Membre du Groupe d'Accompagnement à la Carrière (GRAC)
Depuis deux ans, les commissaires paritaires nationaux du SNPDEN-UNSA se sont constitués en groupe d’accompagnement à la carrière (GRAC). En y associant les candidats non élus, il se compose de seize membres dont la vocation est de vous proposer un accompagnement personnalisé dans votre carrière, notamment dans le processus de mobilité, de l’intention en septembre aux ajustements et recours de l’été suivant.
Chaque année, nous essayons de faire progresser nos outils d’analyse et de mettre à jour l’information que nous partageons avec vous. Avec cette analyse du mouvement 2024, nous souhaitons mettre au service de nos lecteurs :
- la transparence la plus complète possible sur le mouvement, y compris en analysant les chaînes reconstituées dans leur ensemble pour la première fois :
- des conseils à jour pour aider à construire votre projet de mobilité pour 2025 en bonne connaissance de cause.
Pour les données statistiques, la direction de l’encadrement (DE) fait un réel effort de transparence. Pour la deuxième fois, la liste des postes attribués au mouvement a été communiquée à chaque tour avec, peu de temps après, la liste des postes restant vacants. Il n’y manque que les noms.
Grâce à la mobilisation du réseau des élus locaux et du GRAC, la reconstitution du mouvement, particulièrement au premier tour, est devenue très efficace. Cela ne remplace pas la publication mais cela nous a, tout de même permis, pour la première fois, de partager avec nos adhérents :
POSTES VACANTS
- les chaînes de la mobilité avec les différents maillons qui les constituent et qui permettent de comprendre la mécanique du mouvement
- la publication des postes qui restent susceptibles d’être vacants après le premier tour, afin d’orienter recours et extensions de vœux pour les tours suivants.
En complément des données qualitatives fournies par la DE, la reconstitution du mouvement est aussi une source précieuse pour analyser les 2220 mobilités de cette année (en augmentation de 1,8 %).
UNE PARTICIPATION
QUI REMONTE LÉGÈREMENT MAIS
MOINS DE POSTES VACANTS
Comme nous l’avions prévu, les effets de la dernière réforme des retraites continuent à se faire sentir. Le nombre de postes de chef vacants au premier tour continue de baisser : 502 seulement en mars 2024 (544 en 2023, 637 en 2022). Cela a conduit à des chaînes de mutations moins nombreuses et donc à moins de mutations. C’est particulièrement vrai au niveau des postes de proviseur de catégorie 4 et 4ex, qui entraînent à leur suite un nombre généralement important de mutations. Il y en avait 147 en 2022, 119 en 2023 et 110 en 2024.
Après plusieurs années de baisse, la participation qui se situait autour de 4700 auparavant, était tombée à 4200 dossiers en 2023. Elle remonte légèrement à 4377 en 2024, avec un taux de participation de 29,6 % du corps, ce qui reste assez stable (28,5 en 2023, 31,3 en 2022).
Le nombre de postes bloqués reste faible et n’entrave pas réellement les opérations de mobilité : 77 postes concernés en 2024 (63 en 2023, 85 en 2022). En revanche, la concentration des réintégrations dans certaines académies a pu être mal perçue, comme à Poitiers.
POSTES OBTENUS
Le taux de satisfaction global se dégrade aussi : 49,8 % de demandes satisfaites contre 55,5 % en 2023. La tendance à un mouvement un peu plus intra-académique pour les chefs se confirme : seulement 16,91 % interacadémique en 2024 (17.63 % en 2023 et 16,74 % en 2022). C’est en revanche très ouvert pour les adjoints, avec un pourcentage d’entrants de 33,24 % de mouvement interacadémique alors que c’était seulement 21,4 en 2022 contre 36 % en 2023. La situation est bien sûr très contrastée d’une académie à une autre. Des académies très demandées se montrent très ouvertes cette année encore pour les chefs : Nice avec 25,81 % de chefs entrants, Montpellier avec 27,45 % ou Bordeaux 17,33 % (mais en recul). Des académies attractives sont très difficiles à obtenir pour des extérieurs, comme Paris 10,81 %
ou Aix-Marseille 13,43 %. C’est certes supérieur à la moyenne mais plutôt en recul ces dernières années notamment par rapport à 2022 où le taux d’ouverture des mêmes académies était à 44 %. Ces taux restent à lire avec précaution puisque nous ignorons les taux de pression par académie. Il est donc naturel que certaines académies peu demandées aient un taux d’ouverture assez faible comme Amiens 3,33 % ou Reims 10,81 % ou Créteil 9,41 % ou Nancy-Metz 11,32 %. On note cette année que des académies plutôt peu demandées habituellement ont un taux d’entrants plus importants : Besançon 22,58 %, Clermont-Ferrand 26,67 %, Limoges 33,33 %, Orléans-Tours 21,57 %.
