisé pour arriver dans les collections du musée. Cette recherche de provenance, j’aimerais la pousser encore plus loin en y apportant un aspect contemporain : celui des conséquences actuelles sur les peuples concernés. On observe de nombreuses évolutions dans notre pratique, mais mon objectif est que dans dix ans nous nous retournions sur le passé pour constater que notre méthode a totalement changé.

Avril 23 26 ART/ EXPO
Le Foyer du MEG © Photographie : J. Watts

Peut-on nous attendre à de futures expositions abordant cette problématique de manière très concrète ? En effet, en 2024 nous présenterons une exposition qui portera sur le rôle de Genève dans le monde colonial, et sur la manière dont les objets de la collection sont arrivés en Suisse. L’idée est de partir dans nos collections et de retracer la route parcourue par l’objet, dans quel contexte celui-ci a quitté son pays d’origine, et de poser la question, maintenant, qu’est-ce que l’on fait ? Quel est le musée de demain ? Cette future exposition vient présenter les valeurs communes de tous les conservateurs du MEG qui ont à cœur de changer leur approche, et de collaborer avec les populations autochtones de la manière la plus complète qu’il soit.

Dans les jardins du musée nous retrouvons actuellement une exposition consacrée au 17 ODD (Objectifs de Développement Durable) de l’ONU. Concrètement, comment est-ce que le MEG s’engage dans ces objectifs ? Nous avons à cœur de respecter ces 17 ODD, et de donner l’exemple, et cela demande une réflexion constante. Accueillir cette exposition dans nos jardins, en FALC (français Facile à Lire et à Comprendre), c’est une manière pour nous de nous engager, mais aussi de sensibiliser chacun à ces enjeux. Concrètement, cela se traduit par la réutilisation dans les scénographies de nos expositions, mais aussi dans notre travail de médiation et d’inclusion. Par exemple, nous collaborons avec une association travaillant avec des apprenants de français, qui ont pour objectif de parler de leur histoire au public,

dans une langue qu’ils apprennent encore, en devenant guides conférenciers. En réalité, ce que nous gardons sans cesse en tête au MEG, c’est que ce musée, c’est la société. Ce qu’il y a dehors, il faut le retrouver dedans en nous inscrivant dans les ODD de l’ONU à chaque instant.

Le développement durable, la nature, ce sont des thématiques que l’on retrouvera également dans la prochaine exposition qui ouvrira en mai ?

En effet, Être(s) ensemble se positionne pour repenser notre relation au reste du monde, en partant du postulat qu’il fut un temps l’harmonie régnait entre les humains et la nature, puis il y a eu une rupture. L’exposition se focalise alors sur six personnes qui tentent de créer à nouveau cette connexion en dialoguant avec le vivant. Cela arrive avec de nombreuses problématiques, mais permet de montrer qu’il est possible de vivre harmonieusement avec notre éco-système, et que ce dialogue peut être retrouvé, pour le bien de tous.

Le MEG et les 17 objectifs de développement durable

Jusqu’au 30 juin 2023

Les jardins du MEG

Etre(s) ensemble

Dès le 5 mai 2023.

Musée d’Ethnographie de Genève

Bd Carl-Vogt 65, 1205 Genève www.meg.ch

27 Go Out! magazine ART/ EXPO
Être(s) ensemble – Perdrix choukar, Alectoris chukar, Brûle-parfum, Chine, Période Kangxi, 17e siècle – 18e siècle Bronze, laiton, émail, Acquis d’Hoffmann Rosselet en 1891 ; MEG Inv. ETHAS K001807

VIDY : L'ÉPHÉMÈRE ÉTERNEL

C’est un bâtiment qui dès sa création voyait ses jours comptés. 180 pour être exact, soit six mois d’existence sur le sol vaudois. Et pourtant, nous voilà 59 ans plus tard, le théâtre original toujours debout, rénové, même augmenté, et devenu un centre de création artistique majeur. C’est au tout début de cette année que l’on découvrait ce nouvel espace dédié à la création contemporaine, bâti sur les vestiges du passé, revalorisé par les architectes de PONT12, le bureau choisi pour ce projet d’ampleur. Si la modernisation des lieux ne peut plus être repoussée pour son bon fonctionnement, l’identité visuelle de ce témoin du passé ne peut pas être perdue. Des interventions raisonnées, une approche nette et simple d’apparence, mais qui en réalité vient mettre en valeur un patrimoine rare devenu l’abri d’une institution d’ampleur. Découverte d’un lieu destiné à l’éphémère devenu vecteur du futur.

29 Go Out! magazine ARCHITECTURE
Théâtre Vidy © Photographie : Mathieu Gafsou

PRÈS DE 60 ANS PLUS TÔT

Tout commence en 1964, lors de l’Exposition nationale. Dans le cadre de cet événement un immense pavillon dédié à la culture est construit, incluant ce qui est aujourd’hui le Théâtre de Vidy. C’est sous la direction de l’architecte et designer élève du Bauhaus Max Bill que le projet prend vie, et grâce à la volonté de Charles Apothéloz qu’il subsiste alors que sa durée d’existence ne devait se limiter qu’à six mois. Ardemment défendu dans sa conservation, il continue d’occuper sa fonction originelle : celle d’un théâtre, faisant la part belle à la création originale. En 1972 son destin bascule à nouveau quand il devient propriété de la Ville de Lausanne. En quelques années le lieu s’affirme comme un haut lieu du théâtre en Suisse romande, mais également un véritable pôle de création reconnu à l’échelle européenne. Épicentre culturel, l’architecture du théâtre subit cependant les affres du temps. N’ayant pas été construit pour durer, sa fragilité s’affiche rapidement, et les travaux de rénovations et de remaniements se multiplient. Les dix dernières années font également état d’une obsolescence technique désormais impossible à ignorer, tout comme les carences en question de sécurité et d’énergie. Mais les besoins de Vidy ont eux aussi évolués. Centre de création

reconnu à l’échelle européenne, le théâtre nécessitait la construction d’une salle de répétition, aujourd’hui ajoutée à la composition des lieux dans le respect de l’esthétique du bâti référent. La remise aux normes du bâtiment ne peut plus être repoussée, et est alors lancée la délicate opération de son remaniement, assurant à celui qui était voué à l’éphémère une pérennité incalculable.

HÉRITAGE IDENTITAIRE

Si au fil des ans les bâtiments additionnels se sont multipliés au sein du théâtre, ici toute l’attention est portée au pavillon bâti par Max Bill auquel vient s’ajouter une nouvelle salle de répétition. Un défi majeur qui doit répondre à deux enjeux : respecter et conserver au maximum le patrimoine architectural des lieux, et réaliser des changements qui ancreront le théâtre dans les besoins de son époque. Pour les architectes de PONT12 une question se pose : comment rénover/restaurer l’existant et comment le prolonger par le nouveau volume de la salle de répétition ? Les décennies précédentes ont été le théâtre de nombreux travaux qui ont modifié les lieux. Les façades ont été remplacées, l’espace divisé, mais pour les architectes de PONT12 le plus important est là : la base.

Avril 23 30 ARCHITECTURE
Théâtre Vidy © Photographie : Mathieu Gafsou

On retrouve dans la structure la géométrie nette et presque tranchante de l’espace sous la main de Max Bill et les influences de son école. Une identité visuelle très forte qui elle n’a pas disparu, et permet aux architectes de cette rénovation de marcher dans ses pas. Au centre de leur préoccupation, on retrouve l’identité visuelle du théâtre qui ne doit pas être perdue au prix de la modernisation.

« Dans l’esprit de Max Bill, les interventions sont nettes, simples, répétitives et apparentes, pensées et réalisées avec le minimum de moyens » expliquent les architectes en charge du projet. Il s’agit en effet ici d’un patrimoine rare, le dernier témoin de l’intervention de l’architecte et designer sur la ville des rives du Léman, mais aussi l’un de ses projets les plus importants et persistant dans le domaine public, avec l’École de design de Ulm. Le plus grand défi pour les architectes de PONT12 vit cependant dans l’extérieur des lieux. Dans chacun de ses projets, Max Bill vouait une attention toute particulière au contexte et aux aménagements extérieurs. Adepte d’une approche rationnelle et raisonnée, le travail de l’architecte tend vers une sensibilité empruntée à sa passion pour le Japon et ses jardins. Dans sa nouvelle version, le théâtre accentue cette relation à l’extérieur avec une composition offrant une ouverture sur le lac et les jardins. Dans le parc, le Théâtre de Vidy se détache alors sur le vert de la végétation environnante comme une œuvre d’art à part entière à qui auraient été rendue ses lettres de noblesse. Si le métal reluisant de l’acier inoxydable porte avant tout en lui la réalisation des normes énergétiques et acoustiques, difficile de ne pas admirer cette façade géométrique miroitante comme une sculpture. Une nouvelle peau qui vient également accueillir la création d’une œuvre d’art imaginée pour l’espace.

RENCONTRES SOUS LE REGARD DE L’ART

C’est une œuvre d’Augustin Rebetez qui vient mettre un point final à cette rénovation et annoncer la réouverture du théâtre en janvier dernier. S’inscrivant dans le cadre du Pour-cent culturel, cette commande à l’artiste n’est pas anodine. En effet, Augustin Rebetez a souvent été accueilli à Vidy dans le cadre de sa pratique, et cette contribution au nouveau théâtre tombe sous le sens. Il imagine et réalise alors un projet répondant aux deux lignes directrices de la commande : une œuvre visible de loin, et reliant les différents bâtiments du théâtre entre eux. Pour se faire, l’artiste fait le choix de deux interventions distinctes. La première réalisée en néon représente deux visages se faisant face, et symbolisant les Rencontres possibles que l’on peut réaliser dans le cadre de l’institution culturelle. « On peut y voir une relation amoureuse, un débat d’idées, un échange, quelque chose de circulaire, en mouvement. Et aussi quelque chose qui grandit, menaçant, et se tourne vers nous » explique l’artiste. La seconde partie de l’installation sera elle réalisée prochainement aux alentours du théâtre et viendra parer d’un décor peint son sol. Ces peintures figuratives viendront ainsi jouer le rôle d’une œuvre d’art, mais également guider le public vers les différentes entrées de Vidy, chacune d’entre elles dévoilant un nouveau monde à découvrir.

Pont12 Architectes www.pont12.ch

Théâtre Vidy-Lausanne www.vidy.ch
31 Go Out! magazine ARCHITECTURE
Théâtre Vidy © Photographie : Mathieu Gafsou
Programme complet e t snoitamrofni rus daledetef a n s e.ch

LA SYMPHONIE DES SYMPHONIES

On ne se lasse jamais d’une odyssée musicale sous la houlette de Jonathan Nott et l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Leur prochain rendez-vous à ne pas manquer ? Du 19 au 21 avril prochain avec l’une des plus célèbres symphonies du répertoire classique : la Neuvième de Beethoven. Au programme ? Un plateau de quatre chanteurs et chanteuses et le chœur de la Zürcher Sing-Akademie – de quoi profiter de cet énorme succès du célèbre compositeur allemand. Une invitation symphonique à savourer au Victoria Hall puis au Rosey Concert Hall.

à la joie est choisi comme hymne européen et, en 2001, la partition manuscrite de la Symphonie est inscrite sur le Registre international « Mémoire du Monde » de l’UNESCO. À savoir, il s’agit du poème de Friedrich von Schiller. Une chose est sûre, ce chant a pour effet de rassembler et de célébrer des valeurs communes. Au Victoria Hall et au Rosey Concert Hall, cette représentation s’annonce spectaculaire. Le public, les musiciens, entretiendront une relation intime pendant 1 heure, sans entracte.

UNE CATHARSIS MUSICALE INTEMPORELLE

Les monuments de la musique classique transcendent le temps. Si on n’est pas forcément connaisseur, on a déjà tous entendu parler des Quatre Saisons de Vivaldi, du Boléro de Ravel et de Ludwig van Beethoven et de ses symphonies dont l’une, la neuvième sera jouée du 19 au 21 avril prochain par l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Pour ce concert, l'orchestre propose une distribution éclatante avec la soprano Elizabeth Watts, la mezzo-soprano Hanna Hipp, le ténor Saimir Pirgu, le baryton Daniel Schmutzhard ainsi que le choeur de la Zürcher Sing-Akademie.Un moment enchanté qui promet au public une vague d’émotions intenses.

UNE SYMPHONIE POUR RASSEMBLER

Manifeste de la fraternité et de l’amour universel, la Neuvième Symphonie est devenue au cours du temps un puissant symbole de liberté. Dans les années 80, le finale du quatrième et dernier mouvement de la symphonie de Beethoven, Ode à la joie —appelée également Hymne

Quand on écoute Beethoven, on a un sentiment de réjouissance et de transcendance. On a des phénomènes de plaisir intense, parfois même des frissons. Cela peut expliquer pourquoi sa musique nous parle encore aujourd'hui. Les musiciens de l’OSR en savent quelque chose et mettront tout en œuvre pour faire passer à ses spectateurs, un moment mémorable. Un bel hommage à ce compositeur intemporel. Jonathan Nott, les musiciens de l’Orchestre et la Zürcher Sing-Akademie avaient déjà donné ce concert en 2020 dans un dispositif des plus atypiques lors de la pandémie. Après ces deux ans complètement flou, ils se réjouissent de jouer cette fois-ci devant leur fidèle public.

