JUILLET 2025

JUILLET 2025
SYNDICAT NATIONAL DES PERSONNELS DE DIRECTION DE L’ÉDUCATION NATIONALE
UNE ALTERNATIVE
AUX CONSEILS DE CLASSE : LES CONSEILS DE RÉUSSITE
L'IA DANS NOS EPLE : GARDER LE CAP, GARDER LE SENS
SYNDICAT NATIONAL DES PERSONNELS DE DIRECTION DE L’ÉDUCATION NATIONALE
21 RUE BÉRANGER
75003 PARIS
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Directeur de la Publication BRUNO BOBKIEWICZ
Rédacteur en chef FRANÇOIS RESNAIS
Commission Pédagogie : OLIVIER BEAUFRÈRE AUDREY CHANONAT
Commission Vie Syndicale : MICHAËL VIDAUD
Commission Métier : DIDIER GEORGES
Commission Carrière : FRANCOISE ALARD-DOLQUES
Relecture : SNPDEN
Conception/Réalisation Ekole.fr
Crédits photographiques : SNPDEN
Publicité, maquette et impression : Ekole.fr
DIRECTION – ISSN 1151-2911
COMMISSION PARITAIRE DE PUBLICATIONS ET AGENCE DE PRESSE 0324 S 08103
N° DE SIRET : 30448780400045
DU SYNDICAT NATIONAL DES PERSONNELS DE DIRECTION DE L’ÉDUCATION NATIONALE
Les articles, hormis les textes d’orientation votés par les instances syndicales, sont de libres contributions au débat syndical qui ne sont pas nécessairement les positions arrêtées par le SNPDEN.
Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit partielle ou intégrale, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans autorisation écrite du SNPDEN, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle.
Depuis plusieurs années, les personnels de direction, par la voix du SNPDEN-UNSA, alertent sur un constat aussi lucide qu’inquiétant : notre système éducatif est à bout de souffle Non pas faute d’engagement des équipes, mais faute de moyens La revue Direction ne cesse d’en être le relais : l’École de la République est tenue à bout de bras par des personnels épuisés, en tension constante, et de plus en plus seuls face aux exigences croissantes de la société
Les attentes envers l’institution scolaire n’ont jamais été aussi fortes L’École doit éduquer, instruire, inclure, réparer, sécuriser, protéger… Et tout cela avec des besoins spécifiques démultipliés et des dotations stagnantes, voire en recul� Les annonces ministérielles, souvent guidées par une logique comptable, peinent à masquer la réalité du terrain : des établissements sous tension, des postes non pourvus, une médecine scolaire exsangue, des remplaçants inexistants���
À cela s’ajoute une politique éducative marquée par le stop-and-go, cette instabilité chronique qui voit naître des dispositifs ambitieux mais rapidement vidés de leur sens, faute de suivi ou de financements pérennes Le PACTE en est un exemple criant : pensé comme un levier de revalorisation et d’engagement des enseignants, il s’est heurté à la réalité d’un rejet massif sur le terrain, faute d’adhésion et de disponibilité des enseignants Le pass Culture, pourtant plébiscité par les élèves et les équipes pour son potentiel d’ouverture culturelle, voit ses modalités restreintes et ses crédits réduits�
Le Conseil national de la refondation (CNR) Éducation, lancé avec fracas comme un laboratoire de démocratie locale et pédagogique, a fini par s’effriter dans le silence, faute d’une véritable stratégie nationale et de moyens associés
Bruno BOBKIEWICZ, Secrétaire général du SNPDEN-UNSA
Ces initiatives ne manquent pas d’intentions louables Mais une réforme sans moyens est une promesse sans lendemain L’École ne peut plus être soumise à des cycles d’effets d’annonces sans suite, à des expérimentations suspendues au fil des alternances ou des arbitrages budgétaires� Cette logique de l’éphémère use les personnels et désoriente les équipes, en quête de cohérence et de stabilité� Dans ce contexte, les personnels de direction se retrouvent en première ligne� Responsables du bon fonctionnement des établissements, de la sécurité, du climat scolaire, des relations avec les familles et les collectivités, ils assurent une mission de plus en plus complexe avec des marges de manœuvre de plus en plus réduites La gestion de crise devient la norme, et la continuité du service public repose trop souvent sur leur seule capacité d’adaptation
Le SNPDEN-UNSA appelle avec constance à une revalorisation globale de l’École publique Cela passe par une reconnaissance des métiers, une autonomie responsable des établissements, mais surtout par un investissement massif� Il ne peut y avoir d’ambition éducative sans une politique volontariste et cohérente de moyens humains et matériels� Il ne s’agit pas d’un luxe, mais d’un impératif démocratique�
L’École est le socle de la République. Elle mérite mieux que des ajustements techniques ou des plans d’urgence. Elle mérite une vision, une stratégie de long terme, et les ressources pour la mettre en œuvre. Ce que nous demandons, ce n’est pas un privilège : c’est la condition minimale pour garantir à chaque élève les chances auxquelles il a droit.
Valérie FAURE
Chargée de documentation au siège du SNPDEN-UNSA
Alors que sur les deux mois précédents, 107 citations des élus dans les médias avaient été relevées, les trois mois suivants - incluant certes une période de vacances scolaires - ont enregistré seulement 90 citations, à raison de 23 en mars, 41 en avril et 26 au mois de mai.
Cette baisse des statistiques témoigne d’une période plutôt calme en termes de sollicitations, reflet d’une actualité éducative médiatiquement moins attractive – pas de réforme spectaculaire en cours d’adoption, pas de grève ou mouvement de contestations d’ampleur nationale ni de polémiques ou crise majeure, et surtout, pas d’annonces ministérielles tous azimuts...
Depuis la fin du débat sur le « choc des savoirs », le secteur de l’éducation est entré dans une période plus calme.
Ce calme étant aussi, sans doute, le reflet d’une situation
politique figée, avec depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence de majorité, un gouvernement sans ligne claire, avec un État léthargique et une machine administrative au ralenti. Ce constat de baisse (eu égard aux chiffres habituels) est cependant à relativiser, car 90 citations sur 3 mois représentent tout de même une moyenne de 30 citations mensuelles, moyenne demeurant dans l’absolu conséquente pour des élus se consacrant aux médias en plus de la charge quotidienne de leurs établissements. Il faut aussi rappeler que sur la période précédente, notre conférence de presse de fin janvier, particulièrement bien suivie et relayée par les médias, avait engendré à elle seule 64 échos médias, ce qui peut aussi en partie expliquer la différence avec les chiffres présentés dans cet article (Cf. Le SNPDEN dans les médias, pp. 9 et 10, Direction 293).
En plus de la baisse constatée des statistiques, la période s’est aussi démarquée par une plus grande diversité des sujets abordés dans les interviews des élus� Ainsi, plus de la moitié des citations (52 sur 90) ont porté sur une vingtaine de sujets variés (actualité syndicale,
métier, pédagogie, orientation, voie professionnelle, évaluation des établissements, pause numérique…), avec par thème une occurrence de 1 à 5 citations maximum (cf� détails dans le tableau p� 12)�
En revanche, s’il y a bien un sujet que l’on aurait aimé mettre
en sourdine ou voir noyé dans la multitude des thématiques de la période, c’est celui de la violence en milieu scolaire qui, hélas, a occupé, sur les mois de mars, avril et mai, la première place, à raison de 38 citations sur les 90 relevées, soit plus de 42 % du total
Déjà en seconde position sur les mois de janvier et février, le sujet de la violence en milieu scolaire, corollaire de l’augmentation de la violence des mineurs et du port d’armes blanches, est revenu sur
le devant de la scène fin avril, après l’attaque au couteau et le décès d’une lycéenne, dans un établissement privé de Nantes�
Ce drame a ainsi remis en lumière la question de la sécurisation des établissements scolaires, mais aussi et surtout, celle de la santé mentale des jeunes�
Les élus ont été interrogés à plusieurs reprises sur les modalités de sensibilisation et prévention de cette violence, sur la recrudescence du port d’armes
blanches chez les jeunes, sur les moyens de mieux sécuriser les établissements, sur l’utilité d’une généralisation des portiques ou des vidéo-surveillances, ou encore sur leur perception de la volonté gouvernementale d’intensifier les fouilles de sacs à l’entrée des établissements�
Certes, si la question du renforcement de la sécurité des établissements se pose, pour les élus interrogés, le choix du tout sécuritaire ne résoudra rien�
A travers cette violence, c’est plutôt la question de la santé mentale des jeunes qu’il faut remettre au cœur du sujet, et celle des moyens à mettre en œuvre pour repérer et suivre les élèves en souffrance ou posant problème�
Le SNPDEN-UNSA a ainsi de nouveau insisté sur la nécessité d’un renforcement des moyens humains dans les établissements
NE PAS ENTRER DANS UNE
LOGIQUE DU TOUT SÉCURITAIRE !
« Il ne faut surtout pas entrer dans une logique complétement sécuritaire. Les établissements scolaires ne sont pas des prisons. On ne peut pas considérer que les 12 millions d’élèves qui entrent tous les jours dans les établissements sont considérés comme de potentiels terroristes ».
> Bruno Bobkiewicz, SG | JT 20h TF1 | 24 avril 2025
C’EST AVANT TOUT UNE QUESTION DE SANTÉ MENTALE !
[…] Pour Bruno Bobkiewicz, "ceux qui agitent la question des portiques ou des fouilles systématiques se trompent". "Si les prisons ne sont pas capables de le faire, je ne vois pas
comment les établissements scolaires pourraient le faire", pointe-t-il. "On voit bien que cette logique dans laquelle sont entrés les États-Unis ne règle pas la question des tueries dans les établissements scolaires", ajoute le représentant syndical. "Quel est le fond du sujet dans cette affaire-là ? Je me dis que c'est plutôt une question de santé mentale", analyse-t-il. Il souligne en effet que l'élève n'était pas extérieur à l'établissement scolaire Notre-Dame-de-ToutesAides, où a eu lieu l'attaque. "On constate, depuis le Covid, une augmentation importante du nombre de jeunes qui vont mal. Il faudrait travailler davantage cette question, renforcer les pôles médico-sociaux et évidemment faire en sorte que déjà, a minima, les postes de psychologues soient pourvus, ce qui n'est pas le cas", réclame le secrétaire général du SNPDEN. […]
C’est important après un tel drame que l’institution que les représentants de ‘l’Etat soient aux côtés des élèves, des personnels des familles de l’établissement et montrent leur soutien, maintenant, comme souvent après ce type de drame, je pense qu’il ne faut pas non plus prendre de décisions trop hâtives. On voit que bien cet élève n’était certainement pas très bien, un peu instable sur le plan psychologique – il y a des
éléments de l’enquête qui diront cela …
> Bruno Bobkiewicz, SG | FRANCE INFO RADIO | 25 avril 2025
D’ACCOMPAGNEMENT ET D’ÉTAT
PSYCHOLOGIQUE DU JEUNE
Si on fait effectivement l’analyse de la situation en l’état actuel des choses, et l’avancement de l’enquête, ça donne en effet l’impression que le sujet est avant tout une question d’accompagnement et d’état psychologique du jeune plutôt qu’une question de sécurisation tels que certains voudraient nous faire penser. Nous on porte effectivement l’idée que sur la question de la santé scolaire, la médecine et de l’accompagnement scolaire, et j’intègre le pôle psychologique dans ce domaine-là, il y a un déficit important à la fois en termes de nombre de postes, mais aussi en termes de nombre de postes non occupés, puisque ça fait partie des problématiques que nous rencontrons, on a des établissements de grande taille qui ne bénéficient pas forcément d’un pôle médico-social étoffé, et c’est bien gênant dans le contexte de dégradation qu’on connait.
> Bruno Bobkiewicz, SG | BFMTV | 25 avril 2025
Au-delà de ces portiques et d'une intensification des contrôles, il faut aller "vers un renforcement des moyens humains sur le terrain", demande ce vendredi sur France Inter Audrey Chanonat, principale dans un collège à Cognac et secrétaire nationale du SNPDEN. "Ce sera le meilleur moyen d'essayer d'éviter ce type de drame", estime-telle. "On ne peut que se réjouir de voir arriver des moyens supplémentaires de contrôle, en gardant cependant à l'esprit que, malheureusement, on ne pourra jamais réussir à sécuriser totalement la totalité des établissements. C'est une illusion", estime la secrétaire nationale du SNPDEN.
[…] Pour Audrey Chanonat, l'enjeu est de faire de "la santé mentale de nos jeunes un sujet absolument central". "Dans les établissements scolaires, nous avons des signaux tous les jours de jeunes qui ne vont pas bien", témoigne-t-elle. Elle demande donc "que l'on donne sur le terrain aux chefs d'établissement, en collège et en lycée, les moyens d'aller vers de la prévention, davantage de gestes éducatifs en direction
des parents, davantage de moyens humains, des infirmières scolaires, des psychologues de l'Éducation nationale, pour repérer les signaux faibles ou forts, parce que c'est comme ça qu'on y arrive le mieux".
> Audrey Chanonat, SN | FRANCE INTER | 25 avril 2025
Concernant le sujet des violences en milieu scolaire, des éléments de l’audition du SNPDEN à l’Assemblée nationale par la commission d'enquête née des révélations de violences au sein de l'établissement catholique "Notre-Dame de Bétharram" ont également été repris dans la presse�
« Ce n’est pas la procédure en elle-même qui est compliquée : c’est l’analyse de la situation », explique Christelle Kauffmann, secrétaire générale adjointe du SNPDEN-UNSA. Car "pouvoir analyser finement les choses nécessite de dégager du temps pour le chef d’établissement", ce qui n’est "pas toujours facile" pour ces personnels, pris dans une "multitude de tâches urgentes à faire tous les jours". Des chefs d’établissement parfois "seuls, sans assistantes sociales, sans infirmières scolaires, sans adjoint… Nous n’avons
pas toujours les associations de quartiers, non plus, qui connaissent l’élève", poursuitelle, pour apporter un éclairage "au-delà du périmètre scolaire".
Ne reste alors qu’un "faisceau d’indices, des éléments plus ou moins tangibles", pour se faire une idée. […]
"Nous sommes souvent dans une temporalité quasiment d’urgence", explique aussi Olivier Beaufrère, secrétaire national éducation et pédagogie du SNPDEN-UNSA, ce qui nécessite "d’agir rapidement, avoir le bon contact de la DSDEN, du conseiller technique EVS… Toutes ces personnes qui vont pouvoir nous accompagner et conseiller rapidement, pour avoir quelqu’un vers qui se tourner, corroborer, échanger".
> Christelle Kauffmann, SGA –Olivier Beaufrère, SN | AEF INFO | 16 mai 2025
Au moment où ces lignes sont bouclées, on peut déplorer le fait que ce sujet de la violence en milieu scolaire est venu une nouvelle fois percuter le quotidien des établissements.
Le siège du SNPDEN a ainsi été assailli les 10 et 11 juin d’appels de journalistes pour des interviews ou participations à des émissions en plateau, suite au
décès tragique d’une assistante d’éducation, attaquée au couteau par un élève de 14 ans devant un collège de Nogent lors d'un
contrôle mené par des gendarmes devant l'établissement. Et, hélas, force est de constater que le sujet devrait par conséquent être
une nouvelle fois au cœur des thématiques du SNPDEN dans les médias de la prochaine période.
Pour finir, 52 citations ont porté sur plus d’une vingtaine de sujets, certains étant des reprises ou la continuité de thématiques des mois précédents� L’inventaire à la Prévert ci-dessous présente ainsi ces thèmes, qui ont fait l’objet de 1 à 5 citations maximum par sujet, représentant au total 57,78 % des citations��
Ci-après quelques extraits d’articles suite à la Conférence de Presse du 21 mai, organisée dans le cadre du Conseil Syndical National des 21 et 22 mai à Dijon.
[…] « Ce qui exaspère beaucoup les collègues, c’est l’incohérence entre les politiques qui sont
affichées, notamment au niveau national, et la réalité des difficultés que l’on rencontre. Les priorités du ministère ne sont pas les nôtres, il y a un décalage avec le terrain », lance Jérôme Naime, secrétaire académique du
SNPDEN. Un constat sur lequel s’accordent les principaux représentants du SNPDENUNSA, réunis ce mercredi à Dijon.
« Avec un rythme effréné de changement de ministre, les injonctions continuent à arriver de façon incessante, sans tenir compte de la nécessité d’adaptation locale et sans la nécessité de respect du principe d’autonomie », détaille Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat.
Avec comme conséquence, aujourd’hui, une certaine résignation de la part de l’ensemble des principaux et proviseurs de France dans l’exercice de leur métier.
« On leur demande sans cesse de charger la barque, en ayant l’impression que nous sommes parfois des dommages collatéraux d’événements médiatiques. Mais ça, nous, on le vit comme quelque chose de déconnecté de notre vie quotidienne. » Pour Cédric Carraro, secrétaire général adjoint du SNPDEN, « le temps de l‘école, ce n’est pas le temps du politique ». « Au moment où l’on reçoit une circulaire ministérielle pour l’inscrire dans la réalité de l’établissement, le temps qu’on la fasse vivre et qu’on l’évalue, quinze autres annonces parfois paradoxales ou contradictoires ont déjà été faites », explique-t-il. « Pour proposer une nouvelle réforme, encore faut-il avoir analysé et fait le bilan de la précédente », ajoute Bruno Bobkiewicz.
Aujourd’hui, de moins en moins de personnels sont candidats aux postes de direction. « La profession n’est pas en très grande forme, même si beaucoup continuent à avoir beaucoup d’énergie et envie de faire et bien faire pour leurs élèves, mais ce n’est pas facile », souligne Bruno Bobkiewicz. À ce jour, le syndicat espère obtenir des « réponses fortes » pour permettre des progrès nécessaires à la réussite des élèves, mais aussi permettre aux directions d’œuvrer à l’amélioration du système éducatif, qu’il estime de « plus en plus dégradé ».
> Bruno Bobkiewicz, SG – Cédric Carraro, SGA – Jérôme Naime, SA Dijon | LE BIEN-PUBLIC | 21 mai 2025
Trop de changements, un manque de confiance... les représentants SNPDEN-UNSA des chefs d'établissement poussent un cri d'alerte. Ils sont réunis les 21 et 22 mai 2025 à Dijon, au lycée Carnot pour leur Conseil national annuel. […]
Au cours de ces deux jours de rassemblement, les différents représentants ont pu s'exprimer. Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du syndicat SNPDENUNSA en retient ce constat : "Les personnels de direction sont fatigués et en ont marre des nombreuses annonces et injonctions qui leur sont faites, notamment liées à l'actualité ou à de la communication tous azimuts. Qu'on nous foute la paix", reformule-t-il. Ce mode de fonctionnement du ministère de l'Éduction va de pair avec une augmentation de la charge de travail sans réfléchir aux conséquences, estime le chef d'établissement. "Les conditions d'exercice du métier continuent à se dégrader malgré les groupes de travail, précise Bruno Bobkiewicz, malgré les chartes de pilotage des différents travaux mis en place." Un constat partagé par tous les représentants. "Il y a cette sensation qu'avec un peu plus d'autonomie, un peu plus de confiance, un peu plus d'agilité dans nos établissements scolaires, on pourrait résoudre des tas de problèmes très simplement, sans que ce soit pensé dans le cadre d'un ministère avec des injonctions
qui sont inapplicables", explique Jérôme Naime. Il rappelle aussi que si les représentants syndicaux expriment ce mal-être c'est pour le voir disparaitre et dans l'optique d'améliorer la situation.
> Bruno Bobkiewicz, SG –Jérôme Naime, SA Dijon | ICI (France-Bleu) | 21 mai 2025
« LES CHEFS D’ÉTABLISSEMENT SONT PLUTÔT CONSIDÉRÉS COMME DE SIMPLES EXÉCUTANTS ».
Sur le mois suivant, qui sera analysé dans le prochain numéro de DIRECTION, un nouvel écho de la conférence de presse du CSN a été effectué dans une dépêche AEF info [n° 732093 du 4 juin 2025], dont nous proposons la lecture à nos adhérents grâce au partenariat que nous avons avec l’agence
AEF Info. (Scannez le QR Code ci-dessous)
38 citations 52 citations
Violence à l'école / Violence des mineurs... (42,22 %)
Sujets divers (57,78 %)
Demeurant le support principal des citations du SNPDEN dans les médias, la presse écrite et numérique a représenté, sur les mois de mars, avril et mai, près de 58 % des citations (57,78 %), à raison de 52 citations sur les 90 relevées Elle représentait plus de 64 % des citations en janvier et février�
Les passages à la radio, au nombre de 27, ont été un peu plus nombreux : 30 % du total des citations contre 25 % précédemment 11 passages sur des plateaux de télévision ont également été enregistrés, soit 12,22 % du total des citations sur la période, contre 10,28 % sur la période précédente
François RESNAIS Secrétaire national Communication
Depuis le mois d’avril, l’actualité de l’École a été dense, parfois brutale, toujours exigeante Face à celle-ci, le SNPDEN-UNSA a poursuivi son engagement, mêlant constance de ses positions, vigilance face aux dérives et capacité à formuler des propositions réalistes Tandis que la fin d’année scolaire mettait les établissements à rude épreuve, notre organisation syndicale s’est affirmée, une fois encore, comme une force incontournable dans le paysage éducatif Nous avons été, à ce titre, avec la détermination à faire valoir les positions des #perdirs et de notre organisation, très présents dans le paysage médiatique
Parmi les sujets les plus emblématiques du trimestre écoulé, la question des groupes de besoins, déployés dans la foulée du « choc des savoirs », a cristallisé les critiques�
Le rapport de l’Inspection générale, publié en mai, a confirmé ce que le SNPDEN-UNSA dénonçait depuis plus d’un an : une mesure précipitée, mal pensée et désorganisante�
Pire encore, elle s’est révélée inefficace pour les élèves les plus fragiles, creusant parfois les inégalités qu’elle prétendait corriger� Le rapport recommande donc de rendre aux établissements une réelle autonomie stratégique, loin des injonctions centralisées et des dispositifs uniformes
Cette position, que le SNPDEN-UNSA défendait dès son Congrès de La Rochelle en 2024, a trouvé un écho fort dans les médias comme dans les cercles décisionnels La nécessité d’une stratégie locale de réussite, adossée à une formation renforcée des enseignants et à une stabilité durable des politiques éducatives, est désormais posée sur la table
Ce sont là les perspectives et les contours d’une manière de procéder bien différente de celle que nous connaissons désormais depuis 3 ans. Entre valses ministérielles et chamboulements de cabinets, les candidats experts de l’Éducation nationale pour intégrer les bureaux de la rue de Grenelle se font plus rares. Qui voudrait s’investir pour une durée sans horizon, rythmée par la courbe de température des éventuelles censures ou les perspectives floues d’une dissolution redevenue possible ?
Les experts ont déserté, ne sont pas intéressés ou n’ont pas le temps de réaliser le triptyque : analyse fine de l’existant, propositions viables et moins politiques qu’opérationnelles, bilan objectif des actions conduites. Ne restent donc plus, comme indications des caps à suivre, que les nécessités réelles ou fantasmées du corps social, des échéances politiciennes et des urgences d’une actualité parfois bien dramatique.
Autre front brûlant : celui des remplacements de courte durée et des exports de données via les outils numériques Malgré les engagements ministériels, les personnels de direction continuent de subir une pression institutionnelle disproportionnée, reposant sur des indicateurs imprécis, extraits à la hâte de logiciels mal adaptés
Face à ces dérives, et après de graves menaces adressées à des collègues pour un simple refus de cocher une case dans Pronote, le SNPDEN-UNSA a choisi de hausser le ton La Conférence nationale du 20 mai a réaffirmé une consigne claire : cesser tout export dans les conditions actuelles et alerter la CNIL ainsi que le collège de déontologie de l’Éducation nationale� Dans un contexte où l’autonomie des EPLE est de plus en plus attaquée et fragilisée, cette ligne de fermeté s’impose
Trois ans après son lancement, la réforme du lycée professionnel a atteint un point de bascule� Les mesures mises en œuvre – gratification des PFMP, parcours en « Y », co-intervention, mentorat – peinent à convaincre sur le terrain Le SNPDEN-UNSA, fidèle à sa méthode d’analyse rigoureuse, a lancé une enquête nationale entre le 18 et le 25 juin
pour dresser un bilan d’étape Les premiers retours sont sans appel : dispositifs inégalement accompagnés, surcharge administrative, incohérences calendaires et désorganisation pédagogique�
Les personnels de direction, en première ligne, réclament des ajustements urgents Loin d’un rejet de principe, le SNPDEN-UNSA appelle à une refondation méthodique, articulée à un pilotage cohérent et à des moyens adaptés�
Le mois de juin a été l’aboutissement de longs mois marqués par une accumulation de signaux d’alerte� HSE introuvables, pactes gelés, crédits évaporés, pass Culture suspendu… L’état budgétaire des EPLE atteint un point critique� L’une de nos dernières alertes publiques, le formule avec lucidité : « Rien ne vient de rien » Autrement dit : les projets, la sérénité, la vision stratégique ne peuvent se déployer sans une confiance renouvelée et un réinvestissement massif
Les violences survenues à Nantes, Nogent et ailleurs, ont tragiquement rappelé l’enjeu crucial de la santé mentale des élèves et de la sécurité dans les établissements� Là encore, le SNPDEN-UNSA a porté une parole claire et constante : sans personnels médicaux, sans encadrement suffisant, sans projet structurant, il ne peut y avoir de politique éducative ambitieuse�
En parallèle de ces tensions structurelles, le cycle annuel de la mobilité a mobilisé plus de 200 élus et commissaires paritaires Le premier et le second tours de 2025 ont permis de pourvoir 2200 postes, avec une hausse significative au second tour (+ 20 % par rapport à 2024)� Une réussite collective, rendue possible par la remontée minutieuse des résultats, l’accompagnement des commissaires paritaires nationaux, le Groupe d’accompagnement à la Carrière (GRAC) et notre solidarité syndicale Nous avons ainsi, une nouvelle fois, réussi à reconstituer, avec précision, 88 % des chaînes de mobilité� Cette lecture fine permet aux collègues de mieux comprendre les dynamiques du mouvement et de préparer l’avenir� Le troisième tour, survenu le 8 juillet, est venu compléter ce travail, notamment pour les postes de lycées encore vacants�
Sur le plan interne, le SNPDEN-UNSA n’est pas resté inactif� En mai, l’Exécutif Syndical National a proposé plusieurs modifications du règlement intérieur� Ces ajustements visent à mieux représenter les collègues détachés, à reconnaître la place du GRAC dans les statuts, à renforcer l’équité entre territoires et à assouplir certaines modalités électorales Des changements qui traduisent une organisation vivante, attentive à ses pratiques comme à ses adhérents�
Dans un contexte où l’IA s’invite désormais dans tous les domaines éducatifs, le SNPDEN-UNSA a pris une position proactive Loin de subir cette mutation, il l’aborde comme un chantier stratégique� Depuis janvier, plusieurs actions ont été engagées : comité de pilotage, groupes de travail thématiques, webinaires, Padlet de ressources, et même un kit de présentation à destination des EPLE L’objectif est double : donner aux collègues des outils concrets et porter une réflexion éthique sur l’usage de ces technologies�
Le 20 mars en ligne puis le 9 avril à Bordeaux, des centaines de participants ont suivi les tables rondes et échanges proposés� Une dynamique qui place notre syndicat au cœur des débats sur les transformations du métier
À l’automne, nous aurons ainsi constitué des équipes académiques de formation à la pratique et aux enjeux de l’IA afin de compléter notre offre de formation
Retrouvez notre page IA, sur wwww�snpden�net et notre dossier dans le présent numéro, p 36
Le GNPD du 10 avril a permis une rencontre importante avec la nouvelle Ministre, Élisabeth Borne� Le SNPDEN-UNSA y a défendu ses mandats sur de nombreux sujets : gestion du pass Culture, pause numérique, fouilles à l’entrée des établissements, réforme de la voie pro, conditions de travail, revalorisation� Si l’écoute semblait au rendez-vous, les actes devront suivre La stabilité, la prévisibilité et le respect du dialogue social sont des conditions sine qua non d’une rentrée réussie
Enfin, la 13e édition du Baromètre des métiers de l’Éducation, clôturée le 5 juin, a permis aux personnels de direction d’exprimer leurs préoccupations : charge de travail, attractivité, avenir du métier� Cette photographie annuelle, riche d’enseignements, sera à nouveau exploitée par le SNPDEN-UNSA pour interpeller le ministère et porter la voix du terrain
Dans un paysage éducatif parfois dévasté, les personnels de direction restent les piliers de l’action publique Le SNPDEN-UNSA, fidèle à ses engagements, les soutient, les accompagne, les représente� À l’heure où la confiance s’effrite et où les moyens se tarissent, notre organisation refuse le fatalisme Elle croit dans l’autonomie, dans le collectif, dans la force des propositions construites Car plus que jamais, il faut redire que « rien ne vient de rien »�
Bravo aux nouveaux entrants dans la fonction !
• Un syndicat pour ne pas rester isolé,
• Une force pour développer son expertise et sa réflexion
• Un collectif pour faire avancer nos valeurs
• Bienvenue dans la profession !
Direction HORS SÉRIE SYNDICAT
L'ESSENTIEL DU SNPDEN
Ensemble !
Marie-Pierre Chassaing, Principale adjointe académie de Poitiers
Audrey Chanonat, Secrétaire nationale Éducation et pédagogie
Il y a quatre ans, au moment où les enseignements de spécialité ont remis en question l’organisation des conseils de classe en lycée, la commission éducation et pédagogie s’est intéressée à de nouvelles expérimentations mises en place dans divers établissements pour repenser le suivi des élèves. Des établissements, collèges ou lycées, ont choisi des moyens alternatifs pour mettre en activité les élèves, les porter au cœur de l’analyse, les rendre acteurs de leur propre parcours. Depuis, les exemples se sont multipliés. Mais quel bilan en tirer ? Un collège de l’académie de Poitiers s’est prêté au jeu et a accepté d’expliquer son analyse des conseils de réussite, partage de l’ensemble de ses documents d’organisation à l’appui et de vidéos d’élèves, d’enseignants, de parents et de personnels de direction…
À la rentrée 2024 : 462 élèves et des effectifs en hausse IPS 111�3, en baisse
Sous-préfecture, contexte urbain, stabilité très forte de l’équipe éducative, équipe chevronnée
96 % de réussite au DNB, 75 % de mentions, IVAC collège - 6 il y a 3 ans, passé à + 3 cette année�
Une UPE2A, une classe externalisée IME�
NIVEAU 4ÉME
DES ÉLÈVES AYANT ACQUIS LA
(HORS SEGPA) CROISEMENT IPS ET MOYENNE ÉCRIT DU DNB 2024 EN MATHÉMATIQUES
CONSTAT DE RENTRÉE 2023 / SESSION DNB JUIN 2024 (CYCLADES) (HORS SEGPA)
Collèges
ACADÉMIE DÉPARTEMENT COLLÈGE LINÉAIRE (ACADÉMIE) :
RÉFÉRENCE PUBLIC ET PRIVÉ SOUS CONTRAT
2NDE GT
Mathématiques
Mathématiques
et gestion de données
Article R 421-51
Version en vigueur depuis le 22 fév. 2018
Le conseil de classe est chargé du suivi des élèves, il examine toutes les questions pédagogiques intéressant le suivi des acquis des élèves et la vie de la classe, notamment les modalités d'organisation du travail personnel des élèves et de l'évaluation progressive de leurs acquis, en cohérence avec le volet pédagogique du projet d'établissement Il se
réunit au moins trois fois par an, et chaque fois que le chef d'établissement le juge utile
A titre dérogatoire, les lycées professionnels peuvent limiter à deux fois par an le nombre de réunions du conseil de classe
Le professeur principal qui exerce les activités de coordination et de suivi mentionnées à l'article 3 du décret n° 93-55 du 15 janvier 1993 instituant une indemnité de suivi et d'orientation des élèves, ou un représentant de l'équipe pédagogique, expose au conseil
de classe les résultats obtenus par les élèves et présente ses observations sur les conseils en orientation formulés par l'équipe Sur ces bases et en prenant en compte l'ensemble des éléments d'ordre éducatif, médical et social apporté par ses membres, le conseil de classe examine le déroulement de la scolarité de chaque élève afin de mieux l'accompagner dans son parcours scolaire, à la fois dans la progression de ses apprentissages à l'inté-
rieur d'un cycle, dans son passage d'un cycle à l'autre et dans la construction de son projet personnel
En classe terminale des lycées, le conseil de classe se prononce sur les vœux de poursuite d'études de l'élève dans l'enseignement supérieur afin d'éclairer le chef d'établissement appelé à émettre un avis sur chacun de ces vœux conformément à l'article D 331-64-1
Dans le cadre de la réforme du lycée, le nombre important de dédoublements ou groupes d’enseignement interroge la notion même du groupe classe et du conseil de classe, ainsi que celle du rôle de professeur principal�
Le suivi des élèves devient en conséquence bien plus difficile à coordonner� Le conseil de classe a été défini par le décret du 30 août 1985 L’article R421-51 du code de l’Education modifié par le décret n°2018-120 du 20 février 2018 - art 3 en précise les attributions : « chargé du suivi des élèves, il examine toutes les questions pédagogiques intéressant le suivi des acquis des élèves et la vie de la classe, notamment les modalités d'organisation du travail personnel des élèves et de l'évaluation progressive de leurs acquis, en cohérence avec le volet pédagogique du projet d'établissement »�
Ce suivi des acquis est un enjeu essentiel de la réussite scolaire et de la construction progressive d’un parcours cohérent
Le nombre parfois extrêmement important de professeurs qui composent les équipes pédagogiques complexifie et peut parfois empêcher la réunion sur le cycle terminal du lycée des conseils dans des conditions conformes telles que décrites dans cet article
Le SNPDEN-UNSA demande :
- la modification de l’article R421-51 en remplaçant le premier paragraphe par : le CA de l’EPLE fixe en pleine autonomie les modalités d’organisation et le fonctionnement des conseils d’accompagnement ou de suivi des élèves
- un assouplissement du cadre technique pour les futurs référents en charge du suivi des élèves
La situation sanitaire n’a pas permis au baccalauréat de se dérouler selon les textes initiaux annoncés� La réforme du lycée et les nouvelles modalités du baccalauréat avec les enseignements de spécialité et les parcours plus individualisés des élèves ont demandé aux équipes de direction de penser des organisations complexes et éphémères De plus, la pression psychologique due à l’orientation sur les élèves est relevée par tous les acteurs
Ces tâches nouvelles et plus complexes rendent plus difficile le recrutement des professeurs principaux et des professeurs référents
Le SNPDEN-UNSA alerte sur la difficulté croissante, voire l’impossibilité, de trouver le nombre nécessaire d’enseignants volontaires pour assumer ces missions�
Le décret N° 2021-954 du 19 juillet 2021 concernant les professeurs référents apparait comme une proposition pertinente si l’enveloppe financière des indemnités est augmentée à la hauteur des besoins et devient fractionnable�
Le SNPDEN-UNSA demande au ministère de prendre les mesures nécessaires pour résoudre ces situations de carence
Le SNPDEN-UNSA, convaincu que les professeurs principaux et les référents sont une solution pertinente pour améliorer le suivi des élèves et leur orientation, tout en répondant aux enjeux d’autonomie pédagogique de l’EPLE, demande :
- un bilan sur les diverses solutions mises en place dans les lycées durant l’année scolaire 2021-2022, qui comprendra une réflexion sur l’articulation des missions du Professeur Principal et du Professeur référent,
- une adaptation du décret relatif à l’ISOE
- la réécriture de l’article R421-51 du code de l’éducation organisant les conseils de classe�
Pour favoriser la réussite des élèves, il est essentiel de les rendre acteurs de leur scolarité. Une nouvelle approche des conseils de classe, basée sur la participation active des élèves, l'individualisation des parcours et la réflexion personnelle, doit apporter des résultats significatifs en termes de réussite et d’épanouissement personnel des jeunes qui nous sont confiés.