Certaines académies sont peu accessibles pour des entrants sur postes de chef en revanche elles accueillent un taux important d’adjoints : AixMarseille 38,78 %, Bordeaux 47,62 %, Lyon 41,67 %, Rennes 47,06 % et Nice avec 64 % d’entrants.
Sur certaines académies, nous constatons que les extérieurs rentrent plutôt comme chef sur des postes de petites catégories (Limoges, Grenoble, Normandie, Toulouse, Clermont-Ferrand).
On remarque que, dans presque toutes les académies, sont affectés principalement sur des 4ex, des collègues de la même académie (70 %) et dans 11 académies 100 % des postes ont été pourvus en intra.
Au niveau départemental, l’Isère, la Haute-Garonne et l’Essonne sont les 3 départements ayant accueilli le plus d’extérieurs sur des postes de chefs, mais sur des collèges de petites catégories. Pour les lycées 4EX, seulement un quart des postes a été pourvu par des extérieurs.
Comment lire ce tableau ? > dans la 1ère colonne à gauche, ce sont les postes d'origine, > en ligne, ce sont les postes obtenus à la rentrée scolaire 2024.
LES DIFFÉRENTS POSTES DE CHEFS OBTENUS
QUE FONT LES MEMBRES DU GRAC DANS LE
FONCTIONNEMENT
ACTUEL DU MOUVEMENT ?
Nous sommes présents, tout au long de l’année scolaire, pour vous accompagner dans votre demande de mobilité. Cette année, près de 900 entretiens conseils de mutation, en présentiel, en visio, voire au téléphone, ont été assurés par les membres du GRAC, seuls ou avec la participation de relais académiques.
Un dossier bien construit et téléversé sur la plateforme est le point de départ indispensable. Chaque année, lorsque nous découvrons des dossiers plus tard dans la procédure, nous constatons des erreurs ou des maladresses stratégiques lorsque les collègues ont constitué seuls leur dossier. Il ne faut pas hésiter à consulter et vous reporter aux documents variés que nous mettons à votre disposition : le 4 pages mutations désormais décliné dans chaque académie, présentation dans les assemblées générales académiques, cartes interactives des postes, capsules vidéo, webinaires…
Connectez-vous sur le site du SNPDEN, tout y est : des informations sur les postes, des modèles pour les lettres de motivation, les demandes de révision d’évaluation ou de lettres codes. Et pour la deuxième année consécutive, la grande enquête sur les logements de fonction afin d’affiner vos choix. Bonne lecture !
Les entretiens individuels sont l’occasion d’analyser avec vous votre dossier : vos étapes de carrière et votre évaluation, la hiérarchisation et la formulation de vos vœux. Le GRAC vous fera profiter en direct, grâce à son expertise, d’informations recueillies sur les postes depuis plus de dix ans, sans cesse mises à jour, afin que vous puissiez obtenir, dans la mesure du possible, satisfaction.
Courant décembre et janvier, nous portons vos dossiers, en académie ou devant l’administration centrale, lors de bilatérales riches et toujours constructives. Chaque année, nous présentons dans le détail plusieurs centaines de dossiers. Priorités légales, situations particulières, vœux sur plusieurs académies, nous attirons l’attention avant que le mouvement ne soit bouclé. Cela permet de trouver des solutions à des situations parfois compliquées
et même de temps à autre, inconnues de la Direction de l’Encadrement.
À chaque tour du mouvement, nous nous réunissons pour reconstituer le mouvement à partir des informations transmises par les adhérents et les élus. Sont mobilisés les 16 membres du GRAC, 3 personnels du siège et des dizaines d’élus en académies et dans les départements. Certes, nous regrettons que l’administration ne publie pas les résultats à l’issue de chaque tour, de façon nominative, comme elle le fait pour les promotions sans que nul ne s’en offusque. Mais puisque ce n’est toujours pas le cas, la reconstitution nous permet :
• un accompagnement des collègues qui n’ont pas obtenu satisfaction, notamment s’ils envisagent de faire un recours ou des extensions. Plus de deux cents collègues se sont connectés à notre visio nationale “recours et extension” après le premier tour, preuve que nous répondons là encore à un réel besoin.
