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Chau age temporaire des sites en construction

Chauffage temporaire des sites en construction

PAR IAN MCTEER

PROTÉGER LES FOURNAISES DE SERVICE LORS DES PROJETS RÉALISÉS PAR TEMPS FROID

Je me souviens de l’époque où la plupart des chantiers de construction résidentielle vivaient une période d’hibernation chaque année. Bon nombre de professionnels pratiquant des métiers de CVC étaient licenciés en décembre, et passaient l’hiver à s’occuper autrement. Comme c’était mon cas, j’ai traversé une période de livraison de meubles un moment donné.

Quoi qu’il en soit, on peut remercier les constructeurs qui ont développé des technologies rendant possible la construction de maisons pendant l’hiver, fournissant ainsi des emplois à longueur d’année à ceux qui, comme moi, oeuvre dans l’industrie du chauffage résidentiel. Des superplastifiants et du béton autoplaçant combinés à des techniques de réchauffement permettaient de couler des soussols pendant les mois d’hiver. Pour ce faire, les constructeurs prennent des précautions pour empêcher les coulées fraîches de geler, afin que la résistance à la compression ne soit pas compromise.

FAÇON DE FAIRE Une fois que la coulée de béton est suffisamment prise, les charpentiers commencent à monter l’ossature. En général, des salamandres au propane étaient utilisées pour maintenir la fondation au chaud pendant l’édification de la charpente. L’installation du revêtement de toit signifiait que les éléments de tôlerie pouvaient être installés, y compris une cheminée d’évacuation de type B. S’en suivaient de près les conduits du sous-sol et la fournaise.

On avait ensuite le feu vert pour raccorder le câblage et l’alimentation en gaz afin de rendre la fournaise fonctionnelle. Le chantier pouvait ainsi être réchauffé, même si toutes les fenêtres et portes n’avaient pas encore été installées. Parfois, la fournaise devait être suspendue 4 pouces au-dessus du gravier à l’aide de feuillards métalliques de plombier en attendant que la dalle soit coulée. La fournaise était même parfois allumée sans conduit. On retirait la porte de la soufflante, ce

Roue de soufflante brisée

Poussière de cloison sèche compactée sur les pales de la soufflante

qui permettait à l’air chaud de sortir carrément par le haut. C’était avant que les interrupteurs de verrouillage de porte deviennent obligatoires.

L’ancienne hotte à tirage des fournaises d’antan – avec leur échangeur de chaleur en acier laminé à froid, leur veilleuse, leur brûleur à ruban et leur ventilateur à courroie – semblait pratiquement indestructible à l’époque. En outre, le démarrage de ces appareils dans un sous-sol à -6 °C nécessitait une certaine dextérité, car la cheminée était si froide que les produits de combustion commençaient par se répandre dans le sous-sol jusqu’à ce que le conduit d’évacuation de type B se réchauffe. De la condensation se produisait également à l’intérieur de l’échangeur de chaleur (on pouvait y entendre l’eau bouillir). La commande du ventilateur bimétallique mettait des siècles à se réchauffer suffisamment pour démarrer le ventilateur, puis l’air de retour était si froid que le ventilateur s’arrêtait quelques secondes plus tard. Lorsque des salamandres sont utilisées pour générer un peu de chaleur dans le bâtiment, le démarrage de la fournaise de service s’avère moins laborieux.

Après avoir survécu à des nuages sans fin de poussière de cloisons sèches pendant le chauffage à plein régime de la maison en construction, les pales de la soufflante recouvertes de plâtre compacté de manière inégale commençaient à secouer la fournaise comme une machine à laver déséquilibrée, suscitant évidemment des plaintes de consommateurs.

La seule façon de remédier à ce problème était de retirer la soufflante, de démonter la roue à aubes et de la nettoyer avec de l’eau. Aucun brossage ne pouvait venir à bout de la poussière de cloison sèche compactée par centrifugation sur les pales.

Les fournaises actuelles sont équipées de ventilateurs centrifuges à entraînement direct et le moteur est fixé à l’aide d’une sangle ou d’un support élastique, lesquels sont boulonnés au boîtier de la soufflante. Une roue déséquilibrée créera une telle contrainte sur les supports qu’il en résultera une défaillance de l’unité et même le blocage/bris de la roue.

Je suis d’accord que de telles défaillances peuvent survenir au cours de la vie de la fournaise ou de l’appareil de traitement d’air, principalement causées par un manque d’entretien. Néanmoins, l’utilisateur a le droit de commencer le voyage avec une machine neuve, et de décider du genre d’entretien qu’il voudra lui prodiguer.

