Tektonius

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Tektonius

AU CŒUR DE LA PIERRE

Pérot-Poussielgue
Dominique

Dominique Pérot-Poussielgue

Tektonius

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À Raphaëlle et Mathilde, mes lumières de joie et de vie, mes précieuses, mes tendres, mes jolies chouquinettes. Que vos pieds avancent chaque jour plus droit vers le Christ. Que vos regards sachent capter le Beau, et le transmettre. Que vos vies s’emplissent de l’Essentiel. Je vous aime tout plein, tout plein : juuuuuuuuuusqu’aux étoiles… et même encore plus loin !

« Je suis avec toi pour te sauver et te délivrer. Je te délivrerai de la main des méchants, je t’affranchirai de la poigne des puissants. »

Jérémie 15, 20-21

« Il ne s’agit pas de craindre mais de désirer. » Sainte Thérèse d’Àvila Livre de la Vie 8,5

« Je ne me souviens que d’un mur immense mais nous étions ensemble.

Souviens-toi, ensemble, nous l’avons franchi. »

Jean-Jacques Goldman, Ensemble

Hiérarchie du Tektoniuspeuple

Les Gouverneurs

Ils sont au nombre de sept : Geodys, Kerodyn, Beathyl, Oktyl, Sunelys, Tabenyl et Faltanys.

Les Conseillers

Ils sont au nombre de trois :

• Conseiller aux affaires extérieures : Zlêten ;

• Conseiller à l’artisanat de la pierre : Mercurial ;

• Conseiller à la population : Epitheme.

Les Maîtres

Ils sont au nombre de quatre :

• Maître de l’extraction : Ruker ;

• Maître de la taille : Cinegard ;

• Maître de l’ornementation : Drimal ;

• Maître du chef-d’œuvre : Semin.

Les Gouverneurs, les Conseillers et les Maîtres forment l’Aréopage.

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Au sein de la Cité

:

• les quatre Quartiers (Quartier de la Guerre, Quartier des Liens, Quartier de l’Architectonique et Quartier de la Résilience) ;

• la Dentelle, école de formation des tailleurs de pierre ;

• la Tour Nacrée, siège des Gouverneurs ;

• l’Arène, carrière de pierre ;

• la Cité des soins, hôpital.

Hiérarchie du peuple Tektonius

Cæsura

Sternon haletait. Lever, ajuster, frapper. Lever, ajuster, frapper. Encore et encore. Coinçant une nouvelle fois le poinçon en acier dans la fente, il fit jouer son épaule endolorie et souleva le lourd marteau pour l’abattre avec dextérité sur le fer. L’outil se ficha un peu plus loin dans la pierre. Le jeune Oxygénien fronçait les sourcils de concentration. Il ne remarquait plus les innombrables traces blanchâtres qui hachuraient son habit et son tablier.

Soudain, il reçut un éclat de caillasse dans la cuisse. Le coup porta durement et Sternon ne put s’empêcher de crier de douleur : Eh ! les gars ! Faites gaffe, maugréa-t-il.

Un peu plus loin, deux escogriffes levèrent la main en guise d’excuse et se penchèrent à nouveau sur leur ouvrage. Cela arrivait si fréquemment que Sternon ne comptait plus les bleus qui parsemaient sa peau.

Il regarda la position du soleil et décida de s’arrêter là pour aujourd’hui. De toute façon, il n’arriverait pas à finir son extraction avant la nuit. Autant reprendre des forces.

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Tektonius – Au cœur de la pierre

Le jeune ouvrier nettoya avec soin ses outils en les essuyant sur son tablier en grosses mailles, puis il les rangea dans sa robuste sacoche en cuir. Avec un grand soupir de soulagement, il s’assit dos à la roche qu’il venait de travailler. Tout en se délectant de trois grandes gorgées d’eau fraîche, il regarda autour de lui.

C’était l’effervescence dans l’Arène. Une lutte quotidienne entre le métal et la pierre. Un bruit continu de heurts et de cris. Dans tous les coins de la carrière résonnaient les appels, les ahanements et les jurons. L’ensemble baignait dans une atmosphère âcre : une fine poussière grise recouvrait tout.

Alors, gamin, t’as terminé ?

Sternon vit venir à lui un immense gaillard bâti comme les rochers environnants : d’un seul bloc. L’Oxygénien sauta prestement sur ses pieds malgré la fatigue.

