Le Mensuel de Rennes 004

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Vern-sur-Seiche

Croissance sous

contraintes Difficile de garder la cadence. Dans les années 80 et 90, Vern a connu une urbanisation accélérée. Aujourd’hui, le territoire arrive à saturation : entre les voies de communication, le site Antargaz et les espaces naturels, l'espace disponible est précieux.

Par Xavier Thierry

Photos Romain Joly

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n samedi matin dans une salle attenante à la mairie de Vern-sur-Seiche. Une quarantaine de riverains du quartier de la gare et une poignée d’adjoints sont réunis pour une séance de « démocratie participative ». Derrière cette intention louable, la municipalité cherche surtout à présenter son Plan local d’urbanisme (PLU), le document qui détermine les futures constructions pour les deux prochaines décennies. Assis devant les édiles vernois, certains habitants sont venus écouter, d’autres rapporter leurs tracas quotidiens. Jean-Claude Haigron, le maire socialiste, justifie devant ses administrés l’extension vers l’est de la commune : « On n’a pas trop d’endroit où se développer compte tenu des contraintes. » Le mot est lâché. Pour se développer, Vern marche sur des œufs, tant elle est soumise à des paramètres extérieurs. La commune doit pourtant

remplir une mission bien précise : signataire du Plan local de l’habitat de Rennes Métropole, elle doit livrer 169 lo ge ments chaque année pour gonfler sa population. Mais aujourd’hui, le challenge devient difficile à relever. L’urbanisation galopante des dernières décennies –la commune est passée de 3 116 à 7 545 habitants entre 1982 et 1999– a subi un coup d’arrêt. Si le maire nie tout recul de la population, Daniel Dayot, son adjoint à l’urbanisme, admet que Vern « risque de perdre des habitants jusqu’en 2014 ».

Les rares terrains disponibles constituent autant d'espace vital pour la municipalité

Les obstacles : Antargaz, Total et l’autoroute Aujourd’hui, les rares terrains disponibles constituent autant d'espace vital pour la municipalité. La présence de deux complexes d’hydrocarbures et de gaz des sociétés Total et A ­ ntargaz est devenue un obstacle.

Situés à quelques centaines de mètres du centre-bourg, ils occupent le terrain prisé par la ville pour se développer. Mais depuis la dramatique explosion de l’usine AZF de Toulouse, l’Etat veut prendre un maximum de précautions avec ce type d’installations. La préfecture a lancé une étude de risques sur le périmètre. Antargaz va moderniser son dépôt de GPL en enfouissant ses deux énormes citernes. Ce qui permettra, selon l’entreprise, d’exclure un scénario AZF à partir de 2011. En attendant, depuis plus de trois ans, toute urbanisation dans un rayon de 400 m autour du secteur est bloquée. En cause également, le projet de contournement autoroutier sud-est de l’agglomération rennaise, qui

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Entre 1982 et 1999, Vern est passée de 3 116 à 7 545 habitants. Depuis, la croissance est beaucoup plus modérée du fait des contraintes liées à l'urbanisation. L'Insee a recensé 7 869 Vernois en 2006.

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spécial vern-sur-seiche pourrait traverser l’est de la commune (lire p.45). La préfecture a arrêté en 2006 un fuseau sur lequel toute construction est soumise à son autorisation. « Depuis un an, nous sollicitons les services de l’Etat pour savoir si le projet se fera. Nous restons sans nouvelle », prévient le maire.

Extension vers la Boulais Devant ces obstacles, l’extension de la ville tourne au ralenti. Le conseil municipal s’est quand même mis d’accord sur son PLU. Le pari est lancé de se développer vers le quartier de la gare et la Boulais : 120 ha ouverts à l’urba-

la promenade et aux loisirs. Entre ces deux zones, trois routes départementales, dont une quatre-voies, coupent la commune du nord au sud et d’ouest en est. Une ligne de chemin de fer file vers Rennes. Ces axes ont l’avantage d’irriguer le territoire vernois. « Les entreprises de transports sont attirées par la proximité des voies de communication », relève Jean-François Guitton, bon connaisseur de sa commune et président du Centre des marais, une association culturelle locale. Les sociétés, 350 au total, se répartissent principalement entre le parc d’activité du Bois de

