MOUNTAIN PLANET 2024 - FR

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Edition 2024
For sustainable innovations INNOVATION BOOK
S yst è me AURO : Aprè s la t él éc a b i ne, l ' au t o no mie s e t ra nspose au t él ésiè g e

Après la nouvelle génération de télécabines AURO, 100% autonome, Doppelmayr automatise désormais l’exploitation des télésièges avec la technologie "Autonomous Ropeway Operation".

En Suisse et en Autriche, les Autorités ont déjà accordé le permis d’exploiter un télésiège sans opérateur en station amont. Deux installations pilotes ont précédé cette autorisation : une installation à Wildhaus (Saint-Gall, Suisse) et une autre dans le domaine skiable de SilvrettaMontafon (Vorarlberg, Autriche).

doppelmayr.com

« Tout change parce que rien ne change »

Alors que MOUNTAIN PLANET fête ses 50 ans, la lecture plaisante de quelques archives nous a délivré des pépites. Nostalgie teintée de photos noir et blanc, bons mots qui tombent sous le sens et verbatim bien pensés permettent de mettre en relief la richesse d’une histoire quinquagénaire.

MOUNTAIN PLANET s’appelait alors SALON AMENAGEMENT MONTAGNE et déjà le regretté Michel Drapier, co-fondateur du salon, laissait entrevoir une réalité de notre univers professionnel qui pourrait être la nôtre aujourd’hui : « Le SAM, écrivait-il, se trouve placé au coeur du problème qui se pose à tout homme ou femme préoccupé par l’avenir des régions montagneuses. (...) Les organisateurs du SAM ont eu la volonté de choisir la voie difficile qui consiste à ne négliger aucune tendance, fut-elle minoritaire. » Ses mots, pleins de sens, lui survivent aujourd’hui. On ne saurait dire sur cette base si « tout change parce que rien ne change », mais force est de constater que celui qui fut aussi le créateur de Montagnes Magazine avait le nez creux et une connaissance pointue de ce milieu montagne qui, déjà à l’époque, s’opposait sur les faits et effets de son aménagement. 50 ans plus tard, nous en sommes là et, sans le savoir, MOUNTAIN PLANET a fait sien ce fondement qui est de négliger personne, aucune partie, aucun acteur qui vit et vibre sur notre planète montagne. Notre salon s’applique toujours à être le catalyseur de toutes les intelligences, le vecteur de liens passés, présents et futurs. Au premier sens du terme, il EXPOSE sans fard toutes les thémaqtiques liées aux changements climatique et sociétal, ainsi que les idées brillantes qui passent par l’innovation et mènent à la résilience.

Dans cette cinquième édition de notre INNOVATION BOOK, il est assez saisissant de constater la quantité et la qualité d’idées nouvelles portées par des acteurs en place depuis longtemps, mais aussi par de jeunes start-up gérées par des trentenaires. Là une plateforme permettant de cartographier l’épaisseur du manteau neigeux pour optimiser l’enneigement artificiel ; ici un dirigeable 100% électrique qui laisse augurer une grande variété d’usages pour un coût énergétique d’une heure de vol inférieur à 1 euro ; là encore une jeune pousse revisitant le voyage bas carbone en le rendant sexy ; sans compter l’extraordinaire développement de l’univers des drones qui nous a conduit à lui dédier un village à part entière cette année. Au pied des montagnes, nous sommes tous unis au final… à commencer dans les allées de MOUNTAIN PLANET qui continue de ne « négliger aucune tendance, fut telle minoritaire… »

Jérôme Riff

Directeur Général Alpexpo

INNOVATION BOOK

EST ÉDITÉ PAR

MOUNTAIN PLANET - ALPEXPO

Direction générale : Jérôme Riff

Responsables salon : Laurette Bonzy et Nadine Chevalier

CONCEPTION RÉALISATION

EDITIONS COSY

GERANT : Claude BORRANI

SAVOIE Technolac

18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ

73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX

Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10

Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12

Site Internet : www.cosy-design.com

Rédaction

Marie-France Sarrazin - Claude Trinidad Véronique Pilon - Delphine Bertaux

En couverture

Alexis Cornu et OT Alpe d’huez

Traductions

InFact Global

Direction artistique & maquette Séverine Béchet • studiosbdesign.fr

Conseillers en communication

Fanny Marguet fanny@cosy-editions.com

Olivia Gontharet olivia@cosy-editions.com

Yannick Mougel yannick@editions-cosy.com

Kamel Beghidja kamel@cosy-editions.com

Administration et relations clients

Pascale Torque compta@cosy-editions.com

Périodicité : Annuelle

Impression

Imprimé en France

IMPRIMERIE POLLINA

Dépôt Légal : à parution

ISSN 2418-0297

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).

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sommaire

INNOVATION

STORY

50 ans de montagne, 50 ans après ! Depuis 1974, le parc évènementiel de Grenoble organise et accueille tous les deux ans le plus grand rassemblement international des professionnels de la montagne. Ou comment ne pas oublier que ce que l’on voit dans le rétroviseur est toujours plus proche qu’il n’y parait…

INNOVATION

Quoi de neuf sur les stands ?

Mountain Planet est, et a toujours été, le salon des nouveautés et des innovations. Petit tour dans les cartons des 434 exposants et 900 marques présents sur l’édition 2024.

Portraits

2 acteurs de l’innovation au micro Ils sont ingénieur, consultant, enseignant ou chercheur et tous en quête d’innovations.

Socialement vôtre

Innovations sociales : la cordée des exemples valeureux.

TRANSITION

Transition énergétique en station : qui fait quoi ?

Parmi les 71 pays représentés sur le salon, nombreuses sont les marques qui mènent des actions avec les stations pour revoir leur copie en matière énergétique, environnementale et sociale.

Station pionnière

Serre-Chevalier, retour sur une démarche en avance…

Actions durables

Pierre Volaire, maire des Orres, Président de la Commission Cimes Durables : ses 3 exemples d’actions pour une montagne durable…

La montagne décarbonnée en marche… Alors que la mobilité contribue à plus de la moitié des émissions de CO2 en montagne, de jeunes entreprises s’emparent du sujet pour proposer des solutions de voyage moins carbonées.

Interview

Philippe Matheron, commissaire de massif, et Nicolas Gouvernel, commissaire adjoint : « Il faut concevoir des récits de développement les plus partagés possibles. »

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EVENEMENT

Les points forts des Jeux Olympiques d’hiver 2030

La France accueillera les JO d’hiver en 2030. Seule en lice en fin de parcours de candidature, les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur ont raflé la mise en moins de 6 mois…

Interview

Laurent Wauquiez, président du conseil régional Aura.

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ENQUÊTE

Quels seront les métiers de la montagne dans 10 ans ?

FOCUS

La montée en flèche des ascenseurs valléens Qu’on l’appelle télécabine, téléporté, téléphérique ou funiculaire... chacun de ces équipements destinés au transport de personnes et de marchandises entre la vallée et la station en altitude est désormais promu sous le nom d’ascenseur valléen.

Retenues collinaires

Elles font débat en France, mais pas partout ! Alors, bien ou pas bien de vouloir contenir de l’eau artificiellement ?

Retours chiffrés

Les démantèlements des pylones d’anciennes remontées mécaniques se multiplient…

HABITAT MONTAGNE & TRANSITION

Enjeux

L’heure de la rénovation des résidences de montagne.

Label

Que vaut le Flocon Vert ?

BIM (Building Information Modeling)

Peut-il aider à construire plus vert ?

Economie circulaire

Connaissez-vous le « Craddle to craddle » ?

La mobilité électrique gagne doucement la montagne…

Une transition qui demande à accélérer.

Quoi de neuf dans la Tech immobilier ?

La technologie au service de l’immobilier

INDUSTRIE

Cocorico

Dans l’aménagement montagne aussi on assiste à un début de relocalisation industrielle en France.

EN
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CLAP DE FIN RDV
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MOUNTAIN PLANET

50 ANS DE MONTAGNE,

50 ANS APRÈS !

Depuis 1974, le parc évènementiel de Grenoble organise et accueille tous les deux ans le plus grand rassemblement international des professionnels de la montagne. Ou comment ne pas oublier que ce que l’on voit dans le rétroviseur est toujours plus proche qu’il n’y parait…

1968 : les JO d’hiver de Grenoble, ouverts par le Général De Gaulle élèvent Grenoble au rang de capitale mondiale des sports d’hiver et tourisme hivernal devient une priorité de l’aménagement du territoire. Les stations fleurissent, on équipe massivement pour la neige et le ski, destinés à « sortir la montagne de son isolement. »

Les skieurs affluent, même si on a « un coup de chaud » en 73/74 où la neige n’est pas au rendezvous, une rareté épisodique finalement assez classique depuis 50 ans.

1974 : c’est dans ce contexte, entre euphorie et doutes, que Grenoble lance le Salon de l’Aménagement en Montagne. Dès la première édition, 150 exposants répondent à l’appel de Philippe Lamour, Raymond Coche, Paul Rambaud, Hubert Dubedout, Jean Roger, Jean Faure, Michel Lacroix, Jean Baccard et Michel Drapier, tous hommes de conviction. Leur slogan, « L’homme et la montagne font le point. » Leur ambition, un développement harmonieux de tous les massifs montagneux. Déjà, on voit émerger cette notion de développement durable et de montagne partagée, ainsi que la mise en place de partenariats qui perdurent encore aujourd’hui comme avec le SNTF devenu DSF et l’ANEM.

Années 80 : l’émergence des nouvelles glisses hissent les sports de neige vers les sommets. La concurrence se durcit et le marketing s’intensifie. Dans ce climat de plus en plus concurrentiel, le SAM est plus que jamais un rendez-vous incontournable.

Début 90 : la neige est de nouveau rare, soulevant des questionnements, déjà !

« Ces années charnières ont permis que ce soit du côté des aménageurs, des exploitants, ou des fournisseurs constructeurs d’aller à l’essentiel et de reprendre pied sur nos stratégies et le sens de nos activités. », se souvient Jean Souchal, président du directoire de POMA.

Après les crises et les signaux d’alerte des années sans neige, les années 2000 sont celles de la mondialisation, du regroupement, de l’hyperprofessionnalisation et de l’échange des savoir-faire. La culture de la neige, importante pourvoyeuse d’emplois, s’impose sur les stations de la planète. En parallèle, le réchauffement climatique et les nouvelles formes de tourisme font déjà apparaître le sujet de la diversification.

« Il ne faut pas avoir peur de dire qu’une station de sports d’hiver peut devenir une station de loisirs au sens large du terme. (…) Les stations doivent faire feu de tout bois pour diversifier leur offre et intéresser une clientèle plus large », analyse JeanYves Remy, PDG de Labellemontagne

Années 2020 : résilience et innovation continuent d’être les deux atouts essentiels d’une montagne qui s’ouvre vers des horizons nouveaux.

« On est en train de grandir tous ensemble. C’est ça l’objectif de Mountain Planet, et le virage est salutaire, on va l’accompagner parce qu’on sera fiers les uns et les autres d’inviter des gens qui ne sont pas dans le monde du ski au départ », affirme Jean Souchal.

Rendez-vous dans 50 ans !

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STORY

Sherpa

Planet

En 2016, Mountain Planet confia une petite banderole en nylon à l’effigie du salon que Passang Sherpa, héros discret du Toit du monde, devait déployer au sommet de l’Everest pour célèbrer l’ouverture de Mountain Planet à Grenoble. Le symbole était fort : affirmer que Mountain Planet assumait cette ambition d’un rayonnement mondial en se positionnant sur la plus haute cime de la planète. Malheureusement, cette même année 2016 un terrible tremblement de terre causa la mort de 8 000 Népalais et sonna également le glas des expéditions sur l’Everest. Ce n’est donc qu’en mai 2017 que Passang réalisa cette photo exceptionelle. Ce jour-là le temps était splendide et les « summiters » de l’Everest bénéficièrent de conditions clémentes. Mission accomplie : la bannière de Mountain Planet flotta quelques instants au soleil de l’Everest ! Un grand bravo à Passang Sherpa.

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KIRAVOLKOV GERSZEWSKI-ANDREA DR DR DR DR DR DR Passang et Mountain au sommet de l’Everest…
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ALPE D’HUEZ
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OLIVIER-LESTIEN
DR POMA STORY
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JO DE GRENOBLE ALPEXPO

ET MOUNTAIN PLANET : DES DESTINS LIÉS

Les JO de Grenoble ont vu naître des infrastructures et bâtiments sur des espaces dédiés auparavant à d’autres usages, mais toujours dans l’optique de leur réutilisation après les Jeux. Le site de l’ancien aérodrome est choisi pour l’implantation de la gare routière des JO. Elle sera ensuite reconvertie en Palais d’Exposition pour remplacer les anciens bâtiments de la foire de Grenoble, démolis pour accueillir l’anneau de vitesse et le stade de glace. En 9 mois, les entreprises doivent bâtir des infrastructures dont la reconversion n’est pas encore clairement définie. L’architecte Jean Prouvé conçoit donc pour la gare une architecture capable de répondre à différents usages et dont les éléments sont schématisés pour une construction facile et rapide. Classé aujourd’hui « Architecture Contemporaine Remarquable » le bâtiment est une prouesse technologique et architecturale qui accueille depuis 50 ans Mountain Planet.

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En 1968, lors de JO de Grenoble, Alpexpo, conçu par le célèvre architecte Jean Prouvé, est d'abord conçu pour servir de gare routière avant de devenir ce que l'on sait...

Un demi-siècle d’audace

Le plus grand salon international de la montagne de demain a pu voir le jour et se développer grâce au courage et à la ténacité de personnalités fortes qui ont largement contribué à sa naissance, sa croissance et son avenir.

« Le SAM se trouve placé au cœur du problème qui se pose à tout homme ou femme préoccupé par l’avenir des régions montagneuses. (...) Les organisateurs du SAM ont eu la volonté de choisir la voie difficile qui consiste à ne négliger aucune tendance fut-elle minoritaire. »

Michel Drapier, Commissaire Général et co-fondateur du salon

« Le salon Mountain Planet est un salon d’exception qui permet de créer le lien entre les exploitants du monde entier. Ce qu’il faut souligner, c’est la volonté d’Alpexpo d’intégrer les exposants dans l’orientation, le positionnement et les actions du salon. Il y a une formidable intelligence collective qui découle de cela, c’est unique. »

Christian LAVAL, Directeur Associé - POMA

« Notre vision pour l’avenir, en plus de notre engagement à soutenir les innovations des acteurs de la montagne, inclut un salon organisé en pôles de compétences, l’expansion de ces solutions novatrices des massifs montagneux vers les espaces urbains, ruraux et côtiers et notre Université des Savoirs de la Montagne (…) pour favoriser ainsi le développement continu de ce secteur. »

Jérôme Riff, Directeur Général Alpexpo

« Pour les professionnels de l’aménagement de la montagne, ce salon mondial est aussi un lieu d’échanges de bonnes pratiques, responsables et résilientes pour l’avenir de nos massifs montagneux. Il s’agit de les préserver tout en permettant à toutes et tous de profiter de ces lieux magiques que sont nos montagnes. »

Nathalie Béranger, Présidente Alpexpo et Mountain Planet

« C’est un endroit où l’on doit être, qui permet aussi de rêver un peu à l’aménagement de demain, et puis c’est l’endroit où on est reconnus, et que l’on est fiers d’être reconnus. »

Jean-Yves Remy, PDG Labelle Montagne

« C’est un sacré salon, quand on rentre dans le monde de la montagne, c’est vraiment une ouverture sur la pluralité de l’activité. »

Jean Souchal, Président du directoire Poma

« C’est vraiment un point d’échange. On fait le bilan de l’activité passée, et on regarde devant. »

Laurent Travers, Directeur Commercial TechnoAlpin

« Après 26 ans d’implication dans l’organisation du salon, je suis fière de faire partie de cette « grande famille de la montagne » et d’avoir contribué à faire rayonner Mountain Planet, rendez-vous incontournable d’entreprises au savoir-faire unique qui façonnent la montagne de demain. L’excellence de notre salon est l’œuvre de l’équipe actuelle et de celles qui ont précédé, que ce soit les « têtes d’affiche » ou ceux qui travaillent en coulisses. Ma carrière se termine en beauté avec les 50 ans du salon, et c’est avec beaucoup d’émotion et de gratitude que je referme ce chapitre tellement enrichissant. »

Laurette Bonzy, Responsable Salon Mountain Planet

« Mountain Planet est aujourd’hui l’un des deux salon professionnels «phares» au monde. Cette place a été gagnée il y a dix ans, grâce à un effort et une coopération exemplaires des acteurs de l’aménagement de la montagne en France. Elle lui permet aujourd’hui de compter parmi ceux qui façonnent l’avenir. »

Claus Habfast, Conseiller municipal de la ville de Grenoble

« Président du salon à plusieurs reprises, j’ai œuvré en lien avec les grands constructeurs pour instaurer l’alternance avec le salon Interalpin. Depuis sa naissance, Mountain Planet s’internationalise de plus en plus, poursuivons sur cette voie ! »

Jean-Charles Simiand - Ancien Délégué général du Syndicat National des Téléphériques et ex VP de l’Organisation Internationale des Transports à Câble

« Le SAM est né en 1974 de l’imagination débordante de Michel Drapier, qui nous a quittés en 2022 après avoir œuvré tout au long de sa carrière pour la montagne. Le salon d’exposition – où se sont un temps côtoyés dameuses, bétail et produits fromagers – a évolué, pour devenir un lieu d’échanges qui a largement ouvert ses horizons, conservant sa priorité accordée à l’avenir des « hautes régions », comme les appelait M. Drapier. Éditeur, curieux et visionnaire, son apport remarquable à nos territoires de montagne qu’il aimait tant restera notre héritage à tous, notamment au travers du magazine

Montagne Leaders. »

Dominique Verdiel, Président Comalp.

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STORY

MOUNTAIN PLANET

EN 5 DATES

1974

1ère édition du Salon de l’Aménagement de la Montagne

2000

Dernière édition accueillant des concours internationaux de fromages

2008

Apparition des espaces d’exposition consacrés à la montagne estivale avec une secteur dédié uniquement au VTT

2013

La SAM change de nom pour devenir Mountain Planet

2024

Le plus grand salon international de la montagne de demain célèbre son 50e anniversaire

ALEXIS CORNU 13 STORY

Iladit

QUOI DE NEUF SUR LES STANDS ?

CARPORT SOLAIRE POUR VÉLOS ÉLECTRIQUES

L’entreprise française Sunwind Energy a mis au point une borne photovoltaïque innovante pour recharger les vélos à assistance électrique directement en 220 V, soit raccordée au réseau, soit autonome grâce à un stockage sur batterie. Ce carport en structure aluminium, résiste aux intempéries, de – 20° jusqu’à 70°, aux chocs et au vandalisme, se monte rapidement, est durable, personnalisable et modulable.

« La montagne a un avenir.

La neige n’est pas à jeter avec l’eau du lac »

Joël Giraud, ancien ministre, député des Hautes-Alpes

UN PROJET INNOVANT ET ÉCOLOGIQUE AVEC UNE OUVERTURE PRÉVUE

AU PRINTEMPS 2024

Liant le hameau du Fayet au centre de la commune de Saint-Gervais, il s’agit du premier ascenseur incliné à eaux usées de France.

Reposant sur une approche technique unique, cet ascenseur a la particularité innovante de tirer profit du réseau d’eaux usées pour son fonctionnement. Fidèle à la démarche

LIFE R’way du groupe POMA visant à mettre l’innovation au service de l’environnement, l’Ascenseur des Thermes est écologique dans son fonctionnement. Le projet présente en effet une empreinte carbone réduite avec un système de ballast permettant une montée avec une faible consommation d’énergie et pouvant transporter jusqu’à 16 passagers par trajet. Il gravira en moins de 5 minutes, les 177 mètres de dénivelé qui constituent cette montée avec une pente de 44 degrés. Ce projet s’inscrit au cœur d’un schéma de réinvention de la mobilité sur l’agglomération de Saint-Gervais. En effet, en plus de l’Ascenseur des Thermes, un ascenseur valléen reliera la Gare SNCF du Fayet et le centre de Saint-Gervais. Celui-ci est issu d’un partenariat fructueux avec la STBMA, (société délégataire des remontées mécaniques du Bettex Mont-d’Arbois). Cette installation vise notamment à décongestionner le trafic sur la route départementale attenante et offrir aux habitants ainsi qu’aux visiteurs, une solution alternative pour leurs déplacements au sein de la commune.

Il transporte les bagages à votre place

Depuis 2015, l’entreprise française TwinswHeel fabrique des droïdes qui secondent les humains dans leurs tâches logistiques et laborieuses en ville et même en montagne. Le modèle ciTHyM transporte les bagages et les skis des vacanciers depuis le parking, la gare ou l’arrêt de bus, jusqu’à l’hôtel ou la location. Ces véhicules électriques autonomes ou suiveurs, bardés de capteurs, permettent de porter jusqu’à 150 kg de bagages. Silencieux, modulaires, non polluants, ils constituent une vraie réponse pour la logistique du dernier kilomètre en réduisant le nombre de véhicules sur les routes.

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DR INNOVATION
TWINSWHEEL PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN ET CLAUDE BORRANI

17,8%

C’est le pourcentage de réduction du nombre de remontées mécaniques en France depuis 20 ans, passant de 3 700 appareils en 2010 à 3 040 en 2022, sans diminuer le nombre de pistes. Les domaines skiables rationalisent pour proposer un débit équivalent avec moins d’appareils.

Masque de ski à vision augmentée

Neige et brouillard sur les pistes peuvent se révéler traîtres pour les skieurs en mal de visibilité. La start-up Provuu a conçu un masque de ski à réalité augmentée pour améliorer le contraste par temps blanc. Ces lunettes révolutionnaires basculent à la demande entre le mode transparent pour les moments de ciel bleu et le mode immersif pour une visibilité améliorée.

Tuile solaire

Allier photovoltaïque et esthétique, c’est possible.

S’inspirant des toitures traditionnelles en ardoise, la tuile solaire SunStyle est le seul procédé de couverture photovoltaïque intégré au bâti qui possède une certification pour l’installation en climat de montagne : sa structure renforcée supporte des charges de neige allant jusqu’à 1300 kg/m². Son design se fond harmonieusement au paysage, tout en produisant de l’électricité et en protégeant le bâtiment des intempéries. Cette solution, éprouvée depuis de nombreuses années en Suisse, a été choisie pour recouvrir le Club Med de Peisey-Vallandry et une autre toiture à La Toussuire. D’autres études sont en cours à Megève.

Et le e-snowboard fut !

EXPLOITER LA CHALEUR DU MAGMA

Trouver une source d'énergie renouvelable illimitée à moindre coût, c'est ce que va tenter d'entreprendre une équipe de chercheurs en creusant un tunnel jusqu’à la chambre magmatique du volcan islandais Krafla, en 2026. Le forage devrait durer deux mois et atteindre deux kilomètres de profondeur. Accéder aux poches de roche en fusion permettrait, a minima, de multiplier par dix, le rendement des futures centrales géothermiques. Le réservoir de magma de ce volcan avait été découvert en 2009 de manière fortuite par des géologues en train de prospecter de nouveaux champs géothermiques. Une aubaine alors qu'il demeure très difficile de localiser précisément l’emplacement de la chambre magmatique d’un volcan et qu'il existe aussi une crainte qu'une telle expérience ne provoque une éruption. Un défi de taille attend les chercheurs : la résistance des équipements dans ces conditions extrêmes.

Le travail commencera par une phase d'observations scientifiques avant d'envisager une exploitation du magma comme source d'énergie.

La société américaine Cyrusher a conçu un snowboard électrique, doté d’un moteur de 3000 W, capable de grimper des pentes de 20% et d’atteindre une vitesse de près de 50 km/h. Le moteur est relié à une télécommande et à une batterie placée dans un sac à dos. Il permet d’avancer aussi bien sur terrain plat que sur des sentiers enneigés plus pentus. Un tel engin demeure soumis à des restrictions légales en France, identiques à celles des motoneiges électriques, limitant la pratique à des circuits bien définis.

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DR
CYRUSHER
PROVUU SUNSTYLE
INNOVATION

DÉPOSE AU PIED

DES PISTES AVEC UBER

Uber propose un nouveau service, UberSki, pour amener les vacanciers au pied des pistes, au départ de Genève, Lausanne, Berne et Zurich. Une trentaine de stations suisses et françaises sont desservies pour un prix variant de 140 à 390 CHF selon la destination.

+40% DE RENDEMENT

C’est ce qu’espère obtenir la station autrichienne de Sölden qui a installé des panneaux photovoltaïques verticaux en structure croisée, sur le glacier de Tiefenbach, à 2 850 mètres d’altitude. Signés Helioplant, ces modules bifaciaux combinent plusieurs avantages : un gain de place, une meilleure réverbération et des panneaux exempts de neige. « Pendant la période où nous avons le plus besoin d’électricité, il y a généralement beaucoup de neige sur les toits, ce qui limite beaucoup l’efficacité du photovoltaïque à plat sur la toiture », estime le chef de projet de la société des remontées mécaniques, Eberhard Schultes.

Des glaciers artificiels au service de l’irrigation des cultures

Dans les Andes, le projet Nilus, mené par des ingénieurs chiliens, s’inspire des réalisations de l’ingénieur indien Sonam Wangchuk, dans le Ladakh. Le principe est le suivant : en hiver, lorsque l’eau des ruisseaux de montagne est abondante mais peu utilisée, elle est détournée à travers des conduites souterraines. En jaillissant à la surface, l’eau gèle au contact de l’air froid, formant ainsi des dômes de glace. Ces glaciers artificiels stockent l’eau pendant l’hiver et la libèrent pendant la saison sèche pour l’irrigation des cultures.

En 2015, Sonam Wangchuk a construit le premier stupa de glace de 20 mètres de haut. Il a fondu en avril 2017, libérant l’eau qui a servi à arroser les nouveaux peupliers plantés dans les champs.

Ces dômes, érigés entre 3 200 et 4 300 mètres d’altitude, peuvent atteindre 40 mètres de haut et stocker 9 à 10 millions de litres d’eau. L’ingénieur indien a construit depuis 50 autres stupas de glace, y compris dans les Alpes suisses, en 2022.

Dans les Andes, le principe a donné lieu à la construction d’une structure de glace de 3 mètres de haut et 6 mètres de longueur. Cette expérimentation n’en demeure pas moins coûteuse.

En Suisse, le glacier de Monteratsch a déjà perdu près de 3 km de long depuis le XIXe siècle. Des glaciologues suisses et néerlandais ont eu l’idée de créer de la neige artificielle à partir de l’eau de fonte, stockée pendant l’été, pour recouvrir le glacier durant les mois d’hiver.

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INNOVATION

DES LOCAUX CHAUFFÉS PAR UNE TÉLÉCABINE

A Valmorel, sur la nouvelle télécabine de Planchamp, un système de récupération de l’air chaud produit par ses variateurs permet de chauffer les locaux des opérateurs et du réfectoire des salariés. La station avait déjà expérimenté le processus sur les télésièges de La Biollène et du Mottet ainsi que la télécabine de Celliers.

Cartographie 3D du manteau neigeux

Les ingénieurs Julie Aubert, Charlotte Brenac et Nicolas Guibal ont fondé la start-up toulousaine Elda Technology, en janvier 2023, et ont déjà signé un partenariat avec la station haut-alpine de Serre Chevalier. Leur plateforme de cartographie de l’épaisseur du manteau neigeux, à plus ou moins 5 cm, permet d’optimiser la production de neige de culture et de sécuriser les zones dangereuses qui présentent un fort risque d’avalanche. Comment ? Grâce à un drone équipé d’un capteur Lidar. Les données issues de l’analyse du manteau neigeux sont ensuite traitées automatiquement en quelques minutes. Le client récupère ainsi une cartographie 3D de l’ensemble des hauteurs de neige sur tout le domaine, y compris dans les zones difficiles d’accès. Indirectement, l’outil aide l’exploitant à déterminer les endroits les plus opportuns pour installer des enneigeurs ou des remontées mécaniques.

La solution, testée à Serre Chevalier, le sera également dans la station haut-savoyarde du Grand-Bornand, avant d’être commercialisée fin 2024.

En parallèle, la start-up planche sur une nouvelle fonctionnalité dédiée à la prédiction de la fonte des neiges, en collaboration avec des chercheurs de l’IsaeSupaéro et la station de Serre Chevalier. Elle permettra, dès l’an prochain, d’estimer sur 10 à 15 jours l’état du manteau neigeux pour produire la neige au plus juste et au bon endroit.

