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Dans la bibliothèque d’un savant : regards croisés entre le Portugal, l’Allemagne et la France Por Jean-Louis Georget, Richard Kuba e Egídia Souto Habitat/civilização e os sentidos da existência Viegas Guerreiro a propósito da ideia de “ raça” de Oliveira Martins
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Qu ’est-ce qui peut amener des ethnologues européens, allemands ou français, à venir dans la bibliothèque de Manuel Viegas Guerreiro, dans ce site somptueux et préservé qu’est le petit bourg de Querença ? D’abord l’intérêt pour l’ethnologie portugaise, mais aussi les projets de recherche tels qu’ils se sont développés ces dernières années entre l’université de la Sorbonne Nouvelle et l’Institut Frobenius de Francfort en intégrant peu à peu les savoirs lusophones, comme lors du colloque « Mythes des origines, point de rencontre en philosophies européenne et africaine » co-organisé avec l’université de Porto en octobre 20201 . L’ethnologie européenne, y compris portugaise, reste peu connue en France et en Allemagne : elle est trop souvent regardée par le filtre anglo-saxon, sans savoir, à une époque où la place du continent dans le monde devient stratégique, comment les différentes ethnologies continentales se sont rencontrées et entremêlées, loin de la singularité nationale de chacune d’elles qui a été narrée dans de nombreux ouvrages d’histoire de l’ethnologie. Ce qui a été laissé de côté, ce sont précisément les traces et les histoires communes de cette histoire continentale. Dans les projets menés ces dernières années dans le domaine franco-allemand, à savoir celui sur l’histoire croisée des ethnologies allemande et française, mais aussi sur les rapports entre ethnologie et préhistoire, sont venus s’ajouter des entreprises qui ont enrichi la vision du champ ethnographique. Elles ont conduit à une collaboration avec des acteurs majeurs de l’ethnologie portugaise, les musées
* Universidade Sorbonne Nouvelle e Instituto Frobenius, Goethe University ** Instituto Frobenius, Goethe University *** Universidade Sorbonne Nouvelle
1 Jean-Louis Georget, Richard Kuba et Egidia Souto (éditeurs) África - Mitos de Origem, Vol. 1 N.º 35 (2021), Revista Africana Studia, CEAUP, Faculdade de Letras da Universidade do Porto. https://ojs.letras.up.pt/index.php/AfricanaStudia/issue/view/740
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d’ethnologie de Lisbonne et de Coimbra, l’université de Porto, le musée de Foz Côa, classé au patrimoine de l’UNESCO, et la fondation Manuel Viegas Guerreiro. Des possibilités sont apparues tant les ressemblances et analogies entre les pratiques ethnologiques semblaient pertinentes. Dans le cadre de ce travail institutionnel se dessinent pour l’année 2023 deux concrétisations de ce travail qui se met en place : une exposition pour 2022-24 de la collection Frobenius, déjà montrée dans le cadre de nos projets à Berlin, Dakar, Mexico, Zurich à Foz Côa, donnant l’occasion d’un travail plus approfondi entre chercheurs portugais, allemands et français ; le dépôt auprès de l’université franco-allemande d’un projet d’école doctorale sur le thème des musées ethnologiques qui, outre les partenaires traditionnels que sont la France et l’Allemagne, comprendra cette fois-ci le Portugal. Ces projets sont en bonne voie. Ce travail de coopération a par ailleurs débuté dans la bibliothèque de l’éminent ethnologue qu’est Manuel Viegas Guerreiro. En effet, l’idée de rapprocher et de comparer les ethnologies européennes semble pouvoir être un projet porteur pour les années à venir. Si l’on y regarde bien, la bibliothèque de Querença est un microcosme des multiples facettes et de la pensée universaliste que recèle cette ethnologie continentale et que pratiquait déjà à sa façon Manuel Viegas Guerreiro. En effet, ce lieu témoigne d’un savoir très large qui s’ancre dans de multiples domaines, la littérature, avec tous les ouvrages de l’antiquité classiques, depuis les philosophies de Platon et Sénèque jusqu’à l’histoire de Tacite jusqu’au travaux ethnographiques les plus savants, puisqu’il compte parmi les références incontournables de l’ethnologie portugaises. Il est à noter que la fondation, en conservant cette bibliothèque, fait un travail de mémoire très important et souvent négligé de nos jours, tant l’archéologie du savoir est centrale, pas seulement celle qui fonde nos disciplines et pour laquelle nous avons beaucoup à apprendre de ce qui se déroule ici, mais aussi de cette généalogie propre à chaque chercheur et que l’on ne peut reconstituer.
