Gesec Magazine #250 Été 2020

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n° 250 | Été 2020 |

TÉMOIGNAGES

Solidaires dans l’adversité Adhérents et animateurs du GESEC racontent comment ils ont fait face ensemble à la crise, p. 10

REGARDS CROISÉS SOLIDITÉ, AGILITÉ, INTÉGRITÉ

Comment rendre nos entreprises PLUS RÉSILIENTES p. 16

PÉRENNITÉ

SYSTÈMES D’INFORMATION

JURIDIQUE

GESTION

KROQI, TEAMS…

SÉCURITÉ

Des outils pour piloter dans l’incertitude p. 22

Les atouts des plateformes collaboratives p. 26

Du maître d’ouvrage au salarié : tous responsables ! p. 28

ÉDITO La crise comme accélérateur du changement

A

lors que l’activité semble bien repartie dans notre secteur, la tentation peut être forte de refermer au plus vite la parenthèse de la crise sanitaire et de revenir au « business as usual ». Attitude compréhensible : ces dernières semaines ont été difficiles pour tous les chefs d’entreprise. Il a fallu veiller à la sécurité des équipes et des clients, préserver la trésorerie, se réorganiser, maintenir le lien avec les collaborateurs, préparer la reprise d’activité… (lire vos témoignages, p. 10). Sans doute sortez-vous fatigués de cette période et ressentez-vous le besoin de souffler un peu avant de passer à l’étape suivante. C’est tout à fait légitime. Et pourtant, nous vous encourageons à ne pas perdre de temps pour tirer les leçons de la crise. C’est le moment d’engager des actions de fond pour rendre vos entreprises plus résilientes et plus réactives. Ce numéro, presque entièrement consacré à ce thème, vous apportera, nous l’espérons, des clés pour engager cette transformation.

Plusieurs d’entre vous nous ont confié que, par sa brutalité, la crise avait joué un rôle de révélateur salutaire. Elle a mis en lumière à la fois des faiblesses de l’entreprise et des opportunités. Côté faiblesses, on retrouve - ce n’est pas une surprise - la digitalisation et la dématérialisation, mais aussi le manque d’outils de pilotage, un management trop centralisé et, ce qui va souvent avec, un manque de communication interne. Côté opportunités, on peut citer l’expérimentation, plutôt positive, de nouveaux outils d’organisation et de communication ; l’émergence de certains collaborateurs, qui se sont fortement engagés pour trouver des solutions ; la concrétisation de projets en panne, comme un changement d’ERP ou la réalisation d’outils commerciaux ; la conquête de nouveaux clients… La phase aiguë étant passée, le moment est venu de faire l’inventaire de cette expérience. Que faut-il conserver, adapter, consolider, oublier ? C’est ce que la rubrique Regards croisés de ce numéro vous invite à faire à la lumière des « sources de la résilience » (lire p. 16).

Vue sous cet angle, la crise peut devenir un formidable accélérateur de changement. Il serait dommage, en effet, de ne pas profiter de la cohésion et du sentiment d’appartenance qu’elle a renforcés au sein de vos équipes pour lancer les chantiers ambitieux et absolument nécessaires que vous avez dans vos cartons. À commencer par celui de la digitalisation. On a vu l’avantage déterminant que cela a pu avoir au moment du confinement. Mais aussi la mise en place d’un management plus participatif, qui favorise l’initiative, la responsabilité, l’intelligence collective… Ou encore un partage plus large des informations importantes de l’entreprise qu’elles soient de nature financière, commerciale ou technique. Sans oublier, bien sûr, l’amélioration de la productivité de l’activité, grâce notamment à l’adoption d’instruments de pilotage et d’outils digitaux…

Alors que le Conseil d’Administration a lancé, en début d’année, une réflexion stratégique à l’occasion des 50 ans du GESEC, la crise sanitaire a profondément bousculé nos certitudes et mis en relief nos faiblesses. Il ne tient qu’à nous de transformer cela en opportunité. C’est pourquoi nous allons nous nourrir de cette crise pour alimenter notre réflexion stratégique afin d’en faire un accélérateur de changement pour nos entreprises et pour le GESEC.

‘‘C’est le moment de lancer les projets ambitieux et absolument nécessaires que vous avez dans vos cartons.’’

Photos : DR

Didier Dumont Président

Marie-Laure Socquet Directrice générale

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Quel que soit votre fournisseur L’énergie est notre avenir, économisons-la !

SOMMAIRE 6 INFOS RÉSEAU

402 PME INDÉPENDANTES • partout en France • spécialistes de la maîtrise de l’énergie, de l’air et de l’eau dans les bâtiments et l’habitat • marchés du particulier, du tertiaire et de l’industrie • +10 500 collaborateurs et un chiffre d’affaires consolidé de 1,4 milliard d’euros

87 PARTENAIRES MULTI-SECTORIELS • industriels • distributeurs généralistes ou spécialisés • téléphonie, assurance…

UN CENTRE DE RESSOURCES POLYVALENT • 7 programmes d’offres : ressources humaines, métier, notoriété, pérennité, commerce, transmission, système d’information • des experts opérant selon des modalités variées : conseil, veille, intervention en entreprise, formation • un large champ de compétences : juridique et technique, recrutement, communication, marketing, développement commercial, nouveaux médias

UN RÉSEAU DYNAMIQUE • réunions régionales et nationales • groupes de travail • tandems, parrainages et rencontres

UN PÔLE COMMERCE DÉDIÉ • 1 hotline consacrée aux clients • 1 astreinte 24/24 • 74 adhérents sous-traitants • 893 interventions depuis le 1er janvier 2020 • 378 sites gérés en maintenance • 69 mises en relation entre clients et adhérents

- Adhérents - Partenaires

8 BONNES PRATIQUES Continuer à fonctionner durant la crise :

l’expérience du GESEC

10 TÉMOIGNAGES Adhérents et animateurs du GESEC

Solidaires dans l’adversité

16 REGARDS CROISÉS Comment rendre nos entreprises

plus résilientes

22 ÉCLAIRAGE EXPERT 22 TECHNIQUE Coronavirus et installations CVC

L’état de l’art

24 SYSTÈMES D’INFORMATION Teams, Kroqi, G Suite…

Et si c’était le moment de passer aux plateformes collaboratives ?

26 PÉRENNITÉ Des instruments

pour piloter votre entreprise

28 RESSOURCES HUMAINES Manager après la crise

Rassurer ses équipes pour mieux rebondir

30 JURIDIQUE Sécurité

Tous responsables !

32 SOLUTIONS

Comment le GESEC

vous a accompagnés pendant la crise

34 TABLEAU DE BORD

Veille normative et réglementaire - Indicateurs GESEC

@groupementgesec @GESEC

@LeGesec

@gesec.fr

www.gesec.fr L’équipe de rédaction : Mathilde Attebi, Christel Bouquier, Benoît de La Fonchais, Louis Lauliac, Aline Marcheguet, Jérôme Mordelet, Pierre-Louis Pillière, Sophie Roldan, Bénédicte Roch, Corinne Solé-Terrieux, Rémi Voirin, Yann Yamba Directeur de publication : Marie-Laure Socquet Rédacteur en chef : Benoît de la Fonchais, Oxymore Conseil Accompagnement éditorial : Rémi Voirin Conception graphique / mise en page : sevanova.com Responsable publicité : Nathalie Rousseau Impression : Graphival Crédits photo : Vincent Ramet, istockphoto.com, GESEC - JC Coutand-Méheut Publication : GESEC, 12-14 rue des Granges Galand, BP 90132, 37551 Saint-Avertin Cedex GIE – RCS Tours 780 110 615 - Tél : 02 47 27 70 60 - Mail : infos@gesec.fr - Les marques commerciales citées sont des marques déposées. Toute représentation et/ou reproduction et/ou exploitation partielle ou totale de ces marques est donc prohibée.

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INFOS RÉSEAU

Adhérents ADHÉSIONS

ACTUALITÉ

À la suite des derniers Conseils d’Administration, nous avons le plaisir d’accueillir au sein de notre Groupement, les sociétés suivantes :

Le mot du CONSEIL D’ADMINISTRATION

IGCS

SOLEO

• Bayonne (64)

• Marseille (13)

• Président : Thierry Chappe

• Co-gérants : Nicolas et Vanessa Chatelain

• CA : 6,9M€ (2019) • Collaborateurs : 53

PGC

• CA : 2,5M€ (2018) • Collaborateurs : 21

DECLERCQ DEBRUYNE

• Floirac (33)

• Villeneuve-d’Ascq (59)

• Président : Thierry Chappe

• Gérant : Alexis Delepoulle

• CA : 2,7€ (2019)

• CA : 5M€ (2019)

• Collaborateurs : 26

• Collaborateurs : 61

• Rattachée à l’entreprise IGCS

LA SCETEC

INVERTAIR CLIMATISATION

• Damigny (61)

• Fréjus (83) • Gérant : François Moro • CA : 1,1M€ (2019)

• Directeur Général délégué : Emmanuel Hemon • Rattachée à l’entreprise SCETEC

• Rattachée à l’entreprise J MORO ET F PRATO

• Saintes (17)

• Hegenheim (68)

• CA : 10,4M€ (2019)

• Collaborateurs : 23

• Collaborateurs : 68

DAGAND

FLANDRES ARTOIS SERVICES • Saint-Martin-Lez-Tatinghem (65) • Directeur : Philippe Tomczak • CA : 800k€ (2018) • Collaborateurs : 7 • Rattachée à l’entreprise FLANDRES ARTOIS

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ÉQUIPEMENT THERMIQUE GUTZWILLER

• Directeur Général : Pierre-Edouard Lartigue

• Rattachée à l’entreprise SAS DUPRE

Désormais, à l’occasion de chaque GESEC Magazine, le Conseil d’Administration partagera avec vous un ou plusieurs des sujets qu’il aborde lors de ses réunions.

Nous vous présenterons également le portrait d’un administrateur afin que vous connaissiez mieux vos représentants.

Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir le portrait de Stéphanie Beyer (voir encadré p. 7), récemment élue lors de notre Assemblée Générale du 23 Juin.

• Collaborateurs : 10

• Collaborateurs : 6

DUPRE HABITAT ENERGIES DUPRE MAINTENANCE ENERGIES DUPRE SOLUTIONS ENERGIES

Votre conseil d’administration travaille sur de nombreux sujets concernant la vie de votre Groupement. Des sujets de réflexions stratégiques, des sujets d’actualité, des évènements de la vie des adhérents, des projets, des évolutions de services à apporter, des réactions à des mesures gouvernementales ou encore des évènements à préparer.

• Gérant : Gilles Gutzwiller

• Rumilly (74) • Gérant : Franck Dagand • Collaborateurs : 24

MACIEJOWSKI • Limoges (87) • Président : Christophe Argueyrolles • Collaborateurs : 45 • CA : 4,5M€ (2018)

Des travaux pour nous permettre de dessiner le GESEC de demain.’’ À l’occasion de l’Assemblée Générale, Didier Dumont, Président du GESEC a expliqué la démarche de réflexion stratégique lancée en janvier. Avec un projet 2020 arrivant à terme, les 50 ans du GESEC et le changement de gouvernance, il nous paraissait opportun d’entamer cette réflexion et nous projeter dans 5 ou 10 ans. Nous avions entamé nos travaux en faisant participer les RAR, les adhérents, les équipes GESEC et certains partenaires pour nous permettre de dessiner le GESEC de demain. La crise de la COVID-19 nous a quelque peu ralenti et occupé depuis quelques mois. Cependant, de grandes lignes se détachent de nos premières réflexions. La réaffirmation de nos valeurs telles que la solidarité et la convivialité est évidente ainsi que la place prépondérante du réseau, des échanges et de la mutualisation de ressources.

Le travail se poursuit et nous vous présenterons, au fur et à mesure, les avancées de nos réflexions et les actions concrètes qui seront engagées.

NOUVELLE ÉLUE

Agir en AMBASSADEUR L’influence est un sujet qui est ressorti de nos réflexions. Le GESEC ne représente qu’une petite partie des entreprises de notre profession et pourtant, nos partenaires ont toujours une oreille attentive à ce que nous disons.

Il nous semble important de faire entendre notre voix beaucoup plus loin et plus fort ! ’’ La qualité de nos analyses, l’implication de nos adhérents, la qualité professionnelle de nos entreprises et la prospective que nous menons, nous permettent d’être écoutés par ceux qui nous connaissent.

Partant de ce constat, il nous semble important de faire entendre notre voix beaucoup plus loin et plus fort.

La récente élection d’Olivier Salleron, adhérent de Périgueux, à la Présidence Nationale de la FFB, que nous saluons, nous permet d’envisager des relations plus étroites avec la Fédération.