Ludwig van Beethoven Symphonie n° 9 en ré mineur op. 125 avec un chœur final sur l'Ode à la joie de Schiller

Les 19 et 20 avril 2023

Victoria Hall

Rue du Général-Dufour 14 1204 Genève

Le 21 avril 2023

Rosey Concert Hall

Route des Quatres Communes, 1180 Rolle www.osr.ch

33 Go Out! magazine MUSIQUE
Jonathan Nott, OSR © Photographie : Niels Ackermann

SORTIR LE CONTE DES PLACARDS DE L'ENFANCE

Il était une fois… Un festival dédié à l’art de la parole. Nommé La Cour des Contes, cet manifestation rassemble depuis 25 ans tous les amoureux de la littérature orale, petits et grands. Et cette année, il est bel et bien de retour pour une nouvelle édition à Plan-les-Ouates du jeudi 4 au dimanche 14 mai. Des souvenirs qui refont surface, des moments de partage inoubliables. On se souvient encore très bien de Mobi Dick, Barbe Bleue ou encore le Petit Poucet. Comme le disait si bien notre cher Apollinaire, « il est grand temps de rallumer les étoiles » que l’on avait dans les yeux, enfant, en écoutant tous ces récits merveilleux. Que l’aventure commence !

Avril 23 34 FESTIVAL
Catherine Gaillard et Christian Schmutz © Effata

C’est officiel, la programmation du Festival La Cour des Contes est enfin dévoilée. L’objectif ? Faire rayonner l’art de la parole dans le bassin genevois. « Nous pouvons être fiers de son rayonnement et de son implication dans la promotion de cet art trop souvent mis de côté. Aujourd’hui, l'art de la parole s’affranchit des stéréotypes et aborde des problèmes sociétaux. En 2023, le festival propose donc une programmation à cette image, évoquant nos espoirs, nos craintes et notre place dans la société, que l’on soit une femme, une personne en situation de handicap ou tout simplement un être humain. Tout cela dans un seul but : ouvrir les cœurs et les esprits, à tous les âges », assure Xavier Magnin, Conseiller administratif délégué à la culture à Plan-les-Ouates.

QUAND LE CONTE SE MET EN SCÈNE

On a l’habitude des histoires au coin de la cheminée ou sous nos draps la tête sur l’oreiller. Et si le conte s’emparait de la scène… De la même manière qu’à la maison, La Cour des Contes invite une palette d’artistes à narrer des histoires devant un large public. Des représentations qui surprennent par un récit de vie réel, un pays imaginaire, un mythe revisité, un humour décalé, une mélodie envoûtante ou une tendre poésie. « Tout simplement, laissez-vous conter ! », confie Xavier Magnin, Conseiller administratif délégué à la culture. En bonus, cette année, une programmation généreuse et des talents qui feront rêver petits et grands avec entre autres Moby Dick, La rêveuse d’oies, Poucet, Le Baobab à plumes et Contes des 4 coins du monde. Il y en a pour tous les goûts et chacun a ses préférences ! « S’il ne fallait choisir qu’un spectacle, se serait « Une nuit à travers la neige », d’après Victor Hugo, interprété par Ariane Pawin, lauréate du tremplin des jeunes conteur·e·s en 2018, organisé par l’association

Parole et La Cour des Contes. Ainsi, une belle relève se dessine pour l’avenir de la discipline et le festival aura toujours les oreilles grandes ouvertes pour dénicher les artistes de demain », confie Pascal Mabut, programmateur et co-responsable du service culturel de Plan-les-Ouates.

Le festival régional est très attendu, notamment par les professionnels du conte. C’est un projet de grande envergure qui inscrit les arts du récit sur la liste des disciplines artistiques des arts vivants en Suisse. Une manière d’encourager les transversalités culturelles francophones avec les conteurs et artistes Genevois et d’ailleurs. Ici, il s’agit d’ouvrir des scènes au niveau régional aux conteuses et conteurs qui sont par ailleurs de plus en plus sollicités dans les institutions culturelles et éducatives. Une proposition culturelle avec une visibilité sur la scène romande. Les paroles de conteurs transportent dans le fantastique, l’illusion, l’irréel, l’inconscient pour vous donner le temps d’écouter, de voyager.

Pour subjectiviser toutes les affirmations quotidiennes qui paraissent aller de soi, raconter des histoires permet de jeter un pont entre ce qui est établi et ce qui est possible, entre le passé et le futur. De quoi se laisser tenter par ce merveilleux voyage que nous offre La Cour des Contes. Beaucoup d’aventures poétiques, drôles et initiatiques qui pourront vous faire rêver… Fin.

La Cour des Contes

Du 4 au 14 mai

Divers lieux dans Plan-les-Ouates

1228 Plan-les-Ouates

www.lacourdescontes.ch

35 Go Out! magazine FESTIVAL
Jeanne Ferron LCDC 2022 © Laurent Barlier

Créations musicales sur des textes de Églantine

et de Sabrina Renlund

Je suis fantastique

Dans un monde élastique

Moi je suis une frite

Je suis une pépite

Dans un monde magnifique »

« Moi je suis une frite
Extrait de la chanson « Frite » Paroles de Sabrina Renlund archipel.org contrechamps.ch Ensemble Contrechamps festival Archipel
en fusion
17h Tous tes mots dans ma tête
Chœur
09.04.2023
Éméyé

HOMMAGE À TOUTES LES FÉMINITÉS

Mettre son corps en mouvement afin de transmettre un message. Pour ce, Ousmane Sy, pionnier de la danse hip hop a créé « Queen Blood », un ballet house dance prévu le 27 avril prochain à la salle du Lignon à Vernier. Sur scène, sept reines pulsent leur énergie folle dans un hommage à toutes les féminités. La pièce invite les danseuses à bousculer leurs acquis, à questionner leur rapport aux gestes et à la performance afin de rendre palpable ce que revêt, pour elles, la notion de femme. Un spectacle vibrant de women’s power. Coup de projecteur sur cette représentation qui promet une abon-danse d'énergie !

Une rencontre artistique entre 7 femmes issues d’horizons divers. Elles viennent de tous les styles du hip-hop, et s’unissent lors d’une chorégraphie saisissante : Queen Blood. Accélérations, décomposition, jambes sur ressorts, battles et solos. Cette représentation reprend les sources du style d’Ousmane SY et permet à chaque danseuse d’affirmer librement sa personnalité. Du hip-hop pur et dur, à l’esprit clubbing des boîtes de nuit new-yorkaises, aux danses traditionnelles africaines et antillaises. Une association multiculturelle où pluralité et harmonie font écho. Ce qui impressionne davantage, c’est la technique et la capacité de la chorégraphie à magnifier les danseuses dans le groupe. Ensemble, elles ne forment qu’une seule entité homogène qui s’agite gracieusement et invite à découvrir la féminité sous tous ses aspects. De quoi se laisser tenter…

RÉVEILLER SA FÉMINITÉ

L’iconique reine de la pop aka Madonna assure que « l’essence de la féminité est d’aimer absolument le fait d’être une femme », et si c’était la clé ? Par le biais de la danse et du mouvement, cela peut prendre tout son sens. Le chorégraphe Ousmane Sy, voulait explorer les énergies et les gestes féminins à travers cette performance et ce n’est pas

pour rien. D’ailleurs, c’est un défi admirablement relevé. Sur scène, les interprètes de Queen Blood bousculent leurs acquis, questionnent leur rapport aux gestes et à la performance afin de rendre palpable ce que revêt, pour elles, la notion de féminité. Assumée ou subie, that is the question… Une chose est sûre, cette chorégraphie 100% féminine puise dans les parcours et les expériences de chaque danseuse pour un spectacle intimiste et vibrant. Ici il n’est pas question de seulement s’interroger mais aussi de jouer. Cette féminité, dont elles se revendiquent fièrement, rend toute son épaisseur à la danse qu'elles incarnent, aux influences multiples qui les habitent.

La magie de la danse fait bien des miracles et Queen Blood en témoigne. Cette chorégraphie inspirante remet les pendules à l’heure et insuffle son esprit d’émancipation au public, galvanisé par cette atmosphère à la fois surprenante et chaleureuse. L’ambiance des battles s’intègre à la chorégraphie, les mouvements d’ensemble avec gestuelle au cordeau laissent toujours la place à des solos où s’exprime en free style la personnalité de chaque interprète. Reprendre ce spectacle en incarnant le lien éclectique qu’Ousmane Sy avait avec la danse, est significatif. C’est d’ailleurs un magnifique hommage rendu à ce chorégraphe talentueux parti en 2020. Ce qui est certain, c’est qu’il a porté la french touch au sommet de la scène internationale et elle ne cessera d’exister !

Queen Blood

Le 27 avril

Salle du Lignon

Pl. du Lignon 16, 1219 Vernier

www.vernier.ch/billetterie

37 Go Out! magazine DANSE
Queen Blood, Vernier © Timothée Lejolivet

THOMAS WIESEL PLATEAU SUISSE

TANIA DUTEL

CHARLES NOUVEAU

ELODIE POUX

ALEX VIZOREK

NATHANAËL ROCHAT

25 – 30 AVRIL 2023 CASINO THÉÂTRE

Billetteries: www.rire-geneve.ch

L'APOCALYPSE : VIE, ESPOIR ET VÉRITÉ

Et si le récit apocalyptique biblique devenait notre porte de sortie du fatalisme ambiant ? C’est en tout cas ce que nous propose Louis Bonard avec son premier spectacle : l’Apocalypse, une création en 4 épisodes. Solo sur scène, ce dernier offre à son public un récit plein d’espoir. À compter du 9 mai, l’artiste s’immiscera dans les murs du théâtre Saint-Gervais et pour le plus grand bonheur des spectateurs : l’intégrale du spectacle sera disponible. Une invitation originale qui consiste à sonder notre rapport au monde, à sa disparition et à notre propre disparition. Finalement n’est-ce pas la clé pour apprendre à vivre mieux et se sentir vivant ? Rencontre avec le talentueux Louis Bonard à l’imagination fertile.

39 Go Out! magazine THÉÂTRE
Apocalypse, épisode 1 © Dorothée Thébert Filliger

Comment est née votre Apocalypse ?

Je travaille sur ce spectacle depuis l’été 2021. Il reprend véritablement l’apocalypse de St-Jean dans la Bible. Je n’ai pas eu d’éducation religieuse mais ce texte fondateur qui évoque la disparition de tout, ouvre forcément des portes dans l’imaginaire. Dans mes divers travaux, j’ai l’habitude de dialoguer avec de grandes œuvres du passé. Pour ce projet, je propose une fable qui fait table rase de ce que l’on connaît pour penser le futur, rêver un monde dans lequel on voudrait vivre, et s’extraire d'un présent qui nous donne une sensation d’impuissance. Dans certains moments de crise, les récits apocalyptiques peuvent offrir la possibilité de se remettre en question et de chercher de nouvelles perspectives. D’ailleurs l’Apocalypse de Saint Jean se finit bien !

Quelles ont été vos inspirations ?

Il me paraît difficile de toutes les citer, étant donné qu’il y en a énormément. Les différents types de théâtres, des textes, de la science-fiction à l'essai, en passant par les pires blagues, les shows télévisés, Tarkovski et Peter Sellars... Mais la première qui me vient en tête est la tapisserie de l’Apocalypse au château d’Angers, qui est un peu l’arrière-grand-mère de ma série, et qui nous a notamment directement inspiré la scénographie. Le film d’Ingmar Bergman, Le Septième Sceau, est aussi une de nos références. Il faut aussi dire que j’ai été très inspiré par mon équipe, que je remercie du fond du cœur ! On a formé, au fur et à mesure des épisodes, une « troupe de l’apocalypse ». De plus, un dramaturge différent pour chaque épisode a apporté un regard extérieur, une autre méthode, des axes différents. Il s’agit d’Adina Secretan,

Aurélien Patouillard ainsi que Marion Duval. Forcément, lorsque des personnes se rencontrent et échangent, les idées prennent toujours une tournure inattendue ! Et c’est comme ça que j'aime travailler, même si je me retrouve seul sur scène, au final.

Décliner ce spectacle en plusieurs épisodes n’est pas anodin, Pourquoi l’avoir souhaité ? Combien dure chaque épisode environ ?