• une reconstitution des chaînes du mouvement qui contribue à sa lisibilité ;
• une extraction des postes susceptibles d’être vacants qui reste dépendante du taux de reconstitution.
Nous avons porté 206 recours et demandes de révision d’affectation en audience après les 2 premiers tours (150 en 2023). Les collègues ont désormais bien intégré la logique des recours, qui ne consiste pas à contester la mutation d'un de leurs camarades, mais à demander une solution lors des tours suivants. Nous n’avons pas eu, cette année, de recours écrit sous le coup de la colère et desservant son auteur. Nous y avons en revanche souvent retrouvé le modèle proposé par le SNPDENUNSA et les conseils prodigués en webinaire.
Néanmoins, trop de collègues envoient leur recours à l’administration en nous désignant, mais sans nous transmettre ni leur dossier ni leur courrier de recours. Dans ce cas, nous nous contentons d’écouter les réponses de l’administration sans pouvoir argumenter et appuyer le dossier.
Nous avons bénéficié d’une écoute bienveillante mais un nombre croissant de demandes légitimes n’ont pu être satisfaites, faute d’avoir assez de postes disponibles dans les zones demandées. L’administration est tenue de répondre dans un délai de deux mois. Cela a parfois conduit à l’envoi de courriers qui donnaient l’impression qu’il n’y aurait pas de solution alors qu’un recours reste valable jusqu’à la fin des opérations de mutations,
donc le 31 août. Nous avons alerté la direction de l’encadrement qui partage ce constat et réfléchit à une autre solution.
FEMMES ET HOMMES, L’ÉGALITÉ DEVANT L’ÉVALUATION N’EST TOUJOURS PAS AU RENDEZ-VOUS !
La représentation des femmes dans le corps ne cesse d’augmenter. Désormais, les femmes sont majoritaires dans le corps des PERDIRS et également majoritaires dans l’accès à un premier poste de chef d’établissement : 60 % des 388 adjoints nommés sur poste de chef au 1er tour étaient des adjointes, c’était 50,6 % en 2021 et la progression a été régulière. C’est le juste reflet de la place des femmes dans le corps des personnels de direction.
Nous continuons donc à dénoncer une évaluation des femmes personnels de direction systématiquement en retrait par rapport à celle des hommes. Le blocage persiste et l’évaluation mobilité à 5 niveaux (de N1 au plus bas jusqu’à N5 pour le plus haut) montre toujours une inégalité de traitement genrée. Les items les plus élevés (ou N5) représentent 15,4 % des items des hommes et seulement 8,5 % de ceux des femmes ! Puisque les académies peuvent attribuer entre 15 et 20 % de N5, et que la moyenne nationale est de 11,69 % cette année, elles pourraient donc bien mieux évaluer les femmes sans dégrader l’évaluation des hommes. Certes, la direction de l’encadrement prend en compte cette différence d’attribution entre les académies dans le départage des candidats. Mais nous ne disposons toujours pas de données genrées par académies sur l’évaluation (la prospective comme la professionnelle), qui nous permettraient d’interroger les pratiques locales. Comment faire évoluer ce qu’on ne mesure pas mais que nous remarquons et dénonçons au quotidien ?
Y a-t-il pour autant des évolutions positives à saluer ? Eh bien, oui ! À l’autre bout de l’échelle de notation, nous relevions encore l’année dernière une forte inégalité aux niveaux 1 et 2, dont le cumul représentait 7,38 % des items masculins, mais 12,4 % des items féminins. Cette année, le cumul des niveaux 1 et 2 s’élève à 6,23 % des items masculins et 9,27 % des items féminins. Au niveau
moyen du N3 cependant, l’écart demeure difficile à expliquer avec une attribution par défaut de cet item aux femmes (49,26 % contre 39,95 % pour les hommes). Il reste encore du travail pour inverser cette tendance.
QU’EST-CE ÉTABLISSEMENTQU’UN COMPLEXE ?
