Survivre à la séparation et au divorce

Avec beaucoup de délicatesse et de justesse, Ruth Clements nous offre « le livre qu’elle aurait aimé trouver » lorsqu’elle a divorcé. Son expérience est au cœur de ses propos, celles de ses amis aussi, et chacun trouve, dans cet ouvrage, des réponses à des questions concrètes mais aussi des réflexions de fond, ancrées dans la bienveillance et le respect. À la fois profond, chaleureux et résolument optimiste, ce guide est un allié précieux pour traverser une période particulièrement éprouvante et pour commencer à construire un futur heureux.

Bloggeuse britannique, Ruth Clements est aujourd’hui engagée dans l’animation du parcours Restored Lives (Parcours Revivre en France). Son livre est une référence sur ce sujet au Royaume-Uni.

14,90 € France TTC www.mameeditions.com

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SURVIVRE À LA SÉPARATION ET AU DIVORCE

Comment sortir et voir du monde lorsque j’ai seulement envie de me cacher ?

Comment maintenir des liens avec la famille et les amis de mon ex ?

Que va-t-il se passer maintenant ?

Dois-je tout changer dans ma vie ?

Se reconstruire sous le regard de Dieu

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Se reconstruire sous le regard de Dieu Traduction : Charlotte GrossetĂŞte

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Aux Bishop, ma seconde famille.

Merci de m’offrir un refuge, de m’aider à me reconstruire, de me laisser votre porte toujours ouverte.

Et à Ellie.

Parce que la découverte que je n’étais pas la seule à vivre cette situation m’a donné de l’espérance.

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INTRODUCTION Peut-être ouvrez-vous ce livre en quête de réponses pour vous frayer un chemin dans ce monde inconnu et non désiré de la séparation et du divorce. Peut-être avez-vous décidé que la séparation est le seul moyen de faire bouger votre couple, mais un moyen plein d’incertitudes. Peut-être un ami bien intentionné vous a-t-il passé ce livre en vous suggérant de le lire et vous pensez : Génial – pile ce qu’il me faut en ce moment – encore un bouquin de conseils ! Et si vous avez la même réaction à ces mots que celle qui me venait naguère des tripes, je comprendrais que vous l’ajoutiez à la grosse pile de livres non lus à côté de votre lit, ou que vous vous empressiez de le remettre dans la bibliothèque.

Quand les gens m’interrogeaient sur le livre que j’étais en train d’écrire, j’évitais soigneusement d’employer l’étiquette « s’aider soimême », jusqu’au moment où ils s’exclamaient : « Donc ce sont des conseils pour s’aider soi-même ! » Je marmonnais une réponse vaguement affirmative – mais floue – et nous changions de sujet, surtout quand ils commençaient à s’enquérir de la longueur du texte. Il y avait, dans cette expression, des connotations douloureuses. Mais 7

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je me suis rendu compte que c’était au cœur du sujet, justement.

L’une des raisons qui rendent la séparation et le divorce si effroyables, c’est que vous n’êtes plus qu’avec vous-même. Nul besoin de le souligner, sans doute. Il est probable que vous ne vous êtes jamais senti aussi seul de votre vie : là où il y avait deux personnes, il n’y en a plus qu’une. Même si vous bénéficiez d’un réseau de soutien incroyable, et j’espère que c’est le cas, à la tombée du jour, nous – nous qui suivons encore le processus de la séparation ou du divorce – nous retrouvons tout de même seuls.

Mais peut-être, alors même que ces mots vous atteignent, vous sentez-­vous seul malgré tout. Cette séparation est maintenant votre vie, et vous ne savez pas trop par où entreprendre une quelconque tâche quotidienne, sans même parler de croire que vous pourrez surmonter cette épreuve. Le poids de l’émotion est écrasant et semble ne jamais devoir s’alléger.

Peut-être cette séparation est-elle un choix de votre part. Peut-être a-t-elle représenté un choc cataclysmique. Peut-être s’agit-il d’une prise de conscience progressive que vous dériviez loin l’un de l’autre, jusqu’à ce qui vous est apparu comme un point de non-retour. Que vous subissiez la tourmente de voir un mariage qui paraissait heureux se briser sur une séparation et un divorce, ou que vous ayez pris la décision d’y mettre un terme, c’est là que vous avez abouti.

Voilà la raison, je suppose, pour laquelle vous avez choisi, reçu, ou découvert ce livre.

Si vous cherchez un ouvrage qui vous dise tout ce qui vous est dû, ce ne sera pas celui-ci.

Ce livre est celui que j’aurais aimé pouvoir lire. C’est le recueil des petites choses et des grandes choses, des embûches, des coups durs quotidiens, de l’espérance. C’est un gilet de sauvetage pour vous 8

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Introduction

maintenir à la surface parce que vous saurez, je l’espère, que vous n’êtes pas seul. Nous sommes des milliers à vivre cela, et pourtant il est parfois impossible d’exprimer ce que vous ressentez, et d’en parler à quiconque. Impossible de trouver quelqu’un qui sache et qui comprenne. Cette lecture n’est peut-être pas facile, mais je l’espère réconfortante. Vous n’êtes pas la seule personne à éprouver tout cela, même si je souhaiterais que vous soyez la dernière. Vous n’êtes pas seul.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Je me suis lancée dans l’écriture deux ans environ après l’effondrement de notre mariage. J’ai commencé par décrire les changements de ma vie, mais j’ai vite changé de cap pour aider et soutenir les personnes traversant ces moments de solitude. Je ne souhaitais à personne d’autre de naviguer seul à travers les émotions, les questions pratiques et la frustration spirituelle, et c’est ce processus qui a donné naissance à ce livre.

Je voudrais tellement voir les gens surmonter les expériences de la séparation et du divorce aussi indemnes que possible, avec une détermination, une force, une envie de vivre renouvelées ! Peut-être n’en êtes-vous pas là. Ou n’avez vous pas particulièrement envie d’y être. Mais si vous avez lu jusqu’à ce stade, c’est probablement parce que vous aimeriez trouver un peu d’aide. Alors si mon but était d’aider les gens à naviguer à travers ces expériences, oui : c’est bien un livre d’aide que j’écrivais !

Mais en quoi va-t-il vous aider dans la jungle émotionnelle, matérielle et spirituelle où vous vous trouvez ? Eh bien, ce livre cherche à explorer la façon dont on peut continuer à avancer lorsque l’on a envie de se cacher du monde. Il pose des questions pour vous aider à progresser, et il contribue à élargir le champ de votre réflexion 9

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afin de prendre efficacement ces décisions qui vous concernent et concernent votre ex-conjoint. Il propose une palette de stratégies et d’idées pour faire face à toutes les situations – depuis la perte ­d’appétit jusqu’au monde de la belle-famille, et comment réagir quand tout le monde autour de vous commence à se marier ou à se retrancher dans une félicité inaccessible ?

Tout le monde n’a pas les mêmes réactions ; c’est pourquoi vous trouverez tout au long de ce livre des témoignages, des conseils et des idées venant de plusieurs personnes merveilleuses que j’ai l’honneur d’appeler mes amis. Chacun d’eux a une histoire unique de séparation et de divorce : certains ont choisi de mettre fin à leur mariage pour différentes raisons ; d’autres se sont vu imposer la séparation et le divorce. Chacun relate des émotions et expériences diverses, mais tous offrent une analyse authentique et honnête de leurs luttes et de leurs victoires personnelles. Chacun a sa propre histoire, identique à nulle autre – d’où l’impossibilité de vous dicter votre attitude, et d’où les questions posées au fil de ce livre pour vous aider à prendre les meilleures décisions possibles. Pour vous, votre mariage, votre ex et votre famille. J’espère que l’un de nos témoignages vous évoquera des éléments de votre propre histoire et vous encouragera à avancer.

Mon histoire Je suis divorcée. J’ai été mariée cinq ans et demi en tout, dont trois ans de bonheur. Je me suis mariée à vingt-deux ans – peu avant de décrocher mon diplôme – séparée à vingt-cinq et j’ai divorcé à vingt-huit.

Il me semble parfois avoir vécu de nombreuses vies depuis que le cours de mon mariage a changé à jamais. Certains jours, le mariage m’apparaît comme un rêve distant et brumeux, à la manière de vacances terminées ou d’une brève expérience qui vous a marquée 10

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Introduction

à vie ; d’autres jours, je sens renaître les sentiments comme si je les avais éprouvés hier.

Après notre troisième anniversaire de mariage, la relation entre mon ex-mari et moi est devenue de plus en plus distante. Je trouvais mon métier difficile mais devais bientôt changer de travail, tandis qu’il démarrait dans un nouveau poste au sein de son service.

J’ai commencé à me demander s’il ne souffrait pas de dépression.

Au cours des deux mois qui ont suivi, la vie est devenue de plus en plus difficile, mais j’étais sûre que tout allait se résoudre, surtout s’il acceptait une aide médicale. Je me rappelle de manière vivace cette journée de vacances, à la fin du mois d’août, où j’ai découvert sur son téléphone la preuve qu’il entretenait une relation avec une autre femme. Je lui avais déjà posé la question auparavant et je l’avais soupçonné de ne pas me dire la vérité. La distance croissante entre nous aggravait mes doutes. Quand j’ai lu les mots, mon monde s’est effondré. J’ai appelé divers amis ainsi que mes parents, puis nous sommes rentrés au Royaume-Uni ensemble, émotionnellement brisés et physiquement exténués.