‘‘Fière de représenter les femmes cheffes d’entreprises ’’ : à 38 ans, Stéphanie Beyer intègre le Conseil d’Administration du GESEC. Première adhérente à rejoindre cette instance, elle estime que « les femmes ont une carte à jouer et une touche à apporter dans la gouvernance du Groupement ».

Diplômée d’une école de commerce, Stéphanie a travaillé chez Carrefour et le groupe de VPC 3 Suisses avant de rejoindre, en 2013, l’entreprise créée par son grand-père en 1948 à Brumath, au nord de Strasbourg. Elle en est la présidente depuis 2018.

Fort de 230 collaborateurs, le Groupe BEYER réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 30 millions d’euros. À travers ses huit filiales, il est présent sur divers corps de métier : plomberie, sanitaire, assainissement, CVC, couverture, zinguerie, étanchéité et photovoltaïque, piscine.

Le Groupe BEYER est membre du GESEC depuis 1998, une « source de force, de motivation et d’énergie », pour Stéphanie, qui apprécie

Fière de représenter les femmes cheffes d’entreprises. ’’ spécialement les services supports du groupement. Aujourd’hui, elle veut à son tour « donner du temps et de l’énergie au service du collectif ».

Retrouvez le portrait de Stéphanie Beyer dans le n° 241 de GESEC Magazine.

RENOUVELLEMENTS DE MANDATS Les mandats d’administrateur de Pascal Texereau et Franck Pajot ont été renouvelés lors de cette Assemblée Générale.

Photos : DR

Au GESEC, nous fonctionnons en réseau et nous pensons que les questions d’influence ne doivent pas être centralisées, elles doivent être portées par tous les adhérents, dans toutes les régions.

Aussi, lors de l’Assemblée Générale, Didier Dumont a lancé l’Appel du 23 Juin et a invité tous ceux qui ont des mandats locaux, régionaux ou nationaux dans les fédérations, syndicats professionnels ou autres à se manifester auprès de l’équipe GESEC afin que nous puissions les identifier et créer des relais pour mieux faire connaître le GESEC, ses travaux, ses positions et ainsi mieux contribuer à l’influence que doivent porter notre profession et nos PME. À tous les adhérents qui n’ont pas de mandats spécifiques, vous pouvez devenir ambassadeur du GESEC pour savoir en parler, le promouvoir.

Soyons « Unis pour être Unique ».

Stéphanie Beyer entre au conseil d’administration

Pascal Texereau, Saint Éloi Fougere (86) Vice-Président

Franck Pajot, Pajot Chenechaud (85) Administrateur

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BONNES PRATIQUES

CONTINUER À FONCTIONNER DURANT LA CRISE :

l’expérience du GESEC

Comme toute entreprise, le GESEC a dû se réorganiser pour faire face au confinement.

Télétravail, visioconférence, webinaires, outils collaboratifs, enquêtes en ligne…

Nous partageons avec vous l’expérience que nous avons vécue.

TOUT LE MONDE EN TÉLÉTRAVAIL !

• Idem pour la question « Comment évaluez-vous votre expérience du télétravail au cours de la période de confinement ? » qui obtient une note de 4,31/5.

UNE REPRISE PAR ÉTAPES Pot de départ virtuel

AVEC LA GED, L’ACTIVITÉ NE S’ARRÊTE JAMAIS Plus utile que jamais, notre outil de gestion électronique des documents (GED) a permis de poursuivre le contrôle et la validation des factures dans le respect des circuits de validation.

PENDANT LA CRISE, ON CONTINUE À SE FORMER !

Café virtuel avec les adhérents

QUE FERAIT-ON SANS LA VISIOCONFÉRENCE ?

La plateforme Teams permet d’organiser facilement des visioconférences et nous l’avons utilisée sans compter pour répondre aux besoins de nos différents publics : réunions d’équipe, Déclic’Time et Cafés virtuels avec les adhérents, webinaires (Gesec On Line) toujours pour les adhérents, rendez-vous partenaires ou clients, rituels pour lancer la journée et même pot de départ d’une collaboratrice !

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Nous avons proposé des formations en ligne pour permettre à l’équipe d’être encore plus à l’aise avec les nouveaux outils digitaux de la suite Microsoft 365.

Du 11 au 25 mai, la reprise du travail dans les bureaux s’est faite par étapes en tenant compte des contraintes de chacun et dans le respect des mesures barrières.

Chaque collaborateur a été accueilli par son manager et par Marie-Laure Socquet pour une présentation détaillée du protocole sanitaire mis en place, pour échanger sur son expérience du confinement et partager l’état d’esprit dans lequel il reprenait.

UN GROUPE DE TRAVAIL POUR TIRER DES LEÇONS La direction a enfin engagé une réflexion c o l l e c t i v e s u r l e t h è m e « I m a g i n e r et préparer les jours d’après ». Objectif : capitaliser sur les bonnes pratiques développées pendant cette période particulière.

DES ENQUÊTES POUR SONDER LES TROUPES Avant la reprise, une enquête en ligne a été réalisée début mai auprès des collaborateurs. Ouf, ils se sont montrés plutôt satisfaits de l’organisation du travail mise en place durant cette période !

• À la question « Comment évaluez-vous la gestion de la situation par l’entreprise pendant la période de confinement ? », ils ont trouvé qu’on s’en était plutôt bien tiré et ont accordé une note moyenne de 4,11/5.

Photos : DR - Istock

Dès le 17 mars au soir, la quasi-totalité des collaborateurs du GESEC a pu basculer en télétravail. Cette performance a été rendue possible grâce à la refonte de notre système d’information engagée en 2017 : outils métiers hébergés dans le cloud, utilisation de la suite Microsoft 365, mise à disposition d’ordinateurs portables et d’écrans, travail en mode collaboratif via la plateforme Teams… Autant de solutions qui ont permis à chacun de s’adapter pour poursuivre sa mission et rester en lien. Depuis chez lui, chacun a retrouvé la configuration de son poste de travail et a pu accéder à ses fichiers hébergés dans le cloud.

Réunion d’équipe

Plus que jamais, nous avons réalisé la chance que nous avions d’appartenir à un groupement. ’’ Outil emblématique de cette période, la visioconférence a permis d’organiser des réunions entre adhérents d’une même zone et de maintenir un lien chaleureux.

Photos : DR

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TÉMOIGNAGES

ADHÉRENTS ET ANIMATEURS DU GESEC

Solidaires dans l’adversité

De la sidération qui a suivi la fermeture des établissements à la fin du confinement et la reprise progressive de l’activité, adhérents, responsables d’animation régionale (RAR) et animateurs responsables du développement régional (AR) racontent comment, ensemble, ils ont fait face à cette crise sans précédent.

Texte : Benoît de La Fonchais - Conseils photos : Vincent Ramet

À

l’heure où nous achevons cette enquête, l’activité est repartie chez la plupart des adhérents. Certes, on n’est pas revenu à la situation antérieure : tout est devenu plus compliqué, et il reste bien des questions en suspens, sur les prérogatives des correspondants Covid sur les chantiers ou les surcoûts liés au respect des conditions de sécurité, entre autres. Et l’on s’interroge sur les effets de la récession : que nous réservent les prochains mois ? Le plus dur est-il à venir ?

Dans ce contexte incertain, nous avons souhaité faire un bilan d’étape. Pour cela, nous avons recueilli le témoignage de certains d’entre vous, adhérents et responsables d’animation régionale (RAR). Comment, en tant que chefs d’entreprise, avez-vous traversé cette crise inédite avec vos équipes, vos clients, vos fournisseurs ?

Quelles solidarités se sont manifestées : au sein des entreprises, entre adhérents, entre RAR et animateurs régionaux ? Une chose est sûre : plus que jamais, vous avez réalisé la chance que cela représente de faire partie d’un groupement comme le GESEC. Retour sur trois mois qui ont mis vos entreprises à l’épreuve.

LE JOUR OÙ TOUT S’EST ARRÊTÉ : RASSURER ET ASSURER Mardi 17 mars, 12h : le dispositif de confinement annoncé la veille par le président de la République entre en vigueur. Les déplacements sont réduits au strict minimum ; les activités professionnelles peuvent se poursuivre à condition qu’elles respectent certaines règles sanitaires. Que faire ? La responsabilité du chef d’entreprise étant susceptible d’être recherchée en cas d’infection d’un salarié, les fédérations du BTP conseillent aux entreprises d’interrompre la réalisation de leurs chantiers. C’est le choix que font de nombreux adhérents du GESEC, qui

LES 90 JOURS QUI ONT SECOUÉ NOS ENTREPRISES 17 mars Emmanuel Macron institue le confinement.

19 mars Bruno Le Maire renforce le dispositif de soutien aux entreprises.

20 mars Le BTP proteste après les déclarations de Muriel Pénicaud.

2 avril Publication du guide de l’OPPBTP. 15 avril Reprise partielle de l’activité dans la plupart des entreprises.

11 mai Allègement du confinement.

17 juin 93% des chantiers ont repris.

maintiennent néanmoins un service d’astreinte pour assurer les dépannages. La priorité est donnée à la sécurité des salariés : « Cela passait avant toute autre considération », assure Olivier Piquée, adhérent de la Haute-Marne.

Pour beaucoup, le « jour d’après » se passe au téléphone : il faut prévenir les collaborateurs, les clients, les fournisseurs, organiser les astreintes… « Je n’ai pas lâché mon téléphone de 7h à 23h », se souvient Yannick Robouant, à Gennevilliers, en région parisienne. L’objectif : rassurer les collaborateurs : « Je leur ai dit qu’ils n’étaient pas obligés de venir et qu’ils continueraient à être payés. » Pour tous, le coup est rude : « J’ai pris un gros coup au moral, avoue Olivier Arnal, dans le Vaucluse : il m’a fallu trois jours pour m’en remettre. » Jeudi 19 mars, les déclarations de Muriel Pénicaud sèment le trouble. Interviewée par la chaîne d’information LCI, la ministre du Travail accuse les entreprises du BTP de « défaitisme », laissant planer un doute sur le fait que les salariés du secteur puissent bénéficier du droit au chômage partiel. Scandalisée par ses propos, la profession réagit : « On n’est pas opposé à la reprise, assure ainsi Philippe Lansard, membre du GESEC et président de la FFB AuvergneRhône-Alpes. On a besoin de temps pour y travailler en énonçant des règles du jeu claires entre les donneurs d’ordre, l’État et les entreprises. » Finalement, un accord est trouvé : les fédérations et l’organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) sont chargés de rédiger un protocole définissant les conditions de reprise.

LES PREMIÈRES MESURES : PCA ET EPI Après cette phase de flottement, l’urgence pour tous les adhérents du GESEC est de préserver l’avenir de leur entreprise. Cela passe par l’acti-

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vation ou la définition d’un plan de continuité d’activité (PCA). Le document dresse la liste des actions à mener pour assurer les activités essentielles de gestion, définir les chantiers à arrêter et ceux à maintenir, anticiper la reprise de l’activité… Certains adhérents, comme Jérôme Allard, de la Dordogne, partagent leur PCA avec les collègues via le site dédié du GESEC (voir la rubrique Solutions p. 32).

Pour reprendre le travail, même a minima, encore faut-il avoir des équipements de sécurité. Or ils manquent cruellement à cette date. C’est le règne de la débrouille.

François Moro, dans les Alpes-Maritimes, fait fabriquer des masques en tissu par une couturière du pays. Éric Salles, dans le Jura, s’appuie sur son réseau : son pharmacien lui procure du virucide et les affineurs de Comté partagent avec lui masques, charlottes, surblouses et surchaussures.

Dans les entreprises les plus importantes, un comité de pilotage réunissant le dirigeant, les responsables d’activité, les chargés d’affaires et les conducteurs de travaux est mis en place. Jérôme Allard réunit le sien deux fois par semaine : « En temps de crise, il est important de ne pas être seul ». « Tout faire pour ne pas arrêter complètement », dans les jours qui suivent la mise en place du confinement, c’est la préoccupation de François Moro et celle

Maxime Dufeil,

responsable développement région Ouest.

de la plupart des adhérents du GESEC. Le maintien d’une activité réduite, pour assurer les dépannages notamment, se fait sur la base du volontariat. Le télétravail se met en place pour les fonctions commerciales et administratives. Les compagnons qui ne peuvent pas travailler bénéficient du chômage partiel.

Ma préoccupation : tout faire pour ne pas arrêter complètement.

François Moro, président de Moro & Prato (Cannes, Alpes-Maritimes).

CONSERVER LE LIEN AVEC LES COLLABORATEURS : LE TRIOMPHE DES APPLIS Qu’ils soient en télétravail, en arrêt pour garde d’enfants ou au chômage partiel, comment garder le contact avec les collaborateurs ? C’est la question que se posent rapidement les chefs d’entreprise. Impossible de téléphoner à chacun tous les jours.

