Les origines du chien
Vous vous êtes sûrement déjà demandé d’où viennent les chiens ? Comment en sont-ils arrivés à partager notre vie de façon aussi remarquable ? Comprendre d’où vient le chien et comment il a été domestiqué est un point de départ important pour apprendre à vivre avec lui de façon harmonieuse.
Le chien nous accompagne depuis plus de 15 000 ans
Le chien partage notre vie depuis déjà plus de 15 000 ans. Capable d’une grande adaptation, il a été la première espèce à être domestiquée par l’homme. Pourtant, nous ne savons pas exactement comment cette domestication s’est mise en place. L’hypothèse la plus couramment admise par la communauté scientifique est que l’ancêtre du chien se serait rapproché des campements humains à la recherche des déchets laissés à disposition. Un premier rapprochement entre l’homme et le chien se serait alors opéré pour finalement aboutir à une réelle collaboration.
L’hypothèse de sa domestication
Raymond Coppinger, un scientifique renommé, a émis une hypothèse très intéressante sur le déroulement de la domestication du chien. Il s’est intéressé aux comportements des chiens errants dans certains pays pauvres, qui se nourrissaient principalement des déchets laissés par l’homme dans des décharges ouvertes. Ses observations l’ont amené à penser que des loups au temps du Mésolithique se seraient, tout comme les chiens errants d’aujourd’hui, rapprochés des décharges afin d’accéder aux carcasses et autres déchets laissés par l’homme.
Comme tous les mammifères, les loups ont un comportement de fuite en cas de danger. Cela s’appelle la distance de fuite, calculée par la rapidité de réaction et la distance parcourue pour fuir le danger. Son hypothèse a été de dire que les loups ayant une distance de fuite plus réduite auraient été ceux capables d’accéder aux déchets fraîchement laissés, obligeant les autres loups, avec une distance de fuite plus importante, à retourner chasser pour se nourrir et survivre. Cela aurait été le facteur déterminant dans la domestication, permettant ainsi aux individus les moins craintifs de se rapprocher de l’homme pour finalement être domestiqués afin de seconder ses efforts, et ce encore de nos jours.
L’origine de tous les chiens serait l’Asie
Pour ce qui est de l’origine géographique du chien, une étude réalisée à Stockholm, à l’institut Royal de technologie par le professeur Peter Savolainen, laisse penser que la terre d’origine de tous les chiens serait l’Asie orientale.
Cette étude a démontré qu’en analysant les différences génétiques entre les différentes races de chien, il est possible de mieux comprendre d’où elles viennent. Plus de 3 000 chiens ont ainsi été testés dans le monde entier en analysant leur ADN mitochondrial (qui se transmet intact d’une mère à ses descendants). Les résultats laissent penser que les chiens viendraient principalement de Chine ou de Sibérie.
Les sens du chien
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé comment nos chiens perçoivent leur environnement ? Com-
l’éducation
et
Petit ABC Rustica de
positive du chiot
du chien | 10
Toucher
Les cinq sens du chien
ment voient-ils ? Qu’entendent-ils ? Voyons ici les cinq sens de nos chiens et leurs particularités.
L’odorat
L’odorat est le sens le plus développé chez le chien. On estime que les chiens auraient un odorat environ trente-cinq fois plus développé que le nôtre !
Dans cette logique, le chien est capable de détecter des pistes de plusieurs jours et de différencier plusieurs odeurs pour n’en suivre qu’une. Cette incroyable capacité est d’ailleurs largement utilisée dans plusieurs domaines tels que la recherche de personnes disparues, de drogues, d’explosifs et même plus récemment dans la recherche de certaines maladies comme le cancer.
L’ouïe
L’ouïe est le second sens le plus développé chez un chien. Il lui permet d’entendre des sons inaudibles
pour nous, comme les ultrasons. Le chien a également la capacité de localiser l’origine d’un bruit en pivotant ses oreilles.
La vue
La vue d’un chien est très différente de la nôtre. Tout d’abord, le chien a un champ de vision plus large que le nôtre, allant jusqu’à 250° environ. Il verrait les couleurs de façon plus pâle, proche d’une vision monochromatique et aurait la capacité de voir uniquement les couleurs allant du jaune au bleu. En revanche, à l’instar du chat, sa vision nocturne serait bien plus développée que la nôtre.
