






J’ai à Salerne une parente
Riche, pourvue de grosses rentes,
Qui depuis trente années au moins
Se consacre à donner des soins.
Elle est experte en médecine, Et connaît herbes et racines.
Si vous voulez la rencontrer
Et une lettre lui porter,
Puis lui conter notre aventure,
Elle prendra toutes mesures
Pour vous donner des électuaires
Et un philtre saura vous faire
Qui vous remplira de vigueur,
De force nouvelle et d’ardeur.
« Le lai des deux amants »
Marie de France (
Traduction de Françoise Morvan
« Le Lai du rossignol », 2001, E. J. L., Paris, diffusion Flammarion
Les plantes médicinales ont une longue histoire : certaines sont répertoriées depuis deux ou trois millénaires, et leurs effets sont connus. La science moderne leur a trouvé des principes actifs qui expliquent à leur manière leur efficacité sur les différents maux.
Les plantes médicinales et l’homme
Cultiver des plantes médicinales, ce n’est pas seulement « jardiner », c’est aussi se plonger dans notre histoire, dans les racines de notre civilisation, dans un univers où les plantes parlent depuis longtemps à ceux qui savent les observer avec des yeux sensibles.
Ainsi de nombreuses plantes reçurent un nom en fonction de leur aspect particulier – aspect qui « renseignait » les vieux herboristes et thérapeutes sur leurs propriétés latentes. Vous souriez ? Tel est pourtant le cas de la sanguisorbe, aux inflorescences rouge sang, qui assèche les flux sanguins inopportuns, ou celui de la pulmonaire aux grandes feuilles constellées de taches blanches faisant songer aux alvéoles des poumons, une plante qui soigne réellement les affections des organes respiratoires !
Il est rare toutefois qu’une plante n’ait qu’une seule vertu, souvent elle agit dans différents domaines. Je me suis néanmoins contentée ici de ne citer que les propriétés qui peuvent concrètement rendre service à l’utilisateur moderne.
De même, toutes les recettes indiquées peuvent être réalisées sans appareils spéciaux ni ingrédients particuliers. En revanche, j’ai souvent cité les anciens herboristes « dans le texte », pour la saveur de leur style d’abord, et pour démontrer aussi que nous avons affaire à une très antique science dont la pertinence n’a rien perdu à travers les siècles.
La brève description botanique que je propose met l’accent sur quelques éléments saillants de chaque plante. Il peut s’agir d’une couleur, d’une hauteur, d’un parfum ou encore de tout autre détail remarquable qui permettra au lecteur de lui assigner en imagination une place dans son jardin.
Pour de nombreuses espèces citées, le commerce propose des variétés horticoles, caractérisées par l’ajout d’un
nom entre guillemets simples, par exemple Achillea millefolium ‘Colorado’ ou Origanum vulgare ‘Album’. Il s’agit en général de plantes sélectionnées pour leur intérêt décoratif, qui, hormis quelques rares exceptions, ne sont pas médicinales. Pour un jardin de simples, on recherchera donc la forme botanique, dite aussi forme sauvage (Wildform, en allemand) : Achillea millefolium, Origanum vulgare, etc.
Pour faciliter la recherche, j’ai indiqué en annexe les différents fournisseurs auxquels je fais appel pour mes propres plantations, en signalant les espèces ou la forme culturale (minimottes, plants) que l’on ne trouve guère en jardinerie. Outre les pépiniéristes français, je n’ai pas hésité à mentionner des fournisseurs étrangers ; en effet, leurs catalogues listent les plantes par leur nom botanique, de sorte que même le jardinier non polyglotte s’y retrouve aisément. La plupart des catalogues étant consultables en ligne, les adresses Internet figurent également dans le carnet d’adresses.
Cultiver des simples… est-ce simple ?
La culture des simples ne pose aucun problème particulier. J’ai expérimenté la plus grande partie des plantes de ce livre dans mon jardin ouvrier, dans le sud de la Picardie, et je livre ici au lecteur mes observations et mes réflexions.