Heureusement, les outils numériques apportent des solutions. Notamment les messageries instantanées comme Messenger, Messages et surtout WhatsApp. Nombreux sont ceux qui utilisent ces applications pour échanger avec leurs proches.

Les circonstances vont révéler tout leur potentiel. « Ça a marché du feu de Dieu »,

Notre rôle : faire le lien entre les adhérents et les experts du GESEC. ’’ Ma première mission a consisté à mettre en place des outils de communication pour favoriser la communication entre les adhérents de ma région : groupes Whatsapp, visioconférences via Teams, etc. Ensuite, j’ai fait le lien entre les adhérents et les experts du GESEC, les juristes notamment : cela nous a permis d’établir des foires aux questions (FAQ) pertinentes et de diffuser rapidement les bonnes pratiques.

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Le groupe WhatsApp nous a permis aussi bien d’exprimer nos craintes que de diffuser des infos.

Jérôme Belzung,

gérant de Confort-Energies (Nantes, Loire-Atlantique).

assure Olivier Piquée. « Cela nous a permis aussi bien d’échanger sur ce qu’on vivait, d’exprimer nos craintes, nos questions que de transmettre des informations sur la marche de l’entreprise », témoigne Jérôme Belzung, à Nantes. Quant à François Moro, qui n’était « pas fan au départ », il reconnaît que les groupes WhatsApp se sont révélés efficaces, malgré quelques dérapages.

Des groupes se constituent aussi entre RAR d’une même région, souvent à l’initiative de l’animateur régional (lire leur témoignage). Les entreprises d’une certaine taille en profitent pour installer ou mieux utiliser des plateformes collaboratives comme Teams, la solution de Microsoft. Des outils qui permettent aussi bien d’organiser la gestion de projet, de partager des documents ou de réaliser des visioconférences.

Mais les liens n’ont pas été seulement virtuels. Yohann Suant, à Rennes, dont la maison jouxte les locaux de l’entreprise, a organisé régulièrement dans son jardin « en respectant les consignes sanitaires » – des grillades avec une partie de ses salariés : « Cela nous a permis d’envisager ensemble la reprise d’activité ».

PRÉSERVER SA TRÉSORERIE : PGE OR NOT PGE ?

En ces premiers jours de la phase de confinement, l’autre préoccupation majeure des chefs d’entreprise, c’est la trésorerie. La baisse brutale de l’activité compromet les rentrées d’argent à court terme. Comment réduire rapidement la voilure ? Le gouvernement a annoncé une série de mesures pour soutenir les entreprises : recours à l’activité partielle, report des échéances fiscales et sociales, etc. Le 25 mars, le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, annonce la mise en place d’un prêt de trésorerie sur 12 mois garanti par la BPI (le fameux PGE).

Le GESEC encourage les adhérents à établir au plus vite leur plan de trésorerie et met en place une hotline animée par Sophie Roldan et Michel Dubois d’Enghien (lire p. 19, 26 et 27).

C’est le moment de facturer les travaux en cours ou en stock et de recouvrer ses créances. Certains, comme Yohann Suant, réalisent qu’ils ont « beaucoup d’argent dehors ». Faire rentrer les factures n’est pas toujours facile. « Je dirais que 60 % des clients n’ont pas été réglo », regrette-t-il.

Ce n’est pas le cas partout. À Gennevilliers, Yannick Robouant se dit qu’il a des « clients en or » : « Certains nous ont réglé avant la date d’échéance », se félicite-t-il.

C’est aussi le moment de prendre rendezvous avec son ou ses banquiers pour revoir ses échéances d’emprunt et faire éventuel-

Photos : DR

TÉMOIGNAGES | ADHÉRENTS ET ANIMATEURS DU GESEC - Solidaires dans l’adversité

Très tôt, nous avons sensibilisé les adhérents au plan de trésorerie. ’’

Solidaires, certains clients nous ont réglé avant la date d’échéance.

Yannick Robouant,

DG de Copperteam (Gennevilliers, Hauts-de-Seine).

lement une demande de PGE. « C’est dans ces moments qu’on voit l’importance d’avoir une relation régulière et de qualité avec son banquier », reconnaît Olivier Piquée. « Deux coups de fil ont suffi pour obtenir un accord de principe », confirme Stéphane Labbe, l’associé de Yannick Robouant.

Pour une partie des adhérents, le recours au PGE ne va pas de soi. Bénéficiant d’une trésorerie leur permettant d’aller jusqu’à l’automne, ils hésitent à se mettre un nouvel emprunt sur le dos. « Je sais que je vais prendre une cartouche tous les mois, reconnaît Yohann Suant, mais j’attends juin pour me décider. » D’autres se laissent convaincre par les conseils du GESEC. C’est le cas de François Moro : « Je n’en ai pas besoin pour le moment, mais cela me permet de préserver ma trésorerie. » Ou de Marie-Hélène Pons, à Grenoble : « J’avais la trésorerie, mais cela m’a obligé à faire un vrai prévisionnel ».

Bien que, dans ma région, les carnets de commandes étaient plutôt bien remplis quand la quarantaine a été décrétée, nous avons sensibilisé très tôt les adhérents à la nécessité d’établir un plan de trésorerie. Avec l’aide de nos experts, nous avons fait de la pédagogie pour expliquer qu’il était important de bien utiliser les dispositifs d’aide pour ne pas assécher les trésoreries.

tudes, ils ont dû rassurer leurs collaborateurs et leurs clients et prendre rapidement les bonnes décisions. « Dans les premiers jours, j’ai passé beaucoup de temps à prendre des nouvelles, à écouter et à rassurer mes collaborateurs quant à notre capacité à continuer à payer les salaires », témoigne Olivier Arnal. Beaucoup ont montré l’exemple : en « remettant le bleu », comme Yohann Suant au moment de la reprise d’activité. Mais aussi pour mettre en place les mesures de sécurité sanitaire.

Dans les premiers temps, Jérôme Allard préparait lui-même les « caisses Covid » contenant gel hydroalcoolique, savon, masques, poches… Et Éric Salles se charge de désinfecter lui-même soigneusement les locaux en arrivant avant tout le monde le matin.

Si la décision finale leur revient, ces dirigeants disent avoir cherché à associer le plus possible leurs collaborateurs aux modalités de reprise du travail. À Nantes, Juan de Radiguès a confié à ses collaborateurs la responsabilité d’établir un protocole de sécurité en s’appuyant sur Forope, sa filiale de formation en situation de travail.

C’est dans ces moments qu’on voit l’importance d’avoir une relation de qualité avec son banquier.

Olivier Piquée,

gérant de Piquée Energies (Langres, Haute-Marne).

EXEMPLARITÉ ET HUMILITÉ : LE LEADERSHIP EN TEMPS DE CRISE Dans cette période inédite, les dirigeants ont plus que jamais joué le rôle d’un capitaine de navire pris dans une soudaine tempête. Faisant taire leurs propres inquié-

Au cours des premiers jours, j’ai passé beaucoup de temps à écouter et à rassurer mon équipe.

Olivier Arnal,

gérant de Sistem Provence (Perthuis, Vaucluse).

Aurélie Baconnais,

responsable développement région Est.

LA REPRISE D’ACTIVITÉ : PRÉCOCE, PROGRESSIVE ET SOUS PROTOCOLE Avec la publication, début avril, du guide de l’OPPBTP détaillant les conditions sanitaires et les procédures à respecter, la reprise des chantiers peut être sérieusement envisagée. Comme l’a montré l’enquête réalisée à cette période, une majorité d’adhérents prévoit de reprendre les chantiers dans les quinze jours, sous réserve de maîtriser les conditions de sécurité. Tout le monde n’en est pas au même point. Si Éric Salles, qui travaille beaucoup avec les professionnels de l’agroalimentaire, n’a jamais vu baisser son activité de plus de 20 %, Marie-Hélène Pons, qui intervient principalement sur le marché du logement collectif neuf, n’a pu redémarrer réellement qu’au 15 avril. « On a vite été démarchés par d’autres corps d’état, témoigne-telle, mais je ne pouvais pas prendre de risques tant que le cadre n’était pas posé.

J’ai fait un effort là où notre absence était bloquante, mais toujours en m’assurant que mes gars pouvaient travailler en sécurité. » Le choix des chantiers de reprise (marchés publics, privés, particuliers…) donne souvent lieu à une concertation avec les équipes. Certains ne cachent pas leur hâte de reprendre. « J’ai reçu des SMS de compagnons me disant : “Faut que je retourne au boulot, sinon je vais péter un câble” », assure Marie-Hélène Pons.

La remise en route prend plus ou moins de temps. « Avec les maîtres d’ouvrage publics, ça a parfois été un peu laborieux, raconte Jérôme Allard : il fallait souvent deux ou trois réunions avant d’avoir le feu vert. Les choses étaient plus carrées avec les industriels. » La montée en charge se fait tout au long du mois d’avril. Semaine après semaine, les effectifs s’étoffent et l’activité se diversifie. Début mai, les adhérents que nous avons interrogés, affichaient un taux d’activité compris entre 80 et 100 %.

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TÉMOIGNAGES | ADHÉRENTS ET ANIMATEURS DU GESEC - Solidaires dans l’adversité

Photos : DR

La formule des « cafés virtuels » a rencontré un franc succès. ’’

Benoît Malosse,

responsable développement région Sud-Est.

Pour maintenir le lien avec les adhérents, nous avons dupliqué avec les RAR la formule du « café virtuel » en visioconférence mise en place au GESEC. Ces rendez-vous, organisés par zone, nous ont permis de conjuguer convivialité et efficacité.

Nous commencions par un tour de table pour évoquer notre « météo personnelle » avant d’aborder l’ordre du jour, envoyé avec un questionnaire quelques jours plus tôt.

LE RESPECT DES MESURES SANITAIRES : CONSTANCE ET PÉDAGOGIE

Je demande à voir tous les comptes rendus de chantier.’

Jérôme Allard, président d’ATSE-Bordes (Saint-Geniès, Dordogne).

Une fois les protocoles de sécurité établis et les consignes dites, répétées et parfois traduites sous forme d’affichettes, reste à ne pas baisser la garde. Dans l’ensemble, les compagnons ont bien compris les enjeux mais certains se relâchent un peu au fil des jours. « Je constate que la distanciation sociale et parfois le port des masques ne sont pas strictement respectés », déplore Marie-Hélène Pons. De son côté, Jérôme Allard réclame des suivis de chantier plus rigoureux : « Je demande à voir les comptes rendus pour ajuster éventuellement les choses. » L’assouplissement du confinement, le 11 mai, est l’occasion de faire une piqûre de rappel : « Je suis un pénible sur les gestes de sécurité, reconnaît Yohann Suant. J’ai donc rappelé à tout le monde que le déconfinement n’était pas la fin des gestes barrières ». Parfois, le balancier peut aller trop loin dans l’autre sens. Sur un grand chantier, Yannick Robouant s’est vu demander des informations personnelles sur ses salariés par le responsable Covid.

Ce qu’il a refusé : « La sécurité, je suis d’accord, mais sans sacrifier aux règles de confidentialité. »

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DANS LA CRISE : SAVOIR SAISIR LES OPPORTUNITÉS Si la crise sanitaire a engendré de nombreuses difficultés, elle a aussi été source d’opportunités. De nombreux adhérents ont profité de cette période pour « se mettre à jour ». Sur le plan commercial d’abord. Yohann Suant a ainsi envoyé pour 450 000 euros de devis, soit un tiers de son chiffre d’affaires annuel. Yannick Robouant et Stéphane Labbe ont explosé les scores : « On a chiffré pour près de 3 millions d’euros pendant le confinement, soit plus que notre chiffre d’affaires 2019 » !

D’autres, comme Jérôme Belzung, ont vu arriver de nouveaux clients et ont fait ce qu’il fallait pour les conserver. D’autres encore ont lancé des projets qu’ils remettaient depuis trop longtemps. Olivier Arnal a ainsi changé son ERP et formé son équipe en profitant du renforcement

du FNE-Formation. Il a aussi musclé ses outils marketing : « On a réalisé une vidéo sur la pose d’un plancher chauffant pour les réseaux sociaux et notre site internet et une autre sur la reprise pour rassurer les clients. » Quant à Marie-Hélène Pons, elle s’est décidée à utiliser vraiment son outil de gestion électronique des documents (GED) : « Il était temps ! » lance-t-elle.

FACE AUX PROBLÈMES, LA FORCE D’UN RÉSEAU Chez les adhérents, le constat est unanime : dans des moments comme ceux qu’ils ont traversés, appartenir à un groupement a été un atout déterminant. Les RAR ont pu échanger régulièrement par visioconférence à l’occasion de « pauses-café virtuelles » organisées par leur animateur régional (lire leurs témoignages). « Ne pas être seul face aux problèmes, c’est crucial dans ces moments : on se soutient, on partage nos expériences et nos bonnes pratiques », estime Yannnick Robouant. Et c’est aussi rassurant pour les salariés, ajoute Olivier Arnal : « Ils se disent : le patron n’est pas tout seul ».