J’ai vécu dans la tourmente les cinq mois qui ont suivi, sans savoir si notre mariage allait tenir le coup, alors que je commençais mon nouveau travail. Après avoir vécu quelque temps chez ses parents (lui), chez des amis (moi) puis de nouveau ensemble mais en faisant chambre à part, il a quitté notre appartement à Noël cette année-là et a décidé de ne pas couper les ponts avec sa maîtresse. Les quatorze mois suivants ont été crucifiants. J’ai prié, nous nous sommes revus et avons fait plusieurs tentatives pour avancer, sans y mettre le même degré de volonté. Je voulais désespérément la réussite de notre mariage ; je m’étais engagée pour la vie. La foi était essentielle pour moi, et elle l’est devenue de plus en plus, à mesure que j’ai découvert la constance de Dieu, toujours présent même quand d’autres personnes ne peuvent pas l’être. J’avais mis très peu de monde au 11

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courant des détails de notre séparation, parce que je voulais que la porte reste ouverte pour lui permettre de revenir. J’ai fait tout ce que je pouvais, mais il faut être deux pour qu’un mariage fonctionne, et il m’était impossible de le remorquer toute seule. Après avoir beaucoup réfléchi, en février, un an et demi après cette découverte initiale, je lui ai demandé de choisir entre le divorce et un vrai travail de réconciliation ; il a choisi le divorce.

Je pourrais entrer dans les détails de l’histoire mais, si c’est la mienne, c’est aussi la sienne. Pour chaque chose que je dirais, il y aurait tellement de non-dits. J’ai longuement lutté avec ce problème. Il me semblait que je vous devais, à vous mon lecteur, le partage de mes expériences. Cela ne me dérange plus de le faire, même si cela me dérangeait auparavant ; mais je savais qu’en racontant mon histoire, je raconterais aussi celle de mon ex-mari. Je ne suis pas parfaite, lui non plus. Je n’ai pas été l’épouse modèle, lui n’a pas été le mari exemplaire. Nous avons tous deux fait des erreurs. Et si la société peut choisir de juger de la gravité de ces erreurs, ou de faire des reproches proportionnels, Dieu m’a parlé de mon attitude.

Dans le divorce, comme dans le mariage, il m’a dit d’honorer mon ex-mari. Pour qui connaît, comme vous sans doute, l’indicible douleur liée au divorce, cet appel n’est pas facile à écouter. Il va contre la culture ambiante, quand le monde vous recommanderait de pressuriser un ex-conjoint pour en obtenir un maximum, et d’exiger que vous soit restitué tout ce que vous avez investi dans votre mariage.

L’honorer, cela signifie ne pas exposer ses erreurs au public, de la même manière que je ne suis guère susceptible de confesser mes propres erreurs et fautes à quiconque sinon à Dieu. Cela signifie reconnaître les beaux côtés de notre mariage en même temps que son échec final. L’honorer m’a conduite à adopter face au divorce la même attitude que celle qui fut mienne au moment où nous 12

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Introduction

avons échangé nos consentements. Si j’affirme lui avoir pardonné, ­comment puis-je rester amère ? Comment pourrions-nous être pardonnés et libérés, l’un et l’autre, si je m’accroche à chaque détail du passé pour les montrer à tout le monde ? Il m’arrive d’avoir encore besoin de déposer ma colère devant Dieu, même si c’est moins ­fréquent.

Ce n’est pas facile Mon histoire peut présenter des similarités frappantes avec la vôtre, ou être entièrement différente. Chacune a ses complications et ses défis propres, mais les expériences acquises et partagées ont quand même de la valeur. Ma séparation a été inattendue et je ne l’avais pas vue venir. J’étais convaincue – j’espérais – qu’il était malade plutôt qu’engagé dans une liaison. Le divorce est devenu le seul chemin possible puisqu’il n’y avait que moi pour souhaiter que notre mariage perdure.

J’étais effondrée. L’une des seules choses que je savais, c’est qu’à la fin de ce processus, quel qu’il fût, je souhaitais aller mieux plutôt que rester amère. Donc c’est le livre dont j’aurais rêvé – un livre d’aide et de soutien dans les choses infimes du quotidien et dans les questions fondamentales qui paraissent sans réponse. Je voulais savoir comment continuer à avancer alors que je n’avais qu’une envie : me cacher. Comment ça se passe, une séparation ? Est-ce qu’on continue à se voir ? Et ensuite ? Comment avancer ? Comment faire les choses bien même si ça ne se finit pas bien ? Que faire de tous nos cadeaux de mariage ? Que faire de moi-même ?

Je voulais des idées pratiques, de l’aide, l’assurance que je n’étais pas seule, mais je ne savais pas par où commencer. Je me sentais perdue et dans le flou parce que, pour être honnête, les apparences avaient été belles. J’avais des amis, une famille, un réseau pour me soutenir, 13

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et pourtant j’ignorais où aller et comment poursuivre. Tout couple vit des hauts et des bas, mais j’atteignais là un niveau inconnu. Tout ce que je savais, c’est que je ne voulais pas d’un divorce amer. Je ne suis pas d’une nature rancunière de toute façon, mais je savais que nourrir de la rancune dans cette affaire n’allait pas m’aider. Je voulais quelqu’un qui savait et qui avait vécu ça. Je voulais trouver une amie capable de comprendre comme seul peut le faire quelqu’un qui est passé par là. J’ai eu de la chance ; j’ai trouvé cette amie, Ellie. Mais cela m’a laissé penser qu’il y a tellement d’autres personnes comme moi, comme Ellie, comme vous, à avoir besoin de quelqu’un qui sache. Nous voulons des questions qui nous fassent réfléchir aux étapes suivantes, des stratégies qui nous aident à faire face, en attendant que nous soyons capables de distinguer ce que nous allons faire. Nous voulons savoir ce à quoi nous attendre pour la suite, dans un monde rempli de moments déroutants. Si des éléments de ma foi m’ont aidée dans l’épreuve et se retrouvent donc à travers ces pages, vous êtes libres de suivre à votre guise la sagesse de la Bible et toute autre suggestion. J’espère que vous vous sentirez accueilli comme un proche, que vous soyez animé par la même foi, par une autre foi, ou sans foi aucune. J’espère que vous vous sentirez entre amis.

Ce livre s’adresse aux personnes qui désirent bien faire pour leur séparation et leur divorce, même si ce n’est peut-être pas ce qu’elles avaient souhaité. Si vous espérez une fin différente pour votre histoire, je vous recommanderais de lire également des livres sur la réconciliation. Mais il nous arrive parfois des choses inattendues.

Il nous faut prendre des décisions qui paraissent impossibles et qui nous entraînent dans des directions qui nous semblaient impensables. Ce livre fournit, je l’espère, des réflexions pratiques sur une séparation sereine. Pour vous, cela peut vouloir dire qu’une réconciliation est possible parce que vous aurez choisi des actions positives et accepté de prendre votre conjoint en considération. Cela peut 14

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Introduction

vouloir dire mettre fin, ou accepter de mettre fin, à votre mariage par un divorce. Ce livre explore les moyens de faire en sorte que le divorce ne signifie pas la fin de votre vie, de votre foi ou de vos rêves.

Ce n’est pas facile. Mais c’est possible, et vous n’êtes pas seul.

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PREMIÈRE PARTIE

Et après ?

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Chapitre 1

CHERCHER DU SOUTIEN Une solitude soudaine Quand j’étais toute petite, je croyais fermement qu’en devenant adulte, je me métamorphoserais en une autre personne, comme une chenille se transforme en papillon. Cette personne serait un adulte semblable à ceux que je voyais autour de moi – des gens qui prenaient des décisions et menaient des vies d’adultes. Ce serait une version de moi-même, mais adulte, douée du pouvoir de prendre des décisions d’adulte et de faire des choses comme exercer un métier ou acheter une maison. Je suppose que mon esprit enfantin était incapable de s’imaginer devenant adulte – prenant les grandes décisions de la vie. Ce n’était pas moi qui me marierais et aurais des bébés. Ce n’étais pas moi qui accomplirais des rêves d’enfance ; ce serait la réincarnation adulte magique de moi-même.

Je ne saurais pas désigner le moment où j’ai compris que la vie ne fonctionnait pas ainsi. J’ai pris progressivement conscience que ça y était, que j’y étais. Personne de plus « adulte » n’allait venir prendre le relais. Terrifiant mais vrai, ça allait être à moi de me débrouiller – et à moi seule.

Une séparation vous abat. En un éclair, vous êtes un adulte seul. Il vous est demandé d’être soudain plus adulte que vous ne l’avez jamais été, alors que vous n’avez jamais autant éprouvé 19

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l’impression d’être un enfant perdu. Dans toute ma vie d’adulte jusqu’alors, j’avais toujours eu quelqu’un à mes côtés pour m’aider à prendre les grandes décisions. Mais, à présent, j’étais seule.

Des décisions simples comme : « Qu’est-ce que je vais prendre pour le déjeuner ? » continuaient à s’imposer. Il y avait d’autres choix agréables en théorie, comme « Où passer mes vacances ? », dont je me faisais des montagnes et qui me semblaient ne pas mériter l’effort exigé (même si ce n’est qu’à une demi-heure de route, ça en vaut la peine, croyez-moi). Puis venaient les choix de vie. Changer de fournisseur internet ou pas ? Quelle est la meilleur assurance auto ? La facture d’eau a-t-elle été surpayée, sous-payée, pas du tout payée…

Et parce que j’étais restée la petite personne persuadée qu’un jour, je me métamorphoserais en adulte, j’ai cédé à la peur et me suis sentie écrasée par la responsabilité. Encore une fois, j’ai compris : l’adulte, c’était moi. Il n’y avait personne pour agir à ma place.

Là où les problèmes étaient autrefois partagés en deux, à présent ils me ­semblaient avoir doublé.

Elle est dure, la mue vers l’état d’adulte.

Je devrais être capable de faire face toute seule ?

Parce que c’est un gros boulot d’être adulte, on a besoin d’autres personnes avec qui partager le fardeau. Vous avez peut-être l’impression de tomber en miettes. Même des actes comme manger ou dormir peuvent vous sembler impossibles. Bénéficier d’un soutien concret et d’une présence physique peut vous aider immensément dans ces moments. Il ne faut pas culpabiliser à l’idée de voler de son temps à quelqu’un d’autre – nous explorerons ce sujet plus loin dans ce chapitre. Nous avons tous besoin d’aide dans ces moments-là.

