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Entretien - Laurence Aerens de Bigli

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house de Liège

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Bagues de la collection Mini Sweety

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Deux créateurs belges se cachent sous le nom de Bigli. Un homme et une femme qui partagent leur vie et leur passion. Nous somme allés à la rencontre de Laurence Aerens qui a fondé la marque en 1997 aux côtés de son mari, Thierry Spitaels.

Rencontre avec Laurence Aerens de la maison

Bigli

Sur la photo, Laurence Aerens porte la bague de la collection Moon, en London Blue.

Comment vous est née l’idée de créer ensemble une marque de joaillerie ? Aviez-vous un bagage joaillier à cette époque ? j’ai connu mon mari un peu avant qu’on se lance dans l’aventure. je ne faisais pas partie de ce monde, ma famille était dans le milieu de la mode. Mon père avait même fondé sa propre marque, Gigue, surtout connue au Benelux. Mon mari, lui, était déjà dans ce secteur, il importait notamment des marques de bijoux italiennes. Il était incroyablement passionné par l’or, les diamants etc. je ne comprenais pas pourquoi il n’avait pas sa propre marque. A l’époque, la Belgique était à cheval entre la tendance italienne, trop exubérante pour le marché belge, et la tendance nordique qui proposait des bijoux géométriques, pas toujours agréables à porter. Notre souci fut de trouver un juste milieu pour le marché qui était le notre. Notre idée était de créer des bijoux qui durent dans le temps.

Pourquoi Bigli ? à ce moment là, le père de mon mari vivait en Italie, tout comme sa sœur. Du coup, nous étions très souvent là-bas. Nous sommes très influencés par l’ambiance italienne, sa langue, sa cuisine, ses couleurs. A vrai dire, Bigli (le « g » ne se prononce pas en italien, ndlr.) est un nom qui est venu tout seul, ce fut un choix spontané. Il y a aussi une villa Bigli à Milan, magnifique.

Comment créez-vous vos bijoux ? Chacun a-t-il un rôle bien précis ? En général pour créer un bijou nous partons d’une base que nous avons déjà, que nous aimons. Chaque année, nous présentons

de nouvelles couleurs. La collection Mini Sweety en dénombre déjà plus de quarante ! En fin de compte, nous travaillons de façon très spontanée. La collection Milla est née d’une histoire de famille. Ma fille, qui adore les bijoux, était très romantique lors de sa grossesse. Nous avons donc commencé à dessiner des croquis tous ensemble à table. Elle voulait un bijou spécial pour elle et pour la naissance de sa fille, Milla. Ce premier bijou fut une bague et elle fait désormais partie de la collection qui en compte déjà quatre ou cinq variantes. C’est de cette façon que nous créons nos bijoux, ils sont le fruit d’un ensemble de moments, de discussions et de retours de nos clients. Il est très agréable de travailler à deux. Au-delà du processus créatif, mon mari endosse plutôt le rôle de commercial puisqu’il est toujours sur la route. De mon côté, je me charge davantage de la partie communication et marketing (catalogues, publicités etc.).

Vos bijoux sont pensés et créés en Belgique mais sont principalement fabriqués en Italie. Pour quelles raisons ? Nous sommes surtout connus pour l’usage des pierres de couleur. Nos artisans italiens les travaillent merveilleusement bien. Pour la collection Mini Sweety, ils utilisent la méthode de stratification qui consiste à superposer plusieurs couches de pierres différentes pour obtenir de nouvelles teintes. Très peu savent le faire. Nous travaillons avec eux depuis près de vingt ans, cela se passe très bien donc il n’y a pas de raison que cela change. Ce savoir-faire se transmet de génération en génération, c’est important de maintenir cette tradition.

Vous utilisez principalement de l’or rose, pourquoi ? Effectivement, nous utilisons majoritairement de l’or rose mais cela dépend tout de même des collections. Les lignes Milla et Infinity n’utilisent que de l’or blanc. Par exemple, la plupart de nos créations dotées de pierres de couleurs sont effectivement généralement accompagnées d’or rose. Celui que nous utilisons a différents alliages, il est très doux, ce n’est pas un or rose qui fait rouge. Parfois aussi, nous osons combiner or rose et or jaune, comme c’est le cas avec la collection Mini Sweety, mais c’est très subtil. De toutes les façons, une pierre jaune aura plus tendance à accueillir de l’or jaune et une pierre dans les teintes beiges de l’or rose. Le mélange des deux n’est pas agressif puisqu’il s’agit de deux teintes légères.

Certains affirment que la rondeur de vos bijoux constitue votre marque de fabrique. Quel est selon vous le détail qui fait que l’on reconnaît au premier coup d’œil un bijou Bigli ? Tous nos bijoux sont signés (rires) ! je dirais oui, en grande partie, mais c’est surtout l’utilisation des couleurs via la superposition des pierres, permettant d’obtenir des teintes vives, nacrées, laiteuses, qui fait la différence. Il est aussi crucial que tous nos bijoux soient agréables à porter. De plus, la plupart de nos modèles se combinent. Ils peuvent se porter à chaque instant, qu’importe le style vestimentaire. Il est très important pour nous qu’une personne, ayant acheté un bijou Bigli il y a huit ans, puisse continuer de le porter, voire de le combiner avec une création récente. Nous ne sommes absolument pas dans la dynamique de sortir de nouvelles collections chaque année.

La majorité de vos créations sont des bagues, on voit très peu de bracelets et colliers dans vos collections, une explication à cela ? Vous soulignez une de mes craintes, l’impression qu’il n’y ait que des bagues. En réalité, chaque ligne est constituée de bagues, de boucles d’oreille et de pendentifs assortis. je trouve les bagues beaucoup plus photogéniques que les pendentifs pour le catalogue. je trouve aussi que les boucles d’oreilles et les bracelets sont très difficiles à montrer de façon enviable. C’est pour cela que les bagues dominent dans les catalogues et les publicités. Cependant, nos collections proposent davantage de variétés.

Etes-vous en train de conquérir de nouveaux territoires pour la distribution de vos bijoux ? Oui, nous commençons tout juste à travailler avec le japon et nous avons aussi commencé en Amérique du Sud, au Mexique notamment. Nous sommes présents à Bâle depuis trois ans et cela a joué un rôle important. Le fait de voir sa marque grandir, de multiplier les contacts, de voir ses bijoux dans une belle bijouterie d’Afrique du Sud, recevoir des mails de clients contents, cela enrichi énormément. Bien que j’ai toujours eu tendance à vouloir rester « petite », j’ai vaincu cette peur.

“LA PLUPART DE NOS MODèLES SE COMBINENT. ILS PEUVENT SE PORTER à CHAQUE INSTANT, QU’IMPORTE LE STyLE VESTIMENTAIRE”

Ci-contre, une série de bagues et une paire de boucles d’oreille de la collection Milla.

Rapidement, quelle est votre collection favorite et pourquoi ? La pierre précieuse qui vous définirait le mieux ? Pour les très bons souvenirs que j’ai évoqué précédemment, la collection Milla. Ma petitefille de trois ans, tout comme la collection, adore déjà les bijoux. j’aime beaucoup porter cette ligne car ce sont des bijoux fins, confortables. Pour la pierre, je dirai spontanément la London Blue (topaze de couleur bleu, ndlr.) car elle me fait tout de suite penser à la mer, dont j’ai besoin en permanence. je dirai aussi le Quartz Rutilé car c’est une pierre très belle qui va avec tout !

Merci à Laurence Aerens de nous avoir accordé cet entretien.

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