Sauvons la biodiversité ! Les 10 actions pour (ré)agir !

Page 1


SAUVONS BIODIVERSITÉ ! LA

Les 10 actions pour (ré)agir !

Hélène Soubelet & Jean-François Silvain

Préface de Jean-Louis Étienne

© 2019, Rustica Éditions, Paris

Dépôt légal : avril 2019

ISBN : 978-2-8153-1410-7

N° d’éditeur : RU0106 (R19058)

www.rustica.fr

LA BIODIVERSITÉ

DÉCLIN EN

« Changement climatique », « gaz à effet de serre », « CO2 », « réduction des émissions », trente ans auparavant, ces termes n’étaient connus de personne. Aujourd’hui, nous tremblons devant le chiffre de 2 degrés Celsius… Mais prenons-nous vraiment la mesure du déclin de la biodiversité ? De la perte des insectes pollinisateurs, de l’épuisement des stocks de poissons marins, des 500 000 à 1 million de renards tués chaque année en France ou encore des grands singes qui bientôt seront plus nombreux dans des zoos que dans les forêts ? Pourquoi ce mélange de compassion ponctuelle et d’inaction quotidienne ?

Un rôle majeur pour notre (sur)vie

Pourtant, la biodiversité, c’est ce qui nous fait vivre, nous abrite, nous habille, nous nourrit et nous protège. C’est elle qui fournit notre oxygène, via les plantes et les micro-organismes chlorophylliens. Un autre service que l’homme en retire est l’atténuation des pollutions environnementales : les arbres absorbent les particules fines de l’air ; les micro-organismes, champignons, plantes, bactéries et animaux du sol filtrent l’eau et la débarrassent de ses polluants ; certaines plantes fixent les métaux toxiques. Bien sûr, nous avons développé des procédés de filtration et d’épuration, mais ils ne sont que complémentaires de processus naturels perfectionnés depuis des millénaires.

Pour la régulation du climat

La biodiversité agit aussi au niveau du climat qu’elle régule et tempère. Les organismes chlorophylliens consomment le CO2 émis par les activités humaines pour produire de la matière organique. Les sols et la végétation absorbent l’eau et, lors des crues torrentielles, évitent qu’elle n’emporte tout sur son passage. Les arbres des forêts humides puisent l’eau dans les nappes et la rejettent dans l’atmosphère, ce qui provoque la pluie. Si les forêts disparaissent, l’eau restera stockée dans le sous-sol et la sécheresse s’installera.

Pour notre alimentation

Si l’homme, en tant qu’espèce, peut survivre avec un climat déréglé, résister aux typhons, aux tsunamis et aux séismes, il ne pourra pas vivre sans manger. Or que mange l’homme ? La biodiversité. Il l’utilise pour couvrir ses besoins en énergie, en micronutriments et vitamines. Il fait son pain, sa choucroute, ses yaourts, sa bière grâce aux plantes, aux animaux, mais aussi à des bactéries et des levures. Toute cette diversité est intégrée dans un système plus complexe et imbriqué qu’on appelle la chaîne alimentaire.

Pour le recyclage et la chaîne du vivant

Enfin, en bout de chaîne, d’autres organismes dégradent la matière organique morte pour la décomposer en éléments simples comme le carbone, l’azote ou le phosphore qui sont réutilisés dans la chaîne du vivant. Que se passerait-il si les feuilles mortes à l’automne et les cadavres d’animaux n’étaient pas dégradés ? Ils s’accumuleraient jusqu’à ce que tout soit

mort autour d’eux. Ce cycle d’interactions a été optimisé depuis l’apparition de la vie sur terre, il y a 3 milliards d’années ; la biodiversité recycle en permanence ses propres éléments.

Les

impacts de l’homme sur la biodiversité

L’homme a besoin de la biodiversité et, dans le même temps il l’utilise sans mesure, la modifie et l’érode. Au début, cela n’a pas eu de conséquence majeure. Puis l’homme a conquis l’ensemble des terres disponibles et, dans cette expansion, a fait disparaître de nombreuses espèces. Enfin, dans la période la plus récente, l’Anthropocène (l’ère de l’Humain), son impact sur la biodiversité s’est brutalement accru. Cela est lié à la fois à l’extraordinaire croissance de la population humaine (aujourd’hui 7 milliards, dans un avenir proche, 11 milliards), à la disponibilité d’outils de plus en plus puissants et sophistiqués, mais aussi à des technologies engendrant des modifications environnementales majeures et durables (insecticides et herbicides par exemple). Des espèces, aux populations considérées comme innombrables, ont disparu en quelques dizaines d’années comme le bison d’Amérique. Plus proche de nous, en Allemagne, plus de 80 % des insectes volants ont disparu ces 30 dernières années.

Quel devenir pour l’homme s’il continue à détruire son environnement ?

Les chercheurs qui modélisent le devenir de la population humaine sont formels, si nous continuons à détruire notre environnement, notre avenir probable sera le déclin : soit parce

que nous aurons tellement détruit les sols que plus rien n’y poussera, soit parce que la pollution ne pourra plus être traitée et que nous en mourrons. Heureusement, me direz-vous, ceci est un scénario à horizon 2250. Ouf ! Nous serons tous morts à cette date-là. Alors autant continuer à tout détruire ?