Sous ses gros sourcils broussailleux, Dremor s’amusait toujours un peu de cette mine de petit garçon pris en faute qu’arborait souvent son élève. Certes, le jeune Oxygénien avait encore du chemin à faire pour devenir un maître, mais il était sur la bonne voie. Il ne se rendait pas compte encore de son talent. Dremor, lui, savait reconnaître les gestes porteurs de promesse. Montre-moi ce que ça donne aujourd’hui.

Quelque peu impressionné, Sternon fit néanmoins bonne figure et présenta son travail.

Tu n’as pas encore sorti celui-ci ?

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Je ne suis plus très loin, s’excusa Sternon. Faudrait voir à te dépêcher un peu, mon gars. Tu travailles bien, mais c’est trop lent. Tu sais bien ce que disent les Maîtres : il faut un bon rendement.

Oui, je sais.

Alors pour avoir un bon rendement, faut une cadence. Et pour une cadence…

… faut de l’huile de coude, oui, je sais, souffla Sternon, découragé.

Allez ! s’exclama Dremor en posant fermement sa pogne sur l’épaule douloureuse de son apprenti. Perds pas courage. Faut seulement que tu deviennes un peu plus costaud.

Je ne suis peut-être pas taillé pour ça… avança Sternon.

Ah ! T’es un drôle, toi ! « Taillé », dans une carrière ! Les muscles, ça se taille, crois-moi. J’étais moins épais que toi quand j’avais ton âge, et regarde ce que ça donne maintenant. Sternon fit la moue devant cette mauvaise foi manifeste. Il ne comptait pas rester coincé ici pendant des lustres. Aucune chance qu’il termine un jour avec cette imposante stature bardée de muscles durs comme de l’acier.

Bon, reprit Dremor. Trêve de plaisanterie. Demain, tu me termines ça et ensuite on commence la taille. Oublie pas qu’à la fin de l’année tu dois présenter ton ouvrage.

Vous pensez que j’ai une chance d’y arriver ?

On verra bien. C’est pas moi qui décide. Faut travailler. Y a qu’ça qui paye.

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Tektonius – Au cœur de la pierre

Et si ça ne passe pas ? Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ? Eh ben tu resteras aux carrières, et puis c’est tout. Aux carrières ? Toute ma vie ? Mais ce n’est pas possible ! Mon peuple m’attend !

Eh, garçon ! Pas de panique. Tu verras bien. Et puis je suis certain que ta dentelle passera le contrôle. Allez, j’y vais. À demain.

Sans plus de politesse, Dremor laissa son élève en plan au pied de la roche entamée. Sternon passa une main sur son front moite et se remit à songer avec horreur à ces journées sans fin, pleines de poussière irritante, de bruit assourdissant, de gestes usants.

« Je n’y arriverai jamais. Comment faire ? Ça fait déjà trois mois que nous sommes là et je n’en vois pas le bout. Prisonnier de la pierre… »

Comme un automate, le jeune ouvrier hissa sur son épaule la trousse à outils qui devait bien peser quinze kilos. Il se mit en route vers la sortie de l’Arène, déboussolé mais content, pour ce soir, de quitter son labeur.

C’est alors qu’il aperçut, au bout du chemin crayeux, une large silhouette qu’il reconnut de loin à sa tignasse auburn et à ses habits nacrés, rehaussés d’une ceinture turquoise :

« Zlêten ! »

Comparatio

Qu’est-ce que tu fais là ? demanda Sternon, un peu agressif.

Je passais te voir, répondit Zlêten avec davantage de douceur.

Moi ? Pourquoi ? Tu n’as pas de mission hautement importante à remplir à cette heure ?

Je voulais voir si tu arrivais à avancer ton ouvrage.

C’est difficile.

– Oui, je m’en doute.

Sternon regarda son ami droit dans les yeux et poussa un long soupir.

Qu’y a-t-il ? s’inquiéta Zlêten.

Il y a que je suis fatigué de travailler comme un forcené alors que j’étais venu ici pour autre chose.

Oui, c’est sûr que ça n’est pas vraiment ton domaine…

Je ne suis pas à la hauteur.

Tu crois ? Je trouve que tu te débrouilles plutôt bien pour quelqu’un qu’on a parachuté ici.

Tu n’y connais rien, Zlêten, tu ne sais pas ce qu’ils me demandent.

