Vive la culture T7

avdeenlatfamille u r es Les aventures rocambolesques et pleines de tendresse d’une famille pas comme les autres, qui explore les châteaux de la Loire, rencontre François 1er, suit un lièvre fumeur de pipe, et prend un peu trop de hauteur…

Paul Beaupère a passé son enfance à élever

des cochons d’Inde et des lapins. Plus doué pour parler aux chats ou aux enfants qu’aux adultes, c’est un illustrateur hors pair de vaches volantes et un fournisseur officiel d’approximations orthographiques.

Dans la même collection :

av entur es de la famille Saint-Arthur

vive la culture !

Vive la culture !

Saint-Arthur

avdeenlatfamille u r es Saint-Arthur Vive la culture !

ère Paul Beaup

10 France TTC www.mameeditions.com

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avdeenlatfamille u r es Saint-Arthur Vive la culture ! ère Paul Beaup eu Ariane Delri ustrations :

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Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sophie Cluzel Édition : Anne-Sophie Rahm, assistée d’Alexandra Prada Direction artistique : Armelle Riva Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Marie Guibert Mise en page : Text’Oh (Dole) Illustration de couverture : Ariane Delrieu © Mame, Paris, 2018 www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7289-2489-9 MDS : 531 735 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »

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Chapitre 1

Vingt-cinq à la fois

Où l’on se dit que les rois n’étaient ni très logiques ni très ordonnés, où l’on se rend compte que le trois ne suit pas toujours le deux, pas plus qu’il ne précède forcément le quatre. Où l’on s’inquiète de savoir si papa est malade et où, pour les nouveaux venus dans la série, on pourrait bien finir par se demander qui est qui.

Tout commence en cours d’histoire avec madame Chauvin.

– Qui connaît François Ier ? interroge la prof.

– Moi, moi ! dit Raphaël.

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Raphaël, c’est le fayot de service, le chouchou qui sait tout. Toujours une main levée, il revient toujours de vacances avec des cadeaux pour les professeurs et finit toujours ses exercices avant les autres. S’il avait un chat, il l’appellerait « Grammaire ».

– Oui, Raphaël, nous t’écoutons.

– C’était un roi de France.

– Bien, c’est très bien. Mais qui peut m’en dire un peu plus ?

Alors Bryan lève la main ; ça étonne tout le monde, car Bryan ne lève jamais la main. Normalement, il dort, posé contre le radiateur, les yeux grand ouverts avec l’air ravi du lapin qui vient de finir de grignoter un champ de carottes.

– C’est le fils de François 0 et le père de François II !

– Il a construit le stade de foot de Madrid ! ajoute Oscar.

– Il était tellement fort au ping-pong qu’il a fait les Jeux olympiques avec Jules César, conclut Charly. À ce moment-là, dans le regard de la prof, je devine un grand moment de fatigue. Elle s’assied à sa table, elle ferme les yeux et met sa tête entre ses mains. On croirait même qu’elle va pleurer. Puis, très lentement, elle se redresse, nous regarde, et pose une autre question.

– Et Henri IV, vous connaissez ?

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– Un roi de France ! dit Raphaël.

– Le fils d’Henri III ?

– Le père d’Henri V !

– Non ! Nooonnn ! Vous mélangez tout ! François Ier succède à Louis XII, dont il n’est pas le fils, mais son fils à lui, c’est Henri II, qui aura pour successeur François II qui, lui, est le fils de son père et le frère du suivant, qui est Charles IX, ainsi que de celui d’après, Henri III à qui succède Henri IV, qui est… ?

– Son fils ?

– Non ! Son cousin ! Ce n’est tout de même pas sorcier !

Alors, Bryan a un éclair de génie, il se lève et dit cette chose incroyable :« J’ai tout compris ! » Depuis le début de l’année, entre deux bâillements, juste avant de se rendormir, Bryan n’avait dit qu’une seule chose : « Je ne comprends rien. » Alors, en entendant ça, madame Chauvin s’arrête net et le regarde comme un chercheur d’or qui serait tombé sur la plus grosse pépite de l’histoire des pépites.

– En fait, c’est assez simple, ajoute Bryan. Les rois, ils avaient tellement de trucs à faire qu’ils n’avaient pas le temps de suivre les cours de maths, alors ils étaient nuls, et même qu’ils savaient pas compter du tout… Résultat : 5

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ils ont mélangé tous les chiffres et, du coup, c’est comme ça que Louis XV, il n’est pas après Louis XIV, et pas avant Louis XVI ! C’est bientôt l’heure du déjeuner ? conclut-il.

