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Travail de fin d’étude

RAISONS D’AGGLOMÉRATION

Encadré par : M. Tahiri Rachid Mme. Mariame Rhaddioui

MOHAMMED 2021-2022
GHZILI

RAISONS D’AGGLOMÉRATION

REMERCIMENTS

Je souhaite avant tout remercier mes cher professeur Mr. Tahiri Rachid, Mme. Mariame Rhaddioui, et Mr. Hassan El Amrani, pour le temps qu’ils ont consacré à m’apporter les outils méthodologiques indispensables à la conduite de cette recherche. Son exigence m’a grandement stimulé.

L’enseignement de qualité dispensé par L’ENA de Fès a également su nourrir mes ré flexions et a représenté une profonde satisfaction intellectuelle, merci donc aux ensei gnants-chercheurs.

Je remercie en particulier Mme Jowaria Khadija, et les villageois de Tiourar, pour m’avoir donné l’occasion extraordinaire de découvrir cette perle cachée entre les montagnes.

J’aimerais exprimer ma gratitude à tous les chercheurs et spécialistes, trop nombreux pour les citer, qui ont pris le temps de discuter de mon sujet. Chacun de ces échanges m’a aidé à faire avancer mon analyse.

Enfin, je ne peux passer outre ma reconnaissance envers, mes parents et mes frères et sœurs. Leur présence, leur écoute, leur confiance en moi et leur soutien constant m’as surent des bases solides me permettant de persévérer et de me surpasser.

Merci beaucoup.

RESUMÉ

La trajectoire historique qui peut expliquer le fond intellectuel de nos agglomérations est si complexe, je peux la résumer sous des grandes lignes comme suit. Les ressource de la nature n’était pas suffisante pour faire vivre une telle démographie, alors nous avons inventé l’agriculture, qui a donné par la suite un excédent, qu’il a fallu l’échanger avec une autre richesse.

Cela a créé des nouveaux métiers pour le gérer et protéger (le surplus), à savoir, la bureaucratie, l’armée et le clergé….

En parallèle nous avons conçu le nouveau mode de vie, la ville, pour que nous rappro chions au centre de cette gestion et pouvoir. La preuve, en Australie ou les ressource était largement suffisante, il n’y a pas eu de villes.

En Eurasie, où il avait aussi la possibilité d’échanger facilement les richesses entre les peuples, les villes ont pu voyager au-delàs de ses frontières pour atteindre les territoires ou ce n’était pas possible. Le model de la ville Eurasienne s’est donc propagé dans le monde entier.

Mais nous n’étions pas encore arrivés que cette ville soit le mode de vie principale, car elle était sous le règne de la valeur expérientiel de ses composent (les biens). À la suite du développement du commerce international, nous avons connu la mar chandisation des outils des production, dont les terrains et le travail. Par conséquent, la révolution industrielle et le marché de travail, ont poussé la démographie à aller cher cher l’emploi dans les territoires où il ‘y avait plus de choix et de chance, autrement dit, la ville, c’est la naissance du l’exode rural massif.

Aujourd’hui, la ville prend des nouvelles dimensions qu’il faut remettre en question. Est-ce que les raisons pour lesquelles nous avons choisi de vivre en ville sont encore valable ? Est-ce que la ville dépend encore du surplus agricole, ou de sa valeur du marché ?

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ABSTRACT

The historical trajectory that can explain the intellectual background of our agglome rations is so complex, I can summarize it in broad lines as follows. The resources of nature were not sufficient to support such a demography, so we in vented agriculture, which later gave a surplus, which had to be exchanged with ano ther wealth.

This created new professions to manage and protect (the surplus), namely, bureaucra cy, army and clergy....

In parallel we have designed the new way of life, the city, so that we come closer to the center of this management and power. The proof, in Australia where the resources were largely sufficient, there were not cities.

In Eurasia, where there was also the possibility of easily exchanging wealth between peoples, the cities were able to travel beyond its borders to reach the territories where this was not possible. The model of the Eurasian city spread all over the world.

But we had not yet reached the point where this city was the main way of life, because it was under the rule of the experiential value of its components (goods). As a result of the development of international trade, we experienced the commodifi cation of the tools of production, including land and labor. Consequently, the industrial revolution and the labor market, pushed the demography to go to seek the employment in the territories where there was more choice and chance, in other words, the city, it is the birth of the massive rural exodus.

Today, the city is taking on new dimensions that must be questioned. Are the reasons why we chose to live in the city still valid? Does the city still depend on the agricultural surplus, or on its market value ?

Translated

with www.DeepL.com/Translator (free version)
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Remerciments

Problématique .................................................................................. Méthodologie ..................................................................................

La ville s’impose...............................................................................

I.CHAPITRE 1

Les marchés sont une chose, les économies en sont une autre. Deux grands sauts : discours et surplus ................................. Écriture ................................................................................................

La dette, l’argent et l’État. .......................................................... Bureaucratie, armée, clergé. ..................................................... Technologie et guerre biochimique.........................................

La ville d’Eurasie, un modèle envahissant ........................... Pourquoi nous avons accepté de vivre dans un territoire urbain ou nous somme pas égaux ? ........................................................... L’inégalité en tant qu’idéologie qui se perpétue.

II.CHAPITRE 2

Naissance de la société de marché ....................................... Deux types ........................................................................................ de valeurs ..........................................................................................

La marchandisation de tout. ...................................................... Un monde éloigné de la logique des marchés. .................. La genèse des sociétés de marché ........................................ Le commerce mondial .................................................................... les laboratoires gris de l’histoire ..............................................

La grande contradiction ............................................................. L’argent fait tourner le monde !................................................. Synthèse .............................................................................................

III. PARTIE : PROJET

Analyse et réflexion ...................................................................... Montage de projet ....................................................................... Synthèse générale ..........................................................................

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TABLE DES MATIÈRES
.................................................................................... Resumé................................................................................................. Introduction.......................................................................................

INTRODUCTION

Les aires urbaines n’occupent que 3 % de la surface terrestre, mais elles émettent près de 72 % des gaz à effet de serre. Alors que les villes se développent toujours plus vite, Inondations, submersions marines, îlots de chaleur... Les villes, où vit la moitié de la population mondiale, font face à une myriade de risques liés au changement climatique, selon le rapport des experts climat de l›ONU (Giec). Il s’agit de la problématique du siècle. Tous les agents responsables de la planification urbaine sont concernés, dont les architectes en étant les concepteurs d’espace, s’ils acquièrent les connaissances et les compétences adéquates, peuvent être aussi des acteurs clés de l’adap tation au changement climatique.

Afin d’établir des recherches et proposer des solutions, il va falloir tout d’abord comprendre la complexité de ces agglomérations urbaines, les raisons pour lesquelles ils sont nés et évolués. J’ai consacré ma recherche dans ce document pour la compréhension des ces raisons d’exis tence, dans un angle historique et économique.

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PROBLÉMATIQUE

Afin de proposer des solutions qui suivent les transitions écologiques, il faut d’abord com prendre les raisons pour lesquelles, l’Homme a décidé de vivre en agglomération urbaine. Les villes sont le présent et encore plus l’avenir de l’homme. Mais que savons-nous des villes ? Tant de choses et si peu. Dans la symphonie des idées, parfois dissonantes, voire discordantes, dans le concert des re présentations, des interprétations, des modélisations, L’histoire de la ville et l’economie, au sens d’un ensemble de raisonnements spécifiquement économiques et historique, nous permette de comprendre les villes dans leur complexité ? de comprendre pourquoi et comment elles existent, comment elles naissent, comment elles se développent, comment elles changent ? Comprendre plus que décrire. Aller au-delà du visible. Saisir les processus cachés derrière ce qu’on peut observer. Comprendre les villes, à travers les processus d’agglomération, mais en tant qu’entités spatiales spécifiques. Les villes sont des agglomérations, au sens de concentra tions spatiales d’agents économiques, mais elles sont plus que des agglomérations. Toute ag glomération n’est pas une ville. Écarter le voile pudique du comportement grégaire qu’on est tenté de jeter sur l’agglomération en général ou sur la ville en particulier en disant « les agents s’agglomèrent à cause des économies d’agglomération. Dans un angle historique, les deux révolutions agricoles et industrielles, se considèrent comme les grandes ères de transition urbaine, mais comment ? et C’est quoi le rapport de l’agriculture avec la ville ?

Ainsi

Comment la révolution industrielle a fait que les que la valeur d’échange dans la ville a réussi à triompher la valeur d’expérience ?

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MÉTHODOLOGIE

Pour mener à bien cette recherche, j’ai entrepris de tracer un chemin méthodologique en deux volets, qui respecte l’ordre de réflexion autour de les questions étudiée.

-Le premier volet : à travers cette expérience de recherche, mon objectif est de déconstruire les postulats entourant les questions relatives aux raisons d’existences des villes, dans un pre mier temps, je procéderai à l’exploration de mes axes de recherche, à travers l’étude de divers documents (écris descriptif anciens, carte et relevé des site, Reportage et interview, des masters classes, etc.)

Ensuite, Je commencerais par tracer les études de l’histoire de l’economie et celles de la ville, afin de comprendre la jonction entre les deux évolutions. Puis apporter une vision analytique sur les faits et les résultats, dans l’objectif d’en tirer les raisons pour les quelle nos villes existent, et puis de comparer les faits dans un cadre géographique pour se donner une vérification historique des résultats.

-Le deuxième volet, concerne la projection de l’hypothèse dans un site qui abrite la probléma tique et qu’il a une capacité de répondre à la question en jeu.

Je procèderais à la découverte du site et de son environnement régionale et territoriale à travers une analyse sensible. Celle-ci est nourrie par le travail théorique et se base sur : L’ar pentage et la pratique du site, l’approche historique, la rencontre des habitants, le recueil des témoignages, ainsi qu’un travail de cartographie et de synthèse

En premier lieu, Il s’agit de situer le site dans son contexte régionale, provincial et communal, et de comprendre ses grandes caractéristiques.

En deuxième lieu, une approche historique, nécessaire pour capter l’esprit du lieu. Elle permet de tracer l’histoire de ce territoire et de son développement et ses risques. Il s’agit d’un travail synthétique des informations recueillis depuis des ouvrages, des témoignages des habitants, et des archives.

En troisième lieu, une analyse cartographique, permet d’appréhender le territoire à plusieurs échelles.

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LA VILLE S’IMPOSE

Il est devenu banal, mais pas forcément inutile, de rappeler qu’en ce début du XXIe siècle, la moitié de la population mondiale est urbaine. Peut-être faut-il aussi redire que c’est moins la population des villes en soi qui nous importe que le rôle qu’elles jouent. La population urbaine est plus productive que la moyenne, dans tous les sens du terme : plus de connaissances, plus d’innovations, plus de production matérielle et immatérielle, plus d’activités culturelles. Les villes sont spécialisées dans des activités complexes : production de haute technologie, services supérieurs. Enfin, les villes concentrent la coordination des activités : décision, aide à la décision et contrôle. Les villes sont des lieux de concentration du pouvoir économique.

Malgré les coûts économiques et sociaux engendrés, en termes de déplacements, de valeurs foncières, d’environnement, de ségrégation, les villes continuent de croître, à un rythme qui semble se ralentir à long terme, mais reste soutenu dans de nombreux pays. Le monde urbain change, à l’intérieur de chaque ville, dans l’organisation des systèmes de villes. Les villes s’étalent, se recomposent et recomposent leurs interactions. Elles organisent et réorganisent la division spatiale du travail en se débarrassant d’activités standardisées et routinières et en retenant en leur sein les activités complexes intensives en information et en qualification. Au plus haut niveau, le pouvoir économique est concentré dans les villes globales, qui coordonnent les activités de portée mondiale. À tous les niveaux, la ville domine, polarise, impose son style. Dans les pays développés, le mode de vie urbain dépasse largement la ville pour imprégner la quasi-totalité du territoire.

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Comment le AI , imagine la ville dominante

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Comment le AI , imagine la ville dominante

En revanche cela n’empêche que nous avons commencé a remarquer que la ville qui s’impose actuellement , connait un exode urbain , un flux inhabituelle qui ne cesse a croitre aussi , cela reste très léger mais la courbe monte chaque année , il s’agit d’un déplacement durable de populations quittant les zones urbaines pour aller s’implanter dans des zones rurales, par opposition à l’exode rural. Ce phénomène, qui aurait débuté dès les années 1970 dans certains pays, mais plus récemment dans d’autres pays est le résultat au fil des décennies d’une forte urbanisation des villes. Cela a engendré ainsi une explosion démographique des grandes zones urbaines, une augmentation de l’activité économique et de ses effets tels qu’une forte urbanisation, une augmentation du coût du logement et de la vie, la saturation des transports et l’augmentation de la violence. Le retour d’une partie de la population citadine en zone rurale permet le repeuplement de certaines petites communes et villages et la reprise de certaines activités agricoles presque disparues voire oubliées. L’exode urbain s’est manifesté plusieurs fois au cours de l’Histoire. Dans les pays extrêmement urbanisés, la migration des villes vers les campagnes a commencé vers les années 1970. Plus récemment, le réchauffement climatique et la pandémie du Coronavirus ont, parmi leurs nombreuses conséquences, provoqué des exodes urbains un peu partout dans le monde. Ce dernier fera l’objet de ma recherche de fin d’études, la ville grandit d’un côté et se rétrécie d’un autre, pourquoi des gens décident de s’y installer alors que d’autre préfèrent de la quitter, comment l’histoire peut nous répondre à cette question ?

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CHAPITRE 1
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LES MARCHÉS SONT UNE CHOSE, LES ÉCONOMIES

ÉCONOMIES EN SONT UNE AUTRE.