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Tektonius – Au cœur de la pierre

En tout cas, je suis impressionné par ce que tu réussis à accomplir !

L’Oxygénien ne répondit rien, sentant une boule remonter dans sa gorge. Il voulut rétorquer mais se retint. Zlêten s’en aperçut : Tu m’en veux toujours ?

J’essaie de ne pas y penser, louvoya Sternon pour ne pas blesser son ami.

Zlêten, à son tour, lâcha un grand soupir : Sternon, sois raisonnable. Nous avons déjà eu cette conversation…

C’est facile pour toi, de venir voir comment je vais au milieu de ma pierre, alors que toi tu fais partie de l’élite ! lança finalement Sternon sur un ton presque rageur.

Que veux-tu que je te dise, à la fin ? plaida Zlêten, blessé une fois de plus. Tu crois que ça me fait plaisir, à moi, d’être bloqué ici, dans un temps incertain, alors que mon peuple m’attend ? Je prends mon mal en patience, moi aussi, figure-toi.

Mais tu es tranquille, bien installé ! Oui, d’accord, je suis bien loti pour le moment, je n’ai pas de pierre à casser. Mais est-ce ma faute s’ils ont voulu nous séparer ? Est-ce ma faute s’ils m’ont choisi comme Conseiller aux affaires extérieures ? Est-ce ma faute s’ils t’ont affecté aux carrières… je ne sais d’ailleurs pourquoi ? Est-ce ma faute si… Ça va, ça va, l’interrompit Sternon. J’ai compris.

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Un grand silence s’installa alors entre les deux amis, ou ce qui restait pour le moment de leur amitié, ballottée par des vents contraires.

Ils avançaient machinalement sur le sentier poudreux, côte à côte, mais chacun dans ses pensées. En contrebas se profilaient les élégantes silhouettes dentelées de la Cité. Au loin, sur une des quatre collines environnantes, se dressait la Cité des soins. C’est là qu’Epsilyn avait été emmenée dès leur arrivée, trois mois plus tôt. Dans un état grave suite aux commotions et autres traumatismes subis lors de son évasion du volcan, la jeune femme avait été d’office placée en isolement thérapeutique. Durant plus de trois semaines, les deux garçons n’avaient pu la voir. Ils s’étaient fait un sang d’encre. Aucune nouvelle ne filtrait. Ils n’étaient pas autorisés à lui rendre visite. D’ailleurs, de leur côté, l’arrivée n’avait pas été très glorieuse.

Tu te souviens du cerbère à notre arrivée ? tenta Zlêten pour changer de sujet.

Ah oui, ça, je m’en souviens ! Je crois que j’ai encore la marque de ses doigts sur mon bras gauche !

Quel accueil, tout de même ! s’indigna le Sylvinien.

Quand je pense que tu nous rebattais les oreilles pendant toute notre traversée du désert : « Vous verrez, ils vont nous aider. C’est notre Druide qui nous en avait parlé lors d’une veillée. » Et patati ! et patata !

Ah non ! s’enflamma Zlêten, ne recommence pas !

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Tektonius – Au cœur de la pierre

D’accord, d’accord, j’arrête, obtempéra Sternon en levant ses mains en signe de reddition.

N’empêche que tu as raison… Je ne pensais pas que nous aurions droit à un tel traitement en guise d’hospitalité. On ne peut pas dire qu’on est en totale confiance avec ces Gouverneurs. On a toujours l’impression d’être le jouet de leurs désirs, des pions dans leur jeu de pouvoir…

Pour ce qui est du traitement, tu t’en sors bien. Sternon ! Mais c’est vrai, enfin ! Certes, on ne me demande pas chaque jour de creuser dans la pierre. Alors, qu’est-ce qu’il y a de pire ? Ne pas voir Epsilyn, lâcha Zlêten.

Sternon eut un mouvement de recul. Il ne s’y attendait pas. Lui qui se plaignait de sa condition d’apprenti à la carrière n’avait pas pensé à sa chance : il avait droit à une visite quoti dienne à la Cité des soins. Le jeune Oxygénien se rendait compte à quel point cela lui faisait du bien. Zlêten, lui, n’avait pas encore pu revoir leur amie.