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Chercher du soutien

Il y a aussi une raison pour laquelle ce livre s’ouvre sur ce chapitre : chercher du soutien dans cette situation est essentiel. J’étais – comme tout le monde l’est idéalement – mariée à mon meilleur ami. Du coup, quand ce meilleur ami et moi avons rompu, je n’ai pas seulement perdu un mari, j’ai perdu mon confident, celui qui me comprenait d’un seul coup d’œil, et qui savait deviner tout un contexte à partir d’un mot ou d’une phrase inachevée. J’ai peine à croire que nous ayons été si proches, parce que maintenant nous sommes étrangers l’un à l’autre.

Dans le mariage vous espérez, et souvent ce rêve devient réalité, trouver un ami, un amoureux, un compagnon, une aide ; tout cela, vous le perdez à l’heure même où vous en avez le plus besoin. L’une des nombreuses souffrances du divorce est la perte d’un compagnon.

L’ironie veut que ce soit la personne à qui vous désirez le plus parler qui soit devenue celle à qui vous pouvez le moins parler. Où pouvez-vous aller quand la principale personne à qui vous aviez l’habitude de confier vos problèmes fait maintenant partie de ces problèmes ?

Où aller quand l’ami avec lequel vous échangiez sur vos difficultés les plus profondes est maintenant celui qui les cause ? Peut-être, quand vous lui parlez quand même, votre conjoint ne répond-il pas ce que votre cœur rêve qu’il réponde ; ou alors il écoute sans entendre, vous ­donnant le sentiment de compter pour rien. Là où il y avait jadis de la compréhension, de l’intuition et de la compassion, quelque chose ne colle plus dans la conversation. Il nous faut chercher soutien et réconfort auprès d’autres personnes parce qu’on ne les trouve plus auprès de notre conjoint.

Que vous aimiez parler ou que vous ayez envie de vous cacher sous votre couette pour les trois ans à venir, il est plus que probable que vous avez besoin de soutien. Si l’idée de recourir à une aide professionnelle ou de confier à quelqu’un les problèmes de votre cœur et de votre mariage vous fait reculer, essayez de ne pas sauter ce 21

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chapitre ! Rien n’est facile dans le divorce, mais il est possible et même courant que le fardeau se trouve allégé quand on le partage.

La séparation, émotionnelle et physique, peut créer un sentiment d’esseulement intense. Je me sentais non aimée, non voulue, comptée pour rien. Je n’avais pas envie de prendre contact avec quelqu’un quand j’étais déprimée ; j’avais envie qu’on prenne contact avec moi.

Non parce que j’estimais que les gens étaient censés penser à moi en permanence, mais parce que leurs textos ou leurs appels spontanés me montraient que j’étais aimée. Dans ce chapitre, nous allons explorer diverses façons de chercher, de demander et d’accepter le soutien d’autrui, et voir d’où ce soutien pourrait venir.

Rappelez-vous une époque où un ami a eu besoin de votre aide, où un membre de votre famille traversait une crise. Peut-être lui avez-vous proposé de l’aide ou du soutien, sans vous ménager s’il a accepté cette offre, malgré le dérangement que cela supposait pour vous. Ces mots de l’Ecclésiaste, souvent lus lors des célébrations de mariage, ont une telle résonance : Mieux vaut être deux qu’un seul : le salaire de leur peine sera meilleur.

S’ils tombent, l’un relève l’autre. Malheur à l’homme seul : s’il tombe, personne ne le relève.

De même, si l’on dort à deux, on se tient chaud. Mais tout seul, comment se réchauffer ?

L’agresseur terrasse un homme seul : à deux, on lui résiste. Une corde à trois brins n’est pas facile à rompre1.

Un ami qui vous aide à vous relever, qui veille à votre sécurité et qui prend votre défense, c’est inestimable. Il est important de trouver 1. Qo 4, 9-12.

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Chercher du soutien

des amis qui honorent ce cahier des charges et, comme nous allons le voir, ce ne seront peut-être pas ceux auxquels nous pensons ­d’emblée.

J’ai honte de ma séparation Pendant longtemps, je n’ai prévenu personne de ma séparation ; plusieurs mois plus tard, même certains de mes meilleurs amis n’étaient pas au courant. Pourquoi ? C’était dû en partie au sentiment d’échec suscité par la fin de mon mariage. Vu de l’extérieur, il avait semblé idéal ; j’avais passé sous silence les difficultés des derniers mois. En fait, j’avais nourri l’espoir qu’elles se dissiperaient ; ce n’était pas le cas et j’en avais honte. Deuxièmement, il m’était pénible d’exprimer la douleur et l’effondrement émotionnel devant des foules de gens, et je n’étais nullement disposée à entrer dans les détails avec des personnes étrangères à cette histoire mais curieuses de la connaître. J’ai connu des gens qui ont publiquement annoncé ce qui s’était passé sur les réseaux sociaux. Ce sont deux approches antinomiques de la situation : l’une consiste à répandre la nouvelle à travers tous les cercles de l’entourage ; l’autre, à se fermer. Quand le divorce ou la séparation frappent notre monde, il peut y avoir de bonnes raisons à la discrétion ou au « secret ».

Peut-être, la dernière chose que vous souhaitez faire est-elle de vous épancher sur votre mariage et votre rupture. Les secrets sont puissants. Ils peuvent être excitants, comme celui qui consiste à mijoter une fête surprise. Ils peuvent aussi être douloureux, comme lorsqu’on est exclu d’un secret de cour de récréation. Et ils peuvent également être dangereux – comme ces choses qu’on veut absolument éviter que les gens sachent à notre sujet. Un secret né de la honte est un lieu épuisant et complexe où demeurer. Il nous donne l’impression que personne ne nous aimera si nos actes viennent à être découverts, ou que les gens nous jugeront s’ils apprennent la vérité.

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J’avais le sentiment aigu que mon mariage avait eu une fin qu’il n’était pas « censé » avoir. Idéalement, il aurait dû s’achever à l’heure de la mort, non que j’aie nourri des pensées assassines, mais parce que c’est la fin naturelle de toute vie, et que cette promesse est au cœur de l’échange des consentements. Ma honte était fondée là-dessus : j’avais failli à cet objectif que je m’étais engagée à honorer. D’autres personnes parvenaient à tenir parole, surtout parmi nos contemporains. Ils allaient bien, eux ; pourquoi pas nous ?

Mais je me posais peut-être la mauvaise question. L’une de mes amies a pleuré et prié avec moi, exprimant, en même temps que sa compassion, le sentiment qu’elle aurait pu se trouver à ma place.

Ce n’étaient pas des mots convenus, ils sortaient du cœur, et ils m’ont soulagée. J’ai pris conscience que cela aurait pu lui arriver.

Que cela pourrait arriver à n’importe qui. Comme je l’ai dit dans l’introduction, nul d’entre nous n’est le conjoint parfait ; nul ne vit le mariage parfait. Parce qu’un autre couple a fait des choix un peu différents ou qu’il est resté ensemble, cela ne veut pas dire qu’il ait tout résolu. Si j’avais agi différemment, peut-être l’issue aurait-elle été autre, mais je ne peux pas annuler le passé. J’aurais pu rentrer plus tôt du travail, j’aurais pu contribuer davantage à la vie du foyer, être plus encourageante – tout plein de choses.

Mais la colère contre moi-même, ou la honte devant mon échec, n’allaient pas modifier ce qui s’était produit. Pour surmonter cette honte, il me fallait reconnaître ce que j’aurais pu faire différemment, et me pardonner les décisions potentiellement mauvaises que j’avais prises. Je pouvais – et je l’ai même fait – demander pardon à mon ex pour les décisions et les suppositions venant de moi qui n’étaient pas justes. Le mariage de mes amis restait peutêtre intact, mais je n’avais pas à avoir honte parce que le mien ne l’était pas. Le leur était dur aussi, quelle que soit l’image idéale-­ façon-Instagram que j’en avais.

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Cependant, même s’il n’est pas sain d’éprouver de la honte, celle-ci est difficile à combattre. Avez-vous le sentiment d’avoir fait quelque chose de mal, ou d’avoir agi égoïstement ? Si c’est le cas, réfléchissez au moyen de réparer les choses plutôt que de subir le poids du remords. Peut-être vous faut-il reconnaître quelque chose que vous avez fait et qui a contribué à la rupture du mariage. Vous avez aussi besoin de vous pardonner à vous-même. Vous pouvez vous auto-­ flageller, mais quel bien en sortirait ? Nous pourrions tous être meilleurs. Nous pourrions tous en faire davantage. Il faut aussi lâcher prise sur les actes honteux de notre conjoint. Nous ne sommes pas responsables de ses décisions. Toute honte liée à ses décisions, c’est à lui de la gérer, pas à nous de la porter.

Nous pouvons aussi souhaiter garder le secret sur notre échec conjugal à cause de ce que nous avons fait, nous. Cela dit, révéler des secrets au grand jour peut être libérateur. En les partageant avec un ami proche, nous nous dégageons un peu de l’emprise que ces secrets exercent sur nous. Si nous reconnaissons notre honte, nous n’en sommes plus prisonniers. Nous n’avons plus à craindre d’être « découverts ». Nous resterons dignes de l’amour et de l’affection de nos amis.

Mieux vaut choisir les personnes à qui nous ouvrir de nos peurs et du poids de la honte ressentie, plutôt que chercher à cacher les faits de la séparation et du divorce. Prendre le temps d’analyser ce qui s’est passé, et mettre les gens au courant petit à petit lorsque vous vous en sentez capable, cela aide beaucoup ; tenter d’expliquer la situation à tout le monde jour après jour, c’est épuisant. Mais tenir secret ce qui s’est produit parce que vous en avez honte, c’est laisser la situation garder une emprise sur vous ; c’est vous charger d’une tension émotionnelle et d’un fardeau supplémentaires.