La simplicité repose d’une part sur le fait que l’on ne travaille que sur de très petites quantités de plantes à la fois. Un seul pied de mélisse, un seul buisson de romarin ou de lavande, quatre ou cinq touffes de thym suffisent en général pour les besoins annuels de ces plantes médicinales. En outre, de nombreuses plantes sont vivaces et ne réclament plus guère de soins une fois bien établies. Celles dont les parties aériennes disparaissent en hiver réapparaissent avec une régularité merveilleuse à chaque nouveau printemps. À condition d’avoir bien aéré le sol avant l’hiver et d’avoir enlevé toutes les mauvaises herbes alentour. Les plantes annuelles ne réclament guère plus de travail. Qu’il s’agisse de
coriandre, de souci ou de matricaire, un tout petit carré suffit pour la production de l’année.
Les propriétés médicinales d’une plante se manifestent parfois dans quelques-uns seulement de ses organes (fleurs, feuilles, racines, graines…), parfois dans toutes ses parties. Il arrive aussi que ces organes présentent des propriétés différentes. Le moment de la cueillette influe enfin sur la teneur en principes actifs de certaines plantes. Pour indiquer toutes les propriétés des plantes et toutes leurs utilisations possibles, il eût fallu un ouvrage dépassant nettement le cadre de celui-ci. Le lecteur trouvera donc ici les indications principales qui lui permettront d’utiliser à bon escient les simples de son jardin. À cet effet, les conseils de cueillette et de conservation sont donnés avec un maximum de précision.
Il faut savoir qu’une plante mal séchée est sujette à des moisissures qui la rendent bien sûr impropre à l’usage herboristique. Par ailleurs, une plante même « bien séchée » renferme encore un certain taux d’humidité – une réalité qui détermine le contenant dans lequel on conservera la plante pour l’année. Les sachets en papier kraft brun sont parfaits, de même que
les boîtes métalliques du type « boîte à sucre » ou « boîte à biscuits » parce qu’ils laissent passer l’air. En revanche, les boîtes en plastique sont à proscrire formellement, de même que les pots en verre, parce que trop étanches. Le summum pour la conservation s’avère bien sûr les anciens pots d’apothicaire en faïence !
Les recettes indiquées sont très variées : de la tisane classique à la décoction, de l’extrait huileux à la pommade, des compresses locales aux grands bains d’herbes. De nombreuses plantes médicinales peuvent aussi s’ajouter à la nourriture de tous les jours, suivant le principe : « Mieux vaut prévenir que guérir ! »
Il m’arrive de signaler parfois un usage ancien de la plante quelque peu étonnant (à nos yeux modernes). Loin d’une anecdote « amusante », il s’agit d’un élément qui prenait sa place dans une conception de l’univers complètement différente de la nôtre.
Enfin, une mention particulière est dédiée à l’abeille, dont l’existence se trouve de plus en plus menacée par des pratiques agricoles reposant sur le seul profit à court terme. Sans l’abeille, véritable main-d’œuvre gratuite du jardinier, les huit dixièmes des légumes du potager ne seraient point fécondés, et l’homme se verrait acculé à la famine en peu de temps.
Déjà mentionnée dans la Bible, l’absinthe est connue depuis plus de deux mille ans. Lucrèce et Virgile, deux poètes er siècle avant J.-C., évoquent son amertume, et Lucrèce indique même ses propriétés vermifuges. Coïncidence ? Le nom d’armoise dérive d’Artémis, la déesse grecque de la lune ; or l’action de la lune sur les vers est également notée de longue date.
romains du grecque sur de
Famille : Astéracées
Autres noms : Armoise absinthe, Herbe sainte, Herbe-aux-vers
Allemand : Wermut, Absinth,
Würmerkraut
Anglais : Wormwood
L’absinthe passait aussi pour redonner des forces et la santé (ce qui est le propre des plantes amères) et était offerte en cordial aux vainqueurs des tournois de chariots chez les Romains. Au Moyen Âge, sainte Hildegarde consacre un grand chapitre à l’absinthe. Elle conseille entre autres un vin médicinal qui « apaise la douleur des reins et la mélancolie, éclaircit la vue, réconforte le cœur, empêche le poumon de s’affaiblir, purge les entrailles et assure une bonne digestion ». Donc presque une panacée, que l’absinthe !
