Antiquites pratique 12

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PRATIQUE

ANTIQUITÉS

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ANTIQUITÉS Nouvelle formule

Le magazine de la brocante

Coulisses et secrets des antiquaires du marché de Saint-Ouen

PRATIQUE

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Calendrier brocantes

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CAHIER PRATIQUE : 10 pas à pas pour restaurer ses meubles, récup’, idées déco, effets et détournements…

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Le grand retour du marché aux Puces

www.lafontpresse.fr

Numéro 12 : Juin/Juillet/Août 2012 - Trimestriel - BEL : 7,50 €

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Photo : Christophe Mourthé

Marché MALASSIS - 142, rue des Rosiers - F - 93400 SAINT-OUEN Mobile : +33 (0)6.07.62.07.18 - Email : patayme@noos.fr

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La Collectionnite

Toymania, dimanche 9 décembre 2012


A la page... 4 72

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Détente

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L’objet mystère Livres de chevet

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Salle des ventes

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Les chapeaux Paris, mon amour Les sièges Portraits gouachés Voitures de collections

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Collections 14 34 52

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Habits de cannes Objets de bistrot Lexique des collections

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Découvertes 40 46

Les secrets du Titanic Objets d’art sur le net

22 120 125

Les scrimshaws

Pratique 66

74 80 82

Agenda

Expo : Beauté animale Calendrier des brocantes Meubles et objets à vendre

Cahier pratique

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Techniques et effets Marilyn touch’ Effet blanchi Etagère seventies

Cahier spécial Puces

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Détournement Création de lampe Linge ancien revisité

L’histoire des puces Un nouveau visage Marché Malassis Les bronzes Rue des rosiers Galerie des glaces

106 112 114 115 116

Restaurer et rénover Assise de chaise Table huilée Verres éclatants Bois doré Marqueterie

Chiner malin

Reconnaître les styles 30

Marché Combo Le classique français Rue Jules Vallès Mobilier de jardin Marché Vernaison Les gravures anciennes Rue Paul Bert Eclectisme Mobilier chinois Marché Dauphine Le style industriel Le passage Mode Vintage Marché Paul Bert Un charmant patio Jouets anciens

Petites annonces

Objets de marine 60

SOMMAIRE ANTIQUITÉS Pratique

Numéro 12 : Juin-Juillet-Août 2012

Le Japonisme

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Prochain numéro le 4 septembre 2012

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qui suis-je ?

Objet mystere

Merci au site « ma-petite-brocante.com » pour la découverte de cet objet.

Avant de lire l’histoire de ce drôle d’objet, tentez de découvrir grâce aux indices, de quoi il est question… Bonne enquête ! Un lot de cuillères à absinthes

Indices : Je suis une cuillère mais percée de trous ! On pouvait me trouver dans les cafés à la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1914, où j’étais appréciée par les artistes et les poètes. J’étais l’accessoire d’un rituel spécifique, en rapport avec la fée verte !

« L’absinthe » par Edgar Degas 1875-1876. Musée d’Orsay

Tableau mural « Armand Colin », début 1900 L’école, premier lieu de lutte contre l’alcoolisme

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Réponse : la cuillère à absinthe Les cuillères à absinthe sont des objets de collection très prisés, il en existe des centaines de modèles. Certaines furent dessinées spécialement pour commémorer un événement historique, comme l’ouverture de la Tour Eiffel en 1889, d’autres représentent des brins d’absinthes, d’autres encore sont gravées de messages publicitaires pour une des marques de l’époque. Les collectionneurs les répertorient en fonction de la forme de la cuillère, de la forme et de la taille des trous. On peut encore en trouver dans les vide-greniers, chez les brocanteurs ou sur ma-petite-brocante.com !

L’absinthe

L’absinthe, surnommée « la fée verte » est une boisson spiritueuse élaborée à partir d’un mélange d’alcool et d’extraits de plantes, principalement de la grande absinthe, mais aussi de l’absinthe romaine ou petite absinthe et du fenouil doux. C’est une boisson à très forte teneur alcoolique, autour de 60°. C’est au début du XIXe siècle, en Suisse et à Pontarlier dans le Doubs que naissent les premières distilleries d’absinthe comme la distillerie « Pernod fils » qui deviendra plus tard l’entreprise « Pernod ». Pendant une trentaine d’années, l’absinthe restera une boisson régionale essentiellement consommée dans la région de Pontarlier. En 1830, les soldats français partis coloniser l’Algérie, sous les recommandations de leurs officiers prennent l’habitude de diluer quelques gouttes d’absinthe dans l’eau pour éviter la dysenterie. Les soldats, à leur retour en France, popularisent cette boisson à travers tout le pays. La popularité de l’absinthe ne cessera de grandir et en 1870, l’absinthe représente 90% des apéritifs consommés en France. Elle sera beaucoup consommée jusqu’en 1915, date à laquelle sa consommation deviendra interdite en France. L’absinthe était accusée d’être la « boisson qui rend fou ». Il est vrai que l’absinthe contient une molécule la thuyone, aux propriétés convulsivantes et à fortes doses hallucinatoires. La thuyone présenterait des caractéristiques comparables à celles du THC, la molécule présente dans le cannabis. Mais l’interdiction de l’absinthe a été surtout un moyen de lutter contre l’alcoolisme sous la pression des ligues antialcooliques et des viticulteurs !

Réclames de l’époque

Bouteille d’absinthe supérieure (Henri-Louis Pernod), 1905

Affiche représentant l’interdiction de l’absinthe en France en 1915. Au centre, piétinant la Fée Verte assassinée, se trouve Raymond Poincaré, Président Français prohibitionniste de l’époque. Illustration de Gantner

« L’alcool voila l’ennemi » est une grande affiche (123 x 90) non référencée conçue par le fameux afficheur Frédéric Christol (1850-1933)

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Objet mystere Les artistes et l’absinthe

La fée verte était la boisson à la mode dans le milieu artistique. L’absinthe était appréciée de nombreux artistes de la fin du XIXe siècle : Gauguin, Manet, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Verlaine, Rimbaud, Baudelaire…

La Buveuse d’Absinthe, carte postale de 1911

Le rituel de préparation de l’absinthe

L’absinthe étant légèrement amère, il est préférable de la consommer diluée avec de l’eau sucrée. La préparation de l’absinthe dans les bistrots de la fin du XIXe siècle était très codifiée : elle était qualifiée de « rituel ». Tout d’abord, on verse l’absinthe dans un verre spécifique. Puis, on pose la cuillère à absinthe (ou pelle) en équilibre sur les rebords du verre. On place ensuite un ou deux morceau de sucre sur la cuillère, et l’on verse de l’eau fraîche au goutte à goutte. L’eau fait fondre le sucre et l’eau sucrée s’échappe par les petits trous de la cuillère pour venir troubler l’absinthe, donnant au breuvage un bel aspect vert laiteux. Tous pour le vin, contre l’absinthe ! Dès 1875, les ligues antialcooliques (groupées autour de Louis Pasteur et de Claude Bernard et qui seront à l’origine de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), les syndicats, l’Église catholique, les médecins hygiénistes, la presse, se mobilisent contre cette boisson. En 1907, une grande manifestation a lieu à Paris rassemblant les viticulteurs et les ligues anti-alcooliques. Leur mot d’ordre : « Tous pour le vin, contre l’absinthe ». Ceci conduisit à son interdiction dans de nombreux pays, (en France à partir du 16 mars 1915, en Suisse du 7 octobre 1910 au 1er mars 2005) car les ligues de vertus disaient d’elle « qu’elle rend fou et criminel, fait de l’homme une bête et menace l’avenir de notre temps ».

L’absinthe a directement inspiré quelques œuvres : « L’absinthe » de Degas peinte en 1876, montrant deux consommateurs d’absinthe au regard éteint, nous fait prendre conscience des ravages de l’alcoolisme à cette époque : Ce tableau pourrait très bien illustrer « l’Assommoir » de Zola. Paul Gauguin, nous présente une buveuse d’absinthe dans « Au café à Arles ». Enfin, Picasso, en 1914, dans une série de sculptures cubistes intitulée « Verre d’absinthe », a orné sa sculpture d’une véritable cuillère à absinthe !

L’une des descriptions les plus évocatrices du rituel de l’absinthe se trouve dans les souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol “Le temps des secrets”: “L’œil du poète brilla tout à coup. Alors, dans un profond silence, commença une sorte de cérémonie. Il installa devant lui un verre, qui était fort grand, [...] il prit ensuite la bouteille, [...] et versa un liquide ambré à reflets verts [...]. Il prit alors sur le plateau une sorte de petite pelle en argent, qui était étroite et longue, et percée de découpures en forme d’arabesques. Il posa cet appareil, comme un pont, sur les bords du verre, et le chargea, de deux morceaux de sucre [...]. L’Infante souleva la cruche assez haut, puis, avec une adresse infaillible, elle fit tomber un très mince filet d’eau fraîche [...] sur les morceaux de sucre, qui commencèrent à se désagréger lentement. Le poète, dont le menton touchait presque la table, entre ses deux mains posées à plat, surveillait de très près cette opération. [...]Dans le liquide, dont le niveau montait lentement, je vis se former une sorte de brume laiteuse, en torsades tournantes qui finirent par se rejoindre, tandis qu’une odeur pénétrante d’anis, rafraîchissait délicieusement mes narines.”

Pour en savoir plus

Verre d’absinthe avec sa cuillère, soucoupes bistrot et siphon

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Le musée virtuel de l’absinthe : www.museeabsinthe.com Le musée de l’absinthe d’Auvers-sur-Oise : www.musee-absinthe.com De nombreux ouvrages ont été écrits par Marie-Claude Delahaye, une spécialiste de l’absinthe et de tout ce qui s’y rapporte !



Salle des ventes

Les chapeaux Drouot : vente du 23 mars 2012, SVV Chayette & Cheval

Chapeau cloche en feutre pêche partiellement frangé et agrémenté de gros grain brique retenu par une épingle en métal sertie de petits strass - Anonyme, circa 1920 : 37 €

Turban en jersey de soie drapé blanc - Gres, circa 1960 : 732 €

Toque en mousseline de soie drapée vert amande - Christian Dior par Yves Mathieu Saint Laurent, circa 1960 : 85 €

Bibi “Cerveau” recouvert de rubans beige à effet bouillonné parsemé de strass - Schiaparelli, circa 1955/60 : 549 €

Chapeau à bord en paille noire gansé et orné d’un important nœud en velours jaune. Anonyme, circa 1938/40 + boite à chapeau de chez Leyna Beauvilain – Paris : 976 €

Chapeau cloche inspiré des années 20 en paille blanche orné d’un large gros grain rayé formant triple nœud plat - Yves Saint Laurent : 244 €

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Coiffe en tulle et rubans de velours noir ornée d’un nœud à quatre boucles - Schiaparelli, circa 1945 : 1 464 €

Chapeau à bord en feutre noir incrusté de deux biais en taffetas écossais, orné d’un bouquet champêtre et recouvert d’une voilette - Anonyme, circa 1935/38 : 61 €


Salle des ventes

Ornement de tête composé d’un serre-tête retenant une crête noire agrémentée de cigarettes Vivienne Westwood : 244 €

Toque en feutre écru recouverte d’une voilette et rebrodée de perles transparentes multicolores - Christian Dior Chapeaux, circa 1960 : 73 €

Ornement de tête composé d’un serre-tête retenant un important nœud en gros grain rayé, rehaussé d’une paire de ciseaux en bois – anonyme : 159 €

Chapeau bicorne en taupé noir orné d’une aigrette noire Anonyme, circa 1920 : 73 €

Chapeau cloche en taupé lavande appliqué de rubans en velours - Christian Dior Chapeaux Paris - New York par Yves Mathieu-Saint Laurent, circa 1958/60 : 195 €

Turban en feutre garni de lapin lustré chocolat sur le dessus, rehaussé d’un motif cylindrique en métal doré filigranné - Anonyme, circa 1940/45 : 183 €

Ornement de tête composé d’un serre-tête orné de fleurs noires rebrodées de perles et de paillettes, rehaussé de plumes, certaines d’aigrettes et de pampilles - Anonyme : 146 €

Chapeau à bord et calotte conique en feutre noir agrémenté de gros grain et orné d’un bouquet fuchsia rehaussé d’une voilette - Anonyme, circa 1935/38 : 122 €

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Salle des ventes

Paris, mon amour Drouot : vente du 12 décembre 2011, SVV Lucien

Grand plat octogonal en barbotine émaillée, selon la tradition familiale, il aurait été fabriqué en 2 exemplaires sur ordre de G. Eiffel. L’un offert à la Ville de Paris, l’autre dédicacé à son banquier : 600 €

Paire de chaises en bois sculpté, dossier ajouré orné de la Tour Eiffel, assise cannée, sur quatre pieds fuselés entretoisés, 1889 : 2 000 €

Ensemble de 36 couverts. Manches en métal argenté à décor de frise de feuilles d’eau et d’une palmette et gravés: « restaurants Tour Eiffel », Paris : 150 €

Plaque rectangulaire en fer émaillé - Paris, 35 x 60 cm : 430 €

Pendule en bois découpé, épousant la forme de la Tour Eiffel Exposition Universelle de 1889 : 1 920 €

Ornement de garde-corps de balustrade d’entrée de station du métropolitain en fonte, forme d’un écusson à enroulements - Vers 1900 Hector Guimard : 2 000 €

Grand modèle réduit de la Grande roue de l’exposition Universelle de 1900 en bois découpé, sur fond de papier et carton découpé. La roue tourne sur son axe : 900 € Panneau de signalétique en fer émaillé de quai du métropolitain parisien, station « Saint-Placide » - Vers 1920 : 150 €

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Salle des ventes

Plaque signalétique en lave émaillée - Vers 1900, 35 x 50 cm : 400 € Potelet indicateur de l’avenue Gustave Eiffel à Paris, en fonte, époque Napoléon III : 4 300 €

Bulbe de colonne d’affichage de rue dite « colonne Morris » en zinc, peint en vert à décor d’écailles simulées, surmonté d’un épi de faitage -Début du XXe : 1 600 €

Paire de lampadaires en fonte peinte épousant la forme d’une colonne cannelée corinthienne : 11 000 €

Plaque de signalétique de fléchage en fer émaillé - 1970 21 x 2 x 20 cm : 70 €

Banquette simple « dos à dos » de voiture de 1ère classe du métropolitain parisien, châssis bois, piètement fonte, cuir monogramme gaufré RATP - Début du XXe siècle : 1 500 €

Partie de candélabre de balustrade de bouche de station du métropolitain en fonte, plaque de métal vitré inscription « MÉTRO » 65 x 110,5 x 19 cm : 900 €

Paire de banquettes individuelles dosà-dos de voiture de 2nd classe du métro parisien, lattes bois, barre de soutien en métal Début du XXe : 1 500 €

Drouot-Richelieu 16 salles : vacations de tableaux, meubles et objets d’art 9, rue Drouot - 75009 Paris Tél. : 01 48 00 20 20 Drouot-Montmartre 2 salles : ventes de meubles et objets courants 64, rue Doudeauville - 75018 Paris Tél. : 01 48 00 20 99

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Salle des ventes

Les sièges Paire de bergères à dossier cabriolet en bois laqué blanc mouluré. Accotoirs à manchettes. Style louis XV - SVV Beaussant Lefèvre : 1 400 €

Deux bergères gondole en noyer mouluré. Accotoirs à manchettes. Fin du XVIIIe siècle - SVV Beaussant Lefèvre : 800 €

Jolie bergère en bois mouluré et redoré, reposant sur des pieds cambrés, époque Louis XV - SVV Lafon – Castandet : 1 050 €

Mobilier de salon en noyer naturel, mouluré et sculpté de fleurettes : un canapé, 4 fauteuils et 2 chaises. Style Louis XV, vers 1860 - SVV Gros & Delettrez : 1 200 €

Paire de bergères à dossier plat en noyer sculpté, motifs rocaille, pieds et accotoirs cambrés. L’une époque Louis XV, l’autre de style SVV Neret-Minet & Tessier : 2 100 €

Paire de bergères en bois mouluré et sculpté. Parties anciennes - SVV Lafon – Castandet : 380 €

Bergère à dossier plat à la reine en hêtre très finement sculpté et doré. Epoque Louis XVI - SVV Thierry de Maigret : 200 000 €

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Canapé et paire de bergères à dossier cabriolet, bois sculpté et doré. Dés à rosaces, pieds fuselés à cannelures rudentées. Style Louis XVI - SVV Thierry de Maigret : 1 500 €


Salle des ventes Paire de fauteuils à supports d’accotoir balustre et 6 chaises à dossier ajouré en lyre, noyer mouluré et sculpté. Epoque Louis XVI – signé JACOB SVV Thierry de Maigret : 12 000 €

Paire de fauteuils à dossier renversé, acajou et placage. Ornements de bronze ciselé et doré à rosaces et palmettes - Epoque Directoire - SVV Thierry de Maigret : 1600 €

4 fauteuils à dossier plat, hêtre et noyer mouluré, sculpté de fleurettes et feuillages. Bras et pieds cambrés, nervurés Epoque Louis XV - SVV Thierry de Maigret : 5 000 €

Chaise pliante en acajou verni, plaque en laiton gravé “Chaise de campagne de Lord Wellington 1814”. Premiers tiers du XIXe - SVV Beaussant Lefèvre : 18 000 €

Rarissime paire de tabourets en bois mouluré, supportés par des pieds cambrés à griffes - Travail napolitain, vers 1800 - SVV Thierry de Maigret : 18 000 €

Siège de notable en cuir, inspiré des anciennes chaises cloutées portugaises. Bois dur à patine brune, métaux fondus à la cire perdue - Début 1900 – SVV Leclere : 650 €

Prototype, Fauteuil cuir “Zetel 88”. Dessiné en 1988, en collaboration avec Maarten Van Severen Meubelen vers 1998 - SVV Pierre Bergé & associés : 10 000 €

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Portrait par F. Alman Cannes de marins, XVIIIe et XIXe en ivoire N.Y.- USA-1887

Durant de nombreux siècles, les bois qui servaient à la fabrication des cannes provenaient d’essences indigènes ; surtout pour les cannes classiques et les « gourdins », cannes plus rustiques. Les essences sont des plus diverses : houx, buis, chêne, frêne, coudrier, néflier, aubépine... efficacité et solidité étaient les critères recherchés. Daniel Traube, célèbre collectionneur de cannes, nous dévoile les secrets de leur fabrication.

Fabrication des cannes : Histoire de fûts

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Texte : Daniel Traube

our fabriquer des cannes, on utilisait autrefois les essences les plus diverses : houx, buis, chêne, épine, châtaignier, frêne, coudrier, néflier, aubépine, poiriers, pommiers, merisiers, noyer, hêtre... Dans une moindre mesure, les fabricants employaient également des essences exotiques mais ces bois, plus rares, ramenés au prix de longs voyages étaient onéreux et destinés à l’élite de la société ; ils sont assez classiques comme l’ébène, l’acajou et le jonc de Malacca...

L’exotisme est un phénomène que l’on remarque plusieurs fois dans l’évolution de nos civilisations. Au XVIIe siècle, ce sont les grands voyages qui passionnent notre vieux continent ; ensuite les grandes découvertes archéologiques et plus tard les grandes colonisations... Ce phénomène est la conséquence d’un goût prononcé pour l’insolite, l’étonnant et l’étrange ; il se poursuivra dans les arts et dans toutes les expressions culturelles.

Un accessoire du costume

Des essences nouvelles sont importées, les arboretums s’enrichissent, on développe des herbiers, on collectionne les objets de fouilles, les coquillages et les objets naturels... Quel plaisir d’avoir dans la main un objet inhabituel, un bois peu connu, une matière particulière.

Dès le XVIIe siècle, la canne acquiert son statut d’accessoire du costume. Les grands de ce monde ont un penchant pour le luxe et l’exotisme ; elle devient un sceptre au quotidien, symbolisant élégance et austérité. 14


Portrait par Aug. Baumeister, 1912

Collection

Les grands classiques du début

L’ébène noire, connue depuis l’antiquité et employée en Europe depuis de nombreux siècles. En France, c’est au milieu du XVIIe siècle que la très ancienne corporation des menuisiers incorpore une nouvelle catégorie d’artisans et crée la Jurande des Maîtres Ébénistes. Le mot ébénisterie apparaît pour la première fois dans le dictionnaire de l’Académie en 1732. Il existe plusieurs variétés d’ébène : l’ébène des Indes ou de Ceylan (Diospyros ebenum) considérée comme la plus belle. Elle est protégée aujourd’hui avec une exportation quasi-impossible ou limitée à l’extrême. (*C.I.T.E.S) L’ébène de Madagascar (Diospyros perrieri) provenant de Madagascar et de l’Ile Maurice. Nous retrouvons cette variété sur les meubles français des XVIIe et XVIIIe siècles et en ébénisterie d’une manière générale. Le palissandre (Dalbergia negra) nous provenait du Brésil sous l’appellation « palissandre de Rio ». C’était le plus recherché, particulièrement au XVIIIe siècle pour l’ébénisterie et chez les facteurs d’instruments de musique. Aujourd’hui, son commerce est quasiment interdit et nous employons le palissandre indien. Dans une moindre mesure, le permanbouc, arbre national du Brésil. Plus connu pour la teinture rouge braise qu’il produisait. Son bois est surtout connu depuis son utilisation pour la fabrication des archers à partir du XVIIIe siècle par l’archetier François-Xavier Tourte (17471835). Il y a peu de cannes très anciennes faites de ce bois mais elles existent. Récemment, cette essence a été enregistrée comme espèce menacée d’extinction. (*) C.I.T.E.S. depuis 2007. Les acajous sont connus depuis très longtemps mais n’apparaissent que tardivement dans notre mobilier. Dans un premier temps, il est utilisé en massif pour les « meubles de port » provinciaux. On le découvre en Angleterre à la fin du XVIIe siècle et il ne sera employé en ébénisterie qu’au début du siècle suivant. En France, il faut attendre la deuxième moitié du XVIIIe et c’est sous Louis XVI qu’il devient le bois noble par excellence. Les spécialistes considèrent l’acajou de Cuba (swetenia mahogany) comme étant le plus beau et le plus ancien connu. Il n’est pas impossible de trouver une canne très ancienne réalisée dans ce bois mais les jolis fûts en acajou n’apparaissent qu’à la fin du XVIIIe siècle et surtout durant le XIXe. L’ébène de Macassars (Diospyros celebica) et le bois d’amourette (Brosimum guianense) font eux aussi partie de l’inventaire des « bois des îles » mais ils n’apparaissent plus régulièrement qu’à partir du XIXe siècle. 15


Collection

Canne en rondelles de noix de muscade fin XIXe

Détail

Canne de marin en bananier, pommeau en ivoire, bague et œillets en argent – fin XVIIIe

Le bois d’amourette était importé d’Amérique du Sud et beaucoup considèrent ce bois précieux comme le plus rare. Du rouge bordeaux au rouge grenat parfois très foncé, il est souvent confondu avec l’acajou. Ce qui le caractérise à première vue, c’est son aspect pommelé rappelant un peu l’aspect du serpent. C’est sans doute pour cette raison que les anglais le nomment « snakewood ». D’autre part, ce bois rare a une densité exceptionnelle de 1,10 /1,20 (chêne 0,8) et ne flotte pas. Petite précision, il était le bois de prédilection pour la fabrication des archers baroques. Attention, il ne faut pas le confondre avec le « bois serpent », moins dense, moins rare et moins précieux. Il est plus clair, plus contrasté et plus orangé.

Canne dont le fût est une queue de raie, circa 1840

Les palmiers, il en existe de nombreuses variétés employées depuis très longtemps.

Fût entièrement gainé de galuchat, XIXe

Canne en fer forgé

Canne en ébène entièrement incrustée de motifs en ivoire, bague en argent – XIXe

Fût de canne composé de rondelles en cornes de sabots de cheval – XIX e. Cette corne est particulièrement lumineuse et donne un peu l’impression de pierres fines comme l’agate.

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L’ébène de Macassar nous vient d’Indonésie et doit son nom au port principal d’où il était exporté. C’est une essence bien veinée à contraste soutenu de brun et de noir. D’une beauté exceptionnelle, il fut apprécié par les ébénistes du monde entier surtout en Angleterre et en Hollande au XVIIIe siècle. Chez nous, plus particulièrement au XIXe et XXe siècle. La plupart des cannes sont de cette époque et plus précisément de 1875 à 1935. Il existe une variété appelée Coromandel qui présente des veines sous forme de plages claires très larges et irrégulière. La région d’exploitation est assez restreinte et il rejoint, aujourd’hui, le groupe des essences chères et contrôlées.

Le jonc de malacca ... « Roi des fûts » Le jonc de Malacca n’est pas vraiment un jonc. C’est un rotin importé d’Asie depuis de nombreux siècles et qui n’a cessé d’être employé par les fabricants. Le jonc de Malacca est issu du « palmier à rotin » du genre Calamus dont le « Calamus Rotang » (calamos/grec : rotin). Aujourd’hui, c’est le « Semambu merah » qui est utilisé mais d’autres variétés existent comme le « calamus caryotoides » qui donne un jonc plus jaune. Sa croissance est importante et rapide grâce à l’ensoleillement et l’humidité que lui offre le climat de Malaisie. Cette tige ligneuse exotique, inexistante sur notre continent, était considérée comme un matériau noble. Ses particularités font de ce bois le matériau idéal pour en faire une canne. Il est parfaitement rectiligne, il est léger, légèrement souple et sa solidité est à toutes épreuves. Bien fini, son aspect est lisse et se décline du blond miel à l’ambre rouge foncé. Très tôt, il était donc de bon ton de posséder une canne faite de ce jonc et le terme « jonc » pris place dans le langage pour désigner une canne. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, il est de plus en plus apprécié par les notables et la haute bourgeoisie imitant la noblesse. Comme le bambou, le


jonc de Malacca pousse par segments et c’est une de ses qualités car l’entre-nœud important peut atteindre un mètre et convient parfaitement à la fabrication de cannes et particulièrement les cannes hautes que l’on croisait sous Louis XIII et Louis XIV.

Particularité

Bien que d’apparence cylindrique, si vous coupez un jonc de Malacca, vous constaterez qu’il présente une section ayant la forme d’un demi 8 (Une demi-lemniscate de Bernoulli). C’est assez amusant car ce jonc peut rappeler un peu la section de notre jambe au niveau du mollet, là où on distingue notre tibia... Ce jonc a lui aussi son « tibia » sous la forme d’une côte longitudinale. La nature l’a sans doute doté d’un renfort sous la forme d’une nervure interne pour le rigidifier et qu’il puisse résister aux vents violents des moussons. Les plus jeunes segments n’ont pas de nervure très prononcée et sont presque cylindriques. (Voir photo). C’est ce jonc que les « Compagnons » employaient pour la fabrication de leurs cannes.

Canne exceptionnelle par sa longueur en ivoire d’un seul tenant – fin XIXe. On peut imaginer la grandeur de la défense à l’origine de cette canne droite de 93 cm, lorsque l’on sait qu’une défense est cintrée.

Canne en rondelles de papier journal

Canne entièrement plaquée d’écaille de tortue, pommeau et œillets en vermeil – circa 1800

Canne incrustée d’ivoire, de nacre, de bois exotiques différents - Datée 1849 Coupe transversale d’un jonc de Malacca. On distingue parfaitement que ce rotin n’est pas parfaitement cylindrique et qu’il est formé de fibres longitudinales Canne en corne blonde de bélier d’un seul tenant

Canne entièrement gainée de vannerie – XIXe. On a l’impression qu’elle est légère vu la matière employée, mais en réalité, elle est en acier, donc très lourde.

Bambou Whangee ou Bambou de Java

Fût en bois entièrement incrusté de burgaudine (Nacre de burgau : très irisée)

Cannes naturelles

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Collection La grande diversité des matériaux

Dès que les moyens de transport ont évolué et se sont multiplié, les « marchands de marchandises brutes » ont ramené quantité de matières exotiques. Lorsqu’on analyse le contenu de grandes collections, on s’aperçoit très vite du nombre incroyable et de la diversité des matériaux ayant servi à la fabrication de la canne. Il est difficile, voire impossible, d’en faire un inventaire complet. Aujourd’hui encore, après 45 ans de collection, il m’arrive de découvrir, pour la première fois, un bois ou une matière que je n’avais pas encore rencontré.

Haute canne du XVIIIe, entièrement plaquée de feuilles d’écaille de tortue. Pommeau en « pâte tendre » de Mennecy : bec de corbin à motifs floraux, s’achevant par une tête de chèvre

Canne de marin dont le fût est en dent de narval et le pommeau en os de cachalot. Le bec de l’oiseau et les yeux sont en fanon

3 catégories de fûts

1/ Le fût d’un seul tenant (Bois, ivoire, métal, verre...) 2/ Le fût doublé d’une matière de couverture (Ecaille, galuchat, peau de serpent, marqueterie, perles...) 3/ Le fût composite formé par l’accumulation de tronçons de même matière ou de matières différentes sur une âme métallique ou autre. (Rondelles, noix exotiques, cornes diverses, bois divers...)

Le fût de cette canne est la queue entière de la raie, avec son aiguillon. Un pommeau en argent coiffe ce fût particulier. Il y a, bien entendu, une âme métallique qui maintient cette canne rigide

Les fûts d’un seul tenant et les cannes monoxyles

Pour les fûts d’un seul tenant ou les cannes monoxyles, viennent s’ajouter aux bois exotiques déjà cités : le santal, l’oranger, le citronnier, les lianes exotiques, l’arête de la feuille de palmier géant, le liège, les bois particulier : (ronces et loupes, curiosités et anomalies naturelles), les bois cultivés et tressés, le cactus, la défense de rhinocéros, les cornes d’un seul tenant (Oryx, rhinocéros...), le fanon de baleine, l’ivoire et les ivoires marins (Dent de narval, os de cachalot et de baleine, de morse), la corne de bélier, le chou de Jersey et de Bruxelles, la peau d’hippopotame, le fer forgé, le caoutchouc durci, les premiers polymères synthétiques (Celluloïd, bakélite, galalithe...)

Les fûts doublés d’une matière de couverture

Les cuirs (peaux de serpent, de lézard, le crocodile...), la marqueterie et les placages de bois exotiques, l’écaille naturelle et l’écaille fondue, les laques, les incrustations (or, argent, étain, nacre, coquille d’œuf...), le nerf de bœuf, la queue de raie, la vannerie, les perles de verre, fils tressés, tissus, les allumettes, les premiers polymères synthétiques comme le celluloïd (1856-1870), la galalithe (1889), la bakélite...

Corne de bélier, chou de Bruxelles, peau d’hippopotame, dent de narval, cactus, queue de raie, pelure d’oignons, rondelles de noix de muscade, papier journal, sabot de cheval… tous ont servit à la fabrication de cannes ! 18

Fût en chou de Bruxelles. Il est différent du chou de Jersey par le nombre plus important de pédoncules. Il est plus rare de trouver une canne en chou de Bruxelles car la tige est plus fragile que celle du chou de Jersey, moins haute, moins épaisse, à tel point qu’on ne peut lui enlever ses pédoncules, ce qui fragiliserait la tige déjà gracile. Fût en osier tressé – les tiges sont groupées et tissées autour d’une âme métallique à l’aide d’un fil de fer.

Canne XVIIIe, dont le fût est formé par plusieurs branches tressées du vivant de l’abrisseau. En grandissant, elles se sont soudées.

Fût de canne en peau d’hippopotame

Le fût de cette canne a été plaqué de bandes décoratives en ivoire et en fanon de baleine – Début XIXe


Collection Les fûts composites formés par l’accumulation de tronçons de mêmes matières ou de matières différentes sur une âme rigide

Les bois indigènes et exotiques, les vertèbres de poissons et de serpents, les noix exotiques (corozo, muscade...), les cornes (bovins, bélier, bois de cerf...), l’os et l’ivoire, bouchons de liège, les rondelles de cuir, de papier (bristol, papier journal, jeu de cartes...), de corne (bélier, bovins, sabots de cheval...), de pelure d’oignons..., le marbre et les pierres semi-précieuses, Quelques remarques intéressantes tirées du « Dictionnaire universel théorique et pratique du commerce et de la navigation », Librairie de Guillaumin et Cie - Paris 1845-1859) :

Jonc raboté Ces joncs présentent un ou deux nœuds que l’on rabote pour égaliser la surface. La fibre mise à nu sera peinte avec un verni coloré mais qui fini par foncer avec les décennies. On voit sur cette photo, la partie naturelle qui n’a pas changé et la partie travaillée qui elle a foncé.

Les joncs de Malacca

Les Remarques faites par l’auteur (B. Maurice) nous apprennent qu’un joli jonc de Malacca, bien long et d’une seule pièce, n’était pas aussi courant que cela. En effet, les « marchands de marchandises brutes » devaient acheter ces joncs en bottes. La première préoccupation de l’artisan est de mettre à part les « joncs naturel », c’est-à-dire ceux qui présentent un entre-nœud d’une longueur suffisante pour y couper une canne entière (80 à 95 cm). Et ces joncs suffisamment longs sont rares avec pareil entre-nœud. « Il est presque sans exemple qu’il s’en présente deux ; quand cela arrive, un seul paye la botte et au-delà ». Mieux... « Sur mille joncs bruts, il s’en trouve à peine un qui doive donner une canne de cent francs, abstraction faite de la garniture ». A l’époque, ces cannes en « joncs naturels » étaient les plus estimées et les plus chères. La deuxième préoccupation de l’artisan et du futur acquéreur n’était pas la couleur de ce fût naturel ; qu’il soit blond très clair ou ambre très foncé, ce qui était important, c’est que cette couleur soit partout uniforme.

Détail : Sur certaines cannes protégées par un vernis de meilleure qualité, la couleur bouge moins mais nous pouvons observer le même phénomène que sur les tableaux anciens ; l’enduit présente une surface craquelée. Si un coup a fait sauter une partie de cette finition, à cet endroit, la fibre apparaît. Au contraire, un coup sur la surface naturelle d’un jonc de Malacca ne laissera éventuellement qu’un très léger enfoncement.

Photo début 1900, avec des choux de Jersey

Joncs rabotés, joncs peints, jonc vernis

Si les joncs naturels étaient si peu fréquents, il devait exister une autre qualité de joncs ! Bien entendu, car lorsque l’entre-nœud est trop court, on scie un fût qui présentera un nœud en un point de sa longueur, soit au milieu, par exemple ; on rabat le nœud à l’aide d’un rabot, et l’on ponce le jonc jusqu’au bout : la partie supérieure restera recouverte de son émail naturel ; l’inférieure l’imitera à l’aide d’un vernis qui reproduira jusqu’aux petits points, aux petites tâches noires qui se trouvent souvent sur le jonc naturel. Lorsque les cannes sont jeunes, il faut un œil exercé pour reconnaître les joncs de cette seconde catégorie, que l’on appelle « joncs rabotés ».

Le terme « jonc » pris place dans le langage pour désigner une canne 19


Collection Ces vernis foncent avec les années et bon nombre d’entre nous avons fait l’acquisition d’une jolie canne en jonc de Malacca mais dont la partie inférieure du fût est nettement plus foncée et parfois écaillée ; c’est un « jonc raboté ». Quand le jonc présente des nœuds trop nombreux, on le ponce et le rabote dans toute sa longueur, on le recouvre d’un apprêt et le vernit et on le fait sécher dans une étuve chauffée au poussier de bois. Ces cannes inférieures s’appellent « joncs peints » ou « jonc vernis ».