Le juste milieu est délicat à trouver, mais il est important de faire la distinction entre ne pas avoir le courage de parler et avoir honte de ce qui nous est arrivé.

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Survivre au divorce et à la séparation

Questions à creuser Éprouvez-vous de la honte ou de l’embarras au sujet de votre rupture ?

Avez-vous le sentiment que vos actes ont contribué à l’échec de votre mariage ?

Y a-t-il des choses à propos desquelles vous avez besoin de demander pardon, ou de vous pardonner à vous-même ?

Où trouver du soutien ?

Avec la rupture de votre relation peut survenir un changement dans le réseau de vos amitiés. Parfois, les amis dont vous allez vous rapprocher sont les plus inattendus. Dans ma séparation, les gens à qui j’ai parlé en premier étaient ceux dont je savais qu’ils prieraient pour nous, et c’était particulièrement important à mes yeux. Le deuxième groupe de personnes ne faisait pas nécessairement partie de nos amis les plus proches, mais de notre entourage immédiat ; leur sagesse nous avait aidés par le passé. C’étaient des gens qui pouvaient m’offrir une aide concrète au quotidien, et qui l’ont fait. Ce n’est que bien plus tard que j’ai parlé à mes amies les plus anciennes et les plus intimes, parce que je savais que j’allais devoir – et vouloir – discuter franchement et en profondeur de cette séparation.

Parler de la séparation et du divorce peut être émotionnellement épuisant ; il ne faut donc pas hésiter à vous accorder des pauses.

Même si nous avons le sentiment qu’aucun sujet au monde n’est aussi important – et il n’est pas mauvais de le vivre ainsi – il peut être utile de nous absorber dans des tâches modestes ou dans les histoires de quelqu’un d’autre pour oublier nos propres problèmes pendant quelques instants.

Il n’y a guère de règles ou d’idéaux pour guider le choix de la personne à qui l’on va se confier, mais il est important de réfléchir à 26

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nos motivations si nous parlons exclusivement à un membre du sexe opposé. Passer du temps avec des couples peut aider à offrir une vue mieux équilibrée de la situation et des événements, et passer du temps avec d’autres personnes célibataires peut nous aider à être optimistes quant à l’avenir. Passer du temps avec des personnes plus âgées ayant de la sagesse à partager peut nous aider à saisir que nul mariage n’est un long fleuve tranquille. Parler avec notre ex suppose un monde de frontières à fixer, nous y reviendrons.

D’abord, même aux personnes qui nous sont les plus proches, nous n’avons pas à tout révéler. Idem vis-à-vis de nos connaissances qui voudraient en savoir plus ! Quelle que soit notre intimité passée, la similarité de nos expériences ou les invitations à nous épancher, il n’y a nulle obligation à parler à quiconque. Même si les gens aimeraient savoir où est votre conjoint, comment vous faites face et comment vous en êtes arrivés là, ce sont vos affaires. Pas les leurs. Rien ne vous oblige à aborder le sujet et, s’il est utile d’en discuter avec une personne qui est passée par là elle-même, vous n’avez pas à en parler à tous ceux qui ont vécu cela.

Quand vous vous demandez auprès de qui chercher du soutien, il peut être utile de réfléchir aux talents particuliers de vos amis, et à la manière dont ils occupent leur temps. Sont-ils souvent libres le week-end ? Leur famille dîne-t-elle à des horaires fixes ? Est-ce qu’ils sont doués pour la cuisine ? Est-ce qu’ils aiment marcher, se promener ? Est-ce qu’ils sont experts en bricolages en urgence ?

Choisir des amis particuliers auprès de qui chercher de l’aide, cela allège aussi l’inquiétude de peser sur un petit nombre de gens. J’ai régulièrement dîné avec ma « seconde famille », chez qui j’ai vécu pendant un temps. Je pouvais envoyer un texto au bon moment et m’inviter pour un café. En fait, je n’avais même pas besoin de les prévenir ; je savais à quelle heure ils se mettaient à table, et si je débarquais, ils m’accueillaient. Ce soutien quotidien au moment où 27

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je commençais un nouveau travail et où je luttais pour gérer toutes mes corvées quotidiennes a été un immense bienfait, sans compter qu’il m’a aidée à ne pas céder à mon désir d’esquiver l’alimentation.

Les amis de longue date peuvent se révéler précieux pour offrir un point de vue élargi sur les problèmes de relation que vous avez traversés. Les amis voisins sont bien placés pour garder un œil sur vous et vous offrir des coups de main concrets ainsi qu’un soutien émotionnel. Les amis qui habitent plus loin peuvent vous fournir une occasion de quitter votre quotidien pour un lieu où vous vous sentez aimé, où vous pouvez être vous-même. Si vous constatez la disparition de nombre de vos amis, peut-être le fait de renouer des amitiés datant d’avant votre mariage vous apportera-t-il une nouvelle bouffée de vie et une source de soutien. Peut-être y a-t-il des amitiés d’université ou d’école, ou d’un cadre professionnel antérieur, que vous pourriez raviver. Après ma séparation imprévue, j’ai repris contact avec une vieille copine d’université, et appris qu’elle était elle-même séparée depuis peu. Ces vieilles amitiés nouvelles, exclusivement vôtres, peuvent offrir un grand réconfort.

Il peut y avoir des personnes séparées ou divorcées dont vous apprenez l’existence par des amis communs. J’ai cherché des amis qui pourraient connaître une situation semblable à la mienne en me renseignant auprès de mes amis. Par la paroisse de mes parents, j’ai fait la connaissance d’Ellie, séparée de son ex-mari environ six mois avant moi. En raison de son expérience récente du divorce, quand je lui posais des questions, je n’avais pas l’impression que mes interrogations étaient bêtes ou irréalistes, et souvent ses réponses étaient rassurantes. À l’avenir, vous deviendrez peut-être vous-même cet ami-là pour d’autres personnes. Quelle que soit l’ancienneté du divorce, les gens qui sont passés par là comprennent souvent vos émotions ; n’ayez donc pas peur de les approcher. Cette période a été une épreuve terrible dans leur vie à eux aussi, et ils auront 28

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à cœur de vous offrir l’assurance et l’espérance que ce n’est pas la fin du voyage, même si la pente est raide à gravir en ce moment.

De fait, leur situation actuelle peut être source d’espérance : la vie ne s’achève pas avec la séparation ou le divorce.

Ce qui a constitué un énorme encouragement pour moi, c’est le nombre de gens qui, apprenant que j’étais séparée, m’ont dit être passés par le divorce. Que de surprises pour moi : il s’agissait de gens que je connaissais depuis toujours et qui avaient des enfants adultes, ou d’autres qui avaient été mariés avant leur mariage actuel. Et au fond, pourquoi aurais-je dû le savoir ? Votre divorce, s’il appartient à jamais à votre passé, ne demeure pas éternellement au premier plan de votre vie. Plusieurs années après, ce n’est pas toujours la première chose qui saute aux yeux ; j’ai été soulagée de m’en rendre compte.

Cela ne veut pas forcément dire que j’ai raconté mon histoire à ces gens ; mais cela veut dire que lorsqu’ils déclaraient me comprendre, je savais que c’était vrai.

Si vous trouvez difficile de trouver quiconque à qui vous confier, ou si vous n’avez pas envie de demander, je recommande chaleureusement le cursus Restored Lives2 (parcours Revivre en France). Destiné à toute personne ayant subi une rupture récente ou ancienne, le cursus accueille de très nombreuses personnes dont la situation est semblable à la vôtre. Quand j’y ai participé – et à chaque fois que j’y fais du bénévolat depuis – il m’a semblé bon de pouvoir parler de ce qui m’était arrivé. Se trouver dans une pièce où l’assistance partage votre expérience est propice à la réflexion et au réconfort. Ce livre vous propose les témoignages de certaines personnes rencontrées là-bas.

Rappelez-vous : vous n’êtes pas seul. Vous n’êtes pas le seul.

2. Restored Lives est un cursus proposé aux personnes désireuses de se reconstruire après la rupture d’une relation. Il est souvent organisé au sein de paroisses mais il offre un soutien émotionnel et pratique indépendamment de la foi.

Voir www.restoredlives.org

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Questions à creuser Faites une liste d’amis. Qui sont les gens à qui vous souhaiteriez parler ? Pouvez-vous entrer en contact avec eux et arranger une rencontre ?

Y a-t-il des gens à qui vous ne souhaitez pas faire part de votre histoire pour l’instant ?

Pensez à différentes « zones » de votre vie ; par exemple la famille, les voisins, les collègues, les groupes liés à la foi, aux loisirs, aux centres d’intérêts. Qui sont vos amis les plus proches dans ces cercles ? À partir de cette liste, à qui souhaiteriez-vous confier ce qui s’est passé, qui pourrait vous offrir un soutien ?

Réfléchissez aux points forts de différents amis, et à la meilleure manière de leur demander de l’aide.

D’où est venu votre plus grand soutien ?

Rowena : De mes amis. Ma famille n’est pas douée pour parler des sujets importants. C’était difficile de lui parler parce qu’elle n’est pas tellement « ouverte » émotionnellement.

Carol : Mon plus grand soutien est venu de mes amis : une famille chrétienne qui m’est devenue plus proche que ma vraie famille, et en particulier ma petite communauté ecclésiale. Je ne suis pas sûre que j’aurais survécu sans eux. Ils m’ont offert des rires et de l’affection dont j’avais grand besoin, quand je n’arrêtais pas de pleurer.

Decobe : À part ma prière quotidienne et la lecture de la Bible, le plus grand soutien est venu de quelques proches amis non chrétiens qui sont vraiment accourus pour m’encourager et me soutenir dès que j’en avais besoin. Ces personnes m’ont donné la preuve d’une amitié sincère, à la différence de certains membres de ma paroisse, de la part de qui j’aurais attendu du soutien.

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May : Le plus grand soutien, je l’ai reçu d’un thérapeute TCC3.

