Go Out! Magazine n°69 mars 2019

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by W Verbier

DU 3 AU 6 AVRIL 2019

W VeRbIeR

4 Jours / 10 Chefs / 16 Étoiles Michelin Participez à des cours de cuisines interactifs et des soirées gastronomiques aux thématiques exclusives.


4 JOURS 10 CHeFS 16 ÉTOILeS MICHeLIN 12 ÉVeNeMeNTS GASTRONOMIe COCKTAILS ÉVeNeMeNTS DeSIGN & MODe MUSIQUe LIVe #WHAUTeCUiSiNe

W Verbier - Rue de Médran 70 - 1936 Verbier +41 27 472 88 88 bf.wverbier@whotels.com wverbier.com


DANSE

SALLE DU LIGNON

FADED CIE IOANNIS MANDAFOUNIS CRÉATION 2018

© Emmanuelle Bayart

DU JEUDI AU SAMEDI 4-6 AVRIL 2019 20H

Culture et communication 022 306 07 80 · culturecom@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier

Coproduction Ville de Vernier · Theater Freiburg · Onassis Cultural Center · Steps Festival de Danse du Pour-cent culturel Migros


ÉDITO Qu’est-ce qu’un magazine sinon une façon de voir, de narrer et d’interpréter le monde  qui l’entoure ? Les sphères qu’il opte de couvrir, les blazes qu’il donne à ses rubriques, les partis pris de sa maquette sont autant de formes de trier, de prélever, de traduire le réel. Ainsi, pour cette 69ème édition, Go Out! fait peau neuve avec un nouveau site web plus élégant, plus moderne, plus ouvert aussi signé de notre collaborateur multitask Fabien Bergerat qu’on remercie pour son génie et sa diligence légendaire. Afin de poursuivre notre mission, celle de transmettre les frémissements, les engouements, les contradictions ou même les frivolités d’une Genève culturelle avant tout dynamique, rebelle et en pleine mutation, la team a décidé de travailler d’arrache-pied pour vous offrir une nouvelle perspective digitale. J’espère qu’elle exaltera vos envies de sorties, d’explorations et de découvertes culturelles. Pour voir si le déclic opère, cliquez www.gooutmag.ch et n’hésitez pas à nous déclarer vos blâmes ou votre flamme !

Mina Sidi Ali

Go Out! magazine

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Bd des Philosophes 6 1205 Genève T+41 22 320 50 01

Love is a river

InspirĂŠ de Platonov de Anton Tchekhov 19 > 31 mars 2019

Alexandre Doublet

VR_I

28 mars > 14 avril 2019

comedie.ch

images : Niels Ackermann / Lundi13

Gilles Jobin & Artanim


N°69 8n9

41.

10n11

COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

46.

77.

COLLAB DU MOIS

FESTIVAL

78.

MODE

EN FAMILLE

80.

TECH'

43.

IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS

LIVE

48.

LIVRES

82.

AUTOMOBILE

STAY COOL

CULTURE

13n49 51n83 52.

HOTSPOTS

20.

ART/EXPO CLASSIQUE

25.

61. 61.

29.

THÉÂTRE

30.

CINÉMA

COUP DE FOOD

Crédits photos : À gauche : Hamada de Eloy Dominguez Serén © DR Au centre : © LNNN À droite : © Roxane Sheybani

64.

BEAUTÉ

69. 75.

EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS

RECETTE DU MOIS

DANSE

85n97

VINS

57. 14.

RDV PRIS

TRIP

OBJET DU MOIS

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Quentin Arnoux, Fabien

©FABIEN BERGERAT

Editeur Association Go Out !

Bergerat, Aurore de Granier, Eleonora Del

Directrice de la publication

Duca, Anne Fatout, Pierre-Emmanuel Fehr,

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

François Graz, Rayane M'Zouri, Soraya Nefil,

Adjoint à la rédaction

Virginie Nopper

Vincent Magnenat

Stagiaire Florinda Cairoli

Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad

Coordination de production

Graphiste Martin Besson

Musumeci S.p.A., Quart (AO)

Resp. rubrique art contemporain Quentin Arnoux

CONTACTS

Resp. rubrique théâtre

info@gooutmag.ch

Ameidie Terumalai

www.gooutmag.ch

Resp. rubrique musique classique Fabien Bergerat

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IMAGE DU MOIS

Une photo de la série « Torticolis » par Laurent Dejente © Image: DR

FESTIVAL HISTOIRE ET CITÉ Du 27 au 31 mars L’eau est la thématique centrale abordée par les artistes, écrivains, cinéastes, historiens, philosophes et chercheurs prenant part au Festival Histoire et Cité. Programme complet sur histoire-cite.ch

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HIGHLIGHT

HIGHLIGHTS

PAVILLON DE L A DANSE

Ceux qui suivent les actualités de la culture à Genève savent combien un projet, même d’utilité publique, peut rencontrer d’obstacles. Il suffit pour rire de se remémorer le Musée d’Ethnographie ou la rénovation du Musée d’Art et d’Histoire. Il en a été de même pour le projet de l’Association pour la Danse Contemporaine (ADC) qui bataille depuis 1998 pour faire bâtir un lieu à la mesure de l’ambition des danseuses et danseurs genevois. En 2006, c’est à bouts touchants d’une Maison de la Danse qu’un vote lancéen enterre le projet. Douche froide. Il a fallu recommencer, répéter, convaincre, et c’est en 2013 que l’ADC et la Ville ont ensemble et unanimement jeté leur dévolu sur la proposition BOMBATWIST du bureau ON Architecture de Lausanne. D’ailleurs, certains tristes sires ont bien tenté un référendum l’année dernière, mais trop peu de Genevois ont jugé utile de le signer. A l’heure de mettre sous presse, le radier vient d’être posé et les travaux sur la place Sturm commencent enfin. Il s’agit donc d’un pavillon démontable qui est amené à rester sept ans à sa place initiale avant de migrer, afin d’éviter d’offrir trop de loisirs aux calvinistes du coin ou de trop déraciner les habituels salafistes d’érable sycomore municipal. On compte un rez et un étage, une salle de 220 places, un bâtiment qui s’inspire de la chronophotographie et ses décompositions de l’image qui s’apparente aux mouvements dansés. Pour reprendre les mots de Pauline Rappaz de la revue Tracés, le bâtiment et ses finesses vont pouvoir “redonner du souffle à une place moribonde”, des deux mains ! VM

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HERMÈS

coups de c�ur d'hermès

NOUVEAU BAR À M ATOUS

En traînant mes coussinets en cuir de chat du côté de la rue de la Prairie, j’ai constaté que l’ancien cinéma Voltaire, à la rue du même nom avait été repris et transformé en salle de concerts! Le matin c’est cafétéria littéraire, avec wifi et recharge de smartphones ainsi que petit lait à volonté Le soir, c’est bar et concerts live non stop. Je me réjouis d’aller miauler dans un lieu si proche de la Cave 12 où j’ai déjà mes quartiers et mon bol d’eau dans un coin. 27 Voltaire 27 rue Voltaire 1201 Genève Tél. 022 700 90 25

ANIM AL SIDÉR AL

Rayane le nouveau matou de ma clique de félins fêlés vaut à lui seul tous les voyages Genève-Paris ! Fraichement débarqué de sa rue des Chat-elets, ce suave fauve mâtiné d'un regard aussi charmeur que le mien dégaine ses sourires comme des rafales de space guns. Doté d’une énergie solaire, Rayane rayonne de sa présence tel un astre au milieu d’une galaxie obscure ! Sa matière première ? La vie. Sa sincérité et sa générosité m’ont tout de suite fait comprendre que lui et moi on allait tout partager même mon saumon en sauce préféré. Ce caméléon inclassable a la classe ! Lorsqu’il vous parle, vous imaginez un film en Technicolor, de ceux dans lesquels on le verrait aisément jouer vu qu’il est comédien. Depuis son arrivée, ma maîtresse tente tant bien que mal de lui faire les yeux doux mais je n’ose la froisser et lui dire de laisser tomber car c’est moi qui saura le subtiliser à ses deux maîtres - Bounty et Chance - dont il n’aura bientôt que de vagues souvenirs. Si elle veut un jour le dompter, il faudra qu’elle me copie de C à T ! Miaou toujours ma minette !

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MISHIMA

coups de griffe de mishima

TAHIA DJA Z AIR !

En général, je ne me mêle guère de politique. Je suis plutôt du genre à éviter embrouilles et imbroglios. Mais là, j’ai décidé de levé ma patte et souffler mon mécontentement en soutien aux algériens qui se font clairement entourlouper comme des rats de gouttière. Leur président les mène par le bout de sa moustache, un peu à l’image de ce que mes confrères et moi faisons quotidiennement. Tel un brigand perfide, il brigue un cinquième mandat après 20 ans au pouvoir (1999-2019 ! Je trouve son audace assez crapuleuse. En chaise roulante depuis 6 ans et avec un état de santé de plus en plus alarmant, ce chef d’état sans foi, ni loi va devoir abdiquer. C’est encore le peuple qui sera seul apte à « Libérez l’Algérie » façon remake de 1962. Je leur souhaite de plus belles perspectives humainement et politiquement. Ma maîtresse et son adjointe à la rédaction Soraya, toutes deux algé-reines n’en seront que plus satisfaites et qui sait plus charitables avec nos bols de croquettes. D’ailleurs faudra que je songe à échafauder une nouvelle rébellion à ce sujet. A côté de Bouteflika, j’ai de la marge. Mais comment procède t’il car il n’est nullement doté d’un charme ravageur à mon instar ? Finalement, je devrais davantage m’intéresser à la politique afin d’asseoir ma soif de petit lait et mon appétit gargantuesque insatiable !

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—HEAD Genève

Master in Interior Architecture

Nouvelle formation unique en Suisse Ouverture septembre 2019 Inscriptions en ligne dès maintenant Jusqu’au 10 avril 2019 www.head-geneve.ch

Exposition des travaux de diplôme Bachelor, 2018, © photo Michel Giesbrecht

MAIA


CULTURE

Sabre Wulf, 1984

IOANNIS MANDAFOUNIS SÉLECTION DE LIVRES

ARCHIPEL GALPON

ROGER PFUND SAUCE FESTIVAL MAMCO X MIRABAUD

OSR CONTRECHAMPS EXPO HERMITAGE

FESTIVAL DU FILM FRIBOURG GROOVE'N'MOVE FIFDH CÉSAR ET LE RHÔNE FESTIVAL DU FILM VERT Go Out! magazine

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ART/EXPO

ARTISTE MULTITASK

Roger Pfund ©DR

Adepte de la matière et des pigments, des icônes et de l’humanisme Roger Pfund, graphiste et peintre genevois explore et expérimente tous azimuts (affiches, logos, peinture, graphisme, gravure, design, musique…). Multicasquette, si vous vous demandez ce qu’il fait, demandez-vous plutôt ce qu'il ne fait pas ! Avec diligence et fougue, celui qu’on ne présente plus attache une suprême attention à l’identité visuelle. Ici exit les ellipses, avec son goût ultrapointu pour le travail chapeauté de A à Z, Roger Pfund a le sens du détail. Et il excelle dans cet exercice de style à la fois périlleux et rigoureux. Son travail s’affiche inattendu, intemporel mais jamais anecdotique. Il réalise ainsi l’identité visuelle du centre culturel de Versoix - Boléro - qui lui consacre une brillante exposition jusqu’au 31 mars prochain sur les diverses facettes de ses oeuvres. Ping pong polychrome avec un caméléon inclassable et captivant qui a façonné nos billets de banque et notre passeport. Par MINA SIDI ALI

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ART/EXPO

Comment s’est déroulée la collaboration avec le Boléro pour cette exposition ? C’est Olivier Delhoume, Chef du service de la culture et Délégué culturel qui m’a convié à participer à cette exposition. J’avais été mandaté à la naissance du lieu afin de créer l’identité visuel comprenant le logo et la signalétique. 3 ans plus, me revoilà avec une exposition. On y découvre une partie de l’éventail si large de votre travail. Comment s’est opéré le choix des créations exposées ? Nous avons travaillé de concert avec Olivier Delhoume et la curatrice en distinguant plusieurs espaces dans le lieu puisque j’y expose tout autant une partie de mes peintures et travail sur les icônes, les billets de banques, des affiches, quelques projets humanitaires et des produits design.

Le fameux billet de 50 francs français à l'effigie de Saint-Exupéry

Vous dessinez des billets de banque depuis plus de 40 ans, vous êtes d’ailleurs un expert mondialement reconnu dans ce domaine. C’est un travail à la fois captivant et fascinant. Pourriez-vous nous en parler davantage ? J’ai débuté très jeune puisque c’est en 1971, que je gagne à la surprise générale, le concours de la Banque nationale (toujours anonyme) pour redessiner les billets de banque suisses. Puis j’ai eu la chance de pouvoir réaliser les derniers billets de banque français avant l’avénement de l’euro. D’ailleurs pour ce dernier, j’ai remporté en 1996 le premier prix du jury international pour les deux séries de billets de l’euro, « Abstrait et Moderne » et « Époques et Styles », mais l’Institut monétaire européen a attribué la réalisation à un designer autrichien, Robert Kalina. Aujourd’hui, j’ai dessiné plusieurs billets de banque dans le monde avec entre autres ceux d’Argentine, Maroc, les Comores ou encore en Chine.  Un billet de Banque est une œuvre artistique qui raconte une histoire et un ambassadeur culturel pour le pays qui l’émet. C’est également une démonstration technique de moyens anti-contrefaçon. Je collabore encore étroitement avec la Banque Nationale, le fabricant d’encres de sécurité SICPA et l’imprimeur Orell Füssli. Nous avons d’ailleurs réalisé ensemble un billet de démonstration entièrement en polymère d’une valeur de 80 jours qui est exposé au Boléro. C’est un clin d’oeil à Jules Vernes. Ma pratique artistique multicouche provient d’ailleurs de ce monde du papier-monnaie.

Effectivement et à l’exposition, on peut d’ailleurs voir une vidéo dans laquelle vous pratiquez ce processus multicouche… Oui, j’utilise beaucoup les superpositions mais aussi le collage, car j’adore la matière, j’en ai physiquement besoin. Les trucs trop plats, ça n’est pas pour moi! Les droits de l’homme sont une thématique qui vous touche particulièrement… Effectivement le thème me préoccupe depuis toujours. J’ai réalisé l’aménagement intérieur du Musée international de la Croix-Rouge en 1985, et des affiches pour Amnesty International. À huit ans déjà, j’avais choisi le racisme pour un exposé à l’école. Jusqu’au 31 mars Boléro Entrée libre Du mardi au dimanche, 14h-18h.

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musée

PRISON exposition

en co-production avec

date

6.02 — 18.08.2019


ART/EXPO

ART-CESSIBLE L’art contemporain n’est pas l’apanage de quelques happy few. Depuis plusieurs années, tout un discours s’articule autour de l’accessibilité des institutions muséales et de l’art à Genève. Aux afterworks à succès organisés par le MAH, le MAMCO se distingue par la gratuité totale de l’entrée pendant toute l’année 2019, grâce au précieux soutien du groupe bancaire Mirabaud. Ce cadeau tombe à pic pour découvrir la double exposition consacrée aux artistes René Daniëls et Marica Hafif qui s’inscrit dans un cycle en trois temps relatif à la question de l’image et de son appréhension à l’époque contemporaine. Par QUENTIN ARNOUX

perception et mémoire. Ce langage visuel de l’image qui suscite une impression se démarque de celui de Marcia Hafif dont la matérialité est explorée au travers d’aplats de couleurs saturées. L’apparition de figures anthropomorphiques dans sa peinture questionne le rapport iconographique de l’abstraction. MIRABAUD COMME PARTENAIRE

En l’honneur de son bicentenaire, Mirabaud réaffirme sa position de mécène en offrant le libre accès aux collections de l’institution genevoise pour tous visiteurs, genevois ou de passage. Partenaire depuis 2017, le groupe financier soutient le MAMCO dans ses activités de développement notamment grâce au projet « In Course of Acquisition » qui permet au musée d’acquérir des œuvres pour enrichir ses collections à l’occasion de la foire artgenève. Mirabaud contribue également au rayonnement culturel de Genève, en soutenant l’association du Quartier des Bains et geneve.art, ainsi que le festival « Geneva Lux ».

© coll. Marcia Hafif Estate, New York, dépôt MAMCO

IMPRESSION/EXPRESSION

Le XXème est un siècle funeste à tous égards. La mort de l’auteur en littérature théorisée par Roland Barthes trouve son pendant en art avec la mort de la définition conventionnelle de l’image. Le courant des visual studies propulsé par William John Thomas Mitchell vers 1990 s’intéresse aux images, qu’elles soient mentales, matérielles, voire numériques pour les plus contemporaines et propose une nouvelle iconologie ; soit un nouveau langage ayant trait aux conditions de production des œuvres. Le cycle en trois épisodes mis en place par le MAMCO revient sur cette considération de l’image et réunit d’abord les artistes René Daniëls et Marcia Hafif. L’artiste néerlandais s’intéresse au contexte d’une œuvre et utilise la perspective, les effets miroirs, les juxtapositions et les changements d’orientation pour réfléchir sur la thématique du déjà-vu et des liens qu’entretiennent Go Out! magazine

Musée d’art moderne et contemporain René Danïels : Fragments d’un roman inachevé et Marcia Hafif : Inventaires Du 27 février au 5 mai 2019 Rue des Vieux-Grenadiers 10 1205 Genève 022 320 61 22 www.mamco.ch www.mirabaud.com/contemporary-art

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ART/EXPO

SPLENDEURS DE LA VIE QUOTIDIENNE

George William Joy, The Bayswater Omnibus, 1895 © George William Joy / Museum of London

Ce printemps, la Fondation de l’Hermitage consacre une imposante exposition à la peinture anglaise. Soixante œuvres, des artistes phares aux plus méconnus, donnent à voir dans les moindres détails les splendeurs de la société victorienne (1837-1901) sous forme de parcours thématique. Les avancées technologiques et sociales permises grâce à la révolution industrielle autorisent de nouveaux types de représentation et une prolifération artistique dont Joseph Mallord William Turner est désigné de manière hâtive comme chef de file. Tout un pan de photographies et d’héliogravures viennent parfaire l’exposition en plus d’un cycle de conférences. Par QUENTIN ARNOUX

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ART/EXPO

Avec ce panorama de la peinture anglaise, la fondation de l’Hermitage réitère son projet d’un cycle d’expositions destinées à faire connaître l’effervescence artistique du XIVème siècle. Le commissaire de l’exposition William Hauptman, à qui l’on doit entre autres les expositions « Les artistes du Nouveau Monde » ou « Impression du Nord », confirme une recherche de l’inédit et une prise de risque. A défaut de tout montrer, il fait le choix d’exposer des œuvres que le public n’est pas habitué à voir. Ainsi, des nombreuses représentations d’Ophélie, celle d’A rthur Hughes, plus intime, est privilégiée sur celle beaucoup plus connue de John Everett Millais. Les tractations avec la Tate et autres institutions muséales britanniques de même qu’avec la famille Windsor ont exceptionnellement permis d’exposer des œuvres jamais présentées à l’instar « The Eve of Saint Agnes » qui habille normalement un mur de la résidence royale de Clarence House. Des Turner sont évidemment présents – deux – mais ne résument pas l’exposition à eux seuls : en effet, le peintre de paysage meurt en 1851 ; soit au début de la période dite victorienne. Plus que d’être le représentant d’une époque, Joseph Mallord William Turner est l’annonciateur de la suivante. Grande fut en effet l’influence de son traitement de la lumière et de ses ciels coloristes pour les artistes ultérieurs. George Frederick Watts s’éprend des brouillards et de la touche empâtée de son prédécesseur pour peindre « After the Deluge » à la fin des années 1880. La composition de Watts fait écho au traitement de 1843 de Turner sur le même sujet bien qu’elle tende vers plus d’abstraction.