Enfin, vous êtes nombreux à avoir apprécié d’avoir accès à de l’information fiable et à jour (réglementation, partenaires…), à des documents types (PCA, guide sécurité…) ainsi qu’à des formations en ligne, que ce soit en gestion ou en RH (voir la rubrique Solutions p. 32). Autant de réactions qui confortent le GESEC dans sa mission auprès des adhérents.

WhatsApp : l’application star du confinement C’est la plateforme de messagerie instantanée qui a enregistré la plus forte hausse de son utilisation (+40 %) pendant la quarantaine. Bien qu’elle soit destinée au grand public, l’appli WhatsApp a été plébiscitée par les entreprises pour garder le contact avec leurs équipes et faciliter la communication. Comme tout outil détourné de son usage premier, WhatsApp présente des avantages et des inconvénients (ci-contre). Jérôme Mordelet, expert SI du GESEC, préconise une vigilance particulière sur les possibilités de suppression de compte, en cas de départ du collaborateur par exemple, et invite à ajouter un paragraphe spécifique à la charte des usages numériques afin de préciser le contexte et l’usage de ce type d’applications.

Les

• Tout le monde (ou presque) connaît l’application • Possibilité de créer des groupes (jusqu’à 256 participants) • Communication rapide et informelle • Partage facile de documents, photos, vidéos • Visioconférence (jusqu’à 8 utilisateurs)

Les

• Pas d’administration centralisée • Mélange des registres perso et pro • Notifications envahissantes • Confidentialité des infos échangées

Photo : Istock

LES SOURCES DE LA RÉSILIENCE SELON Karl Weick S’il y a bien un mot en vogue, c’est celui de résilience.

Issu des sciences physiques, le concept s’est étendu à l’écologie, à la psychologie et aux sciences sociales.

Mais de quoi parle-t-on exactement quand on l’applique à une organisation comme l’entreprise ? À partir d’un fait divers tragique - la mort de pompiers aguerris confrontés à un violent incendie de forêt l’universitaire américain Karl Weick a identifié ce qu’il a appelé les « sources de la résilience ».

Elles restent des références pour les travaux universitaires réalisés depuis et peuvent éclairer la stratégie des entreprises confrontées au choc sanitaire et économique actuel.

IMPROVISATION

RÔLES VIRTUELS

Priorités de production, organisation, communication : pour continuer à fonctionner face à la crise sanitaire, les entreprises ont dû bricoler des solutions et parfois s’affranchir de certaines règles établies.

Weick insiste sur la nécessité de préserver mentalement la structure de l’organisation.

Lorsqu’on n’est plus en contact étroit les uns avec les autres, il est essentiel pour la survie du groupe de savoir que le capitaine tient la barre et que chacun est à sa place.

Accepter de faire autrement

Demain : plus de créativité, incitation à la prise de risque, droit à l’erreur.

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Résilience : capacité pour une organisation à maintenir un système d’actions organisé face à une situation inhabituelle.

Maintenir le leadership

Demain : plus de délégation, plus de fluidité entre les services et les fonctions, plus de communication.

INTERACTIONS Soigner la qualité de ses relations

Solidarité, empathie, confiance : la pandémie a suscité des comportements plus humains. Elle a donné une prime aux dirigeants qui avaient de bonnes relations avec leurs parties prenantes : collaborateurs, fournisseurs, banquiers, clients…

Demain : investir dans les relations de long terme, dans le « gagnant-gagnant ».

SAGESSE

Se remettre en question Face à une situation inédite, l’expérience peut se révéler trompeuse : ce qui a marché dans un contexte normal peut s’avérer inopérant. À l’inverse, toutes les pratiques qui émergent en période de crise ne sont pas forcément bonnes à conserver une fois la crise passée.

Demain : management plus participatif, accepter la contradiction et la remise en cause.

REGARDS CROISÉS

Comment rendre nos entreprises PLUS RÉSILIENTES

La crise sanitaire a soumis nos PME à un choc d’une violence inédite.

Elle a révélé à la fois des fragilités et des ressources insoupçonnées.

Alors que l’activité reprend, quels enseignements pouvons-nous tirer de cette expérience ? Que devons-nous changer pour qu’à l’avenir nos entreprises sachent mieux s’adapter en cas de choc majeur ? rage surtout les entrepreneurs à adopter une vraie stratégie financière. C’est-à-dire à utiliser l’argent disponible pour renforcer l’entreprise, réaliser des investissements, adopter de nouveaux outils, etc.

Comme l’a fait notre adhérent Olivier Arnal, qui en a profité pour changer son ERP et former ses collaborateurs (lire son témoignage page suivante).

DES OUTILS DE PILOTAGE POUR DÉCIDER DANS L’INCERTITUDE Mais pour emprunter et investir, encore faut-il avoir une vision claire de la santé de son entreprise et de ses perspectives. C’est tout l’intérêt des outils et des indicateurs de gestion, comme ceux que nous propose Sophie Roldan, chargée de mission pérennité et transmission au GESEC (lire p. 22).

Ils sont autant d’instruments de pilotage indispensables pour prendre de bonnes décisions, surtout dans la période d’incertitude qui s’ouvre.

Photos : DR - Istock

C

ette crise va changer nos façons de travailler » : ce constat est le leitmotiv de cette enquête. Au-delà des mesures de sécurité sanitaire mises en place dans les entreprises et sur les chantiers, vous avez été nombreux à nous confier que l’expérience que vous aviez faite collectivement au cours de ces trois derniers mois vous poussait à revoir le fonctionnement de votre entreprise.

Face à un choc inédit, vous avez dû prendre des mesures de sauvegarde, vous réorganiser, adopter de nouveaux modes de management et de communication… Certaines fragilités ont pu vous apparaître : trésorerie, dématérialisation, communication ; mais vous avez aussi découvert des ressources que vous ne soupçonniez pas : coopération, responsabilité partagée, autonomie, créativité… À l’heure de la reprise, avec toutes les incertitudes qui persistent, sans doute souhaitez-vous tirer les premiers enseignements de cette crise. Comment renforcer la solidité de votre entreprise ? Quelles pratiques pérenniser parmi toutes celles qui ont émergé ? Comment prendre davantage soin de vos collaborateurs ? Bref, comment améliorer la capacité de résilience de votre organisation pour qu’elle soit non seulement plus résistante en cas de nouvelle crise mais pour qu’elle sache aussi s’adapter à un environnement toujours plus complexe et changeant ?

La solidité d’une entreprise repose sur sa faculté à encaisser les chocs et à préserver son capital (financier, humain, clients…). À cet égard, la crise sanitaire a mis en évidence deux failles assez répandues : la faiblesse des fonds propres et l’absence d’outils de gestion et de pilotage. Comme le dit Michel Dubois d’Enghien, conseil en stratégie de financement (lire son interview p. 19), quand l’argent ne rentre plus, « ce qui compte, c’est le cash ! » C’est pourquoi, il préconise de profiter des facilités bancaires du moment pour augmenter les fonds propres de l’entreprise et ajuster le niveau des liquidités. Mais il encou-

Ne pas confondre résilience et capacité à gérer les crises. ’’ YVES TROUSSELLE, Docteur en sciences de gestion, conseil en stratégie (RSE Services).

Une entreprise prévoyante cherche à anticiper les crises prévisibles sur la base de scénarios et de réponses adaptées. Elle cherche aussi à tirer les leçons des crises qu’elle a traversées en cherchant à comprendre ce qui a marché ou non pour faire mieux la fois suivante. Mais la résilience, c’est autre chose. Par définition, il s’agit de la réaction adaptative à un choc tel qu’on ne peut s’y préparer.

On ne peut donc pas travailler directement sur la résilience, mais seulement sur ses conditions d’émergence : ce que Weck a appelé les « sources de la résilience ».

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REGARDS CROISÉS | Comment rendre nos entreprises PLUS RÉSILIENTES

UNE PRIME À CEUX QUI ONT LANCÉ LEUR TRANSITION DIGITALE Deuxième pilier favorisant la résilience d’une organisation : son « agilité », pour reprendre un mot en vogue.

Autrement dit, sa capacité à s’adapter, à improviser face à une situation nouvelle, mais aussi à simplifier son organisation.

FAIRE LE TRI PARMI LES OUTILS NUMÉRIQUES Cette qualité passe aujourd’hui beaucoup par l’adoption d’outils numériques permettant de suivre les flux dans l’entreprise (ERP), de dématérialiser les documents (GED) ou de travailler efficacement en mode projet (plateformes collaboratives) mais aussi de télétravailler quand il le faut (PC portable, fibre, logiciels de visioconférence…) et de communiquer dans toutes les situations (smartphones).

La crise sanitaire a conduit de nombreuses entreprises à découvrir ou à utiliser plus intensivement ces outils numériques. Ceux qui les utilisaient déjà ont pu se réorganiser plus rapidement et limiter les effets du confinement. « Ces outils ont souvent été mis en place dans l’urgence, note toutefois Jérôme Mordelet, responsable SI au GESEC. Aujourd’hui, chaque entreprise doit réinterroger ses pratiques et faire le tri parmi les outils qu’elle a utilisés pendant cette période. » En outre, certaines applications, comme Zoom ou WhatsApp, plutôt destinées à un usage privé, présentent des limites pour un usage professionnel.

Selon Jérôme Mordelet, c’est le moment de s’intéresser aux plateformes collaboratives comme Kroqi ou Teams, qui offrent de nombreuses fonctions adaptées aux besoins des entreprises (lire p. 26).

Certains adhérents ont profité

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de cette période pour accélérer leur transition numérique.

C’est le cas de Jérôme Allard, en Dordogne, qui a décidé de limiter les ressaisies de données en distribuant des tablettes à ses chefs d’équipe (lire son témoignage p. 20).

Mais l’agilité, ce n’est pas s eulement une question de technologie. Cette aptitude se décline aussi sur le terrain du management : elle suppose d’a c c o r der u n e c er t a i n e autonomie aux collaborateurs, de s’appuyer sur leur créativité, d’accepter la prise de risque. Elle réclame aussi un décloisonnement des métiers via une communication plus fluide entre les fonctions administratives, commerciales et de terrain.

C e q u i no u s a m èn e au troisième pilier de la résilience : la qualité des relations avec toutes les parties prenantes de son écosystème.

La menace commune face au virus a suscité des réactions de bienveillance, de solidarité au sein des entreprises comme entre partenaires d’affaires. Un état d’esprit que l’on souhaite continuer à cultiver chez PUM Plastiques, assure Philippe Dupire, Directeur commercial (lire son témoignage p. 20). Pendant la crise, ceux qui entretenaient avec leurs fournisseurs, leurs banquiers ou leurs clients des relations de long terme, fondées sur la confiance et la réciprocité s’en sont mieux sortis. Mais, comme le rappelle notre adhérent Olivier Piquée, « la confiance, ça ne se décrète pas, ça se mérite ! » Enfin, si le souci de la sécurité et du bien-être de vos salariés arrive au premier rang de vos préoccupations de chef d’entreprise, vous êtes nombreux aussi à espérer, comme Jérôme Belzung, qu’ils soient plus nombreux à partager avec vous le souci de la santé de l’entreprise.

RENFORCER LA SO ‘‘ Notre choix : ADHÉRENT

réinvestir les dividendes dans le capital.’’

STÉPHANE LABBÉ, Président de Copperteam, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

Depuis la création de la société en 2015, mon associé et moi avons fait le choix de réinvestir les dividendes dans le capital.

C’est pour nous l’assurance de pouvoir faire face aux coups durs, comme celui que nous venons de traverser. Cela nous a permis, par exemple, de maintenir le salaire des collaborateurs en chômage partiel – le premier capital d’une entreprise, c’est ses salariés ! Nous avons aussi mis en place un système de relance clients très performant qui se déclenche 15 jours avant l’échéance de la facture. Enfin, nous sommes proches de nos partenaires bancaires. Avec eux, nous avons anticipé les effets de la crise sanitaire et négocié, avant même le déploiement du PGE, une ligne de crédit spécifique. Troisième pilier du capital après les fonds propres et le capital humain : les clients.

Dès le début de la crise, nous sommes allés au devant d’eux pour voir comment les aider, comment aménager les plannings.

Copperteam travaillant à 90 % dans le tertiaire, nous avons aussi décidé d’accélérer notre diversification. Notamment dans le retail et dans le service, avec la création d’une filiale dédiée.

‘‘ J’en ai profité ADHÉRENT

pour changer d’ERP et former mes équipes.’’

OLIVIER ARNAL, Gérant de Sistem Provence, à Pertuis (Vaucluse, pays d’Aix-Luberon).