C’est vrai, admis Sternon, je n’avais pas pensé à cela. Tu as de la chance de pouvoir parler avec elle. Oui. De mon côté, à part toi, je n’ai personne de confiance avec qui parler. Et personne de mon peuple. Tu comprends ?

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C’est presque comme une prison pour moi ici. Tu n’es pas si mal loti, finalement.

Sternon comprit bien qu’il n’y avait rien à ajouter. Il baissa un peu la tête, sentant très clairement la confusion l’envahir. Ni lui ni Zlêten n’édictaient les règles ici. L’un n’avait pas choisi d’être privilégié au milieu des gens de pouvoir, l’autre n’avait pas demandé à rendre régulièrement visite à Epsilyn. Cela avait été décidé pour eux. Ils subissaient, chacun à leur manière.

Au fil de cet échange passablement troublé, les deux jeunes gens étaient arrivés à quelques mètres de l’entrée de la Cité.

Zlêten s’arrêta et dit simplement : Embrasse-la de ma part.

Penaud, ne sachant quoi répondre, Sternon opina et continua son chemin vers le majestueux porche en marbre torsadé qui ouvrait l’enceinte de la Cité éblouissante.

2 – Comparatio

Sententia

La Cité se découpait en quatre Quartiers concentriques, organisés autour d’une immense colonne de pierre sculptée : la Tour Nacrée.

Les trois amis avaient découvert assez vite que ces Quartiers représentaient chacun un Âge.

« Du plus proche au plus lointain dans notre histoire, lui avait expliqué Dremor un jour, tu as l’Âge de la Guerre, l’Âge des Liens, l’Âge de l’Architectonique et l’Âge de la Résilience. »

Sous les pas de l’apprenti tailleur de pierre, dans l’artère principale de la Cité, des milliers de mots et de phrases étaient gravés. Dans toutes les langues, connues ou inconnues. En creux, en relief, formant des stries… de toutes les façons possibles. Comme des hiéroglyphes, ces symboles mystérieux parsemaient les rues.

« Qu’est-il écrit ? n’avait pu s’empêcher de demander Sternon à leur arrivée.

Notre histoire, lui avait alors répondu son guide, laconique. »

Sans en connaître encore beaucoup sur les héritages et les secrets de ce peuple Tektonius, Sternon pouvait quand même

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Tektonius – Au cœur de la pierre

se rendre les yeux fermés à la Cité des soins, plantée sur la colline la plus proche du centre.

Ruminant son échange avec Zlêten, se sentant encore une fois mal à l’aise vis-à-vis de celui en qui il n’arrivait plus à avoir vraiment confiance, Sternon laissa ses pas le guider vers Epsilyn.

« Elle, au moins, m’accepte comme je suis », songea Sternon en passant inconsciemment la main dans les ondulations de ses épais cheveux noirs. Il était loin de se douter de l’accueil qui lui serait réservé.

Je ne te reconnais pas, Sternon.

Le jeune homme prit un air buté et baissa la tête, grattant du pied un pan de mur.

Tu ne vas pas t’y mettre ! protesta-t-il.

Que t’arrive-t-il ? tenta à nouveau Epsilyn. Sternon soupira. Ses épaules s’abaissèrent encore un peu plus…

Parle-moi, je t’en prie ! implora son amie. Je suis inquiète et je…

Rien, il n’y a rien, coupa soudain le jeune Oxygénien, excédé et désemparé.

Comment ça, rien ?

Rien à l’horizon, rien d’exaltant, rien qui nous tire vers le haut, rien de nouveau concernant les nôtres. Rien…

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Comme un ballon qui s’est dégonflé d’un coup, Sternon s’affaissa et s’assit sur un fauteuil en pierre taillée. Les coudes repliés sur ses genoux, il prit son front dans ses mains : Rien n’a plus de sens ici. Nous sommes prisonniers d’un peuple. Si l’on occulte les dirigeants, les habitants sont plutôt bienveillants, certes, mais tellement suspicieux…

Les Gouverneurs sont prudents, rien de plus, glissa Epsilyn sans y croire vraiment.

Mais ça fait déjà trois mois que nous sommes ici, tu te rends compte ? s’indigna l’apprenti.