– Nooon ! Non ! Ces trois Louis-là sont dans l’ordre : le XV après le XIV et avant le XVI… Les yeux de madame Chauvin lui sortent presque de la tête. Elle se gratte une oreille, puis les cheveux, puis l’autre oreille, elle nous regarde les uns après les autres, puis tous ensemble, puis elle ferme les yeux, les rouvre, commence à compter sur ses doigts, puis elle gribouille des trucs au tableau, puis enfin se retourne vers nous avec un sourire qui va d’une oreille à l’autre, et dit : – Je crois que j’ai la solution ! Voilà ce que nous allons faire ! Vous êtes vingt-cinq dans la classe, chacun d’entre vous va faire un exposé de dix minutes sur un roi de France, par exemple les vingt-cinq derniers ! À la fin de l’année, vous serez incollables.

C’est comme ça que je me retrouve avec un exposé à faire sur François Ier, dont je sais au moins une chose : il n’est pas le fils de François 0.

– Mais c’est une super idée, ça ! me dit maman, le soir au dîner.

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– Alors là, ma vieille, ne compte pas sur moi pour t’aider, m’a dit Alex.

– Moi, j’ai un livre génial avec un ours qui s’appelle François ! Si tu veux je te le donne, propose Charlotte.

Basile et Aude ne disent rien, mais ce n’est pas plus mal parce que quand ils font « Bllblblbllblb » avec la bouche pleine de purée, le résultat n’est pas beau à voir.

– Tu devrais parler de Chambord, ajoute papa.

– Chouette idée ! a dit maman.

– Et si on y allait un week-end ?

Pour la première fois de sa vie, papa qui, s’il avait le choix, ne bougerait pas plus qu’une huître, propose un voyage !

Toute la famille le regarde, maman pose la main sur son front pour vérifier qu’il n’a pas de fièvre, Alex va chercher le téléphone avec le numéro des pompiers et Charlotte s’éloigne, craignant une maladie contagieuse !

– On pourrait faire un week-end dans les châteaux de la Loire ! Ce n’est pas très loin, et je suis sûr que vous allez adorer, les enfants !

Quand madame Chauvin a posé la question : « Qui connaît François Ier ? », elle était loin de se douter qu’elle nous offrait un voyage !

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Chapitre 2

C’est qui qu’est qui ?

Où l’on comprend un peu mieux qui est qui, et où, si on a déjà lu les autres livres de la série, on peut quand même apprendre deux ou trois choses nouvelles. Où l’on se dit que, de toute façon, même si on a lu toute la série, mieux vaut ne pas faire comme les rois qui mélangeaient tout et lire le chapitre deux avant le trois.

Avant d’aller plus loin, il conviendrait que je me présente.

Voilà déjà un chapitre que vous entendez ma voix, mais vous ne me connaissez peut-être pas.

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Je m’appelle Brune, j’ai onze ans, je suis en sixième et ça fait déjà sept livres que je vous raconte ma vie. Dans les prochaines pages, vous entendrez aussi maman ( Juliette) qui est plus belle que le jour et travaille même tard le soir ; papa (Nicolas) qui écrit et dessine des livres, mais ne les montre pas. Vous croiserez Alexandre, mon frère, neuf ans, presque dix, en CM1. Que dire de lui, à part peut-être que c’est un garçon, ce qui, vous en conviendrez, suffit à faire son portrait. Derrière lui arrive Charlotte, elle a sept ans, file en CE1 comme une fusée et traverse la vie comme une tornade. Puis voilà Aude et Basile, les jumeaux : ils ont presque un an et demi, parlent une langue connue d’eux seuls, rient ensemble, pleurent ensemble, font tout comme un, sauf le bruit, qu’ils font comme quatre. Dans ces pages, vous croiserez aussi Papy : c’est le père de maman, il est veuf et vit en Bretagne d’où il nous écrit souvent des lettres.

Une lettre de papy, ce n’est jamais tout à fait une lettre comme les autres. Sans doute verrez-vous passer Grandpère et Grand-mère (Guy et Huberte), qui sont les parents de papa. Lui est docteur, fragile du cœur, elle, moitié peintre, moitié plein d’autres choses. Peut-être croiserezvous les cousins, des amis…

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Si vous êtes attentifs et que vous regardez bien, vous apercevrez Mozart : pas le musicien, notre cochon d’Inde !