« Je suis satisfaite de mon trimestre, je me sens tellement bien dans ma classe cette année. J’ai vraiment progressé dans plusieurs disciplines, je participe davantage. Chez moi je suis plus organisée, je note des choses sur un petit carnet. J’ai quelques difficultés en orthographe et je sais que je dois lire davantage mais je n’aime pas ça. Je voulais être astronaute mais au final je préfère faire des études pour devenir astronome ; je sais que j’ai 11 ans d’études après le bac. J’ai commencé à regarder sur internet des lycées qui proposent une option astronomie. J’aimerais réaliser une partie de mes études à l’étranger. Et dans ma vie future je me vois mariée avec trois enfants ».
« Je me sens mieux cette année, j’aime l’histoire géographie mais c’est difficile en anglais et en espagnol. Mon comportement s’est amélioré et j’ai progressé dans certaines matières : en maths et en arts plastiques. Après la troisième je veux aller dans un lycée horticole à Saintes pour devenir paysagiste ».
« Cette année je fais des efforts de participation en allemand et en anglais, j’ai progressé en maths et en français. Il faudrait que je pose plus de questions aux professeurs pour m’améliorer encore. Ma passion c’est la natation, je suis dans un club et j’aimerais un jour participer aux jeux olympiques. Dans deux ans, je me vois dans un lycée dans une classe à horaires aménagés pour pouvoir faire plus de natation. Je veux ensuite faire un Master finance pour devenir trader et vivre à Monaco ou à Dubaï ».
La situation actuelle met en lumière un besoin fondamental : impliquer davantage les élèves dans leur parcours scolaire Les conseils de classe traditionnels, souvent perçus comme des instances où l'on parle de l'élève plutôt qu'avec lui, ne favorisent pas une réelle prise de conscience et une implication active�
LES PRINCIPALES CRITIQUES
FORMULÉES AU SUJET DU CONSEIL
• Manque d'interaction directe : Les élèves sont absents des discussions les concernant�
• Informations partielles : Les retours se font par l'intermédiaire des délégués, créant une distance
• Absence de réflexion personnelle : Les élèves ne sont pas sollicités pour analyser leur situation et envisager l'avenir�
(élève, famille, enseignants) des objectifs clairs et des actions concrètes pour le trimestre à venir
• Favorise l’ambition pour la construction d’un projet d’orientation consenti et cohérent
Les élèves s’autorisent à se projeter à 2 ans et à 10 ans ; suscitant ainsi des propositions surprenantes, riches et prometteuses…
• Responsabilisation des élèves : en étant acteurs de leur parcours, les élèves développent leur autonomie et leur sens des responsabilités
• Amélioration de la motivation : en étant impliqués dans les décisions les concernant, les élèves sont plus motivés à réussir�
LES POINTS FORTS DU NOUVEAU MODÈLE
« CONSEIL DE RÉUSSITE »
• Centré sur l'élève : L'élève est un acteur à part entière de l'évaluation, ce qui favorise l'engagement et la prise de conscience Il initie l’entretien par une prise de parole d’environ deux minutes�
• Favorise la réflexion : L'exercice du bilan et la formulation d'objectifs encouragent l'élève à analyser sa situation, à prendre des initiatives et à gagner en confiance�
• Communication directe : L'échange direct entre l'élève, sa famille et les membres du conseil permet une meilleure compréhension mutuelle et une co-construction des solutions�
• Permet de définir une stratégie de progression : En identifiant collectivement
• Renforcement de la relation élèveprofesseur : les échanges personnalisés favorisent une relation de confiance et d'entraide�
• Prévention des difficultés : en identifiant rapidement les difficultés et en mettant en place des actions adaptées, il est possible de prévenir les échecs�
Pour favoriser la réussite des élèves de 5ème et 4ème, il est essentiel de les rendre acteurs de leur scolarité. Une nouvelle approche des conseils de classe, basée sur la participation active des élèves, l'individualisation des parcours et la réflexion personnelle, doit apporter des résultats significatifs en terme de réussite et d’épanouissement personnel des jeunes qui nous sont confiés.
Sur le niveau 4ème, le conseil de réussite se substitue aux conseils de classe et à la rencontre parents professeurs pour le premier et le second trimestre Les parents sont donc associés au conseil de réussite de leur enfant au premier trimestre�
Sur le niveau 5ème, le conseil de réussite remplace le conseil de classe mais la rencontre parents professeurs est maintenue
• Un conseil pédagogique en début d’année scolaire dédié aux conseils de réussite afin de coordonner le phasage (préparation des élèves, temporalité, organisation logistique)
• Des heures de vie de classe afin d’accompagner les élèves dans le questionnement, la remise en question, l’analyse réflexive et la projection – fiche outil
• Une communication aux familles avec sondage pour les 4ème pour recueillir les disponibilités parents
• Conseil pédagogique restreint aux professeurs principaux pour un bilan étape : travail préparatoire des élèves et proposition par la direction d’une organisation des conseils de réussite (dates, créneaux horaires, formation des binômes équipe pédagogique, répartition des élèves dans les différentes commissions)
• Information aux équipes pédagogiques du tableau récapitulatif des conseils de réussite
• Saisie des sessions de conseils sur Pronote et des rencontres
• Distribution d’une convocation format papier à chaque élève
• Diffusion sur Pronote aux familles, élèves et personnels d’éducation
• Constitution de pochettes pour chaque commission (rappels : date, horaires, salle,
• Bienveillance : l'entretien se déroule dans un climat de confiance et de respect�
• Positivité : on met l'accent sur les réussites de l'élève et on encourage une vision constructive de ses difficultés�
noms des personnels de la commission, liste des élèves affectés, bulletins, tableau retex pour le PP avec mention du nom de l’élève, de ses engagements, objectifs, bilan, conseils, implication…)
• Rappel par mail aux familles et aux enseignants une semaine avant
• J- 2 : les professeurs principaux envoient les propositions d’appréciations générales, mentions et mises en garde à l’équipe pédagogique pour consultation
• Tenue d’un pré-conseil de classe (durée 15 minutes) où les enseignants reviennent sur d’éventuelles propositions faites par le PP (appréciations, mentions, mises en garde, situations complexes…) + remise à l’enseignant de sa pochette� Ainsi, tous les personnels d’éducation sont en mesure de rendre compte aux élèves et aux familles�
• JOUR J
• Retex aux PP à l’aide du tableau
• J+15 : réunion avec les délégués de classe du niveau concerné + délégués parents + conseil pédagogique pour RETEX
Pour faciliter la préparation de l'élève, une fiche outil lui est fournie. Ce document l'aide à structurer sa réflexion et à identifier les points clés à aborder lors de l'entretien.
• Collaboration : tous les acteurs (élève, famille, enseignants) travaillent ensemble pour définir une stratégie de progression�
• Personnalisation : l'entretien est adapté à chaque élève et prend en compte ses spécificités�
1. Prise de parole de l'élève : l'élève effectue un bilan du trimestre passé, met en avant ses réussites et exprime ses objectifs pour le trimestre suivant
2. Présentation du bulletin : un membre du conseil lit le pied de bulletin et signale toute mention ou mise en garde�
3. Échange : un dialogue s'instaure entre l'élève, sa famille et les membres du conseil autour des éléments évoqués précédemment�
4. Remise du bulletin : l'élève reçoit une version simplifiée du bulletin sans l'appréciation du pied de bulletin puisqu’en amont du conseil de réussite l’équipe pédagogique s’est réunie en pré conseil afin de s’entendre sur les mentions, les appréciations générales et pour soulever des situations élèves particulières� La version
complète est ensuite adressée par mail aux familles
5. Bilan et suivi : Les membres du conseil renseignent un tableau de suivi pour faire un retour au professeur principal
Ce dispositif vise à renforcer la motivation des élèves, à améliorer leur estime de soi et à les aider à développer des compétences essentielles pour leur réussite future. Il contribue également à renforcer la relation de confiance entre les élèves, leurs familles et l'équipe éducative.
Le conseil de réussite en 4ème est un outil précieux pour accompagner les élèves dans leur parcours scolaire. En favorisant la communication, la réflexion et la collaboration, il permet de mettre en place un dispositif personnalisé pour chaque élève.
Les prestations des élèves sont surprenantes tant sur le plan de l’analyse que du regard réaliste qu’ils posent sur eux-mêmes
Clémentine se sent très bien dans sa classe et avec ses professeurs. « C’est la meilleure
classe qu’elle n’a jamais eue ». Elle est satisfaite de son trimestre, de ses résultats. Elle aimerait faire un stage à la bibliothèque municipale car elle adore lire. Elle envisage de candidater dans le lycée pilote innovant international de l’académie où elle pourra faire de l’astronomie. Elle veut devenir astronome et nous dit qu’elle s’est renseignée et qu’elle a 11 ans d’études post bac. Une fois astronome, elle souhaite se marier et avoir trois enfants. L’élève a obtenu les félicitations du conseil de classe.
Jules se sent mieux cette année, il dit avoir progressé en mathématiques et toujours aimer autant l’histoire géographie. En langues vivantes cela reste difficile. Il veut fournir des efforts pour progresser en français. Après la troisième il aimerait intégrer une seconde professionnelle dans le lycée horticole à Saintes ; il souhaite devenir paysagiste. Il précise que dans 10 ans il sera encore salarié car trop tôt pour avoir sa propre entreprise. L’élève a obtenu les encouragements du conseil de classe.
Exemple 3
Louis est un élève discret, il estime avoir progressé dans sa participation orale en allemand et en anglais. Il souhaiterait progresser en français ; pour cela il doit lire davantage. Il dit devoir progresser en mathématiques et précise qu’il devrait poser plus de questions lorsqu’il ne comprend pas. Il est passionné de natation et souhaiterait intégrer un lycée général et plus précisément une classe à horaires aménagés sport. Il veut ensuite avoir un master finance pour devenir trader et vivre à Monaco ou bien à Dubaï. L’élève a obtenu les encouragements du conseil de classe.
Quels sont les retours des élèves et des familles sur ce dispositif ?
Un sondage a été réalisé auprès des élèves de quatrième a posteriori
1. Sur 131 élèves consultés dont les absents au conseil de réussite, 74 ont répondu soit 56 %.
2. Sur les 74 élèves qui ont répondu, 71 signalent avoir utilisé la fiche outil distribuée par leur professeur principal.
3. La moitié d’entre eux soit 37 élèves préfèrent le conseil de réussite au conseil de classe.
4. Le mot qui revient systématiquement dans les commentaires est le mot « stress », stress avant, pendant et ensuite soulagé, content de l’avoir fait, heureux et fier…
Un sondage a été réalisé auprès des parents
1. Sur 131 responsables consultés dont les absents au conseil de réussite, 60 ont répondu soit 46 %.
2. Sur les 60 personnes qui ont répondu, 58 ont accompagné leur enfant.
3. Toujours parmi ces 60 personnes, 31 signalent les avoir aidés dans la préparation au conseil de réussite.
4. 50 disent avoir été agréablement surpris par la prestation de leur enfant.
5. Leur avis sur ce nouveau format des conseils de classe.
• Permet de faire la rencontre parent prof et conseils de réussite en un seul rendez-vous.
• Je trouvais ça très important pour la suite (surtout à la préparation du brevet) pour l’année prochaine.
• Je trouve que c'est mieux. Il est demandé aux élèves leurs qualités et les mettent en valeur. Avant avec les élèves qui avaient des difficultés, on ne les aidaient pas comme là.
• Très bonne initiative qui permet une prise de responsabilité de l’élève et une implication des parents dans un moment privilégié.
• Beaucoup trop court, pas le temps d’évoquer les problèmes dans la classe.
• Je trouve cela très bien, cela permet à l’élève d’appréhender les futures épreuves orales, voire les entretiens. Et en tant que parent, ce moment nous permet un échange avec les professeurs.
• Je la trouve très intéressante et valorisante pour nos enfants. Cela leur donne l’opportunité de s’impliquer et de se poser des questions sur leur avenir. Ils ont aussi un dialogue intéressant avec leurs professeurs qui peuvent leur montrer qu’ils sont vraiment là pour les soutenir et les aider.
• Le Conseil de réussite est une excellente initiative qui place l’élève au centre en proposant des solutions adaptées à ses besoins. Il renforce la collaboration entre enseignants, parents et élèves, et valorise la communication et le suivi pour aider l’élève à progresser et regagner confiance.
• C’était intéressant de la voir évoluer et émettre ses projets futurs à voix haute semblait plus réel face aux adultes de l’établissement.
• Je trouve cela bien de voir le comportement de mon fils face à ses professeurs et surtout d’avoir leur propre avis.
• Très bonne organisation qui permet de clarifier l’Orientation des jeunes mais le temps est un peu trop juste car cela ne permet pas vraiment d’échange sur différentes problématiques scolaires.
• Très bien, incite l’élève à réfléchir à son
projet personnel et professionnel, rend l’élève acteur de sa scolarité, permet de pointer les réussites et les axes d’amélioration.
• C'est bien d’impliquer l’enfant, lui donner la parole, parler de ses résultats, projets avec les parents.
• C'est intéressant pour avoir une vision générale du début d'année et parce que notre fille s'est posée des questions sur son année. Mais nous aurions aimé avoir plus de retours particuliers dans les différentes matières, avoir un échange plus poussé avec certains professeurs.
• Plus constructif, permet à l’ado de se positionner et de s'autocritiquer sur son travail. Entraînement à l’oral positif pour le brevet. Dommage que ce bilan ne soit effectué qu’une fois au 1er trimestre, pour suivre la progression il faudrait un autre bilan en mai. Moins d’attente qu’ avant.
• Une expérience intéressante pour mon enfant. Qui permet d'avoir un échange sur ses qualités, ses objectifs et des pistes d'amélioration.
• Je trouve que c’est une bonne pratique pour soutenir l’enfant et lui permettre d’évoluer avec sérénité.
• Très bonne initiative. C'est bien que les enfants soient acteurs de leur bilan et puissent, si besoin, s'exprimer directement.
• Permet aux enseignants de mieux connaître l’élève. Source de stress pour mon enfant.
• Nous trouvons cette organisation très bien car l’élève à le droit à la parole.
• Très profitable à l’élève mais aussi aux parents dans l’accompagnement de leur enfant. Seul bémol, pas de rencontre parents-profs en contrepartie. Sinon, au top.
• Intéressant que l'élève puisse s'expliquer directement avec ses professeurs.
• Je trouve que cela responsabilise l’enfant et l’oblige à réfléchir à son attitude en classe, à ses apprentissages, à son implication à la
maison …. De plus il apprend à s’exprimer sur des sujets parfois difficiles devant les adultes.
• J'ai trouvé ça très intéressant pour l'élève de réfléchir à ce qui ne va pas et comment s'améliorer. De chercher ses points positifs et négatifs
• Organisation intéressante qui permet de se rendre compte de comment évolue son enfant à l'oral en présence d'adultes. Il est dommage de ne pas avoir d'échanges sur des axes de travail complémentaires afin d'accompagner nos enfants à améliorer certains résultats.
• Nous avons bien aimé le fait que ce soit l’élève qui fasse son propre bilan avant que les professeurs le fassent. Cela permet à l’enfant de prendre conscience que son avenir est entre ses mains.
• Très enrichissant pour l'élève. Bon exercice de responsabilisation et expression orale. Échange plus constructif et direct avec le corps enseignant.
• A renouveler, les enfants doivent prendre conscience des points positifs et des points à améliorer pour avancer dans leur scolarité.
J'ajouterais que les professeurs ont fait preuve de beaucoup de bienveillance envers notre enfant ce qui l'a rassuré.
Conseil pédagogique du jeudi 10 janvier
2025 : Bilan des conseils de réussite par les enseignants
Les personnels d’éducation s’entendent pour dire que la présence des parents aux côtés de leur enfant était très intéressante, ils souhaitent renouveler l’expérience l’année prochaine. La durée de 15 minutes est très confortable pour aborder l’essentiel. Bien plus confortable que les 7 minutes
prévues pour l’entretien lors de la rencontre parents professeurs ; bien souvent les RV s’enchaînent jusque tard le soir et sans réel sentiment d’avoir pu conduire des entretiens aussi constructifs…. Le format « conseil de réussite » avec deux personnels d’éducation permet de réduire considérablement le nombre de RV puisque pour une classe par exemple, seulement trois binômes nécessaires à chaque soirée (Cf. Partie documents de travail).
Au second trimestre, sur le niveau 4ème est prévu un conseil de réussite sans les parents…. Un point sera fait à l’issue des conseils.
Les conseils de réussite sur le niveau 5ème se sont déroulés pour la première fois cette année et les enseignants trouvent que cela n’est pas pertinent car prématuré ; les échanges étaient « plats ». Pour autant, ils précisent qu’ils souhaiteraient qu’un conseil de réussite avec les familles soit organisé pour les 3ème ; cela aurait plus de sens de profiter des 15 minutes pour un réel entretien « d’orientation ». Les professeurs principaux recevraient en priorité les élèves pour lesquels l’orientation s’annonce plus complexe. Ce format viendrait remplacer à la fois le conseil de classe et la rencontre parents professeurs.
Les membres du conseil pédagogique expriment le fait que les deux dernières semaines de décembre ont été trop chargées et une nouvelle organisation est envisagée pour l’année prochaine. 1er trimestre.
• Début Novembre : Rencontres parents professeurs 6ème
• Décembre : Conseils de classe 6ème et 5ème + Conseils de réussite 4ème et 3ème
• Janvier : Rencontres parents professeurs niveau 5ème
Le format conseil de réussite n’ajoute pas le temps de mobilisation des enseignants puisqu’il remplace à la fois le conseil de classe et le conseil de réussite.
Temps du conseil de classe pour une classe de 4ème à 28 = 1h15 à laquelle on ajoute une moyenne de 2 heures de rencontres parents professeurs pour tous les enseignants, cela représente au minimum 3h15 par classe.
Si on remplace ces deux temps d’échange par un unique conseil de réussite, alors on réduit à 1h45 le temps de mobilisation des personnels d’éducation. On réduit à seulement 15 minutes le temps de présence des familles en leur proposant un entretien de meilleure qualité (bilan global, pistes de progression, conseils personnalisés pour l’orientation, durée de 15 minutes…). Bien entendu les familles ont la possibilité de prendre des RV avec les enseignants tout au long de l’année scolaire.
Pour une classe à 28 élèves, seuls 4 binômes d’enseignants mobilisés sur un créneau d’1h45 – 17h – 18h45 car 7 RV par binômes. Possibilité également d’utiliser le
créneau 13h – 14h ce qui réduit d’autant la mobilisation des personnes le soir.
2ème trimestre
• Niveau 6ème : conseils de classe
• Niveau 5ème : conseils de classe
• Niveau 4ème : conseils de réussite sans les parents
• Niveau 3ème : conseils de classe
3ème trimestre
Conseils de classe pour tous les niveaux
Un page dédiée au conseil de réussite, avec des vidéos et des documents partagés
> https://www.snpden.net/les-conseils-dereussite-direction-294/
Olivier BEAUFRERE
Secrétaire national Éducation et pédagogie
Les personnels de direction se posent aujourd’hui de nombreuses questions autour de l’intelligence artificielle (IA), tant pour la gestion administrative que pour l’enseignement et la vie scolaire Vous nous avez fait remonter vos interrogations :
• COMMENT INTÉGRER L’IA DANS LES PRATIQUES PÉDAGOGIQUES DE MANIÈRE ÉTHIQUE ET EFFICACE ?
• EXISTE-T-IL DES RECOMMANDATIONS OFFICIELLES DE L'ÉDUCATION NATIONALE SUR L’USAGE DE L’IA EN CLASSE ?
• L’IA PEUT-ELLE AIDER À LA GESTION ADMINISTRATIVE (EMPLOI DU TEMPS, ABSENCES, COMMUNICATION…) ?
• COMMENT ASSURER LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES DES ÉLÈVES ET DU PERSONNEL AVEC DES OUTILS D’IA ?
• QUI EST RESPONSABLE EN CAS D’ERREUR OU DE BIAIS INDUITS PAR UNE IA UTILISÉE DANS L’ÉTABLISSEMENT ?
• COMMENT ACCOMPAGNER LES FAMILLES DANS LA COMPRÉHENSION ET L’ENCADREMENT DE CES OUTILS ?
Depuis janvier 2025, le SNPDEN-UNSA a engagé une démarche ambitieuse et structurée sur le sujet de l’intelligence artificielle qui, vous le savez, bouleverse déjà profondément nos pratiques professionnelles, nos organisations, et même les repères éthiques de nos métiers� Nous avons choisi de ne pas subir ce mouvement Nous avons décidé de le comprendre, de l’anticiper, et surtout, de nous en emparer collectivement
C’est ainsi qu’est né notre projet-action sur l’IA, autour de plusieurs axes fondateurs : la mise en place d’un comité de pilotage, la création de groupes de travail thématiques, l’organisation d’une table ronde nationale, et surtout, le lancement de premières initiatives dans plusieurs académies
Ce que nous construisons, ce n’est pas une simple série d’actions ponctuelles, c’est un plan syndical de long terme, structuré, qui a pour objectifs :
- de donner aux personnels de direction des outils concrets et adaptés pour comprendre et utiliser l’IA dans leur quotidien professionnel, avec discernement et efficacité ;
- de permettre à notre organisation syndicale d’être force de propositions, de vigilance et d’accompagnement sur tous les enjeux liés à l’IA : l’éthique, les pratiques professionnelles, les droits, les responsabilités�
Vous avez déjà un padlet et notre site largement nourri en constante évolution Ce dossier dans ce numéro de Direction, revient sur les actions, les productions menées cette année et nos projets
Lors du Congrès de La Rochelle, l’année dernière, et du Conseil Syndical National de Dijon, au mois de mai 2025, nous avons écrit deux motions sur lesquelles nous nous appuyons dans les instances nationales et groupes de travail ministériels Il est nécessaire et urgent qu'un cadre réglementaire pertinent soit écrit afin de permettre une utilisation raisonnée et raisonnable, de l'intelligence artificielle dans le domaine de la pédagogie et de la gestion des établissements� Les Rectorats et les Ecoles Académiques de la Formation Continue (EAFC) ont lancé quelques actions d’informations ou d’accompagnements
Dès la rentrée de septembre 2025, nous franchirons une nouvelle étape avec le lancement de formations en académies, au plus près du terrain� À la suite de l’enquête que nous avons menée auprès de tous nos adhérents en décembre 2024, une centaine de collègues ont exprimé leur intérêt pour ces sujets� Nous nous sommes entourés d’experts et d’utilisateurs pour mettre en place le COPIL et nourrir les groupes de travail� D’autres collègues curieux et déjà engagés ont la volonté de se former pour piloter en académie des formations et des échanges de pratiques� Nous impulsons une formation de formateurs syndicaux qui se déploieront dès le mois d’octobre pour animer des temps de formation, répondre aux sollicitations locales, faire vivre les débats, et représenter le SNPDENUNSA sur les sujets liés à l’ IA
L’intelligence artificielle n’est pas un simple effet de mode : c’est un enjeu de société majeur qui transforme en profondeur les pratiques professionnelles, les rapports au savoir et l’organisation des établissements Former les personnels de direction à ces évolutions, c’est vous permettre de rester pleinement maîtres du pilotage pédagogique, d’anticiper les mutations en cours et de nourrir un dialogue éclairé avec les équipes Le gain de temps dans les missions dévolues aux chefs d’établissement et l’appui au quotidien doivent permettre de redéployer notre présence sur le terrain auprès des élèves et des personnels sans générer une charge de travail complémentaire
Cette démarche s’inscrit dans la continuité de nos engagements : accompagner les évolutions sans les subir, donner du sens à l’innovation, et mettre l’humain au cœur de nos pratiques
Nous ne formons pas à l’IA pour en suivre la tendance, mais pour construire une réponse professionnelle et syndicale structurée, lucide et exigeante Dans cette dynamique, nous devons construire une montée en compétences collective, au service d’une École qui reste juste, humaine et ambitieuse Pour qu’elle devienne un levier et non un facteur de rupture, elle doit être encadrée, partagée et pilotée
Farid GUETTOUCHA
Personnel de direction, Membre du groupe d'experts "IA" SNPDEN
L’intelligence artificielle naît dans les années 1950, avec les travaux d'Alan Turing et les premières tentatives de simulation de l’intelligence humaine Dans les années 1980, les systèmes experts amorcent une percée, suivis par l’essor du machine learning dans les années 2000 Depuis 2022, les IA génératives comme ChatGPT ou Copilot bouleversent notre quotidien� Dans l’éducation, l’IA s’invite dans l’aide à l’évaluation, la différenciation pédagogique ou la gestion administrative Mais elle interroge aussi notre rapport au savoir, à l’humain et à l’éthique L’histoire de l’IA, marquée par des cycles d’enthousiasme et de recul, nous enseigne une chose : ce n’est pas la machine qui transforme l’école, mais les usages que nous en faisons
Des mythes du Golem et de Pygmalion à l’EU AI Act de 2024, l’intelligence artificielle n’a jamais cessé de nourrir les imaginaires et d’influencer nos sociétés� Dans le champ éducatif, elle représente à la fois une promesse de transformation profonde de l’enseignement et un terrain de vigilance éthique Mais pour comprendre les défis d’aujourd’hui, encore faut-il revenir sur l’histoire de cette technologie�
L’IA puise ses racines dans des ambitions anciennes : reproduire la logique humaine
Dès 1956, la conférence de Dartmouth marque
la naissance officielle du champ, tandis que les avancées en logique mathématique, en informatique et en neurosciences alimentent son développement Après des phases d’enthousiasme et de stagnation, l’essor du deep learning, conjugué aux progrès du stockage, de l’accès aux données et de la puissance de calcul dans les années 2010, a propulsé l’IA dans l’ensemble des secteurs, y compris celui de l’éducation
En éducation, les premiers dispositifs IA émergent dès les années 1960 avec PLATO� Aujourd’hui, l’IA se glisse dans les MOOC, les plateformes adaptatives, les chatbots d’orientation ou encore la correction automatisée Si elle peut faciliter le suivi personnalisé et libérer du temps pour l’enseignant, elle soulève aussi des questions majeures�
Dans l’éducation, l’IA s’invite dans l’aide à l’évaluation, la différenciation pédagogique, ou la gestion administrative Mais elle interroge aussi notre rapport au savoir, à l’humain et à l’éthique
Sur le plan éthique, la vigilance est de mise : protection des données des élèves, lutte contre les biais algorithmiques, transparence des systèmes�
Le règlement européen sur l’IA classe les outils éducatifs comme « à haut risque », interdisant certaines pratiques comme la reconnaissance émotionnelle en classe�
D’un point de vue pédagogique, l’IA interroge la place de l’enseignant, les modes d’évaluation, et le développement de l’esprit critique chez les élèves
Elle ne remplace pas le lien humain, mais peut en devenir le précieux allié, si elle est utilisée avec discernement�
Pour y parvenir, des conditions sont nécessaires : former les enseignants, co-construire les outils, encadrer les usages, et investir dans la recherche
L’IA en éducation se situe à la croisée d’innovations
technologiques majeures et de défis sociétaux cruciaux Anticiper les enjeux est la condition d’une intégration responsable, éthique et réellement bénéfique pour l’apprentissage�
L’histoire de l’IA, marquée par des cycles d’enthousiasme et de recul, nous enseigne une
chose : ce n’est pas la machine qui transforme l’école, mais les usages que nous en faisons La question n’est pas de savoir si l’IA doit entrer à l’école, mais comment y entrer avec discernement, transparence et humanité
Valérie
ABANCOURT
Cheffe d'établissement correspondante au siège du SNPDEN-UNSA
L’intelligence artificielle s’impose comme un enjeu majeur pour l’éducation dans l’ensemble des pays européens� Le SNPDEN-UNSA participe à plusieurs projets de coopération internationale permettant de croiser les regards, de mutualiser les outils et de construire une réflexion commune
Nous avons observé comment certains établissements en Italie, en Finlande ou en Espagne expérimentent des usages de l’IA pour personnaliser les parcours, simplifier les tâches administratives ou favoriser l’inclusion Dans ces pays, les directions restent garantes du cadre pédagogique et de l’éthique d’usage La question de la formation continue, tant des personnels que des cadres, est centrale�
Grâce aux mobilités Erasmus+, le SNPDEN-UNSA a pu échanger sur les pratiques et amorcer des partenariats durables Ces échanges sont porteurs
de propositions concrètes, comme des modules d’acculturation à l’IA ou des ateliers interétablissements sur la gestion des données et la co-éducation�
L’Union européenne, à travers sa stratégie numérique, soutient activement le développement d’une IA responsable, transparente et respectueuse des droits Le cadre réglementaire (IA Act, RGPD) influence directement nos pratiques en EPLE Notre ambition syndicale est claire : permettre aux personnels de direction d’être acteurs de ces évolutions, à l’échelle locale comme internationale L’intelligence artificielle, bien loin d’être une menace, devient une opportunité de renforcer les coopérations éducatives et d’inventer une gouvernance pédagogique partagée�
Une délégation de l’UNSA Education s’est rendue en visite d’études à Munich (Allemagne) du 03 au 07 février 2025� Le thème était : « Impact du numérique sur les métiers de l’éducation »
Le projet Erasmus+, pour quoi faire ?
- L’UNSA Education a obtenu une accréditation Erasmus+ pour des projets thématiques�
- La visite d’études en Bavière vise à comparer les stratégies numériques éducatives entre la France et l’Allemagne
- 12 participants issus de divers syndicats ont été impliqués : SNPDEN UNSA, SE UNSA, SN2D UNSA et SNIA-IPR UNSA�
L’impact du numérique sur l’éducation est crucial, nécessitant formation et adaptation des personnels éducatifs face à l’intelligence artificielle�
L’impact du numérique sur nos métiers
- 57 % des personnels estiment que l’IA bouleverse leur métier
- 39 % disposent d’outils numériques adaptés
- 51 % se sentent dépassés par la mutation numérique�
- 79 % pensent que la dématérialisation crée des inégalités
Observations et impressions : la méthode du groupe d’études
- Le groupe a rencontré des collègues, des personnalités politiques, ministérielle, syndicales et universitaires pour comprendre l’utilisation du numérique�
- Des moments de travail en groupe ont été organisés avec le syndicat BLLV pour échanger sur les observations
Former et accompagner les personnels : les personnels face à la mutation numérique
- L’école de formation continue de Dillingen joue un rôle central dans la formation sur l’IA
- « Ce que nous avons observé en Allemagne, c’est une stratégie numérique éducative, notamment
pour prendre en compte l’intelligence artificielle, où l’école de formation continue du ministère de Bavière, à Dillingen, joue un rôle central, un rôle de pivot� Cette académie, située dans une ville moyenne entre Stuttgart et Munich, a mis en ligne le 25 octobre un MOOC intitulé « comprendre et utiliser l’IA de manière souveraine » Le MOOC revient sur le fonctionnement de l’IA et des modèles LLM (Large langage models) et surtout sur comment les personnels éducatifs peuvent l’utiliser dans le cadre de leur travail� L’école de Dillingen est à la fois un lieu physique de formation continue, un producteur de modules de formation numériques et hybrides et une véritable plateforme d’e-learning, un exemple assez unique en Europe� »
Visites en établissement
-Trois visites d’établissements ont été menées avec l’appui du BLLV (première organisation représentative des personnels dans l’éducation), pendant notre visite d’études en Bavière en février 2025�
-Dans tous ces établissements, nous avons pu étudier quel appui pratique était apporté par l’autorité éducative et comment les personnels étaient accompagnés, sur le terrain, pour les utiliser ou pour être formés� Mais aussi les limites et les problèmes constatés dans la mise en œuvre
Réception d’une délégation de nos collègues du syndicat BLLV au siège et en établissements
PRÉSENTATION DES GT ET DE LEURS PRODUCTIONS
PADLET ET SITE
WEBINAIRES
PASSÉS OU À VENIR
PADLET COLLABORATIF DE PRATIQUES
GROUPE DE TRAVAIL « OUTILS IA »
LE GT « OUTILS À RÉINVESTIR » DU PROJET
D’ACTION SYNDICAL « L’INTELLIGENCE
ARTIFICIELLE UN LEVIER DE TRANSFORMATION AU CŒUR DE NOS PRATIQUES » A PRODUIT DE NOMBREUSES FICHES POUR VOUS ACCOMPAGNER. ELLES SONT EN LIGNE SUR LE SITE.
