Inter agisq, novembre 2013

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Mission

Vision

L’AGISQ se consacre au développement et au maintien de l’expertise de ses membres et à leur reconnaissance professionnelle en tant que leaders de l’information de santé au Québec. Dans le prolongement de cette mission, son action s’organise selon trois axes stratégiques : établir et faire la promotion du rôle prépondérant de santé dans le continuum des soins de santé, concentrer l’expertise de pointe dans tous les champs d’utilisation de l’information de la santé et maintenir la compétence de ses membres par une diffusion de cette expertise adaptée à leurs besoins.

Le gestionnaire de l’information de la santé est un spécialiste reconnu et respecté dans son domaine d’intervention. L’AGISQ est la référence dans les dossiers traitant de l’information de la santé au Québec. L’AGISQ dispose des ressources humaines, financières et matérielles requises pour maintenir et diffuser l’expertise dans tous les domaines de la gestion de l’information de la santé et promouvoir la profession.

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SOMMAIRE

4 INFORMATION GÉNÉRALE

Revue de l’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec 5104, boulevard Bourque, bureau 104 Sherbrooke (Québec) J1N 2K7

5 AVANT-PROPOS 6 L’ASSOCIATION

Téléphone : 819 823-6670 Télécopieur : 819 823-0799 www.agisq-quebec.ca

Les employées du siège social

Inter Agisq est préparé par le comité d’information en collaboration avec le personnel du siège social. Les titres, rubriques et textes non signés sont dus à la rédaction. Dates de tombée : 1er juin pour juillet. 1er octobre pour novembre; 1er février pour mars;

8 PROFESSION L’archiviste médicale en traumatologie

11 CHRONIQUE MÉDICALE

Les plaies difficiles au Canada

Le coeur du traitement de l’infarctus du myocarde en 2013

16 ENTREVUE

Les auteurs ont l’entière responsabilité de leurs textes. Reproduction partielle autorisée à la condition de citer la source. Abonnement: 31,50 $ taxes incluses (3 numéros); gratuit pour les membres. Revue disponible en format électronique

Profession: conseillère à la gestion des risques

18 À VOTRE SANTÉ Santé et sécurité au travail: prévenir plutôt que guérir

19 CHRONIQUE MULTIMÉDIA 20 LE BULLETIN DU SUCCÈS Agissez-vous comme un architecte ou un pompier?

Dépôt légal – ISBN 0837-0117 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada

21 LA RELÈVE Mon parcours, boucler la boucle, d’étudiante à enseignante

Un programme dans le feu de l’action

Espaces publicitaires Grille tarifaire (prix, par parution, taxes incluses):

Collège O’Sullivan de Montréal

Collège Laflèche de Trois-Rivières Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption

1 fois

2 fois

3 fois

Des nouvelles du collège

1 page

431,16 $

804,83 $

1,034,78 $

½ page ¼ page

229,95 $

425,41 $

551,88 $

24 NOS PUBLICATIONS

143,72 $

229,95 $

293,19 $

57,49 $

91,98 $

103,48 $

Parution

carte d’affaires Publi-reportage

Gratuit avec l’engagement d’une publicité éventuelle d’une valeur minimale de 375 $ (431,16 $ taxes incluses).

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LE CONSEIL D’ADMINISTRATION ET LES COMITÉS Comités opérationnels o Éducation : à venir o Information : Julie Bouthillette, Cowansville o Organisation : Jessica Couture, Windsor o Promotion de la confidentialité : Josée Lafontaine, Shawinigan présidente Christiane Hamel Service conseil St-Liboire

vice-président Alexandre Allard CSSS de Trois-Rivières

Représentants régionaux 01/09/11 - Bas St-Laurent/Côte nord/Gaspésie: Marie-Christine Breault, Baie-Comeau 02 - Saguenay/Lac St-Jean : Mélanie Dionne, La Baie 03/12 – Capitale Nationale/Chaudière Appalaches : Marie-Ève Rousseau, Québec 04 - Mauricie/Bois Francs : 05 – Estrie : Sylvain Perreault, Lac Mégantic

trésorière Marie-Ève Sirois IUCPQ, Québec

administrateur Mattieu Audet CSSS Alphonse-Desjardins Lévis

06 – Montréal : Jeannette Neault, Montréal 07 – Outaouais : Sylvie Dumont, Gatineau 08/10 - Abitibi/Nord du Québec : Isabelle Bougie-Lefebvre, Rouyn-Noranda 13/14/15 – Laval/Lanaudière/Laurentides : 16 – Montérégie:

Délégués o Lecteur officiel des lois: Andrée Dubreuil, Montréal o Normalisation, formulaires du MSSS: Lise Chagnon, Montréal administratrice Marie-Christine Breault CPRCN, Baie Comeau

administratrice Johanne Carufel CSSS de Laval

o Site Internet et forum de discussion : Josée Lafontaine, Shawinigan

Communautés de pratique o Accès à l’information: à venir o AM en milieu CLSC: Maryse Vachon, Terrebonne o Gestion de l’information: Guylaine Allard, Montréal

administratrice Véronique Smith Collège Laflèche de Trois-Rivières

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AVANT-PROPOS

Note de la rédaction Par Julie Bouthillette, AMA, CSSS La Pommeraie, directrice du comité d’information

Dans cette édition de novembre, il nous fait plaisir de vous présenter les employées du siège social. Vous découvrirez, sous la plume de Mme France Thibault, les multiples tâches qu’elles accomplissent pour l’association. Mme Jinny Gagnon, archiviste médicale en traumatologie au CHUS, nous parle de son travail en lien avec le réseau québécois de traumatologie. Sous la Chronique médicale, M. Claude Lemay de l’ICIS nous entretient sur les dernières statistiques recueillies concernant les plaies difficiles. Aussi, vous pourrez tester vos connaissances en cardiologie en lisant l’article sur le traitement des infarctus du myocarde en 2013. Nous vous présentons l’entrevue professionnelle réalisée avec Mme Véronique Leblanc, conseillère à la qualité des soins du CSSS La Pommeraie. Je vous livre un dernier volet sur la santé et sécurité au travail avec un texte dans lequel je présente des exercices à faire pour éviter les troubles musculosquelettiques pouvant survenir dans un travail en position assise de façon prolongée. Je vous recommande fortement de visionner les vidéos des exercices suggérés. Dans son Bulletin du succès, Patrick Leroux nous demande : « Agissez-vous comme un architecte ou un pompier?». Sous la chronique régulière La relève, vous pourrez lire les articles des enseignantes et coordonnatrice des Collèges Laflèche, L’Assomption et O’Sullivan de Montréal. En terminant, j’ai le regret de vous annoncer le départ de Mme Tammy David du comité d’information. Merci Tammy pour ton dévouement et ton dynamisme! Vous aimeriez faire partie du comité? J’aimerais bien recruter une autre personne pour me soutenir dans la réalisation de mon mandat. Si cette tâche vous intéresse, je vous invite à contacter le siège social.

Centre Transmed, entreprise de l’année 2013 du CÉNB Partenaire de l’AGISQ depuis plusieurs années, il nous fait plaisir de vous informer que le Conseil économique du Nouveau-Brunswick a remis le prix de l’Entreprise de l’année 2013 à Transmed de Campbellton. Les propriétaires, Rachel Arseneau-Ferguson, Nathalie Levesque, membre affilié de l’AGISQ et Line Surette ont reçu le prix lors du 30e banquet annuel du CÉNB qui s’est tenu au Delta Beauséjour. Vous pouvez consulter l’article paru dans le journal provincial francophone du Nouveau-Brunswick, l’Acadie Nouvelle en suivant le lien suivant: http://www.acadienouvelle.com/actualites/2013/11/17/lhistoire-succes-de-troisfemmes-du-restigouche-reconnue/?pgnc=1 Félicitations à Madame Levesque et à toute son équipe!

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L’ASSOCIATION

Les employées du siège social Par France Thibault, AMA

Dans l’Inter Agisq de juillet dernier, je vous informais du rôle du directeur général de l’association. Dans ce deuxième article, je vous présente les employées du siège social et vous explique en quoi consiste leur travail. L’AGISQ existe depuis plus de 50 ans et a toujours fonctionné avec un personnel réduit. Aujourd’hui encore, malgré l’augmentation des services offerts, les employées du siège social sont au nombre de deux; mais qui sont-elles? Que font-elles? Quels sont leurs champs de compétence?

Adjointe administrative

Agente de bureau

Au service des membres de l’AGISQ depuis 40 ans maintenant, Mme Guylaine Auger a vu ses fonctions évoluer au fil des ans; de simple secrétaire, son titre d’emploi a été modifié pour celui d’adjointe administrative afin d’être en mesure de supporter la direction générale dans la réalisation de ses nombreux mandats.