Premier sous-vêtement thermique sans couture

La manufacture Regain, spécialiste des vêtements professionnels, propose son premier sous-vêtement thermique sans aucune couture, garantissant confort, ergonomie, à porter en sous-couche à même la peau. Composé à 60% de laine et à 40% de viscose, il tient chaud et évacue la transpiration rapidement. En plus, son tricotage 3D ne produit pas de déchet.

QUESTION DE BON SENS...

Les agences Sens Architecture et Sens Montagne ont conçu un écrin de bois, nouvel espace partagé, au cœur du village de Bourg d’Oisans. Une architecture créative et innovante composée de sections de bois bruts, subtilement assemblées, pour former de larges voûtes contemporaines. Le projet de la halle participe aux objectifs de qualité environnementale, de mise en avant des ressources locales et de valorisation des savoir-faire de l’Oisans.

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DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE GRÂCE À

LEITNER

Leitner a conçu deux systèmes permettant aux exploitants de remontées mécaniques de réaliser des économies d’énergie. Elles peuvent s’élever jusqu’à 20% en utilisant EcoDrive, qui contrôle la vitesse des téléphériques de manière automatique. Intégré au système de commande, il régule le tempo de l’installation grâce à un système de caméras qui compte les visiteurs en attente dans les gares, comme c’est le cas à Serre Chevalier. Le potentiel d’économie a été mesuré sur deux installations différentes, pendant respectivement 23 et 21 jours sur la saison 2021/2022. Il en résulte une économie de 7550 kWh et 5000 kWh. Avec DirectDrive, un système d’entraînement sans engrenages, Leitner permet d’économiser 5% d’énergie.

Kart tout terrain

Le mountaincart, présent dans 20 pays, permet de dévaler les chemins en gravier, l’asphalte, les prairies ou les sentiers enneigés et peut être transporté par tout type de remontée mécanique. Ces karts de montagne sont entièrement fabriqués en Haute-Bavière. Son centre de gravité très bas et son large empattement assurent une très bonne tenue de route, ses freins à disque hydrauliques spéciaux garantissent une sécurité maximale dans les longues descentes et sur les fortes pentes et son châssis alu le rend très maniable.

LE SKI ATTIRE TOUJOURS

La saison 2022/2023 a cumulé les difficultés en France, entre un hiver peu enneigé, un calendrier scolaire peu favorable et un contexte social et économique difficile. Malgré tout, les stations s’en sont bien sorties, comme le confirme le bilan dressé par DSF, avec un recul de fréquentation des domaines skiables de seulement 5% par rapport à l’hiver précédent. Après la crise sanitaire, le retour de la clientèle étrangère s’est confirmé, avec une forte présence de Britanniques, puis de Néerlandais, de Belges et de Suisses.

Avec ses 51 millions de journées de ski (et 1,6 milliard d’euros de recettes billetteries), la France se classe toujours au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis. En revanche, les charges pour les stations ont augmenté de façon spectaculaire. D’une part, les salaires de la convention collective ont été ré-évalués (+7% au NR 200). D’autre part, certains domaines ont vu leurs factures d’électricité multipliées par 5 voire 10. Heureusement, le travail sur la sobriété électrique a porté ses fruits et les consommations s’en sont trouvées réduites.

Câble à empreinte carbone réduite

ArcelorMittal propose le premier câble pour remontée mécanique conçu avec une empreinte carbone réduite, en utilisant de l’acier recyclé et une énergie 100% renouvelable tout au long du processus de fabrication. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du groupe de réduire ses émissions de CO2 pour atteindre une empreinte carbone neutre d’ici 2050.

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LEITNER MOUNTAINCART
INNOVATION

TRANSFORMER LES ENTREPRISES EN HÉROS DE LA DÉCARBONATION

Take[air] est l’entreprise qui transforme les entreprises en héros de la décarbonation. Grace à sa plateforme de management carbone conforme à la méthodologie Bilan carbone® de l’ADEME et de l’accompagnement sur-mesure de leur équipe de Carbon Killers, Take[air] facilite concrètement la mesure et la réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre).

Planche en papier

Conçue en collaboration avec le photographe de snowboard suédois, Vincent Skoglund, Papersurf, une planche de snowboard sans fixations fabriquée à partir d’un biomatériau, le papershell, induit 98% d’émissions de CO2 en moins. Composé de multiples couches de papier compressées remplaçant la fibre de verre, le matériau se veut tout aussi résistant. Ce produit serait praticable sur tout type de neige.

Collecte de données transfrontalières

Depuis octobre 2023 et pour deux ans, la métropole Nice Côte d’Azur, les Régions Piémont, Ligurie, la Mission européenne transfrontalière, la principauté de Monaco et la métropole de Gênes mènent un projet européen Interreg-Alcotra, Observ’Alp, dont le coût s’élève à 500 000€. Ce périmètre n’a pas été choisi au hasard puisque sa population transite facilement d’un pays à l’autre, pour le travail notamment. Tous ces partenaires vont constituer un socle de données interopérables sur les trois frontières, en les collectant, en les analysant et en les partageant. +Le chef de file du projet, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à travers Data Sud, se chargera de la gestion de la base de stockage et travaillera également à partir de la plateforme collaborative Expertises et territoires. La base de ce travail collaboratif débutera par la connaissance pointue de ces différents territoires, leur population, leurs réseaux de mobilités, leurs services publics, leurs risques naturels, leurs enjeux climatiques, leur économie... Une fois les problématiques transfrontalières communes identifiées, des actions pourront être menées en matière de mobilités, de développement de filières économiques, de gestion des crises sanitaires et climatiques.

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HILLEVI HESSELDAHL
INNOVATION
HILLEVI HESSELDAHL

PARTENAIRE CLUSTER MONTAGNE

Agir collectivement pour une montagne vivante et partagée

En 12 ans, le Cluster Montagne est devenu incontournable dans le paysage économique de la montagne. Tourné vers la réflexion mais surtout vers l’action, ses missions ont évolué avec les transformations du milieu. « L’intelligence collective a du sens si elle est mise en pratique. Et c’est l’une de nos forces. On bouge ! », nous dit Patrick Grand’Eury, depuis 6 ans à la présidence du cluster. Il fait le point sur ses années de mandat.

« La traversée des crises (Covid, énergie) et les enjeux climatiques nous ont confortés dans l’importance de poursuivre les actions au service de nos 4 piliers fondamentaux que sont le réseau, l’innovation, la croissance et le développement durable. Un tournant important de ces dernières années est le rapprochement avec les territoires, à travers la dynamique Cluster Montagne Labs. Nous échangeons avec les politiques, les élus locaux, les gouvernances et travaillons sur des projets R&D avec nos membres. Aménagement, transition, construction, gestion des risques, réduction des impacts…, l’idée est que l’on puisse apporter des solutions et favoriser la co-innovation.

Pour clore mon mandat, nous avons réfléchi avec l’équipe de gouvernance et opérationnelle pour définir notre raison d’être : « Agir collectivement pour une montagne vivante et partagée. » Cela signifie que l’on n’est plus dans le développement à tout prix. Pourtant, quand on parle de montagne vivante, c’est aussi avec le tourisme, en particulier l’hiver. Aujourd’hui, les élus, les professionnels ont encore besoin de cette économie, ne serait-ce que pour financer la transition et préparer la suite. Nous savons que demain sera différent, que des mutations importantes se mettent en route. Et nous allons les accompagner.

Le Cluster Montagne est toujours, en priorité, au service des entreprises et il se trouve que ça aide tout le monde. Plus on travaille avec les territoires, plus il y a des idées qui émergent. Je milite pour que l’on construise nousmême notre futur, qu’on ne se le fasse pas imposer. »

UNE VOCATION INTERNATIONALE

Lors du salon Mountain Planet le Cluster Montagne a pour mission d’organiser la venue des délégations internationales. « Nous invitons dans nos événements des acteurs d’autres pays et allons voir ailleurs ce qui se pratique en matière d’aménagement, de tourisme, d’énergie, d’expérience client… Nous avons créé une vraie dynamique internationale et avons une forte légitimité dans les relations avec les décideurs des montagnes du monde. »

MOUNTAIN PLANET 2024 20 RENCONTREZ VOS FUTURS PARTENAIRES FAITES-VOUS CONNAÎTRE IDENTIFIEZ LES TENDANCES ACCÉLÉREZ VOS PROJETS VALORISEZ VOS INNOVATIONS MESUREZ VOTRE IMPACT AGISSEZ POUR RÉDUIRE VOTRE EMPREINTE VALORISEZ VOS BONNES PRATIQUES IDENTIFIEZ VOS OPPORTUNITÉS DE MARCHÉS DÉVELOPPEZ VOTRE BUSINESS EN FRANCE ET À L’INTERNATIONAL SUIVEZ L’ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE RENFORCEZ VOTRE CAPITAL HUMAIN OBJECTIFRÉSEAU DÉVELOPPEMENTDURABLE OBJECTIFCROISSANCE OBJECTIFINNOVATION FOCALIZE

Au sommet en toute sécurité

Venez nous rendre visite à MOUNTAIN PLANET 16-18 avril 2024

Alpexpo, Grenoble

SOLITEC ® Max7

www.teufelberger-redaelli.com

Stand 858 : Rencontrez notre équipe dynamique et découvrez nos dernières innovations.

Vous trouverez plus d´informations sur nos projets de référence :

© Leitner

DU NOUVEAU CHEZ DOPPELMAYR

La TRI-Line est la technologie 3S la plus récente et la plus innovante de Doppelmayr. Elle combine les avantages du système tricâble avec ceux de la génération de téléphériques D-Line, avec sa pièce maîtresse, le tout nouveau chariot à huit galets. Capable de supporter d’importants dénivelés, elle permet de longues portées de câbles, possède une grande stabilité au vent et une capacité de transport de 8 000 personnes par heure. Le dernier développement D-Line est tout aussi probant. Avec la 20-MGD, Doppelmayr a créé un système monocâble qui n’a pas son pareil, notamment en milieu urbain. La nouvelle double pince D9000 permet de supporter un véhicule pouvant accueillir jusqu’à 20 personnes. Le fonctionnement autonome AURO est possible avec cette variante. Ces deux nouveaux systèmes ont un point commun : la nouvelle cabine Stella, d’une capacité de 20 personnes. S’ouvrant des deux côtés, elle permet de gérer plus facilement les flux de passagers et de transporter plus efficacement les matériels. Au rang des nouveautés, figure aussi l’autorisation d’exploiter de manière autonome, grâce à AURO, deux télésièges en Suisse et en Autriche, principe jusque-là réservé aux télécabines depuis 2020. Doppelmayr a aussi lancé un logiciel, Clair, pour gérer les installations des téléphériques, mais aussi d’autres équipements comme les canons à neige, le damage, les bâtiments...

Les freeriders disent merci !

Pas moins de 200 skieurs disparaissent chaque année à cause des avalanches, notamment dans la population des freeriders qui profitent d’un plaisir unique mais dangereux. C’est de constat qui a fait naître IVAQ Finder, un drone équipé d’un récepteur de DVA capable de localiser une balise dans une zone de 200 x 200 mètres en moins de 5 minutes. Avec son design compact et pliable il a l’avantage d’être très vite déployé, en moins d’une minute il peut ainsi fournir aux unités de patrouille une capacité de réponse rapide et efficace dans ces scénarios où le temps est crucial, on le sait.

MOUNTAIN PLANET 2024 22 DOPPELMAYR
INNOVATION

RIEN N’ARRÊTE VISORANDO

Depuis plusieurs années, la plateforme participative Visorando permet de trouver, partager et préparer ses randonnées, puis de les suivre. Plus de 29 000 itinéraires en France et à l’étranger sont aujourd’hui disponibles. Visorando compte toujours plus d’utilisateurs, avec 25 millions de visites de son site internet en 2022 et 2,1 millions de téléchargements de son application.

Toujours en quête d’amélioration, l’entreprise alsacienne va mettre à disposition un outil permettant de signaler tout type d’incident rencontré sur les sentiers et de recenser des points d’intérêt. Avec le rachat de son homologue anglais Plotaroute, Visorando accélère son déploiement outre-Manche et même outre-Atlantique.

140 M€

C’est le plan de croissance prévu ces prochaines années par Grandvalira Resorts, qui gère les stations en Andorre. Alors que les stations françaises des Pyrénées s’interrogent sur leur modèle économique, Grandvalira Resorts continue de miser sur les sports d’hiver.

Aide à l’éco-conduite

Sivao se décrit comme le troisième œil des exploitants des remontées mécaniques. Sur les télésièges comme sur les télécabines, ce système permet de s’assurer que l’embarquement s’effectue dans

des conditions de sécurité optimales et avertit l’opérateur si nécessaire. L’entreprise Bluecime a ajouté une fonctionnalité à Sivao, en lui adjoignant Eco. Sans matériel supplémentaire, ce module analyse l’occupation des sièges en temps réel et offre au responsable d’exploitation un aperçu du potentiel d’éco-conduite de chaque remontée pour guider les équipes opérationnelles vers des changements pertinents de vitesse.

Le GPS collaboratif des skieurs

Lancée mi-décembre 2023 uniquement sur les 3 Vallées, l’application GPS Skiif a reçu un razde-marée de demandes de couverture des autres stations. Au-delà de sa fonction d’orientation sur les domaines skiables, Skiif, comparée à Waze, repose sur un principe collaboratif pour signaler les temps d’attente aux remontées mécaniques, partager sa position avec des amis, signaler les pistes fermées, verglacées, trouver des toilettes. Son déploiement sera rapide. L’hiver prochain, l’application sera accessible dans 160 stations alpines, françaises, italiennes et suisses puis dans plusieurs stations américaines, canadiennes et japonaises.

MOUNTAIN PLANET 2024 23 SKIFF INNOVATION

SURVEILLANCE AUTOMATISÉE DES COULOIRS D’AVALANCHES

Dans les Pyrénées-Atlantiques, dans la vallée d’Aspe, il arrive que des routes soient fermées en raison d’avalanches. 47 km de voiries sont concernés. Jusqu’à présent, des perches à relève manuelle étaient installées dans des couloirs d’avalanche.

Relevés parfois impossibles à réaliser du fait de la météo et des conditions d’accès... La communauté de communes du Haut Béarn a donc installé fin 2023 de nouveaux systèmes de surveillance automatiques et en temps réel sur trois zones à risque. Dispositif constitué de caméras haute définition pour capturer plusieurs photos par jour des 27 couloirs surveillés, stations nivo-météorologiques et perches à neige automatiques qui analysent le risque d’avalanches finissant leur course sur la route et aident les pouvoirs publics dans leur prise de décision.

TRANSPORT À LA DEMANDE

Depuis décembre dernier, la station suisse des Grisons, Flims, possède la première télécabine équipée du système Ropetaxi, développé par Bartholet. Le premier tronçon du Flem Xpress, reliant Flims à Foppa et Startgels, est opérationnel. Le second le sera fin 2024. Le principe : les cabines circulent uniquement à la demande selon la destination choisie au préalable sur un pupitre, dans la gare aval. L’accès aux cabines se fait sans marche, et à l’arrêt, générant ainsi moins de stress. Le trajet est direct, sans halte dans les gares intermédiaires, comme un taxi. A l’instar d’une télécabine classique, Flem Xpress se déplace sur un câble. Mais en gare, les cabines circulent de manière autonome sur des rails, grâce à leur propre système d’entraînement. Ces 120 cabines de 10 places peuvent accueillir skis, snowboards, VTT...

Résultat de ce transport à la demande : une consommation d’énergie pouvant être réduite de moitié en évitant les trajets inutiles à vide. Cela signifie aussi moins d’usure, soit moins d’entretien et de réparations.

A la pêche au vent

Elle ressemble à un cerf-volant. Et pourtant, il s’agit d’une éolienne d’un genre nouveau, mobile, aéroportée, développée par la start-up Wind Fisher. Elle va chercher le vent là où il souffle. Son cylindre, mis en rotation par la force du vent, est relié à une station mobile par des câbles. Un générateur convertit ce mouvement en énergie. Le secret réside dans l’utilisation de l’effet Magnus, bien connu dans les sports de balle ou de ballon. Selon la frappe, on peut produire différents effets. La rotation induit une différence de pression entre les deux côtés du ballon qui se trouve déporté du côté de la pression la plus faible.

Une seule éolienne aéroportée pourra alimenter une cinquantaine de foyers en électricité. Par rapport à une éolienne classique, elle peut être jusqu’à deux fois plus performante et produira de l’électricité 50% moins chère. Si la start-up parvient à mobiliser les fonds nécessaire, l’éolienne sera commercialisée d’ici quatre ans.

MOUNTAIN PLANET 2024 24 WIND FISCHER
BARTHOLET WIND FISCHER
CCHB
INNOVATION
Armand Tardella et Garrett Smith, cofondateurs, entourent leur collaborateur de la première heure Yacine Boucheriguene, ingénieur.

Les nouveaux câbles de remontées mécaniques ArcelorMittal

L’ASCENSION VERS L’EXCELLENCE

Câble Whisper

Bandage armé

Les 3 innovations ArcelorMittal, l’âme de la durabilité …

Le câble à faible émission de CO2

Sa nouvelle matière XCarb(r) est produite avec une énergie 100 % verte et son fil d’acier peut contenir jusqu’à 100% d’acier recyclé. ArcelorMittal est le seul acteur mondial à proposer des câbles dont les émissions de CO2 sont trois fois moins importantes que celles d’un câble standard.

Le câble silencieux Whisper® : une technologie unique au monde

L’innovation réside dans l’âme monobloc du câble Whisper®. Elle augmente la surface de contact avec les interfaces. Le câble est plus silencieux et les vibrations sont réduites de 80 %. Il y a donc moins d’usure et moins de maintenance sur l’ensemble de la structure. Ainsi, la remontée mécanique a une meilleure durée de vie, offrant un confort notable aux utilisateurs.

Le renforcement des épissures par un bandage innovant

Le nouveau bandage est construit dans un matériau armé et renforcé. Il permet une résistance accrue à la traction, aux déformations, aux fluages et à la fatigue. La résistance au poinçonnement est 4 fois plus élevée. Il y aura donc moins d’interventions de maintenance sur le câble, le temps d’ouverture de la remontée mécanique sera plus élevé, ce qui fera le bonheur des clients.

Les câbles ArcelorMittal sont fabriqués en France , à Bourg-en-Bresse, par une équipe de 250 collaborateurs.

Contact ropeway.ropes@arcelormittal.com +33 4 74 32 82 57

Les équipes ArcelorMittal sont à votre disposition sur le stand 146, Allée 1 (en face de Poma).

UN VILLAGE DRONE SUR MOUNTAIN PLANET

Cette année, le village drone fait son apparition, marquant une étape significative dans l’intégration des technologies aériennes dans le contexte montagnard. En regroupant des entreprises de renom telles que I-TECH, ARTECH’DRONE, INSTADRONE, ALLUMEE et AIR COURTAGE, cet espace physique au sein du salon devient le foyer de l’innovation et de l’expertise dans le domaine des drones professionnels. L’intérêt envers ces technologies aériennes est également présent au sein de grands groupes tels qu’EDF, présent au village drone, qui attribue une importance significative à la création d’une section dédiée aux drones au sein de sa direction technique générale. Ces technologies ne se limitent pas seulement à la surveillance et à la cartographie, mais offrent également des solutions cruciales pour la sécurité en montagne. Grâce à leurs caméras thermiques

et à leur agilité, les drones sont devenus des alliés précieux dans la prévention des risques et la recherche de personnes en situation de détresse.

En outre, le village drone explore de nouvelles avenues, telles que la création de spectacles lumineux respectueux de l’environnement, démontrant ainsi l’incroyable polyvalence et le potentiel des drones dans des domaines aussi variés que la sécurité, le divertissement et la préservation de l’environnement. De manière significative, les services étatiques, la sécurité civile et la gendarmerie ont également investi dans l’utilisation des drones, en les employant pour des missions de surveillance, de recherche et de sauvetage en montagne. Cette initiative souligne l’importance croissante des drones dans les opérations de sécurité publique et leur capacité à sauver des vies dans des situations d’urgence en montagne.

MOUNTAIN PLANET 2024 26 I-TECH AU GROENLAND INNOVATION

Pourquoi les stations raffolent du drone

Sa possibilité d’embarquer une caméra thermique, un zoom x 250 permettant de voir la référence d’un boulon à une centaine de mètres, son déploiement rapide dans des zones difficiles, par météo capricieuse, y compris de nuit, lui confèrent de sacrés atouts.

Surveillance du manteau neigeux, des ouvrages, recherche de victimes, contrôle de l’efficacité thermique d’un bâtiment, prises de vues touristiques, optimisation de la production de neige de culture : les applications sont nombreuses. Et ce n’est qu’un début. Patrolair annonce de nouveaux usages, le transport médical ou logistique. Un drone est déjà capable de transporter 30 à 50 kg.

« Demain probablement 100 à 200 kg », commente Antoine Fleischmann, directeur général de Patrolair.

Sur les remontées mécaniques, on regarde toutes les pièces en mouvement. On fait des visites de prémaintenance sans monter pylône par pylône.

NOUVEAU MÉTIER

La station des Orres a elle-même formé trois télépilotes mi-2023. Stéphane Henry, directeur du service des pistes, décrit le drone comme un outil efficace, rapide, évitant aux équipes de prendre des risques inutiles, de se déplacer à l’autre bout du domaine, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Sur les remontées mécaniques, on regarde toutes les pièces en mouvement. On fait des visites de pré-maintenance sans monter pylône par pylône. On inspecte les installations de déclenchements préventifs d’avalanches, assez inaccessibles, on constate les résultats des tirs », détaille Stéphane Henry.

« En cas de panne sur une remontée, la difficulté réside dans l’information de la clientèle bloquée. Un drone communique les bons messages et permet de connaître exactement le nombre de personnes dans les cabines avant la mise en œuvre du plan de sauvetage », ajoute Cédric Perretier, directeur du service des pistes des 3 Vallées. En matière de secours, l’outil repère les victimes sous la neige, les personnes blessées, égarées sur un domaine, les rassure, doté d’un haut-parleur et d’un phare… Il lève les doutes, évitant parfois la mobilisation d’un hélicoptère et d’une équipe de secours.

Pour Antoine Fleischmann, le drone est un atout de plus qui combat l’ennemi numéro 1 du secours, le temps. Mais il reste des progrès à faire : « On se penche sur la détection des balises, une meilleure collaboration entre hélicoptères et drones pour qu’ils puissent travailler ensemble d’ici deux ou trois ans, communiquer en temps réel et se voir. » Le Centre excellence drone des Orres a déjà formé 21 télépilotes à toutes ces applications, dans le bon respect du cadre réglementaire et des règles de sécurité, et aidé les domaines à intégrer le drone à leurs métiers, dans une recherche constante d’amélioration grâce au retour d’expérience et au partage de bonnes pratiques. Pour les stations, l’investissement représente certes un coût – compter 5000€ à 30 000€ par drone, plus la caméra thermique, le Lidar – mais rapidement amorti au vu des qualités et des capacités de l’engin.

MOUNTAIN PLANET 2024 27 PATROLAIR INNOVATION

ENNEIGEMENT INTELLIGENT

Le logiciel de pilotage ATASSpro, développé par TechnoAlpin, permet une planification efficace des opérations d’enneigement pour une utilisation plus durable et optimisée de la ressource en eau en combinant des modules de prévisions météorologiques et de production de neige pour les jours à venir. La nouvelle version du SnowManager, quant à elle, détermine avec précision le volume de neige nécessaire à l’ouverture et à l’exploitation des pistes de ski en se basant sur les mesures d’épaisseur de neige, les prévisions météorologiques et les paramètres d’exploitation.

Du nouveau dans le déclenchement d’avalanche

Avec plus de 3000 systèmes de déclenchement d’avalanche à gaz mis en service dans 22 pays, MND Safety se positionne comme un leader mondial de la gestion globale du risque d’avalanche à travers ses multiples produits brevetés de déclenchements préventifs, de surveillance, d’aide à la décision et de détection de départs d’avalanches. Parmi eux, Safety-cs garantit la surveillance du manteau neigeux, l’activation d’exploseurs et la détection des avalanches à distance depuis PC, smartphone, tablette, et se connecte à tous les dispositifs MND, dont l’Avawatch, un système de captation et de modélisation des avalanches qui permet à l’opérateur, lors du déclenchement à distance d’une avalanche, de s’assurer du résultat du tir. Composé d’un capteur sismique autonome placé dans le couloir de l’avalanche en aval de l’exploseur, il enregistre l’activité avalancheuse et, à la suite d’un tir, confirme à l’opérateur si une avalanche a eu lieu et modélise sa puissance.

DAMER AU PLUS JUSTE

Embarquée dans les dameuses, la solution SNOWsat

LiDAR, de Kässbohrer, révolutionne le secteur en mesurant la profondeur de neige jusqu’à 50 mètres devant et autour de l’engin. Pour l’environnement comme pour les exploitants, les gains sont significatifs : consommation de carburant réduite, diminution des émissions de polluants, préservation des sols et de la flore, économies d’eau et d’énergie, constitution et exploitation ciblées des stocks de neige, productivité accrue et sécurité renforcée.

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TECHNOALPIN MND SNOWSAT LIDAR
INNOVATION

Adrénaline en pleine nature colombienne

En Colombie, à Santa Sofía-Boyacá, le parc aventure Paso del Angel est fait pour les amateurs de sensations fortes, ne craignant pas le vertige. Le nom du parc est tiré de la crête à laquelle il mène, qui n’est autre qu’un col de 35 centimètres de large, entouré de deux profonds gouffres. Voilà qui donne le ton. Le parc propose 11 défis d’aventure et deux kilomètres de sentiers à travers la montagne : jeux de cordes en hauteur, ponts et plateformes de toutes sortes, vélo sur câble, catamarans suspendus, hamacs dans le ciel, tyrolienne. L’espace a ouvert en 2021 après des travaux de restauration et de reboisement.

OISEAUX PROTÉGÉS

Produire de l’électricité grâce au réseau de neige artificielle

En 2016, le domaine skiable de La Thuile, en Italie, a été le premier au monde à utiliser ses installations de neige de culture pour produire de l’électricité propre et renouvelable, aidé en cela par son prestataire en neige de culture, le savoyard MND. Le système hydraulique développé utilise la force de l’eau, issue d’une retenue d’altitude, transitant par les canalisations du réseau de neige de culture pour être acheminée bien plus bas, jusqu’à deux turbines. L’électricité produite, au printemps et en été, lors de la fonte des neiges, est réinjectée dans le réseau électrique italien de Compagnie des eaux du val d’Aoste. L’exploitant produit 1,2 à 1,8 gigawattheure (GWh), soit 80 % de la consommation hivernale des enneigeurs.

En France, la station haut-alpine de Serre Chevalier a installé le même procédé, qui sera aussi utilisé à Courchevel.

Pendant trois ans, le Parc national de la Vanoise a piloté le projet européen Birdski en collaboration avec l’Observatoire des galliformes de montagne et le Conservatoire d’espaces naturels de HauteSavoie. Objectif : concilier protection des oiseaux de montagne et activités socio-économiques, afin de mieux partager l’espace dans 17 domaines skiables de Savoie et 19 de Haute-Savoie.

Coût du programme : 490 000€.

Parmi les actions phares mises en place, figure l’équipement en balises de 57 km linéaires de câbles de remontées mécaniques et de Catex dangereux pour éviter que les oiseaux ne les percutent. Cinq zones de tranquillité ont été créées, délimitées par des piquets, élastiques et fanions.

Les actions ont été évaluées grâce à l’utilisation de GPS embarqués sur les oiseaux pour connaître leurs déplacements au sein des domaines skiables, une recherche en écologie sensorielle pour mieux appréhender ce que voient les tétras-lyres et l’utilisation de l’image thermique et infrarouge pour identifier les déplacements des oiseaux à proximité des remontées mécaniques. Ces connaissances nouvelles vont permettre de mieux protéger les oiseaux, en améliorant les zones de tranquillité et en adaptant les matériels de visualisation des câbles sur les domaines skiables.