On nous a toujours parlé qu’on vit dans une ville afin que chacun accomplie une tâche pour les autres et l’autre vice versa. Dans la bulle de prospérité occidentale, la plupart des théories vous diraient que les pays pauvres sont pauvres parce que leurs «économies» sont faibles - quoi que cela veuille dire. Ils vous diraient également que les personnes pauvres de votre propre communauté sont pauvres parce qu’elles n’ont rien à vendre que les autres veulent vraiment - qu’en bref, elles n’ont rien à offrir au «marché», ou bien ils ne sont pas capables d’accomplir une tâche du fonctionnement de notre vie urbaine. C’est pourquoi j’ai décidé de vous parler de ce qu’on appelle l’économie : dans notre monde, toute discussion sur les raisons pour lesquelles certaines personnes sont pauvres alors que d’autres sont riches, certaine ville dite développé ou sous-développé, ou même sur les raisons pour lesquelles l’humanité détruit la planète Terre, tourne autour de cette chose appelée économie. Et l’économie est liée à cette autre chose appelée le marché. Permettez-moi donc de commencer par une erreur courante que beaucoup commettent : ils pensent que les marchés et l’économie sont une seule et même chose. Ce n’est pas le cas. Que sont exactement les marchés ? Les marchés sont des lieux d’échange. Au supermarché, nous remplissons notre chariot d’articles en échange d’argent, que le vendeur - le propriétaire du supermarché ou l’employé payé avec l’argent de la caisse - échange ensuite contre d’autres articles qu’il désire. Avant l’invention de l’argent, les échanges étaient directs : une banane était directement échangée contre une pomme, voire deux pommes. De toute évidence, nous avons des marchés depuis que nous vivons dans les arbres, bien avant que nous ayons développé la capacité de cultiver des aliments. La première fois que l’un de nos ancêtres a proposé d’échanger une banane contre un autre fruit, il y avait une sorte d’échange marchand dans l’air. Mais il ne s’agissait pas d’une véritable économie. Pour qu’une économie voie le jour, il fallait autre chose : une capacité à aller au-delà de la simple cueillette de bananes dans les arbres ou de la chasse aux animaux - une capacité à produire des aliments ou des instruments qui n’auraient pas existé sans le travail humain.

La ville d’un angle de vue historique c’est un simple marché, là où nous pouvons offrir ce notre richesse (produits, arts, culture, service …) et là où nous pouvons acheter la richesse des autres. Vous allez me dire que la ville n’est pas qu’un territoire ou on échange des marchandises, laisser-moi vous expliquer dans les chapitres suivants que même votre espace dortoir, ou le parc où vous faites votre pique-nique se sont marchandisé au cours de l’histoire, et ils sont devenue un simple marcher de transaction. D’autre part l’économie est la gestion et le développement de ce marché, autrement dit sa planification urbaine. Tous les ingrédients d’une ville dépendent de son économie, c’est pourquoi je vous parle dans ce chapitre de l’histoire de l’économie en traçons à coté la forme de la ville afin d’en tirer les raisons pour lesquelles on a décidé de vivre dans des agglomérations de plus en plus compliquer à comprendre,

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Comment
le AI , represente le marché et l’economie

DEUX GRANDS SAUTS : DISCOURS ET SURPLUS

Il y a quatre-vingt-deux mille ans, l’homme a fait le premier grand saut : grâce à ses cordes vocales, il a réussi à parler et à aller au-delà des cris inarticulés. Soixante-dix mille ans plus tard (c’est-à-dire il y a douze mille ans), nous avons fait le deuxième grand saut : nous avons réussi à cultiver la terre.

Notre capacité à parler et à produire de la nourriture - au lieu de nous contenter de crier et de consommer ce que l’environnement nous offrait naturellement (gibier, noix, baies, poissons) - a donné naissance à ce que nous appelons aujourd’hui l’économie.

AI , surplus agricol une veritable revolution

Aujourd’hui, douze mille ans après que l’humanité a «inventé» l’agriculture, nous avons toutes les raisons de reconnaître ce moment comme véritablement historique. Pour la première fois, les humains ont réussi à ne pas dépendre de la générosité de la nature , ils ont appris, au prix de grands efforts, à la faire produire des biens pour leur propre usage. Mais était-ce un moment de joie et d’exaltation ? Pas du tout ! La seule raison pour laquelle les humains ont appris à cultiver la terre est qu’ils mouraient de faim. Après avoir abattu la plupart de leurs proies grâce à des méthodes de chasse astucieuses et s’être multipliés si rapidement que les produits des arbres étaient insuffisants, les humains ont été contraints par la force des choses à adopter des méthodes de culture de la terre.

Comme toutes les révolutions technologiques, ce n’est pas une révolution que l’humanité a consciemment décidé de lancer. Là où les humains pouvaient l’éviter, comme en Australie où la nature fournissait suffisamment de nourriture, ils l’ont fait. L’agriculture s’est implantée là où les humains auraient péri autrement. Petit à petit, par l›expérimentation et l›observation, la technologie qui nous a permis de cultiver plus efficacement a évolué. Mais au fur et à mesure que nous développions les moyens de produire de la nourriture, la société humaine changeait radicalement. Pour la première fois, la production agricole a créé l›élément de base d›une véritable économie : le surplus. Qu›est-ce qu›un surplus ?

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AI , surplus agricol une veritable revolution

À l›origine, les excédents désignaient simplement les produits de la terre qui restaient après que nous nous soyons nourris et que nous ayons remplacé les semences utilisées pour les faire pousser. En d›autres termes, l›excédent est la partie supplémentaire qui permet l›accumulation et l›utilisation future - par exemple, le blé mis de côté pour un «jour de pluie» (si la prochaine récolte devait être détruite par la grêle) ou utilisé comme semences supplémentaires à planter l›année suivante, augmentant ainsi la production, et l›excédent, dans les années à venir. Vous devez prendre note de deux choses ici.

Premièrement, la chasse, la pêche et la récolte de fruits et légumes naturels ne pourraient jamais produire un excédent, même si les chasseurs, les pêcheurs et les cueilleurs étaient superproductifs. Contrairement aux céréales - maïs, riz et orge, qui se conservaient bien - le poisson, les lapins et les bananes pourrissaient ou se gâchaient rapidement. Deuxièmement, la production de surplus agricoles a donné naissance aux merveilles suivantes qui ont changé l’humanité pour toujours : l’écriture, la dette, l’argent, les États, la bureaucratie, les armées, le clergé, la technologie

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ÉCRITURE

AI , trace d’écriture , époque mésopotamienne

Les archéologues nous apprennent que les premières formes d’écriture sont apparues en Mésopotamie, là où se trouvent aujourd’hui l’Irak et la Syrie. Mais qu’enregistraientils ? La quantité de céréales que chaque agriculteur avait déposée dans un grenier commun. C’était logique : il était difficile pour chaque agriculteur de construire un grenier pour stocker son surplus, et plus simple s’il y avait un grenier commun surveillé par un gardien, que chaque agriculteur pouvait utiliser. Mais un tel système nécessitait une sorte de reçu,

par exemple, que M.X avait déposé cent Dirhams de grain dans le grenier. En fait, l’écriture a d’abord été créée pour pouvoir tenir ces registres comptables - afin que chaque individu puisse prouver quelle quantité il avait stocké dans un grenier commun. Ce n’est pas un hasard si les sociétés qui n’avaient pas besoin de développer la culture agricole - dans des endroits où le gibier, les noix et les baies ne manquaient jamais, comme c’était le cas des sociétés aborigènes d’Australie et des communautés indigènes d’Amérique du Sud - se sont contentées de la musique et de la peinture et n’ont

jamais inventé l’écriture. Perler de l’écriture et la révolution néolithique ou urbaine pendant la même époque n’est pas le fruit du hasard, , cette révolution désigné par l’archéologue australien Vere Gordon Child , Elle fait référence à un changement, radical et rapide, caractérisé par le passage d’une économie de prédation (chasse, cueillette) à une économie de production (agriculture, élevage) .

Les premières villes importantes connues grâce à des fouilles archéologiques apparaissent à la fin du Néolithique. Celles de la culture de Cucuteni-

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Trypillia à partir de la fin du Ve millénaire avant notre ère, en Ukraine, Roumanie et Moldavie, sont d’une ampleur sans précédent. Ces villes pouvaient atteindre plus de 15 000 habitants et couvrir plusieurs kilomètres carrés, elles avaient déjà un urbanisme très planifié et organisé, en plan elliptique concentrique.

Les premières villes fleurissent dans le courant du Néolithique, lorsque l’homme pratique l’agriculture et peut peupler certaines régions avec une plus grande densité de populations et dégager des excédents commerciaux sur les productions alimentaires, qui vont permettre de faire vivre des populations d’artisans spécialisés dans des villes, puis des dirigeants avec leurs serviteurs, leurs fonctionnaires et leurs armées, vivant d’impôts

prélevés dans les campagnes. La découverte de Tell Zeidan, au Nord de la Syrie en 2010 relance ce débat. Un tell est une colline artificielle formée par les ruines d’un village antique. Cette cité serait apparue entre 5500 et 4000 avant J.C. On a retrouvé sur le site les traces d’un artisanat de luxe, de réseaux d’échanges et d’un urbanisme monumental.

On trouve à la fin du Néolithique, en Europe, des cités lacustres, construites en bord de lac et parfois érigées sur pilotis. On peut citer les sites du lac de Chalain dans le Jura, de Bevais et d’Auvernier à Neuchâtel. Les apports des fouilles archéologiques

permettent de découvrir les sites d’anciennes cités et d’en étudier les caractéristiques. En Australie par exemple la non présence d’agriculture a cause de ressource suffisantes n’a pas donner une naissance complète d’une ville , jusqu’au moment du contact avec les premiers Européens, ou ils ont commencé à exploiter des ressource, associée à des techniques de transformation, de conservation et de stockage des aliments, avait permis aux sociétés aborigènes de développer des communautés stables et sédentaires ou semi-sédentaires, regroupées dans de véritables villages. Il est facilement compréhensible finalement que l’excédent des produite d’agriculture à un rapport directe avec la création de ce que nous pouvons appeler une cité par sa définition actuelle. Mais Il manque à celle-ci,

AI , trace d’écriture , époque mésopotamienne

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LA DETTE, L’ARGENT ET L’ÉTAT.

Les registres comptables indiquant la quantité de blé appartenant à notre ami M.X sont les prémices de la dette et de l’argent. D’après les découvertes archéologiques, nous savons que de nombreux travailleurs étaient payés en coquilles gravées de chiffres indiquant les Dirhams de céréales que les souverains leur devaient pour leur travail dans les champs. Comme les quantités de grain auxquelles ces coquilles faisaient référence n’avaient souvent pas encore été récoltées, les coquilles constituaient une forme de dette envers les travailleurs de la part de leurs souverains. En même temps, les coquilles étaient aussi une forme de monnaie, puisque les travailleurs pouvaient les échanger contre des produits fabriqués par d’autres. Mais la découverte la plus intéressante a trait à la première apparition de la monnaie métallique. La plupart des gens pensent qu’elle a été inventée pour être utilisée dans les transactions, mais ce n’était pas le cas. En Mésopotamie, au moins, la monnaie métallique qui n’existait pas physiquement était utilisée dans les comptes écrits pour exprimer la somme due aux ouvriers agricoles. Par exemple, le journal comptable indiquait que «M. X a reçu du grain pour une valeur de trois pièces de métal», même si ces pièces n’avaient pas encore été frappées et ne le

Comment le AI , imagine la dette l’argent et l’état

Engraved conch shell from Spiro Mounds depicting a falcon warrior-Falcon_warrior_Spiro_Brooklyn

seraient peut-être pas avant de très nombreuses années. En un sens, cette forme de monnaie imaginaire, utilisée pour faciliter les échanges réels, était une monnaie virtuelle. Alors, quand les gens vous disent que l’économie d’aujourd’hui est très différente de celle d’autrefois, en citant les paiements virtuels rendus possibles par les technologies numériques, dites-leur que ce n’est pas nouveau ; que la monnaie virtuelle existe depuis que l’économie a été inventée, suite à la révolution agricole il y a douze mille ans et à la création du premier surplus. En fait, même lorsque la monnaie métallique était forgée, elle était souvent trop lourde pour circuler. Ainsi, la valeur des céréales dues à M. X était exprimée en proportion du poids d’un gros morceau de fer. Quoi qu’il en soit, M. X ne se promenait jamais avec de la monnaie métallique dans sa poche - il ne portait sur lui qu’une reconnaissance de dette, souvent sous la forme d’une coquille sur laquelle étaient inscrites des Dirhams de céréales ou des parts d’un gros bloc de fer inamovible.

Le problème avec les monnaies virtuelles et les reconnaissances de dette, c’est que pour fonctionner, elles ont besoin de beaucoup de... foi. M. X devait croire - il devait avoir foi - en la volonté et la capacité des contrôleurs du grenier à grains de lui donner le grain qui lui était dû une fois qu’il serait produit. Et d’autres ont dû le croire aussi avant d’accepter les reconnaissances de dette de M. X en échange d’huile ou de sel ou pour l’aider à construire

sa hutte. C’est l’origine du mot «crédit» : il vient du latin ‘’credere’’, qui signifie «croire».

Pour que cette foi prévale et donne de la valeur aux coquillages (c’est-à-dire à la monnaie), les gens devaient savoir qu’ils étaient garantis par quelqu’un ou quelque chose de très puissant. Il pouvait s’agir d’un souverain descendant des dieux, d’un puissant roi de sang royal ou, plus tard, de quelque chose ressemblant à un État ou à un gouvernement : une autorité à laquelle on pouvait faire confiance pour avoir le pouvoir futur de rembourser à M. X sa part de l’excédent de céréales, même si le souverain individuel venait à mourir.

On parle ici de l’époque Antique, là où nous avons connu l’apparition des villes

urbanisé, autrement dit, une ville pensée avant qu’elles soient construite. L’organisation monétaire, et politique de la vie économique, a renforcé la volonté de vivre à proximité du centre du pouvoir, et du marché, lieu d’échange des richesses. Ces agglomérations ont commencé à être plus dense et gérés par la source du foi, l’Etat, ce qui a généré par la suite une deuxième révolution urbaine mais cette fois ci, planifié. Les grandes villes apparaissent dans l’Antiquité ancienne entre 3500 et 1500 av. J.C. dans les régions fertiles et limoneuses de Mésopotamie comprises entre le Tigre et l’Euphrate (Uruk), aujourd’hui l’Irak, puis en Syrie, en Égypte, dans les vallées du Nil et du Jourdain, de la vallée de l’Indus (Mohenjo-Daro) et du Yangzi Jiang. Il s’agit d’une véritable « révolution urbaine » réalisée non pas par une incorporation progression de traits urbains dans le village mais d’une fondation de ville, ou sa refondation à partie d’un village : les villes sont créées non en fonction de ressources ou de climat favorables mais elles sont initialement consacrées à une divinité ou à un héros. Le phénomène urbain en Grèce ou en Italie, lorsque plusieurs villages se réunissent en une seule cité, s’appelle synœcisme.

L’Erechthéion, un ancien temple grec d’ordre ionique situé sur l’acropole d’Athènes, au Nord du Parthénon.

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Comment le AI , imagine la dette l’argent et l’état

La dette, l’argent, la foi et l’État vont l’un à côté de l’autre. Sans dette, il n’y a pas de moyen facile de gérer les surplus agricoles. Avec l’apparition de la dette, l’argent a fleuri. Mais pour que l’argent ait de la valeur, une institution, l’État, devait le rendre digne de confiance. Lorsque nous parlons d’économie, c’est de cela qu’il s’agit : les relations complexes qui émergent dans une société avec un surplus. Et lorsque nous parlons d’urbanisation, il s’agit de l’époque ou la planification d’une ville avait besoin d’être pensé, en prenant en considération la complexité de son fonctionnement, équipements dite public (de l’Etat), de la foi (source de confiance), privé (habitations) et bancaire (stockage des richesse) . Tous ces équipements se révèlent dans une société avec un excédent agricole.