Madame Carole Drouin travaille pour l’AGISQ depuis plus de sept ans maintenant. Le quotidien de Mme Drouin est très varié au siège social de l’AGISQ : elle a des responsabilités précises concernant certaines opérations comptables, notamment au niveau des comptes à recevoir et des facturations aux membres. Elle s’occupe de toute la gestion des équipements technologiques.

Le travail de Madame Auger touche plusieurs volets différents. D’entrée de jeu, elle veille à ce que tous les appels reçoivent l’attention nécessaire et que les suivis soient faits avec célérité. Elle assure aussi la production de la revue Inter Agisq. Responsable du secrétariat, elle transcrit tous les documents produits par l’association, supervise la production du calendrier des périodes financières, du dépliant des journées de perfectionnement et du matériel de la campagne de confidentialité. Mme Auger collabore étroitement avec la direction générale et le comité organisateur dans la préparation des journées de perfectionnement. Elle est aussi responsable de la collecte des informations pour la production du rapport annuel et de la mise à jour au registraire des entreprises ainsi que de la gestion documentaire de l’association.

Merci à Guylaine et à Carole pour tous les services rendus à chacun de nous; merci d’être fidèles au poste pour répondre à nos besoins.

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En étroite collaboration avec l’adjointe administrative, Mme Drouin doit assurer la communication des informations relatives aux publications de l’association. Elle est aussi responsable de la reproduction des documents envoyés aux membres. Elle gère le site internet et le forum de discussion, la réception et le suivi des commandes. À tout cela, il faut aussi ajouter l’organisation des formations ainsi que les journées de perfectionnement. Pour être en mesure d’accomplir leurs nombreuses tâches, les employées du siège social doivent faire preuve de discrétion en tout temps, démontrer un sens de diplomatie et de courtoisie. Elles doivent être très organisées, autonomes et polyvalentes tout en sachant anticiper les changements et gérer leur stress. Enfin, elles doivent posséder une facilité d’adaptation face aux membres et aux administrateurs et respecter les valeurs organisationnelles. Sur le plan technologique, elles doivent parfaitement maitriser l’environnement Office, utiliser la suite créative Adobe et l’application Assyst Pro. Elles doivent connaître la plateforme Adobe Connect et le langage Joomla. Au-delà de toutes ces compétences, les employées du siège social au service des membres de l’AGISQ sont animées d’une passion pour notre profession et pour notre association.


L’ASSOCIATION

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PROFESSION

L’archiviste médicale en traumatologie Par Jinny Gagnon, AMA, CHU Sherbrooke

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis en place dans les années 80-90 un réseau québécois de traumatologie pour offrir des services spécialisés aux victimes de traumatisme. Ce réseau compte aujourd’hui une soixantaine de centres désignés en traumatologie répartis dans toutes les régions et divisés en centres primaires, secondaires et tertiaires. Afin d’évaluer les soins offerts et d’améliorer la performance du réseau, une application a été développée et déployée dans ces centres en 2000. Elle a beaucoup évolué depuis pour devenir celle que nous utilisons aujourd’hui, c’est-à-dire le Système d’information du registre des traumatismes du Québec (SIRTQ). C’est une application web, hébergée par la RAMQ, que chaque centre désigné doit alimenter. L’archiviste médicale est la personne responsable de compléter le registre et de s’assurer de la qualité des informations saisies. Alors, en tant qu’archiviste médicale en traumatologie, je fais l’analyse et la codification de tous les dossiers de traumatisme. Ceux-ci sont choisis en tenant compte des critères de sélection établis par la RAMQ, qui sont en fait assez simples : tous les usagers blessés lors d’un traumatisme et tous les décès à l’urgence. Comme toute règle comporte ses exceptions, il faut tenir compte de certaines exclusions. Les chirurgies d’un jour, les intoxications, les noyades et les réadmissions pour le même traumatisme sont des cas à ne pas retenir. La saisie des données peut être en temps réel ou effectuée lors de l’analyse régulière. Au CHUS, l’archiviste relève du programme Soins critiques/ traumatologie et pour des besoins locaux, elle saisie les dossiers en temps réel. Donc chaque matin, à l’aide de la liste des admissions de la veille, je dépiste les cas traumatiques et je me rends sur les unités de soins faire une première collecte de données. J’ai à ma disposition un ordinateur portable qui me permet d’entrer au fur et à mesure mes dossiers dans l’application, ce qui m’évite ainsi une perte de temps inutile. Cette collecte est plutôt exhaustive et demande beaucoup de temps. Des informations sont saisies à partir des données notées par les ambulanciers sur le lieu de l’accident, pendant le séjour à l’urgence et bien sûr, durant l’hospitalisation. Par exemple, les signes

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vitaux, les traitements, l’imagerie médicale et certains actes non chirurgicaux sont à noter ainsi que les heures auxquelles ces actions ont été effectuées. De même, pour certains cas qui nous proviennent de l’urgence d’un autre hôpital, nous devons saisir les informations de cette urgence. Il n’est pas toujours évident de retracer toutes ces données et les heures correspondantes. Je complète donc les dossiers dans l’application Med-Echo et également dans le SIRTQ. J’utilise la Classification internationale des maladies (CIM), mais également l’Abbreviated Injury Scale (AIS). Cette classification américaine est spécifique et plus adaptée à la codification des lésions traumatiques. Elle prend en compte, entre autres, le grade, la dimension, la bilatéralité, la description d’une fracture (est-elle spiroïde ou communitive) etc… Ces dossiers seront finalisés (SIRTQ et Med-Echo) de 7 à 15 jours après le départ de l’usager. Le SIRTQ me permet aussi d’interroger mes données locales et de produire des rapports statistiques et de gestion. Je collabore également avec l’équipe de traumatologie et participe au comité local de traumatologie en apportant mon expertise et en répondant aux demandes de statistiques et de recherche. C’est un travail stimulant, diversifié, dynamique qui me permet d’explorer et d’exploiter une autre facette de ma profession.


ACTUALITÉ MÉDICALE

Les plaies difficiles au Canada Par Claude Lemay, M.Sc., gestionnaire, bureau du Québec, ICIS

Sommaire Les plaies constituent un important problème de santé et s’accompagnent de profondes répercussions personnelles, cliniques et économiques. Elles peuvent être douloureuses et débilitantes, en plus de miner le fonctionnement, la mobilité et la qualité de vie. Les plaies chroniques, surtout, présentent des difficultés de guérison particulières pour les personnes dont la santé est déjà compromise. Les traitements, les médicaments, les interventions et les pansements associés aux plaies représentent également un lourd fardeau financier pour le système de santé. Heureusement, il est possible d’éviter un grand nombre de plaies grâce à la prestation de meilleurs services de santé et à une prévention accrue.

acquises dans les milieux de soins de santé (comme les infections du site opératoire et les ulcères de décubitus) ou qui pourraient être évitées grâce à des soins appropriés et à la prise en charge adéquate des affections chroniques sous-jacentes du patient (comme le pied diabétique).

Principales constatations de l’étude 1. Les résultats indiquent qu’à l’échelle pancanadienne, des plaies difficiles ont été déclarées chez près de 4% des patients hospitalisés en soins de courte durée, chez plus de 7 % des clients des services à domicile, et près de 10 % des bénéficiaires en soins de longue durée.

L’Institut canadien d’information sur la santé a publié le 29 août 2013 une étude intitutlée « Les plaies difficiles au Canada ». Cette étude avait pour but d’examiner la prévalence des plaies en 2011-2012 au Canada à partir de données cliniques des hôpitaux, des services à domicile et des établissements de soins de longue durée. Des études portant sur les plaies ont révélé de grandes variations dans les estimations de l’envergure du phénomène. Ces variations sont principalement attribuables aux différentes définitions et aux différentes populations visées. Toutefois, les études démontrent toutes que la prise en charge des plaies représente un fardeau considérable pour les systèmes de santé, tant au Canada qu’ailleurs. Selon les estimations, à eux seuls, les ulcères de décubitus et les infections de plaies chirurgicales coûtent à chaque hôpital canadien plus d’un million de dollars par année. Le soin des plaies est une activité exigeante en main-d’oeuvre et l’une des raisons pour mettre l’accent sur les plaies difficiles est que bon nombre d’entre elles peuvent être évitées ou traitées plus efficacement.

