FRÉDÉRIC DESFRENNE @unecabaneparjour

FRÉDÉRIC DESFRENNE @unecabaneparjour
« J’ai senti mes poumons gonfler sous l’effet du paysage : air, montagnes, arbres, gens. J’ai pensé : c’est ce que c’est d’être heureux. »
— SYLVIA PLATH
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Vous avez réservé votre nuitée ? Parfait. Il ne vous reste plus qu’à préparer votre barda.
Avant de remplir votre sac à dos, plusieurs critères sont à prendre en charge :
> L’altitude, la saison, les conditions météo (n’hésitez pas à renoncer, une randonnée sous la pluie peut rapidement tourner au désastre).
> L’équipement et les prestations du refuge (si vous partez pendant une période où le refuge est non gardé, il est impératif de vous
+ Sac à dos
+ Oreiller gonflable
+ Réchaud
+ Popote, gobelets, boîtes hermétiques, couverts
+ Contenants à eau (gourde, bouteilles en plastique)
+ Trousse premiers soins
+ Lampe frontale
+ Lunettes de soleil
+ Casquette ou chapeau
+ Sifflet
+ Allumette et briquet
+ Sac poubelle (pour vos déchets et éventuellement ceux des autres…)
+ Bâtons de marche qui limitent le risque d’entorse, les chocs musculaires et aident à la stabilité et au franchissement. Les modèles pliables ou télescopiques peuvent être rangés et déployés facilement
renseigner sur l’équipement et particulièrement le chauffage, car il est courant que les dortoirs mis à disposition ne disposent pas de poêle).
> La distance à effectuer.
> La durée de votre séjour (s’agit-il d’une seule nuitée, de deux ?).
> La composition de votre groupe si vous partez à plusieurs (il est impératif de prendre connaissance du niveau de chacun).
+ Couteau multifonctions, ce sera votre trousse à outils et votre tire-bouchon !
+ Bouchons antibruit (ils vous sauveront d’une nuit ponctuée de ronflements)
+ Mouchoirs et papier toilette
+ Une petite trousse de bricolage : ficelle, lacets de rechange
+ Dans le sac, un change complet : sous-vêtements, chaussettes, tee-shirt ou chemise, polaire ou doudoune
+ Sur soi : tee-shirt, polaire, veste imperméable, pantalon ou short, chaussures de randonnée
+ en option : hamac, gnole à consommer avec modération, livre, jumelles…
+ en hiver : rajouter un thermos, un collant chaud, des gants, un bonnet et des vêtements adaptés
Pour une randonnée itinérante sur plusieurs jours, prévoyez assez de vêtements de rechange en complément du matériel pour une nuitée.
> Votre ressenti au froid (et celui des autres, si vous n’êtes pas seul !) sachant que la fatigue peut augmenter celui-ci. Désormais, les refuges proposent presque systématiquement des couettes ou des couvertures. Cela dispense de trimballer son sac de couchage, mais il faudra, en revanche, se munir d’un sac à viande.
Pour une nuitée en refuge, un sac de 35 à 45 litres par personne devrait suffire (certains sacs possèdent une rehausse qui permet de leur ajouter quelques litres : ex. 30 + 10).
S’agissant d’une sortie en famille, il est conseillé de choisir un sac plus volumineux, car il faudra plus de matériel.
Au-delà de l’observation de la faune et de la flore, une paire de jumelles peut vous être utile pour vous orienter, repérer au loin un balisage, établir un plan B en cas de difficulté. Comment choisir votre modèle ?
- Le poids : 500 grammes ou moins pour ne pas alourdir votre sac et être un facteur d’inconfort pendant l’observation.
- Le grossissement : 8 × 32 ou 10 × 40 par exemple. Le premier chiffre correspond au grossissement : ainsi, une paire de jumelles 8× vous permettra d’observer un chamois éloigné de 400 mètres avec une vision à 50 mètres à l’œil nu. Le second chiffre indique le diamètre de sortie et donc la luminosité.
- Pour partir en refuge, l’idéal est un modèle polyvalent (8 × 32 ou 8 × 28), idéalement léger et solide. Pour des observations plus pointues (ornithologie), il est préférable d’opter pour un grossissement de 10× à 12×.
En cas de randonnée sur plusieurs jours, il vaut mieux opter pour des sacs de 50 à 80 litres qui pourront contenir le barda nécessaire à votre autonomie, mais veillez à ne pas trop charger votre sac à dos. Ne dépassez jamais les 20 % de votre poids (10 % pour les enfants).
Vous avez sélectionné votre matériel pour vous « réfugier », il ne vous reste plus qu’à remplir votre sac à dos de façon optimisée.