Mon frère et ma belle-sœur me sont proches mais je ne voulais pas peser trop sur eux en leur disant à quel point les choses étaient terribles. Une amie proche, binôme de prière, ainsi que d’autres amis qui avaient vécu un divorce m’ont aussi aidée. Hélas, mes parents étaient morts avant ma séparation et mes beaux-parents ont pris parti pour mon ex.

Main tendue La solitude peut être horrible, que la séparation se soit bien passée ou non. Même si vous aimez avoir du temps pour vous, vous avez été habitué à la présence d’un être vers qui vous tourner. Même si vous avez envie de parler à quelqu’un, vous sentez peut-être que vous ne pouvez pas appeler vos amis à chaque fois que vous avez besoin d’eux.

Ce qui a beaucoup compté pour moi, ce sont les textos quotidiens reçus de ma mère et de mes amis proches. Ma mère m’écrivait de bonne heure chaque matin. Ainsi, à mon arrivée au travail, je trouvais un message d’elle pour commencer ma journée – une bouée de sauvetage. Les textos de mes amis contenaient des versets bibliques, des encouragements, des invitations pour prendre un verre et des anecdotes de leur quotidien. Ces attentions me montraient que j’étais estimée et aimée. C’est vrai pour vous aussi : vous êtes estimé et aimé.

Dans le film La Couleur des sentiments (2011), Mae Mobley est une petite fille généralement comptée pour rien ; on ne la sort que dans les grandes occasions, en lui faisant sentir qu’on attend d’elle un comportement parfait et irréaliste. Sa nounou, qui joue auprès d’elle un rôle maternel, l’encourage à se répéter qu’elle est intelligente, bonne et importante. Les deux derniers mots valent spécialement 3. Thérapie cognitivo-comportementale (NdT).

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pour nous. Nous pouvons être bons, même quand nous affrontons la séparation et le divorce. Nous sommes importants. Vous êtes important. Même quand vous n’en avez pas le sentiment, vous êtes important. On peut demander à un ami de nous le montrer, expliquer que nous aurons besoin de l’entendre chaque jour (voire plusieurs fois par jour). Même si aucun de vos amis n’a pris cette initiative, il est parfaitement acceptable de demander. Selon mon expérience, nombreux sont les amis qui seront heureux de pouvoir faire quelque chose de concret. Si vous craignez que ce soit un poids ou une contrainte, demandez-leur un texto un jour particulier de la semaine, pour que vous sachiez qu’ils pensent à vous. Adressez-vous à sept amis différents, un par jour. Savoir que l’on occupe les pensées de quelqu’un, c’est un puissant rappel du fait que l’on est aimé et respecté, surtout dans une période où l’on a vite fait de se sentir méprisé et non aimé.

Notre monde nous offre une connexion facile avec l’extérieur dans les périodes de solitude maximale. Peut-être pouvez-vous envisager de contacter des amis via FaceTime ou Skype. L’une de mes amies avait pris l’habitude de m’appeler par Skype le soir. Nous préparions le dîner ensemble, nous regardions la télé ensemble, nous papotions. Sa « présence » m’offrait la compagnie dont j’avais tant besoin, même si nous vivions à cent cinquante kilomètres l’une de l’autre.

C’est difficile quand vous vous sentez seul et que vos amis ne réagissent pas à vos messages ; cela peut cristalliser la solitude. Dans ces moments, ma foi a été essentielle. La certitude que Dieu était (est !) un interlocuteur toujours disponible m’a réconfortée.

Pour être honnête, cela n’équivalait pas toujours à la compagnie humaine, qui était celle dont j’avais soif. Dans ces moments-là, il peut être nécessaire de vous distraire, nous y réfléchirons plus loin.

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Questions à creuser Pourriez-vous demander à certains amis de vous envoyer des textos certains jours de la semaine ou à des moments particuliers de la journée qui s’annoncent éprouvants ?

Quelle est votre méthode de communication préférée ?

Pouvez-vous vous servir de FaceTime ou de Skype pour appeler vos amis ?

Amitiés perdues L’un des pans particulièrement douloureux d’une rupture conjugale, ce sont les amitiés susceptibles de se fissurer. Il peut y avoir des amis qui étaient plus naturellement « les vôtres » ou « les siens », mais si votre mariage a duré, ou si vous êtes amis avec des couples, quelles sont les amitiés qui résistent ?

C’est là une zone épineuse, propice aux sentiments de rejet, de blessure et d’abandon. Il peut être difficile pour des couples de rester liés à tous les deux en évitant de faire peser sur l’un de vous le « blâme » de la rupture, ou de l’exclure. Il n’est pas de notre responsabilité de prendre ces décisions à la place de nos amis. Ces choix sont les leurs ; en revanche, il nous revient d’assumer notre propre attitude en cette période.

Notre manière de traiter nos amitiés communes est importante – ce n’est pas à qui raflera le plus d’amis, tout comme ce n’est pas à qui gardera le plus d’« affaires ». Si vous avez pour but d’exercer des représailles à l’encontre de votre ex en racontant ses méfaits à la cantonade, il est peu probable que vous viviez l’expérience cathartique espérée, et cela peut gâter vos relations amicales au passage. Même si nous n’avons pas à mentir au sujet de nos sentiments, une attitude digne renforce les amitiés. Il y a moyen d’être honnête et franc sans 33

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attendre de nos amis qu’ils éprouvent les mêmes sentiments que nous.

Nos amis vivent leurs propres difficultés dans cette situation : qui soutenir ? Comment bien soutenir l’un et l’autre d’entre vous ? Dans quelle mesure les versions que vous leur présentez l’un et l’autre sont-elles vraies ? Ils peuvent aussi être blessés, surpris et attristés par la rupture de votre mariage et par les actes des deux parties. Cela ne veut pas dire qu’ils ne vous ont pas en affection. Cela veut dire qu’ils ont besoin de temps, eux aussi, pour réfléchir à ce qui s’est passé.

Ce n’est pas parce qu’ils ne se rangent pas d’emblée de votre côté qu’ils ne sont pas vos amis. Les bons amis sont là aussi pour nous mettre au défi lorsqu’ils nous soutiennent. Si nous comprenons qu’ils ont, eux aussi, à apprivoiser une perte, quoique d’une façon différente, nous nous attendrons moins à ce qu’ils soutiennent inconditionnellement chacun de nos propos.

Ainsi, se retirer de certaines amitiés peut se révéler nécessaire.

Peut-être voudrez-vous parler à ces amis, leur demander de nouer une relation plus profonde avec votre ex pour le soutenir, surtout si vous vous souciez encore de lui. Il peut être nécessaire de leur expliquer pourquoi vous sentez qu’il n’est hélas plus approprié de chercher appui auprès d’eux. Ce n’est pas parce que vous ne les aimez pas, mais il est important de donner aussi à votre ex l’occasion de recevoir du soutien. C’est un fait que les amitiés ne sont pas toujours éternelles, mais cela n’atténue pas la douleur de les perdre. Bien sûr, il y a aussi des amitiés que vous n’êtes peutêtre pas triste de perdre ! C’est absolument acceptable. Sortir de l’existence des gens à travers la rupture d’une relation, cela peut arriver. Ma suggestion serait de ménager une fin sereine à la relation : essayez de ne pas brûler les ponts et de ne pas critiquer les gens. Il est possible que vous vous revoyiez un jour, et même si ce n’est pas le cas, vous ne regretterez sans doute pas votre attitude ; 34

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vous serez plutôt fier d’avoir eu une conduite bienveillante dans une période aussi difficile.

D’autres amitiés peuvent disparaître subitement. De nombreuses personnes que vous croyiez être vos amis se sont rangées dans le « camp » de votre ex. D’où un énorme sentiment d’injustice. Ils n’ont pas entendu votre version de la rupture, ils n’ont pas fait le moindre pas vers vous pour vous soutenir. C’est une expérience cruelle, cristallisée par votre séparation. Comme on le sait sur toutes les cours de récréation, vous ne pouvez forcer les gens à être vos amis et, dans cette situation, c’est atroce. On a vite fait d’éprouver de la colère à l’égard de ces prétendus amis à cause de la blessure qu’ils nous ont infligée, alors considérons leur point de vue à eux. Des forces extérieures agissent peut-être sur leur choix : d’autres amitiés dans lesquelles votre ex occupe une place centrale, ou un conjoint qui les influence. D’autres amis encore disparaissent : par souci de rester neutres, ils n’offrent de soutien ni à l’un ni à l’autre. Même si cela vous épargne l’impression d’une prise de parti, il y a de quoi vous sentir abandonné. D’autres ne savent guère quoi vous dire : non qu’ils soient indifférents, mais ils ignorent comment exprimer leur émotion et ignorent s’ils doivent offrir de la sympathie, vous consoler ou se réjouir. Du coup, ils ne disent rien de crainte de vous blesser ou de vous offenser ; mais celui qui souffre peut avoir l’impression d’être trahi et abandonné encore davantage. Même dans cette situation, si vous en avez le courage, il est envisageable de leur demander en douceur pourquoi ils ne se sont pas manifestés. Cela peut leur permettre d’expliquer honnêtement qu’ils ne savaient que faire et que dire.

Il est extrêmement difficile de gérer notre douleur et nos émotions autour de cela ; nos sentiments sont exacerbés par le rejet, la blessure et la douleur que nous subissons déjà. Cela vaut la peine d’analyser les raisons pour lesquelles le soutien de nos amis nous a fait défaut, 35

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et de leur pardonner la douleur qu’ils ont provoquée, intentionnellement ou non. Faire le deuil de ces amitiés est important aussi.

Questions à creuser Y a-t-il des amis dont vous êtes particulièrement proches, votre ex-conjoint ou vous ? Vous pourriez peut-être en faire une liste en surlignant de différentes couleurs.

Au vu de cette liste, y a-t-il des amitiés auxquelles vous estimez nécessaire de renoncer ?