BUREAUCRATIE, ARMÉE, CLERGÉ.

Et en examinant ces relations, il devient également clair qu’un État n’aurait jamais pu naître sans surplus, (autrement dit, une ville n’aurait jamais pu naître sans surplus) puisqu’un État a besoin de bureaucrates pour gérer les affaires publiques, de policiers pour protéger les droits de propriété et de dirigeants qui - pour le meilleur ou pour le pire - exigent un niveau de vie élevé. Rien de tout cela ne serait concevable sans un excédent important pour faire vivre toutes ces personnes sans qu’elles aient à travailler dans les champs. Une armée organisée ne pourrait pas non plus exister sans surplus - et sans une armée organisée, le pouvoir du dirigeant, et par extension de l’État, ne pourrait pas être imposé, et le surplus de la société serait plus vulnérable aux menaces extérieures.

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Les bureaucraties et les armées étaient rendues possibles par les excédents agricoles, qui à leur tour créaient le besoin de bureaucraties et d’armées. Il en allait de même pour le clergé. Le clergé ? Oui, les surplus ont engendré la religion organisée ! Voyons pourquoi.

Historiquement, tous les États issus des sociétés agricoles ont distribué leurs excédents de manière outrageusement inégale, au profit de ceux qui disposent de pouvoir social, politique et militaire. Mais aussi forts que soient ces dirigeants, ils n’ont jamais été assez forts pour faire face à la grande majorité des agriculteurs appauvris, qui, s’ils s’unissaient, pourraient renverser le régime d’exploitation en quelques heures. Alors, comment ces dirigeants ont-ils réussi à maintenir leur pouvoir, distribuant les surplus à leur guise, sans être dérangés par la majorité ?

La réponse est : en cultivant une idéologie qui a amené la majorité à croire au fond de leur cœur que seuls leurs dirigeants avaient le droit de gouverner. Que qu’ils vivaient dans le meilleur des mondes possibles. Que tout était comme il était destiné à l’être. Que la situation sur le terrain reflétait un ordre divin. Que toute opposition à eux se heurtait à la volonté de cette puissance divine, menaçant d’envoyer le monde hors de contrôle.

Sans cette idéologie de légitimation, le pouvoir de l’Etat n’avait aucune chance. Tout comme l’Etat devait exister à perpétuité, survivant à la mort de son dirigeant. Son dirigeant, la béquille idéologique du pouvoir de l’État devait être institutionnalisée également. Les personnes qui exécutaient et instituaient les cérémonies qui servaient ce but étaient le clergé

Sans un important excédent, il n’y aurait pas de capacité à créer des institutions religieuses avec des hiérarchies compliquées de clergé, puisque les hommes et les femmes «saints» ne produisaient rien. En même temps, sans religion organisée, l’autorité des dirigeants sur la production et la distribution de l’excédent serait très instable et sujette aux insurrections de la majorité, dont la part de l’excédent était généralement minuscule. C’est pourquoi, pendant des milliers d’années, l’État et le clergé n’ont fait qu’un. Par conséquent, la ville bénéficiera des nouveaux équipement, dite de culte, qui occupera une

place importante à côté de celle de l’Etat. C’est en Grèce que l’on voit apparaître les premiers penseurs de l’urbain. Les philosophes antiques pensent la nécessité d’un aménagement, d’hygiène, de circulation et de défense dans la ville. À partir de 480 avant J.-C. la ville grecque est pensée et construite selon des plans d’aménagements. Le planificateur urbain Hippodamos de Milet démocratise l›emploi du plan en damier ou plan hippodamien. Il est l’auteur d’un ouvrage sur l’urbanisme auquel se réfère Aristote dans La Politique. Cette nouvelle organisation urbaine planifie des villes tournées vers la mer avec des rues qui se coupent en angle droit et s’organisent en échiquier. En Grèce le peuplement se concentre surtout dans des forteresses comme Mycènes ou Tyrinthe. Certaines forteresses tel Athènes ou Sparte deviennent des villes. On y retrouve une organisation particulière : L’Acropolis, la ville haute, est le lieu dédié aux divinités et un lieu de refuge pour les populations en cas de menace la ville basse (astu) est vouée aux activités de commerce et à la vie civile (agora, théâtre, boulè...) Des quartiers spécialisés peuvent se développer comme celui du Pirée à Athènes, organisé autour du port et tourné vers la mer

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TECHNOLOGIE ET GUERRE BIOCHIMIQUE.

Le cerveau humain a réussi à provoquer des révolutions technologiques bien avant l’apparition de la production agricole - par exemple, l’invention du feu, l’extraction des métaux à partir du minerai, l’aérographe, comme dans le remarquable boomerang des Aborigènes australiens. Mais le surplus agricole a donné un élan gigantesque à la technologie en faisant naître simultanément de nouveaux besoins technologiques - le besoin de charrues et de systèmes d’irrigation - et en concentrant les ressources entre les mains de quelques puissants. La révolution agricole a catapulté la technologie humaine à un niveau qui a rendu possible la construction des magnifiques pyramides, du Parthénon et des temples incas - avec l’aide, bien sûr, de milliers d’esclaves.

Mais les excédents créent également des bactéries et des virus mortels. Quand des tonnes de blé sont empilées dans des greniers communs, entourées par une foule de personnes et d’animaux dans des villes qui n’ont pas de système d’évacuation des déchets, le résultat est un énorme laboratoire biochimique, dans

lequel les bactéries et les virus se développent rapidement. Se développent, prolifèrent et passent d’une espèce à l’autre. L’homme Les corps humains n’ont pas évolué pour faire face aux maladies dévastatrices qui en résultent, au début, beaucoup sont morts. Mais lentement, au fil des générations, les habitants de ces sociétés ont réussi à s’adapter au choléra, au typhus et à la grippe et sont devenus plus résistants.

Bien sûr, lorsqu’ils rencontraient des tribus et des communautés qui n’avaient pas encore développé de production agricole, en raison des millions de micro-organismes mortels qu’ils transportaient désormais avec eux, une simple poignée de main suffisait à anéantir la plupart des membres de la tribu. En fait, en Australie comme en Amérique, les populations indigènes ont été beaucoup plus nombreuses à mourir par contact avec les bactéries et les virus transportés par les envahisseurs européens que par les boulets de canon, les balles et les couteaux. Dans certains cas, les raiders européens se sont même engagés sciemment dans une guerre biochimique : à une occasion, une tribu amérindienne a été dévastée lorsqu’une délégation de colons européens leur a offert des couvertures contenant sciemment le virus de la variole.

Au cours de l’histoire, le surplus agricole n’a pas seulement donné naissance à la ville, mais il a fait l’extension de cette façon de vivre dans les territoires ou, il n’y avait pas d’excédant agricole, une sorte de domination territoriale mondiale, qui n’a pas laissé à l’humanité la chance de développé d’autre façon de vivre, sans construire des villes. En Australie, par exemple, nous n’avons jamais connu la fondation d’une ville

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LA VILLE D’EURASIE, UN MODÈLE ENVAHISSANT

Pourquoi les Britanniques ont-ils envahi l’Australie et pas l’inverse ? Plus généralement, pourquoi toutes les superpuissances impérialistes ontelles émergé en Eurasie et aucune en Afrique ou en Australie ? Cela a-t-il un rapport avec l’ADN ? Certainement pas. La réponse se trouve dans ce que je viens de vous dire.

Nous avons vu qu’au début... il y avait des surplus. Et de l’excédent agricole sont nés l’écriture, la dette, l’argent, les États et la villes - et de ces économies sont nées les technologies et les armées. En d’autres termes, les conditions géographiques de l’Eurasie - la nature de la terre et le climat - ont fait que l’agriculture et les surplus, ainsi que tout ce qui les accompagne, se sont imposés avec force, conduisant à l’émergence de dirigeants d’États à la tête d’armées équipées de technologies telles que les armes à feu et rendues encore plus mortelles par les armes biochimiques qu’ils portaient dans leur corps et dans leur souffle. Dans des pays comme l’Australie, cependant,

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les choses étaient différentes. Tout d’abord, la nourriture ne manquait jamais puisque trois à quatre millions de personnes vivant en relative harmonie avec la nature avaient un accès exclusif à la flore et à la faune d’un continent de la taille de l’Europe. Par conséquent, il n’y avait aucune raison d’inventer la technologie agricole qui permet d’accumuler des surplus ou d’adopter cette technologie lorsque l’occasion se présentait. Par conséquent, il n’y avait aucune raison pour urbaniser leur mode de vie.

Nous savons aujourd’hui, que les Aborigènes possédaient de la poésie, de la musique et des mythes d’une immense valeur culturelle, mais qu’ils n’avaient pas les moyens d’attaquer d’autres peuples ou de se défendre contre les armées, les armes et les germes qu’engendrent les économies productrices de surplus agricoles. En revanche, les Britanniques, venus d’Eurasie, avaient été contraints par le climat et la nécessité de générer d’importants excédents et tout ce qui les accompagnait, des navires de mer aux armes biochimiques. Par conséquent, lorsqu’ils sont arrivés sur la côte australienne, les Aborigènes n’avaient aucune chance. Et qu’en est-il de l’Afrique ?» pourrait-on raisonnablement demander. Pourquoi pas un seul pays africain n’est-il devenu assez puissant pour menacer l’Europe ? Pourquoi le commerce des esclaves était-il à sens unique ? Peut-être que les Africains n’étaient pas aussi capables que les Européens, après tout ?

Rien de tout cela. Regardez une carte et comparez la forme de l’Afrique à celle de l’Eurasie. La première chose que vous remarquerez est que l’Afrique s’étend plus au nord et au sud qu’à l’est et à l’ouest, partant de la Méditerranée, s’étendant au sud jusqu’à

l’équateur et continuant jusqu’à ce qu’elle atteigne les climats tempérés de l’hémisphère sud. Jetez maintenant un coup d’œil à l’Eurasie. Elle fait exactement le contraire, commençant sur l’Atlantique et s’étendant vers l’est jusqu’aux côtes chinoises et vietnamiennes de l’océan Pacifique.

Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que si vous traversez l’Eurasie du Pacifique à l’Atlantique, vous rencontrerez relativement peu de changements climatiques, alors qu’en Afrique, en allant de Johannesburg au sud à Alexandrie au nord, vous traverserez toutes sortes de zones climatiques - certaines, comme la jungle tropicale ou le désert du Sahara, très extrêmes. Et pourquoi cela est-il important ? Tout simplement parce que les sociétés africaines qui ont développé des économies agricoles (l’actuel Zimbabwe, par exemple) ont eu beaucoup plus de mal à s’étendre, car leurs cultures ne voyageaient pas bien, refusant de prendre racine plus au nord, près de l’équateur - ou pire encore, dans le Sahara. En revanche, une fois que les peuples d’Eurasie ont découvert la production agricole, ils se sont étendus vers l’ouest ou l’est presque à volonté. Leurs cultures (le blé en particulier) pouvaient être plantées de plus en plus loin, formant un seul et même domaine agricole assez homogène de Lisbonne à Shanghai. C’était le terrain idéal pour organiser des invasions - un peuple agricole détournant les surplus d’un autre et adoptant ses technologies - et pour créer des empires entiers. Ce que je veux dire par cela, c’est que la ville en tant que mode de vie , n’est pas un fruit de l’histoire de chaque ethnie , c’est plutôt le résultat des condition climatique , et territoriale qui ont permis de développer un excédent , et par force géographique , le modèle de l’Eurasie a dominé la scène mondiale .

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POURQUOI NOUS AVONS ACCEPTÉ DE VIVRE DANS UN TERRITOIRE URBAIN OU NOUS SOMME PAS ÉGAUX ?

Il est facile de comprendre qu’il s’agit d’un processus auto-entretenu : les privilégiés qui ont accès aux excédents accumulés occupent un territoire fermement séparer de l’autre partie de la ville, et ils sont récompensés par un pouvoir économique, politique et même culturel. Qu’ils peuvent ensuite utiliser pour acquérir une part encore plus importante de ces excédents. Demandez à toute personne ayant une expérience des affaires et elle vous confirmera qu’il est beaucoup plus facile de gagner un million de Dirhams une fois que vous en avez déjà plusieurs. En revanche, si vous n’avez rien, même mille Dirhams peuvent vous sembler un rêve inaccessible.

Un autre type d’inégalité Les conditions géographiques ont prédéterminé que le mode de vie de l’Afrique, l’Australie et les Amériques seraient colonisées par l’urbanisme Européens. Cela n’avait rien à voir avec l’ADN, le caractère ou l’intelligence. Pour dire les choses simplement mais précisément, tout était dû à la forme et à l’emplacement des différents continents. Mais il y a aussi un autre type d’inégalité que la géographie ne peut pas expliquer : l’inégalité au sein d’une même ville ou d’un même pays. Pour comprendre ce type d’inégalité, nous devons parler de l’économie.

Vous vous souvenez que les surplus agricoles ont donné naissance à l’État et au clergé ? Son accumulation a nécessité et conduit à une concentration excessive du pouvoir, et par conséquent de la richesse, entre les mains d’une minorité qui régnait sur le reste. C’est ce qu’on appelle l’oligarchie, qui vient des mots grecs oligoi («la minorité») et arkhein («régner»).

Ainsi, l’inégalité s’épanouit à deux niveaux : d’abord au niveau mondial, ce qui explique pourquoi certains pays sont entrés dans le XXe et le XXIe siècle dans une pauvreté crasse, tandis que d’autres jouissaient de tous les avantages du pouvoir et de la richesse, souvent obtenus en pillant les pays plus pauvres. L’autre niveau se situe au sein des sociétés elles-mêmes, bien qu’il arrive souvent que les quelques individus riches des pays les plus pauvres soient plus riches que bon nombre des citoyens les plus riches des nations plus riches.

L’histoire que je vous ai racontée jusqu’à présent fait remonter les origines de ces deux types d’inégalité à la production d’un surplus économique au cours de la première révolution technologique de l’humanitéle développement de l’agriculture. Dans le prochain chapitre, nous poursuivrons l’histoire de l’inégalité avec la révolution technologique suivante, qui nous a apporté des machines telles que la machine à vapeur et l’ordinateur, ainsi que la société dans laquelle vous grandissez, avec des niveaux d’inégalité que

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L’INÉGALITÉ EN TANT QU’IDÉOLOGIE QUI SE

PERPÉTUE.

