Prier avec les évangiles

P rier avec les évangiles

Merci à Emmanuelle pour sa confiance, à Jacques d’avoir ouvert une porte, à Alain pour sa disponibilité, à Maryam et François de m’avoir initiée !

Le Seigneur est bon, sa Parole guide nos pas.

MAME

Direction : Guillaume Arnaud

Direction éditoriale : Sophie Cluzel Édition : Emmanuelle Rivoire-Grimaud

Direction artistique : Armelle Riva Direction de la fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Morgane Lajeunesse

© AELF pour la Bible, traduction liturgique, 2013. © Mame, Paris, 2023. 57 rue Gaston-Tessier, CS 50061, 75166 Paris cedex 19 www.mameeditions.com

ISBN : 9782728933037 MDS : MM33037 Tous droits réservés pour tous pays.

Nathalie Danest-Petit

P rier avec les évangiles

Préface du père Alain de Boudemange

réface

« L’Écriture Sainte grandit avec celui qui la lit. » Ce principe, formulé au vième siècle par saint Grégoire le Grand et plus que jamais d’actualité aujourd’hui, est très bien illustré dans les réflexions ou plutôt les méditations que nous propose Nathalie au fil des pages de ce livre.

Depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, les chrétiens se sont réappropriés la lecture des Écritures saintes. Ils ont repris l’habitude d’avoir une bible à la maison et retrouvé le désir de s’en nourrir. Force est de constater cependant que peu de personnes parviennent à se nourrir réellement et quotidiennement de la parole de Dieu. Même si de nombreuses formations — toujours très utiles — sont proposées, l’impression de solitude ou d’incompréhension revient bien souvent face aux textes de la Bible.

L’ouvrage Prier avec les évangiles pourra être un appui précieux pour tous ces lecteurs du quotidien qui ont le désir d’entretenir une relation vivante et nourrissante avec la parole de Dieu et, plus particulièrement, avec l’Évangile. À travers les vingt-cinq passages choisis, souvent déjà connus des lecteurs, Nathalie nous propose « sa » lecture et même « sa » prière.

Car, il faut bien en être conscient, lire ou écouter un texte d’évangile ne doit pas nous conduire à une interprétation unique. Les questions que pose l’Évangile n’ont, en général, pas de réponses toutes faites. C’est lorsque nous imaginons la scène, lorsque nous laissons résonner en nous les paroles des personnages que la lecture vient provoquer la rencontre avec le Seigneur Jésus ressuscité : «  Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures 1 ? »

En nous proposant sa lecture, Nathalie ne cherche pas tant à nous faire comprendre ces extraits de la Parole qu’à nous encourager et à nous montrer un chemin. Elle ouvre ainsi la porte à une lecture personnelle, à une prière et à une rencontre avec celui qui se révèle à nous.

Père Alain de Boudemange, enseignant en Écriture sainte à la Faculté de Théologie d’Angers

À tous ceux que le Seigneur a mis sur mon chemin : ma famille, mes frères et sœurs de Communauté, mes amis, ceux avec qui je travaille au service de l’Évangile.

L’Évangile n’est pas un livre ordinaire. Jésus-Christ est bien plus qu’un personnage principal.

Si j’ai choisi ces passages dans les quatre évangiles, c’est parce qu’ils ont touché mon cœur. Une lecture attentive m’a amenée à contempler, à me laisser rejoindre et à prier.

Dans la tristesse ou dans la joie, à chaque moment de ma vie, Dieu a une parole pour moi, pour nous. Si vous avez le désir de trouver dans l’Évangile la joie de la rencontre avec Dieu, je vous confie une clé efficace et toujours disponible : l’Esprit Saint. Il ouvre l’oreille, l’intelligence et le cœur.

Bonne prière !

au commencement

L’Évangile, c’est le Christ. Lieu de rencontre, présence réelle du Christ, la parole de Dieu est donnée à contempler, à méditer, à accueillir au plus concret de notre vie.

AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

Il était au commencement auprès de Dieu.

C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Cette ouverture de l’évangile selon saint Jean, appelée prologue, est comme un écho au premier verset du livre de la Genèse : «  AU COMMENCEMENT, Dieu créa le ciel et la terre. »

Le Verbe est la parole de Dieu, première et créatrice de vie. Dieu dit, il crée ; rien ne se fait sans cette Parole.

Ce passage et les versets qui le suivent sont lus le jour de Noël. Ils nous aident à mieux comprendre comment Dieu se révèle à nous dans la figure du Christ, le Fils aimé du Père, Verbe fait chair. C’est ce qui fait dire à saint Augustin : « La bouche du Christ, c’est l’Évangile. »

La Parole est précieuse pour nous aujourd’hui, car elle est vivante, elle est rencontre, elle est le Christ. Lumière sur notre chemin, elle nous aide à avancer malgré les zones d’ombre. Elle est semence d’éternité.

Seigneur, j’ouvre les pages de ce livre précieux et je pose mon regard sur ces mots qui te racontent. Je contemple ce qui est au commencement juste une parole. Quelles sont ces lignes qui deviennent peu à peu lumière ?

Quels sont ces mots qui deviennent brûlants ? Au commencement... Qui est cette Parole ? Au commencement... Écoute !

Seigneur, c’est toi ?

Alors je ne lis plus, mais j’accueille et je crois. Oui, Seigneur, tu es là. Viens ouvrir mon intelligence et tout mon être. Tu es le Verbe, tu es la vie. Tu me parles. Tu me crées. Tu m’éclaires. Évangile ! Tu es la Bonne Nouvelle dans nos vies !