Y a-t-il des amitiés que vous êtes triste d’avoir perdues dans les circonstances présentes ? Y a-t-il moyen de reprendre contact ?

Y -a-t-il des amis que vous avez envie de contacter en cette période où vos vies s’éloignent potentiellement l’une de l’autre ? Pouvez-vous mettre un terme aux amitiés d’une manière positive et en exprimant de la gratitude pour leur présence dans votre vie ?

Y a-t-il des amitiés qui ont tourné à l’aigre et auxquelles vous voudriez mettre un terme serein ? Écrivez peut-être une courte lettre, en remerciant honnêtement ces amis pour tout soutien et tout bon moment passé ensemble.

Demander et accepter de l’aide Une nuit, installée depuis moins d’une semaine dans la « nouvelle normalité » qui faisait suite à la conversation de rupture post-­cataclysmique, je me suis sentie incapable de faire face plus longtemps. Je n’étais pas suicidaire, mais la perspective de pleurer de nouveau dans mon oreiller sans savoir quoi faire avait raison de mes forces.

Je savais que les responsables de ma paroisse n’étaient pas couchetôt ; mon amie gardait de l’énergie même après avoir plié tout son linge à une heure du matin, et je l’en admirais follement.

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Sachant cela, passé minuit, j’ai décidé de prendre la voiture pour aller chez eux. Je me disais : si leurs lumières sont allumées, je frappe à leur porte. Sinon, je rentre chez moi. Quel soulagement de trouver leurs vitres éclairées ! J’ai frappé. Ils m’ont invitée à entrer, m’ont écoutée et ont prié avec moi malgré l’heure tardive. Jusqu’alors, je ne leur avais pas donné le moindre indice de nos difficultés conjugales ; ils sont donc tombés des nues à une heure du matin.

En dépit de l’heure avancée, c’était la seule ressource qui s’était présentée à moi. Je ne pouvais pas gérer seule, et cette impuissance l’avait emportée sur mes remords à l’idée d’interrompre leur nuit.

Je devinais aussi une chose : si je leur disais avoir failli leur rendre visite, ils s’écriaient : « Tu aurais dû frapper ! Même si les lumières étaient éteintes ! » Un couple d’amis proches m’a donné la clé de leur maison. Ils ne voyaient aucun inconvénient à me trouver dans le canapé lorsqu’ils se levaient le matin. J’ai fait chez eux un séjour prolongé, incapable de vivre plus longtemps dans un foyer conjugal brisé.

Je préfère de loin accorder du temps et de l’aide aux autres que de demander de l’assistance. En fait, il faut que je sois plus sélective dans le temps que j’offre sans compter, mais je propose rarement mon aide sans être sincère. Vous souhaitez peut-être aider quiconque serait dans le besoin, ou vous préférez n’accorder votre temps et vos ressources qu’à vos amis les plus proches. Repensez à la dernière fois où vous avez proposé de l’aide. Peut-être les personnes concernées vous ont-elles pris au pied de la lettre à un moment horriblement malcommode pour vous, alors que vous aviez totalement oublié. Mais vous avez honoré votre proposition parce qu’il s’agissait de vos amis. Et c’est pareil pour vous. Quand les gens vous offrent de l’aide, acceptez. Acceptez l’invitation à dîner. Appelez les gens à des heures indues parce qu’ils vous ont suggéré de le faire.

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Restez dormir chez eux pour trouver des visages amicaux au réveil en cette période difficile. Accepter des offres d’assistance est plus facile que de les demander. Mais que cela ne vous dissuade pas de le faire – sans doute ceux qui vous aiment s’interrogent-ils sur les meilleurs moyens de vous aider.

En donnant à vos amis quelques idées, quelques options sur la manière de vous aider, vous leur permettez de choisir ce qui leur convient. Vous avez peut-être besoin d’un repas, ou d’une escapade loin de votre quotidien. Vous avez peut-être besoin d’un coup de main pour des corvées ménagères ou pour s’occuper d’un enfant.

Vous avez peut-être besoin qu’on vous envoie un texto jeudi prochain parce que cela aurait représenté un anniversaire particulier.

Expliquez bien à vos amis qu’ils n’ont pas à vous rendre tous ces différents services ; il peut même arriver qu’ils connaissent d’autres personnes désireuses d’aider. En tout cas, n’ayez jamais peur de demander. Le soulagement qu’éprouvent les amis à pouvoir rendre service leur rend service à eux aussi.

Accepter ces propositions d’aide a été pour moi le premier pas sur la route menant à des amitiés approfondies, qui sont aujourd’hui des constantes dans ma vie. Nous ne sommes pas créés pour vivre dans l’isolement ; vous trouverez un moyen de rendre plus tard les bienfaits reçus, alors acceptez l’aide quand vous en avez besoin.

Questions à creuser Quelle serait la meilleure proposition d’aide que vous pourriez recevoir dans l’immédiat ? Dressez une liste de choses particulières qui feraient une différence dans votre vie.

Connaissez-vous quelqu’un qui soit en mesure de vous offrir de l’aide dans ces domaines ? Reprenez la liste où vous répertoriez vos différents amis. Est-ce qu’une personne particulière vous vient à l’esprit ?

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Avez-vous récemment reçu des propositions d’aide ou de soutien ?

Choisissez-en au moins une à accepter de bon cœur.

Peur de trop en demander Demander et même accepter des propositions d’aide suscite parfois de la culpabilité. J’ai tendance à transporter la culpabilité avec moi à la manière d’un sac à main. Elle m’accompagne partout et me pèse inutilement. Cela fait si longtemps que je la promène avec moi que je ne suis même pas consciente de sa présence. Je me sens coupable sur un tas de sujets : coupable d’accepter de l’aide, de poser une question, de quitter un lieu pour rentrer chez moi – de tout, en fait. À l’image du sac de Mary Poppins, je pourrais faire surgir n’importe quoi de mon complexe de culpabilité.

Mais la culpabilité est une émotion stérile. Je me sens mal, je sur-analyse mes décisions et finis empêtrée dans un dilemme sur ce que je dois faire. La culpabilité n’arrange pas ma prise de décision.

En général, la décision qui me fait me sentir coupable est la bonne, si bien qu’à supposer que je la prenne, je me sens coupable – vous parlez d’un complexe !

Alors pourquoi est-ce que je me sens coupable ? Ce n’est pas, en général, parce que j’ai commis un acte terrible en soi. Je suis plutôt bien élevée, quoique nullement parfaite, mais cette culpabilité provient, pour une grande part, d’un désir bien intentionné de faire plaisir aux gens, et aussi d’un sens souvent mal placé de ce que je « devrais » et « ne devrais pas » faire. Je ne veux pas déranger les gens ni les obliger à contrarier leur programme pour moi. Je me sens mal à l’idée de quitter un lieu, même si c’est à moi d’organiser mon emploi du temps. Je me sens mal à l’idée de passer du temps avec ma famille, avec mes amis, à l’idée d’en prendre pour moi. Quoi que je fasse, je suis capable de culpabiliser.

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J’ai fini par me rendre compte que, lorsque j’ai réellement fait quelque chose de mal, j’éprouve le sentiment d’un verdict : « reconnue coupable ». Ce verdict provient de cette voix intérieure – petit Jiminy Cricket de la conscience – qui s’exprime lorsque l’on prend conscience de son péché ou de sa culpabilité. Ce verdict doit être écouté ; il rappelle le chemin à suivre et le fait qu’il est temps de changer. Il n’y a pas de mal à recevoir ce verdict intérieur ; il invite à assumer ce qu’on a fait et à redresser la situation ; quoique très inconfortable, il rend service. Un complexe de culpabilité vous entrave parce que vous vous sentez mal, tandis qu’un verdict peut vous lancer sur le chemin du progrès.

Est-ce que vous promenez avec vous un complexe de culpabilité, ou est-ce que vous entendez un verdict réel à votre encontre ?

Dans le premier cas, laissez-le à la maison. Sortez de chez vous sans lui, et savourez votre délivrance. Si vous le transportez avec vous, ­analysez-le. L’appliquez-vous toujours aux mêmes problèmes ? Dans le second cas, tendez l’oreille ! Personne n’a été mis sur cette terre pour se sentir coupable en permanence. Cela demande parfois de regarder en face nos décisions et nos erreurs. La condamnation est dure à subir, qu’elle provienne de quelqu’un d’autre ou que l’on se condamne soi-même. En nous accrochant à la culpabilité, nous nous condamnons au malheur. Une grande différence entre un verdict de culpabilité et un complexe de culpabilité, c’est que le verdict devrait inspirer le changement, tandis que le complexe veut vous faire patauger dans une culpabilité inutile.

Je ne voulais toujours pas déranger les gens, mais j’ai décidé ­d’accepter leurs propositions d’aide. L’opinion d’autrui au sujet de mes actes a été reléguée à la deuxième place – si j’ai de bonnes raisons de prendre une décision, elles devraient me suffire. J’ai cessé de me reprocher d’accepter l’aide des autres. J’ai trouvé ce passage de la Bible particulièrement précieux : 40

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Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.

Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.

Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus4. »

Aucun de ces hommes n’était exempt du péché, et donc en mesure d’accabler quelqu’un. Cette femme s’est vue libérer de toute condamnation – j’imagine son soulagement. S’il y a des gens pour nous juger, laissons faire. Leur vie n’est pas parfaite. À nous ­d’assumer la responsabilité de mauvaises actions, mais à nous aussi de nous affranchir des « je dois » et « je devrais » dans notre vie.

Questions à creuser Y a-t-il des actes dont vous vous sentez coupable et dont vous estimez qu’ils ont contribué à votre séparation ou à votre divorce ?

Cette attitude était-elle mauvaise ? Pensez-vous avoir à demander ­pardon ?

Quelles sont les zones de culpabilité dans votre vie ? Avez-vous réellement fait quelque chose de mal dans ces domaines ou s’agit-il de ­ « je devrais » et « j’aurais dû » ?