GROUPE DE TRAVAIL « ÉTHIQUE ET JURIDIQUE »
Des collègues témoignent en répondant à la question : « Comment envisagez-vous l’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion pédagogique et administrative de l’établissement ? »
- L’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion pédagogique et administrative de notre établissement n’est pas un simple progrès technologique : c’est une véritable révolution humaine� L’IA, loin de nous éloigner de notre
cœur de métier, nous offre une chance inédite de replacer l’humain au centre de nos missions�
Aujourd’hui, trop souvent, le temps des équipes éducatives est accaparé par des tâches administratives rébarbatives et chronophages� Ce temps, c’est autant de moments volés à l’écoute, à l’accompagnement, à la créativité pédagogique L’IA nous donne la possibilité de changer cela En automatisant les tâches répétitives, elle libère un espace précieux pour ce qui compte vraiment : le lien avec les élèves, le travail en équipe, la réflexion sur le sens de nos actions
L’IA revêt une dimension duale : à la fois un objet d’apprentissage et à la fois un outil d’accompagnement D’une part, elle représente un objectif d’apprentissage et d’acculturation pour tous Il s’agit d’initier élèves et enseignants à la culture de l’IA, de leur permettre de comprendre ses enjeux, ses usages et ses limites� D’autre part, l’IA s’impose comme un outil puissant au service des apprentissages et de l’accompagnement Elle permet de personnaliser les parcours éducatifs, d’adapter les contenus aux besoins de chaque élève et d’offrir un suivi plus fin des progrès individuels� Pour les enseignants, l’IA est un véritable assistant� Il y a là un très fort enjeu de pilotage pédagogique pour les personnels de direction
Intégrer l’IA dans les gestes professionnels des personnels de direction, c’est donc faire le choix courageux de se recentrer sur l’essentiel : accompagner, guider, inspirer C’est redonner du temps pour l’humain, pour la relation, pour la transmission� C’est aussi affirmer que la technologie doit être au service de notre mission première : permettre à chaque élève de s’épanouir et de trouver sa place dans la société
En misant sur l’intelligence artificielle, nous faisons le pari de l’intelligence humaine
Frédéric VEDRENNE
(Principal - Académie de Poitiers)
"Il y a deux ans, mes enfants, qui sont en études supérieures, ont été les premiers à m’avoir initié à l’utilisation de l’IA� J’ai été très curieux de connaître les limites de ces outils et quels usages
je pouvais en avoir et quelles dérives je risquais de rencontrer avec mes équipes�
Cela va de soi, dans ma pratique, je veille toujours à ne pas alimenter l’IA par des données qui ne sont pas en accord avec le RGPD� Je suis très attentif à anonymiser les contenus que j’envoie J’utilise également un compte personnel privé pour faire usage des IA faute de cadrage institutionnel autre que le RGPD�
Dans mes usages, l’IA me sert à rédiger des articles qui valorisent des actions pédagogiques en destination du site web ou à rédiger des notes à l’attention de partenaires� Dans mes scripts, je fournis des consignes complexes qui nécessitent le croisement de données disponibles en ligne J’utilise également l’IA pour rédiger des comptes rendus de réunion ou afin de les rendre plus lisibles et synthétiques� J’ai tenté d’utiliser l’IA pour réaliser des présentations iconographiques par exemple cartes de vœux, des invitation, affiches, des diaporamas d’informations mais j’ai été déçu Je me refuse à payer un abonnement, c’est peut-être pour cela que la prestation me déçoit�
Lorsque j’utilise l’IA pour rédiger des courriers, je corrige toujours la production l’IA car j’ai pu constater un style parfois trop obséquieux, des termes inappropriés et répétitifs� Je trouve que l’utilisation de l’IA dans la production d’écrit allège ma charge mentale en me permettant d’obtenir des communications mieux rédigées dans le temps que je décide d’y consacrer "
Nicolas ORAND (Directeur d’EREA - Académie de Versailles)
Chaque journée de personnel de direction est marquée par l’urgence, la diversité des sollicitations et la nécessité de passer d’un sujet à l’autre avec agilité Dans ce quotidien exigeant, l’intelligence artificielle s’est imposée comme un véritable soutien et levier de performance, à condition d’en faire un usage éthique, réfléchi et critique�
Je l’utilise désormais comme un assistant polyvalent, au service de la gestion pédagogique et administrative de l’établissement� Rédiger
un compte rendu de conseil pédagogique, produire une lettre de mission, synthétiser un rapport d’auto-évaluation ou encore formuler un message de communication adapté aux différents interlocuteurs : ces tâches, parfois chronophages, gagnent en fluidité et en qualité grâce à l’IA� Elle me permet d’aller à l’essentiel tout en soignant la forme, et de moduler le ton selon le destinataire et le contexte d'exercice
L’IA ne remplace pas la réflexion, elle l’éclaire, l'étaye Lors de la préparation d’une réunion, je m’appuie sur elle pour structurer mes idées, les comparer aux propositions de l'IA, les mettre sous forme de carte mentale, créer un diaporama ou explorer différents scénarios d’animation� Elle m’aide à planifier des étapes, à clarifier des intentions ou à produire des trames types, comme pour le DUERP ou le projet d’établissement
Ce gain de temps libère de l’espace pour ce qui fait le cœur de notre métier : l’humain, l’écoute, l’anticipation L’IA devient alors un outil de facilitation, au service de notre pilotage Encore faut-il prendre le temps de se former, d’expérimenter, de garder un regard critique�
Bien utilisée, elle ne standardise pas nos pratiques, elle les enrichit� Elle ne remplace pas notre jugement, elle l’augmente� Néanmoind l'IA doit permettre de nous libérer du "temps humain", et non de nous ajouter des tâches techniques supplémentaires Ceci devra demeurer notre garde-fou
Antonia LUCCIARDI
(Principale adjointe - Académie de Créteil)
Olivier BEAUFRERE
Secrétaire national Commission Éducation pédagogie
Line NEEFF
Membre de l'Éxécutif Syndical National Commission Éducation et pédagogie
Une formation pour une IA éthique et maîtrisée
En 2025-2026, le SNPDEN-UNSA renforce son plan de formation consacré à l’intelligence artificielle, avec des modules thématiques et trois parcours différenciés : découverte, approfondissement, expertise Ce programme associe plateforme collaborative, réseau national de formateurs et apports croisés entre pairs� Il répond à une exigence partagée dans notre motion syndicale : poser un cadre clair, accompagner les usages, garantir un accès équitable aux outils, et réduire les fractures numériques La formation devient un levier stratégique pour faire émerger une culture commune, partagée et responsable de l’IA dans les établissements� L’objectif : permettre à chaque personnel de direction de passer de la prise
de conscience à la mise en œuvre, en gardant l’éthique, l’humain et le sens pédagogique comme boussoles�
Vers une IA choisie, éthique et humaine ?
L’intelligence artificielle transforme les pratiques éducatives et managériales dans les EPLE Outils de rédaction, assistants de gestion, analyse des données : les usages se multiplient, parfois sans cadre explicite� Ces évolutions appellent une réflexion collective : quelle délégation aux machines ? Quelles responsabilités pour les cadres ? Quelles garanties pour les usagers ? Le SNPDEN-UNSA défend une IA choisie, éthique et transparente, au service du collectif et non de l’automatisation aveugle� Bien utilisée, l’IA peut nous faire gagner un temps précieux, à réinvestir dans l’essentiel : la relation humaine, l’écoute, le pilotage pédagogique Elle ne doit pas nous remplacer, mais nous renforcer� C’est pourquoi nous appelons à un encadrement clair, une formation solide et un dialogue constant� L’IA n’est pas une solution miracle, mais un levier, à manier avec discernement, au service de l’École et de ses valeurs
L’intelligence artificielle s’apprête à transformer durablement les pratiques de pilotage, de gestion et de médiation éducative dans les EPLE Déjà, certains établissements testent des assistants IA pour optimiser les emplois du temps, aider à la
communication interne ou analyser des tableaux de bord� Mais ces innovations posent des questions de gouvernance, de protection des données et d’équité d’accès
Le SNPDEN-UNSA appelle à une réflexion collective, pilotée par les cadres, sur l’usage de ces outils : quelle délégation aux machines ? quelles responsabilités ? quels droits des usagers ? L’avenir de l’IA en éducation ne peut se construire sans une éthique du discernement, articulée à la mission de service public�
L’IA doit être pensée comme un outil au service du collectif, et non comme un levier d’automatisation aveugle� Elle peut renforcer la capacité des équipes à répondre aux besoins des élèves, à condition d’être soutenue par une formation solide, un cadre clair et un dialogue constant entre acteurs
Le SNPDEN UNSA continuera à se mobiliser pour défendre une IA éducative, transparente, éthique et choisie, et non subie Parce qu’au-delà de la technologie, c’est bien la vision de l’école et de la société que nous devons construire ensemble�
N’hésitez pas à visiter nos nombreuses ressources sur le site du SNPDEN-UNSA Nous vous donnons rendez-vous en académie dès le début de l’année scolaire 2025-2026�
Bonjour à toutes et tous, je suis ravi de vous retrouver ce matin !
Il y a 1 an, jour pour jour, nous étions à La Rochelle. La promesse qui avait été faite, c’est que, suite aux trois candidatures proposées pour le congrès de 2027, nous nous étions engagés à proposer aux deux académies qui n’avaient pas obtenu le Congrès de 2027 de proposer un Conseil Syndical National (CSN) dans leur académie. Nous voici donc à Dijon, et je pense que nous serons bientôt à Aix-les-Bains, qui, pour 2026, a également accepté le défi. Je vais m’associer aux remerciements qui ont déjà été faits. Évidemment, Brice Létier, le proviseur qui nous accueille, ancien cristolien que l’on connaît bien. Il n’a qu’un seul défaut, c’est qu’il est au SGEN-CFDT (sic) ! Mais sinon, pour le reste, nous partageons beaucoup de choses. >>
>> Merci évidemment aux collègues de l’académie de Dijon, merci à l’équipe du siège, merci aux lycéens, à la fois de cet établissement, mais aussi à ceux du lycée Simone VEIL qui organisent l’accueil, et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’organisation de ce CSN. C’est un peu déstabilisant pour les équipes du siège qui ont plutôt l’habitude d’un CSN organisé à Paris, mais c’est un beau challenge que l’on a essayé de relever malgré quelques difficultés que vous allez nous raconter, et que vous avez déjà commencé à nous raconter.
D’abord, le format de ce CSN. Ensuite, l’actualité du monde éducatif en général. Et puis un focus particulier sur notre action syndicale. Il n’y a pas de bilan d’activité à mi-mandat, en l’occurrence et puis nous ne sommes pas à mi-mandat, mais c’est tout de même l’occasion de vous dire là où nous
en sommes d’un certain nombre d’actions dans le champ syndical qui est le nôtre.
Au-delà du côté « décentralisé », c’est peutêtre aussi un CSN « décentré ». « Décentré » partiellement des préoccupations de la vie quotidienne. On va passer évidemment du temps ensemble, vous avez produit quelques motions, nous avons donc évidemment retenu un certain nombre de textes, et l’on verra que de toute façon, au-delà des motions, c’est au cœur des préoccupations, et notamment de nos interventions et prises de parole, mais c’est aussi un temps d’anniversaires tel qu’on l’avait conçu. Ce sont les 50 ans du collège unique, ce sont les 40 ans de l’EPLE et du Bac pro, ce sont les 120 ans de la loi de 1905 et ce sont les 25 ans du statut de perdir. Et, à ce titre-là, nous avons fait le choix, effectivement, de proposer un certain nombre de tables rondes, de moments d’échanges, où il ne sera pas question forcément de produire un texte et de voter une motion mais, avec quelques invités, d’échanger sur tous ces sujets qui nous
préoccupent, notamment en faisant l’analyse de ce qui fonctionne, évidemment, et des points d’évolution potentiels.
Dans ce cadre, vous l’avez vu dans le programme, nous accueillerons Nicole Belloubet, Iannis Roder, Christophe Kerrero, Jean-Pierre Obin, Philippe Tournier et Jean-Charles Ringard, qui nous font le grand plaisir d’avoir accepté notre invitation.
Encore trois changements de ministres ! Depuis le Congrès de la Rochelle, vous m’aviez entendu le dire : « 4 ministres en 3 ans », c’est « 7 en 4 ans » aujourd’hui ! Ça ne favorise pas la construction efficace d’une relation de confiance, d’une continuité de l’action, de la prise de décisions et, évidemment, cela met le système en tension. Des ministres, il faut quand même le reconnaître, qui tentent depuis le départ de Gabriel Attal de
démonter brique à brique, notamment le choc des savoirs, la fin du DNB obligatoire, la fin de la généralisation des groupes de besoins en 4ème et 3ème et, peut-être, à moyen terme, la disparition des contraintes en 6ème et de 5ème. Nous n’en sommes pas encore là. C’est peut-être le prochain objectif…
Un contexte budgétaire très contraint : on a rangé la machine à billets ! Le CNR à 3 millions d’euros, le SNU à 3 milliards, si généralisation. Il n’est pas tout à fait enterré, méfions-nous, on continue à en parler !
Le paiement des périodes de formation en entreprise pour les élèves de la voie pro : 350 millions d’euros ; le pass Culture individuel : 210 millions d’euros ; le pass Culture collectif : 92 millions d’euros ; le pacte : 200 millions, etc.
Sur un certain nombre de ces questions, on a déjà eu l’occasion de l’exprimer : certains dispositifs ont été évidemment bien accueillis et bien perçus par les communautés éducatives, d’autres se sont faits alors que personne ne les demandait.
Et à ce titre-là, évidemment que dans un contexte budgétaire contraint que nous connaissons depuis
quelques temps, eh bien, l’on va retirer les moyens qui ont été attribués aux établissements ! C’est la logique du stop and go permanent. On attribue des moyens, on invente des dispositifs coûteux et puis quand il n’y a plus d’argent, on les interrompt. C’est typiquement ce qui s’est passé sur le pass Culture sur lequel nous avons réagi vivement et pour lequel nous sommes en attente aujourd’hui des prises de décisions sur son fonctionnement à la rentrée 2025.
Les injonctions, le contrôle et la défiance continuent à augmenter alors que l’autonomie diminue. Ce n’est pas la confiance par défaut qui, malheureusement, se met en œuvre et pourtant c’est celle qui est agitée dans les discours des uns et des autres. Et c’est bien dommage puisque c’est, systématiquement, à travers les décisions récentes qui ont été prises, une barque qui continue de se charger avec des obligations de plus en plus importantes. Obligation de faire un conseil de discipline dès qu’il y a l’introduction d’une arme blanche, obligation à faire passer des questionnaires pour les internats et pour les retours de voyage, généralisation prévue en septembre 2025, la fin brutale du pass Culture, je l’ai évoquée, quasi sans sommations, et bientôt les évaluations obligatoires pour le niveau 5ème. Vous n’aviez pas cette info ? Eh bien, vous venez de l’apprendre !
La barque continue à se charger, sans qu’à un moment, personne n’ose imaginer potentiellement ce qui serait nécessaire de faire pour nous alléger le travail. Et c’est bien pourtant le mandat principal que nous portons aujourd’hui et que nous continuons à porter, malheureusement, depuis 25 ans ! Les pressions se poursuivent, la pression sur le RCD, alors qu’en parallèle on perd des milliers d’heures à ne pas remplacer les enseignants sur des longues durées ou à ne pas les nommer, certains postes restant vacants depuis le début de l’année.
Je rappelle les statistiques sur cette question : à la fois 51 % des collègues qui nous déclarent avoir au moins un enseignant sur une absence longue non remplacé et 16 % des collègues qui nous déclarent avoir, en décembre, encore un poste vacant depuis le début de l’année. En parallèle, les exports Pronote qu’on continue à nous imposer, alors que je pense que maintenant il est nécessaire de dire « stop ! ». « Stop ! » parce que, lorsqu’on a des échanges avec, par exemple, la société Index Education, quand on a des échanges
avec le Ministère, on identifie bien que la tendance est effectivement à l’augmentation incessante du nombre de demandes d’exports et du nombre de demandes de données, de suivis, et surtout, malheureusement, de « flicage ».
Alors, nous avons pris la décision, hier, en Conférence Nationale, d’envoyer un message à l’ensemble de nos adhérents pour dire « stop ! », « stop ! » aux exports Pronote, « stop ! » à l’ensemble des demandes qui sont formulées, et à ce titre-là, nous allons encourager nos collègues à ne pas exporter les données, notamment dans l’enquête que certains ont reçue en collèges sur les groupes de besoins, et à décocher la case Pronote.
Je crois que le rapport de force sur ce sujet est nécessaire. Au même moment, nous sollicitons une analyse juridique des demandes qui nous sont faites et des futures demandes qui nous seront faites, car on sait ce qu’il y a « dans les tuyaux » et nous sommes très inquiets de ces données, particulièrement si elles venaient à tomber entre de mauvaises mains.
On va saisir, grâce à l’appui de la Cellule Juridique que je remercie, la CNIL et le collège de déontologie, sur toutes ces questions, puisque demain on nous demandera d’exporter automatiquement les absences, les retards, les sanctions, les punitions de nos élèves… tout le temps.
Imaginons que ces données tombent entre de mauvaises mains. En 2027, le scénario est possible. On va tout faire pour que ça n’arrive pas. Imaginons que ces données tombent entre de mauvaises mains et demain, on croisera les données entre l’origine ou la nationalité d’un élève et son taux d’absentéisme.
Je pourrais vous parler d’assises de la santé. Malheureusement, je n’ai rien à dire… Aucun moyen ! Uniquement la création d’un « référent » … Il en manquait (sic !). Et la création d’un protocole de santé scolaire, dans tous les établissements de France.
Je pourrais vous parler des PAS qui remplacent les PIAL. Le problème, c’est que l’on n’a pas encore tout compris sur la façon dont cela devait s’organiser.
Deux points positifs néanmoins : le premier, celui de l’idée qu’on a poussée depuis quelques temps – nous ne sommes pas les seuls à l’avoir fait –. Je pense qu’il y a consensus sur ce sujet, il s’agit
de la « pause numérique ». Je ne vous parle pas du téléphone portable ! Je vous parle de l’interruption des services la nuit et à certaines heures du week-end pour éviter cette addiction incessante de connexions à nos interfaces de gestion pour vérifier sa note, sa moyenne ou le travail qui est à faire. Un autre point positif : la priorité partagée avec la Ministre (qu’elle n’a pas encore annoncée) du RLD (Remplacement de Longue Durée) sur le RCD (Remplacement de Courte Durée). Et, sur cette question, maintenant, il faudra que ce soit suivi d’effets et que l’on arrête de se focaliser sur le RCD et de mettre la pression sur le chef d’établissement. Tout le monde sait, dans cette salle, qu’aucun collectif de parents ne se mobilise pour un professeur absent pendant deux jours, pour une formation. En revanche, un collectif se mobilise pour un professeur absent trois semaines alors qu’il n’est pas remplacé.
Le troisième point concerne essentiellement, ensuite, notre activité syndicale. Je voudrais saluer le travail à la fois local et national qui est fait sur un certain nombre de sujets.
Le premier gros dossier qui a été mis en place cette année, c’est celui de l’intelligence artificielle (IA) : mise en place de formations, mise en place de webinaires, mise en place d’un portail à venir d’ici quelques jours avec des fiches pour outiller les collègues, du débutant à l’expert, etc. Merci aux collègues présents dans la salle, nous avons mis en place un comité d’experts sur ces questions, et un nombre important de collègues nous accompagnent dans la fabrication de cette expertise.
Le deuxième chantier en cours, c’est celui des conditions d’exercice. Nous étions engagés, c’était une motion à mettre en place… Il s’agit du Livre blanc 2024. Vous l’avez reçu dans vos boîtes aux lettres. C’est un point d’analyse important. Maintenant, il faut effectivement continuer le travail : c’est le bilan de la charte des pratiques de pilotage ; c’est le bilan des 18 mesures ; c’est la question du référentiel métier, qui doit absolument évoluer.
C’est aussi le développement de la formation syndicale. On a effectivement réuni un comité de pilotage de ce point de vue et, puisque cela fonctionne très bien et que les retours sont très
positifs, nous allons poursuivre le volume de nos formations, de nos stages et de nos thématiques proposées dans le cadre de nos formations syndicales 2025/2026.
C’est également l’augmentation du nombre d’actions en direction des retraités – Gilles vous en dira un mot demain - ; c’est à la fois la création d’un journal trimestriel dédié aux retraités, mais c’est aussi la poursuite d’actions et spécifiquement une formation pour préparer sa retraite.
C’est, en plus, l’action très importante de l’OBNALA. Et tout ça génère un retour positif de nos adhérents, puisque, bonne nouvelle, pour la troisième année consécutive, le nombre d’adhérents du SNPDEN augmente
En détail, c’est le fait de dépasser la barre des 7400 adhérents. Il s’agit de 100 actifs supplémentaires et, malheureusement, de 60 retraités de moins, ce qui amène à une balance de plus 40, ce qui reste juste.
Mais c’est beaucoup par rapport aux huit années consécutives où nous avions, souvenez-vous, perdu des adhérents.
Donc, troisième année consécutive d’augmentation des adhérents ! C’est grâce au travail que vous faites dans les académies, et je crois que c’est également grâce au travail national qui est mené par l’équipe, que je remercie, encore une fois.
Voilà, rapidement, ce tout petit bilan intermédiaire après 1 an. On n’est qu’une seule année après le congrès de la Rochelle et des actions qui sont inaugurées, y compris au-delà des actions de fond que nous portons sur les sujets du Ministère ; c’est notre volonté, également, dans la deuxième partie de notre mandat, de développer l’activité syndicale – au sens « animation syndicale », avec, évidemment, un grand enjeu sur lequel je reviendrai en conclusion de ce CSN demain, celui des élections professionnelles 2026.
J’ai déjà été trop long, je vous prie de m’en excuser, mais je crois que c’était important de partager, avec vous, l’activité syndicale, mais aussi les sujets de préoccupations qui sont les nôtres ainsi que le contexte global et politique dans lequel nous évoluons.
Voilà, je n’en dirai pas davantage ! L’essentiel maintenant est d’écouter nos secrétaires académiques. Je vous souhaite à toutes et tous un excellent Conseil syndical national !
Bruno BOBKIEWICZ, Secrétaire général du SNPDEN-UNSA
Jean-Marie LASSERRE
Coordonnateur CSIA
Auvergne-Rhône-Alpes
CFrançois MARCEAU
Secrétaire académique de Lyon
hers camarades, chers amis,
C’est conjointement, avec Richard Commeau, SA de Clermont, François Marceau, SA de Lyon, et Jean-Marie Lasserre, coordonnateur CSIA, que je porte la voix d’AURA.
C’est un réel plaisir de nous retrouver à Dijon pour ce CSN délocalisé.
Un grand merci à l’ESN pour cette décision, et un grand merci à toute l’académie de Dijon.
Comme dans bon nombre d’académies, nous avons connu un changement de gouvernance.
Pour Grenoble : nouveau Recteur venu de Guyane et nouvelle Secrétaire générale venue de… Dijon. La greffe semble bien prendre et le dialogue est
Stéphane LARRIEU
Secrétaire académique de Grenoble
Richard COMMEAU
Secrétaire académique de Clermont-Ferrand
direct et constructif.
Laissons arriver les moments de tension afin de mesurer la solidité de ce cocktail, mélange de punch et de kir.
Pour Lyon, Anne Bisagni-Faure arrive de Lyon comme rectrice, tandis que Jannick Chrétien, nouvelle SG, arrive de… Grenoble.
Enfin, pour Clermont, Virginie Dupond endosse pour la première fois le costume rectoral, le dialogue y est toujours de qualité.
Tous trois, nous prenons nos nouvelles marques.
Quelques mots d’ambiance académiques : fatigue, morosité, déception sur les mutations.
Notre académie connaît une perte d’adhérents. Pourquoi ? La réponse à cette question est aussi linéaire et simple que l’engagement politique du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation.
L’engagement syndical repose sur les épaules d’une bande d’irréductibles qui deviennent des missi dominici syndicaux, sillonnant les routes sans relâche pour siéger dans les groupes de travail, audiences, Blanchet, sans compter l’UNSA.
Le travail est fait, alors pourquoi se bouger et s’engager, d’autant plus que la communication nationale, excellente, répond aux attentes et besoins.
Les prochaines élections apporteront sans doute un premier élément de réponse.
Si notre victoire est pleine, cela confirmera cette évolution syndicale.
Sinon, cela sera à mettre au crédit de nos concurrents, qui soit surfent dans notre vague, soit verront une stratégie de se courber devant la hiérarchie être payante !
À Clermont, la gestion des moyens est compliquée ; à Lyon, le CET se met en place aussi rapidement qu’un escargot tétraplégique !
Quelques mots maintenant de nos rapports avec les collectivités territoriales.
Extra Omnes !
L’homme à la parka rouge n’est plus… président de Région, et n’est pas non plus président de parti !
Nous n’allons pas pleurer, son truc c’était les repas payés par le contribuable.
Il reste cependant une espèce ancienne, qui a quitté Bercy il y a vingt ans suite au scandale de son logement de fonction, pas assez bien localisé ni à son goût. Alors l’amertume de ce Savoyard le conduit à s’en prendre aux représentants de l’État et à continuer ses écarts avec la loi !
Logement de fonction, terminé. Tout nouveau programme de collèges ne comporte plus qu’en tout et pour tout deux logements de fonction. Comme on lui a refusé il y a 20 ans son 600 m² payé 14 400 € par l’État, les personnels de direction sont au pain sec et à l’eau.
De plus, il a transféré les missions d’accueil des collèges aux personnels d’État, en toute illégalité : plus d’agent d’accueil, à la place surveillants et secrétaires !
Dernier fait d’armes du marchand de biens immobiliers de Bourg-Saint-Maurice et du boulevard Saint-Michel à Paris : interdire de mettre le moindre euro en crédits pédagogiques au budget des collèges de Savoie.
Retoquée l’an dernier, l’affaire était portée cette année à la Cour régionale des comptes, qui lui a donné tort. Comme quoi la malhonnêteté ne paie pas !
Cela ne l’a pas empêché, avec sa vice-présidente, de se répandre sur les personnels de direction à plusieurs reprises dans la presse régionale, allant jusqu’à indiquer qu’il n’en avait rien à faire que les Savoyards aillent pratiquer la langue de Shakespeare en voyage scolaire avec l’argent du département.
Seules les activités liées à la montagne sont dignes d’un financement présidentiel !
Les personnels de direction ne sont pas assez intelligents pour comprendre cela.
Nous en connaissons un qui a du mal à comprendre le Code de l’éducation !
Vous le savez, nos trois académies travaillent ensemble en CSIA de manière volontariste et progressiste.
C’est un réel enrichissement, sorte de mini CSN ou bien CSR (Conseil syndical régional). Ce qui n’est pas sans poser problème dans notre calendrier syndical, qui n’est plus forcément en adéquation.
Nous devons nous interroger sur une prise en compte de cette évolution dans le fonctionnement de nos instances. Les évolutions réglementaires proposées à ce CSN ne vont pas dans un sens facilitateur.
Nous devrons donc nous prononcer afin d’encourager ce travail interacadémique et l’accompagner, ou bien y renoncer. Notre règlement intérieur doit soit le faciliter et le promouvoir, soit le freiner.
Ces décisions nous reviennent.
Pour conclure, se pose la question des 50 ans du collège unique.
Nous en sommes tous, ou presque, le fruit dans cette salle.
Mais pourra-t-on dire la même chose dans 50 ans ?
Si j’étais taquin, j’élargirais le débat, et peutêtre que ce sera un sujet d’un futur CSN : quelle scolarisation pour ceux qui ne passent pas par les fourches caudines du collège unique vers le lycée général et qui sont envoyés vers la voie professionnelle ?
Aujourd’hui, avec la 6ème mouture de la TVP en 6 ans, nous demandons aux lycéens de la voie professionnelle d’avoir un rythme scolaire scandé avec des examens avancés.
Bref, notre système demande à ces élèves, les plus fragiles, de réussir selon des modalités où les
lycéens de la voie GT n’ont pas réussi.
Si j’osais une métaphore sportive, on demanderait à la vaillante équipe de rugby de Rumilly de réussir à vaincre celle de la Nouvelle-Zélande !
Quelles sont les questions qui agitent aujourd’hui la voie professionnelle : Les LP doivent-ils rester au sein de l’Éducation nationale ? La formation
Sylvie DISPA
Secrétaire académique adjointe
Bonjour à tous, Chers collègues, C’est avec un grand plaisir que je représente le SNPDEN Hors de France, et Jean Dayet, Secrétaire académique, qui nous rejoindra cet après-midi (décalage horaire oblige).
Je souhaite remercier mes collègues responsables de zone qui font un travail énorme de suivi des situations dans le monde.
Notre actualité se résume tout d’abord avec un changement au niveau de la direction de l’AEFE : M. Négrel, directeur adjoint, est remplacé par Mme Vassiliki Driancourt, et M. Pujol, DGRH, sera aussi remplacé. Le siège de l’AEFE va déménager vers Saint-Ouen.
Des points d’inquiétudes
- 1er point : La situation budgétaire de l’AEFE nous inquiète, avec des réductions cumulées de 10 millions d’euros sur le programme 185 et l’an dernier de 9 millions d’euros. Cette baisse est inédite et entraîne une pression accrue sur les ressources propres des établissements, avec des fermetures de nombreux postes de détachés et une pression accrue sur les chefs d’établissement. Le dialogue avec la DG et les OS en intersyndicale est compliqué.
Il a lieu, mais les inquiétudes sont grandes : Évolutions des EFE - Évolution et devenir de l’AEFE
professionnelle doit-elle être absorbée par les Régions ?
Si nous avons des réponses claires à ces questions portées par nos valeurs, est-ce bien le cas des gouvernants actuels ?
Merci.
- Non-déclinaison des primes statutaires (RIFSEEP).
- 2ème point : L’inquiétude pour le retour des collègues en France est importante. Le dialogue est permanent avec la DRH de l’AEFE et/ou la DE au sujet des réintégrations. Les collègues sont inquiets du manque d’accompagnement et ils se tournent vers le syndicat pour les aider.
Des points positifs à poursuivre
Des groupes de travail se mettent en place concernant : les notes d’organisation des examens ; l’évaluation des personnels de direction ; l’IGRD (l’instruction générale de recrutement des détachés) ; le classement des établissements (pas de classement d’établissements en 4ex ou 5 alors que les structures à l’étranger sont complexes et énormes).
Bilan des mutations
Le mouvement des personnels de direction a permis de recruter 42 personnels (21 femmes et 21 hommes), dont 29 chefs d’établissement (12 femmes et 17 hommes) : 16 AEFE, 11 de France, 2 EFE ; et 13 adjoints (9 femmes et 4 hommes) de France. Le mouvement des IEN a proposé 3 femmes et 2 hommes.
CCP du 3 avril : 4 chefs (3 hommes et 1 femme), dont 3 issus du réseau et 1 de France, plus 1 adjoint. Tous les personnels de cette CCPC sont issus de la liste de réserve.
La prochaine CCP3 est prévue le 21 mai : 2 postes de chefs d’établissement (2 hommes) issus de France.
Nous vous remercions pour votre écoute et vous souhaitons un bon CSN.
UPhilippe LAPIN Secrétaire académique
n mot pour vous dire que l'on a bien mesuré la difficulté et la lourdeur de l’organisation, mais pour le moment, ce qui ressort, ce ne sont que des félicitations.
Félicitations pour l’accueil, félicitations pour cet espace, ce lieu, ce lycée, félicitations aussi pour nos jeunes musiciens qui nous ont créé des conditions les plus agréables pour commencer cette manifestation.
Alors, trois minutes pour parler de la Guadeloupe.
L’académie de Guadeloupe : nous avons, au départ, une gouvernance qui est plutôt stable depuis 4 ans, avec cependant des annonces de changement. Le bruit court que notre rectrice va s’en aller, que le DAASEN va s’en aller, que le Secrétaire général attend quelque chose.