L’absinthe combat efficacement la dyspepsie, les maux gastriques, le manque d’appétit et certaines constipations dues à des insuffisances hépatiques. En tant que vermifuge, la plante agit sur les ascaris et les oxyures. L’absinthe exerce également des effets positifs sur certaines aménorrhées ; dans les campagnes, elle fut employée comme abortive. Une certaine prudence dans l’usage de l’absinthe est donc recommandée, notamment chez la
femme enceinte.
Ses signes particuliers
L’absinthe forme une large touffe feuillue, haute d’environ 0,80 à 1 m, aux feuilles vert pâle argentées, duveteuses, finement découpées.
Ses vertus
Les deux propriétés, vermifuge et tonique amer, ont été confirmées par la médecine moderne.
Les fleurs, petites, jaune-vert pâle, apparaissent entre juin-juillet et août. Toute la plante exhale un parfum très aromatique. Elle pousse spontanément dans les endroits secs et chauds, voire arides, mais est facile à cultiver dans n’importe
quel jardin.
L’absinthe est une plante vigoureuse et vivace, qui s’obtient par semis. Semez quand la température atteint environ 20 °C. La levée est rapide, à condition de maintenir le sol frais mais non détrempé. Les rameaux anciens se lignifient ; en cas de vents dominants, la plante tend à se coucher. Le feuillage dis-
Les parties utilisées
Les feuilles et les jeunes rameaux feuillus.
Sa cueillette et sa conservation
Cueillez l’absinthe en plein été, lors de sa floraison, de mai-juin à fin août. Prélevez des rameaux tendres entiers ou simplement des feuilles sur les rameaux lignifiés. Faites sécher à plat sur du papier absorbant en retournant la drogue tous les jours, ou suspendez de petites bottes dans un endroit bien ventilé. Après dessiccation, enfermez l’absinthe dans un sachet en papier kraft.
et laissez infuser 10 minutes. Passez et laissez refroidir, la saveur amère sera moins perceptible. (Mettez la tisane éventuellement au réfrigérateur.)
Et tel est le poétique mode d’administration qu’en suggère Lucrèce : « Le médecin veut-il faire boire aux enfants l’absinthe amère ; il commence par enduire les bords du vase d’un miel pur et doré, afin que leur âge imprévoyant se laisse prendre à cette illusion des lèvres, et qu’ils avalent le noir breuvage. Jouets plutôt que victimes du mensonge, car ils recouvrent ainsi les forces et la santé. »
Le Dr Henri Leclerc propose aux adultes une bière vermifuge, préparée en faisant macérer 1 part de feuilles d’absinthe dans 30 parts de bière. Traditionnellement, les vermifuges se prennent pendant 5 jours le matin à jeun, soit 2 jours avant, le jour même et 2 jours après la pleine lune.
Les préparations
Étant donné l’extrême amertume de la plante, il en faut très peu pour faire une préparation ; il n’est donc pas nécessaire de cueillir de grandes quantités.
