La statuaire du ByèriUn emblème de l’art traditionnel fang

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plupart un corps massif et compact au volume surdimensionné, particulièrement la tête, la partie la plus représentative. La disproportion de la tête la désigne comme le siège de l’intelligence, de la lucidité et de l’éveil mystique. Elle est surmontée d’une coiffure finement ciselée en forme de nattes, se rabattant sur la nuque selon certains sous-groupes, car les types de statuettes varient énormément, selon que l’on soit chez les Bulu, les Betsi, les Mvaï ou les chez les Okak. On peut toutefois, en déceler des attributs standard car il existe, comme le fait remarquer Falgayrettes-Leveau, des « éléments tangibles permettant de déterminer avec certitude les apparentements, et les éventuelles évolutions ou transformations stylistiques »6. Le front en quart de sphère reste très bombé, le regard très expressif et bien fixe, les yeux clos, la bouche esquissée d’une fente étroite et arquée. Le cou et le menton sont très allongés, et le nombril bien représentatif. Les organes sexuels sont ostensiblement figurés dans le but d’évoquer l’idée de reproduction et une certaine sensualité. Les membres inférieurs tout comme les mains sont robustes et voudraient produire une certaine idée de puissance et de virilité. Afin de leur donner un éclat brillant, la pièce est enduite de patine noire ou d’huile de palme mélangée à beaucoup d’autres substances. Là encore il y a plusieurs variétés, tout dépendant des matériaux, c’est-à-dire du type d’arbre utilisé, et de l’imagination de l’artiste.

Fig. 1 : Tête de byèri sur un sac

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Falgayrettes-Leveau (Christiane), « Pour un autre regard sur l’art fang », [Chapitre : De l’esthétique] in Fang, Paris, Dapper, 2001, p. 121.

ScienceSud N°2, Année 2009

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