Mille-feuilles 2022

Par un beau matin, le ciel dégagé et le soleil levant à l’horizon, un pâtissier livra par mégarde neuf petits Mille-feuilles à la rue du Tertre 2 à Neuchâtel. Les éducateurs, pris au dépourvu, les accueillirent avec tendresse. Dès leurs arrivées, les éducateurs mirent en place des stratégies en étant prêts à veiller sur eux jusqu’au jour où ils devraient les renvoyer à bonne destination.

Pour commencer, les éducateurs prirent soin d’installer un coin rien qu’à eux. Ils contactèrent également régulièrement le pâtissier en question pour préparer leur renvoi. Pendant ce temps-là, il fallait agir afin que les Mille-Feuilles puissent rester le plus appétissant possible. Pour cela, ils s’assurèrent à ce que la température soit bonne, à ce qu’ils prennent l’air de temps en temps et que, si vraiment ils rencontraient des complications, ils soient prêts à prendre des précautions pour les rétablir.

Durant leur séjour, les Mille-feuilles ont vécu plusieurs péripéties. Tout d’abord, trois nouveaux Mille-feuilles les ont rejoints. En effet, les Toupies, généreux, les leur ont offerts avec grande gentillesse. Ensuite, deux nouveaux éducateurs sont arrivés sur le groupe. Petit à petit, avec l’aide de leurs collègues, ils ont découvert les astuces pour bichonner les Mille-feuilles. Entre deux, le pâtissier nous a rendu visite pour nous livrer un nouveau Mille-feuille. Cependant, il s’est rendu compte qu’il s’était trompé de commande. Alors, il est vite revenu le chercher pour l’amener au bon domicile. Enfin, deux éducatrices, ayant mangé trop de Mille-feuilles lors de leurs sorties entre copines, nous ont quittés pour donner naissance à une nouvelle variété de Mille-feuilles.

Finalement, le pâtissier, observant la situation, voyant le bien-être des Mille-feuilles à la Ruche, pensa convenable de les laisser encore un moment dans cet endroit-là. Bien évidemment, toujours en relation avec les éducateurs de manière quotidienne et en préparant leur livraison progressivement.

Suite à leur séjour, les Mille-feuilles se sont exprimés. Voici leurs ressentis :

Visites médiatisées

Point rencontre de Neuchâtel

….Dessine-moi ton foyer…..

Commencer notre rapport d’activité par cette phrase, pour évoquer l’an née 2022 du Point Rencontre peut sembler saugrenu ou interpellant.

Ce qui est logique si l’on définit la notion du foyer, le «home sweet home» comme le lieu de vie; l’endroit où l’enfant vit avec ses parents ou avec l’un ou l’autre, dont la durée varie selon les accords du droit de garde.

A l’échelle du Point Rencontre, nous assumons la mission d’accompagner et d’encadrer le déroulement des droits de visite (DDV) pour des parents qui n’ont pas la possibilité de rencontrer leur enfant ailleurs.

Ce lieu de rencontre, cette pièce dans laquelle se déroule la rencontre, est souvent perçu comme «artificiel» puisqu’il est ouvert aux regards des autres. Les personnes peuvent se sentir observées et donc la relation en être modifiée. Notre présence est souvent vécue comme rassurante pour l’enfant ainsi que pour le parent hébergeant. Cela est plus complexe pour le parent visiteur, qui sait qu’il doit démontrer de bonnes intentions, une certaine régularité, et les bons gestes éducatifs à l’encontre de son enfant.

Ce moment de rencontre se déroule dans un espace neutre pour l’enfant et son parent ; ce n’est pas chez l’enfant, ce n’est pas chez le parent. Ce lieu est donc ainsi propice aux échanges afin de faire travailler et réfléchir les parents sur leur situation conflictuelle, qui résulte, en règle générale, soit d’une séparation ou divorce, soit d’un placement de l’enfant.

Cependant, au fil des rencontres, chaque personne développe ses repères, son rythme, ses rituels.

Selon le contexte de vie du parent visiteur, ce dernier sera reconnaissant «d’avoir un lieu» pour retrouver son enfant et consolider le lien; dans d’autres situations, l’obligation de passer par le Point Rencontre augmentera encore plus sa colère et son incompréhension envers la décision judiciaire qui lui est imposée.