En attendant, il y a des choses qui fonctionnent bien au sein de l’académie. Nous avons retenu, par exemple, une montée en compétence de certains services académiques, il faut le dire, et on retient particulièrement le cadre du service de l’orientation et des affectations.
Le service des examens : on a une véritable professionnalisation, de la réactivité et une volonté de travailler avec nous autres, les chefs d’établissement.
Au dire des formateurs, le passage à Op@le s’est réalisé dans les meilleures conditions possibles. Les formateurs ont un regard très positif. Cependant, on dénote ici et là, au niveau de certains établissements, des blocages qui occasionnent parfois le recours aux services nationaux pour nous débloquer.
D’une manière générale, je veux aussi souligner une belle dynamique du SNPDEN Guadeloupe, qui est visible notamment — et ça depuis un certain temps — avec le compagnonnage que nous portons aux nouveaux lauréats du concours, et qui s’est confirmé cette année avec l’annonce de plus
de la moitié des 17 lauréats qui vont adhérer au SNPDEN-UNSA.
Tout ne va pas si bien en Guadeloupe. Alors, maintenant que tout n’est pas parfait au niveau de l’académie, d’une manière générale, on va signaler le moral des troupes qui ne cesse d’être au plus bas, avec comme une résignation. Il y a le climat des établissements, qui est des plus inquiétants, avec des violences répétées au sein des établissements, aux abords des établissements. Pas un établissement n’échappe à ce genre d’ambiance. Et on peut se dire, d’une manière générale, que les établissements sont en difficulté, mais pas que. Je crois aussi que notre gouvernance a du mal.
À côté de ces postures, de ces comportements déviants des élèves, on dénote aussi l’attitude des parents, qui est de plus en plus intrusive, globalement : ils n’interrogent pas les faits de leurs enfants, mais sont plus dans une démarche de nous mettre en échec.
Et c’est ainsi que se multiplient les présences d’avocats lors des conseils de discipline et les appels.
Le dispositif — Bruno [Bobkiewicz, NDLR] a parlé du dispositif « Pas d’élèves sans professeur » — : on nous met la pression pour les remplacements de courte durée, mais les viviers demeurent vides par rapport aux remplacements plus longs.
On a aussi des interrogations par rapport aux mobilités, avec aucun adjoint promu chef cette année et des postes curieusement demeurés vacants.
Je m’arrête là mais j’en aurais encore beaucoup à dire !
Bonjour,
Guillaume SAUVEUR Secrétaire académique
Tout d’abord un mot pour les collègues du Sud-Ouest qui ont été pour certains fortement impactés chez eux et dans leurs établissements par les intempéries de lundi. Plusieurs ont d’ailleurs fermé, le temps d’évaluer les dégâts, et on leur souhaite tout le courage possible pour gérer l’après en cette période chargée.
Vous n’imaginez pas le sentiment diffus qui émerge lorsqu’on partage avec vous une vidéo montrant des lycéennes hilares se filmant dans un gymnase qui ressemble à l’Aquaboulevard, et que vous comprenez d’un coup que c’est dans votre futur bahut que ça se passe…
Mais bon, heureusement, les terres dijonnaises n’ont que faire de ces vicissitudes occitanoaquitaines, et nous sommes ravis d’être accueillis, avec un programme (bien) pensé et bien nourri qui va solliciter les organismes de manière intense pendant ces quelques jours. Les CSN, c’est pas un sport de masse.
Et dans le même temps, chez nous, alors que la saison des pluies commence à faire des siennes, notre académie va accueillir à la rentrée pas moins de 4 nouveaux établissements... Et pourtant, c'est bien le cinquième qui fait parler de lui, annoncé en grandes pompes par le ministre de la Justice qui nous renvoie plus d'un siècle en arrière en retransformant notre territoire en terre d'exil pour ceux que personne ne veut, ou l’art de s’asseoir sur 20 ans de politique d’attractivité de tout un territoire…
Victor Hugo parlait d'ouvrir des écoles et de fermer des prisons, il n'a rien dit à propos de faire les deux...
Heureusement, s’il y a un domaine où notre attractivité ne fléchit pas, c’est bien en sortie concours, puisque pour la deuxième année consécutive, il y aura vraisemblablement plus de demandes que de postes pour les stagiaires perdir..., qui grâce à l’action et au maillage territorial des membres du CSA, nous ont tous
rejoints sur le groupe syndical académique et lors du temps d'accueil lauréats. Comme on dit dans le sud-ouest, et ailleurs mais c'est quand même là qu'on le dit le mieux : la quine est bonne. Là où en revanche l’attractivité risque de fléchir, c’est dans la perspective de la refonte de l’éducation prioritaire, dans un territoire intégralement concerné, où la Cour des comptes parle de « réviser les mécanismes d’allocation des moyens pour plus de progressivité ». On a connu des euphémismes moins explicites.
Et c’est là que notre rôle et notre action, y compris à l’échelle fédérale, seront déterminants pour faire valoir nos spécificités. Nous avons franchi de nombreux caps avec l’ancienne gouvernance, réinstauré des bilatérales pour le mouvement et les promotions, le CET, cosigné la charte des pratiques de pilotage, et installé un dialogue de qualité. Les collègues ne s’y trompent d’ailleurs pas puisque près de 60 % des personnels de direction de l’académie nous ont rejoints, et c’est cette confiance et cette légitimité qui nous confortent comme interlocuteur de premier plan pour les échanges qui nous attendent. Cette réussite est celle d’un collectif engagé partout sur un territoire où savoir écouter et accompagner les collègues est une mission du quotidien.
Sur une note plus personnelle, ce sera sans doute ma dernière déclaration en tant que SA du SNPDEN Guyane, puisque comme certains le savent déjà, j'ai le plaisir de rejoindre à la prochaine rentrée l'académie de Toulouse que je quittais en sortie de concours il y a quelques 14 années… Mais rassurez-vous, la tradition de l’accueil fait partie de l’ADN de notre académie, nul doute que la relève, qui est déjà là, saura encore pendant longtemps porter haut les couleurs de notre territoire et donner le sourire à nos grands rendezvous.
Excellent CSN à tous !
ÉFrançois RIVIÈRE Secrétaire académique
dition locale : L’actualité météorologique du département le plus septentrional de France ne diffère pas trop de ce que vivent nos collègues de l’hexagone, avec de-ci de-là des variations climatiques sur les dossiers sensibles qui animent notre profession.
Le petit coup de vent d’avril sur la zone des mutations, très souvent attendu par les adjoints, n’a pas été aussi soutenu que d’habitude et toutes les communes ont vu, pour la première fois, une gelée des affectations intra-quartiers, ce qui a provoqué quelques effets d’embouteillages sur certains territoires, dont nous allons mesurer plus tard les effets, à moins qu’un second souffle en juin, voire juillet, ne permette de retrouver une température plus clémente.
Les beaux jours du stage juridique syndical, qui a abordé l’île sous l’influence des deux phénomènes Thierry et Bernard, ont été très appréciés en avril, et souhaitons que l’an prochain nous puissions avoir d’autres événements de ce type.
Les cumuls d’heures passées à gérer des dossiers du quotidien risquent d’augmenter sous l’effet du vent des mesures nationales, et dans les zones très chargées en effectifs, la mise à l’abri des téléphones portables va amener, à défaut d’une activité orageuse, à minima quelques coups de chaud pour trouver la solution adaptée.
Nous le rappelons : même si le vent est bénéfique pour la circulation de l’air, son changement de sens permanent peut avoir une incidence à terme sur le climat et fragiliser même les arbres les plus anciens ou ceux sur la rue de Grenelle. Les jeunes pousses sans tuteur seront à surveiller au risque de les voir se coucher.
Quelques éclairs seront aussi à noter sur la région des remplacements où il semble que le mois de juin ne soit pas propice à la mise en place des contractuels, et amènera dès la semaine prochaine sur l’ensemble de l’île une sécheresse qui affectera
les examens et les suivis de stages. Mais le centre météorologique précise qu’il n’a pas été tenu compte des données satellitaires sur la mise en place des parcours Y au LP, avec la fin des quelques pluies d’heures de contractuels. Les collèges et lycées seront eux concernés mi-juin, mais cela reste de saison. À voir si cela aura des effets en septembre prochain.
Une montée en température est actuellement observée sur la gestion stricte des moyens, avec, suivant les régions de l’île, une non prise en compte des données sur les AED et CPE malgré quelques améliorations çà et là sur le territoire.
À surveiller sur le long terme car cela pourra avoir des effets sur le climat scolaire général.
Un refroidissement de saison sur les heures de remplacement et les pactes est à confirmer dans les jours qui viennent dans la plaine Blanchet. À noter que l’année prochaine, les effets cycliques d’El Niño risquent de geler les heures de pacte et d’IMP à un niveau record pour notre département. Nous espérons pouvoir vous en donner bientôt les chiffres attendus, mais pour le moment, le recueil des données des sondes RCD occupe à plein temps le centre météorologique.
Les précipitations soutenues habituellement subies sur de courtes périodes sont désormais attendues sur l’ensemble des EPLE et pour toute l’année, avec un risque marqué de débordements de certains cours d’eau, plus particulièrement ceux du « stress au travail », « de l’épuisement », sans oublier celui très observé « du manque de reconnaissance ». Les capteurs n’étant pas encore actifs, les données obtenues au doigt mouillé permettront de lancer d’éventuelles alertes, mais chaque EPLE sera avisé individuellement. Pas de vagues nous annonce donc cette météo, nous y sommes habitués, même si de temps à autre quelques rouleaux emportant les difficultés RH seraient propices à assainir le climat, qui peut être ressenti localement comme lourd, voire humide.
Aujourd’hui nous sommes le mercredi 21 mai 2025, jour de Saint CSN que nous vous souhaitons agréable, et nous fêtons les Constantin, dicton du jour : « Au mois de mai pour une fois, le vent ne court pas sur le toit ».
CHubert FERRARE Secrétaire académique
hers collègues, Chers camarades
La délégation du SNPDEN-UNSA de Lille est heureuse de vous retrouver pour ce CSN Bourguignon, terre d’Histoire et de Cultures. L’académie de Lille vient de connaître la nomination d’une nouvelle rectrice, Sophie Béjan, avec laquelle les premiers contacts se sont bien passés. Madame Béjan souhaite placer son action dans la continuité de celle de sa prédécesseure tout en apportant des orientations nouvelles et complémentaires.
Nous saluons ici notre ancienne rectrice, Valérie Cabuil, qui durant 7 années avec nous aura marqué l’Académie par son humanité, son accessibilité et son engagement sans faille pour l’école et pour les plus fragiles. Nous sommes certains que nos collègues normands sauront aussi apprécier de travailler avec elle.
Venons-en aux grandes questions qui préoccupent nos adhérents, liées à la carrière et à son évolution.
Dans un mouvement très contraint dont le barycentre, longtemps confondu avec le premier tour qui pourvoyait l’essentiel des postes de chefs, glisse chaque année un peu plus vers le second.
Cela génère d’une part des déceptions fortes au premier tour, mais on voit aussi des collègues affectés sur des vœux de fin de liste ou d’extension au premier tour qui auraient pu être mieux lotis dans les chaînes du second et qui voient des collègues alors bénéficier d’une sorte d’effet d’aubaine.
Le retard dans la validation des dossiers retraites ne peut à lui seul expliquer ce phénomène. Il y a, semble-t-il, une volonté croissante de différer la nomination au second tour sur des postes importants pour avoir un choix de candidats plus large.
De fait, le temps moyen d’attente pour devenir chef augmente à Lille, et on propose parfois aux collègues un troisième poste d’adjoint, qu’ils ne peuvent voir que comme une voie de garage.
Dans ce contexte, les directeurs académiques ont présenté des webinaires au sujet du restylage de notre évaluation. Le moment, peu après le mouvement, n’était pas le plus opportun, et si la volonté d’explication de notre hiérarchie était sans nul doute sincère, les remontées très nombreuses et unanimes de nos collègues nous ont conduits à porter sur ces webinaires, au travers de notre newsletter, l’évaluation à « OBJECTIFS NON ATTEINTS ».
Nous avons porté auprès de notre rectrice l’incompréhension, la colère et la désillusion de nos collègues, et tout particulièrement des adjoints, et souligné ce que nous attendions dans le cadre de l’évaluation. Le SNPDEN-UNSA a également souligné que, bien que dissociée aujourd’hui, l’évaluation prospective demeure corrélée aux évaluations annuelles.
Mme Béjan a répondu favorablement à notre demande d’un prochain GT sur ce thème.
Nous l’avons également alertée sur la nécessité vitale de réenchanter nos métiers, à la fois piliers et arcs-boutants du fonctionnement des établissements du second degré, qui attirent moins, tant au niveau académique que national, en lien avec les rémunérations à l’entrée dans le métier et de manière générale la QVCT.
Nos hiérarchies académiques nous semblent en avoir conscience.
Nous devons souligner que nous n’espérons pas que cet enchantement vienne de la baguette d’un Merlin providentiel. En revanche, la réflexion partagée, les échanges nombreux avec nos autorités, que nous avons réussi à obtenir puis à faire vivre pour le travail préparatoire à la signature d’une charte de pilotage évolutive, et le tout récent GT dédié, vont totalement dans le sens d’une amélioration par l’écoute du terrain et des croisements de regards.
Syndicalement, notre académie fait le choix de diversifier et d’enrichir sa communication et d’amplifier sa présence sur les réseaux sociaux.
Nous remercions chaleureusement le national et l'équipe du siège, pour l’ensemble du travail fourni et des webinaires nombreux et riches qui permettent d’outiller les collègues.
Lille s’inscrit également pleinement dans la démarche impulsée par le National autour de l’IA comme outil pour notre quotidien mais aussi comme une évolution des pratiques pédagogiques pour laquelle nous aurons inévitablement à accompagner nos équipes.
C’est pourquoi nous continuons à nous préparer et nous avons déjà les bases d’un groupe de formation et d’appui autour de l’IA à destination de nos adhérents et futurs adhérents.
Nous ferons en sorte que l’accompagnement à l’IA soit aussi un levier pour renforcer la notion de syndicat de service auprès des collègues et également un moyen de toucher et accompagner les faisant fonction.
Enfin, nous saluons la venue la semaine dernière de Gilles Auteroche et de Catherine Petitot, pour une après-midi de formation très riche qui a réuni 25 collègues.
Lille, qui a toujours milité pour que les retraités aient toute leur place dans le syndicat, apprécie celle qui leur y est aujourd’hui donnée.
Pour Lille enfin, les axes majeurs de nos attentes pour ce CSN sont les suivants.
• Les conditions d’entrée dans le métier et notamment les rémunérations
• La QVTC
• Des positions nationales sur ce qu’est devenue
MEdwige PLAS
Secrétaire académique
es chers collègues, Je vous remercie de m’accueillir aujourd’hui dans ce Conseil Syndical National.
Je souhaite profiter de ce moment pour faire un point sur l’évolution de notre académie, en particulier sur la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance, qui commence, progressivement, à produire ses effets.
Depuis plusieurs mois, les 18 mesures issues de la charte des pratiques de pilotage structurent en profondeur nos pratiques. Certaines avancées sont réelles : plus de lisibilité dans les circuits de décision, une volonté affichée de cohérence dans les priorités académiques, et parfois un dialogue renforcé avec les services déconcentrés. Mais ces effets restent encore trop inégaux, trop dépendants des territoires, et parfois même contredits par des injonctions paradoxales.
notre évaluation, ainsi que la demande d’une ligne claire au Ministère. Sans cela, le risque est grand de voir se créer autant de droits coutumiers locaux que de départements.
• Une demande de bilan et de perspectives sur le choc des savoirs et le Y en LP, car force est de constater que les mauvaises solutions ne parviennent pas à résoudre les vrais problèmes. Parfois, elles font le buzz, le temps que durent les Ministres.
• Et bien sûr garder en point de mire l’objectif de BUTER le BUTOIR.
Pour conclure, nous remercions l’ESN pour l’organisation de ce que l’on pourra appeler le « IN » de ce CSN. Quant au « OFF », quelques indices nous permettent déjà d’en remercier l’équipe de Dijon.
Bon CSN à tous.
Cette gouvernance rénovée, si elle n’est pas accompagnée de moyens concrets et d’un véritable soutien humain, risque de fragiliser davantage encore les personnels de direction. Et c’est bien là notre alerte principale aujourd’hui : les personnels de direction vont mal.
Le climat dans nos établissements s’alourdit. Les tensions RH sont nombreuses, les conflits larvés s’installent, et nous sommes de plus en plus sollicités pour des accompagnements individuels lourds.
Je parle ici de collègues isolés, épuisés, parfois en grande souffrance, confrontés à des situations de management devenues intenables, souvent sans réponse institutionnelle rapide ni adaptée.
Et à cela s’ajoutent des irritants quotidiens qui épuisent davantage.
Le calendrier AFFELNET, intenable cette année encore, nous impose une pression insupportable dans un temps scolaire déjà contraint.
Nous voyons aussi se multiplier les nouvelles applications, souvent lancées à la hâte, en visio, sans concertation ni formation suffisante. Cela génère de l’angoisse, de la perte de temps, et un sentiment de désorganisation permanente.
Sans parler de la remise en cause du financement du pass Culture, qui fragilise des projets pédagogiques pourtant essentiels pour nos élèves, notamment dans les territoires les plus éloignés de l’offre culturelle.
Aggravé par la baisse des moyens accordés par
les collectivités territoriales – un financement réduit de 30 % a minima – le transfert annoncé des accueils de collège aux personnels d’État est en incohérence avec les exigences de sécurité. Il y a une urgence à repenser l’accompagnement des personnels de direction, dans une logique de prévention, mais aussi de reconnaissance de nos conditions de travail.
Il est temps que l’institution cesse de considérer les personnels de direction comme des supermanagers qu’on peut surcharger sans se poser de questions. Nous sommes là pour faire vivre le service public d’éducation, pas pour compenser
sans fin les manques du système. Et à ce titre, nous devons être entendus, respectés, protégés.
Le SNPDEN-UNSA continue de porter cette parole haut et fort.
Et dans notre académie, nous resterons particulièrement vigilants à ce que les engagements pris dans le cadre de la charte des pratiques de pilotage ne restent pas des effets d’annonce.
Nous veillerons à ce qu’ils s’incarnent dans les actes, les pratiques, et les soutiens concrets apportés à nos collègues.
Je vous remercie de votre attention.
Chers collègues,
Mireille VENTURA Secrétaire académique
C’est avec une grande fierté, mais aussi une vive conscience des responsabilités qui nous incombent, que je prends la parole aujourd’hui au nom de la délégation de l’académie de la Martinique.
Notre académie, ultra-marine, se caractérise par une réalité contrastée : des personnels investis, des élèves résilients, mais aussi des difficultés structurelles persistantes et aggravées par un sentiment de relégation croissant.
- Premièrement, la crise de l’attractivité. La Martinique fait face à une crise profonde du recrutement et du maintien des personnels de direction. Entre la cherté de la vie, l’éloignement familial, l’épuisement lié aux contextes professionnels tendus et une reconnaissance institutionnelle insuffisante, malgré quelques progrès issus de groupes de travail, beaucoup de collègues envisagent leur mission comme une parenthèse, non comme un projet de carrière. Cela fragilise la continuité et la stabilité des équipes de direction dans nos établissements.
- Deuxièmement, les tensions sociales et territoriales
Nos établissements sont au cœur de tensions sociales profondes : crise de l’autorité, montée des incivilités, poids des contextes socio-économiques. La mission de chef d’établissement prend ici une dimension particulièrement exposée, entre injonctions institutionnelles parfois déconnectées et réalités locales complexes.
Nous demandons une véritable prise en compte des spécificités de notre territoire dans les politiques éducatives.
C’est en même temps dans ce contexte de tension sociale qu’un acteur économique majeur et contributeur de la vie chère en Martinique se voit attribuer la Légion d’honneur.
La Légion d’honneur est remise pour récompenser des personnes qui ont réalisé un acte de bravoure ponctuelle ou ont exposé leur vie dans l’exercice de leur fonction. Vous comprendrez que cette récompense soit vécue comme un véritable pied de nez fait à toute une population, aux familles que nous voyons chaque jour gérer des situations financières de plus en plus dégradées.
On perçoit déjà là, les prémices de nouvelles tensions à venir.
- Troisièmement, les enjeux de transformation
Nous sommes pleinement engagés dans les transitions que notre époque impose : transition numérique, transition écologique, inclusion et lutte contre les inégalités. Mais encore faut-il que les moyens suivent !
Trop souvent, les dispositifs nationaux arrivent tard, mal calibrés, sans concertation réelle.
Nous réaffirmons ici la nécessité d’un dialogue nourri, respectueux et équitable, y compris pour les territoires ultramarins.
L’académie de Martinique est embarquée dans
tous les projets, expérimentaux ou autres, sans moyens supplémentaires, ajoutant ainsi de nouvelles couches à un millefeuille qui n’en finit plus de s’épaissir.
- Enfin, la reconnaissance de notre engagement syndical.
Dans un contexte de réformes rapides et parfois brutales, le rôle du SNPDEN-UNSA est essentiel : être force de propositions, porter une parole lucide mais constructive, défendre les collègues sans posture mais avec détermination.
BDaisy BRABANT Secrétaire académique
En Martinique comme ailleurs, notre syndicat est un repère. Il doit le rester.
Je conclus en vous transmettant les salutations combatives de toutes et tous les collègues de Martinique.
Nous croyons en la force du collectif, en la force du réseau SNPDEN-UNSA, et en notre capacité à faire entendre une parole forte pour un service public d’éducation plus juste, plus humain et plus efficace.
Je vous remercie.
onjour à toutes et à tous, Concernant le bilan pour Mayotte, je vais maintenant partager avec vous les quelques points positifs et négatifs qui marquent actuellement la réalité de notre académie de Mayotte.
Côté points positifs
Les travaux sur la charte académique des pratiques de pilotage ont commencé. C’est une démarche importante, demandée, attendue, qui vise à poser un cadre plus clair et partagé sur nos missions de direction. Cela dit, les avancées restent timides, les délais s’allongent, et nous espérons un engagement plus ferme pour accélérer ce chantier. Nous avons également insisté pour que la question du bien-être au travail soit centrale dans cette charte. Suite au stress post-cyclone, à la surcharge de travail, et aux tensions constatées dans les équipes, nous avons demandé la mise en place d’un véritable espace d’écoute et d’échange — non pas un mythe, mais une réalité concrète.
À notre demande, une révision de l’affectation est en cours, ainsi que la recherche de solutions alternatives, afin de permettre à chaque établissement d’accueillir, à proximité, l’ensemble des adjoints dans des logements adaptés.
Côté préoccupations maintenant
Les bilatérales mobilité suscitent encore de nombreuses tensions et résistances. Les échanges
manquent parfois de transparence et de sérénité, alors même qu’ils devraient être des espaces de dialogue constructif autour des parcours professionnels.
Autre point très préoccupant : la souffrance des équipes de direction.
De nombreux établissements sont touchés par des absences prolongées — parfois d’un membre de direction, parfois de plusieurs — sans remplacement rapide. Cela place les collègues dans des situations intenables, marquées par la surcharge, l’isolement, et le sentiment de ne pas être entendus.
Je n’oublie pas non plus les conséquences toujours visibles du cyclone Chido : certains établissements fonctionnent encore en jauge réduite, faute de reconstructions achevées, ce qui pèse lourdement sur les conditions de travail et d’apprentissage et génère des inquiétudes pour la rentrée d’août.
Et puis n’oublions pas :
• l’insécurité, la violence ;
• la crise de l’eau, les ruptures d’approvisionnement ;
• le manque de reconnaissance pour les PERDIRS dans la gestion de crise Chido ;
• le manque crucial et croissant de personnel santé / social (Psy EN notamment).
Et gardons tout de même notre optimisme :
• la réussite au concours PERDIR (6/10) qui souligne la motivation de nos collègues ;
• la solidarité, le soutien du SNPDEN de multiples façons (humaine, financière) ;
• l’opportunité pour certains établissements d’avoir pu accueillir des collègues venus en renfort après Chido pendant des mois.
En conclusion : à Mayotte, des initiatives existent, des démarches sont lancées — mais elles doivent être consolidées, suivies, et surtout portées par un pilotage plus réactif, au service des équipes.
Merci pour votre attention.
CFlorent MARTIN Secrétaire académique
hers collègues, Alors que l’académie de Montpellier accueille une nouvelle rectrice, ancienne directrice de cabinet de l’éphémère ministre Genetet (qui s’en souvient ?), nous saluons une gouvernance et une évolution des services académiques chaque jour plus au service des EPLE.
Cela met en exergue les difficultés liées à la gouvernance nationale et je souhaite aujourd’hui partager avec vous quelques points de vigilance, symptômes de la tension croissante entre nos responsabilités de terrain et des stratégies de gouvernance qui nous échappent.
Un point tout d’abord sur les parts fonctionnelles et le remplacement de courte durée.
Nous devrions pouvoir piloter un dispositif qui nécessite confiance et visibilité à moyen terme, conditions de l’adhésion des équipes et de l’engagement des enseignants. Sans cela, de quoi parle-t-on ? De présence devant les élèves ? De garderie ? De classement entre bons et mauvais élèves du RCD ?
Mais où réside l’efficience du RCD ? Comment se mesure-t-elle ? Certainement pas dans un taux de remplacement ou de rendement, mais bien dans la pertinence de la proposition pédagogique faite par l’enseignant qui prend en charge les élèves. Évidemment, il est bien difficile de mesurer cela à partir de remontées Pronote, mais les tableurs et leurs courbes sont tellement rassurants, tant ils donnent l’illusion du contrôle et de l’efficacité. À quel moment pouvons-nous accepter d’en faire un mode de pilotage ?
Le contrôle qui remplace le dialogue, voilà le symptôme d’un système malade et impuissant. Nous n’avons pas peur de rendre compte du fonctionnement de nos établissements, d’ailleurs chacun doit pouvoir le faire, y compris dans les rectorats ou au ministère.
RCD ou pas, parts fonctionnelles ou pas, les principales raisons des cours non assurés, c’est encore et toujours de très loin le fait d’absences de longue durée, et d’absences dites institutionnelles pour lesquelles les chefs d’établissement n’ont aucune responsabilité, ni aucune marge de manœuvre.
Autre sujet d’inquiétude : le climat de violence dont nous subissons, à Montpellier comme ailleurs, l’expression terrible dans nos établissements. Face à un problème sociétal complexe, on prétend appliquer des solutions magiques en installant des portiques ?
Qui pense-t-on satisfaire ainsi ? Les postures sécuritaires, les déclarations-choc, les visites ministérielles improvisées ne remplacent ni la prévention, ni l’accompagnement. Nous attendons des politiques publiques qui stabilisent et construisent, qui soignent et apaisent, pas qui instrumentalisent la violence et jettent de l’huile sur le feu.
Détournons donc le regard en relançant une énième convention citoyenne, sur les rythmes scolaires cette fois. Un beau sujet, en apparence, qui trouvera toujours à agiter les commentateurs et l’opinion publique.
Mais surtout un vieux serpent de mer qu’on agite une fois encore pour donner l’illusion du changement. Bien pratique pour éviter d’aborder par exemple la question de la mixité scolaire et sociale.
Sur le terrain, les cartes scolaires, les stratégies d’évitement des familles, les inégalités territoriales, les stratégies des établissements privés qui n’honorent pas leur part du contrat d’association la minent chaque jour un peu plus. Tant qu’on n’aura pas le courage d’agir structurellement – sur l’offre de formation, sur les moyens différenciés, sur la sectorisation – la mixité restera une incantation.
Le métier attire moins, chacun en mesure au quotidien les difficultés. Notre école a besoin de nous, et nous avons besoin d’une volonté politique et sociale qui ne s’accommode plus de solutions faciles et de prises d’otages médiatiques.
Bon conseil syndical à toutes et tous !
CIsabelle BÉGIN-MANSUY Secrétaire académique
hers collègues, L’académie de Nancy-Metz est heureuse de vous retrouver et d’être accueillie à Dijon ; le SNPDEN-UNSA n’est pas parisien, il est partout, sur tous les territoires.
Dans notre académie, la défense des conditions d’exercice de notre métier est au cœur de notre engagement syndical. Je remercie très officiellement mais aussi très sincèrement l’ensemble des cadres syndicaux, actifs et retraités, pour leur investissement sans faille au service de cet engagement. Qu’il s’agisse d’accompagner les collègues, de suivre et de conseiller les candidats à la mobilité, d’accueillir les entrants dans la fonction ou de réunir notre collège de sages retraités, je suis entourée par une équipe solide et dynamique.
À Nancy-Metz, les relations constructives que nous entretenons avec un Recteur et des services disponibles et à l’écoute ne suffisent pas à nous faire passer outre un contexte national particulièrement anxiogène. Les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées pour l’École, les personnels ne sont pas recrutés en nombre suffisant, la crainte de se voir brusquement retirer des moyens reste d’actualité.
C’est dans ce contexte que nous mettons en place les réformes.
Pour le collège, le SNPDEN-UNSA a été largement entendu pour la mise en œuvre du choc des savoirs en 4ème et en 3ème. L’inquiétude demeure pour le DNB 2026. Nous avons limité les dégâts mais les incohérences entre la surpondération des notes et la mise en place des groupes de besoins, la place du socle commun et l’importance donnée à l’épreuve terminale inquiètent fortement nos adhérents.
Au LP, c’est cette fin d’année qui est particulièrement compliquée. La mise en place du parcours différencié bouscule le calendrier, l’organisation des examens est très difficile et les élèves sont déjà largement démobilisés.
Je terminerai en évoquant nos relations avec les collectivités, elles sont au cœur de nos préoccupations.
- En matière de dialogue social, dans la Région Grand-Est, des réunions « techniques » régulières nous ont laissé penser que le dialogue était possible. Première limite atteinte en 2024, lorsque la Région a interdit aux OS de prendre la parole lors de la journée des lycées. Nous avions dit notre incompréhension. Bis repetita en 2025. Ce n’est plus de l’incompréhension, mais de la colère envers un mépris affiché pour le dialogue social. Les cadres du CSIA ne se sont pas rendus à la journée des lycées, et nous avons invité les adhérents à faire de même. Il n’y avait donc pas grand monde à cette réunion !
- En ce qui concerne nos conditions de travail, les collectivités ont tenté de nous imposer le nouveau logiciel d’emploi du temps et de vie scolaire Skolengo. Le SNPDEN-UNSA a fourni un travail remarquable, et remarqué, pour démontrer que l’outil proposé n’est, pour le moment, pas opérationnel. Cela peut paraître purement technique, mais ce sont nos conditions de travail que nous avons défendues. Il n’appartient pas aux collectivités de nous imposer nos outils de travail. Leur seule motivation repose sur de possibles économies. Concevoir un emploi du temps et suivre la scolarité des élèves est un métier. Les perdirs sont les seuls compétents pour l’exercer, ils doivent pouvoir choisir des outils adaptés à leurs EPLE.
Pour conclure chers collègues, nous remercions l’ESN pour le travail accompli et l’académie de Dijon pour son accueil chaleureux. Nous souhaitons que ce CSN nous permette des échanges constructifs, bon CSN à nous tous !
CFabienne DUBOURG Secrétaire académique
hers collègues, L’académie de Nantes ne diffère pas des autres académies concernant la souffrance toujours plus grande des collègues et le nombre de collègues en arrêt.
Certainement avons-nous été plus lourdement touchés par les évènements qui se sont déroulés à Nantes fin avril. La sidération et le sentiment d’abandon des collègues par l’institution ont été grands. La seule réponse apportée a été l’intervention des services de police ou de gendarmerie pour organiser des fouilles de sacs… Nous le savons : la répression ne peut pas être la réponse. Comme je l’ai exprimé à la rectrice, nous ne pouvons pas et ne voulons pas suspecter nos élèves. Il nous faut du personnel pour les repérer et les aider en cas de besoins.
Lors du groupe de travail sur le suivi de la charte de pilotage, j’ai rappelé que l’on peut écrire ce qu’on veut, se réunir et réfléchir, avec toute la bonne volonté du monde :
- tant que nous aurons à assurer des missions qui ne sont pas les nôtres : surveiller les élèves,
Stéphane EYRARD
Secrétaire académique
remplacer les personnels administratifs, les chefs, les adjoints absents, gérer les parents face aux absences de longue durée des enseignants, faire l’accueil voire installer les salles d’examens ; - tant que nous devrons mettre en œuvre des injonctions descendantes sans concertation ; - tant que l’on nous demandera de respecter des calendriers hors sol, comme par exemple en LoireAtlantique où la DSDEN nous demande de rendre le TRM définitif pour le 6 juin alors même que les affectations ne sont pas terminées ; nous ne trouverons pas de sens à notre métier. Alors pour faire face, un seul moyen : le travail collectif et le partage au sein du SNPDEN-UNSA !
En effet :
- Le SNPDEN-UNSA travaille au quotidien dans l’accompagnement des collègues, toujours plus nombreux. Et les groupes de travail : suite à nos nombreuses interventions et face à l’inéquité des promotions et des entretiens de mutations, les DASEN de l’académie ont enfin décidé d’harmoniser leurs pratiques et leurs procédures et des bilatérales ont eu lieu pour les 1er et 2e tours du mouvement.
