C’est en octobre 1924 que mon père fut nommé à la gare de La Roche Vineuse. Il appartenait à la catégorie des employés du chemin de fer. Il avait débuté à Lyon Perrache en 1913. Avant La Roche Vineuse, nous venions de l’Ain. Mon père avait été nommé à Saint Trivier de Courtes en 1919 après trois mois seulement à la gare de Montrevel. Pendant toute sa vie de travail, mon père était ce que l’on appelait un intérimaire. Il remplaçait ceux de son grade en congé ou en maladie. A partir de La Roche Vineuse, ce fut pour les remplacements de chef de gare et ce dans les mêmes conditions. Dans ces déplacements, dans les gares où il n’y avait pas de service de nuit, il couchait dans la salle d’attente sinon il allait à l’hôtel, mais souvent, lorsqu’il pouvait éviter l’hôtel, mon père emportait son lit pliant et faisait l’économie de sa nuit passée en salle d’attente qui s’ajoutait au repas du soir pris à l’hôtel. Ces remplacements ont été exercés sur la ligne de Mâcon à Cluny, dans le Charolais, le Brionnais et le Chalonnais. Au moment de sa nomination à La Roche Vineuse, mon père était venu faire connaissance avec les lieux et nous avait dit : c’est un pays de montagne : une devant la gare, une derrière ! Moi qui n’avais jamais vu de montagnes en dehors des livres, j’en étais bouleversé, j’en rêvais. Voilà qui allait bien changer avec cette Bresse de l’Ain aussi plate qu’un gaufrier. Cette nomination posa un grave problème avec l’école. Car à ce moment-là, passer d’un département à un autre, c’était changer de programme. A l’école, on n’avait pas la même façon d’enseigner et l’ordre variait suivant les lieux. Comme le trimestre était commencé, ma mère vint trouver l’instituteur de Saint Trivier, Monsieur Velon qui conseilla à ma mère d’attendre le trimestre suivant en me laissant à l’école de Saint Trivier pour éviter les égarements avec les matières enseignées dans un ordre différent. Je n’avais donc rejoint mon père, avec ma mère, qu’en janvier 1925.
Je ne voyais rien dans cette nuit qui nous enveloppait, pas même les arbres car il n’y avait pas encore l’électricité qui bien plus tard illumina les rues. Le retour s’effectua sans histoire mais avec la nuit, je n’avais rien vu ni du pays ni des montagnes. Ce ne fut que le lendemain au réveil que je m’étais précipité dans la chambre de mes parents.* La chambre de mes parents, contigüe à la mienne, avait à l’opposé une fenêtre qui ouvrait sur les voies, le pays sur la gauche, en face le haut quartier de l’église puis à l’horizon et à la gauche de l’église, la montagne de la Rochette et plus encore sur la gauche, une forêt de pins qui couvrait toute la hauteur de la montagne. Moi qui n’avais jamais vu de montagne, en face une telle hauteur naturelle, très impressionné, je revins rapidement vers mon lit, troublé à l’extrême devant cette surprenante hauteur. Dans la journée qui suivit, j’avais tellement bassiné ma mère qu’elle décida qu’on irait jusqu’au sommet du Monsard moins éloigné que la Rochette et un peu moins haut, car si la Rochette culmine à 427 mètres, le Monsard lui n’a que 410 mètres. Et nous voila partis en début de l’après-midi avec un brouillard persistant. Ce brouillard ne nous avait pas permis de voir une partie du village de Bussières accolé à son flanc et pas plus du village de Milly au bas du sommet rocailleux du Monsard. Côté Milly, on entendait la voix d’un homme qui activait son cheval, sans doute au labourage mais cela paraissait loin, très bas et nos yeux ne pouvaient rien voir. L’idée me vint, pour juger de la profondeur, de lancer une pierre, mais elle resta muette en tombant dans les buis nombreux en cet endroit. Le mystère resta entier et ne fit qu’augmenter notre peur d’un gouffre où nous avions cru être et qui nous fit fuir ce coin dangereux. Depuis, que de fois avant d’en faire l’ascension, j’ai admiré de loin la Rochette et la longue pente du Monsard qui me subjuguaient. * Deux chambres au 1er étage dans la maison indépendante de la gare où il y avait deux logements de quatre pièces dont l’un était celui d’un collègue de mon père.
J’étais arrivé de nuit un soir d’hiver. C’était un soir où mon père avait oublié le pain pour notre souper. Le travail étant fini, ma main dans la sienne, nous voilà partis le long de La suite du récit autobiographique d’André DANJEAN l’avenue de la gare bordée de chaque côté de tilleuls pour le centre de sera publiée dans le prochain bulletin. La Roche : le Chauchet où était le boulanger. www.larochevineuse.fr
André DANJEAN
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A la Roche Vineuse
La Roche Vineuse Autrefois
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Tribune libre
6ème Rassemblement Altermondialiste Le dimanche 27 septembre 2009 de 10h à 19h - Parc municipal
ATTAC Mâcon organise, pour la 6ème année, un grand rassemblement festif à La Roche Vineuse, autour du thème « Quelle économie pour une société solidaire ? ». Animations, stands enfants, mini-forums et conférence, buvette et restauration bio. Nous attendons plus d’une centaine d’exposants. Si vous êtes dans la même dynamique et que vous souhaitez participer à cette manifestation, vous pouvez contacter : macon@attac.org ou appeler le 06.73.21.32.86.
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