VERS UN SERVICE D’INSPECTION SOCIALE UNIFIE : ASPECTS JURIDIQUES PAR
KRISTOF SALOMEZ* ET JAN PIETER BOGAERT** *professeur de droit social, Vrije Universiteit Brussel et avocat **collaborateur scientifique volontaire, Vrije Universiteit Brussel et magistrat INTRODUCTION
On parle souvent de « l’inspection du travail » ou de « l’inspection sociale » en voulant faire référence à l’un des services d’inspection sociale fédéraux ou régionaux. Pour les justiciables qui reçoivent la visite d’un ou plusieurs services d’inspection sociale, il importe peu de savoir s’il s’agit du service d’inspection « Contrôle des lois sociales » ou « Contrôle du bien-être au travail » du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale (SPF ETCS), ou bien de l’Inspection sociale du Service public fédéral Sécurité sociale – qui a entretemps été supprimée –, ou encore d’un service d’inspection d’un parastatal social (institution publique de sécurité sociale) comme l’Office national de Sécurité sociale (ONSS), l’Office national de l’Emploi (ONEM) ou encore l’Institut national d’Assurances sociales pour Travailleurs indépendants (INASTI). Bien qu’il existe certains chevauchements, chaque service d’inspection sociale a ses propres compétences et sa propre méthode de travail tout en mettant ses propres accents1. Un service est par exemple plus répressif, tandis qu’un autre service se focalise davantage sur l’accompagnement du justiciable en vue de l’aider à se conformer à la législation sociale, laquelle est vaste et compliquée. Ces différences dans la méthode de travail (plutôt répressive comme l’ancienne Inspection sociale ou plutôt administrative comme l’inspection de l’ONSS) peuvent d’ailleurs être considérées comme un avantage et en partie même comme une nécessité juridique vu la Convention n° 81 de l’Organisation internationale du Travail concernant l’inspection du travail dans l’industrie et
(1) Voir à cet égard la contribution de Kim Loyens. 283
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