Nous n’avons pas réussi à obtenir une vraie transparence sur ce dossier, l’administration refusant de communiquer un fichier complet. L’information existe dans COLIBRIS, mais il faut aller la chercher établissement par établissement. On constate alors qu’elle est parfois manquante, datée ou franchement difficile à comprendre. Peut-on sérieusement penser qu’un REP+ n’a aucun critère de complexité ? Ou bien qu’un collège qui a usé trois chefs en trois ans est sans complexité sur le plan des ressources humaines ?
Pourtant l’administration continue à utiliser cette donnée bien trop aléatoire pour signaler aux candidats à la mutation qu’ils peuvent accéder ou pas à un établissement “complexe”. Il y a là un vrai chantier à venir. C’est un enjeu de transparence important dans le mouvement et nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une absence de réponse.
DE L’IMPORTANCE
DES VŒUX
La tendance est la même depuis plusieurs années : près de la moitié des collègues mutés a obtenu satisfaction sur l’un de ses trois premiers vœux. En 2024, ces vœux représentaient 47,1 % des postes obtenus, en léger recul (51,2 % en 2023, 52,6 % en 2022, 50,4 % en 2021, 48 % en 2020). Il y a bien sûr des nuances à faire en fonction des académies, de la taille de leur mouvement et de leurs contraintes. Mais en règle générale, l’administration s’attache manifestement à donner satisfaction aux participants à la mobilité sur ce qu’ils veulent vraiment. Il y a donc un enjeu fondamental à bien penser ses premiers vœux. S’ils sont cohérents avec votre évaluation (CREM) et votre étape de carrière, ils peuvent permettre d’aboutir. Le taux de satisfaction du premier vœu est stable 28,1 % en 2024 (28,8 % en 2023, c’était 31,7 % en 2022, 29 % en 2021).
LA RÉPARTITION DES ÉVALUATIONS SELON LE GENRE
Hommes
20242023
Hommes N10,40 %0,20 %
N25,83 %7,18 %
N339,95 %45,15 %
N438,44 %32,69 %
N515,38 %14,78 %
Femmes N10,32 %0,33 %
N28,95 %12,12 %
N349,26 %53,88 % 32,98 %26,00 %
N58,51 %7,68 % 20222021201920182017
AA 0,31 %0,36 %0,36 %0,50 %0,40 %
B9,59 %10,68 %10,42 %10,40 %9,40 %
TB64,67 %63,95 %65,71 %67,10 %74,50 %
EX25,43 %25,07 %23,51 %22,00 %13,10 %
Femmes
AA0,50 %0,30 %0,43 %0,50 %0,60 %
B14,63 %15,79 %14,15 %14,30 %11,90 %
TB67,89 %66,76 %68,64 %70,20 %71,10 %
EX16,98 %17,12 %16,78 %15,80 %19,10 %
Si le choix des premiers vœux est décisif, cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne faut faire que peu de vœux et des vœux restrictifs. On note cette année une augmentation sensible du taux de satisfaction des vœux lors de la 2ème phase d'extension (15,4 % pour les vœux de 16 à 25 en 2024, il n’était que de 11,4 % en 2023)
Concernant les extensions, on note une augmentation du taux de satisfaction qui est cette année à 25,2 % soit plus d’un quart du mouvement (20,9 % en 2023, 20,1 % en 2022, 22,3 % en 2021). Et, souvent, les premiers vœux d’extension (ceux de rang 11, 16 et 21) sont ceux qui obtiennent le plus de satisfaction. Ainsi,sur 218 mutations vœux satisfaits sur la première extension, 129 étaient des vœux de rang 11 et, sur 343 mutations vœux satisfaits sur la seconde extension, 154 étaient des vœux de rang 16. Là encore, il faut choisir avec soin son premier vœu d’extension ; si cela est possible, c’est celui-là que l’administration essaiera de satisfaire.
Depuis quatre ans, une nouvelle tendance se confirme : si les vœux de type établissement représentent trois quart du mouvement, le quart restant est rendu possible par des vœux larges ; et ce, dès les premiers rangs de vœux. 10,5 % des vœux satisfaits au premier rang n’étaient pas des vœux établissement. Et cette proportion augmente au fur et à mesure que l’on descend dans la hiérarchie des vœux. Entre les vœux 6 et 10, les vœux plus larges hors vœux établissements représentent près de la moitié des vœux satisfaits.