- Le SNPDEN-UNSA propose des formations qui répondent à des besoins non couverts par l’institution comme notre première journée de préparation à la retraite sous l’égide de Dominique Faure, avec le soutien et l’intervention de Gilles Auteroche.
- Le SNPDEN-UNSA innove avec la constitution d’un GRAC académique que nous commençons à former, merci à Stéphane Sebert Montels et JeanMarie Huet, afin d’être au plus près des collègues. Même si nous trouvons que cela ne va pas assez vite, nous continuerons ! Merci de votre écoute et bon CSN à tous.
Chers collègues, Dans l’académie de Nice, la problématique principale aujourd’hui est l’amélioration des conditions de travail des personnels de direction, qui ne cessent malheureusement de se dégrader, comme sans doute dans toutes les académies. Ces dernières années, nos établissements sont de plus en plus sollicités pour répondre à de nouvelles problématiques sociétales, sans pour autant bénéficier des moyens nécessaires pour y faire face. Cela exige une réorganisation en profondeur et des ressources supplémentaires… qui, à ce jour, ne sont pas au rendez-vous. Bien au contraire. Nous ne sommes plus en capacité d’assurer
pleinement la prise en charge de tous les élèves, ni d’accomplir l’ensemble des missions qui s’accumulent, souvent avec des moyens en baisse.
La pression exercée sur les équipes est croissante, dans tous les domaines, et émane de toutes les instances : ministère, rectorat, administration centrale, collectivités… sans oublier celle, constante, des usagers.
Nous subissons tous, de manière croissante, les effets du non-remplacement — total ou partiel — des personnels : enseignants, administratifs, personnels sociaux, de santé, agents techniques, et même personnels de direction.
Les outils informatiques que nous sommes contraints d’utiliser sont, pour la plupart, défaillants, peu ergonomiques, peu conviviaux, non intuitifs et souvent dépassés.
Malgré les engagements du rectorat de Nice, nos demandes visant à réduire les sollicitations restent sans réponse concrète. Pire encore, celles-ci continuent de se multiplier, souvent accompagnées de communications tardives ou de décisions de dernière minute.
Dans ces conditions, il ne s’agit plus, pour les collègues, de hiérarchiser les priorités… mais simplement de tenir, de ne pas sombrer sous la charge.
La baisse continue de l’attractivité des métiers de l’Éducation nationale est le reflet direct de cette dégradation inquiétante des conditions de travail. Les revirements successifs de la politique éducative, souvent décidés sans concertation, accentuent le sentiment de perte de sens exprimé par de nombreux personnels. Ils affectent profondément leur engagement et leurs convictions.
Il est urgent de sortir de cette spirale infernale. Les personnels demandent de plus en plus clairement une simplification réelle et un allègement significatif des tâches administratives et organisationnelles, afin de retrouver des conditions de travail viables et efficaces.
Nous continuons de plaider pour une véritable autonomie des EPLE, et pour leur capacité à s’adapter aux situations locales, tout particulièrement pour l’utilisation des moyens PACTE. Nous regrettons cependant que la gestion des cours non assurés via ce dispositif ne soit ni adaptée ni satisfaisante pour les équipes et les usagers.
Le calendrier de fin d’année dans la voie professionnelle mérite une révision urgente. Les élèves de tous niveaux ont commencé à décrocher dès le retour des vacances de printemps. Cette période est, en outre, perturbée par de
nombreuses sollicitations des enseignants. Un bilan complet devra être réalisé en fin d’année pour mesurer les effets d’un dispositif déjà fortement contesté.
Concernant les lycées professionnels, la saisie des gratifications liées aux PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) reste très problématique.
• Les moyens alloués à ce dispositif pourraient être mieux utilisés dans un contexte de forte contrainte budgétaire.
• La procédure est lourde, fastidieuse, et particulièrement chronophage.
• Les établissements se retrouvent en première ligne face aux réactions des élèves et de leurs familles au moindre incident technique ou retard dans le versement des gratifications.
Dans l’académie de Nice, les relations avec les collectivités territoriales se tendent, notamment autour de la gestion et du remplacement des agents. La suppression de certains postes, comme ceux de magasinier, a fragilisé le fonctionnement de plusieurs lycées professionnels. De même, l’absence de remplacement des agents d’accueil dans de nombreux collèges des Alpes-Maritimes suscite une vive inquiétude, tant pour la qualité de l’accueil que pour les conditions de sécurité.
La situation des GRETA reste une de nos préoccupations. Nous continuerons de suivre attentivement le regroupement opéré entre le GRETA du Var et le GIP FIPAN.
Sur une note plus positive, il est important de rappeler que nous avons aussi obtenu des avancées concrètes, notamment en matière de promotions et de revalorisations salariales, qui ont été bien accueillies dans notre académie.
Nous encaissons réforme après réforme, crise après crise… mais nous restons présents.
Engagés pour un service public de qualité, pour nos équipes, pour les élèves, pour les valeurs qui nous animent.
Mais aujourd’hui, une question fondamentale se pose : Quel est le sens de notre action ?
Les réformes se superposent, répondent à des problématiques déconnectées du terrain et sont souvent mises en œuvre sans réelle concertation ni cohérence.
Le SNPDEN-UNSA n’est pas un syndicat d’opposition systématique.
C’est un syndicat d’engagement, de valeurs, de principes, un syndicat qui agit, qui propose et qui construit.
AJoël DELHOPITAL Secrétaire académique
près 5 années difficiles, la Normandie respire à nouveau !
Merci Lille de nous avoir cédé votre rectrice, Valérie Cabuil. S’il est encore trop tôt pour tourner la page de l’ère Gaviny-Blanquer, l’arrivée de notre nouvelle rectrice nous ravit. Un changement de ton et de méthode qui inspire confiance et remet un peu de baume au cœur dans un contexte pourtant morose.
Ne nous emballons pas. Nous restons toutefois vigilants, d’autant que personne autour d’elle n’a encore changé et qu’il faudra vérifier si le changement de Recteur engendrera une nouvelle gouvernance académique. En tout cas, elle a su en quelques semaines créer un espoir de renouveau dont l’académie avait bien besoin.
L’actualité académique ne déroge pas aux préoccupations de la plupart d’entre vous.
- Mise en œuvre chaotique du parcours Y en lycée professionnel, entre élèves démissionnaires et enseignants absents pour faire passer les examens des CFA, dans un contexte où les règles changent régulièrement sans que nous n’en soyons informés (allusion au droit pour les élèves de faire leur PFMP dans une entreprise hors du champ professionnel, d’abord refusé puis accepté – pour ceux qui ne le savaient pas, il fallait lire la FAQ sur Eduscol mise à jour en avril).
- Absence de cadre clairement défini sur le choc des savoirs version 2025 et absence de moyens pour le mettre en œuvre.
- Retrait des pactes du jour au lendemain, une semaine après l’annonce dans l’académie de ne plus utiliser les HSE pour effectuer des remplacements de courte durée. Les services déconcentrés euxmêmes ne savent plus où donner de la tête.
- Calendrier de fin d’année intenable en termes d’échéances, entre injonctions contradictoires sur les remontées LSL, LSU et les dates supposées de conseils de classe, le tout dans un contexte d’examens permanents, de transferts de lots de copies ubuesques (certaines copies passeront dans 6 établissements pour arriver à leur correcteur),
d’aménagements d’épreuves en hausse exponentielle.
- Des annonces qui viennent du jour au lendemain charger la barque un peu plus, comme l’information donnée par la DRAIO normande qu’il faut désormais séparer l’EMC de l’histoire-géo pour le LSU, nous obligeant à revoir nos services de notations, faire des transferts de notes, j’en passe. Plus les années passent et plus nous avons la sensation de naviguer à bord d’une galère, à vue, sans boussole, sans carte, dans le brouillard, et sans rameur.
- Car c’est bien le plus inquiétant… on ne trouve plus personne pour faire le travail. À la pénurie d’enseignants s’est ajoutée la pénurie de secrétaires généraux, d’infirmières, de médecins scolaires et de personnels de direction. Sur ce dernier point, la Normandie demande une réflexion sur la mise en place d’un vivier de remplacement mobilisable pour éviter la valse permanente des adjoints.
- Petite satisfaction académique toutefois : la formation des préparationnaires au concours a bien fonctionné dans notre académie puisque nous avons eu 25 reçus concours pour 40 préparationnaires.
Bref, comme vous pouvez le voir, peu de raisons d’être enthousiastes ni même optimistes.
Le bilan social 2023-2024 des personnels de direction que nous avons pu voir, en attendant sa publication un jour peut-être, montre que les questions de genre sont loin d’être réglées. À titre d’exemple, une seule femme est à la tête d’un lycée 4 ex dans l’académie. Alors qu’elles représentent plus d’un personnel de direction sur deux, elles ne constituent que 40 % du contingent des personnels promus hors classe. Plus globalement, les arrêts de travail sont en augmentation, le nombre de faisant fonction explose mais ne suffit plus.
Un point syndical positif pour finir : après plusieurs mois de baisse relative des adhésions, l’académie a retrouvé quelques couleurs et nous avons gagné 13 adhérents récemment. L’opération territoire est en cours et je finirai par un remerciement appuyé à Thierry Faure qui est venu faire deux formations juridiques chez nous, qui ont obtenu un satisfecit général.
Enfin un grand merci à l’ESN et à l’équipe dijonnaise pour son accueil. Vous avez mis la barre haute mais vous avez donné envie à la Normandie de se positionner pour un futur CSN ou un futur congrès.
Bon CSN à tous.
BMaryse PELÉ
Secrétaire académique adjointe
onjour Dijon, Nous remercions les collègues de l’académie de Dijon et l’Exécutif national pour cette superbe organisation.
Comme à son habitude, Orléans-Tours va exprimer son ressenti en reprenant quelques classiques. Je précise, mais est-ce bien nécessaire, que je ne suis que l’interprète d’une œuvre originale de Philippe Sauzedde, notre SA vénéré qui ne peut être présent. Je sais qu’il adore chanter, moi beaucoup moins, donc merci d’avance pour votre indulgence !
Les gens du village d’Orléans-Tours pensent qu’ils sont en train de devenir (sur l’air des Village People Macho, Macho Men) des Maso, Maso Men (et women), parce que…
(Sur l’air de My Way de Sinatra ou de Comme d’habitude de Claude François)
On se lève,
Et tout se bouscule,
On ne s’émerveille plus,
Comme d’habitude, Tous seuls, on boit notre café, L’impression de courir, Comme d’habitude.
Chaque jour de nous demander
C’qu’ils vont inventer
Comme d’habitude
On sait, C’est l’improvisation, Comme d’habitude…
(Sur l’air de Tata Yoyo, d’Annie Cordy)
Tata Dgesco qu’est ce qui y a sous ton grand chapeau
Tata Dgesco dans ta tête y a des tas d’oiseaux
Tata Dgesco on pense même qu’il y a un grelot
Mais on n’aime pas ça quand ça met dingdingdingding le bazar en bas
(Sur l’air de Sunday Bloody Sunday)
On n’peut pas croire la circulaire du jour
On n’peut même pas fermer les yeux la faire disparaître,
Combien de temps, devrons nous faire sans nous rebeller
Les décrets sont d’la fiction, la fiction notre réalité…
(Sur l’air de Manureva d’Alain Chamfort)
Auto Autonomie
Où es-tu auto autonomie ?
Bateau fantôme toi qui rêvas
Des jours et des jours tu dérivas
Mais jamais, jamais tu n’arriveras
Pourquoi ?
(Sur l’air de Boris, soirée disco)
Parce qu’aujourd’hui le Ministre est chez lui
Il a éteint toutes les lumières
Il a mis son p’tit pantalon à pattes d’éf rouge, pompes blanches,
Ce soir, attention, chez le Ministre, événement, c’est soirée Dgesco
Le Ministre, Bruno peut l’appeler ce soir, il s’en fout,
Il a débranché le téléphone
Ce soir, chez le Ministre c’est soirée Dgesco…
(Sur l’air de Padam d’Edith Piaf)
Padam Padam Padam
Un jour cette façon d’ faire nous rendra fou
Padam Padam Padam
Cent fois nous avons dit pourquoi
Padam Padam Padam
Mais ils bottent toujours en touche
Padam Padam Padam
Et leurs voix couvrent nos voix
Padam Padam Padam,
Les circulaires à fond derrière nous, Padam Padam Padam, Même le 14 juillet, Padam Padam Padam,
Des veux-tu en voilà par paquet
Ces circulaires qui savent tout mieux que nous Padam Padam Padam
(Sur l’air de Jusqu’à la ceinture de Graeme
Allwright)
La morale de cette triste histoire je vous la laisse deviner,
Mais vous avez peut-être mieux à faire vous n'vous sentez pas concernés,
Mais chaque fois qu’on ouvre notre journal nous pensons à cette traversée,
On avait d'la flotte jusqu'aux genoux et le vieux con a dit d'avancer
Y'en avait jusqu'à la ceinture et le vieux con a dit d'avancer
On avait de la flotte jusqu'au cou et le vieux con dit d'avancer…
MNicolas BRAY Secrétaire académique
esdames, Messieurs, Chers collègues, Je vais être bref, je sais que votre temps est précieux.
La délégation parisienne remercie tous les collègues pour l’organisation de ce CSN.
Dans Rhinocéros de Ionesco, les derniers mots de Béranger sont : « Je ne capitule pas. »
Je résume cette citation en quatre points.
1 - Sur nos 25 ans
Entre 2000 et 2025, l’article L. 111-1 du Code de l’éducation — celui qui fixe les missions de l’école — est passé de 155 à 419 mots. + 169 %. Une inflation sémantique révélatrice. Les missions confiées aux EPLE n’ont cessé d’augmenter : le PIAL, les PAS, les commissions d’absentéisme passées des rectorats aux établissements (au moins à Paris). Ce ne sont pas de simples ajustements. C’est une vraie inflation de notre charge.
2 - Sur les 50 ans du collège unique
Les établissements sont désormais mis en concurrence. Dans l’idéal, notre autonomie devrait nous permettre d’adapter nos moyens à nos projets et nos objectifs. Mais dans la réalité ? C’est une course à l’échalote. Faire des projets, remplir des dossiers, compiler des formulaires… pour espérer, peut-être, obtenir des moyens. « Notre école, faisons-la ensemble » et l’école ouverte en sont de beaux exemples. Les établissements sont en compétition entre eux. Et nous, personnels de direction, aussi. La prime au mérite, dans une enveloppe fermée, nous place en concurrence inutilement.
Alors, Madame la Ministre Borne, les personnels d’Orléans-Tours voudraient pouvoir STAY ALIVE et ne plus vous suivre sur le HIGHWAY TO HELL !
3 - Sur les 120 ans de la laïcité
Sur ce sujet, nous sommes clairs. Et même si cela donne parfois lieu à des discussions vives, nous parvenons, collectivement, à tracer une ligne ferme et cohérente. Mais l’enseignement privé est en embuscade. À Paris, il sort du bois. Il est illusoire de penser qu’en obligeant les établissements privés à scolariser des boursiers, le problème sera réglé.
4 - Et puis, il y a le management… Si nous avons un directeur et une rectrice avec qui le dialogue est facile, nous sommes encore en observation. La question de la charte des pratiques de pilotage est posée. Nous annonçons que nous refuserons de signer, s’il n’y a pas de changement, un texte dont le principal objet du premier livrable est la « déontologie des personnels de direction ». Mais nous subissons tous un management à hue et à dia. On nous fixe des objectifs, puis… on coupe les moyens. Pas de grande révolution, juste des touches successives, sans tambour ni trompette. Des ajustements qui, au fil du temps, alourdissent nos charges.
Nous sommes raisonnables, nous comprenons qu’il faut faire des économies. Et trop souvent, nous critiquons la forme mais acceptons le fond. Lorsque les CAPA et les CAPN ont été vidées de leur substance, il n’y a pas eu de grand choc. Nous nous sommes levés… puis nous sommes retournés bosser.
En termes de management, toutes les académies relèvent les mêmes difficultés. Il faut appeler un chat un chat. Ce mode de management est pensé, théorisé. Je vous renvoie au livre d’Ismaël Ferhat sur les syndicats de l’Éducation nationale. C’est un système dont il ne faut pas sous-estimer les effets sur nos collègues. C’est un management dont il ne faut pas nier l’agressivité.
Sans céder à l’excès, j’ai une pensée pour JeanChristophe Garde, notre collègue parisien. Alors chers collègues, nous sommes réformistes. Et c’est bien cette voie qu’il nous faut suivre. Mais soyons attentifs, soyons vigilants. Ne capitulons pas.
Bon CSN à tous.
SPierre ALIX Secrétaire académique
ur un fond musical : « My heart will go on », Céline Dion
Chers collègues, bonjour à tous, Merci à l’académie de Dijon pour son accueil et merci à l’Exécutif national pour cette initiative de CSN décentralisé.
Dans l’académie de Poitiers, nous pouvons dire après 6 mois de recul, que nous apprécions l’orientation donnée par le nouveau Recteur au dialogue avec les perdirs. Si le discours n’est pas angélique, l’écoute est attentive et les problématiques de notre profession semblent comprises.
Les GT continuent de très bien fonctionner et nous sommes consultés sur bon nombre de sujets, même si dans le contexte que nous connaissons ces GT ne produisent pas de miracles.
Les choix budgétaires qui sont faits impactent entre autres les conditions de travail des personnels de direction qui en sont les ultimes relais auprès des usagers et des personnels… usagers et personnels que NOUS, … personnels de direction, nous côtoyons chaque jour.
Il nous est demandé de mettre en œuvre ce qui ne peut l’être et d’expliquer l’inexplicable… Comment s’étonner alors de constater la détresse des collègues et les arrêts de certains.
Dans une académie comme celle de Poitiers où les chefs seuls en établissement sont nombreux, ces situations se multiplient.
Je vous le disais il y a un an à La Rochelle jour pour jour… En ce qui concerne les perdirs, on ne parle pas de promouvoir la qualité de vie au travail mais plutôt malheureusement de gérer les risques psycho-sociaux… L’institution est maltraitante. On ne compte plus les collègues qui cherchent des reconversions professionnelles, … les demandes de rupture conventionnelle sont désormais envisagées… et pour certaines déjà formulées, et que dire des établissements de catégorie 1 pour lesquels personne n’est volontaire car c’est un
sacerdoce… ce ne sont plus des signaux faibles. L’institution est maltraitante disais-je car elle se permet encore d’être exigeante et affiche une volonté de performance alors que manifestement, elle le sait, elle n’en n’a plus les moyens…
Pensons au retrait récent des parts de PACTE et dans notre académie à la transformation des formations en distanciel uniquement, ainsi qu’à l’arrêt du recrutement des AESH, quelles que soient les nouvelles notifications de la MDPH.
Les perdirs sont sous pression plus que jamais et ils le disent, car c’est à eux que l’on demande de mettre en œuvre des politiques qui reposent sur le volontariat de personnels de moins en moins motivés, … pensez à la mise en œuvre du RCD… Vous avouerez avec moi qu’être évalués sur ce paradoxe deviendrait, dans ces conditions, inacceptable.
Je le répète en conclusion à chaque prise de parole en Blanchet… « Il n’y a pas de fonctionnement d’établissement sans personnel de direction, pas plus qu’il ne peut y avoir de mise en œuvre des politiques ministérielles sans ces mêmes personnels ». Ne perdons pas de vue que nous sommes le rouage essentiel de ce système.
Nous sommes à Dijon mais je me permets une métaphore maritime…
Vous êtes les capitaines de navires qui n’avez pas choisi la destination, … pas recruté l’équipage… et dont les passagers sont de plus en plus difficiles à gérer… et vous découvrez au milieu d’une traversée où les tempêtes se succèdent que vous n’avez pas dans vos soutes le carburant nécessaire pour achever la traversée… On sait comment ce genre d’histoire se termine… Je vous rappelle juste qu’à la fin le capitaine est celui qui reste sur le navire lorsque celui-ci finit par sombrer…
Bon CSN à tous
IMaxime CASSANI Secrétaire académique
adjoint
aorana, chers collègues, C’est avec un grand plaisir — et un léger décalage horaire — que je me tiens devant vous aujourd’hui, pour représenter l’Académie de la Polynésie française.
Ce plaisir est d’autant plus grand que je me trouve non loin de mon académie d’origine, et je tiens à saluer chaleureusement les collègues de Besançon.
J’aurais aimé profiter de cette tribune pour vous vanter les charmes du Fenua polynésien, où le soleil se reflète dans le lagon bleu turquoise, où l’on sirote des cocos glacées sur les plages de sable noir de Tahiti, à l’ombre des cocotiers. Malheureusement, cette image d’Épinal cède rapidement place à une réalité bien plus contrastée : celle à laquelle nous sommes confrontés au quotidien, nous, personnels de direction, fonctionnaires d’État mis à disposition de la Polynésie française.
Le Livre blanc réalisé en fin d’année dernière par notre académie vient confirmer ce malaise croissant : surcharge de travail, dépassement quotidien des horaires règlementaires, absence de dialogue constructif avec nos institutions. Nos collègues se sentent de plus en plus abandonnés dans l’exercice de leur mission. Et pour cause puisque dès qu’il s’agit de protection fonctionnelle, de mise en place du Compte Épargne Temps (CET) ou de remplacement de collègues absents — absences souvent causées par les pressions inhérentes à notre fonction - nos deux autorités de tutelle se renvoient systématiquement la balle.
Le constat est préoccupant et le moral est en berne. Face à ce temps de travail excessif, à nos 22 jours de permanence imposés durant les vacances scolaires, nous réclamons la mise en place effective du Compte Épargne Temps et l’instauration d’une charte de pilotage et de communication partagée.
Malheureusement, sous le régime actuel de la
double tutelle, ces revendications deviennent chaque jour plus difficile à porter.
Nous sommes trop souvent pris entre le marteau et l’enclume et notre tâche est rude entre le mutisme du Vice-rectorat et les déclarations parfois déroutantes du Ministre polynésien de l’Education.
Pourtant, l’année 2025 marque un tournant puisque nous sommes en pleine réécriture de la charte de l’éducation polynésienne.
Malgré cela, au cœur de ces travaux, une question essentielle reste mystérieusement absente : quel modèle de citoyen l’école polynésienne doit-elle contribuer à former ?
Réduire la réflexion à la seule langue ou à la seule culture polynésienne, c’est faire fi de ce qu’aimât nous rappeler Albert Jacquard : « la richesse de toute civilisation naît de sa diversité. »
Nier cette évidence, c’est nier la richesse même du peuple polynésien.
Parler de la culture polynésienne, au singulier, nous semble non seulement réducteur, mais aussi porteur d’un risque de repli communautaire.
Nous appelons donc à une reconnaissance forte du multiculturalisme polynésien, reflet d’un héritage nourri par les cultures du triangle polynésien. Nous croyons qu’une école ambitieuse doit s’ancrer dans ses racines sans jamais s’y enfermer, cultiver la tolérance, la diversité, et former des citoyens éclairés, capables d’habiter pleinement leur territoire tout en s’inscrivant dans une humanité partagée.
Mais pour que cette ambition éducative prenne forme, nous avons besoin d’un vicerectorat audacieux, qui affirme ses valeurs démocratiques et républicaines, qui s’implique dans la régularisation des problématiques des ressources humaines et qui soutienne les chefs d’établissements sans remettre systématiquement en cause leurs décisions.
Enfin, nous avons besoin d’un pilotage partagé et raisonné, capable de proposer une politique éducative ambitieuse, tout en garantissant l’autonomie nécessaire à chaque établissement. Maururu.
LVincent ABSOUS Secrétaire académique
a section académique rémoise remercie celle de Dijon pour l’organisation du CSN et le National pour nous éviter la cabine de douche ultra confortable du CISP Ravel. Et la section rémoise remercie également Emilie Chanson, notre commissaire paritaire, qui nous consacre tant de temps et avec qui nous avons pu reconstituer au mieux le mouvement du mois d’avril, pendant les vacances de printemps, au profit d’ailleurs de nos adhérents toujours contents et toujours reconnaissants.
Pour le reste, à Reims pas comme ailleurs, pas de changement de gouvernance. On garde notre cher Recteur et notre chère Secrétaire générale. Mais à Reims, comme ailleurs, les collègues s’insurgent contre la réduction des moyens annoncés pour la rentrée, alors que tant d’argent, un pognon de dingue même, a été dépensé pour des dispositifs qui sont les danseuses d’un Président ou d’un Ministre passé par la rue de Grenelle. Là comme ailleurs, on nous demande d’en faire toujours plus avec toujours moins. Et dans le même temps, les priorités et les injonctions s’accumulent.
Après avoir mis de côté l’idée l’an passé, crispation autour des groupes de niveaux puis de besoins oblige, le recteur Stanek a relancé sa volonté que chaque collège se dote avant la fin de l’année scolaire d’une feuille de route annuelle sur la maîtrise de la langue. Et s’il a accepté, à la demande du SNPDEN-UNSA, d’envisager que certains établissements obtiennent un délai, ce délai est souvent refusé finalement pour des raisons parfois obscures. Les personnels de direction ne sont pas des cadres. Ils ne peuvent pas savoir ce qui est le mieux pour leur établissement. Lui, il sait et il assume.
Injonction récurrente en cette presque fin d’année, mais traitée de façon désinvolte, non, révoltante,
par le recteur Stanek en Blanchet : le Recteur nous invite (presque) à faire fi des vœux des familles et des avis des conseils de classe. Il nous faut envoyer davantage d’élèves en seconde GT parce qu’on n’a pas de places en seconde pro, même si l’on sait qu’ils sont trop fragiles. Et s’ils sont trop fragiles, il ne faut pas les orienter ensuite en STMG. Et lorsqu’on s’insurge lors de ce Blanchet devant ce cynisme, le Recteur balaie d’un rire amusé notre indignation. Il assume.
Bien sûr, les collègues sont excédés, comme partout, des injonctions et pressions pour faire 50 % de parts RCD en pacte alors qu’on nous diminue de manière très inégale ces moyens et, toujours sans transparence sur les critères des attributions. De toute façon, le Recteur assume. Et là-dessus, débarque sans crier gare SI-RCD auquel personne ne comprend rien et qui excède parce qu’on aimerait qu’on consacre autant d’énergie aux absences de longue durée. Stanek assume.
À Reims, académie de bébés recteurs, nous avons un recteur glacial, cynique, brutal qui a mis en place un management des cadres de plus en plus descendant et des Blanchet qui en disent long sur sa volonté de permettre un vrai dialogue social. Il y arrive en retard, en part avant la fin. Les personnels de direction sont toujours plus infantilisés. Le courrier reçu la semaine passée a littéralement sidéré tant il est inutile, mais aussi quelque part insultant. Quoi ? Nous ne savions pas que l’année scolaire comptait 36 semaines ? “Brutalité” assumée comme toujours…
BIsabelle LÉGER Secrétaire académique
onjour à toutes et tous, Tout d’abord, je tiens à remercier nos collègues de Dijon pour leur accueil et le programme OFF du festival qu’ils nous ont concocté. La petite vidéo était très attractive et donnait bien envie d’y rester la semaine… En revanche la météo ne nous dépayse pas vraiment.
L’actualité de l’académie de Rennes, c’est la nomination d’une nouvelle rectrice lors du mercato de printemps. Merci à Grenoble pour le transfert. Nous nous sommes très rapidement vus en Blanchet et nous l’avons découverte telle qu’annoncée : pas de langue de bois, une envie manifeste de s’investir pleinement dans le rapport public/privé et une certaine proximité affichée, voire de petites familiarités de langage : « je t’en pose des questions, moi ? ». Elle a très rapidement annoncé un séminaire des cadres qui aura lieu le 27 mai prochain.
Le contexte breton qui nous inquiète est celui de la baisse démographique annoncée et ses conséquences multiples : - sur les moyens, qui ne font que baisser d’année en année, notamment dans le remplacement, qu’il soit enseignant ou non. La charge de travail repose sur les perdirs et les SG. Certaines équipes sont très malmenées et craquent.
- La concurrence agressive des établissements privés : des articles de presse, voire des reportages, ont valu un rappel à l’ordre des quatre directions diocésaines. Ils dénonçaient avec virulence le sort des établissements privés maltraités par la nouvelle rectrice avec l’arrêt des contrats de remplacement des contractuels, faute de budget. Quel malheur d’être simplement traités comme les établissements publics !
- Des fermetures d’établissements vont inexorablement avoir lieu dans les années proches. C’est l’équivalent de dix lycées qui devraient disparaître, mettant potentiellement des territoires ruraux encore plus en difficulté.
- Des collègues s’interrogent sur la pérennité ou le
blocage de certains postes lors des mutations dès à présent. Nous sommes face à un discours des collectivités qui indiquent « pas de fermeture sur notre mandature », mais cela ne les engage que pour deux ans.
Autre sujet : nous expérimentons actuellement la mise en place du parcours différencié au lycée professionnel et les épreuves à la mi-mai. Autant vous dire que nous sommes les seuls à savoir que des élèves passent le bac dans les LP à cette époque. Parce que tout le reste continue comme d’habitude : convocations des enseignants aux formations, championnats de France UNSS, concours du meilleur apprenti, etc.
La reconquête ne fonctionne pas et le parcours Y n’est même pas encore débuté. Serons-nous sur une expérience unique, du type « Épreuves de spécialité » de mars 2023 ? Une évaluation globale de cette organisation est plus que nécessaire.
Comme dans plusieurs académies, nous déplorons une augmentation significative des faits de violence, notamment dans les collèges. Le nombre de conseils de discipline est en forte hausse.
Parlons maintenant du positif : la charte des pratiques de pilotage a été signée récemment. Nous en sommes à la mise en œuvre concrète, et des groupes de travail vont perdurer pour la faire vivre.
Nous stagnons en termes de syndicalisation. Si nous gagnons des adhérents parmi les nouveaux collègues et quelques anciens, certains partants en retraite nous oublient rapidement, ramenant notre solde positif à l’équilibre.
En revanche, nos retraités syndiqués, très actifs et toujours présents sur les moments de vie syndicale, nous sont précieux, pour accompagner les collègues individuellement, mais aussi lors de la reconstitution du mouvement — dont l’organisation nous est enviée (enfin, surtout les plateaux d’huîtres !).
Ce qui me donne l’occasion, pour conclure, de saluer et de remercier la délégation de Rennes avec qui j’ai tant de plaisir à travailler. Je vous remercie.
TIsabelle MARCHAND Secrétaire académique
rois minutes pour donner la température de l’académie : c’est à la fois trop court et pas assez long.
• Trop court pour vous faire part de la perte de sens ressentie par nos collègues, qui ne font plus que réagir à des injonctions souvent contraires aux valeurs qu’ils défendent.
• Trop court pour exprimer notre déception après le premier mouvement, qui a vu huit personnels de direction obtenir une mobilité.
• Trop court pour vous parler de la souffrance croissante, du burn-out, de la détresse psychologique auxquels sont confrontés de plus en plus de personnels — et que l’équipe du SNPDENUNSA accompagne avec engagement.
• Trop court aussi pour exprimer notre fierté de voir l’équipe du SNPDEN-UNSA dans l’académie pleinement engagée, écoutée et reconnue, dans un dialogue social de qualité.
• Trop court pour parler de l’épuisement des équipes en lycée professionnel, et de la nécessité urgente d’évaluer objectivement le parcours différencié.
• Trop court, bien sûr, pour exprimer la colère face à la pression subie pour le RCD, à la suspicion généralisée, au contrôle. L’école de la confiance est à terre.
• Trop court pour exprimer notre inquiétude quant à l’impact sur notre propre évaluation de cet unique objectif d’un RCD.
• Trop court pour évoquer la relation difficile avec la collectivité régionale.
• Trop court, enfin, pour saluer comme il se doit le travail exemplaire de l’équipe du SNPDENUNSA dans notre académie. Je tiens à remercier les secrétaires départementaux, le chargé de communication, les membres du bureau, et tout particulièrement notre commissaire paritaire, Émilie Chanson, avec qui nous travaillons dans une vraie logique de coopération.
• Pas assez long pour saluer le travail de l’ESN, des permanents qui nous nourrissent au quotidien pour animer notre action locale. Comment aurions-nous fait en académie pour accompagner nos adhérents dans le passage au RIFSEEP ? Comment ferionsnous si la cellule communication nationale que certains qualifient de descendante n’était pas aussi réactive ?
Dans quelques semaines, nous serons mobilisés pour les élections professionnelles, l’académie de Strasbourg est prête ! Grâce à une augmentation constante de nos adhérents, à un rajeunissement des militants et à l’animation académique. L’équipe du SPDEN-UNSA sera au rendez-vous pour porter haut les valeurs d’un syndicalisme fort, solidaire et efficace.
Je vous souhaite à toutes et à tous un excellent CSN.
Chers collègues, Puisqu’il faut être concis, je n’ai retenu pour mon intervention que 6 points d’information.
Yvon MANAC’H Secrétaire académique
- Tout d’abord, nous avons débuté en février et nous poursuivons l’opération territoire. En nous appuyant sur le réseau des SD/SDA et des commissaires paritaires, nous avons défini des zones géographiques pour la répartition des appels. Nous avons également construit un outil partagé qui indique les thèmes à aborder et permet une saisie des remarques et demandes des adhérents. Nous ferons une synthèse en fin d’année pour ajuster nos actions syndicales.