A l’origine, Patrick de Rham, directeur de l’Arsenic, m'avait proposé de faire quelque chose ici mais j’étais un peu dans une phase de doutes, peu convaincu à l’idée de participer à la production de ce qu'on pourrait appeler vulgairement des « objets culturels ». C'était peut-être aussi la peur de me lancer, de ne plus être collaborateur sur des projets portés par d'autres, mais d’assumer ma propre pratique. Nous avons discuté et il m’a dit que j’étais libre de faire ce que je voulais. Pas forcément un spectacle peut-être simplement quelques petites événements, des lectures, des performances, inviter des personnes à parler... Grâce à cette conversation, ma peur et mes doutes se sont peu à peu volatilisés et au final... Ce n’est pas 1 mais 4 spectacles que je présente (rires) ! C’est à la fois effrayant et rassurant, cela m’a permis d’acquérir un certain courage. Chaque épisode dure un peu plus d’une heure. Honnêtement, je ne pense pas que j’aurais été capable de faire des choix aussi radicaux sans cette forme en épisodes, qui permet d’être « jugé » sur un langage qui se développe et non pas seulement sur un spectacle isolé. C’est comme ça qu’on a construit une vraie série, avec un générique, des habitudes, des choses qui reviennent, mais aussi des épisodes très différents les uns des autres.

Avril 23 40 THÉÂTRE
Apocalypse, épisode 2 © Dorothée Thébert Filliger

Prochainement, votre spectacle au théâtre Saint Gervais du 9 au 14 mai... C’est la première fois que les spectateurs pourront assister à l’intégralité de la représentation...

Je suis très content que le théâtre Saint-Gervais accueille mon spectacle. Sandrine Kuster est une figure emblématique pour moi. J’ai fait mes armes critiques, eu mes premiers chocs de spectacles surtout à l’Arsenic, sous sa direction, quand j'étais adolescent et que je découvrais le théâtre contemporain. De près ou de loin, elle m’a vu évoluer. C’est pourquoi, je trouve beau de travailler avec elle, et lui suis vraiment reconnaissant. De plus, c’est une expérience que je me réjouis de traverser en tant que performeur et de faire découvrir au public. Dans les longs spectacles, il y a quelque chose d’agréable : la perception du temps est complètement différente quand on sait d’avance que nous sommes là pour une grande soirée ou une journée. On sait qu’on en a pour 6h. Et si l’on peut s’ennuyer mortellement pendant un spectacle de 30 minutes, je crois que quand on est face à une longue forme, si on décide de jouer le jeu, l’ennui n'est pas une notion tellement présente. C’est un peu une soirée ou un dimanche de « binge-watching ». Cette fois, il n’y aura pas besoin d’attendre avant de voir le prochain épisode. Par contre, pas de bouton pour sauter le générique !

Sonder notre rapport au monde et à sa disparition. Est-ce ce que vous souhaitez évoquer à travers votre mise en scène ?

À vrai dire, cela dépend des épisodes. Ce rapport est plus ou moins présent. C’est tout de même une question qui me touche : la disparition individuelle et collective. Comment on est plus ou moins ému en pensant à sa

propre mort, à la mort de ses proches, à la mort de familles, de civils, de soldats dans d'autres continents, ou à l’extinction de tout, absolument. C'est tellement abstrait, et je pense que c'est un problème auquel nous faisons face quotidiennement. Comment être empathique ? Comment mettre du sens derrière ces nouvelles, ces chiffres, ces données scientifiques ? Comment s’engager et ne pas être dans le déni total ? Je pense que c’est fondamental de se confronter à nos problèmes, à nos incohérences, et je me mets dans le panier !

Finalement le théâtre ne peut-il pas être considéré comme un lieu ou poser des questions ?

Oui ! c’est un lieu où on devrait se poser des questions, et pas seulement des questions agréables ou poétiques. Le théâtre est pour moi un espace qui doit créer une réflexion commune, une pensée critique, qui puisse faire des allers-retours entre le spectacle et ses visiteurs. Je suis partisan d’un théâtre joyeux et généreux, qui va vers le public, mais je trouve qu’être exigeant et confrontant est aussi important. C’est aussi notre rôle de titiller le sens critique du public, tout en l’émouvant, en le faisant –comme on dit peut-être bêtement – « voyager », et dans le meilleur des cas, en lui proposant un moment auquel il repensera souvent.

L’Apocalypse – Louis Bonard

Théâtre Saint Gervais

Rue du Temple 5, 1201 Genève www.saintgervais.ch

Du 9 au 12 mai : deux épisodes par soir Les 13 et 14 mai 2023 : intégrales

41 Go Out ! magazine THÉÂTRE
Apocalypse, épisode 2 © Dorothée Thébert Filliger

UN WEEK-END MOLIÈRE À VERNIER

100%

Ô classique des classiques ! Lu à l'école, savouré au fil des années, les pièces de JeanBaptiste Poquelin alias Molière sont connus de tous. Qui n’a jamais entendu parler de L’Avare, du malade imaginaire ou encore de Tartuffe ? Bonne nouvelle pour les férus du dramaturge français. La Compagnie Vol Plané décide de s’attaquer à ses textes et elle n’y va pas de main morte ! Le 6 et le 7 mai, cette troupe théâtrale délirante interprète « Le Malade imaginaire » et « L’Avare » à la Salle du Lignon à Vernier. Deux spectacles qui viendront titiller votre rictus et votre esprit avec génie.

Avril 23 42 THÉÂTRE
L'Avare © Matthieu Wassik

Rien de prévu le 6 et 7 mai prochain ? Et si on se replongeait dans deux classiques incontournables de la culture française comme le Malade Imaginaire et l’Avare. Ces deux pièces sont interprétées par La Compagnie Vol Plané qui présentera ses deux pièces à Vernier. Bien que ces dernières paraissent différentes, ces représentations traitent de psychologie humaine. Et entre les deux, des résonances se créent : « L’Avare s’impose assez vite comme le meilleur écho au Malade Imaginaire : même figure centrale de folie, rapports tyranniques à la filiation, mariage forcé, abîmes et vertiges de la raison… Argan et Harpagon se contemplent l’un et l’autre, frères monstrueux, en un miroir grimaçant, celui d’une monstrueuse inhumanité. Miroir inversé de deux pathologies, celle d’un Argan égocentrique, tourné vers lui-même, aveugle, alors qu’Harpagon n’est qu’un œil acéré, s’oubliant lui-même dans la surveillance paranoïaque du monde », affirment Pierre Laneyrie et Alexis Moati, membres de la troupe.

MOLIÈRE SAUCE VOL PLANÉ

Durant ce week-end 100% Molière, la Compagnie marseillaise Vol plané met les petits plats dans les grands et concocte une adaptation de ces monuments du théâtre du 17e siècle. Mais comment inscrire les classiques dans l’actualité sans forcément les dénaturer ? Pour cette troupe théâtrale il s’agit, par cette forme radicale, de « déjouer la convention, de nous éloigner de tous les artifices, tous les procédés créant l’illusion au théâtre pour nous centrer sur la langue et créer un lien direct, un lien de parole. Il s’agit moins « d’actualiser » Molière – comme

tous les grands classiques, il reste en résonance évidente avec notre temps – que d’activer une parole directe avec le spectateur, à impliquer celui-ci dans le présent de l’histoire en train de se raconter. Tenter de réactiver chez lui aussi un lien d’ordre intime avec les protagonistes. Se permettre le « hors texte », des incises, des arrêts de jeu, le rendre complice de la fabrication du spectacle. Dès lors, l’humain des acteurs, leur histoire sert de chair, de matière à la représentation, tout aussi bien que la fiction elle-même », confie la compagnie. « Des changements brusques, des tournures rapides, des passages sans transition, de la violence au rire franc, de la farce au tragique pour transmettre, comme Molière, une pulsion de vie, et rendre à la pièce son insolence », renchérit-elle.

Un jeu d’acteur inégalable et une mise en scène parfaitement rock & roll ! De quoi se fendre la poire en bonne compagnie. Vous laisseriez vous tenter par ces deux pièces revisitées ? Nous si, on est même convaincu que Molière se retourne dans sa tombe et rit aux éclats.

Le 6 et le 7 mai

Salle du Lignon

Place du Lignon 16

1219 Vernier

www.leprogramme.ch

Le Malade Imaginaire & L’ Avare interprété Par La Compagnie Vol Plané
43 Go Out! magazine THÉÂTRE
Le malade imaginaire © Cécile Vissière
art sonore recherche musique festival Archipel Archipel Archipel midi – minuit tous les jours Maison communale de Plainpalais Genève 31 mars –  9 avril 2023 archipel.org radio +librairie cantine & concerts salon d’écoute installations workshops salle de jeux

SALONE DEL MOBILE : MILAN DANS LA LUMIÈRE

Chaque année, c’est un événement parmi les plus attendus du calendrier design. Le Salone del Mobile investira à nouveau la ville de Milan du 18 au 23 avril pour une 61 ème édition porteuse de nombreuses nouveautés. Avec Maria Porro à sa tête depuis 2021, le salon qui retrouve son calendrier habituel se projette définitivement dans le futur. Intégrant dans son organisation une approche plus durable du design, il met également en valeur le futur de cette pratique avec un rendez-vous très attendu, le SaloneSatellite. Si les jeunes talents seront à l’honneur dans cette partie de la foire, le véritable point d’orgue de l’édition 2023 est la lumière. Abordée avec un regard pluridisciplinaire, il sera question de sa présence tant dans le monde du design, de l’architecture, de l’art, que de la photographie, avec le retour d’Euroluce. Absente depuis quatre années, la biennale de la lumière transforme le salon cette année, imaginant une véritable city of lights dans la capitale lombarde, se faisant capitale du monde durant quelques jours.

par AURORE DE GRANIER
45 Go Out! magazine DESIGN
Euroluce © Photographie : Diego Ravier

EUROLUCE, LE RETOUR DE LA LUMIÈRE À MILAN

Après quatre années d’absence, Euroluce fait son retour dans la capitale lombarde. Suite à deux rendez-vous ratés en raison de la pandémie, cette composante inhérente à tous les arts devient en 2023 le fil conducteur d’une édition repensée par sa présidente, Maria Porro, qui imagine un nouveau plan pour le salon. « Les visiteurs viennent au Salon pour découvrir les nouveautés des différentes marques, mais aussi pour créer des connexions. Et c’est ce qui manquait à l’événement. Pour les mettre en place, le plan de la foire est capital. Nous avons donc décidé d’une approche plus urbaniste. La foire a été pensée comme une ville, une ville idéale, qui a pour point de départ les pavillons Euroluce » explique Maria Porro. Imaginé par le bureau d’architecte milanais Lombardini 22, le design des pavillons vient plonger les visiteurs dans un univers directement emprunté aux centre-villes traditionnels des cités italiennes. Cet espace urbain idéal est alors guidé par un élément indispensable, la lumière, qui vient donner à l’espace un nom tout trouvé, The city of Lights. Au centre, telle une arène qui se fera ici théâtre de conférences et autres événements, Aurore est le noyau central venant rayonner sur les pavillons l’entourant. Imaginé par Formafantasma, le duo est également à l’origine des constellations pensées à l’image de bulles immersives, qui renfermeront des expositions présentant par exemple le travail de Sarah Illenberger. Créées en bois et papier dans un désir de durabilité, elles s’inscrivent dans le programme de Lombardini 22 qui a pour objectif de faire d’Euroluce un véritable laboratoire d’expériences. Car si dans l’univers du design la lumière est avant tout un objet, une forme, elle est aussi, dans

tous les arts confondus, directement reliée à l’humain et à son expérience dans l’espace. Un fil conducteur qui donne vie à cette ville éphémère où toutes les formes artistiques se côtoient.

SALONESATELLITE, LA RELÈVE AU PREMIER

PLAN

Au Salone, la lumière éclaire le passé, le présent, mais aussi le futur. L’espace SaloneSatellite est devenu un incontournable pour décrypter l’avenir du design, se consacrant aux jeunes créateurs de moins de 35 ans qui deviendront les grands noms du design de demain. Pour célébrer ces talents naissants, les organisateurs ont décidé de mettre en avant cette année les écoles et universités de design à travers le monde. Une thématique aux saveurs d’hommage qui vient démontrer l’importance de ces institutions dans la création actuelle et à venir. Au total, ce sont 27 écoles qui seront présentes du 18 au 23 avril dans le cadre d’une large réflexion sur le rôle de la formation, et la façon dont elle peut donner forme à l’avenir du design. Un questionnement qui se retrouve dans la thématique imposée aux travaux des élèves : Design : Où vas-tu ? Un thème vaste qui promet des réponses à l’importante variation, la raison même de ce choix par le salon. « Grâce à la contribution de chaque institution il sera possible de dégager un plan collectif idéal des visions du design, à partir duquel nous pourrons comprendre les prochains défis qui nous attendent et savoir comment réagir » expliquent les organisateurs. Tant de raisonnements à enclencher alors que le design fait face à des problématiques de plus en plus ancrées, à l’image des changements économiques, sociaux, et environnementaux que connait le monde aujourd’hui.

