VOILE FACILE
s’équiper • se préparer manŒuvrer • naviguer

L’apprentissage grâce à des marins expérimentés est sans doute le moyen le plus sûr et le plus rapide pour toi d’acquérir de bonnes connaissances – sans doute la meilleure formule avant de te lancer seul.
Ces structures te proposent des stages à la demi-journée, à la journée, avec ou sans hébergement. Les supports utilisés sont des voiliers collectifs d’apprentissage, des dériveurs plus légers ou des catamarans de sport. Les écoles disposent également des croiseurs dont la taille peut être variable. Dans tous les cas, il s’agit de voiliers capables de t’accueillir à bord plusieurs jours.
Ils organisent des croisières avec une destination précise, aussi bien sur les côtes du littoral français que vers des régions plus lointaines. Ces clubs, sur le modèle juridique d’une association, garantissent habituellement les compétences du chef de bord et la qualité nautique du bateau. Il peut s’agir d’un voilier appartenant à la structure ou d’un bateau loué auprès d’un loueur professionnel. La structure s’occupe de la totalité de la mise en place de l’organisation de la croisière, excepté ton déplacement pour te rendre au point de départ.
À RETENIR
Comment se répartissent les frais ?
Généralement, chaque équipier participe à la caisse de bord qui prend en charge les dépenses de l’avitaillement, du carburant et des places de port. Compte entre 30 et 60 euros par jour.
Autour de toi, des amis ou des collègues sont peut-être propriétaires d’un voilier. Sur les panneaux d’affichage dans les capitaineries et les clubs, peut-être y a-t-il encore des annonces qui n’attendent que toi… Mais ces dernières années, Internet a bougé les lignes !
Aujourd’hui, c’est grâce à ton téléphone ou à ton ordinateur que tu vas dénicher un voilier et son skipper. Les sites dédiés aux équipiers ont en effet connu un essor extraordinaire : vogavecmoi.com, mis en ligne en 2010, comptait quarante mille membres en 2017, soixante-dix mille en 2021, et dépasse les cent mille membres aujourd’hui ! Ces chiffres démontrent l’efficacité d’Internet pour ceux qui cherchent à naviguer, bien sûr, mais également pour les propriétaires.
Car de nombreux voiliers restent au port, faute d’équipiers !
Bien sûr, échanger par écrit et/ou se téléphoner avant d’embarquer permet d’éviter quelques mauvaises surprises. Caisse de bord et autres participations aux frais, rythme effréné ou un peu trop… cool – à toi de t’adapter, ou pas !
Si tu as la chance d’avoir un proche qui est propriétaire d’un voilier, il est bien sûr tentant d’en profiter ! Reste que « ton » chef de bord ne dispose pas à coup sûr de la totalité des compétences techniques et pédagogiques pour assurer la formation d’un équipier. De plus, l’apprentissage à la voile peut nécessiter une durée importante. Au final, ce type de navigation est plutôt à considérer comme des heures de pratique qui t’aideront – entre autres – à devenir totalement autonome et capable de partir seul sur l’eau avec un voilier.
Cette démarche peut te paraître incongrue au premier abord, mais en réalité, pour peu que tu optes pour un croiseur habitable, ce choix peut s’avérer particulièrement judicieux. D’abord, rassure-toi, on ne vous confiera pas la barre sur la ligne de départ. Tu commenceras par exécuter des tâches faciles, en suivant les directives de l’équipage. Tu seras surpris de constater que de nombreux skippers, même chevronnés, ne rechignent pas à embarquer des débutants. Ces capitaines aiment en effet partager leur passion. Et puis plus les voiliers sont grands, plus l’équipage est nombreux !
Les livres et les sites Internet consacrés à la voile sont nombreux et faciles à trouver. Certes, ces mines d’informations peuvent te faire gagner du temps dans certaines phases d’apprentissage, mais elles ne remplaceront pas tout ce que peut t’apporter un moniteur de voile sur un voilier. Par ailleurs, apprendre par toi-même risque de créer de mauvaises habitudes dont tu pourrais avoir du mal à te débarrasser par la suite.
Confidentielle jusque dans les années 1990, la location de voiliers représente aujourd’hui une activité particulièrement dynamique. Tu te poses des questions sur ce moyen de naviguer ? C’est normal, et voici les réponses !
En théorie, aucun – en France en tout cas, où l’on n’a pas besoin de passer de permis pour mener un voilier. Les grands loueurs te réclameront tout de même un CV nautique. C’est là que tes stages de voile, permis moteur, croisières et autres embarquements te seront bien utiles !
Les prix sont très variables suivant la taille du voilier, la destination choisie et la saison. Pour une semaine, compte en gros 1 000 et 1 500 euros la cabine pour deux personnes.
Si ton expérience de la navigation est déjà solide, c’est le moment de te lancer comme chef de bord ! Sinon, un membre de ton équipage plus expérimenté peut t’être utile ; délègue-lui alors le rôle de chef de bord. Si c’est l’ensemble de ton équipage qui découvre la voile, fais plutôt appel à un skipper pro ; la plupart des loueurs proposent cette prestation. Compte un tarif cabine en supplément.
En couple, en famille, entre amis… les possibilités sont infinies ! Mais le secret d’une croisière réussie, c’est une vraie, sincère entente du groupe. Si le rôle ne t’incombe pas, respecte le chef de bord : à lui de faire en sorte que son équipage passe un bon moment, sans pressions ni stress inutiles.