Lorsque j’ai fait référence au clergé et à son rôle, j’ai mentionné la manière dont l’idéologie fonctionne pour légitimer la distribution inégale du surplus aux yeux de tous - aussi bien des nantis que des démunis. Elle fonctionne efficacement dans la mesure où elle crée un réseau de croyances, quelque chose comme une mythologie. Si vous y réfléchissez, rien n’est reproduit avec plus de facilité que la foi des nantis dans le fait qu’ils méritent des territoires privilégiés. Depuis votre enfance, vous êtes pris dans une contradiction logique, vicieuse que vous avez à peine remarquée. D’un côté, vous étiez consterné par l’idée que certains enfants pleurent pour s’endormir parce qu’ils ont faim. D’autre part, vous étiez intimement convaincu (comme tous les enfants) que vos jouets, vos vêtements et votre maison vous revenaient de droit. Notre esprit assimile automatiquement «j’ai X» à «je mérite X». Lorsque nos yeux se posent sur ceux qui manquent du strict nécessaire, nous compatissons immédiatement et nous nous indignons qu’ils n’en aient pas assez, mais nous ne nous permettons pas un instant de penser que leur privation pourrait être le produit du même processus qui a conduit à notre richesse. C’est le mécanisme psychologique qui convainc les nantis et les personnes au pouvoir (qui sont généralement les mêmes personnes) qu’il est juste, approprié et nécessaire pour eux d’avoir plus alors que les autres ont beaucoup moins.

Ne soyez pas trop dur avec eux. Il est incroyablement facile de se convaincre que l’ordre des choses - surtout lorsqu’il nous favorise - est logique, naturel et juste. Mais en même temps, soyez dur avec votre propre tentation d’accepter les inégalités que vous trouvez aujourd’hui.

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2 ‘‘ UNE PERSONNE CYNIQUE EST

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CHAPITRE

EST QUELQU’UN QUI CONNAÎT LE PRIX DE TOUT MAIS LA VALEUR DE RIEN. ‘‘

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NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ DE MARCHÉ

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C’est le crépuscule sur la ville d’Asilah. C’est l’été. Nous sommes assis sur notre véranda, regardant à travers la mer le soleil rouge vif qui s’enfonce derrière l’océan. Comme mes amis le faisait avec moi, je me tourne vers toi et commence à t’expliquer en termes scientifiques pourquoi le soleil est rouge quand il disparaît derrière l’horizon. Votre moment est gâché. Plus tard ce même soir, nous prenons notre bateau avec nos amis, dont Mehdi, à notre cabane habituelle sur la plage de Rmilat. Alors que Mehdi, se met à plaisanter. Avant que le repas n’arrive, le capitaine Youssef, qui a amarré son bateau de pêche à côté de nous, sur le quai en face de la cabane, vous demande une faveur. Son ancre est coincée sous un rocher au fond de la mer et la chaîne s’est cassée lorsqu’il a essayé de la retirer. Il vous demande : «S’il vous plaît, puisque je sais que vous aimez plonger, pourriez-vous plonger et passer cette corde dans la chaîne de l’ancre ? Je le ferais bien moi-même mais mes rhumatismes ont fait des siennes aujourd’hui». Bien sûr», répondezvous, saisissant l’occasion d’être les héros du moment en plongeant fièrement dans la mer.

Le coucher de soleil. Ton agacement envers moi. Les blagues de Mehdi. La joie de plonger dans la mer juste parce que le capitaine Youssef te l’a demandé. C’est la substance de la joie de ton été. Par définition, ce sont des «biens», c’est-à-dire le contraire des «maux», comme le sentiment que l’on éprouve quand un ami est blessé, quand on doit faire des devoirs ennuyeux, quand on se sent seul ou incertain de la vie. Remarquez maintenant la grande différence entre ces biens, qui remplissent la vie d’un bonheur profondément satisfaisant, et les biens dont parle l’économie - les choses que vous trouvez dans les rayons des magasins, qui sont vendues sur Amazon, dont la télévision insiste sans cesse sur la nécessité. Ces biens sont quelque chose de plus, mais peut-être aussi quelque chose de moins,

Mais certainement quelque chose de très différent. Bien que nous les appelions également des biens, un autre terme pour les désigner, et peut-être moins déroutant, est celui de marchandise. Alors, quelle est la différence entre un bien et une marchandise ?

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DEUX TYPES DE VALEURS

Le crépuscule sur Asilah, les blagues de Mehdi et le plongeon que vous avez fait pour le capitaine Youssef - ces choses n’ont jamais été destinées à être vendues. Les marchandises, cependant, sont des biens produits dans le but d’être vendus.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans les sociétés dans lesquelles nous vivons, nous avons tendance à confondre les biens et les marchandises. Nous avons tendance à penser que plus un bien est cher, plus il doit être bon. Et, plus important encore, il existe une présomption selon laquelle plus on vous offre d’argent pour quelque chose que vous pouvez faire ou transmettre, plus vous vous empresserez de le faire. Mais ce n’est pas tout à fait ça. Oui, c’est vrai pour les marchandises : plus le prix que nous sommes prêts à payer à Apple pour un iPad, est élevé, plus Apple est prêt à produire une quantité d’iPads importante. Mais la même chose n’est pas nécessairement vraie pour les blagues de Mehdi. Si nous disons à Mehdi que nous le payons pour qu’il raconte plus de blagues, et proportionnellement à la quantité de blagues qu’il nous fait rire, il est fort probable qu’il trouve cela bizarre et qu’il se sente gêné. La perspective d’être payé pourrait facilement lui faire perdre son sens de l’humour. Ou, prenons l’exemple de vous et du capitaine Youssef, s’il vous offrait de l’argent pour plonger, vous n’en tireriez peut-être pas autant de joie. La valeur d’un geste altruiste et aventureux serait soudainement perdue, et il est fort possible que la petite somme d’argent offerte ne suffise pas à la compenser.

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Il est vrai que si Mehdi devient un comédien professionnel quand il sera grand, ou si vous devenez un plongeur professionnel, alors ses blagues et vos plongées deviendront des marchandises : vous les vendrez pour des sommes d’argent spécifiques - elles auront acquis un prix de marché - et ce prix reflétera leur valeur d’échange - ce qu’elles valent sur un marché en échange d’autre chose. Mais tant que cela ne se produit pas, leur valeur est d’un tout autre ordre. Nous pourrions l’appeler leur valeur expérientielle. Une plongée, un coucher de soleil, une blague : tous les trois peuvent avoir une énorme valeur d’expérience et aucune valeur d’échange.

Ces deux types de valeurs, expérientielles et d’échange, ne pourraient pas être plus différents l’un de l’autre. Pourtant, très souvent dans nos sociétés actuelles, de même que tous les biens sont considérés comme des marchandises, toutes les valeurs sont mesurées - par les économistes, en tout cas - comme s’il s’agissait de valeurs d’échange. Tout ce qui n’a pas de prix, tout ce qui ne peut pas être vendu, a tendance à être considéré comme sans valeur, alors que tout ce qui a un prix, pense-t-on, sera désirable.

Ceux qui confondent biens et marchandises ne comprennent pas pourquoi les dons de sang diminuent lorsque les donneurs sont rémunérés. Ils sont déconcertés par le fait que des donneurs de sang potentiels décident de ne pas donner leur sang simplement parce qu’on leur a proposé de l’argent en échange. Mais ce qui se passe ici est facile à comprendre si vous vous souvenez du plongeon que le capitaine Youssef vous a demandé. Lorsqu’il vous a supplié de plonger dans la mer, de nuit, qui plus est, pour l’aider à remonter son ancre, le sentiment d’être un bon garçon héroïque vous a fait surmonter votre peur de la mer Noire et l’inconvénient de vous déshabiller et d’avoir froid, d’être mouillé et d’être salé. Il est très possible que vous ne l’auriez pas fait s’il vous avait dit : «Je te donne 50 Dirhams pour sauter dans l’eau».

Un très bon exemple de cette confusion est le marché du sang. Dans de nombreux pays, les donneurs donnent volontairement et gratuitement leur sang parce qu’ils se sentent obligés d’aider des concitoyens dont la vie est en danger. Dans d’autres pays, les donneurs sont rémunérés en argent pour le sang qu’ils donnent. Où pensez-vous que l’on donne le plus de sang ?

Il en va de même pour le don de sang. De nombreux donneurs de sang éprouvent du plaisir à l’idée de donner leur sang, mais lorsqu’on leur propose une somme d’argent en échange, le passage de la contribution à la transaction ruine le plaisir, tandis que la somme offerte ne suffit pas à le compenser, sans parler du temps et de la douleur que représente le fait de se faire planter une aiguille dans le bras.

Avant même que je n’aie fini de poser la question, je parie que vous avez déjà deviné la réponse : il a été observé que dans les pays où les donneurs de sang sont rémunérés pour le sang qu’ils donnent, la quantité collectée est nettement inférieure à ce qu’elle est dans les pays où le sang est donné volontairement, sans rémunération. Il semble que la rémunération décourage davantage les donneurs qui veulent donner leur sang gratuitement qu’elle n’attire les donneurs qui se soucient de l’argent.

Oscar Wilde a écrit qu’une personne cynique est quelqu’un qui connaît le prix de tout mais la valeur de rien. Nos sociétés ont tendance à faire de nous tous des cyniques. Et personne n’est plus cynique que l’économiste qui considère la valeur d’échange comme la seule valeur, banalisant la valeur expérientielle comme inutile dans une société où tout est jugé selon les critères du marché. Mais comment exactement la valeur d’échange a-t-elle réussi à triompher de la valeur d’expérience ?

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LA MARCHANDISATION DE TOUT.

La ville pendant les 3 dernière siècles, a connu un autre changement radicale de sa façon de construire, cela est étroitement lié a son modèle économique, après que son territoire se considéré un ‘’ bien ‘’, avec des valeur d’expérience, à une marchandisation de tous les ses composant piliers, et la zone urbaine devient avec une valeur de transaction . Prenant d’abord les raisons pour lesquelles, les bien se sont marchandisé.

Il y a longtemps, la plupart des biens étaient produits en dehors du circuit des transactions commerciales, c’est-à-dire en dehors du marché. Ils étaient produits d’une manière plus proche de la façon dont nous divisons le travail au sein de notre foyer. Bien entendu, cela ne signifie pas nécessairement que le monde était meilleur, plus éthique. Pendant des siècles, voire des millénaires, les femmes ont été chargées des pires tâches au sein de foyers patriarcaux et sexistes, sans parler des serfs et des esclaves qui effectuaient toutes les corvées dans des chaînes réelles ou virtuelles. Le fait que l’essentiel du travail, de la production, se déroule dans le cadre du foyer élargi a donné naissance au mot oikonomia, composé de deux mots : oikos («foyer») et nomoi («lois, règles, contraintes»). C’est l’étymologie du mot «économie», qui signifie littéralement quelque chose comme «les lois de la gestion d’un ménage».

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Une famille d’agriculteurs produisait elle-même son pain, son fromage, ses sucreries, sa viande, ses vêtements, etc. Dans les bonnes années, lorsque la récolte était abondante et qu’il y avait des réserves, les produits excédentaires tels que les tomates ou le blé supplémentaires étaient échangés contre des produits fabriqués par d’autres agriculteurs qu’ils ne pouvaient pas produire eux-mêmes, tels que des faux ou des abricots. Pendant les années de vaches maigres, lorsque les gens se serraient la ceinture et se privaient, ces transactions commerciales cessaient, car il n’y avait plus de surplus à échanger contre d’autres produits. Pendant une grande partie de l’histoire de l’humanité, l’économie domestique produisait principalement des biens, mais seulement occasionnellement des marchandises.

aujourd’hui des brevets pour revendiquer la propriété légale du matériel génétique des semences ou même d’une nouvelle race animale qu’elles ont créée en laboratoire. Nous sommes ainsi arrivés à un point où le marché s’est étendu à tel point que même les gènes peuvent désormais avoir une valeur d’échange.

Peu à peu, cette marchandisation s’étend à tous les domaines : même le ventre d’une mère acquiert une valeur d’échange lorsqu’il est officiellement et légalement loué par un couple qui ne pourrait pas avoir d’enfants autrement, afin de pouvoir y implanter leur propre embryon créé en éprouvette. Bientôt, nous achèterons et vendrons des astéroïdes dans l’espace, étendant l’empire du marché et la suprématie de la valeur d’échange du microcosme à l’infini.

Au cours des deux ou trois derniers siècles, nos sociétés sont passées à une autre phase de l’histoire humaine. De plus en plus de nos produits se sont transformés en marchandises, tandis qu’une part de plus en plus réduite de nos efforts productifs a abouti à la production de biens destinés à la consommation personnelle. Si vous jetez un coup d’œil dans nos armoires de cuisine, par exemple, vous trouverez beaucoup de choses produites pour leur valeur d’échange que notre famille n’aurait en aucun cas pu produire par elle-même.

Cette marchandisation - et la victoire irrépressible de la valeur d’échange sur la valeur d’expérience - ne s’arrête pas à nos cuisines. Autrefois, les agriculteurs produisaient leurs propres matières premières, comme les aliments pour animaux, le carburant et les semences. Aujourd’hui, ils achètent la plupart de leurs matières premières à des multinationales qui ont la capacité technologique de produire des aliments pour animaux qui engraissent les vaches plus rapidement et à moindre coût, du carburant capable d’alimenter des tracteurs fabriqués avec les dernières technologies, et des semences génétiquement modifiées pour rendre les cultures plus résistantes à la chaleur, au gel et même aux pesticides chimiques produits par ces mêmes entreprises. Afin de garantir leurs profits, les entreprises utilisent

Dans ce processus, le mot «économie» est devenu un terme inapproprié. Dans la société dans laquelle vous grandissez, il n’a plus rien à voir avec la signification originale d’oikonomia. La plupart de ce que nous produisons et consommons est créé en dehors de l’oikos, le foyer. Ainsi, les lois du foyer, l’économie originelle, sont désormais sans objet et incapables d’apporter un éclairage utile sur ce qui se passe dans l’économie d’aujourd’hui. Un meilleur terme pour ce qu’on appelle encore l’économie serait peut-être «agoranomie», comme dans les lois de l’agora - le marché. Mais comme l’économie est le mot que tout le monde utilise encore, nous allons continuer à l’utiliser.

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UN MONDE

ÉLOIGNÉ DE LA LOGIQUE DES MARCHÉS.