Définition des « plaies difficiles » Le terme « plaie » désigne une vaste catégorie de lésions qui comprend les coupures et éraflures mineures, les traumatismes graves, ainsi que les plaies qui font partie du traitement d’un patient, comme une piqûre d’aiguille aux fins d’un prélèvement sanguin ou une incision chirurgicale. Cette étude était axée sur les plaies difficiles potentiellement évitables qui sont

2. Le nombre de plaies difficiles est vraisemblablement sous-déclaré, tout particulièrement chez les patients hospitalisés en soins de courte durée. Puisque les plaies à un stade précoce ne sont pas toujours correctement détectées et consignées dans les dossiers cliniques, la prévalence des plaies est sousestimée dans les milieux de soins de courte durée. Bien que, parmi la clientèle étudiée, la proportion de patients en soins de courte durée atteints de plaies difficiles était relativement faible, elle représentait tout de même près de 90 000 patients (les patients du Québec sont exclus de ce nombre).

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ACTUALITÉ MÉDICALE

3. Le diabète est un facteur de risque majeur. Les patients diabétiques étaient beaucoup plus susceptibles de présenter une plaie difficile que les patients non diabétiques. Compte tenu de l’augmentation rapide du taux de diabète, on prévoit que le fardeau que représentent les plaies difficiles s’alourdira, à moins que des mesures ne soient prises pour freiner la progression de la maladie. Les complications du pied diabétique ont à elles seules entraîné plus de 2 000 amputations au Canada en 2011-2012. La détection et le traitement précoces peuvent réduire la nécessité et la prévalence des amputations. On a constaté que les coûts liés aux amputations étaient de 10 à 40 fois plus élevés que le coût des initiatives efficaces visant à prévenir l’amputation. 4. La prévalence des plaies n’augmente pas avec l’âge dans les milieux de services à domicile ou de soins de longue durée. L’âge est un facteur de risque connu des plaies, en particulier les plaies chroniques. Fait étonnant toutefois, la présente étude a révélé que la prévalence des plaies n’augmentait pas chez les personnes d’un âge avancé (c.-à-d. plus de 75 ans) recevant des services à domicile ou des soins de longue durée. Il se peut que les personnes courant le plus grand risque d’avoir des plaies complexes ne vivent pas aussi longtemps, peut-être en raison d’affections chroniques sous-jacentes. Le rapport fait état des différentes interventions qui peuvent être appliquées pour prévenir ou pour traiter rapidement des plaies complexes et ainsi réduire les coûts humains et financiers de ces conditions de santé. Le rapport détaillé peut être téléchargé à partir du site www.icis.ca

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Formation légale de l’AGISQ 14 février 2014 Première partie Étude de cas pratiques en matière d’accès au dossier de l’usager Deuxième partie Étude de cas pratiques en matière de rectification du dossier de l’usager par Me Éric Séguin, associés Monette Barakett, Avocats, S.E.N.C. IUSSMM (Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal) Pour vous inscrire: www.agisq-quebec.ca (boutique virtuelle)


CHRONIQUE MÉDICALE

Le coeur du traitement de l’infarctus du myocarde en 2013 définition, thrombolyse et nouveaux antiplaquettaires Par Nicolas Thibodeau-Varry et Richard Gallo Le Dr Nicolas Thibodeau-Jarry est résident en cardiologie à l’Université de Montréal. Le Dr Richard Gallo, cardiologue, exerce à l’Institut de cardiologie de Montréal et est professeur adjoint à l’Université de Montréal. Le Médecin du Québec, volume 48, numéro 9, septembre 2013. Reproduction autorisée.

Par une journée de décembre, vous commencez votre travail à l’urgence de l’hôpital de votre région. À peine y avez-vous mis les pieds que l’infirmière au triage vous avise que trois patients viennent d’arriver en ambulance, tous se plaignant d’une douleur rétrosternale. Bien que ce soit votre pain quotidien, vous sentez-vous outillé pour évaluer ces trois patients? Malgré de grands progrès dans le domaine de la cardiologie, le syndrome coronarien aigu demeure très prévalent et comporte son lot de morbidité et de mortalité. En effet, en 2008, les maladies cardiovasculaires ont été responsables de 29% de tous les décès au Canada et ont coûté plus de 20,9 milliards de dollars1,2. L’arrivée de nouvelles molécules dans les dernières années a augmenté les possibilités thérapeutiques. Cependant, il est parfois difficile de s’y retrouver dans la pléiade d’anticoagulants et d’antiplaquettaires offerts. Dans le présent article, nous tenterons de clarifier le recours aux différents traitements du syndrome coronarien aigu à l’aide de trois cas arrivant à l’urgence d’un centre périphérique.

Sus-décalage du segment ST: thrombolyse ou transfert? Votre premier patient, Alain, est un homme de 52 ans sans antécédents particuliers qui se plaint d’une forte douleur rétrosternale apparue une heure plus tôt pendant qu’il pelletait. L’ECG montre des susdécalages du segment ST en dérivation V1 à V4. Vous dirigez habituellement un tel patient vers un hôpital offrant l’angioplastie primaire. Toutefois, en raison de la tempête de neige, le transfert par ambulance prendra au moins deux heures. Que faire? Plusieurs études ont révélé la supériorité de l’angioplastie primaire sur la thrombolyse dans les cas d’infarctus aigu, dont une méta-analyse de dix études à répartition aléatoire qui a montré une diminution significative de la mortalité à la suite d’une angioplastie primaire (4,4% contre 6,5%)3. L’angioplastie primaire avec endoprothèse (stent) a également donné les mêmes résultats dans différentes études. Outre cette baisse de la mortalité, les avantages de cette approche sont nombreux: une diminution de l’incidence d’un nouvel infarctus, une réduction du nombre d’accidents

vasculaires cérébraux (AVC) ainsi que la possibilité de diagnostiquer d’autres causes de sus-décalage aigu du segment ST (dissections coronariennes spontanées, embolisation du thrombus dans les artères coronaires par fibrillation auriculaire ou, dans la cardiomyopathie non ischémique, infarctus attribuable à une décharge élevée de catécholamines en situation de grand stress émotif, comme la cardiomyopathie de Takotsubo). Néanmoins, l’angioplastie primaire ne doit pas être priorisée à n’importe quel coût. En cas d’infarctus aigu, le plus important reste toujours une revascularisation le plus rapidement possible. Les lignes directrices de l’American College of Cardiology et de l’American Heart Association (ACC/AHA) de 2007 recommandent d’ailleurs que le patient atteint d’un infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST qui se présente à un hôpital sans équipement pour l’angioplastie primaire, et qui ne peut être transféré dans un délai de 90 minutes pour subir une telle intervention, devrait être traité par un agent thrombolytique4. Une stratégie de revascularisation coronarienne précoce doit être établie dès les premiers contacts avec le patient. Le tableau I5 contient plusieurs éléments qui doivent être pris en considération pour optimiser la revascularisation. Les propriétés des différents antiplaquettaires seront revues plus tard dans l’article. Cependant, il est à noter que le clopidogrel (Plavix) devrait être privilégié dans le cas d’approche pharmacologique, les nouveaux antiplaquettaires n’ayant toujours pas fait leurs preuves en pareille situation. Par contre, lorsqu’une approche effractive est adoptée, le recorus au clopidogrel, au ticagrélor (Brilinta) ou au prasugrel (Effient) est adéquat (tableau II)4. Après une thrombolyse, certains patients bénéficient d’une stratégie pharmaco-effractive avec un transfert vers un centre offrant l’angioplastie. C’est notamment le cas des patients se présentant à l’hôpital en raison

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CHRONIQUE MÉDICALE d’un infarctus antérieur ou inférieur important. La figure 11 présente un algorithme pour le choix de reperfusion en infarctus aigu. (À

cause des droits de reproduction, il nous a été impossible de joindre les figures 1 et 2 de cet article. Nous vous invitons à les consulter directement sur le site de la Fédération des omnipraticiens du Québec (FMOQ) dans la section de leur revue professionnelle, Le Médecin du Québec (www.fmoq.org).

Inhiber les plaquettes, oui, mais comment? Votre deuxième patient, Laurent, 50 ans, a également une douleur rétrosternale caractéristique. Son ECG présente des sous-décalages diffus du segment ST et le dosage des troponines est positif. Quel traitement devez-vous choisir?

Il est à noter que certaines études, comme l’essai TRANSFER AMI6, ont révélé un avantage à transférer les patients avec sus-décalage du segment ST qui avaient subi une thrombolyse en vue d’une coronarographie urgente par rapport à une coronarographie non urgente. Cette approche réduirait de façon significative le taux de nouvel infarctus et d’ischmie récurrente après trente jours.

Comment traiter un syndrome coronarien aigu?

Le transport d’Alain sera probablement retardé à cause de la tempête. Vous optez donc pour la thrombolyse, tout en transférant le patient par la suite puisqu’il s’agit d’un infarctus antérieur.