Fût en liane exotique

Canne monoxyle en cactus – C’est en réalité le squelette ligneux d’une variété de cactus qui maintient à l’intérieur de cette tige, une réserve d’eau

Les joncs entés

Enfin, comme rien ne se perd à l’époque, les morceaux trop courts donneront une canne. On les ajoute deux à deux, trois à trois, pour en produire une, qu’on rabote, qu’on peint, qu’on vernit, comme il a été dit plus haut. Ces cannes, la dernière catégorie, s’appellent « joncs entés ». Mais attention, nous sommes au XIXe siècle et ce qu’on appelle « joncs entés » ne correspond pas à ce qu’ils étaient bien plus tôt. Au XVIIe et XVIIIe siècle, le « jonc enté » est une canne haute et de prestige, faite d’un long « jonc naturel » prolongé par « enture » dans sa partie supérieure d’un jonc court et un peu plus étroit. « Comme mon maître », circa 1885

Canne à secret s’ouvrant sur plusieurs compartiments - Travail de tourneur sur un assemblage de bois différents. Le résultat donne une impression de marqueterie

Fût entièrement gainé d’une peau de serpent

Fût gainé d’un tissu

Une fabrique de première catégorie emploie des ouvriers de vingt corps de métiers différents : tourneurs, façonneurs de corne et de baleine, plaqueurs, incrusteurs d’ivoire, de nacre et d’écaille, monteurs, garnisseurs, tresseurs, vernisseurs, sculpteurs, bijoutiers, sertisseurs, graveurs, ciseleurs, lapidaires, etc. 20


Canniste-Batonniste, circa 1890

Collection

Autres remarques de B. Maurice

Nous apprenons que la corne de rhinocéros s’achète de 20 à 35 francs le kilo. « ... Elle se scie, se ramollit, se redresse, par des moyens mécaniques. Il en est peu cependant qui parviennent à fournir des cannes d’un seul morceau ; quand on en obtient de cette espèce exceptionnelle, on se garde bien de leur mettre un collier qui, sous prétexte d’ornementation, sert à dissimuler chez les autres un ou plusieurs points d’assemblages... ». Il nous signale aussi que : « ... une fabrique de première catégorie emploie des ouvriers de vingt corps de métiers différents ; des tourneurs, des façonneurs de corne et de baleine, des plaqueurs, des incrusteurs d’ivoire, de nacre et d’écaille, des monteurs, des garnisseurs, des tresseurs, des vernisseurs, des sculpteurs, des bijoutiers, des sertisseurs, des graveurs, des ciseleurs, des lapidaires, etc. Paris seul livre, année commune, au commerce pour 15 millions de parapluies, cannes, fouets et cravaches ; les trois villes réunies de Londres, Manchester et Glasgow ne dépassent que de fort peu ce chiffre. Paris jouit d’une supériorité incontestable pour la canne ornée ; l’Angleterre la possède pour le fouet et la cravache ; l’Allemagne est sans rivale pour l’article à bon marché : Vienne, surtout, est la première ville du monde pour sa manière de traiter la canne, en corne de rhinocéros, en corne de bélier, en écaille plaquée ou refoulée... »

Une industrie prospère

En 1847, dit la « Statistique de l’Industrie », publiée par la chambre du commerce, il existait à Paris 165 fabricants de cannes, fouets, cravaches et manches de parapluies, faisant 3 507 208 francs d’affaires, occupant 932 ouvriers, dont 84 femmes et 82 enfants des deux sexes. La fabrication des cannes était représentée à l’Exposition Universelle de Londres en 1851, par 46 exposants, dont un seul français, lequel n’a obtenu qu’une mention honorable ; cinq « prize medals » ont été décernées à la Sardaigne, au Wurtemberg, à Hambourg, à l’Angleterre et à la Prusse. A l’Exposition Universelle de Paris, en 1855, au contraire, la France a obtenu 5 médailles de première classe et deux de seconde ; l’Autriche 5 de seconde ; l’Angleterre, deux de seconde ; la Prusse, une et le Portugal, une. Fûts travaillés durant la croissance

En 1847, il existait à Paris 165 fabricants de cannes, fouets, cravaches et manches de parapluies, occupant 932 ouvriers, dont 84 femmes et 82 enfants. Sources : - Chambre du Commerce – Statistique de l’Industrie – 1847 - Dictionnaire universel théorique et pratique du commerce et de la navigation - Librairie de Guillaumin et Cie - Paris 1845-59 - Matières & Techniques – Extraits - Daniel Traube - 1969-7178-85-90-94-99 (*)CITES : c’est une convention internationale entre gouvernements sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage en danger d’extinction. Son but est de s’assurer que le commerce international des spécimens de la faune sauvage et des plantes sauvages ne menace par leur survie. Contact : Daniel Traube Boutique - 33, rue de Rollebeek 1000 Bruxelles - danieltraube.skynetblogs.be 21


Théodore GERICAULT (1791-1824) - Tête de lionne - vers 1819 - Huile sur toile, 55 x 65 cm. Paris, musée du Louvre, département des peintures. © Service presse Réunion des musées nationaux - Grand Palais / Christian Jean

Beauté

animale

Du 21 mars au 16 juillet 2012, au Grand Palais à Paris, venez découvrir peintures, dessins, sculptures, photographies, célèbres ou insolites... La manifestation réunit environ 120 chefs-d’œuvre de l’art occidental, de la Renaissance à nos jours, avec un parti pris radical et inédit : ne montrer que des œuvres où l’animal est représenté seul et pour luimême, hors de toute présence humaine. Cette merveilleuse ménagerie, scénarisée dans un souci de clarté et d’accessibilité à tous les publics, mêle le sauvage et le domestique, l’étrange et le familier. 22


Exposition

Melchior D’HONDECOETER (1636-1695) - Paons, mâle et femelle, 1681, Huile sur toile, 113 x 134 cm - © Service presse Réunion des musées nationaux – Grand Palais / Agence Bulloz

C

haque œuvre porte témoignage de l’émerveillement des peintres, des dessinateurs, des sculpteurs, de leur désir de transcrire l’extraordinaire variété que nous offre la nature – tout en nous rappelant que cette nature n’est pas inépuisable. « Beauté animale » propose un voyage esthétique, qui réserve bien des surprises heureuses, mais aussi une réflexion sur notre rapport ambigu et changeant à cet autre qu’est l’animal.

Observations, préjugés et découvertes

A travers des œuvres majeures, l’exposition explore les rapports que les artistes, souvent les plus grands peintres et sculpteurs, entretiennent avec les animaux. Elle montre que le lien entre art et science, entre notre soif de connaissance de l’animal et notre fascination pour sa beauté, continue d’être étroit. L’exposition « Beauté animale » comprend trois parties : « Observations », « Préjugés » et « Découvertes ». Il rappelle d’abord l’attention émerveillée des hommes de la Renaissance pour les « animaux vrais » et montre comment les artistes ont relevé les multiples défis de leur représentation ; il révèle ensuite comment ont été élaborés des critères de beauté qui confondent esthétique et morale et façonnent nos préjugés, voire nos phobies ; enfin, il retrace l’arrivée en Occident d’animaux exotiques, dans les ménageries puis dans les zoos, qui ont offert aux artistes des beautés nouvelles. Au long de ce parcours, chaque œuvre, célèbre ou méconnue, séduisante ou étrange, nous presse de questions. Cet animal peint, dessiné, modelé, quel est-il ? Est-il naturel ou artificiel ? Et en quoi réside sa beauté ? Comment l’artiste

Jacopo da Ponte, dit Jacopo BASSANO (1515-1592) - Deux chiens de chasse liés à une souche - 1548-1549 - Huile sur toile, 61 x 80 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. © Service presse Réunion des musées nationaux - Grand Palais / Stéphane Maréchalle

a-t-il traduit son émotion esthétique ? Par quels moyens a-t-il cherché à saisir ses particularités ? Où, quand et comment a-t-il eu accès à lui ? Enfin, cette espèce ou cette race existe-t-elle encore aujourd’hui ? Existera-t-elle encore demain ?

L’attention à l’animal

Comme la beauté humaine, la beauté animale doit répondre à des critères précis, qui varient selon les époques et les milieux. C’est à la Renaissance que se produit une révolution : des artistes exceptionnels, comme Dürer, puis des pionniers de la zoologie se penchent sur les animaux et les décrivent avec minutie. C’est aussi le moment où la découverte du Nouveau Monde révèle de nouveaux animaux, comme les perroquets ou les dindons. Très vite se constituent des répertoires. Dès qu’ils peuvent observer des animaux, les peintres les consignent dans des albums. Il leur arrive de reprendre certains motifs ayant déjà inspiré d’autres œuvres. Ils ont également recours à l’étude de l’anatomie et s’efforcent de décomposer les mouvements, comme le galop du cheval. Mais l’homme ne se contente pas de représenter la beauté animale, il agit sur elle en transformant les bêtes elles-mêmes. Pour cela, il convoque tous les moyens de la science. De nouvelles races de vaches, de chiens, de chats, apparaissent dans les œuvres d’art. A l’inverse, des tableaux nous restituent des races passées de mode.

Préjugés esthétiques et moraux

Nous sommes tous marqués par Buffon et son Histoire naturelle, publiée peu avant la Révolution, à cause des 23


Exposition René Lalique irrésistibles portraits d’animaux qu’elle contient. Mais Buffon fait aussi le tri entre les animaux nobles et les animaux ignobles. Le bon et le beau se confondent. Ces classifications arbitraires peuvent expliquer nos phobies par exemple pour les insectes. De fait, certaines espèces sont négligées des scientifiques et des artistes. Aujourd’hui, l’art bouleverse ces valeurs et les artistes s’attachent à des animaux longtemps dénigrés. C’est le cas de la chauve-souris de César ou de l’Araignée de Louise Bourgeois.

Le singe et l’homme

La publication de L’origine des espèces par Charles Darwin en 1859 est un choc pour la civilisation judéochrétienne. Le naturaliste y développe sa théorie de la sélection naturelle, fondée sur la lutte pour la vie ; il affirme le cousinage de l’homme et du singe. Des artistes s’intéressent à ces théories. L’image du singe, jusquelà dérisoire et convenue, s’en trouve bouleversée et il en résulte de troublants portraits, comme l’extraordinaire Orang-outan de Pompon.

Albrecht DURER (1471-1528) - Rhinocéros - 1515 - gravure sur bois, 21,2 x 30 cm. Paris, BnF, département des Estampes et de la photographie. © Paris, Bibliothèque nationale de France

Le rhinocéros de Dürer Le célèbre rhinocéros de Dürer est un cadeau du sultan de Cambay à Manuel Ier du Portugal. A Lisbonne, l’animal fait sensation. Le roi décide de l’offrir au pape Léon X, mais le bateau fera naufrage fin janvier 1516. Dürer n’a pas vu l’animal –d’où des erreurs, comme la corne –de licorne –sur le dos !

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Une nouvelle sensibilité

Les récits bibliques racontent la création des animaux et leur sauvetage sur l’arche de Noé. Ces mythes nous parlent d’un droit de vie et de mort que les hommes auraient sur leurs prétendus « frères inférieurs ». Longtemps niée, la souffrance des animaux est enfin reconnue sous l’impulsion de Montaigne ou de La Fontaine. La question de l’âme animale est posée, puis l’empathie finit par l’emporter avec la création d’associations protégeant le droit des animaux (SPA en France en 1845) et d’un arsenal légal (loi Grammont en France en 1850). Les œuvres d’art démontrent la sensibilité des animaux et toute leur gamme d’expressions irrésistibles.

A la rencontre de l’autre : les animaux exotiques

A la Renaissance, les animaux exotiques sont très recherchés par les grands de ce monde. Les rois et les papes les collectionnent dans des ménageries auxquelles certains artistes ont un accès privilégié. Leurs œuvres sont devenues des témoignages précieux. Le public découvrira ainsi le destin extraordinaire du rhinocéros de Léon X ou de la girafe de Charles X, dont la traversée de la France, de Marseille à Paris, a fait sensation. En 1793, la Ménagerie du Jardin des Plantes donne le signal de l’essor des zoos, dont la popularité ne se dément pas. La France permet ainsi aux artistes d’accéder aux animaux : c’est l’origine de l’« art animalier », sous l’impulsion de Barye et de Delacroix. Les artistes y trouvent des modèles de plus en plus variés. Beaucoup de créateurs s’interrogent aujourd’hui sur le rapport homme/animal et s’alarment de la menace qui pèse sur la biodiversité. Après le panda de Chine puis le bébé phoque, l’ours polaire est devenu le symbole de cette menace. A lui seul, il alerte l’homme sur l’avenir de la planète. Une sculpture aussi magnifique que L’Ours blanc de Pompon finira-t-elle par avoir avant tout une valeur de témoignage, celui d’une espèce disparue ? La beauté animale ne sera-t-elle bientôt plus qu’un souvenir ?

Un nouveau rapport entre l’homme et la nature à la Renaissance

Les animaux ont toujours fasciné les artistes, mais les représentations qu’ils en ont livrées ont évolué avec le temps. C’est à la Renaissance que s’est construit un nouveau rapport entre l’homme et la nature. A la faveur des grandes explorations, des animaux exotiques sont découverts et massivement importés en Europe. Dès lors, artistes et savants éprouvent le besoin nouveau d’observer, de décrire les espèces de la manière la plus précise possible et de transmettre leur émerveillement. Alors qu’au Moyen Age l’animal était surtout investi d’une signification symbolique, morale, religieuse, il est désormais regardé pour lui-même. Le naturalisme –scientifique et esthétique –devient le moyen de traduire


Jan I VAN KESSEL (1626-1679) - Insectes et araignée, 1660 - Huile sur cuivre, 17 x 23 cm - Strasbourg, musée des BeauxArts. © Musée des Beaux-Arts, Strasbourg, photo M. Bertola

L’homme ne se contente pas de représenter la beauté animale, il agit sur elle en transformant les bêtes elles-mêmes

Théodore GERICAULT (1791-1824) - Tête de cheval blanc avant 1816-1817 - Huile sur toile, 65 x 54 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. © Service presse Réunion des musées nationaux - Grand Palais / Thierry Le Mage

l’animal dans sa vérité et sa beauté. L’homme n’est donc guère présent dans les œuvres exposées. C’est l’animal qui en est le seul et unique sujet. Selon l’époque, les artistes ont pris pour modèles les animaux dont ils ont pu disposer, aussi bien les pensionnaires vivants des ménageries privées puis des zoos publics que les spécimens morts, naturalisés ou séchés, conservés dans les cabinets de curiosités puis les musées d’histoire naturelle. Ils ont suivi les progrès de la science, notamment de la zoologie et de la médecine vétérinaire. Peu à peu se sont mises en place des habitudes de représentation, se sont constitués des répertoires, fort utiles dès lors qu’il s’agissait d’insérer des animaux dans des scènes bibliques ou mythologiques. De nombreux artistes se sont spécialisés dans l’art animalier, ont dessiné, peint ou sculpté non seulement des types, mais aussi des individus. Ils sont allés jusqu’à appliquer aux bêtes les codes du portrait, où la ressemblance physique, l’acuité psychologique ont leur importance. De plus, certains artistes célèbres, à la présence parfois inattendue, se sont intéressés à ce thème et ont créé des œuvres atypiques, qui nous invitent à nous interroger sur la prétendue laideur de certaines espèces et à remettre nos phobies en question.

François POMPON (1855-1933) - Tête d’orang-outan - 1930 - Marbre noir, 33,5 x 20 x 23 cm. Paris, Muséum national d’Histoire naturelle, en dépôt au musée des Beaux-arts de Dijon. © Service presse Réunion des musées nationaux Grand Palais / A. Morin / Gallimard

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Exposition la guerre, que l’on y étudie. Des écorchés en trois dimensions et des dessins annotés fournissent des modèles aux artistes. Souvent, ce sont les peintres eux-mêmes qui signent des traités d’anatomie de haute qualité. L’étude des mouvements des animaux est l’un des défis relevés à la fin du XIXe siècle par le Français Marey et l’Américain Muybridge. A l’aide de la photographie, ils tentent de décomposer le trot et le galop du cheval, le vol d’un oiseau, la chute d’un chat, autant de mouvements dont l’œil humain ne parvient pas à percevoir le détail. Les successions d’images qu’ils présentent au public dans les années 1880 font sensation. Non seulement elles préparent l’avènement du cinéma, mais elles modifient la manière dont certains artistes représentent les animaux.

Jeff KOONS (né en 1955) – Caniche - 1991 - Bois polychrome : 58,4 x 100,3 x 52,1 cm. Lisbonne, Museu Colecção Berardo. © Musée Collection Berardo / Fondation d’art moderne et contemporain

Les œuvres d’art démontrent la sensibilité des animaux et toute leur gamme d’expressions irrésistibles Observations

Au XVIe siècle, les progrès accomplis dans le domaine de l’imprimerie et de la gravure favorisent l’essor des traités de zoologie illustrés. Ces ouvrages proposent un inventaire du vivant et des images qui vont inspirer les artistes. Pour parvenir à saisir la vérité et la beauté d’un animal, un artiste doit multiplier les études d’après nature et se constituer des répertoires, lesquels nourriront les générations suivantes. Il bénéficie aussi de l’apport de la recherche scientifique, notamment dans le domaine de l’anatomie.

A la méthode analytique s’oppose la synthèse. Au lieu d’analyser l’animal à représenter, de viser l’exactitude anatomique, de décomposer ses mouvements, de s’attacher au détail du poil et de la plume, Calder recommande de saisir rapidement une silhouette, une attitude, un moment. On conserve aujourd’hui de précieux répertoires anciens de modèles, finement dessinés et rehaussés de couleurs. Le plus souvent, l’artiste juxtapose des animaux d’une même famille, comme les insectes, en respectant leur taille. Mais il arrive aussi qu’il réunisse des animaux de nature disparate, sans tenir compte des rapports de proportions. Grâce à ces répertoires, des artistes comme Brueghel de Velours ou Rubens parviennent à créer des scènes bibliques de paradis terrestre ou d’arche de Noé, où ils démontrent leur savoir-faire dans le domaine animalier. D’origine française, Audubon parcourt l’Amérique pour étudier les oiseaux du continent. Il décide de publier ses dessins sous forme de gravures aquarellées à la main, mais l’entreprise s’avère coûteuse. Grâce à une tournée en Europe, il trouve un graveur et éditeur anglais et convainc de nombreux souscripteurs. Son ouvrage en quatre volumes représente plus de 489 espèces d’oiseaux en 435 planches. Audubon est extrêmement populaire aux EtatsUnis, d’autant qu’il a décrit certaines espèces aujourd’hui disparues ou menacées.

Les pionniers de la zoologie telle que nous l’entendons aujourd’hui sont le Français Belon, le Suisse Gesner et l’Italien Aldrovandi. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, ces savants publient des ouvrages illustrés qui vont marquer les artistes. La découverte du Nouveau Monde, riche en espèces inconnues, a pour conséquence un souci accru de précision dans les descriptions. C’est le cas pour le dindon.

Zootechnie

L’étude de l’anatomie animale est considérée par de nombreux artistes comme un préalable indispensable à la représentation. Dans ce domaine, les progrès s’accélèrent à la fin du XVIIIe siècle lorsque la France, à partir de 1762, crée les premières écoles vétérinaires, à Lyon puis à Alfort. Ce sont surtout les chevaux, utilisés notamment pour

Les œuvres d’art peuvent nous renseigner sur des animaux qui ont été transformés par l’homme. Depuis la fin du XVIIIe siècle en effet, grâce aux croisements et aux modifications génétiques, la zootechnie permet d’améliorer les races anciennes ou d’obtenir des races nouvelles en fonction de différents critères. Une vache peut être modifiée de façon à produire plus de lait,

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Exposition animal de compagnie. Ce prédateur n’a plus à trouver sa nourriture. Devenu inoffensif, il s’installe dans le foyer des hommes. Logé, nourri, caressé, il vit surtout pour être contemplé. C’est seulement à la fin du XVIIIe siècle que le portrait de chat représenté seul, au repos, devient un lieu commun.

Antoine Louis BARYE (1795-1875) - Tigre dévorant un gavial, 1831 - Bronze, 39,7 x 105,6 x 40,5 cm. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures. © Service presse Réunion des musées nationaux – Grand Palais / René-Gabriel Ojéda

Le portrait de chien voit le jour à la Renaissance. Jusqu’alors représenté en compagnie des hommes, le chien a désormais droit à son portrait individualisé. Les chiens de chasse, comme les braques ou les lévriers, sont privilégiés par les artistes car ils servent au passe-temps préféré des rois. Leurs portraits soulignent leurs qualités morales. Si certaines races traversent les époques, les goûts changent et les races évoluent : un chien autrefois à la mode pourra ainsi nous être peu familier.

Beauté ou laideur ? un cheval pour courir plus vite, un chien pour chasser, un chat pour répondre à des standards esthétiques et remporter des concours. Certaines œuvres nous montrent ainsi des types d’animaux aujourd’hui devenus rares, d’autres au contraire des reines de beauté qui répondent à notre goût actuel.

Préjugés Pourquoi sommes-nous séduits par un animal ou au contraire dégoûtés par un autre ? Pourquoi un paon est-il plus beau à nos yeux qu’un crapaud ? Comment cette hiérarchie entre les bêtes s’est-elle formée dans nos mentalités ? Au Moyen Age, les vices et les vertus sont symbolisés par des animaux. Dans les fables et les contes, le vice –la cigale, le lièvre, le loup –est souvent opposé à la vertu –la fourmi, la tortue, l’agneau. Dans l’Histoire naturelle de Buffon, le cheval est le plus noble des animaux, le cerf règne sur la forêt, le chien est paré de toutes les vertus, tandis que le chat est doté de tous les vices. En vérité, l’image des animaux évolue avec le temps. Buffon a exercé une action déterminante sur le Jardin des plantes et le Cabinet d’Histoire naturelle du roi qui deviendront à la Révolution le Muséum national d’Histoire naturelle. Il a recruté les meilleurs chercheurs, acquis des collections, procédé à des agrandissements et à des aménagements. Son Histoire naturelle, destinée à l’origine à décrire les collections royales, est l’un des monuments de la zoologie. Les portraits d’animaux qu’elle contient ont durablement marqué les mentalités. Le chat n’a pas toujours eu bonne réputation. Longtemps considéré comme l’incarnation du démon, il voit son image changer au XVIIe siècle quand le surmulot –le rat de nos villes –arrive en Occident. Comme il ne parvient pas à le chasser, le chat change de rôle et devient un

Certains animaux ont été quasiment exclus du champ de l’art. C’est le cas de la chauve-souris, du crapaud, de l’araignée, considérés comme étranges, difformes, monstrueux. Longtemps attachées à la figure du démon, qualifiées de nuisibles et systématiquement pourchassées, de nombreuses bêtes suscitent en nous de véritables phobies. Aujourd’hui, les artistes leur rendent hommage, en jouant sur nos réactions. A la suite de Dürer et de Van Gogh, César a représenté la chauve-souris, Picasso s’est intéressé au crapaud, Louise Bourgeois a réhabilité l’araignée. Quant à Johan Creten, il nous renvoie à la fascination très ancienne que nous avons pour les créatures sous-marines.

Edgar DEGAS (1834-1917) - Cheval caracolant 1881-1890 Bronze, Paris, musée d’Orsay © Service presse Réunion des musées nationaux - Grand Palais / Hervé Lewandowski

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A la faveur des grandes explorations, des animaux exotiques sont Exposition découverts et massivement importés en Europe Le singe en miroir Le singe a toujours été considéré comme un animal à part, en raison de sa ressemblance troublante avec l’homme. Il devient très tôt un animal de compagnie recherché. Enchaîné, il symbolise l’asservissement ; costumé, il est forcé d’imiter l’homme, de le singer, sans jamais parvenir à l’égaler. C’est seulement au début du XIXe siècle que la connaissance des singes progresse, quand les premiers orangs-outans vivants arrivent en Occident. Coqueluches des visiteurs des zoos, les singes frappent par leur visage au regard pénétrant. Ils ont enfin droit au portrait.

Une nouvelle sensibilité

Au XVIIe siècle, le philosophe Descartes formule la théorie de l’« animal-machine », qui nie la souffrance animale. Le débat fait rage entre ses partisans et ses détracteurs. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que cette souffrance soit enfin reconnue. En 1824 est créée en Angleterre la première société qui protège les animaux contre la maltraitance. En France, la Société protectrice des animaux est fondée en 1845 et la loi Grammont est promulguée en 1850. Tout comme la littérature, l’art se fait l’écho de cette nouvelle sensibilité : peints ou sculptés, les animaux blessés, qu’ils soient soignés ou condamnés, déclenchent la compassion du public.

Découvertes

Les zoos sont une invention récente. Jusqu’au début du XIXe siècle, les ménageries étaient privées. Faire venir des bêtes exotiques et les entretenir était fort coûteux et réservé à une élite. La découverte de l’Amérique et les expéditions lointaines sont à l’origine de l’enrichissement de ces ménageries royales ou papales. C’est ainsi que des grands mammifères, connus des Romains mais oubliés au Moyen Age, sont revenus en Occident, comme l’éléphant ou le rhinocéros. La Révolution démocratise les zoos. Fondé en 1793, le Muséum national d’Histoire naturelle se dote d’une ménagerie accessible au public. Les artistes y ont désormais accès à de « nouveaux » animaux, parmi lesquels la célèbre girafe de Charles X.

La rareté Les animaux exotiques sont des cadeaux diplomatiques de grande valeur. A la Renaissance Manuel Ier de Portugal reçoit un rhinocéros et un éléphant indien, qu’il offre au pape Léon X. Alors confondu avec la légendaire licorne, le rhinocéros fascine les artistes. La rareté de ces animaux explique le fait qu’ils aient accédé à la notoriété et que l’on connaisse les détails de leur existence. Rares sont les éléphants en Occident. On se souvient de ceux de Charlemagne et de Saint Louis, qui sont d’abord des cadeaux diplomatiques. Des montreurs en exhibent parfois dans les foires, où les artistes comme Rembrandt et les zoologistes comme Buffon viennent les étudier. 28

Au cours du XIXe siècle, ces pachydermes deviennent l’attraction principale des zoos. Exemples de vertu et de fidélité, ils séduisent les visiteurs. La plus belle ménagerie fut celle de Louis XIV à Versailles. Construite par Louis Le Vau, elle héberge de nombreux animaux rares que le roi, au terme de ses promenades dans le parc, a plaisir à montrer. Les Flamands Nicasius Bernaerts et Pieter Boel ont fait les portraits de ses pensionnaires. A la Révolution, ceux des animaux qui ont échappé à la tourmente forment le premier noyau de la ménagerie du Jardin des plantes. En 1826, le vice-roi d’Egypte offre une girafe au roi Charles X. Arrivée par bateau à Marseille, elle fait le trajet à pied jusqu’à Paris. Le voyage est triomphal, car les Français découvrent cet animal et se massent le long du parcours. Une véritable « girafomanie » se développe : les gravures fleurissent, ainsi que les produits dérivés –assiettes, éventails, papiers peints… –portant l’image de l’animal. La fréquentation du Jardin des plantes, où on l’installe, s’accroît dans des proportions considérables ! Elle mourra seulement en 1845. Découvert en 1598 sur l’Île Maurice, le Dodo a disparu dès 1681. Cet oiseau non comestible, mais qui ne pouvait pas voler et ne protégeait pas ses nids, a été victime de l’homme. Les quelques spécimens empaillés qui nous sont parvenus se sont abîmés et il ne nous reste qu’un petit nombre de représentations peu fiables.

Epilogue Depuis quelques années, l’ours polaire est devenu le symbole du danger que l’homme fait peser sur l’animal, de la biodiversité menacée par le réchauffement climatique. Il est fort probable que cet animal va disparaître à l’état sauvage et qu’il n’en restera bientôt plus que quelques exemplaires dans les zoos. Cette disparition inéluctable va changer le statut des œuvres qui le représentent. Tout comme le Dodo peint par Savery, qui est désormais conservé dans un musée d’histoire naturelle, l’Ours blanc de Pompon deviendra davantage un document qu’une œuvre d’art. Quoique fortement stylisé et simplifié, ne sera-t-il pas, dans quelques décennies, un témoignage sur une espèce désormais éteinte ? Alexandre Gabriel DECAMPS (18031860) - Le Singe peintre dit Intérieur d’atelier - vers 1833 - Huile sur toile, 32 x 40,5 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. © Service presse Réunion des musées nationaux Grand Palais / Michel Urtado


Exposition Extraits de Buffon, Histoire naturelle, texte écrit par Guéneau de Montbeillard Anonyme allemand ( ?) - Les Oiseaux 1619 - Huile sur toile, 141 x 96 cm. Strasbourg, musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts, Strasbourg, photo M. Bertola

Le Paon « Si l’empire appartenait à la beauté et non à la force, le paon serait, sans contredit, le roi des oiseaux ; il n’en est point sur qui la nature ait versé ses trésors avec plus de profusion (…) tout ce qui annonce un être de distinction lui a été donné. […] son incomparable plumage semble réunir tout ce qui flatte nos yeux dans le coloris tendre et frais des plus belles fleurs, tout ce qui les éblouit dans les reflets pétillants des pierreries, tout ce qui les étonne dans l’éclat majestueux de l’arc-en-ciel. La nature a réuni sur le plumage du paon toutes les couleurs du ciel et de la terre pour en faire le chef-d’œuvre de sa magnificence…

Extraits de Buffon, Histoire naturelle Le chat « Le Chat est un animal domestique infidèle, qu’on ne garde que par nécessité, pour l’opposer à un autre ennemi domestique encore plus incommode et qu’on ne peut chasser : car nous ne comptons pas les gens qui, ayant du goût pour toutes les bêtes, n’élèvent des chats que pour s’en amuser ; l’un est l’usage, l’autre l’abus ; et quoique ces animaux, surtout quand ils sont jeunes, aient de la gentillesse, ils ont en même temps une malice innée, un caractère faux, un naturel pervers, que l’âge augmente encore et que l’éducation ne fait que masquer. »

A la gloire des bêtes, Hors-série « Découvertes Gallimard » - Coédition de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2012 / éditions Gallimard, par Emmanuelle Héran, 8,40 €

Beautés intérieures, l’animal à corps ouvert, par Christophe Degueurce et Hélène Delalex, 128 p., 75 illustrations, 29 € - Editions Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2012

Contact : La beauté animale célébrée par les plus grands artistes, par Alain Jaubert « Beauté animale », éditions Poissons Volants, Arte France, Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2012, 52 mn, 20 €

Catalogue de l’exposition : ouvrage collectif sous la direction scientifique d’Emmanuelle Héran, 240 p., 200 illustrations, 39 € Editions de la Réunion des musées nationaux -Grand Palais, Paris 2012

« Beauté animale » Grand Palais - Paris Exposition du 21 mars au 16 juillet 2012 Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h, et nocturne le mercredi jusqu’à 22h Renseignements, achat des billets, téléchargement des audioguides (3€) sur www.rmngp.fr PT : 12 €, TR 8 € 29


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Le japonisme

L’influence du japon dans les arts après 1850 Dès la fin du XIXe siècle, le japon ne cesse d’étendre son influence dans les divers courants artistiques : arts décoratifs, peinture, et même architecture au XXe siècle. On parle alors de « japonisme ». Texte : Hélène Béghin-Verzèle, diplômée de l’Ecole du Louvre et de l’Université de droit Panthéon-Assas, experte en vol de mobilier et d’objets d’Art

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ès 1850, au début du Second Empire, le japon fascine les artistes. A la fin du XVIIIe, l’art japonais est collectionné, comme les inrôs en laque de Marie-Antoinette, les commodes recouvertes de laques rouges comme celles de l’ébéniste Carel. Le premier européen à découvrir cet art est Abel Sainte-Claire Deville. En rendant visite à l’empereur Mikado, ce dernier lui offre un bonzaï qu’il ramène en France. Le contact est établi, et depuis le japon ne cesse d’étendre son influence dans les divers courants artistiques. On parle alors de « japonisme ».

Un contexte favorable

Sous le Second Empire, le musée dit « chinois » ouvre ses portes à Fontainebleau. En 1868, sous l’ère Meiji (période historique du Japon entre 1868 et 1912), de nombreuses visites d’ambassadeurs japonais ont lieu à Marseille et en Grande Bretagne à l’exposition universelle. Sous la IIIe république, l’UCAD (Union centrale des arts décoratifs) crée en 1864, organise des expositions d’estampes japonaises d’Hokusai, Hiroshigé (préface du catalogue de l’exposition par Bing) qui captivent par leur format kakiemono (peinture sur rouleau de soie), ce sont des Ukiyo’e (image d’un monde flottant, éphémère).

La solution du japonisme face à l’impasse de l’éclectisme

Dès Louis-Philippe, l’impasse de éclectisme ambiant lasse : 2 choix s’offrent aux décorateurs (notamment dans le cas de la création du mobilier) : soit privilégier le savoir faire français (la technique), soit privilégier l’ornement. C’est dans ce cas que l’art japonais fascine pour sa stylisation, sa virtuosité technique et stylistique où les motifs diffèrent de ceux habituellement employés : motif de nénuphars ou d’orchidée, de geishas, de libellules, d’iris. Ces motifs nouveaux séduisent. Ainsi en 1877, la maison Lièvre crée un cabinet japonais (Orsay) dont la corniche épouse la forme d’une pagode. Les techniques japonaises influencent aussi les artistes : le laque (découvert au XVIIIe pour revêtir les commodes), le cloisonné, les émaux, les incrustations sur le verre. Ainsi la maison Duvinage met au point la technique des émaux avec cloison métallique. 30

Commode en laque rouge de l’ébéniste Carel

Ces influences stylistiques et techniques sont visibles dans les œuvres présentées aux expositions universelles où les deux tendances coexistent : ainsi à l’exposition de 1878, à côté de la bibliothèque de style renaissance de la maison Fourdinois, apparaît chez la maison Christofle un cabinet d’encoignure japonais, orné d’un médaillon à motif de geisha.

L’influence des estampes japonaises sur les peintres de la modernité

Ces estampes Ukiyo’e, de format kakiemono (en hauteur, peu larges) troublent par leur technique: l’aplat, l’absence de volume ou de perspective, leurs couleurs comme celles des kimonos, le cerne. Elles deviennent sources d’inspiration pour les peintres qui les découvrent, voire les collectionnent. Par leur style, ces estampes fascinent les artistes de la modernité comme Manet, voire Cézanne dans les années 1865 ou les


Reconnaître les styles impressionnistes un peu plus tard (vers 1880, pour un courant né officiellement 6 ans plus tôt). Manet (comme Cézanne à la même époque) adopte la technique des estampes japonaises du cerne, des aplats de couleur sans demi-teinte, ses œuvres sont sans profondeur ni perspective, ses personnages comme Portait de Zola de Manet, avec le fifre (exposition du salon le paravent et les estampes des refusés de 1867) est japonaises dit apparaître comme une « carte à jouer » par l’emploi de cette technique. Dans son portrait de Zola de 1868, on aperçoit même des estampes japonaises et un paravent japonais sur le mur du critique d’art - qui l’a défendu pour cette technique stylistique novatrice inspirée des estampes. Cézanne à la même période, adopte aussi ce style (absence de profondeur et de volume, aplat, cerne, comme on le voit sur le portrait d’Achille Emperaire de 1867).

Paravent de Bonnard

Une influence japonaise grandissante à l’orée de l’art nouveau

L’influence du japonisme opère sur les peintres impressionnistes, surtout Monet dès son installation à Giverny en 1881. Monet achète des estampes, comme Edmond de Goncourt dans le magasin de curiosité de Bing. Dans son pont japonais de 1886 (musée Marmottan), il applique la méthode des aplats de couleur vives qui saturent la toile, il n’y a plus de profondeur, le seul motif de l’œuvre devient la peinture, tout est décoratif. (Lui même, qui est influencé par l’art japonais des estampes, a un rôle majeur sur les peintres de la génération future comme Kandinsky ébloui par ses meules vues chez le collectionneur Stukin, il influence même l’école de New York). Gauguin, qui a son tour transmet ce goût chez les nabis (qui ne conservent par contre pas le cerne). Chez Gauguin, la technique japonaise donne naissance au cloisonnisme de l’école de Pont Aven : les œuvres sont conçues selon la méthode de l’aplat de couleur sans dégradé, de la technique du cerne: son œuvre portrait de la belle Angèle des années 1880 révèle cette méthode où, à l’instar de Cézanne, les éléments (la figure et le fond) sont traités de la même façon. Gauguin est influencé comme Van Gogh (avec qui il voyage en 1889) par le style des estampes japonaises, et transmet ce style aux nabis. Van Gogh adopte la même technique stylistique que lui (la chambre, Le cabinet de Lièvre, maison Orsay, 1889). Les nabis, issus Duvinage de l’école de Condorcet, désirent faire éclater le cadre de la peinture de chevalet et s’intéressent ainsi aux arts décoratifs (comme les paravents). Ils adoptent la technique japonaise de l’aplat, de l’absence de profondeur mais pas le cerne. Les œuvres de 1888 comme le talisman de Serrusier (ou le coup de soleil sur la terrasse de M. Denis) adoptent cette

Détails des feuilles de paravent

technique : l’œuvre devient abstraite (plus objective mais subjective à la suite du symbolisme) par cette technique de l’aplat de couleurs vives préconisées par Gauguin. Les œuvres d’art appliqué comme les paravents de Bonnard ou de Vuillard épousent cette technique et le format kakiemono.