Anthony Frederick Augustus Sandys, Vivien

sur les mœurs dissolues par la révolution industrielle, d’autres s’intéressent aux scènes de la vie quotidienne. L’aspect social est traité selon un strict minimum, voire de façon fort déformée. La peinture victorienne n’est aucunement une description objective de la réalité, mais diffuse des vertus de piété et de charité ; le travail acharné, l’innocence des enfants et le caractère sacré de la vie familiale sont des thèmes communs, reconnus et incontournables. Ces différents récits de la vie moderne font se côtoyer les classes sociales, les bruits et les odeurs d’une société en pleine expansion au détour d’une scène d’intérieur ou d’une scène dans un omnibus.

UNE MANIÈRE ANGLAISE

Si la peinture anglaise intéresse peu et est regardée avec prudence lors des grand-messes de peinture face à laquelle on préfère volontiers la production française, il y a bel et bien une école anglaise qui s’affirme sous le règne de la reine Victoria. L’exposition universelle de 1855, où les artistes furent pour la première fois appelés à franchir la Manche, a été la révélation d’une nouvelle école de peinture dont on ne soupçonnait pas la virtuosité, bien que certains artistes tels que George Lambert et Thomas Gainsborough fussent déjà connus dès le XVIIIème siècle.

La peinture anglaise. De Turner à Whistler Jusqu’au 2 juin 2019 Fondation de l’Hermitage Route du Signal 2 - 1018 Lausanne 021 320 50 01 info@fondation-hermitage.ch

Plus qu’un style, la peinture de l’ère victorienne représente une époque ; un univers régi par un code morale bien spécifique savamment raconté par les peintres du XIXème. Au temps où la photographie n’a pas la cote, la peinture est le moyen le plus à même de décrire une société dans ses moindres détails. Tandis que certains peintres se regroupent autour du terme de « préraphaélite » et créent un mouvement pictural mort-né qui ne dure que cinq ans à partir de 1848 et qui illustre une préoccupation d’un art didactique capable d’agir Go Out! magazine

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CLASSIQUE

L’EUPHONIE DE LA DISSONANCE

©Regis Golay

Pour se plonger dans une matière à corps perdu, rien de tel qu’une immersion en mode bootcamp. Ainsi, plutôt que se nicher dans une anfractuosité artistique et ne se concentrer que dessus, l’inverse sera mis en exergue pour les Cartes Blanches de Contrechamps. L’Ensemble propose des concert réguliers, dit d’abonnement, mais aussi des propositions plus ponctuelles, telles que Cartes Blanches, où l’espace du week-end du 8 au 10 mars on se jette dans une rave mentale et émotionnelle de compositions contemporaines. Par VINCENT MAGNENAT

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CLASSIQUE

Sculptures sonores ©Samuel Rubio QUOMODO ?

Soucieux de médiation culturelle, et surtout musicale, les musiciens vont proposer un cycle de concerts sur trois jours, dont les deux premiers, vendredi et samedi soirs, voient les concerts commencer à 19h, s’interrompre et reprendre à 20h15. Pendant l’interruption, un repas est servi, compris dans le prix du billet. On est loin du vague sandwich maigrelet jeté à la criée à l’entracte au sein de certaines autres institutions. Le dimanche, c’est un concert-visite qui a lieu au Musée International de la Croix-Rouge où le concert à proprement parler durera trente minutes et la visite une heure.

et théâtre. Après le repas-médiation, Fabrice Melquiot acteur et auteur, réciter un texte accompagné par Simon Aeschimann et Laurent Bruttin, ainsi que des oeuvres de Kaija Saariaho, Arthur Kampel et de Simon Aeschiman là aussi. Dimanche, Thierry Debons, Sabine Akiko Ahrendt, Béatrice Laplante et Aurélien Ferret nous interpréteront trois pièces des auteurs Vinko Globokar, Rebecca Saunders et Helmut Lachenmann. QUIA ?

On comprend d’après le titre qu’une plus grande liberté est laissée aux musiciens lors de ce week-end spécial, et c’est le cas. D’ailleurs si le but de la musique est de lier et réconforter les âmes, la musique contemporaine ne se satisfait précisément pas d’acquis confortables. La succession de pièces fort différentes les unes des autres représente l’occasion rêvée de découvrir un panel très large d’inspirations modernes, car non il n’y a pas que Stockhausen dans la vie.

QUID ?

Pour profiter au mieux de ces concerts, il convient de préciser que chacun des quatre concerts sur les deux premières soirées se déclinera en une série de pièces variées. La soirée de vendredi verra deux formations se succéder, l’une avec cinq musiciennes et musiciens : Maximilian Haft, Béatrice Laplante, les formations Millennial Percussions et Many Many Oboes et Christophe Egea en ingénieur du son. La seconde par l’Ensemble Babel, sous-formation de Contrechamps formée par Laurent Bruttin à la clarinette, Sabine Akiko Ahrendt au violon et Christophe Egea à la console. Le répertoire est majoritairement issu de compositrices et compositeurs seniors. La soirée de samedi verra Serge Bonvalot au tuba, l’Ensemble Valéik en quintet et les Élèves du Conservatoire populaire de musique, danse Go Out! magazine

Cartes Blanches par l’Ensemble Contrechamps Du 8 au 10 mars dès 19h 10 CHF (repas inclus) L’iceBergues & le MICR contrechamps.ch

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CLASSIQUE

SUR UNE NOTT ROMANTIQUE

Jonathan Nott @Enrique Pardo

Le 28 mars prochain, dans la série Giocoso de cette saison du Premier Siècle de l’Orchestre de la Suisse Romande, le maestro Jonathan Nott dirigera notre phalange nationale en compagnie de la jeune prodige du violon Ayana Tsuji, pour un programme tout offert par la Société Gustav Mahler de Genève et consacré au romantisme germanique. Résonnera une monumentale sixième de Mahler, pour se plonger dans les méandres des tracas de l’âme du compositeur, précédée du très universel Concerto pour violon et orchestre n°2 de Mendelssohn, offrant quant à lui une mise en bouche accessible conjuguée à la délicieuse découverte d’un jeune talent. Une soirée haute en couleur, ce 28 mars au Victoria Hall. Par FABIEN BERGERAT

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CLASSIQUE

HEUREUX QUI COMME FÉLIX

Que dire d’un tel loup blanc du répertoire ? Figure emblématique du romantisme allemand et tube ultime du répertoire mendelssohnien, ce second concerto d’une petite demi-heure occupa le compositeur durant pas mal d’années avant d’enfin révéler ses couleurs au public. Des mélomanes les plus conservateurs aux millenials fans des Visiteurs, le thème qui l’entame résonne dans l’anthologie musicale de toutes les générations et précède souvent Mahler lors de concerts. Après les plus grands interprètes, c’est au tour de la jeune prodige Ayana Tsuji de nous livrer son interprétation de l’œuvre. Née au Japon en 1997, elle commence le violon à l’âge de 3 ans et se lance rapidement dans les concours internationaux où elle collectionne les prix. Récemment, c’est au Concours International de Montréal qu’elle rafle la première place du podium. Actuellement étudiante à Tokyo, elle poursuit sa carrière internationale et nous fait le plaisir d’accompagner l’OSR parée de son Guadagnini de 1748.

Jonathan Nott @Enrique Pardo

LES TRAGIQUES MAHLER DE GUSTAV

Mendelssohn et Tsuji laisseront ensuite la place à la tragique de Mahler, monument en quatre mouvements dont l’exécution requiert presque une heure et demie. Œuvre charnière du répertoire mahlérien, elle tient son surnom du compositeur lui-même, qui refusait qu’on l’appelle ainsi alors que lui-même se surprenait à le faire. En ce début du XXème siècle, il voit les choses en grand et dresse des dimensions monumentales pour cette pièce qu’il veut honnête et profonde, où il fait intervenir de nouveaux instruments, tels que le célesta et la sonnaille. C’est ainsi qu’il entame le tournant stylistique qui marquera la fin de sa carrière. La légende raconte que Mahler, fraîchement marié, est dans une période incroyablement joviale de sa vie lorsqu’il se lance dans son écriture, ce qui peut surprendre lorsqu’on connait les couleurs obscures sur lesquelles s’achève son dernier mouvement. Peut-être était-ce un présage, car après sa création en 1906, la tragique voit se succéder une kyrielle de sombres évènements qui plongeront Mahler dans la période la plus difficile de sa vie : au cours des mois qui succèdent à la première, il perd sa fille de 4 ans, son emploi à Vienne, et s’apprend condamné par une incurable maladie cardiaque. Alma, sa brillante épouse, se souvient de cette composition comme la plus personnelle et la plus profonde de son illustre Gustav, au point qu’il était lui-même terrifié par le colosse dont il avait accouché et paraissait désemparé lorsqu’il s’est agi d’en assurer la direction inaugurale. Son coup de baguette est submergé par l’émotion au cours de la création. Il bat la mesure de travers, ce qui lui vaut d’être coulé par la critique, comme annonçant Go Out! magazine

Jonathan Nott @Guillaume Mégevand

les épreuves auxquelles il fera face au cours des mois suivants. Heureusement, le public lui rend immédiatement hommage et l’œuvre entre dans les annales. Espérons que Jonathan Nott aura autant de succès le 28 mars prochain, lors de cette soirée qui s’annonce retentissante.

Concert de l'OSR Le 28 mars à 20h Victoria Hall 14, rue du Général-Dufour – 1204 Genève www.osr.ch

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5-6-7 AVRIL 2019

SIGNATURES TERRITORIALES MANIFESTATION GRATUITE DÉCOUVREZ LE PROGRAMME METIERSDART.CH


DANSE

IOANNIS MANDAFOUNIS MIS À NU On savait la programmation culturelle de la commune de Vernier aussi piquante que renversante. Avec la nouvelle création du genevois Ioannis Mandafounis Faded - sa dernière pièce en tant que danseur, on découvre du 4 au 6 avril prochain les coulisses d’un spectacle de danse avec ses préparations et ses tribulations. Réalisée en coproduction avec la Ville de Vernier et le Theater Freiburg, le chorégraphe effectue un véritable marathon où on le voit exécuter jusqu'à l’épuisement une série de variations en hommage au destin des danseurs en fin de parcours. Avant-goût. Par MARIE DURAND

et tire sa révérence, faisant ses adieux à la scène en tant que danseur. Son show est une pièce explicite, foisonnant d’images classiques et de références. Chaque pas, chaque intention renvoie aux origines, à la grande tradition du ballet classique. Faded dépeint la fin d’un voyage artistique et la transition vers une nouvelle phase de vie. Sans faux-semblants, Ioannis Mandafounis partage avec son public l’envers du décor, déroulant son quotidien de danseur au jour le jour jusqu’à un moment précis. Le spectacle se dévoile comme une véritable performance en hommage au destin des danseurs en fin de parcours, au cours de laquelle Ioannis Mandafounis réalise un véritable marathon exécutant jusqu’à l’épuisement une série de variations. A aller découvrir en y retenant son souffle !

© Emmanuelle Bayart

On avait découvert le jeune danseur et chorégraphe Ioannis Mandafounis en 2013 au Théâtre de l’Usine avec sa pièce Twisted pair. Il avait réussi à troubler et fausser la perception de nos sens par une série de transformations physiques perpétuelles des quatre corps sur scène. L’opposition entre les trois éléments majeurs de la pièce, à savoir le mouvement, l’image et le son était accentuée par les variations de l’intensité lumineuse. Tel un tour de force, la performance avait davantage le goût d’une lutte contre nos intuitions que celui d’une simple pièce de danse. Il nous avait bien eu. Normal que 6 ans plus tard on soit sur ses gardes. Que nous réservera-il à la salle du Lignon du 4 au 6 avril prochain ?

Vernier Du 4 avril au 6 avril 2019 Salle du Lignon Place du Lignon 16, 1219 Vernier Tous les jours à 20h Tél. 022 306 07 80 www.vernier.ch culturecom@vernier.ch h

Le chorégraphe aussi prolifique que talentueux, formé au Conservatoire de Paris, présente ici Faded. Accompagné sur scène d’une maîtresse de ballet, Ioannis Mandafounis renoue avec ses premiers amours Go Out! magazine

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DANSE

J’PEUX PAS, J’AI HIP HOP

Intro-Vert © Tisa Sencur

Un festival s’achève que déjà un autre lui emboîte le pas au rythme d’une battle. Les danses urbaines débarquent dans tout Genève et ses environs durant douze jours lors du festival Groove’N’Move du 15 au 26 mars 2019. Neuvième édition, même principe, vivre des expériences « hors les murs » que ce soit dans des théâtres ou dans divers lieux d’échanges. Ressentir les pulsations du popping, dodeliner de la tête sur du hip hop ou encore être témoin de l’effervescence créative que dégage une battle sont autant d’expériences qui vous accompagneront durant ce festival. Nous avons rencontré Inès Mauricio, une des artistes qui participera à la soirée d’ouverture. Rencontre dans un café du quartier des Bains avec une jeune femme talentueuse brillante et éclatante d’enthousiasme. Par VIRGINIE NOPPER

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DANSE

Comment est née votre collaboration avec le festival Groove’N’Move ? Ma première collaboration remonte à 2014. J’ai participé à un projet initié par Sébastien Boucher et chorégraphié par David Colas. Puis j’ai créé ma propre compagnie avec mon binôme Valmira Rexhepi, la compagnie Piste 02. Nous avons dansé un duo l’année passée et cette année j’ai communiqué à Sébastien Boucher que j’avais un solo dont j’avais fait la première en janvier. Je lui ai fais part de mon projet et il m’a proposé de le présenter à la soirée d’ouverture. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce solo ? C’est un solo qui m’est venu des mouvements avant l’écriture d’un propos. Dans le hip-hop il y a beaucoup d’impros et de freestyles et ce solo est parti d’un de ces freestyles durant lequel les mouvements sont venus contacter des images de moi que j’ai lorsque je me triture la tête et que je suis plus dans le mental que le ressenti et l’action. Intro-Vert vient d’introvertie. C’est le premier solo que je chorégraphie et interprète. La première de ce solo était spéciale et très intimiste, mes colocataires et moi avions transformé notre salon en théâtre sauvage le temps d’une soirée. Mon souhait avec ce projet est vraiment d’investir des endroits et d’y créer une atmosphère favorisant les interactions entre les personnes présentes.

Inès Mauricio © Neige Sanchez

Que pensez-vous de la place du hip-hop en Suisse romande ? En Suisse j’ai le sentiment que les choses prennent toujours plus de temps, les gens sont souvent plus frileux et attendent que les choses soient testées et approuvées ailleurs. Dans les institutions on ne trouve pas autant de diversité et d’offres comme il en existe en France par exemple. Le hip-hop a encore un peu une place de mauvais élève. Une de mes envies, plutôt que de m’exporter à l’étranger, est de pousser des portes pour débloquer des choses ou en créer des nouvelles.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? J’ai commencé la danse de manière sociale. On se retrouvait avec des amis à écouter du hip-hop, à apprendre des pas. A l’âge de 15 ans, j’ai commencé à aller au centre de Prilly à Lausanne pour m’entraîner et pendant quatre ans tous les soirs de ma semaine je passais du temps avec des gens plus expérimentés. C’est à partir de ce moment-là que j’ai vraiment eu l’occasion de toucher à différents styles. A partir de mes 17 ans j’ai participé à des battles en Suisse puis à l’étranger. C’est en 2011 que j’ai rencontré mon binôme Valmira. Nous avons fait des battles ensemble, été juges et donné des stages.

Des projets ? J’ai commencé à développer ce que j’appellerais du mouvement libre. Je donne des ateliers visant à rassembler des personnes de tous horizons, danseurs et non-danseurs. Un atelier basé sur le ressenti, sur le fond et non sur la forme. Je prospecte des lieux hors studio pour pouvoir y donner mes ateliers. Sinon, je continue à travailler avec Piste02 et de nouveaux projets multidisciplinaires vont aussi voir le jour sous le nom du collectif la/yves.

Comment qualifieriez-vous votre style ? Et bien dans le hip-hop il y a beaucoup de différents styles, il y a toute une sous-culture propre à chacune des disciplines. Je dirais que je suis apparentée au New Style. je danse sur de la musique hip-hop. Je suis principalement debout. J’utilise le sol mais pas d’une manière acrobatique. Pour ma part, j’ai commencé par le popping. Après il faut mettre en avant sa propre personnalité, le but étant d’être le plus différent des autres.

Festival Groove’N’Move Du 15 au 26 mars Soirée d’ouverture le vendredi 15 mars à 19h Audio 20, rue Boissonnas - 1227 les Acacias Pour le reste de la programmation : www.groove-n-move.ch

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M A G I C A

Théâtre du 30 avril au 4 mai

Ingmar Bergman Dorian Rossel

forum-meyrin.ch

© La Lumière sombre Cat 01 Todd Hido, Sans titre, #11692-492, 2017. Avec l’aimable autorisation de la Galerie Particulière, Paris-Bruxelles

L A T E R N A


THÉÂTRE

ELDORADO Pour la seconde partie de son cycle qui se penche sur la présence, l’absence et l’objet, le théâtre du Galpon s’intéresse à l’île de Lampedusa et à la crise migratoire qui s’y déroule au quotidien. Avant d’être des migrants, les hommes et femmes qui se lancent à la poursuite du bonheur sont des personnes avec un passé qui leur est propre. Dans cette optique, la compagnie Souschiffre présente des objets ramassés sur place par le collectif local Askavusa qui permettent de redonner une identité à ceux qui s’accrochent au rocher de survie qu’est Lampedusa ; leur Eldorado. Par QUENTIN ARNOUX

LE COLLECTIF ASKAVUSA

Les récents refus d’accostage des Aquarius et autres bateaux de sauvetage sont autant de piqûres de rappel qui nous contraignent à constater l’échec d’une entente entre les différents gouvernements européens sur la question migratoire. Askavusa est un collectif né en 2009 à Lampedusa suite aux mobilisations contre l’ouverture d’un centre de rétention de migrants. Depuis sa création, le collectif organise des manifestations culturelles autour de la question migratoire et mène un travail continu de dénonciations de la gestion de la crise avec la collecte d’objets semés. Cette démarche a conduit à la création de l’espace Porto M : une exposition permanente qui témoigne du passage des migrants sur l’île italienne et qui retrace un bout de leur histoire. L’IDENTITÉ PAR L’OBJET

Après une traversée qui n’aboutit pas nécessairement, les perspectives dorées ont vite fait de se transformer en réalité amère pour les nomades contraints restants. Leur arrivée dans un pays qui ne veut globalement pas d’eux est conjugué à une perte de leur identité. Aucune place n’est faite pour l’individu dans la représentation collective des migrants. Les personnes sont irreprésentables sinon d’être réduites à ce qu’elles dispersent lors de leur périple. Ces objets qui sont souvent ramassés sur les embarcations précaires puis entreposés dans des décharges sont donc des bribes d’identité qui ont vocation de témoignages. La compagnie Souschiffre en présente certains avec une scénographie participative signée Daniel Zamarbide. Huit comédiens répartis en différents postes invitent le spectateur, et surtout le jeune public auquel se destine cette exposition, à s’asseoir pour écouter et réaliser ce que peut signifier un tel déracinement. Et c’est parce que tout signifie que les objets présentés vont d’une cassette de musique tunisienne à un gilet de sauvetage, une bouée ou un filet de pêche. Go Out! magazine

Lampedusa, un rocher de survie Du 14 au 24 mars Théâtre du Galpon 2, route des Péniches - 1213 Petit-Lancy 022 321 21 76 galpon.ch

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CINÉMA

EN PRENDRE DE LA GRAINE

© Festival du Film Vert

Il est plus que jamais au goût du jour et cultive des idées, soutient des valeurs, et relaie des alarmes à coup de documentaires, films et autres reportages. D’un format embryonnaire, le Festival du Film Vert a construit lentement mais sûrement sa popularité à coup de sélections qualitatives et de fréquentation croissante. Pour sa 14ème édition à Genève, plus d’une vingtaine de projections se succèderont dans divers lieux, du 31 mars au 14 avril, y compris en anglais parfois pour nos chers expat’s anglophones et quelques séances gratuites. Pour ouvrir le dialogue avec le public, de nombreux films seront suivis de discussions avec des intervenants choisis pour leur expertise. À la ferme de la Touvière, le festival prendra racine pour tout son dernier weekend et c’est alors l’occasion d’activités connexes, comme celle de la désormais traditionnelle visite de la ferme ou encore l’occasion de manger bio et savoureux en bonne compagnie. Soyons curieux. Par ANNE FATOUT

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CINÉMA

ENTRER DANS LE BAIN

Cool, c’est du cinéma ! Et mieux, c’est du cinéma pour un futur durable. On en ressort étourdi, éclairé, choqué ou convaincu. De découvrir, de prendre la mesure, de vouloir en parler. De se mobiliser aussi, avec ses moyens, certes. Le Festival du Film Vert incite à la découverte et au partage par la sensibilisation, en abordant des thématiques variées des causes sanitaires, sociétales ou écologiques. Les séances sont programmées à des tarifs démocratiques sur tout Genève, du MEG au Bio, du MHN à la IHEID ou au Cinélux, ainsi qu’à la Touvière et même avec un film au cinéma Empire. Et si nous en profitions pour en prendre de la graine ? Prendre le pli de nouveaux réflexes, dans l’ouverture de conscience ? EN PARLER, À CHAUD PUIS À FROID

Et parce que parfois, au détour d’un reportage, on prend un grand coup sur la conscience, il y a les discussions post projections. C’est pour temporiser ensuite, ouvrir les débats, remplumer les forces et fédérer les énergies. Le festival n’est pas tant l’objecteur de conscience et l’agitateur de trouble qu’un événement propice à chercher ensemble des solutions, mettre en lumière les failles pour mieux agir. Des spécialistes et acteurs majeurs du monde économique ou scientifique seront présents.