Avril 23 46 DESIGN
SaloneSatellite © Photographie : Ludovica Mangini

LA HEAD SE DÉMARQUE

Là aussi nous parlons d’une école, mais c’est dans la House of Switzerland qu’elle pose ses valises le temps du salon. La HEAD, dont la renommée n’est plus à faire, est présente une nouvelle fois cette année avec une exposition réalisée par les étudiants du Master Espace et Communication. Gravitant autour du verre comme matériau, les élèves présentent une série de sept objets en verre soufflé, chacun d’entre eux portant une identité visuelle différente et représentant un nouveau cocktail imaginé pour l’occasion. Pour les créateurs de la scène de demain, rien n’a été laissé de côté. En effet, chacun des cocktails porte le nom d’une femme designer, oubliée, ignorée par l’histoire de l’art. Quelques sept noms parmi les centaines qui furent négligés malgré leur importance dans l’histoire de la discipline. Un hommage est alors rendu à celles qui ont marqué leur époque et inspirent encore aujourd’hui, à l’image de Daisy Ginsberg, Anab Jain ou encore Valentine Schlegel. La scénographie quant à elle fait écho aux paysages idylliques de la Suisse, la montagne comme toile de fond, un train transportant les créations entre l’espace d’exposition, et un monde secret, tel un bar clandestin dans lequel on s’aventure. Enfin, comment ne pas mentionner le coup de génie du titre du projet, Spirits - Excellent for the head.

AU-DELÀ DU DESIGN, UN ÉVÉNEMENT PLURIDISCIPLINAIRE

Avant tout salon du design et du mobilier, Il Salone a depuis longtemps enclenché une mutation faisant de l’événement un rendez-vous culturel pluridisciplinaire des plus emblématiques. Si le design tient toujours une place de choix dans les nombreux pavillons et la riche programmation de la foire - Salon International du Meuble, Workplace3.0, SaloneSatellite - l’art dans tous ses autres états n’est en rien oublié. « Nous avons travaillé avec une approche pluridisciplinaire : le design est déjà présent au Salone del Mobile, dans notre programme nous avions donc pour ambition d’amener l’art, l’architecture, la photographie, au coeur de la foire » explique Beppe Finessi, directeur des contenus culturels interdisciplinaires pour le salon. L’architecture se trouve elle avec évidence sur l’événement dont la structure architecturale définit l’entièreté du salon, comme mentionné précédemment. Autour des pavillons dédiés au design, s’articule une programmation culturelle d’une grande richesse qui gravite elle aussi autour de la thématique 2023, la lumière. Ainsi, une exposition viendra présenter les luminaires conçus par les « designers-astronomes » avec notamment Aurores colorées créées par le studio From outer Space. La photographie, art de la lumière par excellence, tiendra un rôle central dans la programmation culturelle avec notamment une exposition consacrée aux images d’architecture intérieure faisant appel à la lumière artificielle, mais également un accrochage consacré à Hélène Binet. Parmi les figures les plus importantes de la photographie contemporaine, elle présente ici des séries d’images mettant en avant l’impact de la lumière naturelle sur l’architecture. La culture au Salone c’est également une librairie éphémère imaginée par Formafantasma qui rassemble la crème des ouvrages consacrés au design et aux arts, avec de nombreux objets littéraires se focalisant sur la lumière, véritable fil d’Ariane nous guidant d’un bout à l’autre du vaste monde qu’est le Salone.

Salone del Mobile

Du 18 au 23 avril 2023

www.salonemilano.it/en

47 Go Out! magazine DESIGN
Else, A Tribute to Valentine Schlegel by Chiara Kocis & Chirine Samii, MA students in Space and Communication, HEAD – Genève © Photographie : Raphaël Lugassy

WATCH AND WONDERS : CULTURE HORLOGÈRE

Né en 2004, l’événement Watch and Wonders représente à Genève, et dans les destinations internationales où il s’est implanté, une véritable référence dans le domaine de l’horlogerie. Mais depuis sa création, le rendez-vous se présente comme niche, réservé aux professionnels et afficionados. En 2023, du 27 mars au 2 avril, les codes changent et le salon vient investir le centre-ville de Genève et s’ouvrir au public. Une petite révolution dans ce monde qui vient démocratiser ce métier d’art depuis longtemps ancré dans l’univers du luxe. Au programme, deux jours d’ouverture pour le public à Palexpo, mais également de nombreuses animations en centre-ville, allant des visites de boutiques aux conférences, en passant par une soirée festive le 30 mars prochain. Tour d’horizon d’un événement qui parvient à allier l’excellence à la démocratisation.

Avril 23 48 HORLOGERIE
© Fondation de la haute horlogerie – Photographie : Keystone, Cyril Zingaro

WATCH AND WONDERS INVESTIT LA VILLE

C’est une première pour le rendez-vous mondial de l’horlogerie. Reconnue à l’international comme une date clef dans le monde des professionnels du milieu, Watch and Wonders s’ouvre à tous les publics en cette édition 2023. Confidentiel, observé à distance, le monde de l’horlogerie fascine, paraissant souvent inaccessible. Un préjugé que vient casser le salon avec sa présence durant une semaine dans le cœur de ville de Genève qui saura satisfaire les curieux comme les admirateurs des plus beaux gardes-temps. Du 27 mars au 2 avril, le programme intitulé In the City nous promet une Genève qui battra au rythme des chronomètres les plus affutés. Les rues basses du centre-ville seront jalonnées des totems de l’événement, tandis que les nombreuses maisons horlogères présentes en ville, et participant au salon, ouvriront leurs portes au public réservant aux curieux et aux passionnés de belles surprises. Au programme notamment, des pièces historiques exposées, des ateliers de démonstration, et des échanges privilégiés avec les horlogers qui font tourner les rouages de cette industrie bien huilée. Pour simplifier la visite de ce salon in situ, un rallye horloger interactif a été pensé par les créateurs de l’événement, nous entraînant dans une chasse aux trésors résolument à part. Une porte ouverte sur les coulisses d’une industrie aussi omniprésente que discrète, à découvrir à travers des maisons horlogères historiques, mais aussi des horlogers indépendants, dont les pièces rivalisant de beauté et de complexités en émerveilleront plus d’un.

LE GARDE-TEMPS RENCONTRE LA CULTURE

Nous l’aurons donc compris, cette édition 2023 conserve tout son prestige, tout en ouvrant les portes de son monde merveilleux à un large public. D’un salon professionnel nous passons alors à un événement tout public qui réaffirme sa place de rendez-vous incontournable à l’échelle mondiale dans le domaine horloger. Mais pas seulement. En effet, les maîtres du temps se font tout à coup expérience culturelle. Les montres se muent en pièces de musée, leur histoire en patrimoine. Au-delà de l’objet, c’est également sa représentation photographique qui sera mise à l’honneur dans l’espace LAB du salon jalonnés des nouveautés horlogères de l’année. Ici le public aura l’occasion de découvrir le travail de la photographe suisse Karine Bauzin qui à travers ses oeuvres nous parle tout en poésie de notre relation au temps, réunissant avec élégance dans son travail art visuel et art horloger. Un programme diurne ici à Palexpo, mais In the city, la fête continuera jusqu’à la nuit lors de la soirée du 30 mars prochain qui laissera au public la possibilité de déambuler dans les boutiques jusqu’à 21h. Pour rendre cette soirée toujours plus vibrante, des food trucks ainsi que cinq scènes seront installées dans les rues, sur lesquelles se produiront artistes, danseurs, et musiciens, dès 17h. Le Pont de la Machine, point d’orgue d’In the City, accueillera une conférence qui reviendra sur l’histoire de Genève et de l’horlogerie, tandis que sur les coups de 20h c’est sur le quai du Général Guisan que tout le monde convergera pour un concert de DJ électro The Avener. Quand l’horlogerie ne fait plus qu’un avec la Culture avec un grand C.

Watch and Wonders

Du 27 mars au 2 avril 2023. www.watchesandwonders.com

49 Go Out! magazine HORLOGERIE
© Fondation de la haute horlogerie – Photographie : Keystone, Cyril Zingaro

CECI EST UNE SWATCH

Si vous êtes un cool kid des années 80, vous faites partie de ceux qui ont roulé des mécaniques, Swatch en main. Accessoire indispensable, aussi convoité qu'un Sony Walkman ou un Rubik's Cube, elle est LA montre de notre enfance. Cool, stylée, colorée, peu coûteuse, elle nous a toujours emballé. Après sa version parfumée à la framboise ou à la menthe, ses horloges murales géantes Maxi, sa Pop Swatch au mécanisme de sortie à clipser sur sa banane ou à coller sur son frigo, l’enseigne dégaine sa nouvelle série siglée Swatch Art journey : de quoi parer nos poignets de chef d’oeuvre. Close-up.

par MINA SIDI ALI
51 Go Out! magazine HORLOGERIE
Collection Swatch Art Journey, collab avec le MoMA Collection Swatch Art Journey, collab avec le musée Magritte
Avril 23 52 HORLOGERIE
Collection Swatch Art Journey, collab avec le Louvre Abu Dhabi

Dans la même lignée que la série de l’an dernier, l'horloger suisse qui dégaine les nouveautés plus rapidement qu’un aller-retour de nunchaku de Bruce Lee réinvente des pièces d'art emblématiques, dans le cadre de la collection Swatch Art Journey. Des montres qui nous emmènent à travers différents moments de l'histoire de l’art. Certaines d'entre elles sont si reconnaissables qu'il n'est pas nécessaire d'être un expert de l'art pour nommer leurs maîtres.

On débute par la collaboration entre Swatch et le MoMA à New York dévoilant « Rêverie » et « Girl » de l’incontournable Roy Lichtenstein au style vif inspiré de la bande dessinée. Sur cette pièce, la bulle de dialogue est traduite en une boucle de sangle, un jeu artistique intelligent. Ce drop MoMA x Swatch sert d'ode à l'artiste pop qui aurait franchi le cap des 100 ans cette année.

Ensuite, c’est direction le musée Magritte que Swatch nous embarque pour une collection naturellement centrée sur les œuvres de l'artiste surréaliste belge René Magritte, connu pour incorporer des symboles et des autoportraits dans son esthétique onirique. Ici, l’hommage est dédié à « The Son of Man » et « Treachery of Images » (la peinture avec la pipe).

Puis, on découvre la collaboration avec le Louvre Abu Dhabi, combinant le meilleur de deux mondes dans une montre d'inspiration nautique. À la fois l'œuvre d'art japonaise emblématique de Katsushika Hokusai et

l'artefact Astrolabe de Muhammad ibn Ahmad al-Battûtî sont présentés ici dans un échange culturel unique. La « Grande Vague de Kanagawa » du japonais couvre d’un mur d'eau intégralement l'ensemble du garde-temps, Astrolabe prend possession du dessous de la montre avec une projection à plat d'un ciel nocturne aidant ainsi à calculer la position des étoiles tout en déterminant l’heure exacte de la journée.

Une quatrième et dernière série nous transporte à la Galerie Degli Uffizi, un musée d'art connu pour ses riches archives de peintures de la Renaissance. Deux chefsd'œuvre fascinants de l'artiste de l'époque Sandro Botticelli figurent ici, à commencer par la joyeuse « Allégorie du printemps ». Le peintre italien dépeint Flore, déesse des fleurs, parée de sa robe de bleuets, violettes, myrte... tandis que Cupidon et d'autres figures mythologiques font leur apparition dans cette ode à la nature. On termine en beauté avec « La naissance de Vénus », où les dieux des vents, Zéphyr et la brise, Aura, embrassent le cadran tandis que Vénus se fond sur le bracelet du garde-temps.

Ces quatre nouvelles collections capsule dont la sortie est prévue entre mars et mai sont à dérober en boutique ou en ligne.

www.swatch.com
Swatch
53 Go Out! magazine HORLOGERIE
Collection Swatch Art Journey, collab avec la Galerie Degli Uffizi
CAFÉ DONA • VEUVE CLIQUOT • PRETTY PATTY • DUBAÏ • VIPP X PALAZZO MONTI • LA DARBIA • HÔTEL BEAU-RIVAGE • L'USINE X EXPERIMENTAL CHALET • PIOU PIOU COSMETIC • MAC BY RICHARD QUINN • SAMSUNG Stay cool
© D&A x Nilufar, Sabot armchair
LIFESTYLE

CAFÉ DONA : LA CAFÉINE FÉMININE

Qu’évoque le café chez vous ? Une madeleine de Proust, une mousse de cappuccino parfaitement réussie, ou la caféine dont vous avez besoin pour assumer votre journée ? Pour Elisa Dot Bach, fondatrice du café DONA, boire du café est un engagement. En effet, malgré deux milliards de tasses consommées chaque jour, les caféicultrices qui occupent pourtant une place majeure dans cette industrie ne reçoivent qu’une infime partie des bénéfices, dans les cas où elles parviennent à se faire rémunérer. Chez DONA, la fondatrice s’engage alors à commercialiser un café exclusivement produit par des femmes et payé au prix équitable. Rencontre avec Elisa, à l’origine de ce mouvement.

Avril 23 56 COUP DE FOOD
Elisa Dot Bach, fondatrice du café DONA

Pourquoi avez-vous choisi le café ?