Voici l’usage vermifuge relaté par Lucrèce. Comme vous le constaterez, l’Antiquité a trouvé la solution pour faire avaler ce breuvage très amer aux enfants. Versez une petite tasse d’eau bouillante sur trois feuilles d’absinthe. Couvrez
Comme tonique général, on pourra préparer le vin médicinal préconisé par sainte Hildegarde : « Quand l’absinthe est fraîche, on peut en recueillir le suc [pilez la plante dans un mortier en porcelaine] : faire cuire doucement du miel avec du vin, y ajouter le suc d’absinthe, de façon que son goût l’emporte sur celui du vin et du miel. Puis, de mai à octobre, pas tous les jours, mais tous les trois jours, boire à jeun ce liquide froid. »
En quelques mots, Platéarius ( siècle) résume admirablement la plus grande vertu de l’achillée, explique son nom vernaculaire d’herbe-au-charpentier et donne en même temps une recette : « L’achillée millefeuille vaut surtout pour ressouder et cicatriser les plaies récentes. Pour ce, appliquer un onguent composé de jus de cette herbe, térébenthine, cire et huile. »
vertu
Famille : Astéracées
Autres noms : Millefeuille, Herbe-au-charpentier, Herbe-à-coupures
Allemand : Schafgarbe
Anglais : Yarrow, Nose-bleed, Milfoil
Ses vertus
Vertu majeure, la cicatrisation ; par plaies récentes, on peut entendre toutes les blessures auxquelles furent exposées certaines professions du Moyen Âge comme de l’Antiquité : du charpentier au charretier, du paysan au militaire. Au point qu’on nomme aussi parfois l’achillée « herbe militaire « ou « herbe à coupures ». Il semble manifeste que l’herbe n’intervient pas directement sur les saignements, qui ont été arrêtés par d’autres moyens. Mais elle permet une cicatrisation accélérée et peut-être de plus belle apparence — grâce aux propriétés antiseptiques et astringentes de l’achillée.
Cette astringence agit également sur les hémorroïdes quand on boit le matin le suc (« jus ») de l’achillée, tandis que son principe amer constitue un excellent vermifuge. Les personnes qui trouveraient le suc trop amer à leur goût peuvent préparer une décoction de la plante entière et la boire le matin à jeun. Comme toutes les plantes à amertume prononcée, l’achillée millefeuille s’avère un bon tonique général, un stomachique de premier ordre et un spasmolytique efficace.
Une plante aux vertus
En Chine, les tiges de l’achillée servent depuis des millénaires à interroger l’oracle du très ancien livre de sagesse reflète toute une vision cosmogonique dans un système numérique. En tirant les 50 tiges d’achillée dans un certain ordre, le consultant de l’oracle obtient une réponse à ses questions du moment.
plumeuses, très finement découpées, couleur vert cendré.
gnifient rapidement. Elles portent à leurs extrémités des inflorescences blanc cassé, parfois rosées, composées d’une multitude de fleurs minuscules qui attirent de nombreux insectes.
Sa cueillette et sa conservation
Cueillez l’achillée en pleine floraison. Coupez les tiges à ras, faites-en de petites bottes et suspendez-les, tête en bas, dans un endroit couvert et ventilé. Quand la drogue est bien sèche, coupez-la en fragments d’environ 1 cm de longueur. Conservez dans un sachet en papier ou une boîte munie d’un couvercle.
Les préparations
La hauteur de l’achillée millefeuille peut varier entre 30 cm et 50 cm ; la floraison s’étend de fin juin à fin août.
l’humidité du sol, mais sans le dé-
millefeuille se ressème abondamment d’elle-même et peut consti-
les autres plantes alentour. Afin
d’éviter l’envahissement, couavant maturation des graines, ou
Quand les jeunes feuilles d’achillée ne sont encore que des rosettes étalées au sol, ajoutez-en à vos salades sauvages ou cultivées, à vos sauces ou omelettes d’herbes ; hachez-les et parsemez-en de simples pommes de terre ou vos légumes cuits à l’étouffée.
En cas de crampes d’estomac ou des entrailles, de gonflements du ventre dus à des flatulences, de renvois aigres, de manque de tonus des organes internes, de nausées, de sueurs froides, préparez la tisane indiquée ci-dessous.
Tisane tonique et stomachique
Toute la plante (sans les racines).
• Achillée millefeuille, plante . . 50 g
Anis vert, semence
Anis vert, semence . . . . . . . . . . 50 g
Serpolet, plante . . . . . . . . . . . . . . 30 g
Origan, plante . . . . . . . . . . . . . . . . 30 g Mélangez toutes les plantes. Versez une tasse d’eau bouillante sur une cuillerée à soupe rase du mélange, couvrez et faites infuser pendant 8 à 10 minutes. Passez. Buvez une ou deux tasses par jour, après ou entre les repas.