Un épanouissement de l’influence japonaise sous l’art nouveau

Le contexte est favorable : l’importance de Bing -dont le beau frère est consul à Tokyo- et de son magasin de curiosité (où va Monet, de Goncourt), de sa galerie l’art nouveau ouverte en 1885 où il emploie diverses artistes qui appliqueront le japonisme tels Colonna qui présente un bureau au pavillon l’art nouveau de l’expo universelle de 1900 aux lignes stylisées comme au Japon. Bing joue un rôle important : il rédige le catalogue de l’exposition des estampes japonaises de l’UCAD de 1883, et crée la revue le « japon artistique » avec des lithographies de Félix Regamay (qui a voyagé avec Guimet) au format kakiemono. L’expression de l’influence des motifs japonais et du style (virtuosité technique, simplification) se retrouve chez les créateurs : l’école de Nancy semble plus influencée par les thèmes japonais (nénuphars, orchidée) que l’école de Paris 31


Reconnaître les styles

Hokusai, la vague Gauguin : la belle Angèle

(où Guimard est plus adepte à la simplification des motifs c’est-à-dire l’art de la tige et de la ligne en « coup de fouet » comme pour ses œuvres pour le castel Béranger). Gallé dévoile l’inspiration du tsuba (garde de sabre japonais) avec ses chaises et son salon exposés à Orsay. D’autres œuvres de Gallé sont également caractéristiques, comme l’encoignure japonaise, les tables épousant la forme de pagode. On retrouve le motif du nénuphar ou de l’orchidée chez Majorelle (forme de nénuphar de ses tables). Ainsi, l’impasse à éclectisme est résolue grâce au japonisme et à ses motifs et à leur stylisation.

La quintessence « japonisante » dans les arts décos

Celle-ci est visible dans les créations des arts dits « mineurs » : grés de Bigot (technique japonaise) pour la salle à manger du banquier Bénard réalisée avec Charpentier prônant un « total look ». Gallé réalise aussi des céramiques à motif de carpes (cadeau de cérémonie chez les japonais), de prunier ou de personnes revêtues du chignon des sumos. Les œuvres de Lachenal voire de Gallé qui appliquent les techniques japonaises des verres avec incrustation : la main aux algues de 1804 de Gallé applique la technique du verre par application. La même année, il réalise l’armoire aux libellules pour Hirsch, qui collectionne ses verreries : il applique aussi la technique du verre incrusté, du cloisonné et le motif de libellule propre au Japon. Cette influence se retrouve dans la bijouterie (peignes aux motifs de Tsubas de Tiffany).

Un modèle japonais reconnu à l’époque moderne

Il y a tout d’abord l’influence des techniques traditionnelles comme l’art du laque. En effet, des artistes comme Dunand ou Eilenn Grey le pratiquent. Eilenn Grey a même été formée par un japonais, Fugiwara. Dunand applique cette technique aux meubles qu’il réalise (ceux de M. Vionnet, de Doucet), et à ses panneaux (ceux de l’expo coloniale de 1931), et aux décors de paquebot. Il réalise aussi de la dinanderie. Eileen Grey a réalisé les fauteuils aux sirènes. La technique du laque est pratiquée par la suite chez les générations futures (comme le bureau de sylvain Dubuisson pour le ministère de la culture sous François Mitterand dans les années 1980).

La philosophie du zen et l’art du dépouillement

On retrouve aussi l’influence persistante du japonisme avec la philosophie du zen, du yin/yan: par sa technique de dépouillement, de netteté dans les créations du design et les architectures intérieures, il incite au calme : cela est visible dans les créations intérieures comme celles de Le Corbusier qui crée le purisme et prône, comme le Bauhaus, le dénouement, le 32

Majorelle et les orchidées

fonctionnalisme. Cela se manifeste par l’existence de plans libres aménagés selon l’envie des propriétaires par l’existence de cloisons mobiles (à l’instar des paravents ou des cloisons mobiles au japon dans les intérieurs). Cela est visible dans l’aménagement par Mies Van der Rohe du Pavillon Barcelona (il applique cette technique à l’aménagement du Bauhaus de Dessau). Les aménagements de de Stilj de Rietveld adoptent le même principe tout comme ceux de le Corbusier dans les années 1930. Le japon a aussi influencé l’art des jardins dits zen. Ce dépouillement se manifeste dans les créations fonctionnelles du design comme celles de Rietveld (de Stilj) ou du Bauhaus (Marcel Breuer) où l’ornement inutile est enrayé. Cette influence se ressent enfin en architecture (celle de l’école de Chicago où des membres du Bauhaus ont fuit après le nazisme, voire les réalisations du constructivisme et surtout celles de Le Corbusier comme la villa Laroche).

L’influence confirmée du japonisme après guerre dans les arts décos

Après la deuxième Guerre Mondiale, certains artistes fuient même au Japon comme Charlotte Perriand qui réalise ses œuvres en bambou. Elle rencontre Yanagi qui sera vendu, comme elle, à la galerie Steph Simon dès 1956. Yanagi est l’artiste japonais qui utilise le motif japonais du papillon stylisé dans sa chaise « butterfly » avec des techniques françaises (le bois contreplaqué). Cette galerie expose aussi Noguchi, célèbre pour sa lampe « akary » (signifiant « lumière » et qui reproduit les lampes réalisées au japon avec des muriers), un standard du design encore à l’heure actuelle

Le design en noir et blanc

L’influence technique majeure a lieu après la révolution du pavillon Muji à l’expo universelle de Tokyo de 1970 car ce dernier est en PVC. La France a raté le coche. Or le PVC va avoir une grande influence sur le design : il est utilisé par le designer Qasar et aussi pour retranscrire les œuvres de César dans l’atelier A crée par le peintre Arnol. Enfin dans les années 1980, la mode japonaise influence les designers : en effet la tendance du noir de l’année 81 de Yamamoto ou de la firme japonaise « comme

Gallé l’armoire aux libellules


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La main aux algues de Gallé (1804)

L’inspiration des nénuphars Lampe de Majorelle

Vase « La Carpe » (1878), d’Emile Gallé. Verre dit « clair de lune », soufflé-moulé, émaillé

des garçons » influence les designers comme Stark, Szekely voire Andrée Putmann. Szekely crée ainsi sa chaise longue noire, Putmann crée des intérieurs où dominent le noir et le blanc qui incitent au silence comme la musique qu’elle apprécie, ses intérieurs reprennent l’idée de la philosophie zen japonaise.

Vitrine Viardot

Influence mineure du Japon chez les peintres du XXe siècle

Au XXe siècle, l’influence est moins présente en peinture. Le Japon est captivé par l’avant garde européenne. Tout d’abord, la présence de peintres Japonais : peintres de l’école de Paris comme Foujita voire de la troisième école de Paris comme Zao Wou Ki, attirent leurs congénères comme G. Mathieu captivé par la calligraphie qu’il retranscrit dans ses œuvres (appartenant au tachisme, proche de l’école de New-York) - (répercussions sur les fauves comme Matisse dans son tableau « japonaise au bord de l’eau » de 1905 pour la technique du cerne et de l’aplat). Par ailleurs, Picasso relatera la guerre au Japon en 1941. Dans les années 1960, la technique du zen se retrouve chez Klein : ses monogold à l’aspect « cabossé » représentent les écrans dorés japonais servant aux cérémonies. Certes le Japon fascine et inspire les arts français, néanmoins l’inverse s’opère également : les arts européens fascinent et inspirent les artistes japonais : Le mouvement dada au japonmouvement pop avec Yokoo qui réalise des œuvres comme le journal de la vie intime de Marilyn Monroe avec des influences pop (de la pin up). Enfin, sur l’art de l’environnement : un happening où la neige est colorée.

Laque de Jean Dunand (1930)

Détails

Laque de Jean Dunand (1942)

Monet, le pont japonais

Maurice Denis : Coup de soleil sur la terrasse

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Collection

Les objets de bistrot Qu’ils soient publicitaires, derrière le bar, sur le comptoir, dans la salle ou bien en terrasse, les objets de bistrot ont été le témoin d’innombrables discussions, de lectures, de jeux et de rires. Ces souvenirs de bistrot d’autrefois nous rappellent ces lieux de convivialité qui tendent aujourd’hui à tomber dans l’oubli. Entrez dans ces estaminets pour leur redonner vie, retrouver la couleur et l’ambiance des bars d’hier. Des boissons disparues aux saveurs éternelles, des incontournables limonadiers aux fontaines interdites, des sages plaques émaillées décoratives aux jeux de dès tonitruants… poussez la porte ! « Les objets de Bistrot », extraits :

Les anisettes

Beaucoup de firmes productrices d’absinthe, qui compte de l’anis dans leur recette et qui en ont la maîtrise, se reconvertissent dans l’anisette après l’interdiction de la fée verte en 1915. La notoriété des marques accompagne la boisson, qui prend rapidement une place considérable dans les ventes des bistrots. L’anisette, qui est une liqueur, est toutefois une boisson ancienne, réputée de longue date ; Marie Brizard, qui en exploite une recette, ayant fondé son entreprise en 1755. La législation change, à compter de 1920. On autorise les boissons anisées de moins de 30 ° avant de porter le taux d’alcool à 40 ° et à 45 ° en 1938. L’engouement, surtout dans les bistrots du sud de la France, est considérable.

MIGNONNETTES AU GOÛT ANISÉ

DEUX PICHETS RICARD Ces pichets en grès, des années 1960, attendent les commandes des clients.

Ces reproductions miniatures de bouteilles étaient généralement fournies au cafetier comme échantillon des produits vendus. Ici, des apéritifs dont seul Pacific n’est pas alcoolisé.

VIDE-POCHE RICARD CENDRIER RICARD Typique des années 1950, ce cendrier est signé de l’atelier de céramique Ricard.

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Souvent affichés derrière le comptoir, les vide-poches publicitaires étaient offerts par les représentants des marques. Ce modèle de 1952 est en carton. Il est illustré d’une photo couleur de l’actrice Tilda Thamar (imprimerie spéciale des distilleries Ricard).


Collection CARTONNAGE FAP’ANIS Cette publicité trônait dans les bistrots des années 1930.

On retrouve Berger, Pernod, puis à la fin des années 1920, Paul Ricard prend une part active dans ce marché en créant une boisson à son nom, qualifiée de “vrai pastis de Marseille”, que l’on commande souvent en criant : “un jaune !” ou “un lait de tigre !”, au patron du bar. Le Fap’Anis en appelle à Delval pour une affiche très réussie dans l’esprit des années 1920. Pour promouvoir ces anisettes, on recourt à des vagues de publicités partout présentes : Berger et son slogan “midi, 7 heures l’heure du Berger”, est le champion incontesté du pichet en porcelaine, décliné en rouge, blanc, orange et jaune, bien sûr, pour des contenances de 50 cl à 3 l. On en trouve aussi plus rarement pour Pec.

PLATEAU DE SERVICE L’anisette Gras fait sa promotion sur ce plateau en tôle lithographiée porté par les serveuses et serveurs des années 1950.

PICHET BERGER DES ANNÉES 1930 AFFICHETTE BERGER “Jaune ou blanche demandez une Bergerette”, une publicité des années 1930 par l’imprimerie Berger Monopole.

PICHET “VENTRU” BERGER Cette variante en faïence jaune date des années 1970. Contenance : 1 litre.

En faïence jaune, il porte le mot “Berger” en relief et peint en noir. Le petit modèle a une contenance de 50 cl. Le grand, de un litre, avec sa silhouette, est dit “Bibendum”.

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Collection

Coca-Cola Coca-Cola avec sa bouteille, la “dame fourreau”, inonde les commerces de ses plaques publicitaires, ses plateaux de services, ses glacières, ses cendriers, ses thermomètres, ses bouteilles gonflables, ses cartonnages… sans doute le champion de l’occupation de l’espace publicitaire et la marque la plus connue au monde, qui fait de l’ombre à Pepsi-Cola. On trouve également le Ricqlès, le Schweppes, un tonic, mais aussi Fanta orange et citron ou le Canada Dry qui déboule en France dans les années 1970 à l’appui d’une campagne publicitaire originale en référence à la prohibition aux Etats-Unis et au bon tour joué à la police avec cette boisson qui a toutes les apparences de l’alcool mais qui n’en est pas. C’est aussi Gini, qui utilise le boxeur Carlos Monzon, entre autres, ou Seven-Up, Sprite…

CENDRIER COCA-COLA Un modèle promotionnel pour café, en opaline, sorti dans les années 1950.

VERRE COCA-COLA Il a été utilisé lors de l’une des dernières Coupe du monde de football

TÔLE PEINTE COCA-COLA “Ça… c’est autre chose”, un slogan de la fin des années 1950.

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THERMOMÈTRE COCA-COLA Grand exemplaire publicitaire en tôle, en relief et en forme de bouteille, haut de 70 cm. Ce modèle promotionnel de bar des années 1950-1960 est gradué en degrés Celsius et Fahrenheit.


Collection

PANNEAU COCA-COLA Une tôle lithographiée pour la promotion du célèbre fabricant de soda dans les années 1950-1960.

PORTE-CLÉS COCA-COLA Un souvenir d’un commercial à un patron de bistrot…

PANNEAU COCA-COLA Un grand modèle peint sur contreplaqué, des années 1960, pour la promotion d’un CocaCola à boire glacé.

PLAQUE PEPSI En tôle, elle reprend la forme de la capsule qui ferme les bouteilles du soda américain.

GLACIÈRE COCA-COLA “Avec Coke y a d’la joie !”, cette inscription est écrite en gros sur la face avant de cette glacière portative en métal du “Canada français” fabriquée en 1958.

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Collection

CHAISE THONET N° 19 Un modèle de 1890 en hêtre tourné avec assise cannée.

CHAISE THONET Elle était l’une des stars des salles de bistrot dans les années 19001910. Sa structure est en bois de hêtre, tournée, avec une assise cannée.

Autour des tables Selon la taille de l’établissement, on dispose de bancs et de tables ordinaires fabriqués par le menuisier local, puis de réalisations de spécialistes en mobilier professionnel, avec des tables rectangulaires à plateau bois, montées sur un piètement en fonte et des chaises de séries en diverses essences ou en bois tourné (du hêtre). Le fournisseur de plus connu est Thonet avec son riche catalogue de modèles référencés par numéros. Il propose aussi des banquettes. Les assises sont soit cannée, soit en bois plein, avec ou sans motifs ornementaux. Au milieu des productions anonymes, apparaît du mobilier signé Baumann dès le début du XXe siècle. Le bois tourné côtoie les chaises ordinaires. Dans

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CHAISE THONET Très répandue dans les bistrots des années 1920, ce modèle est en bois tourné.

les années 1960, il ajoute des galettes et dosserets en matière synthétique pour un confort moins spartiate. En terrasse, et parfois même en salle, on peut trouver des guéridons en marbre cerclé de laiton, puis en matériaux synthétiques dès les années 1950. Les sièges en osier tressé avec motifs proviennent de maisons comme Drucker depuis 1885, Gatti depuis les années 1920… Par la suite, dès la fin des années 1950, certains tressages sont exécutés avec des fils plastique de couleur vive sur des structures tubulaires en aluminium. Quant à la banquette en synthétique, c’est le “must” du confort. Elle va se généraliser dans les années 1930. Face au bar s’alignent les tabourets de grande hauteur à structure bois ou métal…


Collection

CHAISE “FLORALE” Un modèle de bistrot dont l’assise est décorée de motifs floraux, vers 1910-1920.

CHAISE DE LA FIN DU XIXe SIÈCLE Son assise et son dossier sont ornés de motifs sculptés dans le plus pur style de la Belle Epoque.

BERC ANTOINE Cette étiquette d’un grand spécialiste de matériel de bistrot date des années 1950… Il a quitté son site historique près de la Bastille, à Paris, au début des années 2000.

GUÉRIDON PUBLICITAIRE Les bistrots contemporains se meublent de plus en plus souvent de guéridons sortant de l’ordinaire, comme avec ce modèle Vache qui Rit avec pied en fonte, dessus synthétique et cerclage en laiton.

Retrouvez l’ambiance des bistrots dans les autres pages de l’excellent ouvrage « Les objets de bistrot », de Théo Fraisse et John Victor, Editions De Borée, 192 pages, 24,90 €

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Titanic, le lieu de toutes les légendes évEnement

Il y a 100 ans, le 15 avril 1912, le naufrage du Titanic a coûté la vie à environ 1500 personnes sur les 2228 passagers et membres d’équipages, c’est l’une des plus grandes catastrophes maritimes en temps de paix de l’histoire de la marine.

L

e Titanic refait surface, 100 ans après son dramatique naufrage ! Beaucoup de corps n’ont jamais été retrouvés, le bateau avait heurté un iceberg lors de sa première traversée de l’Atlantique. Toutefois, de nombreux objets et effets personnels ont été remontés à la surface…

“Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce navire”

Une vente aux enchères titanesque et insolite !

Les 5500 objets retrouvés à son bord devaient être vendus à New York le 15 avril dernier. Cette vente aux enchères vient d’être reportée. La compagnie, qui possède RMS Titanic, a affirmé qu’elle était en discussion avec de nombreuses parties pour l’achat de cette collection et allait mener en confiance les négociations et vérifications nécessaires [...] afin de conclure avec l’acheteur qui convenait le mieux. Cette prochaine vente sera donc bien particulière puisqu’une seule personne pourrait acheter les objets afin d’éviter la dispersion de ce trésor.

189 millions de dollars

Cette collection sera donc proposée aux enchères en un seul lot estimé 189 millions de dollars. Son acquisition est subordonnée à certaines clauses restrictives comme l’entretien des objets et leur exposition publique. La pièce maîtresse est le rapport manuscrit d’Arthur Henry Rostron, le capitaine du Carpathia, premier sur les lieux du naufrage estimée entre 90 000 et 120 000 $. Egalement un ticket d’admission à la mise à l’eau du navire en mai 2011 à Belfast estimé entre 50 000 et 70 000 $. Le menu du soir du 12 avril est estimé entre 25 et 35 000 $. De nombreux effets personnels des passagers devraient trouver preneurs comme cette collection de 20 lettres de survivants estimée entre 30 et 50 000 $, l’intérêt pour le Titanic “surpassant de loin celui pour les naufrages ou épaves d’autres bateaux” comme le souligne un spécialiste des questions maritimes de la maison de vente aux enchères. Plusieurs événements survenus avant et pendant la traversée ont été considérés comme de mauvais présages pour le vaisseau… Futility or The Wreck of the Titan de Morgan Robertson Parmi les mystères qui composent la légende du Titanic, citons le roman de Morgan Robertson, le Naufrage du Titan (en anglais 40

Futility or The Wreck of the Titan ) qui, en 1898, soit 14 ans avant que ne se produise la catastrophe, raconte l’histoire d’un paquebot au nom très ressemblant qui s’abîme dans l’Atlantique Nord, une nuit d’avril, après avoir heurté un iceberg par tribord et qui emporte dans son sillage une multitudes de passagers en raison du nombre insuffisant de canots de sauvetage. Le romancier était un ancien marin, fin connaisseur des navires de la White Star Line, s’informant probablement de l’actualité maritime et au fait de certaines failles législatives comme l’insuffisance de canots de sauvetage prévus par la loi et qui faisait déjà débat à la fin du XIXe siècle. Plus qu’une prémonition, l’on pourrait alors parler d’anticipation. 5 ans. C’est le temps qu’il a fallu à l’iceberg pour se rendre au point de rencontre avec le Titanic. Et 5 ans, lorsque l’iceberg commença sa route, c’était le début de la construction du Titanic. Le Titanic aurait dû partir le 20 mars mais les ouvriers ont du réparer une brèche dans la coque de l’Olympique entré en collision avec un bâtiment de la Royal Navy. Il a donc du partir 21 jours plus tard que prévu. Il n’aurait pas heurté cet iceberg si l’inauguration s’était déroulée le 20 mars.


évEnement

L’épave, séparée en deux parties à 600 mètres de distance l’une de l’autre, repose à 3.780 mètres sous les eaux de l’océan Atlantique.

No Pope

On raconte qu’au début de la construction du Titanic, son numéro de série est 390 904. Écrit à la va-vite et observé dans un miroir, certains y voient l’inscription « No Pope » (« Pas de Pape ») ce qui trouble les ouvriers catholiques des chantiers Harland & Wolff de Belfast dans un contexte de tensions religieuses particulièrement fortes. Ceux-ci menacent de se mettre en grève, et il faut que Lord Pirrie, directeur des chantiers, explique qu’il ne s’agit que d’une coïncidence pour que le travail reprenne. Mais la vérité est tout autre : le Titanic n’avait pas de numéro de coque lors de sa construction. Il était identifié par le numéro de chantier 401 et sa désignation au registre du commerce était en fait le 131 428. Les ouvriers étant quasiment tous protestants, le Pape n’avait donc aucune autorité sur eux.

Un bateau non baptisé

Une légende se répend à propos du navire ; la construction irait à un rythme si effréné qu’un ouvrier serait mort emmuré dans la coque. Il n’en est rien, cependant. Un ouvrier périt en revanche suite à un accident lors du lancement du navire. Il est parfois dit que le Titanic était maudit car il n’avait pas été baptisé. Il est vrai que la cérémonie du baptême accompagnée du bris d’une bouteille de champagne sur la coque n’a pas eu lieu. Cependant, ce n’est pas propre au paquebot. Les chantiers Harland & Wolff et la White Star Line s’accordaient en effet pour ne pas accomplir cette cérémonie, qui, si elle était ratée, pouvait entraîner son lot de superstitions.

On dit que le bateau est en train de rouiller et n’existera plus dans 20 ou 30 ans. La coque est très solide malgré tout, Il y a même encore du bois et du tissu à l’intérieur… mais les eaux sont aujourd’hui envahies par les déchets des bateaux qui croisent dans ses parages. Des canettes de bière, des verres en plastique… On a même trouvé un bidon de lessive au fond, sur les lieux du naufrage. Les saletés vont rester là très longtemps ! Restes humains encore visibles

Une première collision

La traversée apporte également quelques frayeurs aux passagers. Le jour de son départ dans le port de Southampton, le Titanic aspire dans son sillage le paquebot New York alors à quai, et manque de le heurter. Alors que les deux navires ne sont séparés que d’un mètre, l’habileté des équipages des remorqueurs permet d’éviter l’accident. Certains voient en cet incident un mauvais présage. Une lettre postée durant l’escale de Queenstown et rendue publique en 2007 montre ainsi que le passager Alfred Rowe n’appréciait pas le navire et avait été fortement marqué par l’incident. De même, le commandant en second Henry Wilde écrit à sa sœur peu avant le départ : « Je n’aime vraiment pas ce bateau… J’ai un drôle de sentiment à son propos ».

Marins et ouvriers

Les marins étaient pratiquement tous de Southampton. Ils allaient dans les pubs et là on leur a parlé du Titanic, ensuite ils allaient à la White Star Line pour se faire embaucher. C’étaient surtout des charbonniers et des mécanos. 549 de Southampton sont morts dans le naufrage dont 22 habitants la même rue. Les ouvriers qui ont construit ce bateau ont eu du mal à se remettre…”toutes ces années de travail réduit à néant”. C’ était une honte pour la ville de Belfast, il a fallu des années, des générations pour comprendre les vrais raisons du naufrage.

Au cours des premiers départs, l’insouciance persiste Quolibets, plaisanteries fusent. « A bientôt, bonne promenade ! Ne vous perdez pas ! N’allez pas trop loin. » « Si vous n’avez pas de contremarques, vous ne pourrez pas remonter à bord ! » Un mari crie à sa femme, au moment où un canot amorce sa descente : « Mets tes mains dans les poches, il fait froid ! » Les fumoirs, les vérandas, les salons sont toujours loin d’être vides. Hommes et femmes devisent calmement, agréablement. Certains tiennent un verre de whisky à la main. Des groupes de passagers de troisième classe s’obstinent à rester dans leurs locaux où la lumière brille, où il fait chaud. Ils fuient l’atmosphère glaciale des ponts, à demi plongés dans l’obscurité. Sous la direction de son chef, W. Hartley, l’orchestre s’est réuni sur le pont à côté de la seconde cheminée et attaque des airs à la mode. Extrait de Le drame du Titanic - édition Tallandier (5 avril 2012)

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évEnement

Une coque toujours solide qui repose à près de 4.000 mètres sous des eaux parsemées de bouquets de fleurs et... de canettes de bière, c’est ainsi que se présente aujourd’hui le “Titanic”, légendaire paquebot naufragé il y a 100 ans cette année

Le Titanic a coulé lors de son voyage inaugural de Southampton (Grande-Bretagne) à New York, après avoir heurté dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 un iceberg et coulé au large de Terre-Neuve, faisant plus de 1.500 morts sur les 2.200 passagers

Les survivants : des lâches ?

Lorsque le Carpathia est arrivé à New-York, les marins furent traités de lâches et de corrompus, accusé d’avoir manqué à l’honneur. On les retient contre leur gré dans un bâtiment jusqu’à la commission d’enquête où ils sont appelés un par un. Ce fut un scandale en Angleterre, ne comprenant pas que les Américains les retiennent prisonniers, les faisant passer pour des coupables alors que ce sont des victimes. D’un point de vue purement social, survivre au naufrage du Titanic quand on est un homme c’est un peu comme être un lâche donc être au banc de la société et à cette époque là où l’honneur prédomine, être asocial, être hors société c’est encore plus grave que d’être mort. Beaucoup d’hommes s’en sont voulu d’être vivant alors que tant de femmes et d’enfants n’ont pas survécu. 15 survivants se sont suicidés dont Fleet, le premier à avoir vu l’iceberg.

La vérité sur Murdoch

Dans le film de Cameron, l’officier Murdoch accepte une liasse de billets de la part de Hockley pour le faire monter dans un canot ce qui choqua l’Ecosse et l’Angleterre. Cameron a Au 1er rang, William Murdoch montré l’image d’un lâche à droite du Commandant se suicidant après avoir tué. Edward Smith Murdoch n’a jamais perdu son sang froid, laissant des hommes monter dans les canots, sauvant ainsi de nombreuses vies. Dans sa ville, chaque année est remis le prix Murdoch à l’élève le plus méritant. Cameron a reconnu son erreur publiquement.

Un bébé sans identité

Le 30 avril 1912 : 300 corps ont été retrouvé, identifiés ou non. Un bébé dont on ne connaissait pas le nom jusque dans les années 80 a pu être identifié. On a pu mettre un nom sur sa tombe. Des enfants du monde entier y déposent des jouets. 42

Dernier message du Titanic Nous avons heurté un iceberg. Coulons par l’avant. 41°46’N, 50°14’W. Venez le plus vite possible

L’iceberg responsable du naufrage

Sauvetage sur Le Carpathia, le premier navire à se rendre sur les lieux de la catastrophe. C’est lui qui recueille les survivants (un peu plus de 700 passagers et membres d’équipage)


Objets aux enchères De la vaisselle, des documents, des vêtements, pièces du paquebot légendaire… tout sera vendu à une seule personne pour éviter que ce trésor ne se disperse !

Salons luxueux, escaliers majestueux et cabines d’exception... Entre reconstitutions et images d’archives, visitez le paquebot tel que les passagers l’ont connu, avant qu’il ne sombre. Ici, le grand escalier reconstitué au musée Titanic à Belfast. © Titanic Belfast

Embarquez à bord du Titanic à la Cité de la Mer de Cherbourg ! Pour les cent ans de la commémoration du naufrage et de l’escale du Titanic à Cherbourg, La Cité de la Mer a inauguré un nouvel espace d’exposition permanente de 2 500 m², dédié à l’épopée transatlantique, à l’émigration vers le nouveau monde et à la traversée du célèbre paquebot. Une exposition riche et surprenante, visible depuis le 6 avril 2012, tous les jours, de 10h à 18h. Contact : La Cité de la Mer au 02 33 20 26 69 ou www.citedelamer.com

Des barres pour reproduire les gestes de l’aviron, des chevaux mécaniques pour simuler l’équitation... La salle de sport du Titanic permettait aux voyageurs de 1ère classe de s’adonner à leurs sports favoris, moyennant la somme de deux schillings par demi-heure. © Harland and Wolff

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Dans ce salon de lecture et de correspondance, les voyageurs pouvaient se détendre près de la cheminée. Cette pièce confortable était située sur le pont A du Titanic. © Unknown

Sur le Titanic, trois classes de cabines différentes étaient proposées aux voyageurs. En 1ère et même en 2ème classes, certaines chambres disposaient de salles de bains privatives. Mais nombreuses étaient celles qui ne comportaient qu’un lavabo, comme le montre cette reconstitution. © Titanic Belfast

Sur cette image, la cabine B-59 expose son style hollandais ancien. Boiseries et tapisseries habillent les murs de cette chambre. © Harland and Wolff

Sur l’Olympic (ci-dessus), le bateau jumeau du Titanic, le grand escalier s’ornait également d’un dôme. Une grande partie des installations étaient similaires entre ces deux paquebots mythiques. © Harland and Wolff

La reconstitution de l’escalier du Titanic à Belfast permet de se rendre compte de son caractère imposant. Deux grands escaliers de ce modèle ont été construits sur le Titanic : l’un reliait la promenade au pont C, l’autre se trouvait plus à l’arrière du paquebot, entre les deux dernières cheminées. © Titanic Belfast

Toutes les cabines du Titanic n’étaient pas décorées de la même façon. Plusieurs tendances ont été retenues. Ici, la coquette cabine B-58, style Louis XVI. © Harland and Wolff

Le pont du Titanic était protégé par des vitres, contrairement à celui-ci, sur son jumeau, le paquebot Olympic. La flèche à droite sur l’image indique l’entrée du grand escalier. © Unknown

Sur le Titanic, le café parisien, lieu de rencontre et de discussions était “l’innovation” qui recueillait “le plus de suffrages”, selon l’historien Philippe Masson dans son ouvrage “Le drame du Titanic”. © Harland and Wolff

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Expertissim est un relais qui privilégie les ventes d’antiquités provenant de collections privées. La livraison peut se faire via les services de courriers classiques (la poste, UPS) ou via des partenaires spécialisés, experts dans le transport d’objets d’art et d’antiquités. Le site offre toutes les garanties de confidentialité ; à aucun moment le vendeur et l’acheteur ne sont en contact direct et aucune coordonnée n’est transmise. L’ensemble des phases de paiement est entièrement protégé et sécurisé par le protocole de cryptage SSL associé au terminal bancaire de leur banque partenaire. Cela signifie que les informations liées à la commande et le numéro de la carte bancaire ne sont jamais exposés sur Internet. Les vendeurs sont informés en temps réel de la vente de leur objet et sont payés par Expertissim sous un délai maximum d’un mois.

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Toute antiquité ou objet d’art peut-être expertisé gratuitement par les experts du site. Expertissim travaille avec trente-sept experts de renom, couvrant les dixneuf spécialités les plus importantes du marché de l’art. Chacun des experts est un spécialiste et fait référence dans son domaine. Les expertises couvrent tous les types 46

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Sur la toile d’objets d’art et d’antiquités : tableaux anciens, tableaux modernes, meubles anciens, bijoux, argenterie, montres, bronzes, porcelaines, gravures, armes, objets d’Art Déco, objets d’Art Nouveau, etc. Les vendeurs ont la possibilité de confier la vente de leurs objets à Expertissim avec toutes les garanties nécessaires.

Expertissim répond à un manque pour le marché des ventes dites « moyennes ». Seules les sociétés de ventes aux enchères renommées (Sotheby’s, Christie’s, Artcurial…) réalisent des ventes de prestige (supérieures à 30 000 €). La plupart des maisons de vente réalisent de petites ou moyennes ventes (prix moyen à Drouot en 2010 : 160 €). L’inconvénient pour le vendeur est de faire face à de nombreux frais et taxes qui réduisent le bénéfice de la vente. Outre une commission vendeur d’environ 20% HT, il n’est pas rare que des frais de catalogue et de garde-meuble, voire de « rachat » en cas d’invendu s’ajoutent à la note. De plus, le vendeur devra attendre un certain temps avant que son objet soit présenté à la vente et sur un marché souvent très local. Quant à l’acheteur, il n’a pas forcément le temps de courir les salles des ventes pour acquérir des objets. Dans ce contexte traditionnel, beaucoup d’objets sont bradés, ou ne trouvent pas acquéreur. A l’inverse, certains objets sont surcotés. Certains se tournent vers les plateformes d’enchères sur Internet. Mais celles-ci n’apportent pas de garantie ni d’expertise. De plus, vendeurs et acheteurs sont en contact direct, ce qui pose des problèmes de confidentialité, de sécurité et de paiement.

