CINQUIÈME PARTIE
L’onciale classique
L’onciale était l’écriture la plus utilisée
dans l’Empire romain à partir du ive siècle et elle a été largement utilisée jusqu’au ixe siècle, puis devint la majuscule de l'écriture caroline et inspira les formes de la lettre tourneure et des majuscules gothiques.
On la retrouve avec beaucoup de variations au fil des siècles, dans de nombreux écrits religieux et textes juridiques. Tout comme l’architecture de l’époque romane, elle est à l’image de son temps : formes sobres et rondes, courbes douces ; ce qui la rend assez facile à exécuter. C’est pourquoi je fais généralement commencer les débutants par cette écriture : avec un peu de travail, elle permet d’obtenir de belles réalisations même si l’on ne souhaite pas leur donner une ambiance « codex du vie siècle, encens et chants grégoriens »… car elle peut aussi être tout à fait contemporaine, comme vous le verrez p. 50.
J’aime beaucoup cette écriture : c’est la première que j’ai découverte et ce fut un véritable « coup de foudre », elle m'inspira ma vocation pour la calligraphie. D’un point de vue plus graphique, elle est également le bon choix pour « remplir » une forme avec de l’écriture, car sa forme capitale, ne dépassant quasiment pas au-dessus et en dessous de la ligne, permet d’obtenir un rythme bien dense et des lignes peu espacées. Enfin, elle est le choix qui tranquillise, pour un débutant qui voudrait faire quelque chose avec une capitale, pour sa force graphique, sans les sueurs froides que lui donneraient les empattements de la capitale romaine. L’onciale est belle, douce et elle décomplexe… elle sera bientôt votre meilleure amie !
L’anglaise contemporaine
Si on la trace avec des gestes amples et rapides, l’anglaise devient une gestuelle contemporaine extrêmement dynamique. C’est mon écriture de prédilection : expressive et très moderne, elle garde toute l’élégance de l’anglaise classique.
Oui, mais… comment passer des gestes lents de l’anglaise à une trace rapide sans perdre les formes ? Comment garder une pente régulière ? Comment réussir à effectuer des gestes rapides avec cette plume si pointue qui risque d’accrocher au papier ?
La vitesse du geste va modifier la forme des lettres et la pente, c’est là tout l’intérêt : des lettres et une pente variées rendront l’écriture plus vivante. Vous garderez au début le ductus de l’anglaise classique, puis vous pourrez vous en affranchir. Quant à la plume qui accroche, cela peut être effrayant, mais si vous avez un papier bien lisse pour débuter et prendre confiance en votre geste, tout ira bien.
Mon conseil
•Votre main doit être légère, touchant la feuille sans s’appesantir (l’avantbras est en suspension) et bouge librement en caressant le papier ; soyez attentif à cette sensation. Cette partie de la main en contact avec la feuille est plus importante que votre plume. C’est de là que jaillit le trait.
• Chaque trait doit être tracé avec vivacité mais sans précipitation.
• Entre chaque trait, faites une pause pour réfléchir au trait suivant. Ne partez pas tant que vous ne savez pas où il s’arrêtera, quitte à le faire dans le vide avant de démarrer.
• Le rythme est primordial. Entraînez-vous avec les petits exercices proposés ci-après et revenez toujours à eux lorsque vous vous sentez perdu.
Les couleurs analogues
Les couleurs analogues sont trois couleurs côte à côte sur un cercle chromatique en douze parties. Choisissez n’importe quelle couleur dans le cercle chromatique et prenez ses deux couleurs voisines. Vous aurez toujours une douce harmonie. C’est assez proche du camaïeu, mais un peu plus dynamique, légèrement contrasté, assez frais.
Les harmonies complémentaires
Choisissez deux couleurs opposées dans le cercle chromatique et éventuellement leurs nuances plus claires. Cette opposition, qui crée un contraste maximum, sera toujours harmonieuse. C’est très contrasté, vivant, plein de peps. Vous pouvez calmer cette harmonie en mélangeant vos couleurs avec le camaïeu.