Le toucher
Le chien est un animal robuste. Son sens du toucher, même s’il varie d’une race à l’autre, est relativement peu développé. Votre chien fera la différence entre une tape et une caresse, mais il suffit
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Goût Odorat Vue Ouïe
d’observer deux chiens jouer ensemble pour se rendre compte qu’ils ne sont pas très douillets. En revanche, deux zones restent très sensibles pour tous les chiens à savoir la truffe et les coussinets.
Le goût
Dire que le chien n’a aucun goût n’est presque pas exagéré. C’est son sens le moins développé : il comporte environ 1 700 bourgeons gustatifs contre 10 000 pour l’homme. À noter que ce sens est largement compensé par un odorat qui est lui très développé.
En somme, le chien c’est avant tout une « truffe sur pattes ». Son besoin d’identifier son environnement de façon olfactive est essentiel et, nous le verrons, doit être comblé pour son bien-être. De même, vous constaterez que l’ouïe d’un chien étant particulièrement développée, il ne sert donc à rien de lui crier dessus pour qu’il vous écoute.
Le développement du chiot
Les premières semaines de la vie d’un chiot sont déterminantes pour son futur, il est donc important de connaître et de comprendre les étapes indispensables de son développement comportemental. En effet, vous devez savoir que si un chiot a été retiré trop tôt de sa mère ou s’il a vécu dans un environnement hypostimulant les premières semaines de sa vie, les conséquences dans le futur seront dramatiques et surtout irréversibles. Voyons les apprentissages mis en place naturellement durant le développement comportemental d’un chiot.
L’exploration en étoile
L’exploration en étoile
À partir de 3 semaines, le chiot commence doucement à sortir de sa couche pour explorer son environnement. Au départ, son exploration est très limitée mais plus ses capacités physiques augmenteront, plus son exploration s’élargira. Malgré tout, le chiot explorera son environnement prudemment et reviendra vers sa mère pour se rassurer de temps en temps. Il fera donc des allers et retours répétés vers sa mère, formant ainsi une étoile autour d’elle. C’est pourquoi cette exploration se nomme l’exploration en étoile. En revanche, si le chiot n’a pas la possibilité d’être rassuré par la présence de sa mère, il risque de développer une hypersensibilité créant chez lui un problème de développement grave et irrémédiable. Cette hypersensibilité se traduira par
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des comportements d’hypervigilance, le chiot aura tendance à être sur le qui-vive et sera très sensible à son environnement.
La morsure inhibée
À partir de 4 semaines, les chiots commenceront à jouer au sein de la fratrie. Bien souvent, ces jeux s’exprimeront de façon trop brusque et inadaptée.
Le rôle de la mère dans la régulation des jeux est ici indispensable pour le bon développement de ses chiots. C’est pourquoi vous pourrez constater lors de séances de jeux où les chiots se mordent
Le contrôle de la morsure
douloureusement, au point de se faire couiner, que leur mère viendra les calmer et les stopper. Elle aura souvent tendance à coucher ses chiots, parfois même sur dos, et à les immobiliser quelques secondes pour leur permettre de se calmer. Le fait de les coucher sur le dos inhibe les chiots qui associent cette position à un retour au calme, la mère ayant déjà utilisé cette position lors des premiers jours de vie pour aider ses chiots à faire
leurs besoins. C’est ainsi que les chiots apprennent de leur mère à se calmer et plus particulièrement à contrôler leur mâchoire, un apprentissage indispensable.
En cas de défaut d’apprentissage de la morsure inhibée, le chiot n’aura tout simplement pas appris à se calmer et à contrôler sa mâchoire. Vous pourrez alors avoir un chien hyperactif, ce qui peut être très dangereux car il n’aura pas le contrôle de sa mâchoire et de l’arrêt de la morsure.
Le contrôle de la motricité volontaire
À partir de 5 semaines, le chiot apprend également le contrôle de la motricité volontaire. D’après le Docteur Joël Dehasse, le contrôle de la motricité volontaire serait comme un interrupteur dans le cerveau qui permettrait aux chiens d’apprendre à se calmer instantanément. Cet apprentissage se met en place quand les chiots commencent à jouer en courant. Régulièrement, la mère attrapera avec sa gueule un chiot de façon aléatoire. Le chiot pourra alors pousser un cri et s’immobilisera. Au bout de quelques secondes, la mère lâchera son chiot qui retournera jouer. Ce comportement permet d’apprendre aux
L’apprentissage des autocontrôles
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À SAVOIR
Légalement il est interdit d’adopter un chiot avant ses 8 semaines. Le chiot doit donc obligatoirement rester en présence de sa mère et de ses congénères les deux premiers mois de sa vie.
chiots à s’arrêter de jouer et à s’inhiber, c’est-à-dire à se calmer. Il ne s’agit pas ici de domination mais bien d’un exercice éducatif apprenant au chiot les autocontrôles.