UN ÉCHANTILLON DU PROGRAMME

Les trois films phares de cette édition touchent au réchauffement climatique, à la biodiversité et à la déforestation. Pour la soirée d’inauguration officielle en présence des autorités le 2 avril, le festival présente Anote’s Ark au cinéma Bio de Carouge, pour une fresque sur un des endroits les plus reculés de la planète, menacé de disparition. Le 5 avril au cinéma Empire, La Terre vue du Cœur parlera particulièrement aux générations futures et sera suivi d’un débat en présence de Benoit Reeves, le réalisateur. Le 9 avril, Les rivières volantes offriront des images spectaculaires au service d’un message fort et d’une prise de conscience sur le danger que représente la déforestation de notre planète. RDV au cinéma Bio de Carouge. Et comme ce n’est pas tout, il y a le site et Facebook pour suivre de plus près les détails et les présentations des autres films. Voltaire parlait de cultiver son jardin. Si nous ajoutions : ensemble ?

NOUS EN MIEUX, MAIS BIENTÔT NOUS, TOUT COURT

D’aucun penserait qu’un tel festival est bon pour une meute d’activistes intellectuels que la caricature vêtirait de chanvre, et coifferait d’épis décapés au shampoing sec. En réalité, il s’adresse autant au néophyte qu’au militant éclairé, et civilisé, madame. D’ailleurs, il suffit de regarder l’équipe en coulisse pour pouvoir s’identifier, et reconnaître en elle un peu de nous-même, en mieux peut-être. Claudine et Dominique ont pris en charge toute la programmation, mobilisées et enthousiastes. Denis est simple et sociable; Céline moderne et diplomate; et Wlad pondérateur et inclusif. Ils sont comme nous, à quelques différences cependant : ils savent dénicher des boutiques où les jeans conjuguent traçabilité éthique et écologique. Et ils se dédient corps et âme à la cause écologique, sans lever pour autant des voix culpabilisantes. Oui, monsieur. Entourés d’autres bénévoles dynamiques et convaincus, ils s’apprêtent à vous entraîner sur leurs pas, mais à votre juste mesure. Cherchons-y de la stimulation et allons creuser dans la programmation.

Festival du Film Vert de Genève Du 31 mars au 14 avril Divers lieux à Genève www.festivaldufilmvert.ch/fr/suisse-romande/agenda Facebook : Festival du Film vert Genève

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BUFFLES THÉÂTRE / MARIONNETTE PAU MIRO ÉMILIE FLACHER CIE ARNICA CRÉATION 2018/19 DÈS 12 ANS DU 1ER AU 3 MARS

YOUKIZOUM DANSE / THÉÂTRE / MUSIQUE MADELEINE RAYKOV CIE MADOK CRÉATION AM STRAM GRAM DÈS 6 ANS DU 22 AU 31 MARS Théâtre Am Stram Gram Route de Frontenex 56, 1207 Genève 022 735 79 24 / www.amstramgram.ch


CINÉMA

FIFDH : IMAGES AU POING

aKasha de Hajooj Kuka © DR

Une 17ème édition et un engagement intact : le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) s’affiche une fois encore avec une offre pléthorique, dessinant un large panorama de l’état actuel desdits droits, des outrages qui leur sont faits, mais aussi des luttes menées pour les défendre. Durant dix jours, le FIFDH offre écrans, murs, scènes et surtout la parole à près de 300 invités venus de tous les continents pour faire part de leur combat, de celui des autres, qu’ils soient apparentés ou carrément aux antipodes. Car s’il est indiscutable que les droits humains sont offensés partout, tout le temps, ces attaques rencontrent – et rencontreront toujours – des mouvements de résistance ; c’est par et pour eux que le FIFDH existe, porte-voix qui s’affirme comme un événement culturel (mais pas que !) majeur de la Genève internationale. Succinct survol d’un événement foisonnant. Par NYATA NATALIE RIAD

Go Out! magazine

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CINÉMA

LES DROITS HUMAINS EN PÉRIL

Les atteintes aux droits humains ne connaissent bien entendu pas les frontières et présentent une multitude de visages. Ainsi, pour s’y retrouver dans ce tourbillon de violence, de résistance, de questionnements – et accessoirement dans la programmation du festival –, le FIFDH mouture 2019 se décline en plusieurs axes majeurs. Outre les catégorisations d’ordre géographique, les thèmes prépondérants de cette édition sont les migrations, les mouvements citoyens, la justice, l’environnement, les médias, le numérique et l’innovation, la précarité et la santé. A noter que le festival s’ouvre le 8 mars, soit la journée internationale des droits des femmes, celles-ci étant particulièrement bien représentées de même que les problématiques liées aux discriminations faites à l’encontre de la moitié des représentants de notre espèce. Les offenses aux droits des personnes LGBT+ sont également mises en avant, notamment par l’hommage à la jeune Evdokia Romanova, militante condamnée en Russie pour « propagande homosexuelle »… Pour dresser au mieux un état des lieux de l’actuel champ de ruines des droits humains, le FIFDH propose donc de déconstruire l’articulation de ces thématiques les unes avec les autres, comme autant de fils rouges entremêlés de la vaste toile qui fait suffoquer l’humanité.

Evdokia Romanova © DR

les exactions de Daesh ; Hajer Sharief, engagée dans l’encouragement à la participation politique des femmes et des jeunes en Libye ; et Tetiana Pechonchyk, éminente défenseuse de la liberté d’expression en Ukraine. A cette occasion, c’est le documentaire multi-primé On Her Shoulders d’Alexandria Bombach qui sera projeté (en compétition dans la catégorie Documentaire de création). Celui-ci retrace l’épuisant combat de Nadia Murad, Prix Nobel de la Paix 2018, jeune yézidie anciennement captive de Daesh et qui, depuis sa fuite, s’est lancée corps et âme dans l’inlassable défense de son peuple. Mais à quel prix ?

Tenu en marge du principal Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le FIFDH lui fait écho mais de manière bien plus radicale que par les souvent timorés échanges en salons feutrés. Le festival est l’occasion pour les artistes, intellectuels et activistes de tout poil de se réunir à Genève, d’y présenter leurs œuvres – principalement des films –, de (re)mettre à jour des situations alarmantes de par le monde, de débattre, d’envisager des solutions et surtout de partager, y compris avec le public toujours plus nombreux (et jeune ! plus de la moitié des festivaliers a moins de 35 ans). Pour ce faire, le principe est donc toujours le même, résidant dans une savante orchestration entre les aspects « forum » et « film » tout en intégrant des supports alternatifs tels les conférences, rencontres, les expositions, le théâtre, la BD et même un hackaton ! Impossible ici de faire le tour de cet événement particulièrement fourni ; Go Out ! vous propose donc une sélection, nécessairement trop modeste – en plus d’être arbitraire – au regard de la richesse du programme.

Autre conséquence de la mainmise de Daesh et de l’ensemble des conflits et jeux de pouvoir stratégiques moyen-orientaux en cours sur l’actualité: la Palestine se trouve comme reléguée au placard. Pour en discuter, Pierre Krähenbühl, Commissaire général de l’UNRWA, et Me Noura Erakat, spécialiste des droits humains. Le film The Occupation of the American Mind, narré par Roger Waters (membre fondateur de Pink Floyd), démontre en parallèle à quel point les informations relatives à ce conflit sont biaisées dans les médias américains. DOCUMENTAIRES DE CRÉATION

Dans le cadre du conflit israélo-palestinien encore, la combative avocate israélienne Léa Tsemel fait l’objet d’un film qui porte son nom, dressant le portrait de celle qui défend avec acharnement des Palestiniens de toutes obédiences depuis un demi-siècle. Honnie par beaucoup dans son pays, elle répond à ses parfois très menaçants détracteurs par une répartie sans pareil et des convictions farouches.

FORUM

La soirée d’ouverture est dédiée aux femmes qui consacrent toute leur énergie à la défense des droits humains et donne la parole à trois d’entre elles, soit Sareta Ashraph, avocate enquêtant pour l’ONU sur Mars.19

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CINÉMA

GRANDS REPORTAGES

Parmi les douze reportages en compétition, Strange Fish de Giulia Bertoluzzi – aussi présenté dans le cadre d’un débat autour de la criminalisation de la solidarité –s’intéresse aux pêcheurs de Zarzis en Tunisie, qui retrouvent régulièrement des cadavres flottants de personnes ayant tenté la traversée de la Méditerranée, auxquels ils offrent systématiquement un enterrement. Sur un ton plus léger bien qu’il traite d’une situation dramatique, Hamada, réalisé par Eloy Dominguez Serén, pose le regard sur une zone complètement oubliée du reste du monde : le Sahara occidental. Disputée aux Sahraouis par le Maroc depuis le retrait des colons espagnols en 1975, cette gigantesque étendue désertique s’est vue affubler par Rabat d’un mur de sable de 2700 km – agrémenté de mines antipersonnel, entres autres armes – visant à tenir à distance les indépendantistes. Avec pour résultat des camps de réfugiés isolés dans le désert depuis des décennies. Hamada donne la parole à des jeunes nés dans l’un de ces camps, des passionnés de mécanique occupés à bidouiller des voitures qui ne les emmèneront probablement jamais bien loin.

Les pêcheurs de Zarzis, mis à l'honneur dans Strange Fish © DR EN PARTENARIAT

Parmi la dizaine d’événements partenaires, citons la projection de Docteur Junod, le troisième combattant, de Romain Guélat et Jean-François Berger, ancien délégué du CICR tout comme l’était Marcel Junod (1904-1961), autour duquel tourne le film. Figure plutôt méconnue en des terres helvétiques qui l’ont pourtant vu naître, le Dr. Junod – médecin-aventurier à l’engagement humanitaire sans compromis – jouit d’une forte notoriété au Japon. Et pour cause, il fut le premier médecin étranger à débarquer avec des soins à Hiroshima en 1945. En sus du Japon, le tournage s’est poursuivi en République Démocratique du Congo sur les traces d’une cheffe de délégation du CICR, Christine Cipolla, et de l’héritage du Dr. Junod dans le cadre de missions de terrain qui ont bien changé depuis son époque.

Mentionnons encore la présence du célèbre artiste et dissident chinois Ai Wei Wei qui présentera XIMEI aux côtés d’Andy Cohen, réalisateur de ce film consacré à Liu Ximei, jeune femme luttant pour les droits des personnes séropositives en Chine, dont beaucoup ont été contaminées lors de campagnes de dons du sang encouragées par le gouvernement dans les années 90. Mais encore, à une échelle très locale, Opération Papyrus se penche sur cette mesure inédite et tout juste achevée visant à régulariser le statut des « sans papiers » présents sur sol genevois depuis plus de dix ans.

MAIS ENCORE…

Quantité d’expositions – photographiques en particulier – sont à découvrir en parallèle au festival, nous menant de Meyrin à l’A lgérie, du Liberia à Hong Kong, de Gaza au Venezuela ; autant de périples en images qui nous rappellent que les violations des droits humains et leurs conséquences laissent leur empreinte absolument partout. Et pour en discuter – ou de tout autre chose ! – avec celles et ceux qui y ont eu affaire de façon certainement plus directe, des projections et repas sont prévus dans les centres d’hébergement collectif des Tattes et de Presinge.

FICTIONS Du côté des réalisations fictives en compétition, citons aKasha du Soudanais Hajooj Kuka, qui conte l’histoire d’un jeune soldat parmi les rebelles alors au pouvoir, aussi épris de son AK-47 que de sa fiancée. Malencontreusement condamné à être arrêté suite à un retard après une permission, il se trouve en fuite avec un pacifiste et donc déserteur. Commence alors une épopée tragi-comique, tournée sur place avec des comédiens du cru. Primé au Festival de Venise l’an dernier, Manta Ray, premier film de Phuttiphong Aroonpheng, dépeint le drame des Rohingyas par le biais de l’amitié improbable entre un pêcheur thaïlandais et un homme qu’il retrouve inconscient et muet, le tout servi par une ambiance sonore et visuelle ultra travaillée, laissant présager au cinéaste une grande carrière. Go Out! magazine

17e Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) Du 8 au 17 mars Divers lieux fifdh.org

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CINÉMA

TRAVELLING VERS LA SARINE

How Long Will I Love U, film d’ouverture

Fondé en 1980 sous l’impulsion de Magda Bossy, le Festival International du Film de Fribourg propose cette année une 33ème édition marquée par les problématiques d’identité récurrentes de notre époque, tout en offrant une place de choix au genre universel qu’est la comédie romantique. Elisa Shua Dusapin et Bon Joon-ho dresseront un pont entre la Suisse et la Corée du Sud, alors qu’une section consacrée au statut de la femme noire en Occident explorera l’intersectionnalité à travers le regard et le vécu de seize comédiennes françaises. Du 15 au 23 mars, la petite ville de la Sarine nous embarque dans un évènement qui rayonne bien au delà des frontières et dont le nombre de spectateurs surpasse de loin celui de ses habitants. Découverte d’un rendez-vous culturel de choix. Par FABIEN BERGERAT

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CINÉMA

Elisa Shua Dusapin ©Romain Guélat

Le FIFF s’ouvrira donc avec How Long Will I Love U, réalisation chinoise de Su Lun dépeignant l’histoire d’amour entre deux protagonistes vivant dans le même appartement à vingt ans d’écart et se retrouvant soudainement dans le même lit. Malgré leurs différences, ils vont tenter de faire cohabiter deux Chines séparées par une radicale mutation de normes et de valeurs. Le 23 mars, c’est Meet Me in St. Gallen qui clôturera l’évènement, film dont le titre déguise brillamment l’origine philippine. La cinéaste Irene Emma Villamor met en scène un jeune duo se retrouvant en plein hiver dans les rues de Saint-Gall pour y dresser le bilan de l’unique nuit de passion qu’ils ont partagée des années auparavant.

ROMANTISME CLICHÉ DÉCONSTRUIT

Le genre mis à l’honneur cette année peut sembler naïf: c’est la comédie romantique. D’apparence fluffy et commerciale, aussi agaçante que fédératrice et à l’issue toujours certaine, elle offre souvent à l’intelligentsia l’exutoire qu’elle aime emprunter pour satisfaire les quotas de son défouloir critique. Pourtant, bien mieux que les autres genres, elle sait emporter avec passion son très large public vers le prévisible dénouement de ses récits et tisser des liens cultes entre les âges, les genres et les origines sociales. Cette année, la section Cinéma de genre revisite la comédie romantique à travers le prisme de différentes cultures, afin d’y apporter un regard novateur défiant les clichés dont elle est trop souvent victime.

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CINÉMA

RACISME ORDINAIRE DÉNONCÉ

L’actrice et réalisatrice Magaajyia Silberfeld dirige la section “Décryptage”, proposée avec les quinze autres auteures de Noire n’est pas mon métier, livre-manifeste collectif dénonçant les stéréotypes de la femme noire véhiculés par la production culturelle, notamment au cinéma. Chacune, seule ou à deux, a choisi un film pour cette section, proposant des regards très personnels sur leurs perceptions de cette problématique, restant toutefois ancrées dans une volonté de résolution et de progrès plutôt que de victimisation. CORÉE DÉVOILÉE

La section “Diaspora” propose quant à elle à une personnalité de raconter sa culture d’origine à travers un choix de films. Carte blanche à Elisa Shua Dusapin, jeune écrivaine originaire de Séoul, née en France et ayant principalement vécu à Porrentruy. Ses deux romans, Hiver à Sokcho et Les Billes du Pachinko, récompensés, explorent le rôle de la langue dans les liens culturels et identitaires, thématique qu’elle reprend dans sa sélection où elle nous racontera sa Corée, l’exil et l’interculturalité. Également coréenne, la section “Sur la carte de…” se consacrera aux choix personnels du réalisateur coréen Bong Joon-ho qui en profitera pour présenter les films fétiches qui ont forgé sa personnalité et sa carrière. COMPÉTITIONS VARIÉES

Dans le cadre des “Compétitions Internationales” de cette édition concourront douze longs métrages et quinze courts métrages, pour des premières en présence de leurs réalisatrices et réalisateurs. Les sept jurys et le public devront élire les meilleurs d’entre eux, dont la diversité répondra aux habitudes du festival : originaire d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, cette jeunesse ouvre la voie à un nouveau souffle en faveur d’un monde meilleur. En l’invitant, le Festival International du Film de Fribourg lui offre un beau tremplin, et se réaffirme comme un festival engagé !