MOUNTAIN PLANET 2024 29 MND PARC DE LA VANOISE PASO DE ANGEL INNOVATION

GESTION COLLABORATIVE DE L’EAU EN SUISSE ET EN ITALIE

Pour améliorer le suivi des lacs de montagne situés entre l’Italie et la Suisse (Côme, Maggiore, Lugano, Varese), le projet Simile, mené de 2019 à 2022, pour 1,3 M€ et cofinancé par l’Europe, reposait sur l’implication du grand public dans la collecte des données sur les lacs grâce à une application. La population pouvait ainsi visualiser les informations sur une carte interactive, envoyer photos et commentaires, et prendre des mesures hydriques. Idéal pour signaler la présence d’algues, de mousse, de déchets ou de polluants, et mesurer la température ou le pH de l’eau. Le dispositif venait compléter l’utilisation de capteurs placés dans les lacs et de cartes satellites. Dans le lac Majeur, une bouée dotée de capteurs a été installée près de Pallanza pour analyser le pH, l’oxygène, la chlorophylle et les pigments d’algues. Equipée d’une station météorologique, elle enregistrait la direction et la vitesse du vent, la température de l’air, le rayonnement solaire et la pression atmosphérique. L’utilisation combinée de la science citoyenne, des capteurs et des cartes satellites a amélioré la gestion de l’eau et la capacité de réaction des autorités compétentes. L’utilisation de cartes satellites a, par exemple, permis de circonscrire la propagation d’une écume de surface dans le lac Majeur en septembre 2019 et la prolifération de cyanobactéries dans le lac de Lugano à la fin de 2019.

l’AérOnde, l’aéronef à motorisation 100% électrique

Sustenté grâce à l’hélium, à décollage et atterrissage vertical (eVTOL), l’AérOnde permet de voler en toute sécurité avec jusqu’à 2 personnes à bord et de la charge, en silence, avec très peu d’énergie, pendant plusieurs heures. l’aérOnde dispose d’un contrôle sans fil (Fly by Radio), une première dans l’aéronautique. Ses libertés de déplacement dans l’espace sont uniques au monde et il offre une grande variété d’usages pour le travail aérien, la surveillance d’évènements, le vol touristique et de loisir. Elle est aussi une alternative à l’hélicoptère si on souhaite un faible impact environnemental, du silence, une très faible consommation énergétique, une mission très longue durée et un excellent contrôle de point fixe.

COUVERTURE EN NEIGE ARTIFICIELLE

• France : 39% des pistes

• Italie : 90%

• Autriche : 70%

• Espagne : 50%

• Slovénie : 40%

Le saviez-vous ?

La filière française de l’aménagement touristique de la montagne représente plus de 450 entreprises, 5500 salariés et un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard d’euros.

Source Cluster Montagne

• Roumanie : 70%

Source Etude de l’ANCT « Regards croisés européens sur les politiques d’Etats membres face au changement climatique en montagne », 2023

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MSTUDIOIMAGES DR
INNOVATION

Alerte contre les chutes de pierres Hellomac, dispositif conçu par Maccaferri, est un système d’alerte en temps réel de détection des impacts sur les protections contre les chutes de pierres et les blocs instables. Il envoie une alerte par SMS, courriel ou via une application. Doté d’une autonomie de cinq ans sans alimentation électrique, il peut même fonctionner dans des zones reculées dépourvues de couverture téléphonique, car il transmet ses données par satellite. Dix-huit unités ont été installées pour la première fois en France sur le chantier de La Rochaille, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ce passage, situé sur la RD900, est un axe majeur de liaison entre la France et l’Italie par le col de Larche. Maccaferri a couplé à ses protections contre les chutes de blocs son système d’alerte Hellomac.

Le saviez-vous ?

Après la création d’une data factory, une plateforme de gestion des données, en 2022, le Club Med utilise l’intelligence artificielle générative depuis 2023 pour continuer à améliorer l’expérience client et optimiser le temps de travail de ses équipes.

Désormais, les 5 millions de nouvelles données quotidiennes sont traitées en quasi-temps réel, les tâches à faible valeur ajoutée comme l’indexation et le tri automatique des images sont automatisées, le contenu marketing destiné à la clientèle internationale est traduit et un agent conversationnel est déployé sur différents marchés pour aiguiller les clients. Pour encadrer cette pratique, un comité d’éthique a été créé.

PRÉDIRE LES FLUX SUR LES REMONTÉES

L’entreprise grenobloise

Bluecime est connue pour sa solution de sécurisation de gardecorps des remontées mécaniques, utilisée dans une soixantaine de domaines skiables. Au fil du temps, le logiciel s’est doté de nouvelles fonctionnalités permettant de savoir exactement où sont situées les usagers sur la remontée, et s’il y a des enfants ou des personnes à mobilité réduite.

SUIVRE LES CONSOMMATIONS EN BIOCARBURANT À DISTANCE

Aujourd’hui, grâce à l’image et à l’intelligence artificielle, Bluecime souhaite modéliser les flux de personnes circulant sur les domaines skiables afin d’optimiser la vitesse des remontées mécaniques et réduire de 20% leur consommation énergétique. Le système actuel envoie de manière automatisée et en temps réel des recommandations à l’opérateur sur la nécessité d’ajuster la vitesse des remontées, en réaction à la file d’attente. Le défi consiste désormais à adopter une position prédictive reposant sur l’analyse des temps de descente des skieurs grâce à des caméras dotées de systèmes de reconnaissance et couplées à de l’intelligence artificielle. Ce projet, dénommé Soften, a été retenu dans le cadre de la dernière relève du volet régionalisé du plan France 2030. Il va mobiliser une douzaine de personnes dans les trois prochaines années, pour un coût global de 3 M€, subventionné aux deux tiers.

Nouvelle e-solution de capteurs connectés posés sur les stockages de la clientèle B2B pour suivre facilement sa consommation et optimiser ses approvisionnements en Biocarburant, GNR, GO, AdBlue. Les niveaux de stocks sont accessibles à distance et relayés sur une plateforme conviviale (sur smartphone, tablette) avec un maximum de données chiffrées.

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MACCAFERRI-HELLOMAC FOX RADAR INNOVATION
BLUECIME

3 ACTEURS DE L’INNOVATION AU MICRO

Ils sont ingénieurs, consultant, enseignant ou chercheurs et tous en quête d’innovations.

Une bonne dose d’altitude

Au sein de l’Université Grenoble Alpes et de l’INSERM, le Laboratoire Hypoxie Physiopathologie (HP2) et la Fondation Université Grenoble Alpes ont constitué un pôle de compétences, de recherche et de valorisation unique : la chaire Montagne Altitude Santé, qui vise à développer et diffuser la connaissance concernant l’impact de l’environnement de montagne sur la santé humaine. Avec plus de 15 ans d’expérience dans le domaine, l’équipe d’une quinzaine de chercheurs conduit des travaux divers en laboratoire et sur le terrain, en France et ailleurs dans le monde. A la tête de cette chaire, Samuel Vergès, docteur en physiologie, amoureux de la montagne et ancien biathlète de haut niveau. Entretien au sommet.

Quels sont vos différents axes de recherche ? Le but de nos recherches est de s’intéresser aux particularités de l’environnement de montagne et d’altitude en termes de santé humaine. Nous menons des projets de recherche pour accompagner les personnes voyageant à haute altitude, que ce soit pour des loisirs ou des raisons professionnelles et nous étudions également l’impact de l’altitude sur les gens qui y sont exposés en permanence, qu’ils habitent en moyenne montagne ou à très haute altitude, comme la ville de La Rinconada au Pérou (5 300 m), où l'habitat permanent est normalement impossible. C'est une première mondiale d'étudier sur le long terme cette population. Nous conduisons également des travaux pour

accompagner la performance dans des pratiques sportives de montagne et chercher à prévenir les risques potentiels, comme avec le projet ALPIPERF qui étudie les réponses cardiorespiratoires et cognitives à l’effort en hypoxie chez des jeunes alpinistes élites. Une autre thématique porte sur l’altitude simulée avec les chambres hypoxiques, qui reproduisent en salle le manque d’oxygène que l’on trouve en montagne. La cible peut être une équipe de sport, un pratiquant de fitness ou même un malade, à qui nous proposons de passer quelques nuits ou heures par semaine, au repos ou à l’effort, en altitude simulée. Nos recherches visent à montrer que dans certains cas, le manque d’oxygène peut stimuler l’organisme et améliorer ses performances. Dans le cas des personnes âgées nous étudions l’effet de l’altitude simulée sur le cerveau et la santé en général.

Alors, l’altitude, amie ou ennemie ?

Tout est question de dosage ! Manquer sévèrement d’oxygène comme c’est le cas dans cette ville du Pérou est très nocif pour la santé humaine, le stress est trop important. Par contre, vivre en moyenne altitude agirait plutôt comme un stimulant pour l’organisme et améliorerait l’état de santé des habitants en réduisant les risques comme les AVC ou les maladies cardiaques par exemple. Cela est dû probablement au fait que respirer un peu moins d’oxygène stimule le travail du corps.

Le rayonnement solaire plus important a aussi des effets positifs. Il faut souligner qu’il y a d’autres facteurs comme

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INNOVATION PORTRAITS
PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE PILON

les

La Rinconada au Pérou, où 50 000 habitants vivent dans un environnement appauvri de moitié en oxygène

EXPEDITION 5300

• Programme de recherche en cours lancé en 2019

• Ville de La Rinconada, Pérou

• + de 50 000 habitants

• La plus haute ville habitée du monde : 5100-5300 mètres

les modes de vie qui sont souvent plus actifs et moins stressants en moyenne montagne. Sur les processus de vieillissement, les données actuelles suggèrent qu’il puisse être bénéfique d’être exposé à un manque d’oxygène pas trop sévère associé à une activité physique.

Qui vous commande ces recherches ?

Nous les réalisons en lien avec les acteurs de la montagne et de l’altitude : aménageurs, collectivités locales qui ont des territoires en altitude, des entreprises comme Quechua ou Petzl, des représentants d’activités sportives comme la FFCAM (Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne) ou encore de grands organismes qui travaillent sur l’altitude comme l’ENSA (Ecole Nationale de Ski d’Alpinisme) à Chamonix. Nous sommes très ouverts sur les acteurs économiques et sociétaux, nous avons ainsi été en lien avec les tour- operators et agences de voyage en altitude. Nos recherches portent sur des mécanistiques fondamentales en amont, ensuite nous allons jusqu’à des applications très concrètes sur le terrain, que ce soit pour l’accompagnement des gens qui vont en altitude, le développement d’innovations technologiques ou le traitement de patients dans des contextes médicaux. Par définition, une chaire est une ouverture du monde universitaire sur la société civile et les partenaires industriels.

Montagne-altitude-sante.fr

« C’est notre vaisseau amiral en termes de recherche, le vie permanente en très haute altitude. Chacune des missions (1 à 2 par an) permet d’étudier un échantillon de la population volontaire sur des aspects scientifiques et médicaux spécifiques, comme les caractéristiques hématologiques, le système cardiovasculaire, la fonction cérébrale, le sommeil ou encore les réponses à l’effort physique. Ces activités scientifiques s’associent à un soutien médical et humanitaire à cette population exceptionnelle. Les connaissances pourront également aider aux soins et aux traitements des patients qui souffrent de manque d’oxygène dans nos hôpitaux. »

Expedition5300.com

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Test à l’effort en altitude simulée. Malgré conditions extrêmes, le football est le sport le plus pratiqué à La Rinconada. Samuel Vergès (2e en bas à gauche) et l’équipe de scientifiques d’Expedition 5300.

De l’innovation dans l’air…

Des milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable1 et privilégient l’eau en bouteille, coûteuse et impactante sur l’environnement. Partant de ce constat, Luc Métivier s’associe à un inventeur, expert du séchage de l’air en centrale nucléaire, qui met au point un système semblable à un panneau photovoltaïque, la SunAir Fountain.

« Le panneau capture l’humidité dans l’air ambiant pendant la nuit et fixe cette humidité sur un adsorbant. Le lendemain, quand le soleil frappe sur les panneaux, les molécules se transforment en vapeur d’eau sous la vitre du panneau qui est plus froide, et il se produit une condensation. », explique Luc Métivier.

Conçu et fabriqué à 100% en France, léger et assemblé en 30 minutes, un panneau de 0,7 x 1,1 m produit 1 litre d’eau par jour. « C’est de l’eau pure, précise Luc Métivier. Les tests en laboratoire montrent qu’il n’y a pas de PFAS, de bisphénol ou de micro-plastiques. Il y a deux types de filtres qui empêchent les particules de passer, puis l’adsorbant, sous forme de billes micro-poreuses, ne capture que les molécules d’eau. Enfin, à la sortie de l’eau, il y a un filtre à charbon actif. Il ne reste alors que l’eau et les minéraux. »

Un avenir très prometteur

« Notre produit va intéresser tous les pays qui sont en fort stress hydrique, et où les gens n’ont pas d’eau potable, ou ont une eau du robinet peu fiable. Nous visons le sud de l’Europe, d’autant plus que nous sommes soutenus au niveau européen, mais aussi l’Afrique du Nord, où le manque d’eau est une des causes de l’exode rural. Un autre marché est le Moyen Orient, où il y a une très forte hygrométrie nocturne et un ensoleillement important la journée. Pour notre panneau, c’est le paradis ! »

Un cube d’air atmosphérique d’un km de côté contient 6 piscines olympiques, soit 15 000 m3.

Un autre domaine d’application est l’industrie agroalimentaire, qui utilise l’eau du robinet filtrée et stérilisée, un processus long et coûteux. Le marché de l’agriculture fait également l’objet de recherche en partenariat avec des startups françaises pour développer des serres abritées et alimentées en eau par les panneaux.

Marché insoupçonné, la montagne pourrait bénéficier de cette innovation.

« Nous avons eu plusieurs demandes de Suisse, de Haute-Savoie et du sud de la France, où certaines sources sont taries, en tous cas pendant les mois d’été. Avec les panneaux, on recrée une mini source pour les animaux ou le gibier. La solution pourrait être intéressante aussi pour les petits chalets d’alpage, les éco-lodges, les refuges… »

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PAR VÉRONIQUE PILON

L’entreprise Agua De Sol a déjà commencé à produire des préséries qui ont été testées en France, aux Emirats Arabes Unis, en Tunisie et en Grèce « Ces tests nous ont permis d’améliorer le panneau, dont la version finale sera produite à partir du mois de juin. »

Soutenus par l’Europe, ses partenaires français, des ONG et institutions, l’entreprise a déjà des commandes et de nombreux projets dans différents pays.

Agua-de-sol.com

Un seul panneau de 0,7 x 1,1 m produit 1 litre d’eau par jour.

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SOCIALEMENT VÔTRE

DES SENIORS QUI DÉMÉNAGENT !

Crée en 2022, Alter-Native regroupe 5 associés, une bande de quadras et quinquas, issus de milieux différents comme la promotion, la gestion immobilière ou l’architecture. « Après avoir travaillé ensemble dans nos vies professionnelles antérieures, nous nous sommes lancés dans un projet autour d’un objectif commun : y mettre du sens ! » , raconte Philippe Colleu, Directeur des Opérations et associé. Pari réussi avec Alter-Native, qui propose un nouveau format d’habitat partagé destiné aux « retraités nouvelle génération », qui sont autonomes et aspirent à de nouvelles solutions d’hébergement pour profiter pleinement et activement de leur liberté.

Rock the kasbah

« Quand on est encore en pleine forme on n’arrive pas à se projeter dans une résidence « senior », mais ce n’est pas pour autant que l’on n’anticipe pas son vieillissement et ses besoins futurs en matière de logement. Pour essayer de casser les idées reçues, nous avons teinté notre concept d’une identité un peu rock n’roll. On s’adresse à une génération à contre-culture qui n’envisage pas du tout son vieillissement comme les générations précédentes. Ce côté rock n’roll on le revendique pour notre clientèle mais aussi dans nos services. », poursuit Philippe Colleu. Le concept est en effet inédit, avec des résidences de petite taille, 15 à 20 vastes appartements équipés et indépendants à la déco « rock’n cosy », un espace partagé aménagé sous la forme d’un bistrot et des adresses soigneusement sélectionnées, à la fois paisibles et proches de toutes les commodités. « Parce que nous construisons des lieux de petite taille, nous pouvons nous installer plus facilement dans des centres-villes, des villages, des quartiers résidentiels. »

En 2050, plus d’un tiers de la population aura plus de 60 ans. Au-delà des chiffres, c’est une véritable révolution sociologique et culturelle qui se prépare : génération « Rolling stone », Papy boomer, Génération « X » … Le senior d’aujourd’hui (et de demain) est avant tout pluriel, avec des besoins nouveaux, évolutifs, multiples et variés qui ont débouché sur une nouvelle offre immobilière que l’on pourrait très bientôt retrouver en montagne.

Freedom

Les logements seront proposés à l’achat ou en location, meublés ou non, avec un équipement standard mais évolutif selon les besoins des habitants. Le concept est basé sur une indépendance totale des seniors qui ont leur propre appartement mais peuvent partager des moments et des activités. Alter-Native propose des événements qui cassent les codes : concerts ou ateliers artistiques, gastronomie, sorties… Tout est optionnel bien sûr mais vise à créer du lien et à répondre aux besoins de ces retraités hyperactifs et épicuriens. L’entreprise offre aussi tout un panel de services de conciergerie à la demande.

Rock n’roll altitude

Alter-Native est basée à Grenoble et a pour objectif d’implanter ses logements en Isère, Savoie, HauteSavoie, Rhône et Ain. « Nous travaillons sur des secteurs péri-urbains ou même ruraux à condition que la mairie soit concernée par le sujet des seniors, mais nous nous intéressons aussi à des stations villages qui vivent à l’année, comme La Clusaz ou Chamonix, ou encore des communes de vallée, supports de stations, comme Bourg d’Oisans ou Bourg Saint-Maurice. Il y a des solutions à apporter sur les territoires de montagne. Nous avons été confortés dans notre positionnement quand nous sommes allés dans le Vercors qui mène actuellement une réflexion politique sur « le bien vieillir ». Ils ont été très attentifs à notre concept. »

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Il y a des solutions à apporter sur les territoires de montagne. Nous avons été confortés dans notre positionnement quand nous sommes allés dans le Vercors qui mène actuellement une réflexion politique sur

« le bien vieillir »

Pourquoi pas des séjours saisonniers ?

Dans certaines des résidences, Alter-Native proposera un appartement pour effectuer un séjour test ou temporaire, pour une période de convalescence par exemple.

« Sur les territoires de montagne, nous envisageons d’intégrer une offre de séjour saisonnier, destinée à une clientèle senior historique, pour qui le séjour en montagne est de plus en plus compliqué (accès, déneigement, intendance…) Ces clients pourraient se retrouver avec les occupants à l’année, ce qui créerait des liens et de nouvelles histoires à raconter. Nous avons cette latitude d’adapter notre modèle qui n’est pas complètement figé. Dans le territoire que nous nous sommes définis il y a beaucoup de cas, d’attentes et de besoins différents, on a déjà de quoi faire ! » La commercialisation des premiers appartements démarre pour une série de logements qui sera livrée l’année prochaine à Grenoble.

Alter-native.site

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PARMI LES 71 PAYS REPRÉSENTÉS SUR LE SALON, NOMBREUSES SONT LES MARQUES QUI MÈNENT

DES ACTIONS AVEC LES STATIONS POUR REVOIR LEUR COPIE EN MATIÈRE ÉNERGÉTIQUE, ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE.

Le pôle Sport innovation se déploie sur 1100 m2 et deux niveaux.

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PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN ET CLAUDE BORRANI

AUX ORRES, LE PARI DU VIRTUEL POUR CONVERTIR À LA PRATIQUE RÉELLE DES SPORTS DE MONTAGNE

La station des Orres vient d’ouvrir un équipement « sans équivalent dans le monde », dixit le maire, Pierre Vollaire. La première pierre de son projet de station expérientielle visant à promouvoir les sports de pleine nature, reconquérir les jeunes et les publics percevant les activités de montagne comme inaccessibles ou peu attractives. Le but ultime étant de les convertir à une pratique réelle des sports de montagne grâce au virtuel. A 1650, le pôle Sport innovation se déploie sur 1100 m² et deux niveaux. Il propose aux visiteurs de ressentir des sensations fortes sans encourir de risques en ski, VTT, parapente, kayak, speedriding et speedflying par le biais de simulateurs. Les images ont été tournées dans la région par drone. Un tapis de ski incliné indoor se destine autant au débutant qu’à l’athlète de haut niveau qui peut ainsi s’entraîner, y compris hors saison, et analyser ses performances grâce à la vidéo et aux capteurs. Des équipements complémentaires d’entraînement axés sur les nouvelles glisses pourraient être installés, alors que ces disciplines seront au menu des JO 2030 dans les Alpes françaises.

Cet investissement de 5,2 M€ doit être complété par un second en 2026, estimé à 10 M€ : un pôle Avenir montagne situé à 1800. Il comprendra d’autres simulateurs sur les nouvelles glisses et tournera autour de l’image immersive en montagne, « comme dans une géode ». La station organise chaque année depuis 20 ans le forum Ocova où se dessine la montagne de demain en présentant les dernières innovations au service du développement territorial. Dans ce même esprit, le pôle Avenir montagne se veut un lieu d’information pour les jeunes et les familles sur la montagne vertueuse, intelligente et en transition grâce à la technologie et à l’intelligence artificielle.

Le saviez-vous ?

Avoriaz a mis en place une chaufferie bois de 2000 KW qui dessert le centre aquatique et plus de 400 logements. La station a aussi investi dans le financement d’une centrale micro-électrique et a opté pour une alimentation en énergie verte pour son office de tourisme, son golf et sa salle de sports indoor.

31%

C’est la proportion de logements en station classés F ou G, soit le double par rapport à l’ensemble des communes françaises.

Si l’on ajoute à cela les 37% d’étiquettes E, plus des deux tiers des logements pourraient être interdits à la location avec le durcissement de la réglementation.

Source Fnaim – novembre 2023

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Massifier la rénovation des copropriétés

Des évolutions législatives et fiscales vont toucher de plein fouet le parc immobilier des stations françaises, entre la volonté d’étendre l’interdiction des passoires thermiques aux meublés de tourisme, d’abaisser l’avantage fiscal de 71% à 30% et d’appliquer une servitude d’usage pour sanctuariser le foncier à destination des résidences principales.

Dans ce contexte, la rénovation de l’habitat touristique en station devient un levier majeur. Pour l’accélérer, il faut s’attarder en priorité sur les copropriétés ou les résidences de tourisme, le gros du parc immobilier, considère Sylvain Charlot, délégué montagne chez Atout France, pour qui la réhabilitation doit être globale et exemplaire.

Atout France, en partenariat avec la Banque des Territoires, accompagne 50 stations sur 5 ans dans la rénovation de leur parc immobilier dans le cadre d’Avenir montagnes ingénierie. Vingt-cinq stations, représentant 513 000 lits touristiques, ont été retenues lors d’une première vague, qui arrive à échéance à la fin de l’année. « Nous sommes dans l’opérationnel, le concret dans le but de massifier cette requalification. Nous faisons du cousu main. La rénovation des meublés n’est pas notre cœur de cible dans la mesure où 80% des gains énergétiques proviennent des parties communes. Il s’agit de jouer sur l’enveloppe, le système de production d’eau chaude et de chauffage, la ventilation. »

Atout France accompagne 13 copropriétés présentes dans 10 stations à travers une assistance à maîtrise d’ouvrage. Elles peuvent être très grosses, comme à Villard-de-Lans ou au Grand Tourmalet, ou plus petites, comme à PeiseyNancroix. « Sur les petits ensembles, nous testons des dispositifs comme Rénovacime, consistant à n’intervenir qu’avec des matériaux biosourcés et une préfabrication 100% bois. » Atout France développe des outils de connaissance et de caractérisation du parc, d’analyse des retombées économiques et fiscales, et des temps de retour sur investissement. Car le financement demeure le plus gros frein, d’autant plus que le législateur semble peu enclin à étendre les aides à la rénovation aux résidences secondaires... « On étudie la possibilité de faire émerger des prêts collectifs ou des tiers investisseurs. »

Carte des 32 premiers projets sélectionnés dans le cadre d’Avenir montagnes ingénierie.

Le saviez-vous ?

L’activité d’un domaine skiable représente 3% de l’empreinte carbone d’une journée de ski, quand le transport atteint 52%, les logements 21%, l’habillement, le matériel de ski et de loisirs 16% et l’alimentation 8%.

(Source : Étude sur les émissions de GES Ademe, guide sectoriel 2022)

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La Compagnie des Alpes lance son laboratoire d’idées

Pour répondre aux défis écologique, économique et social en montagne et construire un avenir durable et désirable pour les massifs et leurs habitants, la Compagnie des Alpes crée le Lab Changeons d’ère by CDA. Ce laboratoire d’idées pluridisciplinaire réunit six personnalités pour réfléchir aux évolutions des montagnes françaises dans leurs composantes sociales, économiques, environnementales, sociologiques et démographiques en vue d’agir, d’innover, de trouver des solutions. Il se compose de JeanLaurent Cassely (spécialiste des modes de vie et des questions territoriales), Sylvain Coutterand (passionné de glaciologie), Emmanuelle Duez (fondatrice d’un cabinet de conseil, observatoire du futur du travail), le syndicaliste Jean-Claude Mailly, Philippe Moati (économiste, spécialiste du commerce et de la consommation) et Clémence Perrin-Malterre (sociologue, spécialiste de la la diversification touristique des territoires de moyenne montagne et de l’évolution des pratiques professionnelles des prestataires sportifs). Ce Lab s’est réuni une première fois le 29 novembre dernier et rendra régulièrement compte de ses travaux.

GOUVERNANCE : MUTUALISATION ET COMPLÉMENTARITÉ DANS LES STATIONS DU GRÉSIVAUDAN

Depuis 2017, les stations de montagne du col de Marcieu, du Collet d’Allevard et des 7 Laux sont gérées par la communauté de communes du Grésivaudan. En 2021, les élus du Grésivaudan ont engagé un travail de refonte totale des modalités de gouvernance de ces trois sites, qui étaient jusqu’alors gérés chacun de manière différente. Depuis le 7 décembre 2022, figurent donc un unique opérateur à la tête de ces stations : la Société d’exploitation montagne et loisirs du Grésivaudan.

Le Grésivaudan mise la complémentarité de leur offre : le col de Marcieu pour un premier contact avec la montagne, Le Collet d’Allevard pour les apprentissages et Les 7 Laux pour les plus confirmés.

Ce n’est qu’un début. Les perspectives de mutualisation et de complémentarités sont multiples. La collectivité peut envisager une stratégie de transition à l’échelle du territoire à travers une approche globale et multi-thématique (domaine skiable, offres d’activités, mobilité et accès, urbanisme et services publics, hébergement touristique, environnement...). L’exploitant peut mutualiser les emplois saisonniers sur les trois sites et ainsi sécuriser les contrats. L’usager, lui, bénéficie d’une offre variée, multi-sites été comme hiver, et alternative, si la neige vient à manquer sur un des domaines.

Le saviez-vous ?

Dans le mix énergétique, un nouvel arrivant fait son entrée : l’hydrogène.

Des dameuses et des bus à hydrogène sont en expérimentation aux Grandes Rousses et à l’Alpe d’Huez.

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DEVELOPPEMENT

L’INDE CROIT AUX TRANSPORTS PAR CÂBLE

LES SYBELLES VISENT LA NEUTRALITÉ CARBONE D’ICI 2037

Parmi les actions phares mises en place, depuis 2019, 100% de l’énergie utilisée par les remontées mécaniques et les installations du domaine skiable est produite par des énergies renouvelables grâce à un contrat vert signé avec EDF. Engins de damage à moteur, conducteurs et scan sat informant précisément du manteau neigeux ont permis d’abaisser de 21% le nombre d’heures de damage. Et le domaine réussit à produire 20% de neige de culture en moins grâce aux outils numériques. « Nous avons des observatoires faune-flore. Pas un projet ne se fait sans prendre en compte la biodiversité et s’il y a un souci, on l’arrête », complète Samuel Leroux, directeur général du domaine skiable.

Lors du premier symposium sur le transport par câble qui s’est tenu à New Dehli en Février 2024, le ministre indien des transports Nitin Gadkari, a confirmé le grand intérêt de son pays pour ce modèle de mobilité. En soumettant pas moins de 350 projets à une société d’infrastructures détenue par l’état indien dans le cadre du « Parvatmala Pariyojana » -le programme national de développement des téléphériques-, l’Inde entérine le fait que le câble sera une alternative préférée et écologiquement durable aux routes conventionnelles dans les zones de montagne difficiles. Les régions telles que l’Himachal Pradesh, l’Uttarakhand, le Jammu-Cachemire et le Nord-Est, sont concernées par ces projets qui s’étaleront bien sûr sur plusieurs années et vaudront, dès cette année, la visite d’une délégation indienne sur le salon Mountain Planet.