Donnons-nous le temps de réfléchir un peu plus. Il y a sept générations qui séparent un enfant qui naîtra en 2020 de celui ou celle qui mourra en 2250. En réalité, probablement, celui-ci ne naîtra jamais, car un déclin est rarement brutal, mais progressif. Et les causes du déclin auront été à l’origine de drames majeurs : famines, décès dus aux événements climatiques, aux pollutions ou à l’augmentation des températures… Dans une situation telle que celle-ci, la population humaine diminuera aussi à cause des conflits générés par la disparition de ressources et la dégradation de l’environnement.

Agissons pour protéger la biodiversité !

Alors, puisque la biodiversité est le fondement de notre survie, pourquoi est-ce que sa protection n’intéresse personne ? Sans doute parce que, pour l’instant, le système résiste. Nous perdons quelques espèces animales, végétales ou fongiques, mais rien, apparemment, de catastrophique.

Avons-nous le temps d’éviter que le système ne bascule ? En réalité, la seule question pertinente à l’échelle de chacun d’entre nous, c’est « avons-nous le choix » ? Il nous semble que la réponse éthique est non. D’autant que nous avons des solutions ; il manque juste une volonté forte pour les mettre en œuvre, à tous les niveaux : hommes politiques, acteurs économiques et citoyens.

RECONNECTEZÀ LA NATURE VOUS 1

mes actions

 Observer la biodiversité

 Se promener, vivre avec les saisons

 Regarder, sentir, écouter

Les Français ont un rapport distant à la nature, en partie culturel et en partie dû à l’urbanisation croissante de nos sociétés. Il est urgent de nous reconnecter à la biodiversité.

Observez la biodiversité autour

de vous

Pour agir en faveur de la biodiversité, suffirait-il de revenir vers la nature ? Sans doute la question est-elle complexe ; cependant, conserver ou retrouver un lien avec la biodiversité est essentiel et le faire demande si peu d’efforts qu’il est dommage de s’en priver. Cette biodiversité n’existe pas seulement dans les espaces protégés, elle est partout, à votre porte, au coin des rues, sur vos balcons, dans les jardins et les parcs... Nos vies modernes génèrent des pathologies et du stress qu’une plus grande connexion à la nature peut corriger. Plusieurs études récentes ont ainsi démontré les liens entre la biodiversité et notre santé physique et mentale. Ce qui est certain, et chacun peut le ressentir, c’est que prendre le temps de se promener ou observer la nature procure du bien-être.

Prenez le temps de vous promener et vivez avec les saisons

En forêt, dans la campagne, sur le littoral ou en montagne, nos paysages, même les plus ordinaires, regorgent de trésors visuels, auditifs et olfactifs que vous pouvez prendre plaisir à découvrir ou redécouvrir. Faire l’effort de « penser biodiversité » permet de voir les plantes dans les fossés, les buses variables

sur les poteaux, les hérons cendrés hiératiques au bord des étangs, la multitude d’arbres différents, un renard ou un lapin. Observez jour après jour l’évolution des jardinières, des jardins, des paysages. Ils changent et ces rythmes sont importants pour notre horloge biologique. Prendre conscience du temps qui passe et en découvrir la beauté est un élément du bien-être.

Regarder, c’est d’abord se donner le temps d’observer. Sortir de la simple inclusion des espèces communes dans son champ visuel habituel pour poser un regard sur d’autres espèces. À l’occasion, aussi souvent que possible, regardez autour de vous, arrêtez-vous devant une fleur, un arbre, contemplez les paysages. Asseyez-vous devant un massif de lavande et observez la ronde discrète des pollinisateurs, la course des insectes sur les feuilles. Imprégnez-vous des couleurs innombrables qui existent grâce à la biodiversité. Ces tableaux vivants sont reposants et aident à faire le vide en nous, afin d’affronter avec plus de sérénité nos vies trépidantes.

L’odeur du foin coupé, celle des rosiers, des algues séchées, des fruits mûrs. Toutes ces sensations font partie de notre vie, mais nous n’en avons pas toujours conscience. Avez-vous essayé de percevoir, près des mares ou des étangs, l’odeur de l’eau ? Dans notre monde moderne, cela peut paraître inutile, mais pendant longtemps cela a été vital à l’humanité. Respirez la nature !

ENGAGEONS-NOUS MAINTENANT !

• Perte des insectes pollinisateurs.

• Épuisement des stocks de poissons marins.

• 500 000 à 1 million de renards tués chaque année en France.

• Les grands singes seront bientôt plus nombreux dans des zoos que dans les forêts…

Pourquoi ce mélange de compassion ponctuelle et d’inaction quotidienne ?

Prenons-nous vraiment la mesure du déclin de la biodiversité ?

C’est pour répondre à ces questions qu’Hélène

Soubelet et Jean-François Silvain nous proposent 10 actions majeures pour prendre conscience de la richesse des espèces autour de nous et les préserver.

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.