- Les 12 et 13 mars, nous avons organisé un séminaire académique sur le thème : « Personnel de direction : face à un conflit de valeurs, entre devoir de loyauté et droit à la désobéissance, que nous imposent et permettent nos responsabilités ? »
En amont, nous avons recensé des études de cas (notamment proposées par des participants lors de l’inscription) pour alimenter un travail en ateliers positionné entre deux conférences : celle d’un professeur de philosophie et celle d’un ancien
Secrétaire général d’académie, ainsi qu’un travail en ateliers.
Je précise que nous avons enregistré la conférence du professeur de philosophie, Rémi Puig.
Je remercie vivement François Resnais, qui œuvre à la transformation de l’enregistrement en podcast de 20 minutes pour les mettre à la disposition des adhérents sur le site du national.
La réflexion fut riche et féconde. L’éclairage juridique apporté par Jean-Pierre fut également très précieux pour l’équilibre global du séminaire.
- Dans le cadre de la charte des pratiques de pilotage, à l’initiative du SNPDEN-UNSA, un groupe de travail a construit un questionnaire orienté sur le métier et les conditions de travail. L’objectif est de construire une sorte de baromètre social.
Cette première enquête a été diffusée à l’ensemble des personnels de direction par le rectorat, avec un taux de réponse de 56 % (dont 41 % d’adjoints). Ce test 0, qui a vocation à être renouvelé chaque année, a confirmé les points d’alerte, de satisfaction aussi, et plus globalement
Chers collègues
Cyril COUPAUD
Secrétaire académique
Merci à l’Exécutif national et à la section dijonnaise pour l’organisation et l’accueil pour ce CSN.
Les métiers de personnels de direction deviennent
les retours et le ressenti que nous avons du terrain par le biais de nos AGD et AGA.
La mesure est évidemment plus fine et plus « scientifique », effectuée par le rectorat. Ce baromètre constituera à terme un véritable levier.
- Comme d’autres académies, courant mars, nous avons été concernés par la dernière grande valse des Recteurs. Nous n’y étions plus habitués, car Mostafa Fourar avait été nommé dans notre belle académie en juillet 2020.
Les premiers contacts avec le recteur Benmiloud sont bons. L’écoute et la volonté de construire une relation de confiance sont de bonne augure.
Pour terminer, je souhaite vous faire partager deux problématiques qui remontent fortement sur l’ensemble des 8 départements de l’académie.
- L’absence et le non-remplacement de personnels administratifs impactent et dégradent fortement les conditions de travail d’un nombre croissant de collègues.
- Globalement, les relations avec les parents d’élèves se dégradent. De plus en plus de collègues nous alertent sur les pressions exercées par des parents envers les personnels de direction : exigences individualistes démesurées, menaces, violences verbales. Il va falloir prendre ce sujet très au sérieux et travailler cette problématique.
La délégation toulousaine vous souhaite un excellent CSN et remercie vivement nos collègues de l’académie de Dijon et le national pour l’organisation de ce CSN très prometteur.
impossibles. On nous retire nos outils, nos moyens et notre autorité. C’est du harcèlement institutionnalisé de l’employeur sur ses salariés.
Je n’aborderai que quelques exemples, même si on aurait pu évoquer l’évaluation annuelle des perdirs, le mouvement réduit de 20 % au premier tour, la charte des pratiques de pilotage, les conditions de travail délabrées ou le futur projet académique qui devrait tenir sur un post-it.
Selon les territoires de l’académie, des problèmes divers sont mis en avant par les adhérents. Dans les Hauts-de-Seine, l’expérimentation PAS crée une indemnité de coordination de 4 400 euros alors que les perdirs ont fait tourner les PIAL depuis plusieurs années pour rien. Le Recteur s’est offusqué qu’on n’applaudisse pas. Nous,
on s’offusque qu’on se moque de nous tout le temps : la reconnaissance salariale pour le travail en plus ne doit pas être réservée aux autres. Et la rétroactivité, ça peut exister.
Un petit détail académique en passant : 23 des 319 répondants à notre enquête CET déclarent ne pas obtenir de réponse à leur demande d’ouverture. Rappel a été fait au Recteur que le droit doit pouvoir s’appliquer. Il l’a reconnu.
En Essonne, beaucoup de perdirs subissent des violences morales en établissements par des équipes en toute puissance. L’absence de soutien hiérarchique génère des arrêts, des intérims nombreux… et des gens en grande souffrance. Où est le soutien ?
À l’échelle académique, nous appelons de nos vœux le travail intercatégoriel avec les corps d’inspection.
Un travail initié par la doyenne des IPR a été accepté par le Recteur. Mais la vie de ce travail est pleine de heurts et interroge le pilotage concerté ou partagé des EPLE dans le Val-d’Oise. À Versailles, on est clair : pas de pilotage partagé, mais de la concertation pour travailler ensemble, oui.
Il est nécessaire que le SNPDEN-UNSA prenne une position précise sur le télétravail. Le Recteur et son SG l’ont abordé cette semaine, et nous demandent notre avis sur un sujet complexe qui implique que ça ne se ferait pas partout, et pas partout de la même façon.
Cela implique d’une part la coopération des
AIX-MARSEILLE
CJean-Marie QUEINNEC
Secrétaire académique
collectivités pour du matériel informatique portable. D’autre part, les structures d’EPLE sont différentes et la nécessité de présence quand quelqu’un télétravaille implique qu’il y ait assez de personnels dans les établissements.
Il serait bien qu’on ait une position pas uniquement locale.
Enfin, en Groupe Blanchet ce lundi, le recteur de Versailles a eu une habileté langagière sur le pacte. Il s’agissait de faire comme si les moyens étaient prorogés en parlant de reconduction du consommé de l’année en cours, avec un taux de RCD inférieur à la cible des 50 % de cette année, mais la reconduction des 42 % réels de cette année.
En fait, le consommé de l’année est de 70-75 % de l’enveloppe octroyée il y a un an. Il y a donc une baisse de 25 à 30 %. Et il n’y a pas moyen de savoir si les 42 % pour les RCD 2025/2026 sont le même taux appliqué à la nouvelle enveloppe, ou si le nombre de parts de pacte équivalent aux 42 % de cette année est plaqué sur la nouvelle enveloppe, dans un discours qui noie le poisson.
La différence ? Soit 42 % des parts de pacte seront consacrés aux RCD et 58 % au reste, soit ce seront 63 % consacrés aux RCD et seulement 37 % au reste.
Cela est le reflet très précis du dialogue à Versailles : un discours qui brouille la gestion, qui cache l’absence de pilotage. Merci pour votre attention.
hers collègues et camarades, Au nom de la délégation d’Aix-Marseille, merci aux collègues de Dijon pour l’accueil de ce très beau CSN et à l’ESN pour le programme prometteur.
Nous rejoignons naturellement les sujets évoqués par Stéphane, notre collègue SA de Nice. D’ailleurs, nos deux académies ont réuni un premier CSIA et désigné deux coordonnatrices : Sylvie Pénicaut et Isabelle Lagadec. Nous allons pouvoir avancer sur les sujets « région académique » et avec la région « Sud Paca ».
Au niveau de l’académie et des départements, le travail syndical s’appuie sur un beau collectif, efficace et convivial, malgré l’augmentation des situations à suivre.
Notre académie souhaite ici mettre l’accent sur trois difficultés.
- En premier lieu, le calendrier de notification des enveloppes, qui est devenu réellement problématique pour le pilotage des établissements. C’est le cas pour « Devoirs faits », dont la première
dotation d’HSE pour 2025 n’a été reçue, par exemple, dans les collèges (hors REP+) des Bouches-du-Rhône que vendredi 16 mai ! Pendant plusieurs semaines, les collègues ont fait travailler des professeurs ou d’autres intervenants sans savoir comment ils pourraient les payer.
Visiblement, ce sont des retards nationaux qui ont conduit à cette situation. Il n’empêche que les collègues sont alors placés dans une position inacceptable vis-à-vis des équipes.
De même, pour la rentrée 2025, nous ne connaissons toujours pas le montant des IMP ou des parts fonctionnelles.
Ainsi, nous semble-t-il nécessaire de porter nationalement la question de la temporalité des enveloppes, et bien sûr de leur fiabilité, après les précédents édifiants de reprise de crédits en cours d’exercice (HSE, Pass Culture).
- Second sujet, toujours au titre de la stabilité et de la continuité des moyens : il faut aussi noter la dégradation du remplacement sur les absences de moyenne et longue durée. Malgré des dispositifs académiques volontaristes (CDD de 3 ans, affectation avant les TZR, salaires revus, etc.), le recrutement et la fidélisation des contractuels restent très difficiles dans certaines disciplines et certains territoires de nos 4 départements, qu’ils soient urbains ou ruraux, voire montagnards.
Dans ce contexte, le travail sur la charte des pratiques de pilotage et les 18 mesures peut être de bonne qualité, comme dans notre académie, mais les conditions d’exercice restent difficiles du fait de ces incertitudes croissantes.
- Dernier sujet : l’évaluation des personnels de direction. Un groupe technique issu du Blanchet se réunit sur cette question. Il en ressort, d’une part, que les directeurs académiques et leurs adjoints ont un travail d’harmonisation à conduire, et, d’autre part, que les documents et le rythme de l’évaluation restent largement inadaptés.
Il nous semble donc opportun de porter très nettement le mandat de rapprochement du CREP et du CREM. D’autant que cela implique une évaluation permettant aux adjoints de rencontrer les directeurs académiques. C’est d’autant plus nécessaire dans un contexte de mobilités difficiles pour l’accès aux fonctions de chef, aggravé chez nous par l’augmentation du nombre d’entrants. Les adjoints doivent être mieux connus et reconnus par la hiérarchie.
Au total, les collègues d’Aix-Marseille sont, comme partout, à la fois inquiets et mécontents, mais toujours en attente d’un sens retrouvé de leurs missions et de leur quotidien professionnel. Bon CSN, merci encore Dijon.
Bonjour à tous.
Florence VINCENT Secrétaire académique
Je prends la parole avec une certaine lassitude car nous ne pouvons faire que le même constat pour l’académie d’Amiens, d’année en année.
Nous savons reconnaître ce qui fonctionne. Le point positif pour notre académie depuis plusieurs années avec différents Recteurs, DASEN, est la
qualité du dialogue social. Il existe une volonté d’échange, une capacité d’écoute que nous saluons. Ces liens, même s’ils ne suffisent pas à répondre à toutes les attentes, sont essentiels et doivent être préservés. De même le travail avec les services est de qualité.
Mais nous ne pouvons nous en contenter. Car la réalité sur le terrain est bien différente. Elle est marquée par une accumulation d’injonctions, de difficultés qui pèsent lourdement sur les personnels. Et cette réalité est usante.
Le calendrier d’orientation de fin d’année est, une fois de plus, totalement déconnecté de la charge réelle de travail. Il impose des délais intenables, des échéances incohérentes, qui mettent les équipes en tension constante.
Le mouvement, censé être un levier d’évolution et de reconnaissance, a été tout petit. Il génère plus de frustrations que de perspectives, plus de désillusions que de projets.
Les mesures imposées, comme la demi-journée
phare, sont en contradiction directe avec l’autonomie des établissements. Cette autonomie, pourtant inscrite dans les textes, se réduit de plus en plus à un affichage. Les injonctions descendantes semblent souvent mal préparées, et sont très mal reçues par les collègues.
Les ressources humaines constituent un point de tension majeur. Des postes sont vacants, sans remplacement autres que le recours à des contractuels.
Concernant les personnels administratifs, les fauteuils sont occupés, mais si les personnes qui les occupent sont de bonne volonté, elles n’ont pas les compétences pour occuper pleinement les fonctions qui leur sont confiées. La charge de travail des personnels de direction s’en trouvent encore alourdie.
Concernant les personnels médicaux sociaux, pas de vivier. Dans ce contexte, parler de santé mentale comme priorité paraît presque indécent. Nous manquons cruellement d’adultes dans les établissements, alors même que les situations de détresse, les violences, les épuisements se multiplient. Comment peut-on sérieusement promouvoir le bien-être sans moyens humains, sans présence, sans stabilité ?
Chers collègues
Aurélie GUILLOT Secrétaire académique
Enfin, les directives ministérielles continuent de tomber, toujours plus nombreuses, souvent déconnectées de la réalité, malgré le discours ambitieux. Ainsi cette année les groupes de besoins n’ont pas été financés quand les effectifs des divisions étaient de 25/26 élèves. Beaucoup de collègues ne les mettront pas en place contrairement à l’an passé. Un recul pour notre académie alors que les résultats des élèves auraient besoin de moyens à la hauteur des ambitions.
Ainsi les personnels de l’académie d’Amiens sont fatigués. Pas d’une fatigue passagère. D’une fatigue profonde, ancrée, structurelle. D’une fatigue nourrie par le manque de reconnaissance, de moyens et de cohérence dans les politiques éducatives.
Parce que derrière chaque poste non pourvu, chaque consigne incohérente, chaque surcharge de travail, ce sont des équipes qui s’épuisent. Et au bout de l’épuisement, il y a la rupture.
Merci de votre attention.
Le SNPDEN-UNSA de Besançon est heureux de vous retrouver, à Dijon, chez nos voisins bourguignons et notre délégation vous salue. Au niveau académique, les relations avec les autorités académiques sont de qualité. L’ordre du jour de chaque Blanchet reprend en totalité les sujets que nous souhaitons porter à la connaissance de Madame la rectrice, qui est très attachée à un dialogue pragmatique, respectueux et donc fructueux.
Nous avons réussi dans l’académie de Besançon à construire un temps de travail incontournable lors des bilatérales. Notre parole d’experts de terrain est reconnue et écoutée.
Merci à nos commissaires paritaires pour l’accompagnement et les conseils apportés aux collègues dans le cadre de la mobilité. Le mouvement dans sa première phase a été plus important que celui espéré pour une petite académie comme la nôtre.
Cependant, il est important de souligner les difficultés auxquelles nous faisons face. Pour piloter un établissement, il est indispensable de définir une vision à long terme et de s’y tenir. La stabilité dans les directives comme dans les moyens est la condition de la confiance. Le retrait en cours d’année du pass Culture ou encore la redéfinition quasi exclusive des pactes en faveur du RCD ébranlent cette confiance. Pour ces deux exemples, ne devrions-nous pas prôner pour l’attribution de moyens garantis sur toute l’année scolaire respectant l’autonomie des établissements ?
Après les errements des collègues de collège l’an passé dans la mise en place des groupes, ce sont cette année les personnels de direction de lycées professionnels qui sortent épuisés avec le déploiement de cette réforme : le parcours en Y interroge, la gestion de calendrier qui concilie suivi des stages, convocations aux examens et animation des ateliers en établissement est impossible. Pour l’instant, force est de constater que nous sommes loin de l’ambition affichée.
Dans la perspective de la prochaine rentrée, deux points d’attention pour notre académie, au-delà des parts de pactes non encore connues et attribuées.
- Premièrement : un certain nombre de postes de personnels des services médico-sociaux sont non pourvus et ce, au moment où l’accent est mis sur la réflexion et les actions à mener autour de la santé mentale.
- Deuxièmement, le recrutement des faisant fonction : on constate que de plus en plus de collègues hésitent ou prennent la décision de ne pas poursuivre les missions confiées, le turn-over des faisant fonction nous questionne, peut fragiliser les directions des établissements et notre institution doit se poser les bonnes
questions en termes de rémunération financière. Pour l’échelon régional en Bourgogne-FrancheComté, des réunions respectant la représentativité syndicale permettent d’aborder des questions variées. Notre région académique, hormis quelques pôles urbains, se caractérise par sa ruralité et sa baisse démographique, voire déprise sur certains territoires, ce qui n’est pas sans poser problème sur la carte des formations, ou/et la carte des lycées. Nos préoccupations sont fortes et le SNPDEN-UNSA les porte au sein du CSIA.
Pour conclure, restons confiants en notre capacité à faire bouger les lignes, n’oublions pas les avancées sans précédent sur nos carrières que nous venons d’obtenir.
Encore merci à l’ESN, même si c’est sur le moyen et long termes que ces éléments seront appréciés à leur juste valeur.
Bon CSN à toutes et à tous et à Nathalie Kerbeci, qui dans quelques semaines va partir pour de grandes, grandes vacances : merci pour ton énergie, tes compétences, sans compter le temps que tu as donné pour défendre les valeurs qui nous rassemblent et nous animent aujourd’hui à Dijon !
SXavier YVART
Secrétaire académique
i l’académie de Bordeaux fait l’actualité ces derniers jours, c’est surtout en raison de certains établissements privés, dont le lycée de Bétharam. Sur ce sujet, la perspective d’une généralisation à tous les EPLE des questionnaires post sorties scolaires proposés par le Ministère nous interroge : il s’agit d’une décision médiatique prise sous le coup de l’émotion à partir de la situation particulière d’un établissement privé sous contrat au fonctionnement symptomatique…
Sur le plan institutionnel, l’actualité de l’académie, à l’image de beaucoup d’autres, c’est la prise de fonction d’un nouveau Recteur, fin connaisseur de l’éducation et du Ministère, et de 4 nouveaux DASEN ; c’est l’ensemble de la gouvernance de l’académie qui est ainsi renouvelée. Un dialogue constructif s’engage mais nous restons vigilants aux orientations qui vont se présenter, en particulier en ce qui concerne les personnels de direction dont la situation reste préoccupante. Malgré des évolutions positives de la QVCT à l’échelle de l’académie, la charge de travail des perdirs s’accentue, les tensions dans les EPLE sont palpables, et lorsque certains de nos collègues craquent, ils ne sont plus en mesure ensuite de reprendre leurs fonctions. Les situations d’intérim s’enchainent et le vivier de remplacement des perdirs est chaque année très vite tari. Les personnels de direction accomplissent bien trop de tâches qui ne relèvent pas de leurs missions, compensent toujours davantage les absences d’autres personnels non remplacés (Secrétaires généraux, personnels administratifs, CPE, etc.).
De plus en plus de collègues nous signalent par exemple leurs difficultés à désigner des professeurs principaux, des référents, faute de volontaires.
Le Pacte fait à nouveau l’actualité et l’académie est expérimentatrice du SI-RCD. Lors du dernier Blanchet, nous avons rappelé que le SNPDENUNSA refuse que des objectifs chiffrés de consommation de Pacte RCD soient fixés aux perdirs dans le cadre de leur évaluation. Nous avons souligné que le problème de fond reste celui du remplacement de longue durée des professeurs. Alors que notre hiérarchie considère que le pilotage du RCD par le chef d’établissement est une condition indispensable de la réussite des élèves, le MEN a réitéré les méthodes déplorables de retrait des moyens Pactes non consommés dans les EPLE. Cette méthode que nous dénonçons fermement ôte toute visibilité au chef d’établissement et marque un recul de l’autonomie de l’EPLE. L’heure est aux économies de moyens et peu importe que les enveloppes aient été notifiées pour l’année scolaire. C’est également dans ce cadre que nous restons inquiets des enveloppes financières qui doivent nous parvenir
LSylvie PERALDI Secrétaire académique
pour la préparation de la rentrée, tels que les crédits d’état ou le pass Culture. La disparition des enveloppes d’HSE, notamment dans les lycées, a déjà asséché une grande partie des actions et des initiatives : nous avons de grandes craintes pour le financement des projets pédagogiques et culturels des EPLE. À ce jour, on ne nous donne qu’une visibilité approximative jusqu’en décembre, alors que la majeure partie des projets s’engagent entre janvier et avril.
Enfin, à l’initiative du CSA de Bordeaux, la section académique du SNPDEN-UNSA a organisé le 9 avril dernier un séminaire sur l’IA et la gestion du temps des perdirs auquel 167 collègues se sont inscrits. Une captation vidéo va être accessible aux adhérents sur le site national du SNPDEN. Ce fut un succès tant par la qualité de cette journée que par la mobilisation syndicale pour que cet évènement soit réussi. Je tiens à saluer le rôle dynamique de son comité de pilotage constitué d’actifs et de retraités ainsi que l’intervention de François Resnais pour l’animation de la table ronde.
’académie de Corse continue d’enregistrer un bon taux d’adhésion syndicale, signe d’un attachement fort au collectif et d’une attente élevée vis-à-vis d’une représentation active dans un contexte professionnel de plus en plus contraint, voire brutal parfois.
Nous saluons l’arrivée d’un nouveau Recteur, qui a fait du développement de la langue corse l’axe prioritaire de son projet académique. Cette orientation, portée avec conviction, s’inscrit dans un ancrage culturel local que nous comprenons. Néanmoins, nous attirons l’attention sur la nécessité absolue de garantir que les moyens humains et budgétaires mobilisés ne le soient pas
au détriment des enseignements obligatoires, ni au prix d’un affaiblissement des marges de manœuvre déjà très réduites dont disposent les établissements. Nous demandons, depuis de longue date, que les moyens spécifiques alloués à l’académie pour cette politique régionale soient clairement identifiés.
Sur le terrain, la gouvernance académique est marquée par de réelles difficultés de communication. Il devient de plus en plus ardu pour les personnels de direction d’obtenir des réponses à leurs questions, faute d’interlocuteurs clairement identifiés. Une seule commission Blanchet s’est tenue cette année, et encore, uniquement à notre demande.
De nombreux chantiers sont gelés ou inexistants.
• Le CET a été refusé à une collègue mutée depuis le continent, au motif que ses jours épargnés ne seraient pas "reconnus".
• La charte des pratiques de pilotage reste à l’état de projet.
• Les bilatérales sont vides de contenu, l’administration ne pouvant ou ne souhaitant pas apporter de réponses concrètes.
Les opérations de mobilité et la nouvelle procédure pour les demandes pour les lycées 4ex sont source d’interrogation et de crispation. Non seulement les postes n’ont été affichés vacants que pour la deuxième phase, mais aucune information claire n’a été donnée sur les critères retenus ni sur le calendrier des entretiens. Pour espérer obtenir des éléments, il a fallu systématiquement passer par des courriers écrits – ce qui, en soi, entrave la réactivité et la fluidité du dialogue. La réponse du Recteur n’est parvenue qu’une fois la procédure achevée, ce qui alimente un sentiment de mise à l’écart.
Nous n’étions pas habitués à un tel formalisme, qui remplace le dialogue par des silences administratifs, et affaiblit la relation de confiance avec le Recteur.
MSébastien VOLPOËT
Secrétaire académique
onsieur le Secrétaire général, Chers camarades
Ce CSN est l’occasion de prendre du temps pour réfléchir ensemble à plusieurs anniversaires fondateurs, qui sont autant d’occasions de bilan que de projections. Cinquante ans après la création du collège unique, le constat est relativement sévère. S’il a su absorber la massification de l’enseignement, le collège unique n’a pas produit l’égalité sociale espérée. Les réformes et réformettes successives n’ont pas non plus permis d’améliorer fondamentalement la situation.
Toutes les études comparatives le confirment : ce qui fonctionne ailleurs appelle ici en France une remise à plat de notre système. Nous devons réformer en profondeur les concours d’enseignement, créer les conditions d’un véritable développement professionnel continu, encourager le travail collaboratif, repenser les rythmes scolaires, et permettre enfin une différenciation
Nous alertons également sur le manque d’accompagnement dont souffrent plusieurs collègues.
Plusieurs chefs d’établissement, n’ayant plus d’adjoint ou de gestionnaire, n’ont pas obtenu de réponse à leurs demandes de remplacement. Ils se retrouvent seuls face à une charge de travail insoutenable, sans qu’aucune solution de remplacement ou d’intérim ne leur soit proposée.
Nous formulons le souhait que notre académie retrouve une gouvernance basée sur la transparence, l’écoute et l’accompagnement effectif des personnels, et établisse ainsi le dialogue nécessaire à la sérénité et à l’efficacité de notre action éducative.
pédagogique effective. Ce chantier est vital pour redonner au collège une fonction émancipatrice, et pour accompagner des équipes de plus en plus confrontées à une hétérogénéité croissante et à une perte de sens du côté des élèves aussi.
Au collège comme au lycée, les chefs d’établissement doivent pouvoir devenir pleinement des leaders pédagogiques, animer les équipes, incarner la dynamique éducative. Nous savons que cette transformation ne sera possible qu’avec une gouvernance rénovée, donnant plus d’autonomie et de confiance aux établissements. Et force est de constater qu’on en est encore très loin.
Vingt-cinq ans après le statut de personnel de direction, et surtout quarante ans après le décret fondateur de l’EPLE du 30 août 1985, il reste clair que sans autonomie réelle, l’EPLE demeure en pratique un service déconcentré – ce qui, soit dit en passant, convient assez bien à certains DASEN ou Recteurs… et les affaires autour de Pronote l’illustrent.
Nous passons en effet notre temps à gérer les « urgences du moment », au gré des injonctions, des annonces et des moyens résiduels : NEFLE, dotation d’HSE, pass Culture, Pactes… Tous ces projets médiatico-politiques, à la durée de vie éphémère, qui peinent à survivre à leur effet d’annonce ou leur créateur, mais qui nous mobilisent au détriment de notre cœur de métier : la pédagogie, et donc la réussite des élèves.
Créteil le dit clairement ici : la seule boussole du SNPDEN-UNSA doit être la réussite de nos élèves. Refusons désormais toute nouvelle priorité - qui ne le sera plus demain – et qui n’aurait pas cet objectif direct !
Replaçons l’élève au centre du système éducatif, pour qu’il puisse progresser.
Dans cette logique, dénonçons l’absurdité de la gouvernance actuelle du remplacement de courte durée (RCD). Nous réaffirmons que chaque heure remplacée est une heure rendue à l’élève, et que les chefs d’établissement doivent conserver une totale liberté d’organisation, en Pactes et en HSE. Il est absurde de considérer qu’une heure remplacée doit forcément l’être sur le créneau de l’absence.
À l’absurdité administrative, opposons l’efficacité pédagogique !
Au moment où nous allons évoquer la troisième carrière, faisons également le constat d’un manque cruel de personnels de direction à deux niveaux.
1. Les faisant fonction se multiplient car les postes ne sont tout simplement pas pourvus par des titulaires. Le déficit est structurel. Il faut recruter davantage, et de manière urgente.
2. Ensuite, certains établissements, par leur complexité, – rendue encore plus difficile par leur administration quotidienne ou leur salle des
professeurs – doivent pouvoir bénéficier d’un adjoint titulaire supplémentaire. Le manque d’attractivité des postes d’adjoints en lycée 4 ou 4ex illustre clairement ce besoin.
Enfin, les 120 ans de la loi de 1905 nous rappellent que la laïcité est un principe, mais aussi une condition d’exercice de notre métier. Ces dernières années, l’absence de position claire sur des sujets sensibles, comme l’abaya, a profondément dégradé nos conditions de travail dans certains établissements. Il a suffi d’une décision politique assumée pour faire évoluer les choses. C’est la preuve que la volonté politique peut, lorsqu’elle existe, changer la donne.
Alors oui, restons optimistes. Nous croyons en la force du politique.
Participons, à notre place, à la réflexion et à la définition des orientations à venir en faisant des propositions concrètes.
Pour une École de la République digne de sa promesse.
Pour une profession respectée. Pour une action publique lisible, cohérente, et efficace.
Merci au SNPDEN Dijon pour son accueil. Excellent CSN !
DIJON
LJérôme NAIME Secrétaire académique
’académie de Dijon a accueilli cette année une nouvelle Rectrice au mois de novembre, un nouveau Directeur de cabinet dans la foulée, et nous accueillerons prochainement notre nouvelle Secrétaire générale qui succédera à Mme Vayrou, dont nous saluons le travail et le
sens de l’écoute pendant ces 7 dernières années. Cette équipe entièrement renouvelée nous oblige en Blanchet à rappeler l’historique d’un certain nombre de dossiers.
Les dernières réunions départementales organisées en ateliers inter-catégoriels de parole ont permis à la Rectrice d’écouter les propositions et les difficultés des personnels de direction dans un format nouveau et non descendant. En janvier, la communication médiatique trop optimiste de la Rectrice sur les conditions de rentrée a exaspéré les collègues. Notre assemblée générale académique a rédigé un communiqué de presse pour rétablir un certain nombre de vérités sur les carences de personnel que nous subissons dans nos établissements, les dysfonctionnements de certains services du rectorat ou de DSDEN, euxmêmes impactés par des manques de personnels ou des outils de gestion inadaptés.
Cela entraîne des retards de paye pour certains contractuels, difficiles à fidéliser, ainsi que de nombreuses absences non remplacées. Dans l’académie de Dijon, sur le premier semestre 20242025, nous avons recensé plus de 2 000 semaines d’absences longues de professeurs non remplacés dans nos établissements et plus de 1 000 semaines d’absences de personnels non enseignants. En reprenant le tarif d’indemnisation appliqué par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise en septembre 2024 (10 €/heure de cours manqué/ élève), le risque indemnitaire serait estimé à 11 millions d’euros pour l’académie de Dijon.
Nous déplorons la baisse continue d’attractivité de tous les métiers de l’Éducation qui dégradent toujours plus nos conditions de travail de personnels de direction en établissements et nous avons appelé à un véritable « choc d’attractivité sur les métiers d’éducation » dans un communiqué de presse qui a été largement relayé à la une des médias locaux.
Les tentatives d’intrusion des collectivités locales dans nos champs de compétences métiers nous inquiètent vivement. En effet, par souci d’économie, les collectivités essaient, avec leur ENT, de nous imposer des outils numériques
d’emploi du temps ou de gestion de vie scolaire inadaptés à nos pratiques. Les recommandations sur la partie pédagogique de nos budgets sont aussi inquiétantes et nous avons demandé à la Rectrice de prendre ses responsabilités de représentante de l’État et de défendre le décret de 85 et l’autonomie des EPLE auprès des élus locaux qui veulent aller au-delà de leurs compétences.
Nous déplorons aussi que le département de la Côte-d’Or organise une opération de communication qui semble assez éloignée des objectifs de l’école et de sa nécessaire neutralité politique en faisant pression pour remplir le Zénith de collégiens.
Enfin, pour conclure, je souhaite remercier le travail réalisé pour le mouvement et les promotions par Éric Gallo, et Laure Chouzet, que je tiens à saluer particulièrement avant son départ pour l’académie de Clermont.
Excellent CSN à toutes et tous !
La commission Métier a reçu une quinzaine de motions proposées par les académies (Lyon, Aura, Versailles, Nantes, Strasbourg, l’étranger et Paris.)
Dans la droite ligne de l’enquête livre blanc conduite fin 2024 et publiée au printemps 2025, les académies ont proposé de nombreuses motions autour des conditions d’exercice du métier. La quasi-totalité des propositions autour de ce sujet ont cependant déjà été l’objet de motions récentes de CSN ou de congrès. Comme il n’est nullement question de céder sur nos revendications et que la commission juge bon de rappeler régulièrement nos mandats aux décideurs, la stratégie retenue consiste à proposer une motion sur l’attractivité du métier de personnels de direction, en expliquant clairement les raisons de ce déficit d’attractivité et en
proposant comme solutions tout ou partie des mandats que le SNPDEN-UNSA porte déjà pour le métier.
Les collègues de l’étranger ont fait une proposition de motion qui demande une formation en cas de retour de l’étranger. Aussi, face à l’offensive de certains conseils départementaux et conseils régionaux contre notre droit à logement de fonction, il a été décidé de rappeler, dans une motion les textes réglementaires qui président à cet avantage.
Enfin, l’académie de Paris a produit un texte qui demande la mise en place de dispositions d’accompagnement institutionnel et médical au regard des risques psycho-sociaux auxquels sont exposés certains collègues.
Le SNPDEN-UNSA fait le constat d’une diminution sensible et régulière des candidats aux concours de recrutement pour la quasi-totalité des métiers de l’éducation nationale. Le concours de recrutement des personnels de direction n’échappe pas à cette baisse drastique. Pour la première fois, le nombre d’inscrits au CRPD est passé sous la barre des 3000 inscrits alors qu’il était supérieur à 5000 il y a encore quelques années.
Les raisons qui expliquent ce déficit d’attractivité sont nombreuses :
- la charge de travail devenue insupportable qui induit un temps de travail et des amplitudes horaires quotidiennes hors normes ou de prioriser certaines missions,
- de trop nombreux outils professionnels numériques obsolètes, parfois inopérants, voire même dysfonctionnants qui, au lieu d’améliorer les conditions de travail, génèrent du stress et de l’anxiété,
- l’impossibilité d’atteindre les objectifs fixés par le législateur, faute de ressources humaines pour remplir les missions (inclusion et Pial par exemple),
- des injonctions, dictées de plus en plus par l’actualité immédiate ou d’autre fois par des lubies politiques infondées, qui se succèdent désormais à un rythme effréné. Cela a pour conséquence
le déversement, par les services rectoraux et départementaux, de leurs propres impossibilités sur les établissements scolaires. Tout cela avec des moyens presque toujours revus à la baisse chaque année,
- la pression institutionnelle de plus en plus présente, désormais parfois menaçante pour imposer la mise en place de dispositifs, actions et mesures qui ne s’imposent qu’aux seuls personnels de direction et pas aux agents chargés de les mettre en œuvre concrètement,
- un accompagnement des collègues en difficulté très variable selon les académies,
- la nécessité de manager et piloter des équipes constituées de plus en plus de personnels peu formés, non fonctionnaires de l’état,
- la nécessité pour les personnels de direction de compenser de plus en plus les absences des autres personnels qui exercent en EPLE, compte tenu de l’incapacité criante de l’institution à remplacer les fonctionnaires manquants,
- un déficit d’attractivité des étudiants pour les métiers de l’éducation et le fonctionnariat.