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Tout d’abord, avant de discuter des avantages et des inconvénients des différents antiplaquettaires existants, il est bon de réviser l’approche d’un syndrome coronarien aigu. Bien que l’angioplastie soit devenue une méthode très sûre, elle comporte tout de même un certain pourcentage de morbidité et de mortalité. La sélection des patients pour cette intervention est donc importante. Tout patient présentant un syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST devrait être classé selon son risque de morbidité et de mortalité subséquent. Les patients dont le risque est très élevé sont ceux qui font de l’insuffisance cardiaque ou qui présentent une hypotension, une arythmie maligne ou une ischémie réfractaire avec changements à l’ECG. Les facteurs de risque élevé sont un sousdécalage du segment ST de plus de 0,5 mm à 1 mm, un sus-décalage transitoire du segment ST ou une inversion de l’onde T profonde et symétrique à l’ECG ou encore un dosage des troponines positif.


CHRONIQUE MÉDICALE Après cette stratification rapide, le traitement du syndrome coronarien aigu peut commencer. Les patients peuvent être traités selon une approche effractive ou subir des tests non effractifs. Pour un algorithme de prise en charge du syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST, voir la figure 2 5.

Le clopidogrel Différentes options s’offrent au clinicien dont le patient est en syndrome coronarien aigu. Les différents antiplaquettaires en vente au Canada sont indiqués dans le tableau III. Le clopidogrel est un médicament qui a fait ses preuves dans le traitement du syndrome coronarien aigu. Dans l’étude CURE, l’association clopidogrel et AAS diminuait de 11,4 % à 9,3 % l’incidence d’infarctus du myocarde, d’AVC et de décès d’origine cardiovasculaire par rapport à l’association placebo et AAS7. Cependant, cet antiplaquettaire comporte certains désavantages. Tout

d’abord, il y a un délai dans l’atteinte d’une inhibition plaquettaire adéquate puisque ce médicament doit être converti en un métabolite actif. Deuxièmement, il est difficile de prédire si un patient présentera une réponse faible ou forte puisqu’il existe une importante variabilité interindividuelle d’origine génétique dans la réponse au clopidogrel après la dose de charge et les doses d’entretien. Enfin, le clopidogrel produit un effet antiplaquettaire irréversible et possède une durée d’action prolongée, ce qui complique les choses lors d’une intervention chirurgicale urgente ou d’un saignement important. De nouveaux antiplaquettaires ont donc été créés pour compenser ces désavantages.

Le ticagrélor Le ticagrélor se lie de façon réversible au récepteur plaquettaire P2Y12 et plus rapidement aux plaquettes que le clopidogrel. L’étude PLATO8 a révélé un avantage clinique combiné ainsi qu’une diminution des décès d’origine cardiovasculaire après douze mois par rapport au clopidogrel dans les cas de syndrome coronarien aigu, avec un taux de saignement similaire. Les doses de ticagrélor sont présentées dans le tableau II4. Il est à noter que les patients qui avaient déjà reçu un bolus de clopidogrel étaient admissibles à l’étude et recevaient un nouveau bolus de ticagrélor. Le ticagrélor est cependant contre-indiqué chez les patients en hémorragie active, ayant des antécédents d’hémorragie intracrânienne, souffrant d’insuffisance hépatique modérée ou grave ou prenant de façon concomitante un inhibiteur ou un inducteur puissant de l’isoenzyme CYP3A4 (kétoconazole, ritonavir, rifampine, phénytoïne). Le ticagrélor n’est pas non plus recommandé en cas de thrombolyse, de bloc auriculoventriculaire du 2e ou du 3e degré ou de bradycardie symptomatique8. Par ailleurs, il ne devrait pas être employé avec une dose d’AAS de plus de 150 mg, car son efficacité en sera probablement réduite8.

Les principaux effets indésirables du ticagrélor sont la bradycardie (6 %) et la dyspnée (14 %)8. Le mécanisme en cause dans la dyspnée est inconnu, mais est possiblement en lien avec une médiation par l’adénosine. La dyspnée n’est cependant pas attribuable à une apparition ou à une aggravation de la maladie cardiaque ou pulmonaire. Elle survient en général en début de traitement et disparaît la plupart du

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CHRONIQUE MÉDICALE temps au bout de dix à quatorze jours. Il faut cesser le ticagrélor cinq jours avant une intervention chirurgicale ou une opération non urgente8.

Le principal effet indésirable du prasugrel est une réaction allergique. Il existe d’ailleurs une sensibilité croisée entre le prasugrel et le clopidogrel.

Le prasugrel

Il faut cesser le médicament sept jours avant une intervention chirurgicale ou une intervention non urgente9.

Le prasugrel se lie au même récepteur plaquettaire que le clopidogrel, mais inhibe les plaquettes plus rapidement. L’étude TRITON-TIMI 389 a montré un avantage clinique du prasugrel sur le clopidogrel chez les patients atteints d’un syndrome coronarien aigu traités par une méthode effractive après l’établissement de l’anatomie coronarienne. En effet, contrairement à l’étude sur le ticagrélor, dans laquelle le médicament était administré à l’urgence, le protocole de cette étude nécessitait une connaissance de l’anatomie coronarienne avant l’administration du prasugrel. C’est pourquoi il est recommandé de donner le prasugrel qu’au moment de la coronographie aux patients ayant fait un infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST. Cette limitation ne s’applique pas aux patients ayant fait un infarctus du myocarde avec susdécalage du segment ST chez qui le prasugrel peut être administré à l’urgence.

Certains groupes de patients de l’étude TRITON présentaient un risque plus élevé de saignement. Le prasugrel est donc contre-indiqué en cas d’antécédents d’AVC ou d’AIT, chez les patients de plus de 75 ans ainsi que chez ceux pesant moins de 60 kg9. Les doses de prasugrel sont présentées dans le tableau II4.

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Pour en savoir plus, veuillez lire l’article du Dr Michel Lapierre et de Mme Kim Messier intitulé: «Les nouveaux antiplaquettaires - Brillants et efficients» publié dans le numéro de juillet 2012 du Médecin du Québec. Étant donné les résultats de l’ECG et une augmentation du taux de troponines, vous optez pour une approche effractive chez Laurent et pour un traitement par l’héparine, l’AAS et le ticagrélor.


CHRONIQUE MÉDICALE

Infarctus primaire ou secondaire, telle est la question! Votre troisième patient, Rémi, 42 ans, sans antécédents, ressent une douleur rétrosternale depuis deux heures. À l’arrivée, il est en fibrillation auriculaire à 180 battements par minute. Sa douleur disparaît lorsque vous ralentissez sa fréquence cardiaque. Son taux de troponines est légèrement élevé. A-t-il eu une crise cardiaque? Le dosage des troponines constitue un outil très sensible pour détecter les lésions myocardiques. Cependant, selon le tableau clinique, les résultats peuvent compliquer le diagnostic, car certains patients ont une élévation bien que le reste du tableau clinique ne semble pas du tout pointer vers un diagnostic de syndrome coronarien aigu. Pour uniformiser la description d’infarctus du myocarde, plusieurs sociétés internationales en ont établi conjointement la troisième définition universelle10. Selon ce document, le terme «infarctus du myocarde» correspond à une nécrose du myocarde dans le cadre d’un scénario clinique compatible avec une ischémie myocardique. Les critères énumérés au tableau IV10 correspondent au diagnostic d’infarctus du myocarde. Cinq types d’infarctus du myocarde sont reconnus (tableau V)10. Différentes causes d’élévation du taux de troponines sont énumérées dans le tableau VI10. Il est à noter que les deux premières causes seulement du tableau (rupture de plaque et formation d’un thrombus dans une artère coronaire) correspondent à un infarctus du myocarde de type 1 réel. Seuls les patients faisant un infarctus du myocarde de type 1 bénéficient d’un traitement courant du syndrome coronarien aigu. En cas d’infarctus du myocarde de type 2, l’important est de traiter le problème primaire ayant causé l’infarctus.

Pour en savoir plus - Guide de pratique

En interrogeant Rémi, vous déterminez qu’il n’a aucun facteur de risque cardiovasculaire. Comme vous avez une bonne cause pour l’élévation du taux de troponines (tachycardie importante), vous concluez que votre patient a eu un infarctus de type 2. Vous continuez donc à traiter sa fibrillation auriculaire et simultanément poursuivez l’évaluation d’une maladie coronarienne sous-jacente. Biblographie 1.

Fitchett DH, Theroux P. Brophy JM et coll. Assessment and management of acute coronary syndromes (ACS): a Canadian perspective on current guideline-recommended treatment - Part 2: ST-segment elevation myocardial infarction. Can J Cardiol 2011; 27 (6 suppl. A): S402-S412.

2.