POMA a débuté son histoire en Inde il y a 30 ans avec la télécabine de Gulmarg, et la poursuit aujourd’hui avec des projets comme Balheydunga et Peeling.

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LES SYBELLES

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RECETTE MAGIQUE ?

Le domaine skiable espagnol La Molina, confronté à un manque de neige, compte de plus en plus sur l’enneigement artificiel. Durant les trois prochaines années, cette station des Pyrénées va tester une nouvelle technique moins gourmande en ressources et capable de produire de la neige à des températures plus élevées.

Baptisé Slow laboratory et dirigé par l’Institut des sciences des matériaux de l’université de Barcelone, le projet imite un processus qui se produit dans les nuages appelé nucléation de la glace : la glace se forme dans l’atmosphère à partir de gouttes d’eau. Mais elles peuvent rester liquides y compris à des températures aussi basses que – 38°. Il y a quelques années, le scientifique Albert Verdaguer a découvert que le feldspath, un minéral, pouvait accélérer la congélation des gouttes d’eau à des températures proches de 0°. Des tests en laboratoire ont prouvé que mélangé à de l’eau, ce minéral permettait de produire de la neige à des températures supérieures de 1,5° à celles de la méthode traditionnelle, tout en réduisant les coûts énergétiques d’environ 30%. Par ailleurs, le rapport de conversion (le volume qui sort du canon à neige par rapport à la quantité d’eau qui y entre) est meilleur. Alors qu’il se situe à 75% traditionnellement, il pourrait grimper à 90%. Ce qui réduirait considérablement les pertes.

(PETITE) STATION SANS ÉNERGIE FOSSILE

Devenir une station de ski sans énergie fossile en misant sur des solutions électriques, c’est le pari de Hammarbybacken, située à Stockholm, en partenariat avec le groupe Volvo. Une chargeuse sur pneus électrique L25 et une unité de puissance PU500, un système de stockage d’énergie par batterie avec chargeur intégré, rejoignent une motoneige et une dameuse électriques dans ce domaine exploité par SkiStar. Ces équipements seront testés jusqu’à la fin de la saison afin de comprendre leur fonctionnement et de fournir des informations précieuses pour leur utilisation dans d’autres stations de ski. Le groupe Volvo avait déjà travaillé avec SkiStar l’été dernier à Sälen, pour réaliser une construction zéro émission.

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Illustration du phénomène feldspath, un minéral qui peut accélérer la congélation des gouttes d’eau à des températures proches de 0°.
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Après Climsnow, voici Clim’eau

Climsnow avait marqué un tournant dans la gestion prospective des domaines skiables, s’appuyant sur une analyse scientifique de l’enneigement, station par station, piste par piste, à diverses échéances, selon plusieurs paramètres et scénarios plus ou moins catastrophes liés au changement climatique. Cette étude, réalisée par un consortium scientifique composé de Météo France, Dianeige et Inrae, a permis d’aiguiller la stratégie des exploitants dans leurs choix d’investissements... mais aussi de justifier l’octroi ou non de subsides publics.

En 2021, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur avait commandé une étude couvrant 31 domaines skiables et 44 sites de ski alpin et nordique des Alpes du Sud. Elle cherche aujourd’hui à compléter la modélisation Climsnow par une modélisation hydrologique sous forme cartographique et commentée. Les conclusions de cette étude poussée, menée sur 14 mois et dénommée Clim’eau, devraient être connues mi-2025. L’enjeu est de connaître les impacts de la production de neige de culture, dont les besoins seront croissants, sur la ressource locale en eau et sur les milieux aquatiques associés. Impacts qui se mesurent à l’échelle d’une région, alors que l’eau de la montagne sert à la fois à l’alimentation en eau potable, à l’irrigation, à la production d’énergie et aux loisirs. Les tensions liées au partage de l’eau se sont faites particulièrement sentir lors de l’épisode de sécheresse de 2022 et les investissements qui y sont liés (projets de mégabassines ou de réserves collinaires) sont des sujets tout aussi épineux. « Il s’agit d’évaluer l’acceptabilité de ces impacts et d’orienter les dépenses publiques », ajoute Niels Ginestou, chef de service montagne et massif alpin à la Région Sud. Chaque station obtiendra sa propre cartographie de connaissance de la ressource en eau et ses évolutions en fonction de différents scénarios liés au changement climatique. « On cherche à doter les stations d’une sécurité scientifique, qu’elles sachent à différents horizons sur quel type de ressource elles vont pouvoir compter, d’ajuster leur stratégie liée à la production de neige de culture et éventuellement réaliser les bons investissements pour pallier les manques liés à la ressource en eau. Au-delà, cela permet de posséder un outil de dialogue avec les usagers sur les territoires car il s’agit d’un sujet extrêmement sensible », rapporte Niels Ginestou.

CONVERSION AUX BIOCARBURANTS

Décarboner sa flotte immédiatement, sans avoir à changer son parc et pour un coût raisonnable, c’est ce que propose Green systems automotives. Cette start-up d’Aix-en-Provence installe sur les deuxroues motorisés, véhicules de loisirs et bateaux de plaisance un boîtier permettant aux moteurs de fonctionner avec des biocarburants, sans impacter leurs performances. Ce système promet une réduction de 70% des émissions de gaz à effet de serre et une diminution du coût du carburant de 50%. Une solution pour les motoneiges, quads et véhicules d’entretien des domaines skiables. « Moins de 2% des surfaces agraires en France permettent de faire fonctionner le parc, évalué à plus de 300 000 véhicules. Le secteur se renouvelle et on travaille à l’émergence de biocarburants à partir d’algues ou de résidus de l’industrie du bois », indique le PDG, Olivier Barts.

Le saviez-vous ?

Les dameuses du domaine des Arcs-Peisey-Vallandry utilisent un carburant d’origine 100 % renouvelable, le HVO100. Sans doute un des éléments qui a fait que le domaine soit le premier en Europe à obtenir le label B Corp.

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Olivier Barts, fondateur de la start-up aixoise lors du CES Las Vegas où elle a été primée pour son boîtier convertisseur qui permet d’adapter les deux-roues au biocarburant.
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Surélever pour rénover

C’est à la fois une manière de créer des lits chauds et de rénover les passoires énergétiques. La jeune entreprise savoyarde Level Up, implantée aux Belleville, prend à sa charge la rénovation énergétique des copropriétés énergivores de montagne en contrepartie de la cession du droit à la surélévation pour construire de nouveaux logements sur leur toit. Elle se finance uniquement en commercialisant ces mètres-carrés supplémentaires. « Ce qui nous a motivés, c’est d’agir en faveur du bilan d’un séjour au ski. Après le transport, le logement est le deuxième poste émetteur de gaz à effet de serre », rappelle Grégoire Chavanel, fondateur de Level Up aux côtés de son associé, Stéphane Albrecht. Tous deux sont issus du milieu de la montagne. Cette solution permet à ces copropriétés énergivores, construites bien souvent entre les années 1960 et 1980, de disposer d’une jolie enveloppe, leur laissant un reste-à-charge résiduel, pour réaliser des travaux réglementaires d’autant plus coûteux que ces biens ne sont pas éligibles aux primes de l’Etat, réservées aux bâtiments comprenant plus de 75% de résidences principales. Les améliorations entreprises concernent l’enveloppe du bâtiment, son mode de chauffage, parfois ses menuiseries, l’isolation de sa toiture et de son plancher. Evidemment, tous les bâtiments ne peuvent pas se prêter à ce système, qui dépend de ce que prévoit le plan local d’ubanisme, de la surface disponible du toit et de la capacité de l’édifice à accueillir de nouvelles charges. « Au-delà de deux étages supplémentaires, il faut ajouter des renforts structurels, ce qui fait grimper le coût », indique le dirigeant. L’entreprise privilégie le recours au bois, plus léger et à l’empreinte carbone favorable pour construire sa surélévation. Pour que l’opération s’avère rentable pour les deux parties, Level Up doit pouvoir compter sur un prix de vente d’au-moins 6000 à 7000€ du m², ce qui peut aussi limiter son champ d’intervention.

DAMEUSES ÉLECTRIQUES : LA CDA PASSE À LA VITESSE SUPÉRIEURE

Depuis plusieurs années, la Compagnie des Alpes collabore avec CM Dupon, entreprise familiale alpine et seul fabricant français de dameuses, pour lancer plusieurs chantiers expérimentaux visant à développer une dameuse bas carbone. Des tests sur des prototypes de dameuses électriques ont été effectués à La Plagne et à Tignes : les performances en termes de consommation et d’autonomie (5h30/6 heures) se sont révélées concluantes. Le groupe a donc décidé la commande de 8 pré-séries de dameuses électriques pour une utilisation en exploitation, dont 2 pendant le cœur de la saison 2023/2024 et 6 sur l’hiver 2024-2025 sur l’ensemble de ses domaines, en commençant par Serre Chevalier. L’utilisation de ces machines ne nécessite qu’un léger aménagement des conditions de travail des dameurs. Le groupe garde pour objectif la transition à l’électrique de la totalité de son parc actuel de 140 dameuses. L’appareil permet l’économie moyenne de 80 tonnes équivalent CO2 par an par dameuse et une suppression des fluides hydrauliques.

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« La Compagnie des Alpes déploie concrètement les moyens d’atteindre son objectif net zéro carbone sans perdre de temps. En cela, nous suivons la ligne des « 10 engagements et 5 renoncements » annoncés en juin dernier en encourageant et soutenant la recherche et l’élaboration de nouvelles solutions et, lorsque ces dernières démontrent toute leur efficacité, accélérant leur mise en œuvre pour les déployer massivement sur le terrain. Par ailleurs, nous tenons à privilégier les acteurs locaux et ainsi participer à la réindustrialisation, notamment décarbonée, des territoires où nous sommes implantés. »

Dominique Thillaud, directeur général de la CDA

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Iladit

« Nous travaillons à la décarbonation complète de nos machines à l’horizon 2030. Aujourd’hui, nous avons des dameuses qui fonctionnent avec des carburants végétaux. Elles sont plus sobres en émission de CO2 mais le biocarburant reste très cher. Des innovations sont en cours sur l’électrique, l’hybride ou l’hydrogène. Il faut aller dans cette direction. Développer des dameuses zéro émission est un objectif mais il faut aussi que les infrastructures, notamment de recharge, soient mises en place dans les stations. Tout ne dépend pas de nous et cela prend du temps. Tout le monde doit échanger sur ces questions et être solidaire pour mettre en place un projet commun. »

Gilles Fournier, nouveau directeur général de Kässbohrer France

85%

Le saviez-vous ?

Dans les communes supports de domaines skiables de moyenne à grande envergure, les dotations de l’Etat ne représentent généralement que 5 à 20% des recettes de la collectivité contre 50 à 80% pour les communes ayant la même population permanente, mais pas de station de sports d’hiver.

REVÊTEMENTS ANTIDÉRAPANTS À FAIBLE IMPACT CARBONE

L’entreprise savoyarde IDM, spécialiste de la pièce détachée des infrastructures des domaines skiables, a lancé son label Ecovertis pour réduire les émissions de CO2 et favoriser l’économie circulaire. Auparavant, les bandages en caoutchouc des remontées mécaniques étaient incinérés à la fin de leur cycle de vie, au bout de cinq ans. En parallèle, les revêtements antidérapants équipant de nombreuses installations, étaient acheminés par cargo depuis l’Asie. Avec Ecovertis, les bandages ne sont plus incinérés mais revalorisés par des entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes, transformés en dalles antidérapantes Ecoverclip, composées à 75% de matière recyclée. Cette innovation permet d’éviter l’incinération de 80 tonnes de bandages et de réduire de moitié le transport de revêtements depuis l’Asie.

C’est la part des skieurs qui se rendent en station en voiture, contre 10 % en train, selon une étude commandée par l’association Protect our winter (POW). De ce constat est né POW mobility, un service de réservation de transports multimodaux porte à porte pour rallier les stations de Savoie et de Haute-Savoie. L’usager peut créer son voyage alliant bus, train, taxi, location de véhicule... et payer, via le site, en une seule fois. Pour guider son choix, il peut accéder aux émissions de CO2 générées par chaque mode de transport.

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Source Cahier de tendances du Cluster montagne / Nicolas Savelli, responsable du pôle Modes de gestion chez Stratorial
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Iladit

« Les nouvelles opérations immobilières en montagne doivent être appréhendées comme des exceptions en réponse aux besoins réels et objectivés de la destination, et qui ne peuvent pas trouver de réponse dans le parc existant. »

Sylvain Charlot, délégué montagne chez Atout France

Le revers de la médaille du tourisme 4 saisons

« Le changement climatique et l’augmentation des températures ont un effet direct sur le tourisme hivernal et estival : attractivité de la montagne comme puits de fraîcheur l’été, baisse de fréquentation des stations de ski et réduction de la durée de la saison du ski. La diversification du tourisme et le développement d’un tourisme de 4 saisons ou de stations de montagne plutôt que de stations de ski reste une des principales priorités affichées dans les pays étudiés (France, Italie, Espagne, Autriche, Roumanie, Slovénie, NDLR). Si le développement de ce tourisme à l’année offre des opportunités pour les territoires de montagne, il peut également générer des externalités négatives : développement d’activités de pleine nature dans des espaces protégés ou dans des aires qui étaient auparavant au repos pendant six mois dans l’année ou encore flux massifs de véhicules dans des zones naturelles. »

Source : Etude de l’ANCT « Regards croisés européens sur les politiques d’États membres face au changement climatique en montagne »

Balises 100% recyclées et recyclables

L’entreprise de signalétique savoyarde Sunconseil s’est engagée d’ici 2030 à ne plus utiliser de matières premières issues de matières fossiles dans sa production de signalétique de pistes ou de cheminements. Elle compte y parvenir grâce à une nouvelle matière, le Réo mat, issue des déchets plastiques post-consommation ou post-industriels sans ajout de résine. C’est un matériau qui résiste aux UV, s’imprime, s’usine facilement, résiste à l’humidité et à la chaleur jusqu’à 120 °. Il est thermoformable et hydrofuge. Les balises personnalisées grâce à des encres végétales sont 100% recyclées et recyclables. Bilan : l’équivalent de 0,5 kg de CO2 évité pour chaque balise, soit en moyenne 12,5 kg de CO2 pour une piste entière, et 57 km parcourus en voiture.

80%

C’est le pourcentage de lits touristiques en station provenant de résidences secondaires, pour la plupart en copropriété, âgées de 30 ans ou plus.

Source Cahier de tendances du Cluster montagneSylvain Charlot, délégué montagne chez Atout France

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LA SECONDE VIE DES EAUX USÉES

Aux Etats-Unis, il est possible d’utiliser les eaux usées pour produire de la neige de culture, évitant ainsi de prélever de l’eau dans le milieu naturel. Dernier exemple en date, celui de Big Sky, dans le Montana. Ses eaux usées retraitées abreuvent les enneigeurs du Yellowstone Club, une station de ski située non loin de là, et arrosent des terrains de golf voisins. Mais des opposants dénoncent l’initiative, brandissant une étude qui démontre la présence de résidus de médicaments dans les eaux retraitées. Des polluants qui pourraient avoir un impact sur la faune et la flore en aval.

FORÊTS DE MONTAGNE RÉSILIENTES EN POLOGNE

Les forêts jouent un rôle important dans le cycle de l’eau. Elles captent les précipitations, leurs sols absorbent et filtrent l’eau avant de la redistribuer dans les rivières, les nappes phréatiques et autres. Lors de fortes précipitations, les forêts retiennent l’eau tombée en excès prévenant les inondations tandis qu’en période de sécheresse, elles maintiennent un équilibre hydraulique limitant le risque d’incendie. En Pologne, la Direction des forêts publiques a conduit un projet de 2016 à 2023, pour 44 M€, dont 37 M€ financés par l’Europe, pour renforcer la capacité de stockage de l’eau des forêts de montagne face au changement climatique. Dans ce cadre, des retenues d’eau et réservoirs secs ont été construits, les zones humides protégées grâce à de petits barrages dans les fossés, des aménagements anti-érosion installés sur les routes qui ne sont plus utilisées à des fins forestières. Les infrastructures forestières ont été protégées de l’érosion hydrique excessive causée par des précipitations violentes, les installations hydrotechniques inadaptées aux eaux de crue ont été transformées ou démolies... Le tout en employant des méthodes et des matériaux respectueux de l’environnement, tout en réduisant au minimum les éléments en béton ou en acier pour favoriser la libre circulation des organismes aquatiques et l’intégration des installations dans le paysage local. Au total, le projet aurait permis de retenir 400 000 m³ d’eau supplémentaires dans les réservoirs des zones forestières ciblées, sans compter l’eau retenue dans le sol.

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Comment faire face à la surfréquentation des sites naturels ?

Victime de l’effet réseaux sociaux, le site naturel de Trolltunga (la langue du troll), en Norvège, accessible par un sentier en boucle de 22 km à travers la montagne, est passé de 1000 visiteurs en 2009 à 75 000 en 2016. Certes, ces touristes ont boosté l’économie de la région mais le site n’était pas adapté à l’accueil d’un tel flux, notamment les randonneurs inexpérimentés.

Le conseil du comté de Hordaland a rejoint le projet Interreg Ascent, mené de 2016 à 2018, aux côtés de l’Ecosse et de l’Irlande, confrontées au même problème. Diverses mesures ont été mises en œuvre pour limiter l’impact des randonneurs sur le site naturel. Des tronçons du sentier ont été restaurés : des passages souffraient d’une forte érosion due au piétinement, d’autres étaient devenus trop étroits pour accueillir autant de randonneurs, ce qui conduisait certains à s’écarter du sentier, avec des conséquences pour les écosystèmes locaux. Actions complétées par le drainage, la plantation d’espèces locales et l’aiguillage des visiteurs. Des panneaux pédagogiques ont été placés le long du sentier afin de sensibiliser les randonneurs à l’impact des déchets humains sur l’écosystème. Un abri d’urgence et des guides de montagne ont été postés sur le sentier en 2017 pour répondre à l’augmentation des accidents sur le site, atteignant 40 interventions à l’été 2016, soit une lourde charge pour les bénévoles de la Croix-Rouge locale. L’été suivant, le nombre de sauvetages est descendu à 15. Pourquoi ? Car ces guides identifient les visiteurs mal équipés ou qui commencent l’itinéraire trop tard dans la journée et leur conseillent de faire demi-tour. Des supports de communication, traduits en plusieurs langues, aident les randonneurs à préparer leur visite.

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Serre Chevalier, la pionnière, se lance dans l’économie circulaire

Après la sobriété et la production énergétiques, la station haut-alpine s’attaque à une autre facette de la transition environnementale en révisant sa politique de consommation.

Certains ont pu le prendre pour un illuminé ou pour un doux rêveur. Aujourd’hui, tout le monde guette son prochain fait d’armes. En 2017, Patrick Arnaud, directeur général de Serre Chevalier Vallée (SCV Compagnie des Alpes), lançait le défi de couvrir 30% des besoins en électricité du domaine skiable d’ici 2023, en exploitant l’éolien, le photovoltaïque et l’hydroélectrique. Partant du principe qu’une station de ski constitue un environnement très favorable à la production d’énergies renouvelables. Le challenge est relevé. Mieux, dépassé, grâce à une réduction sensible des consommations en parallèle. 85% de l’énergie produite provient de l’hydroélectricité, à travers l’installation de deux turbines, 12% de panneaux photovoltaïques et 3% de deux petites éoliennes. « Le plan initial prévoyait de placer davantage d’éoliennes mais le coût de leur mise en œuvre se révèle élevé par rapport à la production générée, et l’impact visuel est quand même présent... Mais on a implanté plus de panneaux photovoltaïques que programmé », signale M. Arnaud.

« Il faut aller chercher chaque kWh »

Dans le même temps, la station a entrepris un vaste plan de sobriété, réduisant ainsi ses consommations de 20%.

« Il faut aller dans le détail, aller chercher chaque kWh. » Un travail de fourmi qui commence par un état des lieux précis, en posant des sous-compteurs. Surprise : un tiers de l’énergie consommée provient du tertiaire. Du chauffage des cabanes, des 13 salles des machines hors gel réglées à 8°... La sensibilisation des personnels couplée à un plan d’isolation de l’ensemble des locaux, à commencer par les plus énergivores, fait son œuvre.

SCV s’attaque ensuite à la neige de culture et parvient à réduire sa production de 20%. « On passait au moins 700 000 m3 d’eau par an. Depuis 4 ans, la fourchette oscille entre 450 000 et 600 000 m3 par an d’eau selon la

météo. » Comment ? En effectuant quelques travaux de pistes l’été, en affinant ses statistiques de production piste par piste, enneigeur par enneigeur (il y en a 700). « C’est de la chirurgie », observe l’exploitant. Là encore, le management joue un grand rôle. Les services production de neige, damage et piste sont réunis au sein d’une même entité, ce qui n’était pas le cas avant : « La production de neige émanait de la somme des trois demandes ». L’an dernier, le domaine a fait l’acquisition d’un drone balayant le domaine tous les quatre jours, équipé d’un capteur LiDAR qui relève précisément les hauteurs de neige de chaque piste. L’outil objective les faits, pointe les endroits dotés de grosses réserves de neige pour pouvoir mieux les répartir. « L’an prochain, on pense pouvoir automatiser la production de neige de culture à partir des relevés effectués par drone grâce à l’intelligence artificielle », annonce le directeur général.

Il songe aussi à calculer la quantité de neige produite pour tenir les tout derniers jours. « Notre devise, c’est : il vaut mieux s’adapter que lutter. » S’adapter, c’est anticiper le changement climatique et dimensionner les futurs équipements en conséquence. Ainsi, la nouvelle télécabine du Pontillas arrive-t-elle à un endroit qui pourrait devenir un front de neige d’altitude à l’avenir, permettant de réduire le recours à la neige de culture.

« Encore 10 ou 15% d’économies possibles » L’abaissement de la vitesse des remontées mécaniques lorsque l’affluence le permet porte ses fruits. « Passer de 5 à 4 m/s signifie un temps de trajet rallongé d’une minute globalement, c’est quasi imperceptible pour l’usager, mais 20% de consommation en moins, c’est bel et bien tangible pour nous. » En termes de production, SCV estime ne plus avoir beaucoup de marges de manœuvre, seulement encore quelques toits à équiper. En termes de sobriété, Patrick Arnaud table sur 10 ou 15% d’économies possibles,

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PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN

Serre Chevalier adapte ses investissements au changement climatique. La nouvelle télécabine du Pontillas arrive à un endroit qui pourrait devenir un front de neige d’altitude à l’avenir.

en jouant sur la neige de culture et le tertiaire.

« On a fait ce qu’on a dit et on en est extrêmement fiers. Mon équipe partage les mêmes valeurs. »

Réparer, réemployer, n’acheter que le strict nécessaire Et maintenant ? Une nouvelle aventure se profile. SCV s’attaque à une autre dimension de la transition environnementale en se lançant dans une démarche d’économie circulaire pour préserver la ressource naturelle. Consommer le moins de matières premières possible, n’acheter que le strict nécessaire, réparer, réemployer car « recycler est déjà un échec ». Du bon sens, en somme. Même si ça coûte autant, voire plus cher. Même si ça demande plus d’efforts.

Cette politique est déjà menée depuis plusieurs années à Serre Chevalier, mais va être accélérée et déployée à plus large échelle, en s’entourant des compétences d’une entreprise spécialisée et de l’association de développement de l’économie circulaire SoluCir. En 2019, le renouvellement du télésiège de Cibouït a été assuré par la réutilisation de l’ancien télésiège de l’Eychauda, rétrofité pour l’occasion. De même que beaucoup d’éléments constituant l’ancienne télécabine du Pontillas ont été conservés en vue d’être réutilisés : la tôle pour les cabanes, les poutres de l’architecture métallique pour les dalles béton...

Les dameuses, elles aussi, sont rétrofitées depuis longtemps, en changeant uniquement les pièces défectueuses.

« Il faut aller dans le détail, aller chercher chaque kWh. »

« Cet été, au lieu de jeter tous les jalons qui n’étaient plus en état, on n’a jeté que ceux qui étaient cassés, les autres ont été repeints. On en était arrivé à un point où il était plus simple de les racheter que de les repeindre », décrypte Patrick Arnaud.

Comme pour la mise en place du plan de sobriété énergétique, la SCV est en train d’analyser précisément ce qu’elle achète en quantité chaque année avant d’instaurer une stratégie d’achat. Comment s’assurer d’un taux de rotation moins important ? En demandant aux salariés de prendre plus soin du matériel, en achetant français ou européen, plus cher et plus solide, réparable aussi. « Le prix devient un facteur accessoire dans l’achat alors qu’il tendait à être l’argument principal. »

Un sacré chantier qui sera scruté de près par les autres stations. Et il y a fort à parier qu’elles s’en inspireront.

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THIBAUT BLAIS THIBAUT BLAIS
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L’ANMSM crée une plateforme de bonnes pratiques

Chaque station, à son niveau, contribue à construire une montagne plus durable.

Pierre Vollaire, maire des Orres (Hautes Alpes) et président de la commission Cimes durables de l’ANMSM, revient sur trois exemples parmi tant d’autres en matière de mobilité, de gestion des déchets et de l’énergie.

L’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), à travers sa commission Cimes durables, vient de mettre en place sur son site internet une plateforme de bonnes pratiques recensant les actions des stations en matière de développement durable. Le but : inspirer les autres pour accélérer la transition.

Moins de navettes à Courchevel

A l’issue de son schéma de déplacements et mobilités, analysant les besoins et comportements des saisonniers, vacanciers et habitants, la commune de Courchevel (Savoie) a décidé de financer des liaisons de transport par câble en période hivernale. Les horaires d’ouverture des remontées mécaniques menant du pied au haut de la station sont donc élargis, fonctionnant de 7h45 à 23h30. Il en résulte moins de véhicules sur les routes, moins d’émission de gaz à effet de serre et un temps de trajet réduit à six minutes pour rallier 1300 à 1850. 140 000 passages ont été enregistrés dont 90% concentrés sur les créneaux 7h45-8h45 et 16h45-19h45, soit une économie de 2000 navettes de 70 personnes.

CHIFFRES CLES

2000 navettes de 70 personnes

C’est le gain observé par Courchevel suite à la mise en place de son schéma de déplacements et mobilités.

Fini les skis jetés à Chamrousse

Si la pratique du recyclage du matériel de ski est désormais étendue à tous les massifs, la station de Chamrousse (Isère) s’est révélée précurseur en la matière. Une fois par an, l’entreprise savoyarde Tri-Vallées vient récupérer le matériel usagé des loueurs de skis pour les valoriser par la suite. Chacun paie en fonction de la quantité confiée, soit 1 € par paire de skis et chaussures et 30 centimes pour les casques, répondant à l’obligation légale de financer l’évacuation de ses déchets. Chamrousse s’est associée à la commune voisine de Prapoutel pour mutualiser le coût de transport. La municipalité coordonne l’opération et assume le coût de l’animation. Au plan national, l’ANMSM travaille avec la filière de recyclage Ecologic : 42 points de collecte ont été instaurés dont 35 dans les Alpes, 5 dans les Pyrénées, 1 dans le Massif central et 1 dans le Jura. Ils sont ouverts aux particuliers, clubs, collectivités et professionnels. En 2022, Ecologic a collecté 40 tonnes à titre expérimental et 165 t en 2023. A l’échelle de la vallée de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, sur la saison 2022-2023, 2,9 t ont été récupérées sur les stations des Orres, Crévoux et Réallon. Une dizaine de paires de skis et une vingtaine de paires de chaussures ont pu être collectées pour être revendues en ressourcerie. Le reste est parti au recyclage, soit 2,81 t. La démarche sera renouvelée cet hiver.

CHIFFRES CLES

42 points de collecte ont été instaurés par la filière de recyclage Ecologic, dont 35 dans les Alpes, 5 dans les Pyrénées, 1 dans le Massif central et 1 dans le Jura.

165 tonnes de matériel ont ainsi été collectés en 2023.

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TRANSITION
PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN

En hiver, les remontées mécaniques de Courchevel fonctionnent sur une plage horaire élargie pour abaisser le nombre de véhicules sur les routes.