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Les catégories d’objets Argenterie, bijoux et montres Armes et souvenirs historiques Art contemporain Art d’Asie et art Islamique Arts primitifs et archéologie Céramiques européennes Jouets anciens Livres et cartes Meubles et objets d’art Mode et accessoires Tableaux, dessins, gravures et photographies Timbres, monnaies et médailles Vins et spiritueux

Les co-fondateurs d’Expertissim, Igor Montoussé du Lyon (à g.) et Gauthier de Vanssay

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Le juste prix En associant sur une même plateforme 37 experts indépendants de renom, Expertissim impose une avancée significative : c’est la fourchette d’estimation de l’expert qui détermine la latitude de fluctuation du prix de l’objet proposé à la vente. Ouvert 24 h sur 24 au monde entier, Expertissim veut contribuer à l’émergence d’un marché de l’art plus confiant et plus fluide. Moins d’opacité, moins de complications, moins de commissions. Médaille d’Or des Favor’i de la FEVAD* Expertissim, 1er site Internet de vente et d’achat d’objets d’Art expertisés, a reçu, à l’occasion de la 5ème nuit des Favor’i de la Fevad, la Médaille d’Or du Meilleur Espoir E-Commerce 2011, remis le 24 novembre dernier. *Fédération de l’e-commerce 48

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Sur la toile 6 questions à Gauthier de Vanssay, fondateur d’expertissim.com Comment définiriez-vous Expertissim ? Gauthier de Vanssay : C’est le seul site Internet proposant d’acheter et vendre, en toute confiance, des objets d’art expertisés. Chaque objet mis en vente est expertisé par l’un des 37 experts partenaires. C’est la fourchette d’estimation de l’expert qui détermine le prix de l’objet. Comment est né votre projet ? Initialement, je me destinais au métier de commissaire priseur, et c’est donc tout naturellement que j’ai consacré mes premières années d’études à l’histoire de l’art et au droit. Après différentes expériences professionnelles, j’ai décidé de revenir à ma première passion : le marché de l’art. Ce temps passé aux côtés des professionnels et des amateurs du marché m’a permis d’en tirer plusieurs constats fondamentaux : Tout d’abord, que l’acteur clé du marché de l’art est l’expert. D’autre part, que le marché de l’art est un grand absent du web, même si certains acteurs l’utilisent déjà, mais davantage comme une vitrine qu’un réel espace de vente. Le seul moyen pour les internautes de se procurer des objets d’art à un prix abordable est alors eBay, mais ceux-ci n’y ont aucune garantie de l’authenticité de leur acquisition. Le marché de l’art peut être segmenté selon trois gammes de prix de vente : de 1 € à 300 €, avec par exemple la majorité des objets vendue sur eBay ou les sites d’annonces traditionnelles, de 300 € à 30 000 € où se situe Drouot, et enfin les œuvres de plus de 30 000 € présentées par les grandes maisons de ventes aux enchères anglo-saxonnes. C’est donc en 2007 que je me décide à créer un site de e-commerce dédié à la vente des objets d’art et des antiquités du marché intermédiaire (300 à 15 000 € avec un prix moyen de 1000 €). Expertissim.com offre aux internautes la possibilité de bénéficier d’une expertise pertinente réalisée par les spécialistes les plus reconnus, se portant ainsi garant de la valeur des

objets présentés. Aujourd’hui, notre croissance est de 100 % par an ! Quelles sont les tendances du moment ? Les objets de moins d’1m3 car ils voyagent très facilement. Les bibelots trouvent leur place sans difficultés dans tous les intérieurs. Mais la tendance se porte aujourd’hui sur les objets d’art asiatiques. Nous répondons à une forte demande du marché asiatique, très attaché à son patrimoine. Par ailleurs, nos portraits de vieilles comtesses y ont aussi beaucoup de succès ! Nous vendons également beaucoup de bijoux, l’or étant une valeur refuge. Quels sont les avantages pour les vendeurs ? Expertissim se démarque du marché en proposant une expertise gratuite et des frais vendeurs bien inférieurs aux pratiques du marché traditionnel : il n’y a ni frais de garde-meuble, ni frais photographique, ni frais de catalogue… L’objet est estimé par l’expert de sa spécialité. La fourchette de prix qu’il indique correspond à celle du marché. Ainsi, on est assuré de ne pas vendre en dessous de l’estimation basse (le prix de réserve). Mais le vendeur a toutes ses chances de vendre à l’estimation haute (le prix haut du marché), qui représente un tiers des ventes sur Expertissim. com. Le site offre une alternative aux canaux traditionnels de vente. Expertissim.com, ouvert au monde entier 24h sur 24, permet de toucher un public d’acheteurs sans frontières. L’identité du vendeur est strictement confidentielle. A la signature du mandat de vente, nous pouvons mettre en ligne l’objet dans les 24h et au plus tard dans les huit jours ouvrés. Le site s’engage à remettre le règlement entre quinze et trente jours après réception du paiement. Tous nos objets sont étiquetés par des codes barres, ce qui permet transparence et confort. Quelles sont les démarches à effectuer ? Il y a deux possibilités pour vendre :

- Demander une pré-expertise sur photo. Pour cela, il suffit d’envoyer ses photos via le formulaire disponible en ligne demander une pré-expertise ou par courrier. Dans un deuxième temps, Expertissim communique l’estimation provisoire donnée par l’expert. Puis, avec l’accord du vendeur, nous procédons à l’expertise définitive de l’objet dans ses locaux ou exceptionnellement au domicile du vendeur. - Apporter l’objet dans nos bureaux, sur rendez-vous et après un premier contact téléphonique avec un expert au 01 45 23 59 95. Dans les deux cas, l’expertise préalable à la vente est donnée à titre gracieux. Et les avantages pour les acheteurs ? C’est un achat confortable, raisonné et raisonnable ! Tout devient plus facile : il n’est plus nécessaire d’être initié aux subtilités des canaux de ventes traditionnels. En effet, le mécanisme de baisse de prix est automatique ; il est continu, régulier et transparent. Il n’y pas d’enchère portée. L’expert estime l’objet avec une valeur haute et une valeur basse. Pendant la durée de mise en vente (1 à 2 mois), le prix de l’objet baisse à raison d’une fois par semaine, soit quatre à huit baisses de valeurs égales. Quel que soit le prix auquel l’acheteur acquiert l’objet, il est certain de l’obtenir à un prix juste, dans la fourchette que l’expert a définie comme étant le prix du marché. Chaque objet proposé à la vente est dûment sélectionné par les experts. Il est décrit, authentifié et estimé. Lors de son paiement, l’acquéreur a le choix de régler le coût de la livraison calculé selon le volume et le prix de l’objet, soit de venir chercher l’objet dans nos bureaux, soit encore d’y envoyer un transporteur de son choix. Les frais acheteurs sont fixés à 25% TTC du prix d’achat. Contact : Expertissim Acheter et vendre des objets d’art expertisés www.expertissim.com 49


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Les collections de M a z

Connaissez-vous les collections de… ? Magopinaciophilie : publicités de marabouts Marcophilie : oblitérations postales Maximaphilie : cartes « maximum » Médaillite : médailles Mélabélophile : étiquettes de miel Mémorabilia : objets olympiques et sportifs Mérellophilie : méreaux (sorte de « bon-pour », un signe de reconnaissance ou encore, un laissez-passer) Métrolophilie : balances Microtyrosémiophilie : étiquettes de crèmes de gruyère Microcochliarmaphilie : cuillères touristiques Minéralophilie : minéraux Miniaturophilie : modèles réduits Mnémophilie : souvenirs Mobilophonephilie : téléphones mobiles Molabophilie : moulins à café Molubdotémophilie : taille-crayons Motophilie : motos Mycophilie : champignons Nanomanie ou Nanipabullophilie : nains de jardin Napoléonie : Napoléon Neigenboulophilie : boules neigeuses Nicophilie : paquets de cigarettes et cigarettes Nissophilie : les îles (thème) Nœudelerophilie : nœuds papillons Numismatie : pièces de monnaie Obituarophilie : faire-part de décès Ocaludophilie : jeux de l’oie Odolaphilie : parfums Œnographilie : étiquettes de bouteilles de vin Ooligistie ou Opercuphilie : œufs d’oiseaux Ovokindersurprisophilie : œufs Kinder Ornithologie : oiseaux Pachydermophilie : éléphants Paléographie ou Paléontologie : écritures anciennes Papibeverophilie : buvards publicitaires Paraphilatélie : timbres autres que postaux Paternataliphile : Pères Noëls Pépériphilie : poivrières Périglycophilie : emballages de sucre vides Phalérisie : décorations Philatélie : timbres-poste Philatélie fiscale : timbres fiscaux Philopinie : pin’s Philocorbien : corbillards Philuménie : boîtes d’allumettes Phlogophilie : flammes postales (oblitération du timbre) Phonephilie : téléphones Pictopublicephilie : albums d’images publicitaires Pipomanie : pipes Pissadouphile : pots de chambre 52

… pour les collectionneurs de la gente porcine (Suidéphiles) Que collectionnent les nanomanes ? Les nains de jardin !

Les publicités de marabout font le bonheur des magopinaciophiles

Les balances sont collectionnées par les métrolophiles

Les signopaginophiles ont tous leurs marque-pages

Cuillères touristiques pour microcochliarmaphiles

Placomusophilie : plaques de muselet de champagne Placophilie : plaques d’immatriculation Plangonophilie : poupées Plombophilie : plombs fiscaux Préservatophilie : préservatifs Pressophilie : fers à repasser Puxisardinophilie : boîtes de sardines Pyrogénophilie : pyrogènes Pyrophilie : briquets Salinophilie : salières Saponiphilie : savonnettes Scalaglobuphilie : boules de rampes d’escaliers


Les collections de M a Z Schoïnopentaxophilie : cordes de pendus Scripophilie : actions et titres anciens Scutelliphilie : écussons Sibilumophilie : sifflets Sidérophilie : fers à repasser en fer Sigillophilie : sceaux Signopaginophilie : marque-pages Sphénisciphilie : manchots Stickophilie : autocollants Suidéphilie : cochons ou nourinophile Stylobiliaphile, Stylumobilophile, Stylographile, Stylopubligraphile : stylos Tabacophilie : tabac Tappabotuphilie : bouchons Taquinophilie : taquins (jeu carré, souvent publicitaire) Tégestophilie : bière Télécartophilie : cartes téléphoniques Tintinophilie : Tintin Tudiculaphilie : cuillères à cocktail Tyrosémiophilie : étiquettes de fromage Ultratrifoliophilie : trèfles à quatre feuilles Vélocipédie : vélos Vexillologie ou Vexilophilie : drapeaux et étendards Vidéoludologie ou Vidéoludophilie : jeux vidéo Vitolphilie : bagues de cigares Vitolphiluménie : boîtes de cigares Votaphile : factures anciennes Xylophilie : gravures sur bois

Les tyrosémiophiles collectionnent les étiquettes de fromage

Pourquoi la marque d’un timbre oblitéré est-il appelé flamme postale ? La première oblitération mécanique fut mise en service à Paris à la fin du XIXe siècle : elle représentait un drapeau, appelé une flamme à l’époque.

Pot de chambre pour Pissadouphiles !

Taquin, casse tête pour taquinophiles

Pourquoi « Kinder » alors que la marque est italienne ? Kinder (qui signifie « enfants » en allemand) est une marque déposée sous laquelle la société agroalimentaire italienne Ferrero commercialise plusieurs produits destinés aux enfants. L’origine allemande du nom vient du fait que la filiale a lancé le Kinderschokolade (le « chocolat des enfants ») en 1967. De longue date, les chocolatiers italiens fabriquaient pour Pâques d’énormes quantités d’œufs en chocolat, mais le reste de l’année, les machines restaient inactives. En 1974, Michèle Ferrero, jugeant les ventes trop saisonnières, entreprit de fabriquer, aux lendemains de Pâques, des œufs en chocolat dont la consommation ne se limiterait plus à la seule période pascale, et qui comme les œufs traditionnels contiendraient une mini-surprise.

Milou n’est pas un chien… mais qui est Milou ? Albert Algoud, humoriste et tintinophile (auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet), nous apprend que Marie-Louise, la première fiancée d’Hergé, était surnommée Milou… Et que, malgré une évidence longtemps niée par les puristes, on ne voit jamais Milou lever la patte. Dans « l’Etoile mystérieuse », il est même coiffé d’un bonnet attaché par un ruban rose. Milou est... une chienne ! 53


Vente aux encheres

248 portraits des « invités » du Chancelier Metternich et de son épouse, la Princesse Mélanie Mélanie Zichy-Ferraris épouse en 1831 le prince Clemens Wenceslas Metternich, chancelier d’Autriche et négociateur du Congrès de Vienne en 1814-1815. Entre 1836 et 1847, elle constitue une exceptionnelle collection de 248 portraits de leurs « invités », principalement exécutés par Moritz Michael Daffinger. Cet ensemble hors du commun a été dispersé aux enchères par Beaussant - Lefèvre, assisté du cabinet de Bayser, le 4 mai dernier à Drouot. Voici les estimations de ces aquarelles gouachées sur traits de crayon noir

Moritz Michael Daffinger (Vienne, 1790-1849) Princesse Mélanie Metternich (1805-1854) - 24 x 19,5 cm : 5 000 / 6 000 €

Erzherzog Franz Joseph von Österreich - Archiduc François-Joseph d’Autriche, futur empereur d’Autriche : 8 000 / 10 000 €

Moritz Michael Daffinger - Prince Frédéric François Xavier de Hohenzollern-Hechingen (1754 -1844) - 23 janvier 1837. Estimation : 1 000 / 1 200 €

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Franz Eybl (Vienne 1806 – 1880) - Graf Franz Heinrich Schlick zu Bassano und Weisskirchen (1789-1862)Aquarelle gouachée sur traits de crayon noir - « 14 février 1837 ». Estimation : 6 000 / 8 000 €

Moritz Michael Daffinger Comtesse Hélène Esterhàzy, née comtesse Bézobrazoff aquarelle gouachée sur traits de crayon noir. Estimation : 2 000 / 3 000 €

Maximilian Mützell (actif à Berlin en 1843) - Prince Frédéricer Guillaume de Prusse, futur Guillaume I , roi de Prusse et empereur d’Allemagne (1798-1888) - 17,5 x 13,5 cm - “berlin, 11 mai 1843”. Autographe de la main du roi. 6 000 / 8 000 €

Franz Xaver Nachtmann (Obermais 1799 - Munich er 1846) - Louis I de Bavière « 1842 » : 8000/10 000 €

Eduard de Ron (Stockholm, 1811-Amberg, 1858) - Prince Charles Théodore de Bavière (1795-1875) « 1843 » : 1 000 / 1 500 €

Iwan Winberg (1798 - 1851) er - Tsar Nicolas I - 20 x 15 cm « Töplitz le 25 juillet/7 août 1838 ». Autographe de la main de Nicolas I : 15 000 / 20 000 €

Moritz Michael Daffinger - Grand-duc du Luxembourg Prince Adolphe de Nassau (1817- 1905) - 16,5 x 12,5 cm signé, daté, situé et titré dans le bas “Vienne, 21 avril 1837”. Autographe du prince dans le bas : 3 000 / 4 000 €

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Robert Thier (actif à Vienne vers 1850) - Portrait d’un dignitaire turc en pied. 23 x 16 cm signé, situé à “Vienne” et daté de “1845” : 1 000 / 1 200 €

Moritz Michael Daffinger – Duc Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps (1771-1839) 16 x 12,5 cm signé, “Vienne, 28 septembre 1837” : 1 000 / 1 200 €

Moritz Michael Daffinger (Vienne, 1790-1849) - Prince Alexandre Ivanovich Bariatinsky (1814 -1879) - 16,5 x 12,5 cm – « 8 avril 1838 » : 1 000 / 1 200 €

Alois von Anreiter (Bozen, 1803-Vienne, 1882) - Sultan er Abdulmecid I (1823-1861) aquarelle gouachée sur traits de crayon noir et rehauts d’or : 1 000 / 1 200 €

Moritz Michael Daffinger Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, duc de Raguse, maréchal de France (17741852). Estimation : 1 000 / 1 200 €

Woldemar HAU (Reval, 1816-Saint-Petersbourg, 1895) - Comte Charles-Louis de Ficquelmont (1777-1857) 21 x 17 cm - “18 mars 1837” : 1 000 / 1 200 €

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Moritz Michael Daffinger - Prince Gustave de Wasa (1799-1877) - 16,5 x 12,5 cm “16 février 1837” : 1 000 / 1 200 €

Johann Heinrich Schramm (Teschen, 1810-Vienne, 1865) Prince Guillaume Frédéric Charles des Pays-Bas (1797-1881) - 17,5 er x 13 cm - “haag, 3 mai 1843”. Il est le fils du roi Guillaume I des Pays-Bas. : 1 000 / 1 200 €


Vente aux encheres

Voitures d’exception Lors de la grande vente annuelle d’automobiles de collection organisée à Paris par Bonhams en février dernier, l’Aston Martin DB4GT Coupé de 1961 était vendue 1 012 000 € à un collectionneur américain. Plus de 100 automobiles et 35 motos étaient présentées au catalogue et ont défilé une à une au sein de la Halle Freyssinet qui accueillait l’événement. La vente qui représentait un beau panorama de la grande histoire de l’automobile française et réunissait 3 collections privées, totalisait 7 198 038 € !

Delage D8-105 Sport Coupé En dépit de sa grande rareté et de sa valeur en collection, l’Aston Martin DB4 GT, continue de participer couramment aux grandes épreuves historiques. Celle présentée ici (estimation 1 100 000 / 1 400 000 €) a un palmarès impressionnant et a notamment gagné la catégorie Régularité au Tour Auto en 2005. Construite en 75 exemplaires (dont seulement 30 en conduite à gauche d’origine), elle est la voiture idéale pour participer aux grands rallyes historiques. Vendue 1 012 000 €

La Delage D8-105 Sport Coupé carrosserie Autobineau de 1935 (280 000 / 360 000 €)- photo ci-contre - est un rare chef d’œuvre d’élégance et de prestige mécanique, symbole de la France des années 30. A cette époque l’usine Delage de Courbevoie était la plus moderne de l’industrie française. Cette automobile ayant obtenu la mention d’honneur au concours d’élégance de Villa d’Este en 2011 est la candidate parfaite à celui de Pebble Beach. Vendue 322 000 €.

1926 Amilcar C6 - (460 000 / 540 000 €) Crédit photo : Scott Nidermaier Aston Martin DB4GT - Coupé de 1961 - 1 012 000 €

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La Darracq Flying Fifteen Rear Entrance Tonneau de 1905 (175 000 / 205 000 €), rappelle que les français ont été des pionniers dans l’industrie automobile de grande qualité. Bien connue du Veteran Car Club (VCC) et admirée pour sa fiabilité, cette belle Darracq 15 HP peut rouler jusqu’à 90 km/h ! Vendue 178 250 € « roulante » !

Darracq Flying Fifteen Rear Entrance Tonneau de 1905

Quatre Ferrari 250 dont une carrossée par Boano Avec un historique limpide, provenant d’un collectionneur européen réputé et affichant seulement 66.000 kms au compteur, la Ferrari 250 GT coupé Pininfarina de 1959 est encore sous évaluée malgré sa grande élégance (200 000 / 300 000 €) - Elle est cédée à 241 500 €. Une Ferrari 250 GT Berlinette de 1957 carrossée par Boano (350 000 / 450 000 €), éligible aux Mille Miglia sera sans doute très recherchée par les collectionneurs. La Delaunay-Belleville HB4 Tourer de 1911 (150 000 / 180 000 €) provient d’un musée européen. Magnifiquement restaurée, elle est le symbole de la prestigieuse automobile de la « Belle époque ».

Ferrari 250 GT Boano

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Ferrari 250 S1 Pininfarina Coupé 1959


Coups de cœur de la vente La Maserati Ghibli Berlinette achetée neuve en 1968 par l’artiste Sammy Davis Jr. (50 000 / 70 000 €).

Rolls-Royce Silver Cloud Saloon de 1956

La Talbot-Lago T14 LS spécial Coupé 1956 qui a été la voiture de démonstration de l’usine fournie au pilote Louis Rosier qui avait remporté les 24h du Mans 1950 (140 000 / 180 000 €). La Jaguar « FT » Coupé 1966 avec une carrosserie unique signée Bertone (80 000 / 120 000 €) répond aux attentes des collectionneurs qui cherchent de plus en plus des voitures « uniques ». La Ford Capri RS2600 Coupé de 1971 (85 000 / 125 000 €) qui a appartenu pendant très longtemps au Champion de France de F3, François Mazet et ensuite au pilote de Ferrari de F1 Clay Regazzoni. La Facel-Vega FV4 de 1957 (une des 36 fabriquées) qui changeait de main à 155 250 €, reste le témoin de la brève et prestigieuse existence de la firme française qui a produit 2900 voitures, toutes élégantes luxueuses et puissantes. Entièrement fabriquées à la main, elles étaient l’apanage des gens riches et célèbres, princes, politiciens, stars ou pilotes de course et restent aujourd’hui recherchées.

Inévitable en France, la Citroën DS 21 Prestige finition Chapron de 1972, ayant appartenu à Philippe Bouvard a grimpé tranquillement jusqu’à un très raisonnable 57 500 € (frais inclus)

La Rolls Royce du Président Salazar Parmi, les collections privées mises en vente, celle de Monsieur L, auteur d’un ouvrage sur Rolls-Royce, comprend 3 modèles de la célèbre marque britannique dont la Rolls-Royce Silver Cloud Saloon de 1956 (40 000 / 55 000 €) ayant appartenu au Président portugais Antonio de Oliveira Salazar qui dirigea le pays de 1932 à 1974. Figurent aussi dans la collection une Rolls-Royce Silver Cloud II LWB (45 000 / 75 000 €) et une Rolls-Royce Silver Cloud I cabriolet Drophead Coupé dans le style de Mulliner (135 000 / 175 000 €).

Cobra et Bentley très disputées Le très beau prix de 471 400 € était obtenu pour la AC Shelby Cobra ‘427’ Roadster de 1966 Les Bentley étaient aussi très disputées : une Bentley 6½/8-Litre Tourer de 1929 atteignait 615 250 € une Bentley Petersen 6½-Litre ‘Dartmoor’ Coupé était vendue 385 250 €, tandis qu’une Bentley R-Type Petersen 6½-Litre Supercharged Road Racer changeait de propriétaire à 310 500 €. Rolls-Royce Silver Cloud II LWB

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Collection

Les scrimshaws

Le terme anglophone scrimshaw désigne l’artisanat issu de gravures réalisées par les chasseurs de baleines sur les produits tirés de différents mammifères marins. Elles sont effectuées principalement sur les os et les dents des cachalots ou les fanons des mysticètes, ainsi que sur les défenses des morses ou des narvals. La boutique « La fille du pirate » nous présente quelques uns de ses plus beaux modèles, un art d’origine inuite… Texte : Richard Douet et Marie-Noëlle Dieutegard Photos : Fille du Pirate et Collection privée

A

u cours du XIXe siècle, plusieurs ordonnances royales ont encouragé et encadré les armements pour la pêche à la baleine. Les nécessités alimentaires, économiques ou industrielles ont participé à cet élan. Les ports les plus actifs furent Nantes et Le Havre avec des armateurs motivés et entreprenants comme Dobrée et les frères Winslow.

Le déroulement des campagnes

Il existait la pêche du nord, pratiquée surtout par les pays européens, et celle du sud privilégiée par les américains. Les départs avaient lieu au printemps. Les campagnes du nord étaient plus courtes en raison de la formation de la banquise ; celles du sud pouvaient s’étendre sur des années : le navire L’Asia, par exemple, parti en Nouvelle Zélande pendant trois ans, navigant sur des mers encore inconnues et dangereuses. Les baleiniers du sud partaient ainsi en direction des Açores, puis du Cap Horn. Plusieurs arrêts étaient nécessaires avant de remplir la cargaison ; on dit alors que le navire relâchait pour « rafraichir ». Les ports les plus fréquentés étaient Honolulu, Tahiti et Hong Kong. Cependant, les navires devaient faire face aux dangers de la navigation et parfois de certaines populations. On peut de ce fait relever plusieurs naufrages le long des côtes d’Afrique, du Chili, du Cap Horn ; et citer le massacre des marins du « Jean Bart » par des indigènes de Nouvelle Zélande en 1838.

Navires baleiniers : Signes distinctifs

Les navires armés pour la pêche à la baleine étaient au début du XIXe siècle des trois mats carrés ; puis après 1830, on préféra le gréement trois mats barques, plus faciles à manœuvrer. Solides et robustes, les baleiniers à destination des mers chaudes avaient leur coque doublée de cuivre cloué sur du feutre, afin d’éviter les vers parasites ; ceux lancés 60

Collection de bourre-pipes érotique et la snuf box (pour mettre le tabac) en figure de proue Dent de cachalot sculptée en figure de proue, représentant une femme voluptueuse


vers les mers froides avaient leur coque et étrave renforcées par des poutres supplémentaires. On les reconnaissait de loin car les voiles étaient noircies par une épaisse et quasi continuelle fumée. Un homme en haut du grand mât était en vigie à l’affût du moindre souffle sortant de l’océan, pendant qu’un four en brique temporaire, appelé « la cargousse », installé devant le grand mât, attendait impatiemment son heure. L’ampleur de ces campagnes, qui durait souvent plusieurs années, nécessitait de considérables réserves et provisions en tous genres : nourriture et boisson, matériel utilisé pour réparer les avaries et fabrication de tonneaux supplémentaires, et aussi le matériel de pêche tels les harpons, lances, lignes…

Les érotiques Collection Au début de leur long séjour en mer, les marins fabriquent le plus souvent des articles usuels comme des accessoires pour le tabac, les jeux pour enfants ou des objets de culte… Au fil du temps, les sujets vont dévier vers l’érotisme…

Baleine ou cachalot ?

La première espèce chassée par les Basque au XVII et XVIIIe siècles fut la baleine franche. Elle venait mettre bas l’hiver en Biscaye. D’une quinzaine de mètres, elle se déplaçait assez lentement et restait en surface après sa mort. On la chassait sur les côtes du Brésil, Patagonie, Chili, Australie. La baleine franche du Groenland était plus impressionnante ; ses fanons pouvaient mesurer jusqu’à trois mètres ; elle fournissait de ce fait beaucoup plus d’huile. La baleine à bosses était, quant à elle, la moins intéressante à tous niveaux. Les baleines grises ou bleues étaient aussi appréciées par les pêcheurs. On les reconnaissait à leur double souffle au sommet de la tête. Contrairement aux fanons de la baleine utilisés pour manger les petits crustacés, le cachalot possède des dents sur la mâchoire inférieure pour se nourrir de calamars géants. Il a un seul évent sur le côté de la tête. Il préfère les mers chaudes, autour du tropique. Son huile également différente, était très prisée aux Etats-Unis car elle servait à lubrifier les locomotives, alors en plein essor. Cette grande quantité d’huile, appelé le « spermaceti » se trouvait dans la cavité de la tête et parce qu’il se figeait à l’air libre, on l’utilisait pour la fabrication des bougies. Et c’est dans l’intestin malade que l’on pouvait peut-être espérer trouver l’ambre gris, utilisé pour fixer les senteurs en parfumerie.

Dent de cachalot sculptée Dent de cachalot représentant une gravure érotique

Phallus dans son écrin Etui à cigarette très évocateur

Etui à tabac

La chasse aux mammifères marins

Lorsqu’un cétacé était en vue, on descendait des doris où six marins embarquaient, c’était le plus souvent le capitaine qui harponnait. En moyenne, une baleine sur deux piquée était tuée. On la tractait alors et on la disposait le long du navire, la tête à l’arrière, une chaine autour de la queue. Un crochet au bout d’un palan était fixé sur l’aileron et on découpait une large tranche avec des pelles tranchantes ; puis on la pelait comme une orange. Le dépeçage durait quatre heures environ, et les morceaux de lard étaient entassés sur le fauxpont pour être brûlés plus tard. Une dernière opération dangereuse consistait à trancher la tête du mammifère et à la monter à bord afin de récupérer les fanons, dents ou rostres. On les arrachait enfin de leur mâchoire à l’aide de burins. 61


Collection

Phallus en os

Petite boite à boutons, en bois. Pastille érotique en ivoire marin

La vie à bord

Après ces moments intenses de travail, les marins partageaient leur temps entre entretien du navire et loisirs. Il existait aussi un certain nombre de traditions qui rythmaient leur quotidien. On se visitait entre navires, et c’était l’occasion d’échanger et de prendre des nouvelles. Le passage de l’équateur était pour les novices une expérience initiatique inoubliable. Mais il existait surtout pendant les temps libre une activité artistique à partir de l’os et de l’ivoire marin qui visait à la création d’outils, mais aussi à la réalisation de véritables chefs d’œuvre que l’on a appelé « les scrimshaws ».

Une terminologie obscure

L’origine et l’étymologie de « scrimshaw » restent floues. La première fois que l’on rencontre ce mot, c’est le 20 mai 1826 à bord du « By Chance » de Darmouth dans le journal de bord. En 1841 Francis Allyn dans « incident of whaling voyage » utilise le terme de « scrimshawing ». En 1850 dans « The whale and his captor » par Henry Cheever le substantif « skinshander » apparaît, suivi en 1851, par le roman de Herman Melville « Moby Dick » où il parle de « skrimshander »… De cette origine anglo-saxonne de traduction impossible, l’art du « scrimshaw » remonte au début du XIXe siècle lors de l’essor des grandes pêches à la baleine. Malgré tout, on peut le définir comme étant l’art populaire des baleiniers. Les équipages des grands baleiniers étaient formés de nombreuses nationalités : américaines, indiennes (pour les baleiniers américains) ; française, anglaise, portugaise, espagnole parfois même africaine (pour la pêche européenne) expliquant ainsi la grande diversité multiculturelle des scrimshaws. Cette pluralité ethnique donne naissance à une immense diversité d’objets, la plupart exécutés en ivoire marin : os de baleine, dent de cachalot, rostre de narval, défense de morse, fanon de baleine, bec d’albatros, galuchat, vertèbres de requin, tout ce qui pouvait être récupéré ou à la portée des matelots. Les marins étaient embarqués pour de longues semaines en mer, l’occupation principale devînt rapidement le travail sur ivoire marin. Cette activité pouvait aussi se montrer rémunératrice. En effet, arrivés au port ils essayaient de vendre contre quelques pièces, leurs « œuvres ». Ils pouvaient de la même manière offrir leurs ouvrages à leur famille ou à leurs proches à l’occasion de fêtes. De ce fait, l’éventail du travail effectué fut très important. Essayons de le regarder par catégorie : 62

Les marins étaient embarqués pour de longues semaines en mer, l’occupation principale devînt rapidement le travail sur ivoire marin Les dents de cachalots

Les dents de cachalots et de morses furent les premiers supports des scrimshaws. Les marins les conservaient dans des barils de pétrole. Lorsqu’ils décidaient de les utiliser, ils les polissaient au couteau puis au galuchat car la surface était rugueuse. Ils prenaient ensuite une aiguille à voile pour exécuter les gravures. Certains dessinaient à la mine de plomb et repassaient à la pointe les traits de la composition. Les moins adroits s’inspiraient d’illustrations de journaux et de livres, mais les résultats n’étaient pas toujours heureux du fait de l’exiguïté de la dent. Les thèmes représentés étaient presque toujours issus du travail quotidien et de la pêche. Ces histoires gravées ou sculptées sur les dents racontaient avec naïveté parfois et brio souvent la rencontre des harponneurs avec les mammifères marins. Un autre sujet hantait également les marins partis au loin pour une durée indéterminée : les épisodes sentimentaux qui géraient leur vie ; à savoir, les départs, les retrouvailles avec les êtres chers. Autant de scènes donc illustrant le romantisme propre à l’inspiration de la mer. Ces hommes virils dévoilaient ainsi, par l’éclosion de bouquets floraux, de dates, de prénoms, de symboles en tout genre, leur besoin de graver toutes les espérances et les rêves qu’ils avaient, bien loin de la chaleur familiale. Pour pallier à cette nostalgie, certains baleiniers puisaient leur inspiration dans les thèmes bibliques. Rappelons à ce titre que l’éducation et les capitaines puritains alimentaient une forte croyance. On trouve ainsi les mythes de Jonas, de l’arche de Noé, si chers au cœur des marins. Boite à allumettes en dent de cachalot évidée et gravée

Snuff box en fanon de baleine


Collection Snuff box en ivoire marin, en forme de chaussure. Les petits boutons servent de système d’ouverture – travail délicat

Dent de cachalot finement sculptée d’une tête d’albatros. Intérieur creux pour y introduire du tabac

Snuff box en ivoire marin, en forme de chaussure. Les petits boutons servent de système d’ouverture – travail délicat

Une immense diversité d’objets, la plupart exécutés en ivoire marin : os de baleine, dent de cachalot, rostre de narval, défense de morse, fanon de baleine, bec d’albatros, galuchat, vertèbres de requin, tout ce qui pouvait être récupéré ou à la portée des matelots Pipe représentant une jambe et une bottine de femme

Snuff box en tête d’albatros, datée de 1846

Fume-cigarette en forme de serre d’aigle

Vanité en ivoire marin XIXe : boite à allumettes, grattoir en galuchat derrière le crane

Snuff box en ivoire marin. Dent de cachalot évidée et transformée en boite à tabac

Snuff box en ivoire marin

Clé en ivoire marin, très symbolique

Petit modèle de coupe-ongles en ivoire marin, début XXe dont le support est une barque avec les rames

Marque page et coupe papier en ivoire marin, partie coupante en fanon de baleine. Bible au dos

Couteau de matelot en ivoire marin

Aplatisseur de voile de vol en ivoire, XIXe

Harpon de baleinier

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Collection

Les objets du quotidien de la femme

En premier lieu, nous pouvons évoquer les objets de bouche et de cuisine. On trouve des cuillères, des couteaux de table, parfois même des fourchettes (décoratives car trop fragiles pour les utiliser), des godets gravés ou sculptés, des roulettes à pâtisserie représentants des oiseaux, chevaux et autres, des pelles à tarte décorées, des corbeilles à fruits, des mortiers et leur pilon, des rouleaux à pâtisserie, tire bouchon, louche à rhum… Les objets utilitaires se dévoilent aussi dans de nombreux articles de couture et de tricotage : navette, dé à coudre, porte aiguilles, boite de couture, dévidoir à laine, aiguille à tricoter. Pour l’habillement des femmes, on trouve également des « baleines » de corsets (plus connus sous le nom de busk), des ombrelles et parapluies dont les manches sont décorés voire ciselés, des peignes, gratte dos… Tous ces objets étaient pour la plupart sculptés, gravés en demi rond de bosse ou finement décorés, comme le montrent les photos ci-contre.

Porte-montres réalisé avec deux dents de cachalot et fanon de baleine Tire-bouchon à tête d’albatros

Tire-bouchon dont la poignée est une dent de cachalot sur laquelle est sculptée une baleine

Les objets du quotidien de l’homme

A bord, le matelot utilisait des outils qu’il avait lui même façonné (en dehors des objets d’accastillage du navire) : couteaux, pointe, équerre, aplatisseur de voile, épissoir, maillet, aiguille à filet de pêches… il en était de même pour les objets de toilette : rasoir. Les plus belles exécutions étant souvent celles ayant attrait à la tabacologie : pipes, bourre pipe, cure-pipe, boite à tabac, gravées sculptées des scènes de bord, d’escales, de pêches et parfois même, érotiques !

Roulette à pâtisserie en ivoire, en forme de chien

La maison

La décoration de la maison ne passait pas à travers « les mailles du filet » : ainsi on trouve de petites tables, des portes montre, des coffrets à bijoux, des malles et mallettes, des miroirs, des chandeliers, des tableautins représentant les événements que le marin voulait figer dans sa mémoire ou offrir à ceux qu’il aimait. Les jouets des enfants et des grands n’étaient pas exclus de leurs pensées : hochet, dés, maquettes de bateaux ou petits dioramas, totons, dominos … Il en était de même pour les objets de culte : crucifix, exvoto, Vierge, ainsi que ceux de l’écriture et de l’épistolaire, encrier, plume, plumier.

Contact : Marie-Noëlle Dieutegard et Richard Douet La Fille du Pirate 151bis, rue Saint-Honoré - 75001 Paris Tél. : 01 42 60 20 30 / 06 09 10 39 39 64

Modèle réduit d’une petite baleinière, début XXe


Les thèmes représentés étaient presque toujours issus du travail quotidien et de la pêche

Très belle peinture hollandaise du XVIIe, représentant une scène de pêche à la baleine

L’érotisme

Et oui, les matelots figuraient aussi leurs désirs les plus cachés dans des gravures sur des dents de cachalot ou autres supports, et parfois même dans des sculptures d’objets sexuels : phallus en ivoire ou en os ! L’artisanat populaire marin, ou l’art des scrimshaws évoque donc un univers onirique où chacun peut se laisser porter vers un voyage historique, esthétique et culturel. Ce geste créateur a perduré à travers le temps, à la croisée de la tradition de plein air, de la liberté, des influences impressionnistes, réalistes, figuratives, des scènes de vie, des gravures érotiques ... Bref, tout un monde de fraicheur, d’authenticité et de poésie.

Coupe papier dont le manche est une petite jambe de femme. Lame en fanon de baleine

Dent de cachalot représentant une scène de pêche à la baleine

Boite à thé en ivoire marin, gravé avec un décorum américain « ship hamilton »

Pince à sucre en ivoire marin et en fanon de baleine

Pelle à tarte en ivoire marin, origine américaine Dent de morse avec petits trous représentant une scène de pêche à la baleine (50 cm de long) travail inuit Equilibriste : jeu d’enfant en ivoire marin, XIXe

Petite fourchette en ivoire, incrustation de nacre dans le manche

Jouet de poupée XIXe : petit fer à repasser Petit bilboquet, jouet du XIXe ivoire marin

Petite boite à secrets en ivoire marin. Le couvercle s’ouvre en plusieurs parties pour en compliquer l’accès

Jeu de domino XIXe

Les fanons sont des lames cornées qui garnissent la mâchoire supérieure de certains cétacés. L’ivoire est une substance dure, blanche, opaque qui est la matière principale des dents et des défenses d’animaux comme l’éléphant, l’hippopotame, le morse, le narval, le cachalot, le phacochère… 65


Devenir un chineur sachant chiner

Brocante,

les conseils d’un pro ! Tous les secrets et astuces pour chiner malin !

Où chiner ? Comment dater les objets ? Quels sont les modèles à rechercher ? Et à quel prix ? Voici quelques extraits de l’ouvrage « Brocante, les conseils d’un pro », pour chiner malin ! Texte : Hubert Duez

Comment chiner dans un vide-greniers ?

P

pièce du XIXe siècle alors qu’elle est du XVIIIe siècle. Pour cela, prenez soin d’être au bon endroit, au bon moment. Dès 6 heures, « au cul du camion », ou de la voiture, lorsque les stands sont montés. Si le premier objet déballé d’un carton a un prix étiqueté, cet exposant est un « faux particulier » AVANT TOUT, SE TENIR INFORMÉ qui achète en salle des ventes une marchandise Les expositions en plein air sont plus nombreuses qu’il trimballe ensuite sur toutes les brocantes de en été qu’en hiver. Elles sont répertoriées dans la région. Inutile de perdre votre temps ici ! diverses revues : Aladin, Antiquités Brocante, Le Chineur, Antiquités, etc. Chaque mercredi, les journaux régionaux annoncent les manifestations des villages pour le MON CONSEIL week-end suivant. Parfois, un vide-greniers oublié par les publications spécialisées est signalé dans Partant du principe qu’un meuble ou un objet est toujours valorisé, et donc surcoté, le journal : c’est là qu’il faut se rendre car il y aura dans son pays d’origine, il est préférable moins de chineurs au moment du déballage ! lus les vide-greniers se multiplient en un même lieu, et plus les greniers sont vides. La marchandise exposée est donc de moins en moins ancienne et pourtant, dès l’aube, les chineurs s’agglutinent autour des voitures en espérant trouver leur bonheur.