Le confinement m’a donné l’opportunité de réaliser un projet que je repoussais faute de temps : changer mon ERP. Nous étions arrivés à bout des possibilités de notre ancien système. Au fil du temps, c’était devenu une vraie usine à gaz !

Je voulais un outil qui nous permette d’être plus réactif et plus performant tant sur le plan commercial (gestion des marges, des ventes) que sur le plan de la gestion (flux, coûts, rentabilité…). Aujourd’hui, le nouvel ERP est opérationnel : les postes de travail ont été personnalisés, et les collaborateurs se sont formés à distance (grâce au dispositif FNE). Désormais, chacun peut suivre les documents et les données qui l’intéressent.

Résultat : plus d’autonomie et plus de confiance !

| Photo : DR

A SOLIDITÉ DE SON ENTREPRISE ‘‘ La leçon de cette crise, c’est qu’il ne faut EXPERT

pas s’intéresser à la trésorerie uniquement quand on a des problèmes.’’

MICHEL DUBOIS D’ENGHIEN, Expert en stratégie de financement à MDE Conseil. savoir tisser une relation de confiance.

Si vous faites régulièrement le point avec lui sur vos besoins de financement et vos prévisions d’exploitation, il sera d’autant mieux disposé le jour où vous aurez un crédit important à lui demander.

C’est là que le budget prévisionnel de trésorerie prend tout son sens.

Selon vous, cette crise a-t-elle mis en lumière certaines faiblesses chez les chefs d’entreprise ?

Oui, sur deux points en particulier : leur manque de culture financière et le défaut d’instruments de pilotage. Dans les petites entreprises, la plupart des dirigeants se contentent de regarder leur chiffre d’affaires. Les plus aguerris connaissent leur rentabilité approximative. Mais, en période de crise, ces indicateurs ne suffisent pas. Ce qui compte, c’est le cash ! La leçon de cette crise, c’est qu’il ne faut pas s’intéresser à la trésorerie uniquement quand on a des problèmes.

Que dites-vous à ceux qui hésitent à profiter du prêt garanti par l’État, le fameux PGE ?

N’hésitez pas : demandez-le maintenant !

Tout le monde va sortir affaibli de cette crise : les entreprises, qui ne seront pas dans une posture idéale pour demander un financement, et les banques, qui n’auront pas la même capacité à accorder des crédits.

Ne pas le faire, c’est prendre des risques : se faire piquer des clients par des entreprises qui feront de meilleures conditions ; se faire débaucher ses meilleurs collaborateurs ; se faire doubler chez les fournisseurs ; se faire racheter dans de mauvaises conditions. Le PGE, c’est une assurance : celle de bénéficier de liquidités à un an à au taux

Comment expliquez-vous cette situation ?

Il s’agit avant tout d’un manque d’intérêt pour les chiffres. Cela peut se comprendre.

Quand tout va bien, on peut se montrer approximatif : il y a de l’argent, on le dépense ; on n’en a pas, on trouve des solutions ! Mais en période de crise, cela ne passe plus. Aujourd’hui, par exemple, moins de 10 % des chefs d’entreprise demandent un budget prévisionnel de trésorerie à leur expert-comptable.

C’est regrettable, car ce document permet à un dirigeant de connaître ses marges de manœuvre. À partir de là, il peut se poser des questions concrètes : combien demander à mon banquier ? Ai-je besoin de plusieurs banques ? Comment améliorer mon exploitation ?

Qu’est-ce qu’une bonne relation avec son banquier ?

En France, la banque, c’est souvent la dernière roue du carrosse : on n’y va que contraint ! C’est dommage, car le banquier est un partenaire essentiel avec qui il faut

de 0,25 % et avec des modalités de sortie tout à fait intéressantes.

Quels conseils pour transformer cette crise en opportunité ?

Le premier, c’est de renforcer la solidité financière de son entreprise. Cela passe par l’augmentation des fonds propres, autrement dit la capacité à absorber des pertes d’exploitation, et l’ajustement du niveau de liquidités. Le second, c’est de passer en revue tous les postes de l’entreprise. Ce qui ne marche pas, arrêtez-le. Il faut passer de la compétence à la performance ! Le troisième, c’est d’avoir une vraie stratégie financière. C’est le moment de renforcer les fondamentaux de l’entreprise, de retravailler votre business en tenant compte des crises à venir, de réaliser des investissements. Autant d’actions qui augmenteront in fine la valeur de votre entreprise.

LIRE AUSSI

Des instruments pour piloter votre entreprise, par Sophie Roldan (p. 26).

Photos : DR - Istock

Pendant la crise, plusieurs adhérents ont pu bénéficier des conseils de la « cordée » constituée par Sophie Roldan, responsable pérennité au GESEC, et Michel Dubois d’Enghien, spécialiste des stratégies de financement. Ce dernier tire les leçons de l’accompagnement qu’il a réalisé pendant cette période.

Le banquier : un partenaire essentiel avec qui il faut tisser une relation de confiance.

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REGARDS CROISÉS | Comment rendre nos entreprises PLUS RÉSILIENTES

DÉVELOPPER L’AGILITÉ DE SON ORGANISATION

ADHÉRENT

pour limiter les ressaisies de données.’’

JÉRÔME ALLARD, Président d’Atse Bordes, à Saint-Geniès (Dordogne).

Nous avons lancé plusieurs projets pour rendre l’entreprise plus agile et plus fiable. Le premier vise à limiter les ressaisies de données, que ce soit pour les feuilles d’heures, la gestion des véhicules ou les commandes fournisseurs, en confiant une tablette ou un smartphone à nos chefs de chantier. Résultat : moins d’erreurs et plus de productivité. Ces outils faciliteront aussi la gestion des fluides frigorigènes et leur traçabilité.

Le second concerne la gestion électronique des documents, notamment pour tout le processus de facturation. Enfin, nous cherchons à donner plus d’autonomie à nos chefs de chantier.

Chacun disposera ainsi d’un niveau maximum de panier et pourra enregistrer des commandes complémentaires (quincaillerie) sans passer par le magasinier. Pour mener ces projets, nous avons créé des groupes de travail de deux personnes de façon à impliquer les utilisateurs de ces nouvelles solutions.

‘‘ Diversifier ADHÉRENT

ses activités pour limiter les risques.’’

FRANÇOIS MORO, Président de Moro & Prato, à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes).

Pour nous, la meilleure façon de se protéger des aléas est de se diversifier. Diversifier ses métiers : aux activités de plomberie, CVC, maintenance et dépannage, nous avons ajouté les piscines et le traitement des eaux. Diversifier ses clientèles : aujourd’hui, nous sommes présents sur tous les secteurs, sauf le neuf où les prix sont trop tirés. Autre moyen d’éviter les mauvaises surprises : se doter d’outils de pilotage de l’entreprise. Nous l’avons fait il y a six-sept ans, avec l’aide du GESEC et de la société de conseil CEDEC, à l’occasion d’une opération de croissance externe. Production, rentabilité, stock, créances clients… Aujourd’hui, nous avons des tableaux de bord qui nous permettent de suivre finement l’activité de l’entreprise et de détecter les signaux faibles.

On peut ainsi agir avant que les problèmes ne soient graves.

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‘‘ La crise va

accélérer la transformation numérique dans PARTENAIRE le bâtiment : c’est une opportunité pour les adhérents du GESEC. ’’ DOMINIQUE SINNAEVE, Directeur Business Développement, Schneider Electric.

Photos : Istock

‘‘ Des tablettes

La gestion technique des bâtiments : une opportunité pour nos métiers.

Fortement présent en Chine, notre groupe a subi les effets de la crise très tôt. Cela nous a conduits à prendre des mesures précoces. D’abord, pour assurer la sécurité des employés et des clients ; ensuite, pour réorganiser la production et optimiser les stocks au niveau mondial. En France, comme toutes les entreprises, nous avons fortement réduit notre activité à la mi-mars et l’avons reprise début avril après la publication des directives du gouvernement. Pendant cette période, nous n’avons constaté aucun problème d’approvisionnement chez nos distributeurs.

Plus que jamais, le digital est une opportunité pour sortir de la crise. C’est le message que nous adressons à nos clients.

La crise va accélérer la transformation numérique dans le bâtiment pour plusieurs raisons. Elle va permettre de réaliser des économies, notamment grâce à la surveillance des équipements à distance (facily expert). Cela signifie moins de pannes, moins de déplacements, plus de productivité. Elle va permettre aussi d’offrir davantage de services à travers l’exploitation des données, par exemple pour optimiser le confort et la sécurité dans les bâtiments. Elle va permettre enfin de répondre aux exigences de la réglementation en améliorant la performance énergétique des bâtiments. À ce jour, seuls 3 % des bâtiments, les plus importants, sont équipés d’une GTB opérationnelle, pour les 97 % restants tout reste à faire à peine. Cela veut dire qu’il y a un marché à prendre pour les adhérents du GESEC.

MISER SUR DES RELATIONS DE CONFIANCE ‘‘ La confiance,

‘‘ Face à l’avenir,

ça ne se décrète pas : ça se mérite !’’

chacun a sa part de responsabilité.’’

ADHÉRENT

JÉRÔME BELZUNG, Gérant de Confort Energies, à Nantes (Loire-Atlantique).

OLIVIER PIQUÉE, Gérant de Piquée Energies, à Fayl-Billot (Haute-Marne).

La crise a joué un rôle de révélateur. Dans l’entreprise, certains ont eu peur pour leur santé et celle de leurs proches, et se sont mis légitimement en retrait. À l’inverse, d’autres se sont portés volontaires pour assurer les astreintes et reprendre rapidement le travail. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de critiquer ceux qui se sont mis en retrait mais de récompenser ceux qui se sont investis pendant cette période difficile. Certains ont gagné leurs galons de chef d’équipe ! La leçon que j’aimerais que nous tirions collectivement de cette expérience est que, face à l’avenir, chacun a sa part de responsabilité. La mienne, c’est de me soucier de la sécurité et du bien-être de mes gars. Mais j’aimerais qu’en retour, mes collaborateurs se soucient aussi de la santé de l’entreprise.

La vie va être plus difficile dans les prochains mois. Sur les chantiers, on devra être encore plus rigoureux qu’avant sur les questions de sécurité. En même temps, on va continuer à faire confiance aux gars sur le terrain, comme on l’a toujours fait. La confiance, c’est le ciment des relations dans le travail. C’est pareil avec les fournisseurs. Pendant la crise, certains ont été compréhensifs et ont accepté de repousser une traite. Ils l’ont fait parce qu’on a une relation durable. La confiance, ça ne se décrète pas : ça se mérite ! Et ça marche aussi avec les clients. Pendant le confinement, des industriels m’ont sollicité pour faire des travaux pendant que leurs locaux étaient vides. De mon côté, j’avais des gars qui me demandaient de reprendre. On a calé les travaux, et tout le monde était content !

PARTENAIRE

Photos : DR - Istock

‘‘ Continuer à cultiver

la bienveillance qui s’est exprimée dans nos équipes comme avec nos clients.’’

PHILIPPE DUPIRE, Directeur commercial, PUM Plastiques.

Je dirais que nous avons plutôt bien géré la crise pour le moment. Nous avons assuré la continuité du service auprès de nos clients ; nous avons rassuré et pris soin de nos équipes, qui ont repris le travail de manière volontaire sans que nous ayons eu besoin de les solliciter.

Comme toutes les entreprises, nous avons utilisé de nouvelles pratiques pendant cette période. Nous envisageons d’en pérenniser certaines. À commencer par le « live chat » avec notre DG, Sybille Daunis. Ce rendezvous pour faire régulièrement le point de la situation avec les collaborateurs et répondre à leurs questions a été très apprécié. Nous allons aussi conserver en l’aménageant le « drive » pour la mise à disposition des commandes. Autre trouvaille que nous

allons conserver : la communication par SMS avec les clients et le paiement par SMS, une solution simple et efficace qui a été tout de suite adoptée. Et bien sûr, l’utilisation du télétravail pour certaines fonctions et de la visioconférence pour l’organisation de réunions mixtes : présentiel pour certains participants, visio pour d’autres.

Nous voulons aussi continuer à cultiver la bienveillance qui s’est exprimée aussi bien au sein de nos équipes qu’avec nos clients. La confiance favorise l’engagement et la créativité. Dans cette crise, nos collaborateurs se sont montrés proactifs, ils ont trouvé des solutions : pour l’adaptation des parcours sécurisés, par exemple, car l’agencement de nos agences est très souvent différent d’un point de vente à l’autre.

Chez PUM, les salariés ont trouvé des solutions pour adapter les parcours sécurisés.