Bong Joon-ho ©DR

Festival International du Film de Fribourg (FIFF) Divers lieux à Fribourg Du 15 au 23 mars www.fiff.ch

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LE CONCERT D’ASTRÉE

DESPERATE LOVERS Georg Friedrich Händel

EMMANUELLE HAÏM direction SANDRINE PIAU soprano TIM MEAD contre-tenor Mercredi 10 avril 2019 20h00 Victoria Hall - Genève Billetterie Ville de Genève - Fnac - monbillet.ch - classicarts.ch


LIVE

HAÏTI PARTY Par THE LINE

Ce mois de mars pour terminer tout en chaleur un hiver infernal, on met le cap sur les Caraïbes pour un bourgeonnement des cœurs et un bourdonnement des corps. Avec Haïti pour décor, on découvre un style méconnu chez nous: le kompa direct ! Ce genre musical, apparu à la fin des années 50 est initié par le saxophoniste et guitariste Nemours Jean-Baptiste, alors en compétition avec un autre artiste haïtien et en plein boum du merengue. Inspiré par le calypso des Antilles anglaises et surtout par le merengue dominicain, il fera fureur dès lors. Aujourd’hui, il est remis au goût du jour par la nouvelle génération. La plupart des instruments analogiques ont été remplacés par des boîtes à rythmes et synthétiseurs engendrant le fameux kompa digitale. A découvrir le 15 mars prochain à l’Usine / Kalvingrad ! rez ! Pour une dégustation prolongée et un dépaysement insulaire, le Dj haïtien établi à Fribourg, JLBBY nous régalera de la crème caribéenne grâce à sa connaissance pointue du kompa et du Raboday. Pour terminer, place à l’un de nos trésors local : le fantastique Aloko, qui nous ravira de ses pépites créoles. Ce dernier a passé 6 mois à Haïti ou on lui a transmis l’amour du kompa direct. Depuis il collectionne la fine fleur de ce style. Préparez vous à un généreux voyage musical original.

En quête de nouveauté sonore et de chaleur rythmé ? Direction Haïti reconnue pour son extraordinaire diversité musicale à l’image de celle de son peuple et de la richesse de son histoire. L’Usine / Kalvingrad nous convie le 15 mars prochain à une soirée kompa. Cette musique est née dans les bals populaires grâce à un musicien génial, Nemours Jean-Baptiste, au milieu des années 50, en mélangeant des traditions haïtiennes avec le meringue venu de République dominicaine et le calypso des Antilles anglaises. Pour cette éblouissante soirée haïtienne, on s’évadera avec le groupe parisien Forever, venu spécialement pour nous dévoiler cette fascinante facette sonore antillaise. Pour la première fois en Suisse, le jeune groupe de Paris fondé début 2018 et composé de 8 brillants musiciens a su conquérir son public qu’il charme et électrise avec un son d’une fraicheur et d’une redoutable efficacité. La température va monter au Go Out! magazine

Kite Kompa Mache ! Le 15 mars 2019 à 23h Forever (Live Band) Paris Djs JLBYY (Fribourg) & Aloko (Genève) L’Usine / Kalvingrad Place des Volontaires 4, 1204 Genève www.kalvingrad.com

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Au Grand Théâtre de Genève 27 › 31.03.19

Entre

réel & illusion théâtrale Jiří Kylián Petite mort Bella figura Andonis Foniadakis Glory

Soirée de 3 ballets

Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen

geneveopera.ch +41 22 322 5050


FESTIVAL

DES ELLES À LA PELLE On vit une époque incroyable, comme le dit Djamil le Shlag dans sa chronique sur Radio Nova. Même si l’émancipation féminine débutait déjà au début du XXe, on a vu une accélération de la prise de conscience que la gent féminine était toujours et systématiquement sous représentée. Qui aurait pu penser, disons le 13 avril 1932 par exemple, qu’un tel réveil serait possible ? Bien peu, il est vrai, et le travail ne fait que commencer. On voit d’ailleurs des croustillantes réactions dites masculinistes qui ne sont qu’autant de tentative de s’auto-victimiser devant une prétendue meute de “féministes gauchiasses”, quel toupet mais quelle innocence dans le même temps. Ainsi Marc Texier, Directeur du festival Archipel depuis 2006, a donc décidé de frapper fort ou, pour éviter un vocabulaire martial qui en effraie plus d’un, de poser une édition hautement symbolique en ne programmant que des femmes. Auteures, compositrices, interprètes, directrices et j’en passe sont à l’honneur dans un exercice assumé de rééquilibrage genré, au moins pour cette édition. C’est d’ailleurs la raison qui a mené le festival a se renommer pour l’occasion “Archip-elles”. Par VINCENT MAGNENAT

succéder dans un effort de briser la linéarité du concert. Des initiatives plus audacieuses nous feront découvrir des instruments rares quoique charmants, telle la flûte contrebasse Paetzold et ses sonorités à la limite de l’infrabasse, tels aussi les accordéons microtonaux joués avec du chant par Betsy Jolas, Graciane Finzi, Isabel Mundry, entourant la création d’Edith Canat de Chizy d’après Dante. A noter que cinq concerts seront enregistrés par RTS - Espace 2.

“OÙ SONT LES FEMMES ?”

Spatialement, la majeure partie des concerts et autre performances se partagent entre le Théâtre Pitoëff et la Salle communale de Plainpalais, mais d’autre lieux sont mis à contribution pour des évènements uniques. Le thème de cette édition se traduit par une mise en valeur de compositrices telles Ruth Crawford-Seeger, qui fut une précurseuse du sérialisme à la Darmstadt, c’est-à-dire intégral. On notera d’ailleurs que cette dame, épouse du lui aussi compositeur contemporain Charles Seeger, s’est sentie forcée de cesser toute création artistique à partir de son mariage, son goujat de mari préférant la voir épanouie au ménage. Pour rappel, le sérialisme est une technique d’écriture de la musique qui vient chambouler les trois siècles précédents de dodécaphonisme, il s’agit essentiellement de sevrer le cerveau de son addiction à la linéarité pour lui proposer des séries qui se répètent.

“ (…) ET PRÉFÈRENT LES MOTOS AUX OISEAUX”

Pour les plus jeunes générations, si les innovations du passé qui se voulait futur actuel parlent toujours, les innovations technologiques ont amené les sampler et autre boîte à rythmes. Le Concert Compound rassemble un panel d’électroniciennes jeunes telles qu’Olga Koksharova, Eva Reiter, Ann Cleare, Clara Ianotta, Jessie Marino et Barblina Meierhans et c’est soit purement électriquement, soit de manière mixte que les ondes sonores seront à nouveau honorées. À sa suite, un DJ set d’Ella Soto pour faire un peu la teuf.

"AVEC LEURS GESTES PLEINS DE CHAR ME”

Les concerts qui ont lieu le week-end sont précédés d’une discussion thématique, telles les 45 minutes qui précèdent Figuren, les compositions de Bettina Skrzypczak, Misato Mochizuki et de Kaija Saariaho. La table ronde sur la scène contemporaine romande avant Salon de Musique, où plus d’un dizaine d’artistes vont se mêler, se superposer et parfois simplement se Go Out! magazine

Festival Archi-pelles Du 28 mars au 7 avril Théâtre Pitoëff et autres lieux 15 à 30 CHF // Pass festival 90 CHF archipel.org

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Bd des Philosophes 6 1205 Genève T+41 22 320 50 01

comedie.ch

Infidèles

3 > 6 avril 2019

texte : Ingmar Bergman

tg STAN / De Roovers

Sa façon de mourir 9 > 12 avril 2019

tg STAN / Tiago Rodrigues

Atelier

14 > 17 avril 2019

tg STAN / de KOE et Maatschappij Discordia

images : Niels Ackermann / Lundi13

en français, portugais, néerlandais surtitré en français et en anglais


FESTIVAL

BLOCKCHAINER LA SAUCE La notion de confiance dans l’époque que nous explorons se voit réduite comme peau de chagrin à mesure que triomphe la division des âmes, et donc leur repli sur ellesmêmes. Les grandes institutions, régies publiques et autre entreprises délicieusement paternalistes n’inspirent plus la sûreté d’un choix éclairé. L’heure est à la méfiance, or quoi de mieux pour inverser cette tendance que le blockchain ? Heureusement que c’était une boutade, tout le monde sait bien que le blockchain sous sa forme la plus connue, les crypto-monnaies, est l’apanage de tristes sires pour qui la liberté annule toute valeur humaine. Plus sérieusement le blockchain, c’est un système de confiance collectivisé : je te crois parce que d’autres que je connais te croient. C’est exactement l’ambition du Sauce Festival, se faire confiance entre acteurs locaux pour organiser un festival de musiques électroniques. Parti d’un noyau situé du côté de l’Usine, la réflexion s’est directement opérée avec des éléments extérieurs et c’est “l’envie de faire avant de se lasser de ne pas se laisser faire” qui en a mû la conception. Mais la comparaison avec cette obscure procédure de certification vient surtout de la programmation participative qui s’est faite. Sept collectifs d’organisateurs de soirées et DJs ont été chargés de proposer des artistes pour qui le public virtuel pouvait se prononcer. Par VINCENT MAGNENAT

Ramin & Reda dont on avait parlé dans le numéro 64 du présent magazine, Rolv.K aka KAY et Yazda. Belle brochette de 90 genevois. Le Mouton Noir, institution des nuits fribourgeoises en Utonie, a répondu à l’appel avec le DJ set de Grise, tout simplement la programmatrice, un cinglant et surréaliste live d’Operant, Posimonova qui se dédouble en son autre avatar Sleep Loan Sharks pour deux lives EBM, et enfin Savage Grounds, la collectivisation de Daniele Cosmo et de Contra Communem Opinionem. Enfin La Mamie’s X Camion Bazar, deux crews hexagonaux qui ont pénétré leurs champs gravitationnels respectifs et fonctionnent en astre double depuis. Ces coquins nous ont pécho un DJ set de Bufiman et son italo-wave, la team de Camion Bazar qui s’est pécho elle-même, de même que la team de La Mamie’s, juste retour des choses.

ON N’EST JAMAIS MIEUX SERVI…

Sharivari pour commencer, la plateforme curatoriale vaudoise, a posé Ali Abdelkhalek, pour une performance en 3D, Apothekk, pour une performance à base de grotte, Hari & Lutz pour une performance chantée puis pulsée, Regina Demina une performeuse à base de glitches polymorphes, Rose Bucket & Chai pour du drag fleuri, Sylv Myst & Iokasti pour du mythe dansé, et The Most Dangerous Gay qui promet du danger dans l’oeil du spectateur. Métaphore Collectif sont des Marseillais spécialisés dans la Techno/EBM, des amateurs de béton râpé. Ils nous proposent Cardinal & Nun en live, aka Loic Bodjollé, Fixmer & McCarthy en live, de Nitzer Ebb, Shlagga en DJ set, fondateur du collectif et enfin Israfil, lui aussi père fondateur de Métaphore Collectif. Rudelbumms fait partie de ces crews qui ont fait vibrer les raves sauvages dans les forêts des mandements genevois, à tendance clairement techno et industriel. Eux ont sécurisé Aube en DJ set, pratiquant de terrain marqué 90’s, Scalameryia en DJ set, “a completely normal superhero”, Stanislas Tolachev en live, très psychédélique, et VSK en DJ set avec sa techno à tendance schizoïdique. Toucankhamon, collectif espiègle de groovistes orientés couleurs chaudes, apporte les doigts de Ernesto G, élément du collectif à la bossa-beat politique, Larsain en DJ set, Go Out! magazine

Sauce Festival Les 29 et 30 mars L’Usine 4 pl. des Volontaires - 1204 Genève 24 CHF la soirée ou 40 CHF le tout Respectivement 18 CHF et 30 CHF en prélocation saucefestival.ch

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EN FAMILLE

VACARME DE PRINTEMPS

Abderr Hmamou © Thierry Beauvir

Le pollen commence à vous piquer les yeux? Les skis rentrent à la cave et vous pouvez sortir sans doudoune? Vous l’avez bien compris, le printemps arrive à grand pas! Et pour fêter sa venue, quoi de mieux que de découvrir, grâce à la danse et la musique, les traditions printanières à travers le monde? C’est dans cet esprit ensoleillé que le festival Ramdamjam, en collaboration avec les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM) et le Musée d’Ethnographie de Genève (MEG), propose au jeune public de 2 à 10 ans une myriade d’événements culturels, tels que des spectacles, des initiations, des contes musicaux, des visites guidées, des ateliers créatifs et des dessins animés. Petits et grands ne pourront qu’être ravis par cette troisième édition. Le temps d’un weekend, vous aurez l’occasion de faire le tour du monde en famille. De la Chine au Maghreb, du Japon au Mali, en passant par nos montagnes suisses, laissez-vous emporter par les rythmes festifs associés à différentes régions de notre globe. Par SORAYA NEFIL

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EN FAMILLE

ET C’EST PARTI!

Pour le Festival Ramdamjam, le MEG ouvre ses portes et ses moindres recoins seront investis par les artistes et leur public. Et c’est par un petit-déjeuner musical que les festivités commenceront. Deux jeunes accordéonistes ainsi qu’un contrebassiste de talent, venus tout droit de Suisse centrale, feront découvrir au jeune public la musique traditionnelle suisse, et ces petits derniers pourront se régaler les oreilles tout en croquant dans de délicieuses tartines! ENFANTS VOYAGEURS EN ACTION

Parce que les enfants prennent toujours beaucoup de plaisir lorsqu’ils collaborent, Ramdamjam propose une multitude d’activités participatives. Ainsi, nos p’tits bouts pourront fabriquer des objets venus d’ailleurs, par exemple des tambours à boules flottantes. Damaru en Inde, Den-den Daïko au Japon ; Léah Babel mettra tout son savoir faire à contribution pour que les jeunes artistes en herbe confectionnent leur propre tambour pour un tintamarre général dans la bonne humeur. Pour rester dans le domaine des percussions, vous pourrez également assister à l’atelier découverte des percussions suisses et saurez enfin si vous êtes plutôt cuillère, balai ou planchettes! Comme il y en a pour tous les goûts, parents et enfants pourront ensemble mettre en mouvement le réveil de la nature au printemps grâce à un atelier afro-fusion où la danse contemporaine s’entremêlera avec les danses mandingues venues du Mali et du Burkina Faso. L’Asie n’est bien sûr pas en reste lorsqu’il s’agit de fêter le renouveau. Pour le prouver, les enfants auront l’occasion de découvrir dans un premier temps les différentes figures de la danse du fameux dragon chinois avant de pouvoir eux-mêmes manipuler cette géante marionnette. Le Japon est également à l’honneur avec sa danse traditionnelle buyô, qui à l’aide d’éventails permet « de cueillir les pétales du cerisier » ou « d’écouter les chants des oiseaux » tout en mettant tout le corps en mouvement. Les « petits » intéressés pourront expérimenter cet art typiquement japonais pour tenter de ressentir l’énergie qui s’en dégage, le ki. L’Europe et l’A mérique du Sud ne sont pas oubliés et le jeune public pourra fêter le printemps notamment en dansant rondes et farandoles au son de chants slaves, en participant à un bal folk français ou en jouant sur des instruments de percussions brésiliens.

Go Out! Out! Magazine magazine

REPRÉSENTATIONS D’AILLEURS

Quant aux spectacles, ils sont nombreux (nous n’en avons choisi ici que deux), de qualité et en lien avec les activités participatives proposées par le festival. Pour les amoureux du Grand Nord, le groupe LIV propose un arrangement musical mystique et envoûtant inspiré directement des vastes étendus de la Norvège du Nord et du peuple Sami. Dans un autre style mais tout aussi enchantant, danse, chants et percussions du Maghreb ne formeront plus qu’un afin d’amener avec eux les spectateurs directement dans la chaleur d’Afrique du Nord.

Festival Ramdamjam Les 23 et 24 mars MEG 65, boulevard Carl-Vogt – 1205 Genève www.ville-ge.ch/meg/ramdamjamfestival/

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LIVRES

SÉLECTION DE LIVRES Par NYATA NATALIE RIAD

©Robert Clark

©Robert Clark

compréhension au fil du temps. Les images de fossiles, animaux à poils, plumes ou écailles, végétaux, hominidés, focalisées sur le tout ou sur la partie pertinente pour expliquer un phénomène précis, se succèdent ici pour détailler les étonnantes facettes du portrait (ici forcément partiel) que les mécanismes sous-tendant l’évolution font prendre à la vie. Un ouvrage élégant, au même titre que la théorie qui l’a inspiré et – plus encore – la nature, à laquelle il constitue un fort bel hommage.

EVOLUTION : LA THÉORIE EN IMAGES

Si la théorie de l’évolution, développée par Darwin au XIXème siècle et nourrie depuis par d’innombrables apports issus de la science, est aujourd’hui largement admise, elle peut toutefois rester comme passablement abstraite aux yeux de beaucoup, qui n’ont pas forcément le temps ou l’envie de se lancer dans d’indigestes manuels de biologie ; on ne les en blâmera point. Le monde du vivant – passé ou actuel – présente heureusement une qualité rare : la photogénie, éloquente qui plus est. Les éditions Phaidon et le photographe Robert Clark, dont les clichés sont régulièrement publiés dans National Geographic, ont donc pris le pari de traduire l’évolution en images. Pari relevé avec brio dans Evolution : la théorie en images, livre dans lequel 200 éblouissantes photographies complétées par des textes instructifs et accessibles à tous révèlent les processus à l’œuvre derrière la diversité du vivant et en retracent la Mars.19

Evolution : la théorie en images De Robert Clark 240 pages Editions Phaidon www.phaidon.com

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LIVRES

©Vincent Munier

©Vincent Munier

TIBET, MINÉRAL ANIMAL

avec les clichés et leur confèrent une dimension d’autant plus bouleversante. Quant à la fabuleuse panthère et « [s]a robe mouchetée d’ivoire et de poussière. Taches de nacre, ombres d’obsidienne, larmes d’or. », on la devine, on la découvre, et on comprend alors que ce n’est pas elle « qui est camouflée dans le paysage, mais le monde qui s’est incorporé à elle. ». En somme, un livre unique par l’expérience qu’il délivre et la conjugaison de mots et d’images à même de faire chavirer les âmes qu’il recèle…

A l’évocation du Tibet, on songe assez automatiquement aux hauts plateaux, à l’Everest, au Dalaï-Lama, voire à la mainmise chinoise sur une « province » qu’elle considère sienne. Pour le photographe animalier originaire des Vosges Vincent Munier, qui a parcouru le Tibet durant cinq ans, il s’agit assurément d’infiniment plus que cela. De son périple – une quête de la mythique panthère des neiges, voie royale vers une multitude de rencontres animales extraordinaires –, il a tiré un ouvrage envoûtant : TIBET, minéral animal. Au fil des pages épurées, sur les traces de l’élégant félin au camouflage idéal, on croise yaks sauvages, renards, rapaces, chats de Pallas… Tous s’y trouvent sublimés, détachés de leur environnement – dans lequel ils se fondent pourtant si bien – lors d’un instant suspendu par l’œil du photographe. Les textes poétiques signés Sylvain Tesson, qui fut également de l’expédition, entrent en résonance voire en symbiose Go Out! magazine

TIBET, minéral animal De Vincent Munier & Sylvain Tesson 240 pages Editions Kobalann www.kobalann.com

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RESTAURANT LIBANAIS HOTEL PRESIDENT WILSON 47 Quai Wilson / 1211 Genève 1 arabesque@hotelpwilson.com T +41 (0)22 906 6763

RESTAURANTARABESQUE.COM


STAY COOL

Knight Lore, 1984

CIROC BOOM 3 LES VINS DU PRIORAT HOTSPOTS ALEXA CHUNG X JUJU HUAWEI HOT SERVICES FERRARI

SHOPPING AOSTE EASTPAK X RAF SIMONS ITW NICOLAS TABLAR COURMAYEUR BEAUTÉ Go Out! magazine

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HOTSPOTS

HOTSPOTS

C’EST DE LA BOMBAR BB !  Le nom de l’établissement qui remplace l’ancienne pizzeria Da Remo ne laisse pas de place au doute, que ce soit en ibérique ou en lusitanien ça va être de la bebom. Le Bombar c’est un néobistrot délicatement restauré avec mosaïque de grès au sol et décoration résolument moderne, avec cuisine aux saveurs méditerranéennes signée Florian Le Bouhec ouverte jusqu’à 23h30 (!) pour accueillir loulous et loubards. Une carte des vins solide et originale accompagnée de tapasseries diverses et craquantes à partager !