Une bibliothèque microcosme des multiples facettes de Manuel Viegas Guerreiro Or à bien regarder la bibliothèque de Manuel Viegas Guerreiro, les influences sont multiples. Il y a Bronislav Malinowski pour la méthode ou Franz Boas, qui soulignait avec raison que chaque culture est le produit d'une histoire contingente, comme s ’en doute l’est chacune des ethnologies de nos pays respectifs. Puis il y a les ouvrages en langue française, comme les œuvres nombreuses de Jean-Jacques Rousseau dont le naturalisme est dans le champ de l’ethnologie française la condition même de l’existence de la discipline, comme peut l’être Johann Gottfried Herder en Allemagne. Il y a naturellement les grands classiques, comme Marcel Mauss avec l’essai sur le don (1925) et le Manuel d’ethnographie (1947), Arnold Van Gennep avec les Rites de passage (1909), indispensable pour essayer d’écrire cette histoire croisée de l’ethnologie continentale, André Leroi-Gourhan, sans doute l’un des plus grands préhistoriens de son temps, qui a mis en évidence les questionnements qui peuvent exister, à tort ou à raison, entre la préhistoire et
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l’ethnologie. Il y a naturellement le géant qu’est Lévi-Strauss, qui rejoint sans doute Manuel Viegas Guerreiro par l’amour de la langue et du style, partout présent ici au Portugal, à travers l’ouvrage majeur qu’est Tristes tropiques (1955), peut-être le seul best-seller de l’histoire de l’ethnologie. Mais la pensée est également présente dans cette bibliothèque. Les ouvrages présents le sont en langue française, espagnole ou portugaise, ce qui souligne l’importance de ces travaux mutuels où la traduction joue un rôle central. Il n’est en effet pas possible d’exprimer de manière aussi nuancée dans une autre langue ce que nous pouvons dire dans la nôtre et l’ethnologie européenne a toujours parlé des langues multiples. On trouve dans cette bibliothèque des grands classiques de la littérature allemande comme le Faust de Goethe (1790), des auteurs comme Stefan Zweig avec son œuvre universelle qu’est Le Monde d’hier, (1943) Heinrich Böll, écrivain et observateur attentif de l’Allemagne des années 1970, Franz Werfel mais aussi des ethnologues allemands comme Richard Thurnwald (1934), grand spécialiste de l’Afrique, ou encore Leo Frobenius avec L’Histoire de la civilisation (1936), dont l’institut situé à Francfort et qui travaillait comme Guerreiro à confondre sa vie avec son aventure scientifique. Manuel Viegas Guerreiro a suivi les travaux de l’ethnologue portugais Leite de Vasconcelos en ceci que sa bibliothèque regorge également de littérature orale, d’auteurs classiques portugais peu étudiés à son époque. Nous pouvons noter que Leite de Vasconcelos 2 est né le même mois de la même année que Franz Boas, à savoir en 1858. C’est une coïncidence qui a certainement marqué Leite de Vasconcelos, puis son disciple Manuel Viegas Guerreiro qui défendait l’idée que les Portugais ont toujours été extrêmement européens3. Contrairement à d’autres, la plupart des anthropologues portugais lisent et parlent à cette époque plusieurs langues étrangères. Ils sont donc familiers des textes français, anglais et allemands contemporains et maintiennent également des correspondances épistolaires avec des collègues au sein d’institutions étrangères importantes à ce moment précis, comme le remarque l’éminent anthropologue Joao Leal « Os antropólogos portugueses da época lêem muito e em várias línguas, estão a par dos grandes textos da época, fazem parte de sociedades científicas internacionais, vêem mesmo alguns dos seus textos publicados em Inglaterra e em França »4 .
Un travail collaboratif pour établir la cartographie d’une ethnologie européenne La bibliothèque Querença est une bonne opportunité pour mener un travail de recherche collaboratif et pluridisciplinaire pour dessiner la cartographie d’ une ethnologie européenne qui s’éloigne de tout ethnocentrisme européen.
2 Manuel Viegas Guerreiro, “Notas para uma Biografia do Doutor José Leite de Vasconcelos”, Revista Lusitana (n.s.) 12, 1994, p.53-79. 3 Cf, Francisco Melo Ferreira, Manuel Viegas Guerreiro Fotobiografia, Querença, Fundação MVG, 2006. 4 João Leal, Antropologia em Portugal Mestres, Percursos, Transições, Lisboa, Livros Horizonte, 2006, p. 135.