Famille : Liliacées
Autre nom : Ail des bois
Vanté par les différents herboristes à travers les temps, considéré par certains presque comme une panacée, l’ail des ours n’est malheureusement plus guère connu à l’heure actuelle. Cette désaffection est due entre autres au fait qu’il faut utiliser la plante fraîche, un impératif presque insurmontable quand plus de 80 % de la population habite dans un environnement urbanisé qui se prête peu à l’herborisation. repère à
Allemand : Bärlauch, Wilder Knoblauch, Waldknoblauch
Anglais : Bear’s-garlic, Ramsons, Wild garlic, Stinking Rogers
Ses vertus
Grâce à ses composantes sulfurées, l’ail des ours s’avère un dépuratif extraordinaire. Il est au sang ce que le pissenlit est au foie, aussi ces deux plantes sont-elles traditionnellement utilisées en « cures de printemps ». Ce que l’on ne saurait trop conseiller aux bien portants devrait être le credo de tous ceux qui souffrent de dermatoses diverses, à savoir consommer tous les jours, aussi longtemps que l’herbe est disponible, une petite quantité de feuilles fraîches d’ail des ours.
L’ail des ours est également un bon antiseptique intestinal, à utiliser en cas d’infection gastro-intestinale. Et tout comme l’ail cultivé, il est un vermifuge efficace.
Ses signes particuliers
L’ail des ours se repère de loin grâce à une très fine odeur alliacée qui flotte dans l’air. Visuellement, il se caractérise par des feuilles ovales, lancéolées, longuement pétiolées, d’un vert bleuté, apparaissant au début du printemps et atteignant 8 à 9 cm de hauteur et environ 3 cm de largeur. Du centre des feuilles basales s’élève vers le mois de mai une hampe florale unique portant de minuscules fleurs blanches en forme d’étoiles. Toute la plante dégage une odeur d’ail.
Dans son site naturel, l’ail des ours affectionne les bordures de forêts humides, les versants côté ombre des prairies de montagne d’où la rosée ne s’évapore guère. Vous pouvez essayer de recréer quelque peu cet habitat en plantant l’ail des ours sous vos arbustes de petits fruits (groseilliers, cassissiers).
posent des bulbes ou des semences d’ail des ours. Pour les semis, prades premiers froids.
son habitat naturel, mais il ne
s’étend que très lentement à par-
vaut donc l’installer en quantité, d’autant que les limaces s’en montrent également très friandes et déciment souvent la plantation
Seules les feuilles fraîches sont utilisées, bien que les bulbes soient également comestibles, de même que les fleurs. Celles-ci pourraient éventuellement agrémenter quelques salades.
Sa cueillette et sa conservation
besoins pour un usage immédiat.
Les préparations
bien enfermées dans une boîte en puis enveloppées dans du papier absorbant.
L’ail des ours perd ses propriétés et son parfum à la cuisson. Aussi n’est-il ajouté qu’en fin de préparation.
proprié-
Pour les potages : ajoutez dans la soupière même plusieurs cuillerées à soupe de feuilles d’ail des ours coupées en fines lanières.
Pour les omelettes : faites cuire sur une face mais ne laissez pas les œufs prendre complètement. Ajoutez une poignée de feuilles d’ail des ours coupées en lanières, repliez l’omelette en forme de chausson, poursuivez la cuisson encore quelques instants de chaque côté et servez.
Salade dépurative printanière
Feuilles d’ail des ours
Très jeunes feuilles de plantain lancéolé
Très jeunes feuilles d’achillée millefeuille
Feuilles de pissenlit
Feuilles d’ache
Éventuellement les jeunes pousses d’autres plantes sauvages bien identifiées
d’ail bonne
Lavez bien toutes les plantes. En cas de cueillette sauvage, assurez-vous auparavant que l’environnement n’est pas pollué. Épongez doucement les jeunes pousses puis assaisonnez-les d’une vinaigrette et servez de suite.