Bien sûr il faut garder en tête la cohérence de son projet et ses priorités : élargir autant qu’on peut le souhaiter, sans se retrouver à demander un établissement que l’on ne voulait surtout pas obtenir. Mais dans un contexte où les vœux sont majoritairement des vœux établissements et où les collègues se concentrent (et donc se concurrencent), sur les postes annoncés vacants dans COLIBRIS, les vœux larges donnent de réelles chances d’aboutir. C’est d’autant plus vrai sur les académies difficiles d’accès. Montpellier (36 % des vœux satisfaits étaient hors vœux établissement, Bordeaux 31 %, Toulouse 32 %)
502 postes (544 en 2023) étaient vacants au moment du 1er tour. 1143 mobilités ont été enregistrées lors de ce premier tour, sur des postes dont beaucoup n’ont jamais été annoncés comme vacants ou susceptibles de l’être sur la plateforme.
La connaissance de la carte des postes par les membres du GRAC ou les élus académiques et départementaux, lorsque vous les avez sollicités, était un atout de plus.
RANG DES VŒUX SATISFAITS AU MOUVEMENT 2024 RANG DES VŒUX SATISFAITS
Tous les territoires ne sont pas égaux dans ce domaine. Certes, la tendance nationale est plutôt de refuser les demandes de dérogations à l’obligation de mobilité.
Notre obligation statutaire de mobilité est vécue et parfois appliquée différemment selon les territoires. La tendance n’est pas à satisfaire les demandes de dérogation : le taux de dérogation accepté pour
les collègues qui demandent à ne pas muter à 9 ans est pour l’instant stable (56 % en 2023, 58 % en 2022). Et le nombre des candidats concernés diminue depuis plusieurs années : 156 en 2021, 140 en 2022, seulement 125 en 2023, 102 en 2024. La réforme des retraites pourrait entraîner une inflation des demandes et nous vous conseillons fortement d’anticiper un refus. Les demandes successives auront peu de chances d’aboutir.
Attention, en cas de refus de la dérogation on n’obtient pas forcément ce que l’on veut si les vœux sont très exigeants ou géographiquement
TYPE DE VŒUX SATISFAITS PAR ACADEMIE (CHIFFRES BRUTS)
étroits. Comme pour les réintégrations, le risque d’être muté hors vœux est réel et chaque année quelques collègues regrettent amèrement de ne pas avoir donné plus d’ouverture à leurs vœux. Le rythme de mutation semble s'accélérer avec les taux de satisfaction importants de ces dernières années. Le nombre de collègues obligés de participer aux opérations de mobilité au bout de 7 et 8 ans est assez variable depuis 3 ans : ils étaient 634 en 2022 et ne sont plus que 552 en 2023 et cela remonte à 607 en 2024. Mais leur
poids relatif dans un mouvement réduit augmente. Les personnels de direction en obligation de participer (à 7, 8 et 9 ans), représentent près de 15 % du mouvement en 2024, 14,4 % du mouvement en 2023, contre 11 % en 2022. 43 collègues en mobilité obligatoire (9 ans sur leur poste) ont muté cette année.
Pour une majorité de collègues, tant que le système de classement actuel incite à muter pour gagner en catégorie, le principe reste “dès que j’ai le droit de jouer, je joue”.
30 adjoints sont directement devenus proviseurs en 2024 sur les deux premiers tours. C’est un retour à un niveau déjà constaté : ils étaient 22 en 2023 mais 29 en 2022. Il est désormais habituel de faire deux postes d’adjoint avant de devenir chef, le plus souvent comme principal en catégorie 1, 2 ou 3. Dans le mouvement comme en grammaire française, il y a bien sûr des exceptions : Mayotte, REP+, régularisations
d'intérim, demande à 3 ans sur des zones peu attractives. Mais globalement, un adjoint devient très rarement chef directement en catégorie 4. C’est plutôt à partir du 2ème poste de chef, voire du 3ème, que l'on peut prétendre devenir proviseur, sur catégorie identique ou inférieure à celle détenue en collège. Vouloir s’affranchir de ce parcours expose à des déconvenues. Il arrive bien souvent qu’un adjoint qui a 7 ans d’ancienneté dans le poste et espérait accéder directement à un poste de chef voie, avec amertume, passer devant
CATÉGORIES POUR LES ADJOINTS ACCÉDANT À UN POSTE DE CHEF
PosteRS2024
Retrouvez des tableaux d'analyse complémentaires sur notre site www.snpden.net en flashant le QR code ci-contre.
