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LA LÈPRE EST CONTENUE, ET MAINTENANT ?
Il est difficile, dans les pays du nord, de concevoir les dégâts que peuvent causer certaines maladies de peau que nous connaissons généralement mal, ou peu. Ou bien que nous avons oublié, à l’instar de la lèpre.
Pourtant la réalité c'est toujours des chairs nécrosées, des visages ou des membres déformés, mutilés, pour les enfants, les femmes et les hommes atteints par l’une de ces maladies.
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Si la lèpre n'est plus dans une dynamique d'expansion aujourd’hui, c’est bien parce qu’elle a été combattue sans relâche durant de nombreuses années. De ces combats nous avons appris beaucoup, et nous luttons actuellement avec la même intransigeance contre d’autres maladies tropicales telles que l’ulcère de Buruli ou le pian.
« Je suis cultivatrice. J’ai 6 enfants. Jeannette est la plus jeune. Cela a commencé avec un œdème au genou. Je suis allée à l’église et on m’a dit que c’était un envoutement. La personne qui m’a dit cela, nous a emmené chez un guérisseur traditionnel. Il a appliqué des herbes, mais ça n’a pas aidé. Une plaie est apparue. La plaie s’agrandissait, ce qui nous a motivé à aller dans une clinique. Ils ont traité la plaie et donné des médicaments. Mais la plaie persistait et s’aggravait. On est allés ensuite dans un centre de santé publique et là, ils ont diagnostiqué l’Ulcère de Buruli. »

Ama Ayaté. Elle ne connaît pas son âge, Maman de Jeanette Assiaté

Comme l’ulcère de Buruli, ces maladies sont souvent très douloureuses, invalidantes et psychologiquement très difficiles à vivre, car le rejet de la communauté s’ajoute à la souffrance physique.
Pourtant, avec les moyens nécessaires, nous savons comment éviter au maximum la propagation, ainsi que les formes graves allant jusqu’aux amputations.
En effet, la mise en place de campagnes de dépistage nous permet d’identifier de façon simple et rapide les premiers symptômes chez les personnes infectées et d’ainsi fournir les traitements adéquats.
« J’avais entendu parler de l’Ulcère de Buruli, mais je ne savais pas exactement ce que c’était. La douleur des patients et surtout l’odeur, c’est ce qui m’a le plus surpris. Au début, on n’avait que de grandes plaies qui puaient beaucoup. La souffrance des enfants est difficile à voir. Même la souffrance de tous les patients est difficile.
Un cas qui m’a beaucoup marqué, c’était une jeune femme de 29 ans. En arrivant ici, les plaies couvraient ses jambes et bras tout entier. Le soir, quand j’allais dormir, je m’inquiétais qu’elle ne sera plus là au matin. Aujourd’hui, elle peut marcher et a complètement guérie. Elle vient de temps en temps m’apporter des poulets! »
N'zérékoré, Guinée. APROSCO
4.800 personnes sensibilisées
110 cas dépistés et pris en charge
20 cas graves
En Guinée Forestière, la fondation lutte contre l'ulcère de Buruli avec une stratégie avancée de sensibilisation, de dépistage et de traitement de l'Ulcère de Buruli. Lorsque la maladie est trop avancée, le patient est redirigé vers le centre de dépistage et de traitement de l’UB (CDTUB) de N’Zérékoré.


Le programme a notamment financé la construction du centre, mais aussi son équipement et son bon fonctionnement afin d’assurer l’accès aux soins des plus démunis.
Ce projet met surtout l’accent sur la sensibilisation, les soins et la formation des agents de santé des centres périphériques et des relais communautaires, toujours dans l’optique de réduire le nombre de cas de l'UB, et soigner les personnes souffrantes.
Le projet soutenu par la Fondation Follereau et mis en œuvre par Fairmed vous amène au fin fond de la jungle tropicale au cœur de l’Afrique centrale. La République centrafricaine est marquée depuis plus d’une décennie par une guerre civile féroce mettant à genoux le système social et économique du pays. Les populations y souffrent depuis trop longtemps et ce conflit amplifie les multiples crises d'ordre sanitaire et social.

Un peuple en particulier, faisant partie d'une minorité, se trouve aux prises de ce conflit: les Aka.
Ce peuple autochtone, dont les autorités politiques ne reconnaissent pas le statut civique, vit en forêt tropicale loin de tout système socio-politique familier. Ces semi-nomades vivent de la chasse et de la cueillette, en marge de la société et isolés du monde extérieur.
Les Aka dépendent du troc ou louent leurs services en travaillant dans les champs de personnes appartenant à l'ethnie majoritaire, les Bantu. Les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables en raison de l’accès difficile aux soins de santé.
"PERSONNE NE DEVRAIT MOURIR D’UNE MALADIE QUE L’ON PEUT GUÉRIR."
Jacques Christian Minyem Verantwortlicher für Zentralafrika bei Fairmed
C’est une réalité dans beaucoup de communautés africaines, et aussi au sein de la population Aka. Hors, cela n'est pas suffisant et à l'heure où nous écrivons ceci, il est plus qu'urgent pour cette population d'avoir accès aux soins de santé, et pour les enfants de grandir en bonne santé.
Ainsi avec Fairmed, la fondation s’engage à rendre le système de santé accessible aux Aka, surtout aux femmes enceintes et à leurs enfants, aux personnes souffrant d’un handicap ou d’une maladie tropicale négligée, grâce à un système de tickets de santé échangeables contre des soins médicaux.

Mbaiki - Boda, République Centrafricaine FAIRMED
Comment continuer alors que tout s’effondre?
La crise totale qui touche la République centrafricaine a provoqué un effondrement complet des systèmes socio-politiques. De fait, les écoles, les hôpitaux, le personnel de santé manquent cruellement de ressources humaines, techniques et financières pour venir en aide aux populations affectées.
Pour pouvoir continuer à apporter une aide essentielle aux populations centrafricaines, le projet a été renforcé par une aide humanitaire qui a pour unique but de rendre possible l’aide sociale et sanitaire aux Aka.
Ainsi, nous contribuons aux financements des médicaments de base, des soins de première utilité et du personnel de santé sur place pour qu’il puisse continuer à travailler dans les conditions les plus stables possibles et pour que les bénéficiaires du projet puissent continuer à recevoir les soins et l’appui dont ils ont besoin.
Pour qui nous nous engageons ?
Le présent projet vise à améliorer l'état de santé de près de 217 271 personnes, dont 20 000 Aka recensés dans la circonscription sanitaire de M'baïki, située dans la préfecture de Lobaye.
15 402 personnes souffrant d’une maladie tropicale négligée, comme la lèpre, l’ulcère de Buruli ou le pian ont pu accéder à des soins médicaux.
Avec notre partenaire Fairmed, nous sommes prêts à partir jusqu’au bout du monde pour rendre l’impossible possible.