4. Jn 8, 6-11

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Survivre au divorce et à la séparation

Gérer les émotions des autres Gérer nos propres émotions peut solliciter toute notre énergie ; nous verrons plus loin à la fois comment y faire face et comment débrancher. Mais lorsqu’il se produit un événement dans la vie de quelqu’un, les autres y réagissent. Dans le cas d’un changement positif, il est plus facile de traiter les émotions de l’entourage : toute négativité peut être absorbée par la joie que nous donne cette situation. S’agissant d’un changement négatif, il peut devenir plus difficile de gérer les attentes et les émotions des autres.

Lors d’un divorce ou d’une rupture, nombreuses sont les personnes qui se font une opinion. La majorité d’entre elles auront entendu une seule version des faits ; les plus bienveillantes se le rappelleront et le garderont à l’esprit. D’autres voudront nous faire part de leur point de vue ; c’est souvent difficile à écouter et à digérer au milieu de notre propre tourmente émotionnelle. Certaines des conversations les plus difficiles que j’ai connues ont été celles où il me fallait réagir aux émotions que mes interlocuteurs projetaient sur moi : « Tu dois avoir le cœur brisé. » En fait, là, tout de suite, ce n’est pas le cas – mais reposez-moi la question d’ici quelques heures.

Les émotions sont fluctuantes, et si, à un moment donné, on peut se sentir soulagé que tout soit fini, l’instant suivant peut nous trouver versant des flots de larmes. Rien ne sert de s’imaginer les émotions des autres, mais vous pouvez tenter une réponse comme : « Je passe par beaucoup d’émotions diverses, que je ne vais pas détailler, mais là, tout de suite, ça va. C’est très délicat de penser à ce que je peux ressentir, merci. » Il est bon de reconnaître que les gens sont 42

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attentionnés (même si on a l’impression qu’ils essaient ainsi de nous tirer des confidences intimes) mais que notre moral n’est pas toujours forcément bas. Il n’y a pas de mal à faire savoir aux autres que nous ne sommes pas tout le temps en train de pleurer comme des madeleines, même si c’est le cas 99 % du temps. « Une bonne chose que ce soit fini ! » Euh, non. Je n’ai jamais voulu que ça se finisse. Je saisis ce que vous voulez dire – à présent la situation est claire et nette – mais non, elle n’est pas bonne.

J’ai entendu cette déclaration une fois mon divorce prononcé. J’ai compris l’idée ; elle était bien intentionnée. Cette personne se disait que j’allais pouvoir avancer, et s’en réjouissait pour moi. Moi qui n’avais jamais voulu ce divorce, je n’étais pas heureuse que la procédure soit terminée, même si j’étais contente que les choses soient résolues. J’ai eu une réaction de ce style : « C’est utile qu’il y ait eu une conclusion, oui, même si je reste triste que les choses se soient terminées ainsi. » Cela m’a aidée à reconnaître la bonne intention du propos, tout en tempérant l’idée qu’il puisse s’agir d’un pas positif dans ma vie. Des réactions qui accordent du crédit aux propos de l’interlocuteur, et qui ajoutent ensuite un « mais » ou un « même si » permettent de ménager cette personne en évitant de la contredire frontalement, tout en corrigeant son point de vue pour mieux l’ajuster à nos sentiments réels. Bien sûr, en ce qui vous concerne, vous auriez peut-être envie de répondre : « Oui, Dieu merci ! », et c’est très bien aussi ! « Je n’ai jamais aimé ton conjoint, de toute façon. » Il y a diverses raisons à cette réaction. Peut-être votre interlocuteur dit-il vrai – auquel cas vous le saviez peut-être déjà, et la situation présente n’a fait qu’exacerber cette émotion. Ou alors, bien souvent, 43

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cet ami est conscient que votre ex vous a fait du mal, et maintenant il fait de son mieux pour vous protéger.

La difficulté avec cette déclaration, c’est que l’expression d’une aversion à l’égard de votre ex ne contribue pas à vous faire cheminer vers un lieu sain ou salvateur. Si vous avez des enfants, il vous faudra maintenir avec votre ex-conjoint une relation aussi positive que possible, et si vous n’avez pas d’enfant, l’idéal est de parvenir à une solution à l’amiable, aussi sereine que possible.

Bien sûr, on comprend l’essence de ce propos : oui, c’était peut-être un abruti. Oui, je suis une merveille hors du commun et il devrait se rendre compte de ce qu’il perd. Seulement, je l’ai épousé. À un moment donné, j’ai estimé qu’il avait quelque chose de phénoménal. Ce n’est plus ainsi que je pense à lui désormais, mais il y a plein, plein de nuances de gris entre « parfait » et « crétin fini ». Dresser une liste de ses défauts aura pour résultat probable de me faire prendre en grippe la personne qui dresse cette liste.

Il est difficile d’essayer d’exprimer cela, surtout si votre ex vous a fait du mal et que vous n’êtes pas encore capable de lui pardonner ; il est possible que vous soyez largement d’accord avec cet ami ! Essayez une réaction comme celle-ci : « Il s’est mal comporté, mais il y a beaucoup de choses que j’aimais chez lui, sans quoi je ne l’aurais pas épousé, alors j’essaie de ne pas raisonner en des termes tout blancs ou tout noirs. » « Je croyais que vous seriez toujours ensemble. » Moi aussi.

Vu de l’extérieur, votre mariage a pu avoir des allures idéales.

Valeurs et rêves partagés, et une vie « réglée » en apparence. Il s’agit 44

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d’un mythe en général – mais lorsque votre mariage se brise, et que les autres le percevaient ainsi, cela remet beaucoup en cause leurs idées sur le mariage et sur son fonctionnement. Le fait qu’ils expriment cela devant vous peut vous donner l’occasion de partager le chagrin causé par cette rupture. Toutefois, leur tristesse ajoutée à la vôtre, c’est peut-être trop pour vous. Si c’est le cas, il est parfaitement acceptable de le dire. « Merci de partager ma douleur, mais je trouve trop dur de faire face à la tristesse des autres en plus de la mienne – est-ce que vous pourriez trouver quelqu’un d’autre à qui l’exprimer ? » À l’inverse, vous trouverez peut-être du réconfort à avoir quelqu’un avec qui partager ce chagrin.

Il est bon aussi d’avoir conscience que ces amis voyaient votre mariage comme une relation positive et saine. Si vous avez éprouvé du bonheur pendant une partie de votre vie conjugale, c’est encourageant de savoir que d’autres que vous ont vu les choses ainsi. Votre mariage et votre bonheur n’étaient pas des mensonges.

Le problème, c’est que nous ne pouvons pas éviter tout le monde comme nous aimerions peut-être le faire. Il est très difficile de dissimuler des changements de vie importants : mariage, divorce, grossesse, déménagement. Ils peuvent avoir un impact sur d’autres personnes et vous aurez besoin de leur soutien. À mesure qu’on avance dans la vie, on puise des forces dans la vulnérabilité et l’honnêteté.

Reconnaître avec franchise des choses difficiles, contrariantes et compliquées aide à tempérer l’idée que les autres règlent tout facilement – parce que personne n’en est capable.

Comment les autres ont-ils réagi à la nouvelle de votre séparation/divorce ? Quel effet vous ont fait ces réactions ?

Carol : La plupart de mes amis ont été contents et m’ont dit : « Pas trop tôt ! » J’ai trouvé que les amis de ma paroisse me témoignaient 45

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plus de sympathie et qu’ils comprenaient mieux les problèmes complexes autour de la foi et du divorce, même si je pense que pour la plupart, ils trouvaient eux aussi que ce n’était pas trop tôt. Je n’ai pas été tellement surprise par leurs réactions.

Decobe : La plupart des gens ont eu l’air surpris en apprenant notre séparation/divorce. Bien que quelques amis proches n’aient pas été tellement étonnés par cette nouvelle, j’ai trouvé ça plus triste que tout.

May : Certaines personnes voulaient proposer des tonnes de services sur les aspects légaux, auxquelles elles ne connaissaient rien, et je leur disais : « S’il vous plaît, n’en parlons pas, j’ai besoin de repos. » Elles étaient bien intentionnées mais ignoraient tout de la loi. Je disais que je prendrais conseil auprès de mon avocat. Il y a des gens qui priaient pour qu’on reste ensemble ; d’autres étaient tristes mais compréhensifs quand ils connaissaient toute l’histoire. Certains ne me parlent plus mais nous n’étions pas spécialement proches avant.

Le clergé de ma paroisse a compris, parce que j’étais venue demander conseil au moment du choc initial causé par le comportement de mon ex. Ils savaient ce qui s’était passé. Et puis certaines personnes restent amies avec mon ex comme avec moi depuis notre divorce il y a un an, et une fois, j’ai même invité mon ex à dîner avec quelques bons amis communs.

Rowena : Je crois que mes parents ont trouvé ça incroyablement difficile parce qu’ils s’étaient beaucoup investis pour connaître et accueillir mon mari dans la famille, et que ça les a blessés, eux aussi.

Je crois qu’ils ont eu du mal à parler de l’événement à leur entourage.

Mes amis m’ont soutenue.

Chercher une aide professionnelle J’étais terriblement consciente que mon sujet de conversation principal était ma séparation. Me sentant coupable (bien sûr !)

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d’ennuyer mes amis à propos de la colère et de l’angoisse de mon cœur, j’ai décidé d’investir dans un suivi psychologique. J’allais payer quelqu’un pour qu’il m’écoute, tout simplement. Les gens m’écoutaient de bon cœur gratuitement, mais je me sentais plus à même de parler longuement, et de m’abîmer dans mes propres problèmes, si je payais quelqu’un pour écouter ce que j’avais à dire.