Les codes canins
Quand le chiot arrive au monde, aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne sait pas qu’il est un chien et qu’il doit se comporter en tant que tel. En réalité, le chien est une espèce qui doit s’identifier à ses semblables en apprenant les codes canins. Cela se nomme l’empreinte intra-spécifique. Votre chien n’ayant pas une connaissance innée des codes canins, il en fera l’apprentissage en côtoyant d’autres chiens, sa mère principalement, lors des premières semaines de sa vie.
L’apprentissage des codes canins
Le seuil d’homéostasie sensoriel
Votre chiot apprendra à explorer son environnement et surtout à mémoriser toutes les expériences vécues. Ainsi, entre 3 et 12 semaines, toutes les expériences vécues (positives et négatives) seront enregistrées et serviront de « base de données » durant toute la vie du chien. Cela se nomme le seuil d’homéostasie sensoriel : c’est le seuil de tolérance du chien à son environnement en fonction des expériences vécues durant la première partie de sa vie. Pour bien comprendre l’importance de ce point, imaginez que votre chiot ait vécu ses 3 ou 4 premiers mois dans un environnement peu stimulant : en grandissant il pourrait avoir des difficultés à gérer des environnements riches en stimulation comme la ville. C’est pourquoi il est indispensable de lui présenter une multitude d’expériences riches, diverses et surtout positives afin de lui permettre de partir dans la
vie avec une « base de données » suffisamment fournie et ainsi éviter d’avoir un chien craintif par la suite.
Voici donc les principaux apprentissages indispensables à un chiot afin d’obtenir un bagage adapté pour sa vie de chien. C’est principalement
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la mère qui mettra en place ces apprentissages. Évidemment, une mère de substitution pourra remplacer une mère biologique si celle-ci décède par exemple, mais c’est le rôle de l’éleveur d’être vigilant quant à ces points pour garantir des chiens au comportement équilibré.
Le langage canin
Apprendre et comprendre le langage canin est une étape essentielle dans son éducation.
À SAVOIR
Le chien possède un langage universel, la communication est identique, peu importe la race de votre chien !
Les postures physiques
Saviez-vous qu’il est possible de comprendre son chien en observant ses postures physiques ? Le chien est par nature un animal social, capable d’empathie et surtout capable de communiquer avec nous. Évidemment, le chien n’a pas un langage verbal, pourtant il est capable d’exprimer son état émotionnel. Il suffit de l’observer et de comprendre son langage corporel.
L’éducation d’un chien revient à entrer en communication avec lui afin de lui demander des indications pour sa sécurité ainsi que sa bonne intégration au sein de la famille et de la société en général. Mais comment communiquer avec son chien si l’on est ignorant des codes canins ? Cela est tout simplement impossible et peut entraîner de l’incompréhension, des incohérences et parfois même de l’agressivité.
Chien confiant
Chien agressif avec assuranceChien agressif par peur
Chien craintif ou soumis
Chien en position de jeu
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Ainsi, la position de sa queue, de ses oreilles mais aussi son regard et sa gueule peuvent délivrer différents messages. Il est nécessaire d’être attentif à ces signaux notamment lors de séances d’éducation afin de s’assurer du bien-être de votre chien.
N’hésitez pas à observer votre chien et à mettre en relation son état émotionnel et ses postures physiques afin d’affiner votre lecture du langage canin. Ce sujet étant très vaste, je vous propose de ne découvrir ici qu’une partie du langage canin, à savoir les signaux d’apaisement.
Les signaux d’apaisement
Les signaux d’apaisement sont des indications physiques qu’il faut absolument connaître pour savoir quand son chien est dans un état émotionnel stressant. Les signaux d’apaisement sont un moyen pour le chien de manifester un mal-être, une tension ou un stress. Savoir les identifier vous permet donc de vous adapter à votre chien et d’éviter les erreurs d’interprétation pouvant engendrer de l’anthropomorphisme.
Voici quelques exemples des signaux d’apaisement les plus importants :
➊ Le bâillement : très souvent, les maîtres interprètent le bâillement de leur chien comme un signe de fatigue ou d’ennui. En réalité, cette attitude est souvent la manifestation d’un stress lié à la situation environnante. Vous pouvez ainsi facilement observer un bâillement quand vous amenez votre chien chez le vétérinaire.