Le café coule dans mes veines ! J’ai toujours travaillé dans l’industrie du café, chez Nestlé avec Nescafé, Nespresso notamment. Lorsque je suis partie de Nestlé, il y a quatre ans, je pensais être sûre d’en avoir fini avec le café et que j’en avais fait le tour. Finalement, j’ai découvert que ce n’était pas qu’un travail, mais une passion. Pendant le confinement, je n’ai fait que lire des études, des livres, des recherches, sur le café et l’une d’entre elle m’a interpellé. Cette dernière démontrait que 70% du travail des plantations du café est effectué par les femmes, mais que ce sont les hommes qui se chargent de la commercialisation et qui empochent les profits.

Pouvez-vous nous en dire plus sur leur rôle des femmes dans cette industrie, et la manière dont vous choisissez les productrices avec qui vous travaillez ?

Les femmes sont largement invisibilisées dans l'industrie du café. Elles participent pourtant à la production du café que nous buvons : elles taillent les caféiers, cueillent et trient les cerises de café ; mais ce travail n’est que rarement rémunéré, car souvent considéré comme faisant partie des tâches ménagères. Pourtant, les études montrent que lorsque les femmes sont indépendantes financièrement, l’impact sur le niveau de nutrition, d’éducation, de santé est nettement amélioré au sein de leur communauté. Cela crée un cercle vertueux de croissance et prospérité à long terme pour les terres du café, dans une perspective de durabilité.

Chez DONA, je choisis les productrices qui collaborent avec l’organisation International Women's Coffee Alliance (IWCA) à laquelle je suis associée. Je suis également attentive à la taille des structures et choisis généralement celles de plus petite ampleur où les femmes sont impliquées dans tout le processus, incluant également le transport et la logistique lorsque cela est possible. Lorsque je veux collaborer avec une caféicultrice et que les échanges passent par un homme, j’arrête tout de suite toute collaboration.

Qui est derrière les illustrations que l’on retrouve sur les paquets de café DONA ?

Il s’agit de l’artiste bâloise Patrizia Stalder, que j’ai choisie pour son flair pour les représentations versatiles et son amour de l'abstraction graphique. Pour le design que l’on retrouve sur les paquets, elle s’est inspirée de chaque femme ou coopérative de femmes cultivant du café avec qui nous travaillons. Ce que je trouve vraiment formidable dans le travail de Patrizia c’est sa capacité à représenter ces femmes, à refléter leur personnalité, et à également à y associer le caractère de nos cafés DONA.

Pour vous, qu’est-ce qui fait un bon café ?

Le café, c’est comme le vin, et selon moi, cela reste assez subjectif. Tout dépend des régions, de l’altitude, de l’aridité, mais aussi de la torréfaction. Si de nombreux facteurs entrent en compte, celui-ci est certainement l’un des plus importants car il va déterminer la saveur du café. Le goût va également être impacté par le choix du mode de transport, et de l’emballage. En réalité, le café est un produit qui est sujet à de nombreuses modifications durant tout son processus de production, les choix que nous réalisons visant à améliorer le goût au maximum. Chez DONA, le café est lentement torréfié, en petits lots, à Genève. Avec l’aide de l’expertise d’Ennio Cantergiani, formateur de la Specialty Coffee Association (SCA), nous avons sélectionné cinq variétés dont quatre pures origines, et un assemblage 100% arabica et classé de spécialité. Comme je vous disais tout à l’heure, le café et son goût sont subjectifs selon moi, mais à mes yeux ce qui fait un bon café reste le parfait équilibre entre acidité et amertume.

Lequel parmi les café DONA est votre préféré ?

Le Power 3 est celui qui plait au plus grand nombre. Il réunit trois productrices respectivement installées au Brésil, au Rwanda et sur l’île de Sumatra en Indonésie. Étant donné qu’il s’agit d’un assemblage, le goût est plus équilibré ce qui le rend d’une certaine manière plus universel gustativement. Mais personnellement j’adore le Congo pour son intensité et ses notes de chocolats, mais aussi pour son histoire. ll est produit par Marceline, une caféicultrice qui m’a beaucoup touché par son parcours. Après avoir obtenu son diplôme d’Agronome en 2015, elle a fondé Rebuild Women's Hope (RWH), une association qui autonomise les femmes productrices de café de l’Ile d’Idjwi en proposant des formations, des prêts, et une infrastructure. J’ai beaucoup de chance de rencontrer toutes ces femmes tellement inspirantes. Grâce à elles, je sais que je suis sur la bonne voie.

Vous êtes plutôt café en capsule ou café en grain ? Sans hésitation en grain. Je recommande toujours à mes clients de commander les cafés en grains pour une expérience plus complète des sens : de la mouture à la dégustation. Le goût est plus pur et l’odeur plus présente. Pour celui de Colombie, en revanche, je conseille de le préparer avec le French Press. Son origine des sols volcaniques indigènes est idéale pour une méthode d’extraction douce.

57 Go Out! magazine COUP DE FOOD

UN WINEDINE AVEC

L'ICONIQUE GRANDE DAME

Il y a 250 ans, Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin, qu’on surnommait la Grande Dame de Champagne, reprenait les vignobles de son défunt mari. Aujourd'hui vitrine d’excellence de l’enseigne Veuve Clicquot, la Grande Dame continue d’épater avec son dernier millésime 2015. Une cuvée élégante, florale, et regorgeant de soleil. C’est lors d’un Wine & Dine orchestré par le chef Dario Cadonau que nous avons eu l’occasion de déguster ce champagne d’exception, au côté des créations colorées sculptées par Paola Paronetti pour l’occasion.

Avril 23 58 COUP DE FOOD
Veuve Cliquot, Cuvée la Grande Dame

GARDEN GASTRONOMY AU VIVANDA

Madame Clicquot disait « Nos raisins noirs donnent les vins blancs les plus fins ». La cuvée La Grande Dame est l’incarnation même de cet amour du Pinot Noir avec un cépage à 90% assemblé au chardonnay à 10%. Le résultat d’une prouesse œnologique du chef de cave Didier Marotti, qui combine force et harmonie. La Grande Dame 2015, elle, est à l’image d’une année parfaite : du soleil, et une pluie qui arrive au bon moment. Dès la première gorgée, elle enveloppe le palais d'une texture délicieusement subtile et soyeuse. De la fraîcheur, de légères notes florales de jasmin ponctuées de notes fruitées de poire et de clémentine. Cette fraîcheur, nous l’avons retrouvée tout au long du Wine & Dine imaginé par le chef Cadonau dans son restaurant Vivanda, au In Lain Cadonau, où nos papilles ont pétillé de plaisir. Une salle lumineuse ponctuée des six couleurs des coffrets conçus par l’artiste Paola Paronetti. Au menu ? Une gastronomie de jardin affirmée et durable avec des assiettes où viandes et poissons cèdent leur premier rôle aux fruits et légumes : feuilles de betteraves, déclinaison de pommes de terre parfaitement exécutée et une surprenante et délicieuse soupe infusée à l’aiguille de pin sylvestre Suisse qui pousse uniquement dans cette région. Une spécialité de la maison.

IN LAIN CADONAU

En plus d’être le plus petit cinq étoiles de Suisse, le In Lain Cadonau abriterait la plus grande cave Veuve Clicquot d’Europe… Mais avant d’être un lieu de renom, la bâtisse était une ferme qui a appartenu à la famille de Dario Cadonau pendant près de quatre siècles. Aujourd’hui, le bâtiment n’a pas perdu son âme. Co-géré avec sa femme

Tamara, l’hôtel possède seulement quatorze chambres, et offre une atmosphère au luxe discret dans un cadre intimiste et convivial nous rappelant celui d’une maison d’hôte. L’intérieur et l’extérieur ont été conçus par son frère, Marco Cadonau avec des matériaux de la région, le bois, la pierre et le verre. Les chambres boisées sont spacieuses et inondées de lumière naturelle et offrent une vue sur le parc national Suisse. Lorsqu’on se promène dans l’hôtel, le parfum de Swiss Pine nous guide et nous amène dans la cave voûtée de la maison traditionnelle engadinoise, où le salon cosy semble l'endroit idéal pour l'apéritif à quelques mètres de la cave Veuve Clicquot. Enfin, direction la partie moderne de l'hôtel - le restaurant gastronomique Vivanda, l’un des trois restaurants de la Maison avec les traditionnels Stüvetta et le Käserei.

PAOLA PARONETTO

Après sa collaboration avec Yayoi Kusama, c’est à Paola Paronetto que Veuve Clicquot a confié l’interprétation des formes et des valeurs exprimées par la Grande Dame 2015. L’artiste et designer italienne est la spécialiste des collections "Cartocci", une riche série d'objets sculpturaux créés après plus de trente ans de recherches et d’expérimentations. Ses œuvres sont aujourd’hui régulièrement exposées dans des salons internationaux d'art et de design, comme la Milan Design Week, et le Contemporary Ceramic Center à Londres, qui lui a consacré une exposition personnelle.

À l’instar de Madame Clicquot, la sculptrice italienne est une innovatrice intuitive et porte une sensibilité particulière à la nature : « Mon lien avec la nature m'inspire constamment à regarder vers un avenir meilleur et cette collaboration avec une Maison aussi iconique me permet d'explorer de nouveaux horizons. ». Cette intime connexion avec la grande dame de Champagne a donné naissance à une collection colorée. Une symphonie chromatique qui fait écho à l’harmonie du millésime 2015, et rend hommage à la terre, aux vignobles et au soleil. Aux yeux de l’artiste, cette gamme de six couleurs représente les teintes de l’optimisme. Pour prolonger cette collaboration, Paola Paronetto a imaginé une composition de trois bouteilles monumentales qu’elle a nommées Giganti, exploitant l'essence de la nature sensorielle de son art. Une fois de plus, l’enseigne Veuve Clicquot nous surprend avec des collaborations étonnantes et pertinentes.

In Lain Cadonau Crusch Plantaun 217, 7527 Zernez, Switzerland +41 81 851 20 00

Grande Dame 2015

www.veuveclicquot.com

59 Go Out! magazine COUP DE FOOD
Dario Cadoneau

DE HAUTE VOLÉE

Le burger. Le genre de plaisir qu’on jure en public ne jamais pratiquer avant de sauter dessus, à la première occase, en cachette et à plein goulot. Mais quitte à glisser dans pareille aventure calorique, autant se planquer chez Pretty Patty. Un nouveau spot chez qui le fameux burger tient la dragée haute et qui a su nous séduire par la technique de cuisson qui fait toute la différence: un steak haché cuit écrasé. Sans lui, la volupté s’avachit, la mâchoire s’affaisse et les papilles fléchissent. Ici, le spécimen aussi classique qu’insolite, est préparé avec des ingrédients du cru, locaux et flanqué de suaves frites plaquées or. Derrière ce projet à la fois juteux, fondant, croquant et caramélisé? Un duo de BFF qui envoie du steak: Adrian Smith et Lucas Jeanneret. Leur mission ? Régaler à flux tendu nos appétits en manque de vertiges goulus. Bun app!

PRETTY PATTY : BURGER ÉCLATÉ
par MINA SIDI ALI " "
Avril 23 60 COUP DE FOOD
Pretty Patty, le nouveau spot ou dévorer son smash burger

Popularisé en Suisse par McDonald’s et Burger King, le burger a longtemps incarné la malbouffe avant d’être d’abord adopté par les bistrots, puis anobli par des chefs français étoilés au début du XXIe siècle. Alain Ducasse expérimentera un big boudin burger et un plus classique au bœuf, enrobé de sauce béarnaise, quant à Joël Robuchon et Eric Frechon, ils acoquineront le mythique plat américain au foie gras. À Genève, la nouvelle génération propose elle le smash burger qu’on a découvert récemment direction avenue Henri-Dunant.

UN SPOT OÙ GRAILLER LE GRAAL DU BURGER

On a enjambé la Plaine de Plainpalais, avec un peu de retard puisque le nouveau sanctuaire dédié au burger – Pretty Patty ouvrait ses portes le 1er décembre dernier. Ce qui distingue les burgers de ce temple dédié au sandwich rond ? Sa cuisson. Le patty (steak haché en français) est smashé – éclaté, littéralement – sur une plaque de cuisson bouillante pour le rendre plus fin qu’une semelle. Résultat ? Un steak croustillant, aux bords dentés et au cœur particulièrement juteux. On a succombé pour la version double, soit deux steaks croustillants flanqués de fromage, tomate, oignon, salade pickles et sauce secrète à se lécher les doigts, le tout dans un pain maison aérien. On a remarqué une version végé. qu’on dégustera quand le remord nous mordra. Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas été transporté par des textures aussi délectables. En repensant à ce burger à l’arrogance intense, on a la bouche qui cavale comme dans un Tex Avery.