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Photos : DR - Istock

ADHÉRENT

ÉCLAIRAGE EXPERT

LOUIS LAULIAC, Responsable technique l.lauliac@gesec.fr TECHNIQUE

CORONAVIRUS ET INSTALLATIONS CVC

L’état de l’art

Les systèmes de chauffage, ventilation ou climatisation peuventils contribuer à répandre le virus responsable de l’épidémie de Covid-19 ? Difficile de répondre à cette question en l’état actuel des connaissances. On pourra néanmoins se référer aux mesures de prévention préconisées par un panel d’experts européens.

L

es connaissances sur les risques de transmission du SARS-CoV-2, nom du virus responsable de l’épidémie de Covid-19, par les installations de chauffage-ventilation-climatisation sont encore partielles et susceptibles d’évoluer au gré des recherches scientifiques ou des retours d’expérience. Dans ce climat d’incertitude il faut saluer l’initiative de l’Association des Ingénieurs en Climatique, Ventilation et Froid (AICVF) qui a traduit et mis en ligne un guide de bonnes pratiques relatif à la prévention de la dissémination virale par les installations de traitement d’air et sanitaires, rédigé par des experts européens de la fédération des associations de professionnels CVC (REHVA).

Ce guide comprend notamment une dizaine de mesures pratiques pour l’exploitation des systèmes CVC, destinées à éclairer les responsables d’installation, la jurisprudence voulant que l’appréciation de la connaissance du risque s’effectue dans le contexte des données techniques et scientifiques du moment.

QUEL EST LE RISQUE DE CONTAMINATION ?

Pour mémoire, la transmission du SARS-CoV-2 a lieu principalement par l’émission de gouttelettes d’une personne infectée, lors d’une conversation par exemple, en cas d’absence de mesures adaptées de protection. Dans un avis du 8 avril 2020, le Haut Conseil de la Santé

Publique (HCSP) signale que la simple vibration des « cordes » vocales suffit à produire des particules souvent trop petites pour être visibles à l’œil nu, mais assez grandes pour transporter des pathogènes respiratoires. Les gouttelettes retombent alors par gravité à proximité de la personne infectée, sauf les microgouttelettes dont la surface d’évaporation est grande par rapport au volume et qui sèchent immédiatement dans l’air pour former des aérosols de résidus secs, lesquels contiennent éventuellement des particules virales.

De tels aérosols en suspension dans l’air pourraient en théorie être aéroportés dans un flux d’air sur de

plus longues distances, à la nuance près que, selon le HCSP, il n’existe aucune étude prouvant à ce jour une transmission inter-humaine du virus via des aérosols.

COMMENT LIMITER UNE ÉVENTUELLE DIFFUSION DU VIRUS ?

Dans le guide de l’AICVF, 9 des 14 mesures pratiques préconisées visent en fait à lutter contre une éventuelle diffusion du virus par les aérosols (lire l’encadré ci-dessous). À côté de ces mesures, le document formule une série de conseils, parmi lesquels on peut citer :

9 mesures pratiques

pour exploiter des systèmes CVC 1. A ssurer un renouvellement d’air suffisant des locaux 2. V entiler au débit nominal au moins 2 heures avant et après la période d’occupation 3. M aintenir un débit de ventilation la nuit et le week-end 4. A ssurer une aération régulière par ouverture des fenêtres 5. F aire fonctionner la ventilation des toilettes en permanence

6. Veiller à ne pas inverser le flux d’air par des fenêtres restant ouvertes dans les toilettes 7. Neutraliser la recirculation des CTA pour fonctionner totalement en air neuf 8. Contrôler les fuites éventuelles des échangeurs de récupération de chaleur 9. Faire tourner à petite vitesse les ventilateurs des unités intérieures qu’on ne veut pas arrêter Source : AICVF/REHVA

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depuis 1932

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• Il n’est pas nécessaire de modifier les consignes de chauffage, de refroidissement et d’humidification • L e nettoyage spécifique des conduits de ventilation au-delà des procédures habituelles n’a pas d’intérêt • Les filtres sur l’air extérieur et l’air extrait doivent être remplacés selon le calendrier d’entretien habituel • Toutes les mesures de protection des intervenants doivent impérativement être respectées notamment lors des travaux de remplacement et d’entretien des filtres En résumé, les principes de base en exploitation concernent avant tout le bon renouvellement de l’air, la limitation du brassage de cet air par les unités intérieures ventilées et l’application de mesures de protections adaptées pour le personnel de maintenance. La maintenance préventive des installations selon le calendrier d’entretien prévisionnel reste, bien sûr, plus que jamais nécessaire et bénéfique à la santé des occupants des locaux.

Pour aller plus loin.

Document guide REHVA COVID-19 V2 (3/4/2020)

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ÉCLAIRAGE EXPERT

JÉROME MORDELET, Responsable SI j.mordelet@gesec.fr SYSTÈMES D’INFORMATION

TEAMS, KROQI, G SUITE…

Et si c’était le moment de passer aux plateformes collaboratives ?

Comme beaucoup, pendant le confinement, vous avez utilisé des solutions grand public comme Zoom, Skype ou WhatsApp pour communiquer avec vos collaborateurs, vos clients ou vos fournisseurs. Peut-être envisagez-vous de les pérenniser.

Dans ce cas, vous devriez vous intéresser aux plateformes collaboratives telles Teams ou Kroqi, qui offrent de nombreuses fonctionnalités adaptées aux organisations agiles que la crise réclame.

L

a crise du coronavirus nous a pris de court. Elle est ce qu’on appelle un « cygne noir » en statistiques (lire l’encadré ci-dessous). Notre référentiel d’expériences ne nous a pas permis de prévoir la portée de cet événement ni d’en anticiper les conséquences à long terme. Dans ce contexte fortement incertain où la navigation à vue s’impose, la capacité à s’adapter et à se réinventer est mise à l’épreuve. Les nouvelles contraintes et attentes des clients nécessitent une adaptation de l’offre et de

La théorie du « cygne noir » En 2007, Nassim Nicholas Taleb, statisticien spécialisé dans les mathématiques financières, décrivait dans son essai éponyme le concept de « cygne noir » : un événement hautement improbable statistiquement mais qui, s’il se réalise, à une portée considérable. Dans son ouvrage suivant, « Antifragile », il théorise la façon dont certains systèmes peuvent résister, s’adapter mais surtout s’améliorer dans un environnement instable, typiquement face aux cygnes noirs.

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la stratégie de l’entreprise. Le système de production doit être réorganisé pour intégrer le télétravail, des aménagements de postes et d’horaires de travail, le recentrage sur certaines activités, etc.

Les conséquences de ces aménagements sont fortes sur les habitudes de travail, le management et la culture d’entreprise. Dans ces conditions, une reprise réussie devra s’appuyer sur trois piliers : la technologie, l’agilité organisationnelle et la collaboration.

L’agilité et la collaboration reposent notamment sur une communication fluide et un niveau d’information adapté à l’ensemble des acteurs du processus.

Les plateformes collaboratives telles que Kroqi, dédiée aux professionnels du bâtiment, ou Teams, la solution de Microsoft incluse dans les offres Office 365, apportent des réponses concrètes à ces besoins. En pratique, que permettent-elles de réaliser ?

LES VISIOCONFÉRENCES, C’EST BIEN… Pendant cette crise de la proximité, les outils de visioconférence tels Zoom ou Skype ont été plébiscités. Ils ont permis non seulement de maintenir la cohésion d’équipe mais aussi d’assurer les rendez-vous avec les clients. Fortes de cette expérience, beaucoup d’entreprises ont vu l’intérêt de pérenniser l’usage de cet outil. Toutefois, la visioconférence n’est pas la principale des fonctionnalités offertes par les outils de collaboration. ...MAIS PAS SUFFISANT Si le télétravail a permis d’assurer une continuité de travail pour certains, il a été le plus souvent mis en place « en mode dégradé », sans organisation préalable des conditions de mise en œuvre.

Le management des équipes et le pilotage des projets se sont donc complexifiés et ont perdu en efficience. La combinaison email + visio ne suffit pas.

En proposant des fonctionnalités de visioconférence, de centralisation documentaire, d’espaces de discussion, de pilotage et de planification, les outils collaboratifs apportent les bases du télétravail dans de bonnes conditions.

NOUVEAU

MultiSkin

CE QUE PEUVENT VOUS APPORTER LES PLATEFORMES COLLABORATIVES COLLABORATION ET POLARISATION Les espaces de discussion s’organisent par projet et favorisent les échanges transversaux sur des sujets précis (chantier, service…).

Les informations importantes ne sont pas noyées dans un flux de mails hétérogènes et se trouvent directement associées à un sujet.

LE MULTICOUCHE

INFINIMENT

IMPLICATION ET AUTONOMISATION Les échanges centrés sur les projets favorisent l’autonomie des équipes et la reconnaissance des expertises de chacun. Les membres du groupe sont définis en amont et les informations sont consignées pour faire avancer le projet sans s’interroger à chaque saisie sur les destinataires.

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PERFORMANT

INFORMATION « TOUT TERRAIN » Qu’ils soient au bureau, en télétravail ou sur le chantier, tous les collaborateurs ont accès au même niveau d’information. Les informations de terrain peuvent être recueillies à la source, sur place et par la personne concernée : une fonctionnalité primordiale pour s’adapter rapidement et favoriser une organisation agile.

PILOTAGE ET PLANIFICATION Pensés initialement pour le travail à distance, les outils de pilotage et de planification intégrés facilitent le management, le suivi et le partage d’une vision commune de l’avancée du projet.

HUB DE COMMUNICATION De nombreuses fonctionnalités complémentaires (formulaires, développements personnalisés…) et la mise à disposition d’interfaces avec d’autres applications existantes, permettent de centraliser l’ensemble des échanges de l’entreprise. Demande de congés, réservation de matériel, validation de facture, historique des versions de plans… peuvent s’intégrer et être accessibles via l’interface unique de la plateforme collaborative.

Introduit initialement par l’armée américaine pour décrire l’environnement complexe auquel sont confrontées les forces militaires sur un théâtre d’intervention, l’acronyme VUCA (pour Volatilité, Incertitude (Uncertainty), Complexité et Ambiguïté) met en lumière la difficulté de la prise de décision dans un contexte incertain où la visibilité est limitée et pour lequel il n’existe pas d’antécédent auquel se référer. Évoluer dans cet environnement nécessite une organisation agile alliant centralisation (décisions clés prises au sommet, rapidement) et unités autonomes agissant sur le terrain, ainsi qu’un fonctionnement collaboratif (interne et externe) tout en préservant la confidentialité des données stratégiques.

Photos : DR - Istock

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ÉCLAIRAGE EXPERT

SOPHIE ROLDAN, Chargée de Mission Pérennité et Transmission s.roldan@gesec.fr PÉRENNITÉ

DES INSTRUMENTS

pour piloter votre entreprise Comment prendre les bonnes décisions dans la période d’incertitude qui s’ouvre ? Le GESEC vous propose une palette d’outils et d’indicateurs de gestion, financiers, économiques et commerciaux qui vous permettront d’avoir, en temps réel, une vision globale de la santé de votre entreprise et de ses perspectives. Fortement recommandés en temps ordinaire, ces instruments se révèlent indispensables en période de crise.

C

hute de trésorerie, perte de rentabilité, incertitude sur le développement commercial : avec la crise sanitaire, les entreprises de notre secteur, comme beaucoup d’autres, subissent les conséquences d’un ralentissement brutal de l’activité. L’ampleur des impacts financiers de ce phénomène est variable selon le marché, le niveau d’activité et le nombre de salariés, la rentabilité et la situation financière initiale. Sans données factuelles à jour, elle reste difficile à appréhender et soumise à la subjectivité du chef d’entreprise.

Pour suivre l’évolution de votre entreprise dans cette période d’incertitude, les outils et indicateurs de gestion, financiers, économiques et commerciaux sont plus que jamais essentiels au pilotage.

Avoir, en un coup d’œil et à tout moment, une vision globale de la santé de l’entreprise et de ses perspectives vous aide à anticiper et à prendre les décisions adaptées à sa pérennité. Ces données régulièrement mises à jour sont aussi une source de réassurance tant pour votre entreprise que pour vos partenaires.

Afin de vous accompagner dans cette démarche, le GESEC met à votre disposition une palette d’outils de gestion et d’indicateurs réalisés selon trois axes.

CONTRÔLER VOTRE TRÉSORERIE Pendant cette période, la trésorerie chute pour deux raisons : • La perte immédiate de chiffre d’affaires et donc des ressources générées par l’activité (perte de rentabilité) • L’augmentation du besoin en fond de roulement à la reprise d’activité, avec le réapprovisionnement des chantiers (stock), la remise en activité des équipes (travaux en cours) et le décalage d’encaissement des créances clients comparé à celui du règlement des fournisseurs C’est pourquoi, la première étape dans l’accompagnement du GESEC a été de vous inciter à réaliser un budget prévisionnel de trésorerie sur 9 ou 12 mois.