« On a cherché l’isolement, mais on a l’impression d’être moins bien lotis que dans le bourg en termes d’équipements », explique-t-il. Au nord, les riverains de la Hallerais peuvent vivre sans fréquenter le centre-bourg. Ils sont proches de la départementale menant à Rennes et disposent, au Val d’Orson, d’un centre commercial à deux pas de chez eux. Comment rassembler les Vernois disséminés sur ce territoire ? C’est la question à laquelle tentent de répondre les élus. Pour l’opposition politique, menée par Didier Hollier-Larousse, adversaire de Jean-Claude Haigron

« Vern-sur-Seiche est devenue une ville-dortoir » Didier Hollier-Larousse, conseiller municipal de l'opposition

vern/seiche – 7 869 habitants (Insee 2006) – 1 970 hectares – 350 entreprises – 65 associations

nisation entre le site de stockage de produits à risques et l’hypothétique autoroute. La municipalité envisage une zone résidentielle à la fibre écolo d'environ 1 300 habitants, où se mêleront logements collectifs et pavillons. Les premières résidences pourraient sortir de terre dans quatre ans. Le choix n’a pas été difficile pour les élus vernois. Et pour cause. Ils doivent composer avec les particularités locales du territoire. Au nord, le Bois de Sœuvres, poumon vert de la commune, couvre 140 ha. Un lieu écologiquement sensible à deux kilomètres de la rocade de Rennes, où vivent des chevreuils, oiseaux rares et amphibiens. Au sud, la rivière Seiche traverse Vern d’ouest en est. Un site propice à

Sœuvres et de la Hallerais. C’est certainement la géographie de la commune qui attire aussi les entrepreneurs sur le secteur du Val d’Orson, la récente zone où s’est implanté un centre commercial Leclerc en 2007.

Rassembler des Vernois dispersés Revers de la médaille : relier les Vernois installés entre ces axes relève du défi. Tout au sud, la Miennais, hameau de cinq maisons au milieu des prairies, est niché entre une route départementale et la Seiche. Marc ­N édelec s’y est installé en 2005. Président de l’Association des habitants de la ­vallée, il alerte la mairie sur l’absence d’éclairage public et de raccord au tout-à-l’égout.

Nouveau crématorium : démarrage sans filtre Le deuxième crématorium de l’agglomération, installé en lisière du Bois de Sœuvres, à Vern, doit fonctionner à partir de juillet 2009. Les particules de dioxine et de mercure présentes dans les rejets de fumées suscitent encore quelques interrogations. « Elles attaquent les centres nerveux et provoquent des troubles mentaux », estime Françoise Sauvager, membre de l’association L’Arbre, qui lutte pour la mise en place d’un système de filtre pour les fumées. Aucune obligation ne figure dans la loi française à ce sujet. Cette carence doit être comblée par un décret, attendu depuis la fin 2008. « Tant qu’il n’est pas publié, nous ne pouvons pas l’installer car nous n’avons pas connaissance des normes », explique Philippe Chavroche, le chef d’opération à Rennes Métropole. La collectivité promet de dégager les 400 000 € nécessaires dès que le texte entrera en vigueur.

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lors des dernières municipales, « Vernsur-Seiche est devenue une ville-dortoir. Depuis 1995, nous avons connu un développement trop rapide, sans cohérence. On a cherché à atteindre les 10 000 habitants sans percevoir toutes les conséquences que cela pouvait engendrer. » En réponse, le maire brandit avec fierté les derniers équipements mis en place. En mai 2007, Jean-Claude Haigron a inauguré le Volume : un nouveau pôle culturel avec médiathèque, salle d’exposition et auditorium. Le tout pour un peu plus de quatre millions d’euros. En 2005, Didier H ­ ollier- L arousse dé clarait dans la presse locale que le centrebourg était « le plus moche de l’agglomération ». Aujourd’hui, il a été relooké. Des trot toirs redessinés accueillent des bancs publics, une fontaine jouxte l’église et la place des Droits-de-l’Homme est optimisée pour accueillir le marché du samedi matin. « La situation n’était pas évidente pendant les travaux de rénovation entre 2006 et 2008, explique Yohann Besset, président de l’Union des commerçants. Mais personne n’a fermé. Aujourd’hui, tout le monde est content du résultat. » Le bouillonnement des 65 associations rassure également la municipalité. Parmi elles, l’US Vern, forte de plus de 2 000 adhérents, est un vrai succès qui permet un brassage de populations. « Les freins actuels à l’urbanisation permettent de travailler sur l’identité de la ville », se satisfait Jean-Claude Haigron. Et d’éviter peut-être le syndrome de la cité-dortoir.