lui des camarades de promotion qui ont pris un deuxième poste d’adjoint au bout de trois ans et, de ce fait, ont obtenu une meilleure évaluation…
La majorité des adjoints de collège quand ils mutent c’est sur un poste de principal (34,2 % des mutations des ADCG), cela passe à 47,5 % pour les adjoints de LP et à 69,2 % pour les adjoints de lycée. On voit bien apparaître la logique de parcours. Cette logique s’illustre parfaitement sur le graphique fonction RS2024 part en pourcentage
de la fonction précédente. En effet on constate que la majorité des collègues qui mutent sur un poste de PACG 3 étaient à 37 % des PACG 2 ce qui veut dire que les adjoints qui ne demandent que des postes de principal catégorie 3 limitent leur chance d’obtention d’une mobilité car ils sont en concurrence avec des chefs.
33 % des collègues qui mutent sur un poste de principal en catégorie 4 étaient PACG 3.
39 % des collègues qui mutent sur un poste de
PRLP 4 étaient principal d’un collège 2 ou 3. 43 % des collègues qui mutent sur un lycée 3 étaient principal d’un collège 3. Enfin sur les lycées 4EX, 63 % des mutations sur ces postes étaient déjà proviseur d’un lycée 4 ou 4EX, et plus des trois quarts des mutations sur des postes de proviseur 4EX étaient déjà proviseur d’un lycée. Personne n’est obligé d’organiser sa carrière pour devenir chef rapidement. Mais si c’est ce que vous souhaitez, nous ne pouvons que vous conseiller d’adapter votre stratégie au territoire. Vous ne pouvez pas jouer plusieurs priorités à la fois. Devenir chef, mais dans un secteur géographique réduit et prisé, seulement dans des établissements hors éducation prioritaire, à l’usage, ne marche que très rarement.
Pour atteindre cet objectif, il est conseillé de privilégier les académies et zones géographiques moins concurrentielles (voir plus haut), l’éducation prioritaire, les postes en catégorie 1 ou les 2 sans adjoint.
44,6 % des adjoints qui deviennent principaux cette année sont nommés sur des postes sans adjoint, c’est même 50,8 % en dehors de l’éducation prioritaire, structurellement mieux dotée en adjoints. Refuser ces postes-là c’est se priver d’une chance sur deux de devenir chef. Il faut également noter que ce sont généralement des postes sur lesquels on reste peu de temps. Sur 261 de ces postes pourvus en 2023, 151 avaient déjà bougé en 2020, voire plus récemment. Entre 3 et 5 ans dans un poste sans adjoint, si on fait des vœux raisonnables, on a de vraies chances de muter.
UN NOMBRE
IMPORTANT DE POSTES D’ADJOINTS
RESTENT VACANTS
Le nombre de postes d’adjoints vacants ne cesse d’augmenter à chaque mouvement depuis 2020. En 2022, il y avait 1054 postes vacants, c’était 1073 en 2023. Mais surtout le taux de couverture de ces postes par le mouvement recule : 58 % en 2023 (c’était 71 % en 2022 et 83 % en 2021).
Malgré un large appel aux listes complémentaires et une diversification des voies d’accès, il reste encore un nombre important de postes à pourvoir par des faisant fonction à l’issue de l’affectation des stagiaires.
LIRE ET COMPRENDRE LES CHAÎNES
Une chaîne de mutation est ouverte par la vacance d’un poste (départ à la retraite, changement de corps…). Lorsqu’une nomination intervient sur ce premier poste, elle forme un maillon en libérant le poste d’origine du personnel nommé. Lorsque celui-ci est pourvu à son tour, cela forme un deuxième maillon. Et ainsi de suite. Plus le poste est important en termes de catégorie, plus la chaîne sera longue, dépassant parfois les frontières de l’académie.
Le tableau et le graphique p. 67 présentent le classement des académies par la médiane des longueurs de chaîne pour les mouvements des chefs. (Exemple : l’académie de Dijon a fait 18 chaînes et la longueur médiane de ces chaînes est de 2 postes). Les académies les plus performantes sont celles qui ont une médiane importante et c’est d’autant plus significatif en termes de mobilité lorsque des académies avaient peu de postes vacants et donc peu de chaînes.
