Frederico duarte
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Des cabanes improvisées abritant des milliers de personnes, immergées dans des or dures, entourées de boue où se plaisent des rats. Des bars précaires, des regards qui se croisent furtivement avec une expression entre la peur et l’étonnement. Quelques petits vols. Une constante tension dans l’air.
S'il n'y avait pas ce ciel gris, sa bruine interminable, ce vent beaucoup trop fort et ce froid obstiné, le décor aurait pu être confondu avec un bidonville dans la périphérie de n’importe quelle capitale brésilienne, ou d'un pays quelconque, lieu oublié, en Amé rique Centrale ou en Afrique. Pourtant, signe des temps, la Jungle est localisée au sein de l’un des points clefs en Europe, plus précisément au nord de la France, dans la zone industrielle de Calais. Une ville d’un peu plus de 70 mille habitants qui semble mener une bataille sans fin contre la Manche, déversant ses intempéries, transformant la plus simple des balades en un grand défi. Les habitants de la Jungle espèrent faire le chemin inverse, traverser la Manche et s’établir, enfin, au Royaume Uni. L’entrée du tunnel qui traverse la Manche se trouve aux alentours de Calais, ainsi que le terminal des ferrys. Il reste à traverser la dernière des frontières à ces migrants mais le gouvernement anglais semble s'opposer à cette idée et investit en 2015 dans la construction de grillages pro tégeant les routes et le port. Construits sur le sol français, ces barrières de plus en plus hautes dessinent de nouvelles frontières.
Des syriens, des afghans, des soudanais, des irakiens et des personnes de diverses nationalités sont coincées depuis des mois (depuis des années pour certains) à l’inté rieur d’un non-territoire. Ils sont surveillés continuellement par la police française, jour et nuit, assénés de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc à chaque nouvelle tentative d'approche des camions bloqués dans les embouteillages. Beaucoup ont perdu la vie en essayant d'entrer dans les ferrys ou sauter dans un train en mouvement, mais certains aujourd'hui semblent résignés. Ceux qui s’aventurent à quitter le campement la nuit sont régulièrement attaqués par des groupes xénophobes. Ils se trouvent dans une réelle Jungle, plus que jamais confinés.
2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France

2016: Maison iMprobable, photographie, calais, France