Selon l’ancien poète grec Homère, comme vous le savez, les protagonistes de la guerre de Troie ont peiné, se sont disputés et ont même donné leur vie pour obtenir des «biens» tels que la gloire, le butin de guerre, l’honneur, les avantages d’être dans les bonnes grâces de leur roi Agamemnon, etc. Homère raconte que le guerrier Achille, contrarié par la décision d’Agamemnon de réclamer un butin qu’il estimait lui-même avoir gagné au combat, fit une longue grève, refusant délibérément de participer aux batailles pendant la majeure partie de la guerre de Troie. Même si Agamemnon savait très bien qu’il avait désespérément besoin de l’aide d’Achille, il n’a pas pensé un seul instant à lui proposer une sorte d’incitation monétaire - lui offrir de l’argent en compensation du butin qu’il avait pris. S’il avait proposé une telle chose, Achille se serait sans aucun doute senti encore plus offensé.

Les poètes de la Grèce antique n’étaient pas les seuls à assimiler les biens non commerciaux aux vrais biens. Ovide, un poète romain, a raconté l’affrontement entre les guerriers grecs Ajax et Ulysse pour savoir qui obtiendrait les armes d’Achille, récemment tué - des artefacts exquis, fabriqués par le dieu Héphaïstos luimême à la demande de la mère d’Achille. Selon Ovide, les généraux grecs ont accepté d’entendre les deux arguments avant de décider qui était digne de brandir les armes du demi-dieu déchu. Finalement, les arguments d’Ulysse, l’ingénieux architecte du cheval de Troie, l’emportèrent sur ceux du guerrier intrépide Ajax, qui se donna tragiquement la mort après avoir entendu le verdict de ses pairs.

Comment aurait-on pu résoudre aujourd’hui un tel conflit autour d’artefacts de valeur ? Nous aurions probablement organisé une vente aux enchères, à l’issue de laquelle celui qui aurait payé le plus cher aurait pu repartir avec les armes d’Achille. Alors pourquoi les Grecs de l’Antiquité n’ont-ils pas pensé à les vendre aux enchères ? La réponse est qu’une vente aux enchères aurait été inutile et offensante, car ce qui importait à Ajax et à Ulysse n’était pas la valeur d’échange des armes. Ce qui

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comptait pour eux était un tout autre type de valeur : l’honneur d’être considérés par leurs pairs comme méritant les armes d’Achille. Si la propriété était décidée en fonction de l’offre la plus élevée lors d’une vente aux enchères, le fait d’emporter les armes d’Achille serait en fait une humiliation : chaque fois que le vainqueur de la vente aux enchères regarderait ses armes dans sa tente, il se rappellerait qu’il n’a pas réussi à les gagner par son mérite.

je n’arrête pas de vous parler d’économie. Apres que le surplus agricole a fini par créer d’autre métier, qu’une minorité exerçaient, et gagner sa part de cet excédant sans travailler dans les champs, ce qui a donner naissance au agglomération urbaine , nous allons voir sur les chapitres suivant , la naissance de la ville du marché , basé sur la révolution industriel .

La raison de cette différence entre leur monde et le nôtre est la différence entre une société avec des marchés, et la société de marché d’aujourd’hui. À l’époque d’Homère, seule une infime minorité de produits passait par un marché quelconque. Les marchandises, les marchés et la valeur d’échange existaient et jouaient un rôle important dans l’Antiquité : les anciens Phéniciens, Grecs, Égyptiens, Chinois, Mélanésiens et d’innombrables autres peuples commerçants parcouraient des milliers de kilomètres en transportant toutes sortes de produits d’un bout à l’autre du monde, profitant des variations de la valeur d’échange d’un endroit à l’autre. Mais ces sociétés n’étaient pas régies par la logique du marché. Pour comprendre comment et pourquoi les personnages d’Homère ou les gens de l’empire romain ou du Moyen Âge se sont comportés, il faudrait avant tout comprendre leurs valeurs culturelles ou expérientielles.

Tout comme le comportement d’Achille, d’Ulysse et d’Ajax n’a guère de sens pour un homme d’affaires Marocain ou américain d’aujourd’hui, le comportement des gens d’aujourd’hui serait déconcertant pour les guerriers de l’Antiquité. En effet, pour comprendre l’urbanisme de nos villes aujourd’hui, il faut savoir que leur plan d’aménagement, s’inscrit dans des sociétés de marché où la valeur d’échange règne en maître. La ville dans les sociétés de marché ne peut être comprise qu’en termes économiques (ou plutôt agronomiques). Bien sûr, la culture, les coutumes et la foi, restent importantes, mais même ces vestiges d’un monde où les marchés étaient marginaux et où la valeur expérimentale régnait encore, ont tendance à se faire sentir par leur influence sur les marchés. C’est pourquoi

La question qui se pose maintenant est

La suivante : comment et pourquoi nos viLLes sont devenues des viLLes de marché ?

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LA GENÈSE DES SOCIÉTÉS DE MARCHÉ

Le processus de production nécessite trois éléments de base : -Des matériaux bruts qui doivent finalement être extraits de la nature (par exemple, le minerai de fer), des outils et des machines pour les travailler, des clôtures et des bâtiments pour abriter le tout, toute une panoplie d’infrastructures - tout cela est connu sous le nom de moyens de production, ou comme les économistes les appellent, de biens d’équipement. -Des terres ou des espaces, tels qu’une ferme, une mine, une usine, un atelier ou un bureau, où cette production a lieu. -La main d’œuvre pour donner vie au produit.

Dans les sociétés antérieures, aucun de ces facteurs de production n’était une marchandise. Ils étaient des biens mais pas des marchandises. Prenez le travail humain, par exemple. Les gens ont toujours travaillé, peut-être même plus dur dans le passé qu’aujourd’hui. Le travail,

le labeur humain, était partout, mais ce que nous appelons aujourd’hui le marché du travail (pensez aux dernières pages d’un journal dans lesquelles les employeurs publient des offres d’emploi) était inconnu, voire impensable. À l’époque de l’esclavage ou du féodalisme, les esclaves et les serfs travaillaient dur mais ne vendaient pas (ou ne louaient pas) leur travail à leurs maîtres. Les maîtres prenaient simplement un grand pourcentage de leur récolte par la

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force, souvent appuyée par la menace de la violence. Quant à leurs outils (les moyens de production), ils étaient soit fabriqués par les serfs eux-mêmes, soit par des artisans qui travaillaient sur le même fief, nourris par les serfs en échange des outils qu’ils fabriquaient - plus ou moins comme ce qui se passe à la table du dîner familial, où chacun apporte sa contribution. Enfin, la terre n’était pas non plus une marchandise : soit on naissait propriétaire

terrien, auquel cas on ne pensait même pas à vendre les acres de ses ancêtres, car cela était considéré comme une abomination, soit on naissait serf et, par conséquent, on était destiné à ne jamais posséder de terre soi-même.

Les villes de marché sont apparues lorsque la plupart des activités productives ont commencé à être canalisées par les marchés, et que ces trois facteurs de production ont été transformés en marchandises, acquérant ainsi une valeur d’échange. Les travailleurs étaient «libres» d’offrir leur travail contre de l’argent sur les «marchés du travail» nouvellement créés. Les outils ont commencé à être fabriqués et vendus principalement par des artisans spécialisés. Et bien sûr, la terre a finalement acquis une valeur d’échange en étant achetée, vendue et louée sur les nouveaux marchés immobiliers. Alors, comment cette Grande Transformation s’est-elle produite ? Pourquoi, tout d’un coup, les trois facteurs de production se sont-ils transformés en marchandises ?

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comme vous pouvez l’imaginer, c’est une longue histoire, et si j’essaie de la raconter en détail, il n’y a aucune chance que vous m’écoutiez. Voici donc, dans les grandes lignes, le tableau général. Les choses ont commencé à bouger avec le développement de la construction navale en Europe, l’utilisation de la boussole (découverte par les Chinois) et l’amélioration générale des méthodes de navigation en mer. Tout cela a permis aux marins européens de découvrir de nouvelles routes maritimes, qui ont à leur tour déclenché le commerce mondial.

niveau international - et les marchands ou les producteurs qui vendaient ces marchandises sur les nouveaux marchés se sont considérablement enrichis. Les propriétaires terriens d’Angleterre et d’Écosse, par exemple, sont consternés de voir leurs inférieurs sociaux, les marchands et les marins opportunistes, amasser des fortunes qui menacent d’éclipser les leurs, et à un moment donné, ils commencent à penser l’impensable : Si nous ne pouvons pas battre les sales marchands, pourquoi ne pas les rejoindre ? En regardant par les fenêtres des tours de leurs châteaux, et en observant les serfs qui travaillaient sur leurs terres, ils se sont demandé : À quoi servent ces serfs qui plantent des oignons et des betteraves ? Quelle valeur ont les betteraves sur le marché international ? Aucune !

Les marchands d’Angleterre, de Hollande, d’Espagne et du Portugal ont chargé leurs navires de laine d’Angleterre et d’Écosse, l’échangeant à Shanghai contre de la soie chinoise, qui était ensuite échangée contre des épées japonaises à Yokohama avant que les navires ne repartent vers l’ouest, s’arrêtant à Bombay pour échanger des épées contre des épices, qu’ils ramenaient ensuite en Angleterre pour les échanger contre beaucoup, beaucoup plus de laine qu’au départ. Puis ils recommençaient.

Au cours de ce processus, des produits tels que la laine, les épices, la soie et les épées en acier sont devenus des marchandises à valeur internationale - des produits mondiaux dont la valeur d’échange était déterminée au

Ils ont donc pris une décision audacieuse : se débarrasser de toutes ces cultures périssables, comme les betteraves et les oignons, qui n’offrent aucun accès aux marchés mondiaux émergents ; construire des clôtures autour de leurs domaines, créant ainsi de grandes enceintes ; expulser les essaims de serfs pathétiques et les remplacer par des troupeaux de moutons, plus soumis et dont la laine pouvait être vendue à prix d’or sur le marché international. Ainsi, la Grande-Bretagne a connu l’une des transformations les plus violentes de l’histoire de l’humanité, les «enclosures».

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LE COMMERCE MONDIAL

En l’espace de quelques décennies, plus rien ne sera comme avant. La campagne britannique changea complètement d’aspect. Le sentiment de continuité qui avait prévalu pendant des siècles chez les serfs - qui avaient vécu génération après génération sur les mêmes terres, avec les mêmes seigneurs, reprenant les habitudes et les occupations de leurs parents - prit fin brutalement. Plus de 70 % des paysans ont été jetés hors de leurs maisons et de leurs terres ancestrales. C’était dévastateur, brutal, cruel et très efficace.

C’est ainsi qu’a commencé le processus de transformation de la Grande-Bretagne, qui est passée d’une société avec le marché à une société de marché, car le fait de chasser les serfs a transformé le travail et la terre en marchandises. Comment ? Eh bien, que ferionsnous, vous ou moi, si, tout d’un coup, nous nous retrouvions sur une route boueuse sans maison dans la campagne anglaise ? Nous marcherions probablement jusqu’au prochain village, nous frapperions à la première porte et nous dirions : «Nous ferions n’importe quoi

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pour un morceau de pain et un abri». Voilà : la naissance du marché du travail - un marché dans lequel les humains n’ayant pas accès à la terre ou aux outils doivent survivre en mettant leur travail aux enchères, en le transformant en marchandise. C’est aussi l’époque ou l’agglomération urbaine vas offrir plus de choix et de chance de travail qu’à la compagne.

Et c’est ainsi que les choses se sont passées. D’anciens serfs errent par milliers sur les routes défoncées, offrant le seul bien dont ils disposent, leur propre travail. Contrairement à leurs parents et grands-parents, qui avaient travaillé sans jamais vendre leur travail, ces anciens serfs ont été contraints de devenir des marchands de main-d’œuvre - des commerçants de leur propre travail. Malheureusement pour eux, le nouveau marché du travail qu’ils essayaient de créer a mis plusieurs décennies à se mettre en place correctement. Au début, des milliers d’anciens serfs offraient leur travail à très peu d’acheteurs, qui se trouvent beaucoup plus en

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ville qu’en compagne. Ce n’est que lorsque les premières usines ont été créées, des décennies plus tard, que la demande pour leur travail a augmenté, ce qui a donner pour la première fois, l’exode rural massif . Jusque-là, il n’y avait pas assez d’employeurs pour absorber les légions d’anciens serfs au chômage, d’où la famine, la maladie et une misère nationale jusqu’alors inconnue en temps de paix.

Remarquez comment tous les serfs sont devenus des marchands au moment même où leurs terres ancestrales sont devenues une marchandise. Auparavant, dans le système féodal, les serfs travaillaient la terre pour se nourrir et le seigneur propriétaire de la terre prenait sa part. Le marché était complètement absent du processus de production et de distribution.

La même chose s’est produite avec la terre. Après avoir remplacé les serfs par des moutons, les propriétaires terriens se sont rendu compte que l’alternative à la supervision de la production de laine était de louer leurs terres à quelqu’un d’autre à un prix déterminé par la valeur marchande internationale de la laine qu’elles étaient capables de produire. Plus l’herbe d’un pâturage était dense, plus il pouvait accueillir de moutons, plus il pouvait produire de laine et plus le loyer par acre était élevé. En bref, une fois que la laine avait un prix international, il suffisait d’expulser les paysans et de les remplacer par de beaux moutons bien gras pour que les terres vertes et agréables de Grande-Bretagne en acquièrent un aussi.

Mais qui louerait les terres et élèverait les moutons ? Certains des anciens serfs. C’était ça ou la pauvreté abjecte. Ils ont donc signé des baux avec le seigneur local dans l’espoir qu’en vendant leur laine sur le marché, ils gagneraient assez d’argent pour payer le loyer et les salaires pitoyables qu’ils versaient aux autres serfs qui travaillaient pour eux, et qu’il leur resterait quelque chose pour nourrir leur propre famille.

Après l’expulsion des serfs, cependant, la majorité de la population a été forcée de participer à une sorte de marché : la plupart des serfs participaient au marché du travail, où ils s’efforçaient de vendre la sueur de leur dos et s’inquiétaient de la valeur d’échange de leur labeur. Quelques-uns d’entre eux continuent à travailler sur les terres des seigneurs, mais dans des conditions complètement différentes : en tant que locataires dont le loyer est déterminé par le prix de la laine, et en tant qu’entrepreneurs terrifiés par les fluctuations de la valeur marchande de cette laine. Alors que leurs mères et leurs pères avaient vécu dans la crainte que leur maître ne mette pas de côté une part suffisante de la récolte pour les empêcher de mourir de faim à l’arrivée de l’hiver, ils s’inquiétaient maintenant de quelque chose de différent : Serons-nous en mesure de vendre notre laine sur le marché pour obtenir suffisamment d’argent à la fois pour payer notre loyer et pour acheter suffisamment de nourriture pour nos enfants ?