Oui, figure-toi que je me rends compte. Tu l’as peut-être oublié, mais toi, au moins, tu vois le ciel tous les jours au-dessus de ta tête. Tu sens le vent sur ton visage. Tu peux observer les oiseaux. Ta peau se mouille lorsqu’il pleut…

Sternon releva la tête et regarda son amie, interloqué par sa tirade inattendue :

Pardon, Epsilyn. Je ne me préoccupe que de moi alors que tu n’es même pas autorisée à sortir. C’est insupportable d’être à la merci de cet Aréopage ! Quand donc décideront-ils que ton isolement est terminé ?

Quand je n’aurai plus ces maux de tête, sans doute.

Ça n’a pas de sens : même mes visites sont autorisées. Je ne comprends pas.

Moi non plus, figure-toi !

La jeune fille s’approcha, prit dans les siennes les mains de son compagnon d’incertitude et lui murmura :

23 3 – Sententia

Tektonius – Au cœur de la pierre

Sternon, tu dois garder espoir. Il faut que tu sois plus fort que tout ce que nous vivons maintenant. Quelque chose d’autre nous attend ailleurs, plus tard, j’en suis certaine. Tu dois lutter pour ça. Tu es fort, et j’ai besoin de ta force. Toute seule, je n’y arriverai pas. Et Zlêten non plus, d’ailleurs. Lui aussi a besoin de toi.

Zlêten ! Besoin de moi ? Laisse-moi rire ! s’exclama Sternon en se redressant vivement, laissant toute sa rancœur s’échapper à nouveau. Mais oui… Non. Absolument pas. D’ailleurs, c’est lui qui pourra nous aider au final, puisqu’il est bien placé pour savoir ce qui se trame ici.

Détrompe-toi, coupa Epsilyn en secouant la tête. Pourquoi ? Pour rien. Si. Je te connais. Que sais-tu ? Rien de précis. J’essaie de comprendre certaines choses. Comme quoi, par exemple ?

Je ne peux pas t’expliquer maintenant, ce serait trop long, éluda Epsilyn en se levant pour raccompagner son ami. Il faut que tu y ailles, sinon le Factionnaire va intervenir. Oh, mais dis-moi ! réclama Sternon devant la porte. Des pas se firent entendre dans le couloir. Prends soin de Zlêten et ne te fie pas aux apparences, c’est tout ce que je peux te dire ! Allez, file !

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Prends soin de toi aussi, Epsilyn ! Je reviens demain, glissa Sternon avant de s’échapper par la porte, presque sous le nez du Factionnaire qui venait effectivement le mettre dehors.

3 – Sententia

« Sternon et Zlêten avançaient machinalement sur le sentier poudreux. En contrebas se profilaient les élégantes silhouettes dentelées de la Cité. Au loin, sur une des quatre collines environnantes, se dressait la Cité des soins. C’est là qu’Epsilyn avait été emmenée dès leur arrivée, trois mois plus tôt. Les deux garçons n’avaient pu la voir. Ils s’étaient fait un sang d’encre. Aucune nouvelle ne filtrait. Ils n’étaient pas autorisés à lui rendre visite. D’ailleurs, de leur côté, l’arrivée n’avait pas été très glorieuse. »

Après la destruction du volcan d’Oxygénius, Epsilyn, Sternon et Zlêten trouvent refuge dans la cité de pierre du peuple Tektonius. Mais dès leur arrivée, les trois compagnons de route sont séparés. Sternon est forcé de devenir tailleur de pierre, Zlêten accepte une place de Conseiller auprès des Gouverneurs tandis qu’Epsilyn semble prisonnière de la Cité des soins. Dans cette cité étrangère, aussi belle que mystérieuse, les trois amis découvrent une société régie par l’Aréopage, regroupant Gouverneurs, Conseillers et Maîtres. Chacun semble connaître sa place et tout accepter sans se poser de question. Mais lorsque le mal qui sévit secrètement dans la cité s’empare de Zlêten, Sternon et Epsilyn, entourés de leurs nouveaux amis, vont devoir bousculer ce peuple et réveiller les consciences pour sauver leur ami. Amitié, courage et aventure sont au cœur de ce deuxième tome de la série de fantasy dystopique Oxygénius.

Dominique Pérot-Poussielgue a écrit de nombreux livres pour la jeunesse, et reçu de nombreux prix. Le premier tome de la série, Oxygénius – Au cœur du volcan, coup de cœur 123 loisirs, a reçu le Grand Prix Jeunesse du Salon du livre et des médias chrétiens 2021 de RCF.

15.90€
www.mameeditions.com
TTC France

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