Tous ces constats, désormais visibles et observés par les autres personnels qui exercent en EPLE n’incitent plus à embrasser une carrière de personnel de direction.
Le Conseil Syndical National, réuni à Dijon en mai 2025 mandate l’Exécutif Syndical National pour entamer urgemment des discussions et négociations avec le ministère de l’Éducation nationale sur les conditions d’exercice du métier de personnel de direction et l’attractivité du concours conduisant à cette carrière.
Pour cela : - le référentiel métier doit être réécrit rapidement et permettre de remplir nos missions en respectant le temps de travail tel que défini dans notre statut, - la charte des pratiques de pilotage doit être généralisée (aujourd’hui seulement 14 académies l’ont travaillée et signée), - aucun EPLE ne doit commencer l’année scolaire sans la présence de 100 % de l’équipe de direction élargie aux CPE, secrétaires généraux, DDFPT et personnels médico-sociaux. Ces personnels doivent être systématiquement remplacés en cas d’absence longue, des brigades de remplacement académiques pourraient être une solution, - les outils numériques doivent être actualisés, modernisés et fonctionnels. Une direction du numérique, exclusivement dédiée aux personnels de direction doit être créée au ministère et des
moyens financiers de développement doivent lui être dédiés,
- aucune nouvelle réforme ne doit être mise en place sans que la précédente n’ait été évaluée,
- il est indispensable pour chaque réforme qu’un un cadre réglementaire clair et opposable, garantisse un fonctionnement basé sur le droit.
Les injonctions paradoxales « effets d’annonce » doivent cesser et la politique de l’immédiateté ne doit plus guider les décisions prises du jour au lendemain avec souvent pour conséquence de perturber le fonctionnement des EPLE. Le temps de l’Ecole est un temps long.
• des cellules d’accompagnement pour aider les personnels de direction à gérer les conflits de plus en plus nombreux avec les familles doivent être mises en place, des CT EVS peuvent être une solution efficace s’ils sont dédiés à cette mission d’accompagnement,
• le compte épargne temps doit être impérativement ouvert partout et pour tous, adapté aux spécificités de notre métier (prise en compte des heures supplémentaires en semaine et le weekend, jours fériés, congés scolaires),
• si une nouvelle charge de travail se reporte sur les personnels de direction ou sur l’établissement, alors une autre doit être retirée ou des personnels doivent être recrutés pour les réaliser.
Ouvrir ces dossiers est une des conditions pour que le métier redevienne attractif et nous permette de retrouver notre rôle de premier pilote pédagogique. Ainsi, nous pourrons assurer nos missions de service public d’éducation avec efficience.
Les attaques des collectivités territoriales visant à porter atteinte à l’obligation de logement des personnels de direction se multiplient.
Le Conseil Syndical National, réuni à Dijon en mai 2025 mandate l’Exécutif Syndical National pour défendre et rappeler aux décideurs politiques comme aux élus des collectivités territoriales les règles en vigueur concernant les logements de fonction.
- C’est le titulaire du poste qui conserve son logement de fonction en NAS, même quand il exerce en intérim ou en délégation rectorale dans un autre EPLE.
- Les collectivités territoriales ont l’obligation de respecter les articles R. 216-4 à R. 216-19 qui définissent :
* l’obligation qui incombe aux collectivités de créer ou maintenir des logements de fonction lors des constructions ou rénovation d’EPLE,
* Le nombre et la clé de répartition de ces logements en fonction des critères définis dans ces articles. Le SNPDEN accompagnera tout recours de collègue qui se verrait imposer d’autres règles que celles du code de l’Éducation.
3 • AEFE
Le Conseil Syndical National mandate l’ESN pour exiger de l’AEFE et du ministère la mise en place d’une formation dédiée et d’un accompagnement renforcé pour les personnels des établissements français de l’étranger lors de leur réintégration.
Le Conseil Syndical National, réuni à Dijon en mai 2025, mandate l’exécutif syndical national pour obtenir la mise en œuvre d’une médecine de prévention conforme au statut de la Fonction publique et la mise en place d’un bilan de santé individualisé périodique pour tous les personnels de direction, pouvant aussi aborder les risques psycho-sociaux.
La commission Carrière a reçu quinze motions proposées par 5 académies et par la section Etranger. Nous avons étudié ces textes en évitant de répéter des mandats existants (parfois au niveau fédéral comme sur le sujet de la fin de vie) et en utilisant certaines demandes pour notre dialogue fréquent avec la direction de l’encadrement (cumul d’activités, demande d’indicateurs sur le nombre de demandes par poste).
Pour les textes que nous avons retenus en synthèse, les mandats du congrès étant encore récents et très complets, il s’est surtout agi de les mettre en œuvre et de les prolonger de nos réflexions les plus récentes.
La commission a travaillé sur deux contributions du CSN qui sont des étapes du chantier engagé sur
les thèmes de l’attractivité et de la diversification des parcours professionnels. Des témoignages vidéo et des données chiffrées ont été présentés en commission pour alimenter la réflexion. Ce CSN a donc permis d’échanger avec les participants sur les échanges à venir avec le Ministère, la désaffection croissante de candidats au concours inquiète et mérite une discussion de fond étayée.
La commission a également proposé une motion d’actualité sur l’abattement fiscal des retraités, une motion sur l’attractivité du corps (y compris l’abaissement de 8 à 6 ans de l’éligibilité à la hors-classe), une motion en deux parties sur l’amélioration du RIFSEEP (CIA et régime indemnitaire des retours de détachement) et enfin une motion sur l’amélioration de l’évaluation.
L’équilibre du système social et fiscal doit reposer sur une répartition juste et équitable des efforts entre toutes les catégories de population.
Mais il est envisagé une nouvelle mesure de taxation fiscale des retraités qui consisterait à supprimer l’abattement de 10 %, qui n’est aucunement lié à des frais professionnels.
Le SNPDEN-UNSA, réuni en Conseil Syndical National à Dijon, s’oppose fermement à ces déclarations d’intention.
Le SNPDEN-UNSA, en plein accord avec l’UNSA-Retraités, exige une concertation immédiate avec les organisations syndicales représentatives pour explorer des alternatives plus justes pour le financement de la solidarité nationale.
Le SNPDEN prend acte de la diminution drastique du nombre de candidats au concours et de démissions conséquentes avant la prise de postes des lauréats.
Le SNPDEN-UNSA, réuni en Conseil Syndical National à Dijon, demande :
- le gel du poste précédent du lauréat de concours, pour 1 an,
- la mise en œuvre immédiate du mandat de congrès exigeant la suppression des 3 premiers échelons de la classe normale,
- l’abaissement à 6 ans d’ancienneté de la durée de service permettant d’être promouvable à la hors-classe,
- la proposition systématique d’ouverture d’un CET pour chaque lauréat du concours.
Dans un contexte de diminution du nombre de candidats au concours et de démissions conséquentes avant la prise de poste des lauréats, le SNPDEN demande la tenue d’un groupe de travail avec la DE sur l’attractivité du métier avec les objectifs et priorités suivantes :
- demande de communication à parution des résultats de concours du nombre des berceaux académiques, le cas échéant sous forme de fourchettes étroites ;
- demande d’une meilleure communication et d’un meilleur accompagnement quant au reclassement ;
- demande d’une plus grande individualisation des parcours de formation des lauréats, tenant compte de leur parcours professionnel.
• Communication sur le métier et la carrière, repérage des candidats et guidage vers les voies d’accès (site, webinaire, réunion d’information, stage académique ou national).
• Travail commun des commissions métier et carrière sur cette thématique
• Accueil et information des entrants dans le métier dans tous les territoires. Un socle national, une plus value académique ou départementale.
• Proposer de syndiquer les aspirants et entrants
Suite à la mise en place du RIFSEEP, quelques lacunes sont apparues et méritent d’être renégociées avec le Ministère.
Réuni en Conseil Syndical National à Dijon, le SNPDEN-UNSA demande :
- le versement du CIA dès la première année en fonction (stagiaires et faisant fonction inclus) ;
- la revalorisation du CIA dont le montant minimum ne peut pas être inférieur à la valeur d’une IMP, soit 1250 euros bruts annuels ;
- l’inscription dans les lignes directrices de gestion des critères d’attribution des tranches ;
- la réduction du nombre de tranches.
Le SNPDEN-UNSA réaffirme que toute absence de personnel de direction doit systématiquement donner lieu à son remplacement. Toutefois, le SNPDEN-UNSA demande que, dans la situation ex-
ceptionnelle où un membre de la direction n’est temporairement pas remplacé, une compensation sous forme de CIA exceptionnel soit versée à hauteur du différentiel d’IFSE avec un poste sans adjoint et au prorata de l’absence non remplacée.
Dans le cadre de la mise en œuvre du RIFSEEP, une partie des personnels de direction ne bénéficie pas de certaines mesures de valorisation des mobilités, en particulier les personnels détachés ou rentrant de détachement.
Réuni en Conseil Syndical National à Dijon, le SNPDEN-UNSA demande :
- la mise en œuvre effective des enveloppes de revalorisation à 3 ans de l’IFSE sans mobilité,
- une clarification de la mise en œuvre du RIFSEEP pour les personnels détachés (hors emplois fonctionnels) et sa mise en œuvre effective pour les détachements dans le cadre de l’AEFE,
- l’application du forfait mobilité horizontale (700 euros bruts annuels sur l’IFSE) pour les réintégrants à leur retour en poste ;
- un renforcement de l’accompagnement des personnels en demande de réintégration au niveau ministériel.
Réuni en Conseil Syndical National à Dijon, le SNPDEN-UNSA rappelle son attachement à une évaluation positive, bienveillante et formatrice, de l’entretien à sa formalisation, qui respecte l’unicité de notre corps.
Par conséquent, il demande :
- une part annuelle recentrée sur la reconnaissance des missions exercées, la mobilité et les projets professionnels ;
- un document à 2 volets :
* Evaluation professionnelle avec des objectifs qui restent triennaux,
* Evaluation mobilité, avec les mêmes items et le même nombre de paliers ;
- une harmonisation des pratiques, à tous les niveaux hiérarchiques, avec un cadrage national clair reposant sur des critères explicites et observables, concerté dans son détail avec les organisations syndicales représentatives et dont le texte soit public ;
- la reconnaissance explicite du droit des adjoints à recevoir des items excellents et exceptionnels ;
- la communication de résultats détaillés, par genre, par fonction, par catégorie d’établissement et par académie, des résultats de cette évaluation afin de garantir l’effectivité de l’harmonisation nationale.
CONTRIBUTION : DIVERSIFICATION
DES PARCOURS PROFESSIONNELS DES PERDIRS
Dans le cadre du groupe de travail sur l’attractivité avec la DE, le SNPDEN formule les propositions suivantes pour les parcours de carrière :
- Mise en oeuvre de notre mandat de congrès de La Rochelle
- Bilan de compétences : mise en oeuvre facilitée et accélérée du CPF (compte personnel de formation)
- Mesurer les conséquences sur les pensions et en informer les collègues.
La Commission Vie Syndicale du SNPDEN-UNSA a organisé, pour ce CSN de Dijon, une table ronde à l’occasion du 120e anniversaire de la loi de 1905 portant sur la séparation des Églises et de l’État :
Jean-Pierre Obin et Iannis Roder ont proposé un temps de réflexion collective sur les enjeux contemporains de la laïcité dans le cadre scolaire, suivi d'une séance de questions réponses très appréciée des participants.
LES
La commission a ensuite présenté puis mis au vote l'actualisation de certains articles de notre règlement intérieur, notamment ceux portant sur le fonctionnement des CSIA, sur les délégués supplémentaires au CSN et au congrès pour certains territoires ultra-marins, sur le renouvellement des instances académiques en période d'élections professionnelles, ou encore sur les modalités d'élections de la section étranger et de son responsable.
R19 ET R29 (DÉLÉGUÉS SUPPLÉMENTAIRES AU CONGRÈS)
REDACTION ACTUELLE
Article R19
Le CSA élit notamment en son sein :
- le secrétaire académique, obligatoirement un personnel de direction en poste en EPLE ;
- les secrétaires académiques adjoints, dont un en charge des retraités, obligatoirement retraité, membre de droit de la CNAR ;
- le trésorier académique et éventuellement son adjoint ;
- les délégués titulaires et suppléants au CSN ;
- la délégation académique au Conseil Syndical Inter Académique (CSIA) de leur région académique ;
- les délégués supplémentaires au congrès national.
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R19
Le CSA élit notamment en son sein :
Les modifications, ajouts ou suppressions, apparaissent en rouge.
- le secrétaire académique, obligatoirement un personnel de direction en poste en EPLE ;
- les secrétaires académiques adjoints, dont un en charge des retraités, obligatoirement retraité, membre de droit de la CNAR ;
- le trésorier académique et éventuellement son adjoint ;
- les délégués titulaires et suppléants au CSN ;
- la délégation académique au Conseil Syndical Inter Académique (CSIA) de leur région académique ;
- les délégués supplémentaires au congrès national.
Article R29
La composition de chaque délégation académique doit être conforme aux articles R7 et R8.
Le nombre des délégués supplémentaires élus par chaque section académique est de 1 délégué par fraction de 100 adhérents constatée à la date du 30 septembre de l’année scolaire en cours.
Pour les académies de Corse, Guyane, Guadeloupe, Martinique, La Réunion, et Mayotte, la représentation est conforme aux articles concernés dans le présent règlement.
L’élection au scrutin plurinominal à un tour des délégués au congrès national, a lieu à bulletin secret, déposé pendant l’AGA, ou envoyé par correspondance par les adhérents empêchés.
Le scrutin, sur décision du CSA, peut aussi se dérouler par vote électronique. Les modalités du dépouillement, sous le contrôle de l’AGA, sont arrêtées par le CSA et portées à la connaissance de l’ensemble des adhérents.
Article R29
La composition de chaque délégation académique doit être conforme aux articles R7 et R8.
Des délégués supplémentaires sont élus parmi tous les adhérents de l’académie. Le nombre de ces délégués est de 1 par fraction de 100 adhérents constatée à la date du 30 septembre de l’année scolaire en cours.
Pour les académies de Corse, Guyane, Guadeloupe, Martinique, La Réunion, et Mayotte, la représentation est conforme aux articles concernés dans le présent règlement. L’élection au scrutin plurinominal à un tour des délégués supplémentaires au congrès national, a lieu à bulletin secret, déposé pendant l’AGA, ou envoyé par correspondance par les adhérents empêchés.
Le scrutin, sur décision du CSA, peut aussi se dérouler par vote électronique. Les modalités du dépouillement, sous le contrôle de l’AGA, sont arrêtées par le CSA et portées à la connaissance de l’ensemble des adhérents.
Afin de garantir le bon fonctionnement des CSIA et en s’appuyant sur les retours d’expériences concluants des académies, le congrès mandate l’ESN pour produire un cadre national pour cette instance, avec au besoin des textes réglementaires sur lesquels s’appuyer à présenter en CSN.
Le Conseil Syndical Inter Académique (CSIA)
Article R23
Dans les régions académiques, est constituée une instance de concertation et de représentation inter académique dont la composition est validée par les CSA. Cette instance est appelée Conseil Syndical Inter Académique (CSIA).
La désignation de ses membres, dont le nombre est égal par académie, se fait au sein de chaque CSA.
Le CSIA désigne en son sein un coordonnateur qui rend compte de ses travaux, lesquels sont présentés devant chaque CSA.
• Elle assure la représentation du syndicat auprès des collectivités et/ou des services déconcentrés de l’État et des diverses instances et organismes régionaux, en lieu et place des CSA concernés.
• Chaque secrétaire académique rend compte devant son CSA des décisions que l’instance de concertation a été éventuellement amenée à prendre.
• En cas d’évolution nationale de l’organisation des collectivités et/ou des services déconcentrés de l’État regroupant plusieurs échelons syndicaux, une instance de concertation est obligatoirement constituée.
RÉDACTION PROPOSÉE
Le Conseil Syndical Inter Académique (CSIA)
Article R23-1
Dans les régions académiques, est constituée une instance de concertation et de représentation inter académique, appelée Conseil Syndical Inter Académique (CSIA). Cette instance a notamment pour vocation de créer de la cohérence entre les différentes sections académiques existantes, et de permettre d’agir avec les autorités existantes sur le territoire de la région académique (collectivité territoriale régionale, rectrice ou recteur de région académique).
Le CSIA est mis en place pour un mandat d'une durée correspondant à la période séparant deux congrès du SNPDEN.
Article R23-2
La désignation de ses membres, dont le nombre est égal par académie, se fait au sein de chaque CSA. Le CSIA désigne en son sein un coordonnateur qui rend compte de ses travaux, lesquels sont présentés devant chaque CSA. Chaque académie sera représentée par un nombre entre quatre et sept membres issus de son CSA. Parmi ces quatre à sept personnes sera obligatoirement présent le SA ou un SAA. Une liste ordonnée de trois suppléants par académie (issus eux aussi du CSA) sera communiquée au CSIA. >>
REDACTION ACTUELLE
RÉDACTION PROPOSÉE
Chaque CSA valide la liste des dix noms (7 titulaires et 3 suppléants), en respectant au mieux l’article R8. Il s’assure aussi de la présence de chefs d’établissement adjoints, de collègues en poste en collège, et de la présence d’au moins un adhérent retraité ou une adhérente retraitée. Au sein du CSIA, une fois celui-ci installé, chaque membre ne représente plus son académie, mais représente le SNPDEN au niveau régional.
Article R23-3
Le CSIA élit en son sein un/e coordinateur/trice inter-académique, et si nécessaire, des référents en charge des sujets portés par le CSIA, ainsi qu’un référent retraité.Le CSIA se réunit au moins une fois par an.
Il assure la représentation du syndicat auprès des collectivités et/ou des services déconcentrés de l’État et des diverses instances et organismes régionaux, en lieu et place des CSA concernés.
Un relevé de conclusions est rédigé à l'issue de chaque CSIA. Il représente pour les SA (ou SAA) le vecteur de communication auprès de leurs CSA.
En cas d’évolution nationale de l’organisation des collectivités et/ou des services déconcentrés de l’État regroupant plusieurs échelons syndicaux, une instance de concertation est obligatoirement constituée.
Article R23-4
Le CSIA veille à ce que les frais engendrés par les travaux de l’instance soient équitablement pris en charge entre les académies.
POUR CERTAINS TERRITOIRES
Dispositions applicables aux départements et régions d’outre-mer : Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion et Mayotte
Article R57
Par dérogation, la section départementale assure les fonctions dévolues à l’AGA, et le bureau départemental assure les fonctions du bureau académique. Par dérogation, la représentation au CSN est assurée par le secrétaire académique, augmentée d’un délégué supplémentaire à partir de 51 adhérents et par tranche de 50 (de 51 à 100 = + 1 délégué, de 101 à 150 = + 1 délégué, etc…).
Par dérogation, la délégation au Congrès comprend :
- le secrétaire académique ;
- le secrétaire académique adjoint ;
- un délégué (actif ou retraité) ;
- un délégué supplémentaire à partir de 51 adhérents et par tranche de 50 (de 51 à 100 = + 1 délégué, de 101 à 150 = + 1 délégué etc.).
Dispositions applicables aux départements et régions d’outre-mer : Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion et Mayotte
Article R57
Par dérogation, la section départementale assure les fonctions dévolues à l’AGA, et le bureau départemental assure les fonctions du bureau académique.
Par dérogation, la représentation au CSN est assurée par le secrétaire académique, augmentée d’un délégué supplémentaire à partir de 51 adhérents et par tranche de 50 (de 51 à 100 = + 1 délégué, de 101 à 150 = + 1 délégué, etc…).
Par dérogation, la délégation au Congrès comprend : - les membres du CSN (le secrétaire académique et les délégués supplémentaires selon les effectifs adhérents arrêtés à la date du 30 septembre) ; - le secrétaire académique adjoint ; - un délégué représentant les retraités.
L’ARTICLE SUR LES MODALITÉS D’ÉLECTIONS DU RESPONSABLE DE LA SECTION « ÉTRANGER »
REDACTION ACTUELLE
Dispositions applicables aux adhérents en poste à l’étranger
Article R60
Les adhérents en poste à l’étranger sont réunis au sein de la section « étranger ».
Ils procèdent, lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès national, à l’élection du responsable de la section et de son adjoint, parmi les candidats en poste à l'étranger et en contrat avec l'AEFE, après appel à candidatures par l’ESN.
Le vote a lieu par correspondance ou par modalité électronique au scrutin majoritaire à un tour. Le responsable de la section et son adjoint assurent la représentation des syndiqués au conseil syndical national.
Les syndiqués élisent également un responsable par zone de résidence parmi les candidats en poste à l'étranger quel que soit l'établissement (AEFE, MLF, partenaires...). Les 7 zones géographiques sont les suivantes : Europe, Afrique du Nord, Afrique, Asie, Amérique du Sud, Amérique du Nord, Océan indien - Moyen et Proche-Orient.
Ces responsables de zone assurent la liaison avec les instances syndicales.
La représentation au congrès est assurée par :
- le responsable de la section ;
- le responsable adjoint ;
- les commissaires paritaires.
RÉDACTION PROPOSÉE
Dispositions applicables aux adhérents en poste à l’étranger
Article R60
Les adhérents en poste à l’étranger sont réunis au sein de la section « étranger ». Ils procèdent, lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès national, à l’élection d’un bureau de la section étranger (BSE), parmi les collègues candidats en poste à l'étranger et en contrat avec l'AEFE, la MLF ou nommés dans des établissements partenaires, après appel à candidatures par l’ESN. Les candidats se constituent en liste de 8 titulaires et entre 4 et 8 suppléants, chaque zone géographique devant, dans la mesure du possible, être représentée au sein de la liste. Les 8 zones géographiques sont les suivantes : Europe du nord, Europe du sud, Afrique occidentale et centrale, Afrique orientale-océan indien, Amériques, Asie pacifique, Maghreb, et Moyen et proche orient Europe, Afrique du Nord, Afrique, Asie, Amérique du Sud, Amérique du Nord, Océan indien - Moyen et Proche-Orient.
Le vote a lieu par correspondance ou par modalité électronique au scrutin de liste à un tour. Le bureau de la section étranger procède ensuite à l’élection du secrétaire du BSE, ainsi que de ses adjoints (dont le nombre est à déterminer en BSE). Le secrétaire du BSE, qui a la qualité d’un secrétaire académique, ou un membre de son équipe assure la représentation des syndiqués au conseil syndical national. La représentation au congrès est assurée par : - le secrétaire du BSE ; - un membre de son équipe ; - les commissaires paritaires.
DÉROULEMENT
REDACTION ACTUELLE
Article R18
Le CSA comprend un minimum de 12 membres et un maximum de 36 membres, élus parmi les adhérents de l’académie à jour de leur cotisation, auxquels s’ajoutent les membres de droit.
[...]
L’élection des membres du CSA a lieu lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès national ordinaire, soit la même année que celle des bureaux départementaux et après le renouvellement de ceux-ci.
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R18
Le CSA comprend un minimum de 12 membres et un maximum de 36 membres, élus parmi les adhérents de l’académie à jour de leur cotisation, auxquels s’ajoutent les membres de droit. [...]
L’élection des membres du CSA a lieu lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès national ordinaire, soit la même année que celle des bureaux départementaux et après le renouvellement de ceux-ci.
Lorsque le congrès national ordinaire se déroule la même année scolaire que les élections professionnelles, l’élection des membres du CSA se déroule après les élections professionnelles et au plus tard avant la fin du mois de février de l’année scolaire concernée.
REDACTION ACTUELLE
Article R10
PLa section départementale est constituée de l’ensemble des adhérents du département. Elle établit son règlement intérieur dans le respect des principes généraux de représentativité définis dans les statuts ainsi que dans les règlements intérieurs national et académiques.
La section départementale élit, lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès ordinaire, après appel à candidatures auprès des adhérents, un bureau qui l’administre et qui élit en son sein le secrétaire départemental et le ou les secrétaire(s) départemental(aux) adjoint(s). Le secrétaire départemental est obligatoirement un personnel de direction en poste en EPLE.
Elle élit ses représentants au Conseil Syndical Académique (CSA).
REDACTION ACTUELLE
Article R14
La section académique est constituée de l’ensemble des adhérents de l’académie. Elle établit son règlement intérieur dans le respect des principes généraux de représentativité définis dans les statuts ainsi que dans le règlement intérieur national.
Elle élit, conformément aux statuts, lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès national ordinaire, après appel à candidatures auprès de ses adhérents, ses représentants au CSA.
Conformément à l’article R29, elle élit les délégués supplémentaires au congrès qui viennent compléter la délégation académique déjà constituée par les membres de droit titulaires du CSN.
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R10
La section départementale est constituée de l’ensemble des adhérents du département. Elle établit son règlement intérieur dans le respect des principes généraux de représentativité définis dans les statuts ainsi que dans les règlements intérieurs national et académiques.
La section départementale élit, lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès ordinaire, après appel à candidatures auprès des adhérents, un bureau qui l’administre et qui élit en son sein le secrétaire départemental et le ou les secrétaire(s) départemental(aux) adjoint(s). Lorsque le congrès national ordinaire se déroule la même année scolaire que les élections professionnelles, l’élection des membres du bureau départemental se déroule après les élections professionnelles et au plus tard avant la fin du mois de février de l’année scolaire concernée. Le secrétaire départemental est obligatoirement un personnel de direction en poste en EPLE.
Elle élit ses représentants au Conseil Syndical Académique (CSA).
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R14
La section académique est constituée de l’ensemble des adhérents de l’académie. Elle établit son règlement intérieur dans le respect des principes généraux de représentativité définis dans les statuts ainsi que dans le règlement intérieur national.
Elle élit, conformément aux statuts, lors de la rentrée de l’année scolaire du congrès national ordinaire, après appel à candidatures auprès de ses adhérents, ses représentants au CSA.
Lorsque le congrès national ordinaire se déroule la même année scolaire que les élections professionnelles, l’élection des membres du CSA se déroule après les élections professionnelles et au plus tard avant la fin du mois de février de l’année scolaire concernée.
Conformément à l’article R29, elle élit les délégués supplémentaires au congrès qui viennent compléter la délégation académique déjà constituée par les membres de droit titulaires du CSN.
REDACTION ACTUELLE
Article R7
Les trois catégories représentées en tant que telles dans les instances syndicales sont les suivantes : 1. Chefs d’établissement : - proviseur de lycée ;
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R7
Les trois catégories représentées en tant que telles dans les instances syndicales sont les suivantes : 1. Chefs d’établissement : - proviseur de lycée ;
REDACTION ACTUELLE
- proviseur de lycée professionnel ; - principal de collège ;
- directeur d’établissement régional d’enseignement adapté.
2. Chefs d’établissement adjoints :
- proviseur adjoint de lycée ;
- proviseur adjoint de lycée professionnel ; - principal adjoint de collège ;
- directeur adjoint chargé de SEGPA.
3. Les retraités issus des emplois ci-dessus. […]
D’UN
RÉDACTION PROPOSÉE
- proviseur de lycée professionnel ; - principal de collège ;
- directeur d’établissement régional d’enseignement adapté, ERPD, UPR, lycée d’état relevant de l’enseignement secondaire.
2. Chefs d’établissement adjoints :
- proviseur adjoint de lycée ;
- proviseur adjoint de lycée professionnel ;
- principal adjoint de collège ;
- directeur adjoint chargé de SEGPA.
3. Les retraités issus des emplois ci-dessus […]
REDACTION ACTUELLE
Pas de mention dans le RI.
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R7 Bis (Nouvel article)
Les adhérents détachés sur de nouvelles fonctions autres que les emplois cités au paragraphe 1 et 2 de l’article R7 et membres d’une instance départementale, académique, interacadémique ou nationale, perdent leur mandat et ne peuvent pas prétendre à un mandat syndical.
COMPLÉMENT APPORTÉ À L’ARTICLE R39 RELATIF À LA CNAR
REDACTION ACTUELLE
Article R39
La conférence nationale annuelle des retraités (CNAR) assure la représentation des adhérents retraités. Elle est composée de chaque secrétaire académique adjoint en charge des retraités, et d’un ou plusieurs représentants désignés par le CSA, à raison d’un par tranche complète de 20 adhérents retraités. […]
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R39
La conférence nationale annuelle des retraités (CNAR) assure la représentation des adhérents retraités. Elle est composée de chaque secrétaire académique adjoint en charge des retraités, et d’un ou plusieurs représentants désignés par le CSA, à raison d’un par tranche complète de 20 adhérents retraités, effectifs arrêtés à la date du 30 septembre. […]
AJOUT D’UN ARTICLE POUR DONNER UNE EXISTENCE LÉGALE AU GRAC
REDACTION ACTUELLE
Pas de mention dans le RI.
RÉDACTION PROPOSÉE
Article R45-1
Est constitué par l’ensemble des commissaires paritaires nationaux élus et non-élus un groupe d’accompagnement à la carrière (GRAC). Ce groupe est chargé d’accompagner à travers de nombreuses modalités l’ensemble des personnels de direction adhérents du SNPDEN-UNSA. Une charte des commissaires paritaires est annexée au présent règlement intérieur.
DÉVELOPPEMENT DE LA FORMATION
a • Augmentation des formations nationales et académiques proposées aux adhérents
a • Mise en place d’une caisse de solidarité/fonds social
b • Stabiliser les adhésions des entrants dans le métier (2eme année à 100 euros)
ACTIONS RETRAITÉS
a • Journal syndical trimestriel
b
• Réflexion sur les cotisations
c
POUR LES ACADÉMIES
a • Attribution d’un budget académique “spécial élections professionnelles”
b • Opération “Goodies” c • Appel à projets
INVESTISSEMENT IMMOBILIER
a • Achat d’un appartement pour héberger les élus qui viennent sur Paris à la place de l’hôtel
Dans le cadre de l’organisation des déplacements au siège du SNPDEN-UNSA, les membres élus sont hébergés dans des hôtels parisiens dont le coût est en augmentation constante (48 000 € par an). Les actifs financiers permettent aujourd’hui l’acquisition d’un bien immobilier complémentaire de 4 chambres indépendantes qui permettrait une économie substantielle. De ce fait, quatre élus du SNPDEN-UNSA pourraient être logés à chacun de leur déplacement (ESN, représentation syndicale auprès de notre institution, formations syndicales …)
Le parc immobilier du SNPDEN-UNSA est actuellement le suivant : 2 logements sis à Montreuil, appartements de fonction des 2 permanentes du siège et 1 appartement sis à Maison Alfort actuellement en location avec un bail en cours.
Au regard des conditions d’exercices syndicales vécues depuis la crise sanitaire, le SNPDEN-UNSA a pu faire des économies et propose d’investir dans l’achat d’un 4ème logement, intégrant une modalité de prêt sur 5 années maximum.
SÉCURISATION DE LA BASE ADHÉRENTS
b • Éviter les mauvais montants demandés aux adhérents 1 4 2 3 6 5
• Ajouter une subvention spéciale pour les académies pour les opérations liées aux retraités
a • Améliorer le suivi des adhésions
Cette réflexion a été portée en :
1. Secrétariat National le vendredi 07 février 2025 ;
2. ESN le mercredi 12 mars 2025 ;
3. Conférence Nationale en visio le mercredi 12 mars 2025 ;
4. Groupe de Travail « investissement » du 03 avril 2025 ;
5. Conférence Nationale le mardi 20 mai 2025. Dans cette continuité, et en référence aux statuts du SNPDEN-UNSA (article S36), l’Exécutif Syndical National propose au Conseil Syndical National réuni les 21 et 22 mai 2025, de procéder aux votes des élus, sur les sujets suivants afin de donner (ou pas) à M. Bruno BOBKIEWICZ, Secrétaire général, l’autorisation pour :
1/ acheter un 4ème logement et ce notamment le bien situé 38 quai des carrières à Charenton-le-Pont (94) pour la somme de 580 000 euros (frais d’agence inclus) ;
2/ procéder à toutes démarches utiles permettant l'obtention d’un prêt bancaire sur une durée maximale de 5 ans.
À l’occasion des 50 ans du collège unique (19752025), Jean-Charles Ringard a partagé avec nous son expérience et son expertise. Son intervention, marquée par une vision éclairée de l’école et une parole libre, a été largement saluée par les académies présentes.
En retraçant les grandes étapes historiques et politiques de la construction du collège, il a permis de mieux comprendre les choix passés et de mettre en évidence les erreurs des politiques éducatives successives.
En préparation de ce CSN, quelques académies ont contribué par l’envoi de propositions de motions (Paris, Versailles, Lyon, Nantes, AURA).
Les motions travaillées et votées lors du Congrès de La Rochelle sont toujours largement d’actualité et nous nous appuyons régulièrement dessus lors des audiences ou des instances.
Dans les motions arrivées, plusieurs thèmes ont été abordés, pour lesquels nous disposons déjà de motions, qui ne contredisent pas ce que les académies ont écrit : évaluation par compétences, fraude aux examens, école
inclusive, PIAL (Lyon), collège et réforme du lycée (Paris), un questionnement et des inquiétudes sur l’organisation du Y, l’engagement des élèves dans les dispositifs insertion ou poursuite d’études, l’indisponibilité des enseignants mobilisés par la charge des examens (Versailles). Nous n’avons donc pas réécrit de motions spécifiques, mais nous nous sommes appuyés très largement sur les remontées des académies pour proposer deux motions pour ce CSN : une, d’actualité, sur l’autonomie des établissements mise à mal et une autre, tout autant d’actualité, sur l’intelligence artificielle.