POUR FAIRE DE BONNES AFFAIRES

L’espoir de tout chineur arpentant les rues d’un vide-greniers est de tomber sur une « coupure », c’est-à-dire l’erreur de prix d’un exposant peu expérimenté croyant par exemple vendre une 66

d’acheter une armoire normande à Marseille, une commode provençale à Strasbourg, une faïence de Strasbourg, de Rouen ou de Nevers à Dieppe, un ivoire de Dieppe à Bordeaux, etc.


Devenir un chineur sachant chiner Savoir où attendre : au fur et à mesure de vos visites, vous vous apercevrez rapidement qu’un stand a toujours une unité de qualité. Partant de ce principe, le déballage d’un premier objet de pacotille a toutes les chances d’être suivi par un ensemble de pacotilles. Par contre, un exposant sortant un objet de qualité en a probablement d’autres dans sa voiture : c’est là qu’il faut attendre. Être encore là à 16 heures ? Mieux vaut se rendre sur un vide-greniers dès 6 heures mais également y rester jusqu’à 16 heures. Non seulement vous devez être présent au déballage, au bon endroit, mais ne manquez pas d’y revenir l’après-midi. Pourquoi ? Parce qu’un exposant ayant beaucoup vendu le matin, peut « rapporter » de chez lui, dans l’après-midi, un objet fabuleux.

par le prix de 100 € demandé pour une pièce qui n’est même pas signée. Vous vous apercevez qu’un autre chineur en offre 80 €, et emporte, ravi, cette assiette de Nevers ou d’Ancy-le-Franc. Une telle faïence populaire du XVIIIe siècle aurait en effet été affichée 400 € chez l’antiquaire de la ville et 1500 € chez son collègue de Nevers. Le premier chineur a reposé cette assiette à 100 € qui n’était même pas signée. Le second savait qu’une marque ou une signature au dos aurait indiqué une copie tardive car, aux XVIIe et XVIIIe siècles, seule une pièce de qualité exceptionnelle était signée, en aucun cas une faïence populaire aux décors simples et naïfs. Un collectionneur « pointu » fait donc toujours de bonnes affaires.

Règles d’or Au déballage, pas de temps à perdre, donc :

Cet ourson en peluche semble bien perdu au milieu de ce déballage disparate.

OUVRIR L’ŒIL ET TENDRE L’OREILLE

Après avoir assisté au déballage d’un camion, rendez-vous vers les stands déjà installés. Devant l’un d’eux, prêt à la vente, observez ce promeneur. Il repose une assiette en faïence décorée naïvement, en son centre, d’une pomme jaune aux branches bleues, choqué sans doute

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Sachez être là où il faut, quand il le faut. Sachez repérer les faux particuliers et passez votre chemin. Soyez un visiteur assidu de 6 heures à 16 heures.

Montrez-vous sérieux dans vos offres : pour 100 € affichés, proposez 80 € et non 40 €.

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Si pour un prix de 100 €, un marchand accepte une offre à 40 € : fuyez. Il s’agit de « came chaude » c’est-à-dire de marchandise volée. Aux yeux de la loi l’acheteur de came chaude est aussi coupable que le vendeur.

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Devenir un chineur sachant chiner

La « Récup » : L’art de chiner gratuit Depuis plusieurs années, on a pris l’habitude d’ajouter aux meubles de rangement rationnels, utiles, stricts et confortables, un objet « unique », véritable découverte, fabriqué par un artisan, il y a cent ou deux cents ans, et de le détourner de son usage initial…

UNE PRATIQUE COURANTE

en loft, c’était le bonheur. Chacun pouvait alors La tendance s’était vite fait sentir. Un rouet, puiser dans le style 1930 multiple et varié : ultraposé là comme une statue, un bidet en faïence luxueux, ultra-cher, ébène de Macassar et loupe transformé en aquarium, une chaise devenue un d’Amboine ou fauteuils clubs retapés et chaise chevalet pour un tableau. Et quand le tout se longue de Le Corbusier rééditée par Cassina, trouvait dans une ancienne imprimerie aménagée le tout éclairé par des lampes 1970 de Tizio, sortes de libellule halogènes échappées du bureau d’une secrétaire. Et sur un mur en briques peintes, un ancien distributeur de sodas côtoyait un tamis à farine. Qu’importe, l’inspiration venait d’un coup de cœur ramené des puces, de la cave de tante Marie-Charlotte ou de chez Mamy, puisque l’on avait inventé un nouveau concept : la « récup ». Mais aujourd’hui nous n’en sommes plus là. La crise est peut-être responsable d’un engouement plus grand pour les vide-greniers, toujours est-il que l’on chine l’insolite, le gratuit, le trésor des biffins des années folles : les poubelles ! Elles n’existent plus, nous le savons, mais il y a sur les trottoirs tant de télés hors d’usage, de vélos handicapés votre inée… vous rencontrerez sur Miroirs, tables, grilles de chem ites. insol s moin d’une roue ou d’un pédalier, de poêles chemin divers objets, plus ou antiadhésives qui ne le sont plus, de

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Devenir un chineur sachant chiner

poêles qui présidaient hier encore bien des soirées par leur chaleur, autant d’objets jetés là, prêts à revivre sous le talent des brico-chineurs, artistes singuliers aux inspirations plurielles.

MON CONSEIL • Renoncer au gaspillage en « accommodant les restes » : c’est la meilleure motivation de la récup. • Le chineur ne prendra jamais aucun objet sans demander l’autorisation des propriétaires. • L’honnêteté et la politesse sont de rigueur en toute circonstance.

D’INFINIES POSSIBILITÉS Pour les adeptes de la récup, rien n’est interdit, rien n’est choquant. Ce cadre, qui entourait sans doute un miroir, une fois peint de la même couleur que le mur auquel il est aujourd’hui destiné, mettra en valeur, dans un camaïeu parfait, cette affiche d’un autre âge sur les mérites du carburateur Zénith Stromberg. Pour ces chineurs, les mille et un rebuts de notre société industrielle ressuscitent dès que leur regard d’ingénieux poètes se pose sur eux. Dans les années 1950, des enfants descendaient déjà la rue Mouffetard sur une planche équipée, aux quatre coins, de roues récupérées sur un patin à roulettes cassé. L’art de la récup n’est-il pas, après tout, simplement une version anoblie d’un travail manuel si injustement méprisé ?

UNE AUBAINE POUR LE PORTEFEUILLE « C’est combien ? » Rien du tout ! La chaleur d’un chalumeau, un doigt d’astuce, un nuage de rêve. La fourche d’un vélo devient un pied de lampe. Un vieux batteur à manivelle se transforme en ballerine dansant sur son socle. Il suffit d’orner sa poignée de deux boutons de nacre pour lui donner un regard espiègle tandis que quatre vieilles brosses à dents en éventail en son sommet lui servent aujourd’hui de chevelure, en brosse comme il se doit. Demain, ils lui préféreront les restes d’un râteau à gazon pour parer leur « sculpture » d’un chignon.

Où chiner gratuit ? • Les poubelles et les trottoirs des quartiers chics sont les plus riches mais également les plus courus. • Dans les autres quartiers, ne pas négliger les bouteilles, les canettes et leurs attaches, les boîtes de conserve. • Les fermes, les granges, les hangars, les champs, les prairies et les sentiers privés recèlent encore des pièces en fer forgé : socs de charrue, selles de faucheuse, cercles de roue… • Les usines changent fréquemment de machines et d’outils. Des trésors sont alors à la disposition des chineurs. • Dans la plupart des villes, se trouvent parfois des meubles ou autres objets imposants en plus ou moins bon état, déposés sur les trottoirs pour être ensuite récupérés par les services spécialisés des mairies. 69


Devenir un chineur sachant chiner

Les copies et les faux Lorsque l’on achète une reproduction d’un tableau très célèbre, c’est en toute connaissance de cause. Mais on ne doit pourtant pas oublier que, si un tableau de Gaugin est un Gaugin, la copie d’un tableau de Gaugin n’est pas une copie signée Gaugin, c’est une copie. Un faux, qui est une copie non désignée comme elle, ne deviendra jamais authentique avec le temps.

HOMMAGE OU TROMPERIE ?

abusa l’expert du peintre flamand Brédius. Le La distinction entre le faux et la copie est fait qu’il ait également réussi à tromper, durant parfaitement illustrée par les peintures. En 1998, la guerre, le maréchal Goering, n’est pas à Boston, on a exposé côte à côte, L’Enlèvement un acte de résistance mais une escroquerie d’Europe du Titien et sa copie par son plus grand supplémentaire. admirateur, Rubens. Delacroix a copié Raphaël, Watteau, Vélasquez. Ils n’ont trompé personne. PETITS OU GRANDS, LES FAUX ABONDENT Une copie est donc un hommage, un faux est Il est certain que les œuvres de tels « artistes » signées des noms de peintres prestigieux une tromperie. Par contre, dans les années 1930, van circulent. Vous n’en rencontrerez ni aux puces, Meegeren a copié les thèmes et la signature ni dans les brocantes, ni dans les salles des de Vermeer avec une technique si parfaite qu’il ventes mais d’autres faux y pullulent. Sur certains stands de marchés d’antiquités, seules des copies sont exposées. C’est évidemment répréhensible mais pour vous, qui commencez à avoir l’œil, c’est alors À savoir tellement évident qu’il est facile de ne pas vous y laisser prendre. Par contre, un antiquaire présentant un ou deux faux parmi d’excellents TRENTE ANS POUR SE FAIRE REMBOURSER objets se révèle beaucoup plus dangereux pour le chineur inexpérimenté. Si vous vous apercevez un jour que l’on vous a trompé, sachez que vous disposez de trente ans pour vous faire rembourser à la condition, bien entendu, d’avoir une facture d’achat décrivant très précisément l’article acheté. Lors d’un achat, mieux vaut payer par chèque, le paiement par carte de crédit étant peu courant. Parfois le paiement en espèces permet d’obtenir un meilleur prix mais le vendeur peut vous refuser une facture. Il faut être sûr de son choix car dans ce cas, vous n’êtes protégé par aucune loi !

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CERTAINS MODÈLES SONT FRÉQUEMMENT COPIÉS Dans les années 1960, les premiers modèles de Jean Bousquet, créateur de la marque Cacharel connaissent une vogue étonnante. Ses premiers succès sont des corsages à fleurs en doupion, qui ne tardent pas à être outrageusement copiés. Lorsque l’on s’étonne, à l’époque, que le couturier ne poursuive pas les contrefacteurs, il répond en souriant : « On ne copie jamais que le talent. »


Devenir un chineur sachant chiner Et cette constatation s’avère exacte, car seuls les « grands faiseurs » Cartier, Rolex, Vuitton, etc. sont copiés et, pour les objets anciens, ce sont les pièces les plus caractéristiques et les plus esthétiques d’une époque : une lampe en pâte de verre signée « Gallé », le grand verrier Art nouveau de l’école de Nancy ; une statue en poudre agglomérée vendue pour de la pierre ; un ivoire qui n’est en réalité que de la poudre d’os moulée ; un dessin de Delacroix qui n’est qu’une photocopie ; etc.

reproduction, mais le premier acheteur l’effaçait et la revendait, en avertissant néanmoins le deuxième du subterfuge. Ce dernier « oubliant » de le signaler au troisième, le faux, tournant de main en main, avec le temps semblait devenir « bon », ce qui est une grave erreur. Avec le temps, aucun faux ne deviendra jamais authentique. Une statue, surmoulée il y a cent ans, vaut le même prix qu’une statue surmoulée hier, c’està-dire pas grand-chose !

UNE COPIE RESTE TOUJOURS UNE COPIE Il fut un temps où certains fabricants honnêtes gravaient le mot « copie » au dos de chaque

Règles d’or Pour déceler les incohérences, il est indispensable d’observer un objet avec un œil logique :

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Si un cheval de bronze a perdu tous les détails de sa crinière, toutes les veines saillantes sur ses jambes de pursang, il s’agit d’un faux, moulé sur un vrai, que l’on appelle un « surmoulage ».

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Si ce pot à pharmacie du XVIIe siècle a le tour du pied usé, c’est illogique car, dans la pratique, il n’y a à cet endroit aucun frottement donc aucune usure. Le faussaire, voulant lui donner un air authentique, a certainement limé l’émail. Copier ces ors et ce paysage serait hors de prix : il s’agit donc d’une vraie porc elaine de Paris.

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N’achetez jamais un meuble ou un objet de 1 000 € et plus si le vendeur refuse de vous délivrer une facture.

Retrouvez les autres secrets de chine dans cette petite bible, hyper pratique, pour connaître tout le B.A.-BA de la brocante et chiner comme un « pro » : Les différents lieux de chine : vide-greniers, salle des ventes, Emmaüs, Internet… Les règles d’or du chineur : des recommandations et des astuces pour être le plus efficace possible dans ses recherches et ses achats. Des repères chronologiques et des trucs pour identifier les faux et les copies. De nombreux conseils pour éviter les pièges… Près de 60 objets de collection (le cristal de Baccarat, les objets publicitaires, les cartes postales, les couteaux…) avec leur histoire, leur valeur et des conseils d’entretien. Un glossaire pour s’approprier les termes et expressions utilisés dans le milieu. « Brocante, les conseils d’un pro », de Hubert Duez, éditions Larousse, 160 pages, 9,90 € 71


Livres de chevet Ce livre vous propose une trentaine d’idées pour décorer votre intérieur dans l’esprit marin. 96 pages, éditions Marie Claire idées, 9,50 €

Les techniques traditionnelles du cannage et du rempaillage : le cannage français, collé ou serti, le rempaillage en X, recouvert ou en banquette. 94 p., éditions Dessain et Tolra, 23 €

Bons plans, conseils de rénovation, astuces… pour chiner malin ! 160 pages, éditions Marie Claire idées, 15 €

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Qui n´a pas dans un coin de sa mémoire d´élève, une des célèbres planches Rossignol ? Elles ont marqué d´une forte empreinte la vie des écoles primaires... 224 p., éditions De Borée, 29,90 €

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Début XVI siècle, les artisans horlogers se mirent à réaliser des réductions d´horloges de table, devenues transportables grâce à l´invention du ressort : les montres... 336 p., Terres éditions, 31, 95 €

L’impression de motifs sur tissu et papier fait appel à diverses techniques plus ou moins sophistiquées. Pour les débutants avides de résultats rapides ! 128 p., éditions Eyrolles, 14 €

Cet ouvrage présente les techniques indispensables pour patiner ses meubles et leur donner une seconde vie. Editions Eyrolles, 176 pages, 26 €

A travers de nombreuses photos, et l’aide de tous les détails dans le cahier pratique, faites entrer l’esprit brocante chez vous ! Editions Fleurus, 14,90 €

12 créations, faciles à réaliser grâce aux textes et aux photos techniques détaillées, sont proposées à base de divers motifs. 64 p., éditions Dessain et Tolra, 11,50 €


Détente

Cet ouvrage présente les techniques indispensables pour patiner ses meubles et leur donner une seconde vie. Editions Eyrolles, 176 pages, 26 €

Le style industriel est tendance ! Son caractère atypique et convivial conjugue des qualités fonctionnelles et esthétiques accessibles à tous les budgets. Editions Fleurus, 14,90 €

Toutes les étapes de la dorure à l’eau, réservée aux supports en bois, de la dorure à l’huile pour le plâtre, mais aussi les techniques plus rares. 92 p., éditions Dessain et Tolra, 23 €

Savez-vous reconnaître une colonne dorique ? Un entablement, un hypostyle, un pylône ou une pagode ? Pour faire le point sur les styles d’architecture ! 352 p., éditions Dessain et Tolra, 38,50 €

Comment créer, à peu de frais, de somptueux effets décoratifs - le tout avec quelques pots de peinture et l’inégalable savoir-faire d’Annie Sloan.... Editions Dessain et Tolra, 15 €

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Customisez votre linge ancien grâce à ces 50 idées originales, 160 p., éditions Marie Claire idées, 7,60 €

Sous la palette riche et mélodieuse de Râmine, les phares de France prennent des formes dynamiques et originales dans un petit livre coup-de-cœur ! 128 p., éditions Glénat, 12,50 €

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Spécial PUCES

Les origines du marché aux puces Un chineur inconnu s’écria un jour qu’il contemplait les étalages de ferrailles et de haillons du haut des fortifications : « Ma parole, c’est le marché aux puces ! ». L’expression a plu et a fait le tour de Paris... puis le tour du monde. À l’origine cette expression signifiait que les chiffonniers revendaient probablement la marchandise « puces comprises ». Photos : © Office de tourisme de Saint-Ouen

Pourquoi le marché « aux Puces » ?

Au début du siècle, on désignait aussi ce type de marché comme « foire à la ferraille » ou « foire à la brocante ». Mais, contrairement aux marchés de Montreuil ou de Vanves, celui qui se développe Porte de Clignancourt est connu pour sa marchandise diversifiée : meubles anciens, fripes, lampes et autres objets domestiques, mais aussi de la ferraille ou encore des armes…

Des « fortifs » à la « zone »

Sous Louis-Philippe, Thiers ceinture Paris de fortifications : il s’agit d’une muraille défensive de 39 km de long. Au pied des « fortifs » se trouve une zone inconstructible. Au delà de cet endroit, appelé « la zone », étaient installées les cabanes de « l’octroi », taxe prélevée sur les marchandises entrant dans Paris. Les villages limitrophes n’y étant pas soumis proposaient des marchandises « hors taxes ». À cette époque, Saint-Ouen produisait un vin blanc très apprécié qui échappait à « l’octroi » à condition qu’il soit consommé sur place. La ville devint alors naturellement un lieu de promenade populaire pour les Parisiens. Ce lieu, déjà attrayant, sera rendu plus pittoresque encore avec l’arrivée des premières cabanes de marchands construites entre les « fortifs », les maraîchers et les guinguettes qui bordaient Saint-Ouen.

Premières installations

Au sein de la galerie, les pièces les plus intéressantes au point de vue couture restent, à mes yeux, celles des années 1930. En raison de leur coupe, de l’originalité et de la beauté des imprimés, et de la grande créativité des couturiers de cette époque. Une de mes plus belles trouvailles récemment : un fonds de fabrique de rubans en activité du XIXe siècle jusqu’aux années 1930. Une merveille ! Mon rêve : l’adresse mythique d’un château ou d’une mercerie ouverte au XIXesiècle et qui aurait fermé dans les années 1950, sans jamais avoir été découverte depuis. 74

Premières installations

Au XIXe siècle, la ville de Paris, soucieuse de l’assainissement de la capitale, repousse hors des murs les crocheteurs qui trouvaient leur butin de nuit dans les généreuses poubelles parisiennes. Ces derniers s’exilent vers la zone des fortifications pour y trier les produits de leurs fouilles. Vers 1880, on recense dans la « zone » le début d’un marché à la ferraille, le dimanche, qui réunit une bonne centaine de marchands. Mais c’est l’année 1885 qui marque la naissance officielle du marché aux Puces. La ville de Saint-Ouen se mobilise pour assainir et sécuriser le quartier. Désormais, les puciers doivent s’acquitter d’un droit de stationnement pour exercer leur activité.

Le Picolo 1942 Rue des rosiers


Marché Vernaison

Spécial Saint-Ouen

Début de la popularité à «Biffinville»

Entre 1905 et 1914, la presse réalise plusieurs reportages sur ce qu’est le « marché aux Puces ». De plus en plus de Parisiens fréquentent les Puces conformément à la tradition de la promenade du dimanche « hors les murs ». Au même moment, de nombreuses échoppes en bois sortent de terre le long de l’avenue Michelet. Il s’agit essentiellement de marchands de frites, de guinguettes avec des jeux destinés aux enfants... pour ce qui est officiellement autorisé... On compte 150 à 200 « biffins » (chiffonniers) qui vivent dans des baraques faites de matériaux de récupération. Un endroit que l’on appellera « Biffinville ». Après la Première Guerre mondiale, le marché est tellement fréquenté que des « gens d’affaires » auront l’idée d’acheter des terrains, aux alentours de la rue des Rosiers. Ils y aménagent des rues et font venir eau et électricité dans des stands qu’ils louent très chers. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le marché aux Puces se replie sur lui-même et le négoce prend plus l’allure de marché noir pour troquer du matériel de première nécessité, introuvable ailleurs.

Les puces années 70

Les Puces : à la fois marché de l’occasion et site touristique

La crocheteuse

Bifins et industrie Allée de marché

Les Puces constituent aujourd’hui un grand marché régulateur qui en fonction de l’activité économique, fixe les prix de vente de base pour chaque catégorie de meubles ou d’objets. Les Puces déterminent donc le prix des antiquités qui seront vendues dans nos régions de France avec quelques variations dues à la distance ou aux goûts locaux. C’est aussi là que naissent de nombreuses modes et tendances en termes de décoration et d’habillement. Malgré les difficultés rencontrées depuis 2001, le chiffre d’affaires annuel généré par ce « Rungis de l’occasion » avoisine les 404 millions d’euros. Certains disent qu’il serait équivalent à celui de l’ensemble des études de commissairespriseurs et des salles de ventes parisiennes. « L’activité pucière » fait vivre de nombreux artisans-restaurateurs de toutes spécialités : ébénistes, bronziers, réparateurs de faïences, tailleurs de verre, marbriers De plus, les cafés, restaurants, drogueries et quincailleries bénéficient également de cette manne de visiteurs attirés par le site. Ce 1er marché de l’antiquité au monde attire environ 5 millions de visiteurs et est devenu l’un des plus grands sites touristiques d’Ile-de-France. Certains parlent des Puces comme du plus grand grenier du monde ! En 2001, le marché aux Puces a été classé en Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager, ce qui en fait le seul site urbain classé pour son « ambiance » en France. Ce site est désormais protégé de toute destruction ou modification. 75


Spécial PUCES

Le marché aux Puces aujourd’hui Du mobilier classique aux bronzes, luminaires et antiquités en tout genre, chacun trouve son bonheur parmi les 15 marchés des « Puces ». Chaque week-end, 2000 marchands accueillent les nombreux visiteurs dans une ambiance conviviale, rythmée par la traditionnelle musique des nombreux bistrots. Photos : © Office de tourisme de Saint-Ouen 15 Marchés

Aux « Puces » de Saint-Ouen, les antiquités haut-de-gamme côtoient les sacs, vêtements et accessoires modernes. Une grande diversité qui rassemble chaque week-end pas moins de 150 000 visiteurs.

bronzes, disques, curiosités, art populaire, art contemporain. Souvent considéré comme un marché destiné aux puciers, on y trouve de tout, de l’objet indéfinissable aux céramiques du XXe siècle en passant par le meuble ancien.

Antica : mobilier et objets des XVIIIe et XIXe siècles Ce marché à caractère confidentiel (une douzaine de stands), s’est tourné vers les particuliers amateurs d’objets classiques. On y trouve une marchandise variée et restaurée : mobilier, tableaux, bronzes, art chinois, faïences et objets d’art des XVIIIe et XIXe siècles. 99 rue des Rosiers.

L’entrepôt : les «Puces» grand format - 80, rue des Rosiers Ouvert dans les années 1990, ce marché est spécialisé dans la marchandise « hors norme », c’est-à-dire spécialement volumineuse : escaliers, bibliothèques, « zincs », kiosques de jardin… avec l’avantage de pouvoir la charger sur place une marchandise davantage destinée aux professionnels qu’aux particuliers.

Biron : arts d’Asie, mobilier des XVIIe, XIXe et XXe siècles 85, rue des Rosiers. www.marchebiron.com Menacé d’expulsion par la ville, un groupe de puciers négocie son installation sur un terrain proche du marché Vernaison, à la condition imposée que de véritables boutiques soient construites. Biron est la première tentative d’urbanisme appliquée aux Puces avec des stands répartis le long de deux allées parallèles. Ce marché, créé en 1925, s’est développé, en opposition à son aîné (Vernaison) en proposant une marchandise restaurée. Des écrivains et des poètes surréalistes comme Colette ou André Breton, mais aussi des peintres tel Utrillo, Picasso ou Vlaminck y sont souvent venus. Aujourd’hui, surnommé « le Faubourg Saint-Honoré des Puces », Biron propose une marchandise haut de gamme : meubles, tapisseries, miroirs, luminaires, et arts de la table datant des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Cambo : marché de charme au cœur des Puces - Rue des Rosiers Le marché Cambo fut fondé en 1970 par des marchands installés dans un ancien magasin de meubles de style. Ses boutiques, réparties autour d’une cour centrale rénovée, proposent essentiellement du mobilier restauré datant des XVIIIe et XIXe siècles, d’usage courant ou plus exceptionnel. Dauphine : antiquités, brocante, « Carré des Libraires » et restaurateurs d’art - 140, rue des Rosiers Le marché Dauphine est le plus récent mais aussi le plus grand des marchés, il s’étale sur deux niveaux. Au rez-de chaussée, on compte des objets classiques. À l’étage, le « Carré des libraires » propose une large gamme d’ouvrages littéraires mais aussi des vinyles, des photographies, des gravures, des cartes postales… La gamme de prix est aussi étendue que l’offre. Dauphine est aussi le marché qui a la plus forte concentration de tableaux. Jules Vallès : marché pour chineurs éclairés – 9, rue Jules Vallès Créé en 1938 par un vénitien, Amadéo Cesana, le plus ancien marché couvert des Puces a su conserver son esprit traditionnel. Plus de 120 brocanteurs y présentent une vingtaine de spécialités : affiches,

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Marché aux Puces de Saint-Ouen © photo Tanguy de Montesson


Spécial Saint-Ouen Le Passage: vêtements, mobiliers, livres anciens, effets militaires 27, rue Lécuyer Ce marché fut créé à la fin des années 1980 d’un seul tenant et sa surface est de 1000 m2. Une grande partie du marché est consacrée à la mode ancienne. De part et d’autre de son allée unique, on trouve des stands proposant une marchandise très variée : pièces de mobilier, livres anciens, cartes postales, effets militaires... Le Plateau : les Puces côté Clignancourt Le Plateau est le premier marché lorsqu’on arrive par la Porte de Clignancourt (terminus de la ligne 4). On y trouve de nombreux articles de mode : chaussures, vêtements, sacs, bijoux… de quoi ravir les adolescents et les familles qui se pressent dans les allées tous les week-ends. Malassis : antiquités et décorations, du XVIIe au XXe siècle Ce bâtiment à l’architecture innovante et à la vaste coupole de verre, construit en 1989 par Giraud, s’inspire d’un paquebot des années 1930. Ce marché abrite à la fois des stands d’antiquaires-décorateurs et des boutiques thématiques proposant des marchandises allant du meuble restauré des XVIIIe et XIXe siècles à la boîte à gâteaux de nos grandmères. D’une manière générale, on peut dire que le XXe siècle y est largement représenté avec des pièces des années 1930 à 1950 ainsi que d’autres plus design datant des années 1970. 142 rue des Rosiers. Paul Bert : marché des tendances, mobiliers, et décoration du XVIIe au XXe siècle - 96, rue des Rosiers ou 18 rue Paul Bert. www.paulbert-serpette.com Créé en 1946, Paul Bert est un marché hétéroclite : des meubles de style Napoléon III y côtoient facilement du mobilier industriel, des meubles des années 1950 ou 1970, tout ceci dans un désordre bien étudié. La majorité de la marchandise y est vendue en l’état. On y croise des célèbres décorateurs du monde entier venus dénicher l’objet rêvé. Le marché Paul Bert donne régulièrement Carte Blanche à une personnalité qui chine dans les Puces et aménage un pavillon : Chantal Thomas et Pierre Cardin ont déjà participé à l’événement. Serpette: objets haut de gamme dans une ambiance feutrée 110, rue des Rosiers. www.paulbert-serpette.com Au début des années 1970, Alain Serpette, un marchand ayant réussi dans la vente d’armes anciennes, achète l’ancien garage SIMCA qui existait depuis les années 1940 et y aménage 120 boxes. Ces allées couvertes regorgent de mobilier XIXe et XXe de très bonne qualité et de tableaux anciens ou modernes. Ce marché, qui s’adresse surtout à une clientèle haut de gamme, réalise une part importante de son chiffre d’affaires à l’exportation. Vernaison : objets anciens, scientifiques, jouets, verrerie 99, rue des Rosiers, 136, avenue Michelet En 1920, Romain Vernaison, concessionnaire aux halles centrales de Paris, est le premier à faire bâtir des constructions en bois destinées à être louées à des brocanteurs. Les allées pittoresques de Vernaison, au tracé tortueux, sont les témoins du développement improvisé du marché aux Puces. Ce marché « historique » qui compte 300 stands est celui qui est resté le plus fidèle aux Puces d’autrefois. Aujourd’hui encore, il regroupe le plus de stands spécialisés allant du mobilier aux jouets anciens en passant par la verrerie. on peut tourjours se restaurer au son de l’accordéon et des chansons populaires d’après-guerre dans le bistrot-guinguette « Chez Louisette ». Les marchés Jules Vallès et Vernaison sont certainement ceux qui sont restés les plus proches de l’esprit d’origine des Puces. Résolument tournés vers la brocante, on y trouve des objets très divers, « dans leur jus », et souvent à un prix plus abordable… Les marchands limitent les

Falbalas © Office de tourisme de Saint-Ouen

intermédiaires et s’approvisionnent souvent à la source « en faisant des adresses » c’est-à-dire en débarrassant les appartements à l’occasion de successions. Les rues pucières Les rues : Jules Vallès, Lécuyer, Paul Bert, des Rosiers, Jean-Henri Fabre, l’avenue Michelet... Les rues « pucières » proposent également de nombreuses boutiques, stands installés dans des pavillons, ou encore du déballage sur le trottoir. Les thèmes abordés sont très variés : mode, art tribal, décoration de la maison, librairie, bijoux, pièces archéologiques, mobilier de jardins, horlogerie…

Vêtements Malik: le 1er marché d’habillement – 7, rue Jules Vallès En 1919, un marchand albanais nommé Malik Hajrullac suivit l’exemple de Vernaison et acheta un terrain du côté de la rue Jules Vallès. Il compte une centaine de stands où l’on vendait surtout des fripes et de vieux uniformes. De nos jours, ce lieu est le paradis des marques de vêtements sportswear et « tendance ». Il accueille un public jeune ainsi que des artistes et créateurs qui font la mode d’aujourd’hui. Les rues Jean-Henri Fabre, Marceau et l’avenue Michelet En périphérie des Puces, ces rues proposent une gamme variée de produits neufs et d’occasion. Ainsi, les DVD et meubles d’occasions côtoient les vêtements et sacs à mains neufs à petits prix. Marchés professionnels : L’usine et Lécuyer Usine : 18, rue des Bons enfants - Lécuyer : rue Lécuyer Exclusivement réservés aux professionnels, ces marchés sont ouverts quand tous les autres sont fermés (en semaine). L’Usine est installée dans une ancienne imprimerie de Saint-Ouen et compte une quarantaine de marchands installés sur deux niveaux. On y trouve toute sorte d’objets : meubles, tableaux, miroirs... à des prix marchands pour les marchands.

Les bars et restaurants

De nombreux établissements garantissent l’ambiance du marché aux Puces. Une bonne cuisine dans une ambiance musicale swing manouche, ou variétés françaises. Lieux mythiques, restaurants traditionnels, bistrots, café, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. (Liste des partenaires de l’office de tourisme : www.st-ouen-tourisme.com, rubrique « Manger »).

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Spécial Saint-Ouen

Marché aux Puces de Saint-Ouen © photo Tanguy de Montesson Librairie avenue © Office de tourisme de Saint-Ouen

Les Puces aujourd’hui Surface totale de 7 hectares - 11 km de vitrines Ouvert samedi, dimanche et lundi toute l’année 15 marchés indépendants 150 000 visiteurs chaque week-end 2000 marchands (1300 antiquaires et brocanteurs, 700 marchands de vêtements) Une grande diversité d’objets : antiquités classiques côtoient vêtements et objets modernes… Deux associations de marchands vous informent : Association Marché Aux Puces (MAP) : www.marcheauxpuces-saintouen.com Puces de Paris Saint-Ouen (ADPPPSO) : www.parispuces.com

Marché Paul Bert © Office de tourisme de Saint-Ouen

Marché Dauphine © Mizue Hayashi

Mireille Darc, adepte des puces !

Les puces, le rêve des chineurs

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Lionel Richie chine rue des rosiers, en charmante compagnie

Les Puces « People » Les Puces sont fréquemment le théâtre de tournages, comme celui de Woody Allen pour le film «Midnight in Paris». Il s’agit également de reportages culturels de télévisions nationales et étrangères. En effet, chaque marché a sa particularité : le cadre bucolique et pittoresque du marché Vernaison, les petits pavillons couverts de glycine de la rue Paul Bert, les patios arborés du marché Malassis, contrastent avec les boutiques du marché . Biron, rappelant les fastes des grands salons parisiens ou avec l’ambiance feutrée des allées couvertes du marché Serpette. Le marché Dauphine quant à lui emprunte son architecture à celle du pavillon Baltard. Les Puces sont également prisées des stars : des personnalités de la télévision, de la politique, du show bizz ou du cinéma : Madonna, Monica Belluci, Catherine Deneuve, Lenny Kravitz, Romain Duris...


Spécial PUCES

Le graffiti traverse les puces ! Il était temps de trouver une idée simple et peu coûteuse pour mettre en valeur la rue des Rosiers, mais aussi la rue Paul Bert et tous les commerçants qui le souhaitent afin de redorer le blason et donner une image noble au Street Art aux Puces. Les graffitis ornent désormais les volets de fer !

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ne initiative ingénieuse, proposée par Cedric Naimi de “Graffart”, avec comme partenaire le MAP l’association des Puces de Saint Ouen, “Traversée d’art”, propose à chacun des antiquaires et brocanteurs de faire peindre leurs volets de fer par des graffeurs de renoms. Une démarche artistique et un choix très judicieux entre la volonté du propriétaire et l’imagination de l’artiste.

Que les Puces soient ouvertes ou fermées, un patchwork étonnant de rideaux de fer et de graffitis de qualités animeront les rues à moindre frais.

Les puces de Saint-Ouen en fête La prochaine édition du Festival Jazz-Musette des Puces 2012 aura lieu du 22 juin au 25 juin 2012, dans les brasseries et marchés partenaires ainsi que dans les rues et sur la scène de cap St-Ouen… venez partager la convivialité de cet événement unique !

Cette année, Le Festival Jazz 2012, parrainé par Didier Lockwood et Nicoletta, aura lieu du 22 au 25 juin et le grand concert se déroulera le 23 juin à Cap St-Ouen dès 19 heures, en présence de Catherine Ringer, Biréli Lagrene, Yves Jamait, Didier Lockwood, Nicoletta, Les Doigts de l’Homme, Clotilde Courau… Aux Puces, la vente d’objets, la peinture, le théâtre, la sculpture se feront au son des guitares, de l’accordéon et de la gouaille. Assister au Festival Jazz Musette des Puces, c’est l’assurance de passer un moment extraordinaire !

© Daniel Lebée

© Carine Deambrosis

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epuis la création du Festival Jazz Musette des Puces en 2004, le marché aux Puces de St-Ouen-Paris multiplie les projets culturels et les évènements contribuant à son rayonnement. Pour que «la sauce prenne», il y avait les ingrédients : un site, des lieux, des histoires petites ou grandes, des hommes et des femmes qui s’y consacrent. Il y avait aussi une affaire de passion et de rencontre : Serge Malik, petit-fils du fondateur du marché du même nom, et Didier Lockwood, certainement le plus grand violoniste de jazz du Monde, tous deux fondateurs du Festival.

© Daniel Lebée

Photos : Carine Deambrosis et Daniel Lebée

Renseignements : Toutes les infos sur www.festivaldespuces.com 79


Spécial PUCES - MARCHE MALASSIS

Les bronzes,

œuvres d’exception

Crée par Ralph Hayat à l’ouverture du marché Malassis en 1989, Collection’s propose un large et qualitatif panel de la sculpture française en bronze des XIXe et XXe siècles. Vous y découvrirez des sujets figuratifs, animaliers ainsi que des scènes et groupes sur des thèmes variés… Quelle période retrouve-t-on dans votre boutique ?