Il vous permet de : • Estimer le niveau de perte de trésorerie et déterminer le moment du pic minimal • Calculer le besoin de financement nécessaire pour passer le cap • C onnaître le volume mensuel de vos dépenses fixes et de vos dépenses variables • D onner un indicateur de référence (scénario d’activité) pour vous situer par rapport à vos futures réalisations • Le réajuster mensuellement Une fois ce tableau réalisé, le GESEC peut vous mettre en relation avec Michel Dubois d’Enghien (lire son interview p. 19) pour vous conseiller sur la stratégie bancaire à adopter.

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En termes de suivi régulier, l’évaluation du besoin en fond de roulement est à mettre sur votre tableau de bord mensuel, avec pour indicateurs simples : • Le montant fin de mois de vos créances clients • Le montant fin de mois de vos dettes fournisseurs • Le niveau des stocks (théorique) • La courbe d’évolution de la trésorerie Vous retrouverez l’ensemble des dossiers « sauvegarder sa trésorerie », « demande de financement », « process du recouvrement des créances » et « modèles d’indicateurs » sur l’extranet du GESEC. Partenaire conseil : Michel Dubois d’Enghien (MDE Conseil).

MESURER L’ÉVOLUTION DE VOTRE RENTABILITÉ

Ainsi, sur votre tableau de pilotage, le suivi mensuel du chiffre d’affaires réalisé mesure l’écart avec votre seuil de rentabilité de référence.

Plus complet, le tableau de bord issu de la formation GESEC intègre le recalcul mensuel du prix de revient et la tendance du résultat de l’entreprise. Il nécessite la collecte de plus de données comptables.

Au regard du contexte actuel, l’analyse des bilans de chantier devient indispensable. C’est le moment d’activer les logiciels adaptés ou, à défaut, de se référer au modèle Excel mis à votre disposition.

• U n e p l a n i f i c a t i o n p r é v i s i o n n e l l e de vos chantiers pour adapter vos moyens humains à votre plan de charge d’activité future Vous retrouvez un ensemble d’outils mis à votre disposition sur l’extranet du GESEC. Ils ne remplacent pas pour autant les logiciels adaptés et les sources fiables liées à vos données informatisées.

Ces constats peuvent engendrer de nouvelles négociations avec vos clients. Le GESEC vous propose, avec Jean-François Djannet, de la société ARGOS, un accompagnement sur les bonnes pratiques et la résolution d’éventuels litiges (cf. visioconférence enregistrée le 20/05/2020).

PLANIFIER VOTRE DÉVELOPPEMENT COMMERCIAL ET ACTIVITÉ Dans une telle conjoncture, les perspectives commerciales sont incertaines : elles diffèrent selon les réactions des clients (marchés), la stratégie offensive ou non de l’entreprise, son adaptabilité au « commerce à distance », le contexte régional...

Une vision globale de votre prospection et de votre carnet de commandes permet d’anticiper et d’adapter l’entreprise à son marché.

Cette vision prospective à court terme se concrétise par : • Un suivi de votre activité commerciale pour chiffrer le volume d’affaires par rapport à vos objectifs, pour mesurer la réactivité de votre marché et l’efficacité commerciale de votre entreprise

En conclusion, l’ensemble de ces outils et indicateurs permet d’évaluer, en temps réel, l’évolution de votre entreprise dans le contexte actuel afin d’être proactif dans la prise de décisions. Les dirigeants qui en étaient dotés avant la crise sanitaire ont pu décider plus facilement des actions à mettre en œuvre pour aujourd’hui et demain. Cette réactivité est un atout essentiel pour rendre votre entreprise plus résiliente aux crises – financière, économique, sociale ou sanitaire – qu’elle doit traverser. En outre, cette capacité à s’adapter et à résister augmentera sa valeur en cas de transmission.

Photos : DR - Istock

Les chantiers s’organisent à nouveau, avec des nouvelles conditions d’hygiène et de sécurité pour un temps certain.

Des coûts supplémentaires sont à intégrer pour l’entreprise, ainsi que des temps d’organisation et de réalisation des travaux.

Les entreprises ne peuvent supporter l’intégralité de ces coûts sans impacter la rentabilité. Vous devez mesurer ces impacts au fil de l’eau pour corriger, ajuster et décider.

Au préalable, construire un prévisionnel d’activité (notamment les budgets de charges fixes et taux de charges variables) vous permet de : • Calculer votre seuil de rentabilité économique et financier (chiffre d’affaires d’équilibre) et connaître le niveau à atteindre mensuellement pour être rentable : c’est votre votre fil rouge !

• Travailler la cohérence des charges de l’entreprise avec votre activité et votre métier • Vous rassurer sur les objectifs définis ou vous alerter sur un manque de rentabilité • Calculer votre prix de revient à l’heure productive

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ÉCLAIRAGE EXPERT

YANN YAMBA, Psychologue du travail - Conseil RH y.yamba@gesec.fr RESSOURCES HUMAINES

MANAGER APRÈS LA CRISE

Rassurer ses équipes pour mieux rebondir

La remobilisation des équipes après la crise passe par plusieurs phases : un état des lieux permettant à chacun de s’exprimer sur son vécu, un partage le plus large possible sur les transformations que la crise peut engendrer au niveau de l’entreprise et une projection sur des objectifs à court, moyen, voire long terme, quand c’est possible.

R

emotiver, ressouder, rassurer : telles sont les missions du dirigeant après le confinement.

Comment s’y prendre ? La crise pouvant avoir été vécue de façon différente d’une personne à une autre, il n’existe pas de solution toute faite permettant de répondre à toutes les situations.

Néanmoins, une chose est certaine : quand le stress augmente, la motivation baisse.

Après la mise en place des protocoles de sécurité, préalables à toute démarche de reprise, vient le moment de manager l’après-crise. Voici quelques conseils pour remobiliser ses équipes.

PRENDRE LE POULS DES COLLABORATEURS Sonder l’état d’esprit des salariés en leur donnant la parole va permettre de poser les premières pierres du processus pour les rassurer. C’est en effet dans ce premier temps qu’on va récolter les informations pour mesurer le niveau de stress dans l’entreprise, savoir comment les collaborateurs ont vécu la période de confinement. C’est par ce biais qu’on va voir aussi comment ils se situent en termes de fatigue ou de motivation. Cette étape peut se faire de plusieurs façons : en échangeant directement avec tout le monde ou en lançant une enquête interne anonyme en ligne avant de débriefer avec

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l’ensemble des salariés. Cette enquête peut également être l’occasion de les questionner sur la façon dont ils voient l’avenir de l’entreprise : c’est un bon moyen pour le dirigeant de voir les enseignements à tirer de cette période (voir l’encadré p. 29).

ADAPTER LE PLAN D’ACTION En fonction des résultats de l’enquête interne et de la consultation des salariés, l’entreprise aura la possibilité d’adapter son discours, d’adapter son plan d’action, surtout si les collaborateurs n’ont pas tous été au même niveau d’action pendant la période de confinement.

En effet, certaines entreprises ont dû mettre l’ensemble des salariés à l’arrêt, quand d’autres ont poursuivi leur activité normalement. Au sein d’une même entreprise, certains étaient en télétravail, d’autres en activité partielle et d’autres encore ont continué de travailler sur le terrain. Des entreprises ont vu certains de leurs salariés touchés par le Covid-19.

Autant de situations qui font que, en sortie de crise, tout le monde n’appréhende pas la situation de la même façon. Il appartient donc à l’entreprise d’adapter son plan d’action pour le retour à la normale de chacun, en faisant autant que possible du cas par cas. Objectif : permettre à chacun et chacune de retourner à la normale.

SE MONTRER À L’ÉCOUTE ET DANS L’EMPATHIE La vulnérabilité et la crainte face au déconfinement, l’impatience et l’enthousiasme à l’idée de reprendre : l’entreprise doit faire face à différents états d’esprit. Une enquête du GESEC révèle que près d’un salarié sur deux se dit préoccupé pour sa santé et/ou pour celle de ses proches (voir les résultats en fin d’article). Manager l’après-crise passera donc par une nécessaire compréhension et une certaine empathie face à ceux qui manifestent une crainte du retour à la norme. Cette indulgence sera bien vécue par les collaborateurs concernés, qui se sentiront rassurés.

Pour le dirigeant, concrètement, cela peut se faire en prenant la parole et en disant de façon explicite qu’il a compris que cette crise pouvait laisser des traces et que chacun pouvait avoir vécu différemment la situation. Enfin, même si le redémarrage de l’activité est essentiel pour la pérennité de l’entreprise, ne pas exiger la performance à tout prix dès le départ peut faciliter la reprise pour les salariés les plus inquiets : être d’abord engagés et solidaires tous ensemble, la performance viendra ensuite.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas fixer d’objectifs ambitieux, mais il faut que ceux-ci soient réalistes.

RENFORCER SA BIENVEILLANCE ET SON OPTIMISME Le management bienveillant est réducteur de stress en entreprise et agit donc aussi sur la motivation.

Prendre du temps avec ses équipes pour leur expliquer, par exemple, les nouvelles modalités de fonctionnement (nouvelles consignes de sécurité, sensibilisation aux gestes barrières, formations à venir, etc.) contribuera à les rassurer. Être à leur contact et se montrer accessible : plus que jamais les collaborateurs ont besoin de savoir que le dirigeant, la figure d’autorité dans l’entreprise, est là pour les soutenir et échanger avec eux. Dans cette période avec de l’incertitude et des émotions pénibles liées au virus, communiquer de l’optimisme sera plus motivant pour eux qu’en cédant au pessimisme ambiant.

Parmi les collaborateurs interrogés : 58 % ont été en arrêt d’activité (chômage partiel, arrêt pour garde d’enfant, arrêt maladie, congés…), 25,5 % en télétravail, 16,5 % en activité dans les conditions « habituelles ».

86 % se déclarent satisfaits de la façon dont leur entreprise a géré la situation.

Aujourd’hui, ils se sentent plutôt bien (score moyen de bien-être de 3,9/5) même si des inquiétudes subsistent.

49 % se disent préoccupés par leur santé et/ou celle de leurs proches.

36 % se font du souci pour leur travail et/ ou l’avenir de leur entreprise.

Photos : DR - Istock

L’enquête du GESEC Courant mai, nous avons diffusé une enquête auprès des collaborateurs du réseau d’adhérents pour sonder le ressenti face à cette période inédite de confinement.

ÉCLAIRAGE EXPERT

PIERRE-LOUIS PILLIÈRE, Juriste d’entreprise pl.pilliere@gesec.fr JURIDIQUE

SÉCURITÉ

Tous responsables !

Qu’ils interviennent simultanément ou successivement, les différents acteurs participant à une opération de construction doivent prévenir les risques professionnels par la mise en œuvre des règles de sécurité. Tour d’horizon des obligations des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, coordinateurs en matière de sécurité et de protection de la santé (CSPS), employeurs et salariés.

D

ans le contexte de l’épidémie de Covid-19, la question de la responsabilité des différents acteurs de la construction se pose avec plus d’acuité que d’habitude. Chacun est soumis à des obligations spécifiques que nous rappelons ici.

LES OBLIGATIONS DU MAÎTRE D’OUVRAGE Décideur de l’opération, le maître d’ouvrage est le premier concerné par l’obligation de sécurité. En application de l’article L4531-1 du code du travail, il doit mettre en œuvre les principes généraux de prévention (lire l’encadré ci-après) dès la phase de conception, d’étude et d’élaboration du projet.

Le code du travail (art. R4532-4 à R453210) charge également le maître d’ouvrage de désigner un coordonnateur en matière de sécurité et de protection de la santé (CSPS) qui devra avoir l’autorité et les moyens nécessaires au bon déroulement de sa mission. Le maître d’ouvrage devra tenir compte des avis et observations du CSPS et organiser en pratique la coopération entre ce dernier, le maître d’œuvre et les entreprises de travaux.

Le maître d’ouvrage a aussi pour mission de faire établir par le CSPS le plan général de coordination (PGC) et le dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage (DIUO), qui permet d’intégrer la sécurité des intervenants dès la conception d’un ouvrage pour son entretien futur.

En cas de non-respect de ces obligations, le maître d’ouvrage s’expose à des peines d’amendes. Il peut aussi engager

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sa responsabilité pénale en cas d’accident du travail, s’il est établi qu’il a commis une faute à l’origine de l’accident.

LES OBLIGATIONS DU MAÎTRE D’ŒUVRE Le maître d’œuvre doit participer à la démarche de prévention. En effet, l’article R4531-1 du code du travail le rend coresponsable de la mise en œuvre de principes généraux de prévention.

Le maître d’œuvre a un rôle essentiel dans la rédaction du plan général de coordination (PGC). Il doit arrêter les mesures d’organisation générales du chantier, en concertation avec le coordinateur SPS, afin que ce dernier puisse prendre ses mesures de coordination (art. L4532-44 du code du travail).