L’intelligence artificielle investit Les Orres

Pierre Vollaire a fait de la station des Orres un laboratoire en matière de transition économique et énergétique et organise chaque année le forum Ocova où sont détaillées les dernières innovations pour améliorer la gestion territoriale en montagne. Ces innovations, la commune les expérimente elle-même. Ainsi, a-t-elle mis en œuvre un système de maîtrise de l’énergie, à l’aide de capteurs et de données, pour obtenir des informations sur la consommation des remontées mécaniques et des bâtiments, les abaissant de 20%. Un chiffre qui se monte à un gain de 50% au niveau de l’éclairage public.

La gestion de la ressource en eau par Véolia se trouve elle aussi optimisée grâce à l’implantation de 750 compteurs intelligents. Et les différents acteurs travaillant pour le compte de la commune (Semlore, Territoire d’énergie 05, Gaz et électricité de Grenoble...) vont pouvoir échanger leurs données grâce à l’entreprise Atos dans le but d’abaisser encore les consommations et d’utiliser l’énergie en circuit court. D’ici la fin de l’année,

grâce à l’installation d’une centrale hydroélectrique, la commune va produire plus de 4 GWh par an, soit l’équivalent de l’ensemble de la consommation de la Semlore, la société des remontées mécaniques, qui gère aussi la patinoire, l’office de tourisme et le cinéma. A horizon 2026, en recouvrant un parking d’une ombrière photovoltaïque, un demi GWh supplémentaire par an sera produit.

CHIFFRES CLES 20%

C’est le pourcentage économisé par la station des Orres sur la consommation d’énergie liée aux remontées mécaniques et aux bâtiments suite à l’installation de capteurs intelligents. Un chiffre qui atteint 50% de gain au niveau de l’éclairage public.

750 compteurs intelligents participeront désormais à une gestion optimisée de la ressource en eau e la station par Veolia.

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Pierre Vollaire, maire des Orres, est président de la commission Cimes durables de l’ANMSM.

La montagne décarbonnée en marche…

Alors que la mobilité contribue à plus de la moitié des émissions de CO2 en montagne, de jeunes entreprises s’emparent du sujet pour proposer des solutions de voyage moins carbonées. 3 exemples à suivre…

ANTIDOTS, ANTI CARBONE

Grégory Guzzo, directeur associé d’Antidots, affirme sa «volonté de changer les usages». Avec son offre MaaS (Mobility as a Service), l‘entreprise de solutions numériques propose aux acteurs locaux du tourisme son moteur de recherche d’itinéraires. Dans chaque résultat, le trajet le moins carboné est présenté en premier et l’empreinte carbone est clairement mentionnée. Le vacancier réserve l’intégralité de son itinéraire avec un seul panier, un seul compte et un seul paiement. En 2024, déjà 20 destinations offrent ce service en ligne et N’PY (8 domaines skiables dans les Pyrénées) fait partie des dernières stations à l’adopter. La plateforme avait 100000 utilisateurs en février 2024. Aujourd’hui, 60 % de ses utilisateurs optent pour la solution train et bus.

TOUT DOUX AVEC MOLLOW

Toujours dans le domaine clé des transports, la plateforme de destinations Mollow propose des itinéraires décarbonés pour atteindre 40 stations en France et dans les pays frontaliers. Sa co-fondatrice, Alisée Pierrot, explique que la plateforme propose des solutions clé en main pour l’ensemble du séjour. Mollow met en avant des logements éco-responsables (avec des hébergeurs comme GreenGo), des activités diversifiées (et pas uniquement avec des remontées mécaniques), ou encore un calendrier 4 saisons pour répartir les flux de visiteurs. 50.000 utilisateurs ont recours à la plateforme chaque mois.

Hip hip hip Hourrail

elle adit

« La décarbonation, c’est vouloir panser la conséquence de nos actes plutôt que d’en soigner la cause.

Mélisse Carcassonne, société Ecocline

Nouveau média 100% voyage bas carbone, Hourrail est aussi une plateforme qui préfigure ce changement qu’on voit poindre dans l’univers du tourisme. Comme son nom l’indique, la jeune pousse née en 2023 démontre les possibilités du train, « en rendant le voyage bas carbone sexy et enthousiasmant », dit son fondateur, Benjamin Matinie. « Grâce à notre plateforme et de nombreux contenus diffusés sur les réseaux sociaux, nous souhaitons faciliter l’organisation de vos voyages sans avion, tout en faisant la promotion de nouveaux imaginaires compatibles avec les limites planétaires. »

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PAR DELPHINE BERTAUX TRANSITION

Axess Intelligence Unlimited Possibilites

Tout vendre, n‘importe où et n‘importe quand Bienvenue sur notre nouvelle plateforme offrant d’innombrables connexions vers tous les systèmes existants – Axess Intelligence. La transformation numérique de l’industrie évolue, et Axess aussi. De fournisseur de matériel et de logiciels à concepteur de solutions globales centrées sur les logiciels, notre objectif aujourd’hui est de fournir à nos clients et à nos marchés une plateforme de commerce, de marketing et de prestations de services la plus flexible et la plus configurable possible. teamaxess.com

Interview

Philippe Matheron, commissaire de massif, et Nicolas Gouvernel, commissaire adjoint

« Il faut concevoir des récits de développement les plus partagés possibles »

Le Comité de massif des Alpes accompagne la transition économique et environnementale des stations pour leur « fabriquer un avenir joyeux ». Tout en servant de garde-fou...

Qu’est-ce que le Comité de massif et à quoi sert-il ?

Philippe Matheron : « Nous avons plusieurs casquettes, en tant que service de l’Etat, secrétaire du Comité de massif*, représentant de l’Agence nationale de cohésion des territoires. Nous remplissons un rôle d’accompagnement autour des discussions relatives à l’avenir du territoire, de production de documents réglementaires, d’instruction de finances publiques dédiées aux politiques de montagne et nous sommes aussi aux côtés du préfet coordonnateur de massif. C’est la seule administration multi-casquette positionnée à cet échelon interrégional, collaborant avec des acteurs politiques, techniques, associatifs, évitant ainsi de partir dans des pratiques trop hétérogènes. Cela amène aussi de l’argent en plus aux territoires, sur des opérations d’investissement, de fonctionnement, d’ingénierie. Notre outil de travail pluriannuel avec les Régions, la Convention de massif des Alpes, permet de ramener de l’argent supplémentaire ou de flécher des crédits régionaux sur la transition climatique et économique, avec le plan de relance montagne venu compléter ces financements. Nous avons réussi à mobiliser 250 M€ d’argent public consacrés à ces sujets de montagne. »

Toutes les stations ne sont pas logées à la même enseigne en matière de transition...

PM : « Des stations ont été créées exprès pour accueillir massivement des skieurs sept semaines par an, comme Tignes ou Val Thorens. Elles essaient de développer l’été, mais c’est moins évident. On peut se questionner sur leur évolution, mais ce n’est pas un sujet immédiat car elles n’auront pas de difficulté d’enneigement dans 20 ou 30 ans. Nous sommes plutôt au chevet des stationsvillages situées entre 1000 et 1500 m d’altitude, dans les pré-Alpes, couvertes par les parcs naturels régionaux qui ont une stratégie de développement avec un plan d’action raisonné. Ces territoires sont capables de trouver des solutions. Ce sont les premiers à vivre les impacts climatiques. Conserver l’activité ski leur coûte de plus en

plus cher. Sans le ski, ces sites pourraient malgré tout rester touristiques quelle que soit la saison grâce à un panel d’activités qui s’est largement enrichi. Il y aura encore une attractivité pour ces sites car il y a un renouvellement de clientèle.

Ce sont des villages en bordure de grandes agglomérations, où des gens viendront de plus en plus souvent avec le réchauffement climatique. Il y a aussi la strate des stations plus grosses, entre 2000 et 2500 m d’altitude, avec des bases arrières en vallée, comme Moûtiers et Bourg-Saint-Maurice. Aujourd’hui, on travaille le lien entre les vallées et ces stations. Il s’agit de laisser la station fonctionner en se diversifiant toute saison et anticiper pour qu’il y ait davantage de salariés à l’année et d’activités moins dépendantes de la neige. Il existe une créativité un peu folle en la matière. »

« Certaines stations sont presque suréquipées »

C’est-à-dire ?

PM : « Certaines stations sont presque suréquipées. Nous sommes là pour responsabiliser les élus, ne pas s’engouffrer dans ces offres de diversification, mais les adapter à l’environnement et à la clientèle. Ces équipements peuvent parfois dénaturer le paysage, faisant fuir les touristes par la même occasion. Ils coûtent cher, et peuvent très bien ne plus fonctionner au bout de quelques saisons, constituant alors une verrue. Il faut une étude de marché. De l’argent public est en jeu. »

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PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN Philippe Matheron et Nicolas Gouvernel.

Nicolas Gouvernel : « Parmi le programme de diversification touristique que l’on déploie depuis 2007, figurent la préservation et la valorisation du patrimoine culturel alpin, dont sa mise en tourisme. Par exemple, le patrimoine baroque des Savoie, ou militaire... qui peuvent servir de base à des escape games ou itinérances ludiques, aussi intéressants qu’une descente en luge ou en tyrolienne. »

Que demandent les usagers de la montagne aujourd’hui ?

PH : « Pour la première fois depuis longtemps, les enquêtes clientèle concernant les réservations hivernales montrent que seuls 70% des vacanciers viennent pour skier. Certains visent une station familiale, d’autres une station très sportive... Il faut essayer de travailler ces stratégies de distinction qui vont faire que progressivement certains vont disparaître tandis que d’autres vont monter en puissance. C’est cette période-là qu’on est en train de vivre et qui va durer entre 10 et 20 ans. Des petites stations ont fermé du jour au lendemain pour des raisons financières, et n’ont pas eu le temps de fabriquer leur transition. On veut éviter la multiplication de ces fermetures brutales. »

Comment fait-on quand on est une station qui n’a plus d’avenir dans le ski ?

NG : « Il faut chercher des relais de compensation. Il y a toutes les autres activités touristiques possibles restant parfois dans le cadre de la neige. Les centres de vacances sont déjà dans la résilience et proposent des activités aux enfants même quand il n’y a pas de neige. Il ne faut pas non plus oublier l’histoire économique du massif, les activités agropastorales et sylvicoles, la relocalisation industrielle, ou l’économie tournant autour du télétravail. Il va falloir réactiver tous ces leviers, là où les territoires vivaient quasiment d’une mono-activité.

La diversification économique permet de conserver les jeunes sur le territoire. Tant qu’on restera dans un modèle touristique intégral, les emplois seront de mauvaise qualité, saisonniers, précaires et les jeunes qui auront fait des études n’auront d’autre alternative que d’aller dans les métropoles. »

« Certains seront perdants, d’autres gagnants »

Personne n’a trouvé de solution miracle pour remplacer le ski...

PM : « Nous sommes sur le terrain pour amener une réflexion objective et trouver une solution. Derrière, se cachent des réalités économiques, une histoire, une culture, une responsabilité de l’Etat, qui a créé le Plan neige pour répondre à la déprise rurale des hautes vallées et générer de la richesse. Face au changement climatique, ce modèle a atteint ses limites dans beaucoup d’endroits. L’intelligence collective doit permettre d’identifier où et dans quelles conditions le modèle ski est encore viable, et où il n’est plus raisonnable écologiquement, économiquement et socialement. Il faut trouver des solutions adaptées au contexte à instaurer collectivement pour fabriquer un avenir joyeux, sans générer d’exode de la population et de perte d’emplois. »

Comment envisagez-vous cette démarche ?

PM : « Cela passera par une acceptation des collectivités, de la population, des socioprofessionnels et chacun devra participer à l’avenir de son bassin de vie, qui sera probablement très différent d’un territoire à l’autre, n’ayant pas la même culture, la même histoire, les mêmes ressources, ni la même sociologie. Face à ces situations, on peut avoir des postures politiques trop radicales, dans le déni, ou au contraire très engagées pour mener ce mouvement. Il y a ce besoin d’objectiver les conditions de ces transitions pour fabriquer des récits de développement les plus partagés possibles. Ces transitions ne seront pas neutres. Certains seront gagnants, d’autres perdants et il faudra qu’ils assument grâce à une solidarité globale à l’échelle de la vallée. »

NG : « C’est ce qu’on observe en termes de gouvernance. Beaucoup de stations connaissent une décroissance du ski alpin. Certaines passent à un modèle associatif, comme à Saint-Hilaire-du-Touvet, qui n’ouvre que quand il y a de la neige. Les stations de moyenne montagne impactées par le réchauffement peuvent passer sous pavillon intercommunal, comme aux 7 Laux et au Collet d’Allevard, dans une logique de mutualisation et de solidarité avec la vallée, partageant ainsi les responsabilités, les choix et les difficultés financières quand il y en a. Dans le Vercors drômois, des stations se sont réunies à l’échelle départementale. »

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TRANSITION

TRANSITION

« Monétiser la valeur nature pour la protéger »

Selon vous, à quoi ressembleront les stations demain ?

« La Compagnie des Alpes ne se décrit plus comme opératrice de domaines skiables mais de resorts de montagne. Elle mise sur un accueil toute l’année de gens qui viennent pratiquer la montagne en multi-activités, et tâche de le faire le plus proprement possible. Elle a la puissance financière pour et sait qu’au sein des domaines qu’elle exploite elle aura de la neige très longtemps encore et de bonnes chances de rentabiliser son modèle d’ici là, avec une demande nationale et internationale très forte. D’autres stations, a contrario, s’orienteront vers la différenciation, le slow tourisme, sans proposer d’équipement à impact paysager. Certaines conserveront 10 / 20% de recettes liées au tourisme. Un environnement protégé sera de plus en plus source de recettes. Aujourd’hui, un fonds donne de l’argent aux communes

qui sont au cœur d’un parc national ou régional avec l’obligation de préserver leur nature. Monétiser la valeur nature pour la protéger, ça n’existait pas avant : les maires étaient obligés de fabriquer du tourisme à tout prix pour générer de la ressource financière et fiscale. On leur dit aujourd’hui d’arrêter et on leur donne de l’argent pour compenser et préserver leur espace. C’est une très bonne évolution des politiques publiques. Demain, en solidarité territoriale, il devra y avoir aussi ces vases communicants entre ceux qui ont la ressource économique et ceux qui ont la ressource naturelle. Ce sont encore des mécanismes qui n’existent pas assez. »

*Le Comité de massif se compose de 77 membres élus pour 6 ans et répartis en 4 collèges : des élus locaux, des parlementaires, des acteurs économiques, des organismes ou associations en lien avec le développement durable. Ce comité remplit beaucoup de missions, parmi lesquelles l’élaboration du schéma interrégional du massif des Alpes et le plan d’adaptation au changement climatique.

Le Comité de massif est au chevet des stations-villages, les premières impactées par le changement climatique, comme ici les AillonsMargeriaz, dans le massif des Bauges.

MOUNTAIN PLANET 2024 60 LES AILLONS-MARGÉRIAZ

FOCUS

CONCRÈTEMENT LE FOND AVENIR MONTAGNE C’EST :

Favoriser la diversification de l’offre touristique et la conquête de nouvelles clientèles

82 OPÉRATIONS SOUTENUES,

74 M€ D’INVESTISSEMENTS AU TOTAL POUR 18M€ DE COFINANCEMENTS DE L’ÉTAT.

Les Exemples : tyrolienne de Super Sauze, base de loisirs de Selonnet, aire de jeux aquatique de Colmarsles-Alpes, pôle expérientiel des Orres, via ferrata de Saint-Ours, luge 4 saisons de Gréolières-les-Neiges, tiers-lieux touristiques des Grandes Roches, requalification du stade de biathlon Raphaël Poiré, requalification du musée de l’ours des cavernes, rénovation de la salle panoramique de la piste de bobsleigh de La Plagne, réaménagement de la Prairie de la rencontre en Matheysine.

ACCÉLÉRER LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE DES ACTIVITÉS

TOURISTIQUES DE MONTAGNE

CHIFFRES CLES

41 opérations soutenues,

68 M€ d’investissements au total dont

13 M€ de cofinancements de l’État.

Les Exemples : réaménagement paysager du col de l’Izoard, renaturation de pistes à Isola, requalification des accès à l’espace naturel sensible de la Molière-Sornin, passerelle himalayenne du sentier Au fil de la Bourne, maison mutualisée du PNR Chartreuse et de l’office de tourisme

Cœur de Chartreuse, restauration du sentier d’accès au Charmant Som, modernisation du funiculaire de Bourg-Saint-Maurice, requalification des sentiers mémoriels du plateau des Glières.

DYNAMISER L’IMMOBILIER DE LOISIR ET ENRAYER LA FORMATION DE LITS FROIDS

CHIFFRES CLES

24 opérations soutenues,

30 M€ d’investissements au total pour

7 M€ de cofinancement de l’État.

Les Exemples : reconstruction du refuge du Lac du Pavé, rénovation des thermes de Montbrun-les-Bains, rénovation de l’immeuble Le Fioc hébergeant des saisonniers aux Deux-Alpes, rénovation du centre de vacances Le Vercors.

Ces crédits d’Etat ont été abondés par les Régions Aura et Paca.

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LES CHIFFRES

JEUX OLYMPIQUES  D’HIVER CAP VERS 2030

PAR VÉRONIQUE PILON

Depuis Novembre 2023, la France est la seule candidate en lice pour accueillir les JO d’hiver en 2030. Le CIO n’a retenu que le dossier français, écartant les candidatures Suisse et Suédoise qui se sont vues rafler la mise en moins de 6 mois par une équipe efficace et déterminée unissant les régions Auvergne Rhône Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur. Une consécration qui reste à confirmer, puisque le projet entre dans une phase de « dialogue ciblé », signifiant que la candidature de la France est seule en finale, avant une attribution officielle des Jeux à l’été 2024. Après Chamonix, Grenoble et Albertville, rien ne semble vouloir freiner l’élan sportif qui mènera vers les Alpes françaises en 2030, avec la volonté d’organiser les premiers jeux d’hiver de demain, sobres et responsables sur les plans écologique et économique.

JEUX D’HIVER 2030

PRINCIPES DIRECTEURS ET POINTS FORTS

I. Les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver au cœur des Alpes françaises, trait d’union entre deux territoires. Les deux Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur disposent d’atouts indéniables : les domaines skiables parmi les plus beaux et les plus vastes du monde, une culture sportive profondément ancrée, une densité et une qualité d’équipements inégalées.

II. Des savoir-faire complémentaires et des garanties fortes. C’est la première fois en France que deux régions

David Lappartient (Président du CNOSF), Marie-Amélie Le Fur (Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français) et Laurent Wauquiez (Président du Conseil régional d’AuRA) lors de la présentation de la candidature des Alpes pour les Jeux d’hiver 2030.

se mobilisent pour une même candidature afin d’optimiser les coûts, l’efficacité et l’impact environnemental et d’offrir une expérience unique aux athlètes et aux spectateurs.

III. L’organisation de Jeux sûrs, sobres et responsables. 95% des sites prévus pour les Jeux de 2030 existent déjà, héritage notamment des Jeux d’Albertville 92. Un atout de taille pour la candidature des Alpes Françaises qui mise sur un événement écologiquement responsable ! La réutilisation d’infrastructures modernes et existantes, qu’elles soient sportives, touristiques ou de transports, permettra de limiter les constructions nouvelles mais aussi les coûts, conformément à la volonté que « les Jeux financent les Jeux », avec un objectif de faire assurer leur financement essentiellement par des recettes de nature privée (partenaires, billetterie, etc.)

IV. Une approche novatrice dans la dynamique des Jeux de Paris 2024, avec un héritage durable pour le plus grand nombre. Certaines infrastructures ou aménagements devront être réalisés, mais toujours dans l’optique d’organiser des Jeux durables, laissant un héritage pérenne et utile au territoire.

V. Des Jeux responsables intégrant les enjeux de réchauffement climatique et accélérant l’évolution des territoires et des sports de montagne. Ces Jeux représentent une formidable opportunité pour accélérer la transition vers une montagne plus durable, avec la volonté d’initier un certain nombre de transformations profondes.

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EVENEMENT

4 PÔLES GÉOGRAPHIQUES

TERRE DE JEUX

La France a accueilli à 3 reprises les Jeux Olympiques d’hiver Chamonix (1924), Grenoble (1968) et Albertville (1992) Ainsi que 3 éditions des Jeux Olympiques d’été dont ceux à venir de Paris 2024, après ceux de 1900 et 1924 qui s’étaient déjà tenus à Paris.

• Pôle Savoie : ski alpin (olympique et paralympique), saut à ski, combiné nordique, bobsleigh, skeleton et luge

• Pôle Briançonnais : ski freestyle (olympique et paralympique), snow-board cross (olympique), para banked slalom

• Pôle Haute-Savoie : biathlon (olympique et paralympique) et ski de fond (olympique et paralympique)

• Pôle Nice Côte d’Azur : hockey sur glace (olympique et paralympique), patinage artistique, short track, curling (olympique et paralympique), ski & snowboard cross (olympique).

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JO D’ALBERTVILLE, 32 ANS APRÈS…

3 QUESTIONS À…

Ludovic Bertagnolo,

Directeur Maison du Tourisme du Pays d’Albertville et de la Maison des Jeux Olympiques d’Albertville et de la Savoie

Quel héritage ont laissé les JO d’Albertville ?

Les JO représentent un marqueur extrêmement fort de notre territoire. La notoriété mondiale acquise grâce aux XVIème Jeux Olympiques d’Hiver a permis de dynamiser l’industrie touristique de façon considérable, notamment au niveau des stations savoyardes, permettant ainsi de rentrer dans un cercle vertueux couplant augmentation de la fréquentation et évolution positive des retombées économiques induites. Les infrastructures des JO de 1992 sont toujours debout, entretenues et améliorées et les services sont entrés dans le quotidien des habitants.Les olympiades ont également permis à la ville d’Albertville de se désenclaver et de gagner 20 à 25 ans de développement, que ce soit sur les plans de l’aménagement du territoire, des transports, des télécommunications ou des équipements, en particulier sportifs. Concrètement, Albertville propose des équipements et services que l’on retrouve plutôt dans une ville de 50 000 habitants alors que la ville en compte à peine 20 000 aujourd’hui.

Les Jeux d’Albertville, un modèle inspirant ?

Nous avons reçu à plusieurs reprises des délégations étrangères, notamment asiatiques, qui viennent voir comment nos infrastructures ont évolué. L’organisation des Jeux de 92 a été exemplaire quant à la réflexion sur la pérennité des équipements, destinés dès le départ à promouvoir l’activité sportive auprès des locaux et des visiteurs, à favoriser l’émergence de sportifs, à dynamiser le territoire. C’est clairement ce qui s’est passé avec la Halle Olympique, qui après deux phases de rénovation/extension accueille aujourd’hui des spectacles, des événements d’affaires et sportifs de très grande ampleur. La piste de bobsleigh de la Plagne et le tremplin de Courchevel vivent aussi très bien et seront réutilisées lors des JO de 2030.

Les JO d’hiver 2030, un nouvel élan ?

C’est bien comme cela que c’est pressenti, la réputation des destinations des Alpes n’est plus à faire, mais quoiqu’il en soit, accueillir les JO c’est fantastique, c’est un élan incroyable pour le développement des territoires. Dans la candidature des Alpes, la notion de durabilité est au premier plan. Ces JO sont envisagés comme un moteur pour développer la mobilité douce et la durabilité au sens large, qui est un vrai enjeu sur nos territoires de montagne.

La Halle Olympique d’Albertville : infrastructures sportives et culturelles

La réputation

des Alpes n’est plus à faire, mais accueillir les JO est toujours un élan puissant pour le développement des territoires et une occasion d’en valoriser l’identité.

ALBERTVILLE

1992

EN CHIFFRES

Président : Michel Barnier

Co-président : Jean-Claude Killy

2 milliards de téléspectateurs

1 801 athlètes issus de 64 nations 57 épreuves - 3 épreuves font leur entrée : Ski acrobatique, patinage de vitesse sur piste courte et biathlon féminin

France : 7ème rang des nations représentées avec 9 médailles, dont 3 d’or (Edgar Grospiron en ski de bosses, Fabrice Guy en combiné nordique et le relais féminin de biathlon), 5 d’argent (Sylvain Guillaume en combiné nordique), Les Duchesnay en patinage artistique, Franck Piccard et Carole Merle en ski alpin, Olivier Allamand en ski de bosses, 1 de bronze, Florence Masnada en ski alpin.

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MANON GALIBERT
EVENEMENT FLASHBACK

C’est transformer son expérience pour innover AIMER LE FUTUR

Colas

Retrouvez les acteurs du développement économique de la montagne Grenoble Alpes au salon Moutain Planet, stand N° 702.

#pionnier
Guilbaut Champion du monde de ski de bosses Co-inventeur de l’Activebase GRENOBLE ALPES Chamrousse Grenoble Alpes janv. 2024 Atelier Duo www.atelierduo-studio.com Crédit photo : Tristan Lebeschu

Jeux Paralympiques 2030 Tremplin vers plus d’accessibilité

« Pour les sports paralympiques d’hiver, ces Jeux constitueraient une nouvelle étape fondamentale dans leur développement, aujourd’hui encore embryonnaire. Pour les stations des Alpes, ils seraient une formidable incitation à ouvrir plus encore leurs activités à tous les publics et à renforcer l’accessibilité. »

Marie-Amélie Le Fur, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français

LE POINT DE VUE DE

Christian Fémy

Directeur des Sports d’hiver à la Fédération Française Handisport

« Je vois tout ce qu’apportent les jeux de Paris 2024 dans le domaine de l’accessibilité, et j’espère qu’avec les Jeux de 2030 ça donnera encore un élan supplémentaire, surtout sur l’accueil dans les centres de ski. Nous avons des besoins et il y a de gros manques. Dans le cadre des JO, bien sûr tout sera organisé et aménagé sur les sites concernés, mais ce que l’on espère c’est que les stations autour prendront conscience qu’elles doivent assimiler l’accueil des publics en situation de handicap. Il y a déjà eu beaucoup d’évolution dans ce sens, mais dans le cadre des jeux cela devrait éveiller encore plus les consciences envers ce public.

Le handicap ne se compose pas uniquement de gens en fauteuil, il ne faut pas perdre de vue qu’il inclut les handicaps moins visibles, comme les déficients visuels ou les amputés, mais aussi d’autres types de public comme les personnes obèses. Il faut élargir la notion de handicap et je suis persuadé que la prise de conscience avec les Jeux inclura toutes ces personnes, dont nous tiendrons compte dans les équipements, l’organisation, les remontées mécaniques, l’accompagnement.

Les jeux vont également susciter des envies, faire naître de nouvelles vocations, c’est sûr ! Ce qui nous manque beaucoup ce sont des clubs structurés, notamment à cause du niveau de compétences et d’exigence que demande la pratique. Je n’attends pas que ce soit uniquement les clubs handisport, mais tout l’environnement, les clubs, les stations, les écoles de ski qui s’impliquent dans le développement de la pratique. Il faut que la prise en compte des handicaps devienne plus naturelle, qu’elle tombe sous le sens ! »

« Ce qui manque beaucoup au handisport d’hiver, ce sont des clubs structurés, notamment à cause du niveau de compétences et d’exigence que demande la pratique. »

HANDISPORT ET SPORT ADAPTÉ QUELLE DIFFÉRENCE ?

Le handisport est destiné aux personnes en situation de handicap moteur ou sensoriel (visuel ou auditif). La Fédération Française Handisport accompagne ces sportifs dans 28 sports différents au niveau national, dont 15 qui figurent au programme des Jeux Paralympiques. Pour les Jeux d’Hiver les sports représentés sont le ski de fond, le biathlon, le curling, le hockey sur glace, le ski alpin et le snowboard. Selon les disciplines et les handicaps, plusieurs podiums sont organisés. En ski par exemple, il y a trois podiums pour les skieurs assis, les skieurs debout, les skieurs déficients visuels, la performance de chaque compétiteur étant pondérée par un coefficient dépendant de sa catégorie de handicap. Le sport adapté est destiné aux personnes en situation de handicap mental et/ou psychique. Il souffre d’un fort déficit de représentation et de reconnaissance, ce qui explique entre autres, pourquoi le grand public tend à associer handicap uniquement avec handisport. Pourtant la FFSA compte aujourd’hui plus de 65 000 licenciés, ce qui fait d’elle la plus importante fédération de sportifs en situation de handicap en France. Niveau olympique, seuls 3 sports adaptés sont représentés aux Jeux d’été : l’athlétisme, la natation et le tennis de table.

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MÉNÉTRIER
LILIAN
EVENEMENT

INTERVIEW

Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

« Ces JO, c’est la possibilité de montrer le nouveau visage de la montagne de demain »

Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, s’est battu pour l’obtention de ces JO d’hiver 2030 dans les Alpes françaises.