ROCK THE KASBAR

Morad El Hajjaji revient nous en mettre plein les papilles ! Mais cette fois c’est son Maroc natal qu’il nous sert royalement dans l’assiette. Avec son sens affûté de la scénographie, on retrouve un espace - sis à deux pas de son Inda Bar rue Henri-Blanvalet - allurée orientale et ultra design imaginé par l’architecte d’intérieur parisienne Clémence Guyot. Côté graine, rien à redire, c’est de la bonne et c’est la cheffe Laetitia Fajardo qui veille au bon grain avec une maîtrise du tajine de souris d’agneau au ras-el-hanout remarquable! Onctueuse, goutûe et pointue dans la saveur, elle propose une cuisine marocaine revisitées en version ultra-moderne et surtout à partager. Dans l’assiette ? Un tartare de dorade, revisité avec des dés de kakis, de la granny smith, et une vinaigrette à l’huile d’argan (ingrédient phare de la cuisine marocaine) ou encore les Keftas de bœuf, chutney tomates épicées, une réinterprétation déstructurée des fameuses boulettes de viande marocaines. Et si après tout ça vous êtes encore en manque de tendresse, foncez sur les desserts orientés orientales: carpaccio d’orange à la fleur d’oranger, sorbet cactus et citron vert ou crème brûlée au thé marocain, crumble de poire !

Bombar 16h - 23h30 Du mardi au samedi 3 place des Augustins, tél. 022 329 91 11 bombar.ch

Kasbar Rue Henri Blanvalet 23, 1207 Genève Tél. 022 736 27 46 www.kasbar-restaurant.com

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HOTSPOTS

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LICKIN’GOOD !

FAIRE SA DUCHESSA

On avait succombé au charme ravageur de son fameux pull pork bun à la rue du Prince ! Street Gourmet se dédouble et ouvre une deuxième adresse sise aux EauxVives à la rue de la Terrassière 6. Yasmina Wakim, globe-croqueuse et maîtresse des lieux y distille son aura solaire mais surtout (bien que le nom ne change pas) un nouveau concept culinaire orienté orientale. Nourritures ailées qui collent encore aux doigts une fois qu’elles ont fait ventre, on aime le large choix d'alternatives saines (no glu, no carbs, cru...), toujours réalisées à partir de produits bruts, de saison et issus de producteurs locaux. Aux fourneaux, c’est le chef Taleb Daher repense des recettes traditionnelles libanaises en les dotant de textures et couleurs. On y déguste entre autres des houmous, falafels, kebbés de quinoa et autres sandwichs délectables. Au delà de l’expérience culinaire, Yasmina offre un lieu urbain multifacette entre musique, architecture, art et gastronomie qu’il est même possible de privatiser. A tester les yeux fermés et l’esprit grand ouvert !

Envie de pâtes fraiches, des pizzas hautes coutures, ou d’autres spécialités italiennes ? Rendez-vous dans le nouveau temple culinaire maitrisant le sujet sur le bout du palais: Duchessa! À quelques encablures du Parc des Bastions, ce restaurant-concept a posé ses couteaux dans l’ancien Buddha Bar de la place de Neuve. Alliant produits gourmets et gourmands d’exception, cuisine raffinée, expérience authentique dans un cadre idyllique, fera frémir les appétits les plus réfractaires en égayant les plus gargantuesques des fringales. Ses must ? Sa boulangerie, son épicerie fine et son marché gourmet. Duchessa Rue Jean-François Bartholoni 10 1204 Genève Tél. 022 300 01 08 www.duchessa.ch

Streetgourmet fine food to go Rue de la Terrassière 6, 1207 Genève /www.streetgourmet.ch

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HOT SERVICES

SHOPPING ONLINE + STYLISTE PERSO EN AVANT TOUTE KAPTEN !

= COMBO GAGNANT!

Anciennement « chauffeurs privés », la firme de VTC s’est trouvé un nouveau blaze début janvier: Kapten ! Après Lisbonne la compagnie de taxis née à Paris s’implante à Genève. Rachetée par Daimler, le propriétaire de Mercedes, en 2017, cette dernière veut conquérir l’Europe. A Genève, on compte déjà depuis le mois de février, trois cents chauffeurs. La directrice générale en Suisse, Frédérique Delahaye souligne que Kapten offre une qualité de service supérieure à ses concurrents et reverse 75% du prix de la course à ses chauffeurs. Testé et approuvé par la team Go Out!, on a surtout apprécié savoir le prix exact de la course à l’avance et la diligence de notre chauffeur ultra classe !

Qu'est-ce que l'industrie du shopping en ligne pouvait imaginer d’innovant pour être encore plus proche des attentes de ses clients ? Zalando a trouvé comment innover le marché avec un service sur-mesure gratuit de conseils en mode : Zalon ! Ainsi, sans bouger de chez soi, le client peut obtenir des conseils personnels et individuels de stylistes et d'experts ès look. Innovant, pratique, efficace et personnalisé, on a craqué pour ce concept qui en jette! Ultra facile, on crée son profil mode en deux trois clics sur le site. Un styliste vous compose alors des looks persos à partir d'une gamme de plus de 1'500 marques premium et lifestyle selon vos goûts, votre morphologie, l’occasion et votre budget. Une boîte de vêtements et accessoires est ensuite livrée chez vous afin que vous puissiez l’essayer en toute tranquillité. Vous pouvez ensuite décider des pièces que vous voulez garder ou non. Ultime défi ? Ne pas craquer pour toutes les pièces reçues !

L’application Kapten Ex Chauffeur Privé est disponible sur Android et iPhone

Zalon by Zalando https://fr.zalon.ch

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VINS

LES VINS MYSTIQUES DU PRIORAT La

chronique œnologique de

PIERRE-EMMANUEL FEHR

Vous ne connaissez pas la région du Priorat ? Ses romantiques et sauvages collines escarpées à quelques encablures de Barcelone ? Ses terres rougeâtres de schistes ardoisiers  ? Ses plantes aromatiques qui recouvrent ses collines pentues, dessinées par des terrasses multicentennaires ? Ses vins rouges d'une concentration hors-norme, principalement à partir des cépages typiques de la région, le Grenache noir, le Grenache poilu et le Carignan ? Dans cet écrin romantique, la vigne y est presque incultivable à la machine et proche des terroirs les plus pentus du Lavaux, du Valais ou de la Moselle allemande! La recherche de la qualité est donc le seul mode de survie pour les vignerons du Priorat. Petite mise en bouche d'une des régions viticoles les plus spectaculaires au monde, avant de découvrir ces vins vibrants et racés, doucement épicés, comme si, allongés en pleine forêt sur de la mousse humide, nous étions sortis de notre songe par un soleil brûlant. Go Out! magazine

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VINS CHA STE ET CHARTREUX

L'histoire raconte qu'au XIIème siècle, le roi Alphonse 1er le Chaste de Catalogne envoya deux chevaliers au travers de la Catalogne pour que l'ordre des chartreux originaire de Provence s'y installe. Arrivés au pied de Montsant, les chevaliers furent frappés par la beauté de l'endroit et rencontrèrent un berger (digne de confiance), qui leur indiqua un pin au milieu de la vallée, sur lequel apparaissait une échelle d'où s'élevaient des anges qui, arrivés en haut, disparaissaient. Convaincus par cette explication de bon sens, le roi offrit cette contrée aux moines, qui érigèrent leur monastère sur le lieu-dit du pin et eurent la bonne idée marketing de s'appeler la Cartuja de Scala Dei et d'apposer à leur blason une petite échelle. Autre bonne idée, ils emportèrent avec eux l'art de la viticulture savamment appris sur les bancs du cloître. Peut-être moins bonne idée marketing, pour travailler dans la vigne, ils portaient un habit de laine blanche, avec une capuche qui couvrait leur tonsure. Il semblerait donc que le Priorat produirait un vin mystique, élaboré selon des règles de travail et spiritualité qui figurent dans divers écrits datant des XVIIème et XVIIIème siècles (« Comment planter la vigne à Scala Dei », « Llibre dels Vassalls » ou encore « Manuel de viticulture de Porrera », que vous trouverez chez votre libraire de quartier). Dans ce décor exceptionnel, les moines aménagèrent au fil des siècles leurs vignes en terrasses sur les pentes les plus raides et leurs vins acquirent une grande renommée en Europe. Puis vint le phylloxera... véritable cataclysme pour le Priorat, qui acheva la quasi-totalité des vignes hormis quelques parcelles, heureusement préservées encore aujourd'hui. La main d'oeuvre se dirigea vers les villes et les ceps ne furent pas replantés. Nous devons le trésor du Priorat aux quelques vignerons restés sur ces terres pour perpétuer la tradition.

Le cellier de Saó del Coster SAÓ DEL COSTER , DOM AINE CONFIDENTIEL MONTANT

Les vignes de Saó del Coster ont pour certaines plus de 60 ans, leurs ceps sont noueux, la culture est en biodynamie, les vignes labourées à cheval, le cellier en voûtes se trouve dans une ancienne maison du village de Gratallops, l'équipe est à la pointe (notamment grâce à l'apport du consultant en biodynamie Frédéric Duseigneur, de l'expérimenté Pep Aguilar, aussi oenologue pour le très réputé "Trio Infernal" (GuérinCombier-Fischer). Seuls 3.6 hectares sont plantés sur l'ensemble des 12 hectares et ils défrichent année après année pour un rythme de 2'000 nouveaux plants par année : le projet d'une vie ! Et les vins...

UN RENOUVEAU. . . GENEVOIS  ! Dans les années 80, le Priorat commence à revivre grâce à quelques investisseurs convaincus du potentiel des vins du Priorat dont l'ancien chauffeur de taxi à Genève, Josep Lluis Pérez du Clos Martinet, et sa fille Sara, ensuite mariée avec le fils du célèbre René Barbier du Clos Mogador. Ce sont ensuite quelques domaines à forte influence romande qui ont participé à la nouvelle dynamique des années 2000. En 2004, c'est Saó del Coster qui voit le jour sous l'impulsion d'une bande d'amis, emmenés par l'enthousiaste avocat genevois Joël Chevallaz et Fredi Torres à la cave, puis en 2005, la famille genevoise Pirenne acquit la Perla del Priorat. S'il y a bien une région viticole genevoise hors de Suisse...

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Pim Pam Poom 2015 : voilà une 100% Grenache sur sols granitiques, du pur jus ! Après six jours de macération, la fermentation est arrêtée comme un Beaujolais nouveau. C'est âpre, il y a de l'amertume, de l'amande, de la prune macérée et de la fraîcheur. Et dire qu'il tire à 14.5% d'alcool ! « S » de Saó del Coster 2016 : de la Grenache et du Carignan, élevés pendant douze mois en cuves inox, ça claque sur la langue ! C'est sexy, c'est explosif en milieu de bouche, de la framboise écrasée et ça ne laisse pas de lourdeur. Un vin de plaisir, un coup de fouet estival.

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Les vignes de Saó del Coster

VINS

Pujada 2009 : attention très grand vin ! Une autre cuvée confidentielle du domaine (850 bouteilles, raisins sélectionnés un à un à la cave), de vieilles vignes de Carignan situées sur un un coteau à 380 mètres d'altitude sur la commune de La Vilella Baixa. Elle présente un nez d'épices, d'herbes de Provence. Il y a là une énergie différente. Après dix ans, ça cogne encore dans les gencives, c'est un petit bébé. Mais les tanins sont là, fins, persistants. Et quelle acidité sur ce millésime pourtant chaud ! Ce terroir exposé nord-ouest, frais, produit des vins humbles et envoûtants. Pas étonnant qu'Andreas Caminada (élu meilleur cuisinier d'Europe en 2018) ait choisi ce vin pour le repas d'ouverture du Schloss Schauenstein. Le dernier moment pour visiter cette région qui à n'en pas douter deviendra bientôt une des destinations les plus prisées d'oenotourisme en Europe...

Terram 2016 : voilà la cuvée phare du domaine produite à 4’800 bouteilles, à base de Grenache, Carignan, Syrah et Cabernet Sauvignon, élevée en fûts de chêne pendant quatorze mois, ça champignonne au premier nez, c'est d'une puissance contenue sensationnelle, c'est noir, c'est balsamique, c'est fumé et épicé à souhait. Et l'acidité qui équilibre cette puissance, dense mais lente ! Elle mérite bien quelques années de vieillissement pour révéler tout son potentiel. Un rapport qualité/prix à notre sens imbattable dans le Priorat. Terram 2009 : après dix ans, c'est toujours frais, une touche animale sobre qui n'est pas sans rappeler un certain domaine Trevallon, un nez profond, d'encens, de terre, de sous-bois, de clous de girofle, cette fois plus proche de la concentration d'un Clos des Cistes de Marlène Soria. C'est compoté, ça sent le gigot, le truffe, la prune. Mais malgré toute cette chaleur, la tension est électrique. Coup de coeur! Malheureusement épuisé...

Les vignes de Saó del Coster

Planassos 2014 : vieilles vignes de Carignan exposées sud à 320 mètres d'altitude sur la commune de Gratallops, une production confidentielle d'un peu plus de 500 bouteilles par année. Le nez est encre, baril de poudre, c'est serré, quelle lucarne dans l'obscurité. La première bouche est tout en douceur, du velours mais avec une fine âpreté. Une cuvée qui représente bien toute la complexité de cette région. On imagine encore les petites toges blanche s'agiter sous une chaleur implacable, avec ferveur et dévotion dans ce terroir sacré.

Go Out! magazine

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MAINTENANT. BLOCKCHAIN. DIGITAL. BOTS. UX. KPI. ICO. BON VIEUX PAPIER. INFLUENCERS. SURPRENDRE. ACTIVATIONS. AGILE. ROI. CONTENUS. TOUT DE SUITE. COMMUNAUTÉ. Le monde a déjà changé depuis hier soir. Peu importe les modes et les canaux de diffusion, nous pensons que la communication se fonde sur la combinaison « stratégie+création » pensée spécifiquement pour votre réalité et celle de vos clients. D’ailleurs, c’est sur cette page que vous venez de nous rencontrer. EN FRANÇAIS. IN ENGLISH. UF SCHWIIZERTÜTSCH. 日本語で.

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COUP DE FOOD

LE NEPTUNE SE MUE EN TABLAR ! Par MINA SIDI ALI

Après nous avoir fait triper avec Le Neptune pendant près de 4 ans, notre chef de file préféré Nicolas Darnauguilhem retourne sa table pour éveiller à nouveau nos curiosités culinaires en transformant son restaurant en un nouveau concept qu’il baptise le Tablar ! Tel un zèbre parmi les pingouins du coin, ce chef à la franchise rafraîchissante confirme son côté rebelle et avant-garde. Sur le ring du feeling, laissons le remanier son espace à sa sauce. On est certain que d’une chose: on y retournera les yeux fermés et la soif et l’appétit grands ouverts !

© Jagoda Wisniewska pour T Magazine

Difficile d’enterrer une adresse sur laquelle on se léchait les babines rien qu’en prononçant son nom : Neptune. Ah ces menus allurés feng-shui, précis dans la saveur, pointus dans la saveur, cinglant à chaque bouchée! Certes nos souvenirs fument mais nos fantasmes fondent doucement pour en créant de plus alléchants. Car Nicolas Darnauguilhem a toujours su et osé bouleverser les codes pour nous en mettre plein l’assiette et le verre ! Avec son Neptune, il avait décroché la note de 15/20 au Gault et Millau, fait son entrée dans le classement OAD des 100+ meilleurs restaurants d’Europe (2ème de Suisse). Las des protocoles accolés aux tables gastronomiques, on a vite compris qu’il avait besoin de renouveau et surtout d’un espace qui corresponde plus à sa personnalité. Un lieu plus convivial, moins intimidant où les frontières s’effacent et, comme il le dit lui-même, « un peu plus bruyant ». Ainsi, après 4 ans, Le Neptune laisse donc la place au Tablar, grand frère du Tabouret Bar ouvert en 2017. Un bar certes, mais qui servira du mardi au samedi de 18h à minuit une cuisine gourmande et généreuse à son image. A midi, et sur réservation uniquement, Nicolas cuisinera lui-même Go Out! magazine

pour un groupe de 6 à 10 personnes (max) auxquelles il servira un menu unique, préparé devant elles, comme à la maison. La seule contiguïté ? Son amour du produit locavore et saisonnier. Pour la scénographie, le chef a pensé à un espace très ouvert, où les frontières entre le bar, la salle et la cuisine s’estompent. On pourra admirer le chef et sa team concocter des plats affolants de talents et excitants de partout depuis une des grandes tables. Au menu ? Quelques huîtres avec un verre de vin ou alors une multitude de plats à partager et à allier avec l’un des nombreux cocktails « de cuisinier ». La passion pour les vins de Nicolas aura toujours une grande place au Tablar, où l’on pourra découvrir de merveilleux vins naturels et une très belle carte de vins oxydatifs au verre, de Genève et d’ailleurs. On y trouvera également une kyrielle de bières artisanales, à la bouteille ou au verre. Cheers ! Dès le 14 mars 2019 Le Tablar Rue de la Coulouvrenière 38, 1204 Genève Tél. 022 320 15 05

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2019 COLLECTION PRINTEMPS-ÉTÉ

En exclusivité sur laredoute.ch


RECETTE DU MOIS

CÎROC’N’ROLL Deux cocktails légers à base de vodka CÎROC recommandés par Vincent Dumesnil, mixologue pour Diageo pour danser toute la nuit sur du Buddy Holly.

CÎROC COLLIN‘S

CÎROC SOUR

Ingrédients:

Ingrédients:

50ml de vodka CÎROC 25ml de jus de citron 15ml de sirop de sucre Eau gazeuse pour compléter

50ml de vodka CÎROC 25ml de jus de citron 15ml de sirop de sucre 25ml de blanc d’œuf pasteurisé ou frais

Préparation:

Préparation:

Ajouter les ingrédients dans un verre Highball rempli de glaçon. Mélanger

Ajouter les ingrédients dans un shaker rempli de glaçons Bien shaker pour mélanger et émulsionner le blanc d’œuf Filtrer et servir dans un verre Old Fashioned rempli de glaçons.