UN BINÔME HAMBOURGEOISÉ

Derrière ce concept dont on est désormais adepte ? Un duo : Adrian Smith et Lucas Jeanneret. Rencontrés sur les bancs du lycée à Neuchâtel, les deux amis manigancent depuis d’entreprendre ensemble. Ils poursuivent leur cursus académique à l’Ecole Hôtelière de Lausanne (EHL) toujours en caressant le rêve d’ouvrir un business à deux. Et c’est leurs amis qui influenceront leur projet puisque Lucas et Adrian, adeptes du « partager, pour galvaniser », concoctent ponctuellement des hamburgers à leurs potes lors des fêtes. Une fois leurs études terminées, le duo ne trouve pas sa place dans les jobs qu’ils occupent. L’idée de lancer Pretty Patty émerge. Soudés comme une viande de cheeseburger à son fromage, le duo voit son rêve se réaliser. Cuisine ouverte laissant échapper d'odorants fumets, murs carrelés, panneaux néons ’80 à foison, sourcing sourcilleux, et personnel tout sourire, le spot fait sensation depuis. Quant au menu, il fait la part belle à trois versions du burger écrabouillé à dévorer à pleines mains : le Classic, le Fancy ou le Vegan. De quoi ravir vos papilles et ceux de tous vos amis !

Ouvert tous les jours sauf lundi, midi et soir Av. Henri-Dunant 12, 1205 Genève

Tél. 078 638 35 19 prettypatty.ch

Pretty Patty – Smash Burger Le burger Pretty Patty à dévrorer à pleines mains
61 Go Out! magazine COUP DE FOOD
Lucas (à gauche) & Adiran (à droite) © Nicolas Schopfer

DUBAI PARIE SUR LA LUNE

Ecartelée entre la nostalgie de ses racines et l’obsession du futur, cette icône de la mondialisation fascine ou irrite.

Avril 23 62 VOYAGE
Dubaï © Bernard Pichon & DR

L’Emirat se projette sur un avenir qu’il courtise en permanence, quoi qu’il en coûte. Laisser passer ne fût-ce que deux ou trois ans avant de revenir à Dubaï expose le visiteur à de nouveaux étonnements : sur une ancienne dune, des gratte-ciel flambants neufs; en bordure de mer, l’inauguration d’un hôtel extravagant ou l’ouverture d’une attraction aussi délurée que la piste de neige sous cloche. Dubaï annonce un complexe en forme de…lune. Budget .5 milliards de dollars Le site vise 2,5 millions de visiteurs par an auxquels il offrira une « véritable expérience de tourisme spatial », la simulation se faisant sur une « surface lunaire » à explorer sans avoir à quitter la Terre.

RÉTROVISEUR

L’héritage architectural de la mégapole se résume en quelques reliques d’ancien souk, auquel des pastiches contemporains font référence. L’esprit du désert tente de s’accrocher à cet étourdissant maelström. Alors que la voilure du célèbre - et presque déjà vintage - Burj Al Arab avait donné le ton, le récent Hôtel W illustre ce courant jusqu’à l’obsession. Ce palace high-tech entend symboliser tous les éléments emblématiques de la culture séculaire locale : au sol, la mosaïque reproduit une peau de crotale. Au mur, les éléments décoratifs célèbrent différents contes des mille et une nuits, les motifs traditionnels du tapis volant s’éparpillent jusqu’au plafond.

GLAMPING

Surfant sur cette vague, Stéphanie Reichenbach a fondé une entreprise qui revendique l’invention du nesting, un concept futuriste de vie – luxueuse – dans la nature. “Je pense qu’on peut dormir dans le désert sans compromis sur le confort. Nous proposons des spectacles et activités traditionnelles avec un twist plus moderne et contemporain, à courte distance du bruit et des lumières de la ville. Lorsque j’ai créé Nara, j’ai toujours voulu que mes camps soient écologiquement responsables, pas pour des raisons marketing mais pour respecter le désert et l’environnement. Pour rappel, nous sommes basés dans une réserve naturelle (DDCR, Dubai Desert Conservation Reserve), où la faune et la flore sont très variés, et nous devons les respecter. C’est une évidence et une responsabilité, dans la mesure du possible. »

SCIENCE-FICTION

Exemple extrême du paradoxe dubaïote : l’ouverture d’un musée du futur (jolie antinomie !). Imaginez une coquille tourmentée, décorée d’éléments de calligraphie arabe ! Si certains s’émerveillent de son défi architectural, d’autres la jugent kitch et surtout vide de réel contenu. Dubaï aurait-elle quelque peine à cerner les contours de ce qui l’attend – et nous avec – dans les domaines des sciences, technologies et vie quotidienne ?

63 Go Out! magazine VOYAGE
Glamping Nara © Bernard Pichon & DR
champagnelaurentperrier www.laurent-perrier.com Photographe : Iris Velghe / Conception Luma
CHOISIE PAR LES MEILLEURS

UNE NUIT ENTRE BRESCIA ET COPENHAGUE

C’est une union qui surprend avant de séduire. La marque de design danoise Vipp vient allier son esthétique scandinave au baroque exubérant du Nord de l’Italie. Dans la petite ville de Brescia, à mi-chemin entre Milan et Vérone, Vipp investit un palazzo datant du 13ème siècle, dont les décors à la fresque remontent eux aux années 1750, pour le transformer en hôtel éphémère. Ce projet surprenant s’inscrit dans le cadre du Salone del Mobile et sert de toile de fond vivante au mobilier minimaliste de la marque danoise. Les stucs, marbres et fresques élaborées viennent côtoyer un mobilier épuré aux lignes résolument modernes. Une rencontre des climats et des esthétiques, des époques et des inspirations, qui aboutie à un lieu unique en son genre, hors du temps. Imaginé par la designer danoise Julie Cloos Mølsgaard, cet hôtel est avant tout une installation dans laquelle il est possible de vivre, ne serait-ce que le temps d’une nuit.

65 Go Out! magazine VOYAGE
Vipp X Palazzo Monti
Avril 23 66 HÔTEL
Vipp X Palazzo Monti

AU-DELÀ DU MOBILIER

Rendez-vous incontournable du design, le Salone del Mobile de Milan sera de retour en 2023 du 18 au 23 avril. Participant fidèle de l’événement, la maison de design danoise Vipp sera de la partie, et pour faire de sa présence un moment rare et inoubliable, son équipe a décidé d’investir, le temps d’un mois un palazzo historique de la ville de Breccia, à quelques kilomètres de Milan. Si c’est une poubelle à pédale qui allait lancer la marque, par hasard, en 1939, désormais Vipp multiplie les objets de désirs dans le monde merveilleux du design scandinave, et vient habiller cabanes et maisons à travers l’Europe. Ce projet italien est le premier sur les terres du Sud, et se veut comme bien plus qu’un showroom des dernières créations de la maison. Le Palazzo Monti, résidence d’artistes propriété du collectionneur Edoardo Monti, se voit transformé en hôtel éphémère dont chaque pièce est signée Vipp. Pour la marque, ici il s’agissait avant tout de créer une expérience, une installation, se rapprochant d’une certaine façon du monde de l’art. Ce projet d’ampleur se voit confié à la designer danoise Julie Cloos Mølsgaard, qui vient ici s’inscrire dans la volonté de l’enseigne de voir ses créations mises en scène par des architectes et designers dans des lieux ouverts à la réservation. Cette installation dans un hôtel du 13ème siècle pousse les choses encore plus loin, car ici pas de toile blanche pour venir arranger le mobilier, mais à l’inverse, un décor chargé et maximaliste, allant à l’encontre de l’essence même de l’esthétique scandinave. Le décor du Palazzo Monti appartient à l’histoire, avec ses stucs et ses marbres, son escalier principal imposant dès l’entrée dans le hall, et partout sur ses murs les couleurs pastels usées par le temps des fresques peintes dans les années 1750. Pour atteindre les nouveaux quartiers de Vipp, il faut emprunter ces marches volumineuses et rejoindre le premier étage où malgré les contradictions stylistiques de l’Italie du 13ème et du Danemark du 21ème siècle, les opposés s’unissent avec harmonie.

HÔTEL ÉPHÉMÈRE DE COPENHAGUE À BRESICA

Lieu de nombreuses expositions artistiques, pour la première fois le Palazzo accueillera dans ses murs du design, mais également un hôtel, l’espace d’un mois. Une seule suite a été créée, laissant aux invités la possibilité de faire pleinement l’expérience de la vie dans un palais italien. Dans une enfilade de pièces, les décors maximalistes sont omniprésents, les murs et plafonds peints de frises pastels et de motifs baroques élaborés. Malgré cette opposition drastique des styles italiens passés et scandinaves présents, l’union du

mobilier Vipp avec ce décor chargé fonctionne et mène à un hôtel éphémère où l’élégance se mêle à une simplicité contrebalancée. Dans la chambre, le lit se place comme pièce maitresse dans une salle volontairement épurée : des tons neutres, des luminaires contemporains en bois et céramique, une table de chevet d’une grande simplicité qui vient bousculer sans déstabiliser la frise murale où des cygnes dorés s’entremêlent. L’équilibre est également trouvé dans le salon de la suite où un canapé géométrique recouvert de tissu bouclé blanc cassé est déposé sur un sol en tomettes rouges. Cette salle est en partie dépourvue de décor, et ainsi la designer additionne les pièces de mobilier et de décor, sans pour autant noyer l’espace : une lampe en papier akari, une console en bois foncé géométrique dont les angles sont contrebalancés par une lampe ovoïde, un vase en céramique irrégulier, dont les tonalités se marient avec la neutralité de la pièce. Un banc recouvert de cuir ajoute une touche plus sombre et un nouveau jeu de matière, tandis que l’espace de travail est lui résolument contemporain, avec la chaise de bureau signature de Vipp alliée à un bureau d’une grande simplicité sur lequel trône la lampe Sculpture. La salle de bain, elle, est plus contemporaine, tout comme la cuisine et la salle à manger dont les murs dépourvus de décor portent toute notre attention sur un mobilier où la structure s’associe au confort. Une rencontre réussie entre maximalisme et minimalisme.

DORMIR CHEZ VIPP, AILLEURS

Le Palazzo Monti constitue le 7ème projet hôtelier de Vipp. Son portfolio compte déjà des résidences en Scandinavie, à la ville et à la campagne. Derrière ces projets, la volonté de l’entreprise danoise de rendre possible l’expérience de son mobilier, toujours dans des lieux insolites et des demeures hors du commun. Six pépites d’architecture d’intérieur, dont deux d’entre elles tout particulièrement tirent leur épingle du jeu. La Pencil Case, également rénovée et désignée par Julie Cloos Mølsgaard, est une ancienne usine à crayons située au coeur de Copenhague et réaménagée en un appartement contenant toute l’essence de l’esthétique scandinave. Mais Vipp démontre aussi que son style s’adapte parfaitement à une demeure recluse en pleine nature tel qu’avec le projet Bolder composé de quatre lodges en bois sur les bords d’un fjord norvégien, ou encore de sa ferme danoise où l’esprit de la campagne vient s’associer avec style à un mobilier contemporain. Des hôtels de rêve pour les amoureux du design scandinave qui peuvent ainsi s’immerger dans l’univers Vipp, ne serait-ce que pour une nuit.

67 Go Out! magazine HÔTEL
RUE DE MEDRAN 70 1936 VERBIER wverbier.com EXPERIENCE EXTRA ALTITUDE BIENVENUE AU W VERBIER

LA DARBIA, PÉPITE PRÉ-ALPINE

A deux pas du monde, loin de tout, on a découvert un lieu où le temps semble s’être arrêté: la Darbia. Palmiers, rhododendrons, azalées, cyprès lauriers et magnolias, le tout nimbé d’un microclimat proche de celui de la Méditerranée nous ont convaincu de tout abandonner pour y séjourner tout l’été. Ici, la beauté sauvage et authentique des montagnes boisées drague la « dolce vita ». La Darbia n’est pas un hôtel mais une expérience en soi. Pas de foule, pas de télévision, pas de chocolat sur l’oreiller, seulement la beauté et la simplicité des lieux donnant le ton de l’adresse, raffinée et discrète, très très loin des grandes enseignes standardisées. Ce merveilleux joyau piémontais hante encore toutes nos pensées des mois après y avoir séjourné. Visite d’une adresse secrète drapée d’un passé étoffé et lové au pied de l’un des plus romantiques lacs d’Italie: Orta.

69 Go Out! magazine HÔTEL
La Darbia, pépite hôtelière dans la région du lac d'Orta

Le potager qui fournit la Cucina

Le panier petit-déjeuner servi à la porte de 'appartement tous les matins

Avril 23 70 HÔTEL
Un des appartements cocon de la Darbia

COMME À LA CASA

À seulement 300 kilomètres de Genève, perchée sur les hauteurs du Lac d’Orta, sur une colline verdoyante au milieu de vignobles vallonnés, La Darbia dévoile un charme ineffable. On est d’abord impressionné par ses vues à couper le souffle sur le lac d’Orta et le Mont Rose. Les deux frères Matteo et Giancarlo Primatesta et leur bureau d'architecture ont créé ici un lieu privilégié de quiétude et de plaisir. Le génial duo accueille souvent lui-même personnellement ses hôtes dans cette ancienne ferme rurale réaménagée où l'architecture reprend les éléments et les matériaux typiques des maisons de campagne locales, Tout est là pour qu’on puisse s’y sentir comme à la maison sans lever le petit doigt.