Pourquoi cette candidature aux JO d’hiver 2030 ?

« C’est un projet qui me trottait depuis longtemps dans la tête. On a tous des émotions qui sont liées aux Jeux d’Albertville. Certains étaient bénévoles, d’autres étaient spectateurs, d’autres sportifs. Ce sont des souvenirs assez magiques. Pour 2030, tout le monde me disait : ʺOn ne va jamais y arriver, ce n’est pas possible, ça ne passera pas. Il y a les Américains, les Japonais, les Canadiens, les Suédois, puis les Suisses…ʺ Malgré tout, ça me démangeait. Les Jeux d’Albertville ont été extraordinaires dans le développement de notre territoire. Je considérais que notre devoir était de transmettre à notre tour. Et puis on doit aussi défendre notre montagne ! Il y a eu une percée. Les planètes se sont alignées : les Japonais n’étant plus en lice, les Canadiens n’étant pas là, Salt Lake City reportant. On s’est dit : on fonce ! »

Vous voulez organiser les premiers JO durables. Comment cela se traduira-t-il dans les faits ?

« Notre premier axe, c’est effectivement d’offrir des Jeux durables. On va, par exemple, créer des ascenseurs valléens qui éviteront le trafic de voitures. On va également développer du matériel hydrogène, zéro émission de CO2. On veut travailler aussi sur l’isolation thermique… C’est la possibilité de montrer le nouveau visage de la montagne de demain. Ça, c’est aussi ce qui nous intéresse.

Le deuxième axe, c’est de proposer des Jeux sobres ; et d’ailleurs, lorsque qu’on parle de 1,5 milliard d’euros, ce n’est pas 1,5 milliard d’argent public. L’objectif est que les Jeux paient les Jeux. L’avantage de bénéficier de tous les investissements de 1992, c’est que nous allons limiter les grandes infrastructures. Par exemple, une piste de bob, c’est 160 M€ ! Nous, nous l’avons déjà. »

Quel sera l’héritage de ces Jeux, en termes d’infrastructures, et en quoi peuvent-ils concourir à la transition de ces territoires de montagne ?

« La candidature des Alpes françaises est pensée de manière durable. Douze des treize infrastructures construites dans le cadre des Jeux d’Albertville sont aujourd’hui encore utilisables. Elles seront réutilisées pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030. Les Alpes françaises disposent également d’un réseau de transports décarbonés, avec un continuum entre le ferroviaire et les transports en commun. Ces mobilités seront privilégiées pendant l’événement. Aussi, ces Jeux sont une formidable opportunité pour accélérer la transition vers une montagne plus durable, avec une possibilité d’initier un certain nombre de transformations, à l’instar de la transition énergétique des dameuses afin qu’elles fonctionnent à l’hydrogène. Ces objectifs sont aussi ambitieux que nécessaires. Animés par cette logique de proposer des Jeux plus durables, le choix de Jeux sobres s’est imposé. La réutilisation d’infrastructures modernes et existantes, qu’elles soient sportives, touristiques ou de transports, permet, tout à la fois, de limiter les constructions nouvelles et donc, par voie de conséquence, de limiter les coûts, conformément à la volonté que les Jeux financent les Jeux. Au regard de cette volonté d’organiser des Jeux durables, les aménagements nécessaires devront permettre de répondre à un besoin exprimé par les habitants de ces bassins de vie afin que l’héritage de ces Jeux soit utile au territoire. »

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EVENEMENT
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN
RÉGION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

QUELS SERONT LES MÉTIERS DE LA MONTAGNE DANS 10 ANS ?

Un décor idyllique, un cadre sain et paisible, une multitude d’activités… Sur le papier, la montagne a tout pour faire encore rêver. Mais aujourd’hui, attirer et surtout garder des talents est souvent un challenge pour les acteurs de la montagne. En pleine mutation, le modèle doit s’adapter à l’arrivée de la génération Z, l’omniprésence du digital, les nouvelles façons de consommer le tourisme, ainsi qu’aux bouleversements écologiques et sociologiques. Décodage.

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ENQUÊTE PAR VÉRONIQUE PILON

GÉNÉRATION Z : WE WANT YOU !

La « GenZ », c’est-à-dire les jeunes nés après 1995 représentera environ la moitié de l’effectif des entreprises en 2025. Face au travail, comment se caractérise cette génération ? Lors d’une table ronde sur « La nouvelle génération et le rapport au travail » de l’événement « Sharing for the future » en janvier, Emmanuel Abord de Chatillon, Professeur de Management des Ressources Humaines à Grenoble IAE listait les a priori : « Les jeunes ne veulent plus s’engager », « Ils veulent consacrer du temps à des causes importantes », « Ils n’acceptent pas la hiérarchie… » Perception ou réalité ?

• IDÉES REÇUES

« Je suis contre le principe des générations, en particulier dans l’entreprise », poursuivait le professeur Abord de Chatillon. « Pour moi ce sont des lieux communs qui nient la progressivité, sont basés sur un management biaisé et l’idée du « c’était mieux avant ». C’est notre modèle qui a évolué. Aujourd’hui tout est précaire, on le perçoit différemment. »

Phénomène d’époque ou de génération, il n’empêche que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ont une personnalité bien affirmée dont il faut plutôt tirer profit.

Lors de cette même table ronde, Géraldine Bonin, Responsable RH chez GL Events, rebondissait sur le sujet : « Les jeunes ont plein d’idées, le côté précaire et l’inconnu ne leur font pas peur. Ils apportent leur agilité, leur polyvalence. Pour autant, ils ne sont pas fermés à un cadre, un process, un accompagnement. »

GÉNÉRATION COVID

Nico Didry, Maître de conférences et EnseignantChercheur responsable du Master SEST constate que les étudiants sont conscients du rythme différent qu’imposent les métiers du tourisme, mais ne sont pas prêts à tous les sacrifices. « Leurs priorités sont différentes, la part de vie perso est très importante. Le Covid les a impactés, en termes de fatigue, d’anxiété, mais aussi de projets de vie. Ils n’ont pas pu faire ce qu’ils voulaient, partir à l’étranger… Ils sont moins pressés de trouver un travail, quelquefois ils prennent une pause après leurs études. »

• LA BONNE POSTURE

Ecoute, dialogue et flexibilité sont essentiels pour attirer ces jeunes talents. « Les nouvelles générations c’est essentiel de les écouter. Après, on voit ce qu’on peut faire », constate Aymerick Bonnot, fondateur d’Ascenso, cabinet de recrutement spécialisé montagne. « On peut faire bouger les lignes ! On essaye encore d’embaucher des gens qui rentrent dans les cases, mais le changement va s’imposer. » Il ajoute : « Il faut aller chercher surtout ceux qui ne postulent pas et comprendre pourquoi. »

« On peut faire bouger les lignes ! »

Aymerick Bonnot, fondateur d’Ascenso

JOB DATING

MOUNTAIN PLANET INNOVE

EN INTÉGRANT À SON PROGRAMME

UN JOB DATING. RENDEZ-VOUS

LE JEUDI 18 AVRIL, DE 12H À 17H.

MOUNTAIN PLANET 2024 69 DR
ENQUÊTE
Table Ronde lors de la journée d’échanges « Sharing for the Future animée par Gwenaëlle Valentin du Cluster Montagne, avec Emmanuel Abord de Chatillon, Géraldine Bonin et Fabrice Bouttet
70 KYLE-JOHNSON

La marque employeur : opération séduction

En montagne, l’attractivité des postes est parfois ternie par les questions d’hébergement et de saisonnalité, mais aussi par une méconnaissance de la richesse et la diversité des métiers.

• STORYTELLING

Pour Aymerick Bonnot, dirigeant d’Ascenso, il y a un changement majeur dans le recrutement en montagne. « On ne peut plus adapter les postes en fonction des locaux. Aujourd’hui il y a beaucoup trop de spécialisations, il faut aller chercher les gens là où ils sont. Côté attractivité, il y a la problématique de temporalité saisonnière, donc il y a un vrai sujet sur l’histoire que l’on propose aux saisonniers. Pour les permanents, c’est encore plus complexe parce qu’il faut venir s’installer sur le territoire et les prix sont parfois inaccessibles. On leur propose un projet de vie de famille sur place alors que le foncier ne le permet pas. Pour le recrutement c’est très complexe. »

Fabrice Boutet, Directeur Général de SATA Group, s’exprimait lors de la table ronde de « Sharing for the future » concernant le rapport au travail des jeunes générations : « Au début de ma carrière, on disait merci à l’entreprise de nous avoir engagés, aujourd’hui on dit merci au collaborateur de nous avoir rejoints. Notre travail c’est de développer des territoires de montagne, que ça devienne un projet à long terme pour nos collaborateurs. Mais comment leur vendre ce rêve ? On vend un projet de vie, y compris hors saison, avec de la profondeur, mais également une vision d’évolution. On vend nos engagements, comme le développement durable, les logements, les salaires, on travaille sur tout cela également. Sur les 1100 employés nous avons 750 saisonniers, l’enjeu c’est de les fidéliser, d’avoir un lien permanant avec eux. »

« Nous avons un sacré enjeu de valorisation de nos métiers. » constate Gwenaëlle Valentin, Responsable adhérents-partenaires/emploi-formation au sein du Cluster Montagne. « Les problèmes de recrutement sont exacerbés parce que le public et notamment les jeunes ne connaissent pas forcément les filières de l’aménagement touristique de la montagne. C’est pour cela que la dernière demie journée du salon Mountain Planet est consacrée à l’emploi, pour informer et créer un lien. »

Nous avons un sacré enjeu de valorisation de nos métiers.

Gwenaëlle Valentin, Cluster Montagne

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PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE PILON
ENQUÊTE

ENQUÊTE

Demain, de nouveaux métiers en montagne ?

Evolution des technologies, nouvelles formes de tourisme, changement climatique, le monde de la montagne bouge et ses métiers avec. La ligne de conduite ?

Se remettre en cause, s’adapter, innover. De nouveaux métiers se profilent, ou c’est plutôt les profils existants qui se réinventent.

• Un monde en constante évolution Interrogé sur les « nouveaux métiers de la montagne », Laurent Reynaud, Délégué Général, Domaines Skiables de France précise : « Les nouvelles formes de tourisme amènent tout d’abord une évolution des métiers, que ce soit en raison des attentes de la clientèle, des produits qu’on leur propose ou pour des questions internes, comme l’évolution des technologies et des méthodes. Il y a des métiers qui apparaissent en lien avec les nouvelles offres touristiques. Nous venons justement de signer un accord de méthode avec les syndicats salariés de la branche des remontées mécaniques pour enrichir la classification des métiers dans notre convention collective. On y trouvera notamment des métiers comme conducteur d’engins de loisir, superviseur, animateur pour les espaces ludiques… Le VTT, qui n’était pas dans notre convention, y fait son entrée. Le fait d’entrer dans l’annuaire de la branche implique tout un processus de qualification et de professionnalisation qui lui-même est en perpétuelle évolution. »

« Aujourd’hui en montagne, on demande beaucoup plus de polyvalence, au-delà des métiers c’est souvent la fiche de poste qui évolue, qui se diversifie. On fait en sorte que le poste puisse être adapté aux différentes situations, au manque de neige par exemple. » , poursuit Aymerick Bonnot, dirigeant d’Ascenso.

• Un travail d’équipe

« Nous sommes en constante adaptation avec un conseil de perfectionnement qui se réunit une fois par an et dans lequel il y a des acteurs de la filière. C’est la moindre des choses pour une formation professionnalisante », avance Nico Didry, responsable du Master SEST (Stratégies Economiques du Sport et du Tourisme).

Gwenaëlle Valentin confirme : « dans le Cluster Montagne, nous cherchons à renforcer le lien avec les universités et écoles, nous interrogeons les dirigeants sur leurs besoins en ressources humaines et faisons le lien pour créer une passerelle. Ce n’est pas toujours là-dessus que les Cluster se valorisent, mais tout part de là ! »

Les nouvelles formes de tourisme amènent tout d’abord une évolution des métiers

Laurent Reynaud, Délégué Général, Domaines Skiables de France

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THÉO MEUZARD & ROMAIN LAURENT

Incontournable numérique

Même si les « métiers d’avenir » en montagne ne sont pas clairement définis, tous les acteurs sont unanimes sur un point : le numérique s’invite dans tous les métiers et en fait surgir de nouveaux.

«La digitalisation est partout aujourd’hui, constate Laurent Reynaud des DSF. L’opérateur des remontées mécaniques a des outils digitaux qu’il a développé lui-même ou adapté pour faire du reporting. La maintenance a toujours été notre métier, mais c’est une nouvelle façon d’opérer, avec de nouveaux outils. »

Aymerick Bonnot, dirigeant d’Ascenso, confirme :

« Chaque poste va de plus en plus vers le numérique et demande de monter en compétences là-dedans. On parle aussi beaucoup de data, qui amène de nouveaux métiers. Dans certaines organisations comme les Offices de Tourisme il y a eu beaucoup d’évolutions au niveau des postes dans le digital. Là où avant, une seule personne s’occupait d’internet, maintenant il y a un digital marketeur, un webmaster, un community manager... Il y a de plus en plus de spécialisations dans le numérique. »

« Les métiers au sein du Cluster Montagne sont nombreux. », explique Gwenaëlle Valentin, « Au dernier recensement nous étions à 140 métiers différents. Dire quels seront ces métiers dans 10 ans, c’est assez compliqué. Ce que j’ai pu valider c’est que les compétences dont nous allons avoir le plus besoin sont liées au développement informatique, à l’intelligence artificielle, aux applications, au contrôle préventif non destructif, à l’interprétation des données, à la sécurité des employés, avec des pilotes de drones par exemple. Sur la partie enjeux, en montagne comme ailleurs la data est partout et sera au cœur de beaucoup de nouveaux métiers avec des postes comme data analyst ou data scientist… »

La data est partout et sera au cœur de beaucoup de nouveaux métiers
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IGOR-OMILAEV
ENQUÊTE

ENQUÊTE

En quête de sens

Même si elle ne date pas d’hier, la notion de RSE est aujourd’hui sur le devant de la scène. Les entreprises y accordent de plus en plus de moyens matériels et humains et le font savoir !

Les aspects humains et environnementaux font désormais partie intégrante de l’image de l’entreprise.

La RSE est le critère qui a le plus progressé depuis 2 ans pour une majorité des élèves et diplômés d’écoles d’ingénieur (58%).

61% des étudiants et jeunes diplômés veulent exercer un métier qui a du sens pour eux-mêmes, pour la société et pour le bien commun.

(Sondage Toluna Harris interactive mené auprès de plus 10.000 étudiants et jeunes diplômés pour l’Etudiant et Epoka.)

• Comme une évidence

« La volonté de donner du sens à son poste, ce n’est pas récent, ça fait un moment que l’on constate le phénomène. », précise Nico Didry. « Par contre, sur l’aspect écologique, nous avons intégré depuis 5 ans la réflexion sur les enjeux environnementaux dans tous les cours de manière transversale. La nouvelle étape de cette année a été de créer un cours RSE. Quel que soit le poste que les étudiants occuperont, ces sujets seront là. »

« Aujourd’hui il y a un besoin de sobriété, besoin que l’on s’est d’abord imposés à nous-mêmes à travers des éco-engagements mis en place en 2020 pour la totalité des exploitants de remontées mécaniques en France. La rareté, ou plutôt la moins grande abondance, le prix, ou les deux, poussent à avoir une gestion optimisée et vertueuse, à innover pour trouver de nouvelles solutions. Cela nous oblige à faire évoluer nos métiers. », ajoute Laurent Reynaud, des Domaines Skiables de France,

A Courchevel nous avons recruté quelqu’un qui va s’occuper spécifiquement de la faune et la flore, ça c’est nouveau. Aymerick Bonnot, dirigeant d’Ascenso.

• Façonner le monde de demain

« A Courchevel nous avons recruté quelqu’un qui va s’occuper spécifiquement de la faune et la flore, ça c’est nouveau. Ils bougent pour aller plus loin sur l’aspect environnemental, avec des postes sur l’énergie, la gestion des bâtiments, le logement des saisonniers, c’est du concret ! », partage Aymerick Bonnot, dirigeant d’Ascenso.

« La mouvance des plateformes collaboratives est bien là. Pour ce qui est du domaine environnemental, les expertises liées à ce domaine seront de plus en plus demandées en montagne, même si ce ne sont pas forcément des nouveaux métiers.» conclut Gwenaëlle Valentin du Cluster Montagne.

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ACCÉLÉRER

VOS PROJETS INNOVANTS

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LA MONTEE EN FLECHE DES ASCENSEURS VALLEENS

PAR VÉRONIQUE PILON

Qu’on l’appelle télécabine, téléporté, téléphérique ou funiculaire... chacun de ces équipements destinés au transport de personnes et de marchandises entre la vallée et la station en altitude est désormais promu sous le nom d’ascenseur valléen.

Crémaillère Express (Poma) permet de relier la ville de Bagnères-de-Luchon jusqu’au plateau de Superbagnères, en moins de 8 minutes.

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Dans une vidéo créée pour les 40 ans du Salon Mountain Planet, Pierre Montaz, fondateur de Montaz Montino, déclarait à propos de l’essor des stations de ski dans les années 70 : « L’état a décidé de désenclaver

toutes les communes de montagne par la route, ce qui a permis aux gens dans tous ces villages de partir plus facilement, mais si à l’époque on avait désenclavé nos villages par téléphérique, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, le jour, la nuit, ça marchait ! Et ça aurait coûté beaucoup moins cher que la route ! ». Le temps lui donne raison, puisqu’aujourd’hui les projets de liaison par câble sont en plein essor. Des projets ingénieux et vertueux qui réinventent la mobilité et répondent aux enjeux de demain, même si la réglementation et le financement qui les accompagnent représentent parfois un défi.

Plus vite, plus haut, plus loin, mais aussi plus vert et plus malin, la terminologie « ascenseur valléen » englobe parfois l’ascenseur par câble, le funiculaire, la télécabine, ou le téléphérique. « Le nom est un peu galvaudé, déclare Xavier Gallot Lavallée, PDG de MND. Ca dépend ce que l’on veut y mettre. C’est un mix entre de l’urbain et du touristique, dont les modèles sont en train de se définir. » »

Le groupe POMA décrit les ascenseurs valléens comme « Des appareils en interconnection avec les transports de la vallée, qui donnent accès à la montagne de façon rapide, facile et ludique et peuvent répondre à d’autres enjeux tels que les trajets quotidiens des locaux, des saisonniers ou encore le transport de matériel.»

Même si le « concept » fait des émules, le modèle ne date pas d’hier. « Le funiculaire Arcs Express existe depuis plus de 20 ans, tout comme la télécabine de Brides-les-Bains, construite pour les JO de 1992. Il y a aussi quelques ascenseurs valléens dans les Pyrénées qui fonctionnent depuis des années et qui sont absolument pertinents. » précise Fabien Felli, Président de POMA.

Un mix entre de l’urbain et du touristique, dont les modèles sont en train de se définir
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3D d’ascenseur valléen par
Concept
Poma.

Remplacer la voiture mais aussi créer des liens qui n’existent pas aujourd’hui.

Le projet du Valléen à Saint-Gervais au départ du Fayet. Son emplacement, près de la gare, redonnera de l’intérêt immobilier à ce coin de la ville.

DANS L’AIR DU TEMPS

Quelle que soit leur forme, les ascenseurs valléens sont des solutions de mobilité vertueuse qui répondent aux enjeux de la montagne de demain. Pour 3 raisons essentielles :

• EN FAISANT LE LIEN ENTRE LES STATIONS ET LA PLAINE, ILS FONT VIVRE TOUT UN ECOSYSTEME A L’ANNEE.

A Saint-Gervais, deux projets de ce type seront mis en circulation dès le début de l’été : un transvalléen et un ascenseur par câble, projets qui se complètent pour servir locaux, touristes ou curistes. « Nous allons créer une mobilité. L’idée est de remplacer le plus possible la voiture mais aussi de tisser des liens qui n’existent pas aujourd’hui, et ceci sans polluer. » déclare Jean-Marc Peillex, Maire de Saint-Gervais.

« Il est intéressant de voir ce que ce type de projet apporte. », poursuit Fabien Felli. « Ce lien permet la création de nouvelles activités et hébergements dans la vallée, d’enrichir les communes du haut et du bas, de favoriser la mobilité des journaliers comme des saisonniers et des touristes. C’est une dynamique positive pour tout le monde ! Par exemple, le Skyvall qui relie le village de Loudenvielle et la station de Peyragudes a engendré la création d’un centre de balnéothérapie qui fonctionne à plein régime.»

• ILS PERMETTENT DE DESENGORGER LES ROUTES D’ACCES AUX STATIONS ET OFFRENT UNE TRANSITION

VERS UNE MOBILITE PLUS DOUCE ET MULTIMODALE

Rappelons que les transports sont la première cause de pollution liée aux sports d’hiver, avec plus de 50% des émissions de CO2 d’une station. Même si le nombre de voitures « remplacées » par le transport par câble n’est pas toujours facile à chiffrer, puisqu’une nouvelle mobilité est créée et de nouveaux usagers avec, l’idée est quand même de bousculer les habitudes et d’arriver à convertir un maximum d’automobilistes. « Demain, on pourra partir de Londres, Paris ou Bruxelles et arriver « skis aux pieds » à SaintGervais sans prendre de voiture, grâce à un réseau de navettes viendra compléter le valléen.» poursuit M.Peillex.

• UNE MONTAGNE QUI VIT A L’ANNEE

Conception, implantation, formats d’usage… les valléens sont pensés pour un partage des usages et dynamisent les territoires. Conçus pour un mode d’utilisation proche des modèles urbains, ils servent les acteurs locaux comme les vacanciers, renforçant l’attractivité de la montagne en toutes saisons.

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POMA.
FOCUS

DES PROJETS PARFOIS CONTESTÉS

Ces modes de transport par câble peuvent rencontrer des réticences, voire des résistances…

« Il faut distinguer transport par câble urbain et transports valléens, qui rencontrent des accueils différents. », précise Xavier Gallot-Lavallée.

« Le câble urbain se heurte au même type d’oppositions que pour la mise en place d’un tramway par exemple, c’est-à-dire le bruit, la servitude, le paysage, les accès… Pour le transport valléen, l’implantation est souvent moins problématique. Il est destiné à desservir une station de ski dans laquelle il y a d’autres remontées mécaniques que les gens sont accoutumés à voir dans leur paysage, ils sont habitués à utiliser ce type de transport. » Pourtant, même en montagne, les projets suscitent parfois des levées de boucliers.

« Certaines personnes sont inquiètes, notamment à cause des câbles qui passent à côté de chez eux, je les comprends. A Saint-Gervais nous avons été conciliants, nous avons écouté toutes les remarques pour en tenir compte le mieux possible. Par exemple, nous avons supprimé des pylônes et élevé la ligne à 33 mètres, ce qui veut dire que les nuisances sonores et visuelles seront beaucoup moins importantes qu’avec le projet initial. Il y a également toute une nouvelle technologie anti-bruit qui a été mise en place avec Poma, qui sera une première en France. On a poussé loin ce que l’on pouvait pousser ! » explique Jean-Marc Peillex.

Au départ du village d’Allemond, la télécabine Eau d’Olle Express (MND) amène skieurs et piétons à la station d’Oz-enOisans et pour ceux qui le souhaitent ensuite, à l’Alpe d’Huez en 8 minutes contre 20 aujourd’hui par la route.

En rouge le tracé de la télécabine de l’Olympe, construite en 1990 en vue des J.O D’Albertville. Depuis, elle assure la jonction entre Brides-Les-Bains et Méribel-Centre en desservant également de petits hameaux intermédiaires. Elle sert de liaison entre la vallée et la station, pour les skieurs et les piétons, en bref l’un des premiers ascenseurs valléens.

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UN MODÈLE D’AVENIR QUI RESTE À DÉFINIR

Les projets de type transvalléen, selon leur forme, leur trajet, leur fonction, dépendent de compétences différentes. Pas toujours simple de s’y retrouver et de jongler avec les différentes réglementations. Jean-Marc Peillex décrit bien la complexité du paysage juridique. « Chez nous, le valléen comprend deux tronçons, mais juridiquement c’est uniquement celui du bas qui est un transport public dépendant de la région et doit fonctionner en permanence. Le tronçon du haut, par contre, est un « ascenseur touristique », une télécabine qui tourne pendant la saison, comme on en a dans toutes les stations. Parallèlement, « l’ascenseur des thermes » a été construit comme un ascenseur incliné qui dépend non pas de la réglementation des remontées mécaniques, comme les funiculaires, mais de celle des ascenseurs qui est plus souple. »

Le modèle économique de la réalisation de ces transports est souvent déficitaire, et se heurte à des pourparlers entre différentes parties prenantes.

« Les projets sont en augmentation avec une vraie volonté des pouvoirs publics locaux, départementaux et régionaux qui souhaitent développer la mobilité douce. », poursuit Xavier Gallot-Lavallée. « Mais ce n’est pas toujours simple. Il y a beaucoup d’aides aux investissements pour les financer mais les discussions portent sur les coûts d’exploitation, disputés entre le transport public et le transport public à vocation

touristique… Plusieurs projets n’ont pas vu le jour alors qu’ils étaient lancés, faute de trouver des accords pour le financement de l’exploitation. Il y a de plus en plus de demandes, les projets vont fleurir, mais en France on n’a pas encore le modèle économique miracle. Il n’y a pas de raison que nous n’arrivions pas à trouver des accords pour continuer à développer ce type d’installation qui a tout son sens d’un point de vue économique ou écologique. »

« Il y a un équilibre à trouver entre l’exploitant et la collectivité, sur ces projets de liens on se rend compte que c’est gagnant pour toutes les communes, en bas ou en haut. On parle bien d’un accès station qui bénéficie à un large public, pas uniquement aux touristes mais aussi aux locaux, aux saisonniers. C’est un modèle économique de type urbain, donc un fonctionnement public, qui peut être différent selon le type d’exploitant de la station (DSP, privé, régie, SEM). Il n’y a pas une réponse, mais plusieurs qui s’adaptent en fonction des acteurs du territoire et du nombre de communes impactées. Chaque projet a sa pertinence, son modèle économique et sa règle de financement. » précise Fabien Felli.

En France on n’a pas encore trouvé le modèle économique miracle
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Inauguration de l’ascenseur des thermes avec Jena-Marc Peillex.

INDE

PREMIER SYMPOSIUM SUR LE TRANSPORT PAR CÂBLE

Le premier symposium indien sur le transport par câble s’est tenu à New Dehli en Février 2024. Selon le site du SI Magazine (SeilBahnen International), le câble urbain est une tendance très forte dans le pays, puisqu’environ 350 projets ont été soumis à l’étude par une société d’infrastructures détenue par l’état indien. Le but de cette manifestation était de réunir des acteurs dans le domaine, de la conception à la réalisation des projets.

Durant ce symposium, le ministre indien des transports Nitin Gadkari a mis l’accent sur le « Made in India » et déclaré que le transport par câble jouerait un rôle significatif dans la croissance de l’économie indienne en développant des solutions de transport public sûres, économiques et écologiques.

De nombreux experts ont pris la parole lors de tables rondes sur des sujets tels que les modes de transport économiques, la sécurité, et le développement de partenariats public-privé en Inde.

En comparaison avec les projets réalisés dans les Alpes, la mise en œuvre de ces “transvalléens” présente de nombreux défis en Inde. D’un côté, ils sont destinés à fournir l’accès à des sites religieux comme des temples construits en haut des montagnes ou des tombeaux cachés dans des grottes, mais sans dénaturer ces sites. D’un autre côté les projets se heurtent à des restrictions comme les interdictions de passer au-dessus d’installations militaires.

« Ces restrictions nous empêchent parfois de procéder à des analyses de terrain à l’aide de drones, nous obligeant à faire des études directement sur le terrain pour certains tronçons. Un autre défi est de dégager le terrain pour le passage de la ligne. Le département des forêts indiennes est très strict sur les autorisations et la législation à cet égard est encore floue. » expliquait à SI Magazine Stephan Salzmann, CEO de Salzmann Ingenieure.

Le câble urbain est une tendance très forte en Inde :
350 projets ont ainsi été soumis à l’étude par une société d’infrastructures détenue par l’état indien.
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Le ministre indien des transports, Nitin Gadkari.

Des projets remar-cables !