Servir garni d’une tranche de citron

Servir garni d’une tranche de citron

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BEAUTÉ

NOUVEAUTÉS BEAUTÉ

FRESH SKIN

Avoir un teint frais, lumineux sur une peau rebondie à l’éclat naturel, et ce même en conditions de stress et de fatigue et de changements de saison ? C’est clairement le fantasme de chacune d’entre nous ! L’hydratation doit et être LE besoin essentiel pour sa peau. C’est que Chanel a saisi en créant la crème Hydra beauty Camellia Water. Crème fluide hydratante révélatrice d’éclat, enrichie en eau florale de camélia, ce petit bijou d’hydratation rafraîchit le teint instantanément. De fines nacres irisées captent la lumière, la réfléchissent et estompent les imperfections de surface pour parfaire la peau et illuminer les teints les plus ternes. Au cœur de la formule de cette nouvelle crème, l’extrait de camélia blanc présent pour rétablir l’équilibre hydrique est associée à un dérivé d’acide hyaluronique. En complément, on notera la présence de Blue Ginger PFA, puissant antioxydant extrait du gingembre bleu et qui protège la peau des radicaux libres et renforce son système d’auto-défense cellulaire. Hydra beauty Camellia Water Cream Chanel CHF 69.www.chanel.com

MASQUE PEELING

La marque tout droit venue de Corée - Dr.Jart+ - nous avait déjà bluffées avec son masque de gomme. Cette saison, elle signe un masque peeling infusé de dioxyde de carbone pour exfolier la peau en douceur et unifier notre teint. Plus besoin d’aller chez le dermatologue ! On enfile son masque à base d’une essence exfoliante enrichie en huile et en cristaux de sucre qui élimine les cellules mortes.Puis, on appliquez le masque équilibrant à la texture moussante. Une teinte violette change de couleur pour devenir bleue et indiquer le changement de pH de la peau. L'équilibre cutané est maintenu et la peau est plus éclatante. L'allantoïne apaisante et l'huile d'olive procurent hydratation et confort à la peau, qui est plus douce et repulpée. Dermask Ultra Jet Peeling Solution Dr.Jart+, chez Sephora CHF 7.50 l’unité www.sephora.ch

Mars.19

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BEAUTÉ

BAMBI EYES

Pour en mettre plein la vue dès le matin, on opte pour le nouveau mascara Wonder perfect Mascara 4D de chez Clarins ! Laissez vos faux cils au placard, ce dernier va vous faire découvrir les 4 dimensions d’un regard parfait. Avec en prime une action soin. Plus on le porte, plus les cils sont beaux, plus forts et plus longs. Le Wonder Perfect Mascara 4D enrobe tous les cils de la racine à la pointe pour les étoffer dès la première application. Grâce au Lash Boosting Complex qui prend soin d’eux, ils sont fortifiés et plus épais jour après jour. Sa texture enveloppe les cils pour un effet allongeant immédiat. Même le recourbe-cils qui n’est un plaisir pour personne surprend! Grâce à la combinaison de 3 cires végétales, dont la cire de rose, Wonder Perfect Mascara 4D gaine les cils d’un film léger pour une courbure absolument parfaite. A vous les yeux de biche de Bambi et le regard magnétique ! Wonder Perfect Mascara 4D Clarins CHF 41.www.clarins.ch

OBJECTIF PEAU ZÉRO DÉFAUT

Comment obtenir un effet peau parfaite sans être maquillée comme une buick volée ? On a trouvé la solution miracle avec une marque jusque-là inconnue: FILORGA et son oxygen-glow. Rides, pores, teint terne, manque d’uniformité, imperfections en tout genre prennent la poudre d’escampette pour nous laisser avec une peau parfaite. Plus besoin de retoucher ses selfies avec facetune ou mille et une autre applis beauty avec FILORGA et son oxygen-glow. Une action zéro défaut intensive grâce à un complexe d’oxygène, pour l’effet énergisant, d’acide hyaluronique pour l’effet lissant et repulpant et de Life-enzyme pour l’effet détoxifiant. Une action sublimatrice immédiate grâce à une formulation high-tech inédite renfermant une alliance de flouteurs optiques et de nacres illuminatrices. On peut désormais opter pour le #nofilterskin. Oxygen-glow soins super-perfecteurs éclat, soin contour des yeux, crème miracle, démaquillant gel et masque perfecteur FILORGA www.filorga.com

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Abonnez-vous au Fitness et profitez de tous les privilèges offerts par un Hôtel 5*

Abonnement BRONZE à CHF 2500.- | personne | an Accès de 5:00 à minuit, à la piscine et au fitness

Le Spa Valmont, Grand Hotel Kempinski Geneva Quai du Mont Blanc 19, 1201 Geneva, Switzerland Tél. +41 22 908 94 44 - reservation.lespageneva@kempinski.com


BEAUTÉ

DEUX FRAGRANCES QUI ENCENSENT NOS SENS CLARTÉ OBSCURE

La prolifique ligne For Her de Narciso Rodriguez s’enrichit d’un nouveau parfum, Pure Musc. Placé sous le signe de la dualité. Sonia Constant, son nez, a créé une fragrance chyprée musquée dans laquelle Narciso Rodriguez souligne la place centrale du musc, l’ingrédient signature de la gamme For Her. Ici, l’ingrédient phare de la gamme For Her se montre plus pur et séducteur. Son cœur précieux est entouré d’un bouquet floral infiniment lumineux. Le jasmin se mêle à la fleur d’oranger, tout en s’adoucissant de cachemire. For Her Pure Musc s’achève finalement par un duo d’ambre et de patchouli. Un joli bouquet blanc, floral, frais et poudré, entre muguet, lilas et amande, avec un petit effet « latex ». Une sorte de « Lilas Méditerranée », qui prolonge la ligne existante de façon complémentaire et élégante. for her PURE MUSC Eau de parfum Narciso Rodriguez www.narcisorodriguez.com

POLITESSES EMBAUMÉES

« Surgir ou s’éclipser, chaque chose en son heure » : c’est par ces mots que Serge Lutens introduit sa gamme des « Eaux de politesse ». Si le premier verbe s’applique à la plupart de ses parfums, saturés d’épices et de baumes (Ambre sultan, Arabie), ou déployant une matière jusqu’à la saturation (Iris silver mist, Tubéreuse criminelle), c’est le second qui sert de fil conducteur à cette nouvelle ligne, destinée à remplacer la collection des Eaux. On y trouvera désormais les créations les plus transparentes et discrètes de la maison : Santal blanc, Gris clair, Fleurs de citronnier, l’Eau froide, l’Eau de paille (mais pas l’Eau, qui conserve son packaging d’origine – il faut suivre), ainsi qu’une nouveauté, l’Eau d’armoise. Très loin de l’univers tout en verticalité des flacons sombres, le créateur et sublimateur de fragrances rares offre un nouvelle allure à ses parfums, une césure rythmée de transparence tel un cristal. A humer de manière illimitée. Eaux de politesse Serge Lutens www.sergelutens.com

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Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h Chemin JB Vandelle 8 1290 Versoix Suisse Face à la gare CFF parking sous l’immeuble +41 22 950 84 00 bolero@versoix.ch www.bolero-versoix.ch

exposition roger pfund du 2 février au 31 mars 2019


TRIP

LA PETITE ROME DES ALPES Par MINA SIDI ALI

Qu’est-ce qui se cache bien à l’autre bout du tunnel du Mont-Blanc, côté verso du toit de l’Europe ? Chez Go Out!, on avait tort d’avoir attendu si longtemps pour en percer les secrets. L’Italie y offre une Dolce Vita divinement perchée. Des stations de ski chics au charme désuet, un Skyway flambant neuf, un téléphérique unique qui se hisse à plus de 3500 mètres avec un domaine skiable praticable jusqu’en avril, le plus ancien parc national d’Italie, des vestiges romains et bien d’autres pépites y gravitent. Cette vallée encastrée dans les Alpes y distille quelques cartes postales d’altitude à vous couper le souffle! Pour ne rien gâcher, les Valdôtains sont réputés pour leur accueil chaleureux et leur talent à partager l’amour de leur région, dont la gastronomie exquise issue des produits du terroir. Go Out! a testé et s’est laissé charmer par la beauté de cette terre de rêve et de liberté. En route sur une bonne piste. Go Out! magazine

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TRIP

La Vallée d’Aoste. Cette rude province région autonome à statut spécial depuis 1948, à l’instar de la Sicile ou de la Sardaigne, se fantasme quelque peu farouche avec ses 400 lacs, ses 210 glaciers, plusieurs 4000 célèbres dont le Mont Blanc, le Mont Rose, le Cervin et le Grand Paradis. Une fois le tunnel du Mont Blanc passé, les belles surprises de la face cachée regorgent. Première halte? La vallée du Grand-Saint-Bernard aux abords de la frontière helvétique : Saint-Rhémy-en-Bosses pour y visiter l’établissement fabriquant le « Vallée d’Aoste Jambon de Bosses » (produit AOP), le vrai jambon du Val d’Aoste, et non celui nommé Aoste qui est fabriqué de manière industrielle en Isère! Aromatisé aux herbes de montagne, cette célèbre spécialité montagnarde est produite à 1600 mètres d’altitude depuis le XIVème siècle ! Les particularités gustatives du jambon, dont la maturation est d'au moins un an, sont dues à de nombreux éléments : la dextérité des « affineurs » (transmise de père en fils), le climat sec, l'exposition particulière et le croisement des flux d'air qui descendent des cols Malatra, Citrin, Serena et Grand-Saint-Bernard, qui créent un environnement idéal pour sa préparation et sa maturation. Le genévrier, le thym et les herbes de la vallée lui offrent un parfum délicat et aromatique, alors que le foin qui accompagne son affinage, lui donne une fragrance sensationnelle. A tester sur la route de la Dolce Vita où la gastronomie tient un rôle majeur.

Mars.19

Après ce passage obligé pour tout bon épicurien, on file droit à Aoste, surnommée, « La Petite Rome des Alpes » par les Romains, car elle était située stratégiquement, au croisement de la route menant en Gaule et de celle menant en Suisse. A elle seule, elle vaut le détour par ses nombreux joyaux architecturaux imprégnés par cette époque romaine. Son plan en damier, son impressionnant cryptoportique (galerie souterraine), ses remparts, l’antique Augusta Praetoria et son arc d’Auguste, sa porte prétorienne et les vestiges du théâtre figurent parmi les plus belles empreintes de l’Empire dans les Alpes. Le couvent de Saint-Ours, avec son église, son prieuré et son petit cloître, vaut aussi le coup d’oeil. La visite révèle une cité touristique dynamique, commerçante et gastronome. Dans cet envers du décor national, pas de pizzas, ni de gondoles, rien du folklore italien mais des trésors qu’on ne soupçonnait pas : fromages - toma ou fontina - charcuteries, vins locaux… On découvre même une bière artisanale locale, la B63 au packaging ultra moderne. Ce n’est que le début. La Vallée d’Aoste est divisée en 74 communes et abrite plus de 1000 hameaux, sans compter les 100 châteaux qui témoignent du rôle clé de la région au Moyen Âge.

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TRIP

Parmi ces derniers, Issogne détone dans le paysage châtelain. Situé à une quarantaine de kilomètres d’Aoste, cette demeure seigneuriale à l’allure austère ne paie pas de mine de l’extérieur en comparaison aux rivaux tels que Verrès (face à lui), Ussel, Sarriod de la Tour ou encore Fénis. Ce n’est vraiment pas celui qu’on aurait choisi de visiter sans les conseils de notre guide avisé, Omar Borettaz, auteur d’un doctorat sur la demeure en question qui nous explique que sous l’influence de la famille Challant, propriétaires du XIVème au XVIIIème siècle soucieux d’asseoir leur prestige, la demeure a été couverte de graffitis et fresques remarquables, éloquents témoignages de la vie dans la région pendant plus de quatre siècles. Omar Borettaz a répertorié un millier de tags en tout ! La visite des salles est tout aussi passionnante, par leur mobilier reconstitué, la grande cuisine médiévale à cheminées et son passe plats, les ornementations des salles d’Armes et de Justice.

CARNET DE ROUTE

S’y rendre La voiture est le mode de transport le plus approprié pour visiter la vallée d’Aoste. On y accède depuis Martigny par le Grand-SaintBernard où par le tunnel du Mont-Blanc depuis Genève. Où séjourner dans la région Notre coup de coeur pour son architecture ultra design et son offre plurielle niveau activités sportives: Camp Zero, premier hôtel 5* du Val d'Ayas ouvert depuis juillet 2018 Champoluc Vallée d'Aoste, Italie www.campzero.com Plus d’informations sur la région Visite guidée de la ville tous les dimanches en français. www.lovevda.it/fr

Ainsi, Aoste s’offre comme une porte ouverte sur le grand large, sur les sommets. De quoi nous donner des envies de quitter la ville en hiver pour aller dévaler les pistes et en été se régénérer en respirant l’air frais de la montagne et surtout profiter des trésors, passages secrets et d'histoires à rêver debout dont la région regorge !

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Exposition réalisée par Didier Guillon

Quand l’Art s’invite dans les magasins… Depuis une visite dans la capitale allemande avec sa fille cadette Valentine en 2017, Didier Guillon, Président du Groupe Valmont et de la Fondation du même nom, grand amateur d’art et artiste lui-même, a eu un coup de cœur pour Ivo, « le gorille cubiste » du zoo de Berlin. Pourquoi cubiste ? « Parce qu’à force de tourner dans sa cage de verre, Ivo a fini par se modeler tout en angles, ce qui lui donne une forme cubiste que même Picasso ou Georges Braque n’auraient pas désavouée. » explique Didier Guillon.

« On sent dans le regard d’Ivo, le gorille cubiste du zoo de Berlin, qu’il est soucieux. A force de contempler jour après jour, d’un angle à l’autre de sa cage, une litanie de visages tristes, il rêve de transgresser les règles du zoo, de pousser la porte de sa cage et de se métamorphoser en verre, papier, métal pour s’exposer de New York à Berlin sous d’autres formes et à d’autres regards. »

Après New York et Munich, une sélection de cette collection d’une trentaine d’œuvres arrive à Genève, au rez-de-chaussée du magasin Globus du 18 au 31 mars 2019.

Un engagement pour l’Art & la Beauté La Fondation Valmont perpétue son engagement philanthropique à travers un nouveau partenariat avec l’ONG 1001 Fontaines pour une réponse locale, innovante et pérenne à l’accessibilité à l’eau potable. Du 18 mars au 31 mai 2019, à l’occasion du lancement de sa ligne Purity, Valmont reversera 5 CHF à 1001 Fontaines pour chaque produit vendu à Globus Genève, Zürich, Lucerne, Jelmoli Zürich et à La Maison Valmont Lausanne.

Globus Genève, Rue du Rhône 48 au RDC

La Fondation Valmont met également en vente deux œuvres en faveur de 1001 Fontaines.

Gorille Murano, Didier Guillon, CHF 2’500 H.T.

www.fondationvalmont.com

Gorille de Valentine, Didier Guillon, CHF 1’000 H.T.


TRIP

TUTOYER LE TOIT DE L’EUROPE Par MINA SIDI ALI

A la fois voisin et dépaysant, exotique et familier, Courmayeur nous donne des envies d’ailleurs. Halte obligatoire lors de toute visite à Aoste, impossible de louper ce village perché à 1224 mètres d’altitude niché dans un milieu enchanteur et verdoyant entouré de sapins et mélèzes, montagnes, glaciers et magnifiques villages typiques situés le long du Dora Baltea, le fleuve qui traverse la localité et toute la Vallée d’Aoste. Son SkyWay, téléphérique high tech se hisse à plus de 3500 mètres au niveau du Mont-Blanc avec une plate-forme à 360º posée sur le sommet. L’air est rare, le panorama lui époustouflant ! On a le sentiment de pouvoir toucher du doigt le Mont Blanc. En février dernier, on a décidé d’y faire une seconde halte pour y découvrir un concept original : un dîner sous les étoiles dans un dôme ! Une expérience à vivre plus qu’à raconter. Morceaux choisis. L’expérience gustative promettait aux convives de découvrir le mariage unique de la cuisine géorgienne alliée aux produits du terroir de Courmayeur. L’expertise affûtée de la chef exécutif du « Cafe Littera » de Tbilisi (Géorgie), réputée pour sa cuisine green et nommée par le Guide Gault&Milau « Chef femme de l’année 2019 » a validé cette volonté. Tekuna Gachechiladze travaille à l'instinct et avec son âme, façon fiche cuisine improvisée, sent quand il faut rajouter du sel ou des épices, ou encore des produits du terroir comme les artichauts, ail sauvage et champignons peu présents dans la cuisine traditionnelle géorgienne qu’elle revisite à merveille. Sa ferveur à mettre en valeur les produits du terroir et les zones rurales de son pays natal s’intègre à merveille à la philosophie de l’évènement gourmand de pointe organisé par Courmayeur : « Lo Matsòn », projet qui met l’accent sur la valorisation des producteurs locaux et leur savoir-faire, tout en respectant la réhabilitation des anciennes traditions culinaires de la Vallée d’Aoste. L’éventail gustatif de la cuisine géorgienne de cette chef aussi douée que chaleureuse n’est qu’un des aspects qui a rendu ce dîner sous les étoiles inoubliable ! Tous les bénéfices des dîners aideront des associations locales engagées dans des activités de premiers soins et pour garantir l’accès au sport à tous.

A la sortie du tunnel du Mont-Blanc, Courmayeur nous fait de l’œil. Terres historiques de l’alpinisme, la station permet même aux plus flemmards des touristes de gravir des sommets et de connaître ainsi le frisson des cimes. Au-delà de son charme de station alpine et sa kyrielle d’offre en matière d’activités sportives, Courmayeur séduit également par ses événements ponctuels. A l’instar du dernier en date qui a pris place du 13 au 16 février - un dîner de bienfaisance signé de la chef géorgienne Tekuna Gachechiladze, dans un dôme géodésique, sous les étoiles - nous a bluffé. Face au Mont Blanc, le village proposait quatre soirées exclusives dotées de 32 couverts uniquement par dîner dans un décor naturel à couper le souffle : au coeur du village magique d’Entrèves. Pour s’y rendre, rien de tel qu’une balade en calèche, pour admirer le ciel étoilé et la magie de la nature. Go Out! magazine

Plus d’informations: http://courmayeurmontblanc.it

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37e édition 5 –13 avril 2019 cullyjazz.ch

Antibalas Blick Bassy El Comité feat. Ibrahim Maalouf & Yilian Cañizares Emile Parisien Quartet Erik Truffaz Quartet Ezra Collective Fatima Jacob Banks Julian Sartorius Oumou Sangaré

Mahalia Nubya Garcia Rhoda Scott Ladies All Star Sarah McCoy Stanley Clarke Band Théo Ceccaldi Yaron Herman Programmation complète sur www.cullyjazz.ch


OBJET DU MOIS

TORPILLES SONORES

Ultimate ears nous sort la grosse artillerie ! Ces nouvelles enceintes - Boom 3 et Megaboom distillent un son inégalée en s’armant d’une durabilité presque illimitée ains que d’une utilisation des plus simples. Nomades, waterproof et avec fonction bluetooth, elles ont été repensées avec une fibre haute performance bicolore inspirée des vestes de motos et des équipements anti-incendie. Autre plus: ces enceintes sont dotées d’un bouton magique sur le haut de l’enceinte pour un contrôle intuitif de la musique. Le son immersif à 360 degrés fournit des basses plus profondes et un son plus clair par rapport à la version originale de MEGABOOM, de quoi déjà planifier la prochaine soirée Go Out! Prix : BOOM 3 : 169 CHF MEGABOOM 229 CHF L’application gratuite BOOM & MEGABOOM by Ultimate Ears est disponible pour iPhone sur l’App Store et pour AndroidTM sur Google Play. Pour plus d’informations, vous pouvez aller sur www.ultimateears.com.