Un autre indicateur intéressant pour la mobilité sur poste de chef d’établissement est celui de la comparaison, pour toutes les académies, du ratio entre le nombre de mutations et le nombre de postes vacants. Celles dont le coefficient est le plus important sont celles où les mutations ont été les plus favorisées. Ce coefficient peut être plus élevé pour une académie lorsque de nombreux chefs ont obtenu des postes de chefs dans d’autres académies. Dans ce domaine, les académies qui ont les chiffres les plus favorables sont celles de Créteil, Rennes, Limoges, Normandie, et les moins performantes sont celles de Strasbourg, Guyane, la Réunion et Orléans-Tours.
QUELLES PERSPECTIVES DE MUTATIONS POUR 2025 ?
Une démarche de mutation se construit bien en amont. S’informer, comme vous le faites en lisant cet article, est essentiel. N’hésitez pas à parcourir les autres ressources disponibles sur notre site internet mis à jour (www.snpden.net). Et surtout, demandez conseil. Les membres du GRAC, les commissaires paritaires académiques et l’ensemble des élus locaux sont là pour ça.
Demander sa mutation c’est bien sûr d’abord un projet individuel. Il importe dans ce cadre d’être au clair avec sa priorité et d’éviter d’en avoir plusieurs à la fois. Mais muter c’est aussi participer à une opération au cadre très contraint.
N’attendez pas d’avoir finalisé votre dossier pour profiter de l’expertise des membres du GRAC et des relais locaux : commissaires paritaires académiques, secrétaires départementaux, secrétaires académiques...
LES
PRINCIPAUX
ENSEIGNEMENTS À RETIRER
DES MOUVEMENTS PRÉCÉDENTS
LA LOI DE L’OFFRE
ET DE LA DEMANDE MOUVEMENT INTER ET INTRA
Certaines académies sont difficiles d’accès. La direction de l’encadrement fixe avec les académies un nombre de postes qui peuvent donner lieu à des mouvements interacadémiques et en pratique, le mouvement ne va pas au-delà. Dans chaque académie, il faut réserver des postes d’adjoints pour les personnels de direction stagiaires et des postes de chefs pour les adjoints qui sont dans une mobilité intra-académique. Nous avons constaté cette année une tendance marquée à l'horizontalisation du mouvement interacadémique. Il était déjà difficile d’obtenir à la fois une nouvelle académie et un poste promotionnel dans certaines académies. Avec la
baisse du nombre de chefs disponible, la tendance se diffuse un peu partout. Cela signifie que, sauf dans les académies déficitaires :
- soit on devient chef dans son académie d’origine et on demande l’académie que l’on souhaite pour le poste d’après, - soit on bouge en tant qu’adjoint dans l’académie que l’on souhaite et c’est quelques années plus tard que l’on demandera à y devenir chef.
Les documents utilisés pour les opérations de mutations peuvent faire naître de faux espoirs. Avoir une lettre code favorable sur un type de poste ne garantit en rien d’y accéder. C’est l’ensemble du dossier qui est pris en considération : ancienneté dans le corps et dans le poste, qualité des évaluations (évaluation professionnelle, évaluation prospective). Votre dossier est comparé aux autres pour chaque poste étudié. Se comparer en n’ayant qu’une partie des informations, par exemple par rapport à des camarades de promotion, peut être trompeur. Dans un mouvement restreint, beaucoup de dossiers sont en concurrence, sur les mêmes vœux, avec des évaluations très proches.
Le degré de précision de votre vœu est beaucoup moins important que son rang. Trop de collègues font des vœux trop précis et trop restreints en phase initiale et se concentrent sur des listes de postes vacants et susceptibles d’être vacants.
La bonne stratégie reste encore et toujours de demander ce que l’on veut, même si ce n’est pas disponible pour le moment. Et surtout d’aller aussi large et loin qu’on le peut, sans attendre les phases d’extension.
RAPPROCHEMENT DE CONJOINT
En pratique, la mutation en poste double (deux conjoints perdirs voulant muter en même temps) ne fonctionne que très rarement. Il est beaucoup plus sûr et efficace de muter l’un après l’autre ou de façon individuelle. Certes, il y a un risque d’être séparés un an, mais en pratique les demandes sont accompagnées, nous les suivons aussi et il est fréquent que les situations soient réglées au plus tard avant la fin du mouvement suivant, mais assez souvent la même année.