POMA

FUNICULAIRE ARCS EXPRESS

Emblème de la vallée depuis plus de 30 ans, l’Arcs Express, le funiculaire de Bourg-Saint-Maurice est l’un des premiers ascenseurs valléens des Alpes, il a été rénové en 2019. Pionner du voyage multimodal, il offre aux skieurs et usagers quotidiens une liaison directe entre le domaine skiable des Arcs et le réseau ferroviaire en 7 minutes.

ASCENSEUR DES THERMES DE SAINT-GERVAIS

Reliant le parc thermal au bourg de Saint-Gervais, cet ascenseur incliné est l’un des seuls au monde fonctionnant avec les eaux usées de la commune. Mise en service mi-2024.

TÉLÉCABINE SKYVALL

La télécabine Skyvall relie le village de Loudenvielle et la station de ski de Peyragudes. Dès l’été 2020, elle a renforcé l’attractivité 4 saisons de cette belle vallée des Pyrénées et contribuer à dynamiser et enrichir le territoire.

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Ascenseur des Thermes Saint Gervais

MND

TÉLÉCABINE DE L’ESPIAUBE

Véritable lieu de rencontre entre le pied des pistes, le Col du Portet et le sommet de la Tourette, cette télécabine 10 places fonctionne hiver comme été.

Projet réalisé avec la société Bartholet Maschinenbau AG

L’ASCENSEUR INCLINÉ D’OZ-EN-OISANS : LIAISON CLÉ POUR LE CŒUR DE LA STATION

Cet appareil inauguré en 2022 constitue le dernier maillon de l’ascenseur valléen qui assure la liaison entre le village d’Allemond et le centre, répondant aux enjeux des mobilités douces sur ce territoire de montagne.

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FOCUS

Retenues collinaires

Elles font débat en France, mais pas partout !

Alors, bien ou pas bien de vouloir contenir de l’eau artificiellement en montagne ?

PAR VÉRONIQUE PILON

En février 2023, lors de sa visite au salon de l’agriculture, Emmanuel Macron déclarait que la France devait « continuer à mettre en place les structures partout sur le territoire pour les rétentions collinaires. » En montagne, ces retenues font débat car elles sont associées à la fabrication de neige de culture et au modèle « tout ski ». Pourtant, même si leur rôle premier est de produire de l’or blanc, leur construction est de plus en plus contrôlée et l’innovation pour de nouveaux usages se développe, y compris dans la perspective d’une diversification du tourisme.

On ne joue plus avec l’eau !

Sur le sujet délicat du changement climatique et de son incidence sur la disponibilité en eau, l’opinion s’emballe.

« Ce qui crée des tensions c’est la question de l’eau, le pétrole de demain. », constate Michaël Tessard, Directeur SPL Domaines Skiables des Saisies. « Ces ouvrages sont assimilés au « business de la neige », et le public est méfiant, mais le sujet est méconnu. Ce que représente une retenue en termes de stockage n’est rien à côté du remplissage des piscines par exemple. »

« Quand on parle de prélèvement, que ce soit pour refroidir une centrale nucléaire, turbiner de l’eau dans un barrage ou produire de la neige de culture, ce ne sont pas des consommations réelles puisque l’eau est restituée aux milieux naturels. » souligne Laurent Reynaud, Délégué Général des Domaines Skiables de France.

Pourquoi prélever et stocker ?

« Nous avons des fenêtres étroites pour la production de neige et avons besoin d’un volume d’eau très conséquent à l’instant T. En prélèvement direct, dans une rivière par exemple, nous ne pourrions pas avoir les mêmes débits instantanés. Aujourd’hui, la règle c’est qu’en 100 heures de fonctionnement nous devons produire la totalité de la neige de culture pour la saison. »

Michaël Tessard, Directeur SPL Domaines Skiables des Saisies.

PARTAGE DES EAUX

• L’AGRICULTURE

70% des domaines skiables sont pâturés

Une vache consomme 100 litres d’eau par jour

L’eau des retenues est propre à la consommation pour les animaux

« Bien sûr, la retenue d’eau est construite avant tout pour produire de la neige. », poursuit Mickael Tessard. « Mais c’est du bon sens de chercher à l’exploiter pour d’autres usages. Aux Saisies, sur nos 4 retenues, 3 sont partagées avec les agriculteurs. Nous sommes allés plus loin en 2021 en installant une pompe de relevage avec une cuve au sommet de la montagne, qui sert l’hiver pour les toilettes publiques et l’été pour les agriculteurs, y compris ceux qui sont au-dessus.»

Léna Durbecker, chargée de mission Alpages à la Société d’Economie Alpestre, dont le rôle est de de pérenniser l’activité pastorale et d’accompagner les projets des agriculteurs, explique qu’en 2021 la SEA a travaillé avec Domaines Skiables de France en Haute-Savoie sur un modèle de convention pour encadrer le partage de l’eau stockée dans les retenues collinaires. « C’est important qu’il y ait des échanges entre les exploitants des domaines skiables, les agriculteurs et la commune, plus on réfléchit en amont et plus le partage se fait en bonne intelligence, avec une partie technique adaptée. Ces retenues c’est ultra-pertinent qu’elles soient utilisées par les agriculteurs, surtout qu’ils utilisent une partie infime de l’eau pendant l’été. »

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• UNE EXTENSION DES USAGES

Aujourd’hui les retenues sont parfois conçues pour des activités estivales, comme la pêche ou encore la baignade avec activités de loisirs, comme c’est le cas pour celle de Praz-sur-Arly, inaugurée la saison dernière. D’autres usages peuvent être liés à la sécurité incendie ou même à l’eau potable avec des équipements spécifiques.

Demain, innover pour optimiser ?

Lauréate Innovation du Cluster Montagne, STEPSol, spécialisée dans le stockage d’énergie, étudie en lien étroit avec les nivoculteurs le déploiement de microSTEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) en réutilisant les retenues collinaires. Le principe est de relier deux bassins de différentes altitudes en ajoutant une unité de pompage/turbinage, au bon dimensionnement. « Dans les stations, quasi tous les équipements sont déjà là et sont utilisés seulement 2 mois par an. Notre innovation permet de leur donner un second usage énergétique et durable. » explique Didier PierratAgostini, président de STEPSol. La solution est en phase d’étude de potentiel aux Arcs, aux Saisies et dans d’autres stations et prête à être déployée à Villard de Lans. stepsol-energy.com

UN ENCADREMENT TRÈS STRICT

Selon Laurent Reynaud, « On ne peut pas raisonner simplement en disant qu’il faut prélever moins, mais le faire intelligemment. La solution passe par la régulation. Ce que nous faisons n’est pas sauvage, mais sous le contrôle de la police de l’eau, avec des autorisations de prélèvement délivrées par les Comités départementaux. »

Qu’en est-il de l’impact environnemental ?

« Nous n’avons jamais le certitude qu’un projet aboutira. Avant de construire une retenue nous faisons réaliser une étude d’impact et si la biodiversité est menacée, le projet est recalé. De la même façon, l’ouvrage ne pourra pas être construit s’il n’y a pas la capacité de le remplir ! L’Etat impose de travailler des variantes d’implantation, mais dans tous les cas, nous essayons de placer la retenue dans un lieu qui est naturellement fait pour, afin d’éviter d’avoir à dénaturer la montagne. » explique Michaël Tessard.

Aujourd’hui le sujet est sensible et les projets très encadrés. Les parties prenantes cherchent des solutions pour optimiser les ouvrages. Rappelons qu’en moyenne sur les pistes la neige est à 10% fabriquée et à 90% naturelle. Ce qui est sûr, c’est que la solution d’avenir du tourisme en montagne, elle, ne tombera pas du ciel.

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72 remontées mécaniques obsolètes à démanteler en France

Dans le cadre de ses éco-engagements, Domaines skiables de France et ses adhérents démontent gratuitement les appareils à l’abandon recensés dans les massifs français, en accord avec les maires des sites concernés.

Certains territoires de montagne conservent encore les traces d’un passé où la présence d’un petit téléski égayait les jours de repos des habitants et vacanciers de proximité. Au fil des ans, ces installations sont devenues obsolètes et il serait faux de qualifier ces villages de stations fantômes, n’ayant jamais été des stations de ski à proprement parler.

Depuis la loi Montagne – acte II de 2016, l’autorisation des travaux est assortie d’une obligation de démontage des remontées mécaniques et de leurs constructions annexes, ainsi que de la remise en état des sites, dans un délai de trois ans après leur arrêt. En tout état de cause, « tous les appareils de remontées mécaniques abandonnés tombent dans le champ de l’action de Domaines skiables de France (DSF) et seront démontés à terme », indique l’organisme. Dans le respect du volet « préservation des paysages » de ses éco-engagements, et dans un souci que ces structures ne constituent plus un risque de mise en danger pour les animaux et les personnes, DSF s’attache à démanteler gratuitement l’ensemble des 72 appareils recensés sur 44 sites français. Il s’agit dans leur très grande majorité de téléskis (seuls quatre s’avèrent être des télésièges). Les Alpes en comptent 49, les Vosges 8, le Jura 6, le Massif central 5, les Pyrénées 4 et la Corse aucun.

QUASIMENT TOUTES LES MACHINES RECYCLÉES

« Des dizaines de remontées mécaniques sont construites, déplacées ou démontées chaque année dans le cadre de l’amélioration continue des domaines skiables en France. En l’espace de 20 ans, le nombre de remontées mécaniques a été réduit de 17,8 %, passant de 3700 appareils en 2010 à 3040 en 2022, sans diminuer le nombre de pistes. Mais ici, on parle d’autre chose : parfois un téléski s’arrête et plus personne n’est là pour le démonter. C’est là que nous intervenons. C’est la sixième fois que des professionnels de l’aménagement apportent conjointement et bénévolement leur concours pour rendre à la nature et à la pâture, un site où le ski s’est arrêté », indique le président de DSF, Alexandre Maulin. Mais cela n’est possible qu’à l’initiative des maires des sites concernés, après quoi une demande d’autorisation est déposée en préfecture. Six démantèlements ont déjà été effectués et DSF entend programmer trois démontages par an. Ces opérations sont assurées par les équipes des sociétés des domaines skiables actifs alentour, « qui apportent bénévolement leur aide logistique et technique et prennent à leur charge les moyens humains et techniques nécessaires de façon collégiale et bénévole ». Sachant que chaque démantèlement coûte entre 10 000 et 30 000 €... Qu’advient-il de ces machines ? Quasiment toutes sont recyclées. Elles peuvent être réutilisées si leur état le permet, récupérées par un ferrailleur ou servir à un tout autre usage. Les pylônes peuvent, par exemple, être coupés en deux pour sécuriser des câbles ou des canalisations sous les routes.

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FOCUS
PAR MARIE-FRANCE SARRAZIN

72

APPAREILS OBSOLÈTES À DÉMANTELER ont été recensés sur 44 sites français. 4 télésièges et 68 téléskis.

LES ALPES COMPTENT

49 APPAREILS À DÉMANTELER, les Vosges 8, le Jura 6, le Massif central 5, les Pyrénées 4 et la Corse 0

LE NOMBRE DE REMONTÉES MÉCANIQUES A ÉTÉ RÉDUIT DE 17,8 %

EN 20 ANS,

passant de 3700 APPAREILS EN 2010 À 3040 EN 2022, sans diminuer le nombre de pistes.

10 000 À 30 000 €

le coût de chaque démantèlement.

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DÉMANTÈLEMENTS

ont déjà été effectués depuis le début de l’initiative et DSF entend programmer 3 démontages par an.

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FOCUS
CLES
CHIFFRES
Le démontage est réalisé par les équipes des sociétés des domaines skiables actifs alentour.

HABITAT MONTAGNE & TRANSITION

LES ENJEUX DE LA RÉNOVATION DES RÉSIDENCES DE

MONTAGNE

PAR VÉRONIQUE PILON

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Le constat existe depuis longtemps sur l’obsolescence d’une grande partie des résidences de montagne et le fait qu’elles ont été construites pour un usage très ponctuel, principalement lié au ski. Résultat : une architecture trop systématique, des appartements étroits, une décoration qui a mal vieilli, une mauvaise isolation et des équipements énergivores, des parties communes délaissées. A cela s’ajoute le manque d’entretien et de suivi, dû au fait que les copropriétaires se réunissent rarement… Pour proposer des solutions innovantes, le Pôle Excellence Bois a mené le projet collaboratif Rénovacime avec deux cabinets d’architectes, Tectoniques et Tekhnê - Lieux Fauves à Lyon. L’étude se veut générique, elle propose des solutions adaptables, avec un souci constant de réalisme économique et opérationnel. Le projet s’appuie sur un bâtiment test, la résidence « Les Aravis » aux Menuires. L’objectif : relever le défi d’une réhabilitation innovante et performante afin de s’adapter à l’évolution des usages et à la situation climatique. Le projet est donc basé sur 4 axes de réflexion pour répondre aux enjeux stratégiques et écologiques, mais aussi tenir compte d’une réalité économique.

1. LA RÉNOVATION DE L’ENVELOPPE DU BÂTI

POUR AMÉLIORER LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE ET L’ESTHÉTIQUE

Le modèle Rénovacime vise la sobriété énergétique, le recours à la filière bois et aux matériaux biosourcés ainsi que la sollicitation de circuits courts d’approvisionnement et l’utilisation de savoir-faire locaux. Dès que cela est possible, la valorisation de matériaux déjà existants est privilégiée. Mieux encore, l’étude va jusqu’à la réflexion quant au devenir des matériaux obsolètes, avec pour objectif un minimum de 90% de valorisation matière. Côté performance énergétique, « Nous avons travaillé avec comme objectif de créer une vraie enveloppe thermique de qualité, en améliorant les conforts été comme hiver. », poursuit Sarah Viricel. Le projet vise à intervenir en priorité sur l’enveloppe isolée et les menuiseries, en limitant les travaux sur les systèmes techniques. Dans une approche de performance carbone, l’étude ouvre sur la possibilité de mettre en œuvre des solutions de production d’énergie renouvelable en complément de l’approche passive.

L’ESTHÉTIQUE : REDONNER UN CACHET LOCAL

Si les caractéristiques architecturales de ces résidences sont souvent similaires, les contextes locaux sont très différents. Or, la tendance va s’orienter vers la mise en avant de la singularité de chaque territoire et de son savoir-faire. Le projet Rénovacime inclut un travail esthétique de la façade, en valorisant l’utilisation du bois y compris dans sa vocation structurelle et en réintroduisant une dimension décorative qui tient compte des spécificités et savoir-faire locaux.

2. L’AMÉLIORATION DU CONFORT ET L’AGRANDISSEMENT POSSIBLE DES LOGEMENTS

Le processus décisionnel des copropriétés est fastidieux et complexe. Peu de résidences parviennent à mener à bien une opération globale et unitaire de réhabilitation, qui plus est quand il s’agit de résidence secondaire ! Le dispositif imaginé dans le projet Rénovacime s’adapte à cette réalité en tenant compte des différents besoins et moyens des copropriétaires. Par exemple, la cage de balcon, qui permet d’étendre les surfaces intérieures et de profiter d’un généreux espace extérieur, est optionnelle. A l’intérieur, les travaux sont également « à la carte ». Pratique, lumineux et chaleureux, l’appartement est envisagé comme une plateforme paramétrable et évolutive. « Nous avons conçu la réhabilitation de l’intérieur pour le rendre plus modulable, avec une réflexion sur un nombre d’occupants à géométrie variable. » nous explique Mme Viricel.

3. LA RECONFIGURATION DES PARTIES COMMUNES POUR INTÉGRER DE NOUVEAUX SERVICES

« Si l’on veut modifier l’usage de ces résidences et accompagner une transition de la fréquentation des stations, les espaces communs peuvent être un vecteur intéressant. Ils doivent proposer une réelle qualité d’usage et de convivialité » souligne Mme Viricel. Dans ces résidences obsolètes, le lobby est inexistant ou inutilisé. L’objectif du projet est de fluidifier le lien entre l’espace résidentiel et les espaces extérieurs (les pistes, la prairie ou la rue), d’autant plus important pour

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HABITAT MONTAGNE & TRANSITION

HABITAT

Le bâtiment démonstrateur « Les Aravis », aux Menuires, avec sa nouvelle façade.

la fréquentation estivale ou de mi-saison. Le projet pour l’immeuble « Les Aravis » prévoit donc en rez de piste un lobby propice à la détente ou au télétravail. Depuis le hall, un certain nombre de services sont accessibles pour faciliter la vie des occupants. Accessibles via la distribution commune et avec une sortie directe vers l’extérieur, des espaces casiers adaptés aux besoins des pratiques outdoor quatre saisons ont été imaginés en lieu et place d’ancienne caves.

Nous avons conçu la réhabilitation de l’intérieur pour le rendre plus modulable, avec une réflexion sur un nombre d’occupants à géométrie variable.

Sarah Viricel

4. LA CRÉATION DE NOUVELLES SURFACES HABITABLES EN SURÉLÉVATION

A l’occasion des travaux de réfection de la toiture, l’idée consiste à embarquer un projet de surélévation. Cette création et mise en vente de nouvelles surfaces privatives pourrait éventuellement financer une partie du projet. Plusieurs pistes sont proposées :

• Une dizaine de nouveaux logements exceptionnels sur le toit pour générer un apport financier à la copropriété et redessiner la silhouette de la résidence ;

• Un rooftop pour réinventer la copropriété de montagne, imaginé pour évoluer au gré des saisons : terrasse couverte avec bacs potagers périphériques, surface couverte et vitrée type lounge, atelier ou espace bienêtre, aménagement de type serre/jardin d’hiver, aire de jeux…

• Un espace de loisirs sous une halle fermée, qui pourrait être porté par un tiers investisseur en vue de son exploitation.

Bien que basées sur un projet Recherche & développement, toutes les solutions proposées dans le projet Rénovacime sont adaptées à la réalité et donnent envie de renouveau.

Dans les prochaines décennies, le tourisme d’été et de mi-saison en montagne est amené à se développer. Que ce soit grâce à l’offre d’activités de plus en plus étendue que proposent les stations, aux tendances climatiques qui prédisent des étés de plus en plus chauds, ou encore au développement de nouveaux usages comme le télétravail ou les semaines courtes, les stations ont tout à y gagner, et l’offre d’hébergement devra s’adapter et se réinventer.

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DR DR Architecte associée chez Tekhnê - Lieux Fauves architectes.
MONTAGNE & TRANSITION
Un roof top imaginé pour s’adapter aux nouveaux usages.

Fini les dalles caoutchouc qui voyagent aux quatre coins du globe avant de finir sous vos pieds. Notre dalle Ecoverclip® est produite à partir de bandages usés, préalablement collectés au sein des stations partenaires, puis recyclés en région Auvergne-Rhône-Alpes

Réduction de 50% des transports depuis l’Asie

120 tonnes de bandages qui évitent l’incinération

Scannez pour en savoir plus

Que vaut le label Flocon Vert ?

La montagne n’a jamais autant attiré. Les taux d’occupation records depuis deux années, toutes saisons confondues, le montrent. Alors comment concilier développement durable, protection de zones (de plus en plus) sensibles et afflux croissant de touristes ?

Cette question, les destinations concernées s’en sont emparée depuis longtemps.

Désormais, elles ont même leur signe de ralliement : le Flocon Vert.

Deux petits mots qui cachent de grandes et surtout très réelles réussites.

«Le Flocon Vert est là pour saluer l’engagement d’un territoire. C’est la reconnaissance de sa “démarche” environnementale, explique Claire Tollis, responsable Recherche & Développement au sein de l’association Mountain Riders. Plus qu’un “niveau” ou un “nombre” satisfaisants de mesures écoresponsables, c’est bien la marge de progression et la dynamique durable qui comptent. » Trop souvent ramenée au simple statut de label (et donc de critères à cocher à un instant T), cette qualification se révèle donc bien plus complexe et intéressante puisqu’elle rend compte de la prise de conscience d’une destination et des efforts réalisés pour s’améliorer.

Des actions pérennes

Porté depuis 2011 par Mountain Riders (association engagée pour un état des lieux de la transition en montagne) et plus de 70 structures indépendantes (professionnels, universités, organismes spécialisés dans le climat, dont l’ADEME, la Fondation pour la nature et l’homme, Terre d’initiatives solidaires…), le Flocon Vert concerne aujourd’hui une trentaine de territoires. « Tous ont suivi ou suivent actuellement le même parcours, à savoir un premier diagnostic environnemental de la destination, puis une année entière d’ateliers en présentiel, poursuit la responsable du projet au sein de Mountain Riders. Ces temps de travail et de réflexion sont communs à tous les acteurs (économiques, touristiques, politiques) : l’office de tourisme, la mairie, les sociétés de remontées mécaniques, l’ONF, le Parc naturel s’il y en un, les hébergeurs, loueurs, hôteliers, commerçants… À partir de là, un plan d’action solide est établi pour les

trois années suivantes. Pour l’ensemble du territoire : le domaine skiable et la station bien sûr, mais aussi les espaces pastoraux et forestiers. Et, très important pour nous, pour les habitants. Les mesures ne doivent pas concerner uniquement le volet saisonnier ou touristique, mais bien toucher au « mieux vivre » à l’année. »

Largement présentes sur le terrain, les équipes de Mountain Riders sont unanimes : les changements engagés depuis la dernière décennie sont impressionnants. « Ce ne sont pas de petits gestes à la marge. Les destinations de montagne sont vraiment en train de repenser et de changer leurs modèles. Nous restons en contact régulier avec les territoires, grâce à des audits intermédiaires et nos Éductours (séminaire regroupant plusieurs destinations sur le territoire de l’une d’entre elles pour des journées d’échanges et de présentation des actions engagées sur le terrain, NDLR). La quantité de projets réalisés, d’expérimentations menées ne sont plus de l’ordre de l’anecdote ou du cas particulier. C’est une prise de conscience collective, massive. »

Des stations de plus en plus présentes Aujourd’hui, sur les 27 destinations saluées par le Flocon Vert, les Savoie et Haute-Savoie s’illustrent : 11 stations en Savoie (Les Belleville, Bourg-Saint-Maurice Les Arcs, Val Cenis, Saint François Longchamp, Tignes, Val d’Isère, Les Saisies, La Rosière, Valloire, Val Cenis, Crest- Voland Cohennoz) et 10 en Haute-Savoie (Saint Gervais, MorzineAvoriaz, Megève, Cordon, Vallée de Chamonix-Mont Blanc, Combloux, Châtel, Grand Bornand, Les ContaminesMontjoie, Passy). Des caractéristiques similaires se retrouvent : encouragement aux mobilités douces,

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PAR STÉPHANIE SCARINGELLA

valorisation du tri des déchets et du recyclage, logique de développement durable pour le domaine skiable, réflexions sur l’habitat écologique, etc.

Localement, chaque station promeut aussi des initiatives vertes. Par exemple, la construction d’un chalet à haute performance énergétique au pied d’un télésiège aux Arcs, qui se sont aussi engagés dans la lutte contre le plastique (depuis 2020) en installant des fontaines à eau sur le domaine skiable. L’enjeu était de taille : près d’un million de bouteilles plastiques étaient consommées chaque année sur la station.

« Ce ne sont pas de petits gestes à la marge. Les destinations de montagne sont vraiment en train de repenser et de changer leurs modèles. »
Association Mountain Riders

La communauté de communes de Chamonix-Mont Blanc (Chamonix, Vallorcine, les Houches et Servoz) a, elle, mis la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre au cœur de ses priorités : gratuité des transports en commun à l’intérieur de la station et mise en place de la carte « Via Cham - gens du pays, résidents, saisonniers, carte d’hôte, carte scolaire » pour circuler librement par train ou en bus dans toute la vallée, panneaux photovoltaïques dans plusieurs refuges, premier territoire de montagne à rejoindre le Plan Climat Énergie Territorial en 2012), etc. Toujours dans le même massif, Combloux se distingue par sa démarche

de diversification 4 Saisons et, particulièrement, pour les efforts portés à l’année pour proposer une vie plus écoresponsable à ses administrés. De son côté, la société des remontées mécaniques de Châtel a été labelisée ISO 14 0001, qui certifie un « management environnemental » visant la réduction de son empreinte écologique. La station s’est aussi transformée pour permettre aux skieurs de rejoindre les deux domaines skiables (Super-Châtel et Le Linga/Pré-la-Joux) avec les skis aux pieds.Labelisée Flocon Vert en mars dernier, la destination Saint François Longchamp produit, elle, plus d’énergie qu’elle n’en consomme grâce à sa production d’énergie hydraulique et solaire ! Et cette station de la Vallée de la Maurienne se distingue aussi par son attention aux personnes en situation de handicap. Dans cette liste non exhaustive, impossible de passer à côté de Tignes. La mairie a carrément inscrite sa volonté de développement durable dans son PLU, en allant plus loin que la réglementation de base. Désormais, toute nouvelle construction doit se prévaloir d’utiliser au minimum 80% d’énergie renouvelable (photovoltaïque ou géothermique) et d’intégrer un raccordement possible à un éventuel réseau de chaleur. Quant aux permis d’extension, ils ne sont accordés qu’en cas de rénovation thermique incluse dans les travaux.

Chamrousse, la voisine iséroise

En plus de ses opérations récurrentes « Chamrousse propre » (visant à ramasser les déchets en montagne), la station réitère chaque année son opération réussie de recyclage de matériel de ski (chaussures, paires de skis, bâtons, casques etc.) auprès des particuliers, des écoles et des magasins de ski. Depuis, les commerçants ayant participé au Trophée des Cimes arborent sur leur devanture le logo « Tri-Vallées » pour permettre aux touristes du coin de connaître leur démarche. La commune de Chamrousse s’est aussi largement engagée dans le groupement pastoral. Elle est ainsi actrice d’un nouveau dialogue entre les bergers, l’exploitant du domaine skiable et les instances territoriales. L’objectif est de gérer conjointement les besoins d’aménagements pastoraux pour concilier préservation de la faune et flore locales (dont l’espèce protégée du Tétras-Lyre) et enjeux de fréquentation touristiques. « Chamrousse est aussi très dynamique dans l’exploration de nouvelles initiative s et l’expérimentation, souligne Claire Tollis. C’est un territoire où naissent régulièrement beaucoup de projets collaboratifs et transversaux pour plus d’inclusion, plus de préservation. Elle fait partie de ces destinations qui tirent toute la communauté montagnarde vers le haut. »

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Des critères précis

L’association et 70 structures partenaires (expertes du tourisme, du développement durable et de la montagne) ont défini plus de 20 critères, selon 4 thématiques, pour l’obtention de ce label d’excellence. En termes de destination, tout d’abord, les territoires doivent doit s’engager pour : une stratégie de diversification 4 saisons, une adaptation au dérèglement climatique (en été comme en hiver), une réduction de leur empreinte paysagère. La deuxième sphère d’évaluation porte sur l’économie : soutien aux initiatives respectueuses de l’homme et de la nature, conditions de travail équitables (perspectives de carrière, qualité d’accueil des saisonniers, prise en compte du handicap), soutien à l’économie locale (agriculture et sylviculture, artisanat, commande publique responsable). Troisième volet examiné : le volet social et culturel. La destination met en avant et protège le patrimoine local pour ses visiteurs comme ses habitants. Cela englobe les efforts portés à l’éducation, à la sensibilisation des visiteurs aux enjeux climatiques en montagne et aux loisirs adaptés dans le cadre du handicap. Le dernier critère, le plus conséquent, porte bien évidemment sur les ressources naturelles et la réduction des risques pour l’environnement : engagement pour la biodiversité et le respect des zones sensibles, adoption d’une stratégie Énergie responsable (développement des énergies locales, régulation de l’éclairage public…), priorisation des mobilités douces, gestion la plus vertueuse possible de l’eau potable, des eaux usées et des déchets. Avec un focus essentiel sur une utilisation raisonnée de la neige de culture.

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HABITAT

WORLD OF SPORTS

16.04. – 18.04.24, Grenoble

N° de l’allée : 10, N° de stand : 1041

Ski Service

Machines pour l‘entretien de skis et Snowboards

Location des Skis

Consignes à Skis

De la conception à la réalisation

Founisseur de solutions innovantes

Easyrent et Easywork

Logiciels de location et de service Systèmes de stockage & séchage, Meubles de vente

Bike Services

Solutions pour le nettoyage des vélos

D’articles de sport, vêtements de travail et d’équipement de protection Solutions de séchage

En savoir plus : wintersteiger.com/sports

Le BIM peut-il aider à construire plus vert ?

