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PERSONNALITÉ

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PORTRAIT

PORTRAIT

FABEN, MISTER LOVER

Il est des rencontres dont on ne sort pas indemne, qui vous font aimer la vie, aimer les Hommes et aimer l’Humanité. Ce trimestre l’équipe du Petit Immo a décidé de mettre en avant un artiste pur jus, un nissart! Nous prenons contact avec Benjamin Fabris alias Faben, rendez-vous pris, adresse de l’atelier en poche, tout est sous contrôle. Cette rencontre va changer ma vision du street Art et des Niçois, non je le sais déjà qu’ils sont remplis de qualités mais là ! Cela dépasse l’entendement. Récit :

Deux yeux qui pétillent et un sourire qui m’accueille. Il me tend la joue, me claque la bise, quel courage ! Par ces temps incertains où le check et la distance sont devenus la règle. Nous montons dans son atelier qui se compose de deux parties bien distinctes. La première où les murs sont tagués par une multitude de Street artistes venus du monde entier. Un melting pot de couleurs et de styles mais ce qui me frappe c’est l’harmonie des représentations, des formes dans ce désordre charmant. Benjamin ouvre une porte invisible car peinte ! Et là le contraste est saisissant. Murs blancs, couverts de toiles qui, elles, sont colorées, d’objets chinés, customisés, usés, recyclés. Je peux instantanément ressentir cette atmosphère unique mêlant délicatesse et joie de vivre, passion et un bon nombre de fêtes entre copains... Ces lieux où l’on refait le monde, en croyant dur comme fer pouvoir le changer un jour.

BONNET BLANC, BLANC BONNET

Ses yeux pétillent, « Je me suis rendu compte que ce qui

Je n’arrive presque pas à prendre mes notes tant je suis absorbée par cet antre. Mes yeux, mes oreilles tous mes sens sont en alerte pour ne rien perdre de cet instant partagé. Je laisse Benjamin parler, me raconter…

Sa vie d’avant, de chef d’entreprise qui, à 23 ans, a déjà 10 salariés, parcourt le monde, passe un marché important avec la Tunisie, le contexte politique de ce pays instable, où tout vacille précipitamment, il perd tout, repart à zéro. Cumule 2 emplois, le jour il est agent immobilier, la nuit travaille au Marché d’Intérêt National. Ses yeux pétillent, « Je me suis rendu compte que ce qui me remplissait n’était ni l’argent, ni le pouvoir, mais ma liberté. Je me suis soudain senti heureux, le jour où j’ai tout perdu ».

En 2012, alors qu’il tague, et peint depuis aussi loin que ses souvenirs le ramènent, il se dit que sa vie c’est son art : « Ma mère, m’a fait le plus beau cadeau du monde. Enfant, dans ma chambre elle m’a donné un mur pour peindre. »

La seule question que j’arrive à lui poser vraiment, c’est la naissance de Mister Lover ? Il me regarde intensément, et me dit simplement « L’art c’est un pont pour unir les personnes de tous les horizons, de tous les milieux sociaux, de tous les âges » je veux remettre à la mode les valeurs positives. Mon art est simple, compréhensible par tous, et à la fois je veux y mettre un message profond. »

« J’aimerais qu’on arrête de juger les gens sur leur apparence, leurs signes extérieurs, la tête qu’ils ont ou n’ont pas, avec nos préjugés. Mister Lover, c’est la représentation de l’Homme avec une valeur universelle. C’est une publicité de l’Amour gratuit. Je peins des murs pour faire sourire les gens. »

Faben fait aussi des Throw-up devant ma tête de merlan frit, il précise… ce sont les graffi tis que nous avons tous fait à l’école. Ces lettres en un seul trait en forme de bulle. Une part d’enfance dont il ne se détache pas et c’est tant mieux !

Un street artiste dans la lignée des artistes de l’association Whole street dont il fait partie depuis sa création évidemment ! Un semeur d’amour rêveur, mais pas naïf. Engagé mais pas utopiste, niçois par chance !!! Merci Monsieur Faben pour ce moment.

FABEN, MISTER LOVER

TOMAYTO, TOMAHTO

There are encounters from which one does not come out unscathed, which make you love life, love Men and love Mankind. For this issue, the Petit Immo team decided to highlight a pure artist, a Nice-born one! We contacted Benjamin Fabris alias Faben; appointment made, address of the workshop in pocket, everything is under control. This meeting will change my vision of street art, of Nice people. No, I already know that they are high-quality people but there! This is beyond comprehension. Narrative:

Two sparkling eyes and a smile greeted me. He off ered me the cheek and planted a kiss on mine! How daring! In these uncertain times when check and distance have become the rule! We went up to his workshop which consists of two very distinct parts. The fi rst where the walls are tagged by a multitude of Street artists from all over the world. A melting pot of colors and styles but what strikes me is the harmony of representations and forms in this charming mess. Benjamin opened an invisible door because painted! And here the contrast was striking. White walls, covered with colourful canvases, antique objects, customized, worn, recycled. I instantly felt the atmosphere of a place where delicacy adds to joie de vivre, passion and a good number of parties with friends ... These places where we set the world to rights, being fi rmly convinced of our ability to change it one day. I could hardly take my notes as I was absorbed by this lair. My eyes, my ears all my senses were alert so as not to lose anything of this shared moment. I let Benjamin speak, tell me...

His previous life as a business leader who, at 23 years old, already had 10 employees, travelled the world, made an important deal with Tunisia, the political context of this unstable country, where everything falters hastily, he lost everything, started from scratch. Cumulated 2 jobs: during the day he was a real estate agent, at night he worked at the Market of National Interest. His eyes were sparkling: "I realized that what fi lled me was neither money nor power, but my freedom. I suddenly felt happy the day I lost everything." In 2012, even though he had been tagging and painting since as far back as his memories bring him, he said to himself that his life was his art: "My mother, gave me the most beautiful gift in the world. As a child, in my room she gave me a wall to paint. »

The only question I could really ask him was “ What about the birth of Mister Lover?” He looked at me intensely, and simply said "Art is a bridge to unite people from all ways of life, from all social backgrounds, from all ages. I want to put positive values back into fashion. My art is simple, understandable by all, and at the same time I want to put a strong message in it. » "I would like us to stop judging people on their appearance, their outward signs, the head they have or don't have, with our prejudices. Mister Lover is the representation of Man with universal values. It is a free Love advertisement. I paint walls to make people smile. » Faben also made Throw-ups under my astounded eyes. He specifi ed... “It's the graffi ti we all did at school”. These letters in a single stroke in the shape of a bubble. A part of childhood from which he does not detach himself and that's good! A street artist in the line of artists of the Whole Street association of which he has been a member

since its creation of course! A dreamy, but not naïve, sower of love. Committed but not utopian, from and in Nice by chance!!! Thank you, Mr Faben, for the moment.

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