Henri Hayat : A l’origine, Collection’s a proposé, une vingtaine d’années durant, le fleuron de la sculpture en bronze “d’édition d’art “ de la période XIXe - début XXe (période “bénie” des bronzes), donc stylistiquement, de la fin du néo-classicisme / début romantisme à l’art Déco. Mon frère et moi souhaitions développer le travail autodidacte entrepris par notre père. C’est pourquoi nous avons étendu un peu plus cette période vers la sculpture moderne, abstraite et contemporaine. Pas pour se disperser mais au contraire, pour englober ce que furent les prémices d’une production artistique foisonnante de diversité, d’inventivité et d’originalité, celle des bronzes du XIXe siècle, jusqu’à la production contemporaine, vers des pièces plus représentatives de la période et des thèmes exprimés .

Quels sont vos critères de recherche et les grandes signatures ?

La qualité aujourd’hui prime sur le marché et la marchandise de qualité se raréfie et se valorise. Le public a désormais accès, par le biais des nouveaux supports médias, à une information très importante généraliste et spécialisée, rapide, parfois même interactive. Il s’agit donc pour nous marchands, de pouvoir répondre avec le plus d’exactitude possible à la demande d’informations de notre clientèle. C’est pourquoi nous voulons conserver cette politique qui a toujours été pour notre maison, d’acheter et de vendre des sculptures authentiques et d’époques bien définies, toujours en accord avec nos profondes convictions. Les grandes signatures sont : Barye, Carpeaux, Sandoz, Chiparus, Couturier, Patsoglou, Klein, Falguière, Bertoia, Pompon,les frères Giacometti,Rembrant, Bugatti , supprimer Patsoglou et Klein...

Groupe de Panthères, bronze signé A. Bazzony

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Paire de serre livres “Bouledogue” en bronze, signés Becquerel Chiots en Bronze doré “A six semaines”, signés ATTHALIN.


Comment reconnaitre un bronze et le différencier du régule ?

Le bronze est l’alliage du cuivre et de l’étain. Il est d’une couleur rouge, ajouté au blanc de l’étain, qui fusionnés à la fonte, va tendre vers un jaune métallique. Le régule allie l’étain, le plomb et l’antimoine. Sa couleur est blanc-gris, avec un aspect brut et granuleux au touché. Bien qu’il me soit arrivé de voir des régules d’une qualité remarquable, cet alliage n’a pas le lissé au touché ou polie du bronze. Son tintement est étouffé, contrairement au bronze qui sonne comme les gongs asiatiques. Bien-sûr, évitez de rayer ou taper la matière pour en connaître la nature ou faites-le sur le dessous, là où vous pourrez apprécier la qualité de cette fonte de bronze (cire perdue, fonte au sable, ancienne ou non, etc.).

Lionne couchée, bronze signé Barye, Fonte Barbedienne Vide poche, groupe Art Déco en bronze doré et onyx rose signé R. Marquet

Comment commencer une collection ?

Une collection, c’est avant tout quelque chose à soi, de très personnel au vue des grands et petits collectionneurs. Il est essentiel d’acquérir des objets qui d’abord nous plaisent, indépendamment des modes, des avis ou influence quelconque. Parce que la démarche doit être d’abord passionnée. Ensuite, le collectionneur aguerri affine son savoir et son goût... Contact : Collection’s Henri Hayat - Marché Malassis 142, rue des rosiers - 93400 Saint-Ouen Tél. : 06 84 83 11 48 - www.hayat-collections.fr Romain Hayat : 06 78 42 18 74 - romain.hayat@hotmail.fr

Femme nue accroupie, bronze signée Mouradoff

“La Solitude” Bronze signé BODIOU, numéroté sur 7/8, cachet fondeur Homme poussant la roue, bronze Art Déco, signé Le Faguays

“Délivrance”, bronze signé Emile Guillaume


Spécial Puces – Rue des Rosiers

La Galerie des glaces Les miroirs dans l’antiquité et jusqu’au Moyen âge n’étaient que de simples disques de métal légèrement convexes et polis. Ce n’est qu’à partir du XIIIe siècle, que des miroirs en verre apparurent en Europe. Ces miroirs se composaient d’une surface de verre sur laquelle était appliquée une plaque de plomb ou d’argent poli. La Galerie des Glaces nous présente l’autre côté de cet objet, aussi symbolique qu’indispensable… Pourquoi avoir choisi les miroirs ?

Priscillia Estarziau : C’est tout simplement le premier objet qu’il m’ait été donné d’acheter dans ce métier ! C’est un objet insolite de notre quotidien, et ce, depuis la Rome antique. C’est aussi celui qui nous renvoie notre image, qui nous permet à tous d’assouvir notre côté narcissique. Je suis toujours amusée de voir que la majorité des clients qui entrent dans ma boutique, commencent par se regarder avant de regarder les objets. Enfin, les miroirs sont des objets très travaillés et très stylés, ils sont un élément de décoration indispensable, car ils apportent de la lumière et agrandissent les espaces.

Qu’elle est votre période phare ?

Je suis spécialisée dans le XIXe siècle. Les miroirs d’époque Louis Philippe sont très prisés pour leur style simple et indémodable. Ils trouvent leur place partout !

Qu’est ce qu’un trumeau ?

Un tableau suivi sur le bas d’un miroir.

Une sorcière ?

Un miroir de forme bombée donc déformant, souvent dit « de soleil ».

Et le miroir de Venise ?

Ce modèle est tout en verre, gravé souvent de fleurs.

Et votre préféré ?

Le plus beaux miroir reste à mes yeux le modèle à facettes ou double encadrement.

Que rêvez-vous de trouver un jour ?

Un miroir avec des plaques de Sèvres

Quelle fourchette de prix proposez-vous dans votre boutique ? Comptez entre 200 € et 15000 €. 82

Quels conseils pourriez-vous donner aux chineurs ?

De faire confiance aux marchands pour leur expérience. ! De ne plus toucher avec leurs doigts les miroirs, persuadés que cela leur donnera l’époque, alors qu’ils auront juste une idée de son épaisseur… pas de son âge !


Les styles Le miroir Louis-Philippe Durant le règne Louis-Philippe, c’est un style bourgeois qui se développe, moins soucieux d’originalité que de confort. Le décor intérieur mélange de façon éclectique les styles les plus divers. Les grands miroirs installés sur les cheminés viennent apporter un peu de clarté et de perspective dans les pièces à vivre. Les modèles, de formes rectangulaires dépourvus de fronton, possèdent des angles arrondis dans leur partie supérieure. Dorés à la feuille et rehaussés de partie mat et brillantes, ces miroirs se signalent par leur sobre encadrement gravées, et à rang de perles. Le miroir Empire La psyché, inventée à la fin du XVIIIe siècle, prend la forme d’un grand miroir mobile supporté par deux montants verticaux, posé sur une base évidée ou sur des pieds parfois terminés en griffes de Lion. Avec l’empire s’achève l’âge d’or des grands styles classiques français. Le miroir Napoléon III et fin de siècle Le Second Empire marque une nouvelle avancée technique. Les miroirs se signalent par leur ornementation exubérante. Le goût du pastiche s’empare des fabricants qui imitent avec succès tous les styles passés. Ceux en stuc et bois doré renouent avec la tradition des miroirs à parecloses et témoignent d’une très belle qualité d’exécution. Les plus spectaculaires et les plus typiques s’ornent de feuilles d’acanthe et de draperies. Des médaillons en verre gravé apparaissent parfois au fronton souvent encadré de vases.

La décoration du fronton à motif ajouré de panier fleuri rappelle les beaux modèles du XVIIIe siècle, la surcharge des motifs est très révélatrice de l’esprit Napoléon III. Le miroir de cheminée connaît un grand succès jusqu’à la fin du siècle. Les biseaux anciens tailles à la main cèdent la place aux biseaux modernes apparut dès la moitié du XIXe siècle. Le miroir Louis XV Les miroitiers du faubourg Saint-Antoine recevaient les verres des glaces fabriqués à Saint-Gobain qu’ils polissaient et recouvraient d’étain et de vif-argent, cette dernière opération constituant l’étamage. L’emploie du vif-argent, appelé aussi mercure’ était particulièrement nocif pour la santé des personnes qui le manipulait. Il faudra attendre le milieu des années 1850 pour qu’un certain Petit-Jean parvienne à remplacer l’étamage au mercure utilisé depuis le XVe siècle par l’étamage à l’argent. Le règne de Louis XV marque la grande époque du trumeau en bois sculpté et doré surmonté d’une toile à décor de scène galante dans le goût de Boucher. L’usage des parecloses subsiste toujours mais il tend à s’effacer au profit des bordures en bois doré et sculpté. Témoignant d’une grande richesse, ces dernières se prêtent dans un premier temps à toutes les extravagances du style rocaille, l’asymétrie étant la règle. Le style Louis XV s’assagit et opte pour le ornement plus symétrique avant d’évoluer vers le néoclassique apparut vers 1750 et qui mettra une vingtaine d’année à s’imposer. Dans la catégorie des petits miroirs à poser, il convient d’accorder une place particulière aux miroirs de toilette, qui, à l’époque Louis XV sont le plus souvent en bronze.

Avez-vous une astuce infaillible pour dater un miroir ?

Pour savoir si la glace de votre cadre est ancienne, regardez-la au dos. Si la couleur du teint est grise, elle est au mercure (regardez aussi sur le devant, elles ont souvent un scintillement comme des diamants). Si le teint est marron avec le blaze du miroitier de l’époque, la glace est à l’argent et par conséquent ancienne. Par contre, si elle est bleue ou marron clair, elle est neuve ! Contact : Priscillia Estarziau - La Galerie des Glaces 87, rue des Rosiers - 93400 Saint-Ouen www.miroirsanciens.com - galerieglaces@free.fr Tél. : 01 40 11 17 52 / 06 10 80 48 14 83


Spécial Puces – Marché Cambo

Le Classique Français Antiquaire depuis 30 ans, Chantal Debut a su s’imposer comme spécialiste du classique français. Vous retrouverez ici le charme enveloppant qu’ont les lieux habités avec amour et ornés avec passion. Les meubles délicats, en bois de violette ou de rose, parfumés et luisant de cire, les bronzes monumentaux et les lustres aériens en cristal de Baccarat semblent en être les gardiens. Sa boutique est le reflet de ce qui l’anime : l’esprit de l’authenticité et l’amour du beau. Le métier d’antiquaire était-il pour vous une évidence ?

Chantal Debut : Absolument, car l’antiquité est pour moi une longue histoire. A 20 ans déjà, je naviguais aux côtés d’une famille d’antiquaires dont la philosophie me plaisait. Passionnée de chine, j’ai un jour décidé de vivre de mon savoir-faire.

Pourquoi avoir choisi le style classique ?

Par goût bien-sûr, mais aussi parce que c’est celui dans lequel j’ai toujours évolué, c’est donc celui que je connais le mieux. Vous trouverez ici un mobilier authentique, sans compromission aux copies et rééditions : une commode Louis XV, cuirassée de bronzes éclatants, des fauteuils Louis XVI, encore vêtus de leur soie à bouquets, un secrétaire en marqueterie, une console Empire…

Ensemble en acajou de Cuba d’époque Empire

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Après l’art de la chine, quelle est l’autre facette de votre métier ? Notre métier est de transmettre un patrimoine que le monde entier nous envie… Après avoir découvert un meuble, il est passionnant de réécrire son histoire. C’est alors un réel travail de recherches qui s’appuie sur de solides documentations. A qui l’attribuer ? Quel ébéniste, quel atelier, quelle époque et dans quel contexte historique ?

Que regroupe le classique français ?

Le mobilier classique de charme : les styles Louis XV, Louis XVI, Empire, Charles X… La période de la fin du XVIIe au XIXe siècle. Je ne vends que du mobilier d’époque, datant au plus tard de 1880. Toutefois, je ne dénigre pas le XIXe dont le travail est remarquable.


Quel meuble préférez-vous dans votre boutique actuellement ?

J’ai un petit cabinet à rideaux signé Denis Louis Ancellet, un artisan libre, qui passe maître à Paris le 3 décembre 1766 et fut conseiller de sa corporation Il s’adonne avec succès à des travaux d’art, mais produit surtout des pièces de fabrication courante que les marchands lui achète. Ses talents furent employés pour le service du Roi. Ce meuble est une sorte de petit bonheur du jour en « satiné » : une essence de bois très noble, au grain régulier, d’une grande finesse, il donne un aspect velouté allié à beaucoup de profondeur…

Quelle est la différence entre les meubles de style et les meubles d’époque ?

Il faut faire une différence entre le meuble d’époque Louis XV donc très ancien, et le meuble de style ou d’inspiration Louis XV, qui a fleuri pendant tout le XIXe car largement exploité par les ébénistes. Au XXe, les essences de bois ne peuvent être les mêmes qu’il y a trois siècles. La qualité du travail exécuté, la technique employée, la marqueterie utilisée… Même si le meuble de style est le fruit du travail d’un grand ébéniste, ne pourra jamais refléter un travail d’époque.

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Votre boutique est divisée en salles, présentant différentes ambiances… pourquoi ?

Imposante terre cuite XVIII (1770), (dim. : 130 x 80 cm de hauteur).

Le but est de préserver une certaine harmonie. Mettre côte à côte un fauteuil Louis XIII et une commode Napoléon III ; un secrétaire transition flanqué d’un canapé Empire casse l’unité, annihile tout concordance. Toutefois, tout peut se mélanger, dès l’instant où il y a une certaine cohérence, un bon équilibre. C’est un réel savoir-faire.

Où trouvez-vous vos meubles ?

J’achète quelque fois des ensembles de pièces dans les successions, mais le plus souvent, j’achète « pièce par pièce » pour garder un esprit authentique et de charme dans la présentation de ma boutique. Je ne travaille que par relations.

Quels conseils pourriez-vous donner aux chineurs ?

De regarder attentivement chaque meuble et chaque objet avant d’acheter ! Il faut savoir prendre son temps, se renseigner, se documenter afin d’avoir des certitudes sur le travail d’exécution… être curieux avant tout et suivre son instinct. Contact : Chantal Debut 75, rue des Rosiers Stand 9 93400 Saint-Ouen Tél. : 06 11 66 88 10 abc.pascal@wanadoo.fr

Une paire de portrait XVIIIe et un lustre de Baccarat

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Spécial Puces – Rue Jules Valles

Côté jardin La Maison Rolland est spécialisé en succession, service débarras, achat de toute marchandise ancienne à domicile : mobilier, bibelots, tableaux, sculptures... Vous trouvez donc dans leur boutique, un large éventail de meubles et objets anciens de tous styles, des objets insolites et beaucoup de mobilier de jardin... Comment avez-vous débuté dans ce métier ?

que par la mode. C’est pourquoi notre politique est de proposer une large gamme de prix avec des bibelots accessibles à partir de 5 €. Pour perdurer, je reste convaincu que la spécialité n’est pas la solution. Il faut faire de tout pour toucher le plus grand nombre et rester compétitifs. Si nous vendons tout « en l’état », nous sommes bien conscients que contrairement à autrefois, les chineurs achètent avant tout du mobilier fonctionnel, pas de décoration.

Présentez-nous votre boutique...

Contact : La maison Rolland 22 et 29, rue Jules Vallès 93400 Saint-Ouen. Tél. : 01 40 11 47 43 06 07 53 68 65 (Patrick) - 06 07 44 24 78 (Philippe) Rolland.brocante@wandoo.fr www.antiquitemaisonrolland.com

Patrick Rolland : C’est une affaire de famille et ce, depuis 3 générations ! Notre grand-père était chiffonnier avant de devenir ferrailleur. C’est tout naturellement que mon père a repris l’affaire. Je suis brocanteur depuis 33 ans déjà et travaille au 22 rue Jules Vallès, à quelques mètres de mon frère, installé au numéro 29 ! Ma sœur et mon autre frère sont restaurateurs au « Relais des Broc’ », situé au numéro 24.

Vous y trouverez tout ce qui est ancien : des meubles représentants tous les styles, des cheminées en marbre, des horloges accompagnées de leurs chandeliers, un nombre invraisemblable de peintures et de bibelots, des objets de curiosités… sur 100 m2. Mais notre spécialité se trouve à l’extérieur ! Sont exposés pêle-mêle des salons de jardin, des bancs travaillés, d’imposantes fontaines, diverses statues et vases de style Médicis, des grilles, têtes de lions ou gloriettes de jardin… les matériaux sont tout aussi variés : fer forgé, marbre, fonte, bronze, terre cuite ou pierre… Il y en a pour tous les goûts.

Le mobilier de jardin est-il ancien lui aussi ?

Non, si nous présentons quelques modèles d’époque à la clientèle, la plupart des pièces sont des reproductions. Pour deux raisons : ce type de mobilier ancien est quasiment introuvable, (surtout lorsqu’il est de grande taille), la production étant limitée à l’époque. Et surtout, l’ancien peut coûter jusqu’à dix fois plus cher ! Toutefois, nos copies sont si bien imitées que nos clients sont souvent surpris. Installé dehors, le mobilier est recouvert d’une patine naturelle, ce qui rend l’illusion parfaite. Enfin, notre fabricant exécute un travail délicat, sur des matériaux de grande qualité.

Quelle est l’ambiance aux puces ?

On travaille toujours mais c’est de plus en plus difficile. Les clients sont davantage préoccupés par les prix 86



Spécial Puces – Marché Vernaison

Les dessins anciens, du XVI au XIX e

Voici quelques uns des dessins anciens que Patrice Salet propose à votre curiosité, principalement du XVIe et du XVIIe italien ou de la période classique en France, mais aussi parfois du XIXe, voire du début du XXe siècle. L’un d’eux retient-il votre attention ? Eh bien, venez le voir ! Pour exercer votre profession, faut-il une formation classique ou avoir fait les Beaux-arts ?

Patrice Salet : J’ai étudié les lettres classiques, le latin et le grec. Par goût, je relis régulièrement les grands auteurs. Etudier chaque jour et approfondir ses connaissances, c’est le moteur indispensable pour repérer, acheter et proposer au public des œuvres de qualité. J’ai le plus souvent affaire à des gens cultivés, qui me font confiance. Je ne peux me tromper dans mes choix.

Beaucoup des dessins que vous proposez à la vente, sont inspirés de scènes religieuses : annonciation, descente de croix...

Cela nécessite en effet une véritable recherche d’identification, donc de solides notions. Tout est question de référentiels, de socle de connaissances pour reconnaître un sujet, une époque, une scène, une école... On reconnaîtra une scène religieuse exécutée par les primitifs italiens à la perspectives et à saprofondeur particulière… Etre marchand ne s’improvise pas, c’est un travail délicat. Il faut aimer le dessin, être collectionneur, passionné, rechercher sans cesse la pièce rare. C’est une véritable chasse aux indices ! Un grand jeu de « qui l’a fait » « quand » et « pourquoi » ?

Un épisode de la vie d’Hercule ; Italie, XVIe siècle - Ecole génoise

A propos de papier, ce support premier, peut-on lors de l’achat d’un dessin, si le papier est abimé, taché, porteur de moisissures, espérer le restaurer soi-même ?

Surtout pas ! La restauration d’un papier est comme la peau humaine : une affaire de chirurgie. Il faut confier cela à un spécialiste. Si le papier est trop abimé, je n’achète pas. La restauration risque d’être trop coûteuse. De plus, on ne peut pas réinventer un morceau de papier déchiré ou manquant.

Quels sont vos goûts ?

Le XVIIe français et le XVIe italien. J’aime aussi beaucoup le XIXe religieux, le grand siècle, Charles Lebrun… l’Italie du XVIIIe, un peu le XIXe… Mais pour vivre de ce métier passionnant ô combien, il faut surtout connaître le goût de ses clients ! Mes visiteurs ? Des amateurs débutants, des passionnés chevronnés, de nombreux institutionnels (représentants des musées français et étrangers) et… des promeneurs que je suis toujours heureux d’accueillir. 88

Descente de croix : auteur ; François Verdier ; France, XVIIe siècle

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Quels sont les sujets de ces dessins anciens ?

Les dessins peuvent être exécutés au crayon, au fusain ou à la sanguine… c’est toujours une œuvre originale, un trait spontané de la main. On trouve des nus, des scènes de batailles, de cavalerie, des scènes très « viriles »…qui bien entendu, plaisent beaucoup à ma clientèle masculine ! Vous y trouverez aussi des scènes de musique, des dessins de fleurs, d’oiseaux (Redouté)…

Avez-vous des demandes qui font sourire le spécialiste que vous êtes ?

Scène de jeux de putti ; France, XVIIIe siècle : Louis-Félix Delarue

Parfois en effet, certains naïfs poussent la porte de ma boutique en demandant un Tiepolo, du XVIIIe Italien… pourquoi pas un Picasso ?! Il est malheureusement impensable de dénicher aujourd’hui un Léonard de Vinci par hasard ! Tant d’années et tant de mains sont passées avant.

Quelle est votre plus belle trouvaille ?

Un dessin de Clouet que j’ai malheureusement vendu ! Mais aussi un portrait de Carle Van Loo : celui de son fils Aimé César. Un dessin merveilleux du XVIIIe français.

Quel est votre « Graal » ?

Le massacre des innocents ; France, XVIIe siècle

Comme je vous l’ai dit, je n’espère pas trouver de dessins de Léonard de Vinci ou de Raphaël ! Ils sont tous dans les musées. Mon Saint Graal est de vivre dans cet univers. Ma passion me fait vivre. Chaque jour j’apprends, j’approfondis mes connaissances et je transmets mon savoir.

Sur quels points les amateurs doivent-ils rester vigilants ?

Il faut que le papier corresponde impérativement à l’époque du dessin. Sinon, il est évident qu’il s’agit d’une copie. Un jour, j’ai acheté à Londres un dessin du XVIe, soit disant… après expertise par la restauratrice, il s’est avéré que le papier était au plus tôt du XIXe ! Une signature s’imite facilement, un papier impossible. Etude d’enfant ; Italie, XVIe siècle

Jeune fille au tambourin ; France, XVIIIe siècle : Louis-Félix Delarue

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Spécial Puces – Marché Vernaison Où trouvez-vous vos dessins ?

Le plus souvent dans des maisons de famille, lors des successions. Sinon en salle des ventes, généralement à Drouot mais aussi en province, à Londres, en Allemagne. Les USA sont trop chers. Ils jouent la surenchère… Les connaisseurs ont tant d’argent en poche ! Il est donc impossible de rivaliser.

Le laboureur et ses enfants (Jean de La Fontaine) ; Projet d’illustration par Charles-Nicolas Cochin : France, XVIIIe siècle

Quel est le prix à mettre pour un dessin ?

C’est difficile… de quelques dizaines d’euros à 100 000 € ! Toutefois, on peut débuter une collection honorable avec un investissement de 400 à 500 €. Le dessin est un moyen de se faire comprendre, c’est un préambule à la peinture, à des plans d’architecture… C’est toute une histoire que vous achetez ! Acquérir un dessin, c’est avant tout se faire plaisir, posséder ce que l’on aime, sans se soucier des modes, ni du temps… Contact : Patrice Salet - Marché Vernaison 99, rue des Rosiers - Angle allées 3 et 6 93400 Saint-Ouen

Enfants jouant aux dames ; Ecole du nord, XVIIe siècle

Etude pour Vénus donnant des armes à Enée ; Italie, XVIIIe siècle

Mort d’un saint ; Italie, XVIe siècle

Tout ici est affaire de goût, de passion et d’envie… Ce dessin rencontré par hasard, attribué ou pas, quelle occasion pour votre goût et vos connaissances ! Le papier, les instruments et les mediums, le sujet, la composition... autant de motifs de réflexion, d’échange et de dialogue entre nous. Rencontronsnous autour de ces dessins ; parlons en, partageons nos savoirs, nos émotions ; c’est pour cela que j’ai voulu, en 1997, « passer de l’autre côté du miroir » et ouvrir ma propre galerie. Au cœur des Puces, vous pourrez aussi vérifier que nos marchés demeurent un terrain privilégié ou l’œil, le talent et la chance permettent encore d’heureuses découvertes ! 90


Spécial Puces – Rue Paul Bert

Le Rungis des puces Troisième génération sur les puces ! Christian Hassler est généraliste. Ses achats se font exclusivement par lots auprès de particuliers, donc à des prix intéressants ! Etant à la source, la revente y est au prix “marchand”. Autre particularité : la boutique se distingue par la location de son mobilier pour le cinéma ou le théâtre, et la présence d’un grand nombre d’objets religieux. Comment vous différenciez-vous des autres brocanteurs ?

Christian Hassler : On surnomme ma boutique « le Rungis des puces » ! Je sors la marchandise « à la source » car j’achète le mobilier de maisons entières. Je suis donc le premier relais, ce qui rend mes prix particulièrement attractifs. Ce procédé permet d’éviter les 6 ou 7 intermédiaires habituels ! Mes clients sont des professionnels, des particuliers lambda mais aussi ceux issus du cinéma, des décorateurs ou des designers de renom.

meubles au monde… une bonne motivation pour leur donner le goût du métier et leur faire découvrir le marché de l’art ! Contact : Christian Hassler - Antiquités Hassler 24 et 24 bis, rue Paul Bert - 93400 Saint-ouen Tél. : 06 08 60 63 96

Avez-vous une spécialité ?

Les objets religieux tels que les aubes en dentelle ; les encensoirs, les chandeliers, prie-Dieu, Christ en croix, statuette de saint…

D’où viennent ces objets… d’église ?

Non, le plus souvent de chapelles privées... Je travaille avec une congrégation de religieuses. Face au manque de recrues et au besoin d’argent, ces dernières n’hésitent pas à se séparer de leurs biens. C’est la raison pour laquelle je dispose également d’un important stock de bougies d’église, d’une centaine de pots de chambre et pas moins de 140 malles de voyage en tissu, cuir, osier, fer, bois… Chez les sœurs, tout est classé par pièces où sont rassemblés par exemple, 30 ou 40 bureaux, du linge de maison, des tableaux, des vitraux (jusqu’à 2,80 m)…

Quelles sont vos préférences ?

Je m’intéresse à tout, mais principalement à la qualité et au travail de l’objet : le bois sculpté, la faïence, la porcelaine, le bronze… je suis toujours stupéfait et admiratif quant au temps passé à leur réalisation ! Si aujourd’ hui, la mode est au dépouillement, aux intérieurs zen et design, il est toutefois astucieux de moduler l’ensemble en mélangeant le mobilier ancien et moderne.

Qu’appréciez-vous profession ?

particulièrement

dans

votre

Mon rôle consiste avant tout à transmettre un savoir, à passer le relais aux générations futures. En plus d’avoir un goût sûr, la France est le plus important fabricant de 91


Spots Lita 1940, Bureau de tri postal 1950, autour d’un guéridon de jardin 1920, fauteuils Tolix, sur une enfilade d’atelier mannequins Wolf à système made in USA 1950

Tabouret Multipl’s 1930, meuble militaire à tiroirs 1940, malle anglaise 1920, vestiaire Strafor 1930, diverses malles en osier, anciennes, portes-chapeaux anciens et lampe Ravel 1950

Grande table de coupe “SINGER”, circa 1920. Tabourets de réfectoire customisés,suspensions émaillées noires Philipps reflecto-Lux, circa 1950

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Spécial PUCES

Produit intérieur brut

Le style industriel est en vogue ! Rude, brut, fonctionnel et solide, il répond à des exigences toutes spécifiques : celles du travail. Au marché Dauphine, Objet en Transit nous présente son mobilier d’usine mais aussi ses lampes, chaises et tabourets d’étude… par sa beauté, l’univers ouvrier retrouve ici son passé glorieux. Depuis quand êtes-vous antiquaire ?

Nous sommes dans le métier depuis 15 ans déjà ! En revanche, le virus de la chine est en nous depuis toujours... Un matin, nous avons eu l’envie de changer de vie et de faire de notre passion notre métier, une expérience forte et euphorisante. On a peur de rien et on fonce ! On apprend sur le tas et on passe des caps, une sorte de chasse aux trésors pour adulte.

Pourquoi le style industriel ?

Une histoire de goût... de feeling. Un jour on chine une lampe, on l’a trouve bien goupillée, puis un tabouret qui lui aussi allie esthétique et fonctionnalité ... On a mis le doigt dans l’engrenage et le reste suit. Il y a une quinzaine d’années l’offre était très restreinte et on était une poignée d’allumés à chiner ça...

Et le mobilier fabriqué in situ dans les ateliers sans signature, des pièces uniques en quelque sorte.

Les objets mythiques ?

Les lampes Buquet, les meubles des ateliers Jean Prouvé, ceux de Robert Mallet Stevens et de René Herbst.

Les prix ?

Tout dépend si l’objet a été restauré ou non, il est bien évident qu’il y à parfois plus de 4 heures de travail sur une chaise, en conséquence, il n’est pas rare de voir certains modèles de chaises à plus de 200 euros... Pour les meubles et les luminaires, tout dépend de votre prix d’achat en règle générale, il faut laisser la porte ouverte si vous avez fait un bonne affaire, votre client doit lui aussi en faire une !

Quelle est la grande époque ?

Les pièces antérieures aux années 20 ne sont pas légion et quand on en a une entre les mains, on sent bien la différence avec un produit de la fin des années 50... La grande époque couvrirait donc la fin du XIXe jusqu’aux années 30-50.

Quelle est la différence entre meubles de métiers et meubles d’industrie ?

En principe, le mobilier industriel équipait les ateliers et les bureaux des usines. Il était souvent en métal alors que le meuble de métiers était quant à lui surtout en bois (hormis meuble de dentiste et hôpitaux), les activités artisanales ou commerciales genre le billot chez le boucher, le comptoir pour le bistrot et le meuble à tiroirs chez le quincailler. Mais la frontière est mince !

Quelles sont les grandes signatures ?

Pour les luminaires : Gras-Ravel - Levallois - Grûber Molle Richardson. Pour le mobilier : Forges de Strasbourg/Strafor - BaucheMorgan. Pour les sièges : chaises Multipl’s - Tubor - Tolix (des années 50-60). Tabourets : Singer - Biénaise - Flambo 93


Spécial PUCES Quel est l’objet que vous rêvez de trouver un jour ? L’unique exemplaire d’un fauteuil de Jean Prouvé.

Quels sont les meubles et objets plus communs ?

Le mobilier de bureau produit en grande série dans les années 60-70, le mobilier ou les luminaires réedités ou encore édités.

Quelle est la tendance actuellement ? La demande la plus forte ?

Les clients aiment mixer les styles. Autour d’une table industrielle ils vont mettre des chaises de Charles et Ray Eames ou Knoll, puis vont craquer pour une lampe industrielle ou un lampadaire design… Comme toujours, la demande la plus forte va s’exprimer sur les choses utiles : chaises, tables, casiers...

Série de chaises Multipl’s 1930, série de suspensions émaillées blanches ...

Quel est le profil de vos principaux clients ?

Il y a 10 ans, une clientèle élitiste haut de gamme, décorateurs, grandes marques de prêt à porter... Aujourd’hui, toutes personnes sensibles à l’ambiance de notre boutique, au choix et à la qualité de nos produits, à la justesse de nos prix et surtout à la cohérence de notre discours.

Faites-vous de la restauration ?

Oui, nous avons un atelier à la campagne, le grand air pour restaurer le métal c’est l’essentiel...

Avez-vous des trucs et astuces ?

Ecorché école de médecine, en arrière plan chaises Mutipl’s circa 1930-40

Travaillez avec des masques et des lunettes, prendre son temps et respecter la patine du métal.

Où trouvez-vous vos meubles ?

Jamais de ventes aux enchères ni de vide-greniers, juste un bon réseau de marchands avec lesquels on travaille depuis des années.

Quels conseils pourriez-vous donner aux chineurs ?

Evitez de sabler vos meubles en métal si vous souhaitez les polir afin d’avoir un aspect vieux fer. Mieux vaut les décaper et les poncer avec des abrasifs de plus en plus fin... Si vous avez un coup de cœur il faut foncer ! Contact : Sylvie Chateau-Delphine Herakli OBJETS EN TRANSIT Marché Dauphine-Stands 122 140 rue des Rosiers 93400 Saint-Ouen Tél. : 06 82 66 05 34 La Rolls des antiquités industrielles le meuble à clapets Strafor 3 colonnes....

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Spécial Puces – Rue Paul Bert

Un charmant patio Vous trouverez de tout chez Gérard Mahé ! Une paire de bibliothèques en chêne naturel XIXe, une table basse de salon en métal ou en laque de Chine, des vestiaires d’usine 1950 détournés en bibliothèques, des chaises suédoises peintes du XIXe... Mais aussi des objets : un pantin désarticulé, des chiens en terre cuite grandeur nature, un tabouret contemporain en fibre de verre plastifié ou divers petits bibelots... Pourquoi êtes-vous installé aux Puces ?

Gérard Mahé : J’exerce cette profession depuis 40 ans par passion et goût pour la décoration et aussi par passion et goût pour la liberté !

Contact : Gérard et Corinne Mahé - MAHE ANTIC 16, rue Paul Bert Saint Ouen maheantic@aol.com - Tél. : 06 07 11 04 49 / 01 47 28 03 71

Avez-vous une spécialité ?

Spécialisé longtemps dans une marchandise classique (XVIIIe-XIXe), je me suis adapté aux tendances émergentes à la fin du XXe siècle. Je n’ai donc plus de spécialités mais j’essaie de créer dans ma boutique et le patio une ambiance propice à “charmer” la clientèle. Je n’hésite pas à mélanger des objets hétéroclites : utilitaires comme des bibliothèques et “inutiles” comme un pantin désarticulé. Il est nécessaire également, en période de crise, de présenter une marchandise adaptée aux possibilités financières des clients français comme étrangers... Donc ma période choisie, c’est la crise en essayant de donner un peu de gaieté !

Votre plus belle trouvaille ? Vos anecdotes ?

Ma plus belle trouvaille dans ce métier ? Mon épouse que j’ai rencontrée sur un marché ! Des anecdotes, il y en a beaucoup ! Une nostalgie quand même des années 80 où l’ambiance était plus insouciante et plus légère !

Quelle est la tendance aux Puces ?

L’industriel, les années 50-70 et toujours la déco. Le métier évolue en fonction des conditions économiques actuelles ! L’exportation a marqué fortement l’évolution du marché, on a peut-être eu tort de se concentrer sur elle, nous devons nous remobiliser sur une clientèle française qui connaît beaucoup de difficultés financières.

Que refusez-vous d’acheter pour assurer les ventes ?

Avec humour : je refuse d’acheter la marchandise… volée ! L’invendable : à peu près tout en général (actuellement) ; ce qui devient dur à vendre, en raison de l’évolution des goûts, c’est quand même tout ce qui est trop classique : les meubles qu’on a connus chez nos parents, en acajou vernis ou noyer lustré qui trônaient sur la moquette saumonée et s’appuyaient sur les tissus “à rayures” ! Le seul conseil que je peux donner c’est d’acheter ce qu’on aime, on n’est jamais déçus ! 95


Spécial PUCES

Mode vintage La boutique « Chez Sarah » est une galerie vitrée de 70 mètres où sont présentés des dizaines de mannequins, parés de vêtements anciens des années 1900 aux années 1970. A l’intérieur, plusieurs centaines de robes, manteaux, tuniques, chapeaux et accessoires sont prêts à être essayés par les amatrices… et les amateurs, car vous trouverez aussi quelques pièces de vêtement masculin ! Crédit photos : Deambrosis-Lebée

Comment êtes-vous arrivée aux puces ?

Sarah Rozenbaum : Je baigne dans cet univers et ce métier depuis ma plus tendre enfance, car ma grandmère, mes tantes et ma mère l’ont pratiqué avant moi. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers ce métier, devenu une passion, une fois mes études terminées.

Qu’est ce que le vintage ?

Ce qu’on appelle aujourd’hui le « vintage » correspond à un retour, à partir des années 1970, vers les modes anciennes, plus ou moins adaptées. La dénomination s’est étendue jusqu’à des objets ou vêtements à peine vieux de dix ans, mais qui sont griffés et vendus à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués en boutique. Ce que les Anglo-Saxons appellent aussi « second hand ».

Quelles sont les pièces dont vous êtes la plus fière ?

Au sein de la galerie, les pièces les plus intéressantes au point de vue couture restent, à mes yeux, celles des années 1930. En raison de leur coupe, de l’originalité et de la beauté des imprimés, et de la grande créativité des couturiers de cette époque. Une de mes plus belles trouvailles récemment : un fonds de fabrique de rubans en activité du XIXe siècle jusqu’aux années 1930. Une merveille ! Mon rêve : l’adresse mythique d’un château ou d’une mercerie ouverte au XIXe siècle et qui aurait fermé dans les années 1950, sans jamais avoir été découverte depuis.