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LES LABORATOIRES GRIS DE L’HISTOIRE

Les enclosures réunissaient tous les ingrédients nécessaires à la montée du soufflé qu’est la société industrielle. Mais, comme tout chef cuisinier vous le dira, les ingrédients ne suffisent pas, il faut aussi de la chaleur. Ce n’est que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que la chaleur requise est arrivée. Elle provenait de bâtiments gris et inhumains, crachant de la fumée noire de leurs hautes cheminées : les usines, dont les entrailles abritaient les infatigables machines à vapeur conçues par l’inventeur écossais James Watt. La révolution industrielle est arrivée, et par la suite le grand exode rural arrivera.

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Pourquoi la révolution industrielle a-t-elle eu lieu en Grande-Bretagne et pas dans un autre pays, comme la France ou la Chine ? Je vous entends demander. De nombreuses raisons ont été avancées pour expliquer ce phénomène : certains invoquent le fait que, en tant qu’île, la Grande-Bretagne était géographiquement éloignée des guerres tumultueuses qui ravageaient l’Europe continentale, tandis que l’histoire maritime qui en découle lui conférait un avantage lorsqu’il s’agissait d’exploiter les marchés du commerce international. D’autres mettent en avant sa richesse en ressources naturelles, comme le charbon, sa grande population et ses colonies d’outremer florissantes, notamment dans les Caraïbes, où des esclaves venus d’Afrique travaillaient les terres des conquérants britanniques. Mais l’argument le plus convaincant que j’ai rencontré repose sur trois autres facteurs : contrairement à d’autres seigneurs féodaux européens ou chinois, qui commandaient de grandes armées privées, les propriétaires terriens britanniques ne disposaient pas d’une puissance militaire significative, de sorte que l’enrichissement par la force brute plutôt que par le commerce était moins envisageable. Dans le même temps, les propriétaires terriens britanniques bénéficiaient d’une autorité centrale relativement forte : un monarque à la tête d’une puissante armée, qui venait en aide à ces propriétaires face à des serfs récalcitrants résistant à l’expulsion. Enfin, le fait que la propriété foncière était relativement concentrée en Grande-Bretagne signifiait que l’expulsion massive des serfs nécessitait le consentement d’un nombre relativement restreint de propriétaires fonciers.

Pour comprendre comment la révolution industrielle s’est déroulée en Grande-Bretagne, revenons à la métaphore de la cuisine et imaginons la Grande-Bretagne comme un grand chaudron. Tout d’abord, placez mentalement dans ce chaudron tous les ingrédients mentionnés ci-dessus (faiblesse militaire des propriétaires terriens, gouvernement central fort, etc.) et laissez-les mariner un peu. Ensuite, ajoutez la richesse accumulée de la classe marchande et des membres de l’aristocratie qui ont profité du commerce mondial de certaines matières premières, notamment les produits lainiers, les tissus et les métaux. Ajoutez ensuite des hordes d’anciens serfs sans emploi qui mendient dans les rues pour un morceau de pain, un travail, n’importe quoi. Enfin, ajoutez la chaleur des moteurs à vapeur de M. Watt, qui peuvent alimenter un millier de métiers à tisser simultanément, et remuez énergiquement. Avec un peu de chance, la révolution industrielle sortira de votre chaudron sous la forme des premières usines. Et c’est là, dans ces «sombres moulins sataniques», comme les appelait William Blake, que les descendants des anciens serfs misérables ont fini par trouver un emploi d’ouvrier industriel, suant pour la première fois dans l’histoire aux côtés des nouvelles machines à vapeur. Cette machine qui fera une machine a ville aussi, une machine qui vas aspirer la grande démographie rurale en nourrissant la ville britannique.

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LA GRANDE CONTRADICTION

Le triomphe des valeurs d’échange sur les valeurs expérientielles a changé la ville à la fois pour le meilleur et pour le pire. D’une part, la marchandisation des biens, des terres et du travail a mis fin à l’oppression, à l’injustice et à la misère du servage. Un nouveau concept de liberté est né, ainsi que la possibilité d’abolir l’esclavage et la capacité technologique de produire suffisamment de biens pour tous.

D’autre part, elle a engendré de nouvelles formes de misère, de pauvreté et d’esclavage potentiel sans précédent. Avec l’avènement des sociétés de marché et l’exclusion des serfs des terres arables, ces anciens cultivateurs sans terre sont devenus soit des ouvriers industriels, soit des fermiers qui payaient un loyer aux propriétaires fonciers. Dans les deux cas, ils sont désormais libres dans la mesure où ils ne peuvent plus être contraints de travailler contre leur gré, mais cette liberté s’accompagne de nouvelles chaînes. Si les travailleurs salariés sont libres de faire ce qu’ils veulent, ils sont désormais entièrement à la chance des marchés - libres seulement tant qu’ils parviennent à trouver des employeurs pour leur travail ou des acheteurs pour leur laine. Sans terre, ils étaient libres d’aller où ils voulaient, mais risquaient

aussi le dénuement absolu de l’itinérance. Ceux qui parviennent à trouver un emploi travaillent plus de quatorze heures par jour dans les usines étouffantes de Manchester, dans les mines de charbon du Pays de Galles et du Yorkshire, dans les chantiers navals de la Clyde. Les journaux de l’époque font état d’enfants de dix ans en Angleterre et en Écosse qui vivent enchaînés jour et nuit à des machines à vapeur afin de leur arracher le plus de travail possible. Des femmes enceintes travaillaient dans les mines d’étain de Cornouailles, certaines étant obligées d’accoucher sans assistance dans les puits. À la même époque, dans des colonies comme la Jamaïque et ce qui allait devenir le sud des États-Unis, la production continuait de reposer sur le travail d’esclaves enlevés à leurs foyers en Afrique et vendus pour leur valeur d’échange.

Rien de tel ne s’était jamais produit auparavant dans l’histoire de l’humanité. le type de mondialisation qui a donné naissance à la révolution industrielle a donné lieu à la Grande Contradiction : la coexistence de nouvelles richesses inimaginables et de souffrances indicibles , sur le même territoire , dans les même villes .

En conséquence, les inégalités sur un seul territoire, engendrées par la révolution agricole, que nous avons rencontrées dans le chapitre précédent, se sont accrues de façon spectaculaire.

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L’ARGENT FAIT TOURNER LE MONDE !

Vous avez souvent entendu cette expression. Bien qu’il s’agisse d’une vision insupportablement cynique et misérablement pessimiste de l’humanité, elle peut - malheureusement - être largement vraie. Mais même si l’argent est le nerf de la guerre de nos jours, ce que j’essaie de vous dire ici, c’est qu’il n’en a pas toujours été ainsi.

L’argent a peut-être toujours été un outil important pour aider les gens à atteindre leurs objectifs, mais il n’était pas un objectif en soi comme aujourd’hui. Dans le système féodal, un propriétaire terrien n’aurait jamais songé à vendre son château, quelle que soit la somme d’argent qu’on lui proposait. Il aurait trouvé cela immoral et honteux. S’il avait été contraint de le faire par nécessité, il se serait considéré comme un raté humilié et méprisable.

Aujourd’hui, il n’y a guère de château, de tableau ou de yacht qui ne soit pas vendu si le prix est bon. Dans le triomphe des valeurs d’échange sur les valeurs expérientielles, alors que les sociétés dotées de marchés se transformaient en sociétés de marché, quelque chose d’autre s’est produit : l’argent, qui était un moyen, est devenu une fin.

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SYNTHÈSE

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Vivre en proximité n’est pas un mode de vie assez évident, l’agglomération humaine, m’as toujours questionné sur ses principes de base, c’est raison et ses risques.

Afin de comprendre, l’esprit de l’Homme dans sa volonté à choisir, sa présence entourée par l’être humain. une approche historique est nécessaire, pour déchiffrer, le fond de sa pensée et sa source. En revanche, un accompagnement avec une approche écono mique, nous aidera à cerner et bien ciblé la recherche, car le moteur de changement, était toujours justifié par l’economie de la société.

Cette recherche nous emmène à comprendre deux grands volets : Le premier est bien évidement, la naissance de l’agglomération, les premières traces de ce mode de vie, est étroitement lié à la première révolution humaine, la révolution agri cole, nous ne nous pouvons pas nier que la production d’un excédent agricole, à jouer un rôle direct aux besoins de vivre en proximité.

En effet, afin de gérer, protéger, et développer cette richesse, il fallait inventer des nou velles méthodes de vie, L’écriture, la bureaucratie, l’armé, l’état, l’argent. Ce système si compliqué, n’était absolument pas gérable, si la connexion interhumaine, n’était pas rapide, fluide et efficace.

En Eurasie, où il avait aussi la possibilité d’échanger facilement les richesses entre les peuples, ce mode d’agglomération a pu voyager au-delàs de ses frontières pour at teindre les territoires ou ce n’était pas possible. Le model de la ville Eurasienne s’est donc propagé dans le monde entier.

Mais nous n’étions pas encore arrivés que cette façon de vie soit le mode principal, car elle était sous le règne de la valeur expérientiel de ses composent (les biens). À la suite du développement du commerce international, nous avons connu la marchan disation des outils des production, dont les terrains et le travail.

Par conséquent, la révolution industrielle et le marché de travail, ont poussé la démo graphie à aller chercher l’emploi dans les territoires où il ‘y avait plus de choix et de chance, autrement dit, la ville, c’est la naissance du l’exode rural massif.

Tous les disfonctionnements actuels de nos agglomérations, sont dus à la valeur d’échange que nous avons affecté a tout les composant de l’agglomération, afin de valoriser un tel mode de vie, une intervention ciblée sur trois éléments de base est né cessaire, en effet,

Un renforcement de la valeur d’expérience de la main d’œuvre, Limité la valeur d’échange des infrastructures, notamment, les terrains et foncier Construire un lien directe entre les produit brut (de production) et son identité territo rial.

ANALYSE ET REFLEXION

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CONTEXTE GENERAL

TIOURAR

Je peux dire que j’ai eu la chance, de pouvoir tracer mes premiers traits de conception en tant qu’architecte étudiant, dans ce bout de montagne.Les montagnes d’Atlas,ou le grand Atlas. Il s’agit de la réalisation d’une maison d’habitation, construite en pisé, comme toute une multitude de construction dans cette région. Après mon arrivé, j’étais fasciné dès le premier regard, par la nature qui abrite des agglomérations d’habitation, qui se sont affronter l’altitude et le froid, pour choisir la montagne, lieu de vie. Tiourar est un village ou bien (Douar), situé à 2225m d’altitude, dans la chaine des montagnes d’Atlas, il fait partie des village berbères marocain à vocation montagneuse, il est difficilement accessible jusqu’à aujourd’hui. Des volumes qui immerge de la terre sur la terre, il s’agit s’une incrustation naturelle, qui doit être protégé, par le ravage des novelle méthodes de construction, afin d’éviter la défiguration paysager de ces régions, qui ont su garder l’âme de ces espaces, depuis que l’être humain a posé ses pieds dans cette espace, jusqu’à aujourd’hui.

Ce village possède plusieurs éléments qui peuvent m’aider à expliquer mes idée expliqué dans la partie précédente , à savoir , l’isolement de ce village physiquement , qui a permis par la suite de son isolement des effet précédemment cités , notamment l’envahissement de la ville Eurasienne, ainsi que la marchandisation des composant bas de la production , la matière première , la terre , et la main d’œuvre , jusqu’à aujourd’hui la majorité des terrain sont hérédité, ainsi que le travailleur pratique le même métier que ses enceinte . Donc comment jouer à équilibrer la vie de cette agglomération.

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Photo de village , prise le mois d’Avril

Marrakech-Safi

La région de Marrakech-Safi, se situe au centre du pays et englobe une partie du Haut Atlas, c’est la région sui abrite le grand nombre des villages berbère du type de village Tiourar. Mon terrain d’intervention sera alors connecté à Marrakech comme ville grande ville.

PROVINCE

RÉGION Al Haouz

La province de d’Al Haouz est située au sud-est de la région de Marrakech-Safi. Elle couvre une superficie de 6 612 km²2 qui englobe la plaine et la région du Toubkal. Un pénitentiel touristique très présent avec les sports d’alpinisme, et la station de sky Oukaymden. Ainsi que la production de Safran.

LAC D’IFNI

Le lac d’Ifni est un lac de montagne, probablement de type volcanique, située dans le Parc national de Toubkal à une altitude de 2 295 m. Le Lac d’Ifni est le plus grand lac de montagne du Maroc, il est également le plus haut, situé au cœur du Haut Atlas. Il se trouve au fond d’une vallée encadrée par les sommets du djebel Toubkal, du Ouanoukrim et du dôme d’Ifni.

IMLIL

Imlil reflète l’image du village Tiourar, mais en dépassant la marchandisation de son potentiel. Avec sa position qui est fait une connexion pour atteindre le sommet de Djebel Toubkal. Donc il accueille tous les touristes qui désir monter au sommet. Habitats

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du village Imlil Lac Ifni pendant le lever du soleil

DJEBEL TOUBKAL

L’ascension du toit de l’Afrique du Nord attire un grand nombre d’adeptes du trekking. Cette ascension attire d’autant plus la foule qu’elle ne présente pas de grandes difficultés techniques et que l’assistance des muletiers et de leurs mulets réduisent les efforts physiques

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Vu
de ciel , village Tiourar google earth
VILLAGE TIOURAR ROUTE PROVINCIALE RP1510

ACCÈS AUX VILLAGE

Vu de route d’accessibiliée

L’accès au village commence depuis Marrakech ou Ouarzazate comme grande ville sur la route nationale Numéro 9, jusqu’au le point de rencontre Aguim, puis la route provincial numéro RP1510, et par la suite, une piste non goudronner décrète le village au long de 2 km

Une durée de 4h qui lie le village et Marrakech, pour une distance de 168 km, les difficultés d’accès ralentie beaucoup le développement de la région, en revanche plusieurs projet sont en chantier. Ces difficultés empêchent l’arrivé des éléments nécessaire aux quotidiens notamment l’alimentations

TIOURAR
72 Route , Tizi n’Tichka

INACCESSIBILITÉ, AVANTAGES DE PROTECTION

La difficulté d’accès fait l’objet principal de l’identité » de ces villages, historiquement parlant la région difficilement accessible n’était pas peuplé, ou légèrement peuplé, l’exemple de cette région qui abrite aucune agglomération à l’échelle d’une ville, en revache, les minorités qui ont occupé des endroits ont su construite toute une culture de vie adapté à ces conditions, langue, poésie, architecture, agriculture, et un savoir-faire de l’artisanat. Cet isolement a permis une protection identitaire pour village Tiourar, à travers la connexion très limité avec les grandes villes qui suivait les tendances mondiales en termes d’urbanisation, en outre la protection quasi totale de l’envahissement colonial. Cet isolement nous a donné une trace vivante d’une culture qui date de plusieurs siècles, un patrimoine matériel, immatériel, et linguistique. C’est le moment de connecter le village avec le reste du monde mais de protéger ce patrimoine d’un envahissement culturel, en préservant l’identité » et l’âme de ces modal de vie.