Projet de contournement de l’agglomération rennaise

Pourquoi l'autoroute

ne se fera pas

En manque de place pour se développer, la ville de Vern est amputée d’une vaste zone qui pourrait se transformer en autoroute. Serpent de mer depuis les années 90, le projet de contournement sud-est de l’agglomération rennaise semble en passe d’être enterré. Trop cher, trop polluant.

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ssis tranquillement à la terrasse de son pavillon, à l’est de Vern, André Coquet scrute l’horizon : quelques résidences et des espaces verts s’étirent derrière un bois. « L’autoroute doit passer làbas, tout au fond. » A la tête de Yaigne Seiche, ce retraité mène, avec sept autres associations de l’agglomération, un combat contre un chantier fantôme. L’idée attend dans les tuyaux depuis 1993. La quatre-voies de 19 km relierait Pont-Péan (au sud) à la porte de la Rigourdière, à Cesson-Sévigné. Elle traverserait une dizaine de communes, dont Vern-sur-Seiche. Objectif : désengorger la rocade sud de Rennes et fluidifier le trafic sur « la route des estuaires », qui irrigue Nantes et l’Arc atlantique. Coût estimé du projet en 2007 : 140 millions d’euros TTC.

Critères du Grenelle Dès 2006, l’Etat a retenu un fuseau d’une largeur de 300 m en guise de tracé. Toutes les constructions y sont soumises à l'autorisation de la préfecture. Depuis janvier 2008, ce périmètre est en attente de validation par le ministère. « On a beau relancer les services de l’Etat pour connaître l’avancée du projet, nous restons sans nouvelle », se désole Jean-Claude Haigron, maire de Vern-sur-Seiche. Cette autoroute se fera-t-elle ? Face aux questions des élus, l’Etat temporise. En charge des routes, le ministère du Développement durable devrait rendre sa décision en octobre. En attendant, l’administration vérifie la compatibilité de la construction de cette quatrevoies avec les critères du Grenelle de

l’environnement. La grand-messe du développement durable a accouché d’un Schéma national des infrastructures de transport. Plusieurs dizaines de projets y sont actuellement étudiés. Quelques-uns seulement verront vraiment le jour. Et il y a peu de raisons de penser que le contournement rennais fera partie de ceux-là.

Projets similaires déjà abandonnés « Le dossier n’est pas très réaliste, juge Daniel Gestain, de l’association Colias, qui conteste l’utilité de l’autoroute. Les services de l’Etat se basent sur des relevés de trafics datant de 2000 et des simulations de croissance des années 90. Avec la crise, on constate une baisse du trafic sur la rocade. » Le contexte national sert aujourd’hui les opposants au projet. La crise a fini de vider les caisses de l’Etat. Et la récente prise de conscience du développement durable a démodé la construction de nouvelles autoroutes. En juin dernier, ces considérations ont d’ailleurs conduit à l’abandon de projets similaires autour des agglomérations toulousaine et bordelaise. En Morbihan, le futur contournement nord du pays de Vannes semble aussi dans l’impasse. Impatients d’en savoir plus, Daniel Gestain et André Coquet se sont présentés, en juillet 2008, dans le bureau de Nicolas Gauthier, un conseiller du ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo. Le haut fonctionnaire* leur a paru

peu emballé par le contournement rennais. L’Etat aurait du mal à comprendre son « opportunité ». Priorité est aujourd’hui donnée aux modes de transport non routiers et à la sécurisation des axes existants. Des investissements déjà énormes. En Bre t agn e, la cons truc tion du contournement viendrait s’ajou -

Le contournement sud-est de l'agglomération rennaise ne fait plus partie des priorités de l’Etat.

Priorité est donnée aux modes de transport non routiers ter à la ligne à grande vitesse (TGV) et à la deuxième ligne du métro rennais. Deux infrastructures jugées prioritaires par les collectivités locales, qui devront fournir les deux tiers des 4,5 milliards d’euros du coût programmé. Difficile à assumer. *Contacté, le ministère du Développement durable n’a pas souhaité s’exprimer officiellement.