APPELS DE SERVICE Un appareil de traitement d’air, tout comme une fournaise au gaz, ne peut pas fonctionner correctement ou procurer les avantages pour lesquels il est conçu si sa roue de soufflante s’avère sale ou endommagée. Il s’agit sans doute d’un des éléments d’entretien les plus importants. Malheureusement, ce composant se révèle très souvent exceptionnellement difficile d’accès pour le nettoyage.

Comme personne n’a encore développé un outil destiné au nettoyage des roues centrifuges en place, il est encore nécessaire de retirer la soufflante pour démontage et nettoyage. Les fournaises au gaz modernes comportent des soufflantes sur mécanisme coulissant, ce qui constitue une nette amélioration

Moteur de ventilateur à condensateur permanent en panne après un an de service

par rapport aux modèles solidement boulonnés d’hier. Cependant, le technicien de service doit maintenant débrancher des composants comme la plateforme du tableau de commande, les tubes de condensats et le câblage du thermostat.

D’autres composants, pas nécessairement affectés par la poussière et la saleté, auront néanmoins souffert des rigueurs de la chaleur pendant la construction. Par exemple, une roue de soufflante fortement compactée provoquera vraisemblablement une surchauffe de l’unité et la sursollicitation du limiteur. De ce fait, il n’est pas rare qu’il se bloque en position ouverte, générant un appel de service pour absence de chauffage.

Les limiteurs s’avèrent des dispositifs de sécurité (pas des commandes de fonctionnement), il est donc normal qu’ils ne se réinitialisent plus après des cycles répétés. Les soupapes à gaz et les allumeurs à surface chaude diminueront également en efficacité à la suite d’un cyclage anormalement élevé dans un sous-sol poussiéreux et humide. Après les roues de soufflante, les composants les plus susceptibles de subir des pannes prématurées en raison de la chaleur générée par l’unité pendant les travaux de construction sont le moteur de la soufflante, le ventilateur à tirage induit, le brûleur et l’électrode de détection de flamme.

Une faible élévation de température crée des quantités inacceptables de condensats, en particulier dans l’échangeur de chaleur primaire. Les fabricants de fournaises stipulent une température minimale de l’air de retour, généralement autour de 13 °C. Les

nouvelles constructions enregistrent invariablement des températures de retour considérablement plus basses, favorisant ainsi de la condensation excessive aux mauvais endroits.

En outre, ces condensats acides se voient encore davantage contaminés par les chlorures et les fluorures contenus dans la peinture, la teinture, les vernis, les produits de nettoyage, ainsi que par la cure du béton. Ces éléments conduiront inévitablement à une détérioration rapide des échangeurs de chaleur. De plus, l’acier aluminisé ainsi exposé aux matières corrosives ne saurait résister à l’épreuve du temps de la même façon.

RÉACTION DE L’INDUSTRIE En réponse aux plaintes répétées des consommateurs, les organismes de réglementation et les fabricants de l’industrie ont élaboré une norme pour le chauffage temporaire, laquelle se retrouve généralement dans la section Sécurité des instructions d’installation des fournaises au gaz. Inclus dans la norme ANSI Z21.47/CSA 2.3, le chauffage temporaire est autorisé si les conditions suivantes s’avèrent respectées :

La fournaise et le système de ventilation sont complets et installés selon les instructions du fabricant.

« Les filtres à air de fournaise n’ont jamais été conçus pour les applications de construction. »

La fournaise est commandée par un thermostat de température ambiante.

Le conduit de retour d’air de la fournaise doit être complet et scellé à la fournaise.

Le débit d’entrée de la fournaise et l’élévation de la température doivent être vérifiés conformément à la plaque signalétique.

L’air de combustion de la fournaise doit provenir de l’extérieur à 100 %.

La plage de température de l’air de retour de la fournaise doit se situer entre 12,7 et 26,6 °C (55 et 80 °F).

La fournaise doit comporter un filtre à air externe (fourni sur place).

La fournaise, les conduits et les composants doivent être nettoyés à la fin des travaux de construction, et le fonctionnement de la fournaise doit être conforme aux instructions du fabricant.

Malgré l’existence d’une norme bien articulée encadrant le chauffage temporaire des maisons en construction – visant à permettre aux constructeurs et entrepreneurs en CVC de livrer des ensembles de chauffage en bon état aux nouveaux propriétaires d’habitation – tous ne semblent pas suivre la norme, à en juger par les plaintes encore reçues.

Par exemple, la poussière de cloison sèche est si insidieuse que le filtre à air 30

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