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où le vent affronte la montagne

En tant qu’aspect de notre géographie terrestre, présente dans divers contextes, comme la mer, la montagne inspire une expérience philosophique unique ; elle est là, à l’horizon, comme un espace de liberté à conquérir, mais aussi comme une limite, une barrière et, parfois, un danger. La montagne, que nous la parcourions ou que nous l’escaladions, se présente comme un défi à notre indépendance, et son ascension comme une opportunité. La montagne exige une force de caractère, un dynamisme qui façonne et modifie notre liberté. C’est là le paradoxe : la montagne n’est un lieu libérateur que si nous affrontons ses problèmes et ses obstacles. Plus qu’une rupture et une frontière, la montagne offre une continuité et un voyage.

لبج و يحر برح

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Photo de louis-hansel- Chaine Toubkal

Des massifs montagneux de centaines de mètres. Inspirant la relation de la nature avec l’humain. L’expérience des Montagnes de l’Atlas est une découverte dont on perçoit la beauté par l’ascension et la conquête. Ses couleurs témoignent de cycle de vie, perdus ou encore persistants. Elles privilégient l’expérience du temps, et l’opportunité de se détacher l’esprit. Au point culminant de l’Atlas, le paysage se dresse bien cadré dans son contexte et l’histoire des natifs.

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Photo de louis-hansel- Chaine Toubkal

Immérgence de terre

Entre art et technique, l’architecture de terre des Montagnes de l’Atlas est une discipline à part entière. Complexe structure de premier abord, cette architecture correspond au juste besoin avec les matériaux présents sur site. La terre est le matériau, l’outil et le support de cette architecture. Elle change de couleur avec les changements de saisons lui afférant une empreinte à caractère unique. Elle témoigne d’un savoir-faire écologique dans le domaine de l’écoconstruction.

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Photo du village contre la montagne
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Photo du village contre la montagne
78 été
été
, Juin
, Aout octobre hiver , decembre hiver , janvier hiver , Février Saisonnalité

Vu du ciel , l’hiver

Vu du ciel , été

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Gradins d’agriculture , l’hiver

Gradins d’agriculture , l’été Les saisons ont leur effet sur ce paysage hétérogène de par sa nature, on assiste à une perpétuelle transformation évolutive, qui laisse place à deux facettes, un tissu bâti qui se fond dans son environnement inerte, brun et délavé en été, et qui s’anime en hiver, en s’épanouissant et en se développant en épousant la substance de son paysage avec des verts riches, les ambiances contrastent, et le paysage vit et bouge ainsi, un organisme temporel, réinventant perpétuellement le quartier.

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SAISONNALITÉ

Les saisons ont leur effet sur ce paysage hétérogène de par sa nature, on assiste à une perpétuelle transformation évolutive, qui laisse place à deux facettes, un tissu bâti qui se fond dans son environnement inerte, brun et délavé en été, et qui s’anime en hiver, en s’épanouissant et en se développant en épousant la substance de son paysage avec des verts riches, les ambiances contrastent, et le paysage vit et bouge ainsi, un organisme temporel, réinventant perpétuellement le quartier.

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Vu du ciel , mois de mars , 2016 Vu du ciel , mois de mars , 2003

Gradins d’agriculture en 2016 Gradins d’agriculture en 2003

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CYCLE DE VIE
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place central du village Gabarits des batiment au village

HABITER LA MONTAGNE

La montagne constitue un milieu naturel beau et hostile à la fois. Son architecture, elle, a toujours été soumise à de nombreuses contraintes, notamment climatiques et géologiques, inconnues en pleine. Pensées et construites par les paysans pour résister au froid ou aux intempéries et abriter les hommes et leur troupeau, les habitations de montagne sont porteuses d’une forte identité basée sur la tradition et la culture constructive. Elles ont toujours participé au dessin du paysage montagnard.

Ces paysages sont amenés à être parcourus, vécus par le plus grand nombre. C’est bien cette diversité d’acteurs, étrangers ou non à ces paysages qui lui procure ses forces mais aussi ses faiblesses. La montagne généralement a été trop souvent pensée et gérée par des acteurs étrangers à ses pratiques, à ses particularités, à ses risques ainsi qu’à ses richesses, l’implication des acteurs dans le geste architectural et urbain reste alors une solution adéquate mais aussi optimale pour la durabilité sociale de Tiourar, prenant comme source le vernaculaire pour en tirer des richesses.

ANALYSE SOCIO ÉCONOMIQUE

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La montagne est lieu d’une grande diversité naturelle. Le patrimoine naturel au Maroc tire son originalité de la montagne, qui représente près de 26% de la superficie globale du pays et abrite une population de plus de 7,5 millions d’habitants, avec ses 5,8 millions d’hectares de forêts, ses immenses alpages et ses nombreuses espèces endémiques (11 % des espèces recensées localement)

Les montagnes de l’Atlas abritent une agriculture traditionnelle qui témoigne d’une capacité d’adaptation exemplaire des structures locales aux contextes écologiques. L’activité économique agricole est effectuée sur les terrasses aménagées au niveau des pentes et sur l’élevage, qui utilise le reste de l’espace (pentes des bassins versants, alpages de haute altitude, plaines). Le système agraire fonctionne grâce à la combinaison de deux éléments: la famille, qui gère les exploitations agricoles et les troupeaux, et la communauté villageoise, la jmaâ, unité sociologique privilégiée qui gère collectivement les espaces pastoraux. L’agriculture montagnarde est caractérisé par l’arboriculture fruitière, plus rentable économiquement. Nous allons procéder à une analyse de la dynamique d’adaptation des populations, en terme qualitatif et quantitatif, dans le village de Tiourar, confronté à des vulnérabilités environnementales multiples (forte altitude, faible espace utile disponible, contraintes écologiques, éloignement des infrastructures sociales et sanitaires, etc.) L’idée à ce stade de l’analyse est de comprendre le vécu économique des habitants en relation étroite avec les richesses de leur territoire d’habitation. Les résultats qui suivent découlent d’une série

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Tableau 24: Caracteristiques des exploitations familiales

Caracteristiques du systeme de production

Propriete agricole (en abras)

Noyers (nombre de pieds)

Pommiers (nombre de pieds)

Cerisiers (nombre de pieds)

Bovins (nombre de tetes)

Ovins (nombre de tetes)

Caprins (nombre de tetes)

Effectif des menages Total Moyenne Maximum 267 364 1,36 10 267 5 528 20,70 150 265 2 753 10,39 300 264 1 019 3,86 70 266 326 1,23 4 266 884 3,32 100 265 1 784 6,73 120

Caractéristiques des exploitations familiales de la

L’évaluation des systèmes de production a été faite à travers l’analyse de la taille des exploitations agricoles familiales. Parmi les 267 ménages enquêtés, 239 sont propriétaires d’une exploitation agricole, soit environ 90 % des ménages. Rapportée au nombre de familles enquêtées, la taille des exploitations agricoles est très petite. Ce résultat est en relation avec les pentes fortes et l’exiguïté des terres cultivables de la région. Généralement, les exploitations sont émiettées en plusieurs petites parcelles de quelques dizaines à quelques centaines de mètres carrés. une partie plus ou moins importante de la superficie agricole est occupée par des arbres fruitiers, en particulier le noyer et le pommier.

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1
Ruisseau d’eau, Tiourar

Caracteristiques de l'activite principale du chef du menage

Pratique de l'activite aqricole

Pratique de l'elevage

Pratique de l'activite touristique

Pratiques d'autres activites (mac;onnerie, commerce, etc.)

Activite agropastorale seule

Activite touristique seule

Autre activite seule

Activites agropastorale et touristique

Activite agropastorale et autre activite

Lieu de l'activite principale

Effectif Frequence

245 92 % 246 92 % 24 9% 105 40 % 139 52 % 0 0% 16 6% 25 9% 90 34 %

I dans la vallee 213 80 %

I En dehors de la vallee 54 20 %

La répartition des activités principales des chefs de ménage confirme cette prédominance de l’agriculture parmi les activités exercées par les habitants. En parallèle avec l’agriculture, une partie des chefs de ménages travaillent dans le tourisme pendant l’hiver surtout, en tant que moniteurs et des loueurs de matériel de ski à l’Oukaïmeden. Si l’on considère le lieu de leur travail, la majorité des chefs de foyers (80 %) exercent leur activité principale au sein des douars. Les 20 % autres sont concernés par une migration temporaire vers les villes pour différents métiers qui s’offrent à eux en fonction des opportunités.

Gradin d’agriculture

90
Nature et lieux des activités des chefs de ménages de la vallée d’Imnane

Tableau 25: Matrice des correlations entre les composantes ,du systeme de production. Vallee d'Imnane

Composantes du systeme de Nb de noyers Nbde pommiers Nbde cerisiers Nbde bovins

Taille de la propriete agricole

Nombre de pommiers Nombre de noyers

Nombre de cerisiers

Nombre de bovins

Nombre d'ovins

*** : significatif a 1 pour 1000 * * : significatif a 1 pour 100 ns : non significatif

0,41*** 0,32*** 0,12 ns 0,38*** 0,26*** 0,27*** 0,36*** 0,45*** 0,23*** 0,19* *

Source: Enquetes Cherkaoui, Sabir, Baali, 2003-2004

Matrice des corrélations entre les composantes ,du système de production.

Le tableau ci-dessus est représentatif des différentes composantes du système de production agricole. Ce résultat corrobore la complémentarité entre l’élevage et l’agriculture dans le système et met en évidence le rôle prépondérant du foncier et des moyens financiers dans le déterminisme de ce système. Ce dernier procure aux agriculteurs des revenus suffisants et l’opportunité de diversifier leur arboriculture et d’accroître la taille de leur troupeau.

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Gadin d’agriculture
92 M.
caprins 4,413,3 8,7 F= 12,2***
bovins 1,1 1,7 1,5 F= 11,5***
Nombre
2,5 5,2 4,3F= 3, 1 *
Nombre de pommiers 5,416,9 42,2 F= 13,9***
Nombre de cerisiers 2,9 5,8 7,3 F= 9, 5***
Propriete agricole (en abras) 1,151,81 1,90F= 36,6*** (1), Nombre de noyers 15,6 32,9 25,6 F=6,7** (1,3), Activite du chef du menage Agropastoral e seule • 90 (48,9 %) 37 (60,7 %) 8 (44,4 %) x2= 6,36 n.s. (1,2,3) Touristiquea 16 (8,7 %) 5 (8,2 %) 4 (22,2 %) Autres activitesa 78 (42,4 %) 19 (22,2 %) 6 (33,3 %)
par menage 6,2 10,5 11,4 F=
***
Nombre
personnes qui travaillent 1,5 2,7 2,2 F= 88,5***
39,3 F=
families
menage 1 2,1 2,0 F=
28 : Relations entre la structure des menages et les caracteristiques sociodemographiques et economiques de la population
Caracteristiques sociodemographiques et de production 1- Menage simple 2- Menage compose parentenfants 3- Menage compose freres Test b Sous- ensembles
11912171 72 98 0,8 Total 773901462538 86 11,7 10-14
11514769 88 78 8,7 5-9
15214191 84 108 0,3
326319
Repartition
Emigrants
Cherkaouier al. Nombre de
(1,3), (3,2) Nombre de
(1),(3,2)
d'ovins
(1,3,2)
(1,2,3)
(1,2,3)
Nombre de personnes
98, 1
(1), (2,3)
de
(1), (3), (2) Age du chef de menage (en annees)46,960,6
35,4*** (3), (1), (2) Nombre de
par
35,5*** (1), Tableau
clans la vallee d'Imnane
0-4 ans
ans
ans
20-24 ans
38 51 12 15-19 ans 13020478122 64 31,3 30-34 ans 354421 26 80 8,1 25-29 ans 374622 27 80 9,8 40-44 ans 393423 20 115 3,9 35-39 ans 354221 25 83 8,3 50-54 ans 231414 8 164 0 45-49 ans 241514 9 160 4,9 60 ans et plus 61016 11 60 0 55-59 ans 612 4 7 50 0 Tableau 27: Structure par sexe et age, rapport de masculinite et pourcentage d'emigrants temporaires dans la population d'Imnane Tranche d'ages En effectif
pour 1000 Rapport de masculinite
temporaires % HommeFemmeHommeFemme Population du village Tiourar Structure par sexe et âge, rapport de masculinité et pourcentage d’émigrants temporaires

0-4

Tableau 28 : Relations entre la structure des menages et les caracteristiques sociodemographiques et economiques de la population clans la vallee d'Imnane

Age du chef de menage (en annees)46,960,6 39,3 F= 35,4*** (3), (1), (2)

Nombre de families par menage 1 2,1 2,0 F= 35,5*** (1),

Nombre de personnes par menage 6,2 10,5 11,4 F= 98, 1 *** (1), (2,3)

Nombre de personnes qui travaillent 1,5 2,7 2,2 F= 88,5*** (1), (3), (2)

Activite du chef du menage Agropastoral e seule • 90 (48,9 %) 37 (60,7 %) 8 (44,4 %)

x2= 6,36 n.s. (1,2,3) Touristiquea 16 (8,7 %) 5 (8,2 %) 4 (22,2 %) Autres activitesa 78 (42,4 %) 19 (22,2 %) 6 (33,3 %)

Propriete agricole (en abras) 1,151,81 1,90F= 36,6*** (1), Nombre de noyers 15,6 32,9 25,6 F=6,7** (1,3),

Nombre de pommiers 5,416,9 42,2 F= 13,9*** (1,2,3)

Nombre de cerisiers 2,9 5,8 7,3 F= 9, 5*** (1,2,3)

Nombre de bovins 1,1 1,7 1,5 F= 11,5*** (1),(3,2) Nombre d'ovins 2,5 5,2 4,3F= 3, 1 * (1,3,2)

Nombre de caprins 4,413,3 8,7 F= 12,2*** (1,3), (3,2)

M. Cherkaouier al.

Pour tenter de comprendre les qualités sociodémographiques et qui justifient le système économique qui régit cette population. En effet, les ménages mononucléaires, avec une taille plus petite et un nombre moyen de personnes qui travaillent plus faible, sont nettement désavantagés sur le plan socioéconomique. Ce résultat exprime la forte corrélation qui existe entre le statut économique du ménage et sa composition dans les sociétés rurales traditionnelles. En particulier, une taille plus grande du ménage est un avantage pour l’accomplissement des tâches de l’exploitation agricole quand celle-ci est importante. On ne remarque pas autant de différences entre les structures de ménage qui travaillent plus dans l’activité touristique et les autres activités non agricoles. Cela peut être dû au fait que ce genre d’activités n’est pas encore assez rémunérateur, ou du moins pas assez rémunérateur pour trouver sa place dans le système économique des ménages, et concurrencer l’activité agricole.

