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46 un « développement chimique » pour pouvoir utiliser en production les fameux tissus imprégnés de résine dans ses moules. Cette recherche mettra 18 mois pour aboutir. « A partir de là, nous avons investi dans l’outillage pour produire en série. »

58 plaques à la poubelle « Je voulais être capable de sortir un aileron toutes les quinze minutes. J’ai donc pris ma valise et suis allé voir tous les fournisseurs de résines. Je suis tombé sur des très mauvais », grince-t-il. « Ils m’ont fait perdre beaucoup d’argent. J’ai bouffé 58 plaques (millions de francs, ndl) en 1995. Le chiffre est encore gravé dans mon esprit. Si nous n’avions pas eu des outils performants, nous aurions sombré. 58 plaques à la poubelle, c’est dur. Je me suis retrouvé, par un concours de circonstances, en Autriche pour collaborer sur un autre projet, dans le ski cette fois. J’y ai rencontré deux chimistes, deux fous furieux. Nous avons fait un second développement chimique avec eux.

J’ai débuté le windsurf en 76. A partir des années 80, j’ai trafiqué un tas de planches. La grande époque, les premières Chapter en provenance d’Angleterre. Un déclic.

Depuis, nous travaillons toujours ensemble. C’est l’apport de leur connaissance en chimie, conjuguée à notre savoirfaire dans l’outillage de production en série, qui a permis de sortir nos ailerons moulés. Notre activité principale reste l’aileron. La pagaie, elle, représente 40% de notre chiffre d’affaires. » Stéphane confie qu’il a aussi une autre activité, qui consiste à faire de la recherche et du développement pour d’autres sociétés ; mais de cela, il ne parlera pas. Tout juste lâchera-t-il en souriant : « C’est du top secret. C’est une activité de conseil ; on ne fabrique pas pour d’autres. Je tiens à ma liberté. L’intérêt des sports de glisse est qu’ils génèrent une belle image auprès de gens très différents. La planche à voile est un produit de scellement au niveau relationnel. » Un parfait levier pour développer de nouveaux business.

Une pagaie pour l’élite Aujourd’hui, Select propose dans son catalogue une gamme très fournie de pagaies. Il y en a pour tous les goûts, toutes les disciplines, des kayakistes qui se jettent dans des cascades abruptes aux stand up paddlers qui bataillent sur une manche de race. « J’ai fait beaucoup de kayak. Dans les années 80, j’ai vu passer un projet d’une société allemande qui voulait fabriquer une pagaie en mousse. J’avais travaillé sur leur problématique industrielle en dessinant des outillages. Je savais que si l’opportunité de fabriquer des pagaies arrivait, j’étais prêt. Stéphane

Bruno André, testeur de pagaies pour Select, ici en race sur sa 12’6 Nah Skwell.


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