Vous verrez aussi un chat, Vivaldi ; il ne fait pas de musique, mais il ronronne avec grâce. Nous l’avons rapporté d’un voyage en famille sur les chemins de Saint-Jacques, mais ça, c’est une autre histoire. Aux J.O. des dormeurs, il serait médaille d’or sans problème, à ceux des câlins aussi. Et puis, si vous regardez un peu par la fenêtre, si vos yeux traînent dans le jardin d’à côté, vous ferez la connaissance de madame Henriette, notre voisine. Elle est très méchante…

Enfin, non, elle était très méchante, mais depuis quelque temps elle change. Peut-être qu’un jour, elle et son chat Raoul finiront par devenir nos amis ?

Vous verrez aussi que notre maison est un peu en travaux, que papa est toujours débordé, que maman court toute la journée, mais que, le soir venu, un bisou est toujours le bienvenu.

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Chapitre 3

e de France à la course r i o t s i L ’h

Où l’on voit la classe se remplir de rois qui ne sont pas tous d’accord, où les reines font savoir qu’elles aussi méritent une place, où madame Chauvin se demande si son idée est si bonne que ça. Où la récréation devient compliquée quand Jules César voudrait bien voir qui, de lui ou de Napoléon, est le plus fort.

Ce matin, en allant au collège, j’ai croisé Claire. Elle a sa tête des mauvais jours, les poings enfoncés dans les poches de son manteau, les sourcils qui descendent vers le nez comme deux lames de couteau et l’air grognon d’un ours 13

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qu’on a réveillé avant le printemps. Avant même que je lui dise bonjour, elle commence à me parler du cours ­d’histoire.

– C’est nul, son truc des rois ! Moi j’ai Charles VI… C’est nul !

– Ah ?

Pas le temps de demander pourquoi, Claire, de plus en plus énervée, reprend : – Moi je ne veux pas être un roi qui finit fou ! Je veux être une reine !

Ensuite, Claire ne dit plus rien. Seul son œil noir qui jette des éclairs parle pour elle.

Un peu plus loin, Grégoire nous rejoint.

– Salut, les filles. Ça va ? Sans attendre de réponse, il continue. J’ai un truc à vous raconter ! Hier soir, j’ai lu ma vie. Enfin, celle de Napoléon Ier, mais comme Napoléon, c’est moi, bah j’ai appris des tas de trucs sur moi. Je me trouve génial ! Vous voulez que je vous dise, les filles…

– Non ! On ne veut rien savoir de toi et de tes exploits !

OK ? Ton Napo-machin, tu te le gardes, tu te tais et tu nous laisses tranquilles !

Sa phrase finie, Claire accélère et nous abandonne, Grégoire et moi, seuls sur le trottoir.

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– Mais, qu’est-ce qu’il lui arrive ?

– Faut la comprendre… Elle est morte folle, ou plutôt fou, et ça la rend folle !

– C’est d’être folle qui la rend folle ?

– Mais non, faut suivre un peu ! C’est d’être fou qui la rend folle ! Si elle avait été folle, ça n’aurait pas posé de problème ! Elle voudrait être reine : roi, ça ne l’intéresse pas.

Grégoire fait semblant de me comprendre, mais à sa tête, je vois bien qu’il ne trouve pas ça très clair.

Dans la classe, l’ambiance est électrique. En attendant madame Chauvin, les conversations fusent. Il y a ceux qui sont satisfaits de leurs rois. Justine, qui est Henri IV, adore !

– Bon, sauf la fin, avec Ravaillac qui l’assassine. Mais sinon, il avait l’air top comme roi ! Le genre que tu voudrais bien comme papa.

Charly, lui aussi, est content : – Moi, je suis Louis XV, et vous savez comment on l’appelait, Louis XV ? Non ? Le Bien-Aimé ! J’aime assez l’idée qu’on m’aime ! Donc, j’aime bien mon Louis !

Pour le reste, Charly ne sait rien de Louis XV, mais ce n’est pas très étonnant vu qu’il ne sait généralement pas grand-chose sur à peu près tout.

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De l’autre côté, il y a ceux qui ne sont pas contents, comme Rose, qui trouve qu’être Louis XVI et finir ­guillotiné, « C’est pas cool ! » Oscar n’accepte pas d’être Napoléon III : – Je veux bien mourir, mais pas en exil ! dit-il.

Michaël ne veut pas être Henri II, il refuse catégoriquement de mourir dans un tournoi : – Mais non ! Et puis, pas n’importe comment ! Une lance dans l’œil ! Dans l’œil, vous vous rendez compte du truc ? Je mets dix jours à mourir ! Ah non, très peu pour moi. Déjà qu’en été, je dois porter des lunettes de soleil parce que maman dit que j’ai les yeux sensibles, alors vous imaginez, une lance… Non, je refuse ! Si la prof veut que je sois Henri II, elle se débrouille comme elle veut, mais je dois gagner ce tournoi !