Relations entre la structure des ménages et les caractéristiques sociodémographiques et

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Caracteristiques sociodemographiques et de production 1- Menage simple 2- Menage compose parentenfants 3- Menage compose freres Test b Sous- ensembles
ans
0,8
11912171 72 98
Total 773901462538 86 11,7

Le terrain n’est pas couvert par un document d’urbanisme, ce qui a rendu la phase d’étude plus contraignante, il a fallu tout d’abord établir des relevés de terrain, pour le but de comprendre la morphologie conceptuelle du village

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Un traçage des plans de composition s’est basé sur des donné qui était mis en position par Google Earth, ce qui a permis d’avoir le plan morphologique général, par la suite, des visites sur place ont aider à améliorer ces plans au niveau des détails.

Plan shématique, vllage Tiourar

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Village et le Oued, (rivières sec)

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Une étude basée sur le report des systèmes de prévision pour la région de grande Atlas, m’as permis de définir les risques de cru pour une prévision entre 2 et 5 ans, afin d’adapter la composition du projet aux aléas d’inondation et aux infiltrations d’eau, ainsi que le système de gestion d’eau pour les irrigations, cela s’est déjà manifesté, et a finis par détruire ce système.

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Point de passage

Cru de 2 ans

Cru de 5 ans

Accès au village

Village Tiourar

Accès au village

ETUDE DU PLAN DIRECTEUR SUR LE SYSTEME DE PREVISION ET D’ALERTE AUX CRUES POUR LA REGION DE L’ATLAS AU ROYAUME DU MAROC

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Croisement avec la route régionale

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Village Tiourar

Cru de 2 ans

Cru de 5 ans

Les aléas d’inondations font l’objet d’un grand risque quand il s’agit d’une intersection de rivière sèche et une infrastructure, notamment l’exemple de la route provincial RP1510, qui fait l’objet de la connexion principale aux villages, selon ses études la route risque de subir une rupture, à cause des fortes pluies, estimé une fois dans les 5 ans. Une mise en valeur de cette route faudra entrer en position.

ETUDE DU PLAN DIRECTEUR SUR LE SYSTEME DE PREVISION ET D’ALERTE AUX CRUES POUR LA REGION DE L’ATLAS AU ROYAUME DU MAROC

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Mur en pisé , maison au village tiourar

Shéma d’explication , pisé neige

Les murs en pisé absorbent l’eau-vapeur provenant de l’utilisation normale de la maison : douche, cuisson, respiration… Ils peuvent aussi absorber de l’eau liquide qui remonte par capillarité du soubassement si celui-ci n’est pas totalement étanche ou de l’eau de pluie, localement interceptée par les façades extérieures. L’eau ainsi accumulée durant les périodes froides et humides est ensuite restituée à l’intérieur de la maison et à l’extérieur pendant les phases ensoleillées, plus chaudes. La température du mur est ainsi abaissée et inversement lorsque l’eau passe de l’état vapeur à l’état liquide.

Traditionnellement les maisons en pisé ne sont pas isolées. Actuellement, par manque de recul, il est difficile de statuer sur le comportement des murs en terre crue recouvert d’un isolant, quelle que soit sa nature. La mise en place d’un isolant, même perméable à la vapeur d’eau, revient à se priver de la climatisation naturelle en été et des apports de chaleur gratuits en hiver. Plus grave, une isolation extérieure, même perméable à la vapeur d’eau, perturbe les phases d’humidification et de séchage des murs. L’eau risque de s’accumuler dans les murs, produisant une sensation d’inconfort thermique et réduisant la résistance mécanique de la structure, pouvant conduire à son effondrement.

Le Pisé est-il une solution d’isolation efficace et durable ? monde de l’habita durable

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Agadir, banque alimentaire Ecole Mosquée

Maison des invités

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Commerce
105 Equipements de village

A la nuit tombée

la mise en lumière du village déploie un climat calme et une atmosphère douce qui privilégie la nuit naturelle et accompagne les usages. Discuter, manger et se promener deviennent la nuit sur un village, une expérience sensorielle que la lumière, audelà de la stricte fonction d’éclairement accompagne sans se faire remarquer, révélant l’espace de l’architecture et laissant le ciel et la montagne assurer le spectacle. Après le coucher du soleil la place centrale prolonge son activité dans une ambiance chaleureuse. Depuis cette centralité, les cheminements invitent à la redécouverte du paysage et conduisent aux multiples programmes.

,

لىعلا نم لايل ءماسلا انسسلم Plan de nuit , village Tiourar

ANALYSE PHYSIQUE

Les choix du terrain d’intervention n’est pas le fruit du hasard, mais il est murement réfléchi, d’abord par l’accès carrossable, et la situation occupé devrait connecter les 3 agglomérations, par la suite, donner réponse à la thématique choisie, par une position en hauteur, afin de contrôler le système d’irrigation sur terrain. Le choix du terrain s’est basé aussi sur le principe d’intersection entre terrain apte à abriter un projet, et la topographie très accidenté.

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Délimitation de terrain

Situation du terrain par rapport aux villages

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Les contraintes topographiques ont forcé les délimitations du terrain, selon les éléments du programme mon terrain devrait s’étaler sur une superficie de 2 ha, selon la topographie présente sur place, fallait opter pour une table rase ou d’essayer à s’intégrer avec la nature, le choix judicieux c’est de fourni des efforts pour se marier avec le résultat géologique.

110
Dimensions du terrain

TOPOGRAPHIE

Quant à l’architecture topographique, avant, les maisons traditionnelles suivaient le relief, comme les maisons cavernes ou les villages dans la montagne. Dans ces maisons traditionnelles, on trouve un lien très fort entre la maison et le topographie, parce que la maison est un résultat pour adapter la topographie. (Aussi pour répondre aux questions naturelles). On peut trouver une forme très typique de ce type de bâtiments. Par exemple, les maisons dans la montagne sont souvent construites autour de la vallée (pour raison de transportation), en plus, ils sont souvent construits en gradins. On peut trouver une belle vue vers la vallée et une parcours naturelle fluide entre les maisons.

Maintenant, le relief n’est plus une limite, on peut creuser le terrain ou soulever le bâtiment plus facilement. Cependant, pour garder les qualités de la maison traditionnelle topographique, le bâtiment soi-même peut créer une topographie à travers des technique. On prend les exemples d’architecte japonais Sou Foujimoto.Cet architecte chercheur lien entre la mode d’habitation primitive et la mode d’habitation d’aujourd’hui. Comme Japon est un pays où il y a beaucoup de collines, même si à Tokyo. Il a essayé de créer une forme de maison pour rappeler l’expérience de promener dans la colline. Dans le projet “House before hohouse » les espaces de la maison sont séparées dans des cubes métaux très légères, même s’il a une structure de l’ensemble d’acier, chaque espace est indépendant comme une unité, ils sont superposés. Des escaliers tortus lient ces unités. Il y a des arbres plantés sur les unités.

Volume topographique

111 22m

ANALYSE TOPOGRAPHIQUE

Afin de comprendre bien volume topographique du terrain, une composition numérique sur le logiciel cinéma 4D a permis d’avoir une vue d’ensemble et plus fluide pour projeter l’organigramme. Pour donner suite au choix précédent du terrain, la topographie très accidentée aux nord de l’espace de travail a besoin d’un creusement et un support par des voiles ou murs de contreventement, ils sont définis comme des éléments verticaux à deux dimensions dont la raideur hors plan est négligeable. Dans leur plan, ils présentent généralement une grande résistance et une grande rigidité vis-à-vis des forces horizontales.

112

Volume topographique

Village Tiourar comme les autres villages au Maroc ont su adapter leurs terrains pour l’habitat et l’agriculture, avec les gradins superposés, sui suivent les lignes topographique avec une manière très fluide sans défigurer l’aspect naturelle du paysage.

Volume topographique d’ensemble

113
114
ACCÈS

Route d’accès au terrain

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PROGRAMME

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117 Espaces Nembre Superficie S totale Salle de ligne 4 140 560 Accueil 1 55 Shop 1 125 Machinerie 1 227 Local technique 1 10 Salle de stockage avant 1 100 Salle de stockage apres 1 100 Chambre froide 2 10 20 Circulation 603 Total valorisé 1800 Salle polyvalente 1 90 Accueil 1 70 Salle de repos 1 90 Dortoir 9 32 288 SDB 4 5 20 Cuisine 1 80 Bagagerie 1 17 Buanderie 1 25 Local technique 1 13 Chambre 3 40 120 Restaurant 1 85 Circulation 592 Total valorisé 1490 Classe 6 100 600 Sanitaire 1 20 20 Administration 2 30 60 Total valorisé 680 Centre administratif 260 Dispensaire 260 Cooperative Maison d'hote Equipement d'ensaignement O

Esuipement d’ensaignement Administration

Maison d’hôte

Cooperative

Dispensaire

Organigramme, esquisse du projet

118

Afin de mettre en place une stratégie conceptuelle, un organigramme est nécessaire pour mieux faire le choix d’aménagement, la première vocation du projet se projette sur un bloc qui vas abriter la coopérative , comme ligne de production , cette espace doit suivre la linéarité du programmes , des espaces de différents échelles doivent être aligné afin de communiquer la pratique de production dans un sens linaire et une circulation de vas et vient, les diffèrent espace sont communicante a traves des passerelle inter-volumineux , cette espace vas jouer le rôle de l’élément marquant en terme de volume et de l’apparence paysagère, c’est la raison pour laquelle qui va être le seul bloc qui vas flotter en toute légère sur la topographie du terrain , Le deuxième élément s’agit d’un espace qui vas accueillir une agglomération de dortoirs, un ensemble de chambre, une enceinte touristique, cette espace doit par résultat du premier bloc se trouver en bas du volume et avec une connexion directe avec la première affectation, cette espace va donner accès par la suite au troisième bloc. Troisième bloc va abriter l’équipement éducatif, cette espace est à vocation multifonction, c’est pour cette raison qu’il doit être séparée en deux rive, communicant avec une passerelle Le quatrième espace, la ou l’infrastructure sanitaire vas occuper un volume, doit être connecte avec un accès direct, facile est fluide, pour pouvoir gérer les cas d’urgence Et finalement, la dernière occupation, un volume pour l’affectation de l’espace de la direction, et la gestion général du projet

119
ORGANIGRAMME,

COMPOSITION

Un volume chargé, un volume qui retombe sur la façade naturelle.Afin de démarquer l’espace, et de lui donner une enceinte d’assemblage, il a fallu se démarquer avec un volume qui prend en défis l’identité de lieu, un volume qui vas s’allonger en légèreté, et survolé sur les autre composant, en revanche le reste de volume doit retomber sur la typologie géologique du lieu. En toute discrétion, les volume cubiques passe inaperçu, et laisse la place aux forme organique de la nature, sortir en premier plan.

Maquette blanche du volume du projet

Aménagement général

La boucle non continue

COMPOSITION DES VOLUMES

Après l’analyse architectural du village et sa typologie architecturale, on peut relever plusieurs façons de composer les bâtiments vernaculaires, d’abord la boucle non continue, une façon pour dû à l’activité d’élevage dans cette région, les maison son composé des blocs en cercle en laissons une ouverture livre afin de laisser un passage pour les troupeaux de moutons. Ce qui génère à la fin un patio ouvert à l’extérieur et des maison semi ouvert à l’espace public.

La linéarité percée, est le deuxième modèle de principe pour la typologie architectural. Un alignement des blocs avec des diffèrent gabarits, en laissons un volume vide qui perce cette linéarité, ce principe se manifeste en architecture comme des impasse pour protéger l’accès privé. Les deux façons de construire sont dédier au logement individuel, la première on se laissant exposer à l’espace public et la deuxième qui créer un sas entre la vie privé et public

La linéarité percée

LÉGÈRETÉ ET LOURDEUR

Comme il est précédemment cité, le projet a besoin d’un élément qui le démarque afin garantir un assemblage spacieux. Afin de réussir cela, l’élément principal (qu’il faut se démarque) est les compositions cubiques, et la topographie, c’est la raison pour laquelle, j’ai opté de poser le lourd sur la légèreté installé sur lourdeur également.

Cela se manifeste par une multitude des bloc, sobre et aligné pour composer le poids qui vas voler au-dessus de la topographie, ce volume devrait être soutenu par une structure très légère, une structure qui sort de tous les diffèrent ligne topographique du terrain. Une distribution des poids sur une grille de point en supprimant les grandes dimensions classiques des supports, à savoir le poteau.

1-légèreté et lourdeur

2-légèreté et lourdeur

L’APPUIE

En restant dans l’esprit vernaculaire de ces villages qui quelquefois chavoche les volume pour donner plus de support aux bàtiments, quand il s’agit des espaces à grande portée des dalles. On peut comprendre cela de l’extérieure par des volumes qui s’appuie l’un sur l’autre.

Une valeur esthétique qui se rajoute par ce principe. Des volumes moins imposants qui ressorte timidement depuis un grand bloc écrasant.

Dans la fonctionnalité des chose, cette composition laisse un aménagement intérieur qui sui une trame unifiée. Tandis que les murs sont porteurs, et le matériau est généralement le pisé, cette composition aide également à l’anti-fragilité du bâtiment.

Details , mariage des volumes

130
131

Plan d’ensemble

134 PLAN D’ENSEMBLE

Le programme est développé sur le plan, de la même manière déjà expliquer sur la composition du volume, L’espace dédier à la coopérative laisse les espaces alignés. 4 espaces de ligne (des espaces de production, entre concassage, torréfaction …), ce dernier est connecté par une passerelle vers les espaces de stockage avant et après qu’ils sont équipé également par des chambres froides. L’accès au bâtiment est latéral, en laissant la façade libre sobre et marquante.

Pour la maison d’hôte qui vas abriter plusieurs types de standing, dans

l’objectif de diversifier les typologies d’accueil, entre dortoir de 6 personnes, et des chambre double et individuelle. L’ensemble éducatif, se sépare en deux entités, afin de séparer les niveaux d’éducation affecter dans ces lieux, et tandis que la vocation de cette espace est multi fonctionnelle, cette séparation aidera à mieux gérer les deux activités en cas de différence d’ambiance

Touts les espaces sont connecter entre eux avec une ceinture de circulation laissant une communication en ponte qui s’incline entre 6 et 8 dégrée, pour les gens PMR.

Plan, cooperative Circulation

135

Details, mur en pisé

Details, mur en pisé rt topographie

Couped’ensemble

Details, structure

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145
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147
148
149

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151

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