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Mais l’héritage de Manuel Viegas Guerreiro comprend beaucoup plus que sa bibliothèque savante : son instrument de travail principal est la boîte d’outils de tout ethnologue qui consiste à documenter ses recherches de terrain. Les archives d’ un ethnologue reflètent sa méthode de travail et renferment les données primaires de ses recherches, ses journaux de terrain, ses carnets de notes et souvent aussi une documentation visuelle au moyen de croquis et de photographies. Il s'agit par conséquent de données brutes issues de sa recherche qui n'ont pas encore été nécessairement modifiées par la sélection et l’arrangement spécifique qu ’exige une publication. On estime que seul un quart des informations collectées se retrouve finalement dans les publications. Il s’agit donc d’une mine d’or pour des recherches à venir. Souvent les archives contiennent aussi une correspondance scientifique reflétant le tissu des réseaux nationaux et internationaux d’un chercheur et par conséquent ses intérêts spécifiques. Certes ce dernier aspect est central pour l’histoire de la discipline, mais aussi au-delà pour comprendre l’histoire des idées d’une époque entière. Pour ce qui concerne les grands anthropologues tels Manuel Viegas Guerreiro, il faut bien noter qu’on est assis sur les épaules de géants. Nombre d’idées et de théories présentées comme des nouveautés sur le marché académique ont souvent déjà été pensées, parfois de manière plus consistante. Rentrer dans l’histoire d’ une science comme la nôtre est parfois un excellent exercice d’humilité. La communauté des scientifiques européens ne fut pas la seule à s’intéresser à ce genre d’archives. Le public captif pour ce qui concerne les matériaux que Manuel Viegas Guerreiro a collectés en Afrique, ce sont les sociétés avec lesquelles il a travaillé et les descendants de ses interlocuteurs. Pour eux, ses photos et journaux de terrain constituent une riche mine d’informations historiques. Ce sont des sources écrites et visuelles d’une époque spécifique pendant laquelle ce genre de sources n ’était pas très fréquentes. Certes, les ontologies servant à déchiffrer et utiliser ces archives par les historiens angolais ou mozambicains de notre propre époque seront nécessairement différentes de celles pensées par Manuel Viegas Guerreiro dans les années 1950 et 1960. Bien gérer la deuxième vie d’une archive après la disparition de son auteur n’est pas une tâche facile. Il pourrait s’agir d’une tâche commune au plan européen que d’ouvrir ce genre d’archives et d’essayer de jouer autant que faire se peut la transparence par rapport à un passé colonial parfois pénible. C’est en effet à travers les archives que l’on peut comprendre la méthode de recherche et les relations entretenues avec les informateurs et les autorités des pays visités. Ce qui frappe dans les archives de Manuel Viegas Guerreiro, c’est la relation intime qu ’il a gardée avec ses origines paysannes et qui se traduit par l’acribie qu’il consacre
5 M. Guerreiro, Pitões das Júnias: esboço de monografia etnográfica, Lisboa, Serviço Nacional de Parques, Reservas e Património Paisagístico, 1981.