En commission, il y a eu 29 interventions des académies portées par 17 académies (Besançon, Corse, Créteil, Dijon, Grenoble, Guyane, Montpellier, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Paris, Poitiers, Reims, Rennes, La Réunion, Strasbourg, Toulouse).
Les débats, riches, ont permis de prendre en compte la plupart des remarques des académies afin de construire la ligne politique la plus consensuelle possible.
[Texte d’orientation travaillé avec Jean-Charles Ringard à l’issue de son intervention] En cette année 2025 qui célèbre les 50 ans du collège unique et les 40 ans du bac professionnel, le SNPDEN-UNSA réaffirme son attachement à une École publique ambitieuse, construite sur des fondements durables, portée par une vision éducative partagée. Un cap lisible, identifié par tous, et construisant un véritable projet d’avenir pour l’École est indispensable. L’absence de cadrage national à long terme comme le « choc des savoirs », la réforme du bac pro ou la réforme du lycée et du baccalauréat fragilise la cohésion des équipes et peut créer des tensions entre personnels,
d’autant plus que les moyens alloués restent insuffisants, instables et inégaux au regard des objectifs affichés. Le SNPDEN-UNSA appelle à une politique publique éducative lisible, construite en concertation, qui laisse le temps de la mise en œuvre et de l’évaluation. Cela suppose d’éviter les changements brusques ou successifs, souvent source d’incertitude et de perte de sens. De même, l’allocation des moyens doit tenir compte de la mixité sociale pour remettre l’élève au centre du système, porter les efforts en direction des élèves les plus fragilisés, et ne laisser personne au bord du chemin.
Pour permettre à chaque établissement d’assurer pleinement ses missions, il est indispensable de garantir :
Des projets construits dans la durée et porteurs de sens
• Permettre de faire réussir tous les profils d’élèves, des plus solides aux plus fragiles.
• Faire bénéficier chaque établissement de l’accompagnement des corps d’inspection pour assurer la réussite de tous les élèves.
• Respecter l’autonomie des EPLE et leur laisser toute latitude pour affecter les ressources selon leurs priorités pédagogiques et organisationnelles, dans le respect des besoins identifiés au plus près du terrain.
Des moyens définis et maintenus pour garantir la continuité des actions
• Accompagner toute nouvelle obligation imposée par le ministère d’un abondement suffisant des dotations horaires globales (DHG) et de moyens humains formés.
• Assurer la pérennité des moyens en garantissant une politique pédagogique cohérente sur le long terme, sans subir leur confiscation en cours d’année. Cela suppose de respecter les moyens et les enveloppes allouées. Les évolutions doivent faire l’objet d’une planification cohérente, évitant les modifications qui complexifient le pilotage et génèrent de l’incertitude.
• Permettre que tous les moyens soient délégués dans une même enveloppe, connue suffisamment tôt pour la préparation de rentrée (IMP, PACTE, HSE, HSA). La multitude des supports, le fractionnement, le fléchage et la temporalité dégradent et contraignent largement l’autonomie des établissements.
• Supprimer les ajustements successifs qui ont vidé les réformes de leurs objectifs initiaux et de leur sens, plongeant élèves, enseignants et équipes de direction dans une instabilité préjudiciable à la réussite scolaire et à l’orientation. Des bilans réguliers dans les changements imposés
• Exiger une évaluation objective et concertée avant toute modification, suppression ou généralisation.
Une période de stabilité s’impose désormais, afin de redonner confiance aux élèves, aux familles et aux équipes éducatives. L’instauration d’un dialogue régulier et constructif avec les personnels de direction pour évaluer l’impact des réformes sur le terrain est indispensable. Afin d’assurer un cadre serein pour la préparation de rentrée, le SNPDEN-UNSA demande à ses autorités de tutelle de construire une politique d’action claire, stable et durable. Il continuera à porter ces attentes avec détermination, au service de la réussite des élèves et de l’engagement des équipes, en vue de répondre aux défis de l’École de demain.
Le SNPDEN-UNSA défend une allocation des moyens respectueuse de l’autonomie des établissements. Il considère que la lutte contre les déterminismes sociaux s’appuie, entre autres, sur une allocation des moyens qui tienne compte des réalités de terrain et qui garantisse une réelle liberté de choix aux équipes pédagogiques.
En conséquence, il dénonce la politique ministérielle actuelle : les restrictions budgétaires mettent
en tension et en danger le fonctionnement essentiel des établissements, tandis que la rigidité des modalités de gouvernance entrave gravement l’exercice des missions de pilotage des personnels de direction.
Ainsi, il réaffirme que :
• Il est nécessaire de garantir à l'éducation nationale des moyens suffisants et ambitieux qui préservent l'avenir de la jeunesse et la continuité du service public d’éducation. Le budget de l'éducation nationale doit donc rester une priorité de la nation. Ces moyens doivent être pérennes afin d'assurer une politique pédagogique cohérente sur le long terme.
• Le principe de l’autonomie des établissements doit être strictement respecté. Le SNPDEN-UNSA demande donc un abondement suffisant des dotations horaires globales pour que l'autonomie prenne sens et permette de répondre à toutes les problématiques locales rencontrées.
• La gestion rigide et le fléchage excessif des moyens par le ministère, les rectorats et/ou les collectivités territoriales constituent une ingérence intolérable dans le pilotage pédagogique des établissements.
De plus, la politique de « stop-and-go » subie ces deux dernières années, et les décisions verticales permanentes, sont sources d’instabilité et de perte de sens ; elles fragilisent la confiance des cadres dans leur institution. Elle doit cesser immédiatement.
• Cette autonomie est d'autant plus nécessaire lorsque des disparités entre établissements nécessitent des réponses adaptées aux réalités locales. Elle passe par la répartition des moyens, mais également par les choix d'organisation des classes et des groupes. Les prérogatives du conseil d’administration, présidé par le chef d’établissement, en termes d’organisation des enseignements, doivent être respectées. C'est pourquoi le SNPDEN-UNSA réaffirme son opposition aux mesures du « Choc des savoirs » et au décret n° 2025-315 du 4 avril 2025 relatif aux enseignements en collège. Il continuera à lutter pour l’abandon de ces mesures.
L’autonomie des EPLE constitue un principe fondamental depuis 1985, elle n’est ni accessoire, ni négociable.
MOTION 3 - INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : ENCADRER POUR ÉDUQUER, ACCOMPAGNER POUR INNOVER, VERS UN USAGE
Le SNPDEN-UNSA constate le rôle croissant de l'intelligence artificielle dans le domaine éducatif, notamment dans la personnalisation des apprentissages et l'accompagnement pédagogique. Il est urgent et nécessaire qu'un cadre réglementaire pertinent soit défini afin de permettre une utilisation raisonnée et raisonnable, mais immédiate, de l'intelligence artificielle dans le domaine de la pédagogie et de la gestion des établissements.
Pour favoriser cette utilisation, il propose 4 axes d'action prioritaires : 1/ Un accompagnement en responsabilité afin d’en promouvoir l’usage : - fixer un cadre réglementaire éthique et durable, assurant la protection des données personnelles et renforçant la confiance des enseignants, des élèves et des familles, - définir des lignes directrices claires pour l'utilisation de l'intelligence artificielle dans les établissements scolaires adaptées aux spécificités pédagogiques et organisationnelles, - donner les moyens aux EPLE de mettre en place un accès facilité et équitable aux outils d'intelligence artificielle pour toute la communauté éducative en veillant à réduire les fractures numériques entre établissements, - former systématiquement l’ensemble des personnels aux usages pédagogiques de l'intelligence artificielle en intégrant des modules spécifiques dans la formation initiale et continue, - associer les personnels de direction et leurs représentants syndicaux aux groupes de travail institutionnels.
2/ Soutenir la recherche académique sur l'impact de l'IA dans l'éducation, les changements dans les apprentissages, la gestion des établissements.
3/ Expérimenter des dispositifs innovants dans les établissements pilotes avec une évaluation rigoureuse et des retours d'expérience partagés à l'échelle nationale.
4/ Le SNPDEN-UNSA demande une réflexion de fond sur les règles de surveillance des salles de composition. Devant les problèmes générés par l’utilisation de l’intelligence artificielle par les élèves, le SNPDEN-UNSA demande qu’une réflexion sur les modalités d’évaluation soit engagée, tant dans le domaine des examens que du contrôle continu. L'utilisation frauduleuse des objets connectés liés de plus en plus à l'intelligence artificielle se généralise. Ce problème doit être pris en compte.
Le SNPDEN-UNSA demande l’ouverture d’une réflexion sur la prise en charge financière des outils d’intelligence artificielle, notamment des licences payantes, afin de garantir un accès équitable et adapté aux besoins des personnels dans les établissements.
Il demande l’ouverture d’un chantier national sur les transformations éducatives liées à l’intelligence artificielle : évolution des rapports au savoir, redéfinition des apprentissages fondamentaux des élèves, adaptation des pratiques professionnelles, utilisation de l’IA dans les productions écrites et notamment les devoirs à la maison.
Il demande un cadre clair, des moyens adaptés, une formation de tous les personnels.
L’intelligence artificielle transforme l’École. Pour qu’elle devienne un levier et non un facteur de rupture, elle doit être encadrée, partagée et pilotée.
Mireille CHOVET, membre de l'ESN, représentante SNPDEN-UNSA au CA de l'ANATEEP
Chaque jour en France, plus de 4 millions d’élèves empruntent un transport scolaire dédié pour se rendre à l’école ou au collège et lycée. Ce service, organisé par les collectivités territoriales, ne relève pas de la compétence de l’Éducation nationale. Pourtant, il impacte directement la vie des élèves, leur bien-être, leur sécurité et le climat scolaire dans les établissements.
Créée en 1964, l’ANATEEP (Association nationale pour les transports éducatifs de l’enseignement public) est une association complémentaire de l’enseignement public. Elle agit pour garantir à tous les élèves un transport scolaire sûr, gratuit, de qualité et porteur de valeurs citoyennes. Le SNPDEN-UNSA y est représenté au conseil d’administration, où Mireille Chovet porte la voix des personnels de direction.
L’ANATEEP agit notamment pour :
- promouvoir la sécurité maximale des trajets,
- garantir la qualité de vie à bord,
- défendre la gratuité pour tous,
- faire du transport scolaire un temps éducatif à part entière.
Adoptée les 1er et 2 juin 2024, la résolution générale de l’ANATEEP fixe les grands axes de son action :
> SÉCURITÉ
- Priorité au transport assis.
- Accompagnateurs formés pour les élèves de maternelle.
- Modernisation du parc de véhicules.
- Sécurisation des points d’arrêt et développement des plans de déplacements scolaires.
- Prévision de protocoles de crise coordonnés avec les préfectures.
> QUALITÉ
- Temps de trajet limité à 45 minutes. (attente et trajet)
- Respect du rythme de vie de l’élève.
- Prise en compte des besoins spécifiques, notamment pour les élèves en situation de handicap.
- Climat apaisé dans les cars.
> GRATUITÉ
- Gratuité totale demandée pour tous les élèves, y compris internes.
- Refus d’une tarification sociale, jugée inégalitaire.
- Acceptation d’une participation symbolique plafonnée à 5 % du coût annuel.
> CITOYENNETÉ
- Lutte contre le harcèlement, les incivilités et les violences dans les cars. (lien avec le programme Phare)
- Sensibilisation aux valeurs de la République (laïcité, civisme, solidarité).
- Déploiement de la campagne « Transport Attitude » dans les établissements.
CLIMAT DANS LES TRANSPORTS
SCOLAIRES : UN APPEL À
CONTRIBUTION
Dans le cadre d’une étude confiée par une agglomération à des étudiants de l’EHESP, l’ANATEEP a été sollicitée pour recenser des initiatives visant à améliorer le climat dans les cars scolaires (écoute, respect, prévention du harcèlement...).
Un appel a été lancé en mars auprès de 668 autorités organisatrices locales
Au 30 avril 2025, aucune réponse n’avait été enregistrée. Ce silence interroge : comment prétendre agir contre le harcèlement si l’on ignore ce qui se passe entre le domicile et l’établissement ?
Le SNPDEN-UNSA propose donc de relayer cet appel auprès de ses adhérents avec l'objectif de recenser les pratiques et les réflexions en cours, même modestes, sur ce sujet. Un retour sur ce point sera fait à l’ANATEEP.
Vous pouvez-répondre au questionnaire ci-contre en ligne en flashant le QR Code indiqué
S’EMPARER
Certes, le transport scolaire n’est pas de notre compétence directe. Mais ses effets sont tangibles dans nos établissements :
- Élèves en souffrance avant même d’arriver en classe ;
- Tensions ou conflits nés dans les cars et répercutés dans la cour ;
- Familles en attente d’interlocuteurs pour des situations mal prises en compte.
En tant que personnels de direction, nous pouvons agir :
- Intégrer la question du transport dans le CESC ou le projet d’établissement ;
- Échanger avec les autorités organisatrices de la mobilité ;
- Relayer les campagnes de sensibilisation proposées par l’ANATEEP ;
- Signaler les dysfonctionnements ou les besoins d’aménagement relevés par les élèves ou les familles.
L’Assemblée générale de l’ANATEEP s’est tenue à Reims le 17 et 18 mai 2025, a réaffirmé trois priorités : sécurité, qualité du service, et transition
écologique. Elle a permis de prolonger les réflexions menées à Carcassonne. L’ANATEEP est en recherche de bénévoles pour faire les interventions dans les collèges, aussi petit appel aux retraités du SNPDEN qui souhaitent se rapprocher de l’ADATEP de leur département.
Le transport scolaire n’est peut-être pas dans notre fiche de poste, mais il est bien au cœur de notre mission éducative. Contribuer à un transport plus sûr, plus apaisé, plus égalitaire, c’est travailler à un climat scolaire meilleur.
Site de l'ANATEEP : https://www.anateep.fr/ esentation-anateep
CLIMAT SCOLAIRE ET PRÉVENTION DANS LES TRANSPORTS
TRANSPORT
SCOLAIRE DANS VOTRE ÉTABLISSEMENT
1. Votre établissement est-il desservi par un transport scolaire organisé par une collectivité locale ?
Oui
Non
Partiellement (certains élèves uniquement)
2. Si oui, combien d’élèves l’empruntent quotidiennement (estimation) ?
Moins de 50 50 à 100
Plus de 100
3. Connaissez-vous les modalités de surveillance à bord des cars scolaires ?
Oui
Non
Partiellement
4. Avez-vous déjà été informé(e) de situations de tension, d’incivilités ou de harcèlement dans les transports scolaires concernant vos élèves ?
Oui, régulièrement
Oui, de manière ponctuelle
Non
5. Existe-t-il, à votre connaissance, des dispositifs de médiation, d’écoute ou d’intervention dans les transports (ex. : présence d’un adulte, QR code de signalement, médiateur, etc.) ?
Oui
Non
Je ne sais pas
6. Des réunions ou échanges avec la collectivité organisatrice ont-ils déjà permis d’aborder cette question du climat dans les transports scolaires ?
Oui
Non
Non, mais ce serait utile.
7. Votre établissement a-t-il mis en place des actions de sensibilisation ou d’éducation au respect dans les transports (ex. : séances de prévention, charte de bonne conduite, etc.) ?
Oui
Non
En projet
8. Quelles seraient, selon vous, les mesures prioritaires à encourager pour améliorer le climat dans les cars scolaires ?
(Réponse libre)
Souhaitez-vous que vos réponses soient transmises à l’ANATEEP dans le cadre du recensement national ?
Oui
Non
Bernard VIEILLEDENT Membre de la Cellule Juridique
Le choix de disposer, en tant que fonctionnaire, « d’une position statutaire et réglementaire » tirée du statut général de la Fonction Publique, ou de relever d’un contrat, selon le modèle du contrat de droit public ou de droit privé, traverse notre société tout comme il interroge les décideurs publics, les instances syndicales. Monsieur Anicet Le Pors, ministre de la Fonction publique de 1981 à 1984, évoque la pérennité et la modernité du statut (revue AJFP de juillet/ août 2023) : « La Fonction publique et le statut général sont devenus de véritables enjeux de société, de civilisation. » Cette évocation ne peut masquer la crise d’attractivité de la Fonction publique,
inédite, particulièrement de la Fonction publique d’État, ni les nombreuses modifications portées au statut, dont on mesure depuis une quinzaine d’années, la volonté de dénaturation, de mitage. Alors que l’État recrute, bon an mal an, 40 000 fonctionnaires, par voie de concours, on constate la baisse vertigineuse du nombre de candidats participant à ces concours. Ainsi, le nombre moyen de candidats pour un poste ouvert passe de 16 en 1997 à 6 à ce jour ; parallèlement, le nombre de postes ouverts a baissé de 10 362 de 2014 à 2019 (- 4 % par an).
Il parait utile de revenir sur la position de fonctionnaire et sur celle de contractuel, de les resituer dans leur condition juridique, leur déroulement temporel et leurs évolutions. Le terme de fonctionnaire apparait en 1790, il est un agent de l’État qui détient une portion de la puissance publique, contrairement à l’employé qui est un agent d’exécution dont le statut est instable, fragile. Le statut général de 1946 et la loi du 19 octobre 1946 précisent les caractéristiques essentielles de cette position réglementaire : la permanence de l’emploi et la titularisation dans un grade hiérarchique. Le Préambule de la Constitution de 1946 porte, notamment, sur la liberté d’opinion, le droit syndical, la participation, le droit de grève et le principe d’égalité des sexes.
L’article 34 de la Constitution de 1958 indique : « La loi fixe les règles concernant les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l’État. »
La loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires a été impulsée par le premier ministre Pierre Mauroy et le ministre de la Fonction publique, lesquels déclarent alors : « c’est une réforme structurelle, une réforme profonde et il ne sera donné au pouvoir de personne de la remettre en cause d’un mois à l’autre. En bref, c’est une réforme pour longtemps. ». Et pourtant, pourraiton hasarder 41 années après ! La loi du 13 juillet 1983 a été abrogée et reformée dans le Code général de la Fonction publique le 1er mars 2022. Rappelons que le législateur a étendu le champ d’application du statut général aux fonctionnaires territoriaux par la loi du 26 janvier 1984, puis à la fonction publique hospitalière, par la loi du 9 janvier 1986.
Le statut de droit public garantit que le recrutement et le déroulement de la carrière des fonctionnaires se feront sur la seule base de leurs vertus et de leurs talents, formulation en concordance avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, article 6 : « Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. »
Le statut s’appuie sur le principe de protection du fonctionnaire : « La situation des fonctionnaires n’a de valeur que si elle n’est point précaire, que si elle est à l’abri des fantaisies, des injustices, de l’arbitraire toujours possible du pouvoir, que si elle est gouvernée par des règles fixes dont le respect soit assuré…la fonction publique est juridiquement protégée. », cité par le Conseil d’État (rapport public 2003). Cette protection s’entend au regard de la situation des agents publics jusqu’à la seconde guerre mondiale qui relevait alors des règles du droit du travail applicables aux salariés de droit privé, à savoir le contrat et non d’un statut spécifique.
Le fonctionnaire disposera à partir de la loi du 19 octobre 1946 de droits fondamentaux, notamment :
- le droit syndical (article 6) ;
- le principe d’égalité des sexes (article 7) ;
- la mise en place d’instruments du paritarisme : les commissions administratives paritaires et les comités techniques paritaires. Également, un socle de garanties communes à l’ensemble des agents sera progressivement posé : la classification des fonctionnaires en catégories hiérarchiques, les modalités de l’avancement, l’élaboration d’une grille commune de rémunération.
Un point marquant de la loi du 13 juillet 1983 et des dispositions statutaires de la loi du 11 juillet 1984 porte sur la notion d’emplois permanents : les emplois permanents doivent être essentiellement tenus par les fonctionnaires, ce qui amènera le Sénat à relever, on pourrait même dire à dénoncer, un monopole d’accès.
Le statut est l’outil essentiel d’une société soucieuse de l’intérêt général et s’oppose aux tenants d’une société de marché. Les spécificités « des fonctionnaires statutaires » tiennent à la neutralité de l’administration et de ses agents, au recru-
tement par la voie du mérite, par concours, à la permanence de leur activité de travail inhérente à la pérennité de l’État et au principe de continuité.
C’est surtout le Conseil d’État qui a élaboré « un véritable statut jurisprudentiel » en dégageant la plupart des grandes caractéristiques du droit français de la Fonction publique dont : la sélection sur concours réalisée par des jurys indépendants et la mise en place d’une procédure disciplinaire.
« L’administration est soumise à un droit qui régit son organisation et son activité et, par là même, ses rapports avec les administrés, qui sont sa raison d’être et dont elle tend à satisfaire les besoins par l’exercice d’activités d’intérêt général ou, plus précisément, par des activités de service public. »
Droit Administratif Général, René Chapus Les agents titulaires et les agents contractuels sont des agents de droit public, mais ils se distinguent par le statut. Ainsi les articles L. 3, L. 4, L. 5 du Code général de la fonction publique précisent que les fonctionnaires sont les personnes « nommées à un emploi permanent…titularisées dans un grade de la hiérarchie administrative. »
On ajoutera l’article 20 de la loi du 13 juillet 1983 : « Les fonctionnaires ont droit, après service fait, à une rémunération comprenant le traitement, l’indemnité de résidence, le supplément familial, et les indemnités instituées par un texte législatif ou réglementaire. » Ils ont droit à un déroulement de carrière.
Dans sa conception originelle, la fonction publique de carrière est celle où les agents sont appelés à appartenir à la fonction publique toute leur vie professionnelle, en étant assurés de pouvoir y effectuer leur carrière (Pochard 2021). Mais la fonction publique d’emploi est intégrée au modèle français et consiste en un recrutement contractuel sur un emploi spécifique, en premier lieu pour assurer la continuité du service.
Les agents publics contractuels appelés, avant la loi d’août 2019, non titulaires
Le professeur J. Caillosse observe déjà en 2008 « un accroissement considérable de la contractualisation dans la fonction publique et le développe-
ment d’une fonction publique parallèle. »
La loi du 11 juin 1983 prévoyait l’intégration dans la fonction publique « des auxiliaires » dont le recrutement qui s’était massifié représentait 20 % des effectifs.
Ces évolutions avaient conduit le professeur Didier Jean-Pierre à imaginer le modèle d’une « fonction publique sans fonctionnaires. »
Et on assistera, depuis, au caractère marqué d’une dissémination du recrutement contractuel qualifié également de contractualisation de l’emploi public. Ainsi, la Fonction publique comptait, en 2007, 4,69 fonctionnaires pour un agent contractuel, le ratio est passé à 3,17 en 2020, hors textes de 2019 dont les effets ne sont pas encore pleinement mesurés. Pour compléter, la Fonction publique d’État compte en 2020, 1 532 000 agents titulaires et 505 000 agents contractuels pour 399 000, quatre années plus tôt, ces derniers progressant de 4,2 % par an depuis 2020.
On ne peut s’y tromper, le contrat n’a cessé « de prospérer à l’abri de la célébration des vertus statutaires. » (J. Caillosse). La volonté des gouvernements successifs est claire, d’autant que l’objectif « d’alléger les effectifs de la fonction publique de 120 000 postes à l’horizon du quinquennat » a été depuis prudemment passé sous silence. Mais les évolutions d’ordre réglementaire, successives, notamment la loi du 12 mars 2012, poursuivent le même objectif, celui de la consécration du dualisme statutaire dans la Fonction publique (D. JeanPierre) par l’élargissement du recours aux agents contractuels. « Le projet de loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique entend multiplier et élargir très sensiblement les possibilités de recours au contrat dans toutes les catégories d’emplois des trois fonctions publiques. » selon l’avis du Conseil d’État. De nombreux leviers sont ainsi activés tels que « la logique de dérogation », de nouveaux cas de recrutement comme le contrat de projet, l’abaissement du seuil démographique pour l’occupation d’emplois de direction par des contractuels et, dans certains cas, la possibilité pour les autorités administratives de pouvoir recourir de manière indifférenciée à l’engagement statutaire ou contractuel.
L’article 3 de la loi du 13 juillet 1983 et le principe de l’occupation des emplois civils de l’administration par des fonctionnaires
Le principe posé par le législateur pour la logique de la Fonction publique, de primauté du fonctionnaire pour l’occupation des emplois civils de l’administration, n’excluait pas certaines déroga-
tions, le hic est que sans rompre avec le principe de carrière, une place continûment plus marquée est donnée à la logique d’emploi, au recrutement d’agents contractuels.
Dès la loi 84-16 du 11 janvier 1984, la possibilité de recourir exclusivement à des agents contractuels sur emploi permanent a été prévue ; il en est ainsi du recrutement de nos assistants d’éducation et surveillants des établissements scolaires (recrutement qui ne présente donc pas de caractère dérogatoire), mais aussi certains emplois supérieurs et, lorsqu’il n’existe pas de corps de fonctionnaires susceptibles d’assurer des fonctions nécessitant des connaissances techniques hautement spécialisées. Comme le relevait Laurent Derboulles, maître de conférences, « pour les fonctionnaires, le ver était déjà dans le fruit. »
Le périmètre dérogatoire s’est peu à peu agrandi par les modifications législatives et réglementaires successivement apportées jusqu’à la loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019, dite loi Dussopt, qui organise un flux d’une nature bien plus contractuelle.
Nous retiendrons trois dispositions caractéristiques de l’élargissement du recours aux agents contractuels, instaurées est-il précisé, afin « de contourner la rigidité du statut de la fonction publique. »
Le nombre des emplois non soumis au principe de primauté est accru : les établissements publics de l’État peuvent désormais assurer par contrat leurs emplois permanents par CDI ou par contrats CDIsables. En cas d’absence de corps de fonctionnaires ou selon « la nature des fonctions et les besoins des services » le recours à des recrutements contractuels s’applique à toutes les catégories d’emploi A, B ou C.
Sur le motif d’ouvrir plus largement au recrutement contractuel des emplois de la haute fonction publique, d’intégrer de nouvelles compétences venues du secteur privé et d’offrir « un parcours
ascensionnel aux contractuels de grande valeur », le gouvernement prévoit d’ouvrir 5 081 emplois nouveaux tels que les emplois de direction étatiques, comme les emplois fonctionnels interministériels, de direction d’administration centrale ou les chefs de service des administrations de l’Etat… Ces emplois « idéologisés », selon Nicolas Antoine, doctorant à l’Université de Reims, sont pourtant en contradiction avec les valeurs de neutralité et d’impartialité portées par les fonctionnaires, le statut de 1983 avait rejeté ce type de recrutement. Pourtant, des risques importants de contentieux tiennent à la nature de cette procédure : déclaration de vacance d’emploi, document pour chaque candidat ayant participé aux entretiens (appréciations objectives sur les compétences, aptitudes, expériences professionnelles…). Ainsi, la Cour administrative d’appel de Lyon a annulé, le 10 avril 2024, un contrat de recrutement d’une collectivité, au motif qu’elle aurait dû en priorité examiner la candidature du fonctionnaire, puis, seulement si celui-ci ne répondait pas aux exigences, qualifications et compétences requises, apprécier celle de l’agent contractuel (Revue Actualité juridique Fonctions Publiques (AJFP) | novembre 2024).
Ainsi, le fonctionnaire prime encore (Code général de la fonction publique L. 311-1), pour le moment, sur le contractuel.
Des précisions sont encore attendues pour connaitre, par voie de décret, les modalités de sélection et d’emploi de ces agents qui seront rémunérés en tenant compte du traitement indiciaire et des plafonds indemnitaires prévus pour les fonctionnaires occupant ces postes.
La logique d’une interpénétration plus grande entre les secteurs public et privé est affirmée, le recrutement par CDI est accentué.
LE CONTRAT DE PROJET APPELÉ
AUSSI CONTRAT DE MISSION
L’admission du contrat de projet par la loi Dussopt apporte une nouvelle flexibilité dans le recrutement contractuel par les personnes publiques. Le régime juridique de ce nouveau contrat s’appuie sur une relation contractuelle visant à la conduite d’un projet ou d’une opération déterminée (projet d’équipement, de développement, d’urbanisme).
Le contrat doit préciser « l’évènement ou le résultat objectif déterminant la fin de la relation contractuelle », on le voit le texte permet de ratisser large ! La durée du contrat est comprise entre une et six années « sans ouvrir pour autant à droit spécifique à CDIsation ou à titularisation dans la mesure où il vise un besoin temporaire. », mais elle peut être prolongée dans la limite d’une durée contractuelle totale de six années si le projet n’a pas été conduit à son terme ! On relève
la banalisation du CDI dans la Fonction Publique de l’État et la possibilité de recrutement contractuel pour occuper un emploi correspondant à un besoin permanent de l’administration, en CDI, bien au-delà des précédentes tentatives d’ébranlement du statut comme le livre blanc de J-L. Silicani ou par la loi Sauvadet.
Manifestement, l’accès à la Fonction publique a profondément été modifié par les réformes qui se succèdent depuis 2012, avec le constat d’une extension marquée du recours aux contractuels. Le « dynamisme du recrutement contractuel » permet déjà à ces agents de disposer d’un certain déroulement de carrière. Le principe de primauté du fonctionnaire ou priorité statutaire d’occupation des emplois permanents des administrations publiques défini à l’article 3, et qui vaut encore sur les emplois « traditionnels et réguliers de l’administration », à l’étonnement du Conseil d’État, ne peut masquer la mutation progressive de la Fonction publique et l’hypothèse probable du passage d’un « quasi-statut » des agents contractuels à un « statut bis » (E. Aubin, les agents contractuels, des simili-fonctionnaires). La rapidité des évolutions, tirées principalement de la loi de transformation de la Fonction publique, laisse peu de doutes, même si on relève certaines analyses fort optimistes : « il est prématuré d’estimer le statut de la Fonction publique en sursis… l’élargissement du recours aux contractuels est un objectif d’amélioration du statut. » (Nicolas Antoine, Université de Reims).
Le bilan d’étape de la Cour des comptes de novembre 2023 sur la loi de transformation de la fonction publique (LTFP)
La Cour des comptes relève que la LTFP entend élargir les possibilités de recours au contrat dans toutes les catégories d’emplois des trois versants de la Fonction publique. Elle note également la baisse régulière et continue d’agents titulaires : moins 6,7 % en moyenne annuelle durant cinq années.
Elle note que « les modalités de recrutement et de gestion des contractuels ont tendance à se rapprocher de celles des fonctionnaires et tendent à une rigidification progressive », alors que le recrutement d’agents contractuels est généralement justifié par des nécessités d’ajustement et
de flexibilité des emplois publics. On assiste à la mise en place de véritables trajectoires professionnelles, pour des « simili-fonctionnaires disposant d’une quasi-carrière » (Fortier, Droit de la fonction publique - Mémento Dalloz) s’inspirant des dispositions applicables aux fonctionnaires même s’il apparait une grande hétérogénéité des situations. Sont mises en place des possibilités de changements de catégorie comparables aux changements de corps, ou des niveaux de rémunération de début de carrière des titulaires inférieurs à ceux des agents contractuels, par exemple pour les académies de Paris, Créteil, Versailles. Dans son ensemble, « l’accroissement des effectifs contractuels et l’accentuation de la variété de leur situation posent la question de la gestion de cette population… » : nombre d’employeurs publics éprouvent des difficultés à se doter d’une politique des ressources humaines dans ce domaine. Tout comme « les orientations interministérielles sur la politique de rémunération des agents contractuels font à ce jour défaut. » ainsi que leur vocation à voir pris en compte « leur engagement et leurs résultats individuels et collectifs. »
Le dualisme statutaire crée désormais des tensions, une mise en concurrence entre agents titulaires et agents contractuels. L’attractivité du statut tend à décliner pour présenter le contrat comme une alternative souhaitable, en estompant, particulièrement, les principes déontologiques de neutralité et d’impartialité portés par les fonctionnaires.
Dans ce contexte mouvant et peu sécurisant, faut-il alors imaginer pour les personnels de direction, comme d’aucuns le souhaitent, des perspectives qui seraient plus opportunes que celles d’aujourd’hui, au travers d’un autre statut, et lesquelles ? Faut-il espérer une autre situation juridique que celle de fonctionnaire en privilégiant, notamment, la voie du contrat ? Pourtant, les chefs d’établissement sont les représentants de l’État au sein de l’établissement public local d’enseignement, et, à ce titre, garants du bon fonctionnement du service public, des valeurs et principes fixés par le statut général tels que l’impartialité, la neutralité, l’exemplarité, l’égalité des usagers devant le service public.
Le statut de contrat privé apparait alors peu approprié, quant au contrat de droit public comme le nouveau contrat de projet, il est bien réducteur de notre réalité, certes complexe, mais empreinte de noblesse, et peu porteur d’un destin plus prospère. La situation actuelle semble mériter des améliorations, un cadre de revalorisation, elle nécessite désormais, un mouvement collectif pour la défense du bien commun, au service de nos élèves.
Sources : Revues Actualité Juridique Fonctions Publiques (AJFP), DALLOZ, novembre 2024, juillet-août 2023 et juillet-août 2018
Nous avons appris, avec peine, le décès de :
Alexandre MARCHAND, principal du collège Les Renardières, à COURBEVOIE (académie de Versailles) ; Michel EVRARD, principal honoraire du collège Louise Michel, à SAINT-JUSTEN CHAUSSÉE (académie d’Amiens) ; Jean-Clovis POUNGUI, principal du collège Petit-Versailles, à LA FLÊCHE (académie de Nantes) ;
Nous nous associons au deuil de leurs familles.
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