Statistique Canada. Mortalité: liste sommaire des causes 2008. Ottawa: Statistique Canada; 2011. 146 p. Weaver WD, Simes RJ, Betriu A et coll. Comparison of primary coronary angioplasty and intravenous thrombolytic therapy for acute myocardial infarction: a quantitative review. JAMA 1997; 278 (23); 2093-8.

3.

4.

O’Gara PT; Kushner FG, Ascheim D et coll. 2013 ACCF/AHA Guideline for the Management of ST-Elevation Myocardial Infarction. A Report of the American College of Cardiology Foundation/American Heart Association Task Force on Practice Guidelines. Circulation 2013; 127 (4): e362-e425.

5.

Fitchett DH, Theroux P, Brophy JM et coll. Assessment and management of acute coronary syndromes (ACS): a Canadian perspective on current guideline-recommanded treatment - Part 1: Non ST-segment elevation ACS. Can J Cardiol 2011; 27 (suppl. A): S387-S401).

6.

Cantor WJ, Fitchett D, Borgundvaag B et coll. Routine early angioglasty after fibrinolysis for acute myocardial infarction. N Engl J Med 2009; 360 (26): 2705-18.

7.

Yusuf S, Zhao F, Mehta SR et coll. Effects of clopidogrel in addition to aspirin in patients with acute coronary syndromes without ST-segment elevation. N Engl J Med 2001; 345 (7): 494502.

8.

Wallentin L, Becker RC, Budaj A et coll. Ticagrelor versus clopidogrel in patients with acute coronary syndromes. N Engl J Med 2009; 361 (11): 1045-57.

9.

Wiviott SD, Braunwald E, McCabe CH et coll. Prasugrel versus clopidogrel in patients with acute coronary syndromes. N Engl J Med 2007; 357 (20): 2001-15.

10. Thygesen K, Alpert JS, Saffe AS et coll. Third universal definition of myocardia infarction. Eur Heart J 2012; 33 (20): 2551-67.

Fitchett D, Théroux P. Prise en charge des syndromes coronariens aigus. Guide destiné aux professionnels de la santé canadiens. Guide clinique. 2e éd. Toronto: Elsevier Canada. Site Internet: http://supplements. onlinecjc.ca/Content/PDF/Management-of-ACS-2ndEdition-French.pdf (date de consultation: avril 2013).

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ENTREVUE

Profession: conseillère à la gestion des risques Par Julie Bouthillette, AMA, CSSS La Pommeraie Pour cette parution, nous avons choisi de vous présenter un travail relativement nouveau dans le milieu de la santé et qui peut porter différents titres selon l’établissement où vous travaillez, celui de conseillère à la gestion des risques. Pour répondre à nos questions, Mme Véronique Leblanc a accepté de nous accorder de son temps. Mme Leblanc œuvre au CSSS La Pommeraie depuis près d’un an.

Madame Leblanc, décrivez-nous votre profession et ce qui vous a amené à vous y intéresser La Loi sur les services de santé et les services sociaux prévoit différentes dispositions concernant la gestion des risques, particulièrement en ce qui a trait à la prestation sécuritaire de services. En guise d’entrée en matière, mentionnons que toutes les personnes exerçant leurs fonctions dans un établissement de santé et services sociaux se doivent de déclarer les accidents et les incidents qui surviennent pendant la prestation de services. De plus, chaque établissement doit constituer un comité de gestion des risques qui a pour mandat d’identifier et d’analyser les risques d’incident ou d’accident en vue d’assurer la sécurité des usagers. Globalement, le gestionnaire de risques veille à coordonner l’ensemble des activités liées à la prestation sécuritaire des soins et services offerts aux usagers. Il s’assure également que du soutien soit apporté aux usagers et à leur famille en cas d’accident. C’est un peu par hasard que je me suis intéressée à la gestion des risques puisqu’en 2008, j’ai obtenu un poste de responsable de la qualité dans un centre de réadaptation et la fonction de gestionnaire de risques faisait partie des différents mandats. J’avais alors une connaissance générale du cadre légal entourant la gestion des risques, mais dans l’ensemble c’était quelque chose de nouveau. Au fil du temps, j’ai développé un intérêt pour l’analyse d’événements en collaboration avec des gestionnaires et des intervenants terrain. La gestion des risques nous amène à comprendre en détail les processus de travail et à y apporter des améliorations. En 2012, je suis entrée en fonction au CSSS La Pommeraie avec un mandat axé spécifiquement sur la gestion des risques.

Depuis combien d’années pratiquez-vous ce métier? J’exerce les fonctions de gestionnaire de risques depuis maintenant cinq ans, dont près d’un an au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) La Pommeraie. Je considère que la dernière année a cependant été marquante puisqu’il y a des différences importantes entre le centre de réadaptation où j’ai débuté et le

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CSSS. D’une part, le volume d’événements indésirables est beaucoup plus grand en plus d’y être davantage diversifiés. D’autre part, les événements sont plus complexes en raison de la multitude de processus impliqués au cours de l’épisode de soins d’un usager.

Quelles études sont exigées pour pratiquer cette profession? Le profil des gestionnaires de risques varie beaucoup d’un établissement à l’autre. Plusieurs d’entre eux ont une formation en soins infirmiers, ce qui leur permet d’avoir une lecture rapide et très clinique d’un événement qui s’est produit. D’autres ont une formation en droit et vont avoir un regard davantage axé sur les aspects juridiques. Certains ont acquis une formation en administration de la santé dans le cadre du programme QUÉOPS-i lequel comprend un volet propre à la gestion de risques. Prochainement, un programme de formation spécifique à la gestion des risques sera offert. Pour ma part, j’ai effectué une double formation de deuxième cycle en communication organisationnelle ainsi qu’en administration publique. Je ne suis donc pas issue d’une formation spécifique à une profession clinique du réseau de la santé et des services sociaux. Ceci m’amène à poser des questions aux personnes que je suis appelée à côtoyer afin de bien comprendre leur réalité. Je m’allie aussi à d’autres qui ont des expertises complémentaires à la mienne. Il est des plus intéressant de pouvoir discuter avec d’autres collègues gestionnaires de risques en sachant qu’ils ont des formations et des expériences différentes, ceci enrichit les échanges et les points de vues.


ENTREVUE

Comment votre profession a-t-elle évoluée à travers le temps? La gestion des risques est présente depuis longtemps au sein des établissements, mais ce secteur d’activités a connu une évolution notable au cours de la dernière décennie. Après avoir longtemps été associé à la notion d’assurance, à la sécurité des employés puis à celle des usagers, le concept de gestion des risques englobe dorénavant des préoccupations liées à la gouvernance, à la sécurité des actifs informationnels, etc. Par ailleurs, la gestion des risques s’inscrit dans un processus d’amélioration continue de la qualité et va jusqu’à englober l’ensemble des activités d’un établissement de santé et de services sociaux. La tendance est définitivement à la gestion intégrée des risques. C’est donc dans ce contexte que la profession de gestionnaire de risques a évoluée.

Quel est votre rôle au sein de l’hôpital ou de l’établissement de santé dans lequel vous œuvrez? Bien qu’il existe différentes variations entre les établissements du réseau, le gestionnaire de risques assure la coordination et le suivi de la prestation sécuritaire des soins et des services aux usagers. Mon rôle consiste à développer et maintenir une culture de sécurité au sein de l’organisation. Je vois à coordonner la mise en œuvre d’un programme de gestion intégrée des risques qui comprend un cadre juridique ainsi que différentes activités. J’agis également en tant que responsable du comité de gestion des risques et j’effectue les différents suivis qui en découlent. D’autre part, j’effectue la production de bilans statistiques et le suivi d’indicateurs pour différentes instances, notamment le comité de vigilance et de la qualité. Lors d’événements sentinelle, je procède aux enquêtes et j’assure le suivi des recommandations. Je suis également appelée à superviser le processus de divulgation. Finalement, j’assume un rôle de formation auprès du nouveau personnel ainsi que des équipes de travail quant à la gestion des risques.

Comment se déroule une journée type? Bien qu’il n’y ait pas de journée type, certaines tâches sont récurrentes comme le traitement des formulaires de déclaration d’événements et les suivis qui en découlent auprès des gestionnaires. En fonction des événements, je peux être appelée à effectuer des enquêtes. Je prends alors connaissance du dossier et je rencontre le gestionnaire du secteur concerné pour

connaître les actions qu’il a posées jusqu’à maintenant. Ensemble, nous établissons les prochaines étapes pour l’analyse de l’événement. À d’autres moments, je rencontre des équipes ou des nouveaux employés pour les sensibiliser à la gestion des risques. J’analyse également les données statistiques issues des déclarations d’événements afin d’observer les tendances et valider si certaines améliorations permettent de diminuer les accidents.