Chercher une aide professionnelle peut paraître aussi redoutable que de demander de l’assistance à ses amis mais, dans les deux cas, le premier pas de cet itinéraire est souvent le plus dur. Si vous vivez difficilement le divorce et la séparation – ce en quoi vous n’êtes pas un cas unique – peut-être vous faut-il une aide médicale ou professionnelle. Voici quelques possibilités que vous pourriez explorer : – suivi individuel – conseil conjugal – médecin généraliste – médiation Bien sûr, la fin d’une relation suscite un chagrin intense, mais un sentiment d’apathie, ou l’impression que le monde irait mieux sans vous, sont des signaux indiquant que vous avez besoin d’une aide plus spécifique. La dépression va au-delà du chagrin : il devient difficile de ressentir quoi que ce soit, que vous le vouliez ou non. Si c’est le cas, ou même s’il vous semble que vos symptômes ne sont pas aussi extrêmes, envisagez un rendez-vous chez votre médecin pour examiner des pistes possibles, ou juste pour souligner le fait que vous aurez peut-être besoin de soutien à l’avenir. Le médecin saura vous offrir une aide mieux ciblée.

Demandez conseil à vos amis, s’ils ont vécu des problèmes de santé similaires : vous savez avoir affaire à des interlocuteurs amicaux et compréhensifs.

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Lorsque l’on a recours à cette aide professionnelle, l’une des choses les plus difficiles est de s’ouvrir et d’expliquer ce que l’on ressent, surtout si l’on n’est pas au clair sur ces sentiments. J’aime parler, et suis plutôt extravertie ; la discussion m’aide à trouver le sens de mes émotions et de mes sentiments. Mais il n’est pas facile de vous ouvrir d’une douleur très profonde à quelqu’un dont vous ignorez tout – même lorsque vous êtes bavard comme moi.

On croit souvent, à tort, qu’un suivi psychologique ne consiste qu’à parler – et, oui, c’est le cas pour une part. Mais les choses vont beaucoup plus loin : questions judicieuses, nouvelles clés pour considérer une situation, découverte de problèmes auxquels nous n’aviez pas pensé sont quelques autres aspects de ce suivi.

Mon médecin m’a aussi aidée à envisager d’autres éventualités : il y avait l’option d’être mise en arrêt de travail si, à un moment donné, je me sentais incapable de tout gérer sans y risquer ma santé physique ou mentale. Cette solution éventuelle m’a aidée à continuer d’avancer : il y avait une sortie de secours.

Là où c’est possible, et si vous vous sentez de le faire, parler avec votre employeur peut vous donner accès à une aide gratuite via des services de santé sur votre lieu de travail.

Comme je l’ai dit, après ma séparation, j’ai décidé d’entamer un suivi. Ce n’était pas la première fois que j’avais recours à cette option : j’avais déjà travaillé sur moi-même lors de la mort d’un membre de ma famille proche, et au moment de mes études, où je vivais avec un sentiment d’échec. Cela m’avait aidée, dans la mesure où ce sentiment d’échec était loin d’être aussi aigu qu’il aurait pu l’être au moment où mon mariage a échoué – même si, croyez-moi, il m’habitait encore (et ressurgit encore par moments aujourd’hui !)

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Cette fois, j’ai décidé de me faire suivre pour plusieurs raisons : – je voulais émerger de cette période de ma vie avec une meilleure capacité à tenir le coup ; – je voulais distinguer un chemin pour avancer, et travailler sur les nombreux problèmes qui se présentaient ; – je ne voulais pas ennuyer constamment tous mes amis avec tous mes problèmes.

Un suivi peut coûter cher mais il existe des possibilités de remboursement par certaines mutuelles.

Même si vous payez un psychologue pour vous écouter, il vous faut tout deux prendre le temps nécessaire pour faire fonctionner la relation. C’est une bonne raison pour attendre quelques séances avant de prendre la décision de poursuivre ou non. À mesure que nous avons fait connaissance, ma conseillère et moi, j’ai pu me confier de plus en plus. C’est la même chose avec le conseil conjugal : il vous faut tous deux nouer une relation avec le conseiller tout en travaillant simultanément votre relation l’un avec l’autre. Si l’un de vous se sent mal à l’aise avec le conseiller, il est important de respecter cela et de trouver une personne qui vous inspire confiance à tous les deux. S’il vous semble que votre médecin n’entend pas ce que vous lui dites, vous pouvez changer de cabinet, surtout sur la recommandation d’un bon ami.

Le bénéfice que vous retirez d’un suivi est à la mesure de ce que vous y engagez. Un bon psychologue vous encouragera à réfléchir à de nouvelles questions, à observer les situations d’un regard neuf. Il peut secouer des présupposés et des visions du monde que vous n’aviez pas conscience d’entretenir. Il peut vous donner des stratégies pour analyser et aborder des 49

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émotions et des situations que vous n’auriez peut-être pas su gérer autrement.

On redoute souvent d’être jugé par un psychologue, mais cela n’a pas été le cas dans mon expérience. Un psychologue peut vous interpeller sur les motifs d’un choix que vous avez fait, mais c’est pour vous encourager à y réfléchir à fond, plutôt que pour vous condamner. Vous vous sentirez probablement assez – ou même très – exposé au regard d’un autre ; mais travailler sur des émotions difficiles avec un professionnel expérimenté vaut toujours mieux que de se tourner d’emblée vers les réseaux sociaux. Si vous vous sentez réellement jugé, vous pourrez toujours changer de psychologue. On n’est pas fait pour s’entendre avec tout le monde, c’est vrai aussi dans le domaine de l’aide professionnelle.

Quelles que soient vos raisons pour le faire, il est probable qu’un recours à une aide professionnelle portera des fruits. Vous n’avez pas besoin d’être un orateur né ; commencez par parler d’un sujet que cela ne vous dérange pas d’aborder, et voyez où vous mènera la conversation, quel soutien vous sera donné.

Questions à creuser Pour quelles raisons envisageriez-vous une aide professionnelle ?

Vous sentez-vous apathique, avez-vous des difficultés à éprouver des émotions ? Si c’est le cas, prenez contact avec votre médecin.

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Que vous inspirait l’idée de recourir à une aide professionnelle ?

Carol : J’ai été contente d’avoir un suivi avant la décision de divorce, pour voir si cela nous aiderait à cheminer vers un dénouement différent. Après, je n’en ai plus vu l’utilité : les choses étaient ainsi, il fallait que je fasse avec.

Decobe : Je n’ai jamais eu recours à une aide professionnelle. En repensant à ces moments-là, je suis surpris d’avoir pu les surmonter.

J’en ai gardé des cicatrices émotionnelles qui m’ont affecté tout au long des années, mais le fait d’avoir traversé ces expériences m’a rendu plus fort.

Rowena : Nous avons essayé un suivi conjugal mais le timing était mauvais. La première guerre du Golfe a éclaté et mon mari a dû partir. Le conseiller nous a dit que ce n’était pas le moment de creuser des problèmes émotionnels profonds quand il y avait tant d’autres choses à gérer – c’est-à-dire que les hommes vivaient avec l’idée qu’ils pouvaient être tués.

May : À mes yeux, le fait d’avoir recours à une aide professionnelle s’est apparenté à du life-coaching ; j’évoquais aussi mes problèmes professionnels et mes objectifs, parce que je souhaitais avancer, ne pas me laisser entraver par les choses.

Comme l’a exprimé John Donne avec laconisme : « Nul homme n’est une île. » Nous ne sommes pas faits pour fonctionner tout seuls.

Le fait de bénéficier de soutiens nous aidera à surmonter toutes les expériences de cette période et se révélera sans aucun doute fructueux à très long terme. Le mode de soutien dont nous avons besoin varie d’une personne à l’autre ; aussi pouvez-vous commencer à vous demander où chercher du soutien.

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TABLE DES MATIÈRES Introduction............................................................................7 Première partie Et après ?

Chapitre 1. Chercher du soutien...........................................19 Chapitre 2. Quand c’est dur de….........................................53 Chapitre 3. Parler du divorce et de la séparation....................79 Chapitre 4. Faire face au quotidien........................................91 Chapitre 5. Prendre du temps pour soi..................................99 Deuxième partie Aller de l’avant Chapitre 6. Deux vies se séparent........................................113 Chapitre 7. La famille..........................................................129 Chapitre 8. Votre ex-conjoint ou partenaire.........................141 Chapitre 9. Que faire des réseaux sociaux ?..........................153 Chapitre 10. Que faire des cadeaux de mariage ?..................161 Chapitre 11. La séparation, aspects pratiques.......................169 Troisième partie Poursuivre Chapitre 12. Les émotions...................................................177 Chapitre 13. Combiner le passé et le présent.......................199 Chapitre 14. Quand la vie des autres avance........................209 Chapitre 15. Les dates difficiles de l’année...........................227 Chapitre 16. L’intimité........................................................245 Chapitre 17. Nouveaux commencements............................259 Remerciements....................................................................281

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Avec beaucoup de délicatesse et de justesse, Ruth Clements nous offre « le livre qu’elle aurait aimé trouver » lorsqu’elle a divorcé. Son expérience est au cœur de ses propos, celles de ses amis aussi, et chacun trouve, dans cet ouvrage, des réponses à des questions concrètes mais aussi des réflexions de fond, ancrées dans la bienveillance et le respect. À la fois profond, chaleureux et résolument optimiste, ce guide est un allié précieux pour traverser une période particulièrement éprouvante et pour commencer à construire un futur heureux.

Bloggeuse britannique, Ruth Clements est aujourd’hui engagée dans l’animation du parcours Restored Lives (Parcours Revivre en France). Son livre est une référence sur ce sujet au Royaume-Uni.

14,90 € France TTC www.mameeditions.com

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SURVIVRE À LA SÉPARATION ET AU DIVORCE

Comment sortir et voir du monde lorsque j’ai seulement envie de me cacher ?

Comment maintenir des liens avec la famille et les amis de mon ex ?

Que va-t-il se passer maintenant ?

Dois-je tout changer dans ma vie ?

Se reconstruire sous le regard de Dieu

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