La qualité des vêtements a baissé aujourd’hui. Comment l’expliquez-vous ?

Le prêt à porter, lancé par Yves Saint Laurent, a sans doute contribué à faire baisser la qualité des tissus, mais a largement contribué à une démocratisation de la mode. En revanche, une baisse de qualité est très sensible depuis la 96


Spécial Saint-Ouen

fabrication en masse en Asie. L’intérêt des grands industriels de la mode aujourd’hui est de gagner de l’argent avec un rendement le plus intéressant possible. Plus personne ne se préoccupe désormais de la qualité de fabrication des tissus employés ou du travail sur le vêtement ; ce qui compte, c’est trouver une idée qui coûte le moins cher possible pour que la pièce soit vendue en très grande série. Lorsque l’on regarde attentivement un vêtement ancien, en plus de la qualité de la coupe et du travail fait main, on est frappé, si on le retourne, de voir que du tissu a été laissé pour pouvoir le modifier si la femme prend un peu de poids. Les ourlets aussi étaient cousus en laissant de la longueur. Tout était fait pour que le vêtement dure. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse : il est fabriqué pour une durée de vie très limitée, et on ne connaît jamais vraiment la composition d’un tissu ni comment l’entretenir. D’ailleurs, à quoi bon puisque la saison suivante vous aurez de nouvelles collections avec de nouveaux vêtements qui seront fabriqués pour qu’ils soient jetés la saison suivante.

Le prêt à porter a-t-il sonné le glas de la mode ?

Seuls les vêtements de la haute couture respectent encore la qualité, le savoir-faire et emploie toujours les techniques de fabrication de coupe et de broderies que seule l’Europe, et la France en particulier, maîtrise. Mais pour combien de temps encore ? On délocalise à tour de bras, la plupart des machines qui fabriquaient de la dentelle et les autres techniques concernant la fabrication des tissus, les métiers à tisser la soie et tout le savoir-faire ont été vendu à l’Asie, il y a quelques dizaines d’années. Aujourd’hui comment faire marche arrière et refaire fabriquer en France puisque l’on nous dit que la main d’œuvre y est trop chère ? Dans une logique du prêt à jeter, effectivement, il est peu intéressant de fabriquer des produits de bonne qualité destinés à durer un peu plus longtemps qu’une saison. Je ne suis pas amère, mais l’absence de qualité et de vraie création me manque, ainsi que le manque de « féminité » du vêtement. Même si, dès lors que les femmes ont complètement investi le monde du travail, il est plus difficile de s’habiller selon les codes d’une mode ultra-féminine, il me semble souhaitable que l’uniforme unisexe qui nous a été imposé laisse la place à davantage d’imagination. Qui se fait faire sa robe ou son tailleur par sa couturière, du reste elles sont en voie d’extinction, tout comme la couture en général. Plus personnes ne sait coudre, même pas un bouton, car la couture n’est plus enseignée à l’école. Qui sait tricoter ? Qui sait crocheter ? La transmission familiale ne se fait plus non plus, et ce n’est pas d’éphémères retours vers des loisirs comme le tricot ou la broderie qui inverseront la tendance générale. Nous avons tous pris l’habitude d’acheter ce qui nous est proposé pour aller plus vite, car le temps manque et les loisirs ont changé. 97


Spécial Saint-Ouen

Combien de tenues les femmes possédaient-elles en moyenne ? Evidemment, cela dépendait bien de la classe sociale à laquelle elles appartenaient et de leur budget. Mais la coquetterie a toujours été solidement implantée. En France, traditionnellement, on aime s’habiller. Autrefois, la « maîtresse de maison » privilégiait également l’intérieur de sa maison et, entre le linge de maison, les voilages et les rideaux, il y avait de quoi remplir les armoires, ce que l’étroitesse des appartements aujourd’hui ont rendu impossible. Les vêtements étaient gardés tout au long de la vie. Et heureusement pour nous, car c’est la raison pour laquelle nous pouvons encore trouver aujourd’hui des gardes de robes anciennes complètes.

Quelles matières ?

Les matières que l’on trouve le plus souvent dans la fabrication des vêtements anciens sont le coton, la soie, le fil, le lin, le chanvre, le coton et la soie mélangés, la laine, et ensuite des matières synthétiques et néanmoins naturelles tel que le crêpe à base de bois. Puis viennent les fibres synthétiques dérivées du pétrole et autres. Les matières naturelles sont les plus faciles à nettoyer, car on peut faire bouillir le coton, le lin, et même la soie quand elle est ancienne et de bonne qualité, surtout quand elle n’est pas imprimée. En revanche, n’essayez surtout pas de laver un foulard Hermès, par exemple : même si la soie est d’excellente qualité, les couleurs ne sont pas suffisamment fixées et déteignent.

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Avez-vous des trucs et astuces pour sauver notre linge ?

Les taches de rouille pouvaient s’enlever auparavant avec du sel d’oseille ou de la rubigine, mais la formule du produit a changé pour s’adapter aux nouvelles normes européennes et le produit est beaucoup moins efficace, voire plus du tout. Quant aux trous de mites sur un vêtement, le plus sage est de le jeter. Si vous y tenez vraiment, passez-le à la bombe, enfermez-le dans un linge. Attendez quelques jours. Ensuite, il faudra repriser les trous. En revanche, si cela arrive avec une fourrure, n’hésitez pas : jetez-la immédiatement à la poubelle ! Il est parfois impossible de sauver une pièce quand le tissu est brûlé, non par le feu, mais par le temps ou la mauvaise conservation, car il part en charpie. Les caves trop humides ou la décoloration du soleil ou de la lune sont particulièrement à craindre.

La mode féminine a évolué avec la condition des femmes, mais aussi avec celle de la société tout entière. Peut-on dire pour autant qu’elle est synonyme d’émancipation ? Les femmes ont toujours travaillé, aux champs, dans des commerces, puis dans des fabriques, et ensuite des usines. Pourtant, jusqu’aux années 1920, leurs vêtements restent lourds, trainant souvent sur le sol, essentiellement des robes ou des jupes, portées sur plusieurs jupons… avec des corsets plus ou moins serrés. La véritable libération du corps des femmes, dans le cadre du vêtement, vient de l’abandon du corset, puis du raccourci des robes et de l’introduction du jersey et des matières fluides. Le corps est davantage libre, libre de bouger, de respirer, de pratiquer un sport (ne serait-ce que la bicyclette), et les femmes parallèlement conquièrent de haute lutte quelques droits civils. On notera que la mode, qui a bien entendu d’abord concerné les classes aisées, s’est rapidement démocratisée. Quant au pantalon, que certaines femmes révolutionnaires auraient bien aimé s’approprier, son port en est interdit aux femmes depuis 1800… et cette interdiction n’a toujours pas été abolie aujourd’hui en France ! C’est en cela qu’il est, en Occident, peut-être l’élément du costume féminin le plus émancipateur. Chaque femme en pantalon est une insurgée… sans même le savoir ! Et la démocratisation totale du pantalon s’est accompagnée d’une véritable avancée de l’émancipation des femmes.


Spécial Saint-Ouen Autrefois, les femmes n’osaient pas sortir sans leur chapeau et sans leur gants ?

Mais cela concernait tout autant les hommes des classes aisées et de la petite bourgeoisie (la canne étant un élément tout aussi indispensable). Certes la créativité en matière de chapeau féminin a fait les délices du public et le bonheur des modistes. De nombreuses professions, comme les fleuristes-plumassières, vivaient du renouvellement incessant de ces éléments de décors. A la fin du XIXe siècle, des arrêtés furent pris à Paris pour interdire les chapeaux démesurés dans les théâtres : ils bouchaient la vue des spectateurs. Personnellement, j’aime les chapeaux (ma grand-mère paternelle était chapelière à Paris). Mais peut-on vraiment regretter cette période où « sortir en cheveux », c’est-à-dire sans chapeau, rangeait automatiquement les femmes du côté des filles de mauvaise vie ? Une contrainte sociale forte… qui ne s’est délitée que dans la deuxième moitié du XXe siècle, notamment quand les pratiques de l’Eglise catholique se sont transformées. Car la mode a été souvent synonyme de contrainte ou d’aliénation, le vêtement féminin a souvent bridé le corps (et pas seulement le fameux corset, extrêmement nocif). La mode ne devrait-elle pas, au contraire, être porteuse de créativité personnelle, de joie, de bien-être ? Etre la rencontre heureuse entre un styliste, des créateurs de matière et des femmes et hommes qui habitent et personnalisent le vêtement pour le rendre unique ? Pour se rendre unique… Les vêtements que je vends offrent, je l’espère, cette possibilité à chacune, à chacun, qui le souhaite. Contact : Chez Sarah Marché « Le passage » 18, rue Jules-Vallès et 27, rue Lecuyer 93400 Saint-Ouen Tel. : 06 08 01 80 89 sarah.rozenbaum@gmail.com www.chezsarah.fr

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Spécial Puces – RUE Paul Bert

Chiner en chine

Au cœur des puces, la Galerie CRISTO spécialiste du style asiatique, insuffle une seconde vie à des coffres à grains chinois du début XXe. Des créations comme un trait-d’union entre Orient et Occident, tradition et modernité : deux époques, deux cultures…

A

u cœur du temple mondial de l’antiquité, la galerie CRISTO est l’une des vitrines incontournables du marché aux Puces. Une atmosphère d’exception, faite de recherche esthétique et d’éclectisme. Dans cette recherche constante pour faire évoluer les lignes, Stéphane et Patricia Ederhy, les maîtres des lieux, revisitent le très classique et très élitiste style chinois pour l’inscrire dans l’art de vivre et l’aménagement d’espaces contemporains. Tout en respectant leur ligne et leur revêtement originel, la galerie CRISTO donne naissance à des créations uniques aux tonalités flamboyantes. Ces éléments de décoration rares se distinguent par leur patine, leur âme et leur beauté, s’imposant comme une pièce maîtresse sur l’échiquier de la décoration actuelle. Cette volonté de faire le lien entre les exigences d’une demande actuelle en pleine évolution et la défense de produits porteurs d’identité et d’histoire, sont le label de qualité de la galerie CRISTO depuis 13 ans. L’originalité de son ambiance végétale surprenante façonnée par le décorateur Yannick CINELLI… est une véritable invitation aux voyages et aux senteurs d’Asie.

Comment êtes-vous devenue spécialiste de ce type de mobilier ?

Patricia Ederhy : Par passion, il y a une quinzaine d’année, pour cette culture ancestrale et ce raffinement aux couleurs chatoyantes.

Quel est votre concept ?

Il se base sur la transformation de coffres à grains du début XXe, « chinés en Chine » pour façonner un mobilier fonctionnel qui s’intègre à un habitat occidental moderne tout en préservant leur authenticité, leur cachet et leur laque d’origine. Ces pièces brutes, issues du monde rural chinois, ne sont pas à l’origine destinées à un espace de vie. Elles sont rénovées, transformées en fonction des besoins et des demandes spécifiques des clients. Tout en respectant leurs lignes et leurs revêtements originels, la galerie Cristo donne naissance à des créations uniques aux tonalités flamboyantes. Par exemple, cet ancien coffre à grains en Orme du Shanxi du début XXe siècle, d’une très belle patine d’origine. Il servait à préserver la récolte du grain. Prix : 3850 €. 100

A propos de Patricia Ederhy… Passionnée depuis plusieurs années, Patricia Ederhy fait reconnaître ce mobilier rural de toute beauté et ouvre l’accès du marché de l’antiquité, afin que celui-ci ne soit pas réservé uniquement à une élite. Un pari réussi grâce à des valeurs axées sur la transparence, l’écoute des besoins et le respect de la restauration ancestrale. Un savoir faire et une passion qui profitent au plus grand nombre puisque, après leur mue, les coffres à grains transformés en buffet deux portes sont proposés à partir de 1000 €, un coût accessible qui séduit la clientèle.

Quelle est la fourchette de prix à prévoir ?

Nous proposons des armoirettes à 1160 €, les grands cabinets peuvent varier entre 2150 à 3500 €, les très beaux buffets 2 portes et 2 tiroirs sont à partir de 1150 €. Pour un grand buffet de trois mètres environ 3800 €, une enfilade basse, en orme pour un écran plat, comptez entre 1150 à 2000 €.

Une fois les meubles achetés… Quelles fonctions ?

Le plus important est de savoir mettre en valeur ce genre de mobilier, il est souvent recommandé d’un apport naturel de lumière, car au fil des heures votre meuble peut varier de couleur grâce aux superpositions de couche de laque. C’est la particularité du mobilier chinois qui en général apporte une touche de couleur « la Chinese Touch »… Et puis surtout, ça change ! Que ce soit une armoire pour une chambre, un buffet 6 portes pour un salon ou un buffet 2 portes et 2 tiroirs pour une cuisine, sans oublier bien sûr l’enfilade basse servant de support pour un écran TV High Tech. Le principal est de trouver l’équilibre avec d’autres meubles de styles différents les hauteurs étant également importante pour l’œil. Ces meubles apportent ainsi une note chaude et chatoyante dans un décor pouvant être design et contemporain. Dernièrement, un décorateur a acheté un buffet deux portes et deux tiroirs pour encastrer une vasque, dans une salle de bains… tout est permis quand il s’agit de beaux meubles et de les mettre en valeur. Contact : Galerie CRISTO - Patricia Ederhy 33 & 41, rue Paul Bert - 93400 St-Ouen Tél. : 01 40 11 05 16 www.galeriecristo.com - contact@galeriecristo.com


Crédits photos : Deambrosis et Greboval

Apportez une touche de couleur !

Spécial Puces – Marché Paul Bert

Une atmosphère d’exception, faite de recherche esthétique et d’éclectisme

« La Chinese Touch »

Ces éléments de décoration rares se distinguent par leur patine, leur âme et leur beauté

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Spécial Saint Ouen

Les jouets anciens Poussez la porte d’Ali Baba’s Cavern et laissez-vous guider par Mickael Korvin, grand collectionneur de jouets anciens ! Sa boutique est un joyeux capharnaüm où l’on replonge immédiatement dans une période bénie : l’enfance… Comment êtes-vous devenu brocanteur ?

Mickael Korvin : Je travaillais dans l’agence de communication de Laurent de Funès (petit fils de notre iconique comique national et également comédien ressemblant comme deux gouttes d’eau a l’original) en tant que concepteurrédacteur (mon ex-gagne-pain c’était la pub) - quand celleci a fermé il y a deux ans… pour des raisons économiques, au plus fort de la crise. J’étais désespéré de retrouver un vrai travail dans la création publicitaire à mon âge - bien que je fus le concepteur du premier film Chaussée-auxMoines (Amènes) à l’époque ou je travaillais dans l‘agence de pub de Thierry Ardisson. Malade de collectionnite et amoureux fou des Puces depuis toujours, j’ai décidé de m’installer rue Paul Bert, près du Périf’, à mi-chemin entre les vrais antiquaires et les vendeurs à la sauvette.

Pourriez-vous nous décrire votre boutique en quelques mots ?

Je choisis avec intransigeance chaque objet que j’y rentre, non pas pour sa valeur mais pour son pouvoir d’évocation et sa beauté étonnante. Il peut aussi bien s’agir d’une grande main verte Adams Family, que d’une carlingue de Concorde ou encore de personnages de Manga et de marionnettes du théâtre Guignol des années 30. Le décorateur Yannick Cinelli m’en a acheté une douzaine pour créer un luminaire ultramoderne ! Mes prix sont très raisonnables, là encore, à mi-chemin entre ceux des antiquaires et ceux «sous le pont». Quant à la boutique elle-même, j’ai voulu lui donner des airs de Portobello Road à Londres, avec ses grandes portes rouges à la manière des cabines de téléphone de la capitale olympique 2012. Le genre de clientèle que ce type de mise-en-scène attire, a souvent un goût artistique moderne. L’intérieur est un capharnaüm impossible car je suis encore malade de collectionnite, mais il parait qu’il existe un programme en douze étapes pour arrêter !

Pourquoi les jouets anciens ?

Aujourd’hui, les jouets anciens sont les icônes d’un bonheur passé et la décoration idéale d’une architecture intérieure dépouillée. Une touche de vie et de couleur dans nos intérieurs souvent austères ! En vérité, ils sont devenus de véritables sculptures modernes et véhiculent l’ouverture et la jeunesse d’esprit de celui qui l’expose sur une étagère de sa bibliothèque, aussi sérieux parait-t-il. Ils véhiculent un message positif. Récemment, sur le boulevard Saint Germain, j’ai croisé une boutique de haute couture très connue dont la seule décoration de vitrine était le trio Batman, Superman, Ironman, circa 1980 sauf le dernier, de la taille de mon pouce. En plus, les jouets anciens racontent une histoire différente et passionnante pour chacun. Ils attirent systématiquement le regard et le sourire de tous, et particulièrement des enfants. Mais une boutique comme la mienne s’adresse surtout aux adultes trop responsables la semaine. Pour mon plus grand bonheur, on ne peut difficilement en sortir le regard triste ! 102

Chaque objet est rigoureusement sélectionné pour son originalité et sa beauté hors normes


Les jouets anciens attirent systématiquement le regard et le sourire de tous Quelles sont les pièces les plus remarquables ?

Impossible pour moi d’en avoir des préférées ! Mais je peux en parler de quelques unes qui ont un arbre généalogique intéressant. Le camion de remorquage en tôle par exemple : il date à coup sûr d’avant 1959 et d’après son état, plutôt vers 1947-48. En effet, elle faisait partie du plan Marshall ! Vendu pour 1 franc seulement dans les marchés de campagne et de province, sa cabine General Motors Corporation est la même que celle des véhicules du débarquement. Une carrosserie reprise à toutes les sauces, parce que les Français la connaissaient, les GI en ayant laissé des dizaines de milliers derrière eux. Son prix dérisoire était une publicité déguisée mais aussi une opportunité rare pour les enfants pauvres d’avoir un vrai jouet en tôle, autrement inabordable pour leurs parents. Chez moi, en parfait état, il coûte 200 € - Le budget s’est envolé face à l’inflation. Le prix reste à négocier, parce que quelque part, on est quand même au souk ! Sur roues, j’ai aussi ce modèle réduit de l’Etoile Filante de Renault, de la marque CIJ. Les écoliers emmenaient discrètement dans leur poche de culotte ce petit bout de métal bleu - banni dans les établissements scolaires comme tous les jouets d‘ailleurs - pour en mettre plein les yeux à leurs petits camarades à la récré. Sorti au printemps, au moment de son record du monde de vitesse, dans les familles aisées on offrait les modèles plus chics Dinky toys/Meccano ou Solido bien avant Noël ! Il existe d’autres marques moins chères à l’époque, entre autres, le modèle réduit Norev en plastique, qui arrivait dans la hotte et pas un jour avant.

Spécial Saint Ouen

Joyeux, un des sept nains, version pouêt-pouêt très ancien et en bon état, marque Disney Productions

Un rarissime et astronomique Snoopy datant de la première conquête spatiale américaine Camion de remorquage en tôle, circa 1947

petites machines à coudre

Star wars vintage

Un joyeux capharnaüm

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Spécial Saint Ouen … celles qui ont le plus de succès aujourd’hui ? Avez-vous constaté des modes par le biais de votre clientèle?

Chez moi, les clients marchent surtout au coup de cœur. Souvent, ils passent rue Paul Bert côté périphérique, soit en arrivant, en route pour les marchés privés, soit en repartant. Le matin, un petit passage dans ma boutique est le présage d’une excellente journée pleine de surprises et de découvertes aux Puces. Au retour, c’est l’occasion de ne pas repartir les mains vides. Les pièces ayant le plus de succès aujourd’hui sont les personnages de dessins animés archi-connus et les super héros, surtout anciens… ils partent comme des petits pains ! Les Goldorak de mon enfance sont achetés dès que je les pose sur une étagère. La famille Simpson, les Playmobil vintage, les anciennes Sophie la Girafe… les grandes célébrités en modèle réduit hyper-réaliste - comme Austin Powers, le groupe de rock Kiss, Ghostrider sur sa Harley en feu ou Al Pacino dans le rôle de Scarface - ont de nombreux fans.

Quels sont les jouets les plus emblématiques ?

Là, je suis obligé de lister : une série spéciale du premier TGV offert en contrepartie d’un certain nombre de pleins chez Fina ; le bruyant flipper Dingball, dans sa boite, qui a connu un immense succès en 1982-1983 ; un poupon Baby de la SIC (Société Industrielle du Celluloïd), matière interdite en 1964 pour risque d’intoxication en cas d’incendie ; une petite machine à coudre orange vif au design pop, dans sa boite aussi ; une paire de teckels en bois d’inspiration Jean Prouvé ; un des derniers châteaux-forts produits par Starlux dans les années 1970 ; mes petits hérissons polissons des Jouets Mont Blanc ; Joyeux, un des sept nains, version pouêt-pouêt, très ancien et en bon état, marqué Disney Productions ; une Miss Piggy première époque, made in Mexico ; un rarissime et astronomique Snoopy datant de la première conquête spatiale américaine ; toute une gamme de moyens de locomotion Joustra (jouets de Strasbourg); un campement de mousquetaires en coffret «Histoire et traditions» par Norev ; un vaisseau spatial Dinky toys dérivé des blindes sur skis nazis de la bataille de Stalingrad ; du Star wars vintage, toute un série de robots terrifiants ; une importante collection de tirelires en fonte offertes par les banques américaines, au début du XXe siècle, à leurs fidèles clients pour gâter leurs enfants : une souris mécanique sauteuse en tôle imprimée et plastique, de la marque japonaise Yone ; une poupée Anne Mitrani, initiatrice de « l’Authenticisme », la piscine de Barbie qu‘elle a reçue en soulte de son divorce avec Ken en 1975…

Les pièces ayant le plus de succès aujourd’hui sont les personnages de dessins animés archi-connus et les super héros, surtout anciens… 104

Pourriez-vous nous donner une idée des prix pratiqués pour les pièces les plus courantes ?

Mes prix vont de quelques euros pour des petites figurines relativement courantes, à plusieurs centaines pour, par exemple, un grand circuit de camping mécanique en tôle imprimée de la marque allemande Technofix, numéro 304, la plus recherchée, complète, état neuf, dans sa boite, avec ses voitures à clé, ses personnages dont les mouvements se déclenchent au passage des véhicules et son look pur 50.

Souhaitez-vous ajouter un dernier mot ?

Je suis également auteur. On parle beaucoup de mon huitième roman, « Journal d’une cause perdue », dans les médias en ce moment. Je ne le vends pas à ma boutique, mais on peut le commander pour moins de 6 € à sa petite librairie du coin ou sur Amazon, en format papier ou électronique. L’Express, sur son site web, a comparé ma démarche et mon art dans ce livre à ceux d’Apollinaire, Queneau, Tzara et Perec… le phantasme de tout écrivain !

Contact : Mickael Korvin Ali Baba’s Cavern 43, rue Paul Bert 93400 Saint-Ouen Tél. : 06 01 71 19 62 www.parisvibrations.com worldservant@aol.com “Journal d’une cause perdue”, la fin des accents, des lettres capitales et de la ponctuation sous toutes leurs formes Mickaël Korvin, 5,90 €


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Cahier Pratique

Comment restaurer l’assise d’une chaise ?

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Chaise avant transformation

Assise reposée

Que faire d’une chaise dont le cannage est délabré ? Il est tout à fait possible de remplacer l’assise par une assise en crin, plus confortable et plus solide. L’Atelier Maison Salamandre nous livre ses petits secrets pour rendre vos sièges à nouveau fonctionnels. Photos : Maison Salamandre

Les étapes

Etape 1 : Démonter le châssis en bois sur une chaise récente. Etape 2 : Procéder ensuite au sanglage avec de la sangle de 8 cm de large (vendue en rouleau) que l’on tire avec un tire sangle et à défaut avec une pince. Il faut que les sangles soient très tendues. Commencer de l’arrière vers l’avant puis sangler les cotés en réalisant un damier (en passant les sangles dessus-dessous). Etape 3 et 4 : Retourner le cadre et poser dans le fond une toile forte destinée à recevoir le crin. Etape 5 : Faire des lacets avec une ficelle et un carrelet (aiguille courbe de 10 cm de diamètre) en piquant dans la toile forte afin d’y insérer le crin. Etape 6 : Mettre le crin (ici de l’Elancrin, crin végétal issu de la noix de

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coco) dans les lacets. Ne pas avoir peur de mettre une bonne quantité, le crin se tasse beaucoup ! Etape 7 et 8 : Recouvrir (emballer) d’une toile de jute que l’on appelle toile d’embourrure. Commencer à la placer avec des semences (clous) non enfoncé afin d’ajuster, puis fixer à l’agrafeuse. Etape 9 : Le crin est emballé très serré et la toile très tendue afin d’éviter que l’assise ne se tasse avec le temps. Etape 10 : Mettre une ouate qui se termine juste au-dessus des agrafes afin que la ouate ne vienne pas faire de surépaisseur au bord du tissu Etape 11 : Fixer le tissu bien tendu et terminer par un galon ou un ruban collé à la colle pour tissu afin de cacher les agrafes. Etape 12 : Refixer le châssis sur la chaise. Procéder de même pour le dossier si besoin.


1 Cadre vierge

2 Sanglage

4 Toile forte vue 2

5 Lacets

6 Sanglage vue 2

3 Toile forte

Mise-en-crin

7 Emballage

Vous êtes attiré par la tapisserie en siège, la transformation des meubles, le relooking de vos objets mais vous manquez de technique ? Cours et stages en atelier de tapisserie : Le samedi de 14 h à 18 heures et le dimanche de 10 h à 14 heures à l’atelier de Colombes (92). Pour suivre l’actualité des cours : http://tapisserie-ameublement-restauration.blogspot.com

8 Fixation

9 Assise fixée

10 Pose de la ouate

11 Fixation du tissu

Contact : Maison Salamandre Valerie Pizzi 248 bis, rue Estienne d’Orves 92700 Colombes Tél. : 06 61 41 87 05 / 09 51 14 14 79 Site : www.maison-salamandre.com Email : valerie@tapissier.pro 107


Cahier Pratique

Bar et Commode “Marilyn” Matériel utilisé :

Complètement relookée à l’effigie de la star américaine, la commode est mise en valeur par ce foulard “collector”

- un pinceau plat - peinture Libéron effet coton, couleur : eau de Lavande et Ardoise - peinture Libéron à vieillir, couleur bleu Luciole, fruit mur, lavandin, pin parasol, et bleu d’Egypte - colle déco patch mat (colle pour collage de serviettes en papier) - petits pinceaux pour gouache - photos ou photocopie du thème choisi - pour les poignées, compter 3 mètres de ruban (4 cm de lareur), pour ce modèle rouge à pois doré (dans toutes les merceries) - une règle de 20 cm - un crayon à papier

Comment redonner des couleurs à ce vieux bar des années 50 et à cette commode oubliée dans un grenier ? A l’occasion des 50 ans de la mort de Marilyn Monroe, nous vous proposons de les relooker sur le thème de la célèbre actrice américaine. Réalisation : Sylvie Désenclos-Breton

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comment faire? Nettoyer et retirer les anciennes poignées. Peindre la commode de deux couleurs différentes. Prendre des photos du thème choisi (ici donc, Marylin Monroe), les poser sur la commode puis, à l’aide d’un crayon papier et d’une règle, faire un cadre pour chaque photo (1 cm d’épaisseur pour une petite photo, et de 2 à 3 cm pour les plus grandes). Peindre ensuite l’encadrement d’une couleur différente de celle de la commode. Mettre de la colle déco patch sur l’envers de la photo, poser la photo au milieu de l’encadrement et remettre une couche de colle sur l’endroit de la photo et bien lisser, ceci vous donner un effet “de cadre” à la photo sur la commode et donner de la couleur en plus. Vous pouvez aussi, passer à l’aide un petit pinceau, de la colle déco patch sur les encadrements des photos. Peindre les tiroirs un à un, d’une couleur différente et recommencer comme sur la commode avec les photos, l’encadrement et la colle ou pas selon vos envies. Pour un effet “poupoupidou” nous avons pris du ruban rouge à pois dorés pour en faire des poignées que l’on rentre dans chaque trou à l’aide d’une aiguille. Tirer très fort et remettre le ruban en forme après avoir fait un nœud à chaque extrémité, à l’intérieur de chaque tiroir.


Idée déco Utiliser du ruban comme poignée aux tiroirs donne un ton encore plus original à votre commode. A marier bien sûr avec le thème que vous aurez choisi. Ruban en vente dans toutes les merceries, de différents décors et différentes tailles.

Ce petit bar années 50 est reparti pour une seconde vie

Notons que ce meuble sur le thème Marilyn Monroe est disponible chez Mode & Commode (version unique) ainsi que les foulards de Marylin selon Andy Warrol (19,50 euros le foulard, existe en vert et en bleu), pour ajouter une touche de déco supplémentaire. Contact : MODEETCOMMODE.COM stores.ebay.fr/MODEETCOMMODE

comment faire? Avec un petit pinceau, peindre une partie des bandes avec de la gouache, puis poser, toujours au pinceau, un vernis gouache par-dessus. Le vernis pour gouache est indispensable pour que la peinture ne s’écaille pas. Peindre les autres parties du meuble avec un pinceau plat, avec de la peinture Libéron à vieillir. Trouver des photos ou photocopies sur Marilyn (ou autre selon le thème choisi), mettre de la colle déco patch au dos des photos, les déposer sur l’endroit du meuble choisi et remettre une couche de colle déco patch dessus. Bien lisser. Cette colle donne un aspect vernis mat ou brillant

Matériel utilisé : - un pinceau plat - peinture Libéron à vieillir - vernis pour peinture gouache - peinture gouache - deux petits pinceaux pour gouache - colle déco patch mat

Indispensable Après avoir créé ses couleurs avec de la simple gouache, prendre bien soin de vernir, notamment avec de la colle Deo Patch, pour éviter tout écaillement. selon votre choix. Pour ce modèle nous avons utilisé du mat, mais vous pouvez aussi vous en servir comme vernis sur la peinture Libéron. Cela donne un aspect mat vieilli qui finit l’ensemble. Vous pouvez, avec cette colle, fixer différents tissus. Par exemple, nous aurions pu prendre directement ces foulards à l’effigie de Marylin d’Andy Warrol pour décorer ce bar. Spécialisé dans la décoration d’intérieur, petits meubles, foulards, sacs et vêtements Mode & Commode vous propose d’ailleurs plusieurs utilisations “déco” avec ce foulard. Pour tous renseignements supplémentaires : sylviedecopratique@yahoo.fr 109


Cahier Pratique

Effet blanchi

Le matériel nécessaire pour réaliser votre projet : - Papier de verre grain 240 - 6 minis chiffons pour effet - Effet Blanchi - Enduit de préparation surfaces lisses - Eponge naturelle - Peinture à l’ancienne - Pinceau plat 40 mm

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Créez un effet de laitance de ciment, proche des effets bétons !

Les étapes

Etape 1 : Appliquez l’Enduit de préparation

Très facile à réaliser... Effet Blanchi joue l’authenticité et la minéralité. Crédit photos : Libéron

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adapté à votre support. Laissez sécher 2 heures et égrenez au papier de verre grain 240. Etape 2 : Appliquez une couche épaisse ou 2 couches fines de Peinture à l’Ancienne (ici Gris gustavien), avec un Pinceau Plat. Laissez sécher 4 heures. Etape 3 : Appliquez Effet Blanchi à l’aide de l’éponge naturelle, humide et essorée. Procédez par petites surfaces et faites des gestes en tous sens afin de créer l’effet. Essuyez partiellement avec un chiffon sec. Laissez sécher 30 minutes.

Les conseils du pro Appliqué comme ici sur une peinture grise, vous créez un effet de laitance de ciment, proche des effets béton ! Peut s’appliquer sur des meubles déjà peints. Travaillez entre 12 et 25°C. 110


Cahier Pratique

Esprit Seventies

Les conseils du pro Amusez-vous à jouer les contrastes mat/brillant : appliquez seulement Effet Glossy sur une partie du décor : rayures, pochoirs, formes géométriques, lettres…

Une couche d’Effet Glossy suffit pour un effet ultra brillant sur votre meuble très seventies ! Crédit photos : Libéron

Etagères modernes customisées avec Effet Glossy

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Le matériel nécessaire pour réaliser votre projet : - Papier de verre grain 240 - Rouleau laqueur - Ruban de masquage - Effet Glossy - Enduit de préparation surface lisses - Peinture à l’ancienne - Pinceau plat 40 mm

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Comment faire ?

Etape 1 : Appliquez l’Enduit de préparation adapté à votre support. Laissez sécher 2 heures et égrenez au papier de verre grain 240. Etape 2 : Appliquez une couche épaisse ou 2 couches fines de Peinture à l’Ancienne (ici Rouge fatal), avec un rouleau (ou pinceau). Laissez sécher 4 heures. Etape 3 : Pour apporter une vraie personnalité à votre meuble, créez des rayures à l’aide du ruban de masquage. Etape 4 : Appliquez Effet Glossy en couche épaisse à l’aide d’un Pinceau Plat et laissez sécher 1 heure. Etape 5 : Décollez délicatement le ruban de masquage.

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Cahier Pratique

Une table provençale huilée

Le matériel nécessaire pour réaliser votre projet : - Papier abrasif moyen, fin - Couteau à reboucher - Cire malléable à reboucher - Huile meuble Pour redonner une couleur chaude à un meuble très abîmé !

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Les conseils du pro Appliquez la peinture de fond sur le piètement. Avec la brosse à pocher prélevez un peu de concentré de rouille et appliquez-le par touches successives. Laissez sécher 2 heures.

Plateau de chêne réchauffé d’huile, piètement en fausse rouille, la table provençale peut partager sa chaleur et sa convivialité.

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Crédit photos : Libéron

Comment faire ?

Etape 2 : Appliquez l’huile au pinceau. Vérifiez

Etape 1 : Poncez soigneusement le plateau en

l’application en regardant en biais au ras de la surface. Laissez pénétrer 15 minutes. Etape 3 : Essuyez l’excédent d’huile avec un chiffon puis faites le test de la goutte d’eau : elle doit perler sur le bois s’il est assez huilé.

bois. Dépoussiérez. Cassez des morceaux de cire malléable. Introduisez-les dans les fissures et les nœuds. Lissez au couteau à reboucher. Enlevez l’excédent à la laine d’acier n°000.

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Questions/réponses L’huile reste collante en surface. Est-ce normal ? L’huile est collante car le surplus n’a pas été essuyé. Pour l’éliminer, utiliser un tampon de laine d’acier N°0 imbibé de décireur. Peut-elle s’utiliser en extérieur ? Oui Comment s’utilise-t-elle pour une rénovation annuelle ? Dès que le meuble s’éclaircit et devient sec au toucher, renouveler l’application d’huile à l’aide d’une laine d’acier n°000. Pour redonner de la couleur à un meuble très abîmé, préférer l’huile teck ambrée. 112

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Cahier Pratique

Moucharabieh chinois et patine

ombrer

Le moucharabieh est un dispositif de ventilation naturelle forcée, fréquemment utilisé dans l’architecture traditionnelle des pays arabes

Chiné sur le « marché aux voleurs » de Pékin, l’ancien moucharabieh de porte filtre aujourd’hui la lumière. Crédit photos : Libéron

Comment faire ?

Etape 1 : Dépoussiérez soigneusement.

Le matériel nécessaire pour réaliser votre projet :

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- Moucharabieh en bois peint - Trois bois flottés - Scie égoïne, perceuse, vis - Douille percée, raccord fileté, câble électrique - Patine à ombrer

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Appliquez la patine sur le moucharabieh en insistant avec le pinceau dans les parties sculptées. Etape 2 : Sans attendre, essuyer les reliefs au chiffon en laissant la patine dans les creux pour créer le contraste. Etape 3 : Rassembler les bois flottés l’un contre l’autre pour former le pied. Fixer la base par une longue vis traversant les trois épaisseurs sans qu’elle dépasse sur le devant. Faites un avant trou sur le dessus du pied. Vissez le raccord, la douille et montez le système électrique. Vissez le pied au dos du moucharabieh en vérifiant l’équilibre.