- Le fond de sac : sac de couchage, affaires légères et s’il y a un accès direct, polaire ou coupe-vent utiles à la journée.
- Le long du dos : les éléments les plus lourds et denses : réchaud et cartouches de gaz, popotes, boîtes, nourriture, poche à eau.
- La partie frontale : les vêtements qui peuvent faire office de calage pour des éléments plus lourds.
- Partie haute et poches latérales : les petits objets, carte, lunettes, jumelles, crème solaire, barres énergétiques, appareil photo.
- Dans la poche supérieure : clefs et papiers.
- Sangles extérieures : bâtons.
Accrocher certains objets au sac, dans un souci de gain de place, n’est pas toujours une bonne idée. La sensation de ballottage est désagréable et votre chargement extérieur sera soumis aux intempéries. Si vous partez à plusieurs, un de vos partenaires de rando aura bien une petite place pour vous ?
Veillez à bien régler votre sac pour vous éviter douleurs et sensation de déséquilibre. Le poids doit être réparti entre le bassin, le bas de votre dos et vos épaules.
Vous voilà préparé, le mieux possible je l’espère, pour votre séjour en refuge. Ce guide n’a qu’un seul objectif : vous faire vivre des aventures inoubliables dans ces hauts lieux d’altitude que sont les refuges.
Qui sait, nous nous croiserons peut-être au détour d’un sentier ou sur le seuil d’un refuge ? Et si c’est cet ouvrage qui vous aura mené jusque-là, j’avoue que j’en retirerai une certaine fierté.
Il y a des refuges qui, par leur situation, leurs équipements, leurs charmes, leur originalité, leur histoire, sont de véritables bijoux et incarnent parfaitement l’esprit refuge. Très fréquentés, car souvent connus et reconnus, il est indispensable de s’organiser pour ne pas arriver trop tard.
Un secret ou presque ! Ce petit refuge niché au pied d’un rocher, haut lieu convivial et authentique, vous offrira un coucher de soleil inoubliable.
ALTITUDE
2 403 m, Lon : 6.7329, Lat : 45.4165
CARTE
IGN 3534OT – Les Trois Vallées/ Modane/Parc national de la Vanoise
ACCÈS
Depuis Plan-Fournier
DISTANCE
3,5 km, D+ 720 m, +/– 2 h 15
GARDIENNAGE
Période de gardiennage de mi-juin à mi-septembre : 36 couchages
Hors gardiennage : 12 couchages (1 dortoir)
SITE OFFICIEL
refugedugrandbec.ffcam.fr
IDÉES DE RANDOS
Col de Leschaux – Pralognan –refuge du Plan des Gouilles par le col de la Marianne (sentier aérien) –Tour de la Grande Casse.
Ce (petite) refuge est niché au pied de la pointe de la Vuzelle, sur les hauteurs de Pralognan. Il bénéficie d’une vue imprenable sur la face sud du Grand Bec, la pointe du Vallonet et la vallée de Chavière. Accessible à tous, ce refuge chaleureux vous fera vivre des moments de convivialités, au sein d’un cadre exceptionnel au cœur de la Vanoise. Au départ du refuge, de nombreux sentiers vous permettront d’arpenter les paysages alentour.
> Distance : 58 km
> Dénivelé : D+/– 3 290 m
> Temps estimé : 5 jours
Jour 1 : Laisonnay-d’en-Bas > Refuge du col du Palet
Jour 2 : Refuge du col du Palet > Refuge de la Leisse
Jour 3 : Refuge de la Leisse > Refuge des Barmettes
Jour 4 : Refuge des Barmettes > Refuge du Grand Bec
Jour 5 : Refuge du Grand Bec > Laisonnay-d’en-Bas
Conçue par le Parc national de la Vanoise, cette boucle vous fera passer 4 nuits en refuge et vous offrira une magnifique immersion dans la Vanoise en réalisant le tour de la Grande Casse, le plus haut sommet de Savoie. En passant, marmottes, bouquetins, prairies d’alpage, chemins bucoliques, lacs d’altitudes et crêtes escarpées. Au début de l’été, vous croiserez chardons bleus et sabots de Vénus. La traversée du lac des Vaches sera sans doute le temps le plus fort de l’itinéraire (indice : vous marcherez sur l’eau ou presque). plus d’infos : www.savoie-mont-blanc. com/randonnees-et-balades/ tour-de-la-grande-casse-randopedestre-5-jours-815280/
COMMENT ÊTES-VOUS DEVENUE GARDIENNE ?