LA CUCINA : UN GOÛT D'ITALIE

Le passé agricole des lieux a été préservé afin de pouvoir cultiver plantes, fruits et légumes. Ainsi, le restaurant La Cucina applique le principe du kilomètre zéro. On y déguste les raisins Nebbiolo des vignes locales, qui sont transformés en un bon vin rouge ou rosé brut. L'hôtel possède sa propre cave à vin doté d’une sélection de 70 autres vins italiens et internationaux et propose des séances hebdomadaires de dégustation de vin accompagnées de fromages et de jambons locaux. Dans l’assiette ? On dévore une cuisine moderne, de saison et étonnante de créativité signée par le chef Matteo Monfrinotti qui a su faire valser nos sens. Ses plats reflètent la tradition du Piémont, de nombreux ingrédients proviennent de son propre potager bio. Mention spéciale au panier petit-déjeuner avec option vegan, servi à la porte de l'appartement tous les matins. Le beurre laitier, la confiture maison à base de fruits de saison et les croissants moelleux sont encore meilleurs sur sa propre terrasse ou balcon.

APPARTEMENT COCON

Cette retraite parfaite est dû au séjour dans l’un des 20 appartements assurant un point de vue unique sur le domaine viticole ainsi qu’une certaine intimité dédiée aux convives de l’hôtel. Ici le parti pris est clair: lignes minimalistes, intimistes et tons naturels dialoguent en osmose avec la nature. Les appartements indépendants sont répartis sur deux bâtiments recouverts de lierre, sur le site d'une tour du XIXe siècle. Ceux du rez-de-chaussée disposent d'un espace jardin avec une pergola couverte et ceux du premier étage disposent d'une terrasse. Les vignes dégringolent vers le bord du lac et un chemin serpente au milieu de la plantation vers la piscine chauffé où lézarder toute la journée. Le lieu est d’une tranquillité absolue, au milieu des vignes et intégré dans une vaste zone forestière dotée de nombreux arbres centenaires. L'atmosphère est accueillante, décontractée et détendue, avec tout le confort rêvé.

LA RÉGION DU LAC D'ORTA

La Darbia offre l’avantage de pouvoir organiser de très belles excursions dans toute la région d’Orta. Le personnel de La Darbia conseille diligemment sur les promenades à faire dans la région (cartes de randonnées pédestres et cyclistes fournies) et aident même à l’organisation pour la location de canoës, de bateaux, de vélos, de ski nautique et de Vespa. L'une des plus populaires est l'île voisine de San Giulio, un lieu magique à l’image de la ville médiévale d'Orta elle-même. Sur le Sacro Monte se trouve le monastère de San Francesco comprenant une série de magnifiques chapelles avec des sculptures grandeur nature illustrant la vie de San Francesco. Ici, on peut profiter du coucher de soleil romantique sur le lac étincelant. Les célèbres Stresa et les îles Borromées ainsi que la montagne Mottarone convient à des promenades relaxantes en toute saison. La ville voisine de Legro abrite des peintures murales colorées peintes sur les murs des maisons, tandis que Vacciago di Ameno abrite la Fondazione Calderara, exposant des œuvres d'art contemporaines. Quant au petit lac d’Orta, il est considéré comme le plus romantique des lacs du nord de l’Italie et vaut à lui-seul le détour dans la région.

De mi-mars à fin octobre

Via par Miasino, Orta San Giulio, NO, Italie. Tél. 0039 389 3113813

ladarbia.com

La Darbia
71 Go Out! magazine HÔTEL

À L'HEURE PASCALE

Lapins, cloches ou œufs de Pâques ? À l’hôtel BeauRivage, à Genève, on opte pour les œufs cette année. Et pas n’importe lesquels, il s’agit des créations du délicieux chef pâtissier de l’hôtel : Kevin Olliver. Ce dernier a imaginé des œufs en chocolat, inspirés de l’horlogerie. De quoi éveiller nos petites papilles. Et pour nous faire saliver davantage, ces subtiles friandises se parent d'éléments en chocolat représentant des composants d’un mouvement de montre. À l’intérieur, chaque œuf recèle de multiples gourmandises chocolatées. La magie opère et nous replonge en enfance durant nos multiples chasses arborant nos trophées chocolatés. Pour un goûter encore plus gourmand, notre chef préféré a mis les petits plats dans les grands. Une carte follement alléchante avec un gâteau au chocolat tonka caramel et vanille à la saveur puissante, mais parfaitement équilibrée. Un baba aux agrumes, un millefeuille vanille-caramel poire, une tarte au citron meringuée à la noisette…Une explosion de saveurs assurée ! Envie d’une gourmandise XXL ? Sachez que pendant tout le mois d’avril, les pâtisseries seront 100% chocolat ! L'Œuf de Pâques est disponible sur commande à partir de début avril au prix de 39 CHF. Les pâtisseries sont disponibles au Bar du mardi au dimanche de 14h à 18h au prix de 18 CHF pièce.

Hôtel Beau-Rivage

13, quai du Mont-Blanc, Genève https ://www.beau-rivage.com

Avril 23 72 HÔTEL
© Photographie : Céline Rodellar- Beau Rivage

USINE X EXPETIMENTAL

Après une semaine bien chargée entre métro boulot, dodo, on a besoin de se relaxer. Seul ou accompagné , c’est le moment de lâcher prise et de prendre un bol de vitamines en altitude. Ça tombe à pic lorsque l’on sait que le week-end de Pâques arrive grand pas. Pour ce, L’Usine, leader des clubs de sport exclusif à Genève & l’Experimental Chalet, l’hôtel chic, cool qu’on adore à Verbier, s’associent pour remettre les compteurs au vert en cette période printanière. Ainsi les deux enseignes proposent un week-end « Remise en forme » du vendredi 7 au dimanche 9 avril. Mais en quoi cela consiste concrètement ? Au programme : sport, moments de détente et des plaisirs culinaires succulents au restaurant le Frenchie. Le tout, conçu pour booster le corps et l’esprit. Durant ces 3 jours, des cours de sport coachés par un prof de l’Usine Genève. Une manière de terminer sa fin de semaine en apothéose et de faire un break dans un lieu unique. Pour les intéressés, la formule tout inclus comprend : Chambre, repas, cours de sport, randonnée, massage, spa & repas. Les tarifs sont les suivants. 640 CHF par personne en chambre double et 940 CHF en chambre double pour une occupation simple. En tout cas, nous, on sait ou aller pour une escapade détente ! Et vous, vous laisseriez vous tenter ?

L’Usine x Experimental Chalet

Du vendredi 7 au dimanche 9 avril

Route de Verbier Station 55, 1936 Verbier

www.experimentalchalet.com

www.usinesportsclub.com

73 Go Out! magazine HÔTEL
L'Usine x Experimental Chalet
VIVEZ LE PRINTEMPS À CRANS-MONTANA
www.crans-montana.ch/printemps
© Louis Dasselborne

FAIRE PEAU NEUVE AVEC PIOUPIOU

Derrière ce nom extrêmement chou se cache la dernière-née des enseignes beauté Suisse : Pioupiou. Textures délicates, douceur infinie, ingrédients naturels et bios, le tout concocté par Claire Dhote. Sa gamme s’articule autour de 3 produits phares : un baume douceur bébé, une huile de massage et la crème visage, dévoilé le 9 mars dernier. Des produits destinés à toute la famille, aux femmes enceintes et surtout aux nouveau-nés dès la naissance ! Coup de projecteur sur la nouvelle crème Pioupiou.

En mars dernier, on a découvert Pioupiou, la gamme de produits pensée pour les peaux sensibles et délicates. Cette nouvelle enseigne made in Suisse préconise des solutions efficaces, saines, tout en offrant le meilleur de la nature. Claire Dhote, fondatrice de l’enseigne, vient de lancer sa nouvelle crème visage, un must-have pour chouchouter sa peau. Elle l’a d’abord conçue pour les enfants de 3 à 4 ans. “C’est une crème pour le visage à utilisation quotidienne 100% d’origine naturelle. C’était d’ailleurs un défi de la développer dans ce sens-là. C’est un produit à base d’eau avec des conservateurs naturels. On souhaitait réellement respecter la composition afin d’obtenir un mélange doux pour les peaux sensibles des enfants. Cela a pris du temps à développer mais à ce jour on est capable de proposer une formule très clean qui respecte tous nos engagements” confie la jeune entrepreneuse. Dans la composition ? On retrouve, en autres, des huiles végétales, quelques extraits de plantes amenant douceur et permettant de nourrir la peau de l’enfant. La crème diffuse un parfum assez léger floral de camomille. De quoi dérober la crème pour soi aussi !

DES PRODUITS ADAPTÉS AUX NOUVEAU-NÉS

Après avoir évolué de nombreuses années dans le secteur de la beauté, Claire Dhote a décidé de créer une marque de cosmétiques pour accompagner les femmes enceintes, bébés et enfants. Ainsi, testés sous contrôle dermatologique et sans allergènes, les produits Pioupiou s’utilisent dès la naissance. Mère de 2 garçons, elle connaît l’importance des rituels bien-être à adopter : « Durant les mois les plus froids, badigeonner de crème ses enfants est une vraie nécessité. La saison hivernale est une période où les peaux sont confrontées à la déshydratation et aux irritations à cause des facteurs extérieurs (vent, froid, air sec). Il est donc important d’appliquer quotidiennement

des soins hydratants sains et suffisants. Grâce à des huiles, baumes et crèmes, ces soins doivent nourrir le visage, mais aussi tout le reste du corps », explique-t-elle.

DANS MON VANITY, JE VOUDRAIS…

Les premiers produits de la gamme sont disponibles en ligne sur le site de Pioupiou et dans des boutiques spécialisées. Autre good news ? Cette nouvelle étoile naissante Suisse lance aussi une collaboration avec les spas en proposant ses soins doux dans des lieux réservés au bienêtre. « On ouvre cette collaboration avec tous ces endroits où l’on propose des soins. Avec les esthéticiennes et les spécialistes du massage, on a développé des protocoles pour des soins femmes enceintes, enfants et bébés. On est en train de les dispatcher et de les proposer à plusieurs instituts pour qu’ils proposent des formules bien être avec nos produits. Une possibilité d’ouvrir des soins spécifiques aux enfants, femmes enceintes et bébés. C’est quelque chose que l’on développe en ce moment afin d’avoir une expérience du produit et bien-être en même temps ».

75 Go Out! magazine BEAUTÉ
Pioupiou Cosmetics www.pioupiou-cosmetics.ch

MAC R ÉVOLUTION

Le printemps marque généralement le début d’un nouveau cycle. Première saison de l’année - les Iraniens considèrent d’ailleurs le premier jour de cette saison comme le premier jour de la nouvelle année -, elle symbolise le renouveau et la floraison nouvelle depuis des millénaires. Rien d’étonnant donc à ce que cette période soit marquée par une floraison de nouveautés et de renouveaux. La marque fétiche des gourous et professionnels du maquillage - MAC Cosmetics - a décidé de lancer ce printemps deux nouvelles gammes : l’une dédiée au soin pour préparer son visage avant le maquillage et une collection exclusive imaginée en collaboration avec le styliste anglais phare : Richard Quinn. De quoi offrir un véritable coup de boost au leader mondial du make-up qui ne s’est jamais reposé sur ses acquis. Clin d'œil sur ces nouveautés sur lesquelles la rédaction a craqué !

( )
par AMBRE OGGIER
Avril 23 76 BEAUTÉ
MAC by Richard Quinn

Chaque collaboration annoncée par MAC Cosmetics fait l’effet d’une bombe. Après les sublimes collaborations imaginées avec les stylistes Isabel Toledo en 2015, Jeremy Scott en 2018 et bien d’autres, la marque s’associe une nouvelle fois à un designer de renom pour une collection extraordinaire. Ce printemps, c’est avec l’anglais Richard Quinn que la marque de cosmétique a collaboré pour concevoir une collection inédite à l’esthétique florale et pop. Dans leurs délicieux écrins aux motifs printaniers de petits points et de délicates fleurs multicolores, typiques de l’esthétique de Richard Quinn, cette collection remarquable propose des produits exclusifs et audacieux comme une palette aux teintes pastelles inédites, des crayons eye-liner aux couleurs étonnantes (blanc, vert et lavande), un highlighter cuivré éclatant, un duo blush-bronzer et quatre nouveaux rouges à lèvres rosés. De surcroît, quelques produits phares de la marque – le Macstack Mascara, le fixateur et les teintes iconiques de rouge à lèvres Mehr et Lady Danger – ont aussi eu le droit à un relooking by Richard Quinn. Une collection printanière à se procurer absolument avant la rupture de stock !