➋ Le fait de se gratter : si votre chien a tendance à beaucoup se gratter, hormis bien entendu la cause physique ou la gêne occasionnelle, cela peut être un autre signe de stress et de mal-être. Il est parfois possible d’observer ce comportement lors d’une séance d’éducation un peu trop longue :
Petit ABC Rustica de l’éducation positive du chiot et du chien | 18 ➊ ➋ ➌ Bâiller Se gratter
lécher la truffe
Se
ASTUCE
Si votre chien est stressé, vous pouvez utiliser le bâillement qui aura souvent pour conséquence d’aider votre chien à se détendre !
➍ ➎ Tourner la tête Flairer
si le chien commence à sentir un inconfort il peut se mettre à se gratter davantage. Cela signifie qu’il est temps de faire une pause dans votre séance de travail.
➍ Tourner la tête : un chien qui prend contact de façon indirecte, en tournant la tête, en évitant le regard, ou encore en se tournant complètement, montre qu’il ne veut pas entrer en conflit et cherche donc une prise de contact sereine et non offensive.
➎ Flairer : tout comme le fait de se gratter, si votre chien se met à flairer le sol, cela peut être une façon pour lui de passer à autre chose et d’éviter un conflit.
Bien entendu, tous ces signaux doivent être analysés en fonction de la situation générale. Un chien qui se gratte n’est pas forcément stressé et heureusement, mais soyez attentif à ces signaux qui sont de vrais indicateurs émotionnels de nos chiens ! Par ailleurs, il existe beaucoup d’autres signaux, n’hésitez pas à vous documenter pour tout savoir du langage canin.
L’ANTHROPOMORPHISME
L’anthropomorphisme est le fait d’attribuer des caractéristiques physiques ou comportementales humaines à nos chiens. Par exemple, penser qu’un chien est jaloux. La jalousie étant un sentiment lié à l’ego et est donc exclusivement propre à l’être humain.
➌ Le léchage de truffe : ce signal est, selon moi, le plus important à connaître et à reconnaître, car il peut réellement éviter une morsure. Un chien qui se lèche la truffe de façon rapide indique qu’il est irrité. Si cette irritation perdure, il est possible que votre chien commence à se lécher la truffe à plusieurs reprises. Cela est un signe d’irritation excessive pouvant déboucher sur un grognement, voire une morsure.
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De façon assez caricaturale il existe deux courants éducatifs qui sont en opposition : la méthode positive et la méthode traditionnelle. En réalité, il existe autant de méthodes que d’éducateurs canins. C’est pourquoi le plus important, selon moi, est de toujours rester adaptable, en cherchant en permanence à trouver l’équilibre dans la relation maître/chien.
L’éducation positive
Depuis quelques années, une nouvelle « mode » est apparue en éducation canine : l’éducation positive. Étant parfois assimilée à une éducation laxiste et permissive, il me semble important de définir cette approche éducative pour vous permettre d’y voir plus clair.
Qu’est-ce que l’éducation positive ?
L’éducation positive, c’est une éducation qui met l’accent sur la motivation du chien. Pour bien comprendre ce point, il faut savoir que votre chien apprend par association. Une association est soit positive, soit neutre, soit négative. Si un comportement entraîne une conséquence agréable, l’association sera positive et votre chien cherchera à reproduire le comportement qui lui a permis d’obtenir cette conséquence agréable. Si un comportement n’entraîne aucune réaction, votre chien en changera jusqu’à trouver le comportement qui lui permet d’obtenir cette conséquence agréable.
En revanche, si un comportement entraîne une conséquence négative, votre chien cherchera alors à l’éviter.
En réalité, nous pratiquons tous avec nos chiens l’éducation positive, car nous félicitons nos chiens des comportements souhaités. Cependant, il nous arrive par moments de féliciter des comportements indésirables. Par exemple, si votre chien gratte à la porte pour sortir et que vous lui permettez de sortir de crainte qu’il n’abîme votre porte, vous lui apprenez qu’en grattant il obtient ce qu’il veut. Le comportement de gratter sera donc renforcé positivement et votre chien continuera de gratter pour obtenir ce qu’il souhaite. Il faut donc être attentif aux comportements de nos chiens et bien comprendre les mécanismes d’apprentissage pour éviter les erreurs.