Quand madame Chauvin arrive, c’est la révolution.

Mettre vingt-cinq rois de France dans la même pièce, ce n’était vraiment pas une bonne idée. Personne n’écoute personne, chacun veut raconter son histoire et, debout sur son estrade, notre professeur ne parvient pas à ramener le calme.

– Taisez-vous ! hurle-t-elle soudain. Taisez-vous ! Mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous n’êtes pas les rois que vous 16

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devez étudier. Qui a bien pu vous mettre cette idée en tête ?

Brune, est-ce que tu mesures un mètre quatre-vingt-douze ?

Bien sûr que non ! Donc tu n’es pas François Ier qui, lui, mesurait bien un mètre quatre-vingt-douze !

– Mais madame, il est nul votre exemple !

– Ah ? Et pourquoi ça, mon petit Grégoire ?

– Parce que Brune, elle n’a pas fini de grandir ; peut-être qu’à la fin, elle mesurera un mètre quatre-vingt-douze !

– Mais Grégoire, ce n’est pas le sujet ! Vous n’êtes pas les rois dont vous devez me faire le portrait ! C’est juste un exercice. Sortez vos cahiers, on va faire un peu de géographie pour se détendre.

– Madame, si on doit être une montagne, je pourrai être le mont Blanc ?

Quand Bryan a dit ça, j’ai bien cru que la prof allait pleurer… Elle a soupiré une fois, reniflé bruyamment et nous a parlé des grandes villes du monde.

– Et le premier, ou la première, qui me dit qu’il est New York, je lui donne trois heures de colle ! C’est compris ?

La fin du cours est nettement plus calme. Mais juste après, c’est la récréation.

– Il est où, Napoléon ?

– Pardon ?

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Quand un élève de cinquième me demande ça, je suis un peu surprise. Alors il m’a expliqué que la prof de latin avait eu la même idée que celle d’histoire. Résultat ? La cour est pleine de Septimius, d’Auguste, de Constantin et autres Marc Aurèle. Du coup, je comprends mieux pourquoi Jules César veut rencontrer Napoléon.

– Il paraît qu’il est fort à la course, je vais le battre !

Jules a drôlement confiance en lui et en ses pattes.

Napoléon accepte le défi et la course s’organise. Il est décidé que le parcours ira du bâtiment des sciences jusqu’au gymnase. D’un côté se rangent les Romains, de l’autre, les rois de France. Un silence historique se fait entendre.

Cinq, quatre, trois, deux, un, zéro, partez ! Jules démarre comme une flèche ! Il faut dire qu’il a pour lui les jambes d’une sauterelle croisée avec une girafe. Mais de notre côté, Napo ne se laisse pas faire. Il est derrière, mais la victoire reste à portée de main. Jules s’imagine déjà à Alésia, Napo, lui, ne désespère pas de voir se lever le soleil d’Austerlitz !

C’est le sort qui décide de l’issue du combat, comme souvent dans les grandes batailles. Jules se prend les pieds dans ceux de Brutus, un de ses supporteurs qui a de trop grands pieds. Il s’effondre, laissant passer notre Napo qui,

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ce jour-là, sauve notre réputation et nous évite aussi d’avoir à parler latin tout le reste de notre vie.

– Maman ?

– Oui ?

– Tu crois que j’ai bien fait de construire Chambord ?

– Pardon ?

– Ce matin, en classe, Louis XII m’a reproché d’avoir eu la folie des grandeurs et d’avoir mis en péril les finances du pays. Du coup, je suis bien embêtée. Et s’il avait raison ?

– Écoute, ma chérie, je crois que tout ça est en train de vous monter à la tête. Tu ferais mieux de te contenter d’être toi-même, juste Brune, c’est déjà bien assez comme ça.

– Tu ne peux pas comprendre, maman ! Si tu savais comme c’est fatigant de vivre avec des tas d’autres rois !

Sans compter les reines qui commencent, elles aussi, à vouloir le pouvoir ! Crois-moi, maman, tu as bien de la chance de n’être que maman, c’est bien plus simple.

Ce soir-là, à travers la porte, j’ai entendu maman dire à papa : – Chéri, il est grand temps qu’on aille à Chambord, ou ailleurs, mais il faut que ta fille rencontre François Ier, pour qu’elle réalise que ce n’est pas elle et qu’elle n’est pas lui.

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Cette nuit-là, j’ai rêvé que j’étais François Ier, roi de France et champion de basket. Après tout, quand on mesure un mètre quatre-vingt-douze, ça serait dommage de ne pas en profiter pour mettre quelques paniers.

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