Plante favorite des alchimistes, ou du moins de ceux qui se prenaient pour tels, l’alchémille a joui d’un prestige considérable durant toute la Renaissance. De mystérieuses gouttelettes d’eau chargées des influences célestes de la nuit, ourlant les feuilles plissées ou se rassemblant à leur creux, étaient censées transformer les vils métaux en or… D’autres y ont vu le manteau de la Sainte Vierge, étendu pour protéger la gent humaine, et l’ont assimilée à une plante soignant de multiples maux, dont particulièrement ceux frappant les femmes.
Famille : Rosacées
Autres noms :
Alchémille vulgaire, Manteau de Notre-Dame Allemand : Frauenmantel,
Taumantel
Anglais : Lady’s mantle
curé-herboriste suisse, grâce à la prise quotidienne d’une tisane d’alchémille, le travail des femmes en couches s’accomplirait sans problème, y compris dans des conditions difficiles, et produirait des enfants en bonne santé.
Les propriétés gynécologiques de l’alchémille, attestées de longue date, ont été confirmées au XXe siècle par le Dr Henri Leclerc ainsi que par Schauenberg et Paris. L’alchémille est employée avec succès en cas de pertes blanches, de règles irrégulières, et l’abbé
Künzle estime même que des cures précoces et régulières de cette herbe permettraient d’éviter maintes opérations spécifiquement féminines. Selon ce même
L’alchémille est aussi une plante vulnéraire ; ses principes astringents combattent les saignements. Elle apparaît donc également utile en cas d’inflammation des muqueuses gastriques ou intestinales, de même bien sûr, lors d’irritation vaginale où on peut l’employer en lavement. En resserrant les muqueuses irritées, l’alchémille vulgaire s’oppose à la pénétration d’agents pathogènes dans l’organisme.
Une plante dont l’action est aussi ciblée que celle du manteau de
Notre-Dame mériterait la mise au point d’un schéma de recherche sur des problèmes féminins récurrents : l’inflammation de l’endomètre, le cancer de l’utérus, les fibromes et l’ostéoporose.
L’alchémille se signale au premier abord par son feuillage particulier. Les feuilles jeunes sont entièrement plissées, tandis que les feuilles adultes se déplient en formant une sorte d’entonnoir au fond duquel se trouve souvent le matin une grosse perle d’eau scintillante. Les feuilles, réniformes, sont crénelées et dentées, duveteuses, vert pâle au-dessus, argentées audessous. Du centre de la touffe s’élève une hampe florale ramifiée portant de minuscules
fleurs vert chartreuse.
hormis un toilettage occasionnel
Les parties aériennes. On peut les employer aussi bien fraîches que
des feuilles fanées. sèches.
L’alchémille est une plante vivace qui aime les endroits humides et la mi-ombre. Elle forme des rosettes érigées et se propage peu à peu, mais sans devenir envahissante. Sa faible hauteur (environ 20 cm) et sa présence quasiment tout au long de l’année (elle ne disparaît qu’en plein hiver) en font une belle plante au premier plan d’une bordure. Une fois installée, elle ne demande plus guère de soins,
Sa cueillette et sa conservation
Coupez les feuilles et les inflorescences entre mai-juin et juillet-août. Attendez que l’humidité du matin ait disparu afin de faciliter le séchage. Assez épaisses et velues, les feuilles peuvent sécher au soleil. Étalez la plante sur du papier absorbant sans la manipuler durant le séchage. Quand elle est bien sèche, coupez la drogue aux ciseaux afin d’en faciliter l’emploi ultérieur. Conservez dans un sachet ou encore dans une boîte hermétique.
Les préparations
Pour tous les emplois gynécologiques précédemment évoqués, mettez une cuillerée à soupe de plante sèche coupée ou une pincée de plante fraîche dans un bol d’eau froide. Portez à ébullition, couvrez et faites frémir pendant 15 à 20 minutes. Passez. Buvez un ou deux bols par jour. Cette même préparation peut également s’utiliser après refroidissement en douches vaginales.
u Moyen Âge, les plantes médicinales, ou « simples », permettaient de soigner toutes sortes de maux.
Aujourd’hui, elles n’ont rien perdu de leurs vertus et servent à la confection de nombreux remèdes entièrement naturels.
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