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à la documentation des coutumes rurales et des récits folkloriques au Portugal5 comme au Mozambique et en Angola.6 C’est une vision universaliste de la culture, malheureusement bien trop rare parmi les ethnologies européennes du 20e siècle, notamment en Allemagne ou l’ethnologie se divise en deux disciplines : la « Volkskunde »7 pour l’ethnographie des milieux ruraux allemands et la « Völkerkunde »8 pour le reste du globe. Si, à la suite d’ un archival turn inspiré par Michel Foucault et Jacques Derrida, on parle aujourd’hui de « décolonisation » des archives, elle ne concerne pas réellement la situation des archives Guerreiro, qui se présentent d’une manière exemplaire en ne hiérarchisant pas les différents terrains. Manuel Viegas Guerreiro s’est de fait positionné très clairement : en s ’inscrivant dans une tradition boasienne de relativisme culturel comme dans la tradition d’observation participante prônée par Malinowski, il a publié une critique fondée de "l'évolutionnisme systématique" d'Oliveira Martins9 et a rejeté de manière catégorique l'utilisation du concept de "race". Il a dénoncé la manière dont "le progrès scientifique des cultures européennes a naturellement généré une profonde conviction de supériorité, un ethnocentrisme effréné, qui s'est matérialisé dans les formes les plus abominables de racisme". Pour Manuel Viegas Guerreiro, le cœur et l’âme d’une culture se transmettent à travers ses récits. Il s’inscrit alors dans un grand courant européen qui, pour citer les protagonistes allemands, s’étend des frères Grimm à Leo Frobenius. Ce dernier publia entre 1921 et 1928 douze volumes de contes et récits africains10. Pour Manuel Viegas Guerreiro, la culture existe chez tous les peuples, elle la même valeur partout et il n’ y a pas de hiérarchie entre elles11, que ce soit pour ce qui concerne les récits des
6 Luísa Guerreiro Martins, Caderno de Campo Manuel Viegas Guerreiro Moçambique 1957, Centro de Estudos Africanos, Universidade do Porto, 2016. 7 Hermann Bausinger, Volkskunde ou l’ethnologie allemande, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1993. 8 Pour le cas portugais se référer à l’analyse de João Leal, op cit., p.11-12 9 M. Guerreiro, Temas de Antropologia em Oliveira Martins, Lisboa, Instituto de Cultura e Língua Portuguesa, Ministério da Educação e Cultura, 1986. 10 Leo Frobenius, Atlantis – Volksmärchen und Volksdichtungen Afrikas, 12 vol., Diederichs, Jena, 1921-1928. En partie traduit en espagnol : El Decamerón Negro, (Musas Lejanas. Mitos, Cuentos, Leyendas 1). Madrid Revista de Occidente, 1925 11 Cf Maria Lucinda Fonseca, Francisco Melo Ferreira, Manuel Viegas Guerreiro Mestre da Sabedoria do Mundo, Centro de Tradições Populares Portuguesas, Instituto de Cultura Ibero-Atlântica, Lisboa 1997. 12 M. Guerreiro, «A propriedade entre os Bochimanes de Angola», in: Finisterra, Revista Portuguesa de Geografia. Lisboa, Centro de Estudos Geográficos, 1966, vol. I, n.º1, pp. 91-98 13 Luísa Guerreiro Martins, Caderno de Campo Manuel Viegas Guerreiro Moçambique 1957, Centro de Estudos Africanos, Universidade do Porto, 2016. M. Viegas Guerreiro, Conto maconde de tema universal, da missão de estudos das Minorias étnicas do Ultramar português- 261, Abril de 1961, Lisboa 1962.
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« Bochimanes » 'Khú d'Angola12, ceux des Makonde du Mozambique13 ou encore les traditions orales et musicales du Portugal14 . Ceci est une bonne base pour développer des archives ethnographiques afin qu’elles puissent mieux servir les sociétés d’où elles proviennent et qui, souvent, n’ont pas ce type d’archives chez elles. Pour que ces archives ne deviennent pas un instrument d’oppression (Derrida) et pour éviter toute violence épistémique (Spivak)15, qui pourrait en découler par l’utilisation de systèmes de triage et de classification ou des thésaurus et mots-clés connotés culturellement il faudra envisager trois étapes principales : l’accès, la transparence et la coopération. L’accès implique nécessairement une numérisation du matériel et sa mise à disposition à travers d'infrastructures numériques appropriées. Sans ce premier pas, très peu de personnes intéressées provenant des pays concernés pourront consulter ces sources archivistiques. Quant au principe de transparence, celui-ci implique une enquête aussi complète que possible sur les conditions de la recherche à l’époque évoquée et la manière dont la collecte des informations, des objets ou des photographies s’est effectuée. Pour que les archives ethnographiques pourront mieux servir aux pays et sociétés concernes et pour éviter toute perspective euro-centrique, il sera nécessaire de chercher une collaboration étroite avec des représentants des pays concernés. Comme la majorité du riche corpus d’information ethnographique que se cache dans les musées, collections et archives à travers les pays européens, les archives de Manuel Viegas Guerreiro présentent une mine d’information sous-exploité. Le développement de cette mine en collaboration avec les pays concernés est une tâche et une responsabilité pour l’Europe entière.
14 Manuel Viegas Guerreiro, Para a História da Literatura Popular Portuguesa, Instituto de Cultura Portuguesa, M.E.C., Secretaria de Estado da Cultura, 1978. 15 Gayatri Chakravorty Spivak, Subaltern Studies: Deconstructing Historiography, Nova York, Routledge, 1988.
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