Auparavant, choisir un voilier revenait à se fixer une taille – en gros, accueillir dans de bonnes conditions l’équipage. C’est toujours vrai, à ceci près que le gabarit moyen des voiliers a considérablement augmenté. Chez les grands loueurs, l’offre démarre à 31 pieds. Dans ces petites unités, quatre personnes peuvent prendre place. Pour six personnes, compte 40 pieds (12 mètres). Grâce aux grands progrès réalisés par les constructeurs en matière d’accastillage et d’équilibre du plan de voilure, tu constateras que gérer un voilier jusqu’à 45 pieds n’est pas exigeant physiquement.
Louer, c’est la possibilité pour toi de naviguer un peu où tu veux… Près de chez toi pour découvrir « ton » plan d’eau, ou sous les tropiques en plein hiver ! (Certes, la facture est plus salée avec les billets d’avion…) Privilégie pour commencer les plans d’eau pas trop ventés et abrités de la houle. À RETENIR
Difficile de ne pas être tenté par le trublion moderne de la croisière : le catamaran est en effet plébiscité par tous ceux qui l’ont essayé. Les gros avantages de la formule, c’est une navigation à plat, des manœuvres au port faciles grâce aux deux moteurs, une circulation de plain-pied entre le cockpit et la nacelle, et une intimité optimum avec des cabines réparties aux extrémités des coques.
Tu souhaites t’offrir un voilier alors que tu ne sais pas encore naviguer ? Pourquoi pas ? Aujourd’hui, de très nombreux acheteurs d’unités parfois largement supérieures à 12 mètres n’ont jamais passé plus d’une journée à bord d’un voilier. Bref, maintenant, tu as le droit de découvrir la voile en mode décomplexé et c’est tant mieux ! Sache que le marché de l’occasion est bien plus important que le neuf (quatre voiliers d’occasion vendus pour un neuf) et retiens que l’espérance de vie d’un voilier est de quarante ans !
Tu vas vite constater que la fourchette de prix est très large… Sur des sites comme leboncoin.fr et sur certaines pages Facebook, des voiliers sont littéralement donnés, alors que le plus grand voilier neuf présenté à un salon nautique vaut plusieurs millions d’euros !
Selon tes moyens, il y a donc toujours une possibilité de t’offrir un voilier. Pas forcément celui de tes rêves, mais un support capable de t’emmener sur l’eau.
À l’instar du marché automobile, l’offre est infinie ou presque ! Retiens qu’il existe grosso modo trois familles de voiliers. On commence par les monocoques, qui restent très majoritaires. Certes, ils gîtent, mais ils sont souvent plus agréables à barrer et les places de port ne sont pas trop coûteuses. Tu peux t’intéresser aux catamarans, car vivre toujours à plat, c’est le grand luxe, donc pour les séjours longue durée, les voiliers à deux coques sont très séduisants. Les trimarans, enfin, sont bien plus rares – les petites unités sont dotées le plus souvent de bras repliables pour faciliter le transport.
Si tu souhaites disposer d’un petit croiseur habitable, tu t’intéresseras aux unités de 5,50 mètres. Ces microvoiliers sont d’excellents supports pour débuter : légers et peu onéreux, ils sont aussi faciles à manœuvrer que ludiques. À partir de 6 mètres, tu peux envisager une petite croisière à deux ou trois –c’est-à-dire de passer quelques nuits à bord – dans un relatif confort. Pour des traversées plus longues, privilégie une unité de 8,50 mètres ou plus.
Le poids d’un bateau est grosso modo proportionnel à son volume, lequel progresse au cube (alors que les surfaces – comme celles des voiles – augmentent au carré). Un petit voilier de 5,50 mètres pèse 600 kg alors qu’une unité de 6,50 mètres affichera le double au peson !
Un voilier, pour être transportable sur remorque, doit respecter le gabarit routier – 2,55 mètres – pour rouler sans convoi exceptionnel. Si le poids du bateau et de la remorque est inférieur à 750 kg, pas besoin de permis E. Avant de rouler, vérifie que ton véhicule tracteur est assez puissant (tant sur le plan pratique que légal) pour entraîner ton attelage.
Quel matériau me conviendrait le mieux ?
RETENIR
La plupart des voiliers sont construits en polyester. Ce matériau particulièrement résistant ne te réclamera pratiquement aucun entretien. Les unités dédiées à la régate, plus légères, adoptent souvent un sandwich mousse et des tissus en carbone. L’aluminium, en formes ou à bouchains, est bien adapté aux périples lointains. Attention à l’électrolyse. L’acier, quant à lui, est passé de mode, tandis que le bois conserve ses aficionados, car enduit d’époxy, ce matériau devient presque insensible au vieillissement.
Vous aspirez à vous lancer dans l’apprentissage de la voile ? Voici un ouvrage fait pour vous. Son intention : vous montrer que l’expérience prime sur la théorie et qu’il vaut mieux « s’y mettre » pour apprendre, et non l’inverse. La pratique de la voile est en effet souvent considérée comme difficile, voire inaccessible – quand elle n’est pas réservée à une élite.
Ce guide use donc d’une pédagogie moderne, dédramatisée et décomplexée, bien éloignée des enseignements traditionnels, par le biais de jeux de questions traités de manière simple. Son contenu vous situe d’entrée de jeu, au sens littéral du terme, à bord d’un voilier, de manière à présenter la voile comme une activité sportive séduisante et réellement ouverte à tous. Vous êtes en situation : l’élève face à son coach, prêt à larguer les amarres.
Emmanuel Van Deth, journaliste spécialisé dans le nautisme depuis plus de 20 ans, est rédacteur en chef de Multicoques Magazine. Depuis l’enfance où il a tiré ses premiers bords en Optimist (il en a toujours un !), il n’a cessé de naviguer en croisière comme en régate.
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