Avec qui êtes-vous appelée à travailler (clientèle, autres corps de métier)? À la base, je fais partie d’une équipe dédiée à la qualité au sein de l’organisation et je travaille donc en étroite collaboration avec les conseillères en amélioration continue. Mon travail s’effectue également en étroite collaboration avec la direction des soins infirmiers. Un aspect que j’apprécie énormément de mon travail, c’est de pouvoir être appelée à travailler avec toute personne de l’organisation ainsi que la clientèle. Bien que mes principaux interlocuteurs soient les gestionnaires, je rencontre des gens de tous les secteurs d’activités. Je travaille également en collaboration avec le commissaire local aux plaintes et à la qualité des services. À l’occasion, je suis directement en contact avec les usagers et leur famille, notamment afin de compléter une démarche de divulgation.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre travail? Échanger avec les gens et les aider dans une situation difficile qu’ils ont pu vivre afin que tous en ressortent grandis. C’est également très motivant de savoir que je peux contribuer à l’amélioration de la sécurité des soins et services au bénéfice des usagers.

Quel est le plus grand défi que vous ayez eu à relever dans votre travail? Actuellement, je dirais que mon défi est de faire en sorte que la déclaration des événements soit vue comme une opportunité d’amélioration et d’apprentissage par toutes les personnes qui travaillent au CSSS et que l’analyse des événements s’intègre aux activités quotidiennes des équipes de travail. Merci beaucoup Mme Leblanc de nous avoir accordé cette entrevue!

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À VOTRE SANTÉ

Santé et sécurité au travail: prévenir plutôt que guérir Par Julie Bouthillette, AMA, CSSS La Pommeraie

Voici le dernier article de la série concernant la santé et la sécurité au travail. Nous y verrons les exercices à faire au bureau pour éviter ou même soulager les maux occasionnés par une position assise prolongée. Ces exercices permettent également d’activer la colonne vertébrale et ainsi prévenir la compression des disques vertébraux. Deux routines sont proposées par l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales (ASSTSAS). Les routines d’exercices sont accessibles sur les sites Internet suivants : L’ASSTSAS http://www.asstsas.qc.ca/dossiers-thematiques/ amenagement-ergonomie/bureau-administration/ ergonomie-du-bureau.html L’APSAM http://www.apsam.com/site.asp?page=element&nIDEl ement=2372 La routine courte (2,5 min.) devrait être faite lors des pauses le matin et l’après-midi ou lors de la manifestation d’inconfort, tandis que la routine longue (8 min.) pourrait être pratiquée en milieu et en fin de journée. La routine courte est composée des exercices suivants (voir la description des exercices dans la routine longue) : 1. Rotation des épaules (5 fois vers l’avant et 5 fois vers l’arrière; 2. Chat (dos arrondi); 3. Rotation/inclinaison du tronc; 4. Flexion/extension du membre supérieur. Et voici les exercices de la routine longue : 1. Rotation partielle du cou Debout ou assis, faire des rotations du cou sans toutefois aller vers l’extension complète du cou. 2. Rotation des épaules Debout, la tête en position neutre (la tête demeure bien droite), envoyer les épaules vers l’avant 5 fois et vers l’arrière 5 fois. Relâcher lorsque les épaules sont au point le plus bas de la rotation.

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3. Chat (dos arrondi) Les pieds près d’une table ou d’un bureau de travail, faire une hyperextension du tronc, puis éloigner un peu les pieds pour faire une hypercyphose (dos rond), 5 secondes par position, répéter l’exercice 3 fois. 4. Flexion/extension croisées Les mains en appui sur la table, élever une jambe et le bras opposé en gardant appui sur la table d’une main. Changer de côté et répéter 10 fois. 5. Rotation/inclinaison du tronc En gardant les pieds fixes, faire une rotation du tronc d’un côté en tendant le bras de la jambe opposée. Répéter 5 fois de chaque côté. 6. Flexion/extension du membre supérieur Joindre le dos des mains et toucher le sternum avec le bout des doigts en faisant simultanément une légère flexion du tronc. Ensuite, ouvrir les bras vers l’arrière avec les poignets en extension en bombant le torse : la gravité aide à accentuer ce mouvement. Répéter 5 fois. 7. Rotation des hanches Les mains sur les hanches, garder les épaules fixes et faire des rotations de hanches en gardant les pieds fixes. Faire 3 rotations de chaque côté.


À VOTRE SANTÉ 8. Étirement du quadriceps Debout sur un pied avec une main en appui, saisir une cheville et la tirer vers soi. Répéter 3 fois pour chaque jambe.

CHRONIQUE MULTIMÉDIA

9. Étirement de l’ischio-jambier Debout, tendre une jambe vers l’avant en levant les orteils, puis fléchir le tronc au-dessus de la jambe tendue. Répéter 3 fois pour chaque jambe.

Lien internet

10. Flexion/extension du membre inférieur Pousser une chaise contre la table de travail afin de profiter d’un appui stable vers l’avant. Les mains appuyées sur le dossier de la chaise, commencer par une flexion des genoux. Descendre jusqu’où on est capable, selon notre force, notre poids et notre endurance. En se relevant, on se met sur la pointe des pieds (toujours en s’appuyant sur la chaise pour garder l’équilibre). Répéter 5 fois.

Par Julie Bouthillette, AMA, CSSS La Pommeraie

Passeport santé Site d’intérêt général sur la santé. Vous y retrouverez des informations sur une multitude de pathologies (symptômes, causes, traitements médicaux et approches complémentaires, etc). Vous découvrirez également des conseils sur la nutrition, la grossesse et la périnatalité, des actualités médicales et des suggestions pour améliorer votre qualité de vie. www.passeportsante.net

11. Rotation des poignets Maintenir les mains ouvertes et faire des rotations avec les poignets. Faire 5 rotations dans chaque sens. 12. Extension/flexion des doigts Ouvrir la main comme une fleur et ensuite serrer le poing. Répéter 5 fois. 13. Marche olympique sur place Marche sur place en pointant un pied et en tournant la hanche vers l’intérieur. Mobiliser les bras pour plus d’effet. Un tapis absorbant pourrait éliminer le besoin de souliers et être plus confortable. Faire 1 minute de marche. 14. Respirations profondes Debout, inspirer profondément de 3 à 5 fois pour prendre le maximum d’air dans l’abdomen (ensuite le thorax), puis expirer doucement. Voilà, il ne vous reste plus qu’à vous mettre à l’action!! Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le document source de cette série d’articles sur la santé au travail ou à communiquer directement avec l’ASSTSAS (www.asstsas.qc.ca) ou avec le service de santé et sécurité au travail de votre établissement. Source : Ergonomie du bureau, produit par l’ASSTSAS (Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales, 124 pages, disponible sur le site de l’ASSTSAS (www. asstsas.qc.ca)

Application pour téléphones intelligents et tablettes 7 minutes workout Cette application vous permettra de faire 7 minutes d’activité physique, à raison de 30 secondes d’un exercice, 10 secondes de repos. Une vidéo nous fait la démonstration de l’activité proposée et un chronomètre nous indique le temps restant. Offert en anglais et en français (différentes versions de l’application). Application gratuite.

Respirelax Guide respiratoire pour iPhone, iPad et iPhone. Il vous guide dans vos respirations, selon que vous vouliez adopter un rythme respiratoire relaxant ou dynamisant. Bon outil de gestion du stress. Application gratuite.

Relax melodies Application qui vous permet de vous composer une musique relaxante à l’aide de sons variés (pluie, rivière, oiseaux, feu de camp…). L’application contient également une minuterie si votre période de détente est limitée. Application gratuite.

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BULLETIN DU SUCCÈS

Agissez-vous comme un architecte ou un pompier? Par Patrick Leroux CSP Depuis que vous êtes adulte, combien de temps avez-vous consacré à planifier votre vie? Un peu, pas beaucoup ou pas du tout? En d’autres mots, agissez-vous comme un architecte ou comme un pompier? Avant d’ériger une maison, un édifice ou une bâtisse quelconque, il y a toujours un architecte qui prend bien soin de planifier toutes les phases du projet. C’est seulement une fois qu’il a mis ses idées sur papier que la construction peut commencer. Jamais un entrepreneur en construction ne penserait construire un édifice sans un plan détaillé.

