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Prise de position de l’ALPE (Association luxembourgeoise des professeurs d’éthique) par rapport au sondage de TNS Ilres « Le fait religieux au Luxembourg en 2013, état de l’opinion publique » Les chiffres présentés par l’Eglise catholique suite à une étude TNS ILRES révèlent entre autres qu’une large majorité de la population souhaite le maintien de l’alternative entre un cours confessionnel de religion catholique et un cours de morale laïque. Sans vouloir remettre en question des résultats obtenus par un institut de sondage de renommée, il s’avère approprié de s’interroger sur la validité d’une telle enquête dont l’Eglise catholique est le commanditaire et qui peut donc être comprise comme une tentative de défendre sa position notamment dans le système éducatif luxembourgeois. D’abord, la question « A l'avenir, l'école devrait-­‐elle à votre avis, continuer à proposer et à laisser une liberté de choix aux parents et leurs enfants entre 2 cours spécifiques, à savoir d'un côté la morale laïque (enseignement moral et social) et de l'autre l'enseignement religieux ? » ne peut-­‐elle pas être qualifiée de suggestive si on n’évoque pas d’alternative à ce statu quo ? En 2008, lorsque l’institut TNS Ilres avait posé la même question, on ne demandait l’avis quant à des pistes alternatives qu’à ceux qui y avaient répondu par un « non ». En fin de compte, on reste sur sa faim en ce qui concerne la question substantielle : devrait-­‐on introduire un cours unique d’éducations aux valeurs ? Quant à la question sur l’importance que l’on accorde à un lieu où sont évoquées les questions morales, religieuses et philosophiques dans le contexte scolaire, elle est problématique étant donné qu’elle assimile « morale », « philosophie » et « religion » et surtout l’étude ne précise pas s’il s’agit d’aborder ces « grandes questions de l’homme et de la vie » dans un cadre confessionnel – à savoir celui de la religion catholique-­‐ ou plutôt laïque, c’est-­‐à-­‐dire neutre, traitant les différentes religions et convictions sur un pied d’égalité. Par ailleurs, une question du sondage révèle que le point le plus important à aborder lors des cours de religion serait celui du « comment cohabiter dans une société multiculturelle et multi-­‐religieuse ». Ainsi, s’impose à nos yeux une autre question : est-­‐ce en séparant les élèves selon leurs convictions (ou celles de leurs parents) dans des cours différents ou est-­‐ce plutôt en rassemblant des jeunes de différentes convictions et origines culturelles que l’on peut apprendre à vivre ensemble dans une société pluraliste ? Nous soulignons qu’un cours unique permettrait une meilleure confrontation entre différentes valeurs, cette confrontation étant pourtant indispensable à une éducation interculturelle favorisant l’intégration. Par conséquent, nous rêvons de voir dans un sondage posée la question suivante : Etes-­‐vous en faveur d’un cours d’Ethique ou de Philosophie pratique pour tous les élèves (indépendamment de leurs convictions en matière de religions) qui – éclairant sur toutes les religions et positions philosophiques de façon neutre et objective et encourageant l’échange interculturel et interreligieux-­‐ prépare les jeunes à une vie de citoyen responsable et contribue à la cohésion sociale ?


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