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SMART BODY TRAINING

Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève le-melrose.ch @lemelrose.geneva


COLLAB DU MOIS

ALEXA CHUNG X JUJU

LA NORMA

C’est durant le défilé printemps/été 2019 d’Alexa Chung à la London Fashion Week qu’on a découvert ces joyaux à talons gélifiés ultra ludiques ! En collaboration avec JuJu, les créateurs originaux de The British Jelly Shoe, la styliste britannique apporte une touche de nostalgie glamour à notre garde-robe avec ces deux modèles de chaussures - disponibles en jaune, transparent ou fumé - l’un orné d’une boucle incrustée de diamants sur un talon bloc et l’autre doté d’une couronne de cristal sur talon plat. Une jolie madeleine de Proust en gélatine à porter avec chaussettes ou mi-bas ! www.alexachung.com

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MODE

POSTERS PORTABLES Par MINA SIDI ALI

La musique inscrite dans son ADN, fada d’art contemporain et ex-professeur ès mode, le designer belge Raf Simons a su au fil des ans imposer sa griffe stylistique avec des collections minimalistes aux lignes architecturales avant-gardistes. Le temps d’une capsule printemps-été 2019, il s’immisce à nouveau dans l’univers street d’Eastpak! Pour cet énième duo avec l’enseigne spécialisée en sac à dos et figure de proue du style de vie urbain, l’ex-directeur artistique de Jil Sander, Dior et Calvin Klein nous balance avec brio des créations inspirées de la scène underground des années 80, une période chère au créateur. A la carte ? Quatre modèles terriblement arty, auréolés d’un graphisme fulgurant et ornés de portraits de la sous-culture punk: le Poster Backpack, un sac à dos XXL ultra fonctionnel, le sac Poster Padded satiné, en mode collector backpack Eastpak, le Poster Tote, un cabas extra large bardé d’une multitude de poches et le Poster Waist Bag, un sac banane dont on est déjà fan. Tête-à-tête avec Raf Simons, ambassadeur d’une nouvelle vague de créateurs aussi discrets que doués. Mars.19

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MODE

Raf Simons et Eastpak, un duo typique. Comment vous êtes-vous rencontrés et comment a débuté la collaboration entre les deux marques ? Très naturellement et spontanément. Nous avions l’envie commune d’associer les vêtements de luxe pour hommes aux « street kids ». Tout est parti de cette volonté.

transformé en New Wave. J'ai toujours été fasciné par la façon dont la mode a contribué à construire, confirmer les identités dans ces sous-cultures. C'était tellement créatif cette manière dont les ados transformaient alors leurs vêtements en quelque chose d'autre, en coupant ou en ajoutant des éléments pour les personnaliser. Cela reflète leur sous-culture avec beaucoup de référence à la musique qu'ils aimaient. Les photographies associées à ma dernière collection avec Eastpak sont un hommage à cette génération.

Comment expliquer la synergie entre les deux marques. Pourquoi matchent-elles si bien ? Je dirai que les deux enseignes partagent plusieurs similitudes et une complémentarité également ! Eastpak entretient des liens étroits avec la culture des jeunes, et il existe une compréhension et un respect mutuels entre les deux marques.

Vos collaborations sont-elles toujours liées à votre collection principale ? Oui, effectivement cela fait toujours référence à l’histoire que je veux raconter durant la saison.

Comment se traduit cette complicité dans cette dernière collaboration? Quel en est le concept ? Ici on s’est inspiré des affiches qui tapissaient les chambres d’ados à la fin des années 70 et au début des années 80. On fait également référence à la haute couture du milieu du XXème siècle à travers l’usage de certains matériaux que nous avons utilisés et aux multiples poches que nous avons incorporées à ces modèles.

Beaucoup de jeunes s’intéressent à vos créations. Quel est votre secret pour vous connecter aux jeunes consommateurs et à faire en sorte qu’ils dépensent leurs ressources parfois limitées pour des articles de mode haut de gamme ? Je dirai que ce n'est pas un objectif en soi, mais peutêtre est-ce dû au fait que la jeunesse est une grande source d'inspiration pour moi et mon travail. Avec cette collaboration, nous essayons de rendre notre marque plus accessible à tous, et en particulier aux jeunes fans de la marque qui aimeraient posséder une pièce de Raf Simons.

Pourquoi avoir choisi le style photographique de jeunes punks sur les sacs et les vêtements de votre collection SS19 ? En quoi cette sous-culture est-elle pertinente aujourd'hui et que signifie-t-elle pour vous ? Je me suis inspiré de cette période de la fin des années 1970 au début des années 1980, lorsque le punk s'est Go Out! magazine

www.eastpak.ch rafsimons.com

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TECH

HUAWEI NOUS ÉMERVEILLE Par MINA SIDI ALI

La firme de téléphonie chinoise Huawei nous a bluffé lors d'un concert inouï donné dans la salle du Cadogan Hall à Londres en février dernier. L'orchestre de l’English Session Orchestra convié pour l'occasion a joué au public ce soir-là, la fin de la symphonie n°8 de Franz Schubert, composée par une intelligence artificielle. Une grande première, puisque le compositeur autrichien qui l'avait débuté en 1822, ne l'avait jamais achevé, mort quelques années plus tard de la syphilis. Close-up sur ce coup de génie à graver dans les mémoires. Mars.19

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TECH

L’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus place dans notre quotidien, sans que l’on réalise réellement. Et elle envahit rampement le marché de la téléphonie bien que concrètement cela s’avère assez difficile de vraiment prendre la mesure de ce à quoi peut vraiment servir un réseau neuronal dans un smartphone. Un vrai sujet de société qui suscite autant d’inquiétudes que de fantasmes ! L’IA et le machine learning, c’est la promesse de pouvoir automatiser des tâches jusqu’ici réservées à l’être humain : reconnaissance des visages, retouche d’image intelligente, conduite autonome, synthèse vocale, mais aussi expression artistique… mais pas que! Le célèbre constructeur chinois Huawei nous le prouve. Pas toujours là où on l’attend - on se souvient encore de son StorySign, une application visant à rendre la lecture accessible aux enfants sourds - il revient en février dernier, dévoiler une version inédite de la Symphonie n°8 de Franz Schubert. Plus connue sous le nom de « symphonie inachevée » – parce qu’elle ne comporte que deux mouvements – l’oeuvre est restée incomplète pendant 197 ans malgré plusieurs tentatives infructueuses de la compléter. En février dernier, Huawei a relever le challenge de l’achever en alliant les aptitudes de l’IA présents dans son smartphone Mate 20 Pro et l’expertise humaine pour composer les deux derniers mouvements. Cette prouesse technique musicale a pris vie lors d’un concert en direct au Cadogan Hall de Londres le 4 février dernier. Les 66 musiciens de l’English Session Orchestra ont joué devant un public de plus de 500 convives, présentant pour la première fois cette fin inédite de la Symphonie n°8 de Schubert. Pour l’occasion, la firme chinoise a lancé un site et permet à chacun de télécharger et écouter (MP3 ou WAV) cette « version achevée ».

Cette performance met avant les possibilités offertes par l’intelligence artificielle et la puissance des puces qui équipent et équiperont demain nos smartphones. Mais comment a t’elle procédé pour relever ce challenge symphonique ? Après avoir analysé le timbre, la hauteur et la métrique des deux premiers mouvements déjà existants de la symphonie, le modèle d’IA a généré la mélodie des deux mouvements manquants, le troisième et le quatrième. Huawei a ensuite collaboré avec le compositeur Lucas Cantor, lauréat de plusieurs Emmy Awards, pour la création d’une partition d’orchestre à partir de la mélodie obtenue. Le travail de l'IA et de Lucas Cantor fut de proposer deux mouvements supplémentaires, faisant passer l'oeuvre d'environ 27 minutes à 48 minutes. Le compositeur a retravaillé celle-ci durant environ 9 mois pour que celle-ci tende à rester fidèle au style de la Symphonie n°8 de Schubert. Ainsi, la machine a digéré 90 morceaux de Schubert et quelques autres de ceux qui ont influencé le compositeur viennois. Mais bien que les musicologues s’accordent à dire que sur cette œuvre, le musicien avait commencé à explorer un nouveau territoire musical, le passage mélodique de l'I.A ne représentait pas tellement l'univers musical de Franz Scubert. Difficile certes de donner une fin à une oeuvre préromantique, traversée par des tempêtes tragiques et de moments paisibles sans la dénaturer. Au-delà du résultat quelque peu insolite, cette prouesse technique souligne néanmoins un point fondamental : la symbiose entre la machine et l'être humain peut faire des merveilles. Chapeau bas Huawei ! L'API (interface de programmation) sera disponible sur le site developper.huawei.com pour les plus téméraires qui voudraient répéter l'expérience, pourquoi pas avec Beethoven ou Chopin encore. https://consumer.huawei.com/ch-fr/

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AUTOMOBILE

FERRARI AGUERRI Par RAYANE M’ZOURI

©LNNN- Ferrari

Comment vous expliquer ce qu’est une Ferrari quand vous n’avez jamais conduit ce type de bolide quasi fantasmagorique ? Vous me rétorquerez que tout le monde souhaite conduire ces mastodontes de l’automobile. En mars dernier, on a eu la chance de découvrir la nouvelle monture de l’écurie: la Ferrari GTC4Lusso. Avec son moteur V12 GT, son nouveau système 4RM-S breveté par l’enseigne italienne qui garantit une maniabilité exceptionnelle même sur les surfaces à faible adhérence, sa carrure sportive et sa silhouette épurée et effilée similaire au break coupé, on a fondu comme neige sous soleil, avant même d’avoir appuyé sur la pédale! Imaginez planer en 3.4 secondes à plus de 100km/h sans vous en rendre compte! On l’a testé et on a du mal à en revenir indemne. Fragments choisis. Mars.19

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AUTOMOBILE

©LNNN- Ferrari

Nouvelle bête de chez Ferrari, la Ferrari GTC4Lusso a plus d’un tour sous le capot. Outre le fait qu’elle vous roule des mécaniques du coin de ses phares, on sent sa puissance à distance ! En mars dernier, lors de la présentation du nouveau modèle en haute montagne à Salzburg (Autriche), on était très enthousiasmé à l’idée d’empoigner le volant de celle-ci, qui plus est dans les conditions dans lesquelles nous l’avons testée : sur la neige! Ses 4 roues motrices et directrices, ainsi que ses 4 driving mode (sport, wet, comfort, snow) la rendent contrôlable sur toutes surfaces, malgré ses 690 chevaux.

même à bas régime (les connaisseurs comprendront). Elle délivre des performances d’une véritable sportive pursang avec une vitesse maximale de 335 km/h. En outre, la GTC4Lusso bénéficie ainsi d’une amélioration de son taux d’émission de CO2/km/cv, qui est de 0,51 g, ce qui comblera tous les amoureux de bolide à frissons, défenseurs de l’environnement. De Genève à Verbier, vous ne ferez qu’une rondade de ces aléas climatiques, tout en profitant du voyage. On profite de son confort absolu avec ses quatre sièges (la famille peut aussi faire partie de l’aventure), son intérieur cuir made in Italy somptueux, travaillé de manière minimaliste, sa performance semblable aux meilleurs modèles de voitures de sport de sa catégorie, alliant sécurité et exaltations... vous pourrez difficilement y résister. Pour résumer, de ce vrai régal en terme d’adrénaline, retenez que sur neige comme sur route humide ou sèche, elle déploie au-delà de ses très beaux atours tous ses atouts.

Lors de l’événement nous avons eu la chance de déraper sur la glace avec un mode « snow » permettant au conducteur d’avoir une adhérence au sol presque stupéfiante : un simple bouton à tourner et vous avez beau accélérer et tourner dans tous les sens, la voiture retombe toujours sur ses pattes, avec une polyvalence dans toutes les conditions de conduite toute en conservant son élégance féline hors pair. Lorsque vous êtes en mode « sport », la Ferrari GTC4Lusso vous en fait voir de toutes les couleurs! A vous de la dompter, elle reste cependant extrêmement malléable et rassurante. Pas de frayeur au volant de cette voiture au bénéfice d’une technologie de pointe, à moins de la faire ronronner à son maximum, car elle en a sous le capot.

Modeno Cars SA - Concession Ferrari Officielle Chemin des Aulx 21, 1228 Plan-les-Ouates 022 757 87 87 www.ferrari.com

En outre, un régime maximal de 8 250 tr/min avec un moteur qui développe un couple maximum de 697 Nm à 5 750 tr/min, dont 80 % sont disponibles dès 1 750 tr/min, ce qui permet à la GTC4Lusso d’offrir une réactivité exemplaire, Go Out! magazine

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En mars, drôles de gen(re)s ! trois spectacles autour du genre...

Le complexe de Chita

Du 1er au 10 mars 2019 adultes, ados, dès 10 ans

Quand les animaux en disent long sur le genre humain (et masculin) Infos et billets : www.marionnettes.ch Théâtre des Marionnettes de Genève

Filles et soie

Du 13 au 24 mars 2019 adultes, ados, dès 5 ans

Trois contes revisités pour nous parler du corps des femmes Infos et billets : www.marionnettes.ch Théâtre des Marionnettes de Genève

Chambre noire Du 27 au 31 mars 2019 adultes, ados, dès 16 ans

Plongée bouleversante dans la vie flamboyante d’une féministe extrémiste Infos et billets : www.marionnettes.ch Théâtre des Marionnettes de Genève


RDV PRIS

Spy vs. Spy, 1984

EXPOSITIONS

LIVE AILLEURS

EN FAMILLE CLASSIQUE

DANSE CINÉMA THÉÂTRE Go Out! magazine

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CINÉMA

ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ

CYCLE D ’HIVER 2019 UNIGE

Raoul Coutard. Ce nom ne vous dit sûrement rien, et pourtant, l’homme en question a fortement contribué à l’ascension du mouvement de La Nouvelle Vague dans les années 60. Le chef opérateur a côtoyé les mythiques réalisateurs que sont Godard, Truffaut, Garrel ou encore Costa-Gavras. Ce véritable maestro de la prise de vue à participé à plus de soixante long-métrages, dont quatre seront projetés au ciné-club UNIGE pour le dernier mois de son cycle d’hiver. L’occasion de découvrir ou redécouvrir les classiques de la nouvelle vague tels que Jules et Jim de François Truffaut (1962), histoire d’amour impossible sur fond de première guerre mondiale ou encore Z, le chef-d’œuvre engagé de Costa-Gavras (1969). Enfin, Prénom Carmen de Jean-Luc Godard (1983) et La naissance de l’amour de Philippe Garrel (1993) clôtureront cette hommage à une figure méconnue du cinéma mais ô combien importante. Dans l’ombre de la nouvelle vague : Raoul Coutard Jusqu’au 25 mars Plus d’informations sur www.unige.ch

BOY ER A SED

La deuxième réalisation de Joel Edgerton dépeint la vie de Jared Conley, 19 ans, qui va devoir faire face à l’incompréhension générale de son entourage suite à la révélation de son homosexualité. Son père, le pasteur de la ville, décide de l’envoyer en thérapie de conversion, procédé qui s’apparente davantage à une torture mentale. Cette histoire n’est pas fictionnelle, elle est adaptée de l’autobiographie de Garrard Conley, Boy Erased: A Memoir. De par sa mise en scène tout en retenue, la performance de ses acteurs ainsi que l’apport d’une certaine réflexion quant au sujet traité, l’œuvre du réalisateur/acteur/producteur australien ne laisse pas indifférent, voire même émeut. Difficile de ne pas se prendre d’affection pour Jared (Lucas Hedges), victime collatérale du fanatisme de son père (Russell Crowe) ainsi que du mutisme de sa mère (Nicole Kidman) malgré la situation. Poignant. Boy Erased de Joel Edgerton Sortie le 27 mars

Juillet-août 2018

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CINÉMA

LA SÉRIE DU MOIS : LE NOM DE L A ROSE

Adaptée du film éponyme et accessoirement culte de Jean-Jacques Annaud, cette mini-série de huit épisodes s’annonce prometteuse. Pour rappel, l’histoire met en scène Guillaume de Baskerville, moine franciscain témoin d’une série de meurtres au sein d’une abbaye bénédictine. Epaulé par son novice Adso de Melk, l’homme se lance dans une enquête risquée en pleine période d’Inquisition. Le réalisateur italien Andrea Porporati tente le pari de livrer une série à la hauteur de son prédécesseur filmique. Même si on ne sait au final que peu de choses sur la série, difficile de ne pas se laisser tenter à la vue du casting : John Turturro (The Big Lebowski), Rupert Everett (Black Mirror), Michael Emerson (Lost), James Cosmo (Games of Thrones) ou encore le français Tchéky Karyo (Un long dimanche de fiançailles). Suffisant pour égaler le long métrage ? Réponse début mars. Le Nom de la Rose de Andrea Porporati Le 5 mars sur OCS

US

Suite à son premier long-métrage multi-récompensé Get Out, Jordan Peele revient nous hanter avec une seconde mouture réussie. Force est de constater que le réalisateur de 40 ans poursuit sa lancée horrifique, ayant pourtant fait ses classes au sein de séries comiques dont l’excellente Key & Peele. Us donc, c’est l’histoire du couple Wilson et de leurs trois enfants, partis se reposer dans leur résidence secondaire. Ils sont très vite rejoints par leurs amis mais aussi par une famille inconnue aux intentions meurtrières. Rarement un film d’épouvante n’aura généré une telle tension à l’écran. Doté d’une mise en scène et d’une bande originale soignée, l’œuvre réunit entre autres Lupita Nyong'o (12 Years a Slave) et Winston Duke (Black Panther) qui de par leur jeu contribuent grandement à cette montée de tension crescendo. Difficile d’écouter le classique I Got 5 on It de Luniz sans frissonner après le visionnage de cette pépite d’horreur psychologique. Us de Jordan Peele Sortie le 20 mars

Go Out! magazine

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU’AU 23 MARS AUBERT-JANSEM GALERIE Rue Saint Victor 11, 1227 Carouge 022 342 55 56 aubertjansem.ch Vernissage dans le cadre de ArtCarouge les 2 et 3 mars

© Bae Sejin

BAE SEJIN WORKS ON PAPER

Dans le cadre du weekend de vernissages organisé par l’association Art Carouge, la galerie Aubert-Jansem nous fera découvrir Bae Sejin, une artiste sud-coréenne qui nous transportera dans les cultures et traditions de son pays, et notamment un de ses arts séculaires, la porcelaine, avec son exposition Works on Paper. À travers des méthodes ancestrales, l’artiste nous emmène dans une rencontre étonnante entre verticalité et fragilité du matériau, ou comment adapter l’art de la porcelaine à un nouveau support. À cette méthode de travail et ce questionnement sur la verticalité de la porcelaine, s’ajoute un thème exploré par l’artiste : la question du temps et de son passage, immuable, impossible à maîtriser. L’approche du travail de la porcelaine par Bae Sejin, ancrée dans ce questionnement, nous mène à penser notre propre aliénation face à un monde survolté. Bae Sejin interroge notre relation au temps et nous propose de visiter un univers où il se voit retranscrit, d’observer ses œuvres délicates, véhiculant une tradition lointaine, une sagesse qui nous est ici inconnue. Une exposition nous demandant de prendre le temps. ADG

DU 21 AU 23 MARS CATCH THE CITY @ 3 SENTIER DES SAULES

ROXANE SHEYBANI HUMANITÉ BRUTE

3, sentier des Saules – 1205 Genève www.facebook.com/events/249056819351664

A l’orée du printemps, quoi de plus alléchant que de trinquer aux abords du Rhône, qui plus est en découvrant les œuvres d’une jeune artiste genevoise à l’occasion d’un vernissage? C’est ce que propose Catch The City ce 21 mars dès 17h à l’accueillant espace du 3 Sentier des Saules, où il s’agira d’admirer – et pourquoi pas d’acquérir ! – les dessins de Roxane Sheybani, pour qui dessiner se conjugue avec « un besoin de faire », lors d’une soirée placée sous le signe de la convivialité et des échanges. Attributs non fortuits, puisque selon l’aveu même de l’artiste, qui officie en tant qu’avocate le jour, l’organisation de l’exposition – dont l’idée est venue de l’une de ses amies à laquelle elle avait offert un dessin – s’est assortie de nombreuses discussions et moments de partage. Ce, notamment autour de la sélection des dessins (trente en tout, figurant la beauté humaine par le biais de la graphite, du fusain, de pastel et quelques peintures,) donnant naissance à des dialogues enthousiasmés autour de l’art transcendant le matériel et le quotidien, et au cours desquels Roxane Sheybani affirme qu’elle a découvert « avec joie ce que l’art partagé peut produire ». Et si nous allions en faire de même ? NR