Richard Quinn / Matte Lipstick ; Prep + Prime Fix ; Extra Dimension Skinfinish ; Powder Blush Duo : Sunset Boulevard ; Quinning Eye Shadow Palette ; Colour

Excess Gel Pencil Eye Liner ; Macstack Mascara

Leader mondial du maquillage professionnel depuis plus de trois décennies, la marque américaine propose des produits ultra qualitatifs, extravagants et enchanteurs connus de tous les professionnels et amateurs du make-up à travers le monde. Cependant, jusqu’ici la marque ne proposait pas de véritables soins pour le visage : il fallait donc se tourner vers d’autres marques pour chouchouter sa peau avant d’appliquer le maquillage. Cette année, MAC Cosmetics a décidé de combler cette lacune en dévoilant une nouvelle gamme de soins pour le visage sur mesure : HYPER REAL. Fidèle à leur slogan « all sexes, all races, all ages », leur gamme de soin a été pensée pour convenir parfaitement à tous les types de peau. Constituée de quatre produits indispensables à une peau saine et forte, dont un pinceau soyeux pour un effet spa et massage, la marque promet de sublimer notre peau tout en la préservant des agressions quotidiennes grâce à des formules enrichies en extraits de pivoine japonaise, connue pour ses bienfaits. On valide l’effet bonne mine immédiat !

Sérum hydratant & unifiant Hyper Real Serumizer ; Huile démaquillante Hyper Real ; Crème hydratante Hyper Real Skincanvas Balm ; Pinceau 001.

MAC Cosmetics

MAC BY RICHARD QUINN, en édition limitée, de 29 à 60 frs. MAC HYPER REAL, de 21 à 80 frs. En vente chez Globus & Manor www.maccosmetics.ch

MAC HYPER REAL
77 Go Out! magazine BEAUTÉ
Graphisme: STUDIO CIAO / Nicolas Polli, Image: Barbara Iweins

SAMSUNG VIDE SON SAC !

Cordons indisciplinés, accessoires manquants, vidage du sac, bourrage dans le rouleau brosse…Passer l’aspirateur et faire le ménage sont loin d’être une partie de plaisir. On oublie tout ça ! On a trouvé notre nouvel allié pour faire valser microbes et saletés : le Bespoke Jet de chez Samsung. Ce nouvel aspirateur-balai sans fil associé à une station de nettoyage tout-en-un stocke, charge et élimine automatiquement tout en même temps. L’aspiration revisitée, de A à Jet !

Experte en high-tech, Samsung, le constructeur coréen déploie une palette de produits allant du smartphone à l’aspirateur en passant par les montres connectées, les Smart TV 4K ou encore les tablettes tactiles. La marque ne laisse rien au hasard. Le design et les performances sont de haut niveau pour toujours satisfaire les clients de la marque. La qualité et la fiabilité sont toujours au rendez-vous. Preuve en est avec son dernier-né : l’aspirateur sans fil Bespoke Jet. Ergonomie, puissance d’aspiration, autonomie, clean station, utilisation des brosses…Samsung nous a encore emballé !

Son dernier bijou technologique peut être utilisé par n'importe qui, le tout sans efforts. Samsung a bien saisi que les bases de récupération des poussières sont un argument de poids dans l'univers des aspirateurs robots ainsi son Bespoke Jet dispose d’une base Clean Station. Celle-ci permet de retenir 99,999 % des poussières fines. Il utilise pour cela un mouvement, baptisé Air Pulse, similaire à un battement de cœur pour secouer la poussière avec de l’air pulsé. Ici on vide le bac à poussière tout en rechargeant rapidement la batterie de l’aspirateur dont l’autonomie dure environ 1 heure. Ainsi, lorsque vous avez terminé avec le nettoyeur, vous pouvez le poser sur le support, appuyer sur un bouton et il aspire toute la poussière et la saleté du nettoyeur et dans un sac à poussière antibactérien de 2 litres. Aucune poussière ne s'échappe dans l’air et surtout on n’a plus besoin de se laver les mains !

Si vous êtes à la recherche d'un nettoyeur polyvalent, le Bespoke Jet est fait pour vous. Il est doté de suffisamment d'accessoires pour couvrir quasi toutes les éventualités de nettoyage dans la maison avec des performances suffisamment bonnes pour ne jamais regretter d'avoir

fait le saut vers le sans fil. La station de nettoyage s'assure que toute la poussière soit maintenue hors de l'air, retenant un mois ou deux de poussière et de saleté avant de devoir changer le sac à l’intérieur. Mais le véritable argument de vente du Bespoke est le fait qu’on n’a plus besoin de trouver un coin sombre pour le ranger. Le quai entièrement repensé ultra design se fond dans n’importe quelle scénographie. Mention spéciale par la team Go Out pour un accessoire : la mini brosse motorisée spéciale animaux. Indispensable pour ceux qui vivent en colocation avec des chats à poils longs !

www.samsung.com 79 Go Out! magazine TECHNOLOGIE
Bespoke jet de Samsung
electronfestival.ch
1 27 AVRIL - 18 MAI 2023
2 OCTOBRE 2023 EXHIBITION & SPECIAL EVENTS ELECTRONIC MUSIC & LABS
PART.
PART.
Visual by Jeff Gaudinet for Interaxion.tv

RDV PRIS

Don't miss

© D&A x Rossana Orlandi, Ray Lamp + Tito armchair
GRAND THÉÂTRE GENÈVE • MUSÉE DE L'ARIANA • MUDAC, PLATEFORME 10 • FONDATION AUER ORY • MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE •

DU 19 AU 23 AVRIL 2023

TRACES

Du 19 au 23 avril

Ballet du Grand Théâtre de Genève

Bâtiment des forces motrices

Place des Volontaires 2, 1204 Genève www.gtg.ch

La première saison de Sidi Larbi Cherkaoui au grand théâtre touche déjà à sa fin. Pour célébrer ce moment, il nous propose un spectacle regroupant deux chorégraphies. Traces, c’est alors la fusion entre Thr(o)ugh et Vïa, le premier porté par Damien Jalet, le second par Fouad Boussouf. Deux mondes, deux ballets, qui se réunissent par un point commun, chacun d’entre eux faisant appel à un artiste plasticien. Dans le premier, c’est le new-yorkais Jim Hodges qui imagine un portail pour le monde surnaturel pensé par Jalet. Dans le second, l’artiste suisse Ugo Rondinone, amoureux de la démesure et du psychédélique, donne vie avec Boussouf à un plateau lumineux qui ancre la danse sur son lieu d’expression, le sol. Deux ballets, deux histoires, qui viennent représenter à merveille le travail de Sidi Larbi Cherkaoui, qui nous fait passer de l’ombre à la lumière pour un moment de danse hors du temps.

8 Xavier Dayer Depuis que le silence n’est plus le père de la musique Ensemble Polhymnia & Orchestre de la Haute école de musique de Genève Franck Marcon, direction Les concerts du dimanche 30.04.2023 17h0 Victoria Hall SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE victoriahall.geneve.ch 0800 418 418
Avril 23 82 RDV PRIS
GTG, Traces © Paolo Pellegrin

FENÊTRES SUR L’UNIVERS, YAN ZORITCHAK

Du 31 mars 2023 au 21 janvier 2024

Musée de l’Ariana

Avenue de la Paix 10, 1202 Genève

www.musee-ariana.ch

Il est l’un des sculpteurs verriers les plus renommés à l’échelle internationale. Le slovaque Yan Zoritchak présente son travail virtuose au Musée de l’Ariana dès ce printemps, et ce jusqu’en 2024. Au cœur de ses projets verriers, réside sa passion pour le cosmos, l’univers, et ses nombreux mystères, qu’il reproduit dans ses créations d’une grande complexité. Mêlant les métaux précieux et émaux au verre, il tend à recréer par son art les merveilles de l’univers par un travail d’une rare pureté. Jouant avec les couleurs, la transparence, les reflets, la brillance, les œuvres de Yan Zoritchak entraînent notre regard dans un univers à portée de main. Une exposition à ne pas rater pour le voyage qu’elle propose, mais également pour la virtuosité du travail du verre de l’artiste, qui en un coup d'œil nous emporte dans un monde merveilleux.

DU 7 AVRIL 2023 AU 7 JANVIER 2024

DIALOGUE ENTRE UNE PIEUVRE ET UN PRESSE-AGRUMES

Du 7 avril 2023 au 7 janvier 2024

MUDAC, Plateforme 10

Place de la Gare 17, 1003 Lausanne

www.mudac.ch

Question, comment faites-vous le lien entre une pieuvre et un presse-agrumes ? Ce rapprochement, nous le devons à la nouvelle exposition du MUDAC qui interroge et intrigue. Un titre ludique qui nous invite en réalité à la découverte de près de 200 pièces de la collection du MUDAC, mêlant design, bijoux, art verrier, céramique et arts graphiques contemporains. Une incursion dans un fragment de la collection qui se présente comme un labyrinthe où des objets que l’on imaginerait opposés créent en réalité des liens surprenants. Ainsi, le presse-agrumes Alessi de Philippe Starck côtoie l’Octopus en céramique de Mai-Thu Perret, les thématiques se déroulant au fil de l’exposition, nous invitant nous aussi à imaginer des liens entre les objets. Une valorisation originale de la collection dont l’importance est souvent insoupçonnée. Laissez-vous donc surprendre au détour du labyrinthe par des conversations étonnantes, qui font parfois naître un sourire.

DU 31 MARS 2023 AU 21 JANVIER 2024
Fenêtres sur l’univers, Yan Zoritchak © Photographie : Pedro Granero
83 Go Out! magazine RDV PRIS
Philipp Weber, Of movement and material, 2019 – Mudac, collection de la Ville de Lausanne – © Atelier de numérisation de la Ville de Lausanne, Photographe Marie Humair
— Emmanuel Eggermont — Bryana Fritz & Thibault Lac — Nadia Beugré — Phia Ménard — Marie-Caroline Hominal & David Hominal — Ásrún Magnúsdóttir & Alexander Roberts — Miet Warlop — Thomas Hauert — Salva Sanchis / Alma Söderberg / La Manufacture — La Ribot Ensemble janvier — juin 2023 Pavillon adc Association pour la danse contemporaine Place Sturm 1 1206 Genève pavillon-adc.ch

JUSQU’AU 14 MAI 2023

OLIVIA MALENA VIDAL, REFLETS RÉVÉLÉS & ARCHIVES 1, 1868/79, LA MODE

Jusqu’au 14 mai 2023

Seulement sur rendez-vous

Fondation Auer Ory

10 Rue du Couchant, 1248 Hermance www.auerphoto.com

La Fondation Auer Ory pour la Photographie organise une double exposition d’exception mettant en parallèle le travail photographique de l’artiste genevoise Olivia Malena Vidal – qui signait la couverture de notre numéro de septembre dernier (Go Out ! n° 103) – et une série de photographies de mode datant des années 1868-1879 provenant des archives de la Fondation. Artiste pluridisciplinaire et haute en couleur, Olivia Malena Vidal dévoile ici trois séries photographiques : Mad (2015) ; Reflections (2015) et Reaction (2017) aux accents poétiques et oniriques qui soulignent son véhément intérêt pour la peinture et la mode. Une exposition unique et originale à découvrir sans tarder, mais attention car elle est visible uniquement sur rendez-vous. À noter que le mercredi 10 mai, une discussion avec l’artiste aura lieu à 18h à la Fondation Auer Ory lors du finissage.

JUSQU’AU 28 MAI 2023

GRAVURE EN CLAIR-OBSCUR

Jusqu’au 28 mai 2023, Prix libre

Musée d’art et d’histoire

Rue Charles-Galland 2, Genève www.mahmah.ch

En ce moment, le MAH ne chôme pas. En effet, plusieurs expositions aussi différentes qu’engageantes sont en cours dans l’institution genevoise, dont celle dédiée à la gravure en clair-obscur et organisée dans les espaces du Cabinet d’arts graphiques. Développé autour de quatre volets, le parcours offre à découvrir cette technique particulière de la gravure sur bois, également nommée camaïeu ou chiaroscuro et apparue au début du XVIe siècle, au travers d’œuvres anciennes et modernes. Parmi les chefs d’œuvres du XVIe siècle, deux xylographies du célèbre artiste néerlandais Hendrick Goltzius côtoient des estampes d’artistes italiens, comme Antonio da Trento et Niccolò Vicentino, reprenant des dessins des maîtres de la peinture italienne. Dans les salles suivantes, des œuvres de l’anglais John Baptist Jackson (XVIIIe siècle), mais aussi des gravures du carougeois Pierre-Eugène Vibert qui réintroduit en 1898 la gravure en clair-obscur qui était tombée dans l’oubli. Enfin, le parcours présente des œuvres de graveurs en clair-obscur suisses et genevois du XXe siècle dont Alice Bailly et ses douces scènes valaisannes.

Série Réaction, 2021 © Olivia Malena Vidal
85 Go Out! magazine RDV PRIS
Hendrick Goltzius (1588-1617), Hercule et Cacus, 1588, Ancien fonds, sans date, Inv. E 2011-0643 © Musée d’art et d’histoire de Genève

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