Attention, un rapprochement de conjoint c’est en principe une mutation sur poste équivalent : même emploi, même catégorie. Sauf exception, on ne progresse pas dans la carrière à l’occasion
d’un rapprochement de conjoint ; il faut donc éviter de ne mettre que des vœux de chef si on est adjoint ou que des vœux de catégorie supérieure. Si on souhaite une zone géographique précise ou en forte tension, il est même parfois préférable d’avoir aussi dans ses vœux des catégories inférieures à celle détenue. Avec l’effet d’amortisseur du RIFSEEP, on ne perdra en principe que la part de BI correspondante. La règle du temps de trajet est rigoureusement appliquée : si vous n’êtes séparés que par moins d’une heure et demie de trajet hors bouchons, vous ne pouvez pas faire valoir la priorité légale pour rapprochement de conjoint. Votre demande devient donc une demande pour convenance personnelle, sans possibilité de muter à deux, ni priorité sur les autres dossiers. Alors que le coût du carburant s’envole, que les risques psychosociaux deviennent un vrai sujet de préoccupation et que chacun s’intéresse d’un peu plus près à son bilan carbone, cette règle mériterait d’être revue. Nous avons demandé dans la négociation des lignes directrices de gestion que la durée soit diminuée mais en attendant elle s’applique.
Dans ce cadre étroit, le Ministère n’est pas parvenu cette année à maintenir le haut niveau de satisfaction des années précédentes. Avec 66 % de satisfaction au deux premiers tours dans le cadre d’un rapprochement de conjoint, on est loin des 87 % de l’année dernière.
Attention, si votre conjoint est dans un processus de mutation pas encore abouti, il faut ouvrir un dossier dès le début des opérations, quitte à formuler des vœux provisoires et à le préciser dans la “lettre de motivation” à déposer dans Colibris. Ne vous laissez pas décourager par la nouvelle règle qui demande un pacs signé au 1er septembre, l’administration continuera à essayer de donner satisfaction. Ainsi vous aurez une évaluation prospective et des lettres codes prêtes à servir. Vous aurez ensuite la possibilité d’annuler des vœux ou d’en ajouter au moment des phases d’extension. N’oubliez pas d’envoyer vos vœux à jour au membre du GRAC qui suit l’académie de votre premier vœu, cela nous permet de vous accompagner au mieux.
CIMM : EMBOUTEILLAGE EN MARTINIQUE
Le CIMM (centre des intérêts matériels et moraux) est une priorité légale propre à l’Outre-mer. Impossible donc de le faire valoir pour retourner à Montpellier ou au Pays basque.
Après une brève éclaircie en 2022, l’horizon s’est à nouveau assombri pour les collègues ultramarins désireux de rentrer en Outre-Mer. On est donc rapidement passé de 88 % de satisfaits sur les deux premiers tours en 2022 à 56 % en 2023 et seulement 38 % en 2024. L’accompagnement des collègues n’est pas en cause, il n’y a tout simplement pas assez de postes pour satisfaire toutes les demandes, même celles qui cumulent d’autres priorités légales avec le CIMM.
La situation semble durablement bloquée à la Réunion et surtout en Martinique en raison du peu de départs à la retraite.
MUTER
RAPIDEMENT ?
Quel que soit le poste d’affectation ministérielle, l’essentiel de la mobilité se fait entre 3 et 6 ans. À partir de 7 ans, la participation au mouvement devient obligatoire et mieux vaut ne pas attendre la 9ème année pour avoir une stratégie réaliste par rapport à son évaluation et à la loi de l’offre et de la demande. Petit rappel, en cas de nonaffectation sur un de ses vœux au bout de 9 ans, on sera muté hors de ses vœux. Des collègues en font les frais tous les ans. L’ensemble des données montre bien que c’est la stratégie individuelle et son adéquation à l’offre et à la demande qui sont déterminantes. Être bien conseillé est donc plus que jamais nécessaire. Les membres du GRAC et vos élus académiques sont là pour le faire.
Formation des commissaires paritaires académiques - Octobre 2024
Assemblée académique en présence de Bruno BOBKIEWICZ - Troyes - Octobre 2024