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spécial vern-sur-seiche Jean-Claude Haigron Maire

Lever le pied n'est pas un mal » «

Reconduit pour un troisième mandat en 2008, Jean-Claude Haigron, 56 ans, est bien installé dans son fauteuil. Sous sa coupe, Vern a d'abord grandi à toute allure. Mais aujourd'hui, le ralentissement se confirme. Pour arrondir les angles, le maire veut travailler la cohésion sociale de sa ville. Le Mensuel de Rennes : Dans le cadre du Plan local de l’habitat conclu avec Rennes Métropole, vous devez construire 169 logements chaque année. Vern dispose-t-elle de l'espace suffisant ? Jean-Claude Haigron : « Nous allons prendre du retard compte tenu des contraintes spécifiques à Vern, que Rennes Métropole a d'ailleurs bien comprises. Notre objectif est de le rattraper sur un rythme plus étalé. 120 ha d’urbanisation au nord-est de la commune sont prévus dans le futur PLU, à des densités de 25 logements à ­l'hectare. »

J-C. HAIGRON – 15 décembre 1952 Naissance à Louvigné-de-Bais – 1958 Emménage à Vern-surSeiche – 1983 Elu conseiller municipal à Vern – 1989 Adjoint à l'environnement à Vern. Vice-président du District en charge de l'environnement – 1991 Adjoint aux finances à Vern – 1995 Elu maire de Vern, successeur d'Eugène Douard – 2001 Réélu pour un deuxième mandat – 2008 Troisième mandat

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Votre municipalité prône le développement durable. Mais elle participe depuis plusieurs années à un étalement urbain. N’est-ce pas ­contradictoire ? « Le développement durable, c’est la protection de l’espèce humaine. Nous vivons dans une agglomération très dynamique où il est nécessaire de consommer de l’espace. Nous cherchons donc à loger les jeunes actifs à proximité du lieu de leur travail, plutôt que de les envoyer à 30 km avec deux voitures. Je préfère une extension sur des espaces où nous menons une réflexion sur les moyens de faire des économies et de protéger l’environnement. Les terres agricoles restent ainsi à Janzé ou Retiers. » Depuis 1999, la croissance de la population est faible. Est-ce lié à un manque de place ou à une volonté de maîtriser le développement ? « Il y avait dans les années 80 une conjoncture assez favorable. C’était indispensable d’arriver à une taille criLe Mensuel/juin 2009

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tique pour obtenir des équipements. La gendarmerie, le collège, des commerces ont été créés. Ensuite, nous avons un peu levé le pied, du fait des contraintes de notre territoire. Mais ce n’est pas forcément un mal. Cela nous permet de faire de la démocratie participative, de réfléchir à notre future urbanisation et à notre identité. » Cer tains habitants des hameaux se plaignent d’être sous-équipés, notamment en éclairage public et assainissement collectif… « C’est très curieux. Les gens ont choisi d’aller là-bas pour rester tranquilles. Si on veut habiter dans un hameau, il faut prendre en compte que le bus ne passera pas devant chez soi, qu’il faudra prendre sa voiture ou son vélo pour aller chercher sa baguette de pain. Nous avons mis 1,5 million d'euros dans le précédent mandat pour installer l’assainissement collectif dans les hameaux les plus denses. Concernant l’éclairage public, nous avons organisé des réunions de quartier. Certains habitants le veulent, d’autres pas. D’ailleurs, je vais proposer de le supprimer dans le centre-ville de minuit à 5 h au moins, ou de le laisser uniquement dans les axes principaux. Cela montrera que nous faisons des économies et que nous prenons le chemin du développement durable. » L’opposition évoque une hausse de 34% des impôts locaux entre 2002 et 2008. Était-ce inévitable ? « Pour l’expliquer, il faut remonter en 1993, lors du passage en taxe professionnelle unique (TPU). Avant cela, Vern, c’était 350 activités industrielles et commerciales, 4 500 emplois. La