© Roxane Sheybani


EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU’AU 28 MARS GALERIE RUE DES ARTISTES

ROBOTS BIENVEILLANTS DE ARIEH LEWERTOFF

Salle Centrale de la Madeleine (3e étage) Rue de la Madeleine 10 - 1204 Genève carrefourdesarts.ch

Ceux qui ont déjà regardé le vieux transistor du grandpère comme une base spatiale savent, Arieh Lewertoff lui savait sans doute, et a surtout sauté le pas de transformer ses visions créatives en oeuvres d’art. Ses robots aux expressions parfois attendrissantes font écho à la tendance naturelle de l’être humain de donner vie et expression, la paréidolie. L’époque est à la conscientisation des masses que les trente glorieuses n’étaient qu’un leurre à la limite du criminel, et la réflexion doit nécessairement passer aussi par la question de savoir que faire avec ces téra-tonnes de coquecigrues produits et jetés chaque minute que l’Univers fait. Excellent exemple d’upcycling, ou comment recycler et upgrader. La galerie Rue des Artistes accueille des artistes en devenir et constitue le bras armé créatif de l’association caritative Carrefour Rue. VM

JUSQU’AU 30 MARS NEXT DOOR GALLERY

FILIP LEU BACKPIECES

Rue de l’Arquebuse 16, 1204 Genève 022 320 90 57 www.next-door.ch

Go Out! magazine

L’art du tatouage n’est aujourd’hui plus à questionner. Cette pratique à part entière, ancestrale mais également toujours à la recherche d’innovations et d’excellence, quitte aujourd’hui la peau pour décorer les murs d’une galerie genevoise. La Next Door Gallery nous invite à découvrir les œuvres de Filip Leu, devenu l’une des figures incontournables du tatouage au niveau suisse mais également mondial. Pour cette exposition, intitulée Backpieces, pas de photos d’œuvres préexistantes, mais des œuvres originales dessinées expressément pour l’exposition, tout en gardant l’adaptation au corps humain à l’esprit, chaque dessin étant pensé de manière à sublimer ce dernier. Autodidacte talentueux, Filip Leu nous fera découvrir à travers des esquisses réalisées au fusain son univers fondé sur un motif ancestral du tatouage, le crâne. Décliné en une trentaine de pièces, ce symbole du temps qui passe et de la fragilité de la vie nous démontre ainsi qu’entre tatoueur et artiste, seules subsistent la différence du support et l’omniprésence du corps. Une exposition qui vous collera à la peau. ADG

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU’AU 30 MARS PALAIS DE L’ATHÉNÉE - SALLE CROSNIER Rue de l’Athénée 2 - 1205 Genève www.societedesarts.ch/events/event/pauline-cordier

© Pauline Cordier

PAULINE CORDIER, FLOT-FUYANT Durant trente jours, la Salle Crosnier accueille le travail de Pauline Cordier. L’artiste, qui travaille principalement avec le dessin et la sculpture, s’intéresse aux échanges potentiels entre matériaux disparates, issus du quotidien, et images trouvées, imaginées. En résultent ainsi des formes sculpturales, qui tout en faisant dialoguer entre eux les éléments les constituant, s’articulent également avec le lieu où elles se déploient. Pour FLOT-FUYANT, sa première exposition solo, Pauline Cordier continue cette recherche autour de l’interdépendance, du lien, du lieu. Un bassin circulaire occupe l’espace central ; il devient un réceptacle pour les gouttes d’eau s’écoulant via une fissure dans la verrière, juste au-dessus. Et sur les murs de la deuxième salle se déploient des impressions : elles rappellent les potentialités de la mémoire de l’eau, attestent d’un jeu quant à la matérialité du papier, et offrent un nouveau support à la recherche sculpturale de l’artiste. EDD

JUSQU’AU 29 JUIN GALERIE PATRICK GUTKNECHT

JEAN-BAPTISTE HUYNH

Rue de Saint-Léger 28, 1204 Genève 022 312 32 14 www.gutknecht-gallery.com

La photographie et la lumière sont deux mondes indissociables, et Jean-Baptiste Huynh, photographe franco-vietnamien, l’a bien compris. Plus jeune artiste ayant été exposé au musée du Louvre de son vivant, mais aussi sujet d’une exposition actuellement proposée par le musée Guimet à Paris Artiste, il apprend par lui-même les différentes techniques de photographies, mais aussi de tirages, et surtout d’éclairage, un aspect majeur de son travail. Pour son exposition à la galerie Patrick Gutknecht, il nous propose une sélection de photographies mêlant portraits mais aussi nus, ou encore des sujets plus minéraux, ne se limitant pas à une unique thématique. Cette variété dans le choix de ses sujets se justifie par une volonté tout autre, celle de la recherche et de la maîtrise de la lumière. Dans ses œuvres, aucun artifice, mais une photographie épurée, intime, et des sujets toujours parfaitement mis en valeur par son travail sur l’éclairage, une thématique qu’il recherche et interroge depuis maintenant de nombreuses années. ADG

HUYEN – Huyen Lotus © 2015 Jean-Baptiste HUYNH


TÉÂTRE ET DANSE

DU 13 AU 24 MARS ASSOCIATION POUR LA DANSE CONTEMPORAINE

20h30 THE WIDE WEST SHOW GREGORY STAUFFER, JOHANNES DULLIN ET ARIEL GARCIA Après avoir acquis leurs terres des pires des façons, les colons du Nouveau-Monde ont continué de pousser toujours plus à l’ouest tout en développant les villes de la côte est à une vitesse incommensurable par rapport au passé de l’humanité. Rapidement, deux mondes de plus en plus différents en ont résulté, l’un fait de toques en fourrure de mustélidés, l’autre de haut-de-formes et c’est l’histoire de la mise en scène du premier pour le plaisir de second qui a formé des Wild West Shows d’une Amérique naissante. Comme ses lointains cousins, le Wide West Show met en scène un monde en soi, cette fois-ci pas aussi explicite qu’un Smith & Wesson mais dont on aurait gardé l’idée et l’effet. Liquid Modernity, la liquéfaction accélérée des structures passées, une occasion de profiter d’une bonne prise de recul dansée. VM

82, rue des Eaux-Vives - 1207 Genève adc-geneve.ch

musée

PRISON exposition

date

6.02 — 18.08.2019

en co-production avec


CLASSIQUE

LE 16 MARS STUDIO ERNEST-ANSERMET Passage de la Radio 2 - 1205 Genève locg.ch 20 CHF (gratuit pour les moins de 12 ans)

16h (portes : 15h) GARGANTUESQUE : QUATRE HEURES D’ARIE N°2

Parce que la frigidité des sujets graves peut peser, Rabelais, figure littéraire centrale de la Renaissance à travers la fantaisie musicale de Jean Françaix, est là pour nous l’alléger. L’histoire de Gargantua et Pantagruel son géniteur représente des personnages très anciens, voire d’anciennes divinités pré-chrétiennes, voire pré-indo-européennes. Ainsi, se replonger dans leur geste c’est aussi quelque part se reconnecter avec l’archaïque de nos contrées, jusqu’au néolithique s’il le faut. L’incommensurable Arie van Beek et ses très respectables capacités dirigeront Joan Mompart en qualité de récitant, et l’Orchestre de Chambre de Genève pour une représentation unique. VM

LE 4 AVRIL

17h

VICTORIA HALL

BANDE-SON : CONTES & LÉGENDES

14, rue du Général-Dufour - 1024 Genève ville-ge.ch/culture/victoria_hall/ De 10 à 30 CHF

Ceux qui pensent que la musique classique et ses mélopées fondatrices sont réservées à une frange de la population plutôt versée dans les conventions que dans l’émotion, il y a lieu d’inférer ici une telle accusation. L’Orchestre BandeSon, avec le soutien tactique du Choeur de l’UNIL et la Maîtrise du CPG le tout dirigé par Thierry Besançon, et Marie McCord en soprano, c’est plus de 250 artistes qui vont s’aventurer sur les bandes originales de Hook de John Williams, Peter Pan de James N. Howard, Legend de Jerry Goldsmith, Shrek de Harry Gregson-Williams, Edward aux Mains d’Argent, Sleepy Hollow et Alice au Pays des Merveilles de Danny Elfman, Willow de James Horner, et du Seigneur des Anneaux de l’immense Howard Shore, ce qui soit-dit en passant fait beaucoup de vieux mâles blancs, mais enfin bon. Fantasy rules ! VM


LIVE ET FESTIVALS

LE 22 MARS LE ZOO / USINE 4, place des Volontaires -1204 Genève lezoo.ch

© Remy Golinelli

Lemanic Modern Ensemble Pierre Bleuse direction Clara Meloni soprano Tedi Papavrami violon

DJ AZF Une performance de l’expérimentée djette parisienne AZF, c’est comme une bonne claque dans la gueule : en l’occurrence, ça remet les idées en place quant à comprendre ce qu’est un authentique et radical set techno qui explose tout sur son passage. Un témoignage glané sur la toile compare une perf’ d’AZF à un « punk à chien chez les hipsters ». Salutaire, donc ! Avec, en lieu et place de la douleur laissée par une torgnole, la garantie de se défouler comme jamais grâce à une adrénaline massivement distillée par des rythmiques appuyées et des nappes mélodiques bien indus’ et dark à souhait. En plus, il n'y a qu’à la voir mixer, AZF prend son pied autant que son public. Cela ne vient pas de nulle part, puisqu’Audrey – à la ville – est avant tout une artiste engagée, envisageant l’univers des clubs comme un espace privilégié pour le partage de valeurs positives, et qui voit dans la musique un puissant vecteur de communication. Après l’avoir conviée une première fois l’an dernier, le Zoo nous invite donc à venir tendre l’autre joue, et, autant le dire, on ne va pas se faire prier. NR

les concerts du dimanche 18-19

07 04 2019 à 17h

G. Ligeti Concerto pour violon G. Mahler Symphonie no 4 en sol majeur (orchestration de Nicolas Bolens 2019)

Victoria Hall

Scène culturelle de la Ville de GenèVe

Plus d'informations www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418 (numéro gratuit)

Genève, ville de culture www.ville-ge.ch/vh


LIVE ET FESTIVALS

LE 9 MARS

Dès 00h

MOTEL CAMPO

BAMBOUNOU Les mots qui finissent en -ou, voire en -nou, évoquent généralement un adoucissement, quelque chose d’attendrissant. Or, Jéremy Guindo-Zegiestowski aka Bambounou est justement un dealer de techno (#prisederisque) qui travaille ses textures et ses rythmes de façon posée. On ne parle pas de musique relou ici, mais bien de ces talents qui jouent parfaitement avec l’intensité, l’essence-même de la dub-techno si vraiment on devait tout dire. Son look à la Basquiat et son identité de parisien maxi-edgy n’ont pas ralenti son irrémédiable ascension, mais c’est sa capacité de bender qui prime, dans le sens anglophone de tordre, faire virer une chose hors de son champ naturel sans non plus la dénaturer. VM

13 route des Jeunes - 1227 Carouge / GE motelcampo.ch

LE 13 MARS

À 20h

ALHAMBRA

SHAHIN NAJAFI THE THIRD GENDER C’est dans le cadre du FIFDH que se produira pour la première fois en Suisse – ce 13 mars à l’Alhambra – le musicien et activiste iranien Shahin Najafi. Né en 1980, il a été contraint à fuir son pays en 2004 pour avoir grandement fâché le régime iranien en raison de ses textes contestataires, s’attaquant à des thématiques telles la pauvreté, le sexisme, l’homophobie et le dogmatisme. Il vit depuis lors en Allemagne d’où il continue à distiller avec poésie sa critique d’une société bridée par le fondamentalisme. Sa musique se veut expérimentale – ce qui constitue en soi une forme de rébellion. Ainsi, sur une base folklorique persane viennent se greffer de nombreuses influences modernes qui prennent leurs racines dans le rock, le jazz ou le hip-hop, parmi d’autres. Le talent et l’engagement sans compromis de Shahin Najafi l’ont déjà amené à parcourir le monde lors de ses tournées effectuées notamment en Europe, en Amérique du Nord et même en Israël. Son passage à Genève représente aujourd’hui une formidable occasion pour le public local de découvrir un pilier de la contre-culture iranienne. NR

Rue de la Rôtisserie 10 – 1204 Genève www.alhambra-geneve.ch

Mars.19

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LIVE ET FESTIVALS

DU 19 AU 24 MARS SALLE PITOËFF & DIVERS LIEUX FESTIVAL VOIX DE FÊTE Vingt-et-une édition après le pari de 1999 de promouvoir la musique francophone et on peut dire qu’il a été tenu. Cette année encore, c’est dans la chanson à proprement parler autant que dans la musique plus innovante que le festival rassemblera ses publics sur plus de huit scènes différentes pour assister à cinquante-deux concerts. On salue l’effort constant pour un festival éco-responsable et ses initiatives sociales d’intégration très pertinents. Au rang des invités on peut citer Bertrand Belin et les Lumiñanas, Phanee de Pool, Georgio, Shaëtan, Célina Ramsauer ou en core Nilem w; on voit que si le rap s’est taillé une place majeure, le folk-rock d’avant reste bien au taquet. VM

voixdefete.com

© DR

LE 29 MARS

À 21h

PTR – USINE

AL’TARBA X SENBEÏ Ce 29 mars, la scène de PTR accueille la crème de la crème du beatmaking indie made in France, soit Al’Tarba et Senbeï, pour une soirée placée sous le signe du bon gros son qui dépote. Le premier, jeune Toulousain éclectique et hyperactif initialement biberonné au punk rock, est reconnu de longue date dans le milieu hip-hop élargi grâce à ses prods’ tantôt ultra dark, tantôt tout de nappes abstract, voire qui puisent allègrement dans l’électro swing. Quant au second – moitié du duo Smokey Joe & The Kid –, il se distingue par des beats qui se teintent volontiers de sonorités asiatiques bien naturelles pour ce passionné de culture japonaise, accessoirement vidéaste par ailleurs. Ensemble, Al’Tarba et Senbeï ont concocté l’hallucinant et fraîchement sorti album Rogue Monsters, hybridation parfaitement taillée pour du live de leurs multiples terrains de jeux sonores – ça fleure bon Ninja Tunes, Prodigy, Fatboy Slim, DJ Shadow, voire les Jefferson Airplane ou les Grateful Dead par (psychédéliques) moments. Des basses et de la patate en veux-tu en voilà, grosse claque en perspective donc ! NR

4, place des Volontaires – 1204 Genève ptrnet.ch

© Antonin Lacoste

Go Out! magazine

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EN FAMILLE

LE 10 MARS

De 10h à 18h

COMMUN DES SAULES

ATELIER BSÂT Un bsât (‫ )ﻄﺎﺴﺑ‬est une rencontre maghrébine entre un tapis et une couverture. On utilise le bsât dans les maisons nord-africaine conçues pour évacuer la chaleur les jours plus frais, typiquement comme un matelas d’appoint ou une très grosse couverture. Une plaisanterie au Maghreb veut que les batailles de polochons soient virtuellement inexistantes vu le poids de la literie. Cet objet des plus traditionnels se laissera composer lors de l’atelier bsât de HI BYE (sur inscription), en collaboration avec Marzieh et Karima d’Au Fil du Geste. Certains pourraient être tentés de se demander à quoi bon puisqu’on trouve tout partout pour quasiment rien. Justement, la bulle ne devrait plus tarder à exploser, alors pourquoi ne pas se remémorer quelques gestes essentiels plutôt que de prostituer son temps et son cerveau sur les réseaux marchands ?

3, sentier des Saules - 1205 Genève 100 CHF par personne (matériel compris) Par HI BYE & Au Fil du Geste hibyecollective@gmail.com

LE 30 MARS

De 11h à 19h30 HIP HOP GALAXIE 3 Quand on recherche des activités à faire en famille, l’adolescence et ses griefs restent souvent le parent pauvre des festivités. Comment garder la tête haute lorsqu’on peine à situer la trap, la grime, le flow, le vocabulaire de darija algérienne qui imprègnent l’argot hexagonal de l’époque et les autres joyeusetés du zeitgeist. S’il est pratiquement impossible d’accrocher un public de 12 à 17 ans avec Petit Ours Brun, il n’en va pas de même avec la “culture hip hop” comme il est plus aisé de la nommer. Atelier graffiti, breakdance, battle de rap et de slam, l’adolescent en mal de street cred va peut-être là trouver de quoi satisfaire son besoin bourgeonnant de créativité débridée. VM

LE RADO VERSOIX / NEW GALAXY 4, chemin des Colombières - 1290 Versoix lerado.ch

Mars.19

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AILLEURS

LE 11 MARS

De 20h30 à 23h30

LE SALOPARD @ LE BOURG

THE OSCILLATION + AZUR3000 La scène rock psychédélique ne cesse de ressusciter ces dernières années, nostalgie d’une certaine profondeur associée à une incertitude certaine du cours des choses peut-être. On remarque d’ailleurs que la jeunesse des nations en guerre est souvent la plus friande d’évasion, prévisible peut-on dire. Sans considération pour de tels babillages, The Oscillation s’est laissé invité par l’Association du Salopard. Les Anglosaxons vont ambient-krauter l’hypophyse des auditeurs de manière très oklm (certain ont dit à leur endroit “Neu! X Spacemen 3”), de même qu’Azur3000, le projet de deux pionnières indigènes, Laure Bettris (Kassette, HEX & Horizon Liquide) et Perrine Berger (Adieu Gary Cooper). VM

51, rue de Bourg - 1003 Lausanne salopard.ch

DU 26 AU 30 MARS FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D’ARCHÉOLOGIE DE NYON (FIFAN) Organisé par le Musée romain de Nyon, le Festival international du film d’archéologie de Nyon (FIFAN pour les intimes) célèbre ce mois à la fois ses 20 ans et sa 11ème édition puisqu’il s’agit d’un événement biennal. Fil rouge de cette mouture anniversaire : l’histoire du film d’archéologie, soit l’occasion de notamment se plonger dans les documentaires des 60’s et 70’s produits par la TSR – selon son nom d’époque –, pionnière en la matière. Outre l’accent mis sur les créations helvétiques, il s’agira également de s’immerger dans les mythiques civilisations romaines, égyptiennes, précolombiennes ou mésopotamiennes, mais aussi de découvrir les aléas de la colonisation du Groenland par les Vikings ou encore de suivre les traces des tribus qui ont parcouru les désert de l’actuel Sultanat d’Oman il y a plus de 5'000 ans. Deux films se pencheront quant à eux sur le lien entre l’Egypte et la tradition biblique et, dans un tout autre registre et temps, on partira à la rencontre de feu notre cousin Neandertal et de la grotte de Bruniquel, où l’on trouve les plus anciens vestiges de structures made by Homo, il y a de ça plus de 175'000 ans… NR

SALLE COMMUNALE DE NYON Rue des Marchandises 5, 1260 Nyon www.fifan.ch Entrée libre

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Une exposition jouable

Bibliothèque de la Cité du 2 mars au 20 juillet 2019 Les imaginaires de genre dans les jeux vidéo

Le jeu vidéo crée des univers, raconte des histoires, nous fait incarner de multiples rôles. Comment le genre façonne-t-il ces imaginaires ? Quelles places y occupent les femmes et les hommes ? sHeroes, exposition jouable, propose de découvrir des jeux donnant vie à des héro-ïne-s moins stéréotypé-e-s et de prendre les manettes pour comprendre ce qui se joue entre genre et jeu vidéo.

Bibliothèque de la Cité Place des Trois-Perdrix 5, 1204 Genève www.bm-geneve.ch


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