À BORD DU TITANIC
Sabine Boccador
Embarquement à Cherbourg
Paul a 9 ans. En ce 10 avril 1912, il embarque à Cherbourg à bord du Titanic, à l’occasion de sa toute première traversée ! Son oncle Henry et sa tante Gladys l’accompagnent à New York où il va retrouver ses parents qui s’y sont installés. Son père a ouvert récemment une grande bijouterie sur la 5e Avenue, la plus chic de la ville.
L’eau étant peu profonde dans le port de Cherbourg, un ferry les emmène jusqu’au Titanic, qui a jeté l’ancre un peu plus loin. Paul n’en croit pas ses yeux ! Ce paquebot noir et blanc tout neuf, dont on entrevoit la coque rouge, est le plus grand jamais construit. D’après oncle Henry, ce géant des mers mesure 269 m de long, soit trois terrains de football mis bout à bout ! Sa largeur de 28 m correspond à peu près à la longueur d’une piscine municipale. L’ensemble de ses dix ponts est aussi haut qu’un immeuble de onze étages ! Quatre immenses cheminées jaunes le surplombent. Paul est impatient de découvrir l’intérieur du navire. Dans six jours, ils seront à New York.
Une suite royale !
Sur le paquebot, Violet Constance Jessop, une hôtesse, les guide vers leur suite de 1re classe. Richement décorée, elle est située dans les niveaux supérieurs, au centre du navire, si bien que l’on sent à peine les vibrations des machines et les effets du tangage. Paul n’aura pas le mal de mer ! Violet leur fait visiter la chambre, le petit salon et la salle à manger d’un luxe inouï qui composent la suite. Elle montre à tante Gladys la salle de bains et les toilettes, puis défait les bagages et range les vêtements dans le dressing.
Le téléphone sert à joindre les membres de l’équipage en cas de besoin. Il y a aussi le chauffage et la ventilation !
Violet raconte qu’elle a servi à bord de l’Olympic, le jumeau du Titanic, achevé trois mois avant lui. Elle vante les qualités de Thomas Andrews, l’architecte du Titanic, qui fait la traversée avec eux. Ce monsieur formidable a tout conçu dans les moindres détails pour le plus grand confort des passagers et se montre très attentif aux besoins du personnel de bord.
Sur le pont-promenade
Le 11 avril au matin, le Titanic arrive à Queenstown, en Irlande. Vers 14 h, il met le cap sur New York, avec 2 200 personnes à bord. Paul passe l’après-midi sur le pont-promenade. Situé à 15 m au-dessus du niveau de l’eau, il offre une vue éblouissante sur la mer ! Il s’étend sur une longueur de 150 m, soit six courts de tennis mis bout à bout ! Paul a oublié ses patins à roulettes ; quel dommage ! Tante Gladys et oncle Henry se reposent dans des transats pendant que leur neveu fait une partie de quilles avec d’autres enfants. Les lles, elles, jouent à la marelle ou à la toupie.
L’oncle et la tante de Paul discutent avec leurs voisins, Isidor Straus, un monsieur très gentil, et son épouse Ida. Celle-ci raconte qu’un chauffeur, c’est-à-dire un ouvrier de la salle des chaudières, a escaladé un peu plus tôt la quatrième et fausse cheminée du paquebot pour faire une blague aux passagers. Il était couvert de suie noire. Tout le monde a eu très peur !