L’association neutre et l’association négative
Éduquer son chien en utilisant des associations positives est donc logiquement obligatoire, mais
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Petit ABC Rustica de
positive
ce n’est pas la seule approche. En éducation, nous avons vu qu’il existe aussi l’association neutre et l’association négative :
• L’association neutre consiste à ignorer son chien lors d’un comportement indésirable afin de l’obliger à en changer pour obtenir ce qu’il souhaite. Prenons un exemple : votre chien vous saute dessus pour vous dire « bonjour ». Si vous attendez qu’il se calme pour lui dire bonjour, vous lui apprenez que c’est en se calmant et en ayant les quatre pattes au sol qu’il peut obtenir ce qu’il souhaite à savoir votre attention. Cette technique est donc aussi très utile et importante dans certains cas, car un comportement ne permettant pas au chien d’obtenir ce qu’il souhaite disparaîtra de lui-même au profit d’un comportement plus favorable.
• Concernant l’apprentissage par association négative, tout est question de bon dosage. Apprendre à son chien qu’un comportement entraîne une conséquence négative est parfois important et nécessaire. Par exemple, si vous surprenez votre chien sur la table en train de voler votre repas, vous aurez naturellement le réflexe de lui dire « non » fermement et cela créera une association négative ! L’association négative peut donc, dans certains cas, être utilisée et elle peut et devrait être acquise positivement et par étapes. Mais la vraie question repose sur les outils à utiliser pour éduquer son chien par le biais de l’association négative. En effet, la contrariété verbale, utilisée intelligemment, comme le « stop », peut être utile et nécessaire notamment dans des situations d’urgence. De même, chaque chien aura son propre niveau de sensibilité, il faut bien entendu savoir s’adapter à son chien en fonction de sa race et de son caractère. En revanche, la douleur physique ne doit jamais être utilisée pour éduquer votre chien. Donc méfiez-vous des outils d’édu-
cation coercitifs, comme le collier électrique ou même le collier à pics qui sont des outils qui provoquent une réelle douleur physique. Pour finir, il est important de comprendre qu’éduquer un chien revient à établir un équilibre dans la relation que l’on a avec lui. Certains chiens sont dans un état d’excitation excessive et, pour ces chiens, des règles d’inhibitions devront être appliquées au cas par cas. L’inhibition, c’est tout simplement l’inverse de l’excitation. Quand on parle de règles d’inhibition on fait référence aux indications, aux postures ou aux comportements qui amènent le chien à se calmer. Cela nécessite parfois de la fermeté, à ne pas confondre avec brutalité. Dans une portée de chiots, la mère peut se montrer ferme avec eux afin de leur apprendre ces règles d’inhibitions et ce pour leur bien-être, mais elle ne se montrera jamais brutale ou violente.
Par opposition, certains chiens au caractère sensible devront quant à eux être éduqués par le biais d’exercices « excitants » et de mise en confiance pour leur permettre de revenir à un état d’équilibre.
En résumé, l’éducation positive est une éducation qui met l’accent sur les comportements désirés en les renforçant positivement, plaçant ainsi le chien dans un état émotionnel stable, mais qui n’oublie pas de s’adapter à chaque chien avec intelligence, respect et cohérence.
Pourquoi éduquer son chien de façon positive ?
Éduquer son chien par le biais d’une approche positive, c’est tout d’abord se poser la question de l’état émotionnel de son chien quand il est en train d’apprendre. Si l’apprentissage et les commandes sont associés par votre chien de manière positive, il sera alors dans un état émotionnel serein. À l’inverse, si votre chien apprend par 21 | Bien connaître son chien
Apprendre à son chien des règles de vie, l’éduquer avec respect et bienveillance, lui permettre de se dépenser suffisamment et opter pour une attitude cohérente sont les quatre piliers d’une éducation réussie.
Dans cet ouvrage, vous découvrirez des exercices concrets et illustrés, étape par étape, qui vous aideront à construire ou à rétablir un équilibre dans votre relation avec votre chien : propreté, marche en laisse, « assis », « couché », « pas bouger », rappel, etc. Vous apprendrez également à mieux comprendre le fonctionnement canin et ainsi à être davantage cohérent avec votre animal.
Avec une approche juste et une bonne compréhension de votre chien, vous serez en mesure de vous adapter à ses spécificités et ainsi mettre en place des solutions efficaces !
Formée en France puis au Canada, Chloé Fesch est éducateur canin comportementaliste depuis 2009. Elle a créé la société Nature de chien qui est spécialisée dans l’éducation et la rééducation du chien. Elle développe également avec son équipe des centres d’éducation et de loisirs canins appelés Canidélite.
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