Le BIM (Business Information Modeling) est un ensemble de process basé sur l’utilisation partagée de la maquette numérique d’un bâtiment et de ses fonctionnalités. Il permet un échange et une interaction entre tous les acteurs du cycle de vie d’un bâtiment : sa conception, sa construction, son utilisation et même sa démolition. L’aspect environnemental représentant un enjeu crucial du projet, comment l’utilisation du BIM peut-elle contribuer à construire et même rénover ou démolir de manière plus propre et durable ?

PAR VÉRONIQUE PILON

Innover pour améliorer

L’innovation ce sont des process et des matériaux toujours plus performants. Le BIM permet de poser et comparer différents cas de figure, d’optimiser, notamment en matière de performance énergétique. En ce sens il peut déjà contribuer à tendre vers des constructions plus efficaces, donc plus vertueuses. Mais ce n’est pas suffisant.

L’optimisation de la collaboration entre les différents acteurs du projet

Plusieurs têtes valent mieux qu’une ! Le BIM, processus collaboratif, permet de faire appel à l’intelligence collective. Quand la volonté de construire durablement est là, la collaboration de tous les acteurs vers un même objectif peut être un réel moteur. Une vision globale, et notamment environnementale, un regroupement des compétences pour tendre vers un objet idéal est possible grâce à cet outil interactif.

Un impact lors de toutes les étapes du cycle de vie Du design à la rénovation ou la démolition, le BIM peut contribuer à soutenir des projets durables :

• PENDANT LA CONCEPTION, la visualisation permet une meilleure performance énergétique. Elle permet aussi de calculer l’empreinte écologique d’un bâtiment notamment grâce à la performance et la traçabilité de tous les matériaux. Cette traçabilité permet de contrôler la qualité de l’environnement intérieur, notamment grâce à la sélection de matériaux sains et les choix de conception, par exemple pour la ventilation.

• LORS DE L’ÉTAPE DE LA CONSTRUCTION, le BIM permet l’analyse de l’impact environnemental, la réduction des déchets et améliore la performance du chantier au sens large (pas uniquement en termes d’efficacité mais aussi de « chantier propre »).

• DURANT LA PHASE D’EXPLOITATION, il aide à suivre

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BIM-MODELEUR
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la « performance » d’un bâtiment, et offre une capacité de gestion et de maintenance qui permet de contrôler différents aspects comme la température, la luminosité…

• POUR CE QUI EST DE LA PHASE DE RÉNOVATION OU DÉMOLITION, si les informations sur les matériaux et leur recyclage ont été renseignées avec précision dès la conception, le BIM est une source d’information pour décarboner, recycler et permet même de prévoir le transfert et la réutilisation pour d’autres chantiers.

Le domaine de la construction engendre des déchets et émissions de CO2 importants et le BIM est un outil collaboratif puissant, y compris pour gérer l’impact environnemental des bâtiments. Mais pour être utilisé à son plein potentiel, il requiert la mise place d’un cadre technique, financier, réglementaire et humain conséquents. Son adoption par les professionnels et lente et il suscite des réactions variées. La France, qui est loin derrière l’Allemagne ou le Royaume-Uni en termes d’utilisation du BIM, encourage son utilisation avec des initiatives comme le plan BIM2022 et l’évolution est en marche.

Quand la volonté de construire durablement est là, la collaboration de tous les acteurs vers un même objectif peut être un réel moteur.

CONNAISSEZ-VOUS LE « CRADDLE TO CRADDLE » ?

Cette démarche (du berceau au berceau en français) définit et favorise le développement de produits upcyclables, ce qui signifie que, contrairement au recyclage conventionnel, elle maintient la qualité des matières premières tout au long des multiples cycles de vie du produit et de ses composants.

Appliquée au secteur du BTP, cela implique qu’à la construction d’un bâtiment, tous les composants sont sélectionnés et installés pour ne générer aucun déchet en fin de vie. Ils pourront être utilisés sur un autre chantier ou récupérés pour être réemployés ou reconditionnés. Mais pour faire de l’économie circulaire de manière efficace, il y a deux pré-requis lors de la construction d’un bâtiment :

• Il faut connaître précisément les produits et matériaux qui le composent,

• Il faut que le démontage du bâtiment ait été prévu dès la conception

C’est le concept de bâtiment banque de matériaux, ou bâtiment circulaire, pour lequel Upcyclea s’engage. Cette startup propose des solutions pour sélectionner les meilleurs produits (grâce à une librairie de passeports circulaires), vous aider à trouver des produits et matériaux réemployables et vous permettre de calculer la signature circulaire de vos projets sur la base des produits et matériaux qui le constituent.

www.upcyclea.com

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HABITAT MONTAGNE & TRANSITION

La mobilité électrique gagne doucement la montagne…

Déjà novatrice dans l’énergie solaire avec une solution photovoltaïque inédite intégrée aux remontées mécaniques qui lui a valu un « Green Product Award », la société Sunwind Energy a conçu une station solaire de recharge électrique adaptée à la montagne et à ses particularités. « La transition vers la mobilité électrique gagne la montagne, et certains clients choisissent dorénavant leur hébergement en fonction de l’équipement en recharge. Le changement va s’accélérer rapidement, il faut s’y préparer », explique le fondateur de Sunwind, Xavier Duport.

Des enjeux spécifiques à la montagne

Les stations de ski font face à de grosses fluctuations des besoins en électricité, avec des pics de consommation en haute saison. Il faut donc imaginer des solutions pour que la nouvelle demande due aux véhicules électriques n’engendre pas une saturation. Les conditions météo sont également à prendre en compte, ainsi que les particularités liées au terrain et les changements fréquents de configuration des espaces dans la station.

La technologie au service de l’écologie

Présenté lors de la dernière édition de « Mountain Planet » le carport E-Car de Sunwind Energy est spécialement conçu pour la montagne. Le volume de sa structure métallique a été étudié pour résister au vent et au poids de la neige. Il est autoportant, donc ne nécessite pratiquement pas de travaux de génie civil pour son installation et peut se déplacer facilement. Grâce à un traitement particulier et des panneaux solaires nouvelle génération à deux faces, il résiste à des températures allant de -20°C à +70°C. Chaque Carport produit du courant pour deux voitures, et peut être installé en série, dans un parking par exemple. Pendant les périodes creuses, l’énergie produite peut alimenter des bâtiments annexes, ou même produire en période creuse de l’électricité en excédent qui sera revendu.

« Certains hôtels ou résidences sont déjà équipés avec des bornes de recharge, le carport E-Car peut donc venir en complément pour alimenter ces bornes » précise Xavier Duport. Ayant conquis près de 10% du marché mondial de l’automobile, la voiture électrique ne se cantonne plus aux villes… pour les stations de montagne, l’heure est à l’adaptation.

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HABITAT MONTAGNE & TRANSITION
SUNWIND PAR VÉRONIQUE PILON

PANORAMA

83%

des Français sont prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour améliorer la qualité de l’air et 82% pour lutter contre le réchauffement climatique

34%

des Français ont dès à présent la possibilité de recharger un véhicule électrique (+ 10 points par rapport à 2018)

46%

des Français sont convaincus que le véhicule électrique est l’avenir de la mobilité (76% chez les 15-24 ans)

(Source : Etude IPSOS France – Novembre 2021)

11 683 points de charge

ouverts au public en région Auvergne Rhône Alpes (sur 118 009 en France fin 2023, soit un bond de 66% en un an)

Auvergne Rhône Alpes , 2ème région la mieux équipée de France (après l’Ile de France)

(Source AVERE – Avril 2023)

TOTAL DES VEHICULES ELECTRIQUES

(voitures, transport en commun, camions, camionnettes, motos)

Haute-Savoie 7 165

Savoie 2 835

Isère 7 934

Moyenne haute pour ces trois départements

(Source AVERE – Etude 2020)

SE PRÉPARER

L’AVERE Auvergne Rhône-Alpes propose un programme de formation gratuit, ADVENIR FORMATIONS, à destination des bailleurs, des syndics de copropriétés et des élus des conseils syndicaux sur le thème de la mobilité électrique. Les sujets abordés sont notamment : la règlementation actuelle et à venir, les solutions de mise en place de bornes de recharge en logement collectif, les solutions de facturation, les subventions etc… Les sessions de 1h30 à 2h, se font en présentiel ou à distance, pour des groupes (minimum de 10 personnes). Ce programme est porté par l’AVERE France et financé, jusqu’à fin 2023, par le ministère de la transition écologique à travers le mécanisme des CEE.

Informations

Aurore Comte

aurore.comte@avere-aura.fr

06 14 22 15 34

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CLES
CHIFFRES

Quoi de neuf dans la tech « immobilier » ?

Recherche et Développement, blockchain, Intelligence Artificielle, plateformes spécialisées et clouds dédiés, réalité virtuelle… La French Tech fait son entrée dans le domaine de l’immobilier et dessine un nouvel écosystème. Et ce, tout autant pour les professionnels que les particuliers. Tour d’horizon, non exhaustif, de quelques pépites de la Proptech.

Prospection foncière, open data et digital

La RE 2020 et la révision des PLU entraînent dans leur sillon un nombre record de nouveaux permis de construire : plus de 500 000 sur les 12 derniers mois. Et pourtant cela ne suffit pas. Avec une baisse annuelle de 5%, la mise en chantier de logements collectifs, elle, recule. Conséquence : il manquerait 100 000 logements/an en France. La maîtrise du foncier et de ses réglementations, la prise en compte de contraintes urbanistiques et environnementales, l’analyse de la faisabilité d’une opération immobilière sont donc essentielles. Plusieurs sociétés se positionnement sur ce marché.

PROMOLEAD

LA PROSPECTION FONCIÈRE REDÉFINIE

Amaury Paour et Nicolas Foucout (spécialistes du développement foncier) créent, en 2015, cette startup lyonnaise qui développe un CRM foncier - disponible sur Web et Mobile - incluant un module de recherche foncière. PROMOLEAD propose, ainsi, aux professionnels de l’immobilier, un outil de gestion de leur portefeuille : de la prospection jusqu’au suivi des accords fonciers. Les promoteurs peuvent renseigner toutes les étapes du développement de leur projet sur un espace sécurisé. Grâce au travail collaboratif, l’entreprise mutualise les compétences de chacun pour gagner en efficacité et, les données étant sécurisées, en cas de départ d’un collaborateur, l’entreprise est, aussi, à même de récupérer son historique. Par ailleurs, PROMOLEAD propose un service de formation au développement foncier, au travers de différents parcours au sein de l’organisme Promoelad Academy (certifié Qualiopi), permettant aux mandataires et marchand de biens de monter en compétences. Parmi les clients : Bouygues Immobilier, Cogedim, Nexity ; et des acteurs locaux comme Priams, basé dans la région d’Annecy.

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PROMOLEAD
PROMOLEAD
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PAR STÉPHANIE SCARINGELLA Amaury Paour et Nicolas Foucout, fondateurs de Promolead

KEL FONCIER

TROUVER DU FONCIER, CONTACTEZ

LES PROPRIÉTAIRES

Pour lutter contre l’étalement urbain, KEL FONCIER investit dans la collecte, le croisement et l’enrichissement des données foncières depuis 2015. Son application intègre plus de 50 critères de recherche (cadastre, Plans Locaux d’Urbanisme à jour, points d’intérêts par quartiers, mobilités, etc.) et délivre, en un clic, le potentiel constructible de n’importe quelle parcelle en France, son propriétaire et ses coordonnées ainsi que toutes les contraintes réglementaires, architecturales et environnementales. Le foncier en ville devient, ainsi, plus facile à identifier pour le promoteur qui construit des logements mais aussi tous ceux qui souhaitent construire des bureaux, entrepôts, supermarchés, écoles, etc.

PROMY

RÉVÉLER LE POTENTIEL DES MAISONS ET DES TERRAINS

PROMY redéfinie la relation entre les propriétaires fonciers et les promoteurs. Grâce à son guichet unique qui regroupe 120 milliards de données collectées et sécurisées dans un cloud privé (cadastre, urbanisme, risques environnementaux, etc.), la plateforme offre gratuitement un état des lieux complet de leur terrain aux particuliers. Si l’Intelligence Artificielle révèle un potentiel constructible, la propriété sera présentée, via une marketplace, à leur réseau de plus de 300 promoteurs.

« Construire la ville sur la ville c’est lutter contre l’étalement urbain. Les nouveaux habitants sont mieux intégrés, les espaces agricoles et naturels sont préservés. », expliquent les fondateurs de la start-up. Des performances saluées en 2021 puisque KEL Foncier a reçu le Pass French Tech société en hypercroissance

« Pépite de la French Tech » et le Grand Prix

« Technologie et innovation immobilière » de L’AGEFI et l’IEIF.

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Eduardo Larrain, CEO Kelfoncier Romain Solenne, président de Promy

BUILDRZ

DU TERRAIN AU PERMIS, L’IA AU SERVICE DE PROJETS

L’objectif de BUILDRZ ? Lever les freins à la construction grâce au digital, en analysant tous les paramètres d’un projet avant sa mise en chantier, et œuvrer à la construction d’immeubles neufs plus “verts”, en intégrant dès l’amorce, les contraintes environnementales et règlementaires. L’application promet, en 30 mn, une faisabilité optimale aux promoteurs, architectes ou collectivités. Concrètement, via une carte interactive, le maître d’ouvrage détecte les terrains fonciers avec un haut potentiel de construction. Puis, grâce à l’IA, une technologie inédite (mise au point après cinq années de R&D) croise en quelques instants des milliers de données et modélise, en 3D, 10 scénarios différents de construction, chacun parfaitement conforme au PLU et intégrant les différents indicateurs énergétiques (pleine terre, ensoleillement, consommation carbone, etc.). Arrivée récemment sur le marché (2021), la société est en train de se tailler une place de choix en Europe, avec un portefeuille de plus de 50 clients, jusqu’à envisager d’exporter son modèle au Royaume-Uni.

Des applications facilitatrices

L’innovation numérique s’empare aussi de la sphère des services. Que ce soit pour partager un retour d’expérience, comparer des prestations, faciliter la mise en relation, etc. tout est désormais à portée de clic.

ECONHOMES

RÉDUIRE LES CHARGES DES IMMEUBLES

Prédictif, budget, gestion des appels d’offres, mise en place des contrats, réduction et monitoring des charges… La start-up ECONHOMES se positionne vraiment dans l’optimisation des dépenses courantes de copro. En s’intégrant dans l’écosystème, Econhomes accompagne les syndics en développant des solutions pour gérer les charges de copropriété à toutes les étapes de la vie d’un immeuble. Le projet repose sur la rencontre entre la tech et les achats, via une base de données unique sur les charges intrinsèques de copropriété. Les acheteurs de la société s’appuient sur ces données pour proposer des axes d’amélioration et renégocier les contrats. Une mise en perspective win to win : pour les propriétaires (économies substantielles) comme les syndics (assurés d’apporter des solutions pérennes et compétitives à leurs clients).

Les deux fondateurs d’econhomes, Corentin Le Moal et Pierre-Emmanuel Cochet.

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Manuel Verrier, CEO de Buildrz HABITAT MONTAGNE & TRANSITION

SAQARA

LE QUOTIDIEN DE LA CONSTRUCTION

SIMPLIFIÉ

Même souci de fluidité chez SAQARA, le hub qui offre une solution digitale spécialisée dans la gestion des appels d’offres (du lancement à la signature), pour les professionnels du bâtiment. L’application AOS permet aux différentes parties prenantes de collaborer directement depuis la plateforme, en un seul espace sécurisé dans lequel les données sont stockées. Maitrise des budgets et des plannings pour les lanceurs d’offres, d’un côté, visibilité pour les entreprises prestataires qui peuvent créer des fiches d’identité très détaillées (compétences, réalisations, montants et types de travaux) en face et, pour tous, travail de veille personnalisé : les logiciels proposés sont là pour faciliter le quotidien des acteurs du BTP.

IMMODVISOR

DES MILLIERS D’AVIS SUR L’IMMOBILIER

Sur le principe bien connu du partage d’avis clients et avec plus de 20 000 références sur l’ensemble du territoire, IMMODVISOR permet, depuis 2014, de s’informer de l’e-réputation des professionnels de l’immobilier et de l’habitat. La plateforme communautaire va même plus loin en alimentant régulièrement ses articles d’actualités, conseils et astuces. C’est un vrai accompagnement au quotidien pour qui souhaite acheter, vendre, louer ou mettre en location un bien. La force de cette start-up est d’envisager le secteur à 360° : agence immobilière, mandataire, constructeur, promoteur, courtier, syndic, mais aussi artisans du bâtiment, home-staging, déménageur, diagnostiqueur, etc. Une vingtaine de métiers sont représentés dans ses pages, à travers des retours sur expérience lus et modérés humainement. Dès le départ, IMMODVISOR s’est aussi astreint aux critères de la norme Afnor Certifications, qui certifie des commentaires respectueux, vérifiés et justifiés (sur preuve d’achat par l’internaute si besoin).

Jean-Philippe Emeriau, fondateur d’Immodvisor

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Thomas Cassou, président de Saqara, fonction partagée avec Alexandre Brochot.
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COCORICO !

La crise sanitaire a remis au cœur du paysage économique et sociétal le sujet du « Made in France » avec trois objectifs en ligne de mire : la préservation des emplois, la réduction de l’empreinte carbone et l’indépendance du pays. L’industrie de l’aménagement de la montagne n’échappe pas à cette tendance. A l’image de Poma, grand défenseur du made in France qui emploie 60% de ses 1500 collaborateurs en région Auvergne Rhône Alpes, trois autres acteurs dans le domaine mettent à l’honneur l’innovation et le savoir-faire des Alpes tricolores.

MND HOME SWEET HOME

Avec plus de 3000 clients dans 49 pays, le groupe

MND affiche aujourd’hui fièrement son label « Made in the Alps ». « Nous avons d’abord rapatrié nos activités pendant la période Covid, puis en 2022 il y a eu un redémarrage très fort de l’activité qui nous a amenés à lancer la construction d’une extension. » déclare Xavier Gallot Lavallée, PDG de l’entreprise. Deux unités de fabrication de remontées mécaniques et une d’enneigeurs ont été rapatriées d’Italie, d’Allemagne, et de Suède, obligeant le groupe à agrandir son espace industriel qui s’étend aujourd’hui sur 5 hectares dans la zone Alpespace en Savoie.

• GAGNANT-GAGNANT

Si la relocalisation représente un investissement au départ pour mettre fin à une activité dans un pays et la transférer dans un autre, le bilan doit être envisagé sous tous ses aspects. « Dans la globalité nous estimons que c’est positif. Pas uniquement d’un point de vue économique mais aussi en termes de réduction de notre empreinte carbone, notamment liée aux transports entre nos sites. C’est également un gage de qualité et d’efficacité pour nos clients et pour nos équipes qui ont tout sur un même site : bureau d’études, achats, production, logistique… » poursuit Xavier Gallot Lavallée.

Un site industriel de 5 hectares à Alpespace.

• L’EXPERTISE « BLEU BLANC ROUGE »

Comme c’est le cas pour les produits de consommation courante, les industries qui favorisent la fabrication française attirent de plus en plus de clients, y compris à l’international. M. Gallot Lavallée précise : « Dans nos activités, la France est reconnue mondialement pour la qualité de l’aménagement de ses domaines skiables. Par conséquent, sur toute la filière qui gravite autour et dont nous faisons partie, le « Made in France » est un gage d’excellence et d’innovation. Quant à nos clients français, ils y sont sensibles parce que pour eux cela représente une réduction de l’empreinte environnementale, la préservation des emplois, l’entretien des liens avec les acteurs locaux, c’est important. »

Le « Made in France » est un gage d’excellence et d’innovation.
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MND
PAR VÉRONIQUE PILON
INDUSTRIE

IDM

RECYCLER POUR RELOCALISER

Créée en mai 1993 à Annecy, IDM se spécialise dans les pièces détachées pour les remontées mécaniques et engins de damage. Les pièces d’usure étant principalement en caoutchouc, l’entreprise devient experte en la matière. « Petit à petit nous nous sommes diversifiés avec les revêtements de sol antidérapants pour les gares de remontées mécaniques ou les rampes d’accès. » raconte Dominique Iaconantonio, Responsable Marketing chez IDM.

• CERCLE VERTUEUX

Sous l’impulsion des clients et la volonté en interne d’évoluer vers des produits plus responsables, l’entreprise a mis au point un système de recyclage des bandages de remontées mécaniques. « Avec des stations de ski partenaires, nous récupérons ces bandages (des pièces d’usure) pour fabriquer des sols anti-dérapants. La matière première, le caoutchouc, est recyclée en Rhône-Alpes et les tapis sont également fabriqués dans la région via un co-investissement avec notre partenaire industriel « Plymouth Française ». En 2023, cela nous a permis de retraiter environ 120 tonnes de bandages qui auraient été incinérés. Cela représente une économie de 1200 tonnes de CO2 par rapport à du caoutchouc importé d’Asie. »

Même si aujourd’hui l’organisation est rôdée, il reste des contraintes logistiques pour récupérer le caoutchouc à recycler. Mais les stations sont sensibles à ce type de démarche, par volonté et par nécessité. « Tous les ans, nous envoyons un récapitulatif à nos clients précisant le volume de CO2 économisé, le nombre de bandages recyclés, le nombre de dalles produites grâce à ce recyclage. Ils peuvent l’utiliser pour mettre en avant leurs actions en faveur de l’écologie. »

• REPOUSSER LES LIMITES

Certains des produits sont difficiles à fabriquer en France car les matières premières comme le caoutchouc naturel sont impossibles à trouver. Mais l’entreprise s’efforce de sourcer en Union Européenne dès que cela est possible. « Le but d’IDM c’est d’intégrer un maximum de matériaux recyclés dans ses produits et en parallèle de s’assurer que la fin de vie des produits sera traitée d’une manière responsable, si possible via un projet d’économie circulaire. » conclut M.Iaconantonio.

2023

120 TONNES DE BANDAGES RECYCLÉS

1200 tonnes de CO2 économisées

La dalle IDM est composée de caoutchouc 75% recyclé et fabriqué en région Auvergne-Rhône Alpes

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IDM
INDUSTRIE

DUPON FIRST TRACK

Fondée en 2009 au coeur des Alpes, AZTEC a été reprise en 2016 par la société CM DUPON, seul fabricant français de surfaceuses pour patinoires. En 2016, l’entreprise se lance dans la production des dameuses et sort ses premières machines thermiques. Romain DUPON, issu de la 3ème génération d’une famille industrielle locale, dirige aujourd’hui une équipe de 20 personnes et s’est lancé depuis 2020 dans un projet ambitieux en étroite collaboration avec la Compagnie des Alpes : La dameuse électrique.

• UN DUO D’AVANT-GARDE

« Nous collaborions déjà sur d’autres gammes de produits avec la CDA et il y avait une volonté forte de la part de ses dirigeants de faire bouger les lignes au niveau environnemental. Nous savions qu’avec les technologies actuelles il y avait quelque chose à faire, et la Compagnie des Alpes s’est lancée à nos côtés. » raconte Romain Dupon. Après un premier prototype l’été dernier, la production des préséries a été lancée. Deux machines ont été mises en circulation cet hiver et six autres le seront l’hiver prochain afin de récupérer de la data sur tous les sites et peaufiner le produit. « L’expérience terrain représente une nouvelle phase du projet pour adapter les dameuses en fonction des retours des utilisateurs, ce qui va encore nous faire progresser. Chacun d’entre eux va trouver une utilité à ce type de motorisation et nous apporter son savoir et son expérience. Par exemple, certains sites vont privilégier ces dameuses à des endroits ou l’approvisionnement de gasoil est compliqué, d’autres stations vont les utiliser plutôt en front de neige pour éviter le bruit la nuit. »

• L’AVENIR APPARTIENT AUX AUDACIEUX

« La Compagnie des Alpes fait l’effort financier, technique, humain et matériel de faire le crash test, elle le fait pour le marché, car il n’y a aucun contrat d’exclusivité avec eux. », poursuit Romain Dupon. « Nous sommes reconnaissants d’avoir un client capable de comprendre que c’est un projet « marathon » sur plusieurs années. C’était un sacré pari ! Au départ, mis à part la compagnie des Alpes et nous, personne n’y croyait. Aujourd’hui le temps nous donne raison. Cette avance que nous avons prise, nous essayons de garder. Pour l’instant nous sommes les seuls à proposer ce type de motorisation dans cette taille-là et nous

espérons que cela va nous ouvrir le marché international. » Actuellement tous les produits Dupon sont fabriqués à Pontcharra en Isère. La société est également experte dans la rénovation des surfaceuses et dameuses. « Cela fait partie de notre engagement de donner une seconde vie aux machines, parce qu’au niveau environnemental, tout ce que l’on peut réutiliser et cela de moins à fabriquer. » C’était un sacré pari ! Au départ, mis à part la compagnie des Alpes et nous, personne n’y croyait.

EN CHIFFRES

69 % des dirigeants ayant l’essentiel de l’activité de leur entreprise basée en France, observent une accélération de leur chiffre d’affaires liée au Made in France.

40 % de dirigeants affirment avoir d’ores et déjà commencé à relocaliser leurs activités en France.

86 % de dirigeants affirment que la relocalisation industrielle sur le territoire national est la solution qui pourrait améliorer positivement notre économie.

32 % de chefs d’entreprises déclarent faire davantage appel à des fournisseurs français depuis la crise sanitaire

Made in France, relocalisation industrielle, où en est-on depuis la crise sanitaire ? Étude réalisée par Opinion Way pour l‘agence Insign.fr

Echantillon de 102 dirigeants d’entreprises de 50 salariés et plus. Interviews réalisées en 2021.

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INDUSTRIE

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INDUSTRIE

POMA

VITRINE DE L’INNOVATION FRANÇAISE

Fortement ancré dans la région RhôneAlpes, berceau du groupe, où se situent ses 4 filiales, Poma possède une maîtrise intégrée de l’ensemble de la chaîne de valeurs, des opérations jusqu’à l’exploitation et la maintenance de sites urbains et touristiques. En complément, s’appuyant sur une démarche collaborative complète, l’entreprise s’entoure des meilleurs dans leur domaine, privilégiant les partenaires locaux tels que Michelin, Arcelor, Thalès ou Sunwind. « Nous sommes très fiers de faire partie de ces constructeurs français engagés, que ce soit pour la maîtrise de la qualité, notre bilan carbone qui se répercute sur celui de l’opération globale,

ou encore notre proximité avec nos clients, qui sont de plus en plus sensibles au circuit court. » déclare Fabien Felli, Président de Poma.

• UN SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS MIS

À L’HONNEUR

En Mars 2024, l’entreprise POMA a été invitée à participer à l’exposition de produits d’entreprises du sport fabriqués en France lors de l’événement « Bercy se mobilise pour le sport » au sein du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. A cette occasion, Bruno Lemaire a souhaité montrer son soutien à l’économie du sport et valoriser le savoir-faire français et le dynamisme de cette industrie.

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Fabien Felli, Président de Poma. L’usine Poma de Gilly-sur-Isère, en Savoie. Ce troisième site français accueil 150 personnes.

21-23 AVRIL 2026

LE GRAND RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL DE TOUTE LA FILIÈRE MONTAGNE

Depuis 1974 le parc évènementiel de Grenoble organise et accueille tous les deux ans le plus grand rassemblement international des professionnels du monde de la montagne. La diversité, la représentativité et la qualité des exposants font de ce salon un carrefour mondial unique, un lieu d’affaires, d’échanges et une plateforme de prospective incontournable. Mountain Planet 2026 sera une fois encore le centre des écosystèmes français et internationaux pour aborder les enjeux futurs de l’aménagement en montagne et relancer ses différentes filières.

LES ACTIONNAIRES D’ALPEXPO

LES MEMBRES DU COMITÉ RESTREINT CO-PRÉSIDENTS

ALPEXPO – ANEM – DOMAINES SKIABLES DE FRANCE – ANMSM

MEMBRES

AFMONT - CCI DE GRENOBLE – CCI DE SAVOIE – CLUSTER MONTAGNE – RÉGION AUVERGNE – RHÔNE-ALPES

DOPPELMAYR – KASSBOHRER – LEITNER – MND – MONTAGNE LEADERS – POMA – TECHNOALPIN - FRENCH TECH IN THE ALPS

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CLAP DE FIN

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Pionnier du transport par câble, POMA engage LIFE R’way, une démarche innovante avec une sélection de produits à FAIBLE IMPACT ENVIRONNEMENTAL.

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Dès aujourd’hui, imaginons ensemble une mobilité toujours plus durable, pour connecter les hommes et les territoires en harmonie avec notre environnement.

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