Le pompier, de son côté, attend patiemment que l’alarme sonne avant de réagir. Sans alarme, il ne se passe rien (oui je sais, certains font de la prévention et c’est très bien ainsi). Il est dépendant des conditions extérieures pour faire son travail. J’admets que la poussée d’adrénaline qu’il a lorsqu’il est appelé pour éteindre un feu doit être fantastique, mais lorsqu’il arrive au boulot le matin, il n’a aucune idée de ce qui l’attend dans sa journée. Et le lendemain matin, le même scénario se reproduit. Il est toujours en mode attente et réaction. Malheureusement, bien des gens dans notre société gèrent leur vie comme des pompiers. Est-ce que l’attrait pour les pompiers vient du fait que bien des pompiers sont considérés comme des héros ? Il est quand même rare d’entendre des histoires sur un architecte qui a joué les héros ! Trop de gens travaillent malheureusement sur l’urgent plutôt que sur l’important. Ils sont réactifs plutôt que proactifs. Ils avancent dans la vie sans avoir aucune idée de ce qui les attend la semaine, le mois ou les années à venir. Vont-ils devenir indépendants financièrement un jour ? Peut-être, s’ils sont très chanceux ! Ils n’ont jamais pris le temps de planifier leur vie. Ils vivent au jour le jour. Le problème des gens qui n’ont pas de projets dans la vie, c’est qu’ils sont souvent l’objet du projet des autres. Et les architectes eux, vont-ils devenir financièrement indépendants ? Oui, s’ils le décident et font des plans pour y arriver. Ces derniers ne laissent rien au hasard. Il est quand même incroyable de constater que bien des gens planifient un mariage, une fête d’enfants ou tout simplement des vacances avec plus de soin qu’ils n’en prennent pour planifier leur vie. Oui je vous l’accorde, le plaisir et le divertissement sont plus attrayants et plus faciles que le changement. Mais quel type de planification aura le plus d’impact positif sur votre des-

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tinée croyez-vous? Bien gérer son temps et ses priorités, c’est apprendre à choisir plutôt qu’à subir. Rappelez-vous toujours que tout dans la vie, est une question de choix. Vos choix d’hier ont déterminé votre situation actuelle et vos choix d’aujourd’hui influenceront votre situation de demain. Choisissez donc de planifier votre vie selon vos besoins et vos désirs plutôt que de la subir. Comme un architecte, mettez sur papier le plan de votre vie. Posez-vous les questions suivantes : Que désirez-vous faire comme travail dans 5-10-15 ans d’ici? Désirez-vous des enfants? Combien? Dans quelle condition physique aimeriez-vous être? Dans quel genre de quartier et de maison aimeriez-vous habiter? Quelle voiture aimeriez-vous conduire? De quel genre d’amis aimeriezvous être entourés? Quels pays aimeriez-vous visiter? Quels défis personnels aimeriez-vous accomplir? Quel livre aimeriez-vous écrire? Etc. En conclusion, décidez dès maintenant d’être proactifs plutôt que réactifs. Réalisez que la vie est courte et que vous n’êtes pas éternels. Prenez le temps de planifier votre avenir immédiatement. Laissez tomber votre uniforme de pompier et devenez l’architecte/héros de votre vie! Patrick Leroux CSP est conférencier professionnel et auteur de huit livres sur la motivation et les stratégies du succès. Vous pouvez le rejoindre au 450-932-3240 ou au 1-888-993-8882 et vous inscrire gratuitement à son bulletin du succès en cliquant sur www.patrickleroux.com <http://www.patrickleroux.com>


LA RELÈVE

Collège O’Sullivan de Montréal Mon parcours, boucler la boucle, d’étudiante à enseignante Par Sarah-Danielle Faustin, AM, professeur de stages cliniques

C’est à l’âge de 16 ans, diplôme en poche, que, très enthousiaste je fis mon entrée au CÉGEP ÉdouardMontpetit. Étant encore jeune et désorientée, je n’avais aucune idée de ce que je désirais faire plus tard. J’ai donc opté pour la branche des indécis et j’ai entrepris un DEC en sciences humaines. Au bout d’un an, incluant un changement d’établissement pour le Collège Dawson, n’ayant pas encore trouvé ma voie, je pris la décision de prendre une année sabbatique et tenter le marché du travail. N’ayant pratiquement aucune expérience de travail et ne possédant qu’un secondaire cinq, les opportunités d’emploi s’offrant à moi n’était pas des plus alléchantes. J’ai donc occupé plusieurs postes allant de vendeuse de boutique à commis de dépanneur. C’est alors que j’ai commencé à éplucher les différents livres sur les programmes techniques au collégial pour me trouver une nouvelle orientation plus stimulante. Un jour à son retour du travail, ma mère me remet de la documentation sur le programme d’archives médicales. Elle m’explique qu’elle siège sur le comité multidisciplinaire, de l’hôpital qui l’emploie, avec une archiviste et que celle-ci semble beaucoup apprécier sa profession. Je promets à ma mère de prendre cette option en considération et me renseigne sur les tâches et fonctions d’une archiviste médicale. Trouvant le programme intéressant et constatant un taux de placement de presque 100%, je m’y suis inscrite au Collège Ahuntsic. C’est donc à l’automne 2001 que j’entrepris un DEC en archives médicales. Ces années restent pour moi gravées comme les plus mémorables. J’ai eu l’opportunité de développer des liens marquants avec mes pairs et d’acquérir de nouvelles connaissances dans plusieurs domaines. Les cours de terminologie, biologie et médecine, m’ont permis d’avoir une bonne connaissance de la santé; ceux d’accès à l’information m’ont ouvert des connaissances juridiques, alors que les cours d’introduction à la profession, introduction au CLSC, analyse, codage et plusieurs autres m’ont dotée d’une connaissance générale de la profession

ainsi que d’une méthodologie de travail. Après mon stage de troisième année, j’étais finalement prête à entreprendre ma carrière. Celle-ci débuta à l’Hôpital Royal-Victoria du CUSM où je travaillais de soir. Comme la majorité des nouvelles diplômées, ma première tâche fut l’analyse du dossier. Après quelques mois, je débute la tâche que je préfère, c’est-à-dire le codage. J’ai aussi pu participer à des projets spéciaux ainsi qu’à la divulgation de l’information. Au fil des années, j’ai perfectionné mon codage et j’ai pris confiance en mes capacités. J’ai alors entrepris un deuxième emploi à temps partiel avec la compagnie Archi-Médic inc. où je suis devenue chef d’équipe. Cet emploi m’a permis d’aller coder dans différents centres hospitaliers du Québec me donnant la possibilité de voyager dans des endroits que je n’aurais probablement jamais visités tels que Rouyn-Noranda ou Chisasibi. Quelques années plus tard, une nouvelle opportunité s’est présentée à moi et j’ai décidé de tenter ma chance comme enseignante en archives médicales au Collège O’Sullivan de Montréal. Après ma première année d’enseignement, je suis allée remplacer la chef de service du département accueil-archives-bibliothèque de l’Hôpital MontSinaï pendant l’été. J’y suis par la suite retournée l’été suivant en tant que consultante pour initier le nouveau chef, qui est mon ancien étudiant, établir de nouvelles procédures et procéder à la destruction et à l’épuration de vieux dossiers. Il y a maintenant 4 ans que je supervise, avec grand bonheur, les stages de troisième année et transmets ma passion ainsi que mes connaissances aux futurs archivistes. J’ai conservé une place à temps partiel à l’Hôpital Royal-Victoria et prends quelques contrats de temps en temps avec Archi-Médic. J’adore ma profession que je trouve rigoureuse, stimulante et remplie de nouveaux défis. En guise de conclusion, je tiens à encourager les étudiants qui complètent présentement leur technique d’archives médicales, malgré que le chemin semble parfois ardu, la fin justifie les efforts et rend le fruit de votre labeur encore plus exquis. J’envoie donc à chacun et chacune de notre relève une pensée positive et vous souhaite la réussite.

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LA RELÈVE

Collège Laflèche Un programme dans le feu de l’action!

Des nouvelles du Cégep de L’Assomption

Par Véronique Smith, AM, coordonnatrice du programme et des stages en archives médicales

Par Pierrette Nadeau, AMA, enseignante

La rentrée scolaire au Collège Laflèche pour le programme en archives médicales a été des plus «explosives »! En effet, nous sommes sorties de notre coquille afin de faire connaître davantage ce qu’est le métier d’archiviste médical pour que tombent les mythes qui nous collent à la peau depuis plusieurs années.