J’ai passé la formation Diplôme d’Université Gardien de Refuge en 2016. J’ai répondu en 2017 à l’appel d’offres pour le refuge du Plan des Gouilles que j’ai eu la chance de garder un an et en 2018, j’ai postulé pour le Grand Bec que je garde depuis.
QUELLES SONT, SELON VOUS, LES ÉVOLUTIONS DU MÉTIER DEPUIS QUELQUES ANNÉES ?
Un gros changement de la clientèle qui est moins montagnarde, plus néophyte, moins avertie et plus exigeante. Mais aussi des défis climatiques qui sont de plus en plus présents. Une grande qualité qui nous est demandée dans notre métier est notre capacité d’adaptation. Cela nous permet de répondre au mieux à ces évolutions.
DES ANECDOTES À PARTAGER ?
Il y en a plein et de but en blanc, c’est difficile. La richesse de ce métier est aussi due à notre clientèle hétéroclite. Pouvoir côtoyer des gens de milieux différents de nous et leur proposer autre chose que leur quotidien est vraiment quelque chose d’enrichissant.
LÀ-HAUT, C’EST COMMENT ?
C’est génial, magnifique, incroyable, stimulant, enrichissant. Et c’est aussi parfois difficile, fatigant, éreintant, voire usant. Pour moi, tout est plus intense là-haut, une petite joie devient un grand bonheur, mais un petit couac devient aussi une grosse galère. Je suis heureuse de pouvoir être là-haut chaque été, j’ai de la chance et j’en ai conscience.
Des lacs en chapelets, des menus locaux, des randonnées familiales tout autour, tout est parfait
ALTITUDE
2 430 m, Lon : 6.17541, Lat : 45.20377
CARTE
IGN 3335ET – Le Bourg d’Oisans/ L’Alpe d’Huez/Grandes Rousses/ Sept Laux
ACCÈS
Depuis le parking au col de la Croix de Fer
DISTANCE
4,2 km, D+ 420 m, +/– 2 h
GARDIENNAGE
Période de gardiennage de fin février à fin avril puis de début juin à fin septembre : 70 couchages (8 dortoirs)
Hors gardiennage : 14 couchages (2 dortoirs)
SITE OFFICIEL
refugedeletendard.ffcam.fr
IDÉES DE RANDOS
GR® du Pays Arvan-Villards – liaison vers La Grave par le col des Quirlies
Situé à proximité de lacs en chapelet, le refuge de l’Étendard est posé en contrebas du barrage du lac Bramant. Ce refuge centenaire, plutôt facile d’accès, bénéficie d’une restauration de qualité. Une belle occasion de passer une nuit en refuge et de profiter de la myriade de lacs le lendemain. Les plus audacieux pourront atteindre le pied du glacier de Saint-Sorlin.
LAC ET GLACIER DE SAINT-SORLIN
> Distance : 13 km
> Dénivelé : D+/– 750 m
> Temps estimé : 2 jours
Jour 1 : Col de la Croix de Fer > Refuge de l’Étendard.
Jour 2 : Refuge de l’Étendard > Col de la Croix de Fer.
Au départ du mythique col de la Croix de Fer, une randonnée itinérante pour profiter des berges du lac Bramant après une nuit au refuge. Rejoignez ensuite le lac Blanc jusqu’au pied du glacier de Saint-Sorlin. plus d’infos : www.savoie-mont-blanc.com/ randonnees-et-balades/refugede-letendard-rando-pedestre2-jours-au-pied-des-lacs-etglacier-de-st-sorlin-6420275/
Nichés au bord d’un lac, posés sur un alpage ou au fond d’un vallon, perchés sur une crête, les refuges gardés offrent le repos et la beauté de la moyenne et haute montagne à ceux qui ont marché jusque-là. On « monte » en refuge et on en descend, après avoir partagé des instants inoubliables là-haut. À leurs tables, dans leurs dortoirs, l’aventure se partage autour d’un repas savoureux confectionné par le gardien qui veille à l’accueil, la convivialité et la sécurité.
Ce guide vous propose de préparer votre échappée et d’explorer 20 pépites de refuges choisies au cœur des massifs français pour leur environnement, leur authenticité, leur charme et leur équipement. Et comme l’envie de rejoindre les sentiers ne vous quittera plus, une sélection d’une cinquantaine de refuges vous invitera à continuer d’être en chemin pour une nuitée, une étape d’itinérance ou une randonnée.
Frédéric Desfrenne est un amoureux de la marche qui ne résiste pas à l’appel de la nature. Il trouve volontiers refuge dans une cabane pour se reconnecter à l’essentiel. Il a créé le compte @unecabaneparjour qui fédère une large communauté de cabaneurs passionnés.
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MDS : VA09197