Le conseil du pro La patine à ombrer peut aussi être utilisée pour vieillir les moulures en plâtre, les dorures d’encadrement, les métaux, le carton... si ceux-ci sont déjà vernis, cirés ou peints. Pour obtenir un effet moins foncé, diluez la patine avec un peu de white-spirit ou de décireur avant de l’appliquer. La patine s’applique sur un bois vernis bloqué, c’est à dire qui a déjà reçu une couche de fondur, de vernis, de peinture, de cire, etc. Ne pas utiliser directement sur le bois brut. 113


la verrerie

Cahier Pratique

Redonner de l’éclat

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En cas de saletés tenaces Si les verres sont très sales, laissez-les tremper toute la nuit dans un mélange d’eau et de liquide vaisselle, auquel vous ajoutez quelques gouttes d’ammoniaque. Si quelques salissures subsistent, rincez les verres et laissez-les tremper dans du vinaigre blanc tiédi, quelques gouttes de liquide vaisselle et un peu de sel de cuisine. Rincez abondamment et essuyez avec un torchon qui ne peluche pas. Il est préférable de procéder à l’essuyage. Comment faire ?

On le sait, il ne faut surtout pas mettre les verres anciens dans le lavevaisselle, au risque de les ternir et de les abîmer de manière définitive. Quelles sont les astuces pour redonner l’éclat au verre ?

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Etape 1 : En guise de contenant, préférez une bassine en plastique ou tapissez le fond de votre évier d’un linge pour éviter tout choc. Etape 2 : Si les verres sont ternes ou dépolis, nettoyez-les à l’eau très chaude additionnée d’ammoniaque ou de cristaux de soude. Etape 3 : Enfin, pour nettoyer des verres ornés de motifs, vous pouvez recourir à de l’alcool ménager et frotter dans les interstices à l’aide d’un pinceau dur ou d’une vieille brosse à dents.


Cahier Pratique

Nettoyer un bois doré

Autres astuces On peut également nettoyer un meuble en bois doré en le frottant avec un citron coupé, puis en passant un chiffon imbibé d’eau additionnée de bicarbonate de soude. Vous pouvez, aussi, frotter simplement le bois doré avec du vinaigre d’alcool ou de l’alcool à brûler, puis lustrer avec une peau de chamois. Dans le cas où vous utiliseriez du vinaigre, rincez et séchez avant de lustrer.

8 Rien ne vaut parfois les bonnes recettes à l’ancienne pour redonner vie à un objet ou à un matériau d’un autre âge ! Voici les astuces pour nettoyer un bois doré. Comment faire ?

Etape 1 : Pour rafraîchir un bois doré

Etape 2 : Étalez cette crème au pinceau,

qui aurait perdu de sa superbe, après l’avoir bien dépoussiéré, battez un blanc d’œuf en neige, ajoutez-y une cuillère à soupe d’eau de Javel.

laissez agir quelques instants et rincez avec une éponge humide. Etape 3 : Pour lustrer, utilisez un chiffon doux.

Si vous êtes amateurs d’authenticité, nostalgiques d’un passé riche de savoir-faire et de créations, découvrez cet ouvrage consacré au phénomène récup’ et fourmillant d’idées. Profitez d’autres recettes pour redonner vie à vos meubles et objets ! Récup & Brocante, éditions Massin, 23, 75 €

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Cahier Pratique

La restauration d’une table hollandaise en marqueterie Les ébénistes ont longtemps gardé jalousement le secret de la marqueterie, faisant un mythe d’une technique qui s’apparente en fait aux découpages que nous avons tous faits enfants. Suivons la restauration d’un motif floral entièrement disparu sur une table hollandaise. Photos : © Xavier Dyèvre

L

e motif s’est décollé à cause de l’humidité d’une plante laissée par erreur sur cette table de valeur.

Comment faire ?

Etape 1 : Préparation Je commence par décalquer la marqueterie existant encore autour du trou sur un film transparent avec un Rotring. Je réinvente ensuite le dessin des éléments qui manquent en m’inspirant de ceux qui existent, en consultant des ouvrages d’art et en discutant avec le client. Il a choisi de placer un ruban au centre du bouquet. Etape 2 : Je photocopie ensuite le dessin en plusieurs exemplaires. Puis je découpe chaque élément de placage dessiné qui me servira à scier la feuille de placage.

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Etape 3 : Découpe du placage Je choisis les différentes essences de feuilles de placage appropriées : poirier, sycomore, prunier, etc. Comme ces feuilles sont trop fragiles pour être découpées telles quelles, je les renforce en constituant un paquet (je place le placage entre deux feuilles de carton fixées avec du ruban adhésif).

Le plateau avant restauration

Etape 4 : Je colle les éléments en papier sur le paquet, puis je les découpe avec une scie à chantourner.

Le plateau après restauration

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Ce guide truffé de conseils pratiques, de croquis et de photos conduira les premiers pas de l’ébéniste amateur, et l’aidera à acquérir les bons gestes du professionnel. «Vos meubles anciens, entretien, restauration», de Xavier Dyèvre, Editions Eyrolles, 25 €


ASTUCE D’ATELIER Pour être plus à l’aise dans l’assemblage de la marqueterie sur la photocopie, vous pouvez faire un agrandissement de 10 % du dessin. Le croquis montre que je marque les nervures des pétales d’un trait de scie. On appelle cette méthode gravure à la scie. Enfin, je débarrasse les éléments des deux cartons.

Assemblage du motif floral

Etape 7 : Sur une des photocopies du dessin du motif complet, j’assemble provisoirement le motif floral sans le coller. Cette reconstitution permet de ne pas mélanger les éléments au moment du collage sur le meuble.

Etape 5 : Ombrage au sable chaud Pour donner du relief aux pétales de fleurs, je les plonge avec une pince de chirurgien environ une minute dans du sable chauffé sur un réchaud. Le bois brûle et fonce en dégradé, comme une ombre.

Collage de la marqueterie

Etape 8 : Collage des éléments Sur une photocopie inversée du dessin, je colle à l’envers chaque élément à son emplacement. Ensuite j’encolle le trou avec de la colle chaude. Je retourne la marqueterie que je pose dans son trou. Je l’appuie avec un marteau pour l’aplanir et chasser la colle. Ensuite je serre le collage avec une plaque métallique chaude qui refond la colle qui avait gelé le temps de déposer ces éléments. Le lendemain, il ne me reste plus qu’à procéder aux finitions.

Reproduction traditionnelle des motifs Etape 6 : Je pose sur une tablette les pétales en reconstituant le dessin. Sur la photo, on voit à gauche les éléments naturels des différentes essences de bois et à droite des éléments après ombrage.

Avant l’apparition des photocopieurs, la reproduction des motifs était faite par piquage. On piquait plusieurs feuilles placées sous le motif avec une aiguille. On enduisait ensuite l’envers des feuilles de bitume de Judée, qui ressortait alors par les petits trous. Un rapide passage sur une plaque métallique brûlante fixait ce tracé en pointillés. 117


Cahier Pratique

Le linge ancien, revisité en rideau de baignoire Fournitures - Un grand drap à rabat brodé : 180 x 300 cm environ - Un rideau de douche en polyester : 180 x 200 cm - Anneaux de rideau à pinces (quantité variant selon la largeur du rideau terminé) - Matériel de base pour la couture et pour la teinture

10 Ce rideau bluffant est très facile à réaliser. Doublé d’un rideau de douche imperméable, il trouvera place autour de la baignoire. Mais utilisé seul, il pourra tout aussi bien habiller une fenêtre. Photos : © Olivier d’Hussier Croquis : © Sylvie Perrot-Humbert

Les armoires de nos grands-mères débordaient de linge en lin, métis et coton damassé : nappes et serviettes, torchons et napperons finement brodés, draps et taies d’oreillers sentant bon la lavande, bordés de jours et personnalisés de superbes monogrammes. Sylvie Perrot-Humbert nous montre comment revisiter ce beau linge et réaliser des objets d’aujourd’hui. Ici, comment transformer un drap monogrammé en un joli rideau de douche… 118


Comment faire ?

fixation du rideau de douche (croquis b).

Etape 1 : Teindre le drap. Si les lisières ne sont

Etape 5 : Poser l’ensemble sur la tringle à rideau

pas très nettes, faire des ourlets sur les deux longueurs. Etape 2 : Étaler le drap teint et repassé bien à plat (sur un grand lit par exemple), envers visible. Rabattre le haut brodé sur 60 cm environ, de façon que la broderie soit bien placée et que le pli suive le droit fil. Pour que le drap soit plus facile à manipuler, faufiler les deux épaisseurs tout autour du rabat. Etape 3 : Retourner le drap, rabat brodé contre la table. Placer le rideau de douche par-dessus, en faisant coïncider le haut du rideau avec celui du rabat brodé (croquis a). Etape 4 : Maintenir les deux pièces ensemble en posant les anneaux à pince en face des trous de

au-dessus de la baignoire pour ajuster la longueur de chaque pièce. Pour ne pas être mouillé, le drap doit rester à l’extérieur de la baignoire, et arriver à quelques centimètres du sol. Le rideau de douche doit être glissé sur 10 à 20 cm à l’intérieur de la baignoire. On ne coud pas le drap avec sa doublure, ce qui facilite l’entretien. Etape 6 : Si le drap est un peu trop court ou un peu trop long, il suffit d’ajuster sa longueur en augmentant ou en diminuant la hauteur du rabat fait à l’étape 2. Si le drap est vraiment trop long, le recouper et faire un ourlet assez large (5 à 10 cm). le temps de déposer ces éléments. Le lendemain, il ne me reste plus qu’à procéder aux finitions.

a. Superposition des 2 éléments

Un drap très large Un drap ancien peut être très large : 200 cm ou plus. Plutôt que de le recouper, faites-le déborder de part et d’autre du rideau de douche en ajoutant un anneau à pince à chaque extrémité, uniquement sur le drap. Ou répartissez l’ampleur en mettant un peu plus de drap que de polyester entre deux anneaux.

b. Assemblage du rideau de baignoire

Un livre débordant d’idées, où l’on apprend à transformer un grand drap ajouré en housse de couette ou en tour de lit de bébé, une serviette en abat-jour ou en set de table, une taie d’oreiller en pochon ou galette de chaise... Les techniques utilisées - couture, teinture, transfert, cartonnage, collage, montage d’abat-jour - sont simples et très clairement expliquées étape par étape. Le linge ancien revisité, Editions Eyrolles, 22,30 €

Teinture Pour obtenir la même teinte que celle de ce modèle, il vous faut : ½ boîte d’Antique Grey n° 80 (soit 100 g) pour le drap entier. Attention L’ensemble sera assez lourd. Vérifiez que la tringle à rideau est solidement fixée. 119


Agenda

Brocantes et vide-greniers de juin ALSACE 25/06 Ribeauville (68) 24/06 Altorf (67) Erstein (67) 14/07 Kaltenhouse (67) 22/07 Horbourg Wihr (68) 19/08 Durlinsdorf (68) 26/08 Wittelsheim (68) AQUITAINE 09/06 Lacquy (40) 10/06 Merignac (33) La Réole (33) Bayonne (64) Cambo les Bains (64) Civrac sur Dordogne (33) Espelette (64) 16/06 Lacadée (64) 17/06 Asques (33) Gujan Mestras (33) Pau (64) Astaffort (47) 23/06 Saint Christophe des Bardes (33) Saint Jean De Thurac (47)

01/07 Grenade sur l’Adour (40) Montpon Ménesterol (24) 08/07 Saint Médard en Jalles (33) 15/07 Eymet (24) Cendrieux (24) Soustons (40) 19/07 Saint Cyprien (24) 21/07 Queyrac (33) 22/07 Brantome (24) Bon Encontre (47) 29/07 Siorac de Riberac (24) Le Bugue (24) Bazas (33) Labatut (40) La Sauvetat du Dropt (47) 03 et 04/08 Anglet (64) 05/08 Cezac (33) 12/08 Lavardac (47) 17/08 Saint Cyprien (24) 18/08 Castillonnès (47) Queyrac (33)

23 et 24/06 Espiet (33)

18 et 19/08 Agen (47)

24/06 Mayac (24) Margaux (33) Cocumont (47) Le Passage (47)

19/08 Parcoul (24)

120

26/08 Labatut (40)

Allons (47) 02/09 Saint Pe de Leren (64) Astaffort (47) Uzos (64) Saint Girons d’Aiguevives (33) Lussac (33) 09/09 Saint Louis de Montferrand (33) AUVERGNE

septembre 2012

Saint Martinien (03) 03/07 Chambon Sur Lac (63) 04/07 Le Mont Dore (63) 07/07 Brioude (43) 08/07 Orleat (63) Parentignat (63) Beaune Le Froid (63)

10/06 Auzat La Combelle (63) Pierrefort (15) Trevol (03) Bizeneuille (03) Chamalières (63) Marsac en Livradois (63) Gannat (03)

11 et 12/07 La Bourboule (63)

17/06 Estivareilles (03) Volvic (63)

20/07 Craponne Sur Arzon (43)

20/06 Le Mont Dore (63)

22/07 Villeneuve d’allier (43)

21/06 Issoire (63)

29/07 Blesle (43)

24/06 Le Cendre (63) Beauzac (43) Picherande (63) Saint Genes Champanelle (63) 27 et 28/06 La Bourboule (63) 30/06 Dorat (63) 01/07 Massiac (15) Champeix (63) Espinasse (63)

14/07 Marsac En Livradois (63) Langeac (43) 14 et 15/07 Besse et Saint Anastaise (63)

Vichy (03) 03/08 Saint Paulien (43) 04/08 Brioude (43) Ayat Sur Sioule (63) 05/08 Le Monastier sur Gazeille (43) Saint Julien Chapteuil (43) Beauzac (43)

Photos : Office de tourisme de Saint-Ouen

Saint Lô (50) Tilly La Campagne (14) Agon-Coutainville (50) 01/07 Roucamps (14) 06 au 08/07 Dives Sur Mer (14) 08/07 Saint Pierre Langers (50) Beauvain (61)

07/08 Arlanc (63)

14/07 Pirou (50)

10/08 Blesle (43)

15/07 Saint Lô (50)

11/08 Gelles (63)

16/07 Agon-Coutainville (50)

15/08 Aydat (63) BASSE NORMANDIE 17/06 Pirou (50) Goupillières (14) Grandville (50) 24/06 Saint Pierre du Jonquet (14)

Marché aux puces - © Riad_Kneife Office de tourisme de Saint-Ouen

21/07 Annoville (50) 21 et 22/07 Le Molay Littry (14) 22/07 Ouistreham (14) Saint Aubin sur Mer (14) Grandville (50) 28 et 29/07

Vimoutiers (61) 29/07 Thury Harcourt (14) Pontaubault (50) 05/08 Valognes (50) Carentan (50) 09/08 Grandville (50) 12/08 Agon-Coutainville (50) 15/08 Saint Lô (50) Agon-Coutainville (50) 25 et 26/08 Bavent (14) 26/08 Agon-Coutainville (50) 02/09 Saint Lô (50) BOURGOGNE 09/06 Dijon (21) 10/06 Mirebeau Sur Bèze (21)


16/06 Plouay (56)

03 au 05/08 La Harmoye (22)

17/06 Concarneau (29) Ergué Gabéric (29) Brech (56)

05/08 Erquy (22) Locmariaquer (56) Quimperlé (29) Louargat (22) Le Bono (56)

23/06 Bégard (22)

Marché Paul Bert - © Office de tourisme de Saint-Ouen

Lugny (71) Etrigny (71) Lainsecq (89) Charolles (71) Perrigny Les Dijon (21) 16/06 Chateau du Bois (58) 16 et 17/06 Saulon la Chapelle (21) 17/06 Chatenoy le Royal (71) Chambilly (71) Lux (71) Fain Les Montbard (21) Vinneuf (89) 24/06 Viserny (21) Villecien (89) Verosvres (71) Saint Amour Bellevue (71) Moutiers en Puisaye (89) Menou (58) Uchon (71) Mont (71) 30/06 Saint Pierre Le Vieux (71)

30/06 au 01/07 Nuits Saint Georges (21)

22/07 Saint Vinnemer (89)

01/07 Montillot (89) Meursault (21) Montigny sur Aube (21) Treigny (89) La Chapelle Naude (71) Chivres (21)

28/07 Parigny La Rose (58)

07/07 Saint Florentin (89) Entrains Sur Nohain (58) 08/07 Savigny sur Grosne (71) Alise Sainte Reine (21)

29/07 Ecuisses (71) Lainsecq (89) 04/08 Saint Florentin (89) 05/08 Saint Vincent Bragny (71) Aillant Sur Tholon (89) 11 et 12/08 Saulon La Chapelle (21)

14/07 Pougny (58)

12/08 La Genète (71)

14 et 15/07 Saulon La Chapelle (21)

15/08 Savouges (21) Brienon Sur Armançon (89) 19/08 Saint Clément Sur Guye (71) Sainte Colombe Sur Loing (89) Seurre (21)

15/07 Guerchy (89) 22/07 Vaux en Pré (71) Ampilly Le Sec (21)

Poilly sur Tholon (89) 25/08 Entrains sur Nohain (58) 01/09 Saint Florentin (89) 02/09 Perreuse (89) BRETAGNE 09/06 Treglonou (29) 10/06 Concarneau (29) Landivisiau (29) Langon (35) Plogastel Saint Germain (29) Saint Pierre Quiberon (56) Etel (56) Yffiniac (22) Jugon Les Lacs (22) Theix (56) Morlaix (29) Hennebont (56) Fouesnant (29) Saint Lunaire (35)

24/06 Lannion (22) Huelgoat (29) Landerneau (29) Plougastel Daoulas (29) Lauzach (56) Le Vivier sur Mer (35) Lécousse (35) 01/07 Parthenay de Bretagne (35) Ploumanach (22) Châteaulin (29) Quessoy (22) Morgat (29) 08/07 Servon Sur Vilaine (35) Vannes (56) Saint Pol de Léon (29) Lanester (56) 11/07 Locronan (29) 15/07 Merdrignac (22) 21/07 Saint Malo (35) 25/07 Saint Malo (35) Camaret Sur Mer (29) 28 et 29/07 Kervignac (56) 29/07 Saint Lunaire (35) Quimper (29)

08/08 Locronan (29) 11/08 Languidic (56) 12/08 Ploemel (56) La Roche Bernard (56) 15/08 Ploneour Lanvern (29) 17/08 Camaret sur Mer (29) 26/08 Morgat (29) 02/09 Andel (22) Erdeven (56) Ploumanach (22) Locronan (29) Bégard (22) CENTRE 10/06 Saint Gaultier (36) Chancay (37) Boncourt (28) Viabon (28) Oysonville (28) Saint Firmin des Prés (41) Saint Jean de Braye (45) Châteauvieux (41) Saint Germain des Prés (45) 17/06 Chambray les

Tours (37) Checy (45) Limeray (37) 24/06 Jussy Le Chaudrier (18) Saint Jean de Rebervilliers (28) Thoury (41) Ouzouer le Doyen (41) Vitry aux Loges (45) 30/06 La Chapelle sur Loire (37) Huisseau sur Mauves (45) 01/07 Sagonne (18) Veigne (37) La Riche (37) Orléans (45) Bossay sur Claise (37) 07 et 08/07 Saint Georges sur Cher (41) 08/07 Charpont (28) Nérondes (18) Champrond en Perchet (28) Athée Sur Cher (37) Darvoy (45) La Chatre (36) Bazoches sur le Betz (45) 14/07 Selles sur Cher (41) 21/07 Belleville sur Loire (18) 22/07 Poulaines (36) Freteval (41) 29/07 Vornay (18) Saint Julien sur Cher (41) 121


Agenda

Brocantes et vide-greniers de juin 11/08 La Celle Condé (18) 12/08 Ingrandes (36) 15/08 Villeloin Coulange (37) 19/08 Bouzais (18) Chançay (37) 26/08 Crucey Villages (28) Saint Florent sur Cher (18) 02/09 Chateaumeillant (18) Chateauneuf sur Loire (45) Monteaux (41) Bonneval (28) Montoire sur le Loir (41) Yzeures Sur Creuse (37) CHAMPAGNE ARDENNE 09/06 Margut (08)

10/06 Roches sur Marne (52) Rilly Sainte Syre (10) Prosnes (51) Vitry le François (51) 16/06 Is en Bassigny (52) 23/06 Saint Dizier (52) 24/06 Villenauxe la Grande (10) Bignicourt sur Saulx (51) Ay (51) Montiéramey (10) 01/07 Châlons en Champagne (51) Connantre (51) 15/07 Chaumont (52) 22/07 Vignory (52) Saint Rémy en Bouzemont Saint Genest et Isson (51)

29/07 Faverolles (52) 05/08 Metz Robert (10) 15/08 Maisons les Chaource (10) Sedan (08) Dammartin sur Meuse (52) 19/08 Fayl Billot (52) 02/09 Saint Lupien (10) CORSE Tous les dimanches matins Ajaccio (20) Bastia (20) Tous les samedis Sarrola Carcopino (20) FRANCHE COMTE 10/06 Saint Bresson (70)

septembre 2012

17/06 Saint Claude (39) Botans (90) 24/06 Vaux Les Prés (25) Vetrigne (90) Glay (25) Faverois (90) Montbéliard (25) Betaucourt (70) Danjoutin (90) 01/07 Nods (25) Vanne (70) 07/07 Vermondans (25) 08/07 Lons le Saunier (39) Villers les Luxeuil (70) 14/07 Saint Loup sur Semouse (70) 22/07 Villars Le Pautel (70) 29/07 Le Deschaux (39)

05/08 Montrond (39) 12/08 Villers Vaudey (70)

Lys (77) Meaux (77) La Villeneuve en Chevrie (78) Rambouillet (78) Saclay (91)

19/08 Cramans (39)

16/06 Tousson (77)

26/08 Voillans (25)

17/06 Saint Fargeau Ponthierry (77) Esbly (77) Aubepierre Ozouer le Repos (77) Nemours (77) Lardy (91)

HAUTE NORMANDIE 24/06 Touffreville la Câble (76) Le Havre (76) 14/07 Boissey le Chatel (27) Cierrey (27) 15/07 Ivry la Bataille (27) 21 et 22/07 Cierrey (27) 18 et 19/08 Montaure (27) 02/09 Vaux sur Eure (27) ILE DE FRANCE 09/06 Champigny sur Marne (94) Saint Fargeau Ponthierry (77) Méricourt (78) Chaumes en Brie (77) 10/06 Chatenay Malabry (92) Paris 16ème (75) Etrechy (91) Pontoise (95) Dammarie les

Marché Paul Bert - © Office de tourisme de Saint-Ouen

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Photos : Office de tourisme de Saint-Ouen

23/06 Carrieres sous Poissy (78) 24/06 Louvres (95) Villiers sur Morin (77) Fontenay les Bris (91) Rueil Malmaison (92) Clery en Vexin (95) Bouray sur Juine (91) Villeneuve sur Auvers (91) Saint Prix (95) Viroflay (78) 23 et 24/06 Linas (91) 24/06 Conflans Sainte Honorine (78) Boussy Saint Antoine (91) Guibeville (91) Bougival (78) Les Lilas (93) Chambry (77) Paris 13e (75) 30/06 Paris 20e (75) Asnières sur Seine (92) 01/07 Souppes sur

Loing (77) 07/07 Cannes Ecluse (77) 07 et 08/07 Paris 13e (75) 08/07 Frémainville (95) 14/07 Guérard (77) 15/07 Lardy (91) 29/07 Villeneuve Saint Georges (94) 15/08 Vigneux sur Seine (91) 02/09 Etampes (91) LANGUEDOC ROUSSILLON 10/06 Argens Minervois (11) Salinelles (30) Générac (30) Montpeyroux (34) 17/06 Palaja (11) 24/06 Frontignan (34) Villevieille (30) 01/07 Vezenobres (30) 08/07 Rieux Minervois (11) 15/07 Palau de Cerdagne (66) 22/07 Capestang (34)


Villeseque des Corbières (11)

05/08 Saint Privat (19)

25/07 et 26/07 Rieux Minervois (11)

14/08 Eymoutiers (87)

19/08 Vezenobres (30)

15/08 Saint Léger Magnazeix (87)

LIMOUSIN

16/08 Meuzac (87)

09/06 Saint Bonnet Briance (87) 17/06 Nespouls (19) Brive La Gaillarde (19) 23/06 Saint Sulpice Laurière (87) 24/06 Saint Jean Ligoure (87) Roussac (87) Panazol (87) 30/06 La Souterraine (23) La Chapelle Taillefert (23) 01/07 Issoudun Letrieix (23)

18/08 Soursac (19) 18 et 19/08 Arnac Pompadour (19) 02/09 Saint Junien (87) Jarnages (23) LORRAINE 10/06 Cappel (57) Harmonville (88) Saint Privat la Montagne (57) Bicqueley (54) Châtillon sous les Côtes (55) Anzeling (57) Fremereville sous les Côtes (55) Rahling (57)

Bouxieres sous Froidmont (54) Chenicourt (54) Thionville (57) 07/07 Ommeray (57) 15/07 Marsal (57) Vincey (88) Pannes (54) 22/07 Landange (57) Woel (55) 05/08 Morville sur Seille (54) Jaulny (54) 19/08 Madonne et Lamerey (88) 26/08 Mars la Tour (54) 02/09 Ligneville (88) Saint Remy la Calonne (55) Sauville (88) MIDI PYRENEES

Marche Vernaison - © Office de tourisme de Saint-Ouen

16 et 17/06 Rieumes (31) 17/06 Concores (46) Montreal du Gers (32) Campagnac (12) Vieille Toulouse (31) Vic en Bigorre (65) Villemur sur Tarn (31) 22/06 Rodez (12)

09/06 Eauze (32)

24/06 Gramat (46) Benac (65) Moliéres (82)

09 et 10/06 Mirepoix (09)

30/06 Villaudric (31) 01/07 Montauban (82)

29/07 Saint Sulpice Laurière (87)

24/06 Behren lès Forbach (57) Rancourt (88) Ecrouves (54) Benney (54) Saint Amand sur Ornain (55) Norroy les Pont à Mousson (54)

10/06 Toulouse (31) Castillon en Couserans (09) Thil (31) Bagnères de Bigorre (65) Borderes sur l’Echez (65) Mauzac (31) Sainte Croix (12) Saussens (31)

04/08 Alleyrat (23)

01/07 Vincey (88)

16/06 Soues (65)

22/07 Beaumont de

14/07 Eymoutiers (87) 15/07 Bessines sur Gartempe (87) Jarnages (23) 22/07 Aubazine (19) 28 et 29/07 Saint Rémy (19)

17/06 Champigneulles (54) Genaville (54) Pierrefitte (88) Igney (88)

07/07 Foix (09) 15/07 Soueix Rogalle (09) 20/07 Rodez (12) 21/07 Eauze (32)

Lomagne (82) Castillon en Couserans (09) Gignac (46) Biert (09) Sainte Marie de Campan (65)

17/08 Rodez (12)

Maroilles (59) Locon (62)

18/08 Eauze (32)

01/07 Arras (62) Hergnies (59)

29/07 Montirat (81)

19/08 La Couvertoirade (12) Maurens (32)

03/08 Rodez (12)

01/09 Bazet (65)

05/08 Viala du Tarn (12) Bretenoux (46)

02/09 Toulouse (31) Saint Affrique (12) Ibos (65)

06 et 07/08 Rabastens (81) 12/08 Saint Médard (46) Saint Laurent les Tours (46) Soueix (09) Vabre (81) Castillon en Couserans (09) Lentillac du Causse (46) Plaisance (32)

NORD PAS DE CALAIS 09/06 Wingles (62) Arras (62) 10/06 Mazingarbe (62)

14 et 15/08 Gramat (46)

16/06 Cauchy à laTour (62) 17/06 Le Cateau Cambrésis (59)

15/08 Montcabrier (46) Montréal du Gers (32)

24/06 Maresches (59) Roeux (62) Ascq (62)

07/07 Quievy (59) 08/07 Villers Pol (59) Valenciennes (59) Arras (62) 14/07 Aremberg (59) 29/07 Frévent (62) 12/08 Villers Pol (59) 18/08 Cagnicourt (62) PACA 10/06 Saint Jurs (04) Beaumont de Pertuis (84) Avignon (84) Martigues (13) Cagnes sur Mer (06) Sisteron (04) Mazan (84) 123


Brocantes et vide-greniers de juin

septembre 2012

Agenda

29/07 La Roche sur Yon (85) 04/08 Le Champ Saint Pere (85) 05/08 Pornic (44) L’Ile d’Olonne (85) Saint Michel Chef Chef (44) Mareuil sur Lay Dissais (85) 10/08 La Plaine sur Mer (44)

Marche Antica - © Office de tourisme de Saint-Ouen

17/06 Digne les Bains (04) Parking des Pins à La Préfecture (06) 23/06 Les Salles sur Verdon (83) Neoules (83) Vaumeilh (04) 24/06 Les Adrets de L’estérel (83)

22/07 Pontis (05) Castellet (84) Lurs (04) 22/07 Mison (04) 29/07 Revest du Bion (04) 05/08 Castellet (84)

30/06 Sainte Tulle (04)

19/08 Bagnols en Foret (83) Villecroze (83)

01/07 Cabris (06) La Gaude (06)

25 et 26/08 Molines en Queyras (05)

08/07 Cavaillon (84)

01 et 02/09 Sainte Tulle (04)

14/07 Lagrand (05)

02/09 Cabris (06) Menton (06)

15/07 Ginasservis (83) Apt (84) La Préfecture (06) 21/07 Touet sur Var (06) 21 et 22/07 Brignoles (83) 124

PAYS DE LA LOIRE 09/06 Angers (49) Ancenis (44) 10/06 Venansault (85)

La Chapelle Heulin (44) Getigne (44) Ahuille (53) Pierric (44) Nantes (44) Chateau d’Olonne (85) Le Pellerin (44) Basse Goulaine (44) Soulaire et Bourg (49) Trignac (44) Saint Sebastien sur Loire (44) Nantes (44) Saint Jean de Linières (49) 16/06 Saint Mars la Jaille (44) Craon (53) Saint Nazaire (44) 17/06 Saffré (44) Louvigne (53) Pornic (44) Nantes (44) 23/06 La Roche sur Yon (85) 24/06 Saint Nazaire (44) Nantes (44)

L’ile d’Olonne (85) Saint Jean de la Croix (49) Nantes (44) Beaufort en Vallée (49) 29/06 La Plaine sur Mer (44) Batz Sur Mer (44) 01/07 Saint Lyphard (44) Le Thoureil (49) Clisson (44) Angles (85) Chateau Gontier (53) 07/07 Saint André des Eaux (44) 08/07 Pouancé (49) Erbray (44) 15/07 Châteauneuf (85) Jard sur Mer (85) 22/07 Barbâtre (85) Chauvé (44) Saint Michel Chef Chef (44) Champtoceaux (49) Le Givre (85)

12/08 Jard sur Mer (85) 13/08 La Plaine sur Mer (44)

Photos : Office de tourisme de Saint-Ouen

Motte (60) 24/06 Mauregny en Haye (02) Pignicourt (02) Senlis (60) Bouconvillers (60) Brenouille (60) Amiens (80) Chantilly (60) 01/07 Bornel (60) Alaincourt (02) Laon (02) 07/07 Le Crotoy (80) Coudun (60) 07 et 08/07 Hombleux (80) 08/07 Vouel (02)

19/08 Mayet (72)

14/07 Montiers (60)

25/08 Saint Lyphard (44)

15/07 Quincampoix Fleuzy (60)

26/08 Nieul le Dolent (85) Montfort le Gesnois (72) Cuon (49)

29/07 Bougainville (80) Villers Bretonneux (80) 15/08 Le Verguier (02)

02/09 Chasnais (85) Sainte Hermine (85) Bazouges sur le Loir (72) PICARDIE 10/06 Montreuil aux Lions (02) Bucy les Cerny (02) Saint Quentin (02) Cayeux sur Mer (80) 23/06 Brunvillers la

02/09 Glennes (02) POITOU CHARENTES 10/06 La Rochelle (17) Jardres (86) Cognac (16) Poitiers (86) Bercloux (17) Civray (86) Mortagne sur Gironde (17) Royan (17)

16/06 Montamise (86) 17/06 Puilboreau (17) Semussac (17) 23/06 Rivedoux Plage (17) Migné Auxances (86) L’isle d’Espagnac (16) 24/06 Chassors (16) Dirac (16) Largeasse (79) Saint Jean de Liversay (17) Chartuzac (17) Saint Jean de Sauves (86) 01/07 Saint Hilaire de Barbezieux (16) Colombiers (86) Chardes (17) Gémozac (17) Breuil Chaussée (79) 07/07 Vouneuil sous Biard (86) Thure (86) Bourcefranc le Chapus (17) 08/07 Biroux sur Boutonne (79) Saint Saturnin du Bois (17) L’houmeau (17) 14/07 Vaux sur Mer (17) Hiersac (16) Mortagne sur Gironde (17) 15/07 Le Bois Plage en Ré (17) 18/07 Rivedoux Plage (17)


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Pichet ou vase en étain - 35 € Tél. : 06 26 42 66 51 Buffet Art déco, année 30 - 300 € Tél. : 06 64 37 42 67

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Coupe-papier japonais - 200 € - Tél. : 06 36 71 45 02 Guéridon art déco - 35 € - Tél. : 06 11 60 45 67

Fauteuil bridge - 65 € - Tél. : 06 11 60 45 67

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Numéro 12 : Juin - Juillet - Août 2012

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Edité par Entreprendre (Lafont presse) 53 rue du Chemin Vert, 92100 Boulogne-Billancourt www.lafontpresse.fr - Accueil : 01 46 10 21 21 - Fax : 01 46 10 21 22 Directeur de la publication et de la rédaction Robert Lafont robert.lafont@lafontpresse.fr > COORDINATION : Laura Roland - Tél. : 01 46 10 21 04 laura.roland@lafontpresse.fr > RÉDACTION 53 rue du Chemin Vert 92100 Boulogne-Billancourt Tél. : 01 46 10 21 21 - Fax : 01 46 10 21 22 Rédaction : Société Marianne France Siret :514 021 823 6, rue d’en ahut 59144 Eth Tél. : 09 81 83 73 27 Rédactrice en chef : Marianne Willem-France mariannefrance9@gmail. com Secrétariat de rédaction : Stéphane Désenclos Maquette : Ftodesign > ADMINISTRATION Directeur comptable : Didier Delignou Tél. : 01 46 10 21 02 didier.delignou@lafontpresse.fr Comptables : Sandra Da Rosa Tél. : 01 46 10 21 03 sandra.darosa@lafontprefsse.fr Mélanie Dubuget - Tél. : 01 46 10 21 28 melanie.dubuget@lafontpresse.fr > PUBLICITÉ & PARTENARIATS Éric Roquebert - Tél. : 01.46.10.21.06 eric.roquebert@lafontpresse.fr Sylvie Deroire sylvie.deroire@lafontpresse.fr Floriane Clausier- Tél. : 01.46.10.21.30 floriane.clausier@lafontpresse.fr

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> FABRICATION Impression : Artigrafiche Boccia (Italie) > DIFFUSION PRESSE Directeur : Patrick Ferry Tél. : 01 46 10 21 23 patrick.ferry@lafontpresse.fr Distribution : MLP Julien Dapilly julien.dapilly@lafontpresse.fr Promotion des ventes Aurelia Marin aurelia.marin@lafontpresse.fr Manon Bedet manon.bedet@lafontpresse.fr

Bibliothèque en noyer massif 1 650 € - Tél. : 04 90 31 80 68

> ABONNEMENTS Dominique Bokey dominique.bokey@lafontpresse.fr Mokrane Zeffane mokrane.zeffane@lafontpresse.fr > INTERNET & ORGANISATION Isabelle Jouanneau – Tél. : 01 46 10 21 31 isabelle.jouanneau@lafontpresse.fr Antiquités Pratique est édité par Entreprendre Société Anonyme au capital de 246 617.28€ - RCS NANTERRE 403 216 617 SIRET : 403 216 617 000 23 NAF : 5814Z SA 53 rue du Chemin Vert 92100 Boulogne-Billancourt Tél. : 01.46.10.21.21 Fax : 01.46.10.21.22 Toute reproduction, même partielle, des articles et iconographies publiés dans Antiquités Pratique sans l’accord écrit de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. La rédaction ne retourne pas les documents et n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui ont été adressés pour appréciation. Nº de commission paritaire : En cours NºISSN : 2104-2446 Dépôt légal à parution

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Avertissement : L’éditeur se réserve la possibilité de republier certaines enquêtes ou reportages des titres Lafont presse

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