Étant enseignante en archives médicales, je supervise un stage d’accès à l’information dans les deux hôpitaux de la région soit le Centre hospitalier régional de Lanaudière à Joliette et l’Hôpital Pierre Le Gardeur à Terrebonne. Ce stage comporte deux volets :

D’abord, nous avons écrit un article dans le MAG2000 de la région de la Mauricie décrivant le cas d’une personne qui reçoit des soins de santé. De ce cas, nous avons expliqué le rôle et les tâches de l’archiviste médical. Ensuite, nous avons présenté aux conseillers en orientation de la région de la Mauricie et des régions avoisinantes les détails sur le profil d’entrée, la description des cours, les tâches de l’archiviste médical et les possibilités d’emploi, et ce, dans notre nouvel amphithéâtre. De plus, depuis l’été dernier, nous offrons au centre de formation continue du Collège Laflèche une mise à niveau de la codification à l’aide de la CIM-10CA et de la CCI. Aussi, notre collègue Annie Légaré qui a présenté une conférence dans le cadre des journées de perfectionnement de l’AGISQ voit sa formation offerte en ligne par l’AGISQ. Finalement, notre équipe de professeurs du département ont écrit un témoignage sur le site internet d’entraînement CAP SANTÉ pour remercier et saluer la conférencière Josiane Desroches qui a brillamment présenté à nos étudiants en archives médicales une conférence sur « OSER: Option

d’avoir du Succès en s’Engageant vers la Réussite ».

h t t p : / / w w w. e n t r a i n e m e n t c a p s a n t e . c o m / l a deacuteleacutegation-cap-santeacute.html.

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Cette activité d’apprentissage dans un établissement de santé permet aux étudiants d’assurer l’accès à l’information et la protection des droits des usagers. Il s’agit maintenant pour les étudiants de répondre à de «vraies demandes » d’accès reçues en milieu de stage et de recevoir s’il y a lieu « de vrais usagers ». De plus, les étudiants réaliseront une activité de sensibilisation à la confidentialité des informations touchant les usagers et ce, en collaboration avec les intervenants du centre hospitalier. Permettezmoi de vous en dire un peu plus sur ce sujet. Dans chacun des centres de stage, un comité de confidentialité et de sécurité des actifs informationnels a été créé réunissant des archivistes médicales du CSSS ainsi que le responsable de la sécurité en informatique. Comme enseignante, je participe à ce comité afin d’organiser la semaine de la confidentialité dans chacun des centres de stage. Comme on le sait, cette semaine est organisée par l’AGISQ tous les deux ans pour les intervenants de tous les établissements de santé. But : Les étudiants doivent réaliser une activité afin d’informer les intervenants de l’importance du respect de la confidentialité, du secret professionnel et du respect de la vie privée des usagers. Ils doivent aussi démontrer les conséquences possibles d’un bris de confidentialité. Par exemple, l’année passée à l’HPLG, on nous a demandé de sensibiliser les intervenants au respect de la vie privée et à la confidentialité pour tout ce qui touchait spécifiquement les médias sociaux tels Twitter, Facebook, Instagram, etc.


LA RELÈVE Exemples d’ activités produites : • •

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Diaporama d’environ 5 à 10 minutes à l’intention de tous les intervenants; messages de sensibilisation à la confidentialité. Ces affiches ont été créées sous forme de questions-réponses ou d’autres furent purement promotionnelles; Création d’un signet pouvant être remis aux intervenants pendant la semaine de la confidentialité; Rédaction de messages (brèves capsules) traitant de ce sujet. Ces messages peuvent être transmis via les postes de travail informatisés des intervenants; Calendrier de confidentialité; Brochures pour les nouveaux employés; Messages de confidentialité sous forme d’aimant; Affiches représentant des panneaux de signalisation, non pas routiers, mais reliés à la confidentialité.

Par la suite, les étudiants doivent présenter les outils créés au comité de confidentialité du centre hospitalier. Ils seront utilisés s’il y a lieu pendant la semaine de la confidentialité. Ils participent aussi toujours aux activités organisées par les archivistes du milieu constituant ainsi un véritable partenariat. Ils sont donc directement impliqués dans les activités du centre de stage, ce qui constitue en soi une expérience très enrichissante pour eux. On peut dire sans se tromper que nos étudiants seront prêts à participer dans leur futur emploi à l’organisation d’une telle semaine.

Nouvelles fonctions Sonia Cayouette auparavant au CSSS Jonquière occupe depuis peu les fonctions de registraire en oncologie au CSSS de Chicoutimi. Christelle Pelbois est chef des services accueil-archives et centre des rendez-vous au CSSS Pierre-de-Saurel. Antérieurement, elle a occupé le poste d’archiviste-chef au Centre de soins prolongés Grace-Dart de Montréal. Jessica Nadeau, auparavant au CSSS Beauce, travaille depuis septembre dernier comme assistante chef des archives au CSSS Champlain-Charles Le Moyne de Longueuil.

Retraite Monique Desrosiers, agente de recherche-archiviste médicale à la direction de la gestion intégrée de l’information au MSSS prendra sa retraite le 12 décembre prochain.

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J’en profite pour remercier les responsables en archives médicales qui permettent à nos étudiants de participer à l’organisation de telles activités. Je remercie Mmes Isabelle Dugas et Claire Sarrazin pour leur ouverture et leur si précieuse collaboration. Le matériel créé m’impressionne chaque année tant par leur originalité que par la pertinence des sujets traités. Cette activité d’apprentissage étant produite pendant le stage «L’archiviste médical et la divulgation 3 », il va de soi que je doive aussi procéder à son évaluation comme tout autre travail à remettre ou examen suivant des critères préalablement définis. Il m’apparaît important de bien préparer nos étudiants à participer à la semaine de sensibilisation à la confidentialité. Étant reconnues pour notre expertise professionnelle en la matière, nous nous devons comme archivistes médicales d’y participer et de contribuer à sa réussite. Cette tâche professionnelle nous revient, ne l’oublions pas.

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NOS PUBLICATIONS

L’AGISQ a mis sur le marché des guides de normalisation de techniques en archives médicales. La plupart se vendent sous forme de fascicule, format 8 ½ x 11, boudiné avec couverture plastifiée. Les titres disponibles sont les suivants1: Publications Quantité Membre Non-membre Total 5- Traitement du dossier médical de l’enfant...(adoption) (révision 2001)

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28.00$

41.00$

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8- Analyse du dossier de santé (1988) ________ 14.50$ non-disp. _________ 10- Guide pour manuel de normes et pratique de gestion (1982)

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7.50$

12.50$

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11- Programme d’appréciation de la qualité (S.A.M.) (1989)

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15.50$

non-disp.

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23- Établissement, normes de productivité pour tâches (S.A.M.) (1986)

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10.75$

14.75$

_________

25- Gestion et entreposage des dossiers médicaux (CRSSS-03) (1986)

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18.75$

27.75$

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28- Analyse de tâches (1990) (toujours à jour en 2000) ________ 23.00$ 33.00$ _________ 37- Protection du majeur inapte (révision 2005) ________ 32.50$ 41.50$ _________ 39- Guide de rédaction d’une politique - dossiers des usagers en CLSC (révision 2000)

________

50.00$

61.00$

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56- Guide sur la gestion des risques (révision 2005) ________ 32.50$ 41.50$ _________ 58- Guide de gestion des dossiers des usagers en milieu scolaire (1995)

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53.50$

68.50$

_________

68- Préparation d’un témoignage pour le tribunal (2005)

________

32.50$

41.50$

_________

68A – Preparing to testify in court (2005) ________ 35.75$ 44.75$ _________ 69 - Que faire en cas de décès (2004) ________ 40.00$ 60.00$ _________ 71 - Analyse du dossier bio-psychosocial en CSSS (mission CLSC) (révision 2006)

________

32.50$

41.50$

_________

71A – Bio-psychosocial Health Record Analysis in a CSSS … (June 2006)

________

35.75$

44.75$

_________

72 – Auto-évaluation d’un service d’archives médicales (révision 2006)

________

40.50$

59.50$

_________

73 – L’archiviste médicale en CSSS dans la mission CLSC (révision 2007)

________

40.50$

59.50$

_________

74 – Lexique de termes médicaux (révision 2007) ________ 35.00$ 45.00$ _________ 76 – Accès à l’information contenue au dossier de l’usager (révision 2008)

________

40.00$

60.00$

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78 – Évaluation par critères explicites (révision 2009) ________ 40.00$ 60.00$ _________ 79 – Gestion des dossiers des usagers en centre d’hébergement, (septembre 2012)

________

28.50$

41.75$

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80 - Index des sujets étudiés par critères explicites (révision mars 2013)

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25.50$

35.50$

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CO- Journal Inter Agisq - abonnement annuel ________ gratuit 30,00$ _________ Total _________

Toutes ces publications sont taxables. Nous ajouterons donc 5% de T.P.S. ainsi que les frais de poste et de manutention. Ne pas envoyer le paiement, nous vous facturerons. Aucun remboursement

Nom: __________________________________________________ # de membre __________ Adresse: _____________________________________________________ Code postal: ________________________ Téléphone : ____________________________

Adresse de retour : Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ) 5104, boulevard Bourque, bureau 104 Sherbrooke (Québec) J1N 2K7

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Le détail de chacune des publications est disponible sur le site Internet de l’AGISQ à l’adresse suivante : www.agisq-quebec.ca

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