base augmente chaque année et permet de baisser les impôts ménages. A la mise en place de la TPU, nos entreprises versent l’argent à Rennes Métropole. Cela provoque subitement un écrêtement de nos revenus. Le taux de la taxe habitation foncier est alors autour de 10%, contre 17% à Betton par exemple. Nous étions dans les plus bas. Actuellement, Vern est dans la moyenne. Il faut aussi savoir que nos entreprises versent 2,4 millions d’euros à Rennes Métropole et que nous recevons 1,5 million. » Allez-vous continuer à augmenter les impôts ? « Nous mesurons dif ficilement les conséquences de la crise écono mique sur les ressources des collectivités locales. Je suis récemment allé au congrès des maires des petites villes de France. Dans les années à venir, nous risquons d’être impactés par la crise. Elle provoque la baisse de la taxe professionnelle et des dotations de l'Etat. Quelqu’un disait que si nous voulons tenir, il faudra augmenter les impôts locaux de 10% chaque année ou baisser les coûts de fonctionnement de 10%. Il ne faut pas être pessimiste car chaque crise est l’occasion de relever un défi. Mais quelque part, nous devons être très attentifs à cela. Nous ne pouvons pas augmenter la pression fiscale de manière ­démesurée. » L'opposition estime que Vern perd son pouvoir au profit de la communauté d'agglomération. Elle la nomme « Rennes Monopole »... « Les ann é es à ve nir vo nt m o n trer que les territoires doivent s'unir pour être forts. A Rennes Métropole, 37 communes sont représentées par 111 conseillers. La gouvernance y est difficile. Même si elle est dirigée par nos amis politiques, nous pouvons quand même nous exprimer, faire


entendre notre différence. Lors du vote du budget, nous estimions que l'augmentation de 0,95 à 1,95% de l'impôt était trop forte compte tenu de la bonne santé financière de la collectivité et des difficultés des ménages. Nous avons été en partie entendus puisqu'elle a été diminuée de moitié. Si nous n'étions pas dans Rennes Métropole, nous ne serions pas grandchose. Les gens utilisent les services de l'agglomération sans forcément percevoir qui les finance. » L’US Vern est un vrai succès mais manque d’équipements. Vous avez pourtant investi 4 millions d'euros pour le Volume. La culture était ­prioritaire ? « Pas du tout. La meilleure preuve, c'est que nous avons créé un poste d’adjoint à la culture et aux sports. Lors du mandat précédent, l'investissement majeur concernait la culture car elle était mal lotie. L’orientation affichée est maintenant le sport. Nous avons réalisé un audit très détaillé. Il montre que Vern est au-dessus de la moyenne des communes de notre strate en termes d’équipements. Le dynamisme sportif rend les associations plus exigeantes. Nous travaillons

actuellement avec l’US Vern sur une bonne définition de la nature des équipements et sur les échéanciers. » Les Champs libres de Rennes sont faciles d'accès pour les Vernois. Le Volume était-il nécessaire ? « Monsieur Hollier-Larousse (conseiller municipal de l'opposition, NDLR) dit cela. Mais il n’est jamais allé au Volume avant samedi dernier pour la remise du prix de l’Internet (il rigole). C’est complémentaire. Tous les collégiens s’arrêtent au Volume quand ils ont des travaux dirigés. Certaines personnes âgées ne vont pas aux Champs libres. » Vous êtes à la fois maire de Vern, président du Centre de gestion 35, vice-président de Rennes Métropole, salarié de la ville de Rennes comme respons able du ser vice hygiène et propreté. Est-ce possible d’être efficace en cumulant toutes ces fonctions ? « Oui, sinon je ne le ferais pas (il rigole). J’ai un boulot qui me passionne et j’estime qu’il est important de conserver un lien avec le monde professionnel. Si vous êtes élu à plein temps, vous en faites votre métier et vous

vous accrochez à votre mandat. C’est votre gagne-pain. Moi, si je ne suis pas réélu, j’ai mon job. En terme de fonctionnement, je délègue, je m’appuie sur mes adjoints et joue le rôle du chef d'orchestre. »

« Si nous n'étions pas dans Rennes Métropole, nous ne serions pas grand-chose. Les gens utilisent les services de l'agglomération sans forcément percevoir qui les finance. »

Comment gérez-vous votre emploi du temps ? « Mon mi-temps à la ville de Rennes permet de par tager mon agenda entre mes différentes activités. Le samedi, dimanche et lundi, je suis à la mairie de Vern à temps complet. J'y viens également tous les matins avant d’aller au boulot. Le midi et le soir, de 18 h à 22 h 30, je suis à Vern ou à Rennes Métropole. Je vais au Centre de gestion deux après-midi par semaine, le mardi et le jeudi. Plus, ce serait trop, mais tout cela est compatible. »

«deIlconsommer est nécessaire de l’espace »

Employez-vous quelqu’un pour vous épauler ? « Un salarié s’occupe depuis sep tembre de la coordination entre les élus de Vern. C’est une assistante du groupe majoritaire. »

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