Enfin, lors de la phase d’exécution des travaux, le maître d’œuvre est le relai du coordonnateur SPS. Il veille au respect du PGC, en vertu de l’autorité et des moyens dont il dispose pour remplir ses missions.

LES OBLIGATIONS DU COORDONNATEUR SPS Le CSPS est désigné pour tout chantier où sont appelés à intervenir plusieurs travailleurs indépendants ou entreprises afin de prévenir les risques résultant de leurs interventions simultanées ou successives et de prévoir l’utilisation des moyens communs tels que les infrastructures et les protections collectives. À l’instar du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre, le coordonnateur est chargé de mettre en œuvre les principes généraux

de prévention. Il élabore également le PGC, ouvre son registre-journal dès le démarrage de sa mission et constitue le DIUO dès la phase de conception.

En phase d’exécution, le coordonnateur SPS réalise la visite d’inspection commune avant l’intervention des entreprises, harmonise leur plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) et veille à la bonne application du PGC.

LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR L’employeur, qui doit appliquer l’intégralité des principes généraux de prévention, doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (art. L4121-1 du code du travail).

Que doit faire l’employeur en cas de pandémie • METTRE À JOUR le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et, le cas échéant en concertation avec les entreprises concernées, le plan de prévention.

• En fonction de l’évaluation des risques, INFORMER ET FORMER les salariés sur les mesures de prévention à mettre en place.

Photos : DR - Istock

• METTRE EN ŒUVRE les instructions sanitaires du gouvernement et des organisations professionnelles aussi bien dans les locaux de l’entreprise, dans les véhicules et sur les chantiers : règles de distanciation physique, application des gestes barrières, etc.

Le non-respect de cette obligation peut caractériser, en cas d’accident du travail, une faute inexcusable engageant la responsabilité civile et pénale, dans la mesure où l’employeur avait conscience ou aurait dû avoir conscience du danger auquel étaient exposés les salariés, et qu’il n’a pas pris les dispositions nécessaires pour y remédier.

L’entreprise intervenant sur un chantier soumis à coordination est également tenue d’établir un PPSPS, qui prend en compte les mesures définies dans le PGC,

9 principes

généraux de prévention 1. Éviter les risques 2. Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités 3. Combattre les risques à la source 4. Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail

définit les risques qu’engendre son intervention envers les autres intervenants sur le chantier et formule les mesures spécifiques de sécurité qui s’imposent.

LES OBLIGATIONS DU SALARIÉ En se conformant aux instructions qui lui sont données par l’employeur, chaque salarié doit prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités,

ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé* 5. Tenir compte de l’état d’évolution et de la technique 6. Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux 7. Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent,

• ADAPTER l’organisation du travail : en limitant au strict nécessaire les réunions en présentiel et en respectant les règles de distanciation, en annulant ou reportant les déplacements non indispensables, en favorisant le télétravail, etc.

de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail (art. L4122-1 du code du travail). Le non-respect des consignes de sécurité peut être constitutif d’une faute justifiant le prononcé d’une sanction disciplinaire.

la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants (…)

8. P rendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle 9. D onner les instructions appropriées aux travailleurs* * Seulement à la charge de l’employeur

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Photo : DR

SOLUTIONS

COMMENT LE GESEC

vous a accompagnés pendant la crise Dès les premiers jours du confinement, nos équipes se sont mobilisées pour être à vos côtés et vous aider à surmonter les difficultés. Alors que l’activité a largement repris dans vos entreprises, nous récapitulons ici les actions que nous avons menées pendant les deux mois exceptionnels que nous avons traversés ensemble.

V

ous avez été nombreux à nous dire ces dernières semaines combien il avait été essentiel pendant cette période de ne pas être seul pour affronter les difficultés. Combien il était précieux d’avoir de l’aide pour comprendre rapidement ce qui se passe, mesurer les enjeux, identifier les risques et les opportunités ; partager pour être bien informé, décider et agir le plus vite possible ! Les besoins classiques d’un chef d’entreprise, en somme, auxquels répond habituellement notre groupement...

Certes, mais des besoins exacerbés par l’ampleur et la soudaineté de la crise !

Dès les premiers jours du confinement, les équipes du GESEC se sont mobilisées

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pour jouer pleinement leur rôle auprès des membres de son écosystème - tant pour amortir la vague de choc que pour préparer la reprise. Une attention particulière a été portée à nos adhérents pour les accompagner au mieux et au plus vite collectivement et aussi individuellement. Mais nous nous sommes efforcés d’être également à l’écoute des besoins de nos partenaires et de nos clients.

Alors que l’activité a largement repris dans vos entreprises respectives, nous avons souhaité récapituler les actions que le GESEC a menées pendant les deux mois exceptionnels que nous avons traversés ensemble et vous assurer de notre engagement à vos côtés dans cette nouvelle phase.

VOUS AIDER À COMPRENDRE • Gesec actu Activité de veille économique et juridique pour transmettre, dans les meilleurs délais, l’information décryptée, synthétisée et pratique au travers d’une newsletter quasi quotidienne pendant le confinement, avec des notes de synthèse juridiques et une FAQ • Partenaires Relai d’informations concernant les plans de continuité de nos partenaires et leurs plans de stocks • Prestataires Partage d’informations de la part de nos prestataires, qui ont su se montrer solidaires • Face au Covid-19 Création d’un site internet dédié pour centraliser et organiser toute cette information • Hot-line Relai régulier par notre équipe Animation des communications préparées par l’équipe Académie et Communication • Baromètres Enquêtes « météo » pour prendre le pouls du réseau, adapter le dispositif et informer nos partenaires

FACILITER VOS PRISES DE DÉCISION • Documents types Création de modèles de courriers, de dossier bancaire à personnaliser et de plan prévisionnel de trésorerie • E-learning Visioconférences Gesec On Line pour être encore plus pédagogique, expliquer les outils, répondre aux questions et vous accompagner dans l’action • Conseils Conseils juridiques et financiers personnalisés • Spécial finance Accompagnement personnalisé et dédié par des experts et des prestataires habituels du GESEC, notamment Michel Dubois d’Enghien sur les aspects financiers et bancaires, pour faire les bons choix

DÉFENDRE NOTRE ÉCOSYSTÈME ET NOTRE FILIÈRE • Lobbying Courrier signé par le conseil d’administration pour interpeller Mme Pénicaud, la ministre du Travail, sur la situation concrète de nos entreprises • Solidarité Courrier pour rappeler la règle de solidarité financière avec nos partenaires

PRENDRE SOIN DE VOUS ET DE VOS COLLABORATEURS • Cafés virtuels Mise en place par les animateurs et les RAR de groupes régionaux WhatsApp, de cafés ou apéro virtuels en visio pour

rester en lien, partager les visions de la situation et les bonnes pratiques • Contact Maintien par les équipes Partenariats et Commerce de contacts réguliers avec les partenaires et les clients • Coaching Vidéos et modules Gesec On Line sur les impacts psychologiques et « énergétiques » de cette crise pour se préserver et être prêts pour la reprise

PRÉPARER LA REPRISE • Sécurité Commande groupée de masques et de gel hydroalcoolique pour le compte de nos adhérents grâce à deux de nos partenaires, Rexel et Téréva • Business Formations commerciales en e-learning pour renforcer la vente à distance et actions commerciales travaillées avec nos partenaires pour booster le commerce • RH Enquête sur le ressenti Covid-19 pour vous accompagner dans le bon accueil de vos collaborateurs et votre reprise d’activité • Communication Outils de communication clients • Gestion Accompagnement dédié pour aider à la bonne gestion des surcoûts et préserver la rentabilité des entreprises (avec notre prestataire Argos Construction) Accompagner nos entreprises, nos partenaires et nos clients dans cette crise a permis de prendre la mesure, une fois de plus, de la force de notre réseau, de la solidarité et l’engagement de tous ses membres : collaborateurs, adhérents, partenaires, prestataires et clients. Merci à tous de votre confiance et de vos partages !

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FACE AU COVID-19 : UNE MINE D’INFOS ET D’OUTILS !

Dès les premiers jours de la crise sanitaire, nous avons créé un site dédié pour répondre au mieux à vos questions et à vos besoins. Vous avez pu y retrouver des informations liées à l’actualité et l’évolution de la réglementation, des infos sur nos partenaires, une FAQ, des documents-types, des vidéos pédagogiques et un espace pour partager vos bonnes pratiques.

Nous continuons de le tenir à jour : pensez à le consulter quand vous vous posez des questions.

UNE VEILLE INTENSE

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TABLEAU DE BORD

VEILLE NORMATIVE ET RÉGLEMENTAIRE • Décret du 21 avril 2020 relatif aux budgets carbone nationaux et à la stratégie nationale bas-carbone.

Le décret définit les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre de la France jusqu’en 2033 et adopte les orientations de mise en œuvre de la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre

• Arrêté du 13 février 2020 relatif aux équipements éligibles au CITE ou à la prime de transition énergétique.

L’arrêté précise les caractéristiques techniques des équipements, matériaux ou appareils éligibles au CITE et à la prime de transition énergétique et les conditions d’application du taux réduit de la TVA

• Décret du 21 avril 2020 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Le décret fixe les priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion des différentes formes d’énergie sur le territoire métropolitain continental sur la période 2019-2028

• Arrêté du 11 février 2020 fixant la liste des éléments d’une demande de certificat d’économie d’énergie.

L’arrêté modifie les plafonds de revenus des ménages en situation de précarité énergétique et fixe la liste des éléments d’une demande de certificat d’économie d’énergie et les documents à archiver par le demandeur

• Décret du 31 mars 2020 relatif aux schémas régionaux de raccordement des énergies renouvelables au réseau.

Le préfet de région fixe désormais la capacité globale du schéma élaboré par RTE en accord avec les gestionnaires de réseaux avant d’approuver le montant de la quote-part, dont le seuil est par ailleurs porté à 250 kVA • Arrêté du 10 avril 2020 relatif à la réduction de consommations d’énergie dans des bâtiments à usage tertiaire.

L’arrêté précise les modalités d’application des obligations d’actions de réduction des consommations d’énergie finale selon les activités, les variations climatiques, les contraintes techniques ou architecturales • Arrêté du 25 mars 2020 relatif à la bonification « Coup de pouce chaufferie fioul ».

L’arrêté définit la bonification des certificats d’économies d’énergie dans le cadre du « Coup de pouce Chaufferie fioul » lors d’une rénovation performante de bâtiment résidentiel collectif • Arrêté du 25 mars 2020 relatif aux modalités d’application du dispositif « Coup de pouce ».

L’arrêté reporte au 31 décembre 2021 l’échéance du « Coup de pouce Chauffage » et allonge de six mois le délai de dépôt des demandes de certificats des opérations achevées entre le 1er mars 2019 et le 31 août 2019 • Arrêté du 6 mars 2020 relatif à la mise en œuvre des contrôles des certificats d’économie d’énergie.

L’arrêté précise le référentiel d’accréditation de l’organisme d’inspection ainsi que les exigences requises lorsque le demandeur des certificats fait appel à un organisme d’inspection accrédité ou réalise lui-même les contrôles

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• Arrêté du 5 février 2020 relatif aux panneaux photovoltaïques au sein des ICPE. L’arrêté vient définir et préciser les dispositions relatives aux équipements de production d’électricité utilisant l’énergie photovoltaïque au sein des installations classées soumises à enregistrement ou à déclaration

INDICATEURS GESEC COÛT MOYEN DU KWH UTILE DE CHAUFFAGE DOMESTIQUE

Chaudière propane à condensation ; η = 100 % :

14,5 c€/kWh

Chaudière fioul à condensation ; η = 100 %

8,9 c€/kWh

• DTU 45.11 - Mars 2020 - Isolation thermique de combles par soufflage d’isolant en vrac.

Le texte définit les conditions d’isolation thermique de combles non aménageables, non aménagés ou perdus par soufflage d’isolants en vrac de laine minérale, de laine de roche, de laine de verre ou en ouate de cellulose

Chaudière gaz à condensation ; η = 100% (tarif B1)

• NF EN 50310/A1 - Février 2020 – Liaison équipotentielle et mise à la terre des locaux informatiques.

Cet amendement A1 modifie l’introduction, les références normatives, la bibliographie et différents articles et tableaux de la norme

Chaudière granulés de bois ; η = 90 %

Pour toute question complémentaire concernant cette veille, les entreprises adhérentes au GESEC peuvent contacter directement : Louis LAULIAC l.lauliac@gesec.fr

7,1 c€/kWh

7,1 c€/kWh

Pompe à chaleur ; COP = 3 (6 kVA)

6,3 c€/kWh

Convecteurs électriques (12 kVA)

17,1 c€/kWh

Sources : statistiques.developpement-durable.gouv.fr & calculettes.energie-info.fr