Acclamons

la parole de Dieu. Louange à toi, Seigneur Jésus1 !

1. Acclamation après la proclamation de l’Évangile.

l’a nnonciation

Pour se faire proche de nous, Dieu s’est fait homme. Par son oui, une jeune fille du peuple juif a permis ce miracle. Elle a collaboré intimement à l’œuvre de Dieu.

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Depuis plusieurs générations, le peuple juif attendait un sauveur, un roi, un libérateur. C’était une promesse de Dieu. Et c’est dans la maison d’une jeune fille toute simple que va s’accomplir très concrètement cette promesse.

Messager du Ciel, l’ange Gabriel vient révéler à Marie toute la force de l’amour de Dieu. Par elle, le ciel se penche sur la terre. En Marie, l’Esprit de Dieu agit et réalise le miracle : Dieu se fait homme parce que, de toute éternité, il se veut proche de nous. Notre foi en Jésus-Christ prend appui sur ce premier mystère : l’Incarnation.

C’est le oui d’une femme qui a ouvert le règne du Christ-Emmanuel. Oui, Dieu est avec nous pour toujours, son alliance est éternelle.

Seigneur, comment ne pas être bouleversé par cette femme, croyante, confiante et disponible ? Bouleversé mais réjoui par son oui, je te remercie mon Dieu. Merci d’avoir mis en Marie tout le trésor du Ciel.

En cette femme, la mère a déployé tous les trésors de fécondité.

En cette mère, la femme a porté au monde le fruit d’éternité.

Marie, mère du don parfait, priez pour nous.

.

L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie . Et elle conçut du Saint-Esprit. Je vous salue Marie…

. Voici la servante du Seigneur . Qu’il me soit fait selon votre parole. Je vous salue Marie… . Et le Verbe s’est fait chair . Et il a habité parmi nous. Je vous salue Marie… . Priez pour nous, sainte Mère de Dieu . Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ. . Prions : Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils Bien-Aimé ; Conduis-nous, par sa passion et par sa croix, jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. . Amen.

une très grande joie

Parce qu’il veut se manifester à tous, quelle que soit son origine, Dieu suscite la joie de l’émerveillement devant ce tout-petit, Dieu qui s’abaisse, qui se fait proche de nous.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui.

Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Mt 2, 9b-12

C’est une rencontre lumineuse que nous raconte l’évangéliste Matthieu dans ce passage.

Dans cette humble maison, des savants étrangers se présentent devant ce petit enfant juif, innocent et pauvre. Ils le traitent comme un roi, déposant à ses pieds cadeaux précieux et hommages les plus respectueux.

Ces mages sont des chercheurs, des esprits et des cœurs ouverts, de ceux qui scrutent le ciel. Ils se sont mis en route, ont quitté leurs certitudes et poursuivi une quête. Quand un astre nouveau s’est levé, comme le début d’une réponse, ils ont cru au signe.

Une étoile, une promesse, un enfant. Dieu se révèle, il se manifeste à tous ! Épiphanie ! La joie profonde qui naît de cette rencontre n’est pas qu’un feu de paille, elle change les cœurs, fait emprunter d’autres chemins.

Depuis ici, ou depuis là-bas, je veux croire et toujours croire, qu’il y a un plus grand amour pour moi quelque part, un plus grand avenir, un plus grand espace. Depuis toujours, ou depuis hier, je veux espérer et toujours espérer qu’il y a une plus grande joie, une vraie lumière, un pays de beauté, une terre de vérité. Et suivre l’étoile. Seigneur, pour tous ceux qui cherchent sur les routes du monde, pour tous ceux qui guettent au loin un signe, sois le tout-petit, le tout-proche, toi le crucifié, le ressuscité, l’hostie exposée, sois celui que l’on vient adorer d’un cœur émerveillé, transformé. Sois l’étoile qui réjouit les cœurs assoiffés d’aimer.

Je Te connaîtrai comme Tu me connais.

Je Te verrai, Lumière de mes yeux.

Viens, montre-Toi à moi, je Te verrai, Toi, la Joie de mon cœur.

Je Te trouverai enfin, ô mon Dieu, je Te retiendrai, Toi que je désire.

Viens, montre-Toi à moi, je Te verrai, Toi, la Joie de mon cœur.

Illumine mes yeux, ô Lumière divine, que je ne voie plus les vanités...

Viens, montre-Toi à moi, je Te verrai, Toi, la Joie de mon cœur.

Donne-moi un cœur qui pense à Toi, une intelligence qui Te comprenne...

Viens, montre-Toi à moi, je Te verrai, Toi, la Joie de mon cœur 2 . Ainsi soit-il.

2. Saint Augustin, prière pour l’Épiphanie.

table des matières

Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 au commencement 9 l’annonciation

.................................................................. 15 une très grande joie 21 recevoir l’enfant-dieu 27 l’esPrit de fils 33 le marié, le maître du rePas et le serviteur 39 À ma suite ......................................................................... 45 renaître 51 Heureux

........................................................................... 57 Prier notre Père 63 donne-moi À boire 69 la meilleure Part 75 Que je retrouve la vue ! 81 le Père miséricordieux .......................................................... 87 moi, je suis le bon Pasteur 93 et moi, je vous Procurerai le rePos .......................................... 99 ressembler À un enfant 105 crois-tu cela ? 111

demeurer cHez toi 117 je suis le cHemin ................................................................. 123 ceci est mon corPs 129 voici ta mère ..................................................................... 135 PourQuoi Pleures-tu ? 141